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A partir des réponses aux questions écrites concernant les dépenses faites par les ministères en 2007 pour le
compte de l’Elysée (61,2 millions d’euros) qui s’ajoutent aux 34,3 millions d’euros de la dotation présidentielles
2007 votée par la Parlement.
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constate dans son travail quotidien, ne s’appliquent
donc pas aux services de la présidence de la République.
Une progression aussi forte mériterait quelques
explications précises et détaillées.
Tel n’est pas le cas.
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le ministre des relations avec le Parlement avait
souligné qu’un rapport d’activités détaillé serait publié2.
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Voilà pourquoi je propose que soit fournie une liste
précise par affectation, service et statut de personnel en
poste à la présidence. Un tel tableau du personnel est
obligatoirement joint au budget de chaque collectivité
territoriale.
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Un exemple précis, qui concerne le coût de la garden
party du 14 juillet, illustre à quel point la communication
permet de dissimuler la réalité budgétaire.
Que dit le commentaire : « les mises en concurrence ont
ainsi permis de baisse le coût unitaire de la garden party du 14
juillet, par exemple, ne serait ce qu’en l’appliquant aux
traiteurs. »
Le lecteur en conclut donc que la garden-party coûte
moins cher, et qu’il y a bien eu économie.
La réalité est exactement contraire puisque la garden-
party a coûté plus cher : 475 523 euros en 2008 contre
419 213 euros en 2007, soit +13,4%9. Ce que ne dit pas
le rapport, c’est que le nombre d’invités est passé de
5 500 à 7 050
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En second lieu, compte tenu de ce dépassement de
crédits et pour éviter de faire apparaître un déficit
budgétaire ce qui serait une première dans l’histoire
financière de la Présidence, deux recettes d’un montant
global de 2,4 millions d’euros sont inscrites alors
qu’elles présentent un caractère incertain et non-
conforme aux règles et procédures de la LOLF comme
cela est expliqué un peu plus loin.
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de budget, ce qui diminue d’autant la dotation
présidentielle12
A noter qu’en 2008 et en 2009, aucune reprise n’a été
faite, l’excédent 2006 ayant été repris dès 2007 et
l’année 2007 n’ayant fait apparaître aucun excédent.
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Le projet de budget 2007, établi par Jacques Chirac, avait inscrit la reprise de l’excédent 2005 (135.383 euros).
A la fin de l’année, Nicolas Sarkozy a décidé d’y ajouter la reprise de l’excédent 2006 (412.787 euros) qui aurait
dû venir en déduction de la dotation 2008. Mais cette somme était nécessaire pour éviter un déficit de gestion en
2007, les dépenses étant supérieures aux crédits votés.
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alors même que la dotation présidentielle utilisée par
Jacques Chirac était strictement proportionnelle à la
durée de sa présence à l’Elysée en 200713. La somme
disponible pour Nicolas Sarkozy s’élevant à 19,776
millions d’euros. Elle sera d’ailleurs complétée en cours
d’année à hauteur de 2,5 millions.
Dans ces conditions, l’intervention de la Cour des
comptes, qui contrôlera la régularité du budget de la
présidence pour la première fois en 2008 prend tout son
intérêt.14
Je lirai attentivement les observations de la Cour qui
devraient être publiées fin juillet. Il serait souhaitable
qu’à l’avenir les deux documents soient disponibles en
même temps.
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l’Elysée ne doit pas financer, comme hier, les dépenses
privées du Chef de l’Etat.
Ayant accès aux factures, seule la Cour des comptes est
en mesure de vérifier qu’il en est bien ainsi. L’exercice,
sans doute, est difficile. Mais l’exemple du Québec
montre qu’il est non seulement possible mais
souhaitable (cf annexe 3 – le financement des dépenses
personnelles).
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millions d’euros en 2008 soit un dépassement de
+2,56%)
* les seules dépenses en réduction concernent les
aides sociales accordées traditionnellement aux
personnes en difficulté (-33,6% en 2007 et -22,1% en
2008 soit -48,4% en deux ans). En période de crise
économique, c’est un très mauvais signe.
* ce dépassement des dépenses votées est d’autant
plus anormal que les crédits ont été complétés en cours
d’année : en 2007, un supplément de 2,5 millions soit
+7,7% des crédits initiaux ; en 2008, un supplément de
9,2 millions soit +9,1% des crédits initiaux. Or cette
pratique était abandonnée depuis 2003.
* chaque compte de gestion est formellement
équilibré par l’inscription de recettes particulières : en
2007 c’est le recours anticipé aux excédents laissés par
Jacques Chirac (412.787 euros) ; en 2008 c’est
l’inscription de financements incertains à venir du
ministère des affaires étrangères et le doublement (non
justifié) de produits divers.
* dans les deux comptes, les excédents de gestion
sont particulièrement réduits (6241 euros en 2007 soit
0,01% des dépenses ; 20.660 euros en 2008 soit 0,01%
des dépenses. En 2005 et 2006 les excédents de gestion
étaient de 0,4% et 1,3% soit des chiffres 40 et 130 fois
supérieurs)
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Face à cette réalité des faits et sans doute pour
l’occulter, la présidence de la République communique
sur deux thèmes : la transparence nouvelle liée aux
réformes engagées et les économies réalisées et à venir.
S’agissant de la transparence, on a vu qu’elle était très
limitée à des aspects anecdotiques et partiels sans
concerner les grandes masses financières.
S’agissant des économies réalisées, on constate que
leur description reste très littéraire et ne s’accompagne
pas d’indicateurs de résultats. Autrement dit, on se
trouve dans le cadre d’une politique de communication.
Chacun sait qu’en matière de communication, les Lettres
comptent plus que les chiffres.
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