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/// Le Magazine EVER ///

/// Obama Entravé ///


par
Gérard Chaliand

Tel
//Gulliver//
lorsqu’il se trouvait ligoté durant son sommeil par des adversaires infiniment petits, le président
//Obama//, à la tête du plus puissant Etat du monde paraît singulièrement empêtré au //Moyen
Orient//.

Déjà bridé, sur le plan interne, entre une crise durable, génératrice de chômage et un parti
républicain décidé à multiplier les obstacles, //Barack Obama// subit les rebuffades de son
principal allié au //Moyen-orient// : //Israël//.

Bien
sur,
il s’agit d’une crise mineure traitée de façon discrète lors de rencontres bilatérales car l’alliance
entre les deux pays est indéfectible. Mais, sur le plan géopolitique l’intransigeance d’ //Israël//
gène //Washington// dans ses initiatives en faveur du règlement du conflit //israélo-palestinien//.

Au-delà du statut de //Jérusalem//, considérée semble-t-il, par //Israël// comme sa capitale


exclusive, le véritable problème concerne la volonté du gouvernement de //Benjamin
Netanyahu// de déboucher sur un //Etat palestinien// aux côtés d’//Israël//.

La
non
résolution
de ce conflit, signalait le //général Petraeus//, gêne nos efforts par ailleurs en évoquant la
présence de troupes américaines en //Afghanistan//.

A l’heure actuelle, la perspective d’un //Etat palestinien// dont la feuille de route jadis évoquée
par//Georges W. Bush// prévoyait l’établissement pour //2005// paraît singulièrement ténue.

Bien que //Mr Netanyahu// dit aujourd’hui être partisan de l’établissement d’un //Etat
palestinien//, les partis religieux de sa coalition tout comme son ministre des affaires étrangères,
//Avigor Liberman// ne partagent pas cette option. Seule, //Tsipi Livni//qui dirige le parti
//Kadima// s’est prononcée sans ambiguité pour la création d’un //Etat palestininen//.

A ses yeux, à terme, cela constitue la solution la plus raisonnable garantissant le caractère //juif//
et //démocratique// de l’//Etat d’Israël//.

Il est
sans doute
impossible
pour //Barack Obama//d’imposer une solution au gouvernement israélien tant qu’il ne parvient
pas à contraindre l’//Iran//. Ce dilemme permet d’ailleurs tant en //Israël//qu’aux //Etats-Unis//
aux alliés de //Mr Netanyahu//de mettre l’accent sur la menace d’un //Iran//nucléaire.

La volonté du gouvernement de //Mr Netanyahu// concernant la création d’un //Etat palestinien//


parait surtout verbale et se trouve confortée par l’existence du //Hamas// qui refuse de
reconnaître l’//Etat hébreu//.

Ce dossier, déjà ancien, puisque les //Accords d’Oslo// prévoyant la création d’un //Etat
palestinien// remontent à //1993//, est appelé, selon toute probabilité, à demeurer ouvert.

A terme, cependant, son non règlement reste un sérieux problème pour //Israël//. L’occupation
indéfinie sans solution ne parait pas tenable.
En
marge
des négociations complexes avec l’//Iran//et des tractations internationales pour que soient
appliquées des sanctions sévères, les //Etats-Unis// doivent gérer deux situations difficiles dans
un //Moyen-orient// à la géopolitique complexe.

En //Irak//, les discussions pour désigner un premier ministre et former une coalition vont être
longues et peut-être violentes. Les //Chiites// qui forment la majorité de la population sont divisés,
les //Sunnites// cette fois se sont regroupés derrière un candidat séculier. Le poids de l’//Iran//,
sans être décisif, reste cependant significatif.

Se précise surtout une opposition grandissante entre //Arabes// et //Kurdes//. Jusqu’à présent les
troupes américaines, à cet égard, constituent une force d’interposition.

Le problème de //Kirkouk//, que réclament les //Kurdes// et ce que refusent les autres
communautés, alimente une tension qui en l’absence de troupes américaines déboucherait sur un
conflit ouvert.

Il est douteux que les troupes américaines


puissent intégralement se retirer fin //2011//.

//Washington// ne sera-t-il pas obligé pour éviter le chaos, de laisser une force résiduelle au-delà
du délai prévu?

L’//Afghanistan//
et le
//sanctuaire pakistanais//
où les insurgés trouvent refuge et soutien auprès d’un allié ambigu des //Etats-Unis// constitue le
problème militaire majeur des //Etats-Unis//. La récente offensive sur la ville de //Marja// au nord
de la province de //Helmand//, menée à bien par les //Marines// dans le cadre de la nouvelle
stratégie définie par le //général Mc Chrystal//, a démontré l’incurie et la corruption des éléments
engagés dans l’affaire de l’ //armée nationale afghane// (//ANA//).

Ceux-ci, une fois la ville prise, se sont contentés de piller le bazar tandis que les américains se
voyaient dans l’obligation de dédommager les commerçants qui avaient été lésés.

Ce fait est en lui-même d’une grande gravité.

C’est en effet à l’ //armée nationale afghane// que les //Etats-Unis// entendent confier la sécurité
du pays, ainsi qu’à la police dont la corruption est notoire.
La tâche du //général Mc Chrystal// est de veiller à la formation de l’armée afghane tout en
remportant d’ici la fin de l’année prochaine des succès tactiques.

Il s’agit d’affaiblir les //Taliban// et autres insurgés et de réduire par là même leurs prétentions
lors d’une future négociation.

Tâche complexe dans un contexte politique largement dégradé.

La somme des difficultés extérieures dans une configuration géopolitique où alliés et adversaires
posent problème à //Washington//, est considérable.

Avec un gouvernement //israélien// réticent devant la perspective d’un //Etat palestinien//, un


//Iran// qui cherche avec succès à gagner du temps, un //Irak// toujours conflictuel, un
//Pakistan// qui ne considère pas, contrairement aux //Etats-Unis//, les //Taliban// comme des
adversaires, la tâche de //Barack Obama// est semée d’embûches.

Sans compter l’//Afghanistan// où de toute évidence, personne ne parait disposer en l’absence un


jour des troupes américaines, à se battre pour le régime de //Kaboul//.

Le président //Obama// qui a démontré aux //Etats-Unis// sa ténacité sur le dossier de la santé, va
sans doute connaître lors des élections de novembre, des jours difficiles.

Gérard Chaliand
http://fr.lemagazineever.com/2010/05/obama-entrave/

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