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Communiqué de presse, mardi 8 avril 2008

L’Etat, hors la loi à Lyon :


Pas de fermeture d’hébergement
sans solution durable pour leurs occupants!
A Lyon, 219 places d’hébergement seront fermées ou supprimées dans 7 structures au mois d’avril
(parmi elles 95 disparaissent pour cause de fin de plan hivernal). Prés de 200 personnes, vivant
seules ou en famille, seront ainsi remises à la rue dans les prochaines semaines sans
aucune proposition claire de relogement. Elles auront pour unique perspective l’appel au 115, un
dispositif pourtant déjà saturé qui refuse chaque soir en moyenne 50 personnes1. Dans la nuit du
lundi 7 avril 89 personnes ayant sollicité le 115 sont restées sans offre d’accueil2. Ces chiffres
risquent d’augmenter dans les jours et semaines à venir au vu des nouvelles fermetures et
suppressions de places d’hébergements.
Cette situation va à l’encontre de la loi sur le Droit Au Logement Opposable (loi DALO du 5
mars 2007 dont l’application est garantie par l’Etat), en particulier son article 4 qui stipule que :
« toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y demeurer,
dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée. Cette orientation est
effectuée vers une structure d'hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa
situation ». Ces remises à la rue constituent également une violation de la Charte européenne des
droits de l’Homme dans la Ville signée par Lyon en juin 2002.
En conséquence, les signataires :
- exigent dès aujourd’hui un moratoire des fermetures d’hébergements d’urgence ;
- demandent des solutions de relogement pour les personnes et familles dans le cadre d’un
travail concerté entre associations de terrain, structures d’hébergement et instances publiques ;
- défendent une prise en charge adaptée des populations précaires à Lyon dans le cadre de
l’application de la loi DALO.
Plus largement, les signataires :
- regrettent le manque de concertation préalable et l’approche purement gestionnaire qui
prévaut de plus en plus dans la prise en charge des populations précaires ;
- affirment leur soutien aux travailleurs sociaux et équipes de terrain dans leur travail
quotidien rendu encore plus difficile dans les circonstances actuelles.

« Mr T. 56 ans se rend au centre de soins de Médecins du monde à Lyon début avril :


Il a une place en hébergement depuis quelques semaines. Il est angoissé car il vient d’apprendre
que la structure dans laquelle il se trouve ferme dans quelques jours, aucune solution ne lui a été
proposée c’est donc la rue qui s’impose à lui. Ce monsieur souffre de diabète, hypertension
artérielle et état dépressif qui l’oblige à suivre un traitement régulier. Se retrouver à la rue signifie
l’aggravation de son état de santé et nuira au bon suivi de son traitement ».

Nous n’acceptons pas la remise à la rue de personnes ayant obtenu un hébergement


provisoire. Nous soutiendrons les actions d’occupation et dénoncerons systématiquement
les fermetures sans solution prévue.

Signataires :
Action Pour l’Insertion Sociale par le Logement (ALPIL), Cimade, C.L.A.S.S.E.S, Collectif
Tchétchénie, Demeurant Partout, Entraide Protestante Lyon, Fondation Abbé Pierre, Ligue des
droits de l’homme 69, Médecins du Monde, Programme France Handicap International, Réseau
« Personne dehors ! », RESOVIGI
http://personnedehors.blogspot.com

Contact Presse :
Réseau « Personne dehors ! » - Véronique Gilet - 06 82 58 60 33
ALPIL - André Gachet - 06 09 65 18 23
Médecins du Monde : Olivier Vandecasteele - Carole Martin - 04 78 89 99 99/06 77 39 42 27

1
Statistiques du 115 : moyenne générale sur 2007
2
statistiques 115 du 7 avril 2008

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