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La dimension verticale
d'occlusion est déterminée par
l'intermédiaire
des bourrelets d'occlusion dont
les plans occlusaux
sont réglés selon les critères
préalablement définis
En effet, lorsque les maquettes d'occlusion sont
insérées dans
la cavité buccale, le contact entre les faces occlusales
des
bourrelets maxillaire et mandibulaire doit s'établir de
façon
harmonieuse, fixant la dimension verticale d'occlusion.
Toute dysharmonie entre les deux plans occlusaux
traduit
une erreur de l'orientation, du niveau d'un ou des deux
bourrelets, donc de la dimension verticale
d'occlusion34
(fig. 11-12, 11-13),
La
déglutition
Lors de cette praxie, chez le patient
denté, les dents antagonistes
entrent légèrement en contact.
Différentes techniques
ont été proposées pour appliquer cette
donnée physiologique
à la recherche de la dimension
verticale
d'occlusion chez le patient édenté
total.
La technique d'Ismaël
Elle consiste à placer des cônes de cire sur la maquette
mandibulaire, cônes de cire dont la hauteur est réglée par
la déglutition. Quatre cônes en cire molle sont collés sur la
maquette d'occlusion. Au début, la hauteur de ces cônes est
excessive; puis lors de la déglutition, les contacts qui
s'établissent
entre le sommet des cônes et le bourrelet antagoniste
réduisent leur hauteur initiale, jusqu'à la hauteur définie
par la déglutition. Cependant, on peut regretter que, dans
cette technique, la langue ne retrouve aucun de ses appuis
physiologiques, ce qui peut entraîner certaines
imprécisions
et expliquerait ainsi l'inconstance des dimensions verticales
obtenues.
La lame en résine
La lame et le bourrelet maxillaire sont réglés selon les
critères
précédemment définis. La hauteur du bourrelet maxillaire
est réduite de 2 mm environ, puis une épaisseur de
3 mm de cire Aluwax est collée sur le bourrelet et laissée à
refroidir à température de la pièce. La lame mandibulaire est
amincie, polie, vaselinée. Les deux maquettes sont replacées
dans la cavité buccale. Aucune information ou sollicitation
ne sont adressées au patient. Une simple conversation
le conduit à déglutir. Progressivement, la lame déprime
la cire Aluwax jusqu'à obtenir une dimension verticale d'occlusion
acceptable.
Le test de Shanahan
Il est tout particulièrement indiqué lorsque les
maquettes
d'occlusion présentent deux bourrelets d'occlusion
dont le
niveau et l'orientation sont réglés. Pour confirmer, la
dimension
verticale d'occlusion établie par le contact entre les
bourrelets, deux petites boules de cire molle
(Periphery-
Wax®), sont placées sur le bourrelet au niveau de la
première
molaire. Le patient est invité à déglutir trois fois35-37.
La maquette mandibulaire est retirée, la cire examinée
et
trois éventualités sont possibles :
- La cire est écrasée, éliminée : la dimension verticale
d'occlusion
est excessive.
- La cire est aplatie, laissant un simple film à la surface
du
bourrelet : la dimension verticale d'occlusion est
La dimension verticale préférée
Elle consiste à rechercher avec le patient sa dimension verticale
d'occlusion « préférée », celle pour laquelle il ressent
un confort. Cette approche ne donne pas une position stable
et reproductible, mais une position dont la zone d'imprécision
varie entre 1 et 2 mm, position qui diffère avec le temps,
la méthode utilisée, l'âge, la fatigue et la position du
patient
L'esthétique
L'évaluation esthétique de la dimension verticale d'occlusion
fait appel au « sens clinique du praticien », notion pour le moins
floue. De manière plus précise, elle se base sur les proportions
qui s'établissent entre certains repères et les dimensions
des étages supérieur, moyen et inférieur (fig. 11-14).
Théoriquement, selon Léonard de Vinci, la hauteur de ces
étages est identique. Cette appréciation, le plus souvent
visuelle, peut être confirmée par une évaluation numérique
de leurs dimensions grâce à des dispositifs tels que la règle
de Willis, le compas de Sorensen, le compas d'or (fig. 11-15).
À cela s'ajoutent des égalités qui s'installent entre la dimension
de l'étage inférieur du visage et certaines dimensions du
visage, voire des mains39-40 (tableau 11-1).
La distance coin externe de l'oeil - méat acoustique est
facilement évaluée à l'aide d'une règle adaptée « Crâniomètre
®». (fig. 11-16a, b)
Cependant, de nombreuses études démontrent le peu
de fiabilité de ces systèmes de mesure qui, semble-t-il, ne
tiennent pas compte des variations individuelles. Ils devront
donc être utilisés avec réserve, mais surtout en les pondérant
l'un par rapport à l'autre
Le parallélisme des crêtes
Lorsque les modèles ont été mis en articulateur,
théoriquement
un certain parallélisme entre les crêtes doit
s'installer.
Cette relation géométrique s'installe naturellement.
Cependant, les perturbations de la morphologie des
crêtes
provoquées par des extractions réalisées à des dates
différentes,
de manière plus ou moins traumatisante, peuvent
rendre l'application de cette méthode délicate
Détermination de la dimension verticale
de repos
La recherche et la détermination de la dimension verticale
de repos doivent tenir compte des contrôles actifs et passifs
précédemment exposés. En conséquence, dans un premier
temps, de manière à rétablir l'équilibre tonique postural, le
patient est confortablement installé, dans une position qui
lui est habituelle, sans stress.
Dans un deuxième temps, la dimension verticale de
repos est recherchée en invitant le patient :
- à se mouiller les lèvres avec la pointe de la langue ;
- à déglutir, à laisser tomber les épaules ;
- à prononcer les phonèmes « Emma » ;
- à placer une gorgée d'eau sous la langue.
Lorsque la mandibule est en position basse, le praticien
mesure la distance qui sépare les points repères préalablement
déterminés sur le menton et le philtrum. Cette
mesure doit être répétée plusieurs fois pour s'assurer des
valeurs obtenues. Cependant, cette-technique n'est pas très
fiable, car les déplacements du corps mandibulaire ne sont
pas mis en corrélation avec les déplacements des tissus
mous
Détermination de l'espace libre
La hauteur des bourrelets ou de la lame est réduite pour créer
l'espace libre d'inocclusion. Son importance est évaluée au
niveau des premières prémolaires. Théoriquement, l'espace
séparant ces dents est de 3 mm en présence de relation dentaire
de classe I. Par contre, cette distance se réduit à 1 ou
2 mm en présence d'une classe III et augmente de manière très
importante, 7 à 12 mm, en présence d'une classe II div.
1 et div. 2. Cependant, cet espace libre est soumis à de
nombreuses
variations entre les individus, et même, sur le même
individu, au cours de la journée en fonction de la posture de
la tête, du tronc, de la parole, du sommeil, de l'âge, du stress
et d'éventuelles manifestations algiques.
À cette méthode d'évaluation s'ajoute l'évaluation de
l'espace phonétique minimal tel qu'il a été décrit par
Silverman. Lors de l'élocution, le bord libre des incisives
mandibulaires se déplace dans une enveloppe qui correspond
au champ phonétique. Lors de la prononciation des
sibilantes « s », le bord libre mandibulaire se situe environ à
1 mm du bord libre des dents maxillaires, distance qui
correspond
à l'espace phonétique minimal43. Celui-ci demeure
le plus précis et le plus constant. Cette évaluation doit être
complétée par l'analyse du déplacement incisif selon la technique
de Pound. Cependant, cette technique n'est réellement
utilisable que lors du montage des dents antérieures,
le volume, l'épaisseur des bourrelets, des bases d'occlusion
étant souvent très différents du volume, du confort d'une
maquette en cire.
Conséquences d’une erreur de
dimension verticale d’occlusion :
Dimension verticale
d’occlusion surévaluée :
La détermination et l’enregistrement de la
dimension verticale est une étape capitale
du traitement de l’édenté total. Elle
conditionne, en effet, l’esthétique et les
différentes fonctions orales. Elle influence,
également, le psychisme du patient et peut
favoriser une meilleure intégration
prothétique