Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Normes Comptables - Aspects Juridiques Et Economiques
Normes Comptables - Aspects Juridiques Et Economiques
ASPECTS JURIDIQUES
ASPECTS ECONOMIQUES
ASPECTS JURIDIQUES
2
A - La nécessité d’une régulation comptable
3
Deux justifications pour une régulation en matière comptable [1 / 2]
5
Deux justifications d’une régulation en matière comptable [2 / 2]
2. Un deuxième problème central : la question de l’harmonisation
Pour que les états financiers soient compris, la comptabilité doit être
tenue dans une seule « langue ». Les états financiers doivent être
comparables.
6
B - Éléments de vocabulaire (Bernard Colasse)
1. Norme, convention, règle, convention, avis
Une norme est une obligation plus ou moins contraignante
imposée par la pratique comptable.
Toutes les conventions comptables n’ont pas le statut de
normes.
La règle a un caractère toujours obligatoire. Toutes les
règles sont des normes mais l’inverse n’est pas vrai .
Les règlements du CRC ont un caractère impératif.
Les avis du CNC sont des normes dont l’application est plus
ou moins facultative. 7
2. Régulation comptable
« Processus de production, de mise en œuvre et de contrôle
de l’application des normes comptables »
Trois aspects :
la production des normes (le normalisateur)
l’application des normes
la vérification que les normes sont appliquées
8
3. Harmonisation comptable
L’harmonisation peut être définie comme un « processus institutionnel
ayant pour objet de mettre en convergence les normes et les pratiques
comptables nationales et par conséquent de faciliter la comparaison des
états comptables produits par les différents pays » (colasse)
De l’harmonisation à la normalisation
harmonisation = forme atténuée de la normalisation
normalisation = n’autorise pas la diversité des pratiques
comptables 9
C- Les formes types ou pures de la régulation
La régulation par l’état : (la réglementation)
Intervention aux trois stades de la régulation (production des
normes, textes les rendant obligatoires, contrôle par le
judiciaire).
Mais compétences techniques ;
Réactivité face aux évolutions rapides de l’économie.
Organisme
Profession
(autorégulation)
indépendant
Classification de NOBES (1992)
qui distingue selon que l’état intervient ou non au stade de
l’élaboration et de la mise en œuvre des normes
11
Degré d’intervention de l’État
- +
USA France
GB
Australie Allemagne
Pays-Bas
Nouvelle – Zélande Canada
12
La régulation nationale
13
D’une manière générale 2 questions centrales
Qui finance ?
14
La situation des États-unis
La normalisation est assurée par un organisme indépendant de type
technocratique (FASB) (Financial Accounting Standards Board)
Ses 7 membres sont choisis en raison de leurs compétences par les
15 membres d’une fondation (FAF = Financial accounting foundation)
sensée représentée les intérêts des utilisateurs de l’information
financière.
15
La situation de la France [1 /4]
Avant 1983 – des sources comptables dispersées
Des sources publiques : Code de commerce ; PCG 47 puis 57
Plans comptables professionnels, décret sur les sociétés 1967, le
CGI, la jurisprudence judiciaire et administrative et fiscale.
20
1. L’harmonisation européenne par voie de directives
La notion de directive en droit communautaire
21
L’harmonisation comptable s’inscrit dans le cadre de l’UE
en vue de créer un marché unique concurrentiel.
24
1973 - création du comité international pour les normes comptables
(I.A.S.C.) International Accounting Standards Committee
Création à Londres à l’initiative de 10 pays dont la France afin de promouvoir
des normes comptables internationales [IAS]. [International accounting
standards)
Création d’une fondation de droit privé située aux USA : l’IASCF (International
Accounting Standards Committee Foundation).
L'IASCF est composée de 22 membres appelés "Trustees" qui ont pour fonction
d'assurer la direction de l‘IASB ainsi que des entités associées (notamment le
SAC et l‘IFRIC). Respect d’un certain équilibre professionnel
Il est chargé d’assurer le financement et la désignation des membres de l’IASB
25
L’IASB (successeur de l’IASC) est un organisme de normalisation
comptable international privé et indépendant.dont le siège est établi à
Londres. C’est une filiale à 100 % de l’IASCF.
•Composition : 14 membres dont au moins cinq experts-comptables, trois
financiers d’entreprises, trois investisseurs et un universitaire parmi les
quatorze membres de l’IASB (dont deux à mi-temps). Les douze membres à
temps plein du Board doivent cesser toute relation avec leur ancienne actvité.
(France : Gilbert Gélard et philippe Danjou).
10 membres sur 14 proviennent des USA et des pays du Commonwealth.
•L'IASB a pour objectifs principaux :
d'élaborer les normes comptables internationales appelées IFRS
(International Financial Reporting Standards) depuis le 1er avril 2001 ; celles
publiées avant cette date sont intitulées IAS
d'approuver les interprétations préparées par l‘IFRIC (International Financial
Reporting Interpretations Committee) appelées SIC ou IFRIC.
26
Deuxième partie
27
A - La construction d’un référentiel comptable
28
Normes fondées sur des principes ou sur des règles
29
Comment construire un référentiel comptable ?
30
Définition d’un cadre conceptuel
Le cadre conceptuel définit les objectifs, les principes, les
concepts assignés a priori à la comptabilité.
L’objet premier d’un cadre conceptuel est de constituer un guide
pour les rédacteurs de normes (les normalisateurs). C’est l’outil du
normalisateur. C’est le cahier des charges.
« instrument intellectuel qui sert de guide pour produire par déduction des
normes » (collasse)
33
Contenu d’un cadre conceptuel
35
Les utilisateurs et leurs besoins d’information [2 / 2]
Article 10 du cadre conceptuel de l’IASB
Bien que tous les besoins d’information de ces
utilisateurs ne puissent pas être satisfaits par des états
financiers, il y a des besoins qui sont communs à tous
les utilisateurs. Comme les investisseurs sont les
apporteurs de capitaux à risque de l’entreprise, la
fourniture d’états financiers qui répondent à leurs
besoins répondra également à la plupart des besoins
des autres utilisateurs susceptibles d’être satisfaits par
des états financiers.
36
Dans le référentiel international, les investisseurs en fonds
propres sont la partie prenante privilégiée.
37
Si dans le cadre conceptuel, d’autres choix avaient été faits quant
aux destinataires privilégiées, d’autres informations auraient été
produites.
38
exemple : le bilan social
Obligatoire pour les établissements dont l’effectif est supérieur à 300.
39
exemple : le bilan sociétal
Mis au point par le CJDES (Centre des jeunes dirigeants et des acteurs de
l’économie sociale).
1. Activité
2. Citoyenneté interne
3. Citoyenneté locale et économique
4. Compétitivité
5. Convivialité
6. Créativité et Esthétique
7. Efficacité et Efficience 40
8. Employabilité et développement des compétences
9. Éthique
10. Respect de l'environnement
11. Satisfaction
12. Sécurité-Santé
13. Solidarité
14. Utilités sociale et collective
15. Viabilité
41
2. L’objectif des états financiers
Il est de fournir une information sur :
la situation financière (structure financière, sa liquidité et sa solvabilité).
L’information est principalement fournie par le bilan.
42
3. Des principes comptables
HYPOTHÈSES DE BASE
Comptabilité d’engagement / Continuité de l’exploitation
CARACTÉRISTIQUES QUALITATIVES DES ÉTATS FINANCIERS
44
B - Des spécificités du cadre conceptuel de l’IASB
Présentation du compte de résultat
45
1. Présentation du compte de résultat
Normes internationales (IAS1)
”Une entité doit présenter une analyse des charges en utilisant une classification
reposant :
•soit sur la nature des charges,
•soit sur leur fonction au sein de l’entité,
en choisissant la méthode qui fournit des informations fiables et plus pertinentes.”
Une présentation par fonction fait apparaître des coûts de production, des coûts
commerciaux, des coûts administratifs mais plus les charges de personnel.
47
Plan comptable général
120-3. - La comptabilité est établie sur la base d’appréciations
prudentes, pour éviter le risque de transfert, sur des périodes à
venir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le
patrimoine et le résultat de l'entité.
Il s’agit du premier principe comptable cité par le PCG.
48
3. L’évaluation des actifs : coût historique ou valeur
Valeur d’usage
Valeur d’échange 49
Le coût historique et la valeur renvoient à deux fonctions de la
comptabilité :
L’enregistrement d’opérations
L’évaluation
Coût Valeur
Historique
50
La valeur : classifications
On peut distinguer :
Les valeurs réalisées ou avérées qui ont passé l’épreuve du
marché.
Les valeurs qui reposent sur des conjectures au sein desquelles on
peut distinguer :
51
Deux variantes fondamentales
Prise en compte des plus ou moins values potentielles
Valeur
de marché Prise en compte des seules moins values potentielles
[principe du plus bas du coût ou du marché].
53
Immobilisation corporelle acquise début an 1 : 114 000 € ; durée
d’utilisation 10 ans.
Cash-flow annuel : 18 000 €
Valeur de marché fin an 1 : 120 000 €
Valeur d’usage fin an 1 : 110 000 €[18 000 x [1 – (1,10)^-9 /0,1] + 14 000 x (1,1)^-9]
Valeur résiduelle fin 10 : 14 000 € - taux d’actualisation : 10 %.
55
4. Le principe « substance over form »
« Un contrat de location-financement est un contrat de location ayant pour effet de
transférer au preneur la quasi totalité des risques et des avantages inhérents à la
propriété d’un actif. Le transfert de propriété peut intervenir ou non, in fine » (IAS
17 § 4) »
56
C - Approche historique – Les trois stades du capitalisme
comptable – (J. Richard). [I]
1. Le stade « statique » (1800 – 1900)
Contexte : un financement de l’économie surtout par des dettes ;
actionnaires ou entrepreneurs ont une vision industrielle à long terme.
Évaluation : Les actifs doivent être évalués à leur « cours » soit à la valeur
de marché. Seules les valeurs cotées sur un marché actif sont jugées
objectives. Principe de « mort » [différent de la continuité de l’exploitation]
Évaluation : l’aboutissement est une comptabilité actuarielle pure qui valorise les
actifs à leur valeur de marché mais aussi d’usage et qui retient aussi bien les
gains potentiels que les pertes potentielles.
59
D - Des exemples au sein du PCG et du référentiel IASB
1. Le PCG aujourd’hui
Le référentiel propose une comptabilité mixte : coût historique amorti,
valeur de marché, valeur d’usage. Exemples :
Immobilisations financières :
« …les titres de participation … sont évalués à leur valeur d’utilité
représentant ce que l’entité accepterait de décaisser pour obtenir la
participation si elle avait à l’acquérir ».
322-2. « La plus-value constatée entre la valeur actuelle d’un bien et sa
valeur d’entrée n’est pas comptabilisée… ».
Les stocks :
« A la date de clôture de l’exercice, les stocks et les productions en cours sont
évalués selon les règles générales d’évaluation énoncées aux articles 322-1 et
322-2 » c’est à dire une comparaison de la valeur comptable et de la valeur
actuelle en l’occurrence la valeur vénale.
322-1 « …- La valeur vénale est le montant qui pourrait être obtenu, à la date
de clôture, de la vente d’un actif lors d’une transaction conclue à des conditions
normales de marché, net des coûts de sortie ».
62
2. Les normes IAS / IFRS
Les immeubles de placement
IAS-40. « …, une entité doit choisir comme méthode comptable soit le
modèle de la juste valeur décrit aux paragraphes 35 à 57, soit le modèle
du coût décrit au paragraphe 56, et doit appliquer cette méthode à tous
ses immeubles de placement.»
Si le choix de la juste valeur a été fait, les immeubles de placement
devront être inscrits chaque année à leur valeur de marché et à défaut de
marché disponible, le bien sera évalué à partir d’une actualisation de flux
futurs que l’on attend de l’immeuble.
63
Les immobilisations corporelles [IAS 16]
29. Une entité doit choisir pour méthode comptable soit le modèle du coût
décrit au paragraphe 30, soit le modèle de la réévaluation décrit au
paragraphe 31; …
Modèle du coût
30. Après sa comptabilisation en tant qu’actif, une immobilisation corporelle
doit être comptabilisée à son coût diminué du cumul des amortissements et du
cumul des pertes de valeur.
Modèle de la réévaluation
31. Après sa comptabilisation en tant qu’actif, une immobilisation corporelle
dont la juste valeur peut être évaluée de manière fiable doit être comptabilisée
à son montant réévalué, à savoir sa juste valeur à la date de la réévaluation,
diminuée du cumul des amortissements ultérieurs et du cumul de pertes de
valeur ultérieures. Les réévaluations doivent être effectuées avec une
régularité suffisante… » 64
Troisième partie
65
UNE APPROCHE MICRO-ÉCONOMIQUE
66
Deux conceptions de l’entreprise [1 / 5 ]
67
Deux conceptions de l’entreprise [2 / 5]
Ces contrats par leur nature présentent des risques particuliers. Ils
doivent faire l’objet d’une sécurisation.
70
Deux conceptions de l’entreprise [5 / 5 ]
Une relation d’agence
Les théoriciens de l’agence focalisent leur attention sur la relation
actionnaires/dirigeants considérée comme source potentielle des
conflits d’intérêt les plus importants.
Une relation d'agence est «un contrat par lequel une ou plusieurs
personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent) pour exécuter
en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d'un certain
pouvoir de décision à l'agent» (Jensen et Meckling, 1976).
Gouvernement d’entreprise
Anglais : Corporate governance
Organisation du pouvoir au sein d'une société ou d'une entreprise visant à
un meilleur équilibre enter les instances de direction, les instances de
contrôle et les actionnaires ou sociétaires. Ce système de gestion des
entreprises d’origine américaine a pour objectif de redonner le pouvoir aux
actionnaires, par rapport aux conseils d’administration et aux dirigeants.
72
Des conflits d’intérêts
Une relation d’agence peut générer des conflits d’intérêt entre les
actionnaires et les dirigeants. Une problématique de la dépossession.
Le contrôle échappe aux actionnaires.
Déjà Adam Smith (1776) « Les directeurs de ces sortes de compagnies (les
sociétés par actions) étant les régisseurs de l'argent d'autrui plutôt que de
leur propre argent, on ne peut guère s'attendre à ce qu'ils y apportent cette
vigilance exacte et soucieuse que des associés apportent souvent dans le
maniement de leurs fonds…. »
74
Les coûts d ’agence
Il est impossible pour les actionnaires de s ’assurer à coût nul que
les dirigeants prendront les décisions optimales. ).
Les coûts engendrés par la dispersion des parts sociales [et la perte
de contrôle qui l’accompagne] sont qualifiés de « coûts d’agence ».
75
ASPECTS ÉCONOMIQUES
La montée de la valeur actionnariale : une approche
macro-économique.
76
A. Approche macroéconomique – les deux capitalismes
1. Michel ALBERT : Capitalisme rhénan et capitalisme anglosaxon.
Capitalisme « anglosaxon » - primauté donnée :
aux règles du marché ;
aux actionnaires (corporate governance) ;
aux facteurs de rentabilité et de réussite ;
à l ’individu (conception individualiste) ;
L ’état constitue une « nuisance nécessaire ».
Capitalisme « rhénan » : allier efficacité économique et équité sociale (économie
sociale de marché).
importance du rôle des banques ;
gouvernance partenariale : recherche d ’un consensus dans l’intérêt général
(participation / cogestion) ;
importance de la participation / des règles sociales / de la protection des
personnes ;
Répartition des fruits de la croissance ;
77
Salaires fixés dans le cadre de conventions collectives.
2. Rajan et Zingales:capitalisme relationnel et capitalisme contractuel
Capitalisme relationnel : dans lequel les relations entre individus forgées par
exemple au gré d’études communes ou de proximité sociales ou politiques,
jouent un rôle prépondérant dans l’allocation des financements externes de
l’entreprise.
Les normes de l’IASB : reflet d’un capitalisme contractuel ou anglosaxon.
78
B - Approche macroéconomique – un capitalisme à la fois
désintermédié et institutionnalisé
1. D’un modèle de capitalisme réduit à l’économie réelle
Le marché commande les échanges de biens et services réels.
Mais la finance dont la fonction est d’alimenter les entreprises en capitaux
est intermédié (institutionnalisée, réglementée et contrôlée par la puissance
publique).
Les épargnants confient leurs économies qu’ils souhaitent liquides et sûres
à des institutions qui à partir des dépôts constitués apportent à leurs risques
et périls prêts et fonds propres aux entreprises.
Le système bancaire a pour vocation de gérer le risque pour l’ensemble de
la collectivité.
79
2. À un capitalisme financier
80
Finance intermédiée
Épargne---------------gestionnaires d’actifs-----------------------Entreprises
transparents
81
C - Approche macroéconomique – le financement des retraites
82
1. Les systèmes de retraite [1/2]
Les systèmes par répartition : les actifs cotisent pour financer les
retraites des inactifs. L’évolution démographique et l’allongement de la
durée de vie rend difficile la situation financière des régimes de retraite par
répartition.
Le salarié place ses fonds à travers diverses structures de gestion pour
comptes de tiers. Les fonds de pension US gèrent près de 10 000 milliards de
dollars dont la moitié en actions. En 1950, les fonds de pension possédaient
moins de 3 % de wall-street contre 40 % à la fin des années 90.
84
2. Quelques statistiques
Capitalisme de grand large (Australie, Canada, États-Unis, GB, Pays-Bas)
87
3. la montée en puissance des gestionnaires de portefeuille pour le
compte de tiers [3 /3 ].
Réduction du risque :
Information comptable ;
Transparence ;
Annoncer et justifier les stratégies ;
Contrôle des dirigeants ;
Mise en place de « stock-options »
Intervention sur l’organisation interne de l’entreprise.
Exemple : stratégie de recentrage sur le cœur de métier
« La révolution des années 80 changent les principes d’organisation des
firmes. Un actionnaire n’a nullement besoin qu’une entreprise fabrique à
la fois des maillots de bain et des parapluies. Il lui suffit pour diversifier
son risque de détenir une action de l’une et de l’autre. » (Daniel Cohen –
Trois leçons sur la société post-industrielle)
88
Conclusion :
« Le capitalisme et la comptabilité en parties doubles ne
peuvent absolument pas être dissociés ; ils se
comportent l’un vis-à-vis de l’autre, comme la forme et le
contenu ».
Werner Sombart (1916)
89