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Thème : Intégration, conflit,

changement social
• Chapitre 2 - Quels liens sociaux dans des
sociétés où s'affirme le primat de l’individu ?

• Chapitre 11 - La conflictualité sociale :


pathologie, facteur de cohésion ou moteur du
changement social ?
Chapitre 2 - Quels liens sociaux
dans des sociétés où s'affirme le
primat de l’individu ?
• Après avoir présenté l'évolution des formes de
solidarité selon Durkheim, on montrera que les
liens nouveaux liés à la complémentarité des
fonctions sociales n'ont pas fait pour autant
disparaître ceux qui reposent sur le partage de
croyances et de valeurs communes.
• On traitera plus particulièrement de l'évolution du
rôle des instances d'intégration (famille, école,
travail) dans les sociétés contemporaines et on se
demandera si cette évolution ne remet pas en
cause l'intégration sociale.
Notions
• Solidarité mécanique / organique, cohésion
sociale.

• Notions complémentaires : socialisation,


sociabilité, anomie, désaffiliation,
disqualification, réseaux sociaux, individualisme,
individualisation, désinstitutionalisation, capital
social, contrôle social, instances d’intégration,
intégration sociale.
Introduction

• La naissance de la sociologie à la fin du XIXe


siècle
(profonds changements : démocratisation progressive,
industrialisation, urbanisation, laïcisation,
individualisation…)
• Interrogation centrale : lien social et cohésion
sociale
= capacité de la société à unir tous ses membres et à
entretenir des relations sociales, des réseaux de sociabilité
« Ce qui cimente une société »
Par ailleurs, nombre d’indicateurs montrent la
fragilisation du lien social :
– Le chômage de masse et phénomènes d’exclusion (SDF,
marginaux)
– L’augmentation des inégalités (inégalité des chances face à la
réussite scolaire, inégal accès à un emploi stable, à un
logement décent…), la pauvreté…
– La désyndicalisation, la montée de l’abstention aux élections,
le repli communautaire… signes d’un manque d’esprit civique,
d’une perte d’engagement pour le collectif.
– La hausse récente des conflits sociaux pour le partage des
richesses, le mouvement étudiant, les émeutes urbaines…
– La croissance des divorces, la montée du racisme, la
croissance de la délinquance, l’existence de discriminations
sociales, spatiales, ethno-raciales…
• La cohésion sociale correspond à une
situation dans laquelle les membres d’une
société entretiennent des liens sociaux,
partagent les mêmes valeurs et ont le
sentiment d’appartenir une même collectivité

• La cohésion sociale suppose donc une société


intégrée comme le pense Emile Durkheim
(1868-1917).
La cohésion sociale suppose donc du lien
social
Le lien social désigne l’ensemble des relations
qui unissent les individus faisant partie d’un
même groupe social ou d’une même société.

Ce lien peut être plus ou moins fort dans le


temps et dans l’espace.
Différents liens sociaux :
Qui unissent l’individu à ses groupes sociaux
d’appartenance ou à la société
• Les liens familiaux
• les liens amicaux
• les liens professionnels
• les liens religieux
• les liens communautaires
• Le lien politique (droits et devoirs du citoyen)
• Le lien marchand (contrats, conventions reliant le
salarié-consommateur au marché)
• Le lien social implique une sociabilité des
individus.
La sociabilité se définit comme la capacité
d’un individu ou d’un groupe à nouer des liens
sociaux, à s’intégrer dans des réseaux sociaux.
Elle se développe, notamment, par la
socialisation.
• L’intégration sociale suppose que les individus
appartiennent à un groupe social et aient des
relations sociales au sein de ce groupe.
– Cela passe par un processus de socialisation ou
par un processus d’acculturation (donc processus
d’intégration)
– Le groupe accepte l’individu et lui reconnaît son
appartenance (ou au contraire exclusion, rejet)

Qu’est-ce qu’une société intégrée ?


Chapitre 11
Intégration sociale Régulation sociale

Normes Valeurs Liens Hiérarchie Ordre social


sociales communes sociaux sociale légitime

Mode de
Conscience Contrôle
vie Sociabilité
collective social
commun

Modération des
passions
individuelles

Cohésion sociale
• Si l’individu n’est pas régulé, il est :
– soit dans une situation d’anomie = livré à ses
passions, soit parce que les règles sociales ne sont
pas assez contraignantes, soit parce qu’elles sont
mal définies ;

– soit dans une situation de déviance = il


transgresse les normes et les valeurs en vigueur
dans la société.
• En conséquence, une société peut maintenir
sa cohésion sociale si :
– Elle est capable de transmettre aux générations
suivantes les valeurs et les normes partagées par
tous (conscience commune et relations sociales
intenses) ;
– Elle est capable de s’adapter à l’évolution des
mœurs initiée par les jeunes générations ;
– Elle est capable de rassembler tous les groupes
sociaux autour de projets communs qui les
rendent solidaires.
I – Comment la société est-elle possible ?

A – L’individualisme contre la société ?

B – L’évolution des formes de solidarité selon


Emile Durkheim
A – L’individualisme contre la société ?

• Dans les sociétés modernes, l’autonomie des


individus progresse et tend à rendre les liens
sociaux plus personnels, plus électifs et plus
contractuels

Montée de l’individualisme
= processus d’individualisation
• Pour le sociologue, l’individualisme
correspond au processus d’autonomisation
de l’individu :

– Les sociétés anciennes se caractérisaient par leur


« holisme » (expression de Louis Dumont) et par
leur structure hiérarchique
– La société moderne (au moins en Occident) est
dominée par des valeurs d'égalité et de liberté,
caractéristiques de l'individualisme.
• L’individualisme universaliste ou abstrait :
– un citoyen au plan politique
– un salarié/entrepreneur consommateur au niveau
économique.
(La première modernité : la raison et la conscience d’une
commune humanité)

• L’individualisme particulariste ou concret : à


partir des années 60, valorisation de l’individu
particulier avec ses problèmes propres
– Positif : l’individu choisit sa relation sans pression du
social. Il s’agit donc d’un individualisme relationnel.

– Négatif : un individu solitaire, coupé de la société, au


comportement anomique, qui n’a plus le sentiment de
faire partie d’un collectif (repli sur soi ou sur de petites
communautés)
Individualisme concret
ou particulariste

Négatif Positif

Individu Individu
Egoïsme Repli sur soi
autonome singulier

Relations
Attitude Réalisation
Solitude sociales
ségrégative de soi
électives
Ainsi :
• L’individualisme ne doit donc pas se confondre
avec l’égoïsme
(parfaitement compatible avec l’ouverture à
autrui et la construction du lien social à partir de
l’autonomie même des individus)

• Mais il est indissociable des exigences de


construction de l’identité individuelle et sociale
qui sont sources de tensions et de clivages.
• De plus, l’individualisme doit être relié à
l’organisation de la société :
– D’une part, donne naissance à l’individualisation
des mœurs car ces transformations affaiblissent le
poids des institutions intégratrices.

– D’autre part, déplacement de la frontière entre ce qui


relève de la sphère privée et de la sphère publique.
L’analyse de Robert Castel
(la société salariale)
La promotion du salariat, historiquement indissociable de
la promotion de l’individu :
Diminution des tutelles traditionnelles et les liens de
subordination (parenté, paternalisme, patronage)
par l’intermédiaire de collectifs qui mettent en
place un système de protection (droit du travail
associé au salariat, Etat-providence et
redistribution, administration et services publics)
L’affaiblissement de ces collectifs entraîne le
recul des protections et débouche sur un
individualisme négatif
(un individualisme sans attaches, sans protections
ni statut ni reconnaissance)
Désaffiliation : moindre intégration par le travail,
appauvrissement des liens sociaux et familiaux
L’analyse de Serge Paugam
(une multiplicité des liens sociaux)

Ainsi, dans les sociétés modernes, les liens


sociaux peuvent être appréhendés à partir
d’une double dimension

• les différentes formes de protection


« Compter sur »
• les différentes formes de reconnaissance
« Compter pour »
Une multiplicité de la nature des liens sociaux
(double dimension de protection et de reconnaissance)

• lien de filiation
• lien de participation élective À partir de ces quatre
• lien de participation aux activités types de liens sociaux
socioprofessionnelles les individus déclinent
leur identité
• lien de citoyenneté

La référence à la nation, l’appartenance à des


groupes sociaux plus restreints, la profession ou les
origines familiales se combinent et constituent le
système de relations au sein duquel les individus
développent leur vie sociale.
La qualité, la force, la stabilité ou l’adaptabilité de ces
liens sociaux sont à l’origine de ressources diverses
(notion de capital social )
B – L’évolution des formes de solidarité
selon Emile Durkheim
(Solidarités mécanique et organique)

• Dans De la division du travail social (1893),


Emile Durkheim cherche à comprendre les
liens qui unissent les individus pour former
une société.
« Comment se fait-il que tout en devenant plus
autonome, l’individu dépende plus étroitement
de la société ? Comment peut-il être à la fois
plus personnel et plus solidaire ? »
• La réponse de Durkheim :
La division du travail social croissante, qui
accompagne ces transformations, ne
provoque que le passage d'une solidarité à
une autre…
une société à une société à
« solidarité « solidarité
mécanique » organique ».
Sociétés traditionnelles Sociétés modernes
Organique ou « par
Solidarité Mécanique ou « par similitude »
complémentarité »
Communautés restreintes Société élargie
Modèle de groupe
(famille, tribu, clan, village) (ville, nation)
Faible Forte
Division du travail (Complémentarité et
(similitude des fonctions)
interdépendance)
Forte : Valeurs, croyances et
sentiments homogènes et
partagés.
Conscience collective Présente mais en déclin
Importance des normes (impératifs
sociaux et interdictions)

Se développent : diversité des


Consciences individuelles Faibles et limitées
valeurs et des croyances

Justice répressive Justice restitutive ou coopérative

Contrôle social (droit)


(Sanction des fautes, pression du (réparation des fautes, droits des
groupe) individus)
• Ces deux formes de solidarité ne s'excluent pas
l'une l'autre. Elles peuvent coexister.

Nos sociétés tendent bien vers


l'individualisme mais elles préservent aussi
les liens communautaires.

Exemples : liens fondés sur la similitude et la proximité


d’origine (l’ethnie), de lieu (régionalisme et coutumes),
de croyances (groupes religieux ou spirituels), de culture
(style de vie) ou de valeurs (causes à défendre)
II – Les principales instances
d’intégration face aux mutations
socioéconomiques et à la montée de
l’individualisme
A – La famille
• Instance fondamentale de la socialisation primaire
(Les processus de socialisation et la construction des
identités sociales)

À l’origine du lien de filiation : le fondement de


l’appartenance sociale à travers l’expérience
originelle de l’attachement
Met à la disposition de ses membres une série de
ressources – affectives et morales, sociales et
relationnelles, matérielles et monétaires –

Participe à leur intégration sociale, remplit la


fonction de solidarité et contribue au lien social
Des liens familiaux multiples

Famille

La
Le couple Les enfants
parentèle
= =
=
lien lien
lien de
conjugal parental
parenté
• La montée de l’individualisme fragilise-t-elle
l’institution familiale ? Affaiblit-elle ses
fonctions d’intégration et de solidarité ?
Depuis le XVIIIe siècle, l’institution familiale a
connu une série de transformations :
Famille Famille Famille
traditionnelle moderne contemporaine

Dates XVIème-XVIIIème XIXème-1960 1960 à nos jours

Type de mariage Mariage arrangé Mariage d’amour Mariage d’amour

Stabilité du Divorce possible


Divorce interdit Divorce banalisé
mariage mais réprouvé

Répartition des Faible division du Modèle de la femme Modèle de la femme


tâches travail au foyer active

Objectifs du Unir des familles et L’épanouissement


Une famille heureuse
mariage agrandir le patrimoine individuel

Parentale (modèle
Autorité Patriarcale Paternelle
égalitaire)
Une désinstitutionalisation

• L’autonomie de chacun des membres s’est


étendue et la famille est devenue le lieu de la
recherche du bonheur privé.
Évolution de la fécondité, de la nuptialité
et de la divortialité
Processus d’individualisation, de
privatisation et de pluralisation

Désinstitutionalisation au moins
relative de la famille
Quelques tendances :
• La famille s’est autonomisée vis-à-vis de la
parentèle : les parents ne choisissent plus le
conjoint de leur enfant ; les relations avec les
ascendants et les collatéraux se distendent ; la
famille nucléaire a tendance à se replier sur
soi. Les relations au sein de la famille
conjugale se sont privatisées. Elles ne sont
plus soumises au regard de la parentèle.
• La famille s’est démocratisée : les rapports
entre conjoints et ceux entre les parents et les
enfants sont de plus en plus égaux.
La femme a une profession et s’autonomise
vis-à-vis de son mari.
Les enfants ont acquis des droits et sont
considérés comme des adultes en devenir.
Dans l’interaction, ils socialisent leurs parents
tout autant qu’ils sont socialisés par eux.
Enfin, l’amour a remplacé l’intérêt au cœur de
ces relations familiales.
• La famille s’est individualisée : les membres
de la famille cherchent à développer leur
identité propre au lieu de vouloir construire
un groupe social homogène. L’éducation des
enfants insiste davantage sur la construction
de leur personnalité que sur la reproduction
sociale et familiale.
Le groupe familial conserve une place
essentielle

• La sociabilité des individus La stabilité de


• L’intensité affective des relations leurs rapports

• L’entraide familiale recouvre des dimensions variées :


– flux de services
– flux de biens
– flux financiers relativement importants

Mais les ressources familiales et les liens


! sociaux sont inégaux selon les milieux sociaux
B – L’école
• L’école contribue à la cohésion sociale de
plusieurs manières :
– Elle transmet des normes et des valeurs qui servent
de base à la culture commune

– Elle diffuse des savoirs et des qualifications qui


permettent aux individus de trouver une place dans la
division du travail

– Elle participe également à leur épanouissement : la


compréhension du monde et autonomie
• Que devient cette fonction d’intégration dès
lors que l’institution scolaire poursuit
plusieurs objectifs, parfois contradictoires, et
se trouve confrontée à de multiples défis ?
Par exemple :

• Compatibilité entre objectif de


démocratisation de l’éducation et une
fonction de sélection ?
• Respect d’une égalité des chances entre les
élèves ?
• Les inégalités scolaires reflètent très
largement les inégalités sociales, économiques
et culturelles /le principe méritocratique
• La prééminence du rôle de l’école et du
diplôme en matière d’insertion
professionnelle :
– Accentuation des problèmes de l’emploi et la
dévaluation des titres scolaires
– La mobilisation des familles et leurs stratégies
éducatives s’accentuent et contribuent ainsi à
creuser les inégalités scolaires.
• Des publics scolaires plus hétérogènes à la fois
sur le plan social et culturel
Davantage de difficultés à
transmettre une culture commune

• Dans ce contexte, l’échec scolaire est perçu


comme un stigmate et vécu comme une forme de
mépris
L’institution scolaire est alors le théâtre
de diverses manifestations anomiques :
violences, absentéisme, décrochage
scolaire et déscolarisation
C – Le travail
• Le travail contribue à la construction de
l’identité sociale au sein de laquelle l’identité
professionnelle forme une composante
importante
– Les relations de travail remplissent une fonction
de socialisation secondaire et influencent la
sociabilité des individus.
– Les relations professionnelles donnent accès à
diverses formes de participation sociale
(syndicats, associations professionnelles).
• Le travail assure un revenu d’activité qui
conditionne l’accès à la société de
consommation.
L’activité professionnelle facilite alors le
développement de liens marchands et de liens
électifs souvent associés aux loisirs.
• Par l’intermédiaire de son travail, il fait la
preuve de la maîtrise qu’il a sur un
environnement qui peut être technique,
naturel, relationnel etc.
Il en retire une estime de soi et un
sentiment d’épanouissement qui contribuent à
asseoir sa personnalité et la confiance en soi
Le travail fait donc logiquement l’objet
d’un investissement affectif important
• Le travail donne accès à des droits sociaux qui
concourent à la protection des individus face
aux différents risques de la vie sociale.
• En attribuant un statut social aux individus, le
travail concourt à leur reconnaissance sociale,
à leur dignité et à leur autonomie
Conformément aux analyses de
Durkheim, il rend compatibles le
processus d’individualisation et la
cohésion sociale
Cependant :
• Les mutations de l’emploi (chômage, instabilité et
précarité)

• Les mutations de l’organisation du travail (flexibilité,


mobilité, intensification du travail et
l’individualisation de la gestion des ressources
humaines)
Affectent la fonction
d’intégration du travail
Exemples
• L’expérience du chômage, souvent douloureuse, risque de
dégénérer en un processus cumulatif de rupture des
différents types de liens sociaux.

• De même, pauvreté, marginalisation et exclusion sont,


directement ou indirectement, liées à l’absence de travail et
entraînent différentes formes de disqualification sociale.

• Le renforcement des contraintes professionnelles, dans un


environnement économique plus risqué, place les travailleurs
dans des situations de stress qui génèrent des problèmes de
santé et un mal-être aux conséquences plus ou moins graves.
Autre exemple : la ville
• La ville moderne n’a jamais été homogène
socialement : la différenciation des quartiers a
toujours été le reflet de la hiérarchie sociale.
– D’une part, la relative homogénéité sociale des
quartiers favorisait la solidarité mécanique
– D’autre part, la division sociale du travail au sein de
la ville favorisait la solidarité organique entre les
quartiers.
Exemple :
les "grands ensembles" des banlieues

- Etaient vécus comme un progrès au moment où ils


ont été construits
- L’enrichissement de la population et une relative
mobilité sociale ascendante permettaient de passer
d’un quartier à l’autre.
Mail (en construction – 1964)
Le Grand Ensemble : du « meilleur des
mondes » (Cartes postales colorisées)…
Sarcelles
Poissy
Gennevilliers
Bobigny
…à la « tragédie finale ».
(Photographies de Mathieu Pernot)
La Courneuve – 8 juin 2000
Meaux – 24 avril 2004
Un autre exemple, La Cité de la Muette était, un ensemble de
1 200 logements construits entre 1931 et 1934
Drancy
La crise économique, la montée du
chômage et de la précarité vont
mette à mal cette intégration urbaine

À partir des années 1980, un certains nombre de


phénomènes (violence urbaine, montée des
communautarismes) révèlent les risques que fait
peser la « crise urbaine ».
On doit noter un double mouvement
d’exclusion et de ségrégation qui remet en
cause le rôle intégrateur de la ville :
– L’exclusion se manifeste par la transformation
des grands ensembles en zones de relégation
sociale ; La pauvreté se concentre dans ces
quartiers sensibles, la mixité sociale se
défait.
– La ségrégation se manifeste par le fait qu’il
n’y a plus de contacts entre les différents
quartiers.
En conséquence, les « quartiers sensibles » et leur
population se marginalisent de plus en plus.
• Le chômage met à mal la solidarité familiale.
Les jeunes les moins encadrés par la famille
échouent à l’école et n’arrivent pas à trouver un
emploi car ils sont discriminés et stigmatisés
• L’intériorisation du stigmate les conduit à
rejeter tout ce qui peut représenter l’autorité
nationale et étatique
• Cette absence d’intégration économique,
sociale et politique se traduit par une perte des
repères, une anomie, qui conduit une partie
des jeunes vers la délinquance
(« expérience d'autodestruction », processus «
d'auto-exclusion »)
Cependant le lien social n’a pas disparu ni dans
les villes ni dans les quartiers « sensibles »

Son affaiblissement, peut-être provisoire, ne fait que


traduire la croissance des inégalités et la panne de la
mobilité sociale.
– La banlieue n’est pas un « ghetto »
– La catégorie « jeunes de banlieues »
= nouvelle « classe dangereuse » ?
– La solidarité nationale s’exerce à travers la politique de
la ville même si elle est encore largement insuffisante
Question urbaine ou question sociale ?

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