Multien

Multien
Vallée de la Gergogne 102 A
Plateau de Trocy-en-Multien 102 B
Vallée de la Thérouanne 102 C
Piémont nord des buttes de la Goële 102 D

e plateau du Multien s’appuie au sud contre les buttes de la Goële. Il est limité

L vers l’est par les vallées de la Marne et de l’Ourcq, et se poursuit largement

dans le département de l’Oise vers le nord-ouest, jusqu’aux forêts d’Ermenon-
ville.
Il s’agit d’un plateau dont le sol, plan, est modulé par les mouvements de la vallée de la
Thérouanne et de ses affluents, et par les flancs de la vallée de la Gergogne. Les inflexions
que créent les vallons secs sont appelés localement des « fonds ».
La silhouette des buttes de la Goële ajoute un élément sensible de relief et en limite l’ho-
Type de paysage
rizon (à contre-jour). Les buttes offrent également des positions de belvédère sur l’horizon plateau cultivé
du plateau. Superficie
189,38 km2
Le sol propice à la culture est entièrement recouvert de grandes parcelles de céréales, Cantons
Dammartin-en-Goële
d’oléagineux ou de betteraves. On ne trouve d’herbes folles qu’au bord des routes ! Lizy-sur-Ourcq
Meaux nord
Dans ce vaste dégagement, tous les éléments en élévation prennent valeur de motif de
Rivière
paysage, notamment les arbres, qui accompagnent les routes, les fermes, les villages… La Thérouanne

Les développements pavillonnaires ont fortement marqué les localités de Saint-Pathus à la

naissance de la Thérouanne, de Saint-Soupplets et d’Othis au pied des monts de la Goële.
Moulins et châteaux ponctuent le cours de la Thérouanne, tandis que les batailles de la
Marne ont laissé de vastes cimetières et des monuments aux morts. ❚❚

De gauche à droite
En regardant vers le nord, sur la RD 9
en direction de Saint-Soupplets
La plaine agricole immense, ouverte à l’est
et au nord, sans obstacles, est en même temps
un lieu chargé d’histoire. La bataille de la Marne
s’y ressent toujours avec force.

Monthyon
Depuis les monts de la Goële, à Monthyon,
l’observateur peut découvrir le vaste développement
du plateau, paysage cultivé s’il en est.

Atlas des paysages de Seine-et-Marne 53

 Multien

1. Rosoy-en-Multien

Rosoy-
en-Multien
•5
ne
La Gergog
•1 •4

•2
D4 Le Moulin
20
de May
•3
q
L’ourc

0 1km 2 km

Source : Département de Seine-et-Marne - SIG

Données paysagères janvier 2000
Carte réalisée au 25 000e

2. May-en-Multien 3. May-en-Multien
1. 2. et 3. Les bois et les cultures des versants jouent une partition d’ombres et de lumières qui repose sur les modulations du relief, animé par la succession des plis formés par les vallons.

54 Atlas des paysages de Seine-et-Marne

 Multien
Vallée de la Gergogne 102 A
Plateau de Trocy-en-Multien 102 B
Vallée de la Thérouanne 102 C
Piémont nord des buttes de la Goële 102 D

4. May-en-Multien
Les cressonnières contribuent à l’authenticité
du fond de vallée et apportent des motifs ouverts,
contrairement aux peupleraies. Le paysage est ici
animé par la figure du cressonnier lui-même.

102A Un contrepoint au plateau

Le bord du plateau est aussi la limite de la Seine-et-Marne. Seul le versant sud de la Gergogne appartient au
territoire départemental, mais la vallée représente une évidente unité de perception.
Elle constitue un parfait contrepoint à la planéité du plateau, lui opposant des sols pentus, échancrés de
vallons secs ainsi que les bois qui recouvrent ses versants, parfois jusqu’à la rivière.
Les versants boisés déterminent une franche coupure visuelle, isolant l’intérieur de la vallée. Dans ces limites,
la Gergogne offre des espaces de fond de vallée, gorgés d’eau. Prairies, cressonnières et peupleraies se
partagent le site que n’occupe aucun village, Rosoy se trouvant dans l’Oise voisine. ❚❚

Eviter l’encombrement
L’ambiance tranquillement rurale de la vallée repose sur l’agriculture qui en exploite le fond. Le remplacement
progressif des peupleraies par des prairies permettrait d’offrir plus généreusement à la vue la perspective
paysagère constituée par le fond de vallée, encadré par ses versants boisés. ❚❚

5. Rosoy-en-Multien
Le parc de Rosoy-en-Multien étend dans la vallée les alignements de ses avenues.

Atlas des paysages de Seine-et-Marne 55

 Multien

1. Trocy-en-Multien 2. Le Plessis-Placy 3. Trocy-en-Multien

1. 2. et 3. L’immense balancement du relief, rythmé par les vallons de la Thérouanne, déroule la succession des cultures, révélant tous les contrastes de couleur, y compris celle de la
route. Les écharpes de bois soulignent les versants de chaque vallon.

ne
La Gergog

D4
20

St-Pathus
Vincy-
Oissery D41 Manoeuvre
D9 Le Clos
Les Gros Merisiers St-Jacques
Douy- May-
la-Ramée Manoeuvre en-Multien
D127

Puisieux D1

L'O
46a

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3

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Le-Plessis-
ne
en

Placy
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05
G

D4
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La Ramée
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•1
46
D1

•2
8
D3

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D14

Trocy- •4
D1
47

en-Multien
•3

•5
La T

er
ru de Beauval
h

ou
ann Etrépilly Beauval
D1

e Brunoy Echampeu
46

D4 Belle
a3

01
D146

Vue Lizy-
a2

sur-Ourcq
Le Menton
21
D1

0 1km 2 km

Source : Département de Seine-et-Marne - SIG

Données paysagères janvier 2000
Carte réalisée au 25 000e

56 Atlas des paysages de Seine-et-Marne


4. Le Plessis-Placy
Les arbres sont rares. Ici l’alignement donne encore davantage de profondeur
au dégagement, déjà immense, des cultures jusqu’à l’horizon.
5. Le Plessis-Placy
Qu’elles soient isolées ou dans les villages, les fermes affirment leur puissance.
Les bâtiments et les parcs, les murs qui les ceignent, donnent l’équilibre nécessaire
à ces étendues immenses de cultures.
Multien
Vallée de la Gergogne 102 A
Plateau de Trocy-en-Multien 102 B
Vallée de la Thérouanne 102 C
Piémont nord des buttes de la Goële 102 D
102B Une quintessence du grand plateau lumineux
Entièrement recouvert par le velours des cultures, le sol du plateau révèle la
moindre de ses inflexions. Les vallons secs orientés vers la Thérouanne en
forment l’essentiel, et leurs plis sont chacun soulignés par une écharpe de
bois occupant le versant sud-est.
Dans cette immensité ouverte et tendue comme la peau d’un tambour,
aucune aspérité ne passe inaperçue, le moindre élément en élévation crée
l’événement. Ainsi, les différences de hauteur entre les cultures elles-
mêmes, apparaissent-elles comme un relief. De même, les nuances de
couleur compensent l’absence de plans visuels verticaux.
Peu d’arbres dans cette nudité. En revanche, les fermes et les villages affirment
une échelle et un raffinement remarquables. De nombreux parcs, entourés de
superbes murs, composent autour des établissements bâtis une articulation
incomparable avec l’immensité des cultures qui les environnent. ❚❚
Conserver la grandeur
Ces limites franches et superbes sont des valeurs à préserver. Il en est de
même de la compacité des villages et de leur position, à la naissance des
vallons notamment. La continuité des cultures est à maintenir, notamment
autour des éléments ponctuels, fermes et villages. ❚❚
Atlas des paysages de Seine-et-Marne 57
 Multien

1. Oissery 2. Marcilly
Les prairies magnifient le fond Sur la plus grande part de son cours,
de vallée, notamment en le rendant la vallée ne coupe pas le plateau,
lisible, contrairement aux peupleraies. mais y apporte une ligne d’inflexion
Ra
u

Les saules têtards ajoutent une note qui en enrichit la matière.

La T

d’originalité, en contrepoint des

hève

plateaux sans arbres qui côtoient

la vallée.

Beaumarchais D9
e1 St-Pathus
Othis
Oissery
Les Gros Merisiers
•1

La Th
D1 d
3 D9
D4

ero
ua
1a

nn
e
Dammartin- D9
e1
en-Goële Rouvres
•4 La Ramée
Lessart
N3
D4
1 Forfry
30
Marchémoret Vallée de la T

D127
D40

a
1
Ru des Avernes

Gesvres- Ges
•7 le-Chapitre -C
D401

St-Soupplets Mar
102C Une inflexion de paysages originaux
Piémont Nord des Buttes de Goële es
La Thérouanne traverse le plateau sans le couper. Si ce n’est
à l’embouchure où les versants se redressent, le relief reste
suffisamment modéré pour que les cultures se poursuivent

D127
sur les flancs, permettant une certaine continuité du
plateau. Barcy
Dans le fond de la vallée, une suite quasi ininterrompue de Monthyon

7
D9
peupleraies écrase l’échelle du relief. Une très riche succes-
sion d’éléments du patrimoine : moulins, lavoirs, sources,
châteaux, abbaye… scande en revanche le cours de la vallée.
A la source, l’agglomération désormais unie de Saint-
Pathus-Oissery contredit le caractère rural de la vallée, avec
de récentes extensions « rurbaines » motivées par la proxi- N3 N
30
mité de la RN2 et de la gare du Plessis-Belleville. ❚❚ D

Penchard

Valoriser les motifs de vallée Crégy-

les-Meaux
Les caractères du site pourraient être mieux valorisés si,
progressivement, les prairies venaient à remplacer les
peupleraies. Tous les motifs, grands et petits, liés à l’eau,
méritent une protection et une valorisation.
Un réseau de chemins est à compléter pour bénéficier
davantage de ces sites comme lieu de promenade.
L’agglomération de Saint-Pathus-Oissery doit trouver la 3. Marcilly 0 1km 2 km
Un patrimoine remarquable ponctue
position et le traitement de sa limite avec les cultures envi- la vallée, comme ici l’ancienne abbaye Source : Département de Seine-et-Marne - SIG
Données paysagères janvier 2000
ronnantes. ❚❚ de Fontaine-les-Nonnes. Carte réalisée au 25 000e

58 Atlas des paysages de Seine-et-Marne

 Multien
Vallée de la Gergogne 102 A
Plateau de Trocy-en-Multien 102 B
4. Oissery
Vallée de la Thérouanne 102 C
Le plateau présente pour l’essentiel le visage d’une
vaste étendue de grandes cultures, ponctuée par
Piémont nord des buttes de la Goële 102 D
les motifs bâtis, également grands, qui contribuent
à l’activité agricole.

102D Une campagne tendue au pied des buttes

Les buttes de la Goële limitent l’horizon sud de ce plateau, où
elles imposent leur silhouette ombreuse. Le sens de la lumière
est, par cet appui, renforcé vers le nord, où se portent les
regards, jusqu’aux lisières de la forêt d’Ermenonville. Cette
tension lumineuse survole un vaste développement de grandes
cultures, unifiant les sols, si plats que les routes les suivent exac-
5. Poincy
tement au terrain naturel. Quelques puissantes fermes animent
L’horizon des buttes de la Goële offre un appui ces campagnes, complétées par d’autres éléments ponctuels
à la lumière du plateau. La présence de la RN 330
La Ramée motive aussi un développement d’activités
comme les silos qui participent de la logique du paysage. Un
qui complètent l’agriculture. Le souci du paysage ensemble de vergers inattendus dans cet univers crée la surprise
Vallée de la Thérouanne ne doit pas tenter gauchement de se camoufler
derrière des rideaux de peupliers.
à l’approche de Saint-Pathus, et les monuments rappellent les
batailles de la Marne de septembre 1914. L’influence des RN 2 et
•3 RN 330 retentit sur les agglomérations, qui ont tendance à
svres- s’étendre sur ces plateaux qui ne leur opposent pas de limites
Chapitre
naturelles. ❚❚
La T

er •4
h

Marcilly ou
ann Etrépilly
e Brunoy

de Goële
•2
D40
1 Assumer les échelles du plateau
La forme banalisante du lotissement de pavillons domine ces
extensions, sans recherche architecturale, sans intention de
créer les nouveaux fronts urbains sur les campagnes, que les
D127

Le Gué
puissantes limites des fermes monumentales marquent ailleurs
Barcy D405
à Tresmes de leur force. Une nouvelle alliance est encore à trouver entre ce
D1
46 site de grandeur et les formes sans ambition de la production
7
D9

Cana
l de l'Ou
rcq
Congis-sur- actuelle de logements.
Thérouanne
Les signes de la campagne restent à protéger et valoriser, et l’on
peut poursuivre l’aménagement paysager des routes, points de
vue principaux, en accord si intime avec ce relief. ❚❚
•6
N3
30 Chambry
0
D14
5
D40

Penchard

Crégy-
les-Meaux
D4
05

•5 Poincy

Meaux 6. Chambry 7. Saint-Soupplets

Les fronts urbains nouveaux sont un des forts
enjeux de ces plateaux. Devant l’immensité
des cultures, une frontière puissante est requise,
qui protège et qui rend lisible les établissements
humains, comme le montrent si bien les fermes.

Atlas des paysages de Seine-et-Marne 59