L’UDF d’aujourd’hui
5e CARREFOUR DES CENTRES
Paris – Press Club de France, mercredi 14 octobre 2009
Ascension sociale :
quel espoir pour les jeunes générations ?
QU’EST-CE QUE LE « DÉCLASSEMENT » ?
On désigne traditionnellement par
déclassement l’incapacité d’un individu à
maintenir la position sociale héritée de ses
parents. S’élever au-dessus de la condition de
ses parents devient de plus en plus difficile et
au milieu des années 2000, les enfants
d’ouvriers ne sont pas plus nombreux à quitter
la classe ouvrière que dans la France des
années 1970. Pour les enfants issus de milieux
favorisés, les risques de mobilité sociale
descendante sont sévèrement accrus : plus
d’un enfant de cadre sur quatre nés au tournant
des années 1960 occupe, la quarantaine
passée, un emploi d’ouvrier ou d’employé.
A ce déclassement social classique peut
s’ajouter un déclassement scolaire, un
déclassement de niveau de vie par
comparaison inter ou intra générationnel et
un déclassement de logement.
Le déclassement scolaire, soit le fait
d’occuper un emploi inférieur à son
diplôme, accompagne dans bien des cas le
déclassement social. Les titres scolaires
n’ont plus leur vertu protectrice d’autrefois,
à l’exception des diplômes de grandes écoles
et à un moindre degré des diplômes
supérieurs professionnalisant.
La sécurité de l’emploi, par le CDI dans le
secteur privé et par le statut dans la fonction
publique, a fortement pesé dans le sens
d’une éviction des nouveaux entrants, en
particulier les jeunes et les femmes. Ce sont
sur eux qu’ont été reportés les besoins de
flexibilité de l’emploi par l’intérim, le CDD
et le temps partiel. D'ailleurs, l'écart de
revenus entre les trentenaires et les
quinquagénaires n'a cessé de se creuser, passant
de 15 % dans les années 1970 à 40 %
aujourd'hui.
Le déclassement par le niveau de vie est
au premier rang des préoccupations des
ménages comme l’a illustré sa place dans le
débat de la dernière élection présidentielle.
La part des dépenses contraintes, dont celles
liées au logement, a très fortement augmenté
dans le budget des ménages, ce qui a
renforcé le sentiment de restriction. Du
coup, est apparu le sentiment d’une moindre
liberté dans l’arbitrage de ses ressources
budgétaires (au mieux 300 euros mensuel de
disponible pour un revenu de 1500 euros).
La crainte du déclassement par le
logement est également une perception très
vive. 15% des Français redoutent de devenir
SDF un jour, ce qui est sans commune
mesure avec le nombre de personnes
potentiellement concernées. A partir de
2000, les prix du logement ont augmenté
plus vite que le revenu (cela signifie qu’à
revenu égal, les logements acquis sont de
moins bonne qualité). Les nouvelles
générations voient s’éloigner année après
année « le rêve d’un chez soi ».
Le débat sur le déclassement est révélateur
de frustrations grandissantes liées au
décalage entre des aspirations et les
possibilités sociales de satisfaction. Toutes
les enquêtes témoignent que la perception de
déclassement est aiguë, révélant la crainte de
nombreux Français, qu’eux- même ou leurs
enfants n’en soient les prochaines victimes.
En 2004, 60 % des Français se déclarent
optimistes pour leur propre avenir alors
qu'ils ne sont que 34 % à l'être pour ce qui
est de l'avenir de leurs enfants.
__________________