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Démarche diagnostique en

parodontogie

Pr MIKOU Selwa
Plan
Introduction
1-Interrogatoire
2-Examen exobuccal
3-Examen endobuccal
-Evaluation de l’HBD
-Examen de l’environnement oral
-Examen dentaire
-Examen parodontal
a -Examen du parodonte superficiel
b-Examen du parodonte profond
Plan
4-Examen esthétique
-Le parodonte dans le cadre facial
-Le parodonte dans le cadre labial
- La ligne des collets
- La ligne esthétique gingivale
5-Examen occluso-fonctionnel
6-Le bilan photographique
7- Démarche diagnostique
Conclusion
Introduction

 L’examen clinique parodontal doit être précis et rigoureux


 une étape indispensable de la démarche diagnostique
 Cette première étape de l'examen, par sa « rigueur
empathique », institue les bases d'une relation de confiance
entre le patient et son médecin
 une étape indispensable de la démarche diagnostique qui
permet d’envisager un plan de traitement et un pronostic.
1-Interrogatoire:

1-état civil
2-motif de consultation
3-anamnèse générale
4-anamnèse familiale
5-anamnèse locale
Nom
Age
Profession
Adresse
Numéro de téléphone
Interrogatoire:

1-état civil
2-motif de consultation
3-anamnèse générale
4-anamnèse familiale
5-anamnèse locale
2-Motif de consultation:

 La raison principale ayant amené le patient


a consulter et ou a demander les soins
 Exprimé selon sa propre terminologie
(recueillir tous les symptômes perçus par le
patient )
 Décoder ses attentes et ses doléances
Interrogatoire:

1-état civil
2-motif de consultation
3-anamnèse générale
4-anamnèse familiale
5-anamnèse locale
Anamnèse générale:
 Les pathologies générales
 Les médicaments en cours
 Les modifications hormonales
 Les habitudes de vie
1-Les pathologies générales

1. Le diabète
2. Les maladies cardiovasculaires
3. Pathologies hématologiques et
immunodépressives
1-diabète:

 une maladie chronique qui touche les personnes de tout


âge.
 Elle est caractérisée par l’hyperglycémie lorsque mal
contrôlée peut mener à une série de complications
 Sa forme la plus courante, le diabète de type 2 (DT2),
représente 90 % des cas (trouble métabolique)
 le diabète de type 1 est insulino-dependant
1-diabète/maladies parodontales:
 le diabète peut influencer directement le microbiome de la
bouche

 un état de dysbiose
 Élévation des marqueurs de l’inflammation de façon répétitive

 la thérapie parodontale peut avoir un effet positif sur le taux


d’hémoglobine glyquée dans le sang (HbA1c) en réduisant la
charge inflammatoire parodontale.
1-diabète:

 Les risques de maladies parodontales et de complications


infectieuses buccodentaires sont accrus chez les patients
diabétiques.
 Le diabète a un impact significatif sur la survenue de
complications infectieuses et buccodentaires

 D’où l’intérêt d’un contrôle glycémique optimal et d’une


évaluation régulière de l’état buccodentaire chez les
patients diabétiques
2-les maladies cardiovasculaires:

 Relation entre les parodontites chroniques, l’athérosclérose


carotidienne et les affections vasculaires, dont l’infarctus du
myocarde et les AVC
 L’impact de la maladie parodontale liée à la bactériémie
dentaire sur l’état général repose sur l’inflammation d’origine
infectieuse
 l’agression bactérienne des tissus du parodonte entraîne une
réponse immuno-inflammatoire locale, à l’origine de la
libération de nombreux médiateurs de l’inflammation
Conduite à tenir:

 Prise de contact avec le


cardiologue pour savoir le type
de cardiopathie et instaurer les
précautions.
3-Pathologies hématologiques et immunodépressives

 Induisent une altération des défenses immunitaires, les sujets sont


vulnérables à une infection opportuniste
 l'agranulocytose
 la neutropénie
 la leucémie myéloïde aiguë
 le syndrome de Chediak- Higashi
 le syndrome de Papillon-Lefèvre
 le syndrome de Down ou trisomie 21
 Cytomégalovirus
 l'herpès virus
 la mononucléose infectieuse
 Infection par le virus de l'immunodéficience humaine (SIDA)
Anamnèse générale:
 Les pathologies générales
 Les médicaments en cours
 Les modifications hormonales
 Les habitudes de vie
Les médicaments en cours:
 Immunosuppresseurs → cyclosporine
 Les antiépileptiques → phénytoïne
 Inhibiteurs calciques → nifédipine
 la chimiothérapie anticancéreuse

Hypertrophie
gingivale du aux
inhibiteurs
calciques et aux
biphosphonates
Conduite à tenir:

 déceler tous ces facteurs de risque de la maladie parodontale


lors de notre interrogatoire qui semblent pouvoir présenter
aussi des risques pour l'état de santé du patient.
Anamnèse générale:
 Les pathologies générales
 Les médicaments en cours
 Les modifications
hormonales
 Les habitudes de vie
Les modifications hormonales

1-La grossesse
2-La ménopause
3-La puberté
1-La grossesse
-La grossesse s'accompagne d'importantes
modifications hormonales.
-Les femmes enceintes présentent par conséquent
plus d'inflammation et de saignements gingivaux
que la population en général et cet effet est lié non
seulement aux niveaux hormonaux mais
également au biofilm dentaire et à la flore
microbienne
1-grossesse:
 La gingivite gravidique (gingivite de la grossesse) est extrêmement
fréquente et concerne 30 à 100% des femmes enceintes

 Une bonne hygiène bucco-dentaire tout au long de la grossesse ne


réduit pas seulement le risque de carie et d’inflammation de la
gencive pour la mère, mais elle évite également la transmission de
bactéries nocives aux nourrissons.
2-La ménopause et ostéoporose

• L'ostéoporose en oncologie est une des pathologies plus


fréquentes chez le sujet âgé.
• Elle est traitée par bisphosphonates
• Ces médicaments occasionnent parfois un effet iatrogène au
niveau de la sphère buccale:l’ostéonécrose des maxillaires

La gestion difficile de la pathologie justifie une prise en charge


bucco-dentaire avant et tout au long du traitement
2-La ménopause et ostéoporose

 La ménopause et l'ostéoporose semblent être des risques


pour la destruction parodontale : une partie de la
destruction osseuse du parodonte serait influencée par la
destruction osseuse en général.

 Les femmes ménopausées ont en outre une réponse


exacerbée à la plaque bactérienne, d'où la nécessité d'un
contrôle rigoureux.
3-La puberté
--L’augmentation des niveaux d'hormones
stéroïdiennes pendant la puberté Effet
transitoire sur l'état inflammatoire de la gencive.
- Selon plusieurs études:
de l'inflammation gingivale, sans
augmentation des niveaux de plaque dentaire.
Anamnèse générale:
 Les pathologies générales
 Les médicaments en cours
 Les modifications hormonales
 Les habitudes de vie
les habitudes de vie:
1-le stress:
 les bactéries de l’écosystème parodontal ( Fn, Pi, Pd, Pg, Tf )
peuvent utiliser les hormones produites par l'hôte au cours
d’une situation stressante afin de promouvoir leur
croissance, leur processus de pathogénicité ainsi que le
développement de maladies parodontales .
 Mécanisme biologique:réduire les fonctions du système
immunitaire et faciliter l’inflammation chronique
 Mécanisme comportemental: entraîne une hausse de
certains comportements néfastes pour la santé
2-Le tabac

-Les fumeurs ont généralement un mauvais état parodontal et


subissent une perte de dents plus sévère que les non-fumeurs

-répondent moins favorablement aux traitements non chirurgicaux


et chirurgicaux des parodontopathies
-La fumée de tabac altère la réponse inflammatoire et
immunologique aux bactéries parodontales.
3-alcool:

 l’alcool est associé a une altération du microbiote


buccal =augmentation des bactéries parodontopathogènes et
diminution des bactéries protectrices
 Consommer de l’alcool au-delà d'un seuil semble accroître le risque
de développer une parodontite , et de manière dose-dépendante .
 Les signes biologiques et comportementaux dus à l' alcoolisme
chronique ne peuvent qu'altérer la santé parodontale , et doivent
renforcer le concept d'une prise en charge pluri-disciplinaire
Interrogatoire:

1-état civil
2-motif de consultation
3-anamnèse générale
4-anamnèse familiale
5-anamnèse locale
Anamnèse familiale:

-savoir le lien entre l’Hérédité et la maladie parodontale


(rechercher d’éventuelles atteintes parodontales chez les
ascendants et les collatéraux)
-Connaitre les antécédents familiaux de parodontite chronique
ou agressive.
-savoir si le patient a eu des pertes dentaires précoces ,des
épisodes de gingivite, douleurs gingivales, perte osseuse ou
abcès (cause parodontale)
Interrogatoire:

1-état civil
2-motif de consultation
3-anamnèse générale
4-anamnèse familiale
5-anamnèse locale
L’histoire de la maladie

 Premiers symptômes.

 Date d’apparition.

 Mode d’évolution.

 Traitements antérieurs.
L’hygiène orale

 Le nombre de brossages.
 Durée de brossage.
 Le type de la brosse utilisée.
 La technique appliquée.
 L’utilisation d’accessoires complémentaires
2-Examen exobuccal:

 Inspection
 palpation
Inspection:
vue de face:
Inspection:
vue de profil:
palpation

 ATM
 La base de la mandibule
 Aires ganglionnaires
 Muscles
Examen endobuccal:
1- évaluation de l’hygiène bucco-
dentaire
2-Examen de l’environnement
3-Examen dentaire
4-Examen parodontal
évaluation de l’hygiène bucco-
dentaire:

 Les indices d’hygiène


 L’halitose
1-Les indices d’hygiène

L'indice de plaque, (Silness et Loe, 1964):


16 12 24

44 32 36

- 0: absence de plaque près de la gencive.


- 1: Plaque non visible à l'œil nu, mise en évidence par exploration
à la sonde.
-2: Accumulation modérée de plaque, visible à l'œil nu.
- 3: Grande accumulation de plaque
2-L’halitose

 L’halitose correspond à l’odeur offensive en provenance de la cavité


buccale (mauvaise haleine).
 Sa prévalence est variable mais reste relativement élevée, elle constitue
ainsi un problème majeur et un handicap à l’intégration sociale.
 L’halitose est d’origine intra-orale dans 85 à 90% des cas( Les maladies
parodontales et l’enduit lingual sont les principales causes orales
responsables).

 D’un point de vue étiopathogénique, l’halitose provient des composés


chimiques désodorants produits par le processus de dégradation et
putréfaction bactérienne des protéines contenues dans les débris
alimentaires et cellulaires, le sang et le fluide gingival.
Classification de l’halitose
D'après Yaegaki et Coil 2000:
 L’halitose vraie : le problème est réel, il peut être mesuré à
l’aide de différents outils de mesure.
 Dans cette catégorie nous distinguons tout d’abord l’halitose
physiologique, qui est en général une mauvaise haleine
transitoire; et l’halitose pathologique qui elle, est plutôt
permanente.
 On divise également cette halitose pathologique en deux sous-
groupes selon l’origine du problème : cause buccale et cause
extra-buccale
Classification de l’halitose
D'après Yaegaki et Coil 2000:
 La pseudo-halitose : le problème est inexistant. Il s’agit
alors d’un trouble psychologique sans fondement réel.
 L’halitophobie : lorsque le patient est toujours persuadé
d’avoir une mauvaise haleine.
Il s’agit d’un problème psychiatrique qui doit être traité par
d’autres spécialistes que le chirurgien dentiste
Examen endobuccal:
1- évaluation de l’hygiène bucco-dentaire
2-Examen de l’environnement
3-Examen dentaire
4-Examen parodontal
2- examen de l’environnement:

 Examen de la muqueuse jugale


 Examen du palais
 Examen de l’oropharynx
 Examen de la langue
 Examen du plancher buccal
 Examen des freins
2-Examen de l’environnement:

Morsures jugales examen de la langue


2-Examen de l’environnement:
2-Examen de l’environnement:

Frein papillaire pénétrant lésion du plancher buccal


Examen endobuccal:
1- évaluation de l’hygiène bucco-dentaire
2-Examen de l’environnement
3-Examen dentaire
4-Examen parodontal
3-Examen dentaire:
 L’indice CAO
 Colorations dentaires
 Pertes de substances dentaires
 Hypersensibilité dentinaire
 Prothèses et restaurations inadéquates
 Situation des points de contact
 Contention et traitement ODF
 Mobilité et migration
3-1-L’indice CAO

-C: Dent cariée(Cp, Co, Cc)

-A: Dent absente(Ap, Ac)

-O: Dent obturée


3-2-Colorations dentaires

 La coloration dentaire constitue un phénomène courant aux


origines diverses.
 Bien qu’elles soient inesthétiques, les tâches sur les dents
sont souvent sans gravité.
 Une coloration dentaire peut être blanchâtre, jaune ou marron
et peut survenir chez les jeunes enfants comme chez les adultes
3-3-Perte de substance dentaire

Abrasion Attrition
Usures mécaniques
3-3-Perte de substance dentaire

Erosion (origine chimique)


3-4-Hypersensibilité dentinaire:

 Elle se définit comme une sensibilité exagérée


en réponse à des stimuli divers.
 Elle se traduit par une douleur vive localisée
au niveau de la dent, déclenchée par de
brusques variations thermiques.
3-4-Hypersensibilité dentinaire:

Facteurs associés à l’hypersensibilité dentinaire:


• Récession gingivale.
• Maladie parodontale.
• Fissures profondes des dents.
• Perte d’émail, de cément et de dentine pouvant être dues à
l’érosion chimique, à l’abrasion mécanique ou même à une fracture
de la dent.
3-5-Prothèses et restaurations inadéquates:

-Restauration dentaire inadéquate


-Les obturations débordantes non polies,les sur
contours

zones de rétention de plaque,qui empêchent les


phénomènes d’autonettoyage.
3-6-Situation des points de contact

Les points de contact ouverts

des tassements alimentaires

formation de plaque

inflammation gingivale +lésion osseuse


3-7-Contention, traitement ODF

Ces appareillages favorisent la rétention de


plaque bactérienne et de débris alimentaires,
et provoquent souvent des gingivites liées à la
difficulté de maintien d’une hygiène optimale
Les déplacements orthodontiques par l’action
de forces excessives peut entraîner des lésions
parodontales
3-8-mobilité et migration dentaire:
 Définie comme une augmentation de l’amplitude du déplacement de la
couronne dentaire sous l’effet d’une force définie.
 Constitue souvent un motif de consultation du patient.
 distinguons deux types : la mobilité physiologique et la mobilité
pathologique
 Elle doit être associée à son étiologie, permettant de poser un diagnostic
différentiel mais aussi un pronostic
3-8-mobilité et migration dentaire:

En plaçant la dent entre:


• les manches de deux instruments
• le doigt et le manche d’un
instrument
3-8-Mobilité dentaire et migration
L’indice de Mülheman(1954):
0 : ankylose.
1 : mobilité physiologique perceptible entre
deux doigts.
2 : mobilité transversale visible à l’oeil nu
inférieure à 1 mm.
3 : mobilité transversale supérieure à 1 mm.
4 : mobilité axiale.
3-8-Mobilité dentaire et migration

 La corrélation positive entre la migration et la destruction des tissus


parodontaux peut suggérer que la migration dentaire pathologique
est plus répandue dans les stades plus avancés de la parodontite
agressive
 le diagnostic et le traitement de la parodontite agressive à un stade
précoce peuvent réduire l'occurrence de cette migration pathologique
Par conséquent, il ne sera pas nécessaire de recourir à des thérapies
multidisciplinaires longues et complexes.
Examen endobuccal:
1- évaluation de l’hygiène bucco-dentaire
2-Examen de l’environnement
3-Examen dentaire
4-Examen parodontal
4-examen parodontal:

 Examen du parodonte superficiel


 Examen du parodonte profond
4-1-Examen du parodonte superficiel

L’anatomie du parodonte superficiel:


Examen du parodonte superficiel
chez l’enfant:
Gencive kératinisée, gencive attachée

 La gencive kératinisée
s’étend du bord de la
gencive marginale à la
ligne de jonction muco-
gingivale mise en
évidence par la
technique du rouleau.

Technique du rouleau pour matérialiser la ligne


de jonction muco-gingivale
Gencive kératinisée, gencive attachée

« Rolling » technique pour situer la jonction muco-gingivale


la gencive kératinisée:

Mesures de la hauteur de tissu kératinisé et de gencive attachée à l’aide de


sonde parodontale graduée en millimètre.
A. Au maxillaire.
B. À la mandibule
Chez l’enfant:

 La hauteur de gencive attachée est donc inférieure sur la


dent permanente par rapport à la dent temporaire.
 La hauteur de gencive kératinisée est plus importante sur
la dent permanente au maxillaire que sur la dent
temporaire au maxillaire, Il n’y a pas de modification
notable à la mandibule en ce qui concerne la hauteur de
gencive kératinisée
Biotype parodontal

Type I Type II Type III Type IV

Tissu kératinisé Tissu kératinisé Tissu osseux Tissu kératinisé


et réduit réduit et
osseux normaux osseux réduit

Parodonte idéal Parodonte peut se Parodonte à risque Parodonte à


maintenir Orthodontique haut risque
Maynard, Wilson, 1980
La typologie du parodonte:

Biotype épais et plat

Biotype mince

Biotype épais festonné


Freins

Attache muqueuse Attache gingivale

Attache papillaire Attache interdentaire


Placek et al. 1974
Physiopathologie des lésions parodontales
induites par des freins pathogènes:

 Les freins de type muqueux et gingival sont considérés «normaux» car ils
s’insèrent à distance de quelques mm de la gencive marginale délimitant
ainsi un bandeau de tissu kératinisé coronairement à l’attache du frein.
 Les freins type papillaire et papillaire pénétrant représentent les freins
iatrogènes.

Frein papillaire Frein papillaire pénétrant


Physiopathologie des lésions parodontales
induites par des freins pathogènes:

 La proximité de l’attachement du frein avec la gencive


marginale et interdentaire
 Le blanchiment de la papille interdentaire ou de la gencive
libre lors de la traction du frein
 La limitation des mouvements labiaux ou linguaux
 La largeur du frein au niveau de la zone d’attachement
Physiopathologie des lésions parodontales
induites par des freins pathogènes:
 la présence d’un frein labial proche du collet peut favoriser
des atteintes parodontales spécifiques dans cette zone.
 l’inflammation induite aussi bien par les irritants de la plaque
et le traumatisme du tissu gingival, provoque la prolifération
des cellules épithéliales dans le tissu conjonctif avec un
effondrement de la surface épithéliale, ceci se traduit
cliniquement par une récession parodontale.
Physiopathologie des lésions
parodontales induites par des
freins iatrogènes:

la présence de freins pathologiques constitue un facteur


prédisposant aux récessions parodontales, surtout si ces freins
sont associés à d’autres facteurs étiologiques (absence ou faible
hauteur et/ou épaisseur de gencive)
La récession parodontale:
Classification de Miller :(1985)
I II
Classification de Cairo: (2011)

RT1: récession RT2:récession RT3: perte


gingivale sans associée à une d'attache
perte d'attache perte d'attache interproximale est
interproximale interproximale ≤ au plus élevé qu’au
site vestibulaire. niveau vestibulaire.
L’évaluation de l’inflammation gingivale:
Gencive saine

Couleur
Volume
Gencive pathologique

Contour
texture
consistance
Le saignement gingival:
 Le saignement au sondage fournit le meilleur critère diagnostique de
l'inflammation gingivale ;
 Cet écoulement sanguin est la conséquence de l'amincissement de la
couche épithéliale tapissant la paroi gingivale de la poche. La sonde
provoque des micro-ulcérations épithéliales et blesse le tissu conjonctif,
causant facilement le saignement
L’indice d’inflammation de Loë et Silness (1963)

16 12 24

44 32 36

• 0 : aucun signe d’inflammation.


• 1 : modification de couleur.
• 2 : inflammation visible à l’oeil nu et tendance au saignement au
passage de la sonde.
• 3 : inflammation importante et tendance au
saignement spontané.
l’indice de saignement BOP:
 l’emploi de l’indice de saignement (ou Bleeding On Probing) est un
moyen de diagnostic infaillible.
 C’est l’outil de choix pour tout dentiste ou hygiéniste dentaire désirant
connaître le degré d’inflammation de la gencive de son patient.
 Il consiste à passer de façon systématique dans le sillon gingival du
patient à l’aide d’une sonde parodontale et à observer s’il se produit un
saignement, sachant qu’un tissu sain ne saigne pas.
 Cette méthode permet donc de compter le nombre de sites enflammés
par rapport aux sites totaux contrôlés et en tirer un pourcentage.
 Cette méthode permet de suivre l’évolution de la maladie parodontale
d’une façon objective et constitue à ce titre un moyen de motivation pour
le patient.
l’indice de saignement BOP:

Indice de saignement au sondage (BOP) :


(Nombre de sites avec saignement/Nombre de
sites évalués) * 100 = % de saignement
suppuration:
 Il s'agit d'un suintement ou d'un écoulement de pus qui peut
apparaître soit au sondage, soit lorsque le praticien exerce une
pression digitale sur la gencive libre.

Défaut osseux angulaire sur la face mésiale de la dent


47; exsudat purulent au sondage de la poche parodontale
profonde sur la même dent
suppuration:
 C'est le signe tardif d'une infection parodontale.
 la suppuration est considérée comme un signe
majeur d'activité de la maladie parodontale.
 Il faut nécessairement établir un diagnostic
différentiel avec une lésion d'origine endodontique
4-2-Examen du parodonte profond

Le sulcus:
Les particularités chez l’enfant:

 L'épithélium de jonction est plus épais chez l’enfant, dû localement à la


présence d’un plus grand nombre de cellules inflammatoires
 Le ligament alvéolo-dentaire est plus large car le cément est plus fin.
 L'os alvéolaire est plus lâche car l’enfant présente plus d'os spongieux et moins
d'os cortical. Il est en effet plus fragile mais présente un meilleur potentiel et une
réparation plus rapide.
Le sondage parodontal:

La profondeur du sulcus est mesurée et l’épaisseur de la gencive


marginale est évaluée par la visibilité de la sonde par transparence
dans le sulcus.
A. Au maxillaire.
B. À la mandibule.
Sondage parodontal:

NB: La profondeur de sondage du sillon gingivo-dentaire est plus importante sur la


dent permanente que sur la dent temporaire
Les sondes conventionnelles

Les sondes conventionnelles


Examen des furcations:
 Cet examen se fait à l'aide d'une sonde de
Nabers pour mettre en évidence les zones de
furcation radiculaire : mesurer la perte osseuse
horizontale
Classification des atteintes de furcation:
Classification des atteintes de furcation:
Le charting parodontal:
Le charting parodontal:
Analyse parodontale pré-prothétique:

 Mesure des hauteurs de GK et GA


 Sondage intrasulculaire
 Alignement des collets et crêtes édentées
 Analyse radiographique
Analyse parodontale pré-prothétique:
L’espace biologique
 représente l’espace anatomique compris entre le fond du
sulcus gingivo-dentaire et la crête osseuse.
 Il est occupé coronairement par l'épithélium de jonction et
apicalement par l'attache conjonctive supra-crestale.
 Valeur moyenne pour un parodonte sain : 2.04 mm
(Gargiulo, 1961)
Analyse parodontale pré-prothétique:

Interface alvéolo-prothétique:
 Distance qui sépare le sommet
de la crête osseuse du bord
cervical d’une couronne
 Hauteur moyenne de la zone
comprise entre le sommet de
la gencive marginale et la
crête osseuse = 3 mm
Rapports crête-intermédiaire de bridge

 Crête normale

 Crête déformée par excès

 Crête déformée par perte de


substance
Crête déformée par perte de substance

Classe I Perte tissulaire vestibulo-


linguale et hauteur de crête
normale (perte dans le
sens horizontal)

Classe Perte tissulaire dans le


II sens apico-coronaire et
largeur de crête normale
(perte dans le sens
vertical)

Classe Perte à la fois horizontale


III et verticale

Siebert, 1983
Crête déformée par perte de substance

 Intérêt pronostique et thérapeutique de la classification


des défauts (classe II, III difficiles à traiter)
Examen esthétique:

 Le parodonte dans le cadre facial


 Le parodonte dans le cadre labial
 La ligne des collets
 La ligne esthétique gingivale
Le parodonte dans le cadre labial:
facial:
Le parodonte dans le cadre labial:
 La position de la ligne du sourire, la forme et la couleur des dents
mais aussi l’alignement des collets sont des facteurs essentiels à
intégrer dans un projet esthétique.
 La ligne des collets est déterminée par le niveau de gencive
marginale des dents maxillaires. Elle doit suivre la forme de la lèvre
supérieure.
 la ligne des collets ou ligne gingivale doit respecter quelques
critères pour soutenir l’harmonie globale :
 parallélisme avec la ligne bi-pupillaire lors du sourire
 similitude de la courbure du plan incisif et de la lèvre inférieure
 les festons gingivaux, dent par dent, doivent respecter certaines
normes.
Classification de la ligne du sourire
par Liébart et al 2004
Classe I classe II

Classe III classe IV


La ligne esthétique gingivale:

 La LEG est définie comme une ligne joignant les tangentes des
zéniths gingivaux des incisives et canines supérieures
 Les zéniths gingivaux correspondent aux points les plus apicaux
du feston gingival et jouent un rôle très important dans la
symétrie en miroir du sourire.
Zéniths gingivaux
La ligne esthétique gingivale:

 L’une des plus importantes caractéristiques de l’esthétique au


niveau des gencives est la position de la gencive autour des
incisives jusqu’aux canines supérieures.
 L’angle de la LEG est formé à l’intersection de cette tangente et
de la ligne inter-incisive et il est inférieur à 90 degrés.
Examen occluso-fonctionnel:

 L’occlusion en statique
 L’occlusion en dynamique
 Le trauma occlusal
1-L’occlusion en statique

Le recouvrement
-Détermine les rapports
interarcades dans le sens vertical.

Le surplomb
-La distance entre les bords libres
des incisives centrales supérieures
et inférieures.
Occlusion d’intercuspidation maximale:
 Peut être passive ou active.
 Se caractérise par le plus grand nombre de
contacts interarcades, autorisant l’intensité
maximale des contractions musculaires.
2-L’occlusion en dynamique
La propulsion
-Le mouvement par le quel la mandibule glisse sur
les dents maxillaires.
-Lorsque le mouvement s’effectue avec des contacts
dentaires: Protrusion
Contact antérieur

Désocclusion postérieure
2-L’occlusion en dynamique
La latéralité
-En latéralité, les canines
présentent la 1ère relation
ICM.
-La protection canine est
décrite lorsque celle-ci
intervient seule dans la
portion terminale du
mouvement, avec
désocclusion de toutes les
autres dents.
2-Occlusion en dynamique

Guide incisif
Il est évalué par un révélé des obstacles aux
glissements fonctionnels ou des réflexes
d’évitement acquis en propulsion .

Guide en diduction
La recherche d’interférences se fait par
palpation manuelle et contrôle des
mouvements mandibulaires en latéralité.
3-Le trauma occlusal:

 Une force occlusale excessive est définie comme une force


occlusale qui dépasse la capacité de réparation de
l'appareil d'attachement parodontal, ce qui entraîne un
traumatisme occlusal et/ou provoque une usure excessive
des dents
 Le traumatisme occlusal est un terme utilisé pour décrire
les lésions entraînant des modifications tissulaires au sein
de l'appareil d'attachement suite à une ou plusieurs forces
occlusales
 Le trauma peut se produire dans un parodonte sain ou
réduit par une maladie parodontale
3-Le trauma occlusal:
le trauma occlusal primaire:
 est une lésion entraînant des
modifications tissulaires dues à
l'application de forces occlusales
excessives sur une ou plusieurs dents
ayant un support parodontal normal
 Il se produit en présence de niveaux
d'attache cliniques et osseux
normaux et de forces occlusales
excessives.
3-Le trauma occlusal:
le trauma occlusal secondaire:
 est une lésion entraînant des
modifications tissulaires dues à
l'application de forces occlusales
normales ou excessives sur une
ou plusieurs dents dont le
support parodontal est réduit.
 Il se produit en présence d'une
perte d'attache, d'une perte
osseuse et d'une ou plusieurs
forces occlusales
normales/excessives.
Le bruxisme:
Bilan photographique:
Photos exo buccales:
Photos endobuccales:
7-La démarche diagnostique
Patient sain
Prise de médicament/
atcd familiaux…

Interrogatoire

Examens radio
Examens microbiologiques Examens
Tests génétiques complémentaires

Patient à faible Patient à haut


risque parodontal risque parodontal
7-La démarche diagnostique

Réévaluation

Réponse positive Réponse négative

Retraitement Culture +
antibiogramme

antibiothérapie

Maintenance
Tests bactériens + Récidives
évaluation de la
réponse de l’hôte
Conclusion:

L’examen clinique complet permet de réaliser un dossier parodontal


récapitulant dans une première partie tous les éléments recueillis à
l'interrogatoire qui permettent d'évaluer:
 la susceptibilité du patient à la maladie
 son histoire
 son degré de conscience
 sa motivation
 les éventuelles répercussions que pourrait avoir la maladie sur son état de
santé
Conclusion:
 Un examen clinique achevé en complémentarité avec un bilan
radiographique et bactériologique ,permettent de guider le
praticien vers un diagnostic et pronostic correct ,ainsi qu’ un
plan de traitement bien spécifique pour chaque situation
clinique.
 réaliser une fiche récapitulative où sont notés les éléments
recueillis lors de l'examen clinique , permettant de faire
rapidement le point sur l'état parodontal et de les comparer lors
des phases de réévaluation .
Bibliographie:
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from the Canadian Chronic Disease Surveillance System. Cat. : HP35-94/2017
 I. Calas-Bennasar, P. Bousquet, O. Jame, V. Orti, P. Gibert Examen clinique des
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