Vous êtes sur la page 1sur 4

LES AVENTURES DE TONY SHAPIRO - UN ETRANGE HERITAGE - EPISODE 4

Une jeune femme est assise à son bureau, occupée à lire les messages du jour sur son screen
holographique. Aujourd'hui, elle a décidé de porter quelque chose de simple : une combinaison
moulante en cuir blanc ceinturée de noir. C'est la tenue qu'elle préfère car d'abord elle s'y sent
parfaitement à l'aise, et puis c'est une référence à un très vieux style vestimentaire d' il y a plus
de quatre vingts ans. D'ailleurs, toujours très fan de cette époque, elle vient d'acquérir une
"vintage car", une Lotus Elite de couleur bleu ciel. Pour cela, elle a fait appel à son ami, Tony
Shapiro, marchand de voitures anciennes, entre autres choses.
Elle est donc en train de répondre à des clients potentiels qui lui demandent des précisions sur
des oeuvres d'art qu'ils désirent acquérir.
Une demi-heure plus tard, et satisfaite d'avoir expédié en si peu de temps des affaires
représentant des millions d'euros-dollars, elle se lève et va se chercher un café. Elle avale la
première gorgée avec délice. Pour se relaxer un peu, elle descend l'escalier qui mène à la salle
d'exposition principale : admirer les oeuvres qu'elle vend avant d'ouvrir la galerie au public est un
petit plaisir qu'elle aime à s'accorder de temps en temps.

Vlad Drake est maintenant propriétaire d'une galerie d'art à Londres, située au 80 Kingsland
Road. Elle commence à devenir très connue mondialement grâce à son sens des affaires et à sa
faculté à découvrir de nouveaux talents.
Il y a presque un an, elle a démissionné de son poste d'agent des services secrets français pour
se consacrer à sa passion : l'art. Son départ ne fut pas si facile car le gouvernenement français
ne voulait pas qu'elle parte, étant donné ses capacités, et elle subit pendant cette période de
nombreuses pressions de la part de sa hiérarchie. Mais sa détermination était absolue.
Changement de vie professionnelle, changement de vie privée également : son idylle avec
Ahmed fut finalement de courte durée. Ahmed avait commis une seule erreur mais elle lui fut
fatale : lors d'un congrès d'inventeurs à Los Angeles, il l'avait trompé avec une hôtesse d'accueil
un peu plus aguicheuse que les autres. Vlad l'apprit et elle ne put lui pardonner. Fin de leur
histoire.
Elle était donc pour l'instant célibataire, malgré les nombreux prétendants qui piaffaient
d'impatience. Et elle vivait son célibat avec une grande sérénité. Sa vie devenait maintenant ce
qu'elle avait toujours désiré qu'elle soit. Elle se sentait enfin maîtresse de son destin.

Elle appuie sur le digicode mural et ouvre la galerie. Elle se glisse dehors, juste pour s'imprégner
du bon air et de l'ambiance de la rue. Au loin, elle aperçoit une jeune fille qui arrive en courant :
c'est Viviane, une londonienne d'origine africaine, qui assure la fonction d'hôtesse d'accueil de la
galerie. Vlad apprécie beaucoup "Vivi" même si ses retards au boulot sont devenus quasiment
systématiques.

-Hey, miss Drake (Viviane, essoufflée)....heuu....sorry, really....didn't catch my bus on time.....


-It's ok, Vivi, go and take a coffee....i'll manage the first hour.....
-oh, really nice of you.....

La matinée se passa tranquillement. Viviane, remise de ses émotions du matin a comme toujours
parfaitement assuré. Sa joie de vivre, son oeil pétillant, sa grande beauté et son érudition ont
encore fait la différence : deux ventes importantes ce matin, dont un très cher "Niebziemanch",
jeune artiste de 21 ans, issu de la vague "hyper-réaliste holographique".
Pour remercier Viviane, Vlad l'invite à déjeuner dans un restaurant proche.

-Can we talk a little french, Vivi, (Vlad)....just for your practise ?


-Of course, i will love it.....heuu, je veux dire, bien sûr que oui !!
-Mis à part ces deux ventes, as-tu reçu des clients particuliers ce matin ?
-Particulier, c'est bien le mot.....en fait, un homme très vieux est entré mais il ne m'a pas adressé
la parole, il m'a juste regardé et m'a salué très courtoisement. Ses manières étaient
très.....singulières.
-explique-toi....qu'a-t-il fait exactement ?
-et bien, il était habillé très curieusement, avec une redingote du 19eme siècle et une grande
cape noire. Et puis, malgré son âge, il se déplaçait avec une grande aisance.
-et c'est tout ?
-non, on aurait dit qu'il faisait semblant de s'intéresser aux oeuvres car son regard n'arrêtait pas
de se porter vers le premier étage.....vers votre bureau.....
-Ah ? vraiment ?......
-Oui, et puis il est parti, toujours sans un mot. Mais je me rappelle quand même quelque
chose.....lorsqu'il est sorti sur le pas de la porte, il s'est protégé les yeux à cause du soleil...
-Et bien, jusque là, c'est tout à fait normal non ? (Vlad).....lorsqu'on est ébloui par le soleil, on se
protège instinctivement....
-Oui, mais là, il y avait comme une expression de rage et de peur sur son visage......comme un
rictus bestial.......cela m'a mise très mal à l'aise.
-Enfin, cela ne t'a pas empêché de me faire les deux meilleures ventes de l'année (et Vladinnha
de faire tinter sa coupe de champagne sur celle de son employée)
-C'était un plaisir Miss.
-En tout cas, Vivi, si cet étrange personnage revient à la galerie, il faut que tu me préviennes
d'accord ? nous ferons alors des recherches quant à son identité.
-Oui, Miss Vlad...ce dont je suis sûre, c'est que ce monsieur doit appartenir à une vieille famille
aristocratique.
-Pourquoi dis-tu ca ?
-Il portait un blazon doré sur sa cape, à hauteur de poitrine......avec des armoiries.....
-Pourrais-tu les reconnaître ?
-Bien sûr, j'ai une très bonne mémoire.....

****************************************

Fin de la journée. Vladdinha arrive chez elle. Fatiguée, mais la bonne fatigue des journées bien
remplies et fructueuses, en affaires comme en rencontres. Pour une fois, elle s'accorde un petit
écart et se sert un whisky bien tassé..elle allume une cigarette et demande à son ordinateur
central de mettre en fonds sonore un des ces airs préférés "l'Ave Maria" de Caccini. Elle reste là,
immobile, au milieu de sa demeure.

Elle habite en fait dans une petite église, située au coeur de Londres. Au hasard d'une
promenade dominicale, elle était littéralement tombée amoureuse de ce monument religieux de
style néo-roman et avait voulu en faire son lieu de vie. Elle avait contacté les promoteurs qui
comptaient détruire l'église et installer un hôtel à la place et devant la somme proposée, ceux-ci
s'étaient effacés.
quelques mois de travaux plus tard, l'église avait retrouvé son aspect extérieur d'antan et
Vladinnha avait réussi à la faire classer "monument historique indestructible à perpétuité".

L'intérieur de ce lieu était cependant doté de toutes les commodités que les habitations de ce
milieu du vingt-et-unième siècle pouvaient offrir.
En fait, Vlad avait su préserver les éléments d'époque, vitraux, statuaire, fresques et piliers et les
avait habilement intégré à sa propre décoration. Ce qui donnait à l'ensemble une impression de
sobriété et d'harmonie.
Cette église était également dotée d'une crypte : lors de sa première visite, Vlad l'avait
immédiatement remarqué et avait décidé d'en faire sa chambre personnelle. Cette idée lui était
venu comme ca, instinctivement : il fallait qu'elle dorme dans la crypte. Et effectivement, elle
n'avait jamais aussi bien dormi que dans cet endroit quoique parfois, au réveil, elle se sentait un
brin nostalgique. Quelque chose de son enfance lui manquait.

Elle est en pleine rêverie, son verre de whisky à la main, lorsque son Pda sonne brusquement :

-Vivy ?.....why are you calling me ? something wrong ? (Vlad)


-(Viviane, très excitée...) : yeah......i just saw the old man......the man i told you at lunch !!
-Où es-tu en ce moment ?
-ah yes, in French....oui, je suis à la Bleeding Heart Tavern....il est encore là.....venez me
rejoindre.....
-ok, j'arrive.....

10 minutes plus tard, Vladinnha gare sa lotus dans Greville Street et se rend à pied jusqu'au Pub.
Elle entre, jette un regard circulaire dans la salle : il y a beaucoup de monde et de bruit ce soir,
difficile de repérer quelqu'un. Elle se fraye un passage en jouant un peu du coude : cela ne plaît
pas à tout le monde et quelques clients lui jettent un regard mauvais.
Bizarre, elle ne trouve pas Vivi. Elle se dirige vers les toilettes des femmes. Personne. Elle
plonge la main dans son sac pour prendre son Pda et appeler Viviane.....merde......dans la
précipitation, elle l'a oublié chez elle.
Seule solution, demander au patron et aux serveurs. Au bar, c'est la cohue, mais un barman un
peu dragueur l'a tout de suite repérée et commence son numéro de charme. Vlad en profite pour
lui parler de Viviane. Oui, le serveur a bien remarqué une jolie black assise à une table, seule, en
train de manger un sandwich et de boire une bière. C'était vers 20 heures. Il l'a vu téléphoner,
environ une demi-heure plus tard.
Un vieux monsieur avec une cape noire ? oui, effectivement, ce type s'est invité à la table de la
fille et puis après ils sont sortis.
Vlad ressort du Pub, très inquiète. Elle parcourt tout Greville Street à pied, en quête d'indices :
mais rien....peanuts....
Elle rentre chez elle, se rue sur son Pda pour vérifier les messages.......aucun message.

-Hello, Police ? i call you about a kidnapping......(Vlad).

Le lendemain, Miss Drake ouvre sa galerie comme elle le fait tous les jours et malgré le
malheureux évènement de la veille.
La police londonienne est alertée et la tiendra au courant dès qu'elle aura du nouveau. En plus,
Vlad, de par son ancien métier, connaît personnellement l'inspecteur chargé de l'affaire et lui fait
une entière confiance.
Une journée passa, puis deux, puis trois : pas de traces de Viviane. Vladinnha savait très bien
qu'après 72 heures, les chances de retrouver vivante une personne enlevée étaient infimes et
elle commenca à désespérer.
Malgré sa force de caractère, elle finit par craquer un soir, chez elle, dans son église : une longue
nuit de pleurs où la tristesse le disputait au désespoir. Elle se rendit compte alors que son
employée comptait énormément pour elle et que leur relation était plus que professionnelle : elle
était devenue une amie. Une amie qui lui manquait plus que tout au monde.

Jeudi matin, 10 heures. Cinq jours après la disparition de son hôtesse d'accueil. Vlad est en
conversation avec un client dans la salle d'exposition du rez-de-chaussée.

-Hello Miss Drake ! sorry.....i'm late again !

Vladinnha se retourne machinalement vers la personne qui vient d'entrer. Elle n'en croit pas ses
yeux.......c'est Viviane... là... debout devant elle... qui lui parle.
FIN DU 4EME EPISODE.

Vous aimerez peut-être aussi