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Thème : Grands arrêts du DIP

16 ème séance de méthodologie

Droit international privé

Collège Universitaire Français de


Moscou

Par Matthieu Escande

1) Vous répondrez aux questions découlant du cas pratique de manière


structurée.

2) Vous réaliserez les fiches d’arrêt des arrêts ci-dessous.

3) Les étudiants qui souhaitent rattraper leur note privilégieront le


commentaire d’arrêt d’une des 3 décisions ci-dessous
Cas pratique
Enoncé :

M. Vayssière est un ressortissant français résidant à Paris.

QUESTION 1 : En juillet 2005, il s’est rendu en Ruritanie, où il a été blessé par


l’avion télécommandé actionné par un enfant poldave. Il prend alors soin de
noter les coordonnées de l’enfant et de ses parents en Poldavie. De retour en
France, il saisit les juridictions françaises d’une action en responsabilité
contre les parents de l’enfant.

- En vertu des règles de conflit de lois françaises, la loi poldave est applicable au litige.
- Les parties ont le droit de se mettre d’accord sur l’application de la loi française à leur
litige.

QUESTION 2 : Lors de ce même voyage, M. Vayssière s’éprend d’une jeune


Ruritanienne, et la ramener en France pour l’épouser. Or le droit ruritanien
s’oppose au mariage d’un ressortissant ruritanien avec un étranger. En
décembre 2007, la jeune Ruritanienne, lassée par la compagnie de son époux,
saisit le juge français pour obtenir l’annulation de leur union pour non respect
des conditions de validité au fond du mariage.

- Les parties ont le droit de se mettre d’accord sur l’application de la loi ruritanienne.
- En vertu des règles de conflit de lois françaises, la loi française est applicable à
l’espèce.
- L’exception d’ordre public (au sens du droit international privé français) permet
d’écarter l’application de la loi ruritanienne.

QUESTION 3 : En janvier 2006, M. Vayssière a été embauché par une société


coréenne, afin de nouer pour son compte et en son nom des relations
commerciales avec des partenaires européens. Son contrat de travail
comportait une clause de choix de loi au profit de la loi coréenne. Il travaillait
habituellement dans les locaux parisiens de la société coréenne, mais se
rendait aussi ponctuellement dans les autres Etats relevant de sa zone
d’activité.
En janvier 2008, la société coréenne le licencie cependant lors d’une entrevue
organisée dans les locaux parisiens. Il conteste cette décision devant les
juridictions françaises, arguant du fait que son employeur n’a pas sollicité
d’autorisation administrative avant de procéder à son licenciement.

- La convention de Rome n’est applicable pas au litige.


- En vertu des règles de conflit de lois françaises, le contrat entre M. Vayssière et la
société coréenne est régi par la loi coréenne.
- En l’espèce, le juge français saisi par le demandeur appliquera la loi coréenne.
QUESTION 4 : Enfin, en février 2008, M. Vayssière perd son père avec lequel il
entretenait des relations difficiles. Il apprend alors que celui-ci a liquidé ses
biens meubles, et transféré la propriété de la demeure familiale – située en
Auvergne – à une société luxembourgeoise dont il détenait toutes les actions.
Il s’est ensuite installé chez son neveu, installé dans le sud de l’Angleterre. Le
défunt laisse en outre un testament dans lequel il lègue tous ses biens – dont
les actions de la société luxembourgeoise – à son neveu. M. Vayssière saisit
alors les juridictions françaises pour contester la validité du testament au
fond.

- Il s’agit d’une hypothèse de fraude à la loi.


- En vertu des règles de conflit de lois françaises, la succession est régie par la loi
anglaise.
Ballestrero
Cour de cassation
1re chambre civile
Cassation.21 mars 2000N° 98-15.650

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

Attendu qu'Arnaldo X... est décédé, le 26 mars 1983, en laissant un testament comprenant divers legs au profit,
d'une part, de sa veuve, Mme C..., qu'il avait épousée en secondes noces, le 7 novembre 1975, sous le régime de
la séparation de biens, d'autre part, de ses deux enfants issus de son premier mariage, M. Yves X... et Mme
Ginette Y... aux droits de laquelle se trouve M. Emile A..., ainsi qu'au profit de tiers, MM. E..., B..., Z... et D... ;
que, statuant dans le cadre des opérations de liquidation de la succession, l'arrêt attaqué a condamné Mme C... à
payer aux héritiers réservataires la somme de 585 259,50 francs excédant la quotité disponible ainsi que celle de
200 000 francs par elle prélevée sur les comptes du défunt ;

Sur le moyen unique du pourvoi principal, pris en ses deux branches :

Vu l'article 3 du Code civil ;

Attendu que le montant de la réserve héréditaire est déterminé par la loi successorale qui, s'agissant de
successions immobilières, est celle du lieu de situation des immeubles, sous réserve du renvoi éventuel opéré
par la loi étrangère de situation de l'immeuble à une autre loi et, spécialement, à celle du for ;

Attendu que pour refuser de tenir compte, dans le calcul de la quotité disponible, des immeubles possédés par
Arnaldo X... en Italie et qui existaient encore en nature lors de l'ouverture de la succession, l'arrêt attaqué énonce
que les juridictions françaises n'ayant pas à connaître du sort des immeubles situés à l'étranger, il n'y a pas lieu
de tenir compte des immeubles dont il aurait été, au jour de son décès, propriétaire en Italie, qui doivent faire
l'objet d'un règlement en Italie, la circonstance qu'ils aient été vendus postérieurement au décès ne pouvant avoir
pour conséquence la réintégration de leur valeur dans la succession ouverte en France antérieurement à cette
vente ;

Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'il lui appartenait, dans l'usage de la règle française de conflit de lois,
d'appliquer, au besoin d'office, la loi italienne de conflit ainsi désignée et donc la loi à laquelle celle-ci faisait
renvoi, en l'occurrence la loi nationale du défunt, et d'établir, à cette fin, la nationalité d'Arnaldo X..., la cour
d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;

Sur le premier moyen, pris en sa première branche, et sur le second moyen du pourvoi incident :

Vu l'article 856 du Code civil ;

Attendu que les intérêts des dettes sujettes à rapport, même si elles sont nées postérieurement à l'instauration de
l'indivision, sont dues de plein droit à compter du jour de l'ouverture de la succession ;

Attendu qu'en fixant le point de départ des intérêts relatifs aux sommes devant être rapportées à la succession à
la date de l'assignation et de conclusions ultérieures, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la seconde branche du premier moyen du pourvoi
incident :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 19 février 1998, entre les parties, par la cour
d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt
et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Amiens.
Droit de prélèvement
Cour de cassation
1re chambre civile
Cassation partielle.7 décembre 2005 N° 02-15.418

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
LA COUR DE CASSATION, PREMIERE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Joint les pourvois n° A 02-15418 et n° A 03-10316 qui sont connexes ;

Attendu que Georges X..., notaire à Abidjan depuis 1953, est décédé le 19 juin 1994, à Paris, où il
était revenu en 1991 pour recevoir des soins ; qu'il a laissé pour lui succéder sa femme, Mme Anne
Y..., veuve X... et ses trois enfants, M. Thierry X..., Mme Valérie X... et Mme Corinne X..., épouse
Z... ; que sa succession se compose d'immeubles situés en France et en Côte-d'Ivoire, de biens
mobiliers ainsi que de divers actifs dépendant d'un trust aux îles Caïmans ; que par testament
olographe, il a institué sa femme légataire de la quotité disponible la plus étendue permise par la loi
qui sera applicable ; que par acte du 23 mai 1995, Mme veuve X... a déclaré opter pour le quart en
pleine propriété et les trois quarts en usufruit des biens dépendant de la succession ; que le premier
arrêt attaqué, après avoir dit que la loi ivoirienne était applicable à la succession mobilière, a ordonné
une mesure de médiation judiciaire ;

que Mme veuve X..., ayant demandé le bénéfice du droit de prélèvement prévu à l'article 2 de la loi du
14 juillet 1819, le second arrêt attaqué a dit qu'elle prélèverait sur les biens situés en France une valeur
équivalente au droit d'usufruit dont elle était exclue par la loi ivoirienne, a rejeté, en l'état, la demande
que M. Thierry X... avait lui-même formée et a débouté Mme Valérie X... de sa demande en
dommages-intérêts dirigée contre sa mère pour des pénalités et amendes payées par la succession ;

Sur les deux moyens réunis du pourvoi n° A 02-15.418 formé contre l'arrêt du 18 octobre 2001 ;

Attendu que Mme veuve X... et M. Thierry X... font grief à l'arrêt attaqué d'avoir dit que la loi
ivoirienne devait s'appliquer à la succession mobilière de Georges X... préalablement à la désignation
du médiateur, alors, selon le pourvoi :

1 / qu'en se prononçant ainsi, sans caractériser si l'ensemble des parties étaient d'accord de recourir à
la médiation après que le juge ait tranché la question de droit applicable, la cour d'appel a privé de
base légale sa décision au regard de l'article 131-1 du nouveau Code de procédure civile ;

2 / qu'en ne répondant pas au moyen selon lequel Georges X..., s'il avait vécu en Côte d'Ivoire une
partie de sa vie, il était venu se réinstaller en France dès 1991en raison de sa maladie et qu'il était resté
jusqu'à son décès, la cour d'appel a violé l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;

Mais attendu, d'abord, que l'arrêt relève que si Georges X... était venu en France en 1991 pour des
motifs de santé sans pouvoir revenir à Abidjan, tous les éléments de fait démontraient qu'il avait
maintenu ses attaches et ses centres d'intérêts en Côte d'Ivoire et que dans son testament rédigé
quelques mois avant son décès, il s'était lui-même domicilié à Abidjan ; que la cour d'appel a pu
déduire de cette appréciation souveraine qu'il n'avait pas déplacé son domicile et que la loi ivoirienne
devait s'appliquer à la succession mobilière de Georges X... dès lors que cette loi était celle du dernier
domicile du défunt ;

Attendu, ensuite, que la décision d'ordonner une médiation judiciaire, qui ne peut s'exécuter qu'avec le
consentement des parties, est une mesure d'administration judiciaire non susceptible d'appel ni de
pourvoi en cassation ; que le moyen, mal fondé en sa première branche, est irrecevable en sa seconde ;

Sur le premier moyen du pourvoi n° A 03-10. 316 formé contre l'arrêt du 10 octobre 2002, pris en sa
première branche ;

Vu l'article 2 de la loi du 14 juillet 1819 ;

Attendu qu'aux termes de ce texte, le droit de prélèvement est une exception à l'application normale
d'une règle de conflits de loi, qui, lorsque un héritier français se voit reconnaître par une loi
successorale compétente des droits inférieurs à ceux qui résulteraient pour lui de l'application de la loi
française, lui permet de prélever, sur les biens de la succession en France, une portion égale à la
valeur des biens dont il est privé, à quelque titre que ce soit, en vertu de cette loi ou coutume locale ;

Attendu que pour dire Mme veuve X... bien fondée à prélever sur les biens situés en France une valeur
équivalente au droit d'usufruit dont elle était exclue par la loi ivoirienne, l'arrêt attaqué retient que le
conjoint survivant, héritier non réservataire au sens de l'article 767 du Code civil, peut exercer le droit
de prélèvement prévu à l'article 2 de la loi du 14 juillet 1819 ;

Qu'en statuant ainsi, alors que Mme veuve X... exerçait ses droits, non pas en sa qualité d'héritière
qu'elle n'avait pas perdue, mais en se prévalant, en vertu du testament, de sa seule qualité de légataire
de la quotité disponible la plus étendue, pour laquelle elle avait exercé son droit d'option, de sorte
qu'elle ne pouvait pas se prévaloir du droit de prélèvement de l'article 2 de la loi du 14 juillet 1819, la
cour d'appel a violé par fausse application le texte susvisé ;

Et sur la deuxième branche du second moyen du même pourvoi ;

Vu l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;

Attendu que pour rejeter la demande de Mme Valérie X... tendant à la condamnation de Mme veuve
X..., sa mère, à prendre en charge personnellement les pénalités et amendes dues par la succession aux
administrations fiscales françaises et ivoiriennes à compter du 13 juin 1995, l'arrêt relève qu'il n'est
pas démontré que l'une ou l'autre des parties serait personnellement responsable de la longue durée
des opérations de comptes, liquidation et partage alors que les droits en litige méritaient d'être discutés
;

Qu'en se prononçant par de tels motifs, sans examiner le fait générateur de responsabilité distinct
qu'elle invoquait, consistant pour sa mère à s'opposer, malgré les termes du testament, à l'emploi des
fonds successoraux pour le paiement, dans le délai légal, des droits de succession incombant à ses
enfants, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision au regard du texte susvisé ;

Et sur le pourvoi incident formé contre l'arrêt du 10 octobre 2002 par Mme veuve X... et M. Thierry
X..., pris en sa première branche ;

Vu l'article 2 de la loi du 14 juillet 1819 ;

Attendu pour "rejeter en l'état" la demande de M. Thierry X... fondée sur le droit de prélèvement,
l'arrêt décide qu'il ne pouvait être retenu à ce jour que celui-ci serait, sur le trust constitué par Georges
X... courant 1981 aux îles Caïmans, exclu de la succession de son père et que la modification
contractuelle apportée en 1993 à ce trust n'était appelée à recevoir application qu'au décès de Mme
Anne X... et à la condition que M. Thierry X... lui survive ou qu'il laisse des descendants survivants ;

Qu'en statuant par un motif inopérant, sans rechercher, alors que Georges X... avait stipulé en 1993
qu'à son décès, le dépositaire du trust devrait payer ou affecter le revenu net du fonds à son épouse et
à ses enfants à parts égales (article III B), si cette clause, selon la loi ivoirienne déclarée applicable à
la succession mobilière dont dépendait le trust, et compte tenu de la nature juridique de ce trust,
portait atteinte aux droits réservataires de M. Thierry X... dès le décès de son père, la cour d'appel n'a
pas donné de base légale à sa décision au regard du texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs des moyens ;

REJETTE le pourvoi n° A 02-15.418 formé contre l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 18 octobre
2001 ;

CASSE ET ANNULE, l'arrêt rendu le 10 octobre 2002 par la cour d'appel de Paris, mais seulement en
ce que Mme veuve X... a été jugée bien fondée à exercer le droit de prélèvement prévu à l'article 2 de
la loi du 14 juillet 1819, en ce que la demande de M. Thierry X..., sur ce même fondement a été
"rejetée en l'état" et en ce que la demande de Mme Valérie X... tendant à la condamnation de Mme
veuve X..., sa mère, à prendre en charge personnellement les pénalités et amendes dues par la
succession aux administrations fiscales françaises et ivoiriennes à compter du 13 juin 1995 a été
rejetée, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et
les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la
cour d'appel de Paris, autrement composée ;

Laisse à chaque partie la charge de ses propres dépens ;


Lautour
Cass. Civ. 25 mai 1948,
Rev. Crit. 1949. 89, note Batiffol, D. 1948. 357, note P.L; S. 1949.1.21, note Niboyet, J.C.P.
1948.II.4532, note Vasseur

La Cour — Sur le moyen unique : — Vu l'article 3 du Code civil ;

Attendu qu’en droit international privé la loi territoriale compétente pour régir la
responsabilité extra-contractuelle de la personne qui a l'usage, le contrôle et la direction d'une
chose, est la loi du lieu où le dommage a été commis;

Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué que le camion d'essence appartenant à l'entrepreneur
français Lautour, conduit par son employé, est entré en collision en Espagne avec un train qui
coupait la route et a explosé, que le chauffeur français d'un second camion, appartenant à un
autre entrepreneur français, se trouvant à proximité, a été atteint et est décédé à la suite de
l'accident ; que la veuve de la victime, en son nom et au nom de son fils mineur, après avoir
assigné Lautour devant le tribunal français de son domicile, conformément à l'article 1384 du
Code civil, lui a demandé réparation par application des articles 1382 à 1384 du code civil,
puis n'ayant pu établir la faute ou l'imprudence du gardien de la voiture, a restreint sa
demande à l'application de l'article 1384 devant les juges du second degré; Attendu que
Lautour a conclu que la demande, irrecevable en tant qu'elle était fondée sur la loi française,
n'était pas justifiée, alors que la loi espagnole du lieu du dommage seule compétente en vertu
du règlement français du conflit des lois, l'affranchissait de toute présomption d'inexécution
d'une obligation légale de garde ;

Attendu que l'arrêt attaqué condamne Lautour par application du code civil français, alléguant
d'abord le lien contractuel créé entre les intéressés par la loi de 1898, en second lieu le fait
que l'exécution de la condamnation devait intervenir en France, enfin la circonstance que
Lautour, invoquant la compétence de la loi espagnole, n'a pas rapporté la preuve des
dispositions de ce droit qui l'affranchissent de responsabilité ;

Mais attendu que la responsabilité délictuelle du tiers gardien de la chose est indépendante
tant de la réparation forfaitaire qui peut être due à la victime par son propre employeur que de
la nationalité des intéressés et du lieu d’exécution de la décision à intervenir, et qu’elle relève
du pays dans lequel le gardien use de la chose et en exerce la direction ;

Attendu que vainement la défense allègue le caractère impératif de l’article 1384, l'ordre
public interne français n'ayant à intervenir qu’au regard du fait des choses utilisées en France
au moment de l'accident, sous la seule réserve de principes de justice universelle considérés
dans l'opinion française comme doués de valeur internationale absolue, principes non mis en
cause dans l'espèce ;

Attendu qu’enfin il n’appartenait pas aux juges du fond de déplacer le fardeau de la preuve et
de soustraire au contrôle de la Cour de cassation leur décision relative au règlement du
conflit, en reprochant subsidiairement au défendeur à l'instance l'ignorance où ils les aurait
laissés des à dispositions précises du droit espagnol capables de justifier ses allégations, alors
que la victime, demanderesse en réparation, à laquelle incombait la charge de prouver que la
loi applicable lui accordait les dommages-intérêts réclamés, ne contestait pas l’interprétation
du droit espagnol affirmée par son adversaire et restreignait le débat à la compétence de
l’articles 1384 du code civil français ;
-- D'où il suit qu'en statuant comme elle l’a fait, la Cour a violé le texte de loi ci-dessus visé
Par ces motifs : — Casse.

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