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EN COUVERTURE Elections 2010

26 Assemblée générale
des actionnaires de la SA Belgique
Votre vote influencera les ‘dividendes’ que
l’Etat distribuera …

28 Ctrl-Alt-Delete…
10 présidents de partis à propos de leur
programme socio-économique

37 “Ce que l’on ne dit pas est


aussi important“
Les ‘pour’ et les ‘contre’ des programmes
électoraux par l’économiste Peter Vanden
Houte, suivis du Memorandum de la FEB
pour un avenir prospère

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Le 13 juin 2010 :
Assemblée générale
des actionnaires de la SA Belgique

L
a mésentente des administrateurs de la SA Belgique que’ est la parole magique qui – si nous l’appliquons à la SA
fin avril 2010 requérait la convocation de toute urgen- Belgique – conduit à des chiffres à vous donner le vertige.
ce d’une Assemblée générale des actionnaires. Les “Les dysfonctionnements dans les interactions entre les
élections du 13 juin prochain nous donnent en effet l’occa- fonctionnaires entre eux et entre les fonctionnaires et les
sion d’évaluer la politique socio-économique de nos hom- structures (organisation du travail, conditions de travail,
mes et femmes politiques, mais surtout de codécider de l’a- technologie, mentalité, etc.) conduisent, sur la base d’un
venir du pays. Votre vote revêt donc une grande importan- calcul prudent, à 10.800 euros de frais cachés par fonction-
ce, et influencera sans aucun doute les ‘dividendes’ que naire et par an. Si l'on part du principe que la SA Belgique
l’Etat pourra verser sous la forme, entre autres, de pensions, compte un million de collaborateurs, on a un potentiel de
de charges salariales inférieures, d’une infrastructure amélio- performance cachée de pas moins de 10,8 milliards d’euros
rée, d’un appareil étatique plus performant, d’une meilleure par an !” Si on prenait pour objectif de convertir chaque
formation et de soins de santé de qualité. année 50% de ces frais cachés, on arriverait à une perfor-
mance socio-économique supplémentaire de 5,4 milliards
Le cours des actions de la SA Belgique connaît une baisse d’euros par an. L’investissement total nécessaire à cet effet
constante depuis plusieurs années déjà. Nous arrivons de serait récupéré en plus ou moins un an. Ce qui signifie qu’en
plus en plus difficilement à concurrencer les forces écono- une seule législature d’une durée de quatre ans, pas moins
miques émergentes, ce qui affecte notre prospérité. Nous de 16,2 milliards d’euros de moyens supplémentaires se-
pâtirons, à long terme, de faire uniquement confiance à un raient dégagés. Et ce n’est pas tout. Ludo Goethals avait
savoir-faire statique. Nous devons structurellement adapter moins de matériel comparatif à sa disposition pour faire un
notre société à un monde changeant et élargi comptant de calcul précis des frais cachés découlant de l’interaction entre
nombreux nouveaux acteurs. Nous devons, dans notre quê- la politique et l’administration, mais il a facilement vu là des
te de solutions, oser penser en marge des schémas établis dizaines de milliards d’euros par an à gagner, sans parler (du
et ne pas avoir peur d’explorer de nouveaux horizons. Il y a manque) d’interaction entre la politique et la société, où il
là sans aucun doute un tas d’opportunités fantastiques pour ose parler, avec une légère hésitation, de centaines de mil-
qui veut les saisir. liards. “Même si nous n’empruntons qu’une partie de la voie
idéale, il existe un énorme potentiel pour engager les moy-
Vu les difficultés budgétaires actuelles, les énormes besoins ens disponibles de manière plus efficace dans la SA Belgi-
d’investissement – il suffit de penser à l’infrastructure pu- que. Je trouve dommage qu’aucun économiste n’ait enco-
blique – et la pression fiscale particulièrement lourde pesant re effectué ce calcul de manière plus approfondie. Il faudrait
sur les travailleurs et les entreprises, il n’y a toutefois qu’une peut-être idéalement créer un organisme européen au sein
seule conclusion à tirer : tout gaspillage de moyens et d’é- duquel des économistes indépendants définiraient le po-
nergie doit être combattu et ne peut plus être toléré. Il s’a- tentiel de chaque pays.” Un avenir plus rose est donc possi-
git peut-être là d’une bonne nouvelle pour les optimistes ble. Et demande “seulement” courage, ambition, vision et
parmi nous : on dénombre pas mal de domaines dans les- ténacité. 
quels il est possible d’utiliser les moyens existants de maniè- Sofie Brutsaert
re plus efficace, et donc d’obtenir de meilleurs résultats sans
dépenser davantage. L’expert en gestion et communication * Fondateur de Square Circle qui a récemment été certifié par l’ISEOR –
un éminent centre de recherche français en matière de gestion – en vue
Ludo Goethals* a réalisé pour nous un exercice d’arithmé-
de développer la gestion socio-économique dans notre pays. Le modè-
tique sur la base d’un modèle français qui a pendant 30 ans le recherche au sein d’organisations la trace de dysfonctionnements
gagné ses galons auprès de 1.200 entreprises et organismes dont les conséquences ne sont pas mesurées par manque d’outils de
publics dans le monde entier. ‘La gestion socio-économi- gestion. www.iseor.com et www.squarecircle.be

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Quelle politique socio-économique en Belgique après les élections ?

Ctrl-Alt-Delete…
L’ordinateur de la SA Belgique s’est planté. Trop de bugs dans le système. Le 13 juin, vous sélection-
nerez les experts qui pourront s'asseoir autour de la table en vue de remettre le système d'exploitation
en marche. Forward a d'ores et déjà réalisé un coup de sonde auprès des présidents des grands partis
démocratiques* à propos des dommages économiques causés par le mauvais fonctionnement de
Belgique.0. Mais nous voulions surtout savoir de quelle manière – mise à part la réécriture des compo-
sants crashés – ils comptaient utiliser le hardware et le software pour repositionner la Belgique sur la
carte mondiale en termes socio-économiques.
* Les partis sont ici présentés par ordre alphabétique

Marianne Thyssen, CD&V


“Recommencer après une ‘crise’ injustifiée”

P
our Marianne Thyssen, présiden- formation théorique et pratique, à l’énergie, au climat, aux fonds
te du CD&V, l’occasion manquée pour la recherche et à la stimulation de l’innovation. Nous devons
est surtout celle d’une solution faire en sorte de pouvoir concurrencer sur les marchés en pleine
aux problèmes institutionnels : “Les gens croissance, et pas seulement sur les marchés en perte de vitesse.”
ressentent cela comme si tout avait ces
dernières années été placé sous le signe des débats institutionnels, Lorsque nous l’interrogeons sur le financement de la sécurité socia-
mais on oublie que nous voulons une réforme de l’Etat afin préci- le, Marianne Thyssen pense immédiatement à une réforme des pen-
sément de mieux positionner la Belgique sur le plan socio-écono- sions. “Les gens doivent savoir qu’ils recevront une pension conve-
mique. Les négociations en cours ont en outre offert une perspec- nable. Des réformes sont nécessaires à cet effet et nous ne crai-
tive d’accord négocié. Nous aurions pu prouver que les francopho- gnons pas de le dire à la population.” En cas de politique catholi-
nes et les néerlandophones sont certainement encore capables de que, il faudra rester au travail plus longtemps, “mais nous devrons
parvenir à des accords sur des dossiers difficiles. Nous aurions pu faire en sorte dans ce cas que notre marché du travail fonctionne de
montrer juste avant la présidence eu- telle sorte que les travailleurs plus
ropéenne à quel point ce pays est sta-
ble.” Mais les choses se sont passées
autrement, et Marianne Thyssen dé-
“vraiment
Pour rendre l’Etat
efficace, nous
âgés puissent y accéder en tant que
travailleurs à part entière. La concerta-
tion sociale jouera un rôle important à
plore les dommages causés à l’image cet égard”, précise-t-elle. Les starters
de la Belgique. Elle s’oppose en outre
devrons œuvrer à le réformer” seront également encouragés. Et pour
fermement à l’assertion que rien n’au- elle, la boucle est bouclée : “Nous de-
rait eu lieu sur le plan socio-économique ces dernières années. “En vons aussi bien sûr nous diriger vers un Etat partenaire des entre-
pleine crise bancaire, nous avons déjà mis tous les dossiers com- prises. Et pour le rendre vraiment efficace, nous devrons également
munautaires de côté. Nous avons sauvé l’épargne et mené une po- œuvrer à une réforme de l’Etat. Mais je souligne encore une fois
litique anticrise fructueuse. Nous faisons mieux que la moyenne de que cela est pour nous purement fonctionnel parce que nous par-
l’Europe des 27 à la fois en ce qui concerne la baisse de notre crois- tons du principe que les trajectoires décisionnelles doivent être
sance, la hausse de notre chômage et le déficit budgétaire. L’OC- courtes. Il doit s’agir de packages de compétences homogènes et
DE et le FMI confirment que nous avons mené une politique effica- les moyens publics doivent être employés de la manière la plus pro-
ce.” Le CD&V souhaite selon ses propres dires égale- ductive possible.” Marianne Thyssen n’a pas parlé spontanément
ment investir massivement dans le domaine socio-éco- de l’énergie, mais lorsque nous lui avons posé la question, elle a ad-
nomique. “Cela signifie apporter des réformes struc- mis sans réserve que ce domaine requérait une certaine attention :
turelles à notre économie, rehausser notre compétitivité, “Nous devons avant tout assurer la sécurité énergétique, mais cel-
poursuivre notre trajectoire budgétaire.” Marianne Thyssen le-ci doit aussi être abordable. Il s’agit en fin de compte également
renvoie également à la mise en œuvre de l’agenda Europe d’un facteur qui co-détermine notre compétitivité.” 
2020, pour lequel les gouvernements locaux doivent
également prendre leurs responsabilités. “Je pense à la

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Joëlle Milquet, cdH


“Nous souhaitons un ‘Pacte sur l'intelligence’”

A
u cdH, on se dit avant tout les investissements dans les secteurs neufs, porteurs et inno-
‘frustré’ de ne pas avoir vants. "Toute la dynamique que nous étions en train de lancer
pu s’attaquer aux grandes à ce sujet a été stoppée net. Ce sera maintenant l’une de nos
réformes structurelles nécessai- priorités pour le prochain gouvernement." Le cdH voit ici la
res pour organiser la transition économique du pays et doper sa nécessité d'un ‘Pacte sur l’intelligence’. "Ce qui signifie de se
compétitivité. "La crise économique a contraint ce gouverne- fixer des objectifs ambitieux de R&D tant au niveau fédéral que
ment à du ponctuel". Mais, malgré les difficultés auxquelles il a régional. Mais aussi d'élaborer un pacte pour la formation et la
été confronté lors de sa formation, qualification tout au long
"ce gouvernement a fait face avec de la vie, de parvenir à
beaucoup d’unité, de cohérence, de
rapidité et d’efficacité. Le pays s’est “fédéral
Le pacte du nouvel Etat
devra être un pacte
un véritable ‘triangle de
formation’ entre les éco-
doté rapidement et de manière anti- les, les entreprises et les
cipative d’un plan anticrise très vas-
te. En cela, notre pays est souvent
de fédéralisme de coopération services régionaux. Et en-
fin, de continuer à déve-
cité en exemple par les instances eu- avec une vision socio-économique” lopper la stratégie mise
ropéennes." en œuvre sous cette lé-
gislature par rapport aux
En vue de préparer l’après-crise, le cdH lançait en février dernier pôles de compétitivité wallons et flamands, de manière à sou-
sa 'Stratégie Belgique 2020', dont l’objectif était d’établir, en tenir l'innovation dans des secteurs industriels clés. A cet égard,
concertation avec les Régions, un véritable plan de redéploie- le soutien aux exportations a toute son importance." Une dyna-
ment économique pour le pays, visant notamment à encourager mique qui repose sur un investissement majeur dans le secteur

Jean-Michel Javaux, Ecolo


“Une de nos priorités est de rendre le choix
écologique moins cher”

J
ean-Michel Javaux se montre mitigé spérité. "En se souvenant de la définition
quant à l'action du gouvernement fé- de prospérité : ‘prosperes’, l’espoir. C’est des cahiers des charges de l'Etat. Une éco-
déral ces trois dernières années. "J'ai notre mission de rendre l’espoir, notam- nomie verte, source d'opportunités entre-
le sentiment que, pour plusieurs raisons, ment aux jeunes qui veulent s’engager sur preneuriales. "Je suis convaincu que, dans
on n'a pas osé aller en profondeur dans le marché du travail." Une ambition qui les nouveaux défis de l'économie verte, il
les débats existentiels, tels que le vieillis- passe d'abord par la mise en œuvre du y a un potentiel de créativité digne de la
sement de la population ou le finance- Green Deal au niveau belge et européen : révolution Internet. (...) Il est important
ment de la sécurité sociale. Bien entendu, orienter les aides publiques, l’épargne, les d'inculquer dès le plus jeune âge le goût
la crise financière est arrivée au milieu de investissements privés non seulement d'entreprendre et le sens du droit à l'é-
la législature et il a fallu prendre des me- vers le développement durable dans les chec. Un beau travail a déjà été fait, no-
sures conjoncturelles – que nous secteurs traditionnels, mais aussi vers les tamment sur la couverture sociale, mais il
nous sommes d'ailleurs engagés nouvelles technologies vertes. Une transi- reste du chemin à parcourir pour que des
à soutenir –, mais auparavant le tion écologique de l'économie qui passe- jeunes osent créer leur entreprise ou en
Premier ministre avait déjà démis- rait également par la création d'un Fonds reprendre une."
sionné trois fois." souverain vert, l'ajout d'indicateurs envi- Jean-Michel Javaux souhaite aider le choix
Chez Ecolo, on estime qu'il faut tirer ronnementaux aux indicateurs économi- écologique, notamment en ce qui concer-
les leçons de la crise pour orienter ques traditionnels et un approfondisse- ne les investissements des entreprises en
l’économie vers une nouvelle pro- ment du caractère durable des exigences ce sens. "Une de nos priorités est de ren-

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environnemental et la création d'emplois verts, mais aussi


d'emplois ‘blancs’.
La question des pensions est également au cœur de la 'Stra-
Wouter Van Besien,
tégie Belgique 2020' du cdH. "Il faudra une réforme impor- Groen!
tante, basée sur la durée de la carrière plutôt que sur l'âge,
sans toutefois remettre en question l'âge de la retraite. Bref, “Les problèmes sociaux
augmenter le taux d'emploi des travailleurs âgés." Dans le
même temps, la présidente du cdH estime qu'il faudra "for- sont plus importants que la
tement diminuer le coût du travail – dont le coût salarial –
afin de permettre aux entreprises de renouer avec la com- réforme de l’Etat”
pétitivité, sans toutefois remettre en question l'indexation
des salaires." Pour y parvenir sans dégrader la sécurité socia-

L
le, Joëlle Milquet souhaite réorganiser le rapport entre char- e président de Groen!,
ges environnementales et charges en matière de taxation du Wouter Van Besien, a été
travail et de flux financiers. "Nous devrons avoir ce débat sur un spectateur impuissant
le financement alternatif et l'aménagement de la fiscalité." des scènes politiques de ces der-
nières années et derniers mois.
En vue d'engager le pays dans ces réformes structurelles “La crise institutionnelle était une
profondes, "le prochain gouvernement devra être un gou- sorte d’alibi pour cacher qu’il n’y
vernement socio-économique s'attelant à la réforme de avait au sein du gouvernement
l'Etat. Le pacte du nouvel Etat fédéral devra être un pacte absolument aucune unanimité
de fédéralisme de coopération avec une vision socio- quant à ce qui devait se passer
économique pour les dix prochaines années. Ce gou- au niveau socio-économique.”
vernement ne pourra pas être un gouver- Wouter Van Besien craint que
nement de transition, mais un gouverne- nous devions payer un lourd tribut. “On voit déjà apparaître les
ment visionnaire".  premiers spéculateurs contre la Belgique. Il faut rétablir la sta-
bilité le plus rapidement possible.” Et ce n’est possible, selon

“entreprises
Il n’est pas possible que des
bénéficient, grâce aux
dre le choix écologique moins cher. Il faut pour cela travailler intérêts notionnels, d’un avantage fiscal
sur des outils tels que la fiscalité, tout en veillant à ce que le tout en mettant des travailleurs à la rue”
poids fiscal reste neutre. Cela veut dire augmenter un peu la
fiscalité verte, mais diminuer la fiscalité ailleurs, probablement
sur le coût du travail. C’est ce transfert fiscal qu'il faut réaliser, Groen!, que par la voie du dialogue. “Nous n’y arriverons ja-
sans pénaliser pour autant la compétitivité des entreprises." mais par le biais de stratégies unilatérales.”
Cela nécessite de "réfléchir autrement" notre modèle social.
Une philosophie que le co-président d'Ecolo applique égale- Wouter Van Besien souhaite à vrai dire après les élections de pré-
ment au refinancement de la sécurité sociale et notamment à férence directement s’attaquer à un certain nombre de problè-
la problématique des pensions. "Il va falloir, non pas avoir un mes sociaux et de dossiers économiques et écologiques qu’il
combat symbolique sur l'âge limite de la durée du travail, estime beaucoup plus importants que la réforme de l’Etat ; il
trouve en même temps qu’on ne peut pas dire, après des années

“ Il conviendra
d'être créatif et pas unique-
et des années de disputes à propos des problèmes institution-
nels, que cet aspect n’est pas important. Il convient donc d’abord
d’œuvrer à une solution négociée. “Il est temps en deuxième
lieu d’apporter du changement. Nous avons développé un pro-
ment d'essayer d’améliorer le gramme baptisé ‘groene New Deal’, avec un clin d’œil à l’énor-
modèle social à la marge” me programme d’investissement du président américain
Roosevelt dans les années ’30. L’idée d’une économie verte n’est
mais trouver des formules qui permettent de travailler au-delà pas de supprimer ce qui existe aujourd’hui et de recommencer.
de cet âge limite." Ecolo estime nécessaire une réflexion sur L’intention est de se réunir avec les acteurs, entreprises et chefs
la durée du travail tout au long de la vie. "Il va falloir réfléchir d’entreprise actuels et de faire en sorte, pas à pas, que les pro-
à 'l’utilité et à la répartition du travail' sur différentes généra- cessus de production deviennent durables, que le gaspillage
tions. Pour cela, il conviendra d'être créatif et pas uniquement d’énergie cesse. On veille ainsi à apporter une bouffée d’oxygè-
d'essayer d’améliorer le modèle social à la marge."  ne à l’économie, grâce à de nouveaux investissements et au
recours à de nouvelles technologies. On crée en même temps

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un bénéfice économique car cela peut créer sommation énergétique, et en partie aussi d’abord la création d’emplois ou le maintien
des emplois et c’est bon pour l’environne- des très grandes fortunes. De telle sorte à l’emploi. Il faut démontrer que d’autres
ment et le climat.” C’est, selon Wouter Van que les pouvoirs publics conservent quand emplois seraient perdus. Pour nous, il n’est
Besien, une question d’investissements, même une base financière pour coopérer, pas possible que des entreprises – InBev en
mais aussi de cadre régulatoire, qui ne peut mais que les entreprises disposent de plus était un exemple – puissent, grâce à la
être étouffant au niveau bureaucratique de liberté pour engager du personnel et déduction des intérêts notionnels,
mais qui doit faire en sorte que les meilleu- soient davantage incitées à fonctionner de bénéficier d’un avantage fiscal et en
res entreprises bénéficient d’un avantage en façon écologique.” Enfin, Wouter Van Be- même temps faire d’énor-
la matière. Il y a donc un aspect fiscal : “La sien tranquillise les entrepreneurs : il n’a pas mes bénéfices tout en
fiscalité sur le travail doit être réduite, et l’intention de remettre la déduction des in- mettant des travailleurs
nous devons augmenter la taxation de la térêts notionnels en question, mais il aime- à la rue.” 
consommation, de la pollution, de la con- rait y associer quelques conditions. “Tout

Jean-Marie Dedecker, LDD


“Table rase, et on recommence”

“L’
impact de la poli- d’institutions. Nous pouvons ainsi facilement supprimer les
tique sur l’écono- provinces, par exemple.” La seule concession de Jean-Marie
mie belge ? Rien Dedecker en matière de subventions se rapporte à la stimula-
n’a été réalisé. La seule mesure tion de la recherche et du développement. “Jusqu’à 3% du
positive – le chômage temporaire pour les employés – est un PNB. Comme promis. C’est cela qu’ils doivent faire, et non
emplâtre sur une jambe de bois !” Pour Jean-Marie donner 500 millions d’euros à une usine automobile en faillite !
Dedecker, président de la LDD, la structure institutionnelle de Ou distribuer des prépensions au premier conflit social venu.
notre pays a un effet paralysant. “C’est une crise de régime !” Tout le monde sait que c’est trop cher, les employeurs sont
Il plaide pour un modèle confédéral avec contre, mais dès qu’ils rencon-

“estL’obésité
une très grande autonomie pour les trent des difficultés, ils puisent
Régions. Ce n’est qu'alors que la LDD de l’Etat dedans à volonté. Quelle hy-
pourra mettre son programme écono- pocrisie !”
mique en œuvre. “Nous prévoyons une
insupportable.
limitation du chômage dans le temps, la Il doit perdre au moins 30%” Jean-Marie Dedecker souhaite
disparition de la prépension, des calculs s’attaquer aux coûts énergé-
de pensions avec une carrière minimum tiques élevés au moyen d’une
de 40 ans, à augmenter progressivement. Nous voulons éga- nouvelle centrale nucléaire. Il convient aussi de stopper immé-
lement un impôt à taux unique. Si le noir représente 18% de diatement les subventions destinées à l’énergie verte.
l’économie, le temps d’un nouveau système fiscal est venu. “L’énergie ne doit pas être subventionnée. Nous ne pouvons
Enfin, la politique migratoire doit subir un changement radi- pas encore une fois payer 20% en plus pour notre énergie, et
cal. Notre approche actuelle de la migration nous coûte pas donner 1 milliard d’euros de droits d’émission en cadeau à
moins de 8 milliards d’euros par an.” Une récente exigence de Lakshmi Mittal. Ce marché des droits d’émission est une gros-
l’Asie l'a saisi à la gorge : “J’ai peur. Nous nous trouvons à un se escroquerie et est en passe de devenir la plus grosse bulle
moment crucial de l’Histoire. Ou bien nous œuvrons à un d’air de l’avenir du monde industriel.” Revenons encore briè-
concept pour l’avenir, ou bien nous sombrons dans la suffi- vement sur la taxe à taux unique. Il s’agit pour la LDD du seul
sance du monde occidental. Et cela vaut aussi pour moyen de faire véritablement concurrence aux pays où l’impôt
la Flandre.” des sociétés est de 19%. “En Suisse, les cantons paient 12% à
l’Etat fédéral. Pour le reste, ces cantons décident eux-mêmes
Le président de la LDD plaide pour des règles sim- de la hauteur de l’impôt. Cela crée un climat de saine concur-
ples, une ingérence publique nettement réduite et un rence. La Wallonie pourrait faire de même avec la Flandre.
Etat dégraissé : “L’obésité de l’Etat est insupportable. Il Mais les entreprises ne sont pas du tout preneuses. Elles ai-
doit perdre au moins 30%. Nous pouvons réaliser ment toutes ces subventions. Ce n’est pas en parlant comme
des économies sur l’appareil des fonctionnaires, sur cela que je me ferai des amis, pas vrai ?” 
les opérations de sale and lease back, sur le nombre

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Didier Reynders, MR
“Il faut continuer à baisser les charges
sur les entreprises et à soutenir la recherche”

© Reporters
D
e ces trois dernières années, Didier suis convaincu qu'il faudra poursuivre ce que
Reynders retient surtout la réaction l'on a fait avec la réforme fiscale – les baisses
d’envergure qu’a exigée la crise ban- de charges sur le travail –, mais aussi et sur-
caire et financière. 18 mois plus tard, consta- tout, poursuivre le développement d’un sou-
te-t-il, l’épargne a réellement été préservée tien réel de la recherche." Didier Reynders en compte le coût réel de certains services.
et les volumes de crédit, tant pour les entre- précise ici aussi l’importance de continuer à "La gratuité n’existe pas. Qui doit payer le
prises que pour les particuliers, sont restés soutenir la "vraie fiscalité verte" : celle qui train, les médicaments, l’utilisation de la rou-
importants par rapport à ce qu’ils étaient incite plus qu’elle ne pénalise. Mais, com- te, etc. ? Ce sont des questions à se poser ;
avant la crise. "Nous avons sauvegardé le ment concilier ces objectifs avec un retour à avec des exemptions pour les plus bas reve-
fonctionnement de l’activité économique." l’équilibre ? "Il faut éviter que nos Etats ne nus." Enfin, de veiller à ce que le niveau au-
meurent guéris. Autrement dit, quel les décisions sont prises en matière de

“deLeretour
éviter des réductions de déficits fiscalité soit le plus adapté. "La taxation sur
gisement important drastiques qui ne finissent par les transactions financières ou la taxe carbo-
assécher le pays sur les plans so- ne n’ont de sens que dans le cadre d’une
à l'équilibre cial et économique. J’en appel- coordination européenne." Donner des ré-
budgétaire en Belgique, c'est le à des efforts soutenables." A ponses globalisées, dans un monde qui l’est
adopter des mesures privilé- de plus en plus, est devenu une nécessité,
la création d'emplois” giant les secteurs d’avenir et les souligne le président du MR. "Ce n’est qu’a-
secteurs porteurs en termes lors qu’il y aura de vraies perspectives de ré-
Selon le président du MR, la politique écono- d’emplois. "Car le gisement important de tablissement des finances publiques, de re-
mique belge devra poursuivre sa course sur retour à l'équilibre budgétaire en Belgique, lance de l'activité et d'une zone économi-
deux voies : revenir à l’équilibre budgétaire c'est la création d'emplois. Cela implique un que et sociale forte en Europe." Un cadre
en 2015, tout en préservant la relance. Ce relèvement du taux d'activité chez les plus européen au niveau duquel il souhaite aussi
sont ici surtout les mesures de baisse de char- jeunes et les plus âgés." voir une meilleure maîtrise du fonctionne-
ges qui primeront. "Je suis ouvert à toutes ment du secteur bancaire et financier.
discussions à condition qu'elles aboutissent En matière d’assainissement des finances pu- "Nous devons pouvoir modifier un
à une diminution des charges sur les entre- bliques, Didier Reynders privilégie d’abord la certain nombre de comporte-
prises, en particulier sur les PME et sur celles piste de la maîtrise des dépenses. "A cet ments dans ce secteur. Je
qui ont un fort potentiel de croissance." Une égard, l’une des meilleures solutions consis- pense notamment à la ré-
approche qui s’applique notamment aux in- te en un échange des meilleures pratiques à gulation des hedge funds
térêts notionnels. "Dans cette perspective, je travers l'Europe." Ensuite, de mieux prendre ou fonds spéculatifs." 

Bart De Wever, N-VA


“Jeter l’ancre administrative pour lancer le sprint”

“O
n ne peut pas sé- compétitivité, notre gouvernement fédéral reste bloqué sur des
parer l’institution- mesures d’urgence. La non-politique a atteint un niveau élevé ces
nel du socio-éco- trois dernières années, mais pendant la période violette égale-
nomique. La question est : ment, la totalité du solde primaire a été utilisée sans que des
avons-nous au niveau belge mesures structurelles ne soient prises. Nous devons nous diriger
encore des structures efficaces et démocratiques permettant vers un modèle confédéral dans le cadre duquel les compétences
d’opérer des choix économiques ?” Bart De Wever, président de socio-économiques reviennent presque entièrement aux entités
la N-VA, à propos de son cheval de bataille. “Nous pensons que fédérées.” Dans ce cas, le programme économique de la N-VA
non. Alors que les pays voisins éliminent les points faibles de leur n’est probablement applicable qu’à la Flandre ? "Appliquer ce

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programme à la Belgique ne marchera probablement pas”, ré- chaines années. Nous devons tenter de ne pas
plique Bart De Wever. "La Flandre est un pays de centre droite et investir les marges qui se dégagent dans de
la Wallonie est un pays de gauche, et l’addition ne débouche gé- simples augmentations salariales et procéder en
néralement sur aucune politique.” Dans la Flandre idéale de De tenant spécifiquement compte du groupe cible.”
Wever, l’Etat restreint fortement sa propre tâche : “Œuvrer à un
bon enseignement, à une infrastructure convenable, à la qualité Bart De Wever pense également à la dissociation des allocations
de notre service et de notre fiscalité : nous n’avons pas pour am- familiales, des soins de santé et des salaires, par exemple. “Pour
bition de faire énormément d’autres choses. Il faut en effet récla- finir, la responsabilité financière des Régions est également le
mot clé pour un assainissement efficace des finances publi-

“Nous devons nous diriger vers un


modèle confédéral dans le cadre duquel les
ques.” Bart De Wever ne croit pas dans une réforme de la
sécurité sociale au niveau belge. “Le temps presse pour-
tant. Si on veut par exemple payer des pensions qui repré-
compétences socio-économiques reviennent sentent encore un certain pouvoir d’achat, il faudra opérer
des choix, comme prolonger la mise au travail et mettre
presque entièrement aux entités fédérées” progressivement un terme à la sempiternelle indemnité de
chômage. Nous ne croyons pas que le PS en Wallonie le
mer des taxes pour chaque tâche.” L’enseignement reçoit de souhaite, mais ne me comprenez pas mal : nous n’arriverons pas
bonnes notes de la N-VA, mais doit tout de même être tenu à non plus à préparer la Flandre au futur sans faire de sacrifices.”
l’œil. Il convient, pour l’infrastructure, de passer à la vitesse supé- Bart De Wever souhaite encore une évaluation objectivante de la
rieure, et De Wever plaide en faveur d’une base pour les grands déduction des intérêts notionnels en vue de décider sur cette ba-
travaux d’utilité publique. Le gouvernement flamand doit en ou- se si la mesure doit être adaptée. Et lorsque nous abordons les
tre abandonner d’urgence l’actuel formalisme, et puis il y a enco- coûts énergétiques, il se fâche : “Je connais peu de pays qui ven-
re la fiscalité. “C’est là que se situe le nœud du problème. Si l’on dent des secteurs aussi stratégiques à l’étranger ! Nous essayons
regarde les impôts réels que paient les entreprises, les frais sala- d'enrayer la situation avec le lancement de la Vlaams Energiebe-
riaux sautent aux yeux. Il convient d’intervenir de façon linéaire, drijf. Mais le système des certificats verts crée lui aussi des effets
même si la marge de manœuvre sera assez restreinte ces pro- très indésirables et a besoin d’être amélioré d’urgence.” 

Alexander De Croo, Open Vld


“Une politique empruntant des concepts
au monde des entreprises”

une économie orientée innovation, réfor- te l’inefficacité de l’entreprise politique.

“D
ans la crise politique de ces mer le système des pensions, s’attaquer “Cette politique peut certainement être
dernières semaines, on a à la Justice et améliorer l’infrastructure. plus orientée 'résultat'. Respecter les ac-
semé la panique en disant “Nous n’avons rien fait dans ces domai- cords ou utiliser les moyens avec parci-
que les marchés financiers allaient punir nes ou sommes restés bloqués sur des monie : ce sont des valeurs évidentes
notre pays, que les spreads des obliga- demi-analyses. Nous avons tiré le signal dans les entreprises, mais si l’on suggère
tions allaient exploser et que la Belgique d'alarme parce que nous

“nement
allait être paralysée. Je ne participe pas n'avions pas envie d'un
à ce genre de politique alarmiste”, ex- nouveau tour de carrou- Nous devons certai-
plique Alexander De Croo, président de sel BHV. Aller voter main-
l’Open Vld, pour nuancer l’impact du tenant nous donne une
adapter les
retrait soudain de l’Open Vld du gouver- perspective sur quatre cotisations patronales au niveau
nement sur l’économie. “Mais le fait que ans sans fièvre électora- de notre principal concurrent !”
nous ne parvenions pas, à cause des ten- le, de sorte que les partis
sions communautaires, à aborder les vé- puissent plus facilement
ritables problèmes, nous coûte insidieu- sortir des tranchées et faire de la poli- cela en politique, on est un trouble-fê-
sement.” Notre pays devrait, selon le jeu- tique.” Alexander De Croo, qui vient lui- te.” Dans sa recette pour une Belgique
ne politicien, se tourner maintenant vers même du monde des entreprises, détes- plus efficace, Alexander De Croo voit

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davantage de compétences pour les Ré- pareil étatique fasse preuve de davan- ment supérieure aux entreprises.” Alex-
gions, mais aussi plus de responsabilité tage d’efficacité.” Alexander De Croo ander De Croo admire les systèmes de
financière. “Aujourd’hui, les Régions dé- ose également faire son autocritique : flexicurity des pays scandinaves. “Notre
pendent des subsides qui perturbent par “On peut difficilement prétendre que génération sait que le risque de devoir
définition le libre-échange. Une politique tout le monde doit travailler plus long- changer d’emploi dans cette économie
fiscale est en moyenne 5 fois plus efficace temps alors que les parlementaires ont fluctuante est réel. Il faut dédramatiser.
qu’une politique de subsides.” De Croo après 20 ans déjà constitué une pension Les allocations de chômage doivent aug-
junior se soucie également de notre dés- complète. Réfléchissons aussi quelque peu menter, mais il faut les rendre dégressives
avantage en termes de coûts sur le mar- au nombre de ministres dont nous avons et les limiter dans le temps. On combine
ché du travail. “Nous devons certaine- vraiment besoin.” Pour finir, l’Open Vld alors un système d’assurance et d’acti-
ment adapter les cotisations patronales souhaite davantage de flexibilité sur le vation. Notre actuelle politique d’ac-
au niveau de notre principal concurrent ! marché du travail. “Nous ne deviendrons tivation – qui ne s’en sort d’ailleurs
Il n’est en aucun cas possible de com- jamais un pays à bas salaires. Ce n’est pas pas si mal – doit être
penser cela au moyen d’autres taxes : no- non plus notre avantage compétitif. Mais élargie aux personnes
tre pression fiscale se situe déjà pour si l’on pouvait par exemple instaurer la de plus de 50 ans.” 
quasi toutes les catégories dans le top semaine des 38 heures sur base annuelle,
trois européen ! Il faudra donc que l’ap- cela apporterait déjà une flexibilité nette-

Elio Di Rupo, PS
“Une économie réelle qui permet davantage
d'investissements et qui crée de l'emploi”
© Belga

G
lobalement, Elio retour à des finances publiques saines. En matière de sti-
Di Rupo juge mulation de la consommation, le PS juge nécessaire d'éta-
"raisonnable et blir un contrôle des prix “éclairé et objectif” qui puisse re-
de qualité" le travail qui donner confiance aux citoyens. "Pour ce faire, nous de-
a été accompli par le précédent gouvernement. "S'il n'y avait vrions pouvoir soumettre un certain nombre de produits et
pas eu la crise financière et la dégradation générale de l'é- services, jugés de base, à l'Observatoire des prix."
conomie, le gouvernement aurait un bilan très appré-

“unRetrouver
ciable, en ce compris sur le plan budgétaire."
progressivement
A l'avenir, le PS aspire à une société où "l'on en
revient aux fondamentaux", où "le monde financier
certain équilibre budgétaire,
soutient une économie réelle, source d'investisse- en réduisant toutes les fuites que l'Etat
ments et d'emplois." Une société où la consomma- enregistre en termes de recettes”
tion est plus ‘fluide’, étant donné le rôle de cette der-
nière dans la croissance économique, et en particulier
dans le PIB. "Cela implique de créer plus d'emplois et d'of- Le président du PS insiste aussi sur la nécessité, dans les dis-
frir une sécurité d'emploi plus importante." Par ailleurs, "il cussions sur le marché du travail, de ne pas aborder ce der-
est clair qu'au vu du tissu économique belge, il faut aider nier de manière homogène. "Nous sommes extrêmement
massivement les entreprises de 10 travailleurs et moins ainsi ouverts à maintenir la compétitivité de nos entreprises, mais
que les indépendants." Mais comment créer davantage nous voulons le faire dans le cadre interprofessionnel, avec
d'emplois ? "A l'image de ce qui se fait en Wallonie avec le un travail de chirurgien, en fonction des réalités particulières
plan Marshall, il faut qu'il y ait des conditions qui facilitent des secteurs et des entreprises." En ce qui concerne les inté-
l'innovation, l'accueil, le soutien et la stimulation des inves- rêts notionnels, "quand on examine dans le détail quels sont
tisseurs chez nous. Et il faut une réglementation beaucoup les emplois créés et qui en tire un bénéfice, on voit bien qu'il
plus stricte au niveau européen et international pour empê- y a un effet d'aubaine qui est un véritable gaspillage des
cher que ce soient les spéculateurs qui déterminent le cours deniers de l'Etat." C'est pourquoi le PS dit vouloir "non pas
des choses. C'est fondamental." Un monde financier plus tout supprimer, mais les revoir, là aussi à la lumière d'un exa-
moral qu'Elio Di Rupo estime aussi indispensable pour un men très attentif, en tentant de trouver de nouveaux para-

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mètres qui permettent que ces intérêts notionnels soient véri- souhaitons consolider le premier pilier, tant pour les
tablement utilisés à des fins d'amélioration de capitalisation." salariés que pour les indépendants, ce qui exige ici
Elio Di Rupo pense ici en particulier aux très petites entreprises aussi de retrouver progressivement un cer-
et aux PME. "Nous voulons donc laisser ces intérêts notionnels tain équilibre budgétaire." Comment ?
dans le domaine de la stimulation de l'économie; d'une éco- "En réduisant toutes les fuites que l'Etat
nomie réelle qui permet davantage d'investissements et qui enregistre en termes de recettes. Et
crée de l'emploi." Quant au financement des pensions, "nous elles sont très nombreuses." 

Caroline Gennez, sp.a


“Plus le niveau est élevé, plus le système
est intègre”

réforme approfondie des pensions, avec l’autre !” Nous avons été frappés de voir
une plus grande harmonisation des sta- que la présidente du sp.a n’a pas tout de

“J
e constate avec regret que des tuts. Nous devons affecter 300 millions suite abordé la question de l’épargne.
occasions ont été manquées d’euros à l’augmentation de la garantie Couperait-elle quand même dans les dé-
ces dernières années : notre dé- de revenus pour les personnes âgées. En- penses publiques ? “L’Etat doit avant tout
ficit budgétaire a de nouveau atteint des fin, il faut également rétablir la confiance être efficace, et c’est d’autant plus impor-
proportions mythiques et nos plans de dans le système légal. Le deuxième pilier tant pour les socialistes qui octroient un
relance n’ont pas eu l’efficacité escomp- doit à cet effet devenir un droit pour cha- rôle régulatoire important aux pouvoirs
tée.” Caroline Gennez, présidente du que citoyen.” Bien qu'elle estime une ré- publics dans un système de marché.
sp.a, semble déçue. “Ils ne sont jamais forme de l’Etat nécessaire – pour arriver Nous devons organiser un Etat transpa-
parvenus à mettre sur pied quelque cho-

“parL’économie
se qui ressemble de loin à un gouverne-
ment. Et c’est néfaste pour le climat d’in- doit être réformée,
vestissement.”
le biais de l’innovation, de la
Sont également néfastes les lourdes pro- diminution des charges sur le travail et d’une
cédures administratives, principalement politique d’autorisation plus sensée”
la politique d’autorisation flamande.
Quant à la déduction des intérêts notion-
nels, elle doit selon Caroline Gennez être par exemple à un meilleur fonctionne- rent et efficace, qui assure une bonne
adaptée de façon à en faire profiter un ment du marché du travail –, la présiden- prestation de services, avec le nombre de
nombre plus important de PME, ainsi que te du sp.a pense qu’il faut organiser la personnes nécessaires à cet effet. L’Etat
l'emploi. “Nous devons enfin aller de l’a- solidarité au plus haut niveau possible, doit tout simplement être bon et honnê-
vant, et c’est ce que nous faisons dans tout comme la fiscalité. Le sp.a opte ici te.” Les coûts énergétiques élevés consti-
trois domaines,” précise-t-elle à propos pour le niveau européen. Caroline Gen- tuent pour leur part un volet important du
de son plan pour le futur. “L’économie nez : “Plus le niveau est élevé, moins il y a programme socialiste. “Il est dramatique
doit être réformée, par le biais de l’inno- de portes dérobées et moins il y a de que les entreprises et ménages belges
vation, de la diminution des charges sur concurrence entre les Etats membres de paient les prix inférieurs du consomma-
le travail et d’une politique l'Union.” Une fiscalité intègre est d’ail- teur français ! Nous devons augmenter
d’autorisation plus sensée.” leurs le troisième point prioritaire inscrit à l’efficacité énergétique de notre écono-
La baisse des charges peut se l’ordre du jour de l’agenda rouge. Le fait mie, davantage décentraliser la produc-
lon le sp.a être financée via une que certaines compétences ne se trou- tion et investir dans la production alterna-
contribution sur l’accroissement vent pas au niveau idéal n’est pour Caro- tive, et enfin, acheter de l’énergie sur la
du capital (‘vermogenswinstbij- line Gennez pas une excuse pour ne pas base d’un système ‘single buyer’ de façon
drage’). En outre, Ca roline se pencher sur ces aspects. “On peut ran- à récupérer le contrôle sur les prix.” 
Gennez souhaite s’attaquer à ger son appartement tout en pensant à la
la protection sociale. “Il faut une maison de ses rêves. Ce n’est pas l’un ou Florence Delhove et Sofie Brutsaert

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Les ‘pour’ et les ‘contre’ des programmes électoraux par l’économiste


Peter Vanden Houte

“Ce que l’on ne dit pas est aussi


important”
FORWARD a demandé aux présidents des 10 principaux partis démocratiques de parler du programme
socio-économique qu’ils souhaitent réaliser en cas de victoire aux élections. Nous sommes malheureuse-
ment très loin du système néerlandais où les partis doivent être très explicites quant à un certain nomb-
re de paramètres politiques et où le Bureau central du Plan calcule la faisabilité des mesures. Nous avons
confié la mission ingrate de confronter les programmes à leur faisabilité économique à Peter Vanden
Houte, chief economist chez ING et président de la Commission Economie de la FEB.

Déficit budgétaire : un plan d’économies n’a pas fonctionné dans le passé. La régionalisation a ainsi
clair s.v.p. ! conduit à une augmentation du nombre total de fonctionnaires.
“Nous savons que la moitié de notre déficit budgétaire actuel Le MR ne plaide pas vraiment pour un démantèlement de l’ad-
est structurel et que nous devons encore économiser quasi 6% ministration, mais affirme qu’il y a lieu de payer davantage pour
du PIB au cours des prochaines années pour pouvoir maintenir les services fournis par le
les pensions légales. Ceci demande un effort budgétaire impor-
tant. Dans le même temps, la pression fiscale en Belgique est
service public. Hormis la
N-VA et la LDD, peu de “Si on ne veut pas aug-
l’une des plus élevées de la planète, ce qui limite la marge pour partis se prononcent sur menter la pression fiscale, il
la mise en œuvre d’une nouvelle hausse. Aucun président de les domaines dans les-
parti ne dit dès lors explicitement qu’il souhaite augmenter la quels les dépenses pu- faudra être un peu plus clair
pression fiscale. On souhaite tout au plus faire glisser la pres- bliques peuvent être ré- au niveau des économies”
sion fiscale de l’impôt sur le travail à l’impôt vert ou à l’impôt sur duites au cours des pro-
la consommation ou la fortune (Ecolo, cdH, Groen!, sp.a). Le PS chaines années. L’Open
et le sp.a pensent tirer un bon nombre de revenus d’un meilleur VLD et même la sp.a suggèrent d’améliorer l’efficacité de l’ap-
recouvrement de l’impôt. La manière de procéder n’est pas pareil étatique (entendent-ils par là également un dégraissage
précisée. La LDD propose un changement total du régime fis- de l’Etat ?). Si on ne veut pas augmenter la pression fiscale (et
cal par le biais de l’introduction d’un impôt à taux unique. Bien donc affaiblir la compétitivité), il faudra être un peu plus clair au
que ce système soit couronné de suc- niveau des économies. Bien qu’un grand nombre de partis pen-
cès dans un certain nombre de sent qu’une innovation accrue est capable de garantir notre
pays, le taux devrait en Belgi- future prospérité, il faut prendre conscience du fait que l’inno-
que, selon diverses études, vation prospère le mieux dans les économies où le produit de
être très élevé pour mainte- celle-ci n’est pas prélevé.”
nir les recettes fiscales au ni-
veau actuel. Le système ne Déduction des intérêts notionnels :
fonctionnerait donc qu’en tout vient à point à qui sait attendre !
cas de baisse drastique des “Le MR affirme à juste titre que la déduction des intérêts no-
dépenses, ce que souhaite tionnels a minimisé la crise pour les entreprises belges grâce à
précisément la LDD. La N-VA un renforcement des fonds propres. Un grand nombre de par-
plaide elle aussi en faveur tis souhaitent pourtant adapter le système (PS, Groen!, sp.a, N-
d’une baisse considérable des VA). Bien que l’on puisse difficilement être opposé à la lutte
dépenses par le biais contre les abus, il est dangereux de modifier le régime fiscal à
de la poursuite de tout bout de champ. Nous avons grandement vanté les mérites
la régionalisa- de la déduction des intérêts notionnels à l’étranger afin d’atti-
tion. Mais cet- rer les investisseurs, et grâce à ce système, la Belgique a pu ré-
te technique primer la fuite des centres de coordination. Y apporter de nou-

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veaux changements ne ferait malheureusement que renforcer de l’efficacité. La position du MR, qui s’engage dans les deux
l’idée de l’insécurité juridique qui règne en Belgique, ce qui voies, apparaît dès lors plus indiquée. Développer l’énergie
nous portera préjudice en tant que pays d’établissement. Lier alternative sans jeter l’anathème sur l’énergie nucléaire bon
des conditions en matière d’emploi à la déduction des inté- marché. Il est préférable de faire preuve de pragmatisme et
rêts notionnels risque de miner l’efficacité du système. Com- de diversifier l’approvisionnement en énergie. Le CD&V sem-
me il est apparu après la dévaluation et la politique de relan- ble également vouloir jouer cette carte, même s’il ne le dit
ce dans les années ’80, il faut d’abord créer des entreprises pas aussi explicitement. Il est bien entendu évident que des
financièrement saines avant de pouvoir espérer une plus gran- mesures en faveur d’une utilisation plus efficace de l’énergie
de croissance de l’emploi. Il vaudrait donc mieux faire preuve – dont plusieurs partis font la promotion – contribueront éga-
d’un peu de patience plutôt que de chipoter au système.” lement à la durabilité de notre modèle de production. Le PS
plaide en faveur d’un contrôle des prix de quelques produits
Energie : la diversification comme et services de base (dont l’énergie ?). Des études écono-
choix le plus sûr miques ont toutefois démontré que là où l’on peut créer de
“En ce qui concerne l’énergie, un nombre élevé de partis plai- la concurrence, les prix augmentent généralement moins que
dent en faveur d’une conversion vers des formes d’énergie pour les biens dont les prix sont contrôlés par l’Etat. Il est vrai
plus alternative (Groen!, Ecolo, qu’en ce qui concerne les services où règne un monopole

“queIl faut prendre conscience


l’énergie verte coûte
sp.a). Il faut toutefois prendre
conscience du fait que l’éner-
naturel, l’Etat doit jouer un rôle important dans la fixation des
prix, mais la Belgique n’a pas trop bonne réputation en la
gie verte coûte actuellement matière. Aucun des présidents de parti n’a mentionné la forte
actuellement plus cher que plus cher que l’énergie tradi- hausse des tarifs de distribution de l’énergie, un aspect pour
tionnelle. Cela signifie dès lors lequel l’Etat n’a visiblement pas tiré la carte du consomma-
l’énergie traditionnelle” avant tout des frais énergé- teur au cours de ces dernières années.”
tiques plus élevés (même si
cela ne doit pas nécessairement être le cas à long terme). La Marché du travail : populaire contre
LDD emprunte une voie diamétralement opposée en propo- efficace ?
sant une augmentation de l’énergie nucléaire et l’arrêt des “Il y a bien entendu dans le domaine du marché du travail les
subventions pour l’énergie verte. Cette approche a pour dés- oppositions idéologiques classiques. Tous les partis veulent
avantage qu’il est impossible pour l’énergie alternative d’at- améliorer les taux d’emploi, mais ne précisent pas vraiment la
teindre un volume suffisant pour permettre une amélioration façon de réaliser cet objectif. L’Open VLD et la N-VA plaident

Laissez-nous entreprendre !
1. spérité. Dans ce contexte, la FEB fait le
L es entreprises ne votent pas et pour-
tant, un gouvernement ne peut rien
sans une machine économique bien hui-
Une réforme de l’État ne peut être me-
née à bien sans une approche mûrement point sur la santé de nos finances publi-
ques et avance des propositions pour
réfléchie d'un fonctionnement efficient de
lée. Or, chaque jour nos pouvoirs publics à tous les niveaux. maintenir un régime des pensions viable.
qui passe voit la Dans le cadre du dialogue communautaire, La clé des réformes du premier pilier, la
nôtre perdre des il est essentiel que pension légale, réside
parts de marché et il
est devenu urgent
le monde politique
tienne compte de la “ dans un premier
Une économie compéti- temps dans le relève-
d'inverser la tendan- nécessité d'un enca- tive est la clé du maintien ment de l'âge effectif
ce. Dans cette per- de la pension.
drement de nos en- et de l’augmentation de
spective, les treprises qui soit
employeurs avaient simple et efficace
la prospérité d’un pays” 3. Les problèmes de
lancé la campagne en termes de coûts. la zone euro ont dé-
"Laissez-nous entre- La réforme de l’État et un fonctionnement montré qu’une économie compétitive est
prendre !" en jan- plus efficace des pouvoirs publics – entre la clé du maintien et de l’augmentation de
vier dernier. autres la loi de financement – sont des dos- la prospérité d’un pays. Plusieurs indica-
Aujourd'hui, c'est pour cette même raison siers étroitement liés et doivent être débat- teurs révèlent toutefois que notre compéti-
que nous présentons ce Mémorandum, en tus comme tel. tivité s’est encore détériorée au cours des
préambule aux élections du 13 juin pro- cinq dernières années. En témoignent
chain.* Tour d’horizon des thèmes les plus 2. Des finances publiques durables sont entre autres notre forte perte de parts de
importants. essentielles pour sauvegarder notre pro- marché, mais aussi la croissance plus lente

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constituent également un élé-


ment essentiel de toute politique
de l’emploi.”

Pensions : la durée
de carrière comme
nouveau déterminant
“Nous savons que nos finances
publiques ne sont actuellement
pas suffisamment solides pour ne
fut-ce que respecter les promes-
ses de pension existantes dans le
premier pilier, sans même parler
de prendre de nouvelles initiati-
ves dans ce domaine. Ceci ex-
Tous les partis veulent améliorer les taux d’emploi, mais ne précisent pas vraiment la façon
de réaliser cet objectif plique pourquoi l’assainissement
du budget est essentiel à la lu-
pour une plus grande flexibilité du travail et une limitation mière du débat sur les pensions. Mais le calcul des pensions
des allocations de chômage dans le temps. Bien qu’il s’agis- et l’absence de mesures dissuasives pour contrer le départ
se là de mesures peu populaires sur le plan social, l’expérien- anticipé du marché du travail, sont également contestés.
ce dans d’autres pays nous a appris que cette manière de Tous les partis veulent garantir les pensions, la LDD et le cdH
procéder garantit, à terme, un taux d’emploi supérieur. Le PS souhaitant à cet égard prendre la durée de carrière comme
souhaite, en revanche, offrir une plus grande sécurité d’em- facteur déterminant. L’Open VLD semble également aller
ploi, mais il n’est pas certain, d’un point de vue économique, dans cette direction. La question de savoir si cela signifie que
que ceci améliorera l’emploi. La politique devra probable- l’on ne tiendra compte que des années de carrière réelle-
ment suivre une stratégie à plusieurs voies rendant, d’une ment prestées (en Belgique, les périodes assimilées sont
part, le marché du travail plus flexible, et augmentant, d’aut- également comprises dans le calcul de la pension), n’est pré-
re part, la disponibilité de la population en âge de travailler. cisée par aucun parti.” 
C’est la raison pour laquelle l’enseignement et la formation Sofie Brutsaert

de la valeur ajoutée de notre industrie et belges, petites et grandes, à se dévelop- ve qui améliore la qualité et diminue la
de nos exportations … À l’inverse de cer- per et d’attirer les entreprises étrangères complexité de la réglementation, d’un
tains Etats membres de l’UE, la Belgique en Belgique, il est primordial de réduire cadre juridique favorable aux entreprises
détient encore tous les atouts pour renver- cette pression fiscale. Dès lors, il est et d’un engagement clair pour une plus
ser la tendance. Cela implique d’inscrire la essentiel pour la confiance des investis- grande sécurité juridique.
compétitivité de l’économie belge en tête seurs à l’égard de notre pays et dans son
de l’agenda politique de la prochaine régime fiscal, que le système des intérêts 6. Les entreprises sont un facteur clé du
législature. Dans ce cadre, la situation de notionnels soit maintenu. succès d’une économie plus verte. Les
dépendance dans laquelle se trouve le entreprises belges disposent déjà du
système énergétique belge mérite une 5. Les PME et les grandes entreprises de savoir-faire requis pour revendiquer une
attention toute prioritaire, d'autant plus notre pays souhaitent investir dans l'inno- place de choix sur le marché de l’efficacité
que la loi prévoit toujours un phasing-out vation, la formation des travailleurs, la énergétique et des technologies vertes.
du nucléaire. création d'emplois. Pour cela, elles ont Un plan ambitieux est cependant néces-
besoin d’un environnement favorable. Les saire pour que les pouvoirs publics, les
4. Avec un taux global de taxation de pouvoirs publics peuvent aider nos entre- ménages et les entreprises unissent leurs
plus de 52% et 92 formes différentes de prises à concrétiser les engagements efforts en vue d’une utilisation optimale
prélèvements (enquête Total Tax Contri- qu’elles ont pris massivement début jan- du potentiel en matière d’efficacité éner-
bution, effectuée par Pricewaterhouse- vier avec la campagne Laissez-nous gétique.
Coopers et la FEB), la Belgique figure entreprendre ! Les entreprises belges ont
parmi les pays qui taxent le plus les entre- besoin d'urgence d’un marché du travail * La version intégrale du Mémorandum
prises. Afin d’encourager les entreprises durable, d’une simplification administrati- est disponible sur www.feb.be

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