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Titre II – Les prestations du régime général

Chapitre 1 : Les assurances sociales

Section 1 : L'assurance maladie

2 types de prestation : en nature et en espèce.

§1 : Les prestations en nature

C'est le remboursement des frais médicaux et paramédicaux exposé pour l'assuré social et ses ayant-
droit à l'exception des frais médicaux correspondant aux accidents du travail et maladie
professionnelles.

A – Les bénéficiaires de l'assurance maladie

L'assuré lui-même, son conjoint s'il ne relève pas lui-même du régime général de l'assurance
maladie en raison de sa propre activité professionnelle, les enfants à charge de moins de 16 ans, 20
ans pour les étudiants, les ascendants, descendants, collatéraux et alliés, vivant sous le même toit
que l'assuré et se consacrant au ménage et à l'éducation d'au moins 2 enfant de moins de 14 ans à la
charge de l'assuré. Les personnes qui bénéficient de la CMU, mise en place en 1999, résidant en
France sont bénéficiaires.

B – Les prestations

Le remboursement des dépenses de la médecine de ville s'opère sur la base de conventions


nationales annuelles conclues entre la CNAM et les syndicats de médecins, chirurgiens dentistes,
les sages femmes, les pharmaciens, etc... Il y a des médecins conventionnés et les autres. Le secteur
I est composé de ceux qui se conventionnent totalement avec les clauses tarifaires, sans les clauses
tarifaires sont Secteur II, les tarifs sont fixés librement. L'assuré choisit librement son patricien et
son lieu de soin. Tout assuré ou ayant-droits de plus de 16 ans doivent choisir un médecin traitant
dont le nom est communiqué à la CPAM, l'assuré paye la consultation, les médicaments, etc... puis
se fait rembourser. Cependant il existe le tiers-payant quand l'organisme paye directement au
médecin, à l'établissement ou à la pharmacie, la part due de la SS. Le remboursement n'est pas
intégral, sauf exception, l'assuré doit payer le reste, le ticket modérateur. Dans certains cas, le ticket
modérateur est supprimé pour certaines dépenses particulièrement lourdes, pour certains assurés
aussi, pour les patients ayant une pathologie lourde. Il existe des franchises médicales (forfait
hospitalier de 16€/jour, 50 centimes par médicament, 2€/transports et 4€/j maxi, 2€/j/acte médical),
le montant de ces forfaits ne peut pas excéder 50€/an. On peut appliquer une majoration du ticket
modérateur, soit lorsque l'assuré n'a pas désigné de médecin traitant, soit lorsqu'il a consulté un
autre médecin sans prescription du médecin traitant. Dans 3 cas la majoration ne sera pas applicable
: en cas d'urgence, en cas de consultation en dehors du lieu de résidence et pour la consultation
directe des pédiatres, ophtalmologues et gynécologues.
Les assurés ont une participation forfaitaire d'1€ pour tout acte ou consultation ou biologie
médicale. Elle interdit cette prise en charge par la mutuelle de cet euro, cela pour responsabiliser les
assurés. On ne peut pas accumuler plus de 50€ de participation forfaitaire. Cette participation ne
s'applique pas aux mineurs et aux bénéficiaires de la CMU-C.
Dans certains cas, l'assurance maladie rembourse les frais après avoir donné son accord à
l'exécution des actes.
La loi de 2004 a créé un dossier médical personnel informatisé, créé au plus tard en juillet 2007
pour tous. C'est un dossier informatique dont aura accès tous les médecins et les établissements
mentionneront les actes et l'état de santé de l'assuré. C'est un dossier personnel et la santé est liée à
la vie privée. L'assuré social peut refuser qu'un médecin consulte son dossier ou indique de
nouvelles informations. Dans ce cas le ticket modérateur sera augmenté ou le remboursement de
l'assurance maladie sera minorée. C'est dangereux de concentrer l'état de santé d'une personne dans
un dossier. C'est pour cela que le médecin du travail n'a pas le droit d'accéder au dossier car la
médecine de travail est différente de la médecine de ville. Les assureurs ni les employeurs ne
pourront non plus consulter ce dossier.

C – Les frais pris en charge

Ils sont limitativement cités dans le L321 du code de l'assurance maladie : frais médicaux,
chirurgicaux, dentaires, contraceptifs, pharmaceutiques, d'analyses, d'hospitalisation, de
rééducation, d'appareillage et de cures thermales.
La jurisprudence a été amenée à compléter cette liste. La prise en charge de l'assurance maladie est
subordonnée au caractère curatif des frais médicaux. Les opérations à finalité esthétique ou pour
convenance personnelle sont exclues de l'assurance maladie. Il y a des fraudes de la part des assurés
et des personnels de santé. Les caisses maladie ont un pouvoir de contrôle, le code de la sécurité
sociale prévoit des sanctions, notamment des amendes. L'assuré social ou le personnel passe devant
une commission au sein du conseil d'administration de la CPAM. Cette commission va ensuite
donner un avis au directeur de la CPAM qui statue et si la fraude est constatée, l'organisme fixe le
montant de la pénalité. Un recours est possible au tribunal administratif.

§2 : les prestations en espèce (indemnités journalières)

C'est un revenu de remplacement pour l'assuré qui ne peut pas exercer son activité en raison d'une
maladie. C'est le médecin traitant qui peut prescrire une arrêt de travail. Le salarié doit prévenir
l'employeur et la CPAM. Il faut qu'il ait cotisé pendant un certain nombre de mois. Les indemnités
journalières sont dues pour chaque jour d'interruption de travail qu'ils soient ouvrables ou non.
L'indemnité est égale à la moitié du salaire puis au 2/3 à partir du 31ème jour d'arrêt de travail si
l'assuré a au moins 3 enfants à sa charge. Il y a un plafond. L'indemnité n'est due qu'à partir du
4ème jour d'arrêt maladie. L'indemnisation s'effectue pendant toute la durée de l'incapacité de
travail.
L'employeur doit verser aux salariés qui ont au moins 3 ans d'ancienneté la différence entre les
indemnités de la SS et 90% du salaire brut à partir du 11ème jour d'absence continu pendant les 30
premiers jours et 66% pendant les 30 jours suivants. L'assuré peut percevoir tout son salaire en
application d'une convention ou d'un accord collectif ou d'un engagement unilatéral de l'employeur.
Comme pour les prestations en nature, il y a des fraudes. Chaque année les dépenses pour les arrêts
maladie sont en augmentation. Le contrôle de l'assuré est assuré par un médecin contrôleur en
effectuant un arrêt maladie. L'employeur peut aussi envoyer un médecin contrôleur. Cependant le
contrat de travail est suspendu et il n'y a plus d'obligations. Le médecin contrôleur pourra envoyer
une lettre à la CPAM qui pourra suspendre les versements ou envoyer son propre contrôleur.

Section 2 : L'assurance maternité

Les conditions d'octroi de cette assurance sont les mêmes que pour le régime général, avec des
cotisations et des versements.

§1 : Les prestations en nature

Les frais médicaux remboursés sont ceux liés à l'accouchement, sans ticket modérateur et sans
forfait hospitalier (il y a un ticket modérateur pour la péridurale) et les frais médicaux précédents de
4 mois l'accouchement et les 12 jours suivant cette date sont pris en charge à 100%. Elles couvrent
les prestations en nature relative aux suites normales de la grossesse. S'il y a grossesse
pathologique, les prestations en nature sont servies par l'assurance-maladie. De même l'arrêt de
travail intervenant avant le congé maternité est pris en charge pas l'assurance-maladie. Ces
prestations en nature sont versées à l'assurée, aux conjoints et aux filles de l'assuré-e.

§2 : Les prestations en espèce

L'assurée doit prendre un repos minimale de 8 semaines à défaut aucune prestation ne sera versée.
Les prestations sont versées sur 16 semaines (6 avant et 10 après). Les indemnités journalières post
natales sont aussi versées à la mère et au père adoptif et au père si la mère décède à l'accouchement.
Le montant de l'indemnité est égal au salaire.

§3 : Le congé de paternité

C'est un congé de 11 jours, ajouté aux 3 jours prévus par le code du travail. Ce congé doit être pris
dans un délais de 4 mois suivant la naissance et l'employeur doit être averti un mois avant. Le
montant des indemnités journalières est égal au salaire du père avec plafond.

Section 3 : L'assurance invalidité

C'est une prestation déclarée invalide pour des raisons non-professionnelles. Elle permet de
compenser partiellement la perte de ressources résultant d'une incapacité de travail dont la cause
n'est pas professionnelle. En sont exclues les personnes handicapées et les victimes d'accidents du
travail. L'assurance invalidité ne concerne que les assurés sociaux et pas leurs ayants-droits.
L'assurance invalidité ouvre droit aux prestations en nature de l'assurance-maladie avec exonération
du ticket modérateur (prise en charge à 100%), ainsi qu'à une pension versée par la CPAM après
avis du contrôle médical de la caisse.
L'état d'invalidité est appréciée par la prise en compte de la capacité de travail restante, de l'état
général, de l'âge, des facultés physiques et mentales ainsi que ses aptitudes professionnelles et sa
formation. L'invalidité est constatée quand l'assuré sociale ne peut plus se procurer dans une
profession quelconque un salaire supérieur au tiers de la rémunération normale correspondant à
l'emploi qu'il occupait avant son invalidité.
3 catégories :
– les invalides qui sont capables d'exercer une activité rémunérée ont droit à une pension à
30% de leur salaire annuel moyen.
– Les invalides qui ne peuvent pas exercer une profession quelconque, ils bénéficient d'une
pension égale à 50% du salaire annuel moyen
– Les invalides qui ne peuvent pas travailler et qui sont obligé de recourir à une tiers personne
pour effectuer les actes de la vie courante, elles ont droit à une pension égale à 50% majorée
de 40%.

Elle est versée de manière temporaire, un contrôle est effectué tous les trimestres, la pension peut
être réduite, augmentée ou supprimée. La pension prend fin lorsqu'elle atteint l'âge légal de retraite.
Le conjoint survivant d'un assuré titulaire d'une pension d'invalidité qui est lui-même invalide, a
droit, à certaines conditions, à une pension égale à 54% de celle qui était versée à son conjoint.

Section 4 : L'assurance vieillesse

Le régime par capitalisation dans lequel les cotisations des assurés en activité sont transformées en
droit individuel qu'ils acquièrent en fonction de leurs paiements sur le capital collectif constitué. On
investit cet argent sur des valeurs mobilières. Ce régime présente plusieurs inconvénients car tout le
monde n'est pas sur un pied d'égalité.
Dans le régime par répartition, une solidarité est instituée entre les participants. A un instant T, la
cotisation des actifs financent les prestations servis aux inactifs. Il faut qu'il y ait beaucoup plus de
cotisants par rapport aux bénéficiaires. Ce régime a été adopté en France avec un régime de base et
les retraites complémentaires obligatoires. En 2003, une loi a modifié le système en essayant de
garder l'équilibre du régime pour 2020. On augmente soit les cotisations, soit on diminue les
pensions de retraites. On a choisi d'allonger la durée des cotisations. La loi prévoit un allongement
progressif de cotisation pour bénéficier d'une pension complète. En 2020, la durée d'assurance
nécessaire sera de 41,75 annuités. Le législateur a souhaité posé une pension minimum qui est égale
à 85% du SMIC net.

§1 : Les conditions d'ouverture des droits à la retraite

A – L'âge minimum de départ à la retraite

Aucun texte n'oblige un salarié à prendre sa retraite à un âge déterminé. Le droit à la retraite est une
simple possibilité et le salarié peut continuer à exercer son activité professionnelle. C'est pour ça
que le droit du travail interdit les clauses stipulant que le contrat de travail prend fin à cause de son
âge ou que celui-ci peut bénéficier des prestations. L'assuré qui souhaite prendre sa retraite doit
faire une demande de liquidation de ses droits. Il y a compensation de la retraite aux autres
avantages : chomeurs, bénéficiaires d'une pension d'invalidité et bénéficiaires d'allocations aux
adultes handicapés.
Il y a un âge minimal en-dessous duquel on ne peut pas partir à la retraite, fixé à 60 ans. Certaines
personnes pourront partir avant, celles qui ont commencé à travailler jeunes à condition de pouvoir
justifier d'une durée minimale d'assurance de 168 trimestres. S'il justifie d'un nombre de trimestres
de cotisation suffisant, l'assuré a droit à une retraite à taux plein. A défaut, la pension sera minorée.
Si l'assuré social attend l'âge de 65 ans, il a droit à une retraite à taux plein.

B – La cessation d'activité

La mise à la retraite est la rupture du contrat de travail de l'employeur, elle ne peut intervenir avant
65 ans même si le salarié a auparavant cotisé assez. A défaut la rupture du contrat de travail
s'analyse comme un licenciement sans causes réelles ou sérieuses. La cessation d'activité n'est pas
définitive. Les retraités peuvent reprendre une activité même auprès de leur ancien employeur à
conditions de respecter un délais de 6 mois après la liquidation de la retraite et à condition que le
cumul de retraite et pension ne dépasse pas l'ancien salaire sous peine de voir la pension suspendue.
Les activités dont les revenus annuels sont inférieurs à 4 fois le SMIC et diverses activités
artistiques et intellectuelles sont exclues des règles anti-cumuls.

§2 : Les avantages contributifs de l'assurance vieillesse

A – Les droits

Le montant de la pension est proportionnel à la durée et au montant de l'activité.


*p : pension
t : taux au moment de la liquidation de la pension. Taux plein = 50%
SAM : salaire annuel moyen
D : durée d’assurance dans le régime général c'est-à-dire le nombre de trimestre validé
Dr : durée de référence c'est-à-dire le nombre de trimestre requis

Les différentes périodes comptabilisées sont les périodes cotisées, les périodes assimilées qui sont
des périodes prises en compte pendant lesquelles l'assuré a cessé de travailler (maladie, maternité,
invalidité, accident du travail et maladie professionnelle, chômage indemnisé, période de guerre,
détention provisoire).
Il y a aussi des périodes qui peuvent être validées par présomption dans l'hypothèse où l'assuré ne
peut pas produire de preuve de la cotisation (force majeure). Dans le cadre d'assurance, on peut
racheter des périodes, ce sont des cotisations a posteriori (rachat de périodes d'études supérieurs
ayant permis l'obtention d'un diplôme).
Il existe en outre des majorations de durée d'assurance, dans certains cas, on rajoute des trimestres
comme si l'assuré avait cotisé : enfant élevé : seules les assurées y avaient droit, elle est égale à un
trimestre par année durant laquelle l'assuré a élevé un enfant dans la limite de 8 trimestres par
enfant, maintenant 4 trimestres sont liées à la maternité et donc automatiquement adressée à la mère
et les 4 autres trimestres sont liés à l'éducation et peuvent donc être bénéficié par le père ou la
mère ; congé parentale d'éducation pendant toute la durée du congé ; enfant handicapé pour les
parents qui élèvent un enfant handicapé, un trimestre par période d'éducation de 30 mois dans la
limite de 8 trimestres, elle se cumule avec la majoration d'enfant élevé.

B – Les droits du conjoint survivant, la pension de réversion

C'est une pension versée au conjoint survivant de l'assuré social qui avait ou aurait eu droit à une
pension de retraite. Son montant est égal à 54% de la pension retraite + une majoration forfaitaire
de 10% pour chaque enfant à charge. Elle est soumise à condition de ressources, le conjoint
survivant doit avoir des revenus inférieurs à de certains revenus : on ne prend pas en compte les
revenus du patrimoine et on opère un abattement de 30% sur les revenus d'activités du conjoint
survivant.
La pension de réversion ne concerne que les couples mariés et divorcés (pas pour les concubins et
les pacsés). Il faut avoir au minimum 55 ans, si on se retrouve veuf ou veuve avant 55 ans, ils ont
droit à une pension veuvage.
On ne verse pas de pension de réversion à l'époux-se condamné-e à la réclusion criminelle pour
coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort de son mari-femme.
La cour de Justice des Communautés européennes (CJCE) a décidé qu'une loi ne pouvait pas
interdire le mariage des transsexuels qui ont droit à la pension de réversion.
La polygamie est interdite en France mais la France a signé des conventions avec 13 Etats africains
pour une répartition de la pension.

§3 : Les prestations non-contributives

Elles sont versées aux personnes qui n'ont pas ou peu cotisé à un régime, elles assurent un minimum
de ressources. Les demandeurs doivent justifier une résidence stable et régulière en France, leurs
ressources annuelles ne doivent pas dépasser un certain plafond (environ 6600€/an pour une
personne et 12000€/an pour un couple). La personne doit avoir au moins 65 ans.
Ces prestations sont prises en charge pas un fond de solidarité vieillesse qui perçoit une part des
taxes sur le tabac, une fraction de la CSG, une fraction de la contribution sociale de solidarité sur le
chiffre d'affaire des sociétés,...

Il existe : l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (voir conditions supra) et l'Allocation
supplémentaire d'invalidité qui est destinée aux personnes ayant moins de 65 ans et complète les
prestations versées au titre de l'assurance vieillesse ou l'assurance invalidité, avec une invalidité d'au
moins 66,66%. Le montant est d'environ 630€/mois pour une personne seule et 1200€/mois.

L'assurance décès est un capital versé aux proches de l'assuré décédé, il doit avoir cotisé un certain
nombre de mois et la cause de décès est indifférente (même le suicide). Ce capital est égal à 90
jours de salaires journaliers. Ce capital est versé en priorité aux personnes qui étaient au jour du
décès à la charge effective, totale et permanente de l'assuré. S'il y a plusieurs bénéficiaires
prioritaires, le capital est versé au conjoint puis aux enfants, puis aux ascendants. A défaut de
personnes à la charge de l'assuré, le capital est versé au conjoint survivant ou aux enfants ou aux
ascendants.
La demande doit être formulée auprès de la CPAM à laquelle appartenait l'assuré, l'action se prescrit
par 2 ans à compter du jour du décès.

Chapitre 2 : Les prestations familiales

Ce sont des prestations qui compensent les charges des familles, elles sont destinées soit pour
compenser une perte de revenu, soit de compenser une augmentation de charges.
Ces prestations sont très nombreuses, ici on a retenu les prestations principales. Ces prestations
relèvent de la politique familiale et de santé publique.
Les prestations familiales sont dites généralisées, ce qui n'est pas l'assurance maladie, maternité ou
vieillesse. Toute personne résidant en France, salariée ou non, ayant à sa charge un ou plusieurs
enfants et remplissant les conditions d'attributions de ces prestations, à vocation à en bénéficier.
L'existence d'une activité n'est pas obligatoire et les conditions d'attribution sont les mêmes pour
tout le monde. Il n'y a pas de conditions de nationalité mais il faut pouvoir justifier d'une présence
régulière en France.
Le financement est assuré par des cotisations professionnelles et d'autres ressources :
– les cotisations d'allocations familiales prélevées sur l'ensemble des rémunérations perçues
par les salariés du régime général qui sont à la charge exclusive des employeurs ;
– La cotisation d'allocation familiale versée par les travailleurs indépendants sur le revenu
professionnel ;
– les cotisations des personnes salariés et non-salariés du régime agricole ;
– une partie de la CSG ;
– une subvention de l'Etat.

Section 1 : Les règles communes aux différentes prestations

§1 : Les notions d'allocataires et d'attributaires

L'allocataire est la personne qui a droit à une prestation familiale. Une seule personne est
l'allocataire : la personne physique qui assume la charge effective et permanente de l'enfant.
Lorsque 2 personnes assument la charge d'un même enfant, l'un d'entre eux doit être désigné par un
commun accord, s'il n'y a pas d'accord, la mère est désignée allocataire.
L'attributaire est la personne à laquelle sont versées les prestations. Le plus souvent il s'agit de
l'allocataire mais ce peut être son conjoint ou son tuteur en cas de déchéances de l'autorité parentale.
Il existe une tutelle aux prestations familiales, c'est le juge des enfants qui désigne le tuteur. Il les
utilise dans l'intérêt de l'enfant. Lorsqu'un enfant est confié à un service de l'aide sociale à l'enfance,
c'est elle qui reçoit les allocations familiales. Toutefois, le président du Conseil général ou le juge
des enfants peut demander à la CAF de continuer à verser les prestations à la famille lorsque celle-
ci participe à la prise en charge morale ou matérielle de l'enfant ou en vue de faciliter son retour au
foyer.

La notion d'enfant à charge

L'enfant est considéré à charge jusqu'à 16 ans ou 20 s'il continue les études. Il de doit pas gagner
plus de 55% du SMIC. La charge effective ne se limite pas à l'aspect financier, cette notion
concerne l'ensemble des devoirs et obligations dévolus aux représentants légaux de l'enfant par le
Code civil : l'obligation alimentaire, un devoir de garde, de surveillance et d'éducation dans le but
de protéger l'enfant dans sa sécurité, sa santé et sa moralité.
Il n'est pas nécessaire qu'il y ait un lien de parenté ou d'alliance avec l'enfant pour être son
représentant légal. L'enfant peut être légitime (issu d'un couple marié), naturel (issu d'un couple
non-marié), adopté ou simplement recueilli. La condition de charge effective et permanente n'est
plus rempli lorsque l'enfant a lui-même la qualité d'allocataire. Depuis 2006, avec la loi sur l'égalité
des chances prévoit qu'en cas d'absentéisme scolaire, de troubles portés à un établissement scolaire
ou de tout autre difficulté lié à une carence de l'autorité parentale, le président du Conseil général
propose aux parents un contrat de responsabilité parentale pour rappeler aux parents leurs
obligations. S'il constate que les obligations n'ont pas été respectées ou lorsque le contrat n'a pas été
signé, le président du Conseil général peut demander au directeur de la CAF la suspension du
versement de toute ou partie des prestations familiales afférentes à l'enfant, cette suspension est
d'une durée de 3 mois renouvelables dans la limite de 12 mois.

§3 : La condition de résidence en France

Il faut une résidence régulière et stable en France. Exceptions : les travailleurs frontaliers travaillant
en France, les salariés détachés à l'étranger si leurs enfants résident en France, les salariés expatriés
si une convention internationale prévoit une exportation des prestations.
Les prestations familiales doivent être versées à compter du jour où la demande est formulée et non
à compter du jour où le document nécessaire pour justifier de la résidence régulière en France est
délivrée. Le salarié soumis à la législation d'un Etat membre a droit pour les membres de sa famille
qui résident dans un autre Etat membre aux prestations familiales prévues par la législation du
premier Etat comme s'ils résidaient sur le territoire de celui-ci. C'est la loi du lieu du lieu de travail
qui ouvre droit aux prestations familiales. La famille percevra les prestations les plus élevées.
Or Union européenne, les conventions bilatérales de Sécurité sociale prévoient que les étrangers
travaillant en France ont droit aux prestations familiales en faveur de leurs enfants à charge. Il est
prévu que la France participe aux versements des prestations familiales locales ou les caisses
françaises versent directement à la personne désignée par le travailleur, dans le pays d'origine, des
indemnités pour charge de famille.
La plupart des prestations sont calculées à partir de la base mensuelle des prestations familiales
(BMPF) fixée par décret. Cette base est revalorisée une à plusieurs fois par an en fonction de
l'évolution des prix à la consommation, hors tabac, aujourd'hui elle est de 389,20€. Au regard du
droit fiscal, les prestations familiales n'entrent pas en compte dans le revenu imposable, elles ne
sont ni soumises à cotisations de Sécurité sociale, ni à la CSG par contre certaines d'entre elles sont
soumises à la Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale (CRDS). Elles sont versées
par la CAF du lieu de résidence de l'allocataire. Elles sont versées le 5 du mois. La CAF vérifie les
déclarations, notamment en ce qui concerne la situation familiale, les enfants à charge, les
ressources ou encore le montant du loyer. La CAF peut récupérer les prestations indument perçues.
En cas de fraudes ou de fausses déclarations, l'allocataire peut être amené à payer une amende de
4500€ qui peut être doublée en cas de récidive.

Section 2 : Le régime propre de chaque prestation

§1 : La Prestation d'Accueil du Jeune enfant (PAJE)

Instituée en 2004, elle se substitue à 5 prestations. Elle se compose :


– d'une allocation constituée d'une prime à la naissance ou à l'adoption et d'une allocation de
base
– d'un complément de libre choix du mode de garde de l'enfant ou d'activité.

4 prestations :
– la prime à la naissance ou à l'adoption (au 1er janvier 2010 : 849,72€) versée au 7ème mois
de grossesse, soumise à condition de ressources. Il faut justifier de certains examens
prénataux de la mère.
– L'allocation de base destinée à compenser le cout à l'entretien d'un enfant, de
177,95€/mois/famille, versée jusqu'au 3 ans de l'enfant à condition que la mère et l'enfant
aient passé des examens médicaux. Pour l'enfant adopté, c'est pendant 3 ans dès l'adoption,
il faut qu'il ait moins de 20 ans.
– Le complément de libre choix d'activité destiné au parent qui arrête son activité
professionnelle ou de passer à temps partiel pour s'occuper de son enfant. Il est de 374,17€ à
552,11€ par famille, par mois. Cette prestation est versée pendant 6 mois pour le premier
enfant, jusqu'à 3 ans pour les suivants. Elle n'est soumise à aucune condition de ressources.
– Le complément de libre choix de garde, non soumise à condition de ressources, pour aider à
la garde. Directement à la crèche, le tarif évolue selon le revenu, pour les assistante
maternelle, la CAF prend en charge toutes les cotisations sociales ainsi qu'une partie de la
rémunération, une aide à domicile est moins importante, la moitié des charges sociales et
une partie des rémunérations.

b) Les allocations familiales

Elles sont dues à partir du 2ème enfant à charge, jusqu'au 20 ans, avec des majorations lorsque
l'enfant atteint l'âge de 11 ans et 16 ans. Il n'y a pas de condition de ressources. Le montant est
calculé par la Base Mensuelle des Allocations Familiales (BMAF) : 389,20€ pour 2010. Le nombre
d'enfant va déterminer le montant : 2 enfants à charge = 32% de la BMAF soit 124,54€ ; 3 enfants =
73% (283,12€) ; 4 = 114% (443,69€) ; 5 = 155% soit 603,26€
Il faut rajouter 41% par enfant supplémentaire.

c) Le complément familiale

Il est versé à la personne qui assume la charge d'au moins 3 enfants tous âgés d'au moins 3 ans
(maxi 20 ans). Elle est soumise à condition de ressources. Elle est versée automatiquement par la
CAF. Le montant est de 41,65% de la BMAF.

d) L'allocation de soutien familial

C'est une aide aux personnes qui assument la charge d'enfants orphelins, de père et/ou de mère, ou
lorsque l'un ou l'autre des parents n'assume pas son obligation alimentaire. Elle n'est pas soumise à
conditions de ressources mais doit être seule.

e) L'allocation de rentrée scolaire

Elle est versée pour chaque enfant inscrit dans un établissement d'enseignement public ou privé.
Elle est versée pour les enfants âgés de 6 à 16 ans, jusqu'à 18 ans si l'enfant est encore inscrit
(apprentissage inclus). Il est soumis à condition de ressources et son montant est de 300€ environ.

§2 : Les prestations pour personnes handicapées

Une loi de 2005, la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées, la personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son
handicap quelle que soit l'origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie.
Cette compensation joue pour la petite enfance, scolarité, enseignement, éducation, insertion
professionnelle, aménagement du domicile, cadre de travail. C'est la CAF qui verse cette prestation
mais ce n'est pas elle qui détermine qu'une personne est handicapé, c'est la Commission des Droits
et de l'Autonomie des Personnes Handicapées. Les demandes devront être adressées aux Maisons
Départementales des Handicapés qui est un guichet unique pour l'accueil, le conseil et
l'accompagnement.

a) L'allocation d'éducation de l'enfant handicapé


Pour tout enfant à charge de moins de 20 ans, sans conditions de ressources, une allocation de base
égale à 32% de la BMAF et une allocation complémentaire dont le montant varie selon la catégorie
à laquelle il appartient. La plus élevée est de 1000€/mois. Elle peut en outre être complétée par un
majoration spéciale pour parents isolés, lorsqu'un parent assume seul la charge de l'enfant et qui est
obligée d'arrêter de travailler, de passer en temps partiel ou de recourir à une tiers personne.

b) L'allocation aux adultes handicaps

Personnes agées d'au moins 20 ans, atteinte à au moins 80%cette évaluation est exercée par la
CADPH. Elle va orienter la personne vers un établissement d'aide par le travail, vers le marché du
travail ou vers un centre de rééducation professionnelle. Cette allocation est versée sous conditions
de ressources puisque la personne handicapée peut percevoir des revenus. Elle est d'environ
650€/mois pour une personne seule et sans enfants. A cette allocation s'ajoute un complément pour
les personnes qui n'ont pas perçu de revenus d'activité à caractère professionnel depuis 1 an et qui
dispose d'un logement indépendant. Cette allocation complémentaire s'élève à 80% du SMIC.

c) La prestation de compensation du handicap

Elle est versée pour les personnes handicapée qui présente une difficulté absolue pour la réalisation
d'une activité ou une difficulté grave pour la réalisation d'au moins 2 activités. Activités : s'orienter
dans le temps, dans l'espace, ou gérer sa sécurité nécessitant une aide humaine ou technique ou un
aménagement du logement adapté au handicap.

§3 : les aides au logement

a) L'allocation de logement familial

Destinée à aider les familles à se loger ou à améliorer la qualité de leur logement. Elle est soumise à
ressources. Il faut être locataire ou avoir emprunter pour devenir propriétaire et il faut être dans un
logement répondant à certains critères de salubrité. Il y a différents taux : il est défini entre le
revenu et le loyer ou le montant de l'emprunt ainsi que les enfants à charge.

b) L'aide personnalisée au logement (APL)

La CAF prend en charge une partie du loyer, pouvant être modulée avec des enfants à charge. Elle
s'adresse à tout le monde et suppose une convention entre le bailleur et l'Etat représenté par le Fond
National de l'Habitation.

Chapitre 3 : La réparation des risques professionnels

Il y a un principe de responsabilité sans faute du chef d'entreprise à l'égard du salarié victime de


l'accident du travail. Ce dernier bénéficie d'une présomption d'imputabilité et n'aura donc pas à
démontrer la faute de l'employeur pour obtenir réparation. En 2008, il y a eu 800 000 accidents du
travail déclaré dont 569 mortels. Ce chiffre est en diminution. Il y a eu 100 000 accidents de trajets,
dont 387 mortels (en hausse). 70 000 maladies professionnelles déclarées (forte hausse) mais elle ne
correspond pas à une détérioration des conditions de travail mais à une meilleur reconnaissance des
maladies professionnelles.

Section 1 : Les risques couverts


§1 : L'accident du travail

Article L411-1 du Code du Travail : « Est considéré comme accident du travail, quelle qu'en soit la
cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant
à quelque titre que ce soit, pour un ou plusieurs employeur ou chef d'entreprise ».
Il faut un fait accidentel qui entraine une lésion et il faut qu'il y ait lien avec le travail.

A – Un fait accidentel qui entraine une lésion

C'est un événement accidentel qui est soudain ou la lésion intervient soudainement (contrairement à
la maladie professionnelle). Un accident du travail est un événement ou une série d'évènements,
survenu à des dates certaines, par le fait ou à l'occasion du travail, dont il est résulté une lésion
corporelle quelle que soit la date d'apparition de celle-ci. Il faut un événement soudain et accidentel
qui entraine une lésion. Peut importe que la lésion soit grave ou pas, qu'elle soit physique ou
psychique, et peut résulter ou pas de facteurs extérieurs. C'est la Caisse qui décide. Lorsque de
nouvelles lésions sont la conséquences directes et exclusives de lésions dues à l'accident de travail,
elles constituent un second accident du travail. S'il y a rechute, la Caisse Primaire d'Assurance
Maladie procède à une nouvelle indemnisation comme un accident du travail. Le suicide peut être
reconnu comme accident de travail s'il est relié au travail.

B – Un lien avec le travail

Dès lors que l'accident survient par le fait ou à l'occasion du travail, il y a présomption
d'imputabilité quelque soit la date d'apparition de la lésion. Il appartient au salarié de prouver que
l'accident a bien eu lieu au temps et au lieu du travail. Si l'accident a eu lieu dans les locaux de
l'entreprise, les autres salariés sont témoins de l'accident. Si la victime est seule au moment de
l'accident, elle devra établir les circonstances exactes et le caractère professionnel de l'accident, c'est
le cas aussi si les lésions arrivent plus tard. La présomption peut être détruite par l'employeur ou la
Caisse s'ils rapportent la preuve que la cause de l'accident est totalement étrangère au travail. Cette
preuve est rapportée par enquête ou expertise médicale, voire autopsie. En cas de refus des ayants-
droits pour l'autopsie, ils leur importent d'apporter la preuve du lien de causalité entre l'accident et
le décès. Depuis 2001, ce sont les juges du fond (première instance et appel) qui apprécient
souverainement si un accident est survenu par le fait ou à l'occasion du travail. Auparavant c'était la
Cour de Cassation.
Il faut aussi qu'il y ait un lien de subordination juridique ou d'autorité de l'employeur sur l'employé.
La qualification d'accident du travail sera écarté si le salarié présent sur son lieu de travail s'est
soustrait à l'autorité de son employeur et pendant les périodes de suspension du contrat de travail
(pendant une grève, s'il excède une tâche).
Concernant les lieux de travail, il s'agit des locaux de l'entreprise, là où le travail est effectué mais
aussi ses dépendances (cantine, vestiaire, etc...). Le temps de travail, sous lequel l'employé est sous
la subordination juridique de l'employeur, quand il ne peut pas vaquer librement à ses occupations,
pendant que le salarié travail, en amont et en aval. Auparavant la jurisprudence distinguait la
mission et les actes de la vie courante réalisés au cours de la mission, lesquels excluaient la
condition d'accident de travail. On considère que tout accident survenu pendant la mission est
accident de travail, sauf la possibilité pour l'employeur ou la Caisse de rapporter la preuve que le
salarié avait interrompu sa mission pour un motif personnel.

§2 : L'accident de trajet

La loi a étendu la législation de l'accident de travail aux victimes d'accidents survenus pendant
certains parcours afin que celles-ci aient les mêmes droits qu'une victime d'un accident de travail.
A – La distinction de l'accident de trajet et des autres accidents
1 – Accident de trajet et accident de droit commun

L'accident de trajet se produit lorsque le salarié n'est plus sous l'autorité de l'employeur. Toutefois il
conserve un lien avec l'exécution du travail. C'est cela qui le distingue de l'accident de droit
commun. L'indemnisation n'est pas la même selon la qualification retenue. La victime d'un accident
de trajet bénéficie de toutes les garanties offertes à la victime d'un accident du travail. En outre, elle
pourra compléter son indemnisation avec la responsabilité délictuelle. Si l'accident est de droit
commun, on appliquera à la victime le droit de l'assurance-maladie et le droit de la responsabilité
civile délictuelle.

2 – Accident du trajet et accident de travail

Il est important de distinguer les 2 :


– la couverture du risque trajet est assurée par une cotisation forfaitaire alors que la tarification
des accidents du travail varie en fonction du nombre d'accidents.
– Lorsqu'il y a accident du travail, la victime ne dispose d'aucun recours de droit commun
contre le responsable. En cas d'accident de trajet, la victime dispose d'un recours contre le
préposé ou l'employeur pour la part de préjudice non couverte par Sécurité sociale.
– Les règles du droit du travail, protectrices contre le licenciement ne s'appliquent que pour les
salariés victimes d'accident du travail. Le licenciement n'est pas possible pendant la
suspension du contrat de travail suite à un accident du travail ou à une maladie
professionnelle mais pas pendant un accident de trajet, sauf faute grave ou impossibilité de
maintenir le contrat pour un motif non lié à l'accident ou à la maladie.

B – Définition de l'accident de trajet

L411-2 : « Et également considéré comme accident du travail, l'accident survenu à un travailleur


pendant le trajet aller et retour entre :
– sa résidence principale, une résidence secondaire présentant un caractère de stabilité ou tout
autre lieu où le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs d'ordre familial et le
lieu de travail.
– Le lieu de travail et le restaurant, la cantine ou de manière plus général le lieu où le
travailleur prend habituellement ses repas. »

Ce sont les juges du fond qui apprécient souverainement si l'accident est de trajet ou de droit de
commun. Par contre la cour de Cassation contrôle la définition de l'accident de trajet au regard de
l'accident du travail. Le salarié ou ses ayant-droits doit prouver que l'accident a eu lieu au temps et
sur le lieu du trajet normal. Il bénéficie d'une présomption d'imputabilité si l'accident survient dans
le temps et sur l'itinéraire normal du trajet. L'accident de trajet suppose un déplacement, le trajet
doit avoir commencé et ne pas s'être achevé. La résidence principale, c'est le domicile du salarié au
sens du droit civil et donc le trajet ne commence que lorsqu'il franchit le seuil de son domicile
(portail, porte d'appartement). Concernant la résidence secondaire, il faut avoir un caractère de
stabilité.

Pour qu'il y ait accident de trajet, il faut que la victime ait pris un itinéraire normal et que l'accident
ait lieu dans une durée normale des horaires de travail. Le parcours ne doit pas avoir été interrompu
ou détourné pour un motif dicté par un intérêt personnel et étranger aux nécessités essentielles à la
vie courante ou dépendante de l'emploi. Le temps normal est apprécié selon l'horaire de travail, le
mode de transport ou la difficulté de circulation.

§3 : La maladie professionnelle
La maladie qu'un salarié a attrapé sur son lieu de travail. Il s'agit d'une atteinte à la santé d'un salarié
conséquente d'une exposition à un risque physique, chimique ou biologique existants lors de
l'exercice de son activité professionnelle.
Il y a 2 catégories de maladies professionnelles :
– celles pour lesquelles il y a présomption : Selon l'article L261-1 ali. 2 du Code de la SS :
« est présumée d'origine professionnelle, toute maladie désignée dans un tableau de maladie
professionnelle et contractée dans les conditions mentionnées à ce tableau ». Les plus
courantes sont les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS : 60% des maladies) et les
maladies liées à l'amiante. Selon la jurisprudence, l'exposition aux risques d'une maladie-
professionnelle doit être recherchée par rapport au poste de travail occupé par le salarié et
ses conditions d'exécution. La victime peut démontrer qu'elle a exercé une activité
susceptible d'avoir entrainé la maladie, qu'elle a été habituellement exposée aux risques et
que le délai d'incubation n'est pas dépassé. Si toutes les conditions sont remplies, le salarié
n'a pas à prouver le lien de causalité entre sa maladie et son travail.
– celles pour lesquelles le salarié devra prouver qu'il s'agit d'une maladie professionnelle. Si le
salarié souffre d'une maladie qui n'est pas dans les tableaux, il peut faire reconnaître son
caractère professionnel s'il établit le lien de causalité entre la maladie et le travail. La
maladie est alors reconnue comme professionnelle par le Comité Régional des Maladies
Professionnelles : la maladie doit avoir été causée directement et essentiellement par le
travail du salarié et avoir entrainé une incapacité permanente d'au moins 25% ou le décès.
Cas particulier : le SIDA, contracté pendant le travail du salarié, d'un fait accidentel. Il y a une
procédure de prise en charge spécifique ; l'indemnisation est assurée par le Fond d'Indemnisation
des Transfusés et Hémophiles. La victime renonce à toute action en responsabilité, même à
l'encontre de l'employeur pour faute inexcusable.
L'amiante, il existe un Fond d'Indemnisation des Victimes de l'Amiante, alimenté par l'Etat et une
contribution de la branche ATMP. Ce fond est chargé d'assurer la réparation intégrale du dommage
corporel des personnes victimes d'une maladie professionnelle occasionnée par l'amiante. Cette
réparation complète les prestation versée par la Sécurité sociale.

Section 2 : Les prestations

§1 : La procédure de réparation

La victime d'un accident du travail doit en informer son employeur dans les 24 heures, sauf cas de
force majeure ou impossibilité, à défaut il n'y a pas de sanctions. L'employeur doit effectuer une
déclaration à la CPAM compétente dans les 48 heures à compter du moment qu'il a connaissance de
l'accident. A défaut le salarié peut déclarer son accident dans un délais de 2 ans. Toutefois, ce délais
de prescription ne court pas si le salarié ignorait son droit. L'omission de l'employeur de déclarer
l'accident constitue une contravention de Vème classe et permet à la Caisse de le poursuivre pour
obtenir le remboursement des prestations.
Pour la maladie professionnelle, le salarié doit effectuer une déclaration dans un délais de 15 jours
suivant la cessation de son travail. Il y a comme pour l'accident une prescription de 2 ans.
La Caisse dispose d'un délais de 30 jours en cas d'accident du travail ou de 3 mois en cas de maladie
professionnelle pour se prononcer sur le caractère professionnel de l'accident ou de la maladie. Elle
peut envoyer un questionnaire à l'employeur et à la victime portant sur les circonstances de
l'accident ou de la maladie. Elle peut également procéder à une enquête, obligatoire lors d'un décès.
La Caisse notifie sa décision à la victime et l'employeur et cette décision peut être contestée.

§2 : La modalité de réparation

L'assurance ATMP offre des droits en nature et en espèce.


En nature : elle concerne le remboursement des frais médicaux et la rééducation professionnelle, il
n'y a pas de ticket modérateur ni de forfait hospitalier et l'assuré bénéficie du tiers-payant. La
participation forfaitaire d'1 € reste due et si le médecin effectue d'un dépassement d'honoraire, celui-
ci ne sera pas remboursé.
En espèce : des indemnités journalières versées pendant la durée d'interruption du travail, suivies
d'une rente lorsque l'incapacité permanente partielle (IPP) est supérieure à 10%. En dessous de
10%, la victime a droit à une indemnité en capital. Les bénéficiaires de cette rente sont la victime ou
ses ayant-droits si elle est décédée. Il n'y a pas de délais de carence. L'indemnité est égale à 60% du
salaire journalier du salarié, avec un plafond, puis 80% dès le 29ème jour d'arrêt de travail. Les
rentes sont versées à vie.

3 - La tarification des ATMP

Les employeurs cotisent afin de s'assurer contre les risques ATMP. La tarification repose sur un
système de bonus-malus, l'employeur peut en effet payer une cotisation supplémentaire pour risques
exceptionnels ou au contraire bénéficier de ristourne lorsqu'il a pris des mesures de prévention.
La réglementation prévoit 3 modes de tarification selon l'effectif de l'entreprise :
– les entreprises de moins de 10 salariés, un tarif collectif est appliqué correspondant à
l'activité exercée par l'entreprise.
– Les entreprises d'au moins 200 salariés ont une tarification individuelle, par entreprise,
déterminée en fonction du risque propre de l'entreprise.
– Celles qui ont entre 10 et 199 salariés, on applique une tarification mixte.

Section 3 : Le rôle des fautes de l'employeur et de la victime

Dans l'entreprise, l'employeur est tenu à une obligation de sécurité. De même les salariés sont tenus
à une obligation de sécurité énoncée à l'article L4122-1 du Code du Travail : « il incombe à chaque
travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation, et selon ses possibilités, de sa sécurité et de
sa santé, ainsi que celles des autres personnes concernées du fait de ses actes ou de ses omissions au
travail ».

§1 : La faute intentionnelle

B – De la part de l'employeur

La faute intentionnelle de l'employeur selon L452-5 du code de la SS : « La faute intentionnelle de


l'employeur ou l'un de ses préposés suppose un acte volontaire accompli avec l'intention de causer
des lésions corporelles et ne résulte pas d'une simple imprudence, si grave soit elle ». Elle permet à
la victime de demander la réparation intégrale de son préjudice et donc d'exercer une action en
responsabilité civile de droit commun pour obtenir une réparation complémentaire que celle versée
par la CPAM. De son côté la CPAM peut intenter une action pour le remboursement des sommes
versées envers l'employeur. L'employeur n'a pas le droit de s'assurer contre la faute intentionnelle
contrairement à la faute inexcusable.
L'employeur est également responsable en cas de faute intentionnelle de l'un de ses préposés,
lorsque ce dernier a agit sans excéder les limites de sa mission. Toutefois, le préposé condamné
pénalement pour avoir intentionnellement commis, fût-ce sur l'ordre du commettant une infraction
ayant porté...
Le salarié qui s'inflige volontairement une lésion, au temps et au lieu de travail, est victime d'un
accident de travail mais n'a droit à aucune prestation sauf celle du régime maladie.

§2 : Faute inexcusable
La faute inexcusable de l'employeur permet d'augmenter la rente du salarié et la faute inexcusable
de la victime permet de la diminuer.

A – De l'employeur

S'il y a faute inexcusable de l'employeur, il y a une majoration de la rente. Auparavant, la Cour de


cassation considérait que la faute inexcusable était celle qui revêtait une gravité exceptionnelle. Il
s'agissait en général d'utilisation de matériel défectueux ou création de conditions de travail
dangereuses. Depuis 2002, par rapport à l'amiante, en vertu du contrat de travail le liant à son
salarié, l'employeur est tenu envers celui-ci d'une obligation de sécurité, de résultat, notamment en
ce qui concerne les maladies professionnelles contractées par ce salarié du fait des produits
fabriqués ou utilisés par l'entreprise. Le manquement à cette obligation a le caractère d'une faute
inexcusable lorsque l'employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé
le salarié et qu'il n'a pas pris les mesures nécessaires pour le protéger. Cette formule a été ensuite
transposée aux accidents de travail. La victime n'a pas à démontrer le lien de causalité entre la faute
et le dommage ; il n'est pas nécessaire que la faute de l'employeur ait été la cause déterminante de
l'accident du salarié, il suffit qu'elle en soit une cause nécessaire pour que la responsabilité de
l'employeur soit engagée.
L'employeur doit avoir agit volontairement et il appartient à la victime de le prouver. On considère
que l'employeur avait conscience du danger quand il a reçu un avertissement du CHSCT (Comité
d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail), du médecin du travail ou de l'inspecteur du
travail, également s'il a déjà été condamné pénalement ; s'il y a déjà eu des accidents identiques
auparavant ; le juge prendra en compte d'éventuelles plaintes des syndicats ou des salariés. Il existe
aussi des présomptions légales de faute inexcusables au profit de certains salariés : la première
lorsque le salarié ou un membre du CHSCT avait signalé à l'employeur un risque justifiant le droit
de retrait (droit qui permet de cesser le travail lorsqu'il y a une situation de danger grave ou
imminent) ; la seconde lorsque le salarié en CDD ou intérim, en cas d'absence de formation à la
sécurité renforcée lorsqu'ils sont affectés à des postes de travail présentant des risques particuliers
pour leur vie ou leur santé.
L'action en reconnaissance de la faute inexcusable de l'employeur a un délais de prescription de 2
ans. Si la faute inexcusable est reconnue, la victime a droit à une majoration de la rente d'incapacité
versée pat la CPAM. L'employeur paiera une cotisation supplémentaire destinée à couvrir cette
majoration. En outre la victime peut attaquer l'employeur pour réclamer le paiement de dommages
et intérêts pour les préjudices non réparées par la rente d'incapacité. Il s'agit des préjudices causés
par des souffrances physiques et morales ; préjudices esthétiques et d'agrément ; le préjudice
résultant de la perte ou de la diminution de ses possibilités de promotions professionnelles. En cas
de décès, les ayant-droits peuvent demander à l'employeur réparation du préjudice moral.
L'employeur, en cas de faute inexcusable, est responsable à l'égard des victimes sur son patrimoine
personnel. L'employeur peut souscrire une assurance contre les effets de la reconnaissance de sa
faute inexcusable.

B – La faute inexcusable du salarié

C'est un arrêt de 2004 qui donne une définition : c'est la « faute d'une exceptionnelle gravité
exposant sans raison valable son auteur à un danger dont il aurait dû avoir conscience ».

§3 : Le tiers responsable

Lorsque l'accident est dû à un tiers extérieur à l'entreprise, la victime peut intenter une action contre
lui, en application des règles de droit commun, pour obtenir la réparation des préjudices non-
couverts par les prestations de la Sécurité sociale. Dans cette hypothèse, la Caisse peut pousuivre le
tiers pour obtenir le remboursement des prestations versées.
Chapitre 4 : L'aide sociale

L'aide sociale s'apparente à l'idée d'assistance sociale. Elle est versée sous forme de prestations
sociales non-contributives. Elle dépasse le cadre de la protection sociale. Le droit de l'aide social est
réglementé dans le Code de l'action sociale et de la famille.
L'action sociale et médicosociale tend à promouvoir l'autonomie et la protection des personnes, la
cohésion sociale, l'exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets.
Elle est mise en oeuvre par l'Etat, les CT et leurs établissements publics, les organismes de sécurité
sociale et les associations. Les politiques d'insertion sociale et professionnelle relèvent de la
responsabilité des départements.

Section 1 – L'aide sociale légale

Cette aide sociale fait intervenir 3 acteurs publics :


– l'Etat
– le département
– la commune

§1 : Le Revenu de Solidarité Active (RSA)

Mis en place par la loi du 1er décembre 2008 et a été mis en oeuvre en juin 2009. Il concerne un
peu plus de 3 millions de ménages, il remplace le RMI. La grosse différence est qu'il y a une
indemnité et les revenus du ménages. Le RSA a pour objet d'assurer à ses bénéficiaires un revenu
minimum, d'inciter à l'exercice d'une activité professionnelle et de lutter contre la pauvreté de
certains travailleurs. Il garantit à toute personne, qu'elle soit ou non en capacité de travailler, de
disposer d'un revenu minimum et de voir ses ressources augmenter quand les revenus qu'elle tire du
travail s'accroissent. Ce RSA est financé par un fond national des solidarités actives et par les
contributions des départements. Les CAF versent le RSA, les départements effectuent des avances
aux CAF et l'Etat rembourse les départements.
Le RSA complète les revenus du travail, encourager l'activité professionnelle, lutter contre les
exclusions, simplifier l'aide apportée aux bénéficiaires. Sont bénéficiaires les personnes de plus de
25 ans, celles de moins de 25 ans avec enfants nés ou à naitre, résidentes en France de manière
stable et effective, ayant déjà une activité professionnelle pouvant cumuler RSA et salaires ou sans
activité. Le montant forfaitaire est fonction du nombre d'enfants et de la composition du ménage
(seul ou en couple).

RSA = (Montant forfaitaire + 62% des revenus d'activité du foyer) – (ressources du foyer + forfait
d'aide au logement)

Les bénéficiaires ont des droits et des obligations. Le bénéficiaire a droit à un accompagnement
social et professionnel organisé par un référent unique. Le contrat unique d'insertion (CUE) est un
contrat de travail aidé car l'employeur qui embauche un bénéficiaire du contrat bénéficie d'aides par
une prise en charge d'une partie du salaire par l'Etat et allègement ou suppression des cotisations
sociales. Ce contrat est destiné aux personnes qui sont en difficulté. Il se décline en 2 types de
contrat selon la qualité de l'employeur : selon le secteur marchand (Contrat Initiative Emploi ; CIE)
et le secteur non-marchand (CAE : Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi) c'est-à-dire les
employeurs publics sauf l'Etat et les associations à but non lucratif. Il y a un contrat de travail signé
entre l'employeur et le salarié et une convention entre l'employeur et l'Etat (représenté par Pôle
Emploi).
Le bénéficiaire a aussi une obligation, lorsqu'il est sans emploi, de rechercher un emploi ou
d'effectuer les démarches nécessaires pour créer sa propre activité.
§2 : Les autres aides légales

– L'aide sociale à l'enfance est un service du département, c'est la protection maternelle et


infantile (PMI), la prise en charge des mineurs en danger, des mineurs délinquants, des
femmes enceintes et des mères isolées...
– l'aide à la famille : certaines prestations familiales : complément familial, la prestation de
naissance, la prestation relative à la garde des enfants...
– l'aide aux personnes agées : l'allocation de solidarité aux personnes agés (ASPA), des
allocations d'action sanitaire et sociale
– l'aide aux personnes handicapées : allocation pour l'enfant et l'adulte handicapé.

Section 2 : l'aide sociale facultative

Chaque branche du régime général (sauf la branche ATMP) assure une action sanitaire et sociale
financée par une fraction de ses ressources. Les organismes auront le choix du contenu de cette
action et seront autonomes. Elle prend la forme soit d'aide financière directe, soit d'une contribution
à la création et au fonctionnement de services et d'équipement. Cette action repose sur le principe
d'égalité entre les assurés et les seules discriminations admises sont celles qui reposent sur l'âge,
l'état de santé, les ressources et la composition du ménage.
Les caisses régionales primaires et les CAF peuvent contribuer à la création d'équipements et de
services au profit de leurs bénéficiaires.
Les CT de leur côté mettent en place une action sociale facultative lorsqu'un besoin local n'est pas
déjà satisfait par une prestation légale d'aide sociale. Cette action sociale prend 3 formes
différentes :
– l'attribution de prestation en espèce ou en nature (prêt bonifié, aides alimentaires, etc...)
– l'octroi d'avantages tarifaires dans l'accès aux services publics (accès à la cantine, centre
aéré, etc...)
– la mise en place de structures collectives d'accueil (crèches publiques) ou rendant des
services à domicile.

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