BIEN COMPRENDRE ET SIMPLIFIER VOS

FORMALITES DE CREATION D’ENTREPRISE

SALON DES ENTREPRENEURS - JEUDI 5 FEVRIER 2009 – 16h00 – SALLE 252
Intervenants :

• Philippe MACHADO, Responsable Formalités Accueil, CCIV (Chambre de

Commerce et d’Industrie Versailles, Val d’Oise - Yvelines)
• Philippe PATURANGE, Conseiller en Création, Cession et Reprise, CCIV

Thème de la conférence :

Passer du statut de porteur de projet à celui de créateur d’entreprise en

déposant un projet dans un CFE = Centre de Formalités des Entreprises

En préambule aux formalités de création d’entreprise, un certain nombre

d’étapes devront avoir été réalisées par le porteur de projet :

A. Le business plan
1) La naissance de l‘idée
2) L’étude de marche
3) L’étude financière

B. L’étude juridique
1) Les structures juridiques
2) Les implications sociales

A. LE BUSINESS PLAN

A.2) ETUDE DE MARCHE

Etablissement d’une STRATEGIE COMMERCIALE :

• Analyse du marché
• Analyse de la clientèle
• Analyse de la concurrence
• Définition des produits / prestations
• Fixation des prix
• Choix du mode de distribution,
• Communication publicité

A.3) ETUDE FINANCIERE

• Plan de financement
• Compte de résultats (rentabilité de la future entreprise)
• Plan de trésorerie

©Stella MORABITO, notes de conférence 1

Les CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie) disposent de nombreuses
compétences pour aider les porteurs de projets à formaliser et rédiger un
business plan.

B. L’ETUDE JURIDIQUE

L’étude juridique amène le porteur de projet à se poser la question sur la forme

juridique la plus adaptée à son projet d’entreprise.

Son choix va avoir des implications :

• sociales : il relèvera du régime des Travailleurs Non Salariés (TNS) ou du

régime général de la Sécurité Sociale ;
• fiscales (régime des impôts sur les revenus (IR) ou des impôts sur les
sociétés (IS)). Le régime fiscal dépend à la fois de la forme juridique choisie
et du CA prévisionnel.

Après ces étapes préliminaires indispensables, le porteur de projet pourra monter

son dossier de création d’entreprise.

COMMENT MONTER SON DOSSIER DE CREATION D’ENTREPRISE ?

Les formalités administratives de création d’entreprise ont été longtemps un frein
car très complexes.

Le CFE,Centre de Formalités des Entreprises, a été créé pour aider les porteurs
de projets à monter le dossier de création et pour leur éviter d’avoir à déposer un
dossier auprès de différentes administrations. Le CFE centralise les pièces du
dossier de création et les transmet, après avoir effectué un contrôle formel,
auprès des différents organismes et administrations concernés par la création de
l'entreprise.

Le CFE a une compétence départementale déterminée par le siège social de la

future entreprise.

Le CFE est représenté par différents organismes selon typologie d’entreprise

créée :

➢ La Chambre des Métiers (CM) est compétente pour traiter les dossiers
des artisans, des artisans-commerçants et des sociétés à vocation
artisanale. Dès que l’une des activités exercées par l’entreprise a vocation
artisanale, cela l’emporte sur les autres activités exercées et c’est la CM
qui est compétente.
➢ Les Greffes des Tribunaux de Commerce sont compétents pour :
• Agents commerciaux (personnes physiques)
• Sociétés civiles (SCI, SCM, SCP, …)
• Etablissements publics industriels et commerciaux (EPIC)
• Groupements d’intérêt économique
• Sociétés d’exercice libéral

©Stella MORABITO, notes de conférence 2

 ➢ L’URSSAF est compétente pour les professions libérales (réglementées ou
pas)
➢ Les Centres des Impôts sont compétents pour :
• Artistes, auteurs
• Les catégories assujetties à la TVA et/ou BIC ne relevant pas des
autres catégories (ex ; loueurs en meublé, associations, etc.)
➢ Les Chambres de Commerce et de l’Industrie (CCI) sont compétentes pour
traiter les dossiers de :
• Sociétés commerciales n’ayant pas un objet artisanal
• Prestation de service autre qu’artisanale
• Sociétés d’activité industrielle

Une fois établi de quel CFE l’on dépend, on peut déposer son dossier. Après avoir
vérifié que le dossier est complet et correctement rédigé dans tous ses éléments,
le CFE l’inscrit auprès de tous les organismes concernés :

• Centre des Impôts compétent : pour le choix du régime fiscal et le

régime de TVA. On peut modifier sous 3 mois le choix du régime fiscal s’il
s’avère qu’il est inadapté. Le Centre des Impôts attribue le numéro de TVA
intracommunautaire ;
• INSEE, qui inscrit l’entreprise au Registre National des Entreprises (RNE) et
attribue :
○ le numéro SIREN (dans le RCS (Registre du Commerce et des
Sociétés), numéro à 9 chiffres (aléatoires) qui identifie l’entreprise).
Le SIREN est donné à vie jusqu’à la radiation de l’entreprise ;
○ le numéro SIRET : composé des 9 premiers chiffres du SIREN et se
terminant par 5 autres numéros qui sont donnés en fonction de
l’établissement. Il y autant de numéros SIRET que d’établissements.
○ le numéro APE (Activité Principale Exercée) ou code NAF, en
fonction de l’activité déclarée. Le numéro APE détermine la
convention collective applicable à l’entreprise. Le code APE est
attribué en fonction de la première activité déclarée. Si l’on a
plusieurs activités il faut déterminer celle qui sera la principale.
• Organismes sociaux : URSSAF, DDTEFP et RSI pour tous ceux qui sont –
en fonction de la structure juridique choisie- des TNS (Travailleurs Non
Salariés) ;
• Greffe du Tribunal de Commerce : si l’activité est commerciale ou s’il
s’agit d’une société. Le Greffe du Tribunal de Commerce est chargé du
registre du commerce et des sociétés ; il vérifie le fond du dossier
(signatures, interdictions pénales du gérant, etc.) et délivre le Kbis de
l’entreprise qui est sa carte d’identité. Le Kbis atteste de l’inscription de la
société au registre du commerce et des sociétés ;
• Le Répertoire des Métiers (RM) : si l’activité est artisanale.

Ces organismes sont prévenus informatiquement dans les 24 heures. Ensuite le

Tribunal a 48 heures pour établir le Kbis. Dans les 3 jours du dépôt d’un dossier
complet, on a –normalement- le Kbis.

©Stella MORABITO, notes de conférence 3

DEPOT DE DOSSIER
Le dossier de création d’entreprise peut être :

• Déposé physiquement au CFE compétent

• Envoyé par courrier
• Déposé par voie dématérialisée sur www.cfenet.cci.fr. Il n’y a plus besoin
de remplir un imprimé et on peut suivre les formalités pas à pas en ligne.
Par exemple, on peut choisir le type de formalité (cessation, création,
modification, etc.). Le site indique les pièces à fournir, si elles ne sont pas
encore acceptées sous forme dématérialisée. On peut également
suspendre et reprendre la déclaration à n’importe quel moment, si on le
souhaite. CFEnet est un outil propre aux Chambres de Commerce et non
pas aux Chambres des Métiers. Ces dernières n’offrent pour l’instant pas la
possibilité de s’enregistrer en ligne.

PIECES A FOURNIR POUR LE DOSSIER DE CREATION

ENTREPRISE INDIVIDUELLE

• Attestation sur l’honneur de non condamnation

• Justificatif d’état civil
• Attestation d’information au conjoint (si mariage sous régime de la
communauté)
• Copie de la pièce d’activité réglementée, le cas échéant (ex. ouverture de
bar exigeant une licence 4 ou attestation de marchand ambulant)
• Justificatif d’établissement si l’entreprise est établie au domicile de son
dirigeant (bail et attestation de domiciliation)
• Copie de l’acte d’achat si on achète un fonds de commerce, accompagnée
de la copie du journal d’annonces légales publiant la vente

SOCIETE

• Pour le dirigeant d’entreprise : justificatif d’état civil (copie du passeport,

de la carte d’identité en cours de validité ou extrait d’acte de naissance) et
attestation sur l’honneur de non condamnation et de filiation) ;
• Pour le fonds : copie du bail, attestation de domiciliation, contrat de
domiciliation, copie de l’acte d’achat selon les cas ;
• Deux statuts originaux de la société ;
• Copie de l’attestation de dépôts de fonds ;
• Copie de l’annonce légale publiant la constitution ;
• Copie de la pièce d’activité réglementée, le cas échéant ;
• Pouvoir, si ce n’est pas le représentant légal de l’entreprise qui accomplit
les formalités.

©Stella MORABITO, notes de conférence 4

Le CFE est également compétent pour traiter les dossiers ACCRE. L’ACCRE est
l’exonération pendant 1 an de charges sociales pour le dirigeant à hauteur de
120% du SMIC. C’est le CFE qui transmet le dossier ACCRE à l’autorité
compétente (URSSAF). Conseil : déposer le dossier ACRE au moment du passage
pour l’immatriculation. Sinon on peut le déposer jusqu’à 45 jours après la
création. Attention au délai de 45 jours qui est respecté de manière stricte !!
ACCRE n’a rien à voir avec NACRE qui remplace l’EDEN.

Pièces à fournir pour ACCRE :

• Attestation Assedic pour les demandeurs d’emploi

ETAPES DU CREATEUR

1. INPI Lorsque l’on choisit un nom pour l’entreprise, ce nom peut être
protégé et peut être pris par une autre entreprise vérifier avec l’INPI. Site
de l’INPI clarifie ce qu’il faut faire pour protéger le nom ou la marque
2. Statuts (rédigés par un expert comptable ou avocat ou rédigés par le biais
de modèles ex. site de la BCE). Les chambres de commerce ont également
des juristes qui peuvent pourvoir un conseil. Mais attention aux statuts
auto-rédigés !
3. Dépôt du capital en banque (possible aves statuts non signés)
4. Signature des statuts
5. JAL = Journal d’Annonces Légales : reprendles informations apparaissant
sur les statuts
6. Centre de Formalités des Entreprises

On peut déposer le dossier au CFE 1 mois avant la date de début d’activité.

Il faut déposer ses statuts (4 originaux) auprès du centre des impôts

compétent : ce n’est pas fait par le CFE !

Passer l’annonce légale peu de temps avant le passage au CFE car, tant que
l’annonce n’est pas parue, il est possible de la rectifier sans frais
supplémentaires.

Coûts administratifs :

• CFE = 0€
• Tribunal du Commerce : l’immatriculation est payante. Entreprise
individuelle 63,19€, ou 83,96€ pour des formes sociétaires.
• Annonce légale = 100-150€ selon les départements

Il est possible de procéder à une déclaration en 2 étapes si l’on a par exemple

des travaux à réaliser avant de pouvoir commencer une activité. 1 ère étape :
Immatriculation sans activité ; 2ème étape nouvelle déclaration, cette fois-ci avec
activité et code APE. A chaque fois cela engendre des coûts.

L’assurance responsabilité civile professionnelle n’est pas une pièce

indispensable pour l’immatriculation.

©Stella MORABITO, notes de conférence 5

La date de début d’activité est celle à partir de laquelle on sera en mesure de
facturer. A Versailles on ne peut pas déclarer une date de début d’activité avant
la signature des statuts. Mais dans d’’autres juridictions cela est possible.

On peut modifier les statuts à tout moment. Mais dès que l’on modifie quelque
chose il faut forcément passer par la case CFE.

AUTOENTREEPRENEUR

Le statut d’autoentrepreneur exonère de présenter toutes ces pièces : la seule

pièce demandée est un justificatif d’identité.

Le capital social peut être en nature (matériel) ou en numéraire (deniers). Si le

capital est mixte : si le capital en nature dépasse 7500€ et/ou dépasse de 50% le
numéraire, il faut faire appel à un commissaire aux apports.

QUESTIONS DIVERSES
DOMICILIATION AU DOMICILE DU DIRIGEANT

Loi Dutreil : si on est locataires et uniquement dans le cas où l’on soit dirigeant
majoritaire, il suffit de prévenir le propriétaire que l’on souhaite établir
l’entreprise à son domicile par lettre A/R. Possibilité de garder la société chez soi
pendant 5 ans aux conditions suivantes :

• Pas d’entreposage de marchandises

• Pas de réception de clientèle
• Des clauses du bail ne s’y opposent pas

FORME SOCIETAIRE POUR L’ACTIVITE DE CONSEIL

Activité de conseil : quelle forme est préconisée ? C’est du cas particulier.

Statistiquement la plupart des personnes dans le conseil ne sont pas gênées par
l’engagement du capital personnel donc ils choisissent une entreprise
individuelle.

©Stella MORABITO, notes de conférence 6