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Charia, Droit musulman, Questions de sociétés musulmanes
« Les ulémas n’ont pas le monopole d’interprétation de la charia. Evidemment ils doivent être
consultés au premier plan sur les questions de la charia. (Mais) ce ne sont pas eux qui font la
loi religieuse, de même que ce ne sont pas les professeurs de droit qui font la loi, mais les
parlements » (Ahmed Khamlichi, Point de vue n° 4)
Quand les compagnons du Prophète l’interrogèrent sur la procédure à suivre pour déterminer
le début et la fin du mois de jeûne, il leur recommanda de commencer le jeûne du mois du
ramadan avec l’observation de la naissance de la nouvelle lune [au soir du 29è j du mois] et
d’arrêter le jeûne avec la naissance de la nouvelle lune (du mois de shawal). « Si le croissant
n’est pas visible (à cause des nuages) comptez jusqu’à 30 j. ». (1)
Chaque mois, la nouvelle lune sera d’abord aperçue à certains endroits spécifiques du globe,
avant de devenir visible partout ailleurs, par la suite.
Question 3 : Peut-on déterminer à l’avance les lieux les plus favorables à l’observation
de chaque nouvelle lune ?
Des astronomes musulmans renommés, tels que Ibn Tariq (8è s.), Al-Khawarizmi (780 ?-863),
Al-Battani (850-929), Al-Bayrouni (973-1048), Tabari (11è s.), Ibn Yunus (11è s.), Nassir al-
Din Al-Tousi (1258-1274 ?), etc. ont accordé un intérêt particulier à l’étude des critères de
visibilité de la nouvelle lune, dans le but de développer des techniques de prédiction fiables
du début d’un nouveau mois.
Mais, ce n’est que récemment que des astronomes et des informaticiens réputés ont réussi, en
conjuguant leurs efforts, à établir des procédures permettant de prédire à l’avance, chaque
mois, dans quelles régions du globe les conditions optimales seront réunies pour observer la
nouvelle lune. Ainsi, en 1984, un physicien de Malaisie, Mohamed Ilyas, a pu tracer au niveau
du globe terrestre une ligne de démarcation, ou ligne de date lunaire, à l’ouest de laquelle le
croissant est visible le soir du nouveau mois, alors qu’il ne peut être vu à l’est de cette ligne
que le soir suivant. (2) Aujourd’hui, les cartes détaillées des zones de visibilité de la nouvelle
lune sont établies de manière mensuelle, à l’avance, et publiées dans des sites tels que
« Moonsighting.com ». (3)
En théorie, lorsque la nouvelle lune est observée quelque part, cela marque le début du
nouveau mois pour les musulmans situés dans toutes les régions où l’information parvient. Au
temps de la Révélation, quand les communications dans l’espace étaient difficiles, cette règle
ne concernait que des régions géographiques limitées, proches du lieu d’observation. Mais,
aujourd’hui, avec les moyens de communication modernes, une information peut être diffusée
dans le monde entier presque instantanément. Le champ d’application de la règle est donc
beaucoup plus vaste. (4) (5)
Cependant, dans le but d’affirmer leur souveraineté, les Etats musulmans procèdent
généralement, chacun pour son propre compte, à l’observation mensuelle de la nouvelle lune
dans le ciel (ou à défaut attendent l’achèvement d’un 30è j) avant de décréter le début d’un
nouveau mois sur leur territoire. Chaque Etat a défini ses propres paramètres et procédures en
la matière, compliquant encore plus la situation. (6)
Question 5 : Puisque le mois lunaire ne peut avoir que 29 jours, ou 30 jours, pourquoi y
a-t-il parfois un décalage de deux jours (et parfois même de trois jours) dans le début du
mois du ramadan, ou dans la célébration de l’aïd al Fitr, dans différents pays ?
Logiquement, le début du nouveau mois ne devrait différer que de 24 heures entre tous les
pays de la planète. Certains Etats observeraient la nouvelle lune le soir du 29è jour du mois,
alors que les autres comptabiliseraient un mois de 30 jours.
Etant donné que différents Etats musulmans décrètent des jours différents pour le début du
même mois, ils atteignent également le 30è jour du mois en des jours différents. Des
considérations d’ordre politique ou géo-stratégiques, ainsi que des défaillances humaines dans
l’observation de la nouvelle lune, expliquent aussi certains décalages.
Des astronomes musulmans ont procédé, au cours des dernières années, à des études
approfondies de ces questions. Ils ont abouti à la conclusion que les débuts de mois décrétés
dans les pays islamiques sur une période de plusieurs décennies étaient souvent erronés, pour
les raisons les plus diverses. (2) (9)
Le calendrier lunaire basé sur le calcul astronomique existe depuis la plus haute Antiquité. Il
était déjà un outil hautement performant du temps des Babyloniens (18è s. av. J.C.). Le mois
lunaire débute, on l’a vu, au moment de la « conjonction » mensuelle, quand la Lune se trouve
située sur une ligne droite entre la Terre et le Soleil. Le mois est défini comme la durée
moyenne d’une rotation de la Lune autour de la Terre (29,53 j environ).
La lunaison (période qui s’écoule entre deux conjonctions) varie au sein d’une plage dont les
limites sont de 29, 27 j au solstice d’été et de 29,84 j au solstice d’hiver, donnant, pour l’année
de 12 mois, une durée moyenne de 354,37 j. Sur le plan astronomique, les mois lunaires n’ont
pas une durée de 30j et de 29j en alternance. Il y a parfois de courtes séries de 29 j suivies de
courtes séries de 30 j, comme illustré par la durée en jours des 24 mois lunaires suivants,
correspondant à la période 2007-2008 : « 30, 29, 30, 29, 29, 30, 29, 29, 30, 30, 29, 30, 30, 30,
29, 30, 29, 29, 30, 29, 29, 30, 29, 30 »
Les astronomes ont posé, depuis des millénaires, la convention que des mois de 30 j et de 29 j
se succèderaient en alternance, dans le but de faire correspondre la durée de rotation de la
Lune sur deux mois consécutifs à un nombre de jours entiers (59 j). Cela laissait à peine un
petit écart mensuel de 44 mn environ, qui se cumulait pour atteindre 24 h (soit l’équivalent
d’un jour) en 2,73 ans.
Pour solder cet écart, il suffisait d’ajouter un jour au dernier mois de l’année, tous les trois ans
environ, de la même manière qu’on ajoute un jour tous les quatre ans au calendrier grégorien.
Le « calendrier tabulaire » ainsi élaboré comprend 11 années dites « abondantes », d’une
durée de 355 j chacune, dans un cycle de 30 ans (années n° 2, 5, 7, 10, 13, 16, 18, 21, 24, 26
et 29), alors que les années dites « communes », d’une durée de 354 j, sont au nombre de 19.
(10)
Question 7 : Pourquoi les musulmans n’utilisent-ils pas le calendrier lunaire basé sur le
calcul ?
Sur le plan institutionnel, seule la dynastie (chi’ite) des Fatimides, en Egypte, a utilisé un
calendrier basé sur le calcul, entre les 10è et 12è s., avant qu’il ne tombe dans l’oubli à la suite
d’un changement de régime. (13) L’argument majeur utilisé pour justifier cette situation se
fonde sur le postulat des ulémas, selon lequel il ne faut pas aller à l’encontre d’une
prescription du Prophète. (14) Ils estiment qu’il est illicite de recourir au calcul pour
déterminer le début des mois lunaires, puisque le Prophète a recommandé la procédure
d’observation visuelle. (4)
Depuis le début du 20è s., de plus en plus de penseurs islamiques, ainsi qu’une poignée
d’ulémas de renom, remettent en cause les arguments présentés contre l’utilisation du calcul.
A leur avis, le Prophète a simplement recommandé aux fidèles une procédure d’observation
de la nouvelle lune, pour déterminer le début d’un nouveau mois. L’observation du croissant
n’était qu’un simple moyen, et non pas une fin en soi, un acte d’adoration (‘ibada). Le hadith
relatif à l’observation n’établissait donc pas une règle immuable, pas plus qu’il n’interdisait
l’utilisation du calendrier astronomique. (4) (15)
D’après certains juristes, le hadith ne parle même pas d’une observation visuelle de la
nouvelle lune, mais simplement de l’acquisition de l’information, selon des sources crédibles,
que le mois a débuté. (16) Cela ouvre naturellement de toutes autres perspectives dans la
discussion de cette question.
A suivre...
Notes :
(3) Moonsighting.com
(4) Allal el Fassi : « Aljawab assahih wannass-hi al-khaliss ‘an nazilati fas wama yata’allaqo
bimabda-i acchouhouri al-islamiyati al-arabiyah », rapport préparé à la demande du roi
Hassan II du Maroc, Rabat 1965 (36 p.), sans indication d’éditeur
(5) Abi alfayd Ahmad al-Ghomari : Tawjih alandhar litaw-hidi almouslimin fi assawmi wal
iftar, 160p, 1960, Dar al bayareq, Beyrouth, 2è éd. 1999
(9) Nidhal Guessoum, Mohamed el Atabi et Karim Meziane : Ithbat acchouhour alhilaliya wa
mouchkilate attawqiti alislami, 152p., Dar attali’a, Beyrouth, 2è éd., 1997
(10) Emile Biémont, Rythmes du temps, Astronomie et calendriers, De Borck, 2000, 393p
(11) Dans l’Arabie pré-islamique, les bédouins utilisaient un calendrier lunaire basé sur une
année de 12 mois. Mais ils avaient pris l’habitude, depuis l’an 412, de leur adjoindre un 13è
mois mobile, (dont le concept avait été emprunté au calendrier hébraïque), dans le but de faire
correspondre le mois du hajj à la saison d’automne. Ces ajustements ayant fait l’objet de
grands abus, le Coran les a réprimés en fixant à douze le nombre de mois d’une année et en
interdisant l’intercalation du 13è mois.
Les versets du Coran (At-Touba 9 : 36 et 37) sont les suivants : (Coran 9 : 36) : « Le nombre
de mois, auprès d’Allah, est de douze (mois), dans la prescription d’Allah, le jour où Il créa
les cieux et la terre. » (Coran 9 : 37) : « Le report d’un mois sacré à un autre est un surcroît de
mécréance. Par là, les mécréants sont égarés : une année, ils le font profane, et une année, ils
le font sacré, afin d’ajuster le nombre de mois qu’Allah a fait sacrés. Ainsi rendent-ils profane
ce qu’Allah a fait sacré. Leurs méfaits leurs sont enjolivés. Et Allah ne guide pas les gens
mécréants. »
(12)
(13)
(14) Muhammad Mutawalla al-Shaârawi : Fiqh al-halal wal haram (édité par Ahmad
Azzaâbi), Dar al-Qalam, Beyrouth, 2000, p. 88
(17)
Jamal Eddine Abderrazik, « Calendrier Lunaire Islamique Unifié », Editions Marsam, Rabat,
2004. Références en anglais :
Islamic Crescent’s Observation Project (ICOP) : Selected articles on the Islamic calendar
Mots clés
Calendrier Islamique
Khalid Chraibi
Economiste (U. de Paris, France, et U. de Pittsburgh, USA), a occupé des fonctions de
consultant économique à Washington D.C., puis de responsable à la Banque Mondiale, avant
de se spécialiser dans le montage de nouveaux projets dans son pays.
Question 9 : Quels sont les arguments des juristes musulmans qui prônent l’utilisation
du calcul ?
Le cadi Ahmad Muhammad Shakir (18), un juriste éminent (19) de la première moitié du 20è
s., qui occupa en fin de carrière les fonctions de Président de la Cour Suprême de la Charia
d’Egypte, est un bon représentant de cette tendance. Il a publié, en 1939, une étude originale
axée sur le côté juridique de la problématique du calendrier islamique, sous le titre : « Le
début des mois arabes … la charia permet-elle de le déterminer en utilisant le calcul
astronomique ? » (20) D’après lui, le Prophète a tenu compte du fait que la communauté
musulmane (de son époque) était « illettrée, ne sachant ni écrire ni compter », avant
d’enjoindre à ses membres de se baser sur l’observation de la nouvelle lune pour accomplir
leurs obligations religieuses du jeûne et du hajj.
Shakir rappelle également le principe de droit musulman selon lequel « ce qui est relatif ne
peut réfuter l’absolu, et ne saurait lui être préféré, selon le consensus des savants. ». Or, la
vision de la nouvelle lune par des témoins oculaires est relative, pouvant être entachée
d’erreurs, alors que la connaissance du début du mois lunaire basée sur le calcul astronomique
est absolue, relevant du domaine du certain.
Il rappelle également que de nombreux juristes musulmans de grande renommée ont pris en
compte les données du calcul astronomique dans leurs décisions. Shakir souligne, en
conclusion, que rien ne s’oppose, au niveau de la charia, à l’utilisation du calcul pour
déterminer le début des mois lunaires et ce, en toutes circonstances, et non à titre d’exception
seulement, comme l’avaient recommandé certains ulémas.
Il observe, par ailleurs, qu’il ne peut exister qu’un seul mois lunaire pour tous les pays de la
Terre, basé sur le calcul, ce qui exclut la possibilité que le début des mois diffère d’un pays à
l’autre. Le professeur Yusuf al-Qaradawi, Président du Conseil Européen pour la Fatwa et la
Recherche (CEFR) est un autre représentant de cette tendance. En 2004, il a publié une étude
intitulée : « Calculs astronomiques et détermination du début des mois », (21) dans laquelle il
prône pour la première fois, vigoureusement et ouvertement, l’utilisation du calcul pour
l’établissement du calendrier islamique.
Il cite à cet effet, avec approbation, de larges extraits de l’argumentation juridique développée
par Shakir dans son étude de 1939. La « Islamic Society of North America », le « Conseil du
Fiqh d’Amérique du Nord » et le « Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche »
appartiennent également, désormais, à cette école de pensée, ayant annoncé, tour à tour, en
2006 et en 2007, leur décision d’utiliser, dorénavant, un calendrier annuel basé sur le calcul
astronomique. (22) Ils justifient leur décision selon les mêmes lignes de raisonnement que
Shakir et al-Qaradawi.
De son côté, le Conseil du Fiqh d’Amérique du Nord (CFAN), qui s’est senti depuis des
années interpelé par cette question, a annoncé au mois d’août 2006 sa décision mûrement
réfléchie (22) d’adopter désormais un calendrier islamique basé sur le calcul, en prenant en
considération la visibilité du croissant où que ce soit sur Terre. (23)
Si elle se produit après 12 : 00 GMT, alors le mois commencera au coucher du soleil du jour
suivant.
Le CFAN retient le principe de l’unicité des matali’e (horizons), qui affirme qu’il suffit que la
nouvelle lune soit observée où que ce soit sur Terre, pour déterminer le début du nouveau
mois pour tous les pays de la planète qui recevraient l’information. Après avoir
minutieusement étudié les cartes de visibilité du croissant lunaire en différentes régions du
globe, (3) il débouche sur la conclusion suivante :
Si la conjonction se produit avant 12 : 00 GMT, cela donne un temps suffisant pour qu’il soit
possible d’observer la nouvelle lune en de nombreux points de la Terre où le coucher du soleil
intervient longtemps avant le coucher du soleil en Amérique du Nord. Etant donné que les
critères de visibilité de la nouvelle lune seront réunis en ces endroits, on pourra considérer
qu’elle y sera observée (ou qu’elle aurait pu l’être si les conditions de visibilité avaient été
bonnes), et ce bien avant le coucher du soleil en Amérique du Nord.
Par conséquent, sur ces bases, les stipulations d’observation de la nouvelle lune seront
respectées, comme le prescrit l’interprétation traditionnelle de la charia, et le nouveau mois
lunaire islamique débutera en Amérique du Nord au coucher du soleil du même jour. Si la
conjonction se produit après 12 : 00 GMT, alors le mois commencera en Amérique du Nord
au coucher du soleil du jour suivant.
Des astronomes d’une dizaine de pays se sont ainsi réunis au Maroc, en novembre 2006, en
vue de discuter de la possibilité d’adoption d’un calendrier islamique universel. D’après un
rapport publié par Moonsighting.com en décembre 2006, à une très forte majorité,
comprenant l’Arabie Saoudite, l’Egypte et l’Iran, les astronomes ont estimé que le calendrier
adopté par le Conseil du Fiqh d’Amérique du Nord pouvait être utilisé comme calendrier
islamique universel. (24) (25)
Mais, le CFAN a changé de position en 2007, et décidé de se rallier à une décision du Conseil
Européen pour la Fatwa et la Recherche (CEFR) qui s’alignait sur les paramètres du
calendrier saoudien d’Umm al Qura (17) pour déterminer le début des mois musulmans (en
utilisant comme paramètres que la « conjonction » se produise « avant le coucher du soleil
aux coordonnées de la Mecque », et "que le coucher de la lune ait lieu après celui du soleil"
aux mêmes coordonnées.) (26)
Par contre, le paramètre selon lequel « le coucher de la lune doit avoir lieu après celui du
soleil aux coordonnées de la Mecque » introduit une condition restrictive par rapport aux
paramètres établis par le CFAN en 2006. Il implique que la nouvelle lune doit être
potentiellement visible à la Mecque le soir qui suit la conjonction, alors que le CFAN basait
son raisonnement sur le fait que la nouvelle lune serait potentiellement visible « quelque part
sur Terre ».
D’après le CFAN, les données du calendrier ainsi établi ne diffèrent que de manière marginale
de celles obtenues par l’application de sa méthodologie d’août 2006. Le CFAN et le CEFR
justifient l’adoption des nouveaux paramètres par le souci de développer un consensus des
musulmans à travers le monde sur des questions d’intérêt commun, dont celle du calendrier.
Les décisions du CFAN et du CEFR ont déjà eu les retombées importantes suivantes :
Le principe d’utilisation du calendrier basé sur le calcul est officiellement parrainé par des
leaders religieux connus et respectés de la communauté musulmane (20) (21) (22) ;
Il est adopté officiellement par des organisations islamiques dont nul ne conteste la
légitimité (26) ;
Les communautés musulmanes d’Europe et d’Amérique sont disposées à l’utiliser pour la
détermination du début de tous les mois, y compris ceux associés à des occasions à caractère
religieux.
La traduction de ces décisions, sur le plan concret, sera influencée de manière importante par
l’attitude des différents Etats musulmans à leur égard, puisqu’ils ont le dernier mot en la
matière, sur leur territoire. Par exemple, l’Arabie Saoudite n’utilise le calendrier d’Umm al
Qura que pour la gestion des affaires administratives du pays. (17) Elle affirme qu’il n’est pas
conforme à la charia de l’utiliser pour la détermination des dates à caractère religieux, telles
que le début du mois de Ramadan, les eids al-Fitr et al-Adha, les dates associées au Hajj, le
1er Muharram, etc.
Mais, lorsque l’utilisation du calendrier basé sur le calcul sera entrée dans les mœurs en
Europe et aux Etats-Unis, les esprits ne seront-ils pas plus disposés, en Arabie Saoudite et
dans d’autres pays musulmans, à utiliser un calendrier établi d’un commun accord, du type de
celui d’Umm al Qura, pour la détermination du début des mois lunaires, y compris ceux
associés aux occasions religieuses ? Les initiatives du CFAN et du CEFR pourraient donc
amener de nombreux Etats musulmans à développer progressivement un consensus, à
l’avenir, au sujet d’un « calendrier islamique universel » à l’usage de toutes les communautés
musulmanes du monde. (27)
Notes :
(3) Moonsighting.com
(20) Ahmad Shakir : « Le début des mois arabes … la charia permet-elle de le déterminer en
utilisant le calcul astronomique ? » (publié en arabe en 1939) reproduit par le quotidien « Al-
Madina », 13 octobre 2006 (n° 15878)
(21) Yusuf al-Qaradawi : « Calculs astronomiques et détermination du début des mois » (en
arabe)
(27) Ce texte s’inspire de deux articles de l’auteur publiés par Oumma.com sous les titres
« 1er muharram : calendrier lunaire ou islamique ? » (15 mai 2006) et « La problématique du
calendrier islamique » (2 février 2007), refondus et complétés par une analyse des décisions
de 2007 du Conseil Européen pour la Fatwa et la Recheche (CEFR), de l’Islamic Society of
North America (ISNA) et du Conseil du Fiqh d’Amérique du Nord (CFAN).
Jamal Eddine Abderrazik, « Calendrier Lunaire Islamique Unifié », Editions Marsam, Rabat,
2004. Références en anglais : Helmer Aslaksen : The Islamic calendar
Islamic Crescent’s Observation Project (ICOP) : Selected articles on the Islamic calendar
Mots clés
Calendrier Islamique
Khalid Chraibi
Economiste (U. de Paris, France, et U. de Pittsburgh, USA), a occupé des fonctions de
consultant économique à Washington D.C., puis de responsable à la Banque Mondiale, avant
de se spécialiser dans le montage de nouveaux projets dans son pays.