CEG 2 Abomey-Calavi ANNEE SCOLAIRE: 2022-2023

Première Série des évaluations Classe : Tle ABCD

Durée : 04H
Sommatives du Premier Semestre
Epreuve : Français

Situation d'évaluation

Le mariage est une union conjugale contractuelle et/ou rituelle, à durée illimitée,

m
déterminée ou indéterminée, reconnue et encadrée par une institution juridique ou
religieuse qui en détermine la modalité. Mais avec l'évolution de la société, on constate

.co
une dégradation constante de cette exigence sociale au point de ternir son image.
Voici un corpus de textes qui en parle
Lis-le et réponds aux questions qui te seront posées.
Corpus de textes

s
Texte 1: Évelyne Bâ Diara, Le mariage à l'épreuve du temps, In blog Océan, 2019.

uve
Texte2: Juste Hessa, Confession7, 24 novembre 2020.
Texte3: Molière, Les femmes savantes, 1672.

Texte 1 Le mariage, avant et maintenant...

pre
Le mariage est généralement reconnu comme une institution sacrée. Considérée
autant comme obsolète que toujours d'actualité (à en juger par les variations dans les
taux de mariage au fil des ans) chacun en a une vision bien personnelle. Conte de fée
pour les uns, corvée pour les autres, accomplissement personnel ou mise en cage, les
e
perceptions évoluent en fonction des valeurs et principes de chacun. Mais un constat
des

semble s'imposer : la vision du mariage a changé. Aujourd'hui on dirait qu'il est plutôt
perçu comme une fin alors qu'avant l'union de deux êtres semblait représenter un
début...Que s'est-il passé ? Comparons.
Avant, le mariage était le but de toutes les jeunes filles, ou presque. Trouver un bon
que

mari, un compagnon idéal qui saurait combler nos besoins, qui serait un appui, un
soutien, qui nous apporterait bonheur et sécurité, en plus des enfants... Le mariage était
perçu comme un début, presque le début de la vie adulte réelle. Avec son lot de
responsabilités et de contraintes qui nous obligent à mûrir, à dépasser le stade du
ban

frisson amoureux, pour se lancer dans une existence respectable et dévouée à notre
conjoint, nos enfants, notre famille. Le début de la construction de notre avenir...
Aujourd'hui, même si la nature du mariage reste généralement la même, le
contenu est différent. Certains par exemple choisissent de ne pas avoir d'enfant, ce qui
semblait rare à l'époque. La vie de famille n'est plus au centre de l'union et devenir
parents n'est plus forcément une priorité.
Avant le cheminement classique était plutôt : on se rencontre, on tombe amoureux,
très vite on se marie et en partant de là on fait en sorte que ça marche et que ça dure...

1
Aujourd'hui on est passé à : on se rencontre, on tombe amoureux, on se jauge dans la
relation pour voir si l'autre ferait un partenaire de vie acceptable, on s'installe ensemble
pour vérifier si on est compatible au quotidien et dans la durée. Ensuite seulement, au
bout d'un long moment, quelques années même, on décide de se marier ou d'avoir des
enfants. Une fois qu'on est à peu près sûr que ça pourrait tenir.
Il semblerait que nous fassions (ou percevions) désormais les choses à l'envers. Plus
personne ou presque ne se marie quelques mois après avoir commencé à se
fréquenter... C'est comme si le mariage était devenu l'aboutissement de la relation de
couple, et non plus son début comme auparavant. Qu'est-ce qui a pu provoquer une
telle modification dans la perception qu'on en a?
Plus important encore, où est passé l'élan de confiance de nos grands-parents ? Ce
désir et cette certitude de rester ensemble quoi qu'il arrive ? En quoi le risque qu'ils

m
prenaient après quelques temps était-il différent de celui que nous prenons après cinq
ans de vie commune ? Le mariage n'est pas une garantie à vie, même si on a partagé dix

.co
ans de relation avant de franchir le cap...
Et puis, quelle vision désabusée aussi... Ne plus être capable de dire Oui avec le
même élan de foi, d'amour, de confiance, de spontanéité ! Qu'en est-il du grand saut, en

s
disant qu'on verra bien ce qu'il convient ?

uve
Aujourd'hui on vérifie, on calcule, on planifie, on veut tout contrôler pour être
sûr que ça marchera et qu'on ne va pas droit dans le mur. Mais on ne peut pas tout
planifier ni tout contrôler. Et se marier après dix ans de relation ne veut pas dire que
quelques temps plus tard tout ne risque pas de voler en éclats.
pre
Evelyne Bâ Diara, Le mariage à l'épreuve du temps, In Blog Océan, 2019.

Texte2: Coup mortel

Nous marchions dans les bois. Le bruit de la hulotte la faisait par moment
e
frissonner. Elle s'agrippa à mon épaule et tout son être semblait soudain me faire
des

allégeance. J'étais à ce moment précis, le prince charmant qu'elle attendait.

Les choses étaient allées trop vite. Les parents me reçurent et petitement, je
devins le gendre idéal. Je fis le coup de l'orphelin et il n'était pas nécessaire que je leur
présentasse ma famille. Ma belle-famille m'accompagnait dans tout. Jeune couple
que

épanoui, nous annonçâmes notre mariage aux parents. Le père ému : << Je prends en
charge tous les frais>>.
Ma promise décida de m'aider à faire la dot, une dot grandiose que nous fîmes
avec faste. Ce n'était pas mon argent. C'était l'argent de la belle famille. On m'offrit une
ban

voiture, la mienne me causant trop d'ennuis.

Le prêtre qui conduisait notre cheminement me trouvait bon partenaire et fixa au
plutôt la date de la cérémonie religieuse.
Mon beau père me donna tout ce qu'il me fallait pour me préparer. J'avais un
chèque signé à blanc. J'y mettrai le montant que je voulais. Personne, absolument
personne ne pouvait se douter du drame qui se préparait.
Le soleil ce jour du mariage était très matinal. Une atmosphère de fête
qu'égayaient si bien les oiseaux qui nous inondent de leur ramage.

2
 La mariée était prête, parée de son blanc majestueux et rayonnante de bonheur.
Une heure avant la cérémonie, elle était sur les lieux. Les convives s'affairaient. Tout
sentait le grand jour. On n'attendait que moi...
L'attente devenait longue. On sonna trois fois l'angélus. Tout le monde
s'impatientait Qu'est-il arrivé au marié ? Personne n'osait émettre des hypothèses. Un
silence pesant s'empara de la cathédrale. Les visages se crispaient.
Quand mon téléphone sonna, j'étais à des kilomètres de route, couché dans un
lit d'hôtel avec ma conquête du jour, une fille de joie qui donnait du bonheur à mon
beau séjour. Je m'étais envolé avec un compte bancaire bien fourni.
Je ne décrochai jamais cet appel. Je jetai le téléphone et continuai ma partie de
chambre en l'air...
J'appris le lendemain par les réseaux sociaux, la tentative de suicide de Chantal.

m
Dieu l'aimait, elle fut sauvée mais perdit l'usage de la parole. Elle passait ses jours assise
dans une robe blanche à attendre mon possible retour... J'étais loin.

.co
Juste HESSA, Confession 7, 24 novembre
2020.
Texte 3: Une querelle sur le mariage.

s
Henriette : Et qu'est-ce qu'à mon âge on a de mieux à faire,

uve
Que d'attacher à soi, par le titre d'époux,
Un homme qui vous aime, et soit aimée de vous ;
Et de cette union, de tendresse suivie,
Se faire les douceurs d'une innocente vie ?
pre
Ce nœud, bien assorti, n'a-t-il pas des appas ?
ARMANDE: Mon Dieu, que votre esprit est d'un étage bas !
Que vous jouez au Monde un petit personnage,
De vous claquemurer aux choses du ménage,
e
Et de n’entrevoir point de plaisirs plus touchants,
des

Qu'un idole d'époux, et des marmots d'enfants !

Laissez aux gens grossiers, aux personnes vulgaires,
Les bas amusements de ces sortes d'affaires.
A de plus hauts objets élevez vos désirs,
que

Songez à prendre un goût des plus nobles plaisirs,

Et traitant de mépris les sens et la matière,
A l'esprit comme nous donnez- vous toute matière,
Que du nom de savante on honore en tous lieux,
ban

Tâchez ainsi que moi de vous montrer sa fille,

Aspirez aux clartés qui sont dans la famille,
Et vous rendez sensible aux charmantes douceurs
Que l'amour de l'étude épanche dans les cœurs :
Loin d'être aux lois d'un homme en esclave asservie ;
Mariez-vous, ma sœur, à la philosophie,
Qui nous monte au-dessus de tout le genre humain,
Et donne à la raison l'empire souverain,
Soumettant à ses lois la partie animale
3
 Dont l'appétit grossier aux bêtes nous ravale
Ce sont là les beaux feux, les doux attachements
Qui doivent de la vie occuper les moments ;
Et les soins où je vois tant de femmes sensibles,
Me paraissent aux yeux des pauvretés horribles.
Molière, Les femmes savantes, 1672

Consignes

I- Compétence de lecture
1- Les trois textes du corpus abordent le thème du mariage. Dis ce qui fait la
spécificité de chaque texte et illustre ta réponse par un passage pertinent tiré de chaque

m
texte.
2-Quelle caricature de femme apparaît à travers le personnage d'Armande? Justifie

.co
ta réponse.

II- Travaux d'écriture

s
NB: Le candidat traitera l'un des deux (02) sujets au choix

Consignes
uve
Sujet 1: Contraction de texte (texte 1)

1-Deux connecteurs de temps organisent le texte. Identifie-les et donne leur valeur

temporelle.
pre
2-Structure le texte et donne un titre à chaque partie.
3-Le texte comporte environ 600 mots. Résume-le au quart de son volume avec
une marge de 10% en plus ou en moins. Tu indiqueras à la fin du résumé le nombre de
mots utilisés.
e
4- Discussion
des

L'auteur écrit : << La vie de famille n'est plus au centre de l'union et devenir
parents n'est plus forcément une priorité>>
Discute cette assertion.
que

Sujet 2: Dissertation
Le personnage Armande, en récusant la thèse du mariage au profit de la
scolarisation de la femme, conseille à sa sœur Henriette : <<Rendez-vous sensible aux
charmantes douceurs que l'amour de l'étude épanche dans les cœurs>>
ban

En te basant sur les bienfaits de la scolarisation de la femme, dis les réflexions que
cette affirmation te suggère.

Consignes
1- Dégage le problème posé par le sujet.
2- Élabore le plan du corps du devoir.
3-Rédige entièrement ton devoir.