CEG DU LAC ANNEE SCOLAIRE 2020-2021

03 BP : 1278 Tél : 21 32 13 26 CLASSES : Tles ABCD

COTONOU DUREE : 4h

EXAMEN BLANC DU BAC 2021

EPREUVE DE FRANÇAIS

Situation d’évaluation

m
« Se marier, c’est unir deux destins », dit-on. Seulement, pour qu’un mariage ait des bases solides,
il faut des préalables car, contrairement à ce que beaucoup pensent, les sentiments seuls ne suffisent pas.
Voici un corpus de textes qui en parle.

co
Tu es invité(e) à le lire et à exécuter les tâches qui te sont proposées.
CORPUS DE TEXTES

s.
Texte 1 : Gary D. Chapman, Ce que j’aurais aimé savoir avant de me marier,
traduction de l'anglais par Odile Favre, Romanel-sur-Lausanne éd & éd. Ourania,
2013, pp. 11 - 16.

ge
Texte 2 : Mariama Bâ, une si longue lettre, les classiques africains, collection Encre
noire, P.83.
Texte 3 : Scott Peck, Le chemin le moins fréquenté. Apprendre à vivre avec la vie,
traduit de l’américain par Laurence Minard, Ed. J’ai lu, 2004, pp. 49-53.
rri
Texte 1 : Une conception erronée
o
Depuis que je conseille des couples qui désirent se marier, je me suis rendu compte
que la plupart ont la même compréhension, très limitée, de ce que signifie « être amoureux
tc

». Lors du premier entretien, je leur demande souvent : « Pourquoi voulez-vous vous

marier ? » Et ils me répondent presque tous la même chose : « Parce que nous nous
se

aimons. » Ensuite, je pose une question « piège » : « Que voulez-vous dire par là ? » Bien
sûr, cela les surprend. Généralement, ils m’expliquent alors qu’ils éprouvent des
sentiments très forts l’un pour l’autre, qui durent depuis un certain temps. […]
e

Mais je doute qu’ils sachent […] que le fait d’être amoureux ne suffit pas pour
uv

construire un mariage heureux. […]

On emploie souvent l’expression « tomber amoureux ». Quand je l’entends, cela me
fait penser à la façon dont on s’y prend pour chasser dans la jungle : on creuse un trou sur
re

le chemin qu’emprunte l’animal pour se rendre à son point d’eau et on le recouvre de

branches et de feuilles. Alors, la pauvre bête arrive, inconsciente du danger, puis, tout à
coup, elle tombe dans le piège ! […]
ep

Telle est notre expérience du sentiment amoureux : nous avançons dans la vie, vaquant
à nos tâches habituelles, quand, tout à coup, en regardant de l’autre côté de la pièce ou du
couloir, nous le (la) voyons ! Et vlan, nous « tombons amoureux » ! Nous ne pouvons rien
y faire. C’est quelque chose que nous ne maîtrisons pas. Sachant que nous sommes faits
l’un pour l’autre, faits pour nous unir, nous nous disons que le plus tôt sera le mieux. […]
Malheureusement, souvent, nous oublions de réfléchir à nos convictions sur le plan
spirituel, à nos intérêts sur le plan intellectuel et culturel et à nos affinités sur le plan
relationnel. Et nous ne nous rendons pas compte que, dans ces domaines, nous sommes
1
complètement différents. Les valeurs auxquelles nous sommes attachés et les buts que
nous poursuivons sont tout à fait contraires, mais… nous sommes amoureux. Ce qui est
malheureux, avec cette conception de l’amour, c’est qu’une année après le mariage, le
couple se retrouve dans le bureau d’un conseiller conjugal pour dire : « Nous ne nous
aimons plus. » […].
Ce genre d’amour […] correspond pour moi plutôt au « picotement du coup de foudre
» : on ressent de fortes émotions, on éprouve une sensation de chaleur, de fourmillement,
une admiration enthousiaste en pensant à une personne du sexe opposé. […]
Attention, ne me comprenez pas mal : ces sentiments ont leur importance ; ils sont
bien réels, et je suis pour qu’ils durent. Cependant, ils ne constituent pas le fondement

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d’un mariage satisfaisant. Je ne dis pas qu’il faille se marier sans les éprouver. […]
Le fait d’être amoureux est une expérience profondément émotionnelle ; c’est un

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sentiment qui a quelque chose d’accaparant. Cependant, les émotions changent et les
passions retombent. Selon des études, la durée de vie moyenne de cette sorte d’«
obsession amoureuse » est de deux ans. Pour certains, elle peut se prolonger un peu ; pour

s.
d’autres, elle peut être plus courte. Mais la moyenne est de deux ans, après quoi l’euphorie
disparaît et les aspects de la vie dont nous ne tenions pas compte commencent à prendre

ge
de l’importance. Nos différences deviennent plus évidentes et nous finissons souvent par
nous disputer avec la personne que nous trouvions si parfaite auparavant. Alors, nous
constatons par nous-mêmes que le fait d’être amoureux n’est pas une base suffisante pour
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construire un mariage heureux.
[…] Je crois que les fréquentations doivent avant tout vous permettre d’apprendre à
vous connaître et de réfléchir à ce qui doit constituer le fondement de votre union tant sur
o
le plan spirituel, qu’intellectuel, émotionnel, social et physique. Alors, seulement, vous
tc

pourrez prendre une décision sage et vous engager ensemble dans le mariage… ou pas.
Gary D. Chapman, Ce que j’aurais aimé savoir avant de me marier,
se

trad. de l'anglais par Odile Favre, Romanel-sur-Lausanne éd & éd. Ourania, 2013,
pp. 11 - 16.
e

Texte 2 :
uv

Daouda,
Tu poursuis une femme qui est restée la même, Daouda, malgré les ravages intenses de
la souffrance.
re

Toi qui m’as aimée, toi qui m’aimes encore- je n’en doute pas-, essaie de me
comprendre. Je n’ai pas l’élasticité de conscience nécessaire pour accepter d’être ton
ep

épouse alors que seule l’estime, justifiée par tes nombreuses qualités, me tend vers toi.
Je ne peux t’offrir rien d’autre, alors que tu mérites tout. L’estime ne peut justifier une
vie conjugale dont je connais tous les pièges pour avoir fait ma propre expérience.
Et puis, l’existence de ta femme et de tes enfants complique encore la situation.
Abandonnée hier, par le fait d’une femme, je ne peux allègrement m’introduire entre toi et
ta famille.
Tu crois simple le problème de la polygamie. Ceux qui s’y meuvent connaissent des
contraintes, des mensonges, des injustices qui alourdissent leur conscience pour la joie

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éphémère d’un changement. Je suis sûre que l’amour est ton mobile, un amour qui exista
bien avant ton mariage et que le destin n’a pas comblé.
C’est avec une tristesse infinie et des larmes aux yeux que je t’offre mon amitié.
Accepte-la, cher Daouda. C’est avec plaisir que je t’accueille dans ma maison.
A bientôt, n’est-ce pas ?
Ramatoulaye
Mariama Bâ, une si longue lettre, les classiques africains, collection Encre
noire, p.83

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Texte 3 : L’erreur la plus répandue
De toutes les idées fausses qui circulent à propos de l’amour, la plus répandue, et la

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plus percutante, est que tomber amoureux, c’est l’amour ou, du moins, une manifestation
de l’amour. Voilà un malentendu convaincant parce que le fait de tomber amoureux est
vécu subjectivement de façon très intense comme étant l’expérience de l’amour.

s.
Lorsqu’on tombe amoureux, on a tout de suite envie de dire : « Je l’aime. » Mais deux
problèmes sautent aux yeux.

ge
Le premier, c’est que tomber amoureux est une expérience spécifiquement érotique.
Nous ne tombons pas amoureux de nos enfants, même si nous les aimons profondément
– non plus que de nos amis du même sexe (à moins, bien sûr, que nous n’ayons des
tendances homosexuelles), même si nous nourrissons à leur égard des sentiments très
rri
affectueux. Nous ne tombons amoureux que lorsque nous sommes, consciemment ou
inconsciemment, sexuellement motivés.
o
Le deuxième problème, c’est qu’être amoureux est inévitablement temporaire : tôt ou
tc

tard la passion s’éteint. Cela ne veut pas toujours dire que nous cessons d’aimer, mais
simplement que le sentiment d’amour extatique finit toujours par s’estomper.
Invariablement, la lune de miel se termine, l’idylle se fane. […]
se

D’une certaine façon (mais pas dans tous les domaines), le fait de tomber amoureux
est une régression. En nous fondant avec l’être aimé, nous retrouvons l’écho de la relation
e

d’unité vécue avec notre mère lorsque nous étions bébé, ainsi que le sentiment
d’omnipotence que nous avons dû abandonner au sortir de l’enfance. Tout paraît possible.
uv

Uni avec l’être aimé, nous avons l’impression de pouvoir vaincre tous les obstacles, que
notre amour va obliger les forces d’opposition à se soumettre avant de disparaître dans
l’obscurité. […]
re

Mais, tout comme la réalité vient s’imposer et démolir les illusions d’omnipotence de
l’enfant de deux ans, elle vient aussi troubler la merveilleuse unité du couple amoureux.
ep

Tôt ou tard, en réponse aux problèmes de la vie quotidienne l’individu va se réaffirmer. Il

veut faire l’amour, elle n’en a pas envie ; elle voudrait aller au cinéma, pas lui ; il souhaite
mettre de l’argent de côté, elle rêve d’un lave-vaisselle ; elle a besoin de parler de son
travail, et lui du sien ; ils n’aiment pas leurs amis respectifs…
Alors, chacun de son côté, dans l’intimité de son cœur, prend amèrement conscience
qu’il ne fait pas « un » avec l’être aimé qui a et aura toujours ses désirs, ses goûts, son vécu
propres et différents des siens. Une par une, petit à petit ou brutalement, les frontières du
moi se remettent en place, la passion s’éteint. À nouveau, les amoureux sont des individus

3
séparés. Et c’est à ce moment-là qu’ils vont, soit dissoudre les liens qui les unissaient, soit
commencer le travail du véritable amour.
En utilisant le mot « véritable », je sous-entends qu’il est faux de croire que nous
aimons lorsque nous tombons amoureux, et le sentiment subjectif d’aimer est alors une
illusion. […] Toutefois, en affirmant que c’est lorsque la passion disparaît que les
partenaires peuvent commencer à s’aimer vraiment, je veux dire aussi que le véritable
amour ne trouve pas ses racines dans le sentiment d’être amoureux.
Au contraire, il se développe souvent dans un contexte d’où le sentiment amoureux est
absent, mais où l’on agit avec amour. En supposant vraie notre définition de l’amour, on
peut dire que le fait de tomber amoureux n’est pas le véritable amour pour les raisons ci-

m
dessous.
Scott Peck, Le chemin le moins fréquenté.

co
Apprendre à vivre avec la vie, traduit de l’américain par Laurence Minard, Ed. J’ai
lu, 2004, pp. 49-53.

s.
I- COMPETENCE DE LECTURE : (4pts)

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1- Dis le thème commun aux textes du corpus puis justifie-le à l’aide d’un passage relevé de
chaque texte. (2pts)
2- En te fondant sur le thème et son développement, dis si les textes 1 et 3 sont convergents
rri
ou divergents. (2pts)
o
II- TRAVAUX D’ECRITURE : (16 pts)
tc

NB : Le candidat traite l’un des trois sujets au choix

se

SUJET N°1 : CONTRACTION DE TEXTE (Texte 1)

e

Consignes
1- Relève le connecteur logique qui débute le second du paragraphe du texte et donne sa valeur.
uv

Précise ensuite sa nature grammaticale. (2pts)

2- Propose une structure au texte et donne un titre pertinent à chacune des parties. (2pts)
3- Résumé : Ce texte comporte environ 650 mots. Résume-le au quart de son volume, soit 163
re

mots. Une marge de 10% en plus ou en moins est tolérée. Tu indiqueras, à la fin de ton résumé,
le nombre de mots utilisés. (5pts)
ep

4- Discussion : (7pts)
Selon Gary D. Chapman : « Le fait d’être amoureux n’est pas une base suffisante pour
construire un mariage heureux. »
Après une brève explication, tu dis si tu partages ce point de vue.

SUJET N°2 : COMMENTAIRE COMPOSE (Texte 2)

Tâche : Propose un commentaire composé à ce texte que tu organiseras à ton gré. Tu
pourras analyser, par exemple, comment Ramatoulaye perçoit l’amour dans le texte.
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 Consignes :
1- Analyse du texte : (6pts)
a. Dégage l’idée générale du texte. (2pts)
b. Propose deux centres d’intérêt que tu développeras dans ton commentaire
composé. (2pts)
c. Relève deux procédés formels liés à chacun de ces centres d’intérêt et donne l’idée
que chaque procédé suggère. (2pts)
2- Rédige entièrement ton devoir. (10pts)

SUJET N°3 : DISSERTATION (Texte 3)

m
Scott Peck affirme : « De toutes les idées fausses qui circulent à propos de l’amour, la plus

co
répandue, et la plus percutante, est que tomber amoureux, c’est l’amour ou une manifestation de
l’amour. »
Commente cette assertion puis démontre les bases sur lesquelles une union doit s’établir.

s.
Consignes

ge
1- Dégage le problème que pose le sujet. (2pts)
2- Propose le plan de ton corps du devoir. (4pts)
3- Rédige entièrement ton devoir. (10pts)
o rri
tc

Bonne réflexion !
e se
uv
re
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