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La grève de 1963 des mineurs A l'origine, les syndicats visaient à défendre les
La grève de 1948 ouvriers, en première ligne de la révolution
Questions: industrielle et dispersés face aux capitaines d'industrie
1. Qui sont les acteurs du qui les employaient, contrairement aux artisans ou
conflit dans les sociétés aux commerçants, qui avaient le soutien de
industrielles? groupements corporatistes, de guildes, de métiers ou
2. Un syndicat ne concerne-t- de compagnonnages.
il que les salariés ? Depuis la loi de 1884 qui a autorisé la création de
3. Quel est alors le rôle des syndicats, leur mission s'est élargie jusqu'à aboutir à
syndicats ? des syndicats de patrons, comme la CGPME
4. Quelles sont les (Confédération générale des petites et moyennes
revendications? entreprises) en 1944, et le CPPF (Conseil national du
5. Quels sont les moyens patronat français) en 1945, devenu le Mouvement des
d’action utilisés? entreprises de France (Medef) en 1998.
6. Quelles analyse théorique Source : Mathilde Damgé, A quoi sert un syndicat?
est-elle alors pertinente? Le Monde.fr | 01.05.2015
Introduction - Les caractéristiques du conflit dans les
sociétés industrielles
Source : Ian Eschstruth, « La France, pays des grèves ? Etude comparative internationale sur la longue
durée (1900-2004) » Les Mondes du Travail, n° 3/4, mai 2007
Questions:
1. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre pointé
2. Comparez le nombre de jours de grèves pour 1000 salariés selon les pays dans les années 1930
3. Périodisez l’évolution de la conflictualité entre 1900 et 1970
4. Comment évolue le nombre de JITN/1000 salariés en France entre 2005 et 2013 ?
1- Constat
Source : Ian Eschstruth, « La France, pays des grèves ? Etude comparative internationale sur la longue
durée (1900-2004) » Les Mondes du Travail, n° 3/4, mai 2007
Questions:
1. Comparez le nombre de JITN/1000 salariés en France en 2013
le nombre de JITN 5environ 140) est en France avec celui du Danemark le plus élevé de tous les pays du
graphique, La Belgique en compte deux fois moins, le Royaume uni 7 fois moins , Les Usa 14 fois moins
de la Suède à la Suisse les JITN sont 30 fois plus faibles : ceci donne aujourd’hui à la France l’image du
pays de la gréviculture alors que le nombre de JITN est faible par rapport aux années 1930 ou 1950
1- Constat
Taux de
syndicalisation
selon les pays
1. Comparer le taux de syndicalisation de la France avec ceux des autres pays. Que pouvez-vous
en conclure ?
La France est le pays ayant le taux de syndicalisation le plus faible ( moins de 10 %)syndi; il ne l’
a historiquement jamais été. Taux de syndicalisation est plus faible que le taux US; il est 9 fois
plus faible qu’en Finalande
2 – Les explications
a- Les transformations économiques
Les nouveaux modes de gestion de la main-d’oeuvre jouent également contre la grève, car ils ont
tendance à diviser les salariés. L’individualisation des rémunérations, le rôle essentiel des promotions
impliquent que les salariés occupant le même poste sont en concurrence les uns avec les autres ; ils
voient leur carrière dépendre étroitement de la notation faite par les supérieurs hiérarchiques. La
multiplicité des statuts, en particulier le fossé séparant les salariés permanents des salariés précaires, ne
facilite pas non plus l’action collective, car les salariés n’ont pas tous les mêmes intérêts.
La mondialisation peut aussi expliquer l’atténuation des conflits du travail. Par la grève, les salariés
cherchent à imposer un rapport de force favorable du fait que l’entreprise perd de l’argent avec l’arrêt
du travail et de la production. Mais ils ne peuvent pas pour autant trop mettre en jeu la capacité de
l’entreprise à résister à la concurrence.
Source : Arnaud Parienty, Déclin ou évolution des conflits du travail ?, Alternatives Economiques n°
275 - décembre 2008
1. En quoi les nouveaux modes de gestion de la main d’œuvre limitent-elles les conflits du travail?
Ces nouveaux modes de gestion développent l’individualisme chez les salariés :
- Les promotions , hausses de salaire ne dépendent Plus de l’action collective, mais de la vision
qu’ont les chefs d’entreprises du salarié (salaire au mérite)
- Salariés précaires et permanents n’ont pas les mêmes objectifs : les premiers veulent un emploi
durable (outsiders), les seconds des hausses de salaire (insiders)
a- Les transformations économiques
La fin des années 70 a marqué le crépuscule de ces usines en France : disparition des
mines, de la sidérurgie, restructuration drastique de l’automobile. Au-delà de la
disparition de ces "forteresses ouvrières" 1, l’industrie manufacturière ne compte plus
que 3,6 millions de salariés (contre 5,9 millions au moment du premier choc
pétrolier) ; les ouvriers sont passés de 38 % à 24 % de la population active depuis
1975, les grandes entreprises reculent au profit des PME, dans lesquelles
l’implantation syndicale est moindre.
Source : Arnaud Parienty, Déclin ou évolution des conflits du travail ?, Alternatives
Economiques n° 275 - décembre 2008
Questions:
1. Quels sont les acteurs majeurs des conflits dans les années 50-70?
Les acteurs majeurs sont les syndicats ouvriers très masculins dont les adhérents
travaillent dans les forteresses ouvrières que sont les mines, la Sidérurgie,
l’automobile et en particulier Renault ( entreprise nationalisée : laboratoire social)
b- Des acteurs traditionnels en crise
La fin des années 70 a marqué le crépuscule de ces usines en France : disparition des mines, de la
sidérurgie, restructuration drastique de l’automobile. Au-delà de la disparition de ces "forteresses
ouvrières" 1, l’industrie manufacturière ne compte plus que 3,6 millions de salariés (contre 5,9
millions au moment du premier choc pétrolier) ; les ouvriers sont passés de 38 % à 24 % de la
population active depuis 1975, les grandes entreprises reculent au profit des PME, dans lesquelles
l’implantation syndicale est moindre.
Source : Arnaud Parienty, Déclin ou évolution des conflits du travail ?, Alternatives
Economiques n° 275 - décembre 2008
Questions:
1. Quelles évolutions expliquent alors la moindre conflictualité ?
- Les transformations structurelles économiques: une forte chute du nombre d’ouvriers
(de 5.9 millions en 1973 à 3.6 millions en 2008 soit une chute de 40 %)Cette crise a
principalement impacté les bastions ouvriers très syndiqués qui ont disparu pour la
plupart (sidérurgie, mines, textile).
- L’économie s’est tertiarisée (développement des services qui sont traditionnellement
peu syndiqués
- Les grandes entreprises ont externalisé; d’où développement des PME où le taux de
syndicalisation est très faible
b- Des acteurs traditionnels en crise
Questions:
1. Quelles évolutions expliquent alors la moindre conflictualité?
On observe une nette perte de confiance dans les syndicats : la part des français qui n’ont pas
confiance dans les syndicats a augmenté de 20 points depuis 2002. En 2014, près de 7 français
sur 10 n’ont pas confiance dans les syndicats de salariés
e- Le développement de l’individualisme :
le paradoxe du « free rider » de Mancur Olson
Dans Logique de l'action collective, l'économiste américain Mancur Olson souligne au contraire
l'apparent « paradoxe de l'action collective » : un groupe d'individus ayant tous un intérêt commun,
conscients de cet intérêt et pouvant chacun contribuer à sa réalisation, ne font, la plupart du temps, rien
pour le promouvoir.
Pour Olson, ce comportement n'a en réalité rien de paradoxal. Le bénéfice d'un bien collectif n'étant pas
restreint aux personnes qui se sont organisées pour l'obtenir (par exemple, une augmentation de salaire
négociée par un syndicat), l'individu économiquement rationnel est nécessairement tenté de se
comporter en passager clandestin (free rider) qui profitera des acquis d'une action menée par quelques-
uns sans en supporter les coûts (temps, prix).
Source : La lettre Trésor-Eco, La syndicalisation en France : paradoxes, enjeux et perspectives, n° 129 ,
Mai 2014
Questions:
1. Quelles en sont les explications?
Cela résulte du phénomène du passager clandestin. Avant d’agir , l’individu opère un calcul coût-
bénéfice. Il compare le coût de l’action : perte de salaire, de temps, mauvaise appréciation par le chef
d’entreprise; au bénéfice escompté : le succès de l’action.
Le coût est individuel, mais le bénéfice est collectif: même s’il n’ a pas participé, il recevra les gains de
l’action collective
L’individu n’a donc pas intérêt à se mobiliser; il attend que les autres le fassent. Comme tous les
individus adoptent le même raisonnement, il n’ y a pas d’action collective
e- Le développement de l’individualisme :
le paradoxe du « free rider » de Mancur Olson
Les études réalisées aux États-Unis confirment cette théorie. Depuis 1935, la présence d'un syndicat doit
y être approuvée par la majorité des salariés d'une entreprise. L'adhésion est ensuite obligatoire. Mais
depuis 1947, chaque État peut déroger à ce système en adoptant le « right to work » : il permet aux
salariés de ne pas rejoindre le syndicat élu tout en bénéficiant des avantages obtenus. Au fil du temps,
l'adoption du « right to work » par plus de la moitié des États américains a contribué à la chute du taux
de syndicalisation, passé de 33 % au milieu des années 1950 à 11 % en 2012.
De même, un degré élevé d'extension des négociations collectives, qui prévaut dans différents pays
européens et notamment en France, est associé à un taux de syndicalisation plus faible.
Relativisant la logique de lutte des classes de Marx, dans laquelle interviennent d'autres dimensions,
notamment sociales, politiques ou affectives, Olson considère qu'il ne suffit pas aux syndicats d'invoquer
l'action collective pour attirer de façon pérenne des adhérents mais qu'ils doivent proposer de véritables
avantages individuels en contrepartie de la cotisation, comme l'accès à l'assurance-chômage, à des
services sociaux, des mutuelles, une assistance judiciaire
Source : La lettre Trésor-Eco, La syndicalisation en France : paradoxes, enjeux et perspectives, n° 129 ,
Mai 2014
Questions:
1. L’analyse d’Olson est-elle vérifiée ?
Aux Etats-Unis, dans les Etats où la syndicalisation des salariés n’est pas obligatoire , et où tous les
salariés reçoivent les avantages obtenus, le taux de syndicalisation a baissé.
En France , où du fait des conventions collectives, les avancées sont généralisées à la branche, le taux de
syndicalisation est faible.
e- Le développement de l’individualisme :
le paradoxe du « free rider » de Mancur Olson
Les études réalisées aux États-Unis confirment cette théorie. Depuis 1935, la présence d'un syndicat doit
y être approuvée par la majorité des salariés d'une entreprise. L'adhésion est ensuite obligatoire. Mais
depuis 1947, chaque État peut déroger à ce système en adoptant le « right to work » : il permet aux
salariés de ne pas rejoindre le syndicat élu tout en bénéficiant des avantages obtenus. Au fil du temps,
l'adoption du « right to work » par plus de la moitié des États américains a contribué à la chute du taux
de syndicalisation, passé de 33 % au milieu des années 1950 à 11 % en 2012.
De même, un degré élevé d'extension des négociations collectives, qui prévaut dans différents pays
européens et notamment en France, est associé à un taux de syndicalisation plus faible.
Relativisant la logique de lutte des classes de Marx, dans laquelle interviennent d'autres dimensions,
notamment sociales, politiques ou affectives, Olson considère qu'il ne suffit pas aux syndicats d'invoquer
l'action collective pour attirer de façon pérenne des adhérents mais qu'ils doivent proposer de véritables
avantages individuels en contrepartie de la cotisation, comme l'accès à l'assurance-chômage, à des
services sociaux, des mutuelles, une assistance judiciaire
Source : La lettre Trésor-Eco, La syndicalisation en France : paradoxes, enjeux et perspectives, n° 129 ,
Mai 2014
Questions:
1. Quelles peuvent être les solutions pour augmenter le taux de syndicalisation ?
Selon Olson la solution est d’augmenter le bénéfice attendu par le syndiqué , en ne permettant plus aux
non syndiqués d’en bénéficier. Olson parle d’instaurer des incitations sélectives. Ainsi les syndicats
vont proposer des avantages personnels réservés aux seuls syndiqués : mutuelles, assistance
judiciaire, etc
B – Ou transformation des conflits
traditionnels ?
1 – La persistance des conflits traditionnels : l’exemple
du conflit sur le réforme du statut des cheminots
A la veille d'un conflit touchant la SNCF, la question du statut semble l'emporter sur bien des volets de la réforme
proposée par le gouvernement, et pour cause. D'hier à aujourd'hui, des mineurs aux cheminots, le statut des
personnels et des entreprises nationalisées ont toujours été au cœur de l'identité et des mobilisations
revendicatives des salariés concernés. Dès lors, il était évident que sa mise en cause par la réforme actuelle ne
pouvait déboucher que sur un conflit d'importance. Certes, les personnels en place sont assurés de conserver
leur statut professionnel et les avantages qui lui sont liés, seuls les nouveaux embauchés étant concernés par
un nouveau régime. Mais c'est précisément là que réside la force symbolique du statut du cheminot qui implique
des capacités de mobilisation élevée dès lors que celui-ci est menacé, même de façon potentielle.(…) Les
mouvements d'opposition à la loi El Khomri ou aux "ordonnances Macron" ont débouché sur des échecs
patents. Aujourd'hui, un nouvel échec des luttes des cheminots pour la défense de leur statut entraînerait la CGT
dans une spirale de plus en plus infernale(….)
Source : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/greve-a-la-sncf/greve-a-la-sncf-au-dela-du-statut-
les-vraies-raisons-du-conflit_2683316.html
Questions:
1. En quoi la mobilisation des cheminots correspond-elles aux caractéristiques du conflit traditionnel ?
Le gouvernement veut remettre en cause le statut des cheminots qui rentreront dans l’entreprise à partir
de 2020. Il veut transformer le statut juridique de l’entreprise qui deviendra une SA à actionnariat public ,
c’était un EPIC. Tout cela pour rendre la SNCF plus compétitive face à la concurrence. L’ouverture à la
concurrence étant imposée par L’Europe. Les réformes mises en œuvre depuis 1995 ont voulu supprimé
des protections statutaires (régimes spéciaux) qui jouent un rôle fondamental dans la construction de
l’identité et ont donc donné lieu à de fortes mobilisations qui ont entrainé le recul des gouvernements (ex
Juppé en 1995)
1 – La persistance des conflits traditionnels : l’exemple
du conflit sur le réforme du statut des cheminots
Cet échec n'est pas impossible, il est même fort probable, le gouvernement semblant déterminé à mener à bien
la réforme de la SNCF comme l'a récemment affirmé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie. En fait, par-delà
les initiatives gouvernementales, c'est surtout du côté du président de la République que beaucoup de choses
se jouent. Pour diverses raisons, celui-ci ne peut pas renoncer à la réforme engagée et notamment au niveau de
ce qui symbolise celle-ci, à savoir le fameux statut des cheminots.
« Pour Emmanuel Macron, renoncer à cette réforme aurait un coût politique considérable du point de vue du
programme qu'il s'est fixé dès la campagne présidentielle, mais aussi du point de vue de l'opinion ou des
attentes européennes à l'égard des réformes entamées dans notre pays. » (Guy Groux, directeur de recherche
au Cevipof). À l'évidence, la mise en cause totale ou partielle de la réforme de la SNCF interviendrait dans un
contexte où d'autres réformes importantes sont à l'œuvre et où de nouvelles réformes sont prévues comme celle
des retraites notamment. Dès lors, face aux multiples résistances que déclenchent tout mouvement global de
réformes et tout changement, le pouvoir politique serait durablement affaibli et les réformes à venir bien plus
difficiles à réaliser comme l'espèrent d'ailleurs beaucoup d'opposants de droite comme de gauche.(…)
Ainsi, le scenario qui se met en place et les rôles impartis aux principaux acteurs de ce nouveau "drame à la
française" peuvent laisser prévoir a priori un conflit dur et radical.
Source : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/greve-a-la-sncf/greve-a-la-sncf-au-dela-du-statut-
les-vraies-raisons-du-conflit_2683316.html
Questions:
1. En quoi l’intransigeance du gouvernement correspond-elle à la position traditionnelle d’un gouvernement qui veut réformer (utilisation
de l’argument TINA : there is no alternative)?
2. Le président Macron a été élu pour mettre en œuvre des réformes. Il a promis aux partenaires européens de réformer la France en
profondeur. Il considère qu’il n’y a pas d’autres alternatives (TINA) pour redonner de la croissance et sortir l’économie française dans
la situation dans laquelle elle se trouve. En conclusion le gouvernement ne peut revenir sur sa réforme. L’échec de la réformùe
sonnerait le glas des réformes à suivre (les retraites)
1 – La persistance des conflits traditionnels
1. Opérez une
typologie des
thèmes des
conflits en
2002-2004
80 % des conflits
portent sur le
temps de travail
et les salaires
La formation et
le droit syndical
sont des thèmes
minoritaires
Cette typologie
s’est-elle
transformée
entre 2008 et
2010?
Ces deux thèmes
restent les plus
importants;
même si leur
poids a diminué
La part des
conflits qui ont
pour base les
conditions de
travail ont
augmenté
Champ : établissements de 20 salariés et plus du
secteur marchand non agricole
Source : Enquêtes REPONSE 2004, 2011. Volet RD –
DARES
2 – De nouveaux moyens d’action
Questions:
1. Peut-on dire que les
conflits du travail ont
disparu?
La part des entreprises
qui déclarent un conflit a
augmenté de 10 points
entre 1998 et 2010
Questions:
1. Opérez une
typologie des
formes de conflits
en 1998.
3 formes principales du
conflit: pétition/
débrayage/grève : à peu
près 10% des
établissements ont
déclaré une de ces
formes de conflits
Questions:
1. Cette typologie
s’est-elle
transformée entre 98
et 2010?
Débrayage et grèves de
moins de 2 jours sont
dominantes
Part des établissements
qui déclarent une
manifestation augmente
Questions:
1. Quelles sont les nouvelles
formes de conflictualité ?
- un dialogue social entre
syndicats de salariés et de
patrons plus tendu
- Une augmentation des
ruptures conventionnelles ( qui
supposent l’accord des 2
parties) de 50% entre 2008 et
2013
- Une augmentation de la part
des salariés absentéistes
1 – Les transformations des conflits
traditionnels
Questions:
1. Que traduisent-elles ?
Les conflits et tensions se règlent
maintenant davantage de
manière individuelle et non
collective. Cela s’explique par
le développement de
l’individualisme qui engendre
une crise du taux de
syndicalisation.
Mais aussipar les stratégies des
entreprises qui visent à casser
les collectifs de travail
3 – De nouveaux acteurs
Que va-t-il se passer, en France, le 32 mars 2017 ? Seule certitude : les acteurs de Nuit debout seront là.
En ce samedi 1er avril – soit 32 mars, selon le calendrier instauré par le collectif –, ils diffuseront dans
plusieurs villes un recueil de propositions de réformes démocratiques ayant pour objectif « la fin de la
professionnalisation de la vie publique ». Et une pétition adressée aux citoyen (ne) s, les appelant « à
construire ensemble, depuis la base, un débat public, populaire et indépendant sur la démocratie et les
institutions ». (…)
D’abord parce que pour beaucoup de citoyens, jeunes ou moins jeunes, l’occupation des places fut un
baptême. « Il y a tout un tas de gens qui n’auraient jamais mis les pieds dans une réunion militante
traditionnelle, qui ne seraient peut-être même pas allés en manif, pour qui le fait de venir place de la
République a été la première marche vers la participation », souligne Leila Chaibi. (…)
Autre constante de ces mouvements, particulièrement revendiquée par Nuit debout : la volonté de
demeurer des citoyens et rien d’autre. Dans une démocratie représentative, cela peut constituer une
faiblesse. Tout comme l’horizontalité absolue imposée par le collectif, qui refuse tout leader et toute
hiérarchie.
Source: Catherine Vincent , Un an après, Nuit (toujours) debout ?, LE MONDE IDEES, 30.03.2017
Questions:
1. En quoi le fonctionnement de Nuit Debout rompt-il avec le modèle traditionnel ?
2. Le fonctionnement de la mobilisation n’est plus vertical: des syndicats ou de spartis qui mobilisent
et encadrent les mouvements. On assiste à un fonctionnement horizontal: refus de la hiérarchie et
des leaders; les décisions se prennent de manière collective et démocratique. L’objectif est d’inciter
la population à prendre part à la vie politque, de refuser la résignation
4– Une transformation du rôle des syndicats
Dans des secteurs où le travail est peu qualifié, mal payé et pas reconnu, le syndicat peut créer un lien de
solidarité entre des employés isolés et vulnérables. Membre du comité d'entreprise, il intervient dans les
œuvres sociales de l'établissement.
Les syndicats sont reconnus comme personne morale et ont la capacité d'aller en justice afin d'assurer la
défense des intérêts des salariés. Ils peuvent par ailleurs constituer entre leurs membres des caisses spéciales
de secours mutuels et de retraite, dont les fonds sont insaisissables.
Ayant accès à de nombreux documents, ce sont eux aussi qui ont les moyens de garantir la transparence vis-
à-vis des autres salariés (ils ont le droit de convoquer des assemblées générales, d'afficher des documents et
des tracts syndicaux...), mais aussi vis-à-vis de la presse, en l'avertissant lors d'épisodes critiques sur
lesquels la direction ne souhaite pas communiquer.
Protégés au sein de l'entreprise (il est plus difficile de licencier un représentant syndical, qui dispose de
protections spécifiques), ils peuvent s'exprimer au nom des salariés, quand ceux-ci craindraient un retour de
bâton de l'employeur.
Source : Mathilde Damgé, A quoi sert un syndicat? Le Monde.fr | 01.05.2015
Questions:
1. Quels sont les différentes fonctions des syndicats au sein des entreprises ?
- les syndicats contribuent au lien social entre les ouvriers les plus précarisés et les moins qualifiés. Ils
renforcent la solidarité : gestion des ouvres sociales
- Ils défendent les salariés si nécessaire en justice
- Ils opèrent un travail d’information qui assure la transparence et permet de communiquer à l’extérieur
les informations sensibles
4– Une transformation du rôle des syndicats
Les syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d'organismes fondamentaux pour la vie des salariés : à
parité avec les organisations patronales, ils gèrent ainsi les Caisses nationales d'assurance maladie,
d'allocations familiales et d'indemnisation des chômeurs et de retraites.(…)
Ce sont les organisations de salariés constituées en syndicats qui sont, selon la loi, « seules admises à
négocier les conventions et accords collectifs de travail ». Il existe environ sept cents conventions
collectives, qui définissent les conditions de travail particulières de chaque secteur d'activité : elles
détaillent ce que doit comporter le contrat d'embauche, quel est le temps de travail et comment il s'organise,
les modes de rémunération, les règles en termes de congés, de formation continue…(…)
Depuis la loi de 2007, les partenaires sociaux doivent être systématiquement consultés par le gouvernement
lors de l'élaboration de projets de loi en matière de relations salariales, d'emploi ou de formation
professionnelle.
Les syndicats sont aussi censés être parmi les premiers interlocuteurs de l'exécutif lors de grandes réformes
touchant au système de cotisation, lors d'une réforme des retraites par exemple, ou du droit du travail,
comme dans la loi Macron
Source : Mathilde Damgé, A quoi sert un syndicat? Le Monde.fr | 01.05.2015
Questions:
1. En quoi les syndicats sont-ils des partenaires sociaux essentiels ?
- Une de leur mission essentielle depuis 1945 et la création de la sécurité sociale est de participer à la
cogestion ( gestion paritaire avec les syndicats patronaux) des organismes de Sécurité Sociale
- Uns seconde mission est la participation à la fixation des conventions qui encadrent le travail : avis sur
l’élaboration des lois/ Conventions collectives
II – Un renouveau des conflits ?
A – De nouveaux mouvements sociaux
Le thème des "nouveaux mouvements sociaux" émerge au milieu des années soixante au
moment où le mouvement ouvrier qui était situé au creux de la société industrielle ne semble
plus avoir le monopole des grandes mobilisations sociales. On désigne alors les objets les plus
divers, du moment qu'ils se distinguent de la figure classique du mouvement ouvrier.
Questions :
1. A quelle époque apparaît le thème des « nouveaux mouvements sociaux » ?
Il apparaît au milieu des années 60, au moment où les questions du travail ne paraissent plus
centrales dans une société qui se tertiarise, et devient une société post-industrielle qui s’inquiète
de son devenir écologique et de son bien être