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LA PSYCHOLOGIE

MÉDICALE
INTRODUCTION

Comment aborder nos patients dans notre exercice quotidien ?


Parfois le praticien rencontre des réticences d’ordre psychologique
Si le chirurgien dentiste ne tient pas compte de cet aspect de la relation risque de
ne pas bien mener son projet de soin
La relation soignant- soigné est déterminante
Ce qui nécessite la compréhension et décryptage du comportement du patient
Le patient vient chercher la compétence et l’écoute
Intérêt
Obtenir la collaboration du patient pendant les soins ?
Obtenir la ponctualité ?
Apprendre les bases d’hygiène buccale ?
HISTOIRE

1723 « le père de l’art dentaire » Pierre Fauchard rédige un manuel du


chirurgien-dentiste il s’intéresse à la préservation des dents , à leur
remplacement mais aussi à l’ergonomie du praticien et de son patient .
1933 Parution dans la Revue Française de Psychanalyse de « l’Homme et
son dentiste » de Marie Bonaparte
1989 :Fondation de la Société Française d’Odontologie Psychosomatique et
Sciences Humaines
1993 :création de la société Psychologie Odonto-Stomatologique et Médicale
Les spécifités de la cavité buccale
Au tout début de la vie la satisfaction orale est la solution immédiate de tout type
de frustration
La bouche sert à la respiration ,c’est par elle que le nouveau-né prend sa
première insufflation ,c’est aussi par elle que la vie prend fin par un dernier soupir
c’est donc sa deuxième fonction vitale après l’ingestion
Une troisième fonction est la communication ; La bouche est l’organe de la parole
Elle peut détruire ,troubler ou au contraire protéger ,apaiser
La bouche est la première zone érogène
La manière dont un individu soigne l’hygiène et l’esthétique de sa dentition peut
etre pris comme indice de son degré d’estime de soi
Les spécifités de la cavité buccale
Au début de la vie :Tous les besoins (souvent alimentaires) toutes les demandes
(exprimées par les cris et les pleurs) et tous les désirs(satisfaits par la succion)se
fixent sur la bouche et signent la polarisation des afects
Le but de la succion n’est plus la survie mais l’assouvissement d’un désir
Nouvelle activité : la recherche du plaisir
Le fait de mordre :un outil pour mâcher et aussi une « arme »
La bouche produit aussi des pleurs ,des gazouillis initiateurs d’une interaction avec
les personnes environnantes .
le besoin de sucer le pouce : substitut du sein et « tranquillisant naturel »
Les spécifités de la cavité buccale
Lieu des premières échanges affectifs

Rôle dans la communication : organe de la parole, des cris

Par le verbe :on peut étonner , enchanter , séduire ,détruire ,troubler , apaiser

Donc zone importante par son aspect affectif et symbolique :les soins doivent etre
fait avec tact et rigueur
LES DENTS
Rôle fonctionnel important :mastication et à la phonation
Ornement: aspect esthétique qui prend de l’ampleur (estime de soi , sourire)
Rôle défensif :tend à la diminution
Aspect agressif : « dents serrées » , « etre armé jusqu’aux dents » , montrer les
dents »
Des dents blanches ,bien alignées , un sourire éclatant sont très valorisés
socialement .
Signe de bonne santé , de jeunesse et une marque de réussite (bien exploité par
les publicitaires)
Aspect culturel :En Guyane et Antilles ,le père ne peut se faire extraire une dent
pendant la grossesse de sa femme sous peine de provoquer une fausse couche
Certains pensent que la poussée des dents de sagesse du père ,pendant la
grossesse de sa femme , symbolise son propre désir de grossesse ,sorte de
grossesse nerveuse.
LES DENTS

Les dents reflètent le cours de la vie :saines et belles évoquent la jeunesse ,la
santé , la séduction et la force vitale .
Leur délabrement et leur perte renvoient une image de dégradation physique ,
de sénescence et implicitement vieillesse , maladie voire dans certains cas la
mort
Actuellement l’individu peut accéder à une troisième dentition grâce au
développement des techniques prothétiques et implantaires :signe de
revitalisation
INTRODUCTION

La psychologie est un domaine très large : « science de l’ame »


La psychologie médicale est une branche de la psychologie générale appliquée à l’étude des
aspects psychosociaux qui accompagnent l’acte médical dans toutes ses étapes, dans le but de
rendre la santé à une personne et de la réintégrer dans le milieu social et familial.

La psychologie médicale traite les concepts suivants:


■l’implication des facteurs psycho comportementaux dans l’apparition et l’évolution de la maladie
■l’analyse des modifications psychologiques produites par la maladie
■la relation médecin patient dans un contexte vaste (l’alliance thérapeutique, l’éthique, la morale,
les implications légales …)
■la psychologie du médecin et de tous ceux qui participent à l’acte médical
LE MALADE ET LA (SA) MALADIE
La maladie

L'anthropologie médicale anglo-saxonne distingue 3 termes différents anglais pour


la maladie:
« disease », désigne la maladie telle qu’elle est vue par le médecin. Par exemple
un rhume:

le médecin va considérer que c’est une infection produite par un virus qui
occasionne une inflammation des cellules du pharynx etc.
« Illness », le patient vit l'expérience de la maladie, comment le patient décrit
sa maladie
Comment il pense qu’elle est survenue et toutes les représentations que peut
avoir le patient sur cette maladie.
Pour l’exemple du rhume ça peut être :on a attrapé froid parce qu’on a marché
pieds nu sur un carrelage.

C'est un vécu subjectif qui comprend une description de la maladie mais aussi
une théorie sur l’étiologie de cette maladie et entraine des logiques
thérapeutiques.
« Sickness », ca désigne le processus de socialisation de la maladie
c'est-à-dire comment on se comporte socialement par rapport à ce qui est dit
sur cette maladie
Exemple se mettre sous la couette et prendre un arrêt de travail pour que
tout le monde voit qu’on a un rhume.

Le patient et le médecin peuvent avoir des représentations complètement


différentes sur ce qui se passe et sur ce qu’il convient de faire.
Si on n’arrive pas à expliciter ça avec le patient on va avoir un problème
important pour faire une alliance thérapeutique avec le patient et pour obtenir
que le patient se soigne.
LE MALADE ET LA (SA) MALADIE

Caractéristiques de la maladie
• la maladie provoque une rupture de l’équilibre antérieur, à laquelle le
patient doit s’adapter
– mobilisation des ressources psychologiques

• Cette rupture peut être plus ou moins forte suivant les situations
– maladies aiguës et maladies chroniques
– maladies graves
– handicap
• Mais la maladie peut avoir également des
bénéfices :
Bénéfices affectifs : attention portée au malade; bénéfices
matériels : Pension d’invalidité…
LE MALADE ET LA (SA) MALADIE

Types de réactions à la maladie


Réactions anxieuses: fréquentes, processus normal d'adaptation aux contraintes et
conséquences, comprend des manifestations psychiques, somatiques et
comportementales

Attitudes de régression et de dépendance: processus normal permettant de


s'adapter au processus thérapeutique (observance), ou bien pathologique réduction
des intérêts, dépendance, égocentrisme, mode de pensée magique
Attitudes de minimisation, négation et refus de la maladie:
péjoratives car risque d’etre un frein à l'observance thérapeutique
Réactions d'ordre narcissique et dépressive: thématiques
dépressives, "faille narcissique" ou narcissisme renforcé,
égocentrisme
Attitudes agressives et persécutives : reflet de la perception d'une
menace, voire d'un sentiment d'injustice et de persécution, peut
s'exprimer par une agressivité passive, verbale voire physique
(Caractère pathologique de la réaction évalué selon: intensité, durée, souffrance /
inadaptation à la situation)
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
LES GRANDES RÈGLES ÉTHIQUES ET DÉONTOLOGIQUES

La déontologie désigne la science des devoirs et adapte l'exercice de la médecine.


-L'indépendance du médecin : C'est un droit du malade.
Le médecin, dans son exercice professionnel, ne peut se soumettre
à aucune dépendance.
Le seul objectif est de diagnostiquer, soigner et prévenir.

Le respect du malade implique que le médecin ait conscience de sa


responsabilité.
Il doit se préoccuper de la conséquence de ses actes et des
conseils qu'il donne.
-
- Le secret médical : Un médecin respecte l'intimité de ses patients ; il
ne les trahit pas.
Le médecin prête le serment d'Hippocrate : « Admis dans l'intérieur des
maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe, ma langue taira les
secrets qui y sont confiés ».
Le secret est la propriété du malade, lui seul peut en disposer
Le secret médical s'impose même après la mort.
La levée du secret est interdite sauf dans des cas exceptionnel
Sanctionnée par le code pénal marocain
- Le consentement de la personne : Il appartient au praticien de se
prêter au libre choix du malade et de ne pas s'opposer à l'exercice de ce
droit.
Information du malade :

La relation médecin-Malade doit aboutir à une information telle qu'elle est


définie :

« Le médecin doit à la personne qu'il examine une information claire, simple


et loyale sur son état, les investigations et les soins qu'il lui propose. Il veille
à la compréhension des explications données».

Notons que cette information est parfois difficile à réaliser.


Il est souvent difficile « de tout dire » car :
- le médecin ne sait pas tout ;
- la médecine n'est pas une science exacte ;
- les complications d'une maladie ne sont pas toujours prévisibles ;
- le malade n'a pas la connaissance exacte des buts poursuivis par le
médecin et des risques que comporte son état (exemple : le médecin
peut avoir comme objectif le confort d'un malade âgé et pas la
guérison à tout prix de sa maladie) ;
- une énumération de toutes les éventualités pourrait avoir, dans
certains cas, un effet psychologique néfaste
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA RELATION SOIGNANT-
SOIGNÉ

Une relation d’inégalité


Relation d’attente et d’espérance mutuelles
Relation dont le corps est l’objet…
…mais qui s’exprime par la parole
Et qui se complique de mouvements affectifs (transfert/contre-transfert)
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ

CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA RELATION


SOIGNANT-SOIGNÉ
Relation d’inégalité
Malade
■Demande
Médecin
■Passif ■Technicien

■Sujet souffrant ■Actif

■Questionnement ■Savoir technique


■Inquiétude, menace ■Pouvoir

■Recherche de soulagement, aide, ■Identification/ Evaluation

■protection ■Capacité d’écoute


LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA RELATION
SOIGNANT-SOIGNÉ
Attente et espérances mutuelles

■Malade ■Médecin
■Soulagement ■Reconnaissances de ses capacités
■Amélioration du symptôme ■Vérification de son pouvoir de réparer et

■Guérison ou réparation du handicap guérir


■Confirmation de l’invincibilité ■Confirmation de la capacité à maintenir la
vie
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA RELATION
SOIGNANT-SOIGNÉ

Des peurs
■Malade ■Médecin
D’être malade De passer à coté du diagnostic
De la maladie De l’erreur
De perdre la santé De découvrir une maladie grave
De perdre la vie D’annoncer la maladie
De la mort D’accompagner…
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA RELATION SOIGNANT-SOIGNÉ

Du corps au verbe
Du corps comme objet
Symptôme corporel
Examen du corps
Exploration du corps
Aux mots :importance de l’écoute attentive
Brûlures, picotements, tiraillements, étau, décharges électriques, coups de poignard,
élancements…
Qui rassurent ou qui inquiètent
Qui calment, qui guérissent
Non dits ou dits si tard…
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA RELATION SOIGNANT-SOIGNÉ

Transfert/Contre-transfert
Transfert
Positif
Négatif
Contre-transfert
Positif
Négatif
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ

Transfert: du malade au médecin

Mouvement affectif du malade envers le médecin


Un concept emprunté à la psychanalyse

Transfert positif:
Le malade éprouve des sentiments de sympathie, de confiance
médecin parfait
Puissance et pouvoir attribués au médecin

Transfert négatif
Image négative, relation antithérapeutique
(prévoir d’adresser le patient à un autre confrère)
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
ContreTransfert: du médecin au malade

Mouvements affectifs du médecin face à son patient

Contre-transfert positif:
Surinvestissement du malade: « bon malade », risques de dépendance

Contre-transfert négatif:
Rejet inconscient du malade: « mauvais malade »
Risque :Agressivité inconsciente
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
LES GRANDS PRINCIPES DE LA RELATION

Prendre en compte le malade dans sa globalité


L'homme malade n'est pas seulement un assemblage d'organes ou de systèmes ; tout
être humain est singulier
Dommageable de séparer ses dimensions biologiques, psychologiques et sociales

Cf. définition de la santé de l'OMS (1946)


La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.
LE DIAGNOSTIC GLOBAL
Le diagnostic global:

« - Ça tombe bien, j’ai mal


partout! »
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
LES GRANDS PRINCIPES DE LA RELATION

Les critères affectifs


Doivent être retenus tant à l'égard du malade que de son entourage ;
- la compassion : définition : du latin souffrir ;nous rend sensible aux malheurs
d'autrui.
C'est la participation à la souffrance d'autrui « concrète, singulière, silencieuse » ( André
Comte Sponville ,philosophe français).

- la prudence : par volonté de ne pas nuire grâce au choix calculé des risques:
le choix des moyens doit être adapté de façon à ce que le résultat soit efficace et que
les investigations entreprises ne soient pas moralement condamnables.
« Ce qui n'est pas scientifique n 'est pas éthique » (Pr J. BERNARD)

« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » (Dr François RABELAIS).
.
- l'humilité : le médecin doit savoir reconnaître et être conscient des limites de toute
connaissance.

- l'empathie +++ : mode de connaissance intuitive d'autrui qui repose sur la


capacité à se mettre à la place de l'autre.
L'ensemble de ces moyens doit permettre au médecin de montrer de l'empathie pour
mener sa consultation dans les conditions optimales de confort psychologique.
Montrer de l'empathie consiste à se préoccuper activement et de manière évidente des
émotions, des valeurs et des expériences de l'autre.
Ce comportement montre au malade que son médecin est bien présent et bienveillant.
La parole, gestes, mimiques et autres messages non verbaux sont les moyens de
communiquer notre empathie
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
LES GRANDS PRINCIPES DE LA RELATION

Le vocabulaire médical et les explications au patient


Il est indispensable que le patient comprenne les propos du médecin, ou de tout
soignant. Il est pour cela utile ou nécessaire de :

- Simplifier et clarifier son langage, de façon adaptée au patient.


- Conserver les mots du vocabulaire médical s’ils ont un intérêt pratique pour le
patient.
- Définir simplement ces mots, en se reportant éventuellement à la vie quotidienne.
- De s'assurer de la bonne compréhension du patient.
- Utiliser facilement des images ou métaphores tirées de la vie courante.
- S'appuyer sur un support visuel : ne pas hésiter à écrire un mot pour qu'il devienne
plus concret( faire un petit dessin).
Exemples :
1) Il est utile que le mot glycémie, si souvent entendu par un patient diabétique,
prenne pour lui une signification concrète. Définition médicale : taux plasmatique de
glucose.
Explication possible : Le sucre dosé dans le sang est le glucose.
La quantité de glucose, en grammes, qui est
dissoute dans chaque litre de sang de l’organisme est la glycémie.

2) Comprendre ce qu'est biologiquement l'HbA1c n'est pas utile au patient.


Par contre, il est important pour lui de savoir que ce dosage lui permet d'avoir une
Idée sur la stabilité ,la réponse et l’évolution.
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
LES GRANDS PRINCIPES DE LA RELATION

Les questions
Poser des questions est une manière de faire participer le patient.
Certains modes de formulation des questions sont plus appropriés que d’autres à
l’implication du patient dans un dialogue.

- Les questions fermées, appelant une réponse brève (comme oui/non, ou un seul
mot) sont utiles pour une enquête sur un point précis,
Leur répétition fait de l’entretien davantage un interrogatoire qu’un dialogue. « A quelle
date a été fait le diagnostic de votre diabète ? Vous buviez beaucoup ? Vous aviez
maigri ? »
Les questions ouvertes +++ invitent à une expression plus libre.(au début)
Plus pédagogiques, elles permettent une perception du vécu du patient et de sa
personnalité. «Racontez-moi quand et dans quelles circonstances votre diabète a été
découvert ».

- Les questions qui font appel à la compréhension stimulent davantage une démarche
mentale dynamique de la part du patient que celles qui font appel à la connaissance.
La réponse est un entraînement vers une utilisation pratique des connaissances, elle
sollicite l’imagination, la projection de soi dans une situation, plutôt que de ne faire
appel qu’à la mémoire.
« Comment vous organisez-vous pour avoir du sucre à portée de main quand vous
n’êtes pas à la maison ? »
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
LES GRANDS PRINCIPES DE LA RELATION

L’écoute, la reformulation et l’empathie

L’écoute du patient est indispensable à l’établissement du dialogue thérapeutique.

Le patient ayant le sentiment d’avoir été entendu sera plus à même d’entendre à
son tour le soignant.

L’écoute est une démarche active qui consiste à saisir les contenus intellectuel et
émotionnel du propos que l'on vient d'entendre.
.
Pour signifier au patient cette compréhension de ses paroles, un outil utile du
dialogue est la reformulation.

Par ce mode de réponse, le soignant reproduit ce qui a été dit, en choisissant


d’autres mots, et incite le patient a apporter des rectifications, des nuances propres à
faire progresser l’échange.

« Si je vous comprends bien, vous voulez dire que… », « A votre avis », « Selon
vous… »

L’attitude de compréhension qui consiste pour le soignant à manifester au patient qu’il


a saisi son propos intellectuellement et émotionnellement est appelée l’empathie.
LA RELATION SOIGNANT SOIGNÉ
LES GRANDS PRINCIPES DE LA RELATION

Pourquoi un algorithme ne remplacera pas les médecins?


Singularité de chaque individu
Qualités humaines faisant appel à la subjectivité
Facteurs socio-culturels établissant le concept de la maladie (normalité et pathologie, guérison, droit à
la santé …)
Réactions du malade face à son affection (gravité, représentation imaginaire …)
Implications psychiques conscientes et inconscientes qui mettent en scène ce colloque singulier :
transfert, contre-transfert, histoires et personnalités du patient, du médecin
Besoins multiples du malade
Compétence technique ,être écouté , accepté , reconnu , accompagné …
LES DIFFÉRENTS MODÈLES DE LA RELATION MÉDECIN-
MALADE

Les modalités de la rencontre ont évolué

✓ Dans l’Antiquité, on parlait d'une relation hippocratique, entre le médecin/patient.

Dans le modèle hippocratique on suppose que le malade est quelqu’un de soumis,


d'obéissant qui remet toute sa confiance entre les mains du médecin.
Et le médecin agit toujours pour le bien du patient et donc ordonne des soins pour son
bien.
Soins que le malade suit à la lettre.
Pour souligner cette rencontre, on disait que
« c’est la rencontre d’une conscience et d’une confiance ».
Aujourd’hui la médecine a évolué vers une relation davantage contractuelle.
D’un côté un professionnel de soins, et de l’autre un patient plutôt qu’un malade
et vient avec une demande (de diagnostic, de soin, de conseil...) et le médecin
doit évaluer cette demande et faire une sorte de contrat autour du soin avec le
patient.
On voit que dans ce type de relation, le patient est actif, et il détient une part de
l’information médicale.
Souvent les patients qui consultent ont recherché sur Google pour faire un
diagnostic, à voir quel sont les traitements, ils vont comparer les traitements
que le médecin propose aux recommandations qu’ils ont trouvé sur internet.
Il y a aussi des associations de patients qui se forment.
✓ Le risque de l’évolution de la relation médecin-patient est de 2 types
∙ Une relation consumériste, relation entre un fournisseur et un client (patient vient
pour se faire prescrire un médicament, ou un certificat médical)

Une relation judiciairiste, est aussi une évolution avec le risque de plaintes,
notamment parce que le patient estime que le médecin n’a pas suivie les dernières
recommandations etc
LES DIFFÉRENTS MODÈLES DE LA RELATION
MÉDECIN-MALADE
Relation paternaliste
1950 le Pr. Louis Portes, Président de l’Ordre des Médecins(France)

« Face au patient, inerte et passif, le médecin n’a en aucune manière le


sentiment d’avoir à faire à un être libre, à un égal, à un pair, qu’il puisse
instruire véritablement. Tout patient est et doit être pour lui comme un
enfant à apprivoiser, non certes à tromper — un enfant à consoler, non pas
à abuser — un enfant à sauver, ou simplement à guérir. »

« Je dirai donc que l’acte médical normal n’étant essentiellement qu’une


confiance [celle du patient] qui rejoint librement une conscience [celle du
médecin], le consentement ‘éclairé’ du malade [...]
LES DIFFÉRENTS MODÈLES DE LA RELATION
MÉDECIN-MALADE

La fin du modèle paternaliste (?)

L’évolution des droits des patients a permis de rééquilibrer la relation médecin malade.

■En phase avec l’évolution de l’ensemble de notre société qui aspire à plus d’autonomie
et à une meilleure information.
■Le patient devient acteur, revendiquant parfois une certaine autonomie
■Temps d’adaptation nécessaire pour les soignants et les patients
■Se prémunir des risques éventuels
LES DIFFÉRENTS MODÈLES DE LA RELATION
MÉDECIN-MALADE
Droits totalement nouveaux :

Droit à l’information sur son état de santé, notamment via l’accès au


dossier médical
Droit au consentement vis-à-vis des soins proposés, et son corollaire, le
droit de refuser
Droit au secret des informations médicales
Droit au respect de la personne
Droit à être soulagé de la douleur
Droit à l’intimité
LES DIFFÉRENTS MODÈLES DE LA RELATION
MÉDECIN-MALADE
Le consentement libre et éclairé

libre: absence de contrainte


éclairé: précédé par une information.
« aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué
sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce
consentement peut être retiré à tout moment ».
Attitudes face à l’angoisse

attitude souple d’écoute bienveillante, centrée sur les préoccupations du


malade

Associée à une attitude de réassurance et d’explication des symptômes

Certains médecins, au tempérament actif préféreront des attitudes plus


directives, qui entretiennent l’image mythique du « médecin-Sauveur »;
Elles sont sous-tendues par une tentative d’identification directe du malade
au médecin: « Soyez fort comme moi ». Ce type d’attitude donne des
résultats inconstants, parfois négatifs
Attitudes face à l’agressivité
Les réactions agressives du médecin face à l’agressivité du patient sont
fréquentes car certains médecins tolèrent mal les revendications
agressives de leurs patients
Ces réactions agressives sont a éviter car elles entrainent souvent une
escalade dans l’agressivité et une rupture de la relation thérapeutique
L’attitude la plus adaptée consiste, dans la mesure du possible à
reconnaître et nommer l’émotion du patient, ne pas refuser le principe du
dialogue mais sans chercher à discuter rationnellement
Attitudes face à la séduction histrionique
Ces patients, suggestibles, influençables, dépendants se moulent au corps
médical avec une plasticité étonnante

Guérir pourrait alors signifier pour eux une rupture de ce lien affectif

Ce phénomène favorise l’engrenage des hospitalisations abusives, de la


iatrogénie, des bénéfices secondaires

Le médecin doit avoir pour objectif de prévenir cet engrenage


CONCLUSION
La psychologie médicale:
Au cœur de la pratique médicale
Essentielle pour la qualité des soins+++
Doit tenir compte de l’évolution de la relation médecin patient
Doit s’adapter aux évolutions de la société
( Lois, responsabilité médicale ,Internet….)
Maslow (courant psychologie humaniste) propose une classification des besoins
fondamentaux qui sont à la base de nos comportements
Une pyramide dont chaque niveau correspond à des besoins spécifiques ; s’il
manque un niveau alors tous les autres niveaux supérieurs ne peuvent s’accomplir
En bas de la pyramide les besoins vitaux exemple l’alimentation et en haut les
besoins d’accomplissement de la personnalité comme la réalisation de soi

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