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the energy manager magazine

Bimestriel d’information | Edition française | juin 2008 | hors serie | www.energymag.be 6,50 �

DOSSIER HORS SERIE

Interview Stefaan Decraene
Devenir la banque de référence
du développement durable.

Energie renouvelable
Objectif 13% en 2020!

Efficacité énergétique
COVER STORY Vers une maîtrise durable

C-Power et Dexia:
des énergies!

Mobilité
Pour des communes mobiles

union sacrée dans l’éolien! plus vertes.

Bureau de depot : Bruxelles X.

Interview Jeremy Rifkin

L’énergie, la troisième révolution
industrielle.
Du local au planétaire, Dexia entend agir sur le développement
durable à tous les niveaux. Ce que confirme sa place de premier Management
Vers une gestion publique “durable”.
financier mondial dans l’éolien.
 éedito

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Energymag,
the energy manager magazine

In Site Sprl
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Tél. +32 (0)2 737 91 19
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Gérant : Jean-François MARCHAND

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1030 Bruxelles
NOUVEAUX PARTENARIATS redaction@energymag.be
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13 & 14 Nov. 2008

Energy Forum est le rendez-vous annuel
belge de l’énergie 100% dédié aux dé-
cideurs et energy managers de l’indus-
trie, du tertiaire et du secteur public.
Qu’il s’agisse d’accroître l’efficacité
énergétique, de produire vos énergies,
de réduire vos émissions CO 2, d’opti-
miser vos coûts ou de prendre le train
de l’énergie renouvelable, Energy Fo-
rum est le lieu où vous trouverez toutes
les réponses.
Un événement 100% business qui allie
tous les atouts d’un salon professionnel
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bâtiment, secteur public) et près de 90
conférences dont une vingtaine de cas
d’études présentés par les meilleurs ex-
perts belges et étrangers. Un rendez-
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deur énergie.
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INDUSTRIE
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BATIME NT
BATIMENT
SECTEUR PUBLIC
LC
LIC
Fax +32 (0)2 735 30 97 Lorsque l’économiste américain Jeremy Rifkin nous explique dans ces pages
Rédacteur en chef : Jean-François MARCHAND que les temps à venir seront durs et que l’on parle de l’extinction possible
(jfmarchand@energymag.be)
Secrétaire de rédaction : Jean HINS (jhins@energymag.be) de l’humanité, certains crient au Cassandre. Et pourtant. Le pic pétrolier est
Journalistes et collaborateurs : Charles SCHWEIZER, Alfons
VANBERGEN, Manu DE LOEUL, François VILLERS, Dyod, Koen
annoncé depuis 30 ans et tout le monde, jusqu’à l’Agence Internationale de
VERVREMD, VIRTUAL-WORDS l’Energie, fermait les yeux sur une évidence: un jour, les réserves de pétrole
Adressez vos communiqués de presse à redaction@energymag.be ne suffiront plus à couvrir la demande. Car c’est bien de cela qu’il s’agit: nous
PRODUCTION aurons du pétrole encore un bon siècle, mais très bientôt plus assez pour tout
Responsable : Jean HINS (jhins@energymag.be) le monde. Le baril à 130$ sonne comme un avertissement: en effet, les temps
Graphisme : Florence DEMOLIN (fdemolin@energymag.be)
Photogravure : Lithotec à venir seront durs. Mais le pire n’est pas là. Il faut sans doute le répéter, le
Imprimerie : Kliemo
changement climatique est une chose grave. Comme le constate J. Rifkin
PUBLICITE -mais il n’est pas le seul- le changement climatique s’accélère et les meilleu-
Responsable: Pascale Bataille
Media Selling Place res ressources scientifiques mondiales ne peuvent «prédire» que l’état actuel
pascale@mediaselling.be
Tél. +32 (0)2 241 55 55
des connaissances. Les politiques mises en place par l’UE visent à stabiliser
Fax +32 (0)2 241 55 33 la hausse de températures mondiales à 2°C à l’horizon de ce siècle. À 2°C de
ABONNEMENTS (1 an = 6 numéros) hausse, les changements qui attendent les générations futures auront déjà
Contact : Jean HINS (abonnements@energymag.be) un impact majeur sur la biodiversité, l’espérance de vie, la stabilité politique
Un abonnement peut être souscrit à tout moment.
Communiquez votre nom et adresse au service abonnement et économique. Le problème, c’est qu’au rythme ou s’engage la lutte, nous en
ou téléchargez notre formulaire d’abonnement sur
www.energymag.be sommes loin. En outre, l’objectif de 20% de réduction des émissions de gaz à
Abonnements en Belgique: 33 € effet de serre pour 2020 fixé par l’Europe en janvier dernier n’est que le quart
Abonnements à l’étranger : 58 € (CEE)
Paiement par virement au n° 310-1223352-74 de ce qu’il faudra accomplir d’ici à 2050 pour stabiliser ces 2°C. On attend des
Pour inscription, changement d’adresse pouvoirs publics de mener les politiques adéquates pour le bien être actuel
ou tout autre problème d’abonnement
et futur de la collectivité. Rien n’empêche un état, une région, une commune
abonnements@energymag.be
Tél +32 (0)2 737 91 11 d’aller plus loin et plus vite que ce qu’on lui impose. Seul le volontarisme le
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peut. Dans un pays comme le nôtre, les pouvoirs publics décentralisés peu-
Diffusion par abonnement et mailing ciblé.
10.000 ex - une édition en français + une édition en néerlandais.
vent faire preuve de cette volonté. Les collectivités locales et régionales ont
les moyens d’influencer la demande énergétique, que ce soit en améliorant
Il existe également une édition d’expression néerlandaise.
Merci de nous contacter, si vous souhaitez la recevoir en lieu la gestion de l’énergie dans leur propre patrimoine ou en y sensibilisant les
et place de l’édition française.
administrés. Elles peuvent agir sur les politiques territoriales, dans la manière
efficace dont elles développent le tissu urbain, impriment la mobilité. Elles
Editeur responsable :
Jean-François MARCHAND, peuvent vouloir une énergie renouvelable et durable. Elles peuvent également
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utiliser les procédures de marchés publics mises
Photo de couverture :
à leur disposition pour promouvoir les produits et
Stefaan Decraene, Président du Comité de Diresction de Dexia
Banque Belgique. Photo: DYOD services énergétiques présentant une meilleure
efficacité énergétique. Il y a beaucoup à faire.
Beaucoup l’ont compris. Gageons qu’elles entraî-
communication & pub
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neront les autres dans leur sillage.

exhibition – conferences & thematic sessions – speeddating

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Organisé par publié(e) sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit
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Dexia multiplie les initiatives sur le terrain du changement climatique et se mue

progressivement en partenaire de services pour ses clients des secteurs public et social.
Objectif: être reconnue comme la banque de référence du développement durable.
Entretien avec Stefaan Decraene, président du comité de direction de Dexia Banque Belgique.

Devenir la banque de référence maintenance. L’avantage pour les communes est une ges-

du développement durable
Dexia est l’un des premiers acteurs mondiaux du finance-
ment des énergies renouvelables, le leader européen de
l’investissement socialement responsable (ISR), l’une des
entreprises les plus à la pointe dans ses propres pratiques
environnementales et énergétiques et vos pratiques éthi-
ques sont saluées par les associations de consommateurs
comme Test-Achats… Surfez-vous sur la vague du déve-
loppement durable ou votre stratégie est-elle de devenir le
chef de file du modèle économique qui se prépare?
Je dirai que le développement durable est au cœur même
de notre activité. Celle-ci repose sur les deux piliers que
sont la banque universelle et le financement du secteur
font appel à nos compétences et notre expertise pour la mise
au point de leurs produits. Il en va de même pour les com-
munes qui adoptent les critères ISR dans la gestion de leurs
avoirs de placement. Sur le plan du changement climatique,
nous nous sommes profilés comme l’un des plus grands fi-
nanciers mondiaux des énergies renouvelables. Nous som-
mes le numéro 1 mondial dans l’éolien et à titre d’exemple,
nous finançons chez nous le premier parc éolien offshore
C-Power. Pour la clientèle des particuliers, nous avons mis
sur le marché plusieurs produits novateurs en réponse au
changement climatique. Dexia Insurance Belgium a ainsi
lancé la première prime d’assurance voiture variable en
tion de projet simplifiée et sécurisée. Et c’est un succès:
plus de 200 dossiers sont en cours d’étude et nous avons
déjà financé nos premières réalisations. Fin 2007, l’hôtel de
ville de Genk s’est doté de 2.000 m2 de panneaux solaires,
soit la plus grande superficie jamais posée sur un bâtiment
public à ce jour. Je citerai aussi le projet d’une centrale
de cogénération à la ville de Chapelle-Lez-Herlaimont qui
sera mise en chantier d’ici peu.
Vous parliez d’exemplarité. Que fait Dexia pour réduire
ses consommations d’énergie et son empreinte carbone?
C’est assez clair, nous voulons être neutre en C02. La mesure
la plus spectaculaire que nous avons prise est l’achat d’un
parc éolien de 20MW en Basse-Normandie. Sa production
permettra d’éviter 17.000 tonnes d’émissions CO2 par an,
ce qui représente 66% des émissions du groupe Dexia en
2006. En Belgique, nous sommes par ailleurs passé à 100%

public. Les fonds que nous collectons auprès des parti-
culiers servent à financer les équipements collectifs de
demain, comme les routes, les bibliothèques, les hôpitaux
publics, etc. Une démarche qui s’inscrit dans une vision
à long terme au service de la collectivité et dans le souci
de l’intérêt général. Mais comme vous le signalez, avec
17 milliards € en fonds de mandat ISR (ndlr : 16% de l’en-
cours total de Dexia), nous sommes le numéro 1 européen
de l’investissement socialement responsable. Cela montre
que nous répondons aussi en parallèle aux attentes de
nos clients pour des investissements éthiques et durables.
Ces deux dimensions prises ensemble font que notre acti-
vité est très concrètement inscrite dans le développement
durable. Nonobstant cela, nous voulons aller plus loin en
confirmant notre engagement environnemental et social,
vu l’urgence des défis que nous devons relever, à com-
mencer par le changement climatique.
Comment voyez-vous le rôle de votre banque dans la
crise énergétique et climatique actuelle?
Nous sommes actifs dans le développement durable et la
lutte contre le changement climatique essentiellement par
deux biais. Le développement d’une ligne de produits et ser-
vices innovants pour nos clients et l’exemplarité dont nous
pouvons nous-mêmes faire preuve. J’illustrerai cela par
quelques exemples. Dans le domaine de l’ISR, les clients ins-
titutionnels comme les fonds d’investissement ou les fonds
de pension qui désirent aujourd’hui intégrer les critères ISR
fonction du nombre de kilomètres parcourus. Dans le même
ordre d’idée, nous proposons un prêt à tempérament à taux
préférentiel destiné au financement des véhicules neufs ou
d’occasion de moins de deux ans ayant un taux d’émission
CO2 inférieur à 115 gr/km. Cela représente déjà une part non
négligeable des financements de voitures neuves accordés
par Dexia. Mais nous avons aussi un prêt destiné à financer
les investissements en vue d’économiser l’énergie dans les
logements particuliers qui offre une décote par rapport aux
taux classiques. Ces produits sont à la fois une réponse et
un stimulant à la demande. D’une manière générale, nous
sommes partisans de la multiplication de petites mesures
qui prisent isolément ont un impact mineur, mais qui cumu-
lées génèrent des effets importants.
Mais pour ce qui concerne vos clients du secteur pu-
blic, vous allez un cran plus loin, notamment en leur pro-
posant des services énergétiques
En effet. Energy Line en est un bon exemple. S’appuyant
sur notre expertise dans le domaine des énergies renouve-
lables, nous avons élaboré cette ligne de produits qui cible
prioritairement les investissements dans les technologies
de cogénération et du solaire photovoltaïque. Les commu-
nes n’ont pas toujours les compétences, ni les techniciens
pour aborder efficacement la mise en œuvre de ces tech-
nologies. Energy Line leur apporte une solution globale qui
dépasse le cadre du financement bancaire classique en
intégrant les trois volets d’un projet : étude, réalisation et
d’électricité verte depuis le début de l’année. Mais com-
penser les émissions liées à nos consommations d’éner-
gie est une chose, il faut aussi les réduire. Le groupe s’est
fortement engagé dans cette voie sur plusieurs volets. Au
niveau des services généraux par exemple, nous avions
auparavant dix bâtiments décentralisés. Nous les avons ré-
duits à trois sites qui ont fait l’objet d’investissements impor-
tants en efficacité énergétique, à l’image de la conception
Haute Qualité Environnementale (HQE) de la Dexia Tower.
En outre, d’autres mesures sont également mises en œuvre
pour réduire notre consommation d’énergie. Dexia Insu-
rance Belgium, par exemple, a engagé une démarche am-
bitieuse visant à réduire de 30% ses consommations dans
son bâtiment principal d’ici 2009 via des investissements en
efficacité énergétique et en énergie renouvelable. En marge
de ces mesures de fonds, nous participons à de multiples
petites initiatives comme la Journée Gros Pull ou le Friday
Bikeday (ndlr : le vendredi au boulot à vélo) qui motivent nos
collaborateurs à réduire leur empreinte carbone. C’est un
élément essentiel: de bonnes mesures couplées à la moti-
vation engendrent des résultats. Avec près de 70% de nos
collaborateurs utilisant les transports en commun pour ve-
nir travailler à Bruxelles, notre politique de mobilité est ainsi
citée en exemple. À l’échelle du groupe, nous avons aussi
modifié notre politique de déplacements, notamment en pri-
vilégiant la vidéoconférence, en optant pour le train plutôt
que l’avion, etc. L’an dernier, nous avons ainsi réduit de 16%
les émissions CO2 liées à nos déplacements.
© dyod
Pensez-vous que les mandataires publics ont pris conscien-
ce de l’urgence de la crise énergétique et climatique?
C’est avant tout une question de priorité. L’attention portée
par les mandataires publics à la problématique énergétique
et climatique est très importante. Mais à court terme, bien
d’autres questions relatives aux services publics de base
ont la priorité. En outre, il faut le rappeler, les autorités loca-
les ne sont pas sur-staffées, le potentiel humain joue aussi.
Ceci étant, et on le constate aussi dans les entreprises,
l’augmentation des prix de l’énergie combinée aux pres-
sions du changement climatique est un accélérateur pour
tout le monde, y compris les mandataires publics locaux.
La crise du financement qui prévaut dans le secteur pu-
blic est-elle un frein pour le développement durable?
Il faut faire une différence entre la dette publique et la
situation des communes. L’endettement fédéral est très
élevé, pas celui des communes. Cela étant, les marges
de manœuvre financière des communes sont forcément
restreintes. Est-ce que cela met un frein sur les investis-
sements? Pas plus que le nécessaire équilibre à trouver
sur les autres priorités. Du reste, si l’on prend Energy Line,
ce n’est pas forcément l’impact budgétaire du leasing qui
intéresse les communes mais bien l’approche globale du
service qui les soulage au niveau organisationnel.
■ Propos recueillis par Jean-François Marchand

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Face aux enjeux climatiques planétaires et aux risques de raréfaction des
ressources fossiles, les énergies renouvelables apportent des solutions innovantes.
La Belgique devra atteindre 13% d’énergie renouvelable d’ici à 2020. Certaines
collectivités ont bien compris qu’elles avaient un rôle à jouer. tique. Au niveau belge, les objectifs
de l’après-Kyoto, qui prévoyaient
une réduction de la production de
GES de 7,5% à l’horizon 2012 sur base
des chiffres de 1990, l’effort fixé par
Bruxelles reste très important. Il s’agit
de réduire de 15% les émissions de
GES d’ici 2020 et de faire grimper à
13% les énergies renouvelables dans
le mix énergétique pour la même date.
On en est à 2,5% à fin 2007.
Les collectivités à l’avant-poste
Inutile de pointer des responsables,
l’effort est désormais la tâche de
Énergie renouvelable tous. Des individus, des entreprises
Le parc éolien
offshore C-Power et de collectivités qui devront mon-
Les énergies renouvelables
à la portée de tous
Éolien, solaire, hydraulique, cogénération,
en Belgique aussi les pouvoirs publics locaux prennent le train du renouvelable.
Les projets verts d’Aspiravi de 323.000 euros pour assurer le chauffage de
l’administration communale, du centre culturel
En avril 2002, WVEM, Interelectra, PBE et IVEG,
et de deux bâtiments administratifs. Outre une
quatre intercommunales flamandes, ont mis sur
efficacité énergétique largement améliorée par la
pied la société anonyme Aspiravi pour regrou-
technique de la cogénération (électricité et cha-
per leurs projets existants et développer des
leur), le choix du colza permettra, lui, une écono-
nouvelles initiatives au niveau de la production
mie annuelle de 100 tonnes de CO2 par an.
décentralisée d’énergie. Aujourd’hui, Aspiravi se
concentre sur l’investissement, la réalisation et Un “train à voile” sur le rail belge
l’exploitation d’installations d’énergies renouve-
lables. La société basée à Harelbeke est reconnue Electrabel veut construire le plus grand parc éolien
pour sa compétence dans les secteurs de l’éolien, belge le long de la ligne ferroviaire Bruxelles-Liège.
Il devrait comprendre une vingtaine de turbines d’une
du biogaz, de la biomasse, de la cogénération et
puissance unitaire de 2 ou 3 MW pour une production
même de l’hydroélectricité. Actuellement, Aspi-
qui pourrait assurer l’alimentation de 40.000 familles
ravi produit déjà de l’électricité verte pour plus
de 60 MW, pour la plupart produits par des éo- et éviter l’émission de 60.000 tonnes de CO2 par an.

Objectif 13% en 2020!

est le projet le plus trer l’exemple. Pour Andris Pielbags,
emblématique du liennes onshore, basées dans les deux grandes Mais la filiale du groupe Suez ne veut pas agir seule.
renouvelable public le commissaire européen en charge L’investissement, estimé à plus de 60 millions, sera
régions du pays. Mais la jeune société est aussi
en Belgique. Avec de l’Energie, “les villes représentent reparti, pour l’essentiel, entre Electrabel (50%),
partenaire du projet éolien en mer du Nord Elde-
une puissance ins- l’endroit idéal pour mettre en œuvre Infrabel, gestionnaire du réseau de chemin de fer
tallée de 300 MW pasco qui entend ériger 36 moulins au large de
des idées nouvelles et des projets no- (10%) et six communes (Hannut, Saint-Trond, Ginge-
d’ici 2012 et une Zeebrugge pour près de 200 MW. Elle vient éga-
vateurs”. Certaines l’ont pris au mot. lom, Hélécine, Landen et Lincent) qui interviendront
production annuelle lement d’annoncer son intention de développer
de 1 TWh, ce parc, pour 40%. Ce projet doit donc être vu comme un vé-
Hydraulique, solaire, éolien ou bio- verte souffrent du fait que les équipe- à l’esprit le cri d’alarme du GIEC (Grou- En janvier dernier, les représentants seule un autre projet offshore, sans plus de pré-
où l’on retrouve as- ritable partenariat privé-public qui implique en outre
sociés les pouvoirs
masse… les énergies renouvelables mentiers ne savent plus suivre et ont pe intergouvernemental d’experts sur d’une centaine de grandes cités euro- cision. Pour 2009, elle veut en tout cas pouvoir
des communes situées de part et d’autre de la fron-
publics wallons sont en train de réaliser une véritable rallongé les délais de livraison de prati- l’évolution du climat) qui affirme que péennes se sont réunis à Bruxelles et offrir de l’électricité verte à 100.000 familles.
tière linguistique. L’enjeu n’est pas banal non plus : à
et flamands, percée depuis deux ou trois ans un quement 50% en l’espace de deux ans. le réchauffement climatique est “sans se sont engagés à dépasser les objec-
L’atelier Arcor tournera au solaire concurrence de deux tiers, l’électricité produite ali-
contribuera pour un
tiers des objectifs
peu partout en Europe. Deux exem- équivoque”. Sans mesures draconien- tifs du “plan climat” communautaire mentera les trains fréquentant cette ligne de chemin
que la Belgique doit ples: dans le secteur de l’éolien, la Une option “sans équivoque” nes contre l’émission de gaz à effet de en se donnant un objectif de 25% de À Renaix, l’atelier de travail protégé Arcor emploie de fer. Les premiers électrons devraient être injectés
atteindre en 2010 puissance installée en Europe a plus Cette prise de conscience doit évidem- serre (GES), les températures sur la réduction des GES d’ici 2020. Il faudra 120 personnes dont 80 présentant un handicap. Au sur le réseau entre 2009 et 2010.
en matière d’élec- fil du temps, elle s’est spécialisée dans la confection
tricité verte, fixés à
que quadruplé entre 2000 et 2007, de ment être reliée à deux lames de fonds terre pourraient augmenter dans une sans doute faire preuve d’imagination.
textile, l’empaquetage et la production de remor- L’union fait la force de C-Power
3,2 TWh. 13.000 à 56.000 MW. Et pour le solaire planétaires: la raréfaction des ressour- fourchette comprise entre 1,1 et 6,4 de- Mais l’évolution des technologies du
ques. Des activités qui tourneront bientôt à l’éner-
photovoltaïque, qui a démarré plus tar- ces fossiles et les exigences de lutte grés et le niveau des océans s’élever renouvelable donne aujourd’hui des Le projet C-Power sera le premier parc éolien offs-
gie solaire. “Nous réfléchissions à l’idée de nous
divement pour des raisons de mises au contre l’effet de serre. Actuellement, de 18 à 59 centimètres. Sans parler des moyens nouveaux aux collectivités hore dans les eaux territoriales belges. Il prévoit
équiper en panneaux photovoltaïques quand nous
point technologique, la progression en- le modèle de production d’électricité catastrophes naturelles et humaines pour mener le combat à leur échelle. l’implantation de 60 éoliennes sur le Thorntonbank,
avons rencontré les gens de Dexia qui nous ont pro-
à 30 km de la côte. Une réalisation qui se fera par
tre 2006 et 2007 a été de 57%, de 3.150 repose encore à 80% sur les énergies qui s’en suivraient. Des villes et communes belges se posé une formule de leasing”, explique Thierry Nys,
étapes. Les 6 premières machines entreront en
MW à 4.700 MW. L’engouement est fossiles (pétrole, gaz, charbon). Mais, sont d’ailleurs déjà lancées dans la directeur du centre. En collaboration avec la banque
service à l’automne et le projet sera entièrement
tel que les producteurs d’électricité la fuite en avant des prix du pétrole Le triple 20% de l’UE bagarre. On pense de plus en plus des communes, Arcor a donc pu installer 5.000 m2 de
terminé en 2012. Outre les enjeux techniques (éloi-
en est un signe, on risque bientôt de Confrontée à ces données, l’Union réseaux de chaleur alimentés à la panneaux photovoltaïques sur le toit de son atelier. gnement des terres, profondeur des eaux), C-Power
se retrouver dans une situation de de- européenne a voulu se placer à la biomasse pour chauffer les bâtiments L’équipement en leasing pour 20 ans permettra la est remarquable dans la mesure où il a associé
Dexia en pointe production de 240.000 KWh par an. Or, actuellement,
mande supérieure à l’offre. Selon les pointe du combat planétaire contre le publics (bureaux, piscines, écoles), depuis le départ les pouvoirs publics flamands et
v En 2006, Dexia Insurance a installé sur le toit de son dépôt de ses besoins sont limités à 150.000 KWh. “En tenant wallons rejoints par des groupes privés. Outre EDF
calculs généralement acceptés, pour réchauffement. Au début de l’année, au placement de panneaux photovol-
Meise une des plus grandes centrales de production solaire du compte de l’obtention de certificats verts auprès de Energies Nouvelles (20%) et le groupe de dragage
servir correctement la planète, les son président José Manuel Barroso taïques sur les toits et certaines com- la Région flamande – 450 euros le MWh -, le projet
pays: 458 m2 de panneaux photovoltaïques qui produisent 43 MWh belge Deme (10%), la grande partie de l’investis-
d’électricité verte par an. compagnies pétrolières devront pou- a présenté les mesures imaginées munes, bravant le réflexe de refus de doit être rentable”, poursuit Thierry Nys. L’expé- sement de départ a été assurée, en Wallonie par la
voir, à moyen terme, parvenir à produi- par Bruxelles pour faire de l’Union le leurs concitoyens, vont même jusqu’à rience démarrera en juillet prochain.
v La part d’électricité verte dans les consommations d’éner- Socofe et Ecotech Finance – 40% des 900 millions
gie du groupe Dexia compte déjà pour 70% en 2008. re 100 millions de barils par jour, voire fer de lance mondial de cette lutte. Il s’associer à des projets d’érection d’euros programmés – et en Flandre par le holding
plus. On en était à 86 millions en 2007 s’agit, essentiellement, d’ici 2020, de d’éoliennes sur leur territoire. L’évo- Ottignes-Louvain-la-Neuve se chauffe au colza
v En décembre 2007, Dexia a finalisé l’acquisition d’un parc communal limbourgeois Nuhma (30%). À terme, le
éolien de 20 MW en cours de construction en Basse-Normandie et peu de spécialistes semblent croire faire baisser la consommation d’éner- lution va donc dans le bon sens, mais Dirigée par un bourgmestre Ecolo, la cité bra- vent marin pourra offrir 2.000 MW supplémentaires
(France). Ce parc permettra d’éviter l’émission de 17.700 tonnes encore à l’atteinte de ce seuil. Mais gie et les émissions de CO2 de 20% et chacun, à son niveau, doit faire en bançonne d’Ottignes-Louvain-la-Neuve vient sur le réseau belge. Les pouvoirs publics régionaux
de CO2 par an et ainsi compenser 66% des émissions liées aux plus que des craintes d’approvisionne- de faire grimper la part des énergies sorte que les objectifs puissent être de se doter d’un réseau de chaleur par cogéné- ont donc ouvert la voie dans un territoire qui est
consommations électriques du groupe en 2006. ment en or noir, il faut sans doute tenir renouvelables à 20% du mix énergé- atteints, voire dépassés. ration fonctionnant au colza. Un investissement pourtant fédéral.
■ François Villers
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Efficacité énergétique ve cogénération ou celle sur l’efficacité

énergétique dans les utilisations finales
Stefaan Decraene (voir interview), les
investissements en efficacité énergé-
tion des consommations énergétiques
est non seulement une nécessité mais
ci a mis en place la société de services
énergétiques de droit public Fedesco.

Vers une maîtrise et les services énergétiques. D’autres

mesures suivront cette année encore:
tique des pouvoirs publics viennent
souvent en compétition avec des dé-
aussi une source d’économies pour les
communes.
Chargée d’évaluer, financer et réaliser
les mesures d’économies d’énergie

durable des énergies

éclairage des bureaux, chauffage et
climatisation passifs dans les bâtiments,
etc… En point de mire: le bâtiment.
Normal, c’est le mouton noir de la lutte
contre le changement climatique.
Second émetteur de CO2
Avec près de 34% de la consommation
énergétique totale du pays, le bâti-
ment est en effet le second producteur
d’émissions de gaz à effet de serre,
après l’industrie mais avant la transfor-
mation énergétique et le transport. Pire:
alors que l’industrie a vu ses émissions
penses plus “prioritaires”. Lorsqu’elles
font face à d’importantes obligations et
que leurs moyens sont limités, les com-
munes doivent effectuer des choix sou-
vent cornéliens. Certains projets, même
essentiels, se trouvent dès lors reportés
ou amputés d’options à première vue
onéreuses, mais efficientes sur le long
terme comme le recours aux énergies
alternatives, les investissements en
efficacité énergétique. Or, ce sont des
opportunités manquées, car la réduc-
Dépasser les contraintes
La deuxième pierre d’achoppement est
liée à l’expertise technique et à la mise
en œuvre des mesures d’efficacité
énergétique. Pour une grande ville, le
problème est moindre. Mais la petite
commune ne dispose pas toujours des
ressources techniques et humaines
nécessaires. Ces deux contraintes
sont aujourd’hui bien identifiées par le
gouvernement fédéral. En 2006, celui-
dans les bâtiments fédéraux, Fedesco
vise à accélérer les investissements
par la grâce du tiers financement et des
contrats de performance énergétique.
Ce modèle qui a essuyé les plâtres au
niveau fédéral est appelé à se déve-
lopper aux niveaux régional – la Région
Bruxelles-Capitale y réfléchi – voir com-
munal à l’image de la société autonome
d’économie d’énergie EOS lancée ré-
cemment par la ville d’Ostende.
■ Jean-François Marchand

L’UE ambitionne de réduire de 20% la consommation d’éner-
gie d’ici à 2020. Un enjeu auquel les collectivités n’échappent
pas. Et il est de taille: le secteur public est parmi les plus gros
consommateurs.
Dexia en pointe
v En Belgique (Dexia Tower, Pacheco, Galilée) et au grand-
duché de Luxembourg (Esch-Belval), les principaux bâtiments
de Dexia construits ou rénovés en 2006 répondent aux normes
Haute Qualité Environnementale et ont mis en place des outils
de gestion du climat intérieur permettant un meilleur suivi de
leurs consommations d’énergie.
v Dexia Insurance Belgium s’est fixé pour objectif de réduire
de 30% sa consommation d’énergie dans son bâtiment principal
d’ici à 2009.
v Au grand-duché de Luxembourg, Dexia BIL alimente à hau-
teur de 24% ses bâtiments en ayant recours à la cogénération.
© Photo : Marc Vanderslagmolen - Architects: Philippe Samyn & Partners, M & J.M. Jaspers - J. Eyers & Partners
baisser de plus de 11% par rapport à
1990, le bâtiment a vu les siennes aug-
menter de 14,3%. On mesure l’écart à
Si la Tour Dexia brille rattraper pour atteindre les réductions
de mille feux la
nuit, ce n’est pas au des émissions fixées par l’UE pour notre
détriment de l’effi- pays: 15% d’ici à 2020. Or selon Ener-
cacité énergétique. data, les bâtiments publics seraient très
Le système LED
installé dans la tour gourmands en énergie. Avec 23% du
utilise des diodes total de la consommation des bâtiments
électroluminescen-
de service, les bâtiments administra-
tes qui réduisent
la consommation tifs arrivent en tête devant les centres
d’électricité. La tour commerciaux et les bureaux. Si l’on
consomme ainsi ajoute les infrastructures d’éducation,
trois fois moins que
la tour Eiffel et 7 fois de santé et d’action sociale, la part du
moins qu’un grand secteur public grimpe à près de 40%.
stade de football. C’est dire s’il pèse lourd dans la balance
énergétique. Mais le bâtiment n’est pas
seul concerné. Traitement des eaux,
des déchets, éclairage public, transport
collectif, etc… Bon nombre d’activités
gérées par les pouvoirs publics sont in-
tensives en énergie.
Réduire dépenses et consommations
Les autres facteurs qui pèseront sur les
En 2005 déjà, l’Europe s’est engagée collectivités sont bien sûr la hausse des
dans un projet ambitieux de diminuer sa prix des énergies et les risques quant à
consommation d’énergie de 20% d’ici leur évolution future. La facture éner-
à 2020. Si elle réalise ses objectifs, elle gétique des bâtiments fédéraux par
évitera l’émission de 780 millions de ton- exemple avoisine les 150 millions € par
nes de CO2 dans l’atmosphère, soit une an, pour un parc de 1.800 bâtiments.
réduction deux fois plus importante que Au rythme ou le prix des énergies croît
l’objectif de l’UE dans le cadre du proto- -Eurostat nous prédit leur doublement
cole de Kyoto. Pour y parvenir, la Com- d’ici à 2020- la facture dépassera les 200
mission a lancé un arsenal de mesures millions € dans moins de 5 ans. Les fi-
visant à accroître l’efficacité énergéti- nances publiques étant déjà serrées, la
que. Citons la directive sur la performan- pilule passera encore moins facilement
ce énergétique des bâtiments, la directi- demain. Pourtant, comme le constate
Des bâtiments durables en point de mire
Construire, rénover et gérer les bâtiments avec une très haute qualité énergétique et environnementale
n’est plus une utopie. Les pouvoirs publics sont amenés à montrer l’exemple.
Un plan climat pour ma ville
Rotterdam, Londres, Paris… Les grandes métro-
poles adoptant un plan climat se multiplient en
Europe, certaines avec des objectifs plus ambitieux
que les 20% fixés par l’UE. Londres par exemple
vise à 65% de réduction des émissions CO2 pour
2025. Le 6 décembre dernier, Bruxelles lançait
à son tour le processus d’élaboration d’un plan
climat intégré ambitieux. La Région bruxelloise
est ainsi la première entité en Belgique à se doter
d’une dynamique de planification en matière
de lutte contre le changement climatique. Sans
surprise, le bâtiment (70% des émissions) et le
transport (20% des émissions) seront les deux
axes majeurs du plan climat bruxellois.
Afficher ses performances énergétiques
Débutée en 2003 par l’association Energie-Cités,
la campagne européenne Display encourage les
autorités locales à afficher le diagnostic des
performances énergétiques des édifices publics,
en utilisant le modèle de l’étiquette des appa-
reils électroménagers. Le but: engager et res-
ponsabiliser chaque citoyen sur ses consomma-
tions énergétiques pour les réduire et diminuer
les émissions de gaz à effet de serre. Plus de
200 collectivités locales, de 26 pays d’Europe,
ont déjà labellisé plus de 7.000 bâtiments. En
Belgique, c’est Dexia Banque qui s’est associé à
Energie-Cités pour relayer la campagne. Dexia
met ainsi à disposition des communes l’outil
“Display” d’autoévaluation de la performance
énergétique et de la consommation d’eau des
bâtiments publics.
Construire passif
Ce n’est certes pas le premier bâtiment passif
en région Bruxelloise, mais l’Aeropolis II est
le premier du genre pour le secteur public. Cet
immeuble de bureaux 7.200 m2 érigé par l’absl “La
Maison du Travail” aura en effet une consommation
énergétique de moins de 15 kWh/m2/an. Conçu par
le bureau Architectes & Associés en collaboration
Cenergie (techniques spéciales), il fait appel
aux techniques classiques du passif: isolation
renforcée, ventilation double flux, free cooling,
puits canadiens et protections solaires suffisent à
garantir un confort climatique en toutes saisons.
Si le surcoût du passif est de 150 ¤ par m2 sur un
budget initial de 1.100 ¤ par m2, celui-ci devrait
être amorti en moins de 7 ans, sur base du coût des
énergies de 2006! Pour ce projet, le développeur
Arco a fait appel à l’expertise de Dexia Real Estate
qui s’est chargé de la gestion de projet en plus du
financement.
Développer son ESCO locale
En avril dernier, Fedesco réunissait plus de 150 man-
dataires locaux pour un séminaire d’un genre
nouveau: pourquoi et comment créer sa propre ESCO
locale. Sous cette dénomination se cache le modèle
de Fedesco: une société de services énergétiques
(Energy Services Company) constituée par les
pouvoirs publics afin de gérer les mesures d’éco-
nomies d’énergie au sein de son patrimoine selon
le mécanisme du tiers investisseurs et du contrat
de performance énergétique (voir ci-dessous). Pour
aider les autorités publiques locales à créer un
service semblable à leur niveau, Fedesco a élaboré
un service de transfert de know-how standard et
offre de l’adapter au cas par cas. Lieven Vanstraelen,
Directeur Général de Fedesco: “Chaque organisation
a ses besoins propres, et bien qu’il y ait beaucoup
de similitudes au niveau des types de bâtiments et
de projets, l’approche est souvent différente. Telle
commune choisira de créer une société communale
autonome comme Ostende, une autre optera pour
une asbl. Chaque autorité a aussi ses propres priori-
tés et les moyens financiers diffèrent souvent”.
Opter pour le contrat de performance
énergétique
Investir dans des mesures d’économies d’énergie pose
des questions de faisabilité, de rentabilité, de subsi-
des, de choix technologique, de garantie et d’entre-
tien. Pour pallier ces questions par toujours évidentes
pour une commune, le contrat de performance
énergétique est une solution adaptée. Lancée l’an der-
nier, l’offre Energy Line de Dexia propose ce type de
contrat, à savoir une approche globale couvrant toutes
les étapes, de l’étude de pertinence au transfert de
propriété, le tout assorti d’une garantie de résultat
en termes de timing et de performance de l’investis-
sement. Pour les investissements dans des projets
de production d’énergie, Dexia propose une formule
de leasing “all in” pour l’installation de panneaux
solaires ou d’unités de cogénération, en collaboration
avec des partenaires techniques. Les conditions de
financement sont flexibles afin que l’investissement
puisse coïncider avec les contraintes budgétaires
souvent strictes d’une commune. Le remboursement
est basé sur le gain financier réel provenant des
économies réalisées grâce à la technologie installée.

8 | energymag energymag | 9
hors serie | PUBLIC SECTOR
Mobilité
Pour des communes mobiles
plus vertes
Avec 19% du total des émissions
de gaz à effet de serre en 2006, le
transport compte lourd dans le bi-
lan climatique national. Il est aussi
le secteur dont les émissions ont
le plus augmenté depuis 1990:
+28%. Intenable! Mais il n’y a pas
que le CO2 qui pose problème.
L’impact sur la santé et la compé-
titivité compte tout autant. Loin
d’être négligeable, les communes
ont aussi leur rôle à jouer.
Treize mois d’espérance de vie en
moins! C’est la moyenne belge que
l’Union européenne attribue à la
concentration de microparticules dans
l’air. Dans une agglomération comme
la Région bruxelloise, celles-ci sont
responsables de 1.100 décès par an,
sans compter les hospitalisations pour
problèmes respiratoires. Principales
sources d’émission de ces polluants: la
consommation d’énergie dans les bâ-
timents et les transports. La réduction
de ces émissions polluantes constitue
donc un enjeu de santé publique aux
effets relativement directs.
Dexia en pointe
v Le remboursement à 100% des frais de déplacement
domicile-travail en transport en commun ont permis de réduire
considérablement l’impact des déplacements des services cen-
traux de Dexia: 70% des 6.222 collaborateurs qui y travaillent
empruntent les transports en commun.
v D’autres mesures comme le co-voiturage, la mise en place
de navettes vers les gares, la prise en charge des frais de
stationnement à la gare, la mise à disposition de douches et
de casiers pour les piétons, cyclistes et motards contribuent à
faire du plan de mobilité de Dexia un modèle du genre.
10 | energymag
Infléchir le tout voiture
Les autres constats sont connus: le
nombre de véhicules sur les routes
et le nombre de kilomètres parcourus
par ceux-ci ne cessent de croître. Les
immatriculations de véhicules neufs
ont augmenté de 37% en 10 ans depuis
1997 tandis que l’ensemble des voitures
du royaume avalaient 10% de kilomè-
tres en plus entre 1995 et 2005. Avec
les effets que l’on sait: encombrements
routiers, contribution au réchauffement
climatique, éparpillement de l’habitat et
des zones d’activité. Cela fait pourtant
environ une dizaine d’années que les
autorités communales disposent d’ins-
truments de diagnostic, de planification
et de programmation qui leur permettent
de mieux organiser les déplacements
sur leur territoire. Plans de stationne-
ment, plans de mobilité, conseiller en
mobilité, plans de déplacements sco-
laires… Autant de dispositifs subsidiés
peu ou prou par les régions que com-
plètent des fonds d’impulsion et autres
subsides pour financer la réalisation
des actions envisagées.
Si l’objectif Kyoto pour 2012 est à la
portée du pays, ce ne sera pas grâce
au transport! Ses émissions de gaz à
effet de serre représentaient 19% du to-
tal national en 2006 et se sont accrues
de 28% par rapport à 1990. La mobilité
durable sera plus que jamais à l’ordre
du jour à l’avenir.
À travers cet attirail, les communes
sont invitées à ne pas se limiter à jus-
tifier un Xième contournement routier.
Dès les phases de diagnostic, il s’agit
de favoriser la mobilité douce (piétons,
cyclistes, transports en commun) et
de rationaliser l’usage des véhicules à
moteur. Leur dimension de sensibilisa-
tion peut rapidement donner lieu à des
initiatives spectaculaires, comme l’or-
ganisation de trajets scolaires groupés
à pied (pédibus) ou à vélo encadrés par
des adultes. Mais les effets des me-
sures qui reposent sur des aménage-
ments d’infrastructures sont plus longs
à produire leurs effets. Si les communes
connaissent bien ces outils d’aména-
gement du territoire et de gestion de la
mobilité générale, on entend moins par-
ler de la gestion de leur mobilité interne.
Or il y a là aussi un potentiel important
de réduction des émissions polluantes
et des encombrements routiers. Tant au
niveau de leur flotte de véhicules que
de leur personnel. Sans compter les
effets bénéfiques en termes d’image et
d’exemple à suivre.
Les clés d’une mobilité durable
Utilisation rationnelle de la voiture, véhicules propres, promotion des modes de transports alternatifs… la mobilité
durable se joue aussi à de petites choses.
Plan de déplacement (PDE)
Les plans de déplacement d’entre-
prises et d’administrations ne sont
une obligation légale qu’en Région
bruxelloise, depuis juillet 2004.
Pour mieux organiser l’ensemble
des déplacements liés au travail,
toutes les personnes de droit public
ou privé occupant plus de 200
personnes sur un même site doivent
en élaborer un. La Région met à leur
disposition une série d’outils et de
conseils afin de les aider dans cette
tâche1. Pour réduire l’autosolisme
et la pollution, favoriser le recours
au vélo et aux transports en commun
et améliorer l’accessibilité des sites
concernés, ces plans articulent quel-
ques grandes mesures en les adap-
tant à chaque situation : gestion de
la flotte de véhicules, recours à la
voiture partagée, formation à l’éco-
conduite.
Le conseiller en mobilité
Indispensable tant pour la mise
en place et le suivi d’un PDE que
pour l’instauration d’une mesure
particulière, le conseiller en mobilité
intègre le rôle essentiel de porteur
du projet pour l’administration.
Accompagnant l’amélioration des
transports collectifs, le développe-
ment des modes doux, la maîtrise du
Diagnostic mobilité
Préalablement à un plan d’action, un
bon moyen d’obtenir une vue globale
et fiable de sa situation en matière de
mobilité est d’établir un “diagnostic
de mobilité”. Depuis 2003, toutes les
entreprises et administrations publi-
ques de plus de 100 travailleurs sont
tenues de le réaliser pour chaque
site de minimum 30 personnes. Cela
concerne à peu près la moitié des
589 communes belges, selon le servi-
ce public fédéral de la mobilité. Réa-
lisé une première fois en 2005, il est
relancé cette année. Les entreprises
et administrations concernées ont
entre juillet 2008 et janvier 2009 pour
trafic automobile et la politique de
stationnement, le conseil en mobilité
devient l’instrument privilégié d’une
politique intégrée de gestion des
déplacements, pensée de manière
globale et transversale. En particu-
lier, il joue un rôle d’optimisation de
l’usage des transports alternatifs à la
voiture individuelle existants.
Gérer plus vertement sa flotte
Parmi les autres solutions, les com-
munes peuvent décider de gérer leur
flotte de véhicules de façon plus res-
pectueuse de l’environnement. Pour
les aider dans cette voie, certains
développent une offre de consultance
adaptée. C’est le cas du produit Green
Fleet lancé par Dexia Auto Lease le
15 avril dernier. Dans le cadre de
marchés publics, cette offre regroupe
une information sur les véhicules les
moins polluants du marché, un inven-
taire de la flotte actuelle du client
et une estimation de la pollution
moyenne due à celle-ci, l’élabora-
tion d’un plan de diminution de la
pollution, une information sur les
incitants fiscaux existants et , enfin,
une sensibilisation des chauffeurs à
une conduite et un entretien écologi-
ques des véhicules (voir par ailleurs :
“écodriving”). L’offre sera complétée
prochainement par la possibilité de
recourir à un organisme qui pratique
fournir ces données. Les Unions de
villes et communes des trois régions
dispensent informations et conseils
pour aider leurs membres à remplir
cette obligation. Ce qui n’est pas in-
terdit étant autorisé, les communes
et CPAS qui comptent moins de 100
salariés ont tout le loisir d’effectuer
ce diagnostic sur base volontaire.
Celui-ci porte sur une série de me-
sures déjà en possession des em-
ployeurs: organisation du temps de
travail, répartition du nombre de tra-
vailleurs selon leur domicile, mesures
de gestion de la mobilité déjà effecti-
ves, … La seule véritable nouveauté
consiste à répartir les travailleurs se-
PUBLIC SECTOR | hors serie
la compensation CO2, précise
Philippe Dedobbeleer, responsable
du programme chez Dexia. Attention,
automobiles tout en bénéficiant
d’une offre intégrée (facturation
au km, entretien, assurances sont
selon lui, cette possibilité n’a de sens pris en charge par l’opérateur). À
qu’une fois les autres mesures prises tel point que certaines communes
et leurs objectifs atteints ! organisent en interne un système
semblable. À Namur par exemple,
Voiture partagée
un système de réservation horaire
La marque Cambio développe depuis des véhicules mis à disposition du
7 ans en Belgique une offre de personnel a permis de réduire de
5 unités la flotte communale.
“voitures partagées” disponibles à
la demande pour ses abonnés. Elle
Eco-conduite
dispose aujourd’hui de plus de 200
voitures et de plus de 5.000 abonnés Ce n’est pas la panacée, mais c’est
dans 12 agglomérations du pays toujours ça de pris: il est possible de
dont la Région bruxelloise. D’abord réduire sa consommation de carbu-
destinée aux particuliers, elle rant de 5 à 20% rien qu’en adaptant
s’élargit désormais aux entreprises ses habitudes de conduite. Tout en
et aux administrations communales. gagnant du temps, dans la plupart
Les administrations des grandes des cas: de 5 à 10%. Une demi-jour-
agglomérations belges connaissent née de formation suffit à acquérir
déjà bien cet opérateur implanté sur les clefs d’une meilleure gestion de
leur territoire. “Pour les plus petites la conduite: anticiper et voir loin,
communes de minimum 20.000 garder le véhicule en mouvement tant
habitants, le système est également que faire se peut, éviter d’accélérer
viable à condition que la commune longtemps en sous ou en sur régime
garantisse un taux d’utilisation du et, enfin, limiter le freinage en anti-
ou des véhicules Cambio par ses cipant les ralentissements. En Bel-
services”, explique David Dumont, gique, des centres assurent ce type
responsable de projet pour la de formation pour un coût tournant
Belgique. La formule, déjà testée autour 200 ¤ par conducteur; le re-
avec une pépinière d’entreprise, tour sur investissement est attendu
représente une belle opportunité en maximum un an. Il est encore plus
pour les communes soucieuses de rapide pour les utilitaires, comme les
rationaliser l’usage de véhicules bus scolaires etc.
lon leur mode de déplacement prin-
cipal, ce qui nécessite la réalisation
d’une enquête auprès du personnel.
Croisées avec les données de l’Ins-
titut national de statistiques, ces
données constituent de précieuses
informations pour orienter la mobi-
lité des travailleurs vers des modes
de déplacements plus durables.
Une fois traitées au niveau fédéral,
elles sont, en retour, disponibles à
la demande des acteurs. Ainsi de la
fiche de comparaison des modes de
déplacement du personnel pour des
administrations qui disposent de plu-
sieurs sites d’implantation.
■ Manu De Loeul
energymag | 11
hors serie | PUBLIC SECTOR
L’ère du pétrole touche à sa fin alors que s’aggrave le changement climatique. Pour Jeremy
Rifkin, le gourou américain du climat, il n’est plus question de demi-mesures. Mais d’engager la
troisième révolution industrielle dont les énergies renouvelables, l’hydrogène et les réseaux intel-
ligents forment les piliers. Et l’homme d’engager l’Europe à prendre la tête de cette révolution.
L’énergie, la troisième révolution
industrielle
nous disposerons encore de pétrole
jusqu’à la fin du siècle présent, mais les
signes de déclin s’accumulent rapide-
ment. Le problème vient de ce que nous
enseigne la théorie du pic pétrolier.
Aujourd’hui, l’Agence Internationale de
l’Energie (AIE) affirme que nous pour-
rions avoir une rupture d’approvisionne-
ment dès 2014. Les meilleurs géologues
au monde ont évalué que le pic pourrait
survenir entre 2010 et 2020. Le Mexique
et la Russie devraient atteindre celui-ci
dans deux ans. L’important n’est pas de
connaître la date exacte du pic pétro-
lier -, - il surviendra sans aucun doute
entre 2010 et 2030 - mais de mesurer le
peu de temps qu’il nous reste pour faire
face aux graves conséquences que
cela suppose. Car dès que la moitié des
réserves disponibles sera consommée,
© EP 2007
c’en sera fini du pétrole et de l’ère de
prospérité qu’il a permis. J’ajouterai
Jeremy Rifkin rêve le futur de l’énergie et presse l’Europe que si nous pensons prendre un coup sévère avec un
de le mettre en œuvre. Dans ce futur, chacun de nous pour- prix du pétrole dépassant les 100$, imaginez l’impact
ra récupérer du soleil, du vent, de l’eau, de nos déchets pour les pays en développement. Sans parler de l’insta-
de l’énergie propre générée localement au sein même et bilité politique régnant dans pratiquement tous les pays
autour de nos maisons, bureaux, usines et même nos véhi- producteurs de pétrole. Les temps à venir seront durs.
cules; stocker cette énergie intermittente sous forme d’hy-
drogène, avant de la partager en courant électrique via un La problématique n’est pas seulement énergétique. Le
réseau intelligent à l’échelle européenne. L’union fait la changement climatique est plus inquiétant?
force dit-on. Selon l’économiste, cette union de millions La première chose qui interpelle à la lecture du troi-
de petits producteurs-distributeurs pourra potentiellement sième rapport des travaux du GIEC, c’est la vitesse et
produire bien davantage d’énergie distribuée que les for- l’accélération du changement climatique. Ce qui est
mes traditionnelles d’énergie centralisée basée sur les clair, c’est qu’il se réalise plus vite que ce que peu-
combustibles fossiles dont nous dépendons aujourd’hui et vent prédire les modèles des scientifiques et c’est in-
dont on nous prédit la fin toute proche. quiétant. Le deuxième rapport prévoyait la fonte des
neiges dans les grands sommets montagneux comme
Vous dites que l’ère du pétrole touche à sa fin… les Pyrénées et les Alpes au cours du XXIIe siècle. Le
Nous sommes au crépuscule d’une ère énergétique, troisième rapport montre que cela se produira dans
celle du pétrole. Le crépuscule prend un certain temps, les 30 premières années du siècle présent. Le second
12 | energymag
rapport prévoyait des ouragans plus intenses dans les
caraïbes et le Gulf Stream au cours du XXIIe siècle.
Le nouveau rapport montre que les ouragans ont déjà
doublé d’intensité, avec des extrêmes comme Katrina
et Rita. D’autres exemples peuvent être cités, comme
la calotte glaciaire qui fond plus vite que prévu. En vé-
rité, nous n’avons aucune idée des changements réels
qui nous attendent, nous pouvons juste constater
qu’ils s’accélèrent. Les scientifiques tablent sur une
augmentation de la température de 3 degrés durant ce
siècle. Mais qui dit qu’elles ne seront pas supérieu-
res. L’Europe veut limiter l’augmentation à 2°C, mais
même dans ce cas optimiste, le panel du GIEC affirme
que l’on pourrait voir l’extinction d’un tiers à la moi-
tié des espèces vivantes sur cette terre. Maintenant,
mettez cela en perspective avec l’histoire. Nous avons
eu cinq vagues d’extinction biologique massive en 450
millions d’années. Chacune de ces vagues a pris 10
millions d’années. L’homme n’est pas sur cette planète
depuis longtemps, à peine 175.000 ans. Nous devons
prendre conscience de l’énormité de ce qui est en
train d’arriver. Nous parlons de l’extinction possible
de l’humanité.
La solution est votre troisième révolution industrielle?
Les grands changements économiques de l’histoire se
sont produits quand de nouveaux systèmes d’énergie
ont coïncidé avec l’apparition de nouveaux systèmes
de communication. Quand cette convergence se pro-
duit, la société est restructurée selon des schémas
nouveaux. Or, ces 15 dernières années, nous avons
vécu une révolution majeure dans le domaine de la
communication avec la percée d’Internet. Qui aurait
imaginé pouvoir interconnecter la planète entière
et voir de nouveaux modèles d’échanges se mettre
en place avec autant d’aisance. L’élément clé de la
troisième révolution industrielle est précisément son
caractère distributif et partagé. Dans le modèle éner-
gétique de demain, chacun produira son énergie loca-
lement à partir de sources renouvelables et partagera
son surplus avec les autres utilisateurs au travers d’un
réseau intelligent, de la même façon qu’aujourd’hui
les utilisateurs produisent et partagent actuellement
l’information. Les piliers de cette révolution sont au
nombre de trois: les énergies renouvelables, une tech-
nologie de stockage performante, celle de l’hydrogène
et des réseaux d’énergie intelligents.
L’hydrogène et les énergies renouvelables tiennent une
place centrale dans votre schéma. Est-ce réaliste?
L’éolien, le solaire, l’hydraulique ou la biomasse sont
certes des énergies émergentes et ne représentent
encore qu’un petit pourcentage de la production
mondiale. Mais elles croissent rapidement car les
gouvernements, Europe en tête, fixent des objectifs et
des références pour favoriser leur large introduction
PUBLIC SECTOR | hors serie
sur le marché, tandis que leurs coûts décroissants PORTRAIT
les rendent de plus en plus compétitives. En outre,
des milliards d’euros de fonds publics et privés vont
Jeremy Rifkin
est le président-
à la recherche, au développement et à la pénétration fondateur de la
du marché, pendant que les entreprises et les parti- Foundation on
culiers cherchent à réduire leurs émissions de CO 2 Economic Trends
et à rendre leur utilisation d’énergie plus efficiente (Washington,
et indépendante. Elles se développent donc et cela DC). Il a été
s’accélèrera. La grande critique qu’on leur oppose le conseiller
du président
est leur intermittence. Le soleil ne brille pas tout le
de l’Union
temps et le vent n’est pas toujours de force égale. européenne,
Mais c’est compter sans le second pilier de cette ré- José Socrates,
volution: le stockage. C’est là qu’intervient l’hydro- Premier ministre
gène qui est un support de stockage universel pour du Portugal, pour
toutes les formes d’énergie renouvelable, permettant les questions de
ainsi de garantir la disponibilité d’une ressource sta- sécurité énergé-
ble et fiable pour la production d’énergie. Je m’ex- tique, de change-
ment climatique
plique: si une partie de l’électricité produite lorsque
et d’économie
les énergies renouvelables sont abondantes peut (2007). Il est
être utilisée pour extraire l’hydrogène de l’eau, qui aussi conseiller
peut être stocké pour un usage ultérieur, la société spécial du
aura un approvisionnement continu en énergie. Cette groupe du Parle-
technologie peut sembler coûteuse pour le moment, ment européen
mais c’était également le cas des premières voitures sur l’avancement
et des premiers ordinateurs. Du reste, la technolo- de la troisième
révolution in-
gie existe déjà. Le constructeur Honda par exemple
dustrielle et le
a déjà dans ses cartons une pile à hydrogène qui
développement
permet d’alimenter une maison en eau chaude et en de l’économie
électricité, tout en rechargeant les batteries d’un vé- de l’hydrogène.
hicule hybride. Ce n’est pas de la science-fiction. J. Rifkin est
l’auteur de dix-
Et les réseaux de distribution, pourra-t-on les adapter? sept ouvrages
Les mêmes principes de conception et les technolo- sur l’environne-
gies intelligentes qui ont rendu possible le développe- ment, l’énergie
et les questions
ment d’Internet et des grands réseaux de communica-
économiques,
tion globale peuvent être utilisés pour reconfigurer les
dont The Hydro-
réseaux mondiaux d’énergie et créer un “smart power gen Economy
grid”. Le problème n’est pas technologique ni finan- (Tarcher/Penguin,
cier, mais de priorité. Les finances sont là: on parle 2002).
de milliards d’euros à investir pour moderniser les ré-
seaux actuels basés sur une production centralisée.
Vous appelez l’Europe à prendre la tête de cette révo-
lution, pourquoi?
L’Europe dispose de la volonté et des ressources scien-
tifiques, technologiques et financières nécessaires
pour prendre la tête de cette révolution. Il faut peut-
être vous le rappeler, mais l’Europe est la plus grande
puissance économique. Le produit intérieur brut des
27 Etats membres est supérieur à celui des Etats-Unis.
Avec 500 millions de consommateurs, vous avez le plus
grand marché du monde. Et l’Euro est devenue la mon-
naie de référence. Si l’Europe réussit cette transition
vers une nouvelle ère économique, elle entraînera le
reste du monde. Si ce n’est pas vous, qui le fera?
■ Propos recueillis par Jean-François Marchand
energymag | 13
hors serie | PUBLIC SECTOR
Comprendre et agir sur vos coûts énergétiques
Management
Vers une gestion publique “durable”
Une première en Belgique! L’IECBW, l’intercommunale de production turer le management sur de nouvelles
bases. “Nous sommes repartis de zéro
et de distribution des eaux en Brabant Wallon, vient d’obtenir la qua- et avons organisé en profondeur nos
processus autour des trois normes
druple certification intégrée QSEE: environnement (ISO 14001), sécu-
supplémentaires (ndlr  : sécurité, qua-
rité et santé au travail (OHSAS 18001), qualité (ISO 9001) et éthique lité et éthique). L’objectif était de met-
tre en place un outil de gestion intégré
sociale (SA 8000). Il faut encore y ajouter le renouvellement de sa cer- permettant de piloter encore plus effi-
tification EMAS. La preuve que le secteur public peut aussi s’engager cacement la société et de renforcer sa
cohérence”.
dans une démarche de gestion intégrée en droite ligne avec la notion
de développement durable. Travail intense mais salutaire
Le processus a duré près de deux ans,
mais est jugé essentiel par l’IECBW.
BON À SAVOIR Depuis quelques années, pour sa- L’IECBW en pointe “Nous disposons aujourd’hui de pro-
Avec son offre tisfaire aux demandes de plus en À l’origine, la volonté de se conformer cédures bien détaillées, d’objectifs et
Performance, plus précises des citoyens, les aux normes environnementales dans d’indicateurs de performance partagés
Dexia apporte une administrations se sont lancées un domaine crucial: l’eau. “Voici quel- par tous les collaborateurs. Le système
solution adaptée dans des “démarches qualité”. ques années, nous avions entamé une est en outre évolutif et participatif: tous
au secteur public Si le concept, importé du privé, a démarche de certification environ- nos collaborateurs peuvent apporter
pour la mise en
pu apparaître un temps relative- nementale ISO 14001. L’eau étant un leur contribution à l’amélioration de nos
place d’un système
de gestion intégrée ment peu approprié aux services secteur particulièrement sensible et méthodes de travail”. Au final, la qualité
de la qualité. L’ob- publics, il n’en est rien, et beau- menacé, notre objectif était de garantir s’en ressent comme en atteste la pre-
jectif n’est pas for- coup ont compris qu’au-delà d’une à nos clients, communes associés et mière enquête de satisfaction auprès
cément d’obtenir éventuelle certification, un travail citoyens, une qualité totale de nos pro- des administrés. “Il faut combattre cette

les certifications sur des objectifs qualité permettait
internationales, de mobiliser tous les niveaux d’une
mais d’adapter administration. Dans le même
l’organisation
à un processus
d’amélioration
temps, les normes comme l’ISO,
ont évolué pour mieux prendre en
permanente. compte les questions de manage-
ment et donner la priorité à l’effi-
cacité des processus, et non à la
cédés en matière environnementale.
Cette certification devant faire l’objet
d’un renouvellement voici trois ans
dans le contexte d’un développement
très important de nos activités, nous
avons jugé le moment opportun pour
élargir l’approche de notre gestion”,
précise Alain Gillis, Directeur Général
energymag,
idée du service public à piètre qualité”,
assène Alain Gillis. “Notre vocation est
de remplir notre mission de service
public de la meilleure façon qui soit au
moindre coût pour la collectivité”. La le magazine des energy managers
lourdeur de la démarche et le coût sont-
ils justifiés en regard des avantages?
“Incontestablement. Nous sommes dis-

POUI
energymag
conformité des procédures. La dé- de l’IECBW. De fait, l’intercommunale posés à partager notre expérience avec
marche fait tâche d’huile à l’image a quasi doublé de taille en cinq ans. A les administrations qui le souhaitent”. , je désire profiter de cette offre. Je m’abonne pour un an à Energymag et je

OFFRE D’ABONNEMENT
de celle entreprise par l’IECBW. la fois l’occasion et le besoin de struc- ■ Alfons VANBERGEN recevrai les 6 prochains numéros du magazine pour le prix de 33 €*.
the energy manager magazine
Je verse 33 € au compte 310-1223352-74 de In Site SPRL avec la mention ABO ENERGYMAG et je
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Une norme pour l’énergie! Nom .....................................................................................
marché de l’énergie, les Fonction .............................................................................................
L’ISO, l’un des principaux organismes mondiaux de normalisation, prépare une future norme sur
le management de l’énergie. À l’instar des séries ISO 9000 pour la qualité ou 14000 pour l’environ- solutions énergétiques et E-mail .................................................................................................
nement, cette norme fixera les bonnes pratiques des entreprises et organisations pour “accroître
leur efficacité énergétique, réduire les coûts et d’améliorer leur performance environnementale les services associés. Adresse ...............................................................................................
en agissant sur les aspects techniques et le mode de gestion pour une utilisation rationnelle de t ............................................................................................
l’énergie”. L’organisme évalue que cette norme pourrait avoir un impact sur 60 % de la demande t Tél ................................................... Fax ............................................
énergétique mondiale, essentiellement dans les secteurs de l’industrie, des transports et de t
l’immobilier. PJe souhaite recevoir une facture. Mon numéro de TVA:..................................
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B-1030 Bruxelles Conformément à la législation en vigueur, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant.
Plus que jamais, Dexia désire être le partenaire des entités publiques et sociales
en matière de développement durable et proposer des solutions adéquates
à sa clientèle privilégiée. C’est pourquoi nous vous convions à notre Journée
du Développement Durable, le jeudi 12 juin 2008, au Théâtre de Namur.

Au programme

08.00 – 09.00 :
Accueil avec petit-déjeuner bio et produits du commerce équitable

09.00 – 09.10 : Message de bienvenue

Jean-Marie Bréban, Directeur Distribution Wallonie Public Finance, Dexia Banque

09.10 – 09.50 :
« La problématique du développement durable »
Serge de Gheldere, Ambassadeur d’Al Gore en Belgique

09.50 – 10.30 :
« Dexia comme pionnier en développement durable »
Bernard Dehaye, Coordinateur Mobilité et Développement Durable, Dexia Banque

« Focus sur la station Princess Elisabeth Antarctica »

Thierry Touchais, Président de la Fondation Polaire Internationale

10.30 – 11.00 : Pause-café

11.00 – 12.30 :
« Sessions thématiques et solutions durables proposées par Dexia :
Mobilité – Placements – Provision d’énergie – Aspects sociétaux »

12.30 - 12.50 : Clôture

Paul Magnette, Ministre du Climat et de l’Energie

12.50 – 13.00 : Mot de conclusion

Ann De Roeck, Membre du Comité de Direction de Dexia Banque

13.00 – 14.00 :
Walking-lunch bio et produits du commerce équitable

Intéressé ? Inscrivez-vous sans plus tarder à l’adresse suivante :

http://www.dexia.be/developpementdurable

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à prendre contact

avec votre Public Banker ou votre Chargé de relation.