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Sauveteurs-secouristes du

travail

Docteur Philippe Guérin, capacité, Strasbourg


Plan

• Encadrement législatif,
• Formation,
• Missions,
• Moyens,
• Responsabilités,
• Risques infectieux pour les secouristes,
• Rôle du médecin du travail.
Textes de base
• Article R241-39

Dans chaque atelier où sont effectués des travaux


dangereux, dans chaque chantier occupant vingt
personnes au moins pendant plus de quinze jours où
sont effectués des travaux dangereux, un membre du
personnel doit avoir reçu obligatoirement l'instruction
nécessaire pour donner les premiers secours en cas
d'urgence.

Les salariés ainsi formés ne peuvent pas être


considérés comme tenant lieu des infirmières ou
infirmiers prévus à l'article R. 241-35.
Textes de base
• Article R241-40

Sans préjudice des dispositions prévues par l'article R232-1-6, en


l'absence d'infirmières ou d'infirmiers, ou lorsque leur nombre,
calculé conformément aux dispositions de l'article R. 241-35, ne
permet pas d'assurer une présence permanente de ce personnel,
l'employeur prend, après avis du médecin du travail, les
dispositions nécessaires pour assurer les premiers secours
aux accidentés et aux malades. Ces dispositions qui sont prises
en liaison notamment avec les services de secours d'urgence
extérieurs à l'entreprise sont adaptées à la nature des risques.

Ces dispositions sont consignées dans un document tenu à la


disposition de l'inspecteur du travail.
Textes de base
• Article R232-1-6

• Les lieux de travail sont équipés d'un matériel de


premiers secours adapté à la nature des risques et
facilement accessible.
   
• Ce matériel doit faire l'objet d'une signalisation par
panneaux conformes aux dispositions prévues par
l'article R. 232-1-13.
Formation

Contrairement aux autres formations secouristes dont le programme


est défini par le ministère de l’intérieur, sur proposition de
l’Observatoire national du secourisme,

le programme du SST est décidé par la Caisse


Nationale de l’Assurance Maladie des
Travailleurs Salariés (CNAMTS) sur proposition
de l’INRS.
Formation
• sous contrôle

– d'une Caisse régionale d'assurance maladie (CRAM)


ou
– d'une Caisse générale de sécurité sociale (CGSS),

• par

– des moniteurs d'entreprises ou d'organismes de formation,


formés par les CRAM/CGSS ou l'INRS,
– et des moniteurs d'associations formés par les associations
nationales conventionnées
Formation

• Avec, si possible, la participation du


médecin du travail,

• notamment en ce qui concerne les risques


spécifiques à l’entreprise et au métier
Formation

au moins 12 heures
Équivalence AFPS
Sauveteur-secouriste → AFPS : automatique

Les titulaires du certificat de sauveteur-secouriste du travail, délivré


sous le contrôle de la Caisse nationale d’assurance maladie des
travailleurs salariés (CNAMTS), à jour dans leurs obligations
de formation continue sont réputés détenir l’attestation de formation
aux premiers secours.
Équivalence AFPS

AFPS → Sauveteur-secouriste : conditionné

Les titulaires de l’attestation de formation aux premiers secours,


après un bilan et, le cas échéant, une mise à niveau de leurs
connaissances, peuvent obtenir le certificat de sauveteur-secouriste
du travail en validant les modules complémentaires spécifiques à la
prévention des risques professionnels et des risques liés à
l’entreprise du programme du certificat de sauveteur-secouriste du
travail.
Recyclage

• Obligatoirement annuel,

• Durée préconisée est de 4 heures pour un


groupe de 10 personnes
Missions

• faire alerter les secours spécialisés, et leur transmettre les


informations nécessaires et suffisantes pour qu'ils puissent
organiser leur intervention,

• agir de la façon la plus appropriée à la situation d'accident et à l'état


de la victime, après avoir examiné la victime,

• pratiquer les gestes d'urgence capables d'éviter une aggravation


de son état, voire même de l'améliorer,

• prévenir un sur accident.


Missions
• Il n’est pas chargé de pratiquer des soins en dehors de
l’urgence

• Il n’en a pas:

– le droit,
– les moyens matériels (quoique)
– les connaissances.

• C’est pourtant ce qu’il peut être tenté de faire,


éventuellement encouragé en cela par le chef
d’entreprise.
Rôle du sauveteur-secouriste du
travail

Avant l'accident
 

Pendant l'accident
 

Après l'accident
Rôle
Avant l'accident
- Connaître les risques propres à son entreprise,

- Être en relation avec les agents de sécurité et l'infirmerie,

- Connaître l'emplacement du matériel de secours,

- Faire en sorte que le matériel de secours soit en état et à portée de


main,

- Connaître l'emplacement et le contenu des registres d'hygiène et


sécurité,

- Connaître les services de secours et savoir les alerter.


Rôle
Avant l'accident

Les Sauveteurs-secouristes du travail sont aussi des préventeurs.

Leur présence en nombre suffisant dans un atelier ou sur un


chantier (10 à 15% de l'effectif) modifierait sensiblement le
comportement général face au risque.

Cette capacité à repérer les risques devrait permettre de faire


remonter des observations à l'encadrement et aux instances
chargées de la prévention. 
 
Rôle
Pendant l'accident

- se protéger soi-même et autrui,

- alerter,

- porter secours à la victime avec des gestes


simples.
Rôle du sauveteur-secouriste
du travail
Pendant l'accident

prévenir les complications immédiates


des lésions corporelles résultant de
l'accident,

non en réparer les conséquences.


Rôle du sauveteur-secouriste du
travail
Limites de l’intervention
• le temps : quelques minutes jusqu'à l'arrivée
des secours spécialisés,
• l'espace : l'entreprise,
• les moyens : Le SST ne doit en aucun cas
perdre un temps précieux à aller chercher du
matériel pour secourir la victime car les trois
premières minutes sont cruciales.    
Rôle du sauveteur-secouriste
du travail
Prévention du sur-accident
En particulier en cas:

- d'électrisation,
- d'incendie,
- d'atmosphère toxique...  
Rôle du sauveteur-secouriste
du travail
Après l’accident

En l’absence d’infirmière, il consigne les


accidents bénins dans le registre des
accidents bénins
Moyens
• En fait pratiquement rien, sinon ceux dont il
dispose à proximité ou sur lui, en effet il n’a pas
le temps d’aller les chercher.

• En pratique:
– Un shut, après s’être assuré qu’il saura s’en servir,
– De quoi protéger temporairement une plaie,
– Un masque ou écran facial pour le bouche à bouche,
– Des gants pour sa propre protection.
Moyens

Un avis personnel:

Lui donner plus c’est le conduire à


pratiquer des soins, dont l’urgence est
discutable, ce à quoi il n’est pas formé.
Responsabilité

• Naturellement: le chef d’entreprise,

• Conseillé par le médecin du travail


Responsabilité
Code pénal, art. 122-7 :

« N’est pas pénalement responsable la


personne qui, face à un danger actuel ou
imminent qui menace elle-même, autrui ou
un bien, accomplit un acte nécessaire à la
sauvegarde de la personne ou du bien,
sauf s’il y a disproportion entre les moyens
employés et la gravité de la menace. »
Secret professionnel
Le nouveau Code pénal stipule dans son article
226-13 :

« La révélation d’une information à caractère


secret par une personne qui en est dépositaire,
soit par état, ou par profession, soit en raison
d’une fonction ou d’une mission temporaire, est
punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000
euros d’amende. »
Secret professionnel
Les exceptions susceptibles de conduire le
secouriste à lever l’obligation de secret
professionnel sont réduites :

– cas de sévices ou privations infligés à un mineur de


moins de 15 ans, ou à une personne qui n’est pas en
mesure de se protéger du fait de son âge ou de son
état physique ou psychique (Article 226-14),
– nécessité de porter assistance à une personne en
péril,
– nécessité de révéler les faits pour sa défense dans le
cas où il serait mis en examen ou prévenu.
Secret professionnel
• Le secouriste ne doit pas révéler ces
informations à sa hiérarchie, ni à ses proches, ni
même lorsqu’il est entendu comme témoin. Il
doit être très vigilant lors de la transmission de
ces informations.

• Dans le cas d’un témoignage, le secret


professionnel peut toutefois être révélé à un
médecin expert désigné par la justice, car il est
lui-même tenu au secret professionnel.
Risques infectieux pour les
secouristes
Salive : Bouche à bouche mais aussi
dégagement des voies aériennes avec un doigt
et apprentissage sur mannequin

- HIV : limité y compris en présence de sang


- VHB et VHC : peu probable mais ? en présence de
sang…
- Helicobacter pilori (vomissement), herpès, BK

Contact de plaies à mains non protégées


Risques infectieux pour les
secouristes: prévention

• Port de gants,
• Usage d’un linge propre pour essuyer le
sang de la bouche de la victime,
• Usage de masques et écrans faciaux,
dotés de valves antiretour.

• Désinfection du mannequin
Risques infectieux pour les
secouristes: prévention

• Vaccination anti-hépatite B: à proposer, ce d’autant plus


que risque d’accidents avec saignement présents dans
l’entreprise,

• Information des secouristes sur les risques, les moyens


à employer et la conduite en cas de suspicion d’AES

• Notification des conditions d’intervention dans le registre


des accidents bénins (?)
Risques infectieux pour les
secouristes: prévention

Deux difficultés:

• Informer sans dissuader d’intervenir,

• Parvenir à être informé des accidents avec


intervention des secouristes.
RÔLE DU MEDECIN DU TRAVAIL
• Réglementairement associé à la formation (R241-42)
• Conseiller de l’employeur en ce qui concerne
l’organisation des secours dans l’entreprise (R241-40)
• Adapter la formation aux risques spécifiques de
l’entreprise ou du métier,
– Évaluer le nombre de secouristes nécessaires,
– Déterminer le matériel de secours nécessaire,
– Déterminer, avec les services d’urgence locaux, en particulier
pour les entreprises classées, le rôle spécifique des SST,
• Conseiller les secouristes,
• S’assurer des bonnes pratiques?
Conclusion
(pessimiste?)

PRIMUM NON NOCERE


Pourquoi?

• Parce que le Chef d’Entreprise peut être


tenté de les utiliser comme des infirmiers

• Parce que les secouristes peuvent trouver


des avantages à tenir ce rôle.
Bibliographie
• http://www.secourisme.net

• Arrêté du 5 décembre 2002 relatif à la prise en compte des acquis pour les
titulaires du certificat de sauveteur-secouriste du travail et pour les titulaires de
l’attestation de formation aux premiers secours

• Circulaire DHOS/P 2 n° 2005-225 du 12 mai 2005 relative aux conditions


d’exercice des professions de santé et aux sanctions pénales applicables pour
l’exercice illégal et l’usurpation de titre

• Circulaire CNAMTS, Direction des risques professionnels, DRP-DPRP-SG/SC-n°


26/2001: programme de sauvetage-secourisme du travail

• Circulaire CNAMTS, Direction des risques professionnels, DRP-CIR n° 150/2003:


Sauvetage Secourisme du Travail SST

• Circulaire CNAMTS, Direction des risques professionnels, DRP-CIR n° 9/97:


Responsabilité en relation avec le Sauvetage Secourisme du Travail
Bibliographie
• http://www.secourisme-pratique.com

• http://www.secourisme.net/article132.html
Procédures d’hygiène pour le nettoyage des mannequins de premiers
secours

• http://www.inrs.fr/INRS-PUB/inrs01.nsf/inrs01_dossier_view_view/08137EA
C8D7A4796C1256D55005B0420/$FILE/visu.html?OpenElement

Le sauvetage-secourisme du travail

• INRS: document pour le médecin du travail n°73, 1er trimestre 1998, risque
de transmission de maladies infectieuses par voies sanguines ou salivaires
lors des interventions de secourisme et de l’apprentissage sur mannequin

• INRS: Aide mémoire , Sauvetage Secourisme du Travail, ED 4085,.

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