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L'intégration de la Roumanie dans l'UE

I.Introduction
La Roumanie est un Etat de 237 500 kilomètres carrés et 23 200 000 habitants, de capitale Bucarest. Il est entouré de
l’Ukraine, la Moldavie, la Hongrie, la Bulgarie et borde la mer noire. La Roumanie a été occupée à plusieurs
reprises : sous l’empire romain, l’empire hongrois et l’empire ottoman. En 1876, l’indépendance est reconnue et
s’ensuit une période de monarchie par intermittences avant d’être renversée par la proclamation de la République
Populaire en 1947. Ceausescu devient secrétaire général du parti en 1965 puis président de la République en 1974. La
Roumanie n’intègre l’Union Européenne qu’en 2007 avec la Bulgarie, car les négociations n’ont pu permettre à la
Roumanie de faire partie des intégrations en 2004. L’intégration de la Roumanie est-elle une démarche achevée et
quels sont les enjeux de cette intégration pour la Roumanie et pour l’Union Européenne ?

II.Un héritage communiste : la nécessité de l’intégration dans l’Union Européenne


La situation roumaine après la chute du communisme
La Roumanie est un pays exsangue. Depuis la chute de Nicolas Ceausescu en 1989, la société doit revoir tous ses
fondements. En effet, elle doit effacer son système dictatorial, l’autoritarisme communiste. Son économie est
caractérisée par une révolution industrielle qui est inachevé, un appareil de production qui a pris vingt ans de retard
ainsi qu’une dévaluation de la monnaie à 75%. La Roumanie mène une politique isolationniste. En effet, les
dirigeants ne manifeste la volonté d’intégrer une union. Beaucoup d’entre eux nourrissent l’illusion que la Roumanie
peut se passer d’une alliance militaire ou de la protection d’une structure économique et politique. La population croit
en l’exception roumaine, en une « société spécifique » imperméable au monde extérieur et menacée par des forces
hostiles. L’utopie nourrit par Ceausescu durant les dernières années de son mandat reste prégnant et de nombreux
politiciens sont plébiscités quand ils proclament la neutralité et la souveraineté de la Roumanie.

Une situation difficile (1996-2000)


Ion Iliescu incarne une nouvelle ère à partir de 1990. Il est nommé à la tête du gouvernement intérimaire. Il remporte
ensuite l’élection présidentielle le 20 mai 1990 pour deux ans avec 85% des voix, c’est le premier scrutin libre depuis
plus de cinquante ans. Le 8Décembre 1991 une constitution est approuvée. Ion Iliescu est réélu sous le Front
Démocratique du Salut National. Cette coalition au pouvoir se donne pour défi de relever une situation économique
et sociale délétère. Elle opère une marche vers l’économie de marché, une source de contrainte. En effet, les prix
augmentent plus que les salaires, la production industrielle parait encore en pleine désorganisation, elle est au point
bas surtout en 1993, sa chute est évaluée à 50% depuis 1990. En outre, malgré l’aide du FMI, les IDE sont faibles et
la privatisation mal engagée. Ce retard est encore présent malgré l’aide du FMI ; les IDE sont faibles et la
privatisation mal engagée. Ce retard est encore présent sous l’alternance politique en 1996. En effet, Emil
Constantinescu remporte l’élection présidentielle le 17 Novembre 1996, la coalition de droite est au pouvoir.
Cependant, ce gouvernement est aussi confronté à de grosses difficultés. En effet, la remise en état des infrastructures
est au point mort. En outre, de 1996 à 1999, la croissance économique semble négative. Le taux d’inflation augmente
jusqu’à devenir le plus élevé d’Europe centrale et orientale. Les exportations baissent, le PIB aussi. Les réformes
structurelles sont absentes.

De l’orientation européenne à l’intégration


Cette volonté de se tourner vers l’Occident émane dès la prise de pouvoir de la coalition de gauche en 1992
En effet, le 17 Novembre 1993, elle devient le quatrième pays de l’Europe centrale et Orientale associée à la
Communauté Européenne. Cette mesure est soutenue par la signature d’un partenariat pour la paix avec l’OTAN.
Cela débouche sur un accord d’association avec l’Union Européenne le 1er février 1995, puis sa déposition le 22 Juin.
Cette orientation est confirmée par la coalition de droite. En effet, les dirigeant de droite, épuisés par les luttes
internes déclarent que le destin de la Roumanie était lié à l’Union Européenne. Elle estime que l’Union est structure
économique et politique qui s’inscrit dans la durée. Elle affirme que l’Union Européenne dispose des ressources dont
la Roumanie a besoin pour accélérer son développement économique. Convaincus que les politiciens européens sont
incapables d’apporter la prospérité, les Roumains placent tout leur espoir entre les mains de Bruxelles et de
Strasbourg. En 1997, la Roumanie ne fait partie de la première vague d’adhésion à l’Union Européenne. À partir de
2000, on constate une accélération. Le 1er Janvier 2002, l’obligation de se munir d’un visa pour pénétrer dans
l’espace est Schengen est supprimée. Le 13 Décembre 2002, l’adhésion ainsi que la Bulgarie est reportée à 2007. Le
13 avril 2005, le Parlement Européen accorde son approbation pour l’adhésion de ces pays qui intervient le 1er
Janvier 2007 avec la Bulgarie, la Commission européenne rend son avis favorable le 26 Septembre 2006.

III.La marche vers l’intégration


Les conditions européennes dans l’intégration roumaine
La Roumanie doit remplir les critères de Copenhague, ou critères d’adhésion à l’UE (juin 1993), c'est à dire :
1- Des institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme, le respect des
minorités et leur protection. (« critère politique »)
2- Une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces
de marché à l’intérieur de l’UE. (« critère économique »)
3- Une capacité d’assumer les obligations de l’adhésion, notamment de souscrire aux objectifs politiques,
économiques et monétaires de L’UE. (« critères de reprise de l’acquis communautaire »)
Le pays candidat doit respecter l’ensemble des règles communautaires, appelé « acquis », c'est-à-dire l’es traités de
Rome, Maastricht, Amsterdam, ainsi que tous les règlements adoptés par le conseil des ministres et la cour
européenne de justice.

Les efforts et les difficultés


La Roumanie a adopté une stratégie où les réformes économiques ont été menées d’une manière plutôt aléatoire et
non dans un cadre cohérent et homogène : la restructuration des entreprises d’Etat en matière de technologie, sans
restructurer les surplus d’emplois hérités de l’économie socialiste. Elle n’a par ailleurs même pas fermé les firmes
déficitaires, a continué de fixer les prix des denrées ce qui a freiné la concurrence et a continué à verser des aides aux
entreprises d’État, ce qui a découragé l’initiative privée. Malgré ces efforts, le résultat reste modeste, donc la
Roumanie n’a pas réussi à ajuster son économie de marché. L’Europe a alors prescrit les privatisations, et a versé des
fonds pour réformer le système administratif et judiciaire car il avait fait preuve de son incapacité à se conformer aux
critères européens. Petit à petit la Roumanie s’est ajustée à tous les critères requis. L’administration fonctionne
démocratiquement et la liberté d’expression est totale. Le risque d’une dérive autoritaire en Europe de l’Ouest oblige
néanmoins l’UE au contrôle régulier du fonctionnement démocratique de la vie politique. La Roumanie a eu
beaucoup à faire pour mettre en œuvre son économie de marché et pour mener des réformes efficaces pour
transformer l’administration roumaine en une organisation qui détermine un facteur de stabilité pour la vie politique,
et de sécurité pour la vie privée.

IV.Les conséquences de l’intégration


Les atouts de l’intégration
L’intégration est d’abord un gage de fiabilité pour les investisseurs dans la mise en place des réformes visant à
améliorer le fonctionnement du marché pour s’adapter aux normes communautaires. Cela est susceptible d’attirer les
IDE, qui sont une source de prospérité pour les pays-hôtes et contribuent au dynamisme de l’économie locale tout en
travaillant avec des fournisseurs et des distributeurs locaux. C’est donc un investissement pour l’avenir. Cela
constitue donc un coût, certes, mais qui sera profitable à moyen terme. Pour l’Union Européenne, l’élargissement a
un intérêt démographique, si elle veut garder un poids démographique acceptable par rapport au reste de la
population mondiale.

Les revers de l’intégration


Cette intégration peut poser des contraintes sociales. En effet, il lui faudra du temps pour que chaque citoyen se sente
européen. D’ailleurs, la capacité administrative à appliquer l’acquis communautaire est insuffisante. La participation
roumaine aux élections européennes reste faible (27,5 %). En outre, la présence de minorité telle que les Roms et les
Tziganes pose le problème d’une unité pour l’Europe. Ils ont des difficultés à bien s’intégrer. Ils sont déconsidérés.
Ils n’ont pas de nationalité. Ils représentent 200 000 personnes. Cependant, la commission européenne prévoit de
stimuler l’utilisation des fonds structurels européen par les Etats membres de l’Union Européenne pour renforcer
l’inclusion des Roms.

L’Union Européenne n’est pas une solution contre la crise. La Roumanie reste un pays avec des structures fragiles,
elle n’est pas à l’abri. La situation économique s’est fortement détériorée à partir du quatrième trimestre 2008. Le
PIB a reculé de 8%, le chômage a augmenté de 9%, les IDE ont baissé de 48,4%. Le pays est assisté, dépendant. On
relève la mise en place d’un suivi post-adhésion, un mécanisme de « coopération et de vérification des progrès » dans
le domaine de la réforme judiciaire et de la lutte contre la corruption. La Roumanie se situe dan une position ambiguë
car elle est fortement dépendante du soutient de l’Union Européenne mais elle est encore influencée par la Russie,
cette dernière lui assurant un apport en gaz.

V.Conclusion
À partir de 1989, la Roumanie a dû résoudre l’équation des structures obsolètes issues du communisme totalitaire
ainsi que la bonne conduite d’une transition mal assurée économiquement et socialement. On peut en conclure que
l’intégration de la Roumanie demeure une nécessité. En effet, cet élargissement est la solution trouvée par les
dirigeants roumains pour se défaire de leurs problèmes structuraux issus du communisme totalitaire. La Roumanie
parvient tant bien que mal à répondre aux critères de Copenhague malgré l’aide des fonds structurels. De ce fait, cette
intégration doit se dérouler sur le long terme ; elle est encore inachevée (l’économie de marché n’est pas encore
parfaite). Cette entité reste encore fragile et elle n’est pas à l’abri d’une crise bien qu’elle soit intégrée à cette Union.
En outre, le socle identitaire européen est encore balbutiant étant donné son intégration récente, son passé et sa
proximité avec la Russie. Cet élargissement soulève plusieurs interrogations. On peut se demander si ces
élargissements contribuent-ils à renforcer l’union ou à la déséquilibrer. On peut aussi se demander si ces nouveaux
joueront un rôle déterminant.

VI.Conclusion
• FITOUSSI, Jean-Paul, LE CACHEUX, Jacques (dir.) ; Rapport sur l’état de l’Union Européenne, 2004 ;
Paris : Fayard, Presses de Sciences Po, 2003, 322 p.
• RUPNIK, Jacques (dir.) ; Les Européens face à l’élargissement, Perceptions, acteurs, enjeux ; Presses de
Sciences Po, 2004, 328 p.

VII.Conclusion
• « Trop mou sur la partie économique, sans doute dû à la bibliographie squelettique. »

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