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®

CONCRETEST
L’analyse intégrale
du béton

35 questions pour répondre aux interrogations


sur les ciments et les bétons

F.A.Q.
35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 1/32
Préalable

Ce document issu d’une étude bibliographique se propose de répondre à 35 questions se


posant fréquemment sur les ciments et leurs applications. De la fabrication d’un ciment
jusqu’à l’utilisation de celui-ci dans des conditions technologiques de pointe en passant
par les agents d’altérations, ce document non exhaustif est une approche permettant de
comprendre les réactions chimiques mises en jeu, l’utilité du béton dans notre vie
quotidienne et les notions de base pour confectionné un béton approprié à l’ouvrage dans
son contexte environnemental.

Les textes réglementaires et normatifs cités dans la suite de ce document évoquent les
règles de construction lors de sa rédaction.

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1 Qu’est-ce que le béton ?
Béton est un terme générique qui désigne un matériau de construction composite fabriqué à
partir de granulats (sable, gravillons, graves) agglomérés par un liant.
Le liant peut être « hydraulique » (car il fait prise par hydratation ; ce liant est couramment
appelé ciment) ; on obtient dans ce cas un béton de ciment. On peut aussi utiliser un liant
hydrocarboné (bitume), ce qui conduit à la fabrication du béton bitumineux. Le coulis est un
mélange très fluide de ciment et d' eau. Enfin, lorsque les granulats utilisés avec le liant
hydraulique se réduisent à des sables, on parle alors de mortier (en pratique, lorsque la
granulométrie des agrégats est inférieure à 4 mm on parle de mortier, au-delà on parle de
béton).
Le béton est un mélange de plusieurs composants : ciment, eau, air, granulats et le plus
souvent, adjuvants qui doivent constituer un ensemble homogène. Les composants sont très
différents en fonction de la nature recherchée. La pâte de ciment, élément actif du béton enrobe
les granulats. L’objectif est de remplir les vides existants entre les grains.

2 Comment fabrique-t-on un béton ? Comment fonctionne une centrale à


béton ?
Pour la production industrielle du BPE (Béton prêt à l’emploi), les équipements sont conçus pour
assurer une production diversifiée automatisée, fiable et rigoureuse.
Une centrale utilise généralement deux ou trois catégories de ciments stockés dans des silos de
grande capacité. Les granulats (sables et gravillons) sont stockés par catégorie et à l'abri pour
éviter les mélanges et les possibilités de pollution.
Le poste de dosage est un poste-clé, conçu pour une fabrication automatique à partir de
compositions programmées du béton. Le dosage pondéral des granulats et du ciment atteint
une précision de l'ordre de 1 %. Après détermination de la teneur en eau des granulats grâce à
des sondes électroniques, le dosage de l' eau d' appoint est effectué de manière également
pondérale.
Le malaxage des constituants dans des malaxeurs à poste fixe est une garantie de régularité
des bétons. Les malaxeurs sont généralement à axe vertical, ce qui assure un brassage efficace
des constituants ; la gâchée est déversée directement dans les camions de livraison.
Les centrales sont commandées depuis un poste qui est le cerveau de la fabrication, de façon :

• soit automatique (cas le plus général aujourd'hui) : l'


opérateur sélectionne la composition
programmée dans la mémoire de l' ordinateur et inscrit le volume à fabriquer ; les dosages
et le malaxage se font alors automatiquement,

• soit semi-automatique : le dosage des constituants est affiché par l'


opérateur ; le cycle de
fabrication se déroule alors automatiquement.

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3 A partir de quelles matières premières fabrique-t-on un ciment ?
Les ciments sont issus d’une transformation chimique de minéraux par action thermique. La
matière première servant à la fabrication des ciments est issue de carrière ; il s’agit de calcaire
et d’argiles. Les matériaux naturels de carrière (calcaire, marne, argile...) doivent d'
abord être
concasses puis broyés pour obtenir un mélange intime, homogène et bien dosé (environ 75 %
de calcaire pour 25 % d' argile).
Ce broyage peut se faire à sec (procédé sec) ou en présence d' eau (procédé humide,
pratiquement abandonné parce que consommant trop d' énergie). Le mélange homogène ainsi
réalisé, passe dans un four rotatif où se produit vers 1450°C, la « clinkérisation » terme
habituellement utilisé pour caractériser l'
évolution à haute température d' un système renfermant
simultanément des phases solides et liquides (en fusion); c' est alors qu'ont lieu des réactions
entre la chaux CaO et les oxydes acides Si02, Al2O3, Fe2O3 et que se forment les silicates,
aluminate et alumino-ferrite de calcium.
Pour un ordre de grandeur, un grand four moderne peut atteindre 250 m de longueur et 6 à 7 m
de diamètre et produire près de 3000 t de clinker en 24 heures.
La cuisson terminée, le clinker qui se présente sous forme de grains plus ou moins arrondis de
0,5 à 3 cm de diamètre environ est refroidi rapidement pour éviter des transformations
cristallines nuisibles.
Le clinker, additionné d' un peu de gypse (3 à 5 %) avec éventuellement certains produits
d'addition tels que laitier, cendres ou encore pouzzolanes, est ensuite réduit en poudre fine dans
un broyeur à boulets. La finesse de mouture est variable suivant les qualités recherchées; elle
peut varier de 2 700 à 4 500 cm2/g en surface spécifique Blaine; sa valeur moyenne normale est
de l'ordre de 3 200 cm2/g.
Le ciment issu du broyage est conservé en silo un certain temps, puis conditionné pour
l'
expédition en sacs, en containers ou en vrac (wagon, camion, péniche).

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4 Qu’est-ce que le clinker ? Y a–t-il une différence entre clinker de Portland
et ciment Portland ?
Le clinker est un produit obtenu par cuisson jusqu' à fusion partielle (clinkérisation) du mélange
calcaire et argile, dosé et homogénéisé et comprenant principalement de la chaux (CaO), de la
silice (SiO2) et de l'
alumine (Al2O3). C'
est le clinker qui, par broyage en présence d' un peu de
sulfate de chaux (gypse) jouant le rôle de régulateur, donne des « Portland » et confère aux
ciments de ce groupe leurs propriétés caractéristiques.
Les quatre principaux constituants du clinker sont :
• le silicate tricalcique : SiO2, 3CaO (ou C3S), (50 à 65 %),
• le silicate bicalcique : SiO2, 2CaO (ou C2S), (15 à 20 %),
• l'aluminate tricalcique : Al2O3, 3CaO (ou C3A), (5 à 15 %),
• l'alumino-ferrite tétracalcique : 4CaO, Fe2O3, Al2O3, (ou C4AF) (5 à 10 %).

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Stades de fabrication Composition

80 % de calcaire (CaCO3)
MATIERES PREMIERES 20% d'argile (SiO2-AI2O3)
Correctifs : bauxite, oxydes de fer, laitier…

Broyage < 200 µm

Composition chimique (poids)

Chaux Silice Alumine Oxyde fer


CRU (CaO) (SiO2) (AI2O3) (Fe2O3)

65 à 70 % 18 à 24% 4à8% 1à6%

Cuisson 1450°C

4 phases cristallines principales

Notation Formule %
Nom chimique moyen
silicate tricalcique ou
C3S alite 3 CaO, SiO2 62
CLINKER
silicate bicalcique ou
C2S bélite 2 CaO, SiO2 22

C3A aluminate tricalcique 3 CaO, AI2O3 8


alumino-ferrite 4 CaO, AI2O3,
C4AF tétracalcique Fe2O3
8

Broyage < 100 µm avec gypse

Clinker + autres constituants éventuels :


CIMENT laitier de haut fourneau, cendres volantes,
calcaires, fumées de silice

Pour simplifier l'


écriture des différentes phases solides, l'
industrie cimetière a introduit une
nomenclature désignant les principaux oxydes simples. Elle est présentée ci-dessous :

CaO SiO2 AI2O3 Fe2O3 SO3 Na2O K2 O MgO H2 O


C S A F s~ N K M H

Petit historique du terme « Portland » : En Grande Bretagne, Joseph Aspdin fit des essais
analogues à ceux de Louis Vicat en France vers 1818, c' est-à-dire qu’il démontra
scientifiquement que les propriétés hydrauliques des chaux dites maigres (ou aériennes)
provenaient du fait qu’elles contenaient un certain pourcentage d’argile. Il prit un brevet en

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1824 sur la fabrication d’un liant à partir d’un mélange de chaux et d’argile qu’il appela
ciment portland à cause de l’aspect présenté par ce liant durci rappelant celui de la pierre
calcaire de l’île de Portland. Ainsi, jusqu’ à l’apparition de la norme NF EN 206-1, les
ciments issus des phases de clinkérisation ont été appelés ciments portland par opposition
aux ciments naturels et aux chaux.

5 Comment reconnaît-on les différentes roches ?


Les différentes roches mises en oeuvre pour la confection des ciments sont reconnues par
un principe fondamental de la géologie ; la pétrographie. La pétrographie est une science
qui consiste à reconnaître la nature des assemblages minéraux en identifiant chacun
d’eux par microscopie optique à lumière polarisée, à partir d’une lame mince (« tranche »
de roche de 30 µm d’épaisseur). A cette épaisseur précise, les minéraux, de par leur
réseau cristallin, présentent des propriétés optiques dont résultent des irisations et des
teintes spécifiques lorsque ceux-ci sont observés par transmission de rayons lumineux
unidirectionnels. L’analyse des teintes et des phénomènes d’extinction angulaires permet
de déterminer la nature minéralogique de l’échantillon étudié, l’assemblage des différents
minéraux permet de déterminer la nature de la roche.

6 Quelles sont les précautions à prendre lors de la manipulation des


ciments et des bétons ?
Symbole de dangerosité : Xi
Principaux dangers pour l' homme et l' environnement:
- En cas d' inhalation, le ciment peut provoquer une irritation des voies
respiratoires;
- En cas d’ingestion, le ciment peut irriter la bouche et l' estomac
- Le ciment peut provoquer des lésions oculaires graves en cas de contact avec les
yeux; Le ciment peut provoquer une inflammation des paupières (blépharite), des
conjonctivites et des brûlures des globes oculaires.
- Le ciment sec peut irriter la peau humide par hydratation partielle entraînant un pH
élevé.
- L'exposition prolongée de la peau avec du ciment gâché sans protection adaptée
peut provoquer une dermite d' irritation, voire des brûlures. Chez certaines
personnes, ces lésions peuvent précéder une allergie à certains éléments présents à
l'état de traces dans le ciment (chrome hexavalent). Un contact répétitif avec la peau
peut entraîner une sensibilisation (eczéma);

Note relative aux teneurs en chrome VI :


Suite a une directive européenne, les ciments contenant plus de 0,0002 % de chrome VI
soluble (du poids sec total des ciments) sont traités avec un agent réducteur, le but visé
étant de réduire les cas d' allergie au chrome. L' efficacité de l'
agent réducteur est garantie
pour une période précisée sur l' emballage. Une phrase imprimée sur le sac indique que le
ciment contient un agent réducteur de chrome VI soluble, actif pendant au moins le
nombre de mois mentionné ou jusqu' à la date indiquée près de la date d' emballage à
condition de conserver le sac fermé, dans un local sec, à température ambiante et sans
contact avec le sol. Si la date limite d'activité de l'
agent réducteur est dépassée, cela
n'affecte pas la qualité du ciment qui conserve toutes ses propriétés de liant. Toutefois sa
teneur en chrome VI soluble pouvant dépasser les 0,0002%, son emploi ne sera possible
que dans le cadre de procédés automatisés excluant tout contact avec la peau.

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7 Quels sont les différents types de ciments ? Leur utilisation en
fonction des conditions environnementales ? Existe-t-il différents types
de béton ?
Les différents types de ciment sont définis par la norme NF EN 197-1 et sont au nombre
de 27 se distinguant par leur composition selon le tableau extrait de la norme ci – après :

Composition (pourcentage en masse)

Constituants secondaires
Constituants principaux
Principaux types

Notation des 27 produits Pouzzolanes Cendres volantes Calcaire

Schiste calciné
Laitier de haut

Fumée de silice)
(types de ciment courant)
fourneau
Clinker

Naturelle

Siliceuse

Calcique
calcinée
Naturelle
K

T
D

LL
W
O
P

L
CEM I Ciment Portland CEM I 95100 -- -- -- -- -- -- -- -- -- 0-5

Ciment Portland au CEM II/A-S 80-94 6-20 -- -- -- -- -- -- -- -- 0-5


laitier CEM II/B-S 65-79 21-35 -- -- -- -- -- -- -- -- 0-5
Ciment Portland à la
fumée silice CEM II/A-D 9094 -- 6-10 -- -- -- -- -- -- -- 0-5

CEM II/A-P 80-94 -- -- 6-20 -- -- -- -- -- -- 0-5

Ciment Portland à la CEM II/B-P 65-79 -- -- 21-35 -- -- -- -- -- -- 0-5


pouzzolane CEM II/A-Q 80-94 -- -- -- 6-20 -- -- -- -- -- 0-5

CEM II/B-Q 65-79 -- -- -- 21-35 -- -- -- -- -- 0-5

CEM II/A-V 80-94 -- -- -- -- 6-20 -- -- -- -- 0-5

Ciment Portland aux CEM II/B-V 65-79 -- -- -- -- 21-35 -- -- -- -- 0-5


CEM II cendres volantes CEM II/A-W 80-94 -- -- -- -- -- 6-20 -- -- -- 0-5

CEM II/B-W 65-79 -- -- -- -- -- 21-35 -- -- -- 0-5

CEM II/A-T 80-94 -- -- -- -- -- -- 6-20 -- -- 0-5


Ciment Portland au
schiste calciné CEM II/B-T 65-79 -- -- -- -- -- -- 21-35 -- -- 0-5

CEM II/A-L 80-94 -- -- -- -- -- -- -- 6-20 -- 0-5


Ciment Portland au CEM II/B-L 65-79 -- -- -- -- -- -- -- 21-35 -- 0-5
calcaire
CEM II/A-LL 80-94 -- -- -- -- -- -- -- -- 6-20 0-5

CEM II/B-LL 65-79 -- -- -- -- -- -- -- -- 21-35 0-5

Ciment Portland CEM II/A-M 80-94 6-20 0-5


composé
CEM II/B-M 65-79 11-35 0-5

CEM III/A 35-64 36-65 -- -- -- -- -- -- -- -- 0-5


Ciment de haut
CEM III CEM III/B 20-34 66-80 -- -- -- -- -- -- -- -- 0-5
fourneau
CEM III/C 5-19 81-95 -- -- -- -- -- -- -- -- 0-5

Ciment CEM IV/A 65-89 -- 11-35 -- -- -- 0-5


CEM IV
pouzzolanique CEM IV/B 45-64 -- 36-55 -- -- -- 0-5

CEM V/A 40-64 18-30 -- 18-30 -- -- -- -- 0-5


CEM V Ciment composé
CEM V/B 20-38 31-50 -- 31-50 -- -- -- -- 0-5

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Chaque famille et sous-famille de ciment présente des caractéristiques spécifiques
lorsqu’ils sont utilisés pour la confection de béton. Le tableau ci-après donne un aperçu
des utilisations (non exhaustives) possibles :

FAMILLE DÉSIGNATION UTILISATION


SANS CONSTITUANTS
CIMENTS PORTLAND

Béton armé ou précontraint exigeant des résistances élevées avec court délai
SECONDAIRES

de décoffrage. Préfabrication.
CIMENT PORTLAND
Convient particulièrement bien à tous travaux courants en béton armé ou
précontraint dans l'
air, dans le sol ou dans l'
eau sans agression particulière.
Produits moulés, supporte bien l'étuvage.
AVEC CONSTITUANTS
CIMENTS PORTLAND

SECONDAIRES

CIMENT PORTLAND
Convient particulièrement bien à tous travaux courants en béton armé ou
COMPOSÉ
précontraint dans l'
air, dans le sol ou dans l'
eau, sans agressions particulières.
Convient également pour les produits moulés, supporte bien l' étuvage.
À BASE DE LAITIER

CIMENTS DE HAUT Convient aux ouvrages massifs, aux travaux en béton armé en milieu humide et
FOURNEAU agressif. Travaux souterrains.
CIMENTS

CIMENTS DE LAITIER AU
Convient bien pour réservoirs à liquides fermentescibles, sols d' usines
CLINKER
chimiques. Milieu agressif. Par contre ne doit pas être utilisé dans la
construction de réservoirs pour produits alimentaires.

CIMENT Tous travaux béton armé. Béton précontraint. Grande masse. Travaux
POUZZOLANIQUE maritimes. Donnent des bétons gras et onctueux, bonne imperméabilité.

Travaux nécessitant des résistances mécaniques élevées dans un délai très


CIMENT ALUMINEUX court. Bétons réfractaires. Mélangé avec le CEM I, donne un ciment prompt.
CIMENTS DIVERS

FONDU Nécessite un outillage très propre. Travaux par temps de gel, à la mer, en
présence de milieux agressifs.

CIMENT DE LAITIER ET
Travaux importants en béton armé aériens et hydrauliques. Travaux en milieux
agressifs (travaux à la mer, fondations). Travaux en grande masse. Craint peu
AUX CENDRES
la dessiccation.

Scellements. Travaux urgents. Aveuglement de voies d' eau. Projection en


CIMENT PROMPT souterrain. Travaux à la marée et en milieu agro-alimentaire. Préparations
d'enduits (Arêtes). Enduits Chaux-Prompt en restauration.

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8 Comment fonctionne la prise des ciments ? Réactions chimiques ?
Quel est le rôle de l’eau de gâchage ?
Les mécanismes mis en jeu lors de l' hydratation de l'
alite (C3S) sont identiques aux
mécanismes d' hydratation de la bélite (C2S). Pour faciliter la compréhension, on ne
parlera donc principalement que de la phase majeure : l' alite (C3S).
L'
hydratation du C3S se fait selon trois réactions chimiques principales, qui s'amorcent
successivement puis qui deviennent simultanées.

1ère réaction : Dissolution des grains de silicates calciques


Cette première phase commence dès le mouillage du ciment la dissolution superficielle
des grains de silicates calciques crée un milieu fortement basique dans lequel la forme
ionique stable majoritaire de la silice dissoute est H2(SiO4)2-. On peut écrire la réaction de
dissolution sous la forme :

Ca3SiO5 + 3 H2O 3Ca2+ + 4OH- + H2(SiO4)2-

2ème réaction : Croissance rapide du gel de C-S-H


Cette deuxième phase commence quelques minutes après l' hydratation et dure quelques
heures. En fonction des concentrations en ions hydroxyles (donc du pH), en ions silicates
H2(SiO4)2- et en ions calcium provenant de la première étape, on va assister à la
nucléation puis à la croissance du gel de C-S-H. Cette précipitation complexe peut
s'
écrire sous la forme suivante :

xCa2+ + H2(SiO4)2- + 2(x-2)OH- + (y-x)H2O (CaO)x(SiO2)(H2O)y

3ème réaction : Précipitation de la portlandite


Cette étape commence au bout de quelques heures. La concentration en ions calcium
devenant très élevée en solution (supérieure à la solubilité stoechiométrique de la
portlandite dans l'eau de 22 mmol/l à 25°C) et le pH étant très élevé (entre 12,4 et 13,5),
on assiste à la précipitation de la portlandite.

Ca2+ + 2OH- Ca(OH)2

Le suivi de l' hydratation des silicates calciques par diffraction X montre qu'
au bout de 28
jours, 70 % du C3S et 30 % du C2S ont réagi pour parvenir au bout d' un an à un taux
d'avancement de l' hydratation pratiquement total pour le C3S et de 90% pour le C2S. En
fait, la dissolution des silicates anhydres ne sera pratiquement jamais totale dans les
pâtes de ciment.

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Les réactions complémentaires issues des minéraux accessoires (en notions cimentières)
peuvent être décrites comme suit :

Les aluminates :

C3 A + 6 H2 O C3AH6 (hydrogrenat)

C4AF + (7+x)H2O C3AH + FHX

En présence de gypse :

C3A + 3Cs~H2 + 26 H2O C6A s~3H32 (ettringite)

2C3A + C6As~H32 + H2O C4As~H12 (monosulfoaluminate)

9 Pourquoi, d’un point de vue thermodynamique, la phase d’hydratation


conduit-elle à un phénomène exothermique ?
En réalité, la phase d’exotherme est uniquement due à la dissolution des phases
principales constituant le ciment. En dehors de cette dissolution dont le phénomène
thermique est évident, les phénomènes de cristallisation, en passant par la phase de
« gel », sont des réactions endothermiques. Les trois réactions principales de l'
hydratation
des constituants du ciment sont donc, par ordre chronologique :
• La dissolution des C2S et des C3S (réaction exothermique),
• La dissolution des C3A et des Cs~42H (réaction exothermique),
• La précipitation des CSH (réaction endothermique),
• La précipitation de la portlandite (réaction endothermique).

10 Comment fonctionne le ciment à prise rapide ?


Les ciments prompts sont obtenus par cuisson à température modérée de calcaires
argileux de composition régulière, extraits de bancs homogènes dans des carrières
spécifiques dont l’argile est riche en éléments alumineux. Ils sont broyés très fins, leur
finesse de mouture étant supérieure à 5000 cm2/g.
Le ciment prompt naturel est caractérisé par la présence de silicates de calcium,
essentiellement sous forme de silicate bicalcique actif, d' aluminate de calcium riche en
alumine et de sulfo-aluminate de calcium qui est une spécificité du produit.

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Leur prise très rapide est inférieure à 4 minutes. En général elle commence environ 2
minutes après gâchage et est terminée au bout de 4 minutes. On peut cependant moduler
ce temps de prise entre 3 et 15 minutes pour permettre, dans certains cas, une correcte
mise en œuvre au moyen de l' adjonction d'un produit spécifique fourni par le cimentier (acide
citrique).
Les résistances minimales garanties en compression sont de :
4 MPa à 15 minutes
6 MPa 1 heure
8 MPa 3 heures
10 MPa 1 jour
14 MPa 7 jours
19 MPa 28 jours
Ces ciments présentent un faible retrait. Ils résistent aux eaux séléniteuses, aux eaux
pures et acides ainsi qu'aux eaux de mer. Leurs propriétés les font utiliser dans les travaux
de réparations, notamment celles d' égouts, dans les travaux de scellement, de colmatage,
d'aveuglement de voies d' eau, en travaux souterrains, en béton projeté et, en raison de leur
excellent comportement en présence de nombreuses attaques chimiques, dans les
ouvrages devant résister aux eaux agressives ou à des acides.
À noter qu' on ne doit jamais remalaxer ou rebattre un béton confectionné avec du ciment
prompt ce qui "casserait" la prise; pour la même raison on ne doit pas procéder au lissage
après sa mise en place.

11 Comment arrive-t-on à contrôler la prise d’un béton ?


La régulation de prise d’un béton, en fonction de certains emplois spécifiques, est réalisée
par adjonction d’adjuvants. Ces adjuvants se déclinent en deux natures ; les accélérateurs
de prise et les retardateurs de prise.
Les accélérateurs de prise
Ce sont des produits solubles dans l' eau et qui agissent chimiquement en augmentant la
vitesse d' hydratation du ciment; cela entraîne un déclenchement plus rapide du
phénomène de prise et s' accompagne d' un dégagement de chaleur plus important.

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Les accélérateurs seront donc tout particulièrement employés pour les bétonnages par
temps froids ou pour les travaux urgents.
On distingue :
• les accélérateurs de prise : alcalis, carbonates et sulfates de soude ou de potasse,
• les accélérateurs de durcissement : chlorures et carbonates.
En raison des risques de corrosion les produits à base de chlorure sont interdits pour
certains travaux : béton précontraint, réservoirs, planchers chauffants, etc.
Il y a lieu de noter que si les résistances initiales sont augmentées, les résistances à 28
jours peuvent être légèrement diminuées.
Les retardateurs de prise
Ils agissent chimiquement comme les accélérateurs en retardant plus ou moins longtemps
l'hydratation et le début de prise du ciment.
Parmi les produits retardateurs de prise on peut citer :
• les sucres et gluconates, les acides citriques et tartriques, l'
oxyde de zinc, les
phosphates alcalins.
Les doses à utiliser sont en général très faibles et les produits commerciaux sont dilués ; il
convient de veiller à une bonne répartition du produit dans la masse.
Les retardateurs diminuent évidemment les résistances initiales mais ils augmentent
souvent les résistances finales

12 Qu’est-ce que le laitier ?


Le laitier est un résidu minéral de la préparation de la fonte dans les hauts fourneaux à
partir du minerai et du coke métallurgique. Il sort du trou de coulée à une température de
l'
ordre de 1 500°C. Figé par refroidissement brusque, il donne un produit granulé qui est
ajouté au clinker en proportion variable pour être broyé finement avec lui.

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Il contient de la chaux (45 à 50 %), de la silice (25 à 30 %), de l'
alumine (15 à 20 %) et 10
% environ de magnésie, oxydes divers et manganèse. Le laitier est un véritable ciment
manifestant par lui-même des propriétés hydrauliques, grandement activées d' ailleurs par
la présence du clinker. Son hydratation, qui se traduit par le développement de résistances
mécaniques est moins rapide que celle du Portland surtout dans sa période initiale. Elle
dégage parallèlement moins de chaleur et accuse une sensibilité plus marquée aux
variations de température (abaissement ou élévation).
Le laitier retient moins bien l'eau de gâchage que le ciment Portland et craint donc
davantage la dessiccation. Chimiquement, il résiste mieux tant à l' action destructrice des
sulfates, qu' à la dissolution de la chaux par les eaux pures ou chargées de certains sels,
ainsi que par celles contenant du gaz carbonique agressif.

13 C’est quoi la pouzzolanicité ?


Pour comprendre le terme de pouzzolanicité, un peu d’histoire ; le mélange de chaux,
d'argile, de sable et d' eau est très ancien. Les Égyptiens l'
utilisaient déjà 2600 ans av. J.-
C. Vers le Ier siècle, les Romains perfectionnèrent ce « liant » en y ajoutant de la terre
volcanique de Pouzzole, ce qui lui permettait de prendre sous l' eau.
Dans les normes ASTM sur les ciments (Désignation C 340-58 T), la définition de la
pouzzolanicité est la suivante :
Les pouzzolanes sont des matériaux siliceux ou silico-alumineux, qui ne possèdent
en eux-mêmes pas de propriétés liantes mais qui, sous forme finement divisée et
en présence d' humidité, réagissent chimiquement avec l' hydroxyde de calcium à
température ordinaire pour former des composés possédant des propriétés liantes.
Ainsi, la combinaison progressive de la chaux avec la pouzzolane a pu être confirmée
de plusieurs manières. L' étude des produits de réaction s' est révélée cependant
difficile et les composés identifiés à ce jour sont très nombreux. La réaction de
certaines pouzzolanes peut être représentée par l' équation suivante :

S + x.CH + y.H CxSHy

14 Quelle est l’utilité des cendres volantes dans la formulation des


ciments ?
Ce sont des produits pulvérulents de grande finesse (0 à 315 µm dont 50 % < 40 µm)
résultant de la combustion, en centrale thermique, de combustibles minéraux solides
(houille, lignite...); elles rentrent dans la composition de certains ciments en proportion
variable (5 à 30 %); on les ajoute au moment du broyage du clinker.
La norme NF EN 206-1 distingue les cendres volantes siliceuses (V) et les cendres
volantes calciques (W).

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15 Quelle est l’utilité du gypse dans la formulation des ciments ?
Le sulfate de calcium est le régulateur de la prise du ciment. Il est introduit à une
proportion d'environ 5%. Le sulfate de calcium peut être du gypse (CaSO42H2O), de
hémihydrate (CaSO41/2H2O) ou de l'
l' anhydrite (sulfate de calcium anhydre CaSO4) ou tout
mélange de ceux-ci. Le gypse et l' anhydrite se trouvent à l'
état naturel. Le sulfate de
calcium est aussi obtenu comme sous-produit de certains procédés industriels. Pour éviter
ce phénomène gênant de prise rapide, on régule la cinétique d' hydratation de l' aluminate
tricalcique par l'
ajout d'
environ 5 % de gypse. En effet, au lieu d' une réaction rapide, il se
produit alors une réaction lente de cinétique comparable à l' hydratation du C3S. Cette
vitesse de réaction variable de l'hydratation du C3A en présence d' eau et de gypse permet
de discerner plusieurs étapes dans l' hydratation du C3A.
La phase initiale ; Mélangés à l'eau au cours du gâchage, le C3A et le gypse se dissolvent
rapidement selon les réactions :

Ca3Al2O6 + 2H2O 3Ca2+ + 4OH- + 2AlO2-


et
CaSO42H2O Ca2+ + SO42- + 2H2O

Ces réactions exothermiques aboutissent à la formation d' une solution sursaturée par
rapport aux hydrates. Les ions se combinent quasi instantanément en formant des
cristaux de trisulfoaluminate de calcium hydraté, noté TSA, plus connu sous le nom
d'ettringite, selon la réaction :

6Ca2+ + 2 Al(OH)4- + 3SO42- + 26H2O + 4 OH- 3CaOAl2O33 CaSO432H2O

ettringite précipite sur toute la surface des grains de C3A ce qui empêche ces
En fait, l'
derniers de s' hydrater trop rapidement sous forme d' hydrates CxAHy évitant ainsi un
phénomène de prise rapide.

16 Quelle est l’utilité du béton ? Son importance ?


Le béton, qu'il soit armé ou non, est présent partout où l'on construit, et il doit cette
présence à ses nombreuses qualités.
• Sa durabilité : le béton résiste très longtemps aux sollicitations physico-chimiques
liées aux conditions d' emploi, aussi bien qu'à l'
environnement. On peut, en fait,
assigner aux ouvrages en béton la durabilité choisie en fonction de critères technico-
économiques retenus.
• Ses caractéristiques lui permettent de répondre aux multiples exigences imposées au
bâtiment : sécurité, stabilité statique et dynamique, tenue au feu, étanchéité,
thermique, acoustique et bien entendu esthétique. A toutes ces exigences, le béton
peut apporter une réponse en jouant sur sa composition et la conception des
éléments.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 15/32


• Le béton est un matériau très divers qui sait adapter ses performances selon son
emploi : on pourra développer des hautes résistances mécaniques, ou chercher des
gains de poids ou des solutions plus économiques. Le béton peut tantôt satisfaire les
plus grandes exigences esthétiques ou tenir un rôle moins apparent, apportant son
concours indispensable dans les structures.
• Le béton est aussi ce matériau moulable susceptible d' épouser toutes les formes,
des plus massives aux plus délicates.

Le béton dans le bâtiment


Le béton tient une place essentielle dans l'urbanisme moderne. Cela semble normal
lorsqu'
on considère sa participation dans la construction de logements : pour les murs, 80
% des techniques en individuel, plus de 90 % en collectif pour les structures; pour les
planchers le béton est pratiquement le matériau exclusif.
Le béton s'est également largement imposé dans les autres secteurs de la construction:
bureaux, hôpitaux, locaux scolaires, ainsi que dans les grands édifices publics et les
bâtiments industriels.

Le béton dans les travaux publics


Les ponts ; les progrès techniques, et en particulier l'
évolution des caractéristiques du
béton, permettent de réaliser des portées atteignant 500 m pour les ponts haubannés.
Les tunnels ; pour les grands tunnels, dont les exemples se multiplient dans le monde, le
béton est soit coulé en place, soit utilisé dans des voussoirs préfabriqués. Ceux-ci sont
posés à l'avancement du tunnelier et permettent de « chemiser » la galerie.
Les barrages ; les grands barrages sont le plus souvent en béton permettant des
implantations dans les sites les plus difficiles.
Les routes ; la chaussée béton prend une part de plus en plus importante dans les
grandes voiries routières et autoroutières, grâce au développement de techniques
modernes : béton armé continu, dalle épaisse, traitement de surface. Les voiries à faible
trafic montrent un regain d'
intérêt pour les solutions béton, qui leur assurent durabilité et
faible coût d'
entretien.

Autres ouvrages ; iI faut également citer les ouvrages hors du commun: structures
offshore ou centrales nucléaires, dont les exigences requièrent des bétons aux
caractéristiques mécaniques et à la durabilité élevées.

17 Quelles sont les fonctions du béton dans le bâtiment ?


Dans un bâtiment, diverses fonctions sont assurées par le gros œuvre ; on peut les
ramener à quatre fonctions essentielles ; la fonction structure, la fonction plancher, la
fonction enveloppe et fonction couverture. Le béton apporte dans ces quatre fonctions une
réponse très largement positive à la satisfaction des exigences qu' est en droit d'
avoir
l'
utilisateur.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 16/32


La fonction structure ; est particulièrement bien assumée par le béton armé ou
précontraint. Outre sa résistance mécanique, sa souplesse d' utilisation autorise la
continuité de la forme favorisant la transmission des efforts dans les différents éléments :
poteaux, poutres, voiles porteurs, planchers. D' autres exigences indispensables pour
cette fonction sont également satisfaites, notamment la durabilité et la tenue au feu, mais
aussi l'aspect.

La fonction plancher ; Le béton est le matériau quasi exclusif des planchers des
constructions modernes en immeubles collectifs comme individuels. Outres ses qualités
mécaniques ou de sécurité en cas d' incendie, il apporte par sa masse l'
isolation
acoustique indispensable entre logements ou bureaux, ainsi qu' un confort dû à son inertie
thermique, aussi bien l' hiver que l'
été. Les systèmes de planchers peuvent se ramener à
quatre familles :
• les planchers coulés en place (dalles pleines) ;
• le système poutrelles armées ou précontraintes plus entrevous (hourdis) ;
• les prédalles complétées par du béton coulé en œuvre ;
• les dalles finies, alvéolées le plus souvent, de véritables composants qu' il suffit
d' assembler sur le chantier.

La fonction enveloppe ; Cette fonction est remplie par les murs extérieurs de la
construction qui doivent apporter tenue mécanique, étanchéité, isolation thermique et
phonique, protection contre l'incendie, et bien entendu aspect esthétique. Le béton
apporte une réponse à cette fonction sous des formes multiples :
• béton banché coulé en place ;
• panneaux préfabriqués à isolation intégrée ou rapportée ;
• éléments maçonnés constitués par des blocs aux caractéristiques variées : blocs
creux ou pleins, blocs à bancher, blocs isolants, blocs de parement ; c'
est la formule
traditionnelle de la construction individuelle ou du petit collectif.

La fonction couverture ; Elle peut être assurée dans les immeubles collectifs par une dalle
béton sur laquelle est rapportée l' étanchéité et éventuellement un dallage lorsque la dalle
doit être circulable ou utilisée en terrasse accessible. Les tuiles en béton teinté dans la
masse sont de plus en plus employées.

18 Comment procède-t-on à une formulation de béton ? Quelle est


l’incidence du rapport E/C ?
L'étude de la composition d' un béton consiste à définir le mélange optimal des différents
granulats dont on dispose, ainsi que le dosage en ciment et en eau afin de réaliser un béton
dont les qualités soient celles recherchées pour la construction de l'ouvrage ou de la partie
d'ouvrage en cause.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 17/32


Les méthodes existantes sont nombreuses ; elles aboutissent à des dosages
«volumétriques» ou de préférence «pondéraux» ; le passage de l' un à l'
autre pouvant
toujours se faire, si nécessaire, par la connaissance de la densité apparente des granulats en
vrac.
Ces méthodes sont dites à « granularité continue » lorsque l'analyse du mélange
constituant le béton donne, sur le graphique granulométrique, une courbe s' élevant d'
une
façon continue; autrement dit du plus petit grain de ciment (dc 6,3 microns) aux plus gros
grains (D) des graviers, toutes les grosseurs intermédiaires sont représentées (exemple :
béton constitué d' un sable 0/5 mm et de deux graviers 5/25 mm et 20/40 mm).
On dit par contre que l' on a une « granularité discontinue » lorsque la courbe granulométrique
correspondante présente un palier qui équivaut à un manque d' éléments intermédiaires
(exemple : béton constitué d'un sable 0/5 mm et d' un gravier 20/40 mm).

Les méthodes les plus connues pour la formulation sont les méthodes de :Bolomey, Abrams,
Faury, Valette, Joisel, Dreux…

Exemple d’application (méthode Dreux) : formulation d’un B35.


Hypothèse de départ ; on dispose :
- D’un ciment de classe de résistance 32,5
- De granulats humides (sable 0/5 et gravillon 5/25)
On désire :
- Un béton normal D=25 mm,
- Un béton mou (affaissement 11 cm),
- Une résistance élevée : 35 MPa (environ).

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 18/32


A partir de l’exploitation graphique réalisée sur les abaques, la formulation pour un B35,
D=25mm, Aff 11 cm, peut être la suivante :
- Eau (sur granulats humides) : 105 L + adjuvant
- Ciment CEM I 32,5 : 400 kg/m3
- Sable 0/5 mm : 435 L.
- Gravier 5/25 mm : 795 L.

19 Pourquoi parle-t-on de béton avec entraîneur d’air ? Quel est le rôle


d’un « antigel » ?
II ne faut pas confondre antigels et antigélifs :
• les premiers évitent le gel du béton frais qui stoppe la prise du ciment et qui, par
gonflement, réduit la compacité du béton. Quand on veut bétonner par temps froid, on
a intérêt à accélérer la prise pour profiter du dégagement de chaleur provoqué par
cette réaction et en même temps il convient de réduire le dosage en eau. Dans la
pratique on utilise donc un accélérateur avec un plastifiant ou un superplastifiant, ou
un produit unique combinant les deux fonctions;
L' utilisation d' un antigel ne dispense toutefois pas de l' observation des règles
élémentaires de bétonnage par temps froid et notamment de proscrire l' emploi de
matériaux gelés.
• Les seconds, les antigélifs évitent que le béton, une fois durci, se désagrège
progressivement dans le temps par suite de gels successifs ; les entraîneurs d' air sont
les meilleurs adjuvants antigélifs mais une bonne compacité et l' homogénéité du béton
restent les conditions essentielles de la non-gélivité.
Il existe sur le marché certains produits qui combinent à la fois l' effet antigel (accélération
+ réduction d' eau) et l' effet antigélif (entraînement d'air).
Ils ont pour fonction d' entraîner la formation dans le béton, le mortier ou le coulis, de
microbulles d' air uniformément réparties dans la masse.
Les entraîneurs d' air sont des corps tensio-actifs : lignosulfonates, abiétates de résines,
sels d' éthano-lamine, que l' on mélange en fonction des propriétés à obtenir.
Le béton durci contient naturellement une certaine quantité d' air provenant, soit d'un
entraînement lors du malaxage, soit de l' évaporation de l'eau de gâchage non fixée
(création d' une porosité). Cet air aléatoire et certains vides peuvent nuire aux résistances
du béton. L' entraîneur d' air permet d' en entraîner un volume supérieur et de le répartir
uniformément. La résistance au gel du béton durci, ainsi que sa résistance aux sels de
déverglaçage et aux eaux agressives, sont considérablement améliorées. Les microbulles
qui coupent les réseaux des capillaires limitent le développement des contraintes dues au
gel de l' eau interstitielle.
L' utilisation des entraîneurs d' air pour les bétons routiers est obligatoire en France.
La valeur de l' air occlus doit être comprise entre 4 et 6 %.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 19/32


Entraîneurs d'
air

Dosages 0,01 à 0,5%

Résistances aux cycles gel/dégel. Emploi obligatoire. Bonne amélioration.

Résistance aux agressions atmosphériques, CO2,


atmosphère maritime Effet variable.

Résistance aux agents chimiques agressifs (eaux


Amélioration possible.
séléniteuses, eau sulfatée...)

Effets secondaires favorables. Amélioration du parement.

20 Quelles sont les spécificités d’un béton auto - plaçant ?


Devant la complexité croissante des structures, formes variées, fortes concentrations
d'armature, les formulations de bétons ont dû s' adapter. Les bétons sont devenus de plus
en plus fluides, malgré la réduction de la quantité d'eau de gâchage à tel point que la
vibration n'est plus devenue nécessaire ; Ces bétons ont été dénommés les « bétons
auto-plaçant ». De nombreux termes définissent ces bétons :
• Béton Auto-Nivelant (BAN)
• Béton Auto-Compactant (SCC en anglais : Self Compacting Concrete)
• Béton hyperfluide
L’appellation la plus utilisée aujourd'
hui est Béton Auto-Plaçant (BAP).
Un BAP se caractérise par son hyperfluidité dont le seul moteur de mise en place est la
gravité sans recours à la vibration. Les BAP ont des compostions granulométriques
fortement chargées en éléments fins. Des adjuvants de type « superplasitifants », ou
plastifiants «réducteurs d' eau » sont utilisés systématiquement. Le rapport E/C + f, facteur
principal dans la qualité d' un BAP, est voisin de 0,35.

Exemple d' une composition d'


un BAP de Génie Civil :
Eau : 180 L/m3
Ciment : 350 kg/m3
Fines : 200 kg/m3
Sable : 800 kg/m3
Gravillons : 900 kg/m3
Adjuvants : 6 % du poids de ciment

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 20/32


Les conséquences pour le BTP, de par l’emploi de Béton Auto-Plaçants sont multiples :
• rapidité de coulage
• augmentation des cadences
• réduction des coûts de maintenance
• temps de mise en œuvre réduit
• pénibilité des taches
• sécurité des chantiers
• nuisances sonores réduites
• amélioration de la qualité des parements

21 Qu’est-ce que la perte au feu ?


L’analyse de la perte au feu consiste à décomposer un certain nombre de réactions
thermiques qui donnent des indications quant à la composition de la matrice. Pour cela, il
est nécessaire de s’intéresser à la fabrication des ciments, sachant qu’un certain nombre
de réactions sont « réversibles ». On peut décomposer ces réactions en fonction de la
température comme suit :

• A 105 °C : Evaporation de l' eau libre,


• Entre 105 et 450°C : Evaporation de l’eau de constitution des C-S-H (eau lliée),
• Entre 450 et 550 °C : Evaporation de l' eau de constitution des argiles (dans le
cadre d’un cru) et des matières organiques (dans le cadre d’un assemblage
composite),
• A partir de 650 °C : Formation de divers aluminates et ferrites de calcium (dans le
cadre d’un cru)
• A partir de 700 °C : Décomposition du calcaire selon la réaction de décarbonatation
CaCO3 CaO + CO2. Elle est complète à 1000°C, à pression atmosphérique,
• Vers 800 °C : Formation du silicate bicalcique (2CaO.SiO2) appelé bélite (dans le
cadre d’un cru),
• A partir de 1250 °C environ : Le silicate tricalcique appelé alite commence à
apparaître à partir de la chaux et de la bélite (dans le cadre d’un cru),
• A 1450 °C : Les aluminates sont sous forme liquide alors que les silicates sont
solides. Lors du refroidissement rapide, les aluminates créent alors une phase
solide interstitielle autour des grains d'alite et de bélite. Cette phase interstitielle est
composée de ferro-aluminate tetracalcique (4CaOAl2O3Fe2O3) et d' aluminate
tricalcique (3CaOAl2O3) (dans le cadre d’un cru),

A partir de ces éléments, il sera possible de déterminer les paramètres propres d’une part
au liant intégré dans la matrice composite mais également des agrégats constituant le
corps de cette matrice.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 21/32


22 Quels sont les différents taux de silice soluble en fonction de la
nature du ciment ?
Les différents taux de silice soluble des ciments sont facilement identifiables sur les FTP
(Fiches Techniques Produits). En effet, les taux de silice correspondant en réalité à de la
silice amorphe sont indiquées sur les fiches techniques sous forme de SiO2. Chaque
ciment diffère de son congénère par des taux de silice variant légèrement en fonction de
sa nature. A titre d’exemple, les taux de silice, en fonction du type de ciment peuvent être
exprimés comme suit (valeurs indicatives) :

• XHN : 9%
• XHA 100 NF : 17 %
• CEM I 52,5 : 19 %
• CEM II/A 42,5 : 23 %
• CEM II/B 32,5R : 21 %
• CEM III/A 42,5 : 29 %
• CEM III/C 32,5 : 31 %
• CEM V/A 32,5 : 29 %

Il est à souligner que ces valeurs sont des indications référentielles dans le cadre de
dosages en ciment. En effet, on considère que la totalité des éléments silicatés apportés
par le ciments sont solubles par une attaque acide modérée contrairement aux silicates
composant la charge granulaire de la matrice composite.

23 C’est quoi les classes de résistance ?


Les ciments sont répartis en trois classes ; 32,5 - 42,5 - 52,5, définies par la valeur
minimale de la résistance normale du ciment à 28 jours.
La résistance normale d'un ciment est la résistance mécanique à la compression mesurée
à 28 jours conformément à la norme NF EN 196-1 et exprimée en N/mm2 (1 N/mm2 = 1
MPa = 10 daN/cm2 = 10 bars).
Pour les ciments de classes 32,5 42,5 et 52,5, il est fixé une valeur maximale de la
résistance normale à 28 jours, comme indiqué dans le tableau.

Résistance à la compression (en MPa)


Résistance à court terme Résistance courante
Désignation de la classe
à 2 jours à 7 jours à 28 jours

32,5 N -- >16
>32,5 <52,5
32,5 R >10 --
42,5 N >10 --
>42,5 <62,5
42,5 R >20 --
52,5 N >20 --
>52,5 --
52,5 R >30 --

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 22/32


Pour chaque classe de résistance normale, deux classes de résistance au jeune âge sont
définies, une classe avec résistance au jeune âge ordinaire (indiquée par la lettre N) et
une classe avec résistance au jeune âge élevée (indiquée par la lettre R).

24 Qu’est-ce qu’un béton précontraint ? Postcontraint ?


Parfois, les sollicitations prévisibles sont telles que l'
élasticité propre de l'acier ne suffit pas
à assurer la sécurité de l' ouvrage. Aussi, a-t-on recours à des techniques spécifiques
d'armature conduisant au béton pré-contraint. Il s' agit de techniques inventées par Eugène
Freyssinet en 1928, qui consistent à tendre (comme des ressorts) les aciers constituant
les armatures du béton, et donc à comprimer, au repos, ce dernier. Ainsi, lorsque la
structure est sollicitée, ces armatures s' allongent et le béton a tendance à se
décompresser sans toutefois parvenir à se mettre en traction, puisqu' il était déjà en partie
comprimé.
Selon que cette tension appliquée aux armatures est effectuée avant la prise complète du
béton ou postérieurement à celle-ci, on distingue la précontrainte par pré-tension et la
précontrainte par post-tension.

• Dans la pré-tension (le plus souvent utilisée en bâtiment), les armatures sont
mises en tension avant la prise du béton. Elles sont ensuite relâchées, mettant ainsi
le béton en compression par simple effet d' adhérence. Cette technique ne permet
pas d' atteindre des valeurs de précontrainte aussi élevées qu' en post-tension.
• La post-tension consiste à disposer les câbles de précontrainte dans des
gaines incorporées au béton. Après la prise du béton, les câbles sont tendus au
moyen de vérins de manière à comprimer l' ouvrage au repos. Cette technique,
relativement complexe, est généralement réservée aux grands ouvrages (ponts)
puisqu' elle nécessite la mise en œuvre d' encombrantes « pièces d' about »
(dispositifs mis en place de part et d'
autre de l'ouvrage et permettant la mise en
tension des câbles).

25 Granulats calcaires, granulats siliceux, mêmes caractéristiques


physiques ? Concassés ou roulés, comment choisir ?
La variété des usages et fonctions remplies par le béton conduit à adopter des granulats
qui, selon le cas, présenteront des caractéristiques d'
aspect, de densité et de résistance
mécanique différentes. Les granulats les plus couramment employés sont mentionnés
dans le tableau ci-dessous.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 23/32


Choix des granulats des bétons

Masse volumique
Nature des bétons ou de l'
ouvrage Nature des granulats
des bétons
Tous granulats roulés ou concassés avec
Bétons classiques pour chantier ou usine de
préférence pour les siliceux, les calcaires ou 2200 à 2400 kg/m3
préfabrication
les silico-calcaires
Les mêmes mais aussi les porphyres, basaltes,
3
Bétons apparents, architectoniques granités, diorites, qui offrent une palette très 2200 à 2400 kg/m
riche d' aspects et de teintes
Usages routiers Toutes origines roulés ou concassés 2200 à 2300 kg/m3
pour structure Argile ou schiste expansé, laitier expansé 1500 à 1800 kg/m3
semi-isolant semi-
Bétons légers Argile expansée, pouzzolane, ponce 1000 à 1500 kg/m3
porteur
Vermiculite, liège, bois, polystyrène expansé,
Isolant 300 à 800 kg/m3
verre expansé
Bétons lourds Corindon, barytine, magnétite 3000 à 5000 kg/m3
Corindon, déchets de produits réfractaires,
Bétons réfractaires 2200 à 2500 kg/m3
granulats spéciaux
Bétons ou chapes pour dallages industriels
Corindon, carborundum, granulats métalliques 2400 à 3000 kg/m3
(soumis à une abrasion importante)

Les granulats présentent des caractéristiques très différentes selon leur origine. Ces
caractéristiques influant sur celles du béton, il importe de bien les connaître et de veiller
au respect des spécifications. Le tableau ci-après synthétise l' influence que peuvent avoir
sur le béton un certain nombre de caractéristiques géométriques et physiques des
granulats.

Influence des caractéristiques du granulat sur les performances des bétons


Caractère du granulat Influence sur les bétons

La plupart des granulats conviennent pour le béton. Influence


Nature minéralogique défavorable des argiles, des calcaires marneux (gonflement et
altération à terme).

Influence défavorable sur la prise et le durcissement, chute de


Présence de matières organiques
résistances.
Teneur élevée en sulfates, sulfures, chlorures Réaction avec le ciment, fissuration, corrosion des armatures.

Critère important. Les impuretés perturbent l'


hydratation du ciment
Propreté des granulats
et entraînent des défauts d'
adhérence granulats/pâte.

Généralement peu importante: certains sables concassés peuvent


Forme des grains, angularité parfois être défavorables a la mise en œuvre du béton et à sa
compacité finale.

Granularité Importante pour la bonne composition du béton.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 24/32


26 Existe-t-il un marquage CE des bétons et surtout pour quels
produits ?
Malgré l’existence de marquages CE pour les différents ingrédients composants les
bétons (granulats, ciments, adjuvants, fibres…), il n’existe pas de marquage CE pour le
béton (on entend béton prêt à l’emploi). Il existe néanmoins des marquages CE pour les
produits finis en béton. Parmi ces produits, il convient de citer :

- Pavés, dalles et bordures en béton (depuis le 31/03/04),


- Caniveaux hydrauliques (depuis le 31/03/04),
- Conduits intérieurs en béton (depuis le 31/03/04),
- Tuyaux, regards de visite et boîtes de branchement (depuis le 31/03/04),
- Eléments préfabriqués en béton de granulats légers à structure ouverte (depuis
le 31/03/04),
- Mâts et poteaux préfabriqués (depuis le 15/09/05),
- Eléments de plancher nervuré (depuis le 15/09/05),
- Eléments de structure linéaire (depuis le 15/09/05),
- Eléments spéciaux de toiture (depuis le 15/09/05),
- Dalles alvéolées (depuis le 15/09/05),
- Candélabres d’éclairage public (depuis le 01/11/06),
- Pieux de fondation préfabriqués (depuis le 01/11/06),
- Prédalles pour plancher (depuis le 01/11/06),
- Garages et unités supplémentaires (depuis le 01/11/06).

La quasi-totalité de ces produits impliquant le marquage CE sont soumis à des procédures


d’attestation de conformité de type système 2+. Les organismes notifiés pour procédé à la
conformité de ces produits sont le CERIB (Centre d’Etude et de Recherche de l’Industrie
du Béton) et le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment).

27 Qui donne et contrôle le marquage CE des sacs de ciment ?


Fréquence des contrôles ?
Depuis le 1er avril 2002, les ciments courants doivent être marqués CE. Ce marquage atteste
de leur conformité à la norme NF EN 197-1 et permet à ces ciments de circuler librement au
sein de l’espace économique européen. Les ciments sont soumis à une marquage CE de
type 1+, c'est-à-dire, à un audit du système de maîtrise de la production ainsi qu’à une prise
d’échantillon et une évaluation de la conformité. L’organisme notifié pour procéder à ces
contrôles est AFAQ AFNOR Certification selon le référentiel de la norme NF EN 197-1 défini
comme suit :

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 25/32


Fréquence minimale d'
essai
Ciments à
Méthode
Propriété soumettre aux Période d'admission
d'essai
essais Situation courante pour un nouveau type
de ciment

Résistance à court terme Tous


EN 196-1 2/semaine 4/semaine
résistance courante

Temps de début de prise Tous EN 196-3 2/semaine 4/semaine


Stabilité (expansion) Tous EN 196-3 1/semaine 4/semaine
Perte au feu CEM I, CEM III EN 196-2 2/mois 1/semaine
Résidu insoluble CEM I, CEM l!l EN 196-2 2/mois 1/semaine
Teneur en sulfate Tous EN 196-2 2/semaine 4/semaine
Teneur en chlorure Tous EN 196-21 2/mois 1/semaine
Pouzzolanicité CEM IV EN 196-5 2/mois 1/semaine
Composition Tous -- 1/mois 1/semaine

28 Quelle est l’incidence des alcalins sur le béton ?


Dans les granulats, certains constituants amorphes et mal cristallisés de la silice (Si02)
sont sensibles aux alcalis et peuvent en présence d' humidité réagir avec un hydroxyde
alcalin provenant du ciment (NaOH, KOH) ; il se forme des silicates alcalins hydratés plus
volumineux entraînant la désagrégation du béton en présence d' humidité, qui se traduit
par des fissurations, du faïençage à mailles plus ou moins serrées, des gonflements
provoquant des déformations éventuelles parfois très importantes de la structure, des
écaillages, des exsudations, des cratères superficiels. Ces désordres qui certes
n'apparaissent pas tous, peuvent dans certains cas entraîner à plus ou moins longue
échéance la ruine totale de l' ouvrage. Sont en particulier sensibles a ce phénomène, les
granulats contenant de l' opale ; cette réaction alcaline se produit également avec les
granulats contenant de la dolomie ou du mica. Ces phénomènes qui jusqu' à ces dernières
années avaient été remarqués surtout en Amérique du Nord ou au Moyen-Orient, sont de
plus en plus fréquents, notamment en France, en sorte qu' il est indispensable, lors de
l'
emploi de granulats extraits de carrières nouvelles pour lesquelles il n' existe pas de
références solides, de procéder à des études sur le gisement, afin de s' assurer que le risque
d'alcali-réaction est nul.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 26/32


29 Quels sont les taux de chlorures maximums acceptables ?
Les teneurs maximales en chlorures sont définies par la norme NF EN 206-1 en fonction
de l’emploi du béton comme indiqué dans le tableau ci-après :

Teneur maximale en
Classe de
Utilisation du béton CI- rapportée à la
chlorures a)
masse de ciment b)
Ne contenant ni armatures en acier ni pièces métalliques
noyées (à l'
exception des pièces de levage résistant à la Cl 1,0 1,0%
corrosion).
Contenant des armatures en acier ou des pièces Cl 0,20 0,20%
métalliques noyées Cl 0,40 0,40%
Cl 0,10 0,10%
Contenant des armatures de précontrainte en acier
Cl 0,20 0,20%
a) Pour un usage spécifique du béton, la classe à utiliser dépend des dispositions valides sur le lieu d'
utilisation du béton
b) Lorsque des additions de type II sont utilisées et sont prises en compte pour le dosage en ciment, la teneur en chlorures est
exprimée comme le pourcentage en masse des ions chlorures rapportée à Sa masse de ciment plus la masse totale des additions qui
sont prises en compte.

Les teneurs en chlorures sont exprimées par rapport à la teneur en ciment dans le béton.
Il convient ainsi de ne pas s’attacher à la valeur absolue de l’analyse en laboratoire mais
de ramener cette valeur (en faisant un rapport béton /ciment) à l’unique teneur en ciment.

30 Qu’entraîne la présence de sulfates dans un béton ?


Les eaux souterraines contiennent parfois des sulfates en solution ; un gonflement peut
alors être occasionné, si la teneur en sulfate atteint une certaine concentration ; l'
aluminate
tricalcique et le sulfate de calcium se combinent pour donner un trisulfate de calcium
«ettringite» hydraté qui constitue un sel gonflant par suite de fixation d'
un grand nombre de
molécules d' eau. Les ciments qui résistent le mieux aux sulfates sont donc ceux qui
contiennent peu d' aluminate tricalcique tels le CPA-CEM I ES ou CPJ-CEM Il/A et B ES
ainsi que les ciments très chargés en laitier (CHF-CEM IIT/B, CLK-CEM III/C et CLC-
CEM V/A et B).
À remarquer qu' on ajoute au clinker, du gypse qui n'est autre que du sulfate de calcium
(CaSO42 H2O) dans le but de régulariser la prise du ciment en la retardant; mais la
réaction gonflante se produit alors au sein du béton qui est encore plastique, ce qui n' a
pas d' effet destructif par désagrégation comme dans le cas où l' eau séléniteuse s' attaque
à un béton déjà durci.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 27/32


31 Quelle est l’incidence de la finesse d’un ciment ?
La finesse de mouture d' un ciment est caractérisée par sa surface spécifique ou surface
développée totale des grains contenus dans une masse donnée. Cette finesse, mesurée
conventionnellement selon la norme européenne EN 196-6, est exprimée en cm2/g.
À une augmentation de finesse correspond une augmentation des résistances précoces (2
et 7 jours), mais aussi une tendance accrue au retrait. Elle peut atteindre 7 000 cm2/g pour
les ciments prompts.
En général, la finesse de mouture des ciments varie de 2 700 à 3 500 cm2/g (surface
spécifique Blaine).

32 Est-ce que l’on peut traiter à posteriori une construction à


problème ? Comment ?
Les constructions à problème peuvent être, en fonction de la nature des altérations, être
traitées à posteriori. A l’exclusions de problèmes liés à l’alcali-réaction, dont la réversibilité
est quasiment nulle, il sera possible d’intervenir sur les polluants chimiques ou les
modifications physico-chimiques pour revenir à un béton ayant des caractéristiques
acceptables dans le cadre des textes réglementaires en vigueur.
Les méthodes de traitements sont diverses et quasiment toujours liées à une pathologie
propre. Cet item relativement large fera l’objet de textes détaillés en fonction des
problèmes rencontrer. Il convient néanmoins de citer :
- problèmes liés à la carbonatation ; possibilité de traitement de réalcalinisation par
osmose électrique, mise en place d’un inhibiteur de corrosion…
- problèmes liés aux chlorures ; possibilité de mise en place d’anodes sacrificielles,
déchloruration des bétons par méthode électro-chimique…
- problèmes liés aux sulfates ; mise en place de barrières anti-remontées capillaires
(si pollution externe, convertisseurs de sels…
A ces techniques traitant exclusivement les pathologies d’origines physico-chimiques, il
existe des traitements permettant de dé-convenir des problèmes structuraux (mise en
place de tirants, micro-pieux, chaînages…).

33 Le recyclage des déchets à base de béton peut-il être considéré en


tant que granulats ?
En règle générale, les concassés de béton issus du recyclage des construction ne peut
être considéré comme granulat pouvant être ré-employé dans la confection des bétons.
En effet, les normes actuellement en vigueur et relatives aux caractéristiques des
granulats pour béton (NF EN 12620) sont relativement restrictives quant à la qualité des
agrégats à mettre en œuvre. Ainsi, à partir d’un recyclé de béton, les taux de
contaminants seront en général supérieurs aux valeurs supérieures spécifiées. Un
concassé de béton sera relativement riche en sulfates, chlorures et potentiellement
alcalins. Es taux d’acceptation des textes en vigueur étant relativement faibles, limites
l’emploi de ce type de produits en tant que granulats pour béton. L’emploi de ces agrégats
n’est néanmoins pas exclu en tant que remblais si les valeurs spécifiées de teneurs en
sulfates le permettent.

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34 L’équivalence des classes NF et EN est-elle systématiquement
respectée ?
Hormis l’exception des ciments CEM II détaillés en sous-familles, l’équivalence est
systématiquement respectée. Le nombre de classes de ciments est de 27 réparties selon
le diagramme suivant :

De 1994 à 2001 Depuis 2001

35 Qu’est-ce qu’un ciment alumineux fondu ?


Le ciment alumineux fondu est un liant hydraulique qui résulte de la mouture, après
cuisson jusqu'
à la fusion, d'un mélange composé principalement d' alumine, de chaux,
d'
oxydes de fer et de silice, dans des proportions telles que le ciment obtenu renferme au
moins 30 % de sa masse d' alumine.

35 questions pour répondre à la problématique ciment / béton Page 29/32


NOTES :

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BIBLIOGRAPHIE
- Nouveau guide du béton – Jean DREUX et Jean FESTA
Editions EYROLLES – 1995

Le ciment et ses applications


Editions CIMBETON – 2001

- Ciments et bétons – Michel VENUAT


Presses universitaires de France - 1969

- Cinétique de relargage des métaux lourds – Emmanuel Moudilon


Thèse Université Orléans - 2000

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