Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Anglais
classe de seconde générale et technologique
Les textes généraux relatifs à la compétence culturelle, au traitement de l’erreur, au lexique et à l’évaluation, ont été rédigés
dans le cadre d’un travail interlangues.
Coordination : Marie-Hélène BERGEL-PEYRE, bureau du contenu des enseignements, direction de l’enseignement scolaire.
Avant-propos ....................................................................................................................................................... 5
Généralités ........................................................................................................................................................... 7
Compréhension ........................................................................................................................................ 10
Production ................................................................................................................................................. 12
Lexique ...................................................................................................................................................... 14
Grammaire ................................................................................................................................................. 18
Évaluation .................................................................................................................................................. 22
Assistants ................................................................................................................................................... 25
Annexe ................................................................................................................................................................. 43
Des orientations et des contenus précis ont été définis dans les programmes de la classe
de seconde pour tous les domaines d’apprentissage de la langue étrangère : consolidation
de l’acquisition des savoirs et des savoir-faire du collège, renforcement et développement
des compétences méthodologiques des élèves et programme culturel dont le cadre, « vivre
ensemble », est commun à toutes les langues étrangères.
Ce document comporte trois parties. La première contient des indications générales sur
différents aspects de l’enseignement et de l’apprentissage de l’anglais. La deuxième présente
plusieurs exemples de séquences d’enseignement : ces exemples ne sont en rien des modèles
et, en l’absence de contexte de classe réel, restent de prudentes propositions de mise en
œuvre, le discours pédagogique ne pouvant se substituer à l’action. Enfin, la troisième
partie du document rassemble des tableaux de grammaire et de phonologie qui pourront
aider les professeurs dans leurs choix et faciliter la programmation de leur travail.
Avant-propos 5
G énéralités
Généralités 7
À cette fin, l’enseignant pourra sélectionner les sup- – lors d’échanges par courrier électronique ;
ports en fonction d’une problématique, éventuelle- – au cours de la préparation de voyages ou d’échanges
ment commune à plusieurs séquences de travail. Les linguistiques.
deuxième et troisième exemples illustrent ainsi la
problématique : « Peut-on oublier ses origines ? »,
elle-même reflet d’un thème, la mémoire. L’un, centré
autour de la question de la nostalgie, met également
L’anglais oral
en jeu un fait de langue (l’expression du bilan), tan- Contrairement aux apparences, l’anglais n’est pas une
dis que l’autre met en lumière l’articulation qui peut langue facile et, pour les apprenants francophones, on
exister entre un fait culturel (intégration/exclusion) peut même dire que c’est une langue difficile. Le
et un fait linguistique (la délimitation de la sphère de mythe de l’anglais facile a deux sources principales :
l’énonciateur). l’absence quasi totale de morphologie grammaticale
Néanmoins, l’importance accordée à la problémati- en anglais (voir l’allemand, réputé langue difficile) et
sation des supports ainsi qu’aux enjeux culturels, ne les nombreuses similitudes de l’anglais et du français
doit pas conduire à transformer la classe d’anglais en à l’écrit. Or, la grande difficulté de l’anglais pour les
un cours d’histoire, de géographie ou de sociologie francophones réside dans les différences entre les
de l’aire culturelle étudiée. Étroitement imbriqué deux langues à l’oral. Le professeur jugera peut-être
dans l’étude culturelle, le travail linguistique devra utile d’évoquer explicitement ce facteur – facilité
demeurer l’horizon de l’enseignant : l’intérêt suscité apparente à l’écrit et difficulté réelle de l’oral – dès le
par le document culturel doit être un tremplin pour début de la classe de seconde. Les éléments qui sui-
éveiller chez l’élève le désir de comprendre et de vent visent à cerner les problèmes principaux ren-
s’exprimer en anglais. contrés par les élèves dans l’apprentissage de l’anglais
oral. Il ne s’agit pas d’en faire un cours magistral, pas
plus d’ailleurs pour la grammaire ou pour le pro-
Méthodologie gramme culturel. Le professeur trouvera le moment
Les implications méthodologiques de la mise en approprié pendant une des phases de l’exploitation
œuvre du programme culturel sont de deux ordres. d’un document pour faire remarquer et pratiquer tel
Le professeur élabore, au cours de l’année, des « uni- aspect de la prononciation anglaise.
tés » ou « séquences », de volume variable, centrées Si l’utilisation de la transcription phonétique se révèle
sur une problématique choisie conformément aux indispensable, le professeur veillera à ce que cet outil
quatre notions définies par le programme culturel. précieux soit utilisé avec modération et qu’il ne consti-
Il varie les supports exploités selon leur type, leur tue pas une difficulté supplémentaire pour les élèves.
origine géographique, leur époque et leur registre lin- On se servira de l’un des dictionnaires de prononcia-
guistique. Les thèmes suggérés dans le programme tion de référence : English Pronouncing Dictionary 1
pour chacune des quatre notions fournissent autant ou Longman Pronunciation Dictionary 2.
de pistes pour l’élaboration de ces unités-séquences Étant donnés les problèmes que rencontrent de nom-
dans une perspective éventuellement transversale (un breux élèves pour atteindre une prononciation
thème pouvant relever de plusieurs notions). acceptable – sans compter d’éventuelles résistances
L’acquisition de la compétence culturelle demande de: psychologiques à l’idée même de « bien » parler –,
– familiariser l’élève à la culture de l’autre, notamment on se permettra de suggérer un exercice qui peut
par la lecture régulière de titres de journaux ou le plaire aux élèves de seconde et qui consiste à leur
recours à Internet pour des recherches documentaires demander de :
guidées, etc.; – raconter une histoire très simple en français avec
– multiplier les approches d’un thème du programme un accent anglais. Tous les élèves en sont capables,
autour de supports mettant en œuvre différentes avec des résultats variables ;
compétences langagières. – raconter la même histoire en insérant des mots
Les éléments du programme culturel relevés dans les anglais dans leur discours français ;
documents étudiés pourront être complétés et enri- – raconter la même histoire en anglais.
chis de plusieurs façons : Cet exercice peut permettre une prise de conscience
– avec les enseignants des autres disciplines : histoire, de ce qui caractérise la prononciation anglaise sur
géographie, arts, français ; laquelle le professeur pourra s’appuyer ultérieure-
– avec l’assistant étranger ; ment. Il peut aussi contribuer à désamorcer et dépas-
– au CDI, en autonomie, par une recherche avec des ser avec humour la tentation éprouvée par certains
documents sur support papier ou sur support numé- élèves de tourner en dérision l’idée d’essayer de
rique (cédéroms ou Internet) ; parler l’anglais comme les anglophones.
1. Jones D., English Pronouncing Dictionary, 16e édition de P. Roach, J. Hartman et J. Setter, Cambridge University Press, 2003.
2. Wells J. C., Longman Pronunciation Dictionary, 2e édition, Longman, 2000.
Généralités 9
seek/sick, etc. Il est important de noter que la dis- – les versions « phonologisées » des textes présentés
tinction entre ces deux voyelles n’est pas principa- dans les différentes séquences. Il s’agit chaque fois
lement une question de longueur (on ne peut pas d’une transcription « prosodique » simplifiée qui
parler de « i long » vs « i bref ») mais de qualité : indique toutes les syllabes accentuées et tous les
quand on passe d’une de ces voyelles à l’autre, la mots utilisés dans le texte sous leur forme faible.
langue change de position. Le professeur pourra, s’il Une deuxième version indique en majuscules les
le souhaite, faire constater ce fait par ses élèves en mots du texte qui peuvent constituer une difficulté
leur demandant de faire l’exercice suivant. particulière de prononciation et/ou d’accentuation
pour les élèves. Ces « traitements » sont présentés à
exercice titre indicatif à l’intention du professeur – il s’agit
1. Prononcer dans l’ordre les quatre mots : bad, bed, bid, bead. d’une étape utile dans la préparation d’un cours –
2. Prononcer dans l’ordre les voyelles de ces quatre mots : /"/, /e/, mais, dans la perspective d’une lecture à haute voix,
//, /i :/. on peut concevoir d’en faire un exercice en deman-
3. Prononcer maintenant les voyelles avec un doigt placé sur le dant aux élèves, par exemple, de souligner les syl-
devant de la langue. labes fortes, de barrer les syllabes faibles et
d’encercler les mots grammaticaux dont la pronon-
À chaque passage d’une voyelle à une autre, l’élève ciation est affaiblie dans une partie du texte.
sentira sa langue pousser son doigt vers le haut, Les tableaux de phonologie, enfin, qu’on trouve en
c’est-à-dire vers le palais. En alternant les voyelles de annexe, s’adressent au professeur mais peuvent aussi
bid/bead, on peut amener l’élève à constater que la fournir l’occasion de faire travailler les élèves. On
différence n’est pas une différence de longueur – on peut, par exemple, leur demander de repérer les
peut insister longuement sur bid et prononcer très schémas accentuels de mots nouveaux en utilisant la
rapidement bead – mais de qualité, déterminée par notation numérique 1 2 0. À partir des schémas
la position de la langue. rythmiques présentés dans les tableaux 1 et 2 4, on
Beaucoup d’élèves éprouvent des difficultés pour peut également demander aux élèves de classer les
prononcer la voyelle /ɔ :/ dans des mots qui ne s’écri- noms de personnalités du monde anglophone selon
vent pas avec la lettre < r > – bought, caught, law, le schéma approprié.
etc. – alors qu’ils prononcent door, more, sport sans
problème (en supposant qu’ils n’y ajoutent pas un
< r > français parasite). Dans certains cas, on peut Compréhension
amener l’élève à résoudre le problème à l’aide d’homo-
phones, dont on trouvera une liste en annexe. C’est
ainsi que caught se prononce comme court, law
L’acte de compréhension
comme lore et bought comme bort. Une réflexion sur l’enseignement et l’évaluation de
la compréhension, tant écrite qu’orale, nous impose
d’essayer de définir l’acte de compréhension et d’en
Graphie et sons examiner toutes les implications. Si nous tentons
En classe de seconde, on peut insister sur le fait que, une définition la plus large qui soit, on peut envisa-
malgré l’existence de nombreuses exceptions (ough) ger la compréhension comme une opération com-
comme dans toutes les langues, la relation entre plexe qui vise à donner du sens à ce que l’on lit, ce
orthographe et prononciation est fondamentalement qu’on entend ou ce qu’on voit. Cela revient à
systématique. En se servant du tableau des voyelles 3, émettre des hypothèses à partir d’indices plus ou
le professeur pourra notamment signaler les cas où moins nombreux. En fait, l’opération consiste à
la prononciation d’une voyelle est régulière et donc réduire, par étapes successives, le nombre des hypo-
prévisible : apple, bad, arm, rave, hating, bare ou thèses pour n’en retenir qu’une seule au final. L’idée
irrégulière : any/many, Thames. On n’oubliera pas de cheminement est dès lors sous-jacente et l’on peut
de souligner que tout ce qui précède s’applique aux même aller jusqu’à retenir l’image de l’investigation,
voyelles accentuées et qu’une voyelle non accentuée avec l’élève dans le rôle de l’enquêteur. En classe, ce
sera systématiquement affaiblie : ago, machine, dernier est aidé dans sa tâche par le professeur. Il
village, Englishman, etc. s’agit en effet d’aider l’élève à se poser un ensemble
Ce document d’accompagnement comporte diffé- de questions. Avec la compréhension, nous sommes
rents éléments pour aider le professeur à affronter au cœur de la définition de l’apprentissage.
ces problèmes : La compréhension comporte deux phases essen-
– les rubriques consacrées à la compréhension et à tielles : une phase de perception – l’élève doit procé-
la production de l’oral ; der à un prélèvement d’indices, qui, selon le support,
Généralités 11
Compréhension orale les autres ; il a été entraîné à prendre l’initiative de
la parole dans des situations de communication aussi
Dans le cas de la compréhension orale il s’agira de authentiques que possible. L’enseignement dispensé
faire repérer : en seconde s’appuie donc sur les bases acquises
– les éléments situationnels (bruitages) ; au collège pour aborder l’expression discursive et
– les éléments suprasegmentaux (nombre de voix, l’argumentation.
accent des locuteurs, type de discours, schémas into- Pour ce faire, il s’agit d’entraîner à l’analyse du
natifs fortement marqués, schémas intonatifs récur- discours oral, de faire remarquer, par exemple, les
rents, accents de phrase) ; approximations, les reprises spécifiques de la pensée
– les éléments lexicaux (mots qui se répètent, mots qui se construit ou bien la profusion d’adjectifs ou
qui appartiennent au même champ lexical, mots de d’adverbes et l’effet qu’ils induisent. En résumé, il
la même famille, noms de lieux, noms de personnes s’agit de sensibiliser les élèves à la créativité de la
ou autres noms propres, dates et autres repères tem- langue et de les inciter à apprendre des mots, des
porels explicites, voire implicites – que l’on obtient expressions ou des énoncés préformés pour créer une
par déduction) ; expression personnelle et originale.
– les éléments syntaxiques (temps et apect des verbes La production orale ne saurait être pratiquée indé-
majoritairement utilisés, pronoms personnels). pendamment des autres compétences. Les différentes
compétences doivent être mises en œuvre en même
temps et de manière imbriquée. La compétence de
Compréhension écrite production orale est la plus longue à acquérir car
En ce qui concerne la compréhension écrite, il elle est tributaire de plusieurs facteurs : la situation
s’agira de faire repérer : de classe, l’interdépendance des savoirs et savoir-
– les éléments paratextuels (auteur, source du texte, faire, le coût cognitif de la compétence et le contenu
date de publication, nombre de paragraphes, titre) ; de la parole, etc.
– les éléments supratextuels (nombre de locuteurs, La situation de classe est à l’évidence une situation arti-
type de discours) ; ficielle pour des élèves et un professeur francophones.
– les éléments lexicaux (mots qui se répètent, mots En disposant la classe de langue en U ou en cercle, on
qui appartiennent au même champ lexical, mots de peut détourner l’artificialité au profit de la communi-
la même famille, noms de lieu, noms de personnes cation. Les élèves entrent en seconde pleins d’inhibi-
ou autres noms propres, dates et autres repères tem- tions diverses et les effectifs chargés ne facilitent pas
porels explicites, voire implicites – que l’on obtient une situation de communication interactive. Or, le
par déduction) ; cours d’anglais repose sur la parole de l’élève. Il
– les éléments syntaxiques (structures qui se répè- convient donc de prendre les dispositions nécessaires
tent, temps des verbes majoritairement utilisés, pour établir une bonne ambiance de classe propice à
aspects, pronoms personnels). l’écoute et à l’échange, en faisant respecter la parole de
Il importe d’attirer l’attention des élèves sur les élé- chacun et en privilégiant les messages qui font sens
ments récurrents : dès qu’il y a répétition du même dans un anglais au plus proche de l’authentique.
indice ou d’indices voisins, ils peuvent en déduire que On sait qu’en production orale les capacités cogni-
c’est la marque d’une information plus importante. tives sont toutes mobilisées en même temps et
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que, pour la compré- relayées par les capacités de mémorisation. Il s’agit
hension orale surtout, la collecte d’indices est lacu- pour l’élève de réagir presque instantanément, tout
naire, c’est-à-dire que les indices recueillis sont très en mobilisant des connaissances parfois anciennes,
souvent isolés et coupés de leur environnement immé- dans le but d’exprimer une pensée pertinente, réflé-
diat. Cela renforce l’importance des opérations de mise chie et nuancée. Le travail en production orale est de
en relation qui permettront d’émettre des hypothèses ce fait exigeant et coûteux.
sur le sens. D’une manière générale, pour toutes les Le professeur a pour tâche d’organiser l’accès des
étapes de la compréhension, le travail de l’enseignant élèves à une prise de parole aussi authentique que
avec les élèves consistera à montrer quelles questions possible. Or, pour prendre la parole, il faut avoir une
ils doivent se poser et dans quel ordre. Il s’agira en raison de parler. D’où la nécessité de créer, au sein
fait de développer chez eux une attitude réflexive. de la classe, un besoin d’échange d’informations,
de connaissances, d’opinions et d’interprétations. Le
contenu culturel donne de nombreuses occasions de
Production prise de parole, de même que l’organisation de la
séquence qui accorde une large part aux activités
Production orale de compte rendu, de questionnement mutuel et de
partage d’informations, lesquelles permettent aussi
L’élève qui sort de troisième doit être considéré de pallier un manque d’idées. De là peut naître un
comme initié. Il a appris à communiquer en écoutant vrai dialogue de classe.
Généralités 13
récit intime, argumentation, article, critique, dia- mum de sa trame narrative et travailler dans le sens
logue à jouer…) qu’il faudra montrer aux élèves, et de la complexification. On mobilisera alors pro-
les leur faire observer de manière à ce qu’ils puissent gressivement les ingrédients du discours ou de la
les imiter et en intégrer les codes. narration : explicitations, précisions apportées par
Avant toute production écrite, il y a une phase de les relatives, reconstitution d’une chaîne logique ou
réflexion au cours de laquelle il faut analyser la chronologique, descriptions ou illustration par des
situation d’écriture et mobiliser les outils nécessaires exemples, utilisation de modaux pour nuancer la
à l’exécution de la tâche. Il s’agit de décoder la pensée ou les hypothèses disponibles.
consigne. Celle-ci sera nécessairement détaillée de Il pourra, par ailleurs, être utile de faire écrire pour
manière à compenser l’inévitable déficit contextuel, parler, c’est-à-dire de focaliser l’attention de l’élève sur
mais le guidage peut s’alléger progressivement au fur ce qu’il a l’intention d’exprimer, de le formuler sous
et à mesure que l’élève intériorise les stratégies forme de notes succinctes, puis de prendre la parole.
d’analyse et d’expression.
Pour l’élève en situation scolaire, c’est la consigne Exercices d’imitation
qui sert de guide. Encore faut-il la lire, la com- On pourra également guider l’expression dans des
prendre, l’analyser, et y repérer les outils linguis- formats précontraints tels que la lettre de réaction
tiques à mobiliser et les pistes à explorer 5. Ce travail positive ou négative, l’écriture d’un texte par imita-
préparatoire gagnera à être effectué de façon systé- tion après étude de ses caractéristiques, ou encore
matique et collective. Dans un premier temps, on l’écriture de la suite possible d’un texte narratif en
s’assurera que les élèves ont bien compris et mis en aménageant des plages de récit, de dialogues et de
place les stratégies adaptées à la tâche, avant de pas- descriptions ou la rédaction de la réfutation d’un
ser à la rédaction proprement dite, qui peut, dans point de vue dans un texte argumentatif.
le cadre de l’entraînement, être faite en dehors du
temps de classe, être reprise, corrigée à deux, enri- Exercices de transposition
chie en étapes successives 6. Enfin, le travail de pro- Un récit peut être interrompu, la suite étant trans-
duction écrite vise à la mise en place d’énoncés formée en dialogue, ou vice versa. À terme, il est
cohérents et complexes sans pour autant donner lieu même envisageable de faire faire aux élèves des
à des caricatures de discours où l’abondance de mots gammes plus compliquées en leur demandant de
de liaison stéréotypés tente de masquer l’indigence changer le point de vue ou le ton dans un passage,
de la langue. L’utilisation adéquate de la subordi- etc. L’essentiel de cette démarche est de faire perce-
nation syntaxique, de la coordination et la précision voir aux élèves que l’on peut apprendre à écrire de
lexicale devront permettre à l’élève de parvenir à une façon méthodique, qu’il y a des étapes dans la maî-
expression riche, nuancée, et surtout naturelle. trise des compétences et que tout n’est donc pas
On entraînera les élèves à construire des paragraphes immédiatement exigible.
et, au final, à rédiger des productions de 150 à Un grand nombre des activités mentionnées gagnent
200 mots environ. Une panoplie d’exercices gradués à être menées de façon collective, en groupes ou à la
est disponible pour mettre en place cet apprentissage manière d’un comité éditorial, en partant d’un travail
progressif de la construction d’un discours écrit. individuel servant de première proposition. À l’évi-
dence, l’utilisation d’un traitement de texte permet-
Exercices de réduction tant l’introduction de commentaires est le meilleur
L’objectif de cet exercice d’écriture est de réduire un cas de figure possible: pour ces exercices, on aura lar-
document donné à sa trame minimale: il pourra s’agir gement recours au « copier/coller » et chacun gagnera
de la rédaction d’un télégramme, d’une prise de notes à voir porter sur sa production le regard de l’autre.
ou de faire retrouver la dépêche de presse qui a donné
lieu à l’article que l’élève a sous les yeux. Il peut aussi
s’agir d’amener l’élève à éliminer les exemples et les
illustrations diverses pour aboutir à la contraction
Lexique
d’un texte où n’apparaîtront plus que les idées essen- Ce sont toutes les composantes de la langue, arti-
tielles, ou à la suppression des descriptions dans un culées sur le contenu culturel de seconde, qui contri-
texte narratif dont on ne garde que les actions. buent à construire une compétence en anglais.
Toutes les stratégies mises en œuvre pour les étu-
Exercices d’expansion dier visent à développer l’autonomie de l’élève. Le
Il s’agit ici du contraire : aller d’un point de départ lexique est donc à considérer dans son interdépen-
simple tel que quelques notes, une dépêche de dance avec les autres savoirs. Son étude est au ser-
presse, un télégramme, un texte réduit au strict mini- vice des quatre compétences et de l’objectif culturel.
5. Voir par exemple p. 38, dans la séquence 3 portant sur le texte de McCourt.
6. Voir un exemple de correction mutuelle dans la partie « Traitement de l’erreur », p. 19-22.
Généralités 15
Méthodologie Quand on lit le premier paragraphe du texte de
Laurie Lee 9, on est surpris par cet emploi appuyé de
Découverte du vocabulaire nouveau mots courts où fleurissent assonances et allitéra-
On peut s’inspirer des trois manières suivantes : tions. L’auteur s’amuse avec ce registre de langue
– l’enseignant amorce une conversation sur le thème pour camper ce personnage dont le récit auto-
proposé en mobilisant et réactivant le vocabulaire biographique montre qu’il ne renie pas ses origines.
que les élèves connaissent déjà. Il élargit graduelle-
ment le champ en introduisant des mots nouveaux. Par dérivation morphologique
Les élèves sont amenés à les utiliser au cours de cet L’élève de seconde, déjà sensibilisé aux procédés de
échange oral ; ils savent qu’après ce travail prépara- dérivation par suffixation et préfixation et à la com-
toire, ils seront confrontés à un document et que leur position des noms et des adjectifs, renforcera sa
mémoire à court terme sera sollicitée ; compétence grâce aux entraînements proposés par
– l’enseignant donne le document sans travail prépa- le professeur. À partir du seul item happy, l’élève
ratoire, mais amène petit à petit les élèves à faire des constate l’existence de unhappy, unhappiness,
hypothèses en s’appuyant sur le contexte. Le nombre unhappily. De même à l’aide de horse et race, il
de mots nouveaux indispensables à la compréhension compare horse-race et race-horse.
ne doit en aucun cas être trop élevé pour que le pro-
cessus d’inférence puisse se mettre en place ; Par champs sémantiques
– l’enseignant donne à l’élève le document et lui Les mots nouveaux sont organisés autour d’une
demande de trouver dans un dictionnaire le sens des notion particulière, quelle que soit la catégorie syn-
mots nouveaux qu’il a sélectionnés. Ce travail peut taxique à laquelle ils appartiennent. Les mots sont
être effectué à la maison ou au CDI dès que l’élève a associés à des idées, renvoient à des images mentales,
appris à se servir du dictionnaire. Le dictionnaire est des sons et/ou des gestes. Parfois, un mot en évoque
bien sûr une ressource de vocabulaire, mais il est aussi, un autre qui peut être synonyme mais aussi anto-
de par son organisation, le reflet de certaines don- nyme ou appartenir au même champ sémantique.
nées grammaticales propres à la langue en question.
Par repérage contextuel
Fixation du vocabulaire La maîtrise d’une langue passe par le mot, mais le
La mémorisation se met déjà en place par un réem- mot n’a de sens que dans son contexte. Non seule-
ploi immédiat des mots nouveaux. Cependant, à ce ment le mot prend sens par rapport à son voisin
stade, il n’y a pas de fixation durable. Il est donc dans le cadre d’un énoncé qui s’inscrit dans une
nécessaire d’avoir recours à d’autres procédés situation de communication, mais le sens du mot
d’apprentissage 7. n’est pas donné par le mot lui-même. Il est donné
par l’emploi qui en est fait dans un contexte signi-
Par catégorie fiant. Le repérage contextuel est plus lumineux que
L’apprentissage peut consister aussi à repérer la caté- toutes les entrées du mot dans le dictionnaire. Au
gorie à laquelle appartient le mot. Est-ce une fleur, plan méthodologique, cette stratégie anticipe sur
un animal, une action 8, est-ce du domaine du posi- celle qu’il faudra mettre en place pour la traduction :
tif ou du négatif ? le recours au dictionnaire ne dispense jamais d’exa-
miner le mot dans son contexte.
Par nature grammaticale Le mot apparaît dans un certain contexte et se
Les mots sont regroupés d’après la catégorie à trouve ainsi lié à d’autres mots qui peuvent être
laquelle ils appartiennent : nom, verbe, adjectif, appris en même temps. Le programme culturel
adverbe, conjonction. contribue à une telle approche.
7. Les exemples sont extraits des séquences présentées dans la deuxième partie du document.
8. Voir skulking dans le texte d’Orwell, séquence 1, p. 30.
9. Voir séquence 2, p. 34.
Par collocation
On relève que le stockage en mémoire est facilité par Relier des mots pour constituer des phrases ayant un
des associations visuelles et auditives. Il arrive que sens :
les mots soient appris dans la contiguïté possible, catch attention
probable ou simplement fréquente d’autres mots. set cold
Exemples : have a bath, have dinner, be lucky, pay fire
cook lunch, play a record, take a breath. have sight
Généralités 17
Exercices de restitution Grammaire
– Résoudre des mots croisés, des mots mêlés, des
mots codés. La nécessité d’« apprendre la grammaire » ne fait pas
– À partir d’une illustration didactique, faire des de doute, mais elle n’est pas une fin en soi non plus.
concours de mots : chercher le plus grand nombre de La question n’est pas de savoir si la grammaire est
mots commençant par telle ou telle lettre ou relevant nécessaire ou non, elle est de savoir comment l’en-
de telle ou telle partie du discours, ou encore relatifs seigner de la manière la plus efficace dans le cadre
au thème culturel. d’une approche communicative. L’objectif est que les
– Chercher une définition dans un dictionnaire uni- élèves sachent utiliser les structures grammaticales
lingue et créer des définitions à partir de ce modèle anglaises à bon escient. Il suffit de garder à l’esprit
en faisant intervenir différentes structures lexico- que l’enseignement de l’anglais vise principalement à
syntaxiques (syntagme nominal, syntagme préposi- développer les compétences de communication que
tionnel, proposition relative, etc.). sont la compréhension et l’expression, à l’oral et à
Exemples : a hood : a part of a coat which you can l’écrit et, en ce qui concerne l’évaluation, de ne pas
pull up to cover your head. évaluer les connaissances grammaticales de l’élève en
Sneakers : light, casual shoes with rubber soles and tant que telles, mais l’utilisation qu’il en fait dans ces
soft canvas or leather that cover your feet… activités de compréhension et d’expression.
L’essentiel pour l’élève qui vient en cours d’anglais
Activités de traduction n’est pas d’« apprendre des règles de grammaire »
Le recours à des exercices brefs de traduction est formulées en français mais d’apprendre à lire, à écou-
parfois un chemin plus court que d’autres pour que ter, à parler et à écrire en anglais. En conclusion, il
l’élève fasse le bilan de ce qu’il a assimilé. Un thème importe de ne pas confondre objectifs et moyens et
de quelques lignes demande, par exemple, le réem- c’est bien dans cette dernière catégorie qu’il faut
ploi de mots nouvellement appris ou l’utilisation de ranger la grammaire.
structures nouvelles, et oblige ainsi les élèves à la À leur entrée en classe de seconde, les élèves ne pos-
précision en interdisant tout procédé d’évitement, sèdent pas tous les connaissances grammaticales
procédé qui a bien sûr son rôle à jouer à d’autres attendues à la fin du collège et ce qu’ils savent varie
moments du travail en classe. Dans le même cadre, beaucoup d’un élève à l’autre, dans des proportions
l’enseignant peut fournir un texte de version, texte inconnues du professeur. Leurs connaissances sont
qui reprend du vocabulaire supposé acquis. parfois incomplètes, voire partiellement exactes. À
cela plusieurs raisons : un oubli ou une appropriation
Autoévaluation déficiente des règles de grammaire, ou encore une
Sur les textes de George Orwell et de Laurie Lee, on conceptualisation différente selon les élèves qui fait
pourrait aussi proposer une activité d’autoévaluation que le même concept auquel telle règle renvoie n’a
qui serait l’occasion pour l’élève de faire un diagnos- été ni appris ni compris de manière identique. Des
tique sur son degré de compétence en la matière. connaissances déficientes produisent souvent des
– Comment procédez-vous pour trouver les sens des erreurs qui, les années passant, deviennent de plus en
mots suivants dans le texte d’Orwell : unenviable plus difficiles à corriger. La différence de terminolo-
(l. 4), unemployed (l. 9), powerless (l. 9) ; windy gie (de « métalangue ») utilisée par les enseignants
(l. 5), weekly (l. 8) ; handbills (l. 10) ; ou dans le qui se sont succédé au cours des années précédentes,
texte de Laurie Lee : fattened, crowded ? y compris la différence entre la terminologie utilisée
– Correction sous forme de colonnes. en français et dans les langues étrangères étudiées par
l’élève, est source de confusion au point de rendre
Suffixation négative powerless inopérante la connaissance des « règles ».
Préfixation négative unenviable, unemployed Tous ces facteurs qui viennent d’être répertoriés
Transformation adverbiale weekly limitent de fait la portée d’un apprentissage de la
Transformation adjectivale enviable employed grammaire. Il importe dès lors de s’entourer d’un
crowded certain nombre de précautions :
Transformation verbale fatten – seul un travail approfondi et suivi des équipes
Composition handbills pédagogiques, pour mettre en cohérence la termi-
nologie et la méthodologie de chacun avec celles des
Tous ces exercices permettent un rebrassage systé- autres, permet d’éviter cette situation paradoxale où
matique : ils aident l’élève à fixer « en douceur » des il appartient à l’élève lui-même de faire la part des
mots du lexique et à voir son travail de mémorisa- choses, de repérer les différentes appellations d’un
tion valorisé. L’élève est plus motivé dans son même fait de langue, d’établir les parallèles qui
apprentissage s’il se rend compte qu’il reconnaît et conviennent entre les explications données par son
connaît de plus en plus de mots au fur et à mesure professeur et celles données par les professeurs au
de l’étude des documents. cours des années précédentes ;
Généralités 19
résistance à l’apprentissage qui sont plus générale- – Difficulté pour l’élève à se plier aux exigences du
ment d’ordre cognitif (par exemple, la détermination, système linguistique : il persiste à considérer qu’ali-
l’indétermination et les systèmes aspecto-temporels). gner des mots suffit pour s’exprimer avec un degré
Puisque cette construction de systèmes se retrouve d’intelligibilité suffisant, encouragé en cela par un
quoi qu’on fasse, il semble nécessaire de la prendre anglais oral qui fait beaucoup appel à l’intelligence
en compte pour un meilleur ajustement et une faci- de l’interlocuteur pour pallier ses approximations
litation de l’appropriation. Le statut assigné à l’erreur linguistiques et par le manque de pratique réflexive
exclut une conception strictement communicative et sur la langue.
instrumentale de la langue où l’erreur n’a d’autre
signification que celle d’une faute de frappe et de Erreurs d’ordre méthodologique
copie. Du reste, depuis un certain temps, le statut de – Mauvaise interprétation de la consigne, mauvaise
l’erreur a été réhabilité, attitude qui s’exprime tout gestion du temps, mauvaise perception de l’objectif.
d’abord dans le choix du terme « erreur » à la place – Difficultés inhérentes aux méthodes et aux conte-
du terme « faute ». nus des cours : le passage du collège au lycée en est
Tirer parti de l’erreur est devenu un réflexe pédago- un exemple. On exige des élèves de fournir un tra-
gique. Même si elle reste l’indice d’un dysfonction- vail plus important, plus difficile. Ils doivent com-
nement, l’erreur amène l’élève à une réflexion qui le prendre des choses plus complexes, plus rapidement
fera progresser dans son apprentissage de la langue et doivent alors fournir un effort intellectuel plus
étrangère ; elle aide l’enseignant à mieux comprendre grand. On fait appel à leur capacité d’abstraction en
les démarches d’appropriation des élèves. leur demandant de comprendre les éléments impli-
cites d’un texte, travail pour lequel une compré-
hension linéaire et superficielle ne suffit pas. On leur
Principales sources d’erreurs demande également de fournir des productions plus
Elles sont principalement d’ordre linguistique ou longues et plus sophistiquées. Les exigences lexicales
méthodologique. augmentent, elles aussi. Les difficultés grammati-
cales s’ajoutent au reste, d’autant plus que la gram-
Erreurs d’ordre linguistique maire ne se met pas en place de façon structurée et
– Difficultés de perception, d’identification et de cumulative. Dans ce cas, les difficultés rencontrées
catégorisation de phénomènes nouveaux (qu’ils vont dépendre du type de tâche que l’élève aura
soient d’ordre phonologique ou grammatical), qui à fournir.
peuvent provoquer des défaillances dans le processus – Difficultés inhérentes aux méthodes de travail per-
de mémorisation, telles que la non-perception de cer- sonnel de l’élève et à la gestion cognitive impliquée
tains phonèmes, la confusion entre mots proches par le travail : l’élève peut éprouver des difficultés
d’un point de vue phonologique (their/there, dans l’organisation du travail à la maison. Il peut être
live/leave, etc.), l’emploi abusif de certaines formes incapable d’une démarche volontaire nécessaire pour
fréquentes ou apprises en premier. faire le travail qui lui est demandé. Souvent il ne dis-
– Mauvaise compréhension du fonctionnement de la pose pas de techniques nécessaires à la mémorisation,
langue étrangère par rapport à la langue maternelle en particulier en ce qui concerne le lexique. Dans ce
(problèmes d’interférences) ; calque sur la structure cas, il va accumuler des lacunes, et ne disposera pas
française (fonctionnement his/her, take/make, etc.) ; des préalables nécessaires à la suite de son apprentis-
mauvais repérage de distinctions aspectuelles ; non- sage. En outre, les limites de charge cognitive sont vite
prise en compte de formes irrégulières ; relative atteintes et si le volume ou la complexité du travail
« transparence » par rapport à la langue maternelle. demandé dépasse ces limites, le travail ne sera pas fait
– Mauvaise perception des situations d’utilisation ou mal fait.
concrètes des structures de la langue, par exemple – La gestion des difficultés par l’élève peut elle-
difficultés de repérage spatio-temporel. même entraîner l’erreur : soit il repère ses difficultés
– Défaut de conceptualisation : l’élève n’accède pas mais y apporte des solutions aberrantes, simplifica-
au concept linguistique porté par l’élément linguis- trices ou réductrices, soit il y applique une stratégie
tique attendu et, de ce fait, utilise une forme pour d’évitement, renonçant à les traiter, soit il ne les
une autre. repère pas et tombe dans les pièges par méconnais-
– Prise en compte d’éléments contextuels et/ou situa- sance, absence de vigilance, attitude de défiance vis-
tionnels incomplète ou inexistante ; dans les faits, il à-vis de la langue étrangère.
n’établit pas de/tous les liens avec le contexte ou la À cela, on peut ajouter : le manque d’intérêt ou de
situation ; il a recours à la traduction mot à mot. motivation, certaines inhibitions qui touchent les
– De manière plus générale, une représentation adolescents surtout à l’oral, un certain nombre de
fausse de la langue seconde de l’élève qui continue difficultés provenant des stratégies d’enseignement
à penser qu’il y a isomorphie avec la langue pre- elles-mêmes. Elles peuvent être liées au choix didac-
mière, d’où un recours systématique au mot à mot. tique du professeur qui, involontairement, peut
Généralités 21
apparaissant sur plusieurs écrans (en utilisant, par travail de l’élève en soient responsables. L’enseignant
exemple, les fonctions d’annotation et de commen- n’a pas toujours la maîtrise de ces facteurs ; mais il
taire, les enrichissements du type « mot barré » ou ne peut les ignorer. Il peut relativiser une note, faire
d’autres couleurs de fontes) et procéder à une mise en preuve de souplesse sans pour cela renoncer à ses
commun, ou faire taper un texte court et demander à exigences.
chaque élève de changer de poste pour corriger la pro-
duction de son voisin. Selon l’objectif poursuivi, les
erreurs ciblées pourront être de toutes natures : lin-
Quelle remédiation ?
guistiques (morphologie, choix des marqueurs…), Après avoir diagnostiqué l’état des connaissances
logiques (articulations, cohésion textuelle…), rhéto- et des lacunes des élèves, après avoir analysé les
riques (distribution des thèmes, organisation du erreurs rencontrées et trouvé leurs causes, il reste à
discours, construction des paragraphes…), voire l’enseignant à mettre en place des stratégies de remé-
narratologiques, dans les textes de fiction. diation.
Par ailleurs, la reconnaissance – provisoire – d’un On pourrait envisager de faire un tableau à trois
droit à l’erreur pourra conduire à demander à cer- entrées :
tains élèves de rendre des produits intermédiaires, – indices de repérage de l’erreur ;
non finis. Ces productions seront retournées par le – erreur due à ;
professeur, l’assistant ou d’autres élèves, qui auront – remèdes possibles.
signalé les problèmes non réglés et fourni une indi- Le traitement sera différent selon qu’il s’agira de
cation succincte permettant d’y réfléchir et de les cor- combler des lacunes ou de corriger des erreurs.
riger. Une telle démarche se pratique idéalement par En effet, en cas de lacunes dans le domaine gram-
échange de courrier électronique, mais également matical ou lexical, il faudra tout simplement pré-
en utilisant des transparents de rétroprojection. voir d’introduire dans le programme les éléments
Enfin, un entraînement à l’autoévaluation sera ébau- manquants.
ché : l’indulgence provisoire du regard du professeur Dans le cas d’erreurs à corriger, plusieurs étapes sont
dans les démarches précédentes ayant ici pour corol- à prévoir :
laire la rigueur du regard porté par l’élève sur sa – aider l’élève à comprendre la cause de son erreur
propre production. Ceci suppose que du temps aura (principalement en lui faisant expliciter ses choix) ;
été pris pour associer les élèves à la définition des – réexpliquer les points grammaticaux ou lexicaux
critères de correction, qu’ils devront progressive- concernés en les abordant par un nouveau biais ;
ment s’approprier afin de faire correspondre leur – proposer des activités diverses dans lesquelles
production à l’image qui en est attendue. l’élève pourra s’exercer, mettre en application les
De telles démarches reposent toutes sur une attention points qui lui ont été réexpliqués et faire la preuve
nouvelle portée à l’erreur : vouée à disparaître le plus qu’il a corrigé son erreur.
rapidement possible (et, dans le meilleur des cas, à ne Dans ce dernier cas, l’enseignant devra être vigilant
pas apparaître), elle peut s’avérer d’une singulière car l’erreur pourra disparaître s’il propose à l’élève
utilité dès lors qu’elle est considérée comme point une activité qui ne traite que du point qu’il vient
d’entrée possible dans le système instable ou fautif d’expliquer et réapparaîtra lorsque l’élève aura à
que s’est construit l’élève. Elle devient alors un fil qui gérer plusieurs points difficiles en même temps 10.
permet d’orienter une régulation des pratiques péda-
gogiques ou de mettre en œuvre une remédiation
individualisée. L’analyse des causes possibles de ces
erreurs et la mise au point de démarches pédago-
Évaluation
giques préventives et curatives sont pour les élèves Nature et objectifs de l’évaluation
concernés autant de gages que leurs problèmes sont
pris en compte et que des progrès sont possibles. Toute activité de classe donne lieu à une évalua-
Ces modalités différentes prises par l’évaluation tion. L’évaluation consiste, d’une part, à vérifier par
visent donc à faire prendre conscience que s’il leur des tests et des contrôles la capacité des élèves à réa-
faut, certes, apprendre de leur professeur, il leur faut liser des tâches et des activités d’apprentissage que
aussi apprendre d’eux-mêmes pour que l’échec ne ces derniers ont eu à effectuer précédemment ;
devienne pas une fatalité. d’autre part, elle consiste à estimer, par rapport à un
Il est également nécessaire d’aider l’élève à gérer au niveau donné et selon des normes et des critères pré-
mieux le contexte de son apprentissage. Cet aspect cis, fixés par le programme officiel qui sert de cadre
concerne le domaine scolaire et extrascolaire. Il de référence, la valeur des performances langagières
s’agit de prendre en compte les facteurs qui peu- et la compétence culturelle des élèves. Elle constitue,
vent gêner l’apprentissage, sans que le sérieux ou le pour l’enseignant, un moyen privilégié de contrôler
10. Ce texte prend appui sur les travaux d’Albane Cain et Danielle Bailly.
Généralités 23
En outre, les évaluations diagnostique et formative faire auxquels les élèves ont été préparés. Les élèves
faciliteront la mise en place d’une remédiation doivent être informés des objectifs des différentes
chaque fois que cela s’avérera nécessaire. En effet, évaluations, des critères de réussite en termes de
l’enseignant pourra diagnostiquer la nature des quantité et de qualité ainsi que des conditions qui
erreurs et en identifier la source afin de concevoir des doivent être remplies pour réussir un exercice
stratégies de remédiation adéquates et d’amener donné. En outre, les activités d’évaluation seront des
l’élève à se corriger et à poursuivre sa progression. activités de transfert suffisamment proches des
Pour que l’évaluation soit la plus complète possible, tâches déjà réalisées en classe sans être pour autant
il importera d’évaluer, d’une part, les contenus lin- à l’identique.
guistiques et culturels et, d’autre part, les quatre Il convient, dans la mesure du possible, de différen-
compétences de communication. Pour rendre cier les évaluations des différentes compétences.
compte du parcours effectué et permettre à l’élève de Les évaluer simultanément risquerait de masquer la
mieux se connaître à travers ce qu’il sait et ce qu’il réalité de l’acquisition de chacune d’entre elles.
doit encore apprendre, le professeur s’attachera à Ainsi, une évaluation de la compréhension de l’écrit
distinguer trois niveaux : consistant à répondre à des questions sur un texte
– ce qui est acquis, qui nécessite un « rebrassage » fait appel non seulement à la compréhension mais
constant ; aussi à l’expression écrite. Un élève capable de com-
– ce qui est en cours d’acquisition, qui nécessite de prendre l’ensemble d’un document ne parviendra
nouvelles activités de réflexion sur la langue ; pas toujours à formuler correctement sa compré-
– ce qui n’est pas acquis et qu’il faudra à nouveau hension dans la langue étudiée.
présenter.
Tout au long de l’année et à intervalles réguliers,
laissés à l’appréciation de chaque professeur ou de
Évaluation et notation
l’équipe pédagogique, l’enseignant contrôlera le tra- Il est primordial de les différencier. La notation n’est
vail oral et écrit des élèves afin de leur permettre de se qu’un moment de l’évaluation, celui où le professeur
prendre en charge et de remédier à leurs difficultés, mesure le degré de conformité entre la production
soit individuellement, soit avec son aide. Ils seront de l’élève et le modèle de référence établi d’après les
alors mis sur la voie de l’autonomie, laquelle est un critères retenus par rapport aux objectifs visés. Tous
des objectifs essentiels de leur formation au lycée. les exercices utilisés pour une évaluation ne doivent
pas forcément faire l’objet d’une notation. Il est
d’ailleurs possible d’adopter des systèmes de notation
Appareil d’évaluation différents en fonction du type d’évaluation pratiqué.
Il est important de se garder soigneusement des Rappelons que l’évaluation diagnostique ne donne
quatre écueils suivants : pas lieu à une note globale. Il en est de même de
– multiplier les tests d’évaluation de toutes sortes, l’évaluation formative, qui doit être positive et inci-
si bien que les élèves passent plus de temps à être tative en cela qu’elle est conçue comme un élément
évalués qu’à être entraînés ; de la formation de l’élève. Au-delà du simple
– procéder trop rarement (une fois par trimestre) à constat, les appréciations orales ou écrites du pro-
des évaluations, ce qui ne permet pas aux élèves de fesseur peuvent également renseigner l’élève de
progresser dans de bonnes conditions ; manière nuancée sur ses réussites et ses points faibles,
– favoriser un type d’évaluation, notamment l’éva- et lui donner des conseils pour qu’il puisse progres-
luation sommative ; ser. Le professeur peut aussi demander aux élèves de
– privilégier les évaluations d’un domaine de compé- porter eux-mêmes une appréciation sur l’exercice ou
tences (oral ou écrit). Les deux domaines de compé- l’activité réalisée à partir d’une grille « critériée »
tences sont d’égale importance et complémentaires. Il (autoévaluation), voire de participer à l’évaluation
serait fort dommageable de laisser entrevoir une plus de ce qu’un de leurs camarades vient de produire
grande considération pour l’écrit par exemple. L’oral (interévaluation). Le professeur peut éventuellement
ne peut être considéré comme une vague conversation envisager une évaluation mutuelle au cours d’un tra-
à laquelle il suffit de participer pour avoir une bonne vail de production écrite.
note de « participation orale ». La mise en place d’en- L’évaluation sommative, quant à elle, fait l’objet
traînements spécifiques et d’évaluations ciblées devrait d’une notation transmise notamment aux parents.
permettre d’en accroître la pertinence et l’efficacité, La notation chiffrée doit utiliser l’échelle des notes
et de mettre les compétences de l’oral à leur vraie place dans son intégralité : le professeur n’hésitera pas à
dans le processus d’enseignement/apprentissage d’une accorder la note maximale à un exercice ou une acti-
langue vivante. vité s’il satisfait entièrement aux critères retenus. Si
Seul l’enseignement dispensé en classe devra faire les notes obtenues par l’ensemble des élèves d’une
l’objet d’une évaluation. Il y aura donc adéquation même classe sont constamment faibles, il sera néces-
de l’évaluation aux savoirs enseignés et aux savoir- saire de revoir le plan et le rythme de progression.
Généralités 25
à ce titre apporter des témoignages sur la culture et apportés par l’assistant ou proposés en concertation
la civilisation du pays dont il est originaire. Si le avec le professeur, le prolongement de ce qui a été
contact direct est irremplaçable, l’enseignant veillera travaillé en classe, la préparation d’un projet qui
à replacer la vision du pays anglophone en question, sera ultérieurement travaillé par le professeur, l’en-
véhiculée par l’assistant, dans une perspective plus traînement à la lecture et la pratique du débat
large afin de ne pas tomber dans le piège de la géné- contradictoire ;
ralisation abusive à partir d’une expérience, certes – l’assistant peut apporter une aide précieuse aux
originale et authentique, mais néanmoins indivi- élèves dans leurs travaux de préparation de présen-
duelle. Les élèves devront ainsi faire la part du vrai tations orales à faire devant la classe, tant pour la
et du faux, des différences culturelles et des clichés ; recherche documentaire que pour l’entraînement à
– dans le domaine des compétences de communica- parler à partir de notes ;
tion, de la compréhension de l’oral, l’assistant doit – enfin, il peut être associé à des projets qui dépas-
aider les professeurs soit à partir de prises de parole sent le cadre de la classe et participer à des anima-
en direct (présentations, mini-exposés, récits d’ex- tions, dès lors qu’elles ont un rapport direct avec
périences personnelles), soit à partir de documents l’anglais et qu’elles répondent à des objectifs à but
sonores et audiovisuels apportés (voire créés) par linguistique et/ou culturel.
lui-même ou proposés par le professeur de la classe ;
– on prévoira pour la séance avec l’assistant des acti- Toutes ces suggestions peuvent être mises en œuvre
vités d’entraînement à la prise de parole, sachant dans des conditions d’intervention variées et
que le professeur devra préalablement présenter les variables selon les objectifs définis en concertation
savoirs nécessaires au développement de la compé- avec le professeur. Les textes réglementaires préci-
tence de production orale. Cet entraînement pourra sent que l’assistant peut intervenir dans le cadre
aussi bien porter sur des activités de reproduction d’une heure inscrite à l’emploi du temps des élèves :
permettant de familiariser davantage les élèves avec – en sus des heures de cours, de module ou de
les règles phonologiques de l’anglais, que sur des dédoublement ;
activités de prises de parole sous forme dialoguée ou – avec le professeur dans le cadre de petits groupes,
en continu, pour lesquelles des suggestions figurent constitués autour de tâches précises ;
dans le texte du programme. L’accent sera mis – dans le cadre de sous-modules constitués sous
davantage sur la fluidité de l’expression, le respect forme de groupes de besoin.
des règles fondamentales de la phonologie anglaise, Quelles que soient les modalités retenues, une inté-
la mise en place de certains réflexes linguistiques, et gration réfléchie et concertée de l’assistant à diffé-
moins sur le respect scrupuleux des règles morpho- rents moments du parcours d’apprentissage des
syntaxiques. C’est ainsi que dans des activités d’ora- élèves ne peut qu’être profitable, mais encore faut-il
lisation de dialogues travaillés avec le professeur s’assurer de sa bonne intégration dans l’établisse-
ou de jeu de rôles, l’assistant peut intervenir effica- ment. Un assistant bien accueilli a toutes les chances
cement pour faire mettre au point la prononcia- de se plaire dans l’établissement et de remplir ainsi
tion, tout en veillant à préserver une forme sa tâche de façon satisfaisante pour tous. Il est indis-
d’authenticité idiomatique. L’utilisation d’outils pensable de « réussir » son accueil.
comme le caméscope ou la webcam est à encourager Quelques exemples de réussites peuvent être donnés :
pour aider les élèves à s’autoévaluer et ainsi amé- – un véritable accueil est prévu pour le jour de l’ar-
liorer leur prestation ; rivée de l’assistant dans l’établissement en veillant
– l’évaluation peut être en partie confiée à l’assistant, tout particulièrement à ce qu’une personne puisse lui
mais elle ne sera véritablement pertinente que consacrer du temps à ce moment-là ;
conçue en concertation avec le professeur de la – l’ensemble de l’équipe des professeurs d’anglais
classe. Pour ce qui relève de l’évaluation de l’ex- s’implique dans cet accueil, même si l’un des pro-
pression orale par exemple, il est envisageable qu’il fesseurs accepte d’être l’interlocuteur attitré de l’as-
intervienne directement dans l’échange avec l’élève sistant afin de l’accompagner dans sa découverte
pour faire vivre l’entretien aussi longtemps que le de l’établissement à tous les niveaux, et ce pendant
souhaite le professeur. Il est possible d’enregistrer ce toute la durée de son séjour ;
dialogue sur une cassette audio, voire vidéo si les – la prise en charge administrative de l’assistant est
moyens de l’établissement le permettent, et d’évaluer facilitée par le chef d’établissement et les enseignants;
la prestation de l’élève a posteriori. Au gain de – un logement est proposé à l’arrivée de l’assistant
temps appréciable s’ajoute une situation d’évalua- (bon nombre d’établissements offrent un logement ou
tion plus juste pour l’élève dans la mesure où sa se sont constitués un fichier d’adresses de logements
prestation ne dépend pas de la compétence de son proposés à des conditions financières intéressantes) ;
partenaire dans l’échange ; – les principes de l’organisation de l’emploi du
– d’autres activités sont possibles, notamment la temps de l’assistant lui sont communiqués à son
préparation d’une question à l’aide de documents arrivée : un temps d’observation d’une ou deux
Généralités 27
S équences d’enseignement
Il est utile de présenter des exemples de mise en de ne pas traiter tel autre, au risque de franchir le
œuvre des points abordés dans la première partie seuil de tolérance des élèves, avec toutes les consé-
pour montrer comment ils peuvent prendre effet en quences négatives prévisibles.
classe. Il s’agit de suggestions d’exploitation péda- Contraint d’opérer des choix qui tiennent compte
gogique de supports, choisis en relation avec le de la classe dont il a la responsabilité, qui détermi-
contenu culturel de la classe de seconde, qui per- nent les objectifs qui seront poursuivis et qui ont
mettent d’éclairer certains des points traités dans la conduit à sélectionner tel ou tel support, l’ensei-
première partie de ce document d’accompagnement. gnant doit assumer ses décisions, qui lui appartien-
Il convient de se garder de toute modélisation abu- nent. En raison des différences qui existent d’une
sive qui conduirait à appliquer à l’identique une classe à l’autre, d’un établissement à l’autre, il n’est
démarche proposée dans tel ou tel exemple ; des pas question de penser que l’on puisse construire
variables aussi importantes que l’état des savoirs des une séquence que l’on pourrait mettre en œuvre
élèves à un moment donné de l’année, les besoins avec n’importe quelle classe de seconde. Cette varia-
spécifiques qui en découlent, les objectifs choisis par bilité des publics oblige l’enseignant à assurer en
le professeur et les supports retenus influent gran- permanence plusieurs rôles à la fois : concevoir un
dement sur les orientations de la séquence qui sera projet d’apprentissage, le mettre en œuvre et l’éva-
construite, sur la progression adoptée et sur le type luer. Chacun des rôles exige qu’il procède à des
d’activités proposé à la classe. choix dont lui seul aura la responsabilité sans pou-
Il importe de garder à l’esprit plusieurs principes et voir se réfugier derrière telle ou telle influence exté-
de prendre les précautions en conséquence. rieure, comme les auteurs du manuel en usage dans
Tout choix didactique tire sa légitimité d’une ana- la classe ou des recommandations et réflexions
lyse approfondie de chacun des supports envisagés entendues çà et là.
car, par les ajustements auxquels l’enseignant doit L’existence d’un contenu culturel dans le programme
procéder entre le support et les objectifs retenus au de la classe de seconde donne à l’enseignant un outil
final, elle garantit la cohérence de la démarche arrê- précieux pour construire ses séquences : en choisis-
tée par l’enseignant. Le travail d’analyse a pour sant de traiter un thème se rapportant à l’une des
effet de dégager le sens profond du support, de quatre grandes notions qui constituent l’épine dor-
mettre au jour les possibilités d’exploitation péda- sale du programme culturel, le professeur dispose
gogique, d’identifier les points d’appui à partir des- d’un moyen de justifier aux yeux des élèves l’étude
quels articuler le travail de compréhension et les des supports qu’il aura retenus et de l’ensemble des
obstacles qu’il faudra surmonter. Concernant les activités qu’il leur proposera. L’adhésion de la classe
obstacles, il convient de ne pas se limiter aux seules au travail en classe de langue est un enjeu capital qui
difficultés d’ordre lexical ou morphosyntaxique conditionne l’efficacité de l’enseignement dispensé.
mais de prendre en compte, dans le cas des docu- Face à des publics qui acceptent de plus en plus dif-
ments qui contiennent une partie sonore, les diffi- ficilement de faire un exercice sans en comprendre
cultés liées à la perception de chaînes de sons et à la l’utilité, le professeur est amené à rendre transpa-
segmentation en unités qui font sens. On rappellera rents ses choix. Toute son habileté consistera alors à
ici l’impérieuse nécessité d’écouter les documents faire émerger la cohérence de la démarche sans avoir
sonores que l’on se propose de retenir pour les rai- à l’expliciter. D’où l’idée de construire le projet
sons qui viennent d’être évoquées. autour d’une problématique qui sera posée par les
Tout support ne doit pas nécessairement donner lieu documents choisis et à laquelle ces mêmes docu-
à une étude approfondie du contenu et de tous les ments apporteront un début de réponse. Aussitôt
faits de langue susceptibles de présenter un intérêt qu’une problématique est retenue, se pose alors pour
pour un élève de seconde. C’est ici que la notion de l’enseignant la question de la manière de la faire
choix didactique prend tout son sens : un support a apparaître. Une présentation magistrale semble
une richesse qui ne peut pas être exploitée de exclue ; en revanche, on peut penser que le premier
manière exhaustive. La réalité de la classe impose à document étudié aura pour objectif de poser une
l’enseignant de privilégier tel ou tel point et de choisir ou plusieurs questions auxquelles les documents sui-
Séquences d’enseignement 29
en sollicitant les connaissances historiques de tous. pourra demander aux élèves d’imaginer la vie de ces
On notera ces propositions au tableau pour un gens, de décrire leur activité et leurs conditions de
usage ultérieur. travail. On prendra soin de noter ces premières
Les deux images suivantes introduisent plus directe- conclusions au tableau de manière à garder la trace
ment le texte. En procédant comme pour les deux de ces représentations que la lecture du texte vien-
précédentes, les besoins langagiers à prévoir tourne- dra confirmer ou infirmer. On attirera l’attention
ront autour du thème de la description physique de des élèves sur la légende de la première image qui
l’individu, de l’environnement urbain, du travail. On situe la scène en Angleterre.
Man Wearing Sandwich Board About his Unemployment, ca. Sandwich Board Men Advertise Car Lock, 1933. © Hulton –
1930, England, UK. © Hulton-Deutsch Collection/Corbis. Deutsch collection/Corbis.
Séquences d’enseignement 31
La difficulté ici résidera dans l’identification du géron- for three days, never weekly, so that they have to
dif distributing handbills, en particulier dans la pre- wait hours for their job every morning. The number
mière phrase où il suit is, et où beaucoup liront is of unemployed men who are ready to do the work
distributing, d’autant plus vraisemblablement que peu makes them powerless to fight for better treatment.
auront identifié covet comme un verbe. Comment The job all sandwich men covet is distributing
faire rectifier cette lecture erronée ? En faisant souli- handbills, which is paid for at the same rate. When
gner la deuxième occurrence de distributing handbills you see a man distributing handbills you can do
qui suit cette fois a man et non pas be, et en l’oppo- him a good turn by taking one, for he goes off duty
sant à he has distributed all his bills que l’on retrouve when he has distributed all his bills.
à la fin. En conclusion de ce travail de repérage, on
pourra faire observer la construction du passage à tra-
vers les temps employés: passé → expérience person-
Analyse phonologique
nelle, présent → généralisation, présent → adresse au Rythme et formes faibles
lecteur. Il s’agit très simplement de faire apparaître ce N.B. – Syllabes accentuées : en caractères gras ; mots
qui était sous-jacent à la lecture détaillée, et de prendre grammaticaux sous forme faible : en italique.
un peu de recul par rapport au texte.
En fin de parcours, on pourra revenir sur la lecture One morning we tried for a job as sandwich men.
oralisée du passage en partie ou en entier, en faisant We went at five to an alley-way behind some offices,
précéder cette activité d’un soulignement des syllabes but there was already a queue of thirty or forty men
accentuées et/ou des formes faibles. Ici, l’activité de waiting, and after two hours we were told that there
lecture est encore une vérification de la compréhen- was no work for us. We had not missed much, for
sion, et une aide à la fixation du sens. sandwich men have an unenviable job. They are
Enfin, et pour terminer, on reprendra les idées avan- paid about three shillings a day for ten hours’ work
cées lors de l’analyse initiale des photos pour faire – it is hard work, especially in windy corners, and
réfléchir sur la situation sociale décrite à travers ces there is no skulking, for an inspector comes round
documents. frequently to see that the men are on their beats.
La séquence pourra être complétée par des To add to their troubles, they are only engaged by
recherches à faire effectuer aux élèves sur la période, the day, or sometimes for three days, never weekly,
en confiant par exemple à des groupes différents le so that they have to wait hours for their job every
soin de rendre compte de documents différents. morning. The number of unemployed men who are
On pourra choisir également de prolonger la ready to do the work makes them powerless to fight
réflexion dans le présent en demandant si ces condi- for better treatment. The job all sandwich men covet
tions semblent révolues ou non, et donner à lire le is distributing handbills, which is paid for at the
texte de Cindy Schreiber, Sandwich men bring in the same rate. When you see a man distributing hand-
bread and butter 11, pour procéder à une compa- bills you can do him a good turn by taking one, for
raison hier/aujourd’hui. Ce second texte fera l’ob- he goes off duty when he has distributed all his bills.
jet d’une lecture cursive et non pas détaillée, mais
le travail sur le texte de George Orwell en aura Mots difficiles, à problème, à signaler
considérablement aplani les difficultés. N.B. – En majuscules : mots difficiles.
En gras : éventails des prononciations de la lettre <o>.
Séquences d’enseignement 33
it ? are you nostalgic ? would you like to go back et now, l’expression du souhait, like and dislike,
there ? Si certains risquent de se sentir exclus du remember + ING.
questionnement parce qu’ils sont nés dans la ville où Pour approcher de façon plus précise l’étude du
ils étudient, on peut élargir le champ de discussion thème, on pourra faire décrire des photos telles
d’entrée de jeu : do you ever dream of a place you celles présentées ici en faisant une comparaison
have stayed at ? why do you remember it ? are you campagne/ville : in the country there are trees and
nostalgic ? Ou encore : where were your parents/ fields, there are not many houses, etc. In a town
grand-parents born ?, etc. there are lots of streets and houses. There are cars
Dans les réponses, on peut s’attendre à rebrasser and buses, etc.
l’utilisation du prétérit et du présent et celle de ago
© P.A. News/Kipa-Corbis.
© Macduff Everton/Corbis.
Travail à partir d’un texte rest of my life. Yet in spite of all that I still can’t think of myself as a
Londoner, nor ever will, nor ever want to.
document For years I have lived in the flats, rooms and garrets of this city,
One bright June morning, when I was nineteen, I packed all I had the drawers in the human filing-cabinets that stand in blank rows
on my back, left my native village, and walked up to London down the streets of Kensington and Notting Hill. Yet when I talk of
looking for gold and glory. That was some while ago, and I’ve my home I still think of that damp, green valley near Stroud where
been here on and off ever since. I will probably stay here for the I was brought up. The boys I went to school with have long since
Séquences d’enseignement 35
n’évoluera pas, constituant une base stable à la narrateur. En faisant rendre all that explicite, on
compréhension plus détaillée du texte. Pour ce faire, peut obtenir : Yet in spite of the fact that I’ve spent
on proposera aux élèves un exercice de repérage qui years in London and that I don’t intend to leave it,
consiste à trouver des indices répondant aux ques- I still can’t think of myself as a Londoner. Une ou
tions suivantes : What two places does the narrator plusieurs reformulations pourraient être ici l’occa-
refer to ? What important event happened in his life sion de varier l’expression du paradoxe : Although
when he was nineteen ? What for ? I’ve been… De plus une réflexion sur le sens de
Un travail de reformulation et d’explicitation per- I can’t think of myself as a Londoner pourrait ame-
mettra d’enrichir le lexique et les structures néces- ner la classe à produire : He still feels homesick/he
saires à l’expression de l’ambition et du succès. On doesn’t feel at home in London en anticipant le tra-
pourrait obtenir des productions du style : The nar- vail sur le sens du second paragraphe.
rator moved from his native village to London in
order to become rich and famous. His ambition/ Deuxième paragraphe
dream/aim was to achieve success… Les données factuelles étant à présent très clairement
Il est également possible ici de mettre en évidence et établies, on peut aborder l’exploitation du second
de justifier par des citations du texte la situation paragraphe, plus long et plus chargé lexicalement
probablement misérable du narrateur au moment de que le premier. Une progression phrase par phrase
son exil : walked up, packed all I had, des reformu- semble à nouveau s’imposer.
lations permettant d’enrichir l’expression, par La phrase 5 contient une lourde charge lexicale qui
exemple : He wasn’t rich enough to travel by en rend la compréhension très difficile si on n’a pas
train/he couldn’t afford to…/If he had been rich, he pris la peine de donner en notes et en traduction les
would have had several cases, he wouldn’t have termes : garrets, drawers, filing-cabinets qui peuvent
travelled to London on foot… être considérés comme du vocabulaire de recon-
On peut même envisager de faire faire, à ce stade, naissance. L’obstacle que pourraient constituer
des déductions sur la personnalité du narrateur : Kensington et Notting Hill devrait être facilement
He must have been ambitious, courageous, bold… surmonté, soit par des informations en provenance
Les trois phrases qui suivent sont abordées l’une après d’élèves, soit par le recours à un plan de Londres.
l’autre (2, 3, 4). À chacune d’elles, on associe les mar- La sixième phrase, après qu’on aura situé Stroud sur
queurs et ce à quoi ils renvoient : that (the narrator’s une carte d’Angleterre, sera l’occasion de faire repé-
leaving his village), here (Londres) puis ever de rer et analyser l’association des termes that valley
manière à obtenir : He has been in London since he et my home, afin de faire ressortir la différence entre
left his village when he was nineteen. On peut ensuite home et house. On peut imaginer des commentaires
estimer que some while ago devrait pouvoir se du genre : He lives in London, his house is in
déduire et être reformulé en years ago/quite a long London but/yet his home is still his native village.
time ago. On vérifiera que on and off peut égale- Although he lives in London, he considers his home
ment se déduire, sinon rien n’empêche le professeur to be his native village/He doesn’t really belong
de donner lui-même une formule équivalente acces- anywhere, which must make him very unhappy/he
sible, l’idée contenue dans l’expression n’étant pas is torn apart…
capitale dans la compréhension de la situation. Lors de la lecture de la septième phrase, les quatre
La lecture de la phrase 3, dont la compréhension pose structures verbales au present perfect sont problé-
peu de problèmes, pourra être l’occasion de refor- matiques du fait de l’absence de répétition de l’auxi-
muler des intentions du narrateur. On peut obtenir liaire have dans have grown and fattened, got
des productions du type : He says he will stay in married and gone bald. Il s’agira donc d’aider la
London/he won’t go back to his village till he dies/He classe à accéder au sens de l’ensemble en travaillant
intends to stay up to his death/until his death. On sur chacune des quatre structures séparément. On
peut aussi enrichir la production orale en demandant pourrait obtenir en production des énoncés tels
à la classe d’imaginer les raisons de ce refus : He may que : He knows his friends have grown old/are old.
not have any relatives there any more/His family may He imagines they are fat by now/he imagines they
have left… et on demandera à nouveau de préciser à have become fat. He imagines they are bald/they
quel endroit renvoie here et pourquoi. La même have lost their hair/he supposes they are married.
démarche sera effectuée chaque fois que here/this sont Un commentaire sur les structures verbales : prete-
employés pour Londres et there/that pour le village rit/present perfect devrait maintenant se faire très
natal du narrateur. On peut commencer à remplir un facilement. On peut aussi amener la classe à réflé-
tableau récapitulatif qui ne sera complété qu’à la lec- chir sur les prétérits modaux de la deuxième partie
ture des dernières mots du passage et qui pourra faire de cette longue phrase.
l’objet d’une réflexion collective. La huitième phrase ne devrait pas poser de pro-
La quatrième phrase sera l’occasion d’amener la blèmes majeurs de compréhension dès qu’on aura
classe à saisir le paradoxe inhérent à la situation du aidé la classe à repérer à quoi renvoient les deux it.
Séquences d’enseignement 37
Introduction au thème les causes et les conditions de l’émigration (le site
Web retraçant l’histoire du port d’embarquement de
Le point de départ de toute séquence consiste à faire Cork, Cobh Island, se révèlera particulièrement utile
émerger les représentations des élèves. On pourra les à cet égard).
confronter à, par exemple, des documents tirés de Ce travail peut, selon l’usage que l’on aura décidé
Gangs of New York, le film de Martin Scorsese qui d’en faire, s’inscrire dans une problématique globale
met en scène dans le New York de 1863 une guerre (Can people forget their roots ?), ou donner l’occa-
clanique extrêmement violente entre un groupe de sion de définir une problématique propre qui légiti-
nativists et un gang d’immigrants irlandais, et illustre mera l’étude des supports suivants. Ainsi, par
la difficulté de la greffe d’une culture sur une autre. exemple : Can different cultures mix ?, qui permet-
La bande-annonce du film est disponible sur de nom- trait de faire émerger les concepts clés de melting pot
breux sites Internet et peut être utilisée avec un vidéo et de salad bowl.
projecteur, mais de simples photos feront l’affaire.
Séquences d’enseignement 39
Sont présents dans la situation d’énonciation Ce qui brouille le jeu mais rend la réflexion particu-
(here – now) lièrement intéressante, c’est que deux temps sont
employés pour le concert en question : le passé (this
was the greatest jazz concert…, a black man was
The allowed…) et le présent (here comes Harry… the
narrator Count hits those single notes…) : il sera important de
faire découvrir que ce concert a eu lieu à un moment
donné, clairement identifié, et que les frères Lennon
The le font revivre par le disque, au moment présent.
The
Irish – Représentation graphique des sphères pour faire
Lennons
boarders émerger la compréhension du texte par la gram-
maire, et vice versa, en glissant de la notion de rup-
ture sur le plan spatio-temporel vers cette même
notion de rupture sur le plan culturel. Il apparaîtra
ainsi que les frères Lennon n’entretiennent pas la
même relation avec le cercle « jazz » et avec le cercle
Sont « hors situation » Ireland (emploi du passé qui « décroche » de la
situation, de leur vie actuelle, rejette vers l’exté-
rieur). C’est tout le contraire qui se produit avec les
Our fathers The jazz
Irish boarders, qui ont du mal à s’approprier la
in the bogs musicians
culture américaine qu’on leur fait découvrir : ce n’est
(Ireland) (Carnegie
Hall) pas celle-ci qui est « présente » à leur esprit, mais la
culture irlandaise, celle dont ils sont pourtant
« décrochés » dans le temps et dans l’espace…
Tâches possibles pour organiser la collecte d’indices
qui construiront la compréhension :
– établir l’affiche du concert de jazz, donné sur le
Our fathers The jazz
gramophone des frères Lennon ce jour-là ; Rupture
in the bogs musicians
– faire émerger le jeu de relations entre les protago-
(Ireland) (Carnegie
nistes : les frères Lennon, like two mad professors ➝ Hall)
quels indices fondent cette description (les impéra-
tifs, l’extrême agitation physique, le rire…) ? Le
narrateur : est-il bon élève ? Les Irish boarders appré-
cient-il la leçon ? Identification The Identification
The
Lorsque ce travail de repérages successifs sera Irish Lennons
achevé et qu’un compte rendu collectif aura pris boarders
forme, il sera possible d’envisager une mise en cohé-
rence plus « profonde » des éléments relevés.
The
narrator
Commentaire linguistique associé
à la compréhension du texte
Les propositions qui suivent n’ont pas pour but de Une fois cette représentation élaborée et commentée,
donner l’impression qu’il sera fait massivement recours les élèves pourront la compléter en élucidant la rela-
au français pendant l’heure de cours : ces phases de tion que les boarders entretiennent ave le jazz, et
réflexion resteront courtes et modestes et viseront à les Lennon avec la musique irlandaise, mettant en
faire formuler des conclusions simples en anglais, dans œuvre l’expression de l’opposition et du contraste :
le cadre du travail sur la compréhension du texte. The Lennons are Irish Americans, and yet they are
– Inventaire du « maintenant » et de l’« avant », en not very keen on…
surlignant les temps employés : une couleur pour le The Lennons are of Irish extraction, they prefer jazz
présent, une autre pour le passé. On pourra ensuite to traditional Irish music, though.
attirer l’attention sur les repères chronologiques The Lennons call jazz music, while the boarders call
associés aux occurrences du passé : the first jazz it only noise.
concert/the first time/before/long ago, et amener les L’utilisation des déterminants this et that (all that
élèves à comprendre, une nouvelle fois, que ce passé stuff, that machine…, this is the music…) sera évo-
se construit en décrochage, en rupture par rapport quée a posteriori car ils participent à l’identification
au présent (disconnected events). des sphères, mais les cartes sont brouillées pour les
Séquences d’enseignement 41
(I couldn’t believe it, it was amazing), l’enthousiasme listen, and here comes Harry sending in a few notes
(exclamations). to tell you to watch out, I’m flying, I’m flying, and
He compares it to Irish music ➝ bien sûr, il s’agit Krupa, hands, feet going, sing sing sing, and the
d’utiliser l’expression de la comparaison, de l’oppo- whole damn band wild, man, wild, and the
sition, que les élèves ont manipulée au tout début de audience, listen to that audience, outa their mind,
la séquence. On conseille ici aux élèves de noter man, outa their ever lovin’ mind.
encore tout cela sur leur brouillon dans une colonne.
(It’s so different, so much more exciting…). Mots difficiles/à problème/à signaler
He describes how he feels about it ➝ lexique et N.B. – En majuscules : les mots difficiles.
structures des sentiments, à noter aussi au brouillon.
On voit qu’au terme de l’analyse de la consigne, les They LOVE jazz and they’re like two mad PROFESSORS
élèves ont en main la structure et les outils d’ex- in the LIVING ROOM, putting RECORDS on the PHO-
pression. L’entraînement gagne à porter sur cette NOGRAPH, clicking their fingers to the beat, telling
étape, collective, en classe, avant de laisser chacun me all about the GREAT MUSICIANS on this Benny
rédiger son texte. Goodman record, G ENE K RUPA , H ARRY J AMES ,
Plus tard, lorsque la consigne est moins détaillée, on LIONEL HAMPTON, Benny himself. They tell me this
gagne encore à faire préparer le travail de rédaction was the greatest JAZZ CONCERT of all time and the
individuelle par un défrichage collectif. D’un type first time a black man was ALLOWED on the
d’expression écrite à l’autre ➝ transformation. CARNEGIE HALL stage. And LISTEN to him, listen to
À partir des productions écrites obtenues précé- Lionel Hampton, all velvet and glide, listen to him
demment, on peut amener les élèves à réfléchir à la and Bennie coming in, listen, and here comes Harry
notion de ce qui est ou n’est pas essentiel dans une sending in a few notes to tell you to WATCH out, I’m
communication écrite. flying, I’m flying, and Krupa, hands, feet going, sing
Imaginons la consigne suivante : sing sing, and the WHOLE DAMN band wild, man,
A friend of the family is going back to Ireland. He wild, and the AUDIENCE, listen to that audience, outa
offers to take a message to the boy’s grandmother. their mind, man, outa their EVER LOVIN’mind.
The boy quickly scribbles a note. They play Count B ASIE , point their fingers and
Il s’agit de dire la même chose que dans la lettre pré- LAUGH when the Count hits those single notes, and
cédente, mais à la hâte et en peu de mots. Tout le when they play Duke ELLINGTON they’re all over the
travail d’imagination ayant déjà été accompli, c’est living room clicking fingers and stopping to tell
à partir de leur propre production que les élèves pro- me, listen, listen to this and I listen BECAUSE I never
cèderont à cet exercice de réduction et de sélection. listened like this before and now I hear what I never
heard before and I HAVE TO laugh with the Lennons
when the MUSICIANS take PASSAGES from tunes and
Analyse phonologique turn them upside down and inside out and put them
Rythme et formes faibles back again as if to say, look, we BORROWED your
N.B. – Syllabes accentuées : en caractères gras (ver- little tune AWHILE to play our own way but DON’T
sion incomplète) ; mots grammaticaux sous forme WORRY, here it’s back again and you go hum it,
faible : en italique. HONEY, you sing that MOTHER, man.
The IRISH BOARDERS COMPLAIN this is just a lot of
They love jazz and they’re like two mad professors noise. PADDY ARTHUR MCGOVERN SAYS, SHURE, YEER
in the living room, putting records on the phono- not Irish at all with that stuff. What about some Irish
graph, clicking their fingers to the beat, telling me songs on that MACHINE ? What about a few Irish
all about the great musicians on this Benny DANCE TUNES ? The Lennons laugh and tell us their
Goodman record, Gene Krupa, Harry James, Lionel father left the bogs a long time ago. Danny says, This
Hampton, Benny himself. They tell me this was the is America, men. This is the music. But Paddy Arthur
greatest jazz concert of all time and the first time a pulls Duke Ellington off the phonograph and puts on
black man was allowed on the Carnegie Hall stage. Frank Lee’s TARA CEILIDHE Band and we sit around
And listen to him, listen to Lionel Hampton, all the living room, listening, tapping slightly, and not
velvet and glide, listen to him and Bennie coming in, MOVING our faces. The Lennons laugh, and leave.
Annexe
N.B. – Le caractère aléatoire des supports de compréhension proposés aux élèves ne permettant pas de déli-
miter une liste exhaustive d’emplois grammaticaux en compréhension, le tableau suivant propose le programme
exigible en production de l’écrit et de l’oral. Sont inscrits en gras les points exigibles en production orale.
La phrase simple
Organisation temporelle, Construction d’une situation d’énonciation par définition d’un lieu
aspectuelle et modale de here (où le locuteur se trouve quand il parle) et d’un moment now,
l’énoncé qui mettent en place l’organisation :
– temporelle (opposition présent/passé), aspectuelle (achèvement/
non-achèvement, bilan au moment now…) et modale (point de vue
de l’énonciateur sur les relations entre sujets ou sur les chances de
réussite de tel ou tel événement) ;
– spatiale (sphère de l’énonciateur/hors-sphère, this/that, possessifs,
génitif, etc.)
Annexe 43
Annexe
La phrase complexe
Coordination And, or, but
Either… or/neither… nor/not…, neither
Both… and/not only… but
Whether… or
And yet
Subordination • Complétives
Avec temps exprimé (complément) : I think (that) it will rain
Sans temps exprimé :
– infinitive (sujet ou complément) : I’d like them to invite me/It’s
important for him to do it/To talk to him was a waste of time…
– gérondive (sujet ou complément) : Stop criticizing him/I don’t mind
repeating/I imagine them walking on the beach/Shooting rabbits was
his favourite pastime…
– base verbale nue (complément) : He made me laugh/He let me go
out/She helped me understand the book/I saw them cross the street…
• Discours rapporté
Décalage des temps après un verbe introductif au passé, décalages
des référents spatio-temporels et des pronoms.
Interrogative indirecte : ordre des mots
I wonder how far it is/I don’t know if he’ll come
Adverbe interrogatif de temps
Can you tell me when you’ll come ?
Circonstancielles • But
So as to/so that/so + modal
To, in order to, so as to…
Visée négative : for fear that
• Cause
As he was sick…
Being sick…
• Comparaison et manière
As
Look/talk/sound/feel/taste… as if…
• Concession et contraste
Although/though
While
Much as
Even if
Autres constructions :
yet/still/however/all the same/though en fin de phrase
Contrary to, unlike
As opposed to
• Condition
If/in case/supposing/unless/as long as/provided
• Conséquence
So… that… sans modal.
Such… that
!!!
Annexe
Circonstancielles • Temps
When/now that/once/as soon as/as long as/until/before/after/by/whenever
When… + present/present perfect
• Causatives
Make/have somebody do something
Get somebody to do something
Make oneself understood
Have something done
• Comparatives
More/less interesting than expected
• Résultatives
Kick the door shut, rush across the street
Explicitation du chassé-croisé moyen/résultat en traduction
• Participiales
While walking down the street, he couldn’t help noticing…
Seeing that he had lost…
• Reprises elliptiques
…and so does John
So have I/neither have I
I’m afraid I don’t/I hope he will/I know he can’t…
But I do
I don’t think so
Le groupe du nom
• Indénombrables
Article Ø (sauf fléchage) et accord singulier du verbe
Matières
États (dérivés d’adjectifs) : anger
Actions (dérivés de verbes) : surfing
Correspondant à un dénombrable en français : advertising, advice,
evidence, furniture, information, knowledge, leisure, news, progress,
rubbish, weather, work
• Noms composés
Le pluriel
Les noms en position d’adjectif sont au singulier : a ten-year-old pupil
L’accentuation porte sur le premier élément
Annexe 45
!!!
Annexe
Les noms • Substituts indéfinis du nom
All I know is…
One/ones
« On » français : You, we, they
Démonstratifs : this/that one – these/those ones
The former, the latter
Some, any, every, no et leurs composés, each, none
• Pronoms réfléchis
Oneself…
• Pronoms réciproques
Each other – One another
To kiss, fight, meet, quarrel sans pronom objet
• Pronoms possessifs
Mine, yours, his/hers…
• The
Fléchage contextuel à droite : The + N + that/who/of…
Fléchage situationnel, connaissance partagée : the bank
Anaphore, reprise d’un élément préalablement présenté par a
Expression de l’unique : the sun
Emploi générique (+ dénombrable sing. + nom de nationalité pl.)
Adjectifs substantivés : the young, the British
• A/an
+ dénombrable singulier (emploi normal, donc, avec les appositions et
les attributs : as a pianist, he is fabulous, contrairement au Ø français)
Emploi générique : a nice car can enhance your status
Emploi distributif : ten times a day, 8 miles an hour
• This/that
These/those
Opposition spatiale et temporelle, identification ou rupture par rapport
à la sphère du locuteur
Implications affectives : I can’t stand that dog !
(Pronoms : clôture/ouverture : That’s all folks ! Listen to this !)
(Emploi adverbial : not that big)
• Les possessifs
A friend of mine
!!!
Annexe
Les déterminants Most people
Some, any + pluriel
Not any, hardly any + pluriel
Valeur qualitative : some cop !
Such a man, such people
• Le superlatif
The… est, the most
Les adjectifs irréguliers
The more…/less… of the two
Le plus… possible : as… as possible
!!!
Annexe 47
Annexe
Le groupe du verbe
Constructions V + objet
V + attribut
V + GN prépositionnel lié
V intransitif
V + GN prépositionnel non lié ou adverbe
Place de l’adverbe avec auxiliaires be, have et modaux
• Le passé
Repérage temporel et décrochage du moment d’énonciation (Last
week,/Long ago/When I was younger/In 1970…
Récit
Accent mis sur la rupture avec le présent : used to
Valeur modale – irréel :
If I were you…/I wish I knew…
Verbes irréguliers
• Les aspects
+ ING :
Vision sécante d’un déroulement (plan fixe, coup de projecteur,
identification avec le moment d’énonciation, actualisation, perception
« filtrée » par l’énonciateur, mise en situation…) : Look, the police
are trying to catch him !
!!!
Annexe
Les temps Expression de l’intention : We’re flying to Ireland next week/Who’s
Les marqueurs contextuels – coming tonight ?
opérations d’identification ou Commentaire (irritation…) : He’s always talking about football !
de rupture avec le moment de
l’énonciation + HAVE + EN :
Repérage des marqueurs de lien avec le présent : so far/as yet/not
yet/to this day/until now…
État/procès vu comme accompli au moment repère : I’ve lost my car
keys, I can go home…
Bilan, en particulier “comptable” : He’s taken 12 pictures/It’s the first
time I’ve been here/I’ve worked with them for 5 years now
• Passé + have-en
Antériorité d’un événement par rapport à un repère passé
Bilan effectué à un moment du passé
• Modalité épistémique
Le locuteur donne son avis sur les chances de « survenue » de l’événement
Le possible (avec nuances) : May – might (= possibly)
They may have missed their train
Le probable (avec nuances) : Should – must (= probably)
You must have trained a lot to get there…
Le prévisible : Will
I’ll buy you a scooter if you pass your finals !
They say it will rain tomorrow
!!!
Annexe 49
Annexe
!!!
Expression du futur Will – be going to
Présent simple /be-ing (projection de l’actualisation, intention)
Discours direct et indirect : I wonder when he’ll come.
Temporelles : When I see him/when I have read it.
Auxiliaires et prépositions
N.B. – Ces mots sont employés sous leur forme forte en position finale et sous leur forme faible en position
intermédiaire. En position initiale, les deux formes sont possibles.
Annexe 51
Tableau 5. Mots dissyllabiques (1)
Annexe
Schéma 10
N.B. – Ce schéma est utilisé le plus souvent avec des mots non préfixés.
Nom Verbe
Nom Verbe
alcohol amalgam
alphabet advantage
appetite adventure
article disaster
cinema tobacco…
elephant
envelope voyelle pénultième longue
melody
opposite banana
origin bikini
paradise karate
privilege potato
vinegar… volcano…
Annexe
Schéma 010 Schéma 2010
Préfixe simple Préfixe complexe
contribute contradict
discover disappoint
determine introduce
examine represent
remember… understand…
N.B. – Certains suffixes dits « contraignants » déterminent la place de l’accent dans les mots polysyllabiques.
Les deux tableaux suivants en présentent quelques-uns parmi les plus fréquents.
Schéma 100
Annexe 53
Tableau 11. Suffixes neutres
Annexe
N.B. – Certains suffixes dits « neutres » s’ajoutent à des mots sans affecter la place de l’accent dans le mot.
Ce tableau en présente quelques-uns parmi les plus fréquents.
Suffixe Exemples
-able comfort/comfortable
understand/understandable
-age orphan/orphanage
pilgrim/pilgrimage
-dom king/kingdom
martyr/martyrdom
-ed want/wanted
apologize/apologized
-(e)r dance/dancer
interpret/interpreter
-ful hope/hopeful
wonder/wonderful
-hood brother/brotherhood
neighbour/neighbourhood
-ing expect/expecting
follow/following
-ise/-ize computer/computerize
real/realize
-ish (adj) big/biggish
yellow/yellowish
- ism capital/capitalism
social/socialism
-less defence/defenceless
pity/pitiless
-ly careful/carefully
clever/cleverly
-ment argue/argument
agree/agreement
-ness friendly/friendliness
polite/politeness
-or navigate/navigator
terminate/terminator
Annexe 55
!!!
Annexe
25 flu/flew 42 none/nun 59 sawed/sword 76 tee/tea
26 fort/fought 43 not/knot 60 saw/sore 77 toe/tow
27 foul/fowl 44 our/hour 61 see/sea 78 two/too
28 great/grate 45 pain/pane 62 scene/seen 79 waist/waste
29 hail/hale 46 pair/pear/pare 63 seek/Sikh 80 wait/weight
30 hair/hare 47 pale/pail 64 shake/sheikh 81 Wales/whales
31 higher/hire 48 paw/pore 65 Shaw/shore 82 way/weigh
32 him/hym 49 peace/piece 66 shear/sheer 83 wheel/weal
33 horse/hoarse 50 peer/pier 67 sight/site 84 where/wear
34 know/no 51 pole/poll 68 so/sow/sew 85 which/witch
35 lore/law 52 rain/reign 69 son/sun 86 whole/hole
36 made/maid 53 red/read 70 sole/soul 87 won/one
37 male/mail 54 reed/read 71 sort/sought 88 war/wore/Waugh
38 mare/mayor 55 right/write/rite 72 steel/steal 89 would/wood
39 meat/meet 56 roar/raw 73 stork/stalk 90 wring/ring
40 mite/might 57 root/route 74 sweet/suite
41 muscle/mussel 58 rough/ruff 75 taut/taught