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collection Lycée

série Accompagnement des programmes

Anglais
classe de seconde générale et technologique

Ministère de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche


Direction de l’enseignement scolaire

applicable à la rentrée 2003

Centre national de documentation pédagogique


Ce document a été rédigé sous la direction de Michael O’NEIL, maître de conférences à Paris, par le groupe de travail
composé des membres suivants :

Catherine ARMANGE professeure au lycée François-Truffaut à Bondoufle (91)


Carle BONAFOUS-MURAT maître de conférences à Paris
Lila DAVENPORT maître de conférences à Paris
Corinne DENIS professeure au lycée Léonard-de-Vinci à Tremblay-en-France (93)
Jean-François FONTAINE IA-IPR – académie de Rennes (35)
Jean-Luc MAITRE inspecteur général de l’Éducation nationale
Nicole MOYON professeure au Lycée Pablo Picasso, Fontenay-sous-Bois (94)
Alain NOWAK professeur au lycée Fabert, Metz (57)

sous la responsabilité de Paul BRENNAN,


président du groupe d’experts de langues vivantes,
et de Geneviève GIRARD, professeure des universités,
Bruno LEVALLOIS, inspecteur général de l’Éducation nationale,
Jean SALLES-LOUSTAU, inspecteur général de l’Éducation nationale.

Les textes généraux relatifs à la compétence culturelle, au traitement de l’erreur, au lexique et à l’évaluation, ont été rédigés
dans le cadre d’un travail interlangues.

Coordination : Marie-Hélène BERGEL-PEYRE, bureau du contenu des enseignements, direction de l’enseignement scolaire.

Suivi éditorial : Christianne Berthet


Secrétariat d’édition : Élise Goupil
Maquette de couverture : Catherine Villoutreix
Mise en pages : Michelle Bourgeois

© CNDP, décembre 2003


ISBN : 2-240-01336-2
ISSN : 1624-5393
Sommaire

Avant-propos ....................................................................................................................................................... 5

Généralités ........................................................................................................................................................... 7

Mise en œuvre du programme culturel .................................................................................................... 7

L’anglais oral .............................................................................................................................................. 8

Compréhension ........................................................................................................................................ 10

Production ................................................................................................................................................. 12

Lexique ...................................................................................................................................................... 14

Grammaire ................................................................................................................................................. 18

Traitement de l’erreur ................................................................................................................................ 19

Évaluation .................................................................................................................................................. 22

Assistants ................................................................................................................................................... 25

TIC et multimédia ...................................................................................................................................... 27

Séquences d’enseignement ............................................................................................................................. 28

Séquence 1 – Sandwich men ................................................................................................................... 29

Séquence 2 – Town and country ............................................................................................................. 33

Séquence 3 – Irishmen in New York ......................................................................................................... 37

Annexe ................................................................................................................................................................. 43

Document 1 – Tableaux de grammaire ..................................................................................................... 43

Document 2 – Tableaux de phonologie ................................................................................................... 50


Avant-propos

Des orientations et des contenus précis ont été définis dans les programmes de la classe
de seconde pour tous les domaines d’apprentissage de la langue étrangère : consolidation
de l’acquisition des savoirs et des savoir-faire du collège, renforcement et développement
des compétences méthodologiques des élèves et programme culturel dont le cadre, « vivre
ensemble », est commun à toutes les langues étrangères.

Le présent document d’accompagnement se propose de rappeler et de développer


quelques principes inhérents à ces programmes, en particulier ceux qui concernent les
contenus culturels et l’anglais oral, l’étude du lexique et de la grammaire ainsi que
l’approche communicative.

Le programme culturel constitue le cadre dans lequel le professeur placera l’étude de la


langue : ce cadre devrait impliquer le choix de documents authentiques qui apportent
du sens aux activités langagières. La difficulté majeure pour des élèves francophones
étudiant l’anglais est indubitablement la langue orale : il ne s’agit pas de minimiser la
place de l’écrit mais d’accorder, dans l’apprentissage, le plus de place et d’importance
possible aux activités orales. Il ne s’agit pas non plus d’opposer l’approche communi-
cative à l’étude de la grammaire : il n’est pas possible de bien pratiquer l’anglais, à l’oral
comme à l’écrit, sans maîtriser la syntaxe anglaise et sans avoir de connaissances lexi-
cales. Mais la seule connaissance de concepts grammaticaux et de listes de vocabulaire
ne suffit pas non plus. Il s’agit donc de savoir comment enseigner la grammaire et le
lexique en exerçant les élèves à communiquer en anglais. L’élève apprendra à compren-
dre et à produire des énoncés réellement porteurs de sens dans le cadre de situations
d’élocution aussi authentiques que possible.

Ce document comporte trois parties. La première contient des indications générales sur
différents aspects de l’enseignement et de l’apprentissage de l’anglais. La deuxième présente
plusieurs exemples de séquences d’enseignement : ces exemples ne sont en rien des modèles
et, en l’absence de contexte de classe réel, restent de prudentes propositions de mise en
œuvre, le discours pédagogique ne pouvant se substituer à l’action. Enfin, la troisième
partie du document rassemble des tableaux de grammaire et de phonologie qui pourront
aider les professeurs dans leurs choix et faciliter la programmation de leur travail.

Avant-propos 5
G énéralités

Mise en œuvre Supports


du programme culturel Les supports choisis par le professeur dans le cadre
d’une démarche programmée doivent donc satisfaire
L’enseignement des langues vivantes étrangères vise à un double critère linguistique et culturel.
à la maîtrise de compétences linguistiques et cultu- Les exemples de séquences, dans la deuxième par-
relles interdépendantes. Il n’entend pas définir un tie de ce document, illustrent l’imbrication étroite
corpus de connaissances, strictement limité, qu’il entre les objectifs culturels et linguistiques. Les
serait possible d’évaluer du fait de son caractère fini. documents ont été retenus parce qu’ils présentent
Le contenu culturel constitue en premier lieu un des caractéristiques culturelles variées, aussi bien par
critère de sélection des supports étudiés en classe. leur contexte historique (Angleterre des années
Grâce à un choix approprié de documents authen- 1930, Amérique des années 1950, etc.) que par leur
tiques, l’enseignant pourra ainsi, dans le cadre de la ancrage géographique (Londres, New York) ou leur
classe d’anglais en seconde, mettre en lumière la dimension sociologique (chômage, immigration), et
diversité du monde anglophone. des potentialités linguistiques diversifiées (opposi-
Par l’étude de ces documents, le programme vise à tion entre preterit et present perfect, délimitation de
l’approfondissement et à la consolidation des savoirs la sphère de l’énonciateur, etc.).
linguistiques et culturels en les articulant autour de Toutefois, l’étude des enjeux culturels que ces
quatre notions : la mémoire, les échanges, le lien documents révèlent ne saurait viser à l’exhaustivité.
social, la création. Toutefois, dans un souci de réa- Elle ne doit pas non plus servir d’illustration à des
lisme et d’efficacité, on n’attendra pas de l’élève qu’il théories préexistantes, qui nécessiteraient, pour être
soit capable de décoder n’importe quelle allusion comprises, que l’on dépasse le simple cadre des faits
culturelle ou d’expliciter tout implicite. contenus dans les documents. L’explicitation du
contenu culturel des documents proposés constitue en
elle-même l’apport culturel du cours. Si le professeur
Contenu culturel et anglais souhaite approfondir un des éléments culturels appa-
L’acquisition d’une compétence culturelle se fait pro- raissant dans le document, cela ne peut se faire que
gressivement, sous la forme d’une prise de conscience par le biais d’un autre support, le cours devant tou-
des caractéristiques des différentes aires culturelles jours garder son objectif d’entraînement. Ainsi, dans
du monde anglophone. Il s’agit d’éveiller chez l’élève les exemples présentés, les textes littéraires, les mor-
la curiosité pour les faits culturels et le désir de les ceaux de musique ou les photographies sont autant
comprendre, et de s’exprimer dans la langue étudiée. de supports destinés à s’enrichir mutuellement et à
Ainsi, compétences culturelles et linguistiques se faciliter le travail de compréhension et d’expression.
trouvent étroitement imbriquées et impliquées dans Cet enrichissement pourra être éventuellement pour-
le processus d’apprentissage. suivi hors de la classe par des recherches ciblées au
La signification même de certains termes du lexique, CDI, sur Internet ou par tout autre moyen approprié,
par exemple, ne peut être appréhendée de manière dans une démarche disciplinaire ou interdisciplinaire.
approfondie que si, en même temps, sont pris en
considération leur contexte et leurs connotations, ce
qui devra être rendu accessible aux élèves par l’ensei-
Problématique
gnant. Faute de quoi, les élèves risquent d’ignorer les Les supports proposés aux élèves renvoient aux
codes communicatifs propres aux pays anglophones quatre notions (mémoire, échanges, lien social, créa-
dont ils apprennent la langue. Cette sensibilisation tion) qui fondent l’axe thématique du « vivre
devra s’attacher non seulement à la connaissance des ensemble ». Le programme culturel n’est réellement
codes verbaux, mais aussi à la reconnaissance de mis en œuvre que si le professeur aborde ces quatre
codes non verbaux (gestuelle, intonation, etc.). notions dans l’année.

Généralités 7
À cette fin, l’enseignant pourra sélectionner les sup- – lors d’échanges par courrier électronique ;
ports en fonction d’une problématique, éventuelle- – au cours de la préparation de voyages ou d’échanges
ment commune à plusieurs séquences de travail. Les linguistiques.
deuxième et troisième exemples illustrent ainsi la
problématique : « Peut-on oublier ses origines ? »,
elle-même reflet d’un thème, la mémoire. L’un, centré
autour de la question de la nostalgie, met également
L’anglais oral
en jeu un fait de langue (l’expression du bilan), tan- Contrairement aux apparences, l’anglais n’est pas une
dis que l’autre met en lumière l’articulation qui peut langue facile et, pour les apprenants francophones, on
exister entre un fait culturel (intégration/exclusion) peut même dire que c’est une langue difficile. Le
et un fait linguistique (la délimitation de la sphère de mythe de l’anglais facile a deux sources principales :
l’énonciateur). l’absence quasi totale de morphologie grammaticale
Néanmoins, l’importance accordée à la problémati- en anglais (voir l’allemand, réputé langue difficile) et
sation des supports ainsi qu’aux enjeux culturels, ne les nombreuses similitudes de l’anglais et du français
doit pas conduire à transformer la classe d’anglais en à l’écrit. Or, la grande difficulté de l’anglais pour les
un cours d’histoire, de géographie ou de sociologie francophones réside dans les différences entre les
de l’aire culturelle étudiée. Étroitement imbriqué deux langues à l’oral. Le professeur jugera peut-être
dans l’étude culturelle, le travail linguistique devra utile d’évoquer explicitement ce facteur – facilité
demeurer l’horizon de l’enseignant : l’intérêt suscité apparente à l’écrit et difficulté réelle de l’oral – dès le
par le document culturel doit être un tremplin pour début de la classe de seconde. Les éléments qui sui-
éveiller chez l’élève le désir de comprendre et de vent visent à cerner les problèmes principaux ren-
s’exprimer en anglais. contrés par les élèves dans l’apprentissage de l’anglais
oral. Il ne s’agit pas d’en faire un cours magistral, pas
plus d’ailleurs pour la grammaire ou pour le pro-
Méthodologie gramme culturel. Le professeur trouvera le moment
Les implications méthodologiques de la mise en approprié pendant une des phases de l’exploitation
œuvre du programme culturel sont de deux ordres. d’un document pour faire remarquer et pratiquer tel
Le professeur élabore, au cours de l’année, des « uni- aspect de la prononciation anglaise.
tés » ou « séquences », de volume variable, centrées Si l’utilisation de la transcription phonétique se révèle
sur une problématique choisie conformément aux indispensable, le professeur veillera à ce que cet outil
quatre notions définies par le programme culturel. précieux soit utilisé avec modération et qu’il ne consti-
Il varie les supports exploités selon leur type, leur tue pas une difficulté supplémentaire pour les élèves.
origine géographique, leur époque et leur registre lin- On se servira de l’un des dictionnaires de prononcia-
guistique. Les thèmes suggérés dans le programme tion de référence : English Pronouncing Dictionary 1
pour chacune des quatre notions fournissent autant ou Longman Pronunciation Dictionary 2.
de pistes pour l’élaboration de ces unités-séquences Étant donnés les problèmes que rencontrent de nom-
dans une perspective éventuellement transversale (un breux élèves pour atteindre une prononciation
thème pouvant relever de plusieurs notions). acceptable – sans compter d’éventuelles résistances
L’acquisition de la compétence culturelle demande de: psychologiques à l’idée même de « bien » parler –,
– familiariser l’élève à la culture de l’autre, notamment on se permettra de suggérer un exercice qui peut
par la lecture régulière de titres de journaux ou le plaire aux élèves de seconde et qui consiste à leur
recours à Internet pour des recherches documentaires demander de :
guidées, etc.; – raconter une histoire très simple en français avec
– multiplier les approches d’un thème du programme un accent anglais. Tous les élèves en sont capables,
autour de supports mettant en œuvre différentes avec des résultats variables ;
compétences langagières. – raconter la même histoire en insérant des mots
Les éléments du programme culturel relevés dans les anglais dans leur discours français ;
documents étudiés pourront être complétés et enri- – raconter la même histoire en anglais.
chis de plusieurs façons : Cet exercice peut permettre une prise de conscience
– avec les enseignants des autres disciplines : histoire, de ce qui caractérise la prononciation anglaise sur
géographie, arts, français ; laquelle le professeur pourra s’appuyer ultérieure-
– avec l’assistant étranger ; ment. Il peut aussi contribuer à désamorcer et dépas-
– au CDI, en autonomie, par une recherche avec des ser avec humour la tentation éprouvée par certains
documents sur support papier ou sur support numé- élèves de tourner en dérision l’idée d’essayer de
rique (cédéroms ou Internet) ; parler l’anglais comme les anglophones.

1. Jones D., English Pronouncing Dictionary, 16e édition de P. Roach, J. Hartman et J. Setter, Cambridge University Press, 2003.
2. Wells J. C., Longman Pronunciation Dictionary, 2e édition, Longman, 2000.

8 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Accentuation, rythme, comparer la prononciation de mots dont l’ortho-
formes fortes/faibles graphe est (quasi) identique en anglais et en français :
biOlogy, Elephant, JUStice et tous les mots en -ion :
La différence essentielle entre le français oral et l’an- illusTRAtion, inforMAtion, etc.
glais oral, et donc la source principale de difficulté,
réside dans le système accentuel et rythmique des
deux langues. Alors qu’en français toutes les syllabes
Intonation
sont produites avec à peu près la même intensité, En classe de seconde, le professeur se contentera de
l’anglais distingue des syllabes fortes (accentuées) et sensibiliser les élèves aux deux aspects les plus fon-
des syllabes faibles (non accentuées). D’où certaines damentaux de l’intonation anglaise :
conséquences bien connues : – la place du noyau tonique, c’est-à-dire de la syllabe
– le rythme de la phrase anglaise fondé sur l’alter- où la voix monte ou descend ;
nance de syllabes fortes et faibles avec l’affaiblisse- – l’emploi de schémas montants et descendants.
ment des syllabes non accentuées. On pourra Pour le premier point, on notera que, dans une
évoquer la tendance de l’anglais – ce n’est pas une grande majorité de cas, le noyau, qui signale la der-
règle absolue – à placer les syllabes accentuées à nière information nouvelle de l’énoncé, est la der-
intervalles plus ou moins égaux dans un énoncé, nière syllabe accentuée et que tout écart par rapport
quel que soit le nombre de syllabes non accentuées : à cette règle correspond à un changement de sens :
WHO was the/MAN at the/END of the/QUEUE ? He WANTS to LIVE in LONdon (London représente la
I/THINK there was a pho/TOgrapher at the/CORNer dernière information nouvelle).
of the/STREET. Mais :
– l’existence et l’emploi des formes fortes et faibles What did Paul say about London ?
de nombreux mots grammaticaux monosyllabiques. He wants to LIVE in London.
On insistera sur le fait que la forme forte n’est pas London n’est plus une information nouvelle: le noyau
plus « correcte » que la forme faible (il serait se déplace à gauche vers la dernière information nou-
d’ailleurs plus utile du point de vue pédagogique de velle (live). Il faut que les élèves comprennent que,
parler de formes « normales » et « accentuées », mais après la question What did Paul say about London?,
nous respecterons ici l’usage traditionnel). Ainsi la réponse He WANTS to LIVE in LONdon est impossible.
dans les exemples suivants, prononcés sans intention En ce qui concerne l’emploi des schémas d’intona-
contrastive, l’utilisation de la forme forte des mots tion, le professeur pourra attirer l’attention des
en italique est exclue : élèves sur l’impression de non-finalité ou de non-
He comes from Liverpool. achèvement exprimée par l’emploi du schéma mon-
They asked me to stay. But Tom and Julie know tant dans une phrase déclarative : Sydney is the
him. biggest city in Australia (!).
– la place de l’accent dans les mots polysyllabiques, Et la comparer avec le même exemple prononcé avec
source connue de problèmes (PHOtograph/phoTO- un schéma descendant : Sydney is the biggest city in
grapher). On insistera particulièrement sur le fait Australia (").
que dans beaucoup de mots, contrairement au fran- On fera remarquer que cette opposition se confond
çais, l’accent est placé, non pas sur la syllabe finale, facilement avec la distinction certain/incertain.
mais sur la pénultième : aBOlish, diagNOsis, ecoNO- Lorsqu’un élève répond à une question, fait un
mic, etc. ou l’antépénultième : ADjective, oRIginal, commentaire ou exprime une opinion avec un
DEmonstrate, etc. À l’occasion d’un travail sur le schéma montant injustifié, le professeur pourra lui
lexique, on peut montrer comment l’anglais peut demander : Have you finished ? ou Are you sure ?
accumuler des syllabes après l’accent :
exPRESsion > exPRESsionless > exPRESsionlessness
010>0100>01000
Phonèmes
Il est important de faire remarquer par les élèves que En ce qui concerne la perception et la production
ces problèmes existent, tant pour la compréhension des phonèmes de l’anglais, le professeur s’attachera
que pour la production de l’oral. Les deux activités à montrer aux élèves l’intérêt fonctionnel – et pas
sont bien entendu liées. L’élève qui ne perçoit pas seulement esthétique – d’une prononciation adé-
certaines distinctions phonologiques, accentuelles ou quate. L’utilisation judicieuse de paires minimales
mélodiques, ne pourra pas les reproduire et encore permettra d’illustrer ce point : it was a picture of a
moins les utiliser spontanément. De même, l’élève ship/sheep ; she was looking for the code/cord ; he’s
qui n’a pas fait l’effort de prononcer les formes thinking/sinking, etc. L’un des problèmes phoné-
faibles des mots grammaticaux, par exemple, aura matiques de l’anglais le plus aigu pour les franco-
toujours du mal à les décoder à l’écoute. phones, tant pour la compréhension que pour la
Pour souligner la spécificité accentuelle de l’anglais production, est certainement l’opposition /i : / ≠ / /
oral, on peut demander à des élèves de seconde de Voir feel/fill, heat/hit, heel/hill, meal/mill, reach/rich,

Généralités 9
seek/sick, etc. Il est important de noter que la dis- – les versions « phonologisées » des textes présentés
tinction entre ces deux voyelles n’est pas principa- dans les différentes séquences. Il s’agit chaque fois
lement une question de longueur (on ne peut pas d’une transcription « prosodique » simplifiée qui
parler de « i long » vs « i bref ») mais de qualité : indique toutes les syllabes accentuées et tous les
quand on passe d’une de ces voyelles à l’autre, la mots utilisés dans le texte sous leur forme faible.
langue change de position. Le professeur pourra, s’il Une deuxième version indique en majuscules les
le souhaite, faire constater ce fait par ses élèves en mots du texte qui peuvent constituer une difficulté
leur demandant de faire l’exercice suivant. particulière de prononciation et/ou d’accentuation
pour les élèves. Ces « traitements » sont présentés à
exercice titre indicatif à l’intention du professeur – il s’agit
1. Prononcer dans l’ordre les quatre mots : bad, bed, bid, bead. d’une étape utile dans la préparation d’un cours –
2. Prononcer dans l’ordre les voyelles de ces quatre mots : /"/, /e/, mais, dans la perspective d’une lecture à haute voix,
//, /i :/. on peut concevoir d’en faire un exercice en deman-
3. Prononcer maintenant les voyelles avec un doigt placé sur le dant aux élèves, par exemple, de souligner les syl-
devant de la langue. labes fortes, de barrer les syllabes faibles et
d’encercler les mots grammaticaux dont la pronon-
À chaque passage d’une voyelle à une autre, l’élève ciation est affaiblie dans une partie du texte.
sentira sa langue pousser son doigt vers le haut, Les tableaux de phonologie, enfin, qu’on trouve en
c’est-à-dire vers le palais. En alternant les voyelles de annexe, s’adressent au professeur mais peuvent aussi
bid/bead, on peut amener l’élève à constater que la fournir l’occasion de faire travailler les élèves. On
différence n’est pas une différence de longueur – on peut, par exemple, leur demander de repérer les
peut insister longuement sur bid et prononcer très schémas accentuels de mots nouveaux en utilisant la
rapidement bead – mais de qualité, déterminée par notation numérique 1 2 0. À partir des schémas
la position de la langue. rythmiques présentés dans les tableaux 1 et 2 4, on
Beaucoup d’élèves éprouvent des difficultés pour peut également demander aux élèves de classer les
prononcer la voyelle /ɔ :/ dans des mots qui ne s’écri- noms de personnalités du monde anglophone selon
vent pas avec la lettre < r > – bought, caught, law, le schéma approprié.
etc. – alors qu’ils prononcent door, more, sport sans
problème (en supposant qu’ils n’y ajoutent pas un
< r > français parasite). Dans certains cas, on peut Compréhension
amener l’élève à résoudre le problème à l’aide d’homo-
phones, dont on trouvera une liste en annexe. C’est
ainsi que caught se prononce comme court, law
L’acte de compréhension
comme lore et bought comme bort. Une réflexion sur l’enseignement et l’évaluation de
la compréhension, tant écrite qu’orale, nous impose
d’essayer de définir l’acte de compréhension et d’en
Graphie et sons examiner toutes les implications. Si nous tentons
En classe de seconde, on peut insister sur le fait que, une définition la plus large qui soit, on peut envisa-
malgré l’existence de nombreuses exceptions (ough) ger la compréhension comme une opération com-
comme dans toutes les langues, la relation entre plexe qui vise à donner du sens à ce que l’on lit, ce
orthographe et prononciation est fondamentalement qu’on entend ou ce qu’on voit. Cela revient à
systématique. En se servant du tableau des voyelles 3, émettre des hypothèses à partir d’indices plus ou
le professeur pourra notamment signaler les cas où moins nombreux. En fait, l’opération consiste à
la prononciation d’une voyelle est régulière et donc réduire, par étapes successives, le nombre des hypo-
prévisible : apple, bad, arm, rave, hating, bare ou thèses pour n’en retenir qu’une seule au final. L’idée
irrégulière : any/many, Thames. On n’oubliera pas de cheminement est dès lors sous-jacente et l’on peut
de souligner que tout ce qui précède s’applique aux même aller jusqu’à retenir l’image de l’investigation,
voyelles accentuées et qu’une voyelle non accentuée avec l’élève dans le rôle de l’enquêteur. En classe, ce
sera systématiquement affaiblie : ago, machine, dernier est aidé dans sa tâche par le professeur. Il
village, Englishman, etc. s’agit en effet d’aider l’élève à se poser un ensemble
Ce document d’accompagnement comporte diffé- de questions. Avec la compréhension, nous sommes
rents éléments pour aider le professeur à affronter au cœur de la définition de l’apprentissage.
ces problèmes : La compréhension comporte deux phases essen-
– les rubriques consacrées à la compréhension et à tielles : une phase de perception – l’élève doit procé-
la production de l’oral ; der à un prélèvement d’indices, qui, selon le support,

3. Voir annexe, document 2, tableau 12, p. 54-55.


4. Voir annexe, document 2, tableau 1 et 2, p. 50.

10 Anglais – classe de seconde générale et technologique


seront écrits, sonores ou visuels ; un ensemble d’opé- donnera lieu à deux catégories d’éléments : ceux
rations mentales qui, mises en œuvre dans un ordre qui déclenchent une évocation (parce qu’on les aura
donné, permettront de traiter les indices perçus et reconnus ou identifiés), et ceux qui ne déclenchent
d’aboutir au sens. Quel que soit le support proposé, aucune évocation. Le recueil d’indices va varier d’un
écrit, audio ou visuel, la démarche sera fondamen- individu à l’autre.
talement la même, la variable étant la nature de l’ob- En classe, il conviendra de se souvenir que tous les
jet de la perception, et donc la nature des indices élèves ne se constitueront pas le même stock d’in-
recueillis. L’on perçoit des séquences de graphèmes, dices. Selon toute vraisemblance, un élève qui a un
des chaînes de sons ou des éléments graphiques qui, lexique très limité ne pourra pas retrouver la même
mis en relation, confèrent un sens ou des sens au quantité d’informations que celui à qui il ne manque
document. L’activité de compréhension consiste alors que quelques mots dans le même texte. L’objectif
à faire émerger ce ou ces sens. Ces deux phases met- pour l’enseignant en matière de compréhension
tent en jeu les capacités de l’élève à percevoir des consistera à permettre à chacun d’exploiter au
indices, à transformer les indices perçus en éléments mieux les indices qu’il aura recueillis, et non de fixer
de sens, à mémoriser à court terme des indices dis- le même objectif pour tous.
parates, à établir des liens entre des indices, à émettre
des hypothèses et à les vérifier.
Des conclusions précédentes, on peut tirer une pro-
Une démarche d’enseignement
cédure qui part de la perception pour aller vers la En début de seconde, une première étape consistera
production de conclusions de sens. Elle se décompose à mettre en évidence les étapes de la construction du
comme suit : sens afin de proposer aux élèves une méthode qu’il
– la collecte des indices, sachant que ceux-ci se leur appartiendra de mémoriser et d’appliquer à
répartissent en deux catégories : d’une part les toute situation de compréhension. On n’omettra pas
indices porteurs de sens en eux-mêmes (les noms de de travailler en classe sur les représentations men-
lieu) et les indices qui ne prennent sens qu’une fois tales des élèves qui, pour un certain nombre d’entre
mis en liaison avec d’autres (les temps les plus eux, ne perçoivent pas la compréhension comme une
utilisés) ; émission d’hypothèses de sens et, par voie de consé-
– la mémorisation d’indices, sachant que pour la quence, ont du mal à remettre en question ce qu’ils
compréhension orale surtout, elle pourra être par- pensent avoir compris. Ce changement de représen-
tielle. D’où la nécessité d’avoir recours à des indices tation est indispensable pour que les élèves abordent
de récupération (certains pouvant être d’ordre la compréhension de manière constructive.
sémantique) pour faciliter la restitution des infor- Apprendre aux élèves à construire du sens oblige l’en-
mations stockées ; seignant à se demander quelle aide il peut leur appor-
– l’exploitation des indices porteurs de sens en eux- ter lorsqu’il s’agit de recueillir des indices ou de les
mêmes ; traiter et de les mémoriser.
– la mise en relation de tous les indices récupérés par Concernant la collecte d’indices, deux questions se
l’élève, quel que soit leur type ; posent :
– l’émission de premières hypothèses, lesquelles ne – peut-on apprendre à recueillir des indices ? Cette
peuvent être qu’assez larges ; question vaut surtout pour la compréhension orale,
– la vérification des hypothèses qui entraîne une qui nécessite que les élèves soient dûment informés
recherche d’indices plus poussée (c’est-à-dire d’indices des règles du fonctionnement de l’anglais oral et les
complémentaires). aient intégrées ;
Il importe d’avoir bien à l’esprit que le volume d’in- – n’existe-t-il pas des types d’indices que l’on pour-
dices perçu, stocké et récupéré par l’élève déter- rait retrouver en partie ou en totalité dans tous les
mine la portée des hypothèses de sens qui seront supports écrits ou sonores, pour ne prendre que les
formulées : quelques indices ne pourront donner lieu deux catégories qui mettent en jeu la compréhension
qu’à des hypothèses approximatives. Affiner les écrite et la compréhension orale ? Si oui, ne serait-il
hypothèses exigera une recherche d’indices de plus pas alors bénéfique d’amener les élèves à recueillir
en plus poussée. En d’autres termes, la compréhen- ces indices car force est de constater que trop sou-
sion dite « globale » prend appui sur un nombre très vent la collecte d’indices est notoirement incom-
limité d’indices alors que la compréhension plet, à commencer chez les élèves en difficulté ? Ne
« détaillée » suppose un corpus d’indices étoffé. pourrait-on pas leur donner un éventail d’indices à
Dès lors, les phases de repérage et de traitement des recueillir de manière systématique ?
indices vont se succéder autant de fois que néces- Une fois de plus, on peut se risquer à établir une
saire. La procédure précédemment décrite va fonc- liste, mais on ne saurait attendre des élèves qu’ils
tionner « en boucle », les hypothèses de sens, une repèrent tous ces indices à chaque fois. L’idée sous-
fois validées, basculant alors dans le stock d’indices jacente est que, pour tout type de document, ils pen-
à partir duquel on construit du sens. La perception sent à rechercher dans la liste en question.

Généralités 11
Compréhension orale les autres ; il a été entraîné à prendre l’initiative de
la parole dans des situations de communication aussi
Dans le cas de la compréhension orale il s’agira de authentiques que possible. L’enseignement dispensé
faire repérer : en seconde s’appuie donc sur les bases acquises
– les éléments situationnels (bruitages) ; au collège pour aborder l’expression discursive et
– les éléments suprasegmentaux (nombre de voix, l’argumentation.
accent des locuteurs, type de discours, schémas into- Pour ce faire, il s’agit d’entraîner à l’analyse du
natifs fortement marqués, schémas intonatifs récur- discours oral, de faire remarquer, par exemple, les
rents, accents de phrase) ; approximations, les reprises spécifiques de la pensée
– les éléments lexicaux (mots qui se répètent, mots qui se construit ou bien la profusion d’adjectifs ou
qui appartiennent au même champ lexical, mots de d’adverbes et l’effet qu’ils induisent. En résumé, il
la même famille, noms de lieux, noms de personnes s’agit de sensibiliser les élèves à la créativité de la
ou autres noms propres, dates et autres repères tem- langue et de les inciter à apprendre des mots, des
porels explicites, voire implicites – que l’on obtient expressions ou des énoncés préformés pour créer une
par déduction) ; expression personnelle et originale.
– les éléments syntaxiques (temps et apect des verbes La production orale ne saurait être pratiquée indé-
majoritairement utilisés, pronoms personnels). pendamment des autres compétences. Les différentes
compétences doivent être mises en œuvre en même
temps et de manière imbriquée. La compétence de
Compréhension écrite production orale est la plus longue à acquérir car
En ce qui concerne la compréhension écrite, il elle est tributaire de plusieurs facteurs : la situation
s’agira de faire repérer : de classe, l’interdépendance des savoirs et savoir-
– les éléments paratextuels (auteur, source du texte, faire, le coût cognitif de la compétence et le contenu
date de publication, nombre de paragraphes, titre) ; de la parole, etc.
– les éléments supratextuels (nombre de locuteurs, La situation de classe est à l’évidence une situation arti-
type de discours) ; ficielle pour des élèves et un professeur francophones.
– les éléments lexicaux (mots qui se répètent, mots En disposant la classe de langue en U ou en cercle, on
qui appartiennent au même champ lexical, mots de peut détourner l’artificialité au profit de la communi-
la même famille, noms de lieu, noms de personnes cation. Les élèves entrent en seconde pleins d’inhibi-
ou autres noms propres, dates et autres repères tem- tions diverses et les effectifs chargés ne facilitent pas
porels explicites, voire implicites – que l’on obtient une situation de communication interactive. Or, le
par déduction) ; cours d’anglais repose sur la parole de l’élève. Il
– les éléments syntaxiques (structures qui se répè- convient donc de prendre les dispositions nécessaires
tent, temps des verbes majoritairement utilisés, pour établir une bonne ambiance de classe propice à
aspects, pronoms personnels). l’écoute et à l’échange, en faisant respecter la parole de
Il importe d’attirer l’attention des élèves sur les élé- chacun et en privilégiant les messages qui font sens
ments récurrents : dès qu’il y a répétition du même dans un anglais au plus proche de l’authentique.
indice ou d’indices voisins, ils peuvent en déduire que On sait qu’en production orale les capacités cogni-
c’est la marque d’une information plus importante. tives sont toutes mobilisées en même temps et
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que, pour la compré- relayées par les capacités de mémorisation. Il s’agit
hension orale surtout, la collecte d’indices est lacu- pour l’élève de réagir presque instantanément, tout
naire, c’est-à-dire que les indices recueillis sont très en mobilisant des connaissances parfois anciennes,
souvent isolés et coupés de leur environnement immé- dans le but d’exprimer une pensée pertinente, réflé-
diat. Cela renforce l’importance des opérations de mise chie et nuancée. Le travail en production orale est de
en relation qui permettront d’émettre des hypothèses ce fait exigeant et coûteux.
sur le sens. D’une manière générale, pour toutes les Le professeur a pour tâche d’organiser l’accès des
étapes de la compréhension, le travail de l’enseignant élèves à une prise de parole aussi authentique que
avec les élèves consistera à montrer quelles questions possible. Or, pour prendre la parole, il faut avoir une
ils doivent se poser et dans quel ordre. Il s’agira en raison de parler. D’où la nécessité de créer, au sein
fait de développer chez eux une attitude réflexive. de la classe, un besoin d’échange d’informations,
de connaissances, d’opinions et d’interprétations. Le
contenu culturel donne de nombreuses occasions de
Production prise de parole, de même que l’organisation de la
séquence qui accorde une large part aux activités
Production orale de compte rendu, de questionnement mutuel et de
partage d’informations, lesquelles permettent aussi
L’élève qui sort de troisième doit être considéré de pallier un manque d’idées. De là peut naître un
comme initié. Il a appris à communiquer en écoutant vrai dialogue de classe.

12 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Dans un enseignement qui met en avant le dévelop- mettre de trouver du sens au document dont il parle.
pement des compétences orales, la parole de l’élève C’est ainsi que l’interrogation de début d’heure
joue un rôle essentiel. La production orale est presque deviendra une production orale de communication.
exclusivement mobilisée en classe et l’enseignant a
pour tâche d’organiser un apprentissage structuré et Phase d’anticipation
progressif. Il faut prendre les dispositions nécessaires La phase d’anticipation d’une nouvelle séquence est
pour la faciliter et en assurer le succès. Par conséquent, une autre occasion d’entraîner à la production orale.
si le but de l’entraînement à la production orale est Hormis le traditionnel « remue-méninges », on peut
bien de parvenir à une communication confiante et envisager de fixer des contraintes sans l’expression
aisée dans des situations de dialogue ou de prise de desquelles on ne saurait considérer la phase comme
parole en continu, il est évident que les notions de terminée :
progression et de différenciation restent essentielles. – écrire au tableau des mots de vocabulaire qui
Le professeur pourra, en début d’année, aider tous devront obligatoirement être employés dans des
les élèves en les invitant à préparer ponctuellement phrases en rapport avec le thème ;
leurs interventions à l’écrit, puis, dans un deuxième – noter des proverbes appris précédemment, qu’il
temps, à s’exprimer à partir de notes. Cette straté- faudra habilement replacer dans le contexte donné ;
gie, progressivement abandonnée pour les plus – repérer des modalités et des connecteurs logiques
entreprenants d’entre eux, perdurera pour les plus ou chronologiques.
hésitants. Il conviendra de bien veiller à ce que la
production orale ne soit pas une production écrite Exploitation d’un document de transfert
oralisée. On fera remarquer en particulier les diffé- On prévoira la fiche complète (ou non) des savoirs
rences de niveau de langue et l’articulation du dis- linguistiques censés être acquis ou en cours d’acqui-
cours. On montrera, par exemple, que : sition, et qui sont nécessaires à l’exploitation du
– contrairement à la langue écrite, la langue orale document. Selon les capacités de mémorisation des
préfère remplacer les phrases complexes par la jux- élèves, on mettra la fiche à la disposition perma-
taposition de phrases simples ; nente de ceux qui mémorisent lentement et on auto-
– les phrases elliptiques ainsi que les question-tags risera aux autres le recours possible à la fiche : ils
sont d’un usage courant à l’oral ; iront y puiser selon leurs besoins ou leurs trous de
– l’intonation et le rythme jouent un rôle capital mémoire. Cette activité pourra être l’occasion d’une
dans la transmission du message. évaluation formative différenciée.
Le professeur pourra mettre les élèves en confiance Le cours d’anglais est jalonné de plusieurs moments
par des activités ludiques : simulations, jeux de rôles, de production orale plus ou moins guidée. Le pro-
saynètes, courtes improvisations, etc. Il pourra les fesseur a pour tâche de programmer l’entraînement
entraîner à développer leurs capacités de mémorisa- à cette compétence sans perdre de vue que l’anglais
tion, tout en travaillant la précision phonologique, en sert à communiquer dans une langue courante où
faisant apprendre de courtes récitations. L’assistant, prime le sens.
quant à lui, permettra d’introduire dans le cours une
autre dimension de la communication et de mettre les
élèves en situation authentique de dialogue.
Production écrite
L’accent mis sur une expression orale simple mais
Interrogation orale de début de séance aussi proche que possible de l’authenticité ne permet
La compétence de production orale se construit en plus, sauf dans le cas du commentaire où la com-
premier lieu par un recours à l’interrogation orale de plexification du discours impose une autre
début de séance. Cette interrogation orale, dont la démarche, de faire de l’oral le laboratoire de l’écrit.
fonction consiste d’abord à vérifier le travail d’ap- Il convient donc de programmer un véritable entraî-
prentissage personnel fait à la maison ainsi que la nement à l’expression écrite qui ne soit pas une
mémorisation, doit aussi être un moment collectif ou simple mise en situation de production mais qui
individuel, où l’élève s’entraîne à prendre la parole donne aux élèves des compétences de transforma-
en continu dans le cadre d’un savoir-faire. Quand la tion. Le but ultime de l’entraînement à la production
trace écrite du cours précédent laisse nettement appa- écrite est de rendre les élèves autonomes à l’écrit en
raître les objectifs de l’enseignant, il est plus aisé à situation « authentique », dans le cadre d’un échange
l’élève de réactiver ses savoirs dans le cadre d’un épistolaire ou de courriel, d’une demande de ren-
savoir-faire. Ainsi, il ne suffit pas à l’élève de réciter seignements, d’un creative writing, par exemple.
le lexique et les savoirs grammaticaux du cours pré- Pour cela, il faut s’être entraîné dans des situations
cédent en répondant aux questions du professeur, moins naturelles, où le guidage du professeur, par
mais également de montrer à quelle étape il en est du l’intermédiaire de la consigne, recrée un contexte à
« savoir-commenter » un document visuel, et de l’écriture. Cet entraînement permet d’aborder diffé-
mobiliser les outils linguistiques qui vont lui per- rents types d’écriture (lettre personnelle ou officielle,

Généralités 13
récit intime, argumentation, article, critique, dia- mum de sa trame narrative et travailler dans le sens
logue à jouer…) qu’il faudra montrer aux élèves, et de la complexification. On mobilisera alors pro-
les leur faire observer de manière à ce qu’ils puissent gressivement les ingrédients du discours ou de la
les imiter et en intégrer les codes. narration : explicitations, précisions apportées par
Avant toute production écrite, il y a une phase de les relatives, reconstitution d’une chaîne logique ou
réflexion au cours de laquelle il faut analyser la chronologique, descriptions ou illustration par des
situation d’écriture et mobiliser les outils nécessaires exemples, utilisation de modaux pour nuancer la
à l’exécution de la tâche. Il s’agit de décoder la pensée ou les hypothèses disponibles.
consigne. Celle-ci sera nécessairement détaillée de Il pourra, par ailleurs, être utile de faire écrire pour
manière à compenser l’inévitable déficit contextuel, parler, c’est-à-dire de focaliser l’attention de l’élève sur
mais le guidage peut s’alléger progressivement au fur ce qu’il a l’intention d’exprimer, de le formuler sous
et à mesure que l’élève intériorise les stratégies forme de notes succinctes, puis de prendre la parole.
d’analyse et d’expression.
Pour l’élève en situation scolaire, c’est la consigne Exercices d’imitation
qui sert de guide. Encore faut-il la lire, la com- On pourra également guider l’expression dans des
prendre, l’analyser, et y repérer les outils linguis- formats précontraints tels que la lettre de réaction
tiques à mobiliser et les pistes à explorer 5. Ce travail positive ou négative, l’écriture d’un texte par imita-
préparatoire gagnera à être effectué de façon systé- tion après étude de ses caractéristiques, ou encore
matique et collective. Dans un premier temps, on l’écriture de la suite possible d’un texte narratif en
s’assurera que les élèves ont bien compris et mis en aménageant des plages de récit, de dialogues et de
place les stratégies adaptées à la tâche, avant de pas- descriptions ou la rédaction de la réfutation d’un
ser à la rédaction proprement dite, qui peut, dans point de vue dans un texte argumentatif.
le cadre de l’entraînement, être faite en dehors du
temps de classe, être reprise, corrigée à deux, enri- Exercices de transposition
chie en étapes successives 6. Enfin, le travail de pro- Un récit peut être interrompu, la suite étant trans-
duction écrite vise à la mise en place d’énoncés formée en dialogue, ou vice versa. À terme, il est
cohérents et complexes sans pour autant donner lieu même envisageable de faire faire aux élèves des
à des caricatures de discours où l’abondance de mots gammes plus compliquées en leur demandant de
de liaison stéréotypés tente de masquer l’indigence changer le point de vue ou le ton dans un passage,
de la langue. L’utilisation adéquate de la subordi- etc. L’essentiel de cette démarche est de faire perce-
nation syntaxique, de la coordination et la précision voir aux élèves que l’on peut apprendre à écrire de
lexicale devront permettre à l’élève de parvenir à une façon méthodique, qu’il y a des étapes dans la maî-
expression riche, nuancée, et surtout naturelle. trise des compétences et que tout n’est donc pas
On entraînera les élèves à construire des paragraphes immédiatement exigible.
et, au final, à rédiger des productions de 150 à Un grand nombre des activités mentionnées gagnent
200 mots environ. Une panoplie d’exercices gradués à être menées de façon collective, en groupes ou à la
est disponible pour mettre en place cet apprentissage manière d’un comité éditorial, en partant d’un travail
progressif de la construction d’un discours écrit. individuel servant de première proposition. À l’évi-
dence, l’utilisation d’un traitement de texte permet-
Exercices de réduction tant l’introduction de commentaires est le meilleur
L’objectif de cet exercice d’écriture est de réduire un cas de figure possible: pour ces exercices, on aura lar-
document donné à sa trame minimale: il pourra s’agir gement recours au « copier/coller » et chacun gagnera
de la rédaction d’un télégramme, d’une prise de notes à voir porter sur sa production le regard de l’autre.
ou de faire retrouver la dépêche de presse qui a donné
lieu à l’article que l’élève a sous les yeux. Il peut aussi
s’agir d’amener l’élève à éliminer les exemples et les
illustrations diverses pour aboutir à la contraction
Lexique
d’un texte où n’apparaîtront plus que les idées essen- Ce sont toutes les composantes de la langue, arti-
tielles, ou à la suppression des descriptions dans un culées sur le contenu culturel de seconde, qui contri-
texte narratif dont on ne garde que les actions. buent à construire une compétence en anglais.
Toutes les stratégies mises en œuvre pour les étu-
Exercices d’expansion dier visent à développer l’autonomie de l’élève. Le
Il s’agit ici du contraire : aller d’un point de départ lexique est donc à considérer dans son interdépen-
simple tel que quelques notes, une dépêche de dance avec les autres savoirs. Son étude est au ser-
presse, un télégramme, un texte réduit au strict mini- vice des quatre compétences et de l’objectif culturel.

5. Voir par exemple p. 38, dans la séquence 3 portant sur le texte de McCourt.
6. Voir un exemple de correction mutuelle dans la partie « Traitement de l’erreur », p. 19-22.

14 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Il en résulte que l’entraînement méthodologique au commandent l’accès au sens, d’autres encore doivent
lexique devra inclure non seulement un contexte être immédiatement disponibles pour permettre
mais un support authentique ainsi qu’un contenu l’expression orale ou écrite.
culturel. Ce sont ces modalités qui permettront à Le mot et les expressions feront donc l’objet de trai-
l’élève d’exercer sa réflexion. tements différents :
Le lexique est un savoir à construire, à planifier et – si le mot fait partie du vocabulaire dit de recon-
à graduer. Le programme lexical en fin de collège est naissance, il peut être expliqué rapidement ou tra-
la référence initiale de la classe de seconde, qui s’ap- duit ; il peut même être purement et simplement
puie sur les rubriques concernant les pays et les laissé de côté s’il ne fait pas obstacle à la compré-
villes, l’environnement urbain, l’habitat et la société hension globale du document ;
et les institutions pour l’enrichir et le nuancer grâce – s’il fait partie du vocabulaire de production, c’est-
au cadre culturel proposé (mémoire, échanges, lien à-dire s’il est indispensable pour communiquer de
social, création). manière générale ou sur le thème donné, il doit être
Dans une perspective culturelle comme celle qui est mémorisé. C’est ce vocabulaire de production qui
proposée en seconde, le lexique prend un relief tout sera appris en priorité à des fins de mobilisation
particulier ; d’une part, parce qu’il est la trace dans immédiate. Tout au long de l’année, le professeur
le langage des relations entre l’homme et le monde aide les élèves à se constituer un répertoire d’expres-
et d’autre part, parce qu’il est le marqueur des spé- sions et de tournures utiles pour s’exprimer sur un
cificités anglophones. De ce fait, on peut aisément document et favoriser ainsi l’interactivité en classe.
imaginer les incompréhensions que génère la culture Dans ce contexte, les élèves sont encouragés à exer-
dans les mots. Des termes véhiculent des données cer leur réflexion sur le lexique, en vue de mettre en
culturelles pour lesquelles il n’existe aucun point de place des stratégies personnelles d’apprentissage.
comparaison dans la langue française et il faut bien
convenir que la traduction en est difficile, même
parfois la simple transposition.
Mémorisation
Des mots comme suburbs ou inner city ne corres- La mémorisation joue un rôle primordial dans
pondent pas uniquement à des lieux mais renvoient l’apprentissage du lexique. Il est donc indispensable
surtout à des populations, des types d’habitats, des que chaque élève prenne conscience de son mode de
économies, des cultures… Se greffe sur ces mots un fonctionnement intellectuel et en tire une stratégie
réseau de connotations telles que zone résidentielle, personnelle. Le professeur tient compte de ces diver-
middle-class, mainstream America, communities, sités dans la mesure du possible : il fait entendre et
Levitt… pour l’un, et pour l’autre jeunesse défavo- voir le mot, et, le cas échéant, module ses exigences.
risée, communautés ethniques, isolement, chômage, Il rappelle aussi les techniques de mémorisation de
drogue, rap, graffitis, breakdance, basket de rue, base, toujours pertinentes en classe de seconde, de
gangs… façon à ne pas laisser l’élève seul face à cette tâche.
Skyline indique certes la ligne des gratte-ciel des La fixation à plus long terme du vocabulaire repré-
mégapoles américaines mais ce mot est surtout le sente la phase ultime d’un processus intellectuel qui
témoin du déclin des industries au profit du secteur passe obligatoirement par un effort individuel de
tertiaire et du commerce installé dans les bureaux. mémoire dont l’élève doit être convaincu.
Sun belt ou Cotton belt sont d’autres exemples de la Mémorisation et réflexion ne sont pas antinomiques,
culture spécifique, en suspens dans les mots. bien au contraire. Les mots ne s’empilent pas en vrac
dans la mémoire, ils ne s’y fixent pas sous la forme
d’éléments lexicaux isolés ; ils sont mémorisés en
Acquisition fonction de catégories grammaticales et de réseaux
Les besoins lexicaux des élèves au lycée sont de trois lexicaux qui structurent et systématisent le lexique,
ordres : le vocabulaire qui est nécessaire pour com- et, accessoirement, facilitent son acquisition. Dans
prendre les documents étudiés et les conversations, cet esprit, une liste de vocabulaire (dix à douze mots
celui avec lequel on rend compte et on donne un au maximum), à apprendre pour le cours suivant,
point de vue et celui qui permet de suivre une leçon permet le lien entre les différentes séquences de tra-
en anglais sans recours inutile au français. vail. Ces mots, qui sont obligatoirement accompa-
Le lexique ne forme pas un tout indifférencié, qui gnés des particularités morphologiques, syntaxiques
ferait l’objet d’un traitement uniforme. Les mots ont et accentuelles qui s’y attachent – et placés dans un
une importance et un statut différents selon leur réseau lexical d’une part et sémantique de l’autre,
environnement dans la phrase, le contexte dans sont alors mémorisés avec intelligence. En effet, sans
lequel on les rencontre et la perspective de commu- ces données, ils peuvent être considérés comme
nication dans laquelle on se place ; ils sont plus ou inutilisables. Il convient de dissocier la méthodolo-
moins utiles. Certains mots, par exemple, peuvent gie de découverte du vocabulaire nouveau, de la
être purement et simplement laissés de côté, d’autres méthodologie de la fixation.

Généralités 15
Méthodologie Quand on lit le premier paragraphe du texte de
Laurie Lee 9, on est surpris par cet emploi appuyé de
Découverte du vocabulaire nouveau mots courts où fleurissent assonances et allitéra-
On peut s’inspirer des trois manières suivantes : tions. L’auteur s’amuse avec ce registre de langue
– l’enseignant amorce une conversation sur le thème pour camper ce personnage dont le récit auto-
proposé en mobilisant et réactivant le vocabulaire biographique montre qu’il ne renie pas ses origines.
que les élèves connaissent déjà. Il élargit graduelle-
ment le champ en introduisant des mots nouveaux. Par dérivation morphologique
Les élèves sont amenés à les utiliser au cours de cet L’élève de seconde, déjà sensibilisé aux procédés de
échange oral ; ils savent qu’après ce travail prépara- dérivation par suffixation et préfixation et à la com-
toire, ils seront confrontés à un document et que leur position des noms et des adjectifs, renforcera sa
mémoire à court terme sera sollicitée ; compétence grâce aux entraînements proposés par
– l’enseignant donne le document sans travail prépa- le professeur. À partir du seul item happy, l’élève
ratoire, mais amène petit à petit les élèves à faire des constate l’existence de unhappy, unhappiness,
hypothèses en s’appuyant sur le contexte. Le nombre unhappily. De même à l’aide de horse et race, il
de mots nouveaux indispensables à la compréhension compare horse-race et race-horse.
ne doit en aucun cas être trop élevé pour que le pro-
cessus d’inférence puisse se mettre en place ; Par champs sémantiques
– l’enseignant donne à l’élève le document et lui Les mots nouveaux sont organisés autour d’une
demande de trouver dans un dictionnaire le sens des notion particulière, quelle que soit la catégorie syn-
mots nouveaux qu’il a sélectionnés. Ce travail peut taxique à laquelle ils appartiennent. Les mots sont
être effectué à la maison ou au CDI dès que l’élève a associés à des idées, renvoient à des images mentales,
appris à se servir du dictionnaire. Le dictionnaire est des sons et/ou des gestes. Parfois, un mot en évoque
bien sûr une ressource de vocabulaire, mais il est aussi, un autre qui peut être synonyme mais aussi anto-
de par son organisation, le reflet de certaines don- nyme ou appartenir au même champ sémantique.
nées grammaticales propres à la langue en question.
Par repérage contextuel
Fixation du vocabulaire La maîtrise d’une langue passe par le mot, mais le
La mémorisation se met déjà en place par un réem- mot n’a de sens que dans son contexte. Non seule-
ploi immédiat des mots nouveaux. Cependant, à ce ment le mot prend sens par rapport à son voisin
stade, il n’y a pas de fixation durable. Il est donc dans le cadre d’un énoncé qui s’inscrit dans une
nécessaire d’avoir recours à d’autres procédés situation de communication, mais le sens du mot
d’apprentissage 7. n’est pas donné par le mot lui-même. Il est donné
par l’emploi qui en est fait dans un contexte signi-
Par catégorie fiant. Le repérage contextuel est plus lumineux que
L’apprentissage peut consister aussi à repérer la caté- toutes les entrées du mot dans le dictionnaire. Au
gorie à laquelle appartient le mot. Est-ce une fleur, plan méthodologique, cette stratégie anticipe sur
un animal, une action 8, est-ce du domaine du posi- celle qu’il faudra mettre en place pour la traduction :
tif ou du négatif ? le recours au dictionnaire ne dispense jamais d’exa-
miner le mot dans son contexte.
Par nature grammaticale Le mot apparaît dans un certain contexte et se
Les mots sont regroupés d’après la catégorie à trouve ainsi lié à d’autres mots qui peuvent être
laquelle ils appartiennent : nom, verbe, adjectif, appris en même temps. Le programme culturel
adverbe, conjonction. contribue à une telle approche.

Par étymologie Par la mise en réseau


On peut faciliter l’accès au lexique en soulignant la Dans le texte de George Orwell, comment inférer le
différence entre les mots d’origine germanique et sens de There is no skulking (l. 6) ? On peut en trou-
ceux d’origine latine. Ces derniers sont souvent ver la signification par la présence à droite de for an
transparents pour le francophone. inspector comes round frequently to see.
Les mots d’origine germanique sont souvent mono- Comment inférer le sens des mots suivants : covet
syllabiques, utilisés essentiellement à l’oral dans une (l. 10) ; rate (l. 11) ; a good turn (l. 12) ? Les trois
langue courante, voire familière, qui traduit le dernières lignes doivent être lues d’une traite car
registre de langue du locuteur ou son intention. c’est dans la dernière partie de celle-ci, when he has

7. Les exemples sont extraits des séquences présentées dans la deuxième partie du document.
8. Voir skulking dans le texte d’Orwell, séquence 1, p. 30.
9. Voir séquence 2, p. 34.

16 Anglais – classe de seconde générale et technologique


distributed all his bills, que logique, intuition et Carnegie Hall, audience, clicking their fingers to
esprit de déduction amènent le lecteur à saisir ce qui the beat. Great musicians: Benny Goodman, Gene
se passe quand tout a été distribué (he goes off Krupa, Harry James, Lionel Hampton, Count
duty). De fil en aiguille, on trouve le sens de a good Basie, Duke Ellington.
turn dans la subordonnée qui précède. – Mettre les mots dans une relation de chaîne à par-
Le sens du mot rate sera probablement trouvé dès que tir de deux paradigmes.
l’élève l’aura mis en rapport avec paid for et la signi- Exemples : Kensington, Notting Hill : London.
fication de covet émergera quand l’élève aura compris – Trouver l’intrus sémantique (ou grammatical).
que la distribution de prospectus est payée le même Exemples : jobs, salesman, work nights, waitress,
prix (the same) que le travail de l’homme-sandwich. counter, cook ; counter, waitress, coffee shop,
Avec une expression telle que We had not missed order, menu, cook, wink.
much, l’élève se trouve dans le domaine du connu – Trouver des synonymes ou des antonymes.
car il a souvent rencontré miss dans I miss you ou – Classer les mots d’un texte ou d’un document
he’s missing. Or, ni cette connaissance antérieure sonore en colonnes (texte de Laurie Lee).
du mot, ni le recours au dictionnaire ne leur donnera
pour autant le sens que l’expression revêt dans ce Time Places
contexte-ci. Cette phrase, si elle est coupée à droite – one June morning – my native village
comme à gauche de son contexte, ne renvoie pas à – when I was nineteen – walked up to
du sens. L’ensemble ne prendra son sens qu’en asso- – some while ago – here on and off
ciation avec no work for us et sandwich men have – ever since – in England
an unenviable job (l. 4). – for the rest of my life – London
Contrairement à la lecture, la reconnaissance lexi- – still – capital city
cale n’est pas linéaire. Elle exige un investissement – nor ever will, nor ever – Kensington
intellectuel important. Il s’agit de mettre en réseau – want – Notting Hill
des mots les uns avec les autres, mais aussi des mots – for years – Stroud
avec des situations reconnues dans le contexte ou – long since – flats, rooms, garrets
renvoyant à des situations extra-linguistiques. Il faut – the day I left – down the streets
ensuite établir entre toutes ces données des liens – the long years – valley near Stroud
logiques pour créer du sens. – my home

Par collocation
On relève que le stockage en mémoire est facilité par Relier des mots pour constituer des phrases ayant un
des associations visuelles et auditives. Il arrive que sens :
les mots soient appris dans la contiguïté possible, catch attention
probable ou simplement fréquente d’autres mots. set cold
Exemples : have a bath, have dinner, be lucky, pay fire
cook lunch, play a record, take a breath. have sight

Exercices qui partent de la forme


Types d’exercices – Rechercher une famille de mots à base lexicale
Tout ce qui favorise l’organisation mémorielle intel- unique, mais appartenant à des catégories gramma-
ligente du vocabulaire doit être mis à contribution. ticales différentes.
Les exercices proposés sont donc différents en fonc- Exemple : increase, increased, an increase, increa-
tion du type de stratégie adoptée. Les exercices de singly.
fixation les plus fréquents sont les suivants. – Rechercher les dérivés par suffixation de power
(powerful, powerless, powerlessly).
Exercices qui partent du sens – Rechercher les dérivés par préfixation de like, use,
– Chercher des hyponymes (termes inclus dans un unite, honour (dislike, disuse, disunite, dishonour).
autre) dans le but de recréer un champ sémantique. – Rechercher les dérivés par suffixation et préfixation
Exemples dans le texte de Laurie Lee : housing : de courage (courage, courageous, courageously ;
flats, rooms, garrets. discouraging, discouragingly, discouragement ;
– Ou, à l’inverse, retrouver le terme générique. encourage, encouraging, encouragingly, encourage-
Exemples dans le texte d’Orwell : jobs, working ment).
places, hierarchy : work.
– Trouver le maximum de mots associés à une notion Exercices d’imprégnation
(jeu consistant à doter l’« araignée » de pattes). – Associer le mot à sa sonorité ou à son image.
Exemples dans le texte de McCourt : Jazz : records, – Repérer dans un document sonore certaines unités
(phonograph), tune, sing, hum, play, concert, band, lexicales demandées.

Généralités 17
Exercices de restitution Grammaire
– Résoudre des mots croisés, des mots mêlés, des
mots codés. La nécessité d’« apprendre la grammaire » ne fait pas
– À partir d’une illustration didactique, faire des de doute, mais elle n’est pas une fin en soi non plus.
concours de mots : chercher le plus grand nombre de La question n’est pas de savoir si la grammaire est
mots commençant par telle ou telle lettre ou relevant nécessaire ou non, elle est de savoir comment l’en-
de telle ou telle partie du discours, ou encore relatifs seigner de la manière la plus efficace dans le cadre
au thème culturel. d’une approche communicative. L’objectif est que les
– Chercher une définition dans un dictionnaire uni- élèves sachent utiliser les structures grammaticales
lingue et créer des définitions à partir de ce modèle anglaises à bon escient. Il suffit de garder à l’esprit
en faisant intervenir différentes structures lexico- que l’enseignement de l’anglais vise principalement à
syntaxiques (syntagme nominal, syntagme préposi- développer les compétences de communication que
tionnel, proposition relative, etc.). sont la compréhension et l’expression, à l’oral et à
Exemples : a hood : a part of a coat which you can l’écrit et, en ce qui concerne l’évaluation, de ne pas
pull up to cover your head. évaluer les connaissances grammaticales de l’élève en
Sneakers : light, casual shoes with rubber soles and tant que telles, mais l’utilisation qu’il en fait dans ces
soft canvas or leather that cover your feet… activités de compréhension et d’expression.
L’essentiel pour l’élève qui vient en cours d’anglais
Activités de traduction n’est pas d’« apprendre des règles de grammaire »
Le recours à des exercices brefs de traduction est formulées en français mais d’apprendre à lire, à écou-
parfois un chemin plus court que d’autres pour que ter, à parler et à écrire en anglais. En conclusion, il
l’élève fasse le bilan de ce qu’il a assimilé. Un thème importe de ne pas confondre objectifs et moyens et
de quelques lignes demande, par exemple, le réem- c’est bien dans cette dernière catégorie qu’il faut
ploi de mots nouvellement appris ou l’utilisation de ranger la grammaire.
structures nouvelles, et oblige ainsi les élèves à la À leur entrée en classe de seconde, les élèves ne pos-
précision en interdisant tout procédé d’évitement, sèdent pas tous les connaissances grammaticales
procédé qui a bien sûr son rôle à jouer à d’autres attendues à la fin du collège et ce qu’ils savent varie
moments du travail en classe. Dans le même cadre, beaucoup d’un élève à l’autre, dans des proportions
l’enseignant peut fournir un texte de version, texte inconnues du professeur. Leurs connaissances sont
qui reprend du vocabulaire supposé acquis. parfois incomplètes, voire partiellement exactes. À
cela plusieurs raisons : un oubli ou une appropriation
Autoévaluation déficiente des règles de grammaire, ou encore une
Sur les textes de George Orwell et de Laurie Lee, on conceptualisation différente selon les élèves qui fait
pourrait aussi proposer une activité d’autoévaluation que le même concept auquel telle règle renvoie n’a
qui serait l’occasion pour l’élève de faire un diagnos- été ni appris ni compris de manière identique. Des
tique sur son degré de compétence en la matière. connaissances déficientes produisent souvent des
– Comment procédez-vous pour trouver les sens des erreurs qui, les années passant, deviennent de plus en
mots suivants dans le texte d’Orwell : unenviable plus difficiles à corriger. La différence de terminolo-
(l. 4), unemployed (l. 9), powerless (l. 9) ; windy gie (de « métalangue ») utilisée par les enseignants
(l. 5), weekly (l. 8) ; handbills (l. 10) ; ou dans le qui se sont succédé au cours des années précédentes,
texte de Laurie Lee : fattened, crowded ? y compris la différence entre la terminologie utilisée
– Correction sous forme de colonnes. en français et dans les langues étrangères étudiées par
l’élève, est source de confusion au point de rendre
Suffixation négative powerless inopérante la connaissance des « règles ».
Préfixation négative unenviable, unemployed Tous ces facteurs qui viennent d’être répertoriés
Transformation adverbiale weekly limitent de fait la portée d’un apprentissage de la
Transformation adjectivale enviable employed grammaire. Il importe dès lors de s’entourer d’un
crowded certain nombre de précautions :
Transformation verbale fatten – seul un travail approfondi et suivi des équipes
Composition handbills pédagogiques, pour mettre en cohérence la termi-
nologie et la méthodologie de chacun avec celles des
Tous ces exercices permettent un rebrassage systé- autres, permet d’éviter cette situation paradoxale où
matique : ils aident l’élève à fixer « en douceur » des il appartient à l’élève lui-même de faire la part des
mots du lexique et à voir son travail de mémorisa- choses, de repérer les différentes appellations d’un
tion valorisé. L’élève est plus motivé dans son même fait de langue, d’établir les parallèles qui
apprentissage s’il se rend compte qu’il reconnaît et conviennent entre les explications données par son
connaît de plus en plus de mots au fur et à mesure professeur et celles données par les professeurs au
de l’étude des documents. cours des années précédentes ;

18 Anglais – classe de seconde générale et technologique


– il est utile de rappeler que l’étude de la grammaire Il arrive que l’enseignant soit confronté à un amas
ne se réduit pas à quelques minutes de réflexion col- d’erreurs parfois difficiles à identifier et à classer.
lective en français, placées le plus souvent en fin Dans la langue maternelle, le développement cogni-
d’heure, mais qu’elle s’inscrit dans l’ensemble des acti- tif passe par des paliers, des phases de régression
vités de classe effectuées en anglais (reformulations et ou de stagnation. Il en est de même dans l’appren-
transformations, explicitations et paraphrases). Ce tissage de la langue étrangère.
n’est pas une sous-partie du cours d’anglais, séparée L’examen des erreurs montre que leur organisation
des activités de compréhension et de production, elle est mobile et pas seulement liée à la chronologie de
participe de la construction du sens; l’apprentissage. Il montre également que leur orga-
– il est nécessaire qu’à certains moments le professeur nisation n’est pas arbitraire et que leur distribution
revienne sur un fait de langue pour le traiter de manière n’est pas aléatoire.
plus approfondie. À l’inverse de ce qui se passe au Les erreurs constituent pour l’enseignant des points
collège, le travail de grammaire en seconde ne consiste de repère lui permettant de s’informer sur les savoirs
pas alors à présenter à tous les élèves de nouvelles et savoir-faire acquis par les élèves, et sur ceux que
formes linguistiques, sauf cas d’espèce. La présence ces derniers n’ont pas réussi à s’approprier. En fait,
dans la même classe d’élèves avec un passé scolaire dif- les erreurs sont l’indice des zones de résistance à
férent, la disparité de leurs connaissances en matière de l’apprentissage de la langue étrangère. Elles consti-
grammaire ne peuvent être ignorées par l’enseignant tuent un indicateur qui va amener l’enseignant à
qui ne peut pas faire comme si aucun élève n’a de modifier le contenu de son enseignement, à ralentir
connaissances sur le fait de langue envisagé ou comme sa progression ou à reprendre des points enseignés
si tous les élèves ont des connaissances égales. Il s’agira, qui n’ont pas été assimilés par l’élève.
après avoir tenté d’évaluer les acquis, de les consoli- Il est essentiel pour l’enseignant de déterminer les
der et de les approfondir de manière aussi diversifiée zones de plus grande résistance à l’apprentissage par
que possible pour répondre aux besoins de tous: varier un repérage des points linguistiques où les difficul-
les contextes dans lesquels la forme prend son sens, tés d’acquisition sont particulièrement fréquentes
mettre une forme linguistique en regard d’une autre qui et où les erreurs se révèlent être les plus nombreuses
lui est proche ou, au contraire, l’opposer à une autre et les plus tenaces, quelle que soit leur origine. Cette
forme. À titre d’exemple, aborder le present perfect démarche est d’autant plus importante qu’on
impose, au moment jugé opportun par l’enseignant, de constate une persistance jusqu’en classe de terminale
l’opposer au simple past, puis au pluperfect et enfin au de l’emploi erroné ou inadéquat de certaines formes
simple present. installées dès la première année d’apprentissage.
L’étude de la grammaire est indissociable de toute Après avoir repéré les points linguistiques sur les-
activité de compréhension et d’expression dont elle quels portent les erreurs, il s’agit pour l’enseignant
est partie prenante. Elle vise à développer la capacité de les analyser et d’en trouver la cause. C’est à cette
des élèves à opérer des choix linguistiques et s’ins- condition qu’il pourra mettre en place des stratégies
crit en classe de seconde dans une logique de conso- de remédiation.
lidation et d’approfondissement.
Erreur et non pas faute
Traitement de l’erreur L’accès aux systèmes que se construisent les élèves
n’est possible que par l’intermédiaire des traces exis-
Importance de l’erreur dans tant en surface. L’analyse de la production des élèves
permet de prendre en compte leurs erreurs et de les
le processus d’apprentissage classer selon des critères de fréquence, de degré de
Les erreurs ne sont pas un obstacle au processus d’ap- persistance.
prentissage. Bien au contraire, elles doivent être consi- Celles-ci sont l’indice de la mise en place progressive
dérées comme un passage obligé. Elles sont, en effet, de systèmes élaborés par les élèves au cours de l’ap-
la preuve que l’élève est engagé dans le processus de propriation d’une langue étrangère. En effet, au
conceptualisation, de systématisation et de maîtrise. cours de leur apprentissage, les élèves utilisent une
Les erreurs constituent pour l’enseignant un maté- succession de systèmes intermédiaires – pas néces-
riau abondant, inépuisable et renouvelé. Certaines sairement justes – qu’ils se sont construits.
erreurs peuvent être rapidement corrigées : c’est là le On peut établir une distinction entre :
signe de la mise en place d’une hiérarchie, d’un sys- – les difficultés liées au système de marques gram-
tème, qui annonce une prochaine autonomie de maticales propres à l’anglais, difficultés qui consti-
l’élève. Il y a des erreurs récurrentes, d’autres inat- tuent des points de passage obligés ;
tendues, d’autres qui sont le reflet de l’enseignement, – les domaines communs à différentes langues où se
conséquences d’une mauvaise application de règles rencontrent à la fois erreurs et stratégies d’évitement.
fournies par l’enseignant. Ces domaines constituent de véritables zones de

Généralités 19
résistance à l’apprentissage qui sont plus générale- – Difficulté pour l’élève à se plier aux exigences du
ment d’ordre cognitif (par exemple, la détermination, système linguistique : il persiste à considérer qu’ali-
l’indétermination et les systèmes aspecto-temporels). gner des mots suffit pour s’exprimer avec un degré
Puisque cette construction de systèmes se retrouve d’intelligibilité suffisant, encouragé en cela par un
quoi qu’on fasse, il semble nécessaire de la prendre anglais oral qui fait beaucoup appel à l’intelligence
en compte pour un meilleur ajustement et une faci- de l’interlocuteur pour pallier ses approximations
litation de l’appropriation. Le statut assigné à l’erreur linguistiques et par le manque de pratique réflexive
exclut une conception strictement communicative et sur la langue.
instrumentale de la langue où l’erreur n’a d’autre
signification que celle d’une faute de frappe et de Erreurs d’ordre méthodologique
copie. Du reste, depuis un certain temps, le statut de – Mauvaise interprétation de la consigne, mauvaise
l’erreur a été réhabilité, attitude qui s’exprime tout gestion du temps, mauvaise perception de l’objectif.
d’abord dans le choix du terme « erreur » à la place – Difficultés inhérentes aux méthodes et aux conte-
du terme « faute ». nus des cours : le passage du collège au lycée en est
Tirer parti de l’erreur est devenu un réflexe pédago- un exemple. On exige des élèves de fournir un tra-
gique. Même si elle reste l’indice d’un dysfonction- vail plus important, plus difficile. Ils doivent com-
nement, l’erreur amène l’élève à une réflexion qui le prendre des choses plus complexes, plus rapidement
fera progresser dans son apprentissage de la langue et doivent alors fournir un effort intellectuel plus
étrangère ; elle aide l’enseignant à mieux comprendre grand. On fait appel à leur capacité d’abstraction en
les démarches d’appropriation des élèves. leur demandant de comprendre les éléments impli-
cites d’un texte, travail pour lequel une compré-
hension linéaire et superficielle ne suffit pas. On leur
Principales sources d’erreurs demande également de fournir des productions plus
Elles sont principalement d’ordre linguistique ou longues et plus sophistiquées. Les exigences lexicales
méthodologique. augmentent, elles aussi. Les difficultés grammati-
cales s’ajoutent au reste, d’autant plus que la gram-
Erreurs d’ordre linguistique maire ne se met pas en place de façon structurée et
– Difficultés de perception, d’identification et de cumulative. Dans ce cas, les difficultés rencontrées
catégorisation de phénomènes nouveaux (qu’ils vont dépendre du type de tâche que l’élève aura
soient d’ordre phonologique ou grammatical), qui à fournir.
peuvent provoquer des défaillances dans le processus – Difficultés inhérentes aux méthodes de travail per-
de mémorisation, telles que la non-perception de cer- sonnel de l’élève et à la gestion cognitive impliquée
tains phonèmes, la confusion entre mots proches par le travail : l’élève peut éprouver des difficultés
d’un point de vue phonologique (their/there, dans l’organisation du travail à la maison. Il peut être
live/leave, etc.), l’emploi abusif de certaines formes incapable d’une démarche volontaire nécessaire pour
fréquentes ou apprises en premier. faire le travail qui lui est demandé. Souvent il ne dis-
– Mauvaise compréhension du fonctionnement de la pose pas de techniques nécessaires à la mémorisation,
langue étrangère par rapport à la langue maternelle en particulier en ce qui concerne le lexique. Dans ce
(problèmes d’interférences) ; calque sur la structure cas, il va accumuler des lacunes, et ne disposera pas
française (fonctionnement his/her, take/make, etc.) ; des préalables nécessaires à la suite de son apprentis-
mauvais repérage de distinctions aspectuelles ; non- sage. En outre, les limites de charge cognitive sont vite
prise en compte de formes irrégulières ; relative atteintes et si le volume ou la complexité du travail
« transparence » par rapport à la langue maternelle. demandé dépasse ces limites, le travail ne sera pas fait
– Mauvaise perception des situations d’utilisation ou mal fait.
concrètes des structures de la langue, par exemple – La gestion des difficultés par l’élève peut elle-
difficultés de repérage spatio-temporel. même entraîner l’erreur : soit il repère ses difficultés
– Défaut de conceptualisation : l’élève n’accède pas mais y apporte des solutions aberrantes, simplifica-
au concept linguistique porté par l’élément linguis- trices ou réductrices, soit il y applique une stratégie
tique attendu et, de ce fait, utilise une forme pour d’évitement, renonçant à les traiter, soit il ne les
une autre. repère pas et tombe dans les pièges par méconnais-
– Prise en compte d’éléments contextuels et/ou situa- sance, absence de vigilance, attitude de défiance vis-
tionnels incomplète ou inexistante ; dans les faits, il à-vis de la langue étrangère.
n’établit pas de/tous les liens avec le contexte ou la À cela, on peut ajouter : le manque d’intérêt ou de
situation ; il a recours à la traduction mot à mot. motivation, certaines inhibitions qui touchent les
– De manière plus générale, une représentation adolescents surtout à l’oral, un certain nombre de
fausse de la langue seconde de l’élève qui continue difficultés provenant des stratégies d’enseignement
à penser qu’il y a isomorphie avec la langue pre- elles-mêmes. Elles peuvent être liées au choix didac-
mière, d’où un recours systématique au mot à mot. tique du professeur qui, involontairement, peut

20 Anglais – classe de seconde générale et technologique


induire de nouvelles erreurs par la manière dont il En effet, la correction de l’erreur en situation de
aborde l’explication ou en adoptant une stratégie communication risquerait de couper l’élève dans son
didactique destinée à contourner certaines erreurs. élan et ainsi de le déstabiliser dans sa volonté de
communiquer.
Démarches suggérées :
Aides et remédiation – l’enseignant évite de corriger lui-même à chaud ;
L’aide fait partie intégrante de l’enseignement/ – il donne d’abord à l’élève l’occasion de se corri-
apprentissage. Le professeur prévoit des adaptations ger (autocorrection) ;
aux élèves, un découpage des éléments à enseigner – il sollicite ensuite le groupe que constitue la classe
qui ménage toutes les étapes nécessaires et propose et ne donne la solution qu’en tout dernier lieu (inter-
des activités visant à favoriser la mémorisation. Il correction) ;
prend en considération les limites de l’appareil – il montre, si possible, que l’énoncé incorrect dans
cognitif de l’élève (saisies perceptives lacunaires, la situation présente, pourrait convenir dans une
mémoire et attention limitées, reconstructions de autre situation ;
systèmes personnelles et parfois erronées, hypo- – il met en œuvre des exercices de réemploi suscep-
thèses incertaines, dérives de raisonnement souvent tibles d’amener l’élève à retrouver la règle.
inconscientes). On peut aussi mener un travail de suivi individuel
Pour toutes ces raisons, l’enseignant donne des avec l’aide de toute la classe. L’enregistrement d’un
repères stables à l’élève, des commentaires argu- très court extrait d’une production orale d’un élève
mentés d’erreurs, et des explications fiables sur les peut donner lieu à un travail collectif de repérages
fonctionnements. Il veille également à créer des à partir de fiches d’évaluation (des groupes diffé-
conditions favorables pour que l’élève ne rejette rents étant chargés de surveiller les erreurs de syn-
pas les caractéristiques de la langue étrangère sus- taxe, les problèmes d’accords, les consonnes et les
ceptibles de le surprendre. voyelles habituellement problématiques, les accen-
Quelle attitude adopter face aux erreurs ? tuations erronées de syllabes finales, l’absence d’un
noyau dynamique dans la phrase, d’une intonation
En amont adéquate en fin d’énoncé…).
S’il est souvent difficile de savoir pourquoi l’élève Ce type de démarche est préalablement expliqué aux
s’est trompé ou a réussi (le hasard n’est pas exclu), élèves qui sont ainsi mis en confiance ; ils ne crai-
une élémentaire prudence suggère donc, lorsque gnent plus d’être interrompus et ont conscience que
l’occasion se présente, d’insérer une étape intermé- leurs erreurs les plus graves seront relevées et corri-
diaire en évaluation. Il s’agit, en amont de la réali- gées. De cette façon, l’erreur est ressentie comme un
sation de l’exercice ou de l’activité, de faire formuler moyen d’apprendre et de progresser.
par l’élève ses procédures de résolution du problème
posé. S’il lui est proposé de rendre compte d’une En aval, à l’écrit
conversation on pourra, par exemple, lui demander Dans ce cadre, l’élève a plus de temps pour réflé-
d’indiquer très brièvement – et dans sa propre chir et choisir la solution la plus appropriée. Il peut
« métalangue » – comment il s’y prendra pour mettre également utiliser des outils mis à sa disposition
en œuvre le discours rapporté. Si l’erreur survient, on (lexique, dictionnaire, guide de conjugaisons…).
pourra plus facilement la mettre en rapport avec une Le discours écrit étant plus précis et plus structuré
règle qui l’a générée et agir avec efficacité. que le discours oral, l’enseignant doit former les
Cet usage n’a pas pour vocation d’être limité aux élèves à l’autocorrection :
aspects grammaticaux : il est tout aussi utile de – lecture critique de leur production (vérification des
demander à l’élève ce qu’il compte mobiliser comme accords et des temps employés, articulation des
outils grammaticaux, lexicaux et fonctionnels pour énoncés entre eux, cohérence du message…) ;
s’acquitter avec succès d’une tâche en production – activités de conceptualisation et de réemploi.
guidée, par exemple. Une telle démarche ancre chez L’utilisation systématique d’extraits de productions
l’élève le réflexe de la conscientisation des appren- erronées photocopiés sur transparents et rétroprojetés
tissages : faire le point sur ce qu’il convient de faire (ou de fichiers texte vidéoprojetés) entraîne à la prise
et sur ce qu’il convient d’éviter – les pièges bien de recul qui est souvent nécessaire pour simplement
identifiés – avant de passer à la réalisation. percevoir les erreurs, avant de fixer visuellement l’at-
tention sur celles-ci et de faire réfléchir l’ensemble de
En aval, à l’oral la classe, puis de pratiquer un véritable travail d’édi-
Selon l’objectif de l’activité pratiquée en classe, l’en- tion en faisant corriger et réécrire les passages incri-
seignant corrige les erreurs sur-le-champ ou en dif- minés. Un tel travail peut également être mené sur
féré. Lors des productions orales à dominante traitement de texte dans une perspective d’intercor-
communicative, l’enseignant laisse l’élève s’exprimer rection. Les outils de correction automatique étant
librement sans intervenir de façon systématique. désactivés, on pourra faire corriger le même document

Généralités 21
apparaissant sur plusieurs écrans (en utilisant, par travail de l’élève en soient responsables. L’enseignant
exemple, les fonctions d’annotation et de commen- n’a pas toujours la maîtrise de ces facteurs ; mais il
taire, les enrichissements du type « mot barré » ou ne peut les ignorer. Il peut relativiser une note, faire
d’autres couleurs de fontes) et procéder à une mise en preuve de souplesse sans pour cela renoncer à ses
commun, ou faire taper un texte court et demander à exigences.
chaque élève de changer de poste pour corriger la pro-
duction de son voisin. Selon l’objectif poursuivi, les
erreurs ciblées pourront être de toutes natures : lin-
Quelle remédiation ?
guistiques (morphologie, choix des marqueurs…), Après avoir diagnostiqué l’état des connaissances
logiques (articulations, cohésion textuelle…), rhéto- et des lacunes des élèves, après avoir analysé les
riques (distribution des thèmes, organisation du erreurs rencontrées et trouvé leurs causes, il reste à
discours, construction des paragraphes…), voire l’enseignant à mettre en place des stratégies de remé-
narratologiques, dans les textes de fiction. diation.
Par ailleurs, la reconnaissance – provisoire – d’un On pourrait envisager de faire un tableau à trois
droit à l’erreur pourra conduire à demander à cer- entrées :
tains élèves de rendre des produits intermédiaires, – indices de repérage de l’erreur ;
non finis. Ces productions seront retournées par le – erreur due à ;
professeur, l’assistant ou d’autres élèves, qui auront – remèdes possibles.
signalé les problèmes non réglés et fourni une indi- Le traitement sera différent selon qu’il s’agira de
cation succincte permettant d’y réfléchir et de les cor- combler des lacunes ou de corriger des erreurs.
riger. Une telle démarche se pratique idéalement par En effet, en cas de lacunes dans le domaine gram-
échange de courrier électronique, mais également matical ou lexical, il faudra tout simplement pré-
en utilisant des transparents de rétroprojection. voir d’introduire dans le programme les éléments
Enfin, un entraînement à l’autoévaluation sera ébau- manquants.
ché : l’indulgence provisoire du regard du professeur Dans le cas d’erreurs à corriger, plusieurs étapes sont
dans les démarches précédentes ayant ici pour corol- à prévoir :
laire la rigueur du regard porté par l’élève sur sa – aider l’élève à comprendre la cause de son erreur
propre production. Ceci suppose que du temps aura (principalement en lui faisant expliciter ses choix) ;
été pris pour associer les élèves à la définition des – réexpliquer les points grammaticaux ou lexicaux
critères de correction, qu’ils devront progressive- concernés en les abordant par un nouveau biais ;
ment s’approprier afin de faire correspondre leur – proposer des activités diverses dans lesquelles
production à l’image qui en est attendue. l’élève pourra s’exercer, mettre en application les
De telles démarches reposent toutes sur une attention points qui lui ont été réexpliqués et faire la preuve
nouvelle portée à l’erreur : vouée à disparaître le plus qu’il a corrigé son erreur.
rapidement possible (et, dans le meilleur des cas, à ne Dans ce dernier cas, l’enseignant devra être vigilant
pas apparaître), elle peut s’avérer d’une singulière car l’erreur pourra disparaître s’il propose à l’élève
utilité dès lors qu’elle est considérée comme point une activité qui ne traite que du point qu’il vient
d’entrée possible dans le système instable ou fautif d’expliquer et réapparaîtra lorsque l’élève aura à
que s’est construit l’élève. Elle devient alors un fil qui gérer plusieurs points difficiles en même temps 10.
permet d’orienter une régulation des pratiques péda-
gogiques ou de mettre en œuvre une remédiation
individualisée. L’analyse des causes possibles de ces
erreurs et la mise au point de démarches pédago-
Évaluation
giques préventives et curatives sont pour les élèves Nature et objectifs de l’évaluation
concernés autant de gages que leurs problèmes sont
pris en compte et que des progrès sont possibles. Toute activité de classe donne lieu à une évalua-
Ces modalités différentes prises par l’évaluation tion. L’évaluation consiste, d’une part, à vérifier par
visent donc à faire prendre conscience que s’il leur des tests et des contrôles la capacité des élèves à réa-
faut, certes, apprendre de leur professeur, il leur faut liser des tâches et des activités d’apprentissage que
aussi apprendre d’eux-mêmes pour que l’échec ne ces derniers ont eu à effectuer précédemment ;
devienne pas une fatalité. d’autre part, elle consiste à estimer, par rapport à un
Il est également nécessaire d’aider l’élève à gérer au niveau donné et selon des normes et des critères pré-
mieux le contexte de son apprentissage. Cet aspect cis, fixés par le programme officiel qui sert de cadre
concerne le domaine scolaire et extrascolaire. Il de référence, la valeur des performances langagières
s’agit de prendre en compte les facteurs qui peu- et la compétence culturelle des élèves. Elle constitue,
vent gêner l’apprentissage, sans que le sérieux ou le pour l’enseignant, un moyen privilégié de contrôler

10. Ce texte prend appui sur les travaux d’Albane Cain et Danielle Bailly.

22 Anglais – classe de seconde générale et technologique


le niveau des acquisitions de chaque élève et de compléter, etc.) au plus complexe (courtes produc-
vérifier si les objectifs fixés ont été atteints. Pour tions, traductions, etc.), l’évaluation formative
l’élève, elle est le reflet de l’état de ses connaissances donne l’occasion de vérifier si les savoirs et les
et de ses difficultés ou de ses lacunes, et lui permet savoir-faire ont été acquis et de proposer des exer-
de progresser vers une autonomie linguistique plus cices de remédiation dans le cas contraire. Au vu des
grande. Toutefois, elle ne doit pas être seulement le résultats de ces exercices, le professeur régule la
moyen de vérifier que les objectifs fixés ont été fréquence et le rythme des activités afin d’assurer au
atteints ; elle doit également apporter à l’enseignant mieux les acquisitions des élèves.
et à l’élève l’information nécessaire à l’amélioration L’autoévaluation est une modalité particulière de
des processus d’acquisition des savoirs et des savoir- l’évaluation formative : l’indulgence provisoire du
faire. En d’autres termes, l’évaluation participe de la regard du professeur a ici pour corollaire la rigueur
régulation des apprentissages en fonction d’objectifs du regard porté par l’élève sur sa propre production.
préalablement définis par le professeur, parfois par Cela suppose que les élèves aient été associés à la
l’élève, et auxquels ce dernier adhère pour une définition des critères qu’ils devront progressive-
meilleure formation. Il est donc indispensable d’ac- ment s’approprier afin de faire correspondre leur
corder à l’évaluation la place essentielle qui lui production à l’image qui en est attendue.
revient : elle doit être envisagée comme un moyen de
formation intégré à la progression pédagogique, et L’évaluation sommative
par conséquent au service de l’apprentissage. Elle permet de situer chaque élève par rapport à ses
condisciples et par rapport aux attentes de l’institu-
tion. Elle intervient au terme d’un apprentissage qui
Différents types d’évaluation peut aller d’une simple séquence à l’ensemble du
Il convient de prévoir trois types d’évaluation : cursus scolaire. Elle établit un bilan de ses connais-
diagnostique, formative et sommative. sances et de ses compétences communicationnelles
(compréhension orale ou écrite, expression orale ou
L’évaluation diagnostique écrite). Elle précise les objectifs à atteindre de
Généralement réalisée en début d’année, elle permet manière plus globale, moins atomisée que l’évalua-
à l’enseignant de cerner le niveau de la classe, de tion formative. De ce fait, elle est intégrée à la pro-
mesurer les acquis des élèves, de détecter leurs prin- gression tout comme l’évaluation formative et
cipales lacunes, de manière à adapter son enseigne- constitue une aide à l’apprentissage.
ment à leurs compétences effectives ainsi qu’à leurs À l’exception de l’évaluation diagnostique, les éva-
besoins. Les élèves sont issus de collèges différents et luations peuvent être réalisées à court terme (afin de
ils ont un bagage propre à leur entrée au lycée. contrôler les acquisitions nouvelles) ou à moyen
L’évaluation diagnostique est donc le point de départ terme (dans le but de tester les savoirs et les savoir-
obligatoire et incontournable au commencement faire acquis au cours de l’étude d’une ou plusieurs
de la classe de seconde. Cet état des lieux initial unités). Dans ce cas, il est recommandé de faire por-
permet de préparer un projet pédagogique annuel ter l’évaluation sur des points déjà évalués, dans la
adapté. Cette évaluation doit rester positive. En mesure où toute connaissance nouvelle peut désta-
conséquence, elle ne donnera pas lieu à une note. biliser les acquisitions précédentes.
Il n’y a pas de différence qualitative fondamentale
L’évaluation formative entre les appareils d’évaluation diagnostique, forma-
Elle s’effectue en cours d’apprentissage. Elle permet tive et sommative. Une évaluation peut être qualifiée
à l’enseignant d’évaluer l’efficacité de sa pédagogie. de diagnostique, formative ou sommative selon le
C’est un outil au service de la planification de son moment où elle a lieu, l’objectif qui lui est assigné et
travail. Ce bilan, ponctuel et donc évolutif, doit l’exploitation qui en est faite. Une même production
également donner à l’élève les moyens de se situer écrite ou orale peut être demandée au titre de l’éva-
dans sa propre progression et l’aider dans son effort luation sommative ou de l’évaluation diagnostique
personnel en lui donnant du sens. L’évaluation for- (dans le but de fixer une progression, des contenus
mative peut être diversifiée pour s’adapter à l’hété- d’enseignement ou des savoir-faire à mettre en œuvre),
rogénéité de la classe. Elle comporte à la fois les ou encore au titre de l’évaluation formative (pour per-
interrogations orales de début de cours (à la canto- mettre de mesurer l’écart entre l’objectif à atteindre
nade par le professeur, interrogations mutuelles des et l’objectif atteint à l’aide de l’analyse des erreurs
élèves, prise de parole en continu préparée ou non, des élèves). Cependant, les évaluations diagnostique et
etc.) et la pratique fréquente et régulière de diverses formative peuvent présenter une fragmentation des
formes d’évaluation intermédiaire qui ne font pas tâches correspondant à un ciblage d’objectifs très pré-
forcément l’objet d’une notation chiffrée. Grâce à cis qui n’apparaîtra pas dans l’évaluation sommative,
toute une batterie d’exercices déjà utilisés au collège, d’où la nécessité pour l’enseignant d’apprendre aux
allant du plus simple (exercices à trous, phrases à élèves à exécuter des tâches complexes.

Généralités 23
En outre, les évaluations diagnostique et formative faire auxquels les élèves ont été préparés. Les élèves
faciliteront la mise en place d’une remédiation doivent être informés des objectifs des différentes
chaque fois que cela s’avérera nécessaire. En effet, évaluations, des critères de réussite en termes de
l’enseignant pourra diagnostiquer la nature des quantité et de qualité ainsi que des conditions qui
erreurs et en identifier la source afin de concevoir des doivent être remplies pour réussir un exercice
stratégies de remédiation adéquates et d’amener donné. En outre, les activités d’évaluation seront des
l’élève à se corriger et à poursuivre sa progression. activités de transfert suffisamment proches des
Pour que l’évaluation soit la plus complète possible, tâches déjà réalisées en classe sans être pour autant
il importera d’évaluer, d’une part, les contenus lin- à l’identique.
guistiques et culturels et, d’autre part, les quatre Il convient, dans la mesure du possible, de différen-
compétences de communication. Pour rendre cier les évaluations des différentes compétences.
compte du parcours effectué et permettre à l’élève de Les évaluer simultanément risquerait de masquer la
mieux se connaître à travers ce qu’il sait et ce qu’il réalité de l’acquisition de chacune d’entre elles.
doit encore apprendre, le professeur s’attachera à Ainsi, une évaluation de la compréhension de l’écrit
distinguer trois niveaux : consistant à répondre à des questions sur un texte
– ce qui est acquis, qui nécessite un « rebrassage » fait appel non seulement à la compréhension mais
constant ; aussi à l’expression écrite. Un élève capable de com-
– ce qui est en cours d’acquisition, qui nécessite de prendre l’ensemble d’un document ne parviendra
nouvelles activités de réflexion sur la langue ; pas toujours à formuler correctement sa compré-
– ce qui n’est pas acquis et qu’il faudra à nouveau hension dans la langue étudiée.
présenter.
Tout au long de l’année et à intervalles réguliers,
laissés à l’appréciation de chaque professeur ou de
Évaluation et notation
l’équipe pédagogique, l’enseignant contrôlera le tra- Il est primordial de les différencier. La notation n’est
vail oral et écrit des élèves afin de leur permettre de se qu’un moment de l’évaluation, celui où le professeur
prendre en charge et de remédier à leurs difficultés, mesure le degré de conformité entre la production
soit individuellement, soit avec son aide. Ils seront de l’élève et le modèle de référence établi d’après les
alors mis sur la voie de l’autonomie, laquelle est un critères retenus par rapport aux objectifs visés. Tous
des objectifs essentiels de leur formation au lycée. les exercices utilisés pour une évaluation ne doivent
pas forcément faire l’objet d’une notation. Il est
d’ailleurs possible d’adopter des systèmes de notation
Appareil d’évaluation différents en fonction du type d’évaluation pratiqué.
Il est important de se garder soigneusement des Rappelons que l’évaluation diagnostique ne donne
quatre écueils suivants : pas lieu à une note globale. Il en est de même de
– multiplier les tests d’évaluation de toutes sortes, l’évaluation formative, qui doit être positive et inci-
si bien que les élèves passent plus de temps à être tative en cela qu’elle est conçue comme un élément
évalués qu’à être entraînés ; de la formation de l’élève. Au-delà du simple
– procéder trop rarement (une fois par trimestre) à constat, les appréciations orales ou écrites du pro-
des évaluations, ce qui ne permet pas aux élèves de fesseur peuvent également renseigner l’élève de
progresser dans de bonnes conditions ; manière nuancée sur ses réussites et ses points faibles,
– favoriser un type d’évaluation, notamment l’éva- et lui donner des conseils pour qu’il puisse progres-
luation sommative ; ser. Le professeur peut aussi demander aux élèves de
– privilégier les évaluations d’un domaine de compé- porter eux-mêmes une appréciation sur l’exercice ou
tences (oral ou écrit). Les deux domaines de compé- l’activité réalisée à partir d’une grille « critériée »
tences sont d’égale importance et complémentaires. Il (autoévaluation), voire de participer à l’évaluation
serait fort dommageable de laisser entrevoir une plus de ce qu’un de leurs camarades vient de produire
grande considération pour l’écrit par exemple. L’oral (interévaluation). Le professeur peut éventuellement
ne peut être considéré comme une vague conversation envisager une évaluation mutuelle au cours d’un tra-
à laquelle il suffit de participer pour avoir une bonne vail de production écrite.
note de « participation orale ». La mise en place d’en- L’évaluation sommative, quant à elle, fait l’objet
traînements spécifiques et d’évaluations ciblées devrait d’une notation transmise notamment aux parents.
permettre d’en accroître la pertinence et l’efficacité, La notation chiffrée doit utiliser l’échelle des notes
et de mettre les compétences de l’oral à leur vraie place dans son intégralité : le professeur n’hésitera pas à
dans le processus d’enseignement/apprentissage d’une accorder la note maximale à un exercice ou une acti-
langue vivante. vité s’il satisfait entièrement aux critères retenus. Si
Seul l’enseignement dispensé en classe devra faire les notes obtenues par l’ensemble des élèves d’une
l’objet d’une évaluation. Il y aura donc adéquation même classe sont constamment faibles, il sera néces-
de l’évaluation aux savoirs enseignés et aux savoir- saire de revoir le plan et le rythme de progression.

24 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Suggestion : grilles d’évaluation Réalisation de l’exercice Recevabilité linguistique
À titre d’exemple, nous proposons ci-dessous deux et traitement du sujet (12 points)
grilles d’évaluation des compétences de production (8 points)
qui peuvent être utilisées telles quelles, modifiées ou 0,5 – 1,5 points : 0,5 – 2,5 points :
adaptées. Il serait souhaitable qu’une réflexion col- – présentation inacceptable – inintelligible
lective soit engagée à partir de ces documents. – écriture illisible – lexique indigent
– consignes non respectées – erreurs récurrentes de
Évaluation de la langue orale – hors sujet grammaire
Il s’agit d’évaluer la maîtrise de l’anglais parlé afin de – contresens élémentaire
permettre aux élèves d’améliorer leur compétence dans
2 – 3,5 points : 3 – 6 points :
ce domaine. Elle s’effectue à l’occasion d’une activité
– recopiage du support – compréhension
formelle, telle que la prise de parole en continu ou
– hors sujet partiel possible malgré des
une situation d’échange et à partir d’une grille qui est
– sujet compris mais erreurs fréquentes
subdivisée en quatre parties: phonétique, grammaire
traitement plat et – lexique limité
et lexique, communication, appréciation générale.
superficiel – syntaxe peu élaborée
– construction vague
N.B. – On a utilisé les signes suivants : – – : systé-
matiquement déficient ; – : fréquemment déficient ; 4 – 6,5 points : 6,5 – 10 points :
+ : acceptable ; + + : bonne qualité/authentique. – existence d’une – erreurs occasionnelles
problématique – vocabulaire adapté
Phonétique – effort de construction – syntaxe adéquate
–– – + ++ 7 – 8 points : 10,5 – 12 points :
– enchaînement des idées – erreurs rares
Chaîne parlée et intonation
– développement organisé – vocabulaire riche
(4 points)
– références culturelles – syntaxe élaborée
Accentuation (4 points) – conviction, humour – capacité à nuancer
Phonèmes (4 points)
Grammaire et lexique Dans un esprit d’évaluation positive, le professeur
n’hésitera pas à bonifier, en seconde lecture et selon
Grammaire (4 points)
une échelle de 0,5 à 3 points, les copies qui se lisent
Lexique (4 points) facilement, avec intérêt voire avec plaisir. Il tiendra
Communication –– +/– – + compte également du soin apporté à la présenta-
Appréciation générale note : ……/20 tion et à la rédaction. Le professeur valorisera tout
particulièrement les copies dont l’auteur a réagi au
sujet proposé en s’engageant et en exprimant un
Évaluation de l’expression écrite point de vue personnel.
Pour évaluer des productions écrites complexes, le
professeur pourra utiliser ou s’inspirer de la grille ci-
après. Lors de la correction de ce type d’exercice, le
professeur adoptera la posture d’un lecteur en situa-
Assistants
tion réelle de lecture, c’est-à-dire qu’il appréciera la Les textes officiels situent le champ d’intervention
teneur du message à lire, la capacité du candidat à de l’assistant principalement dans le développement
convaincre son lecteur et à lui donner envie de lire des compétences orales, son rôle étant d’« aider les
sa production. Puis, il mesurera l’adéquation et la élèves à se familiariser avec la conversation cou-
recevabilité des moyens mis en œuvre par l’élève rante ». Il est précisé par ailleurs que l’assistant
pour traduire ses intentions de départ. affecté en lycée n’est pas appelé à enseigner, ce qui
Concrètement, cette correction suppose une éva- signifie, comme sa fonction l’indique, qu’il apporte
luation en deux temps : une assistance au professeur titulaire de la classe.
– une première lecture pour apprécier la façon dont Les activités proposées aux élèves dans le cadre des
le sujet a été traité ; séances avec l’assistant doivent s’inscrire dans la
– une deuxième lecture pour juger de la recevabilité progression du professeur titulaire et répondre à des
linguistique. objectifs clairement définis. Une concertation étroite
Par ailleurs, des paliers ont été définis, à l’intérieur entre l’enseignant et l’assistant est indispensable, et
desquels une fourchette de notes permet d’affiner il conviendrait de faire en sorte qu’elle puisse être
l’évaluation. En outre, chaque colonne fonctionne effective pendant toute la durée de son séjour.
de manière indépendante : une production peut se L’assistant peut intervenir dans plusieurs cadres :
situer au palier 2 pour le traitement du sujet et au – en tant que locuteur natif, il incarne aux yeux des
palier 3 pour la recevabilité linguistique. élèves qui lui sont confiés son pays d’origine et peut

Généralités 25
à ce titre apporter des témoignages sur la culture et apportés par l’assistant ou proposés en concertation
la civilisation du pays dont il est originaire. Si le avec le professeur, le prolongement de ce qui a été
contact direct est irremplaçable, l’enseignant veillera travaillé en classe, la préparation d’un projet qui
à replacer la vision du pays anglophone en question, sera ultérieurement travaillé par le professeur, l’en-
véhiculée par l’assistant, dans une perspective plus traînement à la lecture et la pratique du débat
large afin de ne pas tomber dans le piège de la géné- contradictoire ;
ralisation abusive à partir d’une expérience, certes – l’assistant peut apporter une aide précieuse aux
originale et authentique, mais néanmoins indivi- élèves dans leurs travaux de préparation de présen-
duelle. Les élèves devront ainsi faire la part du vrai tations orales à faire devant la classe, tant pour la
et du faux, des différences culturelles et des clichés ; recherche documentaire que pour l’entraînement à
– dans le domaine des compétences de communica- parler à partir de notes ;
tion, de la compréhension de l’oral, l’assistant doit – enfin, il peut être associé à des projets qui dépas-
aider les professeurs soit à partir de prises de parole sent le cadre de la classe et participer à des anima-
en direct (présentations, mini-exposés, récits d’ex- tions, dès lors qu’elles ont un rapport direct avec
périences personnelles), soit à partir de documents l’anglais et qu’elles répondent à des objectifs à but
sonores et audiovisuels apportés (voire créés) par linguistique et/ou culturel.
lui-même ou proposés par le professeur de la classe ;
– on prévoira pour la séance avec l’assistant des acti- Toutes ces suggestions peuvent être mises en œuvre
vités d’entraînement à la prise de parole, sachant dans des conditions d’intervention variées et
que le professeur devra préalablement présenter les variables selon les objectifs définis en concertation
savoirs nécessaires au développement de la compé- avec le professeur. Les textes réglementaires préci-
tence de production orale. Cet entraînement pourra sent que l’assistant peut intervenir dans le cadre
aussi bien porter sur des activités de reproduction d’une heure inscrite à l’emploi du temps des élèves :
permettant de familiariser davantage les élèves avec – en sus des heures de cours, de module ou de
les règles phonologiques de l’anglais, que sur des dédoublement ;
activités de prises de parole sous forme dialoguée ou – avec le professeur dans le cadre de petits groupes,
en continu, pour lesquelles des suggestions figurent constitués autour de tâches précises ;
dans le texte du programme. L’accent sera mis – dans le cadre de sous-modules constitués sous
davantage sur la fluidité de l’expression, le respect forme de groupes de besoin.
des règles fondamentales de la phonologie anglaise, Quelles que soient les modalités retenues, une inté-
la mise en place de certains réflexes linguistiques, et gration réfléchie et concertée de l’assistant à diffé-
moins sur le respect scrupuleux des règles morpho- rents moments du parcours d’apprentissage des
syntaxiques. C’est ainsi que dans des activités d’ora- élèves ne peut qu’être profitable, mais encore faut-il
lisation de dialogues travaillés avec le professeur s’assurer de sa bonne intégration dans l’établisse-
ou de jeu de rôles, l’assistant peut intervenir effica- ment. Un assistant bien accueilli a toutes les chances
cement pour faire mettre au point la prononcia- de se plaire dans l’établissement et de remplir ainsi
tion, tout en veillant à préserver une forme sa tâche de façon satisfaisante pour tous. Il est indis-
d’authenticité idiomatique. L’utilisation d’outils pensable de « réussir » son accueil.
comme le caméscope ou la webcam est à encourager Quelques exemples de réussites peuvent être donnés :
pour aider les élèves à s’autoévaluer et ainsi amé- – un véritable accueil est prévu pour le jour de l’ar-
liorer leur prestation ; rivée de l’assistant dans l’établissement en veillant
– l’évaluation peut être en partie confiée à l’assistant, tout particulièrement à ce qu’une personne puisse lui
mais elle ne sera véritablement pertinente que consacrer du temps à ce moment-là ;
conçue en concertation avec le professeur de la – l’ensemble de l’équipe des professeurs d’anglais
classe. Pour ce qui relève de l’évaluation de l’ex- s’implique dans cet accueil, même si l’un des pro-
pression orale par exemple, il est envisageable qu’il fesseurs accepte d’être l’interlocuteur attitré de l’as-
intervienne directement dans l’échange avec l’élève sistant afin de l’accompagner dans sa découverte
pour faire vivre l’entretien aussi longtemps que le de l’établissement à tous les niveaux, et ce pendant
souhaite le professeur. Il est possible d’enregistrer ce toute la durée de son séjour ;
dialogue sur une cassette audio, voire vidéo si les – la prise en charge administrative de l’assistant est
moyens de l’établissement le permettent, et d’évaluer facilitée par le chef d’établissement et les enseignants;
la prestation de l’élève a posteriori. Au gain de – un logement est proposé à l’arrivée de l’assistant
temps appréciable s’ajoute une situation d’évalua- (bon nombre d’établissements offrent un logement ou
tion plus juste pour l’élève dans la mesure où sa se sont constitués un fichier d’adresses de logements
prestation ne dépend pas de la compétence de son proposés à des conditions financières intéressantes) ;
partenaire dans l’échange ; – les principes de l’organisation de l’emploi du
– d’autres activités sont possibles, notamment la temps de l’assistant lui sont communiqués à son
préparation d’une question à l’aide de documents arrivée : un temps d’observation d’une ou deux

26 Anglais – classe de seconde générale et technologique


semaines lui permet de se familiariser avec le fonc- seconde – un véritable outil de communication, ce
tionnement de l’établissement, de prendre quelques qui légitime fortement un retour vers l’étude après
repères préliminaires et de rencontrer les premières cette prise de contact souvent problématique avec le
classes avec lesquelles il va travailler. Les heures de monde réel.
cours qui lui sont confiées sont ensuite définies de Les TIC ont également une fonction dans le cadre de
manière précise et officielle. l’accueil des élèves en seconde : l’équipe des profes-
seurs peut, par exemple, mettre à la disposition des
nouveaux arrivants des conseils méthodologiques sur
TIC et multimédia l’intranet de l’établissement, concernant l’attitude
attendue lors de la découverte d’un nouveau docu-
Le programme de seconde définit en annexe les ment, la tenue du cahier, une boîte à outils d’anglais
conditions d’utilisation des TIC en cours de langue. de classe pour gérer les situations les plus usuelles, des
Leur principal intérêt est de donner à l’élève un outil suggestions sur l’utilisation d’une grammaire, etc. Ces
permettant un travail individualisé, qu’il s’agisse de : conseils, généralement vite donnés en classe par les
– recherche documentaire (à effectuer hors classe) professeurs et vite oubliés par les élèves, seront consul-
sous forme de webquest par exemple ; tables toute l’année et peuvent, idéalement, être pro-
– travail de compréhension écrite ou orale à partir de longés par un début de tutorat électronique.
cédéroms adéquats, de fichiers texte, son ou vidéo ; Les mêmes services peuvent être rendus aux profes-
– travail phonologique (« reconnaissance » vocale) ; seurs : un forum et une liste de diffusion au sein de
– production, allant de la simple mise en forme d’un l’établissement permettent de gérer de façon souple
compte rendu de recherche à la rédaction de textes la concertation entre collègues ou avec l’assistant
et aux échanges épistolaires… ainsi que la mutualisation de certaines ressources
L’apparition de logiciels qui vont dans le sens de (banque de transparents, diapositives de grammaire,
l’interactivité (choix du niveau de difficulté ou du documents de civilisation, tests communs, etc.).
parcours de tâches à effectuer, aides contextuelles, Si l’utilisation du magnétophone et du magnéto-
mise à disposition d’outils de référence, formulaires scope reste, à l’évidence, indispensable pour conduire
de réponses envoyés au professeur ou à la classe…) avec le groupe-classe l’entraînement à la compré-
permet d’envisager une meilleure rentabilité pédago- hension et au commentaire d’un document oral
gique de ces nouvelles pratiques. Elles permettent ou audiovisuel, ces outils peuvent être remplacés
dans le meilleur des cas, à tous les élèves d’un par un ordinateur équipé d’un lecteur DVD cou-
groupe, de mobiliser leur attention et de s’exprimer. plé à un vidéoprojecteur. Celui-ci offre un accès
Le deuxième avantage des TIC est de donner aux mieux organisé aux sons et aux images ; il permet
élèves des interlocuteurs au-delà du cadre de la aussi de projeter sur un tableau blanc des textes
classe, et parfois même de lever la fiction de la salle numérisés et « pédagogisés », des extraits de produc-
de classe lorsqu’ils ont l’occasion de communiquer tions d’élèves, des fiches récapitulatives (gram-
(après préparation) avec d’autres élèves du monde maire, traces écrites…), ainsi que les travaux de
anglo-saxon ou sur des forums appropriés. L’anglais, recherche des élèves présentés à la suite d’une web-
objet d’étude, devient alors – provisoirement en quest par exemple.

Généralités 27
S équences d’enseignement

Il est utile de présenter des exemples de mise en de ne pas traiter tel autre, au risque de franchir le
œuvre des points abordés dans la première partie seuil de tolérance des élèves, avec toutes les consé-
pour montrer comment ils peuvent prendre effet en quences négatives prévisibles.
classe. Il s’agit de suggestions d’exploitation péda- Contraint d’opérer des choix qui tiennent compte
gogique de supports, choisis en relation avec le de la classe dont il a la responsabilité, qui détermi-
contenu culturel de la classe de seconde, qui per- nent les objectifs qui seront poursuivis et qui ont
mettent d’éclairer certains des points traités dans la conduit à sélectionner tel ou tel support, l’ensei-
première partie de ce document d’accompagnement. gnant doit assumer ses décisions, qui lui appartien-
Il convient de se garder de toute modélisation abu- nent. En raison des différences qui existent d’une
sive qui conduirait à appliquer à l’identique une classe à l’autre, d’un établissement à l’autre, il n’est
démarche proposée dans tel ou tel exemple ; des pas question de penser que l’on puisse construire
variables aussi importantes que l’état des savoirs des une séquence que l’on pourrait mettre en œuvre
élèves à un moment donné de l’année, les besoins avec n’importe quelle classe de seconde. Cette varia-
spécifiques qui en découlent, les objectifs choisis par bilité des publics oblige l’enseignant à assurer en
le professeur et les supports retenus influent gran- permanence plusieurs rôles à la fois : concevoir un
dement sur les orientations de la séquence qui sera projet d’apprentissage, le mettre en œuvre et l’éva-
construite, sur la progression adoptée et sur le type luer. Chacun des rôles exige qu’il procède à des
d’activités proposé à la classe. choix dont lui seul aura la responsabilité sans pou-
Il importe de garder à l’esprit plusieurs principes et voir se réfugier derrière telle ou telle influence exté-
de prendre les précautions en conséquence. rieure, comme les auteurs du manuel en usage dans
Tout choix didactique tire sa légitimité d’une ana- la classe ou des recommandations et réflexions
lyse approfondie de chacun des supports envisagés entendues çà et là.
car, par les ajustements auxquels l’enseignant doit L’existence d’un contenu culturel dans le programme
procéder entre le support et les objectifs retenus au de la classe de seconde donne à l’enseignant un outil
final, elle garantit la cohérence de la démarche arrê- précieux pour construire ses séquences : en choisis-
tée par l’enseignant. Le travail d’analyse a pour sant de traiter un thème se rapportant à l’une des
effet de dégager le sens profond du support, de quatre grandes notions qui constituent l’épine dor-
mettre au jour les possibilités d’exploitation péda- sale du programme culturel, le professeur dispose
gogique, d’identifier les points d’appui à partir des- d’un moyen de justifier aux yeux des élèves l’étude
quels articuler le travail de compréhension et les des supports qu’il aura retenus et de l’ensemble des
obstacles qu’il faudra surmonter. Concernant les activités qu’il leur proposera. L’adhésion de la classe
obstacles, il convient de ne pas se limiter aux seules au travail en classe de langue est un enjeu capital qui
difficultés d’ordre lexical ou morphosyntaxique conditionne l’efficacité de l’enseignement dispensé.
mais de prendre en compte, dans le cas des docu- Face à des publics qui acceptent de plus en plus dif-
ments qui contiennent une partie sonore, les diffi- ficilement de faire un exercice sans en comprendre
cultés liées à la perception de chaînes de sons et à la l’utilité, le professeur est amené à rendre transpa-
segmentation en unités qui font sens. On rappellera rents ses choix. Toute son habileté consistera alors à
ici l’impérieuse nécessité d’écouter les documents faire émerger la cohérence de la démarche sans avoir
sonores que l’on se propose de retenir pour les rai- à l’expliciter. D’où l’idée de construire le projet
sons qui viennent d’être évoquées. autour d’une problématique qui sera posée par les
Tout support ne doit pas nécessairement donner lieu documents choisis et à laquelle ces mêmes docu-
à une étude approfondie du contenu et de tous les ments apporteront un début de réponse. Aussitôt
faits de langue susceptibles de présenter un intérêt qu’une problématique est retenue, se pose alors pour
pour un élève de seconde. C’est ici que la notion de l’enseignant la question de la manière de la faire
choix didactique prend tout son sens : un support a apparaître. Une présentation magistrale semble
une richesse qui ne peut pas être exploitée de exclue ; en revanche, on peut penser que le premier
manière exhaustive. La réalité de la classe impose à document étudié aura pour objectif de poser une
l’enseignant de privilégier tel ou tel point et de choisir ou plusieurs questions auxquelles les documents sui-

28 Anglais – classe de seconde générale et technologique


vants apporteront une réponse, étant admis que Introduction au thème
cette réponse ne peut être que partielle. En poussant
l’analyse un peu plus loin, il est possible de penser On peut donner en introduction au thème de la
que chaque support étudié dans le projet servira un séquence ces images à observer, décrire et commenter.
double objectif, apporter des éléments de réponse à De leur juxtaposition naît une série de questions que
la question de départ tout en la faisant évoluer de l’on demandera aux élèves de formuler: who are these
manière à ce que l’étude de chaque document men ? what are they doing ? why are they queueing
prenne tout son sens et soit parfaitement justifiée up ?, etc. On encouragera l’émission d’hypothèses,
aux yeux des élèves. l’expression de l’apparence et des impressions.
Dans un souci d’honnêteté intellectuelle fort louable,
l’enseignant pourrait être tenté de vouloir apporter
une réponse complète, mais l’entreprise est vouée à
l’échec pour plusieurs raisons : il est illusoire de
prétendre présenter tous les aspects et points de vue
qui se rapportent à cette thématique et il est diffici-
lement envisageable de proposer la mise en œuvre
qui en découlerait. Le projet prendrait alors une telle
ampleur et demanderait un traitement qui s’étalerait
sur un grand nombre de semaines, avec pour effet
automatique de lasser les élèves au-delà du suppor-
table. De même, construire le projet autour d’une
problématique protège le professeur de la tentation
d’une approche strictement thématique, qui consis-
terait à passer en revue tous les aspects du sujet. En
conclusion, toute séquence construite sur le principe
d’une problématique de départ et d’un questionne-
ment, généré par les supports eux-mêmes et suscep-
File de chômeurs New-Yorkais attendant leur repas, États-
tible d’évoluer tout au long du parcours proposé aux Unis, 1934. © Keystone France.
élèves, a toutes les chances d’obtenir l’adhésion de
ces derniers.

Séquence 1 – Sandwich men

Commentaire d’images en noir et blanc sur le chô-


mage et la pauvreté en Angleterre et aux États-
Unis ; puis analyse de photos représentant des
hommes-sandwich.
Étude d’extraits de textes : George Orwell, Down
and Out in Paris and London, 1933 ; Cindy
Schreiber, Sandwich men bring in the bread and
butter, 2002.
– Notions : mémoire/lien social.
– Thème : le chômage dans les années 1930.
– Objectif culturel : donner à voir une réalité éco-
Soupe populaire aux États-Unis pendant la crise de 1929.
nomique et sociale à travers les yeux d’un écri-
© PPCM.
vain, amener à comparer passé/présent.
– Objectifs linguistiques : lexicaux (le travail, l’ap-
parence physique, la pauvreté), phonologiques Les élèves auront besoin d’utiliser le lexique de la
(<o> dans work et job par exemple), grammati- pauvreté, du dénuement, du chômage et du travail.
caux (repérage et valeur du présent et du passé On les invitera enfin à estimer l’époque représentée
dans la structuration du passage). par ces images, en s’appuyant sur les détails vesti-
– Objectif méthodologique : mettre en place des mentaires en particulier. On pourra guider cette esti-
stratégies de repérage et de lecture pour mener à mation en proposant des fourchettes – before the
la construction du sens. 19th century ? first or second half of the 19th cen-
tury ? first or second half of the 20th century ? – et

Séquences d’enseignement 29
en sollicitant les connaissances historiques de tous. pourra demander aux élèves d’imaginer la vie de ces
On notera ces propositions au tableau pour un gens, de décrire leur activité et leurs conditions de
usage ultérieur. travail. On prendra soin de noter ces premières
Les deux images suivantes introduisent plus directe- conclusions au tableau de manière à garder la trace
ment le texte. En procédant comme pour les deux de ces représentations que la lecture du texte vien-
précédentes, les besoins langagiers à prévoir tourne- dra confirmer ou infirmer. On attirera l’attention
ront autour du thème de la description physique de des élèves sur la légende de la première image qui
l’individu, de l’environnement urbain, du travail. On situe la scène en Angleterre.

Man Wearing Sandwich Board About his Unemployment, ca. Sandwich Board Men Advertise Car Lock, 1933. © Hulton –
1930, England, UK. © Hulton-Deutsch Collection/Corbis. Deutsch collection/Corbis.

Travail à partir d’un texte Analyse du document


document Ce texte est un court extrait du livre autobiogra-
One morning we tried for a job as sandwich men. We went at five phique de George Orwell dans lequel il revient sur ses
to an alley-way behind some offices, but there was already a années de misère à Paris et à Londres dans les années
queue of thirty or forty men waiting, and after two hours we 1930. La description de son expérience personnelle
were told that there was no work for us. We had not missed much, donne lieu à des réflexions plus larges sur la situation
for sandwich men have an unenviable job. They are paid about sociale des laissés-pour-compte du monde du travail.
three shillings a day for ten hours’ work – it is hard work, especially Ainsi, l’extrait part de la narration d’un épisode pré-
in windy corners, and there is no skulking, for an inspector comes cis pour s’élargir très rapidement à la description des
round frequently to see that the men are on their beats. To add conditions de travail des travailleurs précaires. Le
to their troubles, they are only engaged by the day, or sometimes côté factuel/personnel de l’expérience est rapidement
for three days, never weekly, so that they have to wait hours for évacué (ce creux peut d’ailleurs être exploité et com-
their job every morning. The number of unemployed men who are pensé en situation de classe) dans les deux premières
ready to do the work makes them powerless to fight for better phrases au prétérit. Le reste du texte est écrit au pré-
treatment. The job all sandwich men covet is distributing hand- sent et analyse la situation pour le bénéfice du lec-
bills, which is paid for at the same rate. When you see a man dis- teur auquel il s’adresse directement dans les deux
tributing handbills you can do him a good turn by taking one, for dernières phrases. La technique est du reste classique
he goes off duty when he has distributed all his bills. et caractéristique des articles de journaux où l’anec-
George Orwell, Down and Out in Paris and London, 1933. dote relatée au début n’est, au fond, que l’entrée en
© Penguin books. matière d’une réflexion plus large.

30 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Ce texte se prête ainsi fort bien à un prélèvement en faisant placer les événements sur une ligne tem-
d’indices à mettre en relation, et on pourra faire pro- porelle par exemple, et de comprendre l’enchaîne-
céder à plusieurs lectures et surlignages pour repérer ment logique we went/but/and. La fin de la
les éléments de construction du sens. deuxième phrase no work for us permet de tra-
Les difficultés prévisibles sont ponctuelles: we went at vailler sur l’expression de la déception, du regret,
five to an alley-way behind some offices, at five pourra du souhait, et ces nouvelles hypothèses créent une
être compris par calque comme « à cinq » et donner attente qu’il conviendra de vérifier lors de la suite
une idée erronée du nombre de personnes désignées du travail.
par we. C’est au point de vue du sens une erreur qui Tout au long du travail, le sens se construit dans un
ne porte pas à conséquence, mais qu’il conviendra de va-et-vient entre le texte, les élèves « individuels » et
soumettre au jugement collectif pour faire rétablir la les élèves « classe » qui réunit les informations col-
signification de at five. L’avant-dernière phrase du lectées pour isoler les faits avérés et les hypothèses.
texte posera un problème syntaxique plus sérieux avec
la juxtaposition de is et de distributing. Deuxième partie
Une approche progressive devrait cependant per- We had not missed much, for sandwich men have an
mettre de contourner ou de surmonter ces diffi- unenviable job. They are paid about three shillings
cultés, tout en insistant sur la mise en réseau des a day for ten hours’ work – it is hard work, espe-
indices de sens. cially in windy corners, and there is no skulking, for
an inspector comes round frequently to see that the
men are on their beats. To add to their troubles, they
Démarche envisagée are only engaged by the day, or sometimes for three
On pourra par exemple procéder de la manière days, never weekly, so that they have to wait hours
suivante. for their job every morning. The number of unem-
Faire procéder au repérage (soulignement, par ployed men who are ready to do the work makes
exemple) et à l’analyse des éléments paratextuels. them powerless to fight for better treatment.
L’objectif est de faire émettre des hypothèses sur le
type d’écrit et de contenu. On pourra également Le champ lexical du travail est abondant, on fera
demander aux élèves de relier ces éléments au travail souligner les mots et les expressions en invitant les
fait précédemment à partir des images, et les encou- élèves à repérer des mots ayant des sens voisins, à
rager à valider/invalider certaines des hypothèses identifier le champ lexical qu’ils définissent, et à
notées au tableau. L’essentiel étant, quelle que soit trouver d’autres mots qui en font partie, et on
l’approche privilégiée, de créer des attentes de lec- remontera vers la gauche pour analyser la situation.
ture. Il faudra par ailleurs faire observer et éclaircir les
L’analyse du texte suggère de distribuer le texte en expressions temporelles qui sont essentielles dans
trois parties. la description des conditions de travail, en les faisant
relever, noter au tableau, expliquer/paraphraser et
Première partie comparer oralement et collectivement.
One morning we tried for a job as sandwich men. À tout moment de ce travail de lecture détaillée et de
We went at five to an alley-way behind some offices, construction du sens, on se réfèrera aux hypothèses
but there was already a queue of thirty or forty men élaborées précédemment pour les confirmer/infir-
waiting, and after two hours we were told that there mer. C’est à la condition d’accepter de partir sur une
was no work for us. fausse piste et de faire marche arrière quand il ne
peut plus avancer que l’élève a prise sur le sens. C’est
Ce passage relate l’événement proprement dit. au professeur de prendre note des suggestions mani-
Pour aider les élèves à repérer et à classer les indices festement erronées pour aiguiller la réflexion de
nécessaires à la mise en place de la compréhension l’élève et la relecture du texte vers l’élucidation de la
de la situation, on peut leur demander de souligner mauvaise interprétation.
ce qu’ils comprennent et de mettre ces éléments en
relation par similitude de sens/type d’information Troisième partie
donnée, pour aboutir avec eux à quatre catégories : The job all sandwich men covet is distributing hand-
time, places, people, champ lexical du travail. Après bills, which is paid for at the same rate. When you
une phase de lecture-repérage-soulignement silen- see a man distributing handbills you can do him a
cieuse et individuelle, les élèves mettront en commun good turn by taking one, for he goes off duty when
leurs repérages ordonnés en quatre colonnes au he has distributed all his bills.
tableau. Il s’agit là d’une première étape, à la suite
de laquelle la classe pourra émettre des hypothèses. La troisième partie concerne un autre travail pré-
Dans la deuxième phrase, il s’agit de mettre en caire : distributing handbills, comparé à being a
réseau at five/already/after two hours (→ at seven), sandwich man.

Séquences d’enseignement 31
La difficulté ici résidera dans l’identification du géron- for three days, never weekly, so that they have to
dif distributing handbills, en particulier dans la pre- wait hours for their job every morning. The number
mière phrase où il suit is, et où beaucoup liront is of unemployed men who are ready to do the work
distributing, d’autant plus vraisemblablement que peu makes them powerless to fight for better treatment.
auront identifié covet comme un verbe. Comment The job all sandwich men covet is distributing
faire rectifier cette lecture erronée ? En faisant souli- handbills, which is paid for at the same rate. When
gner la deuxième occurrence de distributing handbills you see a man distributing handbills you can do
qui suit cette fois a man et non pas be, et en l’oppo- him a good turn by taking one, for he goes off duty
sant à he has distributed all his bills que l’on retrouve when he has distributed all his bills.
à la fin. En conclusion de ce travail de repérage, on
pourra faire observer la construction du passage à tra-
vers les temps employés: passé → expérience person-
Analyse phonologique
nelle, présent → généralisation, présent → adresse au Rythme et formes faibles
lecteur. Il s’agit très simplement de faire apparaître ce N.B. – Syllabes accentuées : en caractères gras ; mots
qui était sous-jacent à la lecture détaillée, et de prendre grammaticaux sous forme faible : en italique.
un peu de recul par rapport au texte.
En fin de parcours, on pourra revenir sur la lecture One morning we tried for a job as sandwich men.
oralisée du passage en partie ou en entier, en faisant We went at five to an alley-way behind some offices,
précéder cette activité d’un soulignement des syllabes but there was already a queue of thirty or forty men
accentuées et/ou des formes faibles. Ici, l’activité de waiting, and after two hours we were told that there
lecture est encore une vérification de la compréhen- was no work for us. We had not missed much, for
sion, et une aide à la fixation du sens. sandwich men have an unenviable job. They are
Enfin, et pour terminer, on reprendra les idées avan- paid about three shillings a day for ten hours’ work
cées lors de l’analyse initiale des photos pour faire – it is hard work, especially in windy corners, and
réfléchir sur la situation sociale décrite à travers ces there is no skulking, for an inspector comes round
documents. frequently to see that the men are on their beats.
La séquence pourra être complétée par des To add to their troubles, they are only engaged by
recherches à faire effectuer aux élèves sur la période, the day, or sometimes for three days, never weekly,
en confiant par exemple à des groupes différents le so that they have to wait hours for their job every
soin de rendre compte de documents différents. morning. The number of unemployed men who are
On pourra choisir également de prolonger la ready to do the work makes them powerless to fight
réflexion dans le présent en demandant si ces condi- for better treatment. The job all sandwich men covet
tions semblent révolues ou non, et donner à lire le is distributing handbills, which is paid for at the
texte de Cindy Schreiber, Sandwich men bring in the same rate. When you see a man distributing hand-
bread and butter 11, pour procéder à une compa- bills you can do him a good turn by taking one, for
raison hier/aujourd’hui. Ce second texte fera l’ob- he goes off duty when he has distributed all his bills.
jet d’une lecture cursive et non pas détaillée, mais
le travail sur le texte de George Orwell en aura Mots difficiles, à problème, à signaler
considérablement aplani les difficultés. N.B. – En majuscules : mots difficiles.
En gras : éventails des prononciations de la lettre <o>.

Repérages utiles One morning we tried for a job as SANDWICH MEN.


N. B. – Work, time, places and tense ( present , past). We went at five to an ALLEY-WAY BEHIND some OFFICES,
but there was ALREADY a QUEUE of thirty or forty men
One morning we tried for a job as sandwich men. waiting, and after two HOURS we were told that there
We went at five to an alley-way behind some was no work for us. We had not missed much, for
offices , but there was already a queue of thirty or sandwich men have an UNENVIABLE job. They are paid
forty men waiting, and after two hours we were told about three shillings a day for ten hours’ work – it is
that there was no work for us. We had not missed hard work, ESPECIALLY in windy CORNERS, and there
much, for sandwich men have an unenviable job. is no SKULKING, for an INSPECTOR comes round FRE-
They are paid about three shillings a day for ten QUENTLY to see that the men are on their beats. To
hours’work – it is hard work, especially add to their TROUBLES, they are only ENGAGED by the
in windy corners , and there is no skulking, for an day, or SOMETIMES for three days, never weekly, so
inspector comes round frequently to see that the that they have to wait hours for their job every mor-
men are on their beats. To add to their troubles, ning. The number of UNEMPLOYED men who are ready
they are only engaged by the day, or sometimes to do the work makes them POWERLESS to fight for

11. Voir la rubrique « Pour aller plus loin », p. 33.

32 Anglais – classe de seconde générale et technologique


better TREATMENT. The job all sandwich men covet Most sandwich boards are made of corrugated plastic, each
is DISTRIBUTING HANDBILLS, which is paid for at the weighing about one pound. The ad copy is pasted onto the
same rate. When you see a man distributing handbills board and weatherproofed. At the top of each board, nylon
you can do him a good turn by taking one, for he ropes are threaded through metal grommets and knotted.
goes off duty when he has DISTRIBUTED all his bills. Mickey Garcia, a graphic designer and owner of A-1 Hour Sign on
Broadway in Lower Manhattan, makes about one sandwich board
a month, mostly for clothing stores.
Pour aller plus loin “Not everybody in New York walks around with an ad strapped
document on them”, said Garcia, who charges about $75 a sandwich board.
Sandwiched between 2-by-3-foot billboards, Ferenc Kohidan “It attracts attention.”
paces along East 86th Street and hands white palm-size fliers to But Orlando Jerez, manager of a McDonald’s on East 42nd Street,
rushing passers-by. said he no longer uses sandwich men. “The employees complai-
“I like the street”, said Kohidan, 61, who earns $8 an hour to adver- ned that they had back pain”, Jerez said.
tise 90 percent savings at Luxury Brand Outlet. “No one moment So now they hold 12-foot metal poles bearing signs that are visible
in Manhattan looks like another.” above the crowds. Jerez said the sign poles helped to increase sales.
Sandwich men are one of the oldest forms of street advertising. George Peterson stands at the corner of 42nd Street and Fifth
Since the mid-1800s, these walking billboards have pitched Avenue, next to the New York Public Library, holding the
goods, services and political candidates. McDonald’s sign eight hours a day. He jogs in place and flaps his
“The sandwich men were evidently on the city streets as early as elbows to help pass the time.
the 1840s and 1850s, advertising for everything from local retail “People see us and I think they say it is downgraded work”, said
shops to P.T. Barnum’s American Museum, said Daniel Czitrom, a Peterson, 55, who said he earns $6.30 an hour and lives in a city
historian and consultant on the public television series “New York : shelter. “They’ve never seen someone standing up holding a sign.
A Documentary Film.” “They no doubt reflected the enormous “But I’m human.”
growth of commercial culture in these years.”
More than 150 years later, sandwich men, and women, still lure Cindy Schreiber, Sandwich men bring in the bread and butter,
customers into local retail shops. © Columbia News Service.
“These guys bring people in”, said Jeff Feuerstein, a clerk at Luxury
Brand Outlet. “People tell us that, if it weren’t for the flier guy, they
wouldn’t be here.”
Sandwich men, many of whom are homeless, endure the harsh
Séquence 2 –
elements because the job usually pays cash. They stand eight Town and country
hours a day in the cold, with freezing ears and hands. On hot
days, they often switch corners to keep out of the sun. In the Commentaire d’images illustrant les thèmes de la
rain, they dodge under awnings and scaffolding. campagne et de la ville.
“I find a place I can work even in the rain”, said Kohidan, who lives Étude d’un extrait de texte : Laurie Lee, I Can’t
in a city shelter, “otherwise I don’t get paid.” Stay Long, 1977.
Mustaf Dumbia, 32, a computer technician in his homeland, Mali, – Notions : mémoire/lien social.
in West Africa, moved to New York a year ago. He wears a sand- – Thèmes : nostalgie/roots.
wich board advertising Men’s Suits, a clothing store on 59th Street. – Objectif culturel : réflexion sur la vie à la ville
“I do this because I don’t have another job”, said Dumbia, who et à la campagne, sur les souvenirs et les racines.
lives with his cousin in the Bronx while saving money for college Peut-on oublier ses racines ?
tuition. “I plan to study and go back to my country to work.” – Objectifs linguistiques : ce texte permet de revoir
A white Lexus SUV pulled up to the corner of 59th and Park Avenue. l’opposition preterit/present perfect ainsi que les
Syl Shannon leaned out of the window to ask Dumbia for a flier. emplois du prétérit modal. Here/there et this/that
“I buy suits often, and read in The New York Times about this place peuvent également être revus et le texte permet de
and was looking for the address”, said Shannon, a psychologist. mettre en valeur différents emplois de still. Du
“If I had not seen him with a sign around his neck, I would not have point de vue lexical, on pourra faire remarquer
found the store.” la fréquence des mots d’une ou deux syllabes
But on overcrowded city sidewalks, some passers-by say sand- d’origine germanique.
wich men are a nuisance. – Objectif méthodologique : donner des clefs pour
“It depends on what mood I’m in”, said Kerry Lewis, who ignored la compréhension d’un texte littéraire.
a sandwich man as she made her way down Lexington Avenue
in Midtown. “If you’re in a hurry and they are shoving these papers
in front of you, it’s annoying.”
But as long as sandwich men are not selling merchandise or signing
Introduction au thème
people up for something, their right to advertise on the street is On peut aborder l’étude du texte qui suit par anti-
protected under the First Amendment, said John Radziejewski, cipation thématique en faisant appel aux souvenirs
press secretary for the Department of Consumer Affairs. des élèves : where were you born ? do you remember

Séquences d’enseignement 33
it ? are you nostalgic ? would you like to go back et now, l’expression du souhait, like and dislike,
there ? Si certains risquent de se sentir exclus du remember + ING.
questionnement parce qu’ils sont nés dans la ville où Pour approcher de façon plus précise l’étude du
ils étudient, on peut élargir le champ de discussion thème, on pourra faire décrire des photos telles
d’entrée de jeu : do you ever dream of a place you celles présentées ici en faisant une comparaison
have stayed at ? why do you remember it ? are you campagne/ville : in the country there are trees and
nostalgic ? Ou encore : where were your parents/ fields, there are not many houses, etc. In a town
grand-parents born ?, etc. there are lots of streets and houses. There are cars
Dans les réponses, on peut s’attendre à rebrasser and buses, etc.
l’utilisation du prétérit et du présent et celle de ago

© P.A. News/Kipa-Corbis.
© Macduff Everton/Corbis.

Travail à partir d’un texte rest of my life. Yet in spite of all that I still can’t think of myself as a
Londoner, nor ever will, nor ever want to.
document For years I have lived in the flats, rooms and garrets of this city,
One bright June morning, when I was nineteen, I packed all I had the drawers in the human filing-cabinets that stand in blank rows
on my back, left my native village, and walked up to London down the streets of Kensington and Notting Hill. Yet when I talk of
looking for gold and glory. That was some while ago, and I’ve my home I still think of that damp, green valley near Stroud where
been here on and off ever since. I will probably stay here for the I was brought up. The boys I went to school with have long since

34 Anglais – classe de seconde générale et technologique


grown and fattened, got married and gone bald and they would On note, tout au long du récit, l’emploi par le nar-
probably have to give me a very long look before they recogni- rateur de here et this pour faire référence à Londres,
zed me if I turned up there again. But that is my home, and the où il se trouve, et there et that pour faire référence
image of it the day I left it is still more real to me than the long years à son village, où il ne se trouve plus.
of this crowded capital city. Yet, in spite of et still correspondent à l’expression des
Laurie Lee, I Can’t Stay Long, 1977, © Penguin. contradictions propres à la situation du narrateur.
Ce texte comporte un certain nombre de mots sus-
N.B. – a garret : une mansarde ; a drawer : un tiroir ; ceptibles de ne pas être compris par des élèves de
a filing-cabinet : un classeur (meuble). seconde. Il est vraisemblable que while, garrets, dra-
wers, filing-cabinets, blank, damp, bald sont a priori
des obstacles à la compréhension.
Analyse du document Par ailleurs, du fait de la spécificité de la langue
Lien forme/sens, points d’appui écrite littéraire peu familière à nos élèves de seconde,
Ce texte est un court extrait d’un récit de Laurie Lee des tournures telles que : nor ever will nor ever want
dans lequel le narrateur fait, de manière quasi sché- to, ever since, long since, des phrases longues et
matique, le bilan des nombreuses années qu’il vient complexes contenant plusieurs subordonnées
de passer à Londres (où il vit toujours et sait qu’il comme celles se situant entre les lignes 8 et 11 : The
vivra jusqu’à la fin de ses jours) en opposant la capi- boys I went to school with…, feront également obs-
tale, à laquelle il ne s’est à l’évidence pas habitué, où tacles à l’accès au sens.
il ne se sent pas chez lui, à son village natal situé Enfin, si Kensington et Notting Hill peuvent ne pas
dans une vallée près de Stroud, qu’il considère évoquer grand-chose à certains élèves, Stroud leur
encore comme son « chez lui ». Toutefois, le texte est naturellement complètement étranger.
donne lieu à des interprétations quant à la person-
nalité, aux motivations du narrateur, à ses condi-
tions de vie, passée, présente, à venir.
Démarche envisagée
Le contenu factuel de l’extrait étant très léger, on Pistes pour une exploitation qui vise à associer les
peut le soumettre à une classe de seconde, sans ris- compétences de compréhension de l’écrit, d’expression
quer de se heurter à une réaction de panique, de orale et écrite (les phrases sont numérotées en gras).
refus de faire les efforts nécessaires à la compréhen-
sion qu’un texte littéraire d’une richesse linguistique (1) One bright June morning, when I was nineteen,
équivalente soulève souvent. I packed all I had on my back, left my native village,
Au début du passage, le narrateur donne les raisons qui and walked up to London looking for gold and
l’ont poussé à quitter son village natal à l’âge de dix- glory. (2) That was some while ago, and I’ve been
neuf ans, en quête d’or et de gloire, et les circonstances here on and off ever since. (3) I will probably stay
dans lesquelles il a alors effectué son voyage vers here for the rest of my life. (4) Yet in spite of all that
Londres. La suite du récit permet de comprendre, I still can’t think of myself as a Londoner, nor ever
qu’au moment où il écrit, il n’a pas atteint ses objectifs. will, nor ever want to.
Le récit s’organise autour du paradoxe inhérent à (5) For years I have lived in the flats, rooms and gar-
la situation du narrateur. C’est dans son village natal rets of this city, the drawers in the human filing-
qu’il se sent chez lui et pourtant : cabinets that stand in blank rows down the streets
– il a déjà passé de longues années loin de ce village ; of Kensington and Notting Hill. (6) Yet when I talk
– il n’envisage pas de quitter Londres dont il n’ap- of my home I still think of that damp, green valley
précie ni l’architecture ni le surpeuplement ; near Stroud where I was brought up. (7) The boys I
– il sait que ses amis d’enfance ne le reconnaîtraient went to school with have long since grown and fat-
plus, et vice versa. tened, got married and gone bald and they would
À l’évocation du départ de son village natal corres- probably have to give me a very long look before
pondent les emplois du prétérit was, packed, was, they recognized me if I turned up there again. (8)
went tandis que l’évocation de Londres amène le But that is my home, and the image of it the day I
narrateur à utiliser des présents : can’t, will, want et left it is still more real to me than the long years of
des present perfect : I’ve been, I have lived. this crowded capital city.
Quand le narrateur parle de ses amis d’enfance, il
utilise le prétérit pour les situer dans son passé: went, L’exploitation du document peut se faire en deux
et le present perfect quand il imagine ce qu’ils sont temps correspondant aux deux paragraphes du texte
devenus aujourd’hui : have grown and fattened, got même si ces deux paragraphes sont d’inégale longueur.
married and gone bald.
On trouve aussi des emplois du prétérit modal : Premier paragraphe
would, recognized, turned up dans l’évocation d’une D’entrée, on analysera la situation du narrateur qui,
situation hypothétique. comme il a été dit plus haut, est très simple et

Séquences d’enseignement 35
n’évoluera pas, constituant une base stable à la narrateur. En faisant rendre all that explicite, on
compréhension plus détaillée du texte. Pour ce faire, peut obtenir : Yet in spite of the fact that I’ve spent
on proposera aux élèves un exercice de repérage qui years in London and that I don’t intend to leave it,
consiste à trouver des indices répondant aux ques- I still can’t think of myself as a Londoner. Une ou
tions suivantes : What two places does the narrator plusieurs reformulations pourraient être ici l’occa-
refer to ? What important event happened in his life sion de varier l’expression du paradoxe : Although
when he was nineteen ? What for ? I’ve been… De plus une réflexion sur le sens de
Un travail de reformulation et d’explicitation per- I can’t think of myself as a Londoner pourrait ame-
mettra d’enrichir le lexique et les structures néces- ner la classe à produire : He still feels homesick/he
saires à l’expression de l’ambition et du succès. On doesn’t feel at home in London en anticipant le tra-
pourrait obtenir des productions du style : The nar- vail sur le sens du second paragraphe.
rator moved from his native village to London in
order to become rich and famous. His ambition/ Deuxième paragraphe
dream/aim was to achieve success… Les données factuelles étant à présent très clairement
Il est également possible ici de mettre en évidence et établies, on peut aborder l’exploitation du second
de justifier par des citations du texte la situation paragraphe, plus long et plus chargé lexicalement
probablement misérable du narrateur au moment de que le premier. Une progression phrase par phrase
son exil : walked up, packed all I had, des reformu- semble à nouveau s’imposer.
lations permettant d’enrichir l’expression, par La phrase 5 contient une lourde charge lexicale qui
exemple : He wasn’t rich enough to travel by en rend la compréhension très difficile si on n’a pas
train/he couldn’t afford to…/If he had been rich, he pris la peine de donner en notes et en traduction les
would have had several cases, he wouldn’t have termes : garrets, drawers, filing-cabinets qui peuvent
travelled to London on foot… être considérés comme du vocabulaire de recon-
On peut même envisager de faire faire, à ce stade, naissance. L’obstacle que pourraient constituer
des déductions sur la personnalité du narrateur : Kensington et Notting Hill devrait être facilement
He must have been ambitious, courageous, bold… surmonté, soit par des informations en provenance
Les trois phrases qui suivent sont abordées l’une après d’élèves, soit par le recours à un plan de Londres.
l’autre (2, 3, 4). À chacune d’elles, on associe les mar- La sixième phrase, après qu’on aura situé Stroud sur
queurs et ce à quoi ils renvoient : that (the narrator’s une carte d’Angleterre, sera l’occasion de faire repé-
leaving his village), here (Londres) puis ever de rer et analyser l’association des termes that valley
manière à obtenir : He has been in London since he et my home, afin de faire ressortir la différence entre
left his village when he was nineteen. On peut ensuite home et house. On peut imaginer des commentaires
estimer que some while ago devrait pouvoir se du genre : He lives in London, his house is in
déduire et être reformulé en years ago/quite a long London but/yet his home is still his native village.
time ago. On vérifiera que on and off peut égale- Although he lives in London, he considers his home
ment se déduire, sinon rien n’empêche le professeur to be his native village/He doesn’t really belong
de donner lui-même une formule équivalente acces- anywhere, which must make him very unhappy/he
sible, l’idée contenue dans l’expression n’étant pas is torn apart…
capitale dans la compréhension de la situation. Lors de la lecture de la septième phrase, les quatre
La lecture de la phrase 3, dont la compréhension pose structures verbales au present perfect sont problé-
peu de problèmes, pourra être l’occasion de refor- matiques du fait de l’absence de répétition de l’auxi-
muler des intentions du narrateur. On peut obtenir liaire have dans have grown and fattened, got
des productions du type : He says he will stay in married and gone bald. Il s’agira donc d’aider la
London/he won’t go back to his village till he dies/He classe à accéder au sens de l’ensemble en travaillant
intends to stay up to his death/until his death. On sur chacune des quatre structures séparément. On
peut aussi enrichir la production orale en demandant pourrait obtenir en production des énoncés tels
à la classe d’imaginer les raisons de ce refus : He may que : He knows his friends have grown old/are old.
not have any relatives there any more/His family may He imagines they are fat by now/he imagines they
have left… et on demandera à nouveau de préciser à have become fat. He imagines they are bald/they
quel endroit renvoie here et pourquoi. La même have lost their hair/he supposes they are married.
démarche sera effectuée chaque fois que here/this sont Un commentaire sur les structures verbales : prete-
employés pour Londres et there/that pour le village rit/present perfect devrait maintenant se faire très
natal du narrateur. On peut commencer à remplir un facilement. On peut aussi amener la classe à réflé-
tableau récapitulatif qui ne sera complété qu’à la lec- chir sur les prétérits modaux de la deuxième partie
ture des dernières mots du passage et qui pourra faire de cette longue phrase.
l’objet d’une réflexion collective. La huitième phrase ne devrait pas poser de pro-
La quatrième phrase sera l’occasion d’amener la blèmes majeurs de compréhension dès qu’on aura
classe à saisir le paradoxe inhérent à la situation du aidé la classe à repérer à quoi renvoient les deux it.

36 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Pour terminer l’étude de ce document et encoura- NETS that stand in blank ROWS down the streets of
ger la production orale semi-guidée et les échanges KENSINGTON and NOTTING HILL. Yet when I talk of my
dans la classe, on peut demander aux élèves d’ima- home I still think of that damp, green valley near
giner ce qu’il serait advenu du narrateur s’il n’avait STROUD where I was BROUGHT up. The boys I went to
jamais quitté son village natal et de donner leur avis, school with have long since grown and FATTENED, got
en le justifiant, sur la démarche qu’il a entreprise married and gone BALD and they would PROBABLY HAVE
autrefois et l’état d’esprit dans lequel il se trouve au TO give me a very long look before they RECOGNIZED
moment où il rédige. me if I turned up there AGAIN. But that is my home, and
On peut espérer des productions du genre : I think he the IMAGE of it the day I left it is still more real to me
should never have left his village/he would be much than the long years of this CROWDED capital city.
happier there/If I were in his situation, I would…
Pour vérifier la bonne compréhension du texte, on
peut le soumettre à la classe après avoir pris soin de
blanchir la plupart des formes verbales et tous les
Séquence 3 –
here, there, this et that. Irishmen in New York
Ce travail peut servir de support à une expression
personnelle semi-guidée, orale ou/et écrite, dans L’exemple suivant n’est pas un projet pédagogique
laquelle on invite les élèves à refaire le parcours de prêt à l’emploi, mais la présentation d’un certain
leurs parents ou grands-parents. nombre de pistes que peut suivre le professeur pour
construire une séquence qui prend appui sur l’objec-
tif culturel (« vivre ensemble »), décliné ici dans les
Analyse phonologique notions « mémoire », « lien social » et « création ».
Rythme et formes faibles Il s’agit d’une façon, parmi d’autres, de mettre en
N.B. – Syllabes accentuées : en caractères gras ; mots synergie les objectifs méthodologiques, linguistiques
grammaticaux sous forme faible : en italique. et culturels. Il s’agit d’un exemple d’articulation entre
contenu culturel et travail linguistique.
One bright June morning, when I was nineteen, I pac- Le thème et les documents retenus offrent l’avantage
ked all I had on my back, left my native village, and de pouvoir organiser tout le travail sur un seul axe,
walked up to London looking for gold and glory. celui de l’opposition.
That was some while ago, and I’ve been here on and
off ever since. I will probably stay here for the rest of
my life. Yet in spite of all that I still can’t think of Commentaire d’images extraites du film de
myself as a Londoner, nor ever will, nor ever want to. Martin Scorsese, Gangs of New York, 2002.
For years I have lived in the flats, rooms and garrets Étude d’un extrait de texte : Frank McCourt, ‘Tis :
of this city, the drawers in the human filing-cabinets A Memoir, Scribner, 1999.
that stand in blank rows down the streets of – Notions : mémoire/lien social/création.
Kensington and Notting Hill. Yet when I talk of my – Thème : l’immigration irlandaise aux États-Unis
home I still think of that damp, green valley near – Objectif culturel : l’immigration irlandaise aux
Stroud where I was brought up. The boys I went to États-Unis (mémoire et lien social), présentée sous
school with have long since grown and fattened, got une facette qui permettra également d’amorcer
married and gone bald and they would probably have une initiation à la musique traditionnelle irlan-
to give me a very long look before they recognized me daise et au jazz (créations).
if I turned up there again. But that is my home, and – Objectifs linguistiques : l’opposition entre here
the image of it the day I left it is still more real to me – now – I et there – then – they, c’est-à-dire entre
than the long years of this crowded capital city. les sphères du « moi » et du « hors moi », qui
mènera à une réflexion sur l’organisation des
Mots difficiles/à problème/à signaler temps et la construction du passé en rupture avec
N.B. – En majuscules : les mots difficiles le moment d’énonciation (consolidation cruciale
en seconde). Le lexique de l’opposition (confron-
One bright June morning, when I was nineteen, I pac- tation, rejet, désaccord, désapprobation…) et sa
ked all I had on my back, left my NATIVE VILLAGE, and syntaxe, seront également mobilisés, ainsi que
walked up to LONDON looking for gold and glory. That l’expression de la comparaison.
was some while ago, and I’ve been here on and off – Objectifs méthodologiques : entraînement à la
EVER since. I will PROBABLY stay here for the rest of my compréhension d’un texte écrit, ici de nature lit-
life. Yet in spite of all that I still CAN’T think of myself téraire, et initiation au commentaire de ce type de
as a LONDONER, nor ever will, nor ever want to. texte, poursuite de l’entraînement à l’expression à
For years I have lived in the flats, rooms and GARRETS l’oral et à l’écrit.
of this city, the DRAWERS in the HUMAN FILING-CABI-

Séquences d’enseignement 37
Introduction au thème les causes et les conditions de l’émigration (le site
Web retraçant l’histoire du port d’embarquement de
Le point de départ de toute séquence consiste à faire Cork, Cobh Island, se révèlera particulièrement utile
émerger les représentations des élèves. On pourra les à cet égard).
confronter à, par exemple, des documents tirés de Ce travail peut, selon l’usage que l’on aura décidé
Gangs of New York, le film de Martin Scorsese qui d’en faire, s’inscrire dans une problématique globale
met en scène dans le New York de 1863 une guerre (Can people forget their roots ?), ou donner l’occa-
clanique extrêmement violente entre un groupe de sion de définir une problématique propre qui légiti-
nativists et un gang d’immigrants irlandais, et illustre mera l’étude des supports suivants. Ainsi, par
la difficulté de la greffe d’une culture sur une autre. exemple : Can different cultures mix ?, qui permet-
La bande-annonce du film est disponible sur de nom- trait de faire émerger les concepts clés de melting pot
breux sites Internet et peut être utilisée avec un vidéo et de salad bowl.
projecteur, mais de simples photos feront l’affaire.

Travail à partir d’un texte


document
Frankie and Danny Lennon are Americans of Irish extraction. They
are here with other Irish immigrants, including Frank McCourt, the
narrator.
“They love jazz and they’re like two mad professors in the living
room, putting records on the phonograph, clicking their fingers to
the beat, telling me all about the great musicians on this Benny
Goodman record, Gene Krupa, Harry James, Lionel Hampton,
Benny himself. They tell me this was the greatest jazz concert of
all time and the first time a black man was allowed on the Carnegie
Hall stage. And listen to him, listen to Lionel Hampton, all velvet
and glide, listen to him and Bennie coming in, listen, and here
comes Harry sending in a few notes to tell you to watch out, I’m
flying, I’m flying, and Krupa, hands, feet going, sing sing sing, and
the whole damn band wild, man, wild, and the audience, listen
to that audience, outa their mind, man, outa their everlovin’mind.
They play Count Basie, point their fingers and laugh when the
Count hits those single notes, and when they play Duke Ellington
they’re all over the living room clicking fingers and stopping to tell
me, listen, listen to this and I listen because I never listened like
this before and now I hear what I never heard before and I have
to laugh with the Lennons when the musicians take passages from
tunes and turn them upside down and inside out and put them
back again as if to say, look, we borrowed your little tune awhile
to play our own way but don’t worry, here it’s back again and you
go hum it, honey, you sing that mother, man. The Irish boarders
complain this is just a lot of noise. Paddy Arthur McGovern says,
shure, yeer not Irish at all with that stuff. What about some Irish
songs on that machine ? What about a few Irish dance tunes ?
The Lennons laugh and tell us their father left the bogs a long
time ago. Danny says, this is America, men. This is the music. But
Paddy Arthur pulls Duke Ellington off the phonograph and puts on
Frank Lee’s Tara Ceilidhe Band and we sit around the living room,
listening, tapping slightly, and not moving our faces. The Lennons
laugh, and leave.”
Frank McCourt, ‘Tis : A Memoir, 1999, © Scribner.

Photos : Mario Tursi © 2002. Miramax Films. Analyse du document


Ce texte pourra, à première lecture, sembler d’un
Une recherche documentaire hors-classe permettra abord difficile en seconde; en réalité, la charge lexicale
de mettre ces documents en contexte et de leur don- y est singulièrement réduite : les quelques éléments
ner une interprétation. Elle pourra être orientée vers lexicaux qui pourraient décourager l’apprenti lecteur

38 Anglais – classe de seconde générale et technologique


pourront être traités en notes d’accompagnement. De de mobiliser le contenu et d’optimiser ainsi la part
même, une fois réduite l’opacité liée au contexte (la de « connu » dans la découverte du document.
musique de jazz qui est à la fois sujet et, d’une certaine
façon, forme du discours), la compréhension se trou- Sensibilisation aux types de musique évoqués
vera considérablement simplifiée. – Écoute dans le désordre de quelques très courts
L’intérêt de cette page, d’un point de vue purement extraits musicaux judicieusement choisis, si possible
didactique, est d’offrir une occasion presque idéale tirés du concert de Carnegie Hall dont il est question
de « faire coller » la mise en œuvre d’objectifs lin- et de la musique traditionnelle irlandaise.
guistiques à une approche raisonnée de la compré- – Classement d’extraits dans deux grands groupes
hension et à la mise en cohérence de repères suivi d’une description sommaire du type de
culturels. musique entendu en utilisant des adjectifs (répétitif,
En simplifiant de façon abusive, on peut en effet circulaire, libre, rythmé…) organisés de façon à
considérer que le texte définit parmi les protagonistes exprimer la comparaison et le contraste.
des « camps » dont deux s’opposent (the Lennon Cette activité s’inscrit dans le cadre de l’objectif
brothers d’une part, the Irish boarders de l’autre, fer- culturel (créations), mais a également un but plus
més à l’aventure culturelle qu’ils subissent) tandis utilitaire, celui d’anticiper sur ce que le texte pro-
qu’un autre, représenté par le narrateur, se trouve à posera (un flot de paroles calquant la musique qui
leur intersection : celui-ci est gagné par l’enthou- risque de désemparer l’apprenti lecteur). À la lec-
siasme des frères Lennon et s’approprie progressive- ture, les élèves auront ainsi une idée plus claire de ce
ment l’initiation au jazz qui lui est proposée, mais il dont il s’agit, d’autant plus qu’un certain nombre
est encore capable de partager la nostalgie des Irish d’items lexicaux auront été mobilisés naturellement,
boarders (… we sit […] not moving our faces). au moment où leur utilité émergeait (tune, beat,
Cette opposition s’articule ici entre musique de jazz audience, lively… par exemple), et la collecte d’in-
et musique traditionnelle irlandaise, mais elle porte dices visant à la construction de la compréhension
tous les stigmates linguistiques d’une opposition en sera facilitée…
entre deux mondes, les États-Unis et l’Irlande, le Enfin, ce qui sera dit à ce moment sur l’esthétique
nouveau monde et l’ancien monde, le passé et le pré- du jazz pourra être utilement recyclé lorsque l’on
sent. Le glissement de listen to this (music) à this is abordera le style mis en œuvre par l’écriture dans les
America, repéré par identification avec la sphère de deux premiers paragraphes.
l’énonciateur (here and now, présent) contraste vive-
ment avec : [our] father left the bogs a long time ago Découverte du document
associé à Irish songs (then and there, passé). On pourra considérer que les élèves auront « compris »
Il y a donc une cohérence remarquable dans l’oppo- le texte de façon satisfaisante pour une classe de
sition entre : seconde s’ils sont capables d’établir que:
– deux ensembles de personnages (avec leurs mar- – un groupe de personnes vit aux États-Unis dans le
queurs lexicaux et phonologiques) ; même immeuble, constitué de trois sous-groupes: les
– deux mondes géographiques (continents) ; frères Lennon, américains, fils d’immigrés irlandais,
– deux systèmes grammaticaux (identification/rup- les Irish boarders, Irlandais nouveaux arrivés, et le
ture, présent/passé, this/that…) ; narrateur (They, qui ouvre les premier et deuxième
– deux systèmes de valeurs : le mouvement (agitation paragraphes, apparaît toujours pour identifier Frankie
physique et mentale), l’exubérance, le rythme syn- et Danny Lennon dans ce texte, mais il faudra veiller
copé, le rire, le jeu, l’insensé, la modernité, l’ouver- à ce que les élèves l’aient compris) ;
ture… et la fermeture, l’incompréhension, le silence, – un autre groupe est constitué par les musiciens de
le rythme « carré », la paralysie, l’archaïsme… jazz : les noms cités correspondent à des personnes
C’est la culture (la musique) qui orchestre dans cette qui ne sont pas physiquement présentes dans la
page les marqueurs identitaires et les lignes de frac- scène, mais sur scène lors d’un concert. Leur évoca-
ture : le choc culturel sépare l’ici du là-bas, le passé tion au présent abolit tout effet de distance, ce qui
du présent, l’ouvert du fermé. Mais c’est la culture peut induire les élèves en erreur ;
aussi qui participe à la transformation de l’immi- – les frères Lennon tentent de faire partager avec
grant en Américain : le processus est accompli pour enthousiasme leur passion pour le jazz aux locataires;
les frères Lennon, il est amorcé pour le narrateur, – le narrateur est gagné par cet enthousiasme ;
plongé dans un monde baroque black and green. – les boarders n’y comprennent rien, réclament de la
musique irlandaise et la fête prend fin ;
– les frères Lennon rejettent cette musique dans un
Démarche « ailleurs » qui ne les concerne plus : un autre temps
Le chaos des références culturelles et du rythme de (long ago) et un autre lieu (the bogs).
l’écriture va à coup sûr plonger les élèves dans la plus D’où ce schéma qui pourrait apparaître sur une dia-
extrême perplexité si l’on n’a pas pris la précaution positive ou un transparent récapitulant le travail fait :

Séquences d’enseignement 39
Sont présents dans la situation d’énonciation Ce qui brouille le jeu mais rend la réflexion particu-
(here – now) lièrement intéressante, c’est que deux temps sont
employés pour le concert en question : le passé (this
was the greatest jazz concert…, a black man was
The allowed…) et le présent (here comes Harry… the
narrator Count hits those single notes…) : il sera important de
faire découvrir que ce concert a eu lieu à un moment
donné, clairement identifié, et que les frères Lennon
The le font revivre par le disque, au moment présent.
The
Irish – Représentation graphique des sphères pour faire
Lennons
boarders émerger la compréhension du texte par la gram-
maire, et vice versa, en glissant de la notion de rup-
ture sur le plan spatio-temporel vers cette même
notion de rupture sur le plan culturel. Il apparaîtra
ainsi que les frères Lennon n’entretiennent pas la
même relation avec le cercle « jazz » et avec le cercle
Sont « hors situation » Ireland (emploi du passé qui « décroche » de la
situation, de leur vie actuelle, rejette vers l’exté-
rieur). C’est tout le contraire qui se produit avec les
Our fathers The jazz
Irish boarders, qui ont du mal à s’approprier la
in the bogs musicians
culture américaine qu’on leur fait découvrir : ce n’est
(Ireland) (Carnegie
Hall) pas celle-ci qui est « présente » à leur esprit, mais la
culture irlandaise, celle dont ils sont pourtant
« décrochés » dans le temps et dans l’espace…
Tâches possibles pour organiser la collecte d’indices
qui construiront la compréhension :
– établir l’affiche du concert de jazz, donné sur le
Our fathers The jazz
gramophone des frères Lennon ce jour-là ; Rupture
in the bogs musicians
– faire émerger le jeu de relations entre les protago-
(Ireland) (Carnegie
nistes : les frères Lennon, like two mad professors ➝ Hall)
quels indices fondent cette description (les impéra-
tifs, l’extrême agitation physique, le rire…) ? Le
narrateur : est-il bon élève ? Les Irish boarders appré-
cient-il la leçon ? Identification The Identification
The
Lorsque ce travail de repérages successifs sera Irish Lennons
achevé et qu’un compte rendu collectif aura pris boarders
forme, il sera possible d’envisager une mise en cohé-
rence plus « profonde » des éléments relevés.
The
narrator
Commentaire linguistique associé
à la compréhension du texte
Les propositions qui suivent n’ont pas pour but de Une fois cette représentation élaborée et commentée,
donner l’impression qu’il sera fait massivement recours les élèves pourront la compléter en élucidant la rela-
au français pendant l’heure de cours : ces phases de tion que les boarders entretiennent ave le jazz, et
réflexion resteront courtes et modestes et viseront à les Lennon avec la musique irlandaise, mettant en
faire formuler des conclusions simples en anglais, dans œuvre l’expression de l’opposition et du contraste :
le cadre du travail sur la compréhension du texte. The Lennons are Irish Americans, and yet they are
– Inventaire du « maintenant » et de l’« avant », en not very keen on…
surlignant les temps employés : une couleur pour le The Lennons are of Irish extraction, they prefer jazz
présent, une autre pour le passé. On pourra ensuite to traditional Irish music, though.
attirer l’attention sur les repères chronologiques The Lennons call jazz music, while the boarders call
associés aux occurrences du passé : the first jazz it only noise.
concert/the first time/before/long ago, et amener les L’utilisation des déterminants this et that (all that
élèves à comprendre, une nouvelle fois, que ce passé stuff, that machine…, this is the music…) sera évo-
se construit en décrochage, en rupture par rapport quée a posteriori car ils participent à l’identification
au présent (disconnected events). des sphères, mais les cartes sont brouillées pour les

40 Anglais – classe de seconde générale et technologique


élèves dans ce texte : listen to that audience – listen Ce sera le moment de faire le point sur notre question
to this music. initiale : Can different cultures mix ? qui recevra des
L’emploi du présent simple, en revanche, devrait être réponses nuancées en fonction du document étudié,
commenté : l’information est livrée sans filtrage de et qui pourra être prolongée par des questions corol-
la part de l’énonciateur, brute, comme si les actions laires: Is it necessary to give up one’s cultural identity
se racontaient elles-mêmes, ce qui crée un flux par- to integrate a new community ? Is it possible to for-
ticulièrement saisissant et contribue largement à get one’s roots ? De telles questions recevront à l’évi-
l’impression de swing de cette écriture syncopée dence le traitement conceptuel et linguistique qui est
qui imite la musique dont elle parle. Ce qui a été à la disposition des élèves en classe de seconde, l’es-
dit sur les caractéristiques du jazz écouté dans la sentiel étant de mettre en œuvre une expression riche
phase de sensibilisation pourra être réinvesti ici pour des nouveaux acquis et témoignant d’une compré-
alimenter le commentaire. hension plus avertie des faits culturels abordés.
Une recherche documentaire effectuée (hors classe)
par quelques élèves sur Internet, concernant les
Travail phonologique musiciens de jazz cités, compléterait utilement cette
Il serait particulièrement intéressant, à cet égard, de séquence : elle pourrait déboucher sur une présen-
jouer le jeu de cette musicalité du texte en préparant tation multimédia de photos, d’extraits sonores et
avec les élèves la lecture « rappée » d’un passage en d’extraits vidéo disponibles (catalogues des maisons
ayant pris soin de repérer noyaux toniques, accents de disques), elle-même prolongée par une discussion
de mots et formes faibles pour leur donner les bons sur les nouvelles formes de culture musicale jouant
appuis rythmiques… le rôle de marqueurs identitaires dans la culture
afro-américaine.
Ceci permettrait, une nouvelle fois, de mobiliser
Commentaire culturel l’expression de la comparaison et de l’opposition.
Il faudra encore s’intéresser au narrateur, dont les
élèves devraient assez facilement comprendre qu’il
est gagné à la cause de la culture américaine qu’il
Expression écrite
découvre. Il leur sera peut-être plus difficile de com- Exercice de production écrite à proposer après
prendre ce qu’il partage encore avec les boarders, l’étude du texte :
et il faudra interpréter le silence et l’espèce de para- The young boy writes a letter to his grand-mother
lysie qui s’installent à la fin : le narrateur partage in Ireland and he tells her about the music he has
encore son identité culturelle avec les nouveaux discovered in America. He compares it to Irish
immigrants, mais est en voie d’inculturation. Les music and he describes how he feels about it.
élèves pourront alors replacer son cercle à l’inter- À partir de la consigne, aider les élèves à mettre en
section des deux autres. place une stratégie d’écriture ➝ repérage de la
Une récapitulation finale de tout ce travail linguistique situation et de la nature du texte à écrire, et mobi-
pourrait prendre cette forme sur une diapositive lisation d’outils spécifiques : de l’importance du
Powerpoint (avec apparition progressive des données). brouillon.
Le narrateur apparaît dans les deux camps, mais il est
clair qu’il est séduit par ce qu’il découvre (I listen The young boy writes to his grand-mother in Ireland.
because I never listened like this before and now I hear The boy is in America, he probably hasn’t seen her
what I never heard before) : il a ouvert les oreilles et for a long time. He probably has fond memories of
son esprit à une nouvelle réalité qu’il fait sienne. her, he may be missing her (I wish you were
here/could see that)
The boy writes to her ➝ a letter : Dear Granny/I
THERE HERE hope you are in good health…/Say hello to
THEN NOW Grandpa./Love, Frank.
THAT/THOSE THIS The grand-mother must be old and poor, she may be
PAST PRESENT living in a poor cottage in the countryside or in a
DISCONNECTION slum in Dublin.
Our fathers… He tells her about the music he has just discovered
Ireland/the bogs This is America… in America.
a long time ago… This is the music… The music : jazz. Il faudra remobiliser le lexique lu
Jigs and reels Jazz et entendu à propos du texte, décrire la scène au
The Lennons
passé ➝ faire retrouver ce lexique et le faire noter au
The boarders
The narrator The narrator brouillon dans une colonne.
Just discovered: il faudra rendre compte des percep-
Nostalgia ? Happiness
tions, hear, see en be + -en, exprimer l’étonnement

Séquences d’enseignement 41
(I couldn’t believe it, it was amazing), l’enthousiasme listen, and here comes Harry sending in a few notes
(exclamations). to tell you to watch out, I’m flying, I’m flying, and
He compares it to Irish music ➝ bien sûr, il s’agit Krupa, hands, feet going, sing sing sing, and the
d’utiliser l’expression de la comparaison, de l’oppo- whole damn band wild, man, wild, and the
sition, que les élèves ont manipulée au tout début de audience, listen to that audience, outa their mind,
la séquence. On conseille ici aux élèves de noter man, outa their ever lovin’ mind.
encore tout cela sur leur brouillon dans une colonne.
(It’s so different, so much more exciting…). Mots difficiles/à problème/à signaler
He describes how he feels about it ➝ lexique et N.B. – En majuscules : les mots difficiles.
structures des sentiments, à noter aussi au brouillon.
On voit qu’au terme de l’analyse de la consigne, les They LOVE jazz and they’re like two mad PROFESSORS
élèves ont en main la structure et les outils d’ex- in the LIVING ROOM, putting RECORDS on the PHO-
pression. L’entraînement gagne à porter sur cette NOGRAPH, clicking their fingers to the beat, telling
étape, collective, en classe, avant de laisser chacun me all about the GREAT MUSICIANS on this Benny
rédiger son texte. Goodman record, G ENE K RUPA , H ARRY J AMES ,
Plus tard, lorsque la consigne est moins détaillée, on LIONEL HAMPTON, Benny himself. They tell me this
gagne encore à faire préparer le travail de rédaction was the greatest JAZZ CONCERT of all time and the
individuelle par un défrichage collectif. D’un type first time a black man was ALLOWED on the
d’expression écrite à l’autre ➝ transformation. CARNEGIE HALL stage. And LISTEN to him, listen to
À partir des productions écrites obtenues précé- Lionel Hampton, all velvet and glide, listen to him
demment, on peut amener les élèves à réfléchir à la and Bennie coming in, listen, and here comes Harry
notion de ce qui est ou n’est pas essentiel dans une sending in a few notes to tell you to WATCH out, I’m
communication écrite. flying, I’m flying, and Krupa, hands, feet going, sing
Imaginons la consigne suivante : sing sing, and the WHOLE DAMN band wild, man,
A friend of the family is going back to Ireland. He wild, and the AUDIENCE, listen to that audience, outa
offers to take a message to the boy’s grandmother. their mind, man, outa their EVER LOVIN’mind.
The boy quickly scribbles a note. They play Count B ASIE , point their fingers and
Il s’agit de dire la même chose que dans la lettre pré- LAUGH when the Count hits those single notes, and
cédente, mais à la hâte et en peu de mots. Tout le when they play Duke ELLINGTON they’re all over the
travail d’imagination ayant déjà été accompli, c’est living room clicking fingers and stopping to tell
à partir de leur propre production que les élèves pro- me, listen, listen to this and I listen BECAUSE I never
cèderont à cet exercice de réduction et de sélection. listened like this before and now I hear what I never
heard before and I HAVE TO laugh with the Lennons
when the MUSICIANS take PASSAGES from tunes and
Analyse phonologique turn them upside down and inside out and put them
Rythme et formes faibles back again as if to say, look, we BORROWED your
N.B. – Syllabes accentuées : en caractères gras (ver- little tune AWHILE to play our own way but DON’T
sion incomplète) ; mots grammaticaux sous forme WORRY, here it’s back again and you go hum it,
faible : en italique. HONEY, you sing that MOTHER, man.
The IRISH BOARDERS COMPLAIN this is just a lot of
They love jazz and they’re like two mad professors noise. PADDY ARTHUR MCGOVERN SAYS, SHURE, YEER
in the living room, putting records on the phono- not Irish at all with that stuff. What about some Irish
graph, clicking their fingers to the beat, telling me songs on that MACHINE ? What about a few Irish
all about the great musicians on this Benny DANCE TUNES ? The Lennons laugh and tell us their
Goodman record, Gene Krupa, Harry James, Lionel father left the bogs a long time ago. Danny says, This
Hampton, Benny himself. They tell me this was the is America, men. This is the music. But Paddy Arthur
greatest jazz concert of all time and the first time a pulls Duke Ellington off the phonograph and puts on
black man was allowed on the Carnegie Hall stage. Frank Lee’s TARA CEILIDHE Band and we sit around
And listen to him, listen to Lionel Hampton, all the living room, listening, tapping slightly, and not
velvet and glide, listen to him and Bennie coming in, MOVING our faces. The Lennons laugh, and leave.

42 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Document 1 – Tableaux de grammaire

Annexe
N.B. – Le caractère aléatoire des supports de compréhension proposés aux élèves ne permettant pas de déli-
miter une liste exhaustive d’emplois grammaticaux en compréhension, le tableau suivant propose le programme
exigible en production de l’écrit et de l’oral. Sont inscrits en gras les points exigibles en production orale.

La phrase simple

Assertion : forme affirmative Agencement thème/commentaire


et forme négative Accord sujet/verbe
Insécabilité du groupe verbe/objet – attribut – complément préposi-
tionnel lié
Place des adverbes

Organisation temporelle, Construction d’une situation d’énonciation par définition d’un lieu
aspectuelle et modale de here (où le locuteur se trouve quand il parle) et d’un moment now,
l’énoncé qui mettent en place l’organisation :
– temporelle (opposition présent/passé), aspectuelle (achèvement/
non-achèvement, bilan au moment now…) et modale (point de vue
de l’énonciateur sur les relations entre sujets ou sur les chances de
réussite de tel ou tel événement) ;
– spatiale (sphère de l’énonciateur/hors-sphère, this/that, possessifs,
génitif, etc.)

Questionnement : Question fermée (yes/no) : Shall I do this for you ?


forme interrogative Question ouverte (Wh-) : How long ? How often ?

Demande de confirmation : Can’t he come ?


forme interro-négative Tags :
You won’t do it, will you ?
You’ll do it, won’t you ?

Insistance : surassertion « Sarah isn’t here… ». « Well, I DID invite her ! »


et valeur modale de Contradiction : « But I did ! » (= Mais si !)
l’intonation

Appréciation : What a surprise it was !


forme exclamative How strange it is !
Constructions déclaratives + such/so
It’s so interesting ! This is such a nice car !
Interjections : Oops ! Wow ! Yuk ! Phew !

Injonction : Stop it, please !


forme impérative Let’s go, shall we ?
Give me a hand, will you ?
Don’t even think of it !

Thématisation particulière : I was given an apple


voix passive The car is being repaired
They are supposed to be nice
The boy was told to come early

Annexe 43
Annexe
La phrase complexe
Coordination And, or, but
Either… or/neither… nor/not…, neither
Both… and/not only… but
Whether… or
And yet

Subordination • Complétives
Avec temps exprimé (complément) : I think (that) it will rain
Sans temps exprimé :
– infinitive (sujet ou complément) : I’d like them to invite me/It’s
important for him to do it/To talk to him was a waste of time…
– gérondive (sujet ou complément) : Stop criticizing him/I don’t mind
repeating/I imagine them walking on the beach/Shooting rabbits was
his favourite pastime…
– base verbale nue (complément) : He made me laugh/He let me go
out/She helped me understand the book/I saw them cross the street…

• Discours rapporté
Décalage des temps après un verbe introductif au passé, décalages
des référents spatio-temporels et des pronoms.
Interrogative indirecte : ordre des mots
I wonder how far it is/I don’t know if he’ll come
Adverbe interrogatif de temps
Can you tell me when you’ll come ?

Circonstancielles • But
So as to/so that/so + modal
To, in order to, so as to…
Visée négative : for fear that

• Cause
As he was sick…
Being sick…

• Comparaison et manière
As
Look/talk/sound/feel/taste… as if…

• Concession et contraste
Although/though
While
Much as
Even if
Autres constructions :
yet/still/however/all the same/though en fin de phrase
Contrary to, unlike
As opposed to

• Condition
If/in case/supposing/unless/as long as/provided

• Conséquence
So… that… sans modal.
Such… that

!!!

44 Anglais – classe de seconde générale et technologique


!!!

Annexe
Circonstancielles • Temps
When/now that/once/as soon as/as long as/until/before/after/by/whenever
When… + present/present perfect

• Causatives
Make/have somebody do something
Get somebody to do something
Make oneself understood
Have something done

• Comparatives
More/less interesting than expected

• Résultatives
Kick the door shut, rush across the street
Explicitation du chassé-croisé moyen/résultat en traduction

• Participiales
While walking down the street, he couldn’t help noticing…
Seeing that he had lost…

• Reprises elliptiques
…and so does John
So have I/neither have I
I’m afraid I don’t/I hope he will/I know he can’t…
But I do
I don’t think so

Le groupe du nom

Les noms • Dénombrables


Accords de nombre
Jamais d’article Ø + singulier (sauf man et woman génériques)
Pluriels irréguliers (children, women, men…)
Collectifs à accord pluriel : people, police
pluriel distributif : They had their keys in their rooms

• Indénombrables
Article Ø (sauf fléchage) et accord singulier du verbe
Matières
États (dérivés d’adjectifs) : anger
Actions (dérivés de verbes) : surfing
Correspondant à un dénombrable en français : advertising, advice,
evidence, furniture, information, knowledge, leisure, news, progress,
rubbish, weather, work

• Noms composés
Le pluriel
Les noms en position d’adjectif sont au singulier : a ten-year-old pupil
L’accentuation porte sur le premier élément

• Formation des noms


Dérivation : affixes
Composition : adjonctions lexicales
!!!

Annexe 45
!!!
Annexe
Les noms • Substituts indéfinis du nom
All I know is…
One/ones
« On » français : You, we, they
Démonstratifs : this/that one – these/those ones
The former, the latter
Some, any, every, no et leurs composés, each, none

• Pronoms réfléchis
Oneself…

• Pronoms réciproques
Each other – One another
To kiss, fight, meet, quarrel sans pronom objet

• Pronoms possessifs
Mine, yours, his/hers…

Les déterminants • L’article Ø


Déterminant naturel des noms indénombrables
Noms propres
Détermination par juxtaposition de deux mots : Queen Elisabeth,
Doctor Simpson, page ten
Renvoi à la notion : tea, on duty, life, school, dinner
Généralisation : Ø + indénombrable ; Ø + dénombrable pluriel ;
Ø last/next + unité de temps liée au moment présent

• The
Fléchage contextuel à droite : The + N + that/who/of…
Fléchage situationnel, connaissance partagée : the bank
Anaphore, reprise d’un élément préalablement présenté par a
Expression de l’unique : the sun
Emploi générique (+ dénombrable sing. + nom de nationalité pl.)
Adjectifs substantivés : the young, the British

• A/an
+ dénombrable singulier (emploi normal, donc, avec les appositions et
les attributs : as a pianist, he is fabulous, contrairement au Ø français)
Emploi générique : a nice car can enhance your status
Emploi distributif : ten times a day, 8 miles an hour

• This/that
These/those
Opposition spatiale et temporelle, identification ou rupture par rapport
à la sphère du locuteur
Implications affectives : I can’t stand that dog !
(Pronoms : clôture/ouverture : That’s all folks ! Listen to this !)
(Emploi adverbial : not that big)

• Les possessifs
A friend of mine

• Les quantificateurs indéfinis devant les noms dénombrables


Many, a few, few, fewer
Much of, most of, any of, none of

!!!

46 Anglais – classe de seconde générale et technologique


!!!

Annexe
Les déterminants Most people
Some, any + pluriel
Not any, hardly any + pluriel
Valeur qualitative : some cop !
Such a man, such people

• Les quantificateurs indéfinis devant les noms indénombrables


Not… much, a little, little, less
Much of, most of, any of, none of
Some, any, not any, hardly any + singulier
Such weather

• Dénombrement, totalisation, parcours


Both, dozens of, hundreds of, none
Both, either, neither
Each, every, any, all, no
The whole + dénombrable singulier
Half a/an + dénombrable singulier

Les qualificatifs • Les adjectifs


Cardinaux : Two million people
Groupes de personnes : the poor, the French
Adjectifs uniquement attributs : afraid, alive, alone, asleep, awake,
ashamed, aware
Constructions prépositionnelles les plus usitées : responsible for,
interested in…
Extraposition : I find it strange/difficult to…

• Les adjectifs composés


Blue-eyed
Time-consuming

• Les qualificatifs de la comparaison


More… than/Adj-er… than/less… than, fewer… than
As much as/not so much as
More and more, less and less, bigger and bigger
The more… the more
All the more… as…
Twice as much/many… as
Adjectifs irréguliers

• Le superlatif
The… est, the most
Les adjectifs irréguliers
The more…/less… of the two
Le plus… possible : as… as possible

Le génitif Déterminatif : the president’s wife


Générique : a butcher’s knife
Ellipse : A friend of my father’s. Eat at Joe’s
Temps : Today’s paper

Relatives Déterminatives : who/that/Ø/whose – All Ø/all that


Appositives : , who/, which/, whose/, which anaphorique
Nominales : Take what you like

!!!

Annexe 47
Annexe
Le groupe du verbe
Constructions V + objet
V + attribut
V + GN prépositionnel lié
V intransitif
V + GN prépositionnel non lié ou adverbe
Place de l’adverbe avec auxiliaires be, have et modaux

Impératif Let (us, him, them) do that


Don’t.., let’s not…
Do be quiet
Let’s go, shall we ?
Stop it, will you ?

Infinitif complet Want to do


Expect to do
Would like to do
Infinitif passé
Infinitif négatif : I’m asking you not to do it now

Infinitif sans to I’d rather


You’d better
Why… ?

Gérondif I like + ING


Préposition + ING
V + ING sujet, attribut, objet, complément prépositionnel
object to somebody doing something…

Les temps • Le présent simple


Les marqueurs contextuels – Présent de généralité, absence de repérage temporel précis
opérations d’identification ou Propriété permanente du sujet
de rupture avec le moment de Habitude, action répétée
l’énonciation Instructions, recettes
Présentation « objective » d’une action
Emploi normal des verbes d’état
Verbes performatifs
Subordonnées temporelles et conditionnelles

• Le passé
Repérage temporel et décrochage du moment d’énonciation (Last
week,/Long ago/When I was younger/In 1970…
Récit
Accent mis sur la rupture avec le présent : used to
Valeur modale – irréel :
If I were you…/I wish I knew…
Verbes irréguliers

• La concordance des temps


He said he’d seen the film but he didn’t like it

• Les aspects
+ ING :
Vision sécante d’un déroulement (plan fixe, coup de projecteur,
identification avec le moment d’énonciation, actualisation, perception
« filtrée » par l’énonciateur, mise en situation…) : Look, the police
are trying to catch him !
!!!

48 Anglais – classe de seconde générale et technologique


!!!

Annexe
Les temps Expression de l’intention : We’re flying to Ireland next week/Who’s
Les marqueurs contextuels – coming tonight ?
opérations d’identification ou Commentaire (irritation…) : He’s always talking about football !
de rupture avec le moment de
l’énonciation + HAVE + EN :
Repérage des marqueurs de lien avec le présent : so far/as yet/not
yet/to this day/until now…
État/procès vu comme accompli au moment repère : I’ve lost my car
keys, I can go home…
Bilan, en particulier “comptable” : He’s taken 12 pictures/It’s the first
time I’ve been here/I’ve worked with them for 5 years now

• Les deux aspects conjugués : They’ve been playing tennis for


hours/Somebody’s been sleeping in my bed
Bilan + mise en valeur du déroulement situationnel
Traces de la situation
Activité du sujet

• Passé + have-en
Antériorité d’un événement par rapport à un repère passé
Bilan effectué à un moment du passé

• Passé + have-en + be-ing


Mise en valeur situationnelle, déroulement

• Les locutions ou expressions modalisantes : Be to – Be about to –


You’re supposed to – It’s necessary for you to – Be bound to

La modalité • Modalité radicale (relations entre sujets – divers degrés de


Point de vue du locuteur pression/contrainte – propriété du sujet…)
sur son énoncé Obligation : subjective, prise en charge par le locuteur : must ;
objective, non prise en charge par le locuteur : have to
Non obligation : subjective : needn’t (au présent) ; objective : Don’t
have to – don’t need to
Interdiction : subjective : mustn’t ; objective : forbidden to
Contrainte, conseil : subjectifs : should/shouldn’t ; désengagement du
locuteur : ought to – had better
Permission : subjective : may – can ; objective : allowed to
Refus de permission : subjective : may not – can’t ; objective : not
allowed to
Propriété du sujet, capacité : can – be able to
Suggestion, demande de conseil : shall
La décision est laissée à l’interlocuteur : Shall I help you ? What shall
we do with him ?
« Bonne volonté » du sujet : will
Will you help me ? He wouldn’t tell us the answer, you see…

• Modalité épistémique
Le locuteur donne son avis sur les chances de « survenue » de l’événement
Le possible (avec nuances) : May – might (= possibly)
They may have missed their train
Le probable (avec nuances) : Should – must (= probably)
You must have trained a lot to get there…
Le prévisible : Will
I’ll buy you a scooter if you pass your finals !
They say it will rain tomorrow
!!!

Annexe 49
Annexe
!!!
Expression du futur Will – be going to
Présent simple /be-ing (projection de l’actualisation, intention)
Discours direct et indirect : I wonder when he’ll come.
Temporelles : When I see him/when I have read it.

Le passif Thématisation : choix et mise en valeur du premier élément de la


phrase, occultation de l’agent
Construction des verbes à double complément.
Construction des combinaisons avec aspects et modaux.
He was supposed to be/He was expected to/They are said to be
Verbes à construction prépositionnelle : This problem has been dealt
with

Document 2 – Tableaux de phonologie


Tableau 1. Schéma rythmique (1)

Come in ! Please tell me. Put it down.


Sit down ! Don’t worry. What d’you mean ?

James Bond Chuck Berry Tony Blair


George Bush Jane Birkin Michael Caine
Glenn Close Bill Clinton Donald Duck
Tom Cruise Charles Dickens Eminem
James Dean Bob Dylan Sherlock Holmes
John Keats Clint Eastwood Elton John
Ken Loach Jane Fonda Demi Moore
Brad Pitt John Lennon Mickey Mouse
Mark Twain Bob Marley Ringo Starr
John Wayne Glenn Miller Meryl Streep
John Steinbeck
Kate Winslett

Tableau 2. Schéma rythmique (2)

you’re joking close the window please wait for me


believe me can’t you see them there’s Jonathan

De Niro Woody Allen Kim Basinger


Madonna Louis Armstrong Sean Connery
McCartney Marlon Brando Duke Ellington
MacDowell Charlie Chaplin George Harrison
Pacino Tracy Chapman John Malkovitch
Polanski Winston Churchill Jim Morrison
Sinatra William Faulkner Jack Nicholson
Travolta Jodie Foster George Washington
Benny Goodman
Alfred Hitchcock
Michael Jackson
!!!

50 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Annexe
!!!
Janis Joplin
Buster Keaton
Elvis Presley
William Shakespeare
Margaret Thatcher

Tableau 3. Formes fortes et faibles (1)

Articles, conjonctions et pronoms


N.B. – Sauf en cas d’effet contrastif, ces mots sont toujours employés sous leur forme faible.

Forme forte Forme faible

the / ’ði: / / ðə / + (C)


/ ði / + (V)
a/an / ’e / /ə/+C
/ ’æn / / ən / + V
some / ’s'm / / səm /
and / ’ænd / / ən /
but / ’b't / / bət /
than/that / ’ðæn / / ’ðæt / / ðən / / ðət /
there / ’ðeə / / ðə /
you/your / ’ju: / / ’jɔ: / / ju / / jə /
he/her / ’hi: / / ’h&: / / (h)i / / (h)ə / / &: /
him/his / ’hm / / ’hz / / m / / z /
she/we/me / ’ʃi: / / ’wi: / / ’mi: / / Si / / wi / / 1mi /
them/they/their / ’ðem / / ’ðe / / ’ðeə / / ðəm / / ðe / / ðər /
us / ’'s / / əs /

Tableau 4. Formes fortes et faibles (2)

Auxiliaires et prépositions
N.B. – Ces mots sont employés sous leur forme forte en position finale et sous leur forme faible en position
intermédiaire. En position initiale, les deux formes sont possibles.

Forme forte Forme faible

am/is/are / ’æm / / ’z / / ’ɑ: / / əm / / z / / s / / ə /


be/been / ’bi: / / ’bi:n / / bi / / bn /
was/were / ’wɒz / / ’w&: / / wəz / / wə /
have/has/had / ’hæv / / ’hæz / / ’hæd / / (h)əv / / (h)əz / / (h)əd /
will/shall/can / ’wl / / ’ʃæl / / ’kæn / / l / / ʃl / / kən /
would/should/could / ’wυd / / ’ʃυd / / ’kυd / / (wə)d / / ʃəd / / kəd /
must / ’m'st / / məs(t)
do/does / ’du: / / ’d'z / / du / (+V) / dəz /
/ də / (+C)
as/at / ’æz / / ’æt / / əz / / ət /
for / ’fɔ:/ / fə / (+C)
/ fər / (+V)
from/of / ’frɒm / / ’ɒv / / frəm/ / əv /
to / ’tu: / / tə / (+C) / tu / (+V)

Annexe 51
Tableau 5. Mots dissyllabiques (1)
Annexe
Schéma 10
N.B. – Ce schéma est utilisé le plus souvent avec des mots non préfixés.

Nom Verbe

brother province borrow manage


courage sister carry marry
expert student enter reckon
father suburb follow suffer
mother village… hurry swallow…

Tableau 6. Mots dissyllabiques (2)


Schéma 01
N.B. – Ce schéma est utilisé le plus souvent avec des mots préfixés.

Nom Verbe

advice machine accept defend


belief relief advise expect
defence regime begin explode
event police believe relieve
exam success… deceive suppose…

Tableau 7. Mots trisyllabiques (1)


N.B. – La majorité des mots de trois syllabes ou plus sont utilisés avec le schéma 100. Les principales excep-
tions concernent les mots comportant deux consonnes (CC) avant la dernière syllabe et ceux qui contiennent
une voyelle longue dans la syllabe pénultième.

Schéma 100 Schéma 010


CC avant-dernière syllabe

alcohol amalgam
alphabet advantage
appetite adventure
article disaster
cinema tobacco…
elephant
envelope voyelle pénultième longue
melody
opposite banana
origin bikini
paradise karate
privilege potato
vinegar… volcano…

52 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Tableau 8. Mots trisyllabiques (2)

Annexe
Schéma 010 Schéma 2010
Préfixe simple Préfixe complexe

contribute contradict
discover disappoint
determine introduce
examine represent
remember… understand…

N.B. – Certains suffixes dits « contraignants » déterminent la place de l’accent dans les mots polysyllabiques.
Les deux tableaux suivants en présentent quelques-uns parmi les plus fréquents.

Tableau 9. Accent sur la pénultième


Schéma 10

Suffixe Exemples Quelques exceptions

-ic(s) diplomatic magnetic arithmetic (N) Arabic


mathematics poetic heretic lunatic…
-id/-it intrepid inhabit
-ish (verbes) abolish extinguish
-itis appendicitis bronchitis
-osis diagnosis psychosis

Tableau 10. Accent sur l’antépénultième

Schéma 100

Suffixe Exemples Quelques exceptions

-ate V /et/ agitate demonstrate


educate hesitate alternate incarnate
ADJ /ət/ accurate considerate
N /ət/ doctorate syndicate
-fy qualify satisfy
-grapher/graphy photographer photography
-ise/-ize advertise recognize
-itive/-utive competitive distributive
-itude attitude solitude
-ity/-ety opportunity society
-logy/-logist sociology sociologist
-ous fabulous glamourous disastrous enormous horrendous
tremendous…

Annexe 53
Tableau 11. Suffixes neutres
Annexe
N.B. – Certains suffixes dits « neutres » s’ajoutent à des mots sans affecter la place de l’accent dans le mot.
Ce tableau en présente quelques-uns parmi les plus fréquents.

Suffixe Exemples

-able comfort/comfortable
understand/understandable
-age orphan/orphanage
pilgrim/pilgrimage
-dom king/kingdom
martyr/martyrdom
-ed want/wanted
apologize/apologized
-(e)r dance/dancer
interpret/interpreter
-ful hope/hopeful
wonder/wonderful
-hood brother/brotherhood
neighbour/neighbourhood
-ing expect/expecting
follow/following
-ise/-ize computer/computerize
real/realize
-ish (adj) big/biggish
yellow/yellowish
- ism capital/capitalism
social/socialism
-less defence/defenceless
pity/pitiless
-ly careful/carefully
clever/cleverly
-ment argue/argument
agree/agreement
-ness friendly/friendliness
polite/politeness
-or navigate/navigator
terminate/terminator

Tableau 12. Prononciation des voyelles graphiques


N.B. – Chaque voyelle graphique a une prononciation « brève » et une prononciation « longue ». Dans les
deux cas, la prononciation est modifiée ou « colorée » si elle est suivie de la lettre < r >.
La prononciation « brève » se rencontre :
– quand la voyelle est suivie d’une consonne finale : hat, bed, hit, hot, mud ;
– quand la voyelle est suivie de deux consonnes (sauf < l > ou < r >) finales ou non-finales : grand, pepper,
winter, stopping, running.
Exception : table, Bible, noble, metre, sabre, etc.
La prononciation « longue » se rencontre :
– quand la voyelle est finale : Hi ! me ! no ;
– quand la voyelle est suivie d’une consonne + < e > : hate, gene, white, hope, rude.

54 Anglais – classe de seconde générale et technologique


Annexe
Valeurs brèves Valeurs longues
V V+r V V+r

<a> rat /æ/ car /ɑ:/ rate /e/ rare /eə/


<e> pet /e/ fern /&:/ Pete /i:/ mere /ə/ }
<i, y > sit // first /&:/ site /a/ fire /aə/
<o> not /ɒ/ nor /ɔ:/ note /əυ/ more /ɔ:/
<u > tub /'/ hurt /&:/ tube /(j)u:/ cure /(j)υə/

Tableau 13. Prononciation de quelques digraphes


< ai > saint mail pain
= /e/
< ay > day Taylor Wayne
< au > Paul caught daughter
= /ɔ:/
<aw > law yawn Shaw
< ea > feat leave veal
< ee > feel knee sheep
= /i:/
<ei > deceive receive seize
< ie > brief priest thief
< eu > feud neutral pseudo-
= /(j)u:/
<ew > brew few new
< oa > boat road hoax
= /əυ/
< oe > doe roe toe
< oi > coin noise toil
= /ɔ/
< oy > boy royal toy
< oo > = /u:/ food cartoon root
< ou > round sound shout
= /aυ/
<ow > brown cow now

Tableau 14. Homophones


N.B. – Alors que l’apprentissage d’une langue étrangère oblige constamment les élèves à percevoir et pratiquer
des différences – grammaticales, lexicales et phonologiques – il n’est pas inutile de leur faire remarquer le cas
des homophones où, précisément, les différences orthographiques doivent être ignorées. Par ailleurs, dans la
plupart des exemples suivants, il peut être rassurant de constater que, grâce à la prononciation déjà connue
de l’un des mots (ex. check, seek), on sait prononcer des mots a priori plus difficiles (Czech, Sikh).

1 air/heir 7 boar/bore 13 carrot/carat 19 draft/draught


2 aren’t/aunt 8 board/bored 14 cereal/serial 20 fair/fare
3 ball/bawl 9 bough/bow 15 check/Czech 21 feat/feet
4 bare/bear 10 boy/buoy 16 colonel/kernel 22 fir/fur
5 beach/beech 11 brake/break 17 cue/queue/Kew 23 flaw/floor
6 bean/been 12 buy/by 18 deer/dear 24 flea/flee
!!!

Annexe 55
!!!
Annexe
25 flu/flew 42 none/nun 59 sawed/sword 76 tee/tea
26 fort/fought 43 not/knot 60 saw/sore 77 toe/tow
27 foul/fowl 44 our/hour 61 see/sea 78 two/too
28 great/grate 45 pain/pane 62 scene/seen 79 waist/waste
29 hail/hale 46 pair/pear/pare 63 seek/Sikh 80 wait/weight
30 hair/hare 47 pale/pail 64 shake/sheikh 81 Wales/whales
31 higher/hire 48 paw/pore 65 Shaw/shore 82 way/weigh
32 him/hym 49 peace/piece 66 shear/sheer 83 wheel/weal
33 horse/hoarse 50 peer/pier 67 sight/site 84 where/wear
34 know/no 51 pole/poll 68 so/sow/sew 85 which/witch
35 lore/law 52 rain/reign 69 son/sun 86 whole/hole
36 made/maid 53 red/read 70 sole/soul 87 won/one
37 male/mail 54 reed/read 71 sort/sought 88 war/wore/Waugh
38 mare/mayor 55 right/write/rite 72 steel/steal 89 would/wood
39 meat/meet 56 roar/raw 73 stork/stalk 90 wring/ring
40 mite/might 57 root/route 74 sweet/suite
41 muscle/mussel 58 rough/ruff 75 taut/taught

Imprimé sur les presses de Maury imprimeur SA


Z.I. route D’Étampes
45330 Malesherbes
Dépôt légal : décembre 2003

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