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En mai 2004, nous vous avions communiqué une cartographie du prix du service
de l’eau en Gironde sur la base du prix du service de l’eau 2003 (Source : Agence
de l’Eau Adour Garonne). Nous avions alors mis en avant les disparités de prix sur
notre département et tiré un certain nombre de constats qui ont pour ainsi dire
peu évolué voire qui se sont dégradés. Nous avions indiqué que la situation liée à
la dégradation des nappes profondes et les préconisations du SAGE (économiser
30 millions de m3 par an d’ici 2013) exigeaient une approche globale et solidaire
de la politique de l’eau sur le département.
Depuis, la situation des nappes s’est plutôt détériorée, comme en témoignent les
rapports du BRGM. Ce n’est plus seulement la nappe Eocène qui court un risque
mais également celle de l’Oligocène. L’ensemble des collectivités de Gironde est
concerné car la situation écologique de l’eau dépend essentiellement de la
gestion future que nous en ferons. La crise écologique liée aux usages de l’eau et
aux pollutions diffuses - engrais, pesticides est présente en Gironde. Les menaces
sur l’Estuaire, les Grands Lacs Médocains et les cours d’eau sont une réalité.
La carte de l’eau
Ces cartes sont complétées par des histogrammes qui permettent d’avoir une
vision juste de la population et du nombre de collectivités concernées par telle ou
telle donnée.
Il existe en partie bien sûr des explications logiques à ces différences. Tout
d’abord, le prix de l’eau comprend une partie déterminée par les choix
d’investissements et de gestion des syndicats et des collectivités. Les prix les
plus bas ne représentent pas nécessairement ceux qui font le plus d’effort ou ont
une meilleure gestion. Avant de parler prix, l’eau a un coût qui comprend des
investissements nécessaires au bon fonctionnement du réseau, à son
renouvellement, à la qualité et au niveau de service rendu, ainsi que leurs
amortissements, ces éléments se répercutant inévitablement au final sur le prix
payé par l’usager. D’autre part, la nature de la collectivité, comme sa densité de
population ou l’étalement urbain, influent sur le linéaire de réseau, sa rentabilité
et sa fiabilité, fuites, casses, etc.
Cependant, cette disparité des prix est opaque pour l’usager. Elle ne facilite pas
la compréhension de la politique de l’eau en Gironde, notamment celle liée aux
enjeux du SAGE Nappes profondes.
A partir de cet état des lieux, nous avons effectué un calcul du prix moyen de
l’alimentation en eau potable dans notre département par système de gestion,
en pondérant à partir de la population concernée (sur la base du dernier
recensement de l’INSEE). Cette analyse permet d’avoir une vision juste et précise
du prix moyen à partir du poids de la population par réseau de distribution et
évite les distorsions entre les petites communes et les agglomérations.
Ce calcul a été effectué également avec les mêmes sources sur le département
des Landes, département qui a entrepris depuis plusieurs années une politique
originale en matière de gestion publique de l’eau en aidant particulièrement les
collectivités en régie et en menant une bataille juridique contre les trois
entreprises privées historiques. Comme en Gironde, l'essentiel de l'eau potable
est issue des nappes souterraines.
Deux logiques s’affrontent. Comment expliquer au citoyen qu’il faut faire des
efforts pour préserver la ressource alors que le système profite principalement à
un monopole privé ?
Afin d’éviter l’altération définitive des nappes, l’atteinte des objectifs du SAGE
nappes profondes nécessitera d’ici 2013 des investissements lourds, estimés à 80
millions d’euros pour rechercher et exploiter de nouvelles ressources de
substitution. Ce sont des enjeux considérables et il y a donc urgence à
faire avancer ce dossier.
Gérard CHAUSSET,
Conseiller Communautaire
Président du Groupe Vert à la
CUB