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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre
du Canada pour nos activités d’édition.
Introduction
Décider qu’une pomme est pourrie et la jeter῀? Parfois, c’est ce que l’on fait,
peut-être un peu vite, et on le regrette après. Mais quand soudain on se rend
compte qu’une amitié bascule, et qu’en lieu et place des sentiments de
chaleur, de complicité, de solidarité, qui sont ce qu’on attend habituellement
d’une amitié saine, on ressent un malaise, une tension, une frustration, que
faire῀?
On peut d’abord se demander ce qu’on attend de l’amitié en général, et
de chacun de ses amis en particulier. L’amitié a ceci de spécial que chacun a
sa propre façon de l’expliquer ou de la définir. Pour certains, c’est la
confiance, pour d’autres, le plaisir partagé, pour d’autres encore, l’écoute et
l’acceptation. Contrairement à la relation amoureuse, l’amitié semble être
une relation simple et comprise de part et d’autre, ce qui n’est pas tout à fait
conforme à la réalité, bien qu’il n’y ait pas de manuel pratique pour nous
aider en cas de relation d’amitié compliquée ou causant de la souffrance.
D’ailleurs, la littérature portant sur le sujet de l’amitié est plutôt limitée.
Pourtant, en psychologie, actuellement, la notion de relation avec l’autre
tient un rôle extrêmement important, et elle est presque considérée comme
une condition à la santé psychologique῀: certaines thérapies de la dépression
recommandent ainsi la création ou l’élargissement du cercle social,
l’approfondissement de liens autres qu’amoureux. Le mode de vie en
Occident, où l’on trouve de plus en plus de personnes qui vivent seules, la
rapidité des communications, l’écroulement des liens sociaux dits
traditionnels (famille, couple, tribu) nous incitent à une recherche parfois
éperdue de liens significatifs. Des relations à l’intérieur desquelles nous
pourrons être nous-même, sans fausse pudeur. Des relations où la critique
puisse être acceptée pourvu qu’elle soit constructive et sans jugement de
valeur. Des relations où il y a plaisir, parfois conflit, mais la plupart du
temps acceptation de notre individualité.
Il y a actuellement une légende sociale῀: celle de l’amitié éternelle.
Comme si «῀ami un jour, ami toujours῀» était une condition essentielle à la
notion de sociabilité. Ce mythe est presque aussi prévalent que celui de
l’amour éternel, et la rupture d’un lien amical peut avoir des conséquences
néfastes, par exemple un chagrin d’amitié, au même titre qu’une rupture
amoureuse, surtout si on reste passif devant la situation. Passif en ce sens
qu’on ne se pose pas trop de questions, qu’on ne remet en cause ni nous-
même ni l’autre. Ce qui est intéressant, c’est que l’amitié permanente et
éternelle ne peut pas exister, parce que cette notion ne tient pas compte du
changement, du fait que la vie n’est pas statique, et qu’une personne peut au
cours de sa vie et de ses expériences changer non pas de personnalité mais
de point de vue et de façon de réagir. Acquérir de la patience et de la
tolérance, ou, au contraire, devenir plus impatient à propos de ce qu’elle
considère comme une perte de temps. Et tout simplement se connaître
mieux, et donc faire des choix plus éclairés sur l’entourage. On peut en
effet, en se libérant de certains patterns de comportement, mettre fin à une
longue amitié, ou à tout le moins la remettre en question. Peu d’amitiés sont
permanentes et à temps plein῀; l’important, c’est qu’elles soient authentiques
et qu’on s’y sente bien. Le besoin de les faire durer toujours ne doit pas être
une obsession, car dès qu’il y a obsession, quelque chose de malsain et de
faux s’insère dans le lien῀: je veux que tu restes mon ami, je vais donc
changer mon comportement pour te plaire et ainsi conserver ce lien. Cela
fausse toute la relation.
Un autre mythe est celui de l’amitié «῀totale῀». Selon cette croyance, une
seule personne, notre «῀meilleur ami῀», peut combler tous les besoins
relationnels d’un autre ami. Or, Marie peut être très amie avec Virginie sans
avoir du tout les mêmes goûts en matière de cinéma. Elle a horreur du sang
ou des scènes de violence explicite, alors que Virginie adore l’action et le
suspense, quand Josée ne jure que par les comédies romantiques, que les
deux autres trouvent insipides. Que faire῀? Tout simplement d’abord ne pas
juger, accepter de ne pas partager l’intérêt pour cette activité… Et accepter
aussi que l’autre soit différent de soi, et non mieux ou moins bien. Cette
approche de l’amitié permet de diversifier les occasions de rencontre et
ouvre des avenues intéressantes socialement῀: de nouveaux sujets de
conversation, des expériences à partager. Lorsqu’on accepte sans problème
de ne pas toujours faire partie de la vie de l’autre, il en découle que l’autre
ne fait pas non plus partie de toute notre vie, ce qui permet une plus grande
liberté, mais aussi une plus grande acceptation et une plus grande
compréhension mutuelles.
Ce qui distingue l’amitié d’une simple relation, c’est le degré de
familiarité du lien entre deux personnes. Au départ, il y a des points
communs, des affinités, de la courtoisie, de la camaraderie. Mais pour que
l’autre devienne un ami, il doit y avoir un minimum de communauté de
pensée, de similarité des points de vue, presque une hiérarchie partagée des
valeurs. Il faut de la complicité, de la confiance, de l’intimité, une
compréhension mutuelle des références. L’amitié implique le partage, la
solidarité, la disponibilité réciproque. C’est la rencontre intime de deux
individualités. Tout cela fait qu’il y a enrichissement de la relation et
enrichissement personnel de chacun des partenaires. Il est donc plus simple
de trouver des références communes avec quelqu’un de la même origine et
du même milieu῀; cependant, l’ouverture d’esprit face à la différence peut
aussi être source d’amitié et de plaisirs partagés.
Par ailleurs, l’aspect de la qualité de la relation est plus important que
celui de la quantité de temps qui lui est consacré. En effet, on peut revoir un
ami après des années, se «῀re-rencontrer῀» comme si c’était hier et revenir au
présent sans que le passé soit un obstacle. À l’inverse, on peut voir une
personne chaque jour mais maintenir la relation à un niveau superficiel.
Certains amis comblent une partie de nos besoins affectifs, alors que
d’autres satisfont différentes attentes. Quelques-uns nous stimulent, d’autres
nous écoutent et nous calment, alors qu’avec d’autres encore nous pouvons
découvrir et jouer.
Dans certains cas, la relation s’adapte et progresse avec le temps, dans
d’autres, elle n’évolue pas et se brisera aussitôt qu’un changement de
situation se produira. Quelquefois, la relation s’éteint d’elle-même, sans
éclats. Parfois, elle se termine dans le bruit et la peine.
Une relation d’amitié peut aussi s’adapter aux changements de situation
des deux personnes, à l’évolution personnelle de l’une et de l’autre.
L’amitié peut survivre aux revers de fortune comme à l’obtention d’une
promotion, à la maladie, au mariage, aux enfants, au divorce et au deuil.
Elle peut s’épanouir dans la joie et dans la peine, dans le bruit et dans le
silence. Mais la relation peut aussi ne pas survivre aux événements de la
vie. Cela ne veut pas dire toutefois qu’elle soit moins authentique ou moins
profonde. Surtout, la relation d’amitié ne doit pas être contrainte, ni
obsessive.
Sophie a rencontré Geneviève au travail. Celle-ci était arrivée depuis
peu d’un autre pays et cherchait à se faire des relations. Sophie la
trouvait sympathique, drôle et cultivée, et elles avaient beaucoup
d’intérêts communs. Elles ont donc commencé à se fréquenter
régulièrement en dehors du travail. Sophie a présenté ses amis à
Geneviève, et elle lui proposait des activités. Puis, après deux῀ans
d’amitié, Sophie a rencontré son futur conjoint, auquel elle
consacrait de plus en plus de son temps. Or, elle s’est soudain
aperçue que quelque chose ne fonctionnait pas dans sa vie. Elle était
souvent tendue, voire anxieuse. Un jour, le téléphone a sonné chez
elle et lorsqu’elle a vu le nom de Geneviève sur l’afficheur, elle n’a
pas répondu, se disant «῀une autre fois῀». Elle a ressenti un petit choc
en réalisant que c’était la première fois – du moins de façon
consciente – que sa petite voix intérieure l’avertissait d’un malaise.
En réfléchissant bien, Sophie s’est aperçue que Geneviève l’appelait
tous les jours, et même plusieurs fois par jour, qu’elle passait très
souvent chez elle à l’improviste, et qu’elle ne prenait aucune décision
ou ne faisait aucune activité sans l’avoir consultée. Cette situation
s’était développée lentement et à son insu. Sophie a réalisé que
c’était trop pour elle et qu’elle n’avait plus à prendre en charge la
vie de Geneviève. Chaque fois qu’elle parlait à Geneviève, elle se
sentait obligée de le faire et n’en tirait plus de plaisir.
Geneviève, de son côté, était très contente de sa relation avec Sophie.
En effet, celle-ci proposait toujours des activités intéressantes et était
créative dans sa façon de voir les choses. Elle admirait aussi son
assurance, son charme et sa bonne humeur. Seule dans un nouveau
milieu, Geneviève était enchantée de s’être liée avec une personne
sympathique et intéressante, avec qui les discussions, sur toutes
sortes de sujets, étaient souvent passionnantes. Elle n’avait donc pas
cherché à se faire d’autres amis et avait concentré sa vie sociale sur
Sophie et ses amis. De son côté, lorsque Sophie a rencontré son futur
conjoint et noué avec lui une relation qui lui prenait de plus en plus
de temps, elle a pris du recul face à Geneviève, la voyant moins
fréquemment et ne lui proposant presque plus d’activités. Geneviève
a alors éprouvé un sentiment d’abandon, de trahison, ainsi qu’une
impression de solitude difficile à vivre pour elle.
Comme on peut le constater en lisant l’histoire de Geneviève et Sophie,
une personne ou l’autre n’a pas une nature toxique en elle-même῀; c’est
plutôt la dynamique entre les deux qui, à un certain point, peut devenir
toxique, puisque la vie n’est pas statique. En effet, les situations changent,
et la vie suit son cours.
Une amitié toxique nous fait souffrir, nous perturbe, nous bloque dans
l’expression de nous-même. La toxicité s’épanouit dans le non-dit, dans
l’insécurité, dans le manque de considération. Elle se manifeste d’une
infinité de façons, certaines triviales, certaines très sérieuses. Nous
n’aborderons pas ici les toxicités issues de la psychopathologie. En effet, la
majorité des gens ne souffrent pas de troubles mentaux de nature
psychotique ou de troubles de la personnalité. La plupart du temps, ceux qui
sont aux prises avec des problèmes relationnels dus à ces troubles doivent,
pour les résoudre, avoir recours à l’aide d’un professionnel.
Nous nous sommes tous, à un moment ou à un autre de notre vie,
retrouvés dans une situation d’amitié invivable, de différentes façons et
pour diverses raisons. Mais qu’est-ce qui fait qu’une amitié qui se déroulait
bien est tout à coup devenue toxique῀? Est-ce que la dynamique était
malsaine au départ῀? Est-ce qu’une des deux personnes a changé῀? Est-ce
que la situation a changé῀? Est-ce parce que l’on se rend compte, soudain,
que cette amitié ne nous apporte rien῀? Comment peut-on apprendre à
écouter notre «῀petite voix῀», qui nous dit parfois de réfléchir à ce qui se
passe῀?
Ce n’est pas la personne qui a une nature toxique, mais plutôt la relation,
qui s’est engluée dans des patterns de comportement qui sont devenus des
habitudes. Et forcément, les habitudes sont tenaces, car elles tendent à
devenir inconscientes῀: comment déceler quelque chose d’inconscient et
comment y remédier῀?
En fait, l’amitié se bâtit à deux, et la définir, c’est définir le lien et non
les personnes qui la vivent. Nous allons donc, dans ce livre, examiner les
différents types de liens amicaux, et par le fait même définir les
attachements ou les attirances spécifiques de certains types de personnalité.
Nous pourrons ensuite déterminer si ces liens sont sains ou toxiques, puis
voir comment l’on peut réagir, prendre des décisions, devant ce qui a été
constaté.
Il est donc intéressant de faire une recherche intérieure afin d’observer ce
qui ne va pas. Bien que les situations soient toutes différentes les unes des
autres, les pistes de solutions sont axées autour de trois paramètres de
réflexion῀: le diagnostic, la décision et les stratégies.
Première partie
Il est très rare que des gens aient des traits si toxiques qu’ils ne puissent
jamais nouer de relations d’amitié dénuées de souffrance. Il y en a, mais
cela tient alors de la pathologie. D’ailleurs, si vous faites un débat avec des
amis sur ce sujet et que vous leur posez les questions «῀Quelle est la
caractéristique la plus désagréable que quelqu’un puisse posséder selon
vous῀? Avec quel genre de personne ne pourriez-vous jamais vous entendre῀?
῀», en écoutant les réponses, vous remarquerez qu’elles sont toutes
différentes. Pour certains, ce sera une personne calculatrice, alors que pour
d’autres, sentir le calcul chez un ami ne fera qu’éclaircir les choses. Pour
d’autres, la personne la plus difficile à supporter est celle qui a une
mentalité de victime, qui a tendance à se plaindre et qui est toujours
déprimée ou malheureuse. Pour d’autres encore, c’est une personne qui est
changeante, instable, dont on ne sait jamais ce qu’elle va vouloir, dire ou
penser, alors que ces mêmes caractéristiques peuvent susciter de
l’amusement chez d’autres, qui ont plus de détachement et y verront plutôt
du mystère.
De là un premier constat῀: c’est habituellement la dynamique, la relation
qui est toxique, et non la nature des personnes qui la vivent. À propos des
relations, on parle souvent de «῀chimie῀»῀: il y a ainsi des réactions
chimiques répulsives et des réactions chimiques attractives. Mais comment
trouver l’équilibre au sein des relations et faire en sorte que celles-ci ne
comportent ni souffrance ni irritation, mais, au contraire, amour et autres
sentiments positifs῀? Il faut pour cela se questionner, chercher à l’intérieur
de soi, avec ses émotions et ses intuitions. Rester à l’écoute de soi-même et
des autres. Est-ce que nous sommes englué dans des patterns relationnels
qui nous empêchent d’évoluer, de ressentir des affinités῀? Dans la plupart
des cas, des éléments de notre passé nous poussent à rechercher certains
types de personnes, sans que l’on se demande pourquoi elles nous attirent,
et sans réaliser dès l’abord que ces personnes nous feront souffrir. En fait,
quand on réalise qu’une relation est toxique pour nous, la plupart du temps,
c’est qu’elle fait revivre une relation douloureuse de notre passé. Par
exemple, lorsque notre estime de soi en prend un coup, ou lorsqu’on a
l’impression, en présence de certaines personnes, d’être toujours inférieur
ou en défaut, fautif, lorsqu’on se sent irrité par certains mots ou certaines
choses avec un ami et pas avec un autre, lorsqu’on prend conscience de la
différence de nos émotions en présence de différents amis, on peut
s’apercevoir de la présence d’une amitié toxique. Mais lorsqu’on arrive à
comprendre de quelle manière elle est douloureuse, et ce qu’elle nous
rappelle, cette relation toxique peut nous faire avancer dans la connaissance
de nous-même et nous aider à ne plus rechercher des situations où nous
nous exposons à la souffrance.
La première difficulté consiste donc à repérer les relations qui sont
toxiques pour nous dans notre entourage. Souvent, elles sont enracinées
dans nos habitudes de vie et de contacts sociaux. Et la plupart du temps,
elles trouvent leur origine dans notre passé, dans ce qui nous a déjà dérangé
ou fait souffrir. Nous adoptons des règles de comportement différentes
selon les relations qui nous entourent῀: nous réagissons différemment selon
les gens avec qui nous sommes, même lorsqu’ils font ou disent la même
chose. En effet, c’est leur façon de le faire ou de le dire qui change notre
perception. Ainsi, le ton de la voix, la présence ou non d’une insistance, la
chaleur ou le détachement, la douceur ou l’irritation sont aussi sinon plus
importants que le message ou l’action en soi. Or nous recherchons ce que
nous connaissons῀: cette théorie n’est pas nouvelle, et Socrate lui-même
disait῀: «῀Connais-toi toi-même.῀» Si ce que nous connaissons a parfois été
douloureux ou toxique, nous aurons tendance à le rechercher. En fait, ce que
nous connaissons est un ensemble de relations positives et négatives, un
ensemble d’éléments sains et malsains, et nous recréons cet ensemble dans
notre vie.
Dans cet ouvrage, nous étudierons les différentes personnalités et
caractéristiques susceptibles de réveiller nos antagonismes et nos conflits
intérieurs. Nous verrons alors lesquelles nous devons éviter, en fonction de
nos propres caractéristiques, de notre tempérament, de notre personnalité.
Ce qui arrive fréquemment, c’est qu’une amitié devient souffrante en
raison d’un changement de situation. Par exemple, deux amis ont
sensiblement le même parcours professionnel, et l’un obtient soudain une
promotion, mais l’autre non῀; ou encore, deux femmes sont amies, mais
l’une se marie plusieurs années avant l’autre. Il y a aussi les changements
naturels de la vie, comme la croissance, les changements hormonaux dus à
la puberté, à la grossesse, à la ménopause. Et il y a également les réactions
que chacun a face au rejet, au deuil, à une perte d’emploi. On compte
également, parmi les changements de situation possibles, l’éloignement
géographique.
Ce dont on peut aussi se rendre compte, c’est que l’amitié qu’on a pour
quelqu’un peut se scléroser peu à peu῀: alors, il n’y a plus rien de nouveau,
de stimulant. La communication devient routinière, elle ne se renouvelle
pas. L’autre nous irrite toujours de la même façon, malgré toutes nos bonnes
intentions. Par exemple, Gilles et Thierry étaient devenus amis à l’école, et
ils se voyaient de temps en temps. Même si, chaque fois, Gilles était
heureux de revoir Thierry, il devenait irrité après un certain temps passé
avec lui. Il ne s’était pas véritablement interrogé à ce sujet, il subissait
simplement la situation, et avait catalogué Thierry dans les amis qu’on voit
de temps en temps, et pas trop longtemps chaque fois. Après leurs
rencontres, il se passait un long moment avant qu’il décide de revoir
Thierry. Or, Gilles a un jour pris conscience que Thierry avait un problème
obsessionnel et il s’est renseigné à ce sujet. Il a alors compris qu’il devait
prendre en compte le problème de Thierry durant leurs échanges, et petit à
petit la relation est devenue plus profonde, plus authentique. Thierry avait
toujours été très mal à l’aise à cause de ses obsessions, mais il n’en avait
jamais parlé. Le jeu de yoyo entre eux – malaise, retrait, communication
sporadique – a cessé quand la vérité s’est imposée et que Gilles a été à
même de prendre une décision éclairée au sujet de sa relation avec Thierry.
Dans ce cas, il a décidé de maintenir la relation parce qu’il a vu qu’elle
comportait pour lui plus de plaisir que d’inconvénients. Il a utilisé l’analyse
coût/bénéfices, que nous aborderons plus loin, et, après avoir pris
conscience du problème, il a fait appel à son intuition et à son empathie
dans son approche avec Thierry. Ainsi, il a pu créer une relation très
satisfaisante pour tous deux.
Chapitre 2
Y a-t-il un problème ? ῀
Les relations amicales sont comme toutes les autres relations humaines, en
ce sens qu’elles ne sont pas toujours au beau fixe. Ainsi, nous avons nos
humeurs, nos passions, nos défauts et nos qualités. Nous avons chacun nos
goûts, nos aversions, nous pouvons faire certains compromis que d’autres
ne pourraient pas faire, et, à l’inverse, être incapable d’accepter ce que
d’autres considèrent comme normal. Nous avons tous nos peurs, nos
déséquilibres, notre façon propre de voir la vie… et de la vivre. Déjà, nous
ne sommes pas tous attirés par les mêmes personnes. Ceux qui nous
intéressent s’adressent inconsciemment à une partie de nous qui est
stimulée par ce qu’ils dégagent. Et réciproquement. Il arrive que nous
soyons intéressé par quelqu’un que nous n’intéressons pas. Et
réciproquement῀: cela cause parfois une blessure de rejet, pour l’un ou pour
l’autre. Parfois, on ne se rend pas compte de la profondeur de cette blessure
que nous causons aux autres, et heureusement, car on ne doit pas toujours
avoir à marcher sur des œufs. Tout comme on ne se rend pas toujours
compte de l’intérêt que nous suscitons chez quelqu’un, les autres non plus
ne savent pas toujours que nous nous intéressons à eux. Personne ne lit dans
les pensées. Ce sont tous ces éléments qui font qu’une amitié est spéciale῀:
elle est choisie à chaque rencontre, et il n’y a pas de contrat ou d’obligation
civile, il y a simplement partage de temps passé ensemble et, au-delà de
cela, de confiance, de solidarité et de plaisir. Il y a une grande chance dans
l’amitié, et il faut y mettre un peu du sien si on veut la garder, et la garder
en bon état.
Si nous ne nous sentons pas bien dans une relation d’amitié, avant de la
rompre, il est préférable d’amorcer une réflexion, afin de savoir dans quoi
nous sommes engagé et si c’est bien là que se situe notre malaise. Nous
disposons de plusieurs outils pour engager une démarche dans le monde de
l’amitié qui est souffrante. D’abord, il s’agit de prendre conscience de nos
propres problèmes, de notre propre situation. Dans bien des cas, il ne faut
pas chercher plus loin. Le problème n’est pas celui de l’autre, après tout. Il
faut prêter attention aux messages physiques et somatiques que nous nous
envoyons à nous-même, et aussi prendre garde à ceux que les autres nous
envoient. En effet, quand nous sommes aux côtés d’une personne qui a sur
nous un effet toxique, nos réactions physiques peuvent déjà nous donner de
bonnes indications῀: on devient tendu, anxieux, on bloque sa respiration, on
se sent irrité ou triste, on a envie de s’enfuir ou encore de se fâcher contre
l’autre, d’être agressif avec lui. Toutes ces réactions que nous essayons de
ne pas manifester sont des émotions inutiles et nocives, tant physiquement
que psychologiquement. Ensuite, nous pouvons utiliser la connaissance que
nous avons de nous-même pour comprendre nos réactions face aux signaux
des autres. Enfin, nous disposons de notre intuition῀: bien que mal définie et
mal aimée des scientifiques, celle-ci existe à tous les niveaux de l’activité
sociale. À l’aide de tous ces repères, nous pouvons déjà avoir une idée de ce
qui cause notre malaise.
Chapitre 3
Utilisez le langage
non verbal : celui des
῀
autres… et le vôtre
Utilisez
votre connaissance
de vous-même
Connais-toi toi-même.
Devise de Socrate
La petite voix
intérieure, ou l’intuition
La décision : ῀
laisser tomber
ou continuer ? ῀
Une fois votre tableau fait, vous pouvez hiérarchiser vos colonnes, c’est-
à-dire placer chaque caractéristique en ordre d’importance et lui attribuer
des points. Puis, vous analysez la situation de la façon la plus détachée
possible. Vous êtes alors en mesure de décider des actions que vous voulez
entreprendre en ce qui concerne la relation. Parfois, un simple petit
changement d’attitude de votre part peut être la solution, alors qu’à l’autre
extrême il peut être nécessaire de rompre tout lien avec la personne. Quand
vous pensez à chaque caractéristique, est-ce que l’émotion ressentie est
faible ou forte, négative ou positive῀? Lorsque vous pensez à l’autre et que
vous utilisez votre intuition, que vous dit-elle῀? Si vous ressentez un malaise
général, essayez de faire une liste descriptive de ce qui vous dérange, et
focalisez-vous sur chaque caractéristique en essayant d’être objectif, c’est-
à-dire en essayant de mettre de côté les émotions qui vous appartiennent en
propre. Par exemple, si l’attitude d’Élise vous agace souvent et que vous
savez que ce sont ses critiques négatives qui vous mettent mal à l’aise,
essayez de vous dégager de vos problèmes face à la critique et de voir
quelles sont les raisons pour lesquelles Élise a ce défaut. Vous vous
apercevrez peut-être que vous avez toutes les deux eu un père qui n’était
jamais satisfait, qui était perfectionniste. Chez elle, ce trait s’est développé,
alors que chez vous il a pris la forme d’une répulsion envers le
perfectionnisme. Que faire dans ce cas῀? Soit vous trouvez que c’est trop
souffrant, et vous décidez de ne plus la voir, soit vous vous dites que vous
venez de trouver une nouvelle possibilité de connexion avec Élise῀: avoir le
même problème peut parfois conduire à des solutions.
Si le malaise que vous ressentez s’avère, après analyse, impossible à
vivre, à concilier avec une saine relation, rompez celle-ci. Il faut parfois le
faire, et ce n’est jamais drôle pour personne῀: ni pour celui qui écarte l’autre
de sa vie ni pour celui qui est écarté. Pour en parler, essayez de choisir un
moment où vous n’êtes pas en colère, sans quoi vos mots pourraient blesser
l’autre. Ne vous justifiez pas, ne vous excusez pas, car cela sous-tendrait
tacitement un intérêt à poursuivre la relation῀: c’est comme essayer d’inciter
l’autre à nous comprendre, et ainsi l’inviter à poursuivre une discussion ou
une relation. Tentez aussi d’avoir le plus de compassion possible pour les
sentiments de l’autre῀: ceux qui vous empoisonnent la vie ont aussi des
émotions. Si vous le faites avec respect et considération, et en faisant
preuve de compréhension à l’égard de l’autre et de sa réaction, quelle que
soit celle-ci, cela ne signifie pas que vous fermez la porte à tout jamais. Qui
peut voir dans l’avenir῀? Il est certain que les blessures provoquées par votre
propre insécurité et votre propre peur peuvent être plus longues à guérir que
celles provoquées par l’énonciation de la situation et de votre incapacité à
continuer à la subir. Dites la vérité, mais sans faire de reproches῀: vous
exprimer au «῀Je῀» fait ressortir que vous considérez que c’est votre
problème, ce qui est bien le cas, puisque c’est vous qui ne pouvez plus
supporter la relation avec l’autre. En effet, une relation difficile mine notre
humeur et notre équilibre῀: nous verrons plus loin quels en sont les effets.
Une chose est certaine, si vous n’êtes pas bien dans une relation, vous ne
devez pas vous y enliser, car cela ne vous mènerait nulle part, tant sur le
plan de votre évolution que sur celui de votre bien-être. La vie est si courte,
et il y a tant à faire῀!
Il est aussi possible de changer son attitude et de s’ouvrir les yeux sur
tout un pan de la personnalité de l’autre qu’on n’avait pas vu jusque-là.
Pourquoi῀? Tout simplement parce que nous avons rendu certains aspects de
l’amitié non pertinents en nous concentrant sur ceux qui sont issus de nos
soucis intérieurs. Par exemple, le fait que l’ami soit toujours disponible
pour nous, qu’il soit généreux et nous rende service a pu passer inaperçu à
nos yeux parce que nous étions trop occupé à essayer d’interpréter ses
critiques. Nous pouvons aussi avoir un ami dont l’humour nous déride, qui
nous écoute et nous met souvent de bonne humeur, mais que nous ne
pouvons plus supporter parce qu’il parle trop et qu’il prend trop de place. Si
nous changeons d’attitude et si nous acceptons les critiques comme des
preuves d’amitié, et la place que prend un ami comme une manifestation de
son impression d’être invisible lorsqu’il ne parle pas, nous serons plus
réaliste et pourrons avoir des relations plus satisfaisantes.
Nous pouvons aussi décider d’aborder avec notre ami la question du
malaise qui nous préoccupe, et voir s’il est prêt à se joindre à nous pour
trouver une solution῀: cheminer ensemble vers une plus grande
compréhension et une plus grande connaissance de l’autre peut permettre de
créer des liens plus profonds et plus sains.
Deuxième partie
Personnalités
à composantes
toxiques
Plusieurs types de personnalités peuvent être à l’origine des amitiés
toxiques, et ce, en fonction de vos propres forces et faiblesses. Nous verrons
ici quelques traits de caractère qui, poussés à l’extrême, deviennent des
pathologies ou à tout le moins des troubles de la personnalité. Chacun de
nous peut posséder ces traits de caractère de façon plus ou moins
importante. Nous nous sommes basé, pour cela, sur le DSM IV, le manuel
de diagnostic des troubles de la personnalité. Évidemment, la description
qui suit est une description des cas extrêmes, qui sera atténuée dans certains
exemples. La description des personnalités est en effet poussée à outrance
afin qu’il soit plus facile de les reconnaître. Cependant, il est rare que ces
personnalités soient pathologiques῀; en fait, chacune d’elles est présente,
jusqu’à un certain point, chez chacun d’entre nous. Et heureusement,
puisque chacune est innée et découle de notre état d’être humain.
Chaque personnalité se compose d’un côté pile et d’un côté face῀: il ne
faut donc pas trop vite rejeter certaines d’entre elles, en avoir peur ou les
mépriser῀; lorsque vous avez tendance à le faire, c’est souvent qu’un de ses
aspects vous est familier, et douloureux. Ce qui suit constitue un outil de
travail et non un outil permettant de détecter la maladie chez l’autre
puisque, encore une fois, nous pouvons tous posséder en nous une de ces
dominantes. Il n’y a donc pas de fautes ou de torts ici, il n’y a que des
tendances qui nous interpellent plus ou moins selon nos propres tendances,
notre tempérament et notre éducation.
Chapitre 7
La personnalité
narcissique
Pour la déceler
Si vous avez l’impression de connaître un narcissique, faites attention à ce
qu’il dit des autres ou à ce qu’il leur fait῀: votre tour pourrait venir῀! Des
indices῀: la nature de son humour est méchante, blessante, empreinte
d’insensibilité. Son manque de considération pour les autres, y compris
pour son conjoint, peut vous mettre sur la piste. Dans la plupart des cas, il
est imbu de lui-même. Son ego est surdimensionné. Il a de l’ambition, et sa
capacité d’empathie est égale à zéro. Quand il a obtenu de quelqu’un ce
qu’il voulait, après l’avoir flatté ou par une autre manœuvre, il peut le
rejeter comme un vieux chiffon, changer d’attitude en un instant, sans se
préoccuper des réactions de l’autre. Avec cette personne, vous vous sentez
diminué, réduit à l’impuissance. Il n’écoute pas ce que vous dites. Vous
pouvez éprouver du ressentiment envers lui, un désir de vengeance. Vous
pouvez vous sentir rabaissé et, de ce fait, irrité. Au départ, le narcissique
peut être charmant et séduisant῀; il fait souvent une bonne première
impression, car il sait se mettre en valeur et mettre les autres son côté. Mais
ça ne dure pas῀: à la moindre anicroche, il n’écoute pas l’autre, il le laisse
tomber ou se met en colère. Il n’est pas capable de travailler en équipe. Il
est impulsif.
Êtes-vous en présence d’un narcissique ? ῀
La personnalité
passive agressive
(ou négativiste)
Pour la déceler
Vous êtes avec un ami et vous avez sans cesse l’impression qu’il vous
critique, qu’il a une attitude hostile envers vous. Il semble gentil et plutôt
mou, mais en réalité vous n’avancez à rien puisqu’il refuse vos suggestions.
Vous sentez une agressivité, une colère qu’il reporte sur vous et qu’il nie
pourtant. Parfois, vous ressentez envers lui un sentiment de véritable rage,
comme si on vous avait provoqué. Ainsi, l’entourage du passif agressif est
aux prises avec des sentiments de colère, d’impuissance et de culpabilité.
Le passif agressif fait réagir les autres῀: il dérange, boude, se retire, se fait
attendre. Vous revenez épuisé d’une rencontre avec lui, car vous avez
l’impression que quoi que vous fassiez, vous aurez tort. Et tout ça dans le
non-dit. En fait, la personne passive agressive suscite en vous de
l’agressivité sans qu’il y paraisse, et elle vous en impute la cause. De plus,
elle parle dans le dos des autres῀: attention, elle dit peut-être du mal de vous.
La personnalité dépendante
Pour la déceler
Vous avez un ami qui est là sans arrêt. Vous ne pouvez rien faire sans qu’il
soit avec vous. Il est collant et semble dépourvu d’autonomie, ou à tout le
moins désarmé dans la vie. Au début de la relation, vous vous sentez
valorisé, flatté, apprécié. Vous avez tendance à vous attacher à lui et à vous
sentir responsable de son bien-être. Vous trouvez formidable que vous
soyez si bien assortis. Avec le temps, vous prenez conscience du fait que
vous ne connaissez pas ses goûts, mais vous constatez qu’ils sont toujours
les miroirs des vôtres. Vous finissez par être irrité, pour ne pas dire exaspéré
par sa présence constante et par sa passivité. Vous avez l’impression qu’il
est sans cesse en quête de votre compagnie, vous vidant de vos idées et de
votre énergie, qu’il est inerte et ne connaît pas le mot «῀initiative῀». Lorsque
vous lui dites que vous aimeriez être seul, un sentiment de culpabilité vous
assaille, surtout si votre ami vous fait du chantage émotif. Une autre
réaction que vous pouvez avoir est de devenir vous aussi dépendant de cette
personne. En effet, vous prenez conscience du fait qu’il est inclus dans
votre schéma intérieur῀: dans vos pensées, il fait partie de votre vie au point
que vous vous sentez responsabie de lui. Vous devenez sa personne
ressource, et même sa source de sécurité et de confort intérieur. Parfois,
vous le traitez comme un enfant en faisant pour lui des démarches qu’il
devrait faire par lui-même.
Êtes-vous en présence d’une personne dépendante ? ῀
La personnalité
évitante
Pour la déceler
Vous ressentez le besoin de vous approcher de votre ami, mais c’est
impossible puisqu’il évite le contact et qu’il a une peur panique de
l’intimité. Vous le sentez mal à l’aise lorsque vous parlez de sujets intimes,
et il va alors jusqu’à sortir de la pièce. Vous vous sentez impuissant, parce
que d’une part vous voudriez le secouer, mais que de l’autre le poids de la
responsabilité de sa vie semble être entre vos mains. Vous pouvez ressentir
de l’irritation et de la colère devant son hésitation, ses incertitudes et son
conformisme. Timide et introverti, il provoque chez vous un désir de le
protéger ou, à l’inverse, de l’affronter. On dit de lui qu’il souffre de timidité
maladive ou qu’il est trop gentil. On le trouve parfois ennuyant, parce qu’il
évite de s’exprimer. Vous avez fréquemment envie de le presser de s’ouvrir,
de changer, car il n’exprime pas grand-chose, pensant que ce qu’il
exprimerait pourrait être utilisé contre lui. Il n’a souvent pas de point de vue
sur les choses, d’opinion à exprimer, et vous avez donc l’impression de le
faire pour deux. Dans bien des cas, il vit seul et a peu d’amis. Vous le sentez
très susceptible, et vous avez l’impression de marcher sur des œufs dans vos
rapports avec lui.
Êtes-vous en présence d’une personnalité évitante ? ῀
La personnalité
histrionique
Pour la déceler
Vous avez une amie qui vous fascine῀: flamboyante, vive, séduisante, elle
semble mener une vie active et captivante. Mais, après un certain temps,
vous la trouvez accaparante, énergivore. Vous sentez qu’elle a besoin de
toute l’attention bien qu’elle ait des connaissances et des émotions
superficielles. En effet, elle change facilement de registre émotionnel, et
cette inconstance vous hérisse. Vous avez un amoureux῀? Elle essaie de le
séduire. Vous racontez une histoire῀? Elle trouve mieux῀: plus intense, plus
drôle, ou en tout cas certainement plus intéressant. Il y a la personne qu’on
surnomme «῀le roi ou la reine du drame῀», pour qui tout est prétexte au
drame ou à la pièce de théâtre. Vous l’écoutez raconter avec force mimiques
et expressions, pour la énième fois, l’histoire de sa crevaison, et vous n’en
pouvez plus. Ou encore cette personne vous parle de trop près, à l’intérieur
de votre espace personnel, et elle n’arrête pas de parler, si bien que vous
n’arrivez pas à placer un mot.
La personnalité limite
Pour la déceler
Est-ce que, dans certains cas, vous vous retenez d’exprimer vos vrais
sentiments parce que vous avez peur des réactions de colère d’un ami῀?
Évitez-vous de discuter, essayez-vous à tout prix de concilier votre point de
vue avec le sien῀? Il y a des chances, si c’est le cas, que votre ami possède
quelques traits de personnalité limite. Si vous constatez qu’il ne vous
apprécie que lorsque vous êtes d’accord avec lui, et que dans le cas
contraire la rage s’empare de lui, cela signifie qu’avec lui vous n’êtes
jamais sûr de ce qui va se passer. Un jour il peut dire une chose, et le
lendemain le contraire, mais ne vous avisez pas de le lui faire remarquer῀: il
se fâchera et vous accusera à tort de ne pas l’écouter ou de ne rien
comprendre. De plus, vous ne pouvez jamais savoir d’avance de quelle
humeur il sera. En fait, si vous observez une instabilité émotive, une
hypersensibilité, de l’impulsivité et une difficulté à vivre la solitude, il est
possible que cette personne possède des traits de personnalité limite.
La toxicité
en action
Maintenant que nous savons déceler les personnes qui ont des traits de
personnalité ayant potentiellement des effets toxiques sur nous, et que nous
comprenons un peu plus leur fonctionnement, nous pouvons nous attarder
aux éléments spécifiques de la toxicité. Dans un premier temps, nous
étudierons les traits précis qui nous agressent, nous empoisonnent
l’existence, avec des exemples plus spécifiques qui touchent ces éléments
en particulier. Ensuite, nous verrons comment soigner les émotions
négatives que ces éléments provoquent en nous.
Les traits blessants ne sont pas tous les mêmes pour tout le monde.
Comme nous avons vu plus haut, pour l’un ce sera le calcul, pour l’autre les
commérages, pour d’autres encore la complainte permanente. Comment
reconnaître ce qui vous dérange dans certains des traits que nous allons
aborder῀? Vous avez immédiatement une réaction émotionnelle, comme
nous l’avons vu dans le chapitre consacré à l’intuition. Selon la nature et
l’intensité de cette réaction, vous serez en mesure de déterminer ce qui
empêche une relation d’atteindre son optimum et d’utiliser les solutions que
nous vous proposons, à moins que vous n’inventiez vos propres stratégies,
ce qui vous permettra d’aller encore plus loin dans l’antidote à la toxicité de
certaines relations.
Chapitre 13
L’impatience,
l’irritation, la colère
L’ironie, le sarcasme,
la moquerie, le mépris
La susceptibilité,
l’orgueil
Le contrôle,
la manipulation,
le despotisme
Le contrôlant est celui qui vous définit, qui croit vous connaître mieux que
vous-même. Il pense connaître vos goûts sans que vous ayez à les lui dire.
En fait, il n’en sait rien du tout, il ne fait tout simplement pas de différence
entre lui et les autres. Sa perception repose sur ses propres désirs et non pas
sur la réalité. Il croit donc savoir ce que vous voulez, ce que vous êtes. Il
essaie de vous faire correspondre à sa vision de vous et ne supporte pas que
vous ne vous conformiez pas à cette vision. Bien sûr, il s’agit d’un
mécanisme de défense, né d’une grande insécurité, probablement survenue
à l’étape normale de la différenciation entre lui et les autres. Par exemple,
cela peut provenir en partie de la présence de parents très contrôlants, qui
n’étaient pas à l’écoute de leur enfant et lui prêtaient une personnalité qui
correspondait surtout à leur conception de ce que devait être la personnalité
de leur enfant. Pour de tels parents, admettre que leur enfant soit différent
de ce qu’ils veulent qu’il soit serait trop douloureux.
Le contrôlant est autoritaire et il a toujours raison. Les choses doivent
être faites comme il le veut et quand il le veut. Il tient très peu compte des
opinions des autres ou de l’effet que son attitude peut provoquer. Il manque
de spontanéité et semble rigide dans ses comportements, ce qui peut vous
donner des indications sur son fonctionnement῀: il est prévisible. Avec lui,
vous pouvez indiquer vos limites, mais sans essayer à votre tour d’exercer
un contrôle sur lui. Vous pouvez l’approcher gentiment, avoir des propos
assertifs sans être agressif et ne pas vous attarder aux incidents triviaux.
Chaque fois que vous sentez qu’il exerce un contrôle sur vous, vous pouvez
vous poser deux questions avant de réagir῀: «῀Est-ce que c’est important῀?῀»
et «῀Est-ce que c’est grave῀?῀». Vous constaterez qu’il est souvent inutile de
s’en préoccuper. Vous pouvez toujours vous dire intérieurement que vous
allez faire ce qu’il vous demande malgré le fait qu’il vous le demande. Il
n’est parfois pas désagréable que quelqu’un exerce un contrôle sur nous῀: on
se repose et, en général, on découvre et on apprend bien des choses.
L’important est de garder un bon équilibre et de ne pas dépasser ses limites,
ou le moins souvent possible.
Gaspard pense qu’il a toujours raison et qu’il sait mieux que
chacun… ce que chacun veut. Une des phrases qui définirait le mieux
ce qu’il pense des autres serait῀: «῀Ces gens-là ne savent pas ce qui
est bon pour eux.῀» Par ailleurs, il est cultivé et curieux, ce qui en fait
quelqu’un d’intéressant à côtoyer. Dominique est parti en voyage
avec lui pendant une semaine. Comme celui-ci connaissait à l’avance
les caractéristiques de Gaspard, il a dès le départ spécifié ses
attentes῀: je mange ce que je veux, je visite les endroits que je veux et
je me repose quand je suis fatigué. Gaspard a acquiescé à ces
exigences spécifiques et ils sont partis. Dominique s’est aperçu dès le
départ que Gaspard n’avait pas vraiment accepté ses demandes῀: il
choisissait les restaurants, les lieux à visiter, concevait des
programmes quotidiens chargés. Dominique s’est demandé pour
quelles choses il pouvait se laisser aller et pour lesquelles il se
sentait agressé. Il a remercié Gaspard pour la qualité de ses
recherches et de ses itinéraires, mais lui a indiqué que pour sa part il
était trop fatigué pour suivre tout le programme de Gaspard chaque
jour, et donc qu’il partirait de son côté une partie de la journée. Et il
n’a pas voulu que Gaspard se mêle de ce qu’il ferait pendant ce
temps libre. Par ailleurs, Gaspard trouvait des restaurants très
intéressants, alors Dominique n’avait pas de raison de refuser d’y
aller. Il a cependant expliqué à Gaspard que c’était sa propre
décision d’accepter, et que cela pourrait changer s’il le désirait.
Finalement, en s’en tenant à ces arrangements, Dominique a passé
un bon voyage, alors que s’il n’avait fait que subir le contrôle de
Gaspard, il en aurait été irrité et même les découvertes merveilleuses
auraient été gâchées.
Chapitre 17
La critique,
le jugement,
l’intolérance,
les ragots
Le calcul, l’avarice,
l’appropriation,
l’avidité
Votre ami oublie très souvent, pour ne pas dire systématiquement, son
portefeuille quand il sort avec vous῀? Ou il calcule ce que chacun a
consommé et le pourcentage des taxes et du pourboire au sou près῀? Il ne
veut pas sortir parce que c’est trop cher, il fait le tour de la ville pour
économiser un peu, il est sans arrêt à la recherche du «῀meilleur plan῀» et il
vous remet sur le nez le petit cadeau que vous lui avez donné à son
anniversaire en comparaison du gros qu’il vous avait donné avant῀? Il
souffre d’amnésie pour ce qu’il a reçu de vous, mais vous redemande le
billet de 10 qu’il vous avait prêté il y a deux ans… avec les intérêts. Le plus
horripilant, c’est que, comme vous ne tenez pas les comptes, votre
générosité passe inaperçue. La plupart du temps, il a plus de biens que vous.
Ce vice provient d’une dévalorisation de soi-même, d’un manque de
confiance en soi et d’audace, et traduit une insécurité profonde en ce qui a
trait au présent et à l’avenir. L’argent et les biens matériels semblent
combler cette insécurité et cette panique face au manque. Les possessions
matérielles procurent aussi un sentiment de pouvoir, de capacité d’agir sur
l’entourage, un sentiment qui fait défaut à la personne calculatrice. De plus,
le fait de ne pas être en situation de devoir quelque chose à quelqu’un mais
plutôt d’être la personne à qui l’on doit quelque chose est rassurant pour le
radin, qui voit les relations humaines comme uniquement sous l’angle des
relations matérielles et du pouvoir. En effet, il ne se rend pas compte qu’il
perçoit la richesse comme un but et non comme un moyen d’échange. Il a
peur de l’abandon, il a peur du manque. Vous pouvez encourager ses (rares)
élans de générosité῀: lui demander, par exemple, de participer à l’achat d’un
cadeau commun et le remercier chaudement pour son écot. Vous pouvez
aussi aborder le sujet et lui dire que c’est parfois à son tour de payer. Vous
pouvez même tenir un petit livre de comptes juste en ce qui concerne vos
relations avec lui῀: même si ce n’est vraiment pas votre type, vous aurez une
arme pour lui prouver que cela fonctionne dans les deux sens. Et favorisez
le partage dans d’autres domaines que le domaine matériel῀: profitez de sa
disponibilité en termes de temps, d’écoute, d’humour. Quand il n’y a pas
d’argent impliqué, il n’a pas l’impression que sa sécurité est menacée et il y
a des chances pour qu’il soit alors un très bon ami.
À partir du moment où Éric vous considère comme son ami, ce qui
est à vous est à lui῀: votre chalet, votre voiture, votre temps, vos idées.
Comme s’il était vide et qu’il avait besoin de vous pour le
«῀remplir῀»῀; c’est d’ailleurs ainsi qu’il se sent. On vous en avait
parlé, mais le constater, c’est autre chose. Il s’immisce dans votre
vie, puis c’est à vous de le nourrir. Il va dans un restaurant qui
appartient à un ami de Martine et dit au propriétaire qu’elle lui avait
promis qu’il aurait une bouteille de vin gratuite, ce qui est faux. Un
jour où Martine reçoit des amis, elle voit le nom d’Éric sur
l’afficheur de son téléphone et décide de ne pas répondre. Il insiste
en appelant sur son cellulaire, mais elle ne répond toujours pas. On
sonne à la porte. C’est Éric, qui entre et vient s’asseoir à table, avec
les amis de Martine. Et qui se sert à boire. Martine est estomaquée
devant le fait qu’il soit aussi sans-gêne et lui dit qu’il n’était pas
invité ce soir-là et qu’en fait elle préférerait qu’il ne vienne plus chez
elle et qu’il ne l’appelle plus. Éric part ce soir-là et ne reviendra pas.
Lorsqu’on attend trop longtemps pour fixer ses limites, on explose, et
c’est alors qu’on perd un ami. Martine aurait pu réagir autrement.
Mais peut-être sa réaction servira-t-elle à faire réfléchir Éric sur son
comportement anti-ami.
Chapitre 19
Le dépit, l’envie,
la jalousie
Le conformisme,
l’inaction,
la dépendance
L’indifférence,
le retrait, l’évitement
Comment soigner
les émotions négatives issues de la toxicité
La frustration,
le sentiment d’injustice
La frustration et le sentiment d’injustice entraînent la plupart du temps de la
colère ou des émotions qui lui ressemblent, comme l’irritation et
l’impatience. Quand la colère vous envahit, vous n’écoutez plus, vous êtes
obnubilé par votre indignation, vous ne pensez qu’à frapper fort et juste,
sans même réfléchir aux conséquences. Pourtant, la conséquence numéro
un, presque inévitablement, est que votre colère est contagieuse῀: elle
provoque celle de l’autre et enclenche une escalade. Entre amis, des paroles
qui sont d’autant plus impardonnables qu’on sait ce qui va blesser l’autre
peuvent être prononcées. Parfois, on réalise la portée de ce qu’on dit, mais
c’est rare. Deux approches peuvent être utilisées de concert. D’abord,
essayez de voir ce qui vous met en colère῀: faites une liste. Si vous n’y
arrivez pas, vous pouvez regarder sur Internet les tests sur la colère et
utiliser les énoncés de ces tests comme des points de départ pour cerner les
causes les plus fréquentes de votre irritation. Évaluez l’importance de
l’incident qui vous met en colère. Sachez que le sentiment d’injustice est à
l’origine de bien des réactions de colère῀: voyez ce que vous trouvez injuste.
Peut-être un ami vous semble-t-il ne pas reconnaître vos mérites à leur juste
valeur῀? Peut-être ne réagit-il pas conformément à vos attentes ou fait-il
preuve d’un manque de compréhension à votre égard῀? Ce sont là quelques
pistes à étudier, mais il n’y a que vous qui puissiez déterminer ce qui
déclenche votre colère῀: c’est vous qui la ressentez, c’est donc vous qui en
souffrez le plus. Quand vous réévaluez les déclencheurs, en essayant de les
interpréter différemment, vous apaisez votre sentiment de colère. La
deuxième approche consiste à partir de son côté lorsqu’on est en colère, par
exemple faire une promenade, une course, puisque l’exercice est un bon
calmant dans ce cas. Puis, réfléchissez à la cause et réglez le problème en
discutant calmement avec l’autre, ou encore, tout simplement, en repensant
à ce qui est à l’origine de la situation frustrante῀: vous constaterez souvent
que certaines raisons n’ont rien à voir avec vous.
L’anxiété, la crainte
L’anxiété est un sentiment naturel, qui vous met en état d’alerte. L’anxiété
est en vous pour vous avertir que quelque chose ne va pas, qu’il est temps
de changer quelque chose dans votre attitude et dans votre façon de penser.
La première étape est d’en arriver à discerner l’anxiété dès l’apparition de
ses premiers effets – boule dans l’estomac, pouls accéléré, fébrilité,
difficulté à avaler – et de mettre le doigt sur la situation ou la personne qui
provoquent ces symptômes. Reconnaître les déclencheurs de votre
sentiment d’anxiété vous donnera les armes nécessaires pour le combattre.
Si c’est dans le cadre d’une amitié, que ce soit la personne elle-même ou
quelque chose qu’elle fait ou dit (ou montre), vous pourrez à l’avenir être
sur vos gardes et ne pas rester là sans rien faire dans une situation qui vous
angoisse. Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour vous débarrasser
de cette émotion, tant intérieurement, par exemple en changeant de point de
vue, qu’extérieurement, par exemple en verbalisant vos limites ou en vous
retirant. Si l’anxiété est importante et qu’elle dure malgré cela, vous pouvez
utiliser des techniques de visualisation, de méditation. Vous pouvez aussi
faire de l’exercice et de la relaxation.
La culpabilité, la responsabilisation
La culpabilité évoque plusieurs notions. Ainsi, il y a une différence entre la
responsabilité, la culpabilité et le remords. La responsabilité signifie qu’on
assume les conséquences de ses actes, ou qu’on s’engage à exécuter une
tâche ou à trouver une solution à un problème. Le remords est issu de la
responsabilité, en ce sens qu’il nous permet de reconnaître nos erreurs, de
nous en excuser, d’y remédier, autant que faire se peut, et enfin d’en tirer
des leçons. La culpabilité fonctionne main dans la main avec la notion de
faute. Elle est négative dans la mesure où c’est un sentiment de malaise, qui
suppose la conscience d’avoir fait quelque chose de mal, mais sans
nécessairement savoir quoi. Elle implique la conscience de la transgression
d’une norme et les reproches qu’on se fait à soi-même à cet égard. La
culpabilité dirige nos actions et notre vie, et c’est un boulet que nous
traînons. Entre amis, le développement d’un sentiment de culpabilité peut
être dû soit à une distorsion intérieure, soit à une manipulation extérieure.
Une distorsion intérieure est ce qui arrive quand vous vous croyez
responsable des malheurs, des tristesses, des problèmes des autres. Vous
prenez la responsabilité de leur état, et dans le futur, vous essayerez de les
aider à régler tous leurs problèmes, car selon vous, vous êtes à l’origine de
leur malaise. C’est donc vous qui assumez une responsabilité qui ne vous
appartient pas. À la limite, vous présumez que l’autre n’est pas armé pour
faire face à son problème. Une manipulation extérieure a le même effet, soit
de vous imputer une responsabilité qui ne vous appartient pas῀; mais cette
fois, c’est l’autre qui vous la met sur le dos pour échapper à la contrainte de
reconnaître ses erreurs, ce qui serait trop douloureux. Les relations basées
sur la dépendance ou sur la pitié comportent souvent une forme de
culpabilité. Dans les deux cas, comprendre que les problèmes sont ceux de
l’autre est essentiel pour vous en sortir. Si vous pensez «῀devoir῀» faire
quelque chose pour l’autre, demandez-vous d’où vient le devoir en
question. Est-ce de votre volonté pure et simple de faire plaisir, sans rien
attendre en retour, ou s’agit-il plutôt d’une façon de vous décharger de votre
sentiment de culpabilité῀? Décider d’être spectateur et de ne pas agir pour
les autres avant qu’on vous le demande est une bonne technique pour
repérer les projections de culpabilité῀: la nature même du culpabilisateur
manipulateur vous incitera à proposer votre aide ou à être disponible pour
lui, même si ça ne vous convient pas.
La déception, la tristesse
La tristesse issue de la déception est naturelle et saine quand elle est vécue
comme un deuil. Vous avez pris conscience du fait que la relation ne sera
jamais l’amitié dont vous rêviez, à cause des limites de chacun. Pour ne
plus souffrir de cette tristesse, il vous faut l’accueillir, et la vivre῀: vous
perdez de votre intérêt pour votre travail et vos activités habituelles, vous
vous retirez, vous êtes dans un état réceptif pour ce qui est de réévaluer le
sentiment de l’amitié, ses avantages et ses inconvénients. Profitez-en pour
faire des mises au point et pour établir un plan pour l’avenir, en matière de
relations amicales, tant avec l’ami qui vous a déçu qu’avec les autres, ceux
du présent et du futur. Pour favoriser la disparition de la tristesse, ne
ruminez pas ses causes de la situation῀: si vous le faites, les ressasser
deviendra obsessif et vous ne parviendrez pas à prendre le recul suffisant
pour réagir de façon satisfaisante. En effet, ressasser ses pensées négatives
passivement ne fait qu’aggraver la tristesse. Si vous réfléchissez aux causes
de ce qui s’est passé, menez ces réflexions à terme῀: faites-les aboutir à des
actions ou à des idées qui vous feront progresser. Et puis, sortez, rencontrez
des gens que vous aimez bien, allez au cinéma, faites-vous des petits
plaisirs. Quelle que soit l’issue de l’amitié qui vous a mené à la tristesse,
faites en sorte d’en sortir grandi, plus attentif à vous-même et aux autres.
L’humiliation
«῀Bon, c’en est assez, je ne veux plus jamais le voir, il m’a suffisamment
humilié, et devant les autres, en plus.῀» La blessure provoquée par
l’humiliation est de nature identitaire. Vous essayez de ne pas le manifester,
pour que les autres ne s’en aperçoivent pas et ne puissent pas utiliser cette
peur de l’humiliation contre vous. À l’origine du sentiment d’humiliation, il
y a le regard posé sur soi, plein d’insécurité, intérieurement, et qui est
validé par l’événement qui a causé l’humiliation. Il faut donc travailler la
confiance en soi, se dire que ce que pensent les autres n’a aucun effet sur
soi. Vous pouvez utiliser votre empathie et votre intuition pour vous
demander ce qu’il y a derrière l’incident humiliant῀: est-ce que l’autre est
jaloux῀? a-t-il peur lui-même d’être humilié et le fait-il donc avant que cela
lui arrive῀? Vous pouvez comprendre ce qu’il ressent῀: il est très rare qu’une
personne soit méchante simplement pour être méchante. La plupart du
temps, c’est un mécanisme de défense.
Conclusion
Introduction
Première partie
Déceler les amitiés toxiques
Chapitre 1῀: Est-ce que ça ne va vraiment pas῀?
Chapitre 2῀: Y a-t-il un problème῀?
Chapitre 3῀: Utilisez le langage non verbal῀: celui des autres…
et le vôtre
Deuxième partie
Personnalités à composantes toxiques
Chapitre 7῀: La personnalité narcissique
Chapitre 8῀: La personnalité passive agressive
(ou négativiste)
Chapitre 9῀: La personnalité dépendante
Z-Access
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ffi
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