Migration - Conseils D - Expertise - (2) (Doc. Publié)

International Multidisciplinary Research and Edition 36
Magazine (Bi-annual, n°3, Vol..III) pp. 36-80
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RECRUDESCENCE DES CATASTROPHES

NATURELLES, DIFFICULTES DE
L’AGRICULTURE DURABLE , OISIVETE ET
FAMINE AYANT POUR CONSEQUENCES
LES MIGRATIONS MASSIVES DES JEUNES
AFRICAINS SUBSAHARIENS VERS
L’ELDORADO EUROPEEN :
part de responsabilité des pays
développés, plus particulièrement
l’Union européenne et les Etats-Unis
Par
Muzigwa KASHEMA Justin-Gr.
Ancien Conseiller technique et
Co-Directeur du BUNAPRA au
Ministère de l’Agriculture et du Développement
rural en RD Congo
Directeur du Centre CEBADAC

Chercheur enseignant en Belgique(*)
Résumé
La migration africaine vers l’eldorado
européen et ailleurs, qualifiée de sauvage, est la
conséquence normale et directe des changements
climatiques (à cause des grands pollueurs), de la
mondialisation, du refus de soutenir l’agriculture
durable en Afrique subsaharienne, tout en imposant
les prix aux autres matières premières de ces Etats
là, et l’incapacité de l’homme politique occidental à
contrôler la libre circulation des capitaux des
multinationales (responsables du soutien aux
rebellions et à l’instabilité des Gouvernements
africains).
Seule une politique internationale
visant à financer les Centres ruraux du
développement durable pourrait apporter une
36
International Edition Center
EURO-CEBADAC , Min. regist. n° : 7/CDFL-13.957-S
Arrêté royal du 10/11 et Mon. belge du 10/12/1996
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solution à l’invasion de l’Europe par les

misérables des pays du sud en l’occurrence
l’Afrique subsaharienne.
Mot clés :Agriculture durable, insécurité et migrations
1.- Introduction
D’abord, qu’est-ce que le
développement durable ? A l’échelle
internationale, eu égard aux différentes
sonnettes d’alarmes tirées dans des
Conventions internationales (Cf. Rapport
Bruntland (publié en 1987), Ramsar II) et
les Accords de Rio (du 3 au 14 juin
1992), on sait aujourd’hui que les
ressources de la terre étant épuisables
et qu’il faut par conséquent, un
changement de mentalité, c’est-à-dire,
une toute autre politique d’utilisation des
ressources de la terre
(Abramovitz,1998). C’est ce qu’ils se
sont convenus d’appeler, LA LOGIQUE
DU DEVELOPPEMENT DURABLE.
C’est ainsi que par la suite, chaque
secteur de production (industrie,
transport et agriculture pour ne citer que
ceux-là) est revisité et les spécialistes
s’aperçoivent, très vite, que pour chacun
de ces secteurs, la prise en compte de
l’équilibre entre la production et
l’environnement est indispensable. Les
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termes anglais sont plus significatifs

dans leur étymologie « Carrying
capacity , sustainable agriculture or
sustainable development »
Ainsi donc, l’Agriculture durable:
C’est le fait que les acteurs
politiques et économiques prennent
conscience que tous les systèmes de
production sont corrélés et que tout
excès d’un dispositif d’exploitation
affecte l’équilibre de l’environnement
aussi bien écologique qu’économico-
stratégique.
Puisque ce travail ne concerne que
l’Agriculture, voyons, plutôt comment se
pose le problème dans les pays du sud,
eu égard à cette préoccupation.
Au fait, il est de trois ordres :
Primo, on demande aux petits

agriculteurs, fermiers, pêcheurs et
chasseurs africains de ne plus :
1- pratiquer l’agriculture sur
brûlis
2- procéder par feu de brousse
dans leur exploitation
agricole ;
3- recourir à des engrais prohibés
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4- faire usage de pesticides

interdits tel que le DDT
5- chasser dans des parcs et
zones protégés
Mais pour une agriculture peu
soutenue c’est l’asphyxie et la famine
dans bon nombre de familles. D’où
d’ailleurs l’exode rural et puis l’aventure
de tout risquer pour l’eldorado européen.
Secundo, cette agriculture subit en
même temps les alea de la conjoncture
internationale telles que :
1-le réchauffement climatique ayant
pour conséquences :
 l’extension du désert (Mutunga et
alii., 2001)
 l’irrégularité des pluies
 l’invasion des criquets
 la sécheresse
2- l’absence des recherches
appropriées pour l’adaptation des
graines aux conditions
environnementales (graines non
renouvelées) ;
3- l’absence de routes de desserte
agricole ;
4- le prix des matières premières
fixées par l’occident et surtout en
baisse ;
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5- le prix en hausse du carburant ;

6- l’instabilité des gouvernements
dans les pays du sud ;
7- les alliances commercialo-
militaires dans plusieurs pays
d’Afrique noire et les conflits
télécommandés incessants ;
Tertio, une attitude quelque peu

irresponsable de certains pays du nord.
Le monde paie déjà un très lourd tribut
des conséquences des pollutions aussi
bien dans les pays du Sud que ceux du
Nord (33.000 personnes meurent
chaque année à cause des pollutions
atmosphériques) .
Entre temps on apprend qu’un grand
nombre des pays du Nord souhaitent
acheter le quota (droit de polluer plus) des
pays du Sud. C’est étonnant ! N’a-t-on
pas dit que notre planète est comme un
bateau sur lequel nous sommes tous
embarqués?
Cette planète qui a tout encaissé, se
trouve aujourd’hui saturée et nous le fait
sentir maintenant sous forme
d’Ouragans, des pluies acides, des
sécheresses, des tempêtes, des
températures saisonnières
anormalement élevées et jamais
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connues depuis plus de 150 ans (au fait,

c’est depuis qu’on prélève les données sur la
météorologie)peu importe où ça se produit
et parfois loin du pays qui serait à la
base de ses rejets dans l’atmosphère !
Malgré le constat qu’il ne reste plus
sur terre que 22% du total du patrimoine
forestier (World Ressource Institute, Rapport
1996), la demande en bois des
puissances occidentales ne cesse
d’augmenter !1/5 de la couverture
forestière tropicale a été détruite entre
1960 et 1990. L’Asie en a perdu 1/3. Le
commerce des produits forestiers font de
ce secteur l’un des plus importants du
commerce mondial dont le chiffre
d’affaire est évalué à 114 milliards de
dollars (sans compter ce qui se fait
clandestinement) (Abramovitz, 1998).
D’aucuns pensent qu’il vient juste après
le commerce de pétrole, en chiffre
d’affaire!
Notre ancêtre du néolithique, plus
précisément au Proche Orient, en
devenant sédentaire, il initie les
premières formes de l’agriculture (vers
9.000 ans avant J. Christ (Cauvin, 1996)
et ouvre en même temps pour
l’humanité toute entière ce qui allait
devenir, le plus grand facteur
41
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économique du développement. De nos

jours, on distingue plusieurs formes
d’Agriculture, à savoir :
Cette forme d’agriculture au
néolithique qui s’apparente à une
agriculture de subsistance. S’en est suivi
une agriculture extensive, semi-intensive
et intensive (mécanisée ou forcée).De
cette agriculture intensive à la prise de
conscience amène l’humanité à une
certaine sagesse ou prudence.
C’est ainsi qu’aujourd’hui nous
distinguons de l’agriculture intensive
deux types d’agriculture : biologique (du
logo AB) et tout récemment raisonnée
(ou en douceur) (du logo AR bientôt).
L'agriculture raisonnée est donc un
mode de culture et d'élevage dont
l'objectif premier est de réduire la
quantité de substances chimiques
utilisées, et de minimiser leur impact
sur l'environnement.
À l'origine sans garanties officielles

ni contrôle, elle s'est dotée en France
depuis mai 2002 d'un cadre officiel,
cependant, pour l'heure, moins rigoureux
que celui de l'agriculture biologique.
Ainsi donc, l'agriculture raisonnée est
une approche globale de l'entreprise
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agricole, qui prend en compte de

manière équilibrée les objectifs
économiques des producteurs, les
attentes des consommateurs et le
respect de l'environnement. Toutes ces
nouvelles formes d’agriculture visent
entre autre à éviter à la nature
l’utilisation d’engrais et autres pesticides
et herbicides nocifs aussi bien pour
l’environnement que pour le
consommateur !
Mais avant de pratiquer ces autres

formes d’agriculture, il faut d’abord avoir
maîtrisé les formes courantes
(extensive, semi-intensive et mécanisée)
de l’agriculture. Et l’Afrique n’en est pas
encore là !
Aujourd’hui la pollution tue un peu
plus de 33.000 personnes par an soit
une moyenne de 6% du nombre total
des décès par an dans le monde! Aussi
bien dans l’air que dans nos assiettes,
l’homme est continuellement exposé aux
intoxications de différentes natures !
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Céphalées et migraines Endométriose

fréquentes
PCB
Avortement DDT CFC

et Nodule
déformations vaginal
foetales
DIOXIDE DES
PERTURBATEURS
ENDOCRINIENS
Cancer
Qualité et de
quantité de l’uterus
spermes INSECTICIDE PESTICIDES
réduites
HERBICIDES
Colère et nevrosité
aigües et fréquentes Ovaires polymicro-
kystiques
Figure 01: La rose épinée des perturbateurs

endrocriniens ou les antipodes des
technologies modernes (Extrait des travaux de thèse
du doctorat, Muzigwa, Ulg, 1999-2005)
Le 8 octobre 2005, l’ONU par le

truchement de son Organisme spécialisé
dans le domaine de l’Alimentation (FAO)
a reconnu que malgré l’accroissement
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d’aide vers le tiers monde, plus de 800

millions d’humains ne mangent pas à
leur faim et près de 300 millions
souffrent de malnutrition et dont plus de
40% vivent en Afrique noire.
II.-Agriculture africaine froidement
soutenue
Aujourd’hui on se rend compte que
le mobile qui a poussé les pays
développés à financer froidement cette
forme d’Agriculture en Afrique tient plutôt
à leurs propres intérêts qu’à ceux des
africains. De leurs intérêts on peut citer:
1-La protection de la biodiversité des
espèces en danger, vulnérables et rares,
2-la sauvegarde de la diversité des
zones protégées, des réserves de la
biosphère, des zones humides
internationales et du réseau mondial
d’aires protégées;
Il est vrai que sans un changement
d’attitude et de notre mode de vie en
général tout ceci est appelé à
disparaître! L’idée d’une agriculture
durable non subventionnée est aussi
suicidaire pour l’Afrique qu’est le
développement durable pour l’économie
américaine en ce moment ou les Etats-
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Unis refusent de ratifier les accords de

Rio ! Voyons ça en détail :
QUELLE EST LA PART DE
RESPONSABILITE DE L’OCCIDENT
DANS CETTE CRISE AGRAIRE ?
La solution au problème actuel de
malnutrition dans les pays du Tiers-
Monde nécessite le concours de moyens
divers et appropriés, de préférence les
moins onéreux, non seulement sur le
plan de l’infrastructure technologique
mais aussi au niveau des
investissements et du coût de
fonctionnement pour ces pays trop
endettés.
La logique capitaliste veut qu’on
produise pour ces pays au lieu de leur
apprendre à produire. Cette dépendance
voulue, et parfois même recherchée de
part et d’autre, au nom de la coopération
bilatérale, constitue aujourd’hui l’arme la
plus efficace au service de l’impérialisme
occidental.
Plus responsable, Jacques Vallery
(1987), en affirmant que certains
occidentaux qui tout en sachant que le
Tiers-Monde est appauvri par notre
système économique, n’en louent pas
moins la simplicité et la joie des affamés
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d’Afrique, car, il dénonce une vision

raciste des besoins humains et défend
par ricochet le droit à la vie de tout un
peuple.
1.- PROTECTIONNISME EUROPEEN

En effet, il convient de souligner
que la crise économique mondiale,
accentuée dans ces pays par
l’imposition des prix à leurs matières
premières, et la détérioration des termes
d’échanges ne font qu’aggraver les
conditions déjà misérables dans ces
pays en développement. Les
consommateurs européens paient
encore de nos jours le kg du café au
même prix qu’en 1975, pour ne citer que
ce produit agro-industriel!
D’ailleurs, d’aucuns se
demanderaient finalement ce que
signifient pour eux les avantages
comparatifs de l’Afrique quand ses
produits d’exportation sont menacés par
le protectionnisme !
Ensuite que signifient-ils quand sa
production vivrière est concurrencée par
des céréales fortement soutenues par
les Etats développés ?; et que signifient-
47
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ils enfin quand les termes de l’échange

durement défavorables lui sont
imposés?
En analysant le sens profond d’une
telle pensée, on peut alors comprendre
pourquoi l’Afrique met plus de temps à
se développer par rapport à l’Europe s’il
faut continuer à concentrer tous les
efforts sur l’agriculture industrielle (du
café, de quinquina, de thé, de l’hévéa,
du caoutchouc, et du cacao), la seule qui
intéresse encore l’Occident, et qui
constituent le gros des produits
agricoles d’exportation. Les Etats de
l’Afrique noire, et de la RD Congo en
particulier, devraient réserver autant de
moyens sinon davantage à l’Agriculture
vivrière où le paysan abandonné à lui
même doit tirer son plan.
2.-INSUFFISANCE DE L’AIDE AU DEVE-
LOPPEMENT
Alors que parmi les objectifs que
s’étaient assignés les pays développés à
la Conférence de Rio (1992)
comprenaient entre autre
l’accroissement d’aide aux pays en
développement, on assiste à un
phénomène contraire. En effet, au cours
de la période allant de 1995 à 1996,
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l’aide est même réduite de 25% par

rapport à 1992 ! (French H., 1998).
Il est triste de constater que l’Europe
occidentale n’a pas encore compris, près
d’un demi siècle après, ce que les Etats-
Unis ont réussi en sa faveur, juste après
la 2ème guerre mondiale (Ortiz et alii.,
2002).
En effet, pour permettre à l’Europe
anéantie et appauvrie à la sortie de cette
guerre, de pouvoir acheter les produits
américains, il a fallu relancer d’abord
l’économie européenne : d’où le plan
Marshall dont les effets se font encore
sentir. Aujourd’hui, le « Tiers Monde »,
et en particulier l’africain, n’est pas à
mesure de se payer les produits
européens. C’est voulu, mais pour
combien de temps encore acceptera-t-il
cette situation ? Conséquemment,
l’africain du sud du Sahara consomme
plus de produits asiatiques (Taïwanais,
Coréens, chinois et japonais) qu’européens.
Certains sages de notre temps tel

que Ziegler (2008) partagent notre point
de vue selon lequel, l’Europe doit
comprendre que son tour de céder est
venu, afin de garantir l’emploi et
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l’équilibre économique mondial. Ce

serait là, les effets palpables d’un franc
dialogue Nord-Sud.
En décembre 1989, la signature de
la Convention ACP (Afrique - Caraïbe et
Pacifique) - CEE n’a pas été facile. De
toute façon, même avec ce Lomé IV, la
situation économique du continent
africain reste catastrophique. L’avarice
de la CEE face à la « DERIVE DE
L’AFRIQUE NOIRE » ne se justifie pas.
Que dire en effet de ces chiffres d’aide
au développement que propose la CEE,
à savoir 12 milliards d’ECU pour les 5
ans à venir, soit 5 ECU/habitant/an (les
69 Etats d’ACP comptent 450 millions
d’habitants). Au même moment la CEE
décide de 80 $ (USA)/hab./an pour les
pays de l’Est ! Les européens ont-ils
oublié que pour leur permettre de
relancer leur économie, à la sortie de la
IIème guerre mondiale, les américains
leur accordèrent (plan Marshall de 1946)
1000 $ par tête d’habitant.
Pourtant, la situation économique
de l’Afrique noire est pire que celle de
l’Europe après la 2ème guerre mondiale.
En 1987, l’aide alimentaire représente
42% de l’ensemble de l’aide au
développement. D’ailleurs, vu
50
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l’insuffisance de cette aide, elle sert plus

à lutter contre la famine qu’à initier de
nouveaux projets destinés à renforcer la
production agricole locale (Neel, 1993).
3.- IMPOSITION D’UN TYPE DE

PROJETS AGRICOLES QUI NE
TIENNE PAS COMPTE DES
NECESSITES URGENTES A
L’ECHELLE TANT REGIONALE QUE
NATIONALE
L’aide au développement du
secteur agricole doit se faire avec et
pour les concernés (Hobblink, 1993). De
plus chaque pays devrait pouvoir fixer
ses priorités de relance agricole et
choisir librement le créneau à suivre
pour rencontrer les bailleurs de fonds qui
lui conviennent pour financer ses
projets agricoles (Persley, 1993).
Malheureusement ses bonnes
déclarations, assez récentes, sont
rarement suivies.
Entre 1975 et 1988, le Ministère de
l’Agriculture du RD Congo comptait plus
de 42 projets agricoles qui ne
répondaient pas aux besoins urgents de
la population agro-pastorale mais plutôt
à la nécessité de ceux qui les avaient
51
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initié et financé (Muzigwa, 1991). Ces

projets ont pourtant englouti des millions
de dollars pour lesquels l’Etat zaïrois est
aujourd’hui endetté. D’ailleurs, on se
demande si pour le cas de la RD Congo
la thèse de HANS BINSWANGER
(1986) ne trouverait pas tout son sens à
savoir : » Là où la terre est abondante, la
densité de la population peu élevée, et la
culture itinérante dominante, c’est une
erreur d’investir dans les projets qui
essaient d’augmenter la productivité de
la terre ... l’accès aux marchés et les
infrastructures de transport et de
commercialisation sont les formes
d’investissement les plus indiquées. »
Les étapes de réhabilitation (d’une
espèce en voie de disparition), très lente
d’ailleurs, montrent que le concept du
développement durable est sans doute
une prise de conscience lente mais
obligée, face aux capacités de tout
écosystème (Mutunga et al , 2001 et
Ortiz et al., 2002).
4.- IMPOSITION DES OGM NE
REPONDANT NI AU SOUCI DE
L’AGRICULTURE DURABLE, ET
ENCORE MOINS AUX
PREOCCUPATIONS DE LA FAMINE NI
DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN
52
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GENERAL(Pour plus d’informations, cf.

l’article publié à cet effet!)
La culture et la commercialisation
des organismes génétiquement modifiés
nous imposent à la fois sept enjeux
majeurs qu’il faut concilier et maîtriser, à
savoir : économique, environnemental,
scientifique, sanitaire, politique et
juridique et éthique. Nous n’en
discuterons que 5 tout en faisant allusion
aux deux autres.
i-Sur le plan environnemental et
conservation de la nature
Ne perdons pas de vue que
l’objectif poursuivi par les multinationales
est de maximaliser leur bénéfice
(Muzigwa et al, 2001). Il faut se passer
de cette main d’oeuvre coûteuse qui
vient désherber et pulvériser des milliers
d’hectares. Le déversement d’herbicides
(75% des cultures tolérantes aux
herbicides) et d’insecticides par des
petits porteurs se généralise. Les sols
qui encaissent tous ces épandages
deviennent du même coup pollués et
peu productifs. Le ruissellement des
eaux provenant de ces champs tuent en
aval certains micro-organismes
aquatiques, les oeufs et les larves des
53
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poissons (Muzigwa, 1994b.). Il y a dans

la région toute une modification de
texture du sol et dont les conséquences
sont imprévisibles (SCIENCES & VIE ,
n° 1029, juin 2003, pp. 108-123).
Il faut reconnaître qu’à beaucoup
d’égards, l’environnement continue à se
dégrader, et les indices recueillis nous
amènent à conclure que les hommes
sont de plus en plus vulnérables aux
mutations de l’environnement (Ziegler,
2008). Certains pays peuvent faire face
à cette évolution, mais beaucoup
d’autres sont en danger, et quand ce
danger devient une réalité immédiate,
les perspectives de développement
durable se trouvent retardées de
plusieurs décennies (Klaus Topper, Dir.
Exécutif du P.N.U. pour
l’Environnement).
Le développement durable offre
une possibilité exceptionnelle pour
l’humanité: sur le plan économique, de
créer des marchés et des emplois; sur
le plan social, de lutter contre l’exclusion;
sur le plan politique, de réduire les
tensions sur les ressources, qui risquent
de conduire à des violences; et bien
entendu, sur le plan de l’environnement,
de protéger les écosystèmes et les
54
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ressources dont la vie dépend (Kofi

Annan, Sec. Gén. de l’ONU). Ces bons
souhaits du Secrétaire général de l’ONU
sont tombés à l’eau, au vu de l’ETAT
DE LA PLANETE , 1998 tels qu’établi
par Lester R. B., Flavin Ch. Et French H.
et Abramovitz J.N. dans leurs travaux.
D’ailleurs, d’après Lester (1998), une
politique de rareté en production
commence à apparaître même dans les
pays qui croyaient maîtriser l’Agriculture.
ii-Sur le plan de droit de propriété
Le brevet donne droit de contrôle
et prive à d’autres la liberté d’exploiter
certaines essences végétales dans
l’avenir. MONSANTO et NOVARTIS sont
propriétaires des céréales et autres
végétaux qu’elles ont génétiquement
modifié. Dès lors, quand on sait qu’à
long terme, des champs côte à côte dont
certains sont des OGM, l’hypothèse
d’une généralisation future de certaines
céréales GM n’est plus exclue. Le
fermier ou l’agriculteur ne contrôle pas le
processus de pollinisation de ses
champs! Bref, tout Etat responsable doit
craindre cette privation et l’exclusion de
ses petits fermiers et/ou agriculteurs du
marché international. Enfin, le RoundUp
perturberait la symbiose entre la plante
55
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et les bactéries du sol, fixatrices d’azote,

nécessaire pour la croissance végétale.
iii-Sur le plan de rentabilité
La rentabilité de la filière fait
désormais débat. Des voix se lèvent
pour dénoncer une augmentation des
quantités d’herbicide jusqu’à 30% de
Round Up supplémentaire. Les planteurs
(canadiens) de Colza génétiquement
modifié ont dû accroître jusqu’à 17% en
moyenne leur nombre de passages
d’herbicide par rapport aux cultivateurs
traditionnels.
Le développement durable offre
une possibilité exceptionnelle pour
l’humanité: sur le plan économique, de
créer des marchés et des emplois; sur
le plan social, de lutter contre l’exclusion;
sur le plan politique, de réduire les
tensions sur les ressources, qui risquent
de conduire à des violences; et bien
entendu, sur le plan de l’environnement,
de protéger les écosystèmes et les
ressources dont la vie dépend (Kofi
Annan, Sec. Gén. de l’ONU).
iv- Sur le plan moral et éthique
56
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L'Eglise en général, et catholique

romaine en particulier estime que c'est
une atteinte à l'ordre divin de modifier le
patrimoine génétique d'un organisme
vivant car, il s'agit d'une création divine;
aussi, en application du principe de
précaution (comme ça se passe avec les
nouveaux produits pharmaceutiques), il
aurait fallu un peu de recul pour évaluer
les risques encourus par tout autre être
vivant qui serait mis en contact (ou
appeler à manger) ces O.G. modifiés.
v- Sur le plan juridique et sanitaire

La façon dont les plantes se
polinisent nécessitent une nouvelle
législation en matière. En effet,
l'intervention du vent et des insectes
dans la pollinisation de quelques
végétaux ne rassurent pas certains
agriculteurs qui souhaitent coexister
avec ceux qui acceptent les OGM.
Les populations ayant consommé
le soya et le noix du Brésil transgéniques
ont développé des allergies. Aussi, faute
de recul suffisant, les hypothèses
abondent quant aux possibilités à
l'homme (consommateur des OGM) de
développer une résistance aux
antibiotiques, aux herbicides et autres
pesticides.
57
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5.-LES PHÉNOMÈNES REMARQUABLES À

SURVEILLER SONT DEJA LA !
i.- l’augmentation des gaz (SO2,
méthane: CH4, protoxyde d’azote: N2O,
NOx, tétrachlorure de carbone, III tri-
chloro-éthane, HCFC et CO2) dans
l’atmosphère ( malgré la restriction
imposée à tous les pays producteurs du
CFC dont les quantités qui restent à
consommer sont énormes. Il faut ajouter
de nos jours, la pollution industrielle et la
circulation de 650 millions d’automobiles,
si bien que nous réaffirmons qu’au cours
du siècle à venir, la réduction d’émission
des gaz tel que le dioxyde de carbone
reste une préoccupation majeure ;
ii.- la mauvaise gestion des eaux
polluées (les rejets aussi bien industriels
que ménagers; les pertes accidentelles
des cargaisons pétrolières en haute mer
feront que l’eau pourrait devenir plutôt
un des grands enjeux du 3ème millénaire,
car, déjà en cette fin de siècle, 1
personne sur 5 ne dispose pas d’eau
potable);
iii.- l’utilisation abusive des produits
chimiques (aussi bien en agro -chimie
qu’en agroalimentaire): en Europe, les
concentrations en nitrates (des engrais
et des déchets d’animaux) dans les
58
-----------------------------------------------------------------------------------------------
eaux, excèdent le niveau de référence

européen de 25 mg/l ;
iv.- et enfin la déforestation
(destruction journalière équivalente à
l’étendue d’un terrain de football) : tous
ces faits ne permettent pas de maîtriser
l’effet de serre, si bien qu’en cette fin de
siècle, nous enregistrerons un
réchauffement de notre planète de
l’ordre de 1 à 3,5 °C, aux conséquences
multiples plus particulièrement en
agriculture, en urbanisme, en
hydrogéologie, en climatologie et en
soins de santé.
v.- Le nombre élevé de nuages dans les
régions tropicales qui sont responsables
de l’apparition des tempêtes extrêmes et
de l’augmentation des pluies fortes
découlent du changement climatique.
Telle est la conclusion d'une enquête
menée par l'Agence spatiale américaine
NASA, confirmée par le scientifique de la
NASA, Hartmut Aumann qui a présenté
son étude lors d'un récent sommet à San
Francisco.
Ces nuages sont associés à des

tempêtes extrêmes, des fortes pluies et
du grêle. Le professeur Aumann et son
équipe ont découvert une forte
59
-----------------------------------------------------------------------------------------------
corrélation entre la fréquence de ces

nuages et la température à la surface
des océans.
6.- QUELLES URGENCES POUR

L’AFRIQUE ET MEME POUR
CERTAINES PARTIES DU MONDE ?
(sources : cf. sites internet en
références biblio-graphiques)
i.- Pour un développement durable
plus efficace, Vivre selon le mode
3R : Réduire + Réutiliser+ Recycler.
ii.- Concilier les trois secteurs
iii.-Financer le Développement durable

60
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- Trouver des sources de

financement pour s’intégrer dans
les circuits économiques
- Partenariat Public / Privé
- Micro-crédits
- Sélectionner les projets selon le
principe de l’Equateur = sélection
selon les 3 dimensions du D.D.
« Economie + Social +
Environnement » ci-haut citées.
iv.-Valorisation de la diversité culturelle

-Transmission à notre descendance
du patrimoine culturel dont nous avons
hérité
-Valorisation de la diversité face à

l’uniformisation de nos modes de vie
et de nos façons de penser ;
Ex : biens culturels des Sumériens,
des Egyptiens, des Grecs …
v.- Appliquer les 10 gestes verts

(Fondation Nicolas Hulot)
- Je trie mes déchets et j’évite les
emballages inutiles
- Je préfère les produits plus
respectueux de l’environnement et
j’évite les produits jetables
- J’éteins les appareils électriques
au lieu de les laisser en veille
61
-----------------------------------------------------------------------------------------------
- Je choisis des appareils économes

en énergie (lampes basses
consommation)
- Je préfère une douche rapide au
bain
- Je ne surchauffe pas mon
logement et je l’isole le mieux
possible
- J’installe un chauffe-eau solaire ou
un chauffage au bois chez moi
- J’utilise moins la voiture pour aller
travailler, je fais mes petits
déplacements à pied
- Je conduis souplement et moins
vite
- Pour mes voyages je préfère
prendre le train
vi.- Encourager et financer les Initiatives de

Démocratie Participative locale en ses 4
niveaux de la participation citoyenne
- L’information : site internet,

magazine de la ville,lettre aux
citoyens …
- La consultation : réunions,
enquêtes publiques ;
- La concertation : travail en
commun «élus-habitants » sur un
projet public
62
-----------------------------------------------------------------------------------------------
- La participation : partage du
pouvoir «élus-habitants»
vii- Structurer une Education au Dévelop-

pement Durable
Toucher les 3 maillons du système
éducatif :
- Primaire : socle du système 
ouverture de l’école sur les enjeux
planétaires (Env, Soc, Eco) ;
- Secondaire :  décloisonnement
entre les disciplines ;
- Supérieur : formations spécifiques
+ intégrer la durabilité dans les prg
de recherche ;
viii.- Se donner des conditions de mise en

œuvre pour une action à 3 niveaux
- Enseignants : motiver, former et
expliquer les liens « disciplines /
société durable »
- Evaluation de l’école : y intégrer les
critères de performance du D.D. (! au
public + fragile)
- Passerelles :
- structures scolaires/monde
extérieur
- formation initiale/formation
continue
63
-----------------------------------------------------------------------------------------------
III.-Suggestions
Les puissances occidentales et
l’ONU y compris n’ont pas cherché à
trouver des solutions durables à la
problématique d’immigration sauvage,
comme certains leaders européens
n’hésitent plus à la qualifier. Nonobstant,
elle pose un double cas de conscience à
l’homme européen en général, et
interpelle l’humanité toute entière face à
l’hécatombe que nous créons autour de
nous et du monde en général. D’abord
deux constats auraient dus être relevés,
à savoir :
Primo, cette catégorie d’africains
arrivés jusque-là, ce sont des hommes
et des femmes courageux, démunis de
toute arme et encore moins de mauvaise
intention de nuire à l’européen et qu’ils
ont osé braver toutes les intempéries et
risquer leur vie pour mettre la force de
leur jeunesse au service de l’homme qui
lui a appris la charité, l’esprit de partage
et la démocratie;
Secundo, c’est pratiquement le
beurre de tout un continent qui prend le
risque afin de faire survivre ceux qui sont
restés et les engagements qu’ils
prennent sont parfois lourds des
64
-----------------------------------------------------------------------------------------------
conséquences pour ceux qui les laissent

partir. C’est donc un acte suicidaire de
les renvoyer tel que ç’a été fait et tant pis
pour ce qui leur arrive dans le désert !
Un des axes à exploiter pour
répondre au double cas de conscience
que pose ce phénomène, c’est la volonté
de partager et de faire participer à
l’humanité toute entière aux acquis du
boum technologique et commercial. Il
faut aider ces gens à se sentir mieux
chez eux. En d’autres termes, il faut leur
donner ou les aider à créer sur place ce
qu’ils suivent en Europe.
Certains projets de développement
rural qui ont réussi dans les pays du Sud
peuvent être sud comme exemple. Nous
pouvons suggérer, les Centres pilotes ou
de développement agro-pastoraux dotés
des camps des travailleurs et des
infrastructures modernes dans des
milieux ruraux les plus reculés des
Capitales africaines. Ces centres
peuvent être aussi agro-industriels ou
techniques mais fortement soutenus par
des pays riches et les institutions
financières et organismes
internationaux. Le barème salarial
répond aussi à la volonté de cette
65
-----------------------------------------------------------------------------------------------
jeunesse qui n’ignore plus les réalités

sous d’autres cieux.
Si l’on continue à traiter cette
question, sans chercher les vraies
causes de l’immigration, on peut parler
de ce deuxième cas de conscience qui
se pose pour l’européen et l’homme
occidental (dit des pays développés),
pour non assistance aux personnes en
danger. Et puisque ces conditions de vie
misérable sont entre autre provoquées
et soutenues par l’environnement
international qu’a créé et défend
l’homme occidental, les pays africains
pourraient se pourvoir en justice contre
le monde développé (Muzigwa, 2008).
IV.- Conclusions
Aujourd’hui, la science serait-elle
au service de l’économie ou du
néolibéralisme sauvage ?
Le pouvoir des industries
agrochimiques, agroalimentaires et du
génie génétique suscite des débats dans
les milieux aussi bien politiques que
d’éthique scientifique en ce début du
XXIème siècle (Muzigwa et al., 2001).
4.1.- Erreurs dans les pratiques
66
-----------------------------------------------------------------------------------------------
La course effrénée au rendement

comme hypothèse à l’économie de
marché nous entraîne dans une spirale
de création du nouveau vivant qu’il faut
désormais faire avec. Des pluies acides
à l’excès du PCB dans nos légumes
(Muzigwa , 2005), nous sommes passés
des plantes transgéniques à la dioxine, à
la vache folle (encéphalopathie
spongiforme bovine »ESB » et H5n1 de
la grippe aviaire) et tout récemment à la
brebis clonée, la fameuse Dolly, morte
depuis peu, sans que l’opinion sache de
quoi réellement!
Bref, il y a de quoi se poser des
questions sur la récupération des
applications de la bio technologie par les
multinationales des agro-industries et
des agroalimentaires. Face à la
puissance de l’argent, la bioéthique fait
piètre figure. La science s’est mise au
service du rendement, de l’économie du
marché, en un mot, du néo-libéralisme
sauvage.
4.2.-Sommes-nous capables de
déclencher une éthique dans un
système à grandes contraintes ?
Dès lors, la question est elle
seulement d’imposer une toute autre
67
-----------------------------------------------------------------------------------------------
éthique scientifique ou replacer l’homme

au centre de nos préoccupations? Toute
personne avertie ressent comme
rempart contre la déferlante néolibérale,
la nécessité d’un contre-projet global,
d’une contre idéologie, d’un édifice
conceptuel pouvant être opposé au
monde dominant actuel. Il devient
indispensable de réintroduire du collectif
porteur d’avenir.
Et l’action collective passe désormais
par l’Associatif autant que par les Partis
ou les Syndicats. Au sein de l’Union
européenne, plus particulièrement en
Belgique, et en France la prolifération
des associations qui font de l’homme
leur centre d’intérêt ne tardera pas à
devenir un lobby incontournable à la
base! (Muzigwa , 1994a)
Néanmoins, certaines convictions
politiques (des partis dits populaires)
seraient responsables du dérapage que
nous décrions car, leur vision du progrès
est essentiellement fondée sur
l’économie de marché. Aussi, si leur
liberté de pensée et d’expression a pour
condition nécessaire une certaine liberté
économique, tout est alors permis!
68
-----------------------------------------------------------------------------------------------
4.3.- Pourquoi ne pas humaniser le

monde en créant une économie
d’éthique de responsabilité ?
Notre monde ne serait-elle pas à la
recherche des nouvelles références car,
certaines des valeurs traditionnelles sont
déjà remises en question! En tout cas,
quoiqu’il en soit, la reconstruction du
vivant crée une interface entre l’ordre du
vivant et l’ordre humain. Certains
évènements résultant des techno
sciences et des biotechnologies
engendrent des effets sociaux
bouleversant qu’il faudra savoir
accompagner. A chaque niveau
d’intégration du vivant des propriétés
spécifiques apparaissent, il faut
nécessairement, pour mieux cerner la
problématique, des nouveaux débats sur
le vivant (De Duve, 2003).
A part ces OGM, il faut reconnaître
que cette fin du siècle, trois secteurs ont
causé un grave préjudice à notre
planète. Il s’agit du Transport, de
l’Agriculture et de l’Industrie. En Europe,
seul le secteur du transport contribue
pour environ 60% des émissions totales
de monoxyde de carbone (CO), environ
25% pour les émissions de CO2 et pour
69
-----------------------------------------------------------------------------------------------
plus de 50% des émissions totales

d’oxyde d’azote (Lester et alii., 1998).
Un débat sincère avec l’Union
européenne sur la question
d’immigration, devrait être amorcé car,
l’Europe ne peut continuer à faire la
politique de l’autruche !
Le paradoxe veut qu’aujourd’hui,
l’Occident (les pays riches) encourage et
soutien la circulation des capitaux tout
en disant non à celle des personnes, en
ce moment où les prévisions confirment
que pour continuer à payer les retraites,
l’Union européenne, par exemple, aura
besoin de 60 millions de travailleurs
venant d’ailleurs, d’ici 2030. Hypocrisie
ou volonté de faire monter les
surenchères, en vue d’une immigration
sélective !
Néanmoins, les récentes études
confirment une forte chute de
naissance, pour une moyenne d’un
enfant par famille, en Allemagne, en
Italie et dans les Pays scandinaves.
4.4.-Migration et économie (InfoSud

Suisse)
70
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Isolda Agazzi de l’InfoSud Suisse

(décembre, 2008) confirme que la
compétition mondiale féroce va doper
les migrations. Il ajoute que d’’ici 50 ans
les pays riches vont connaître une
pénurie de travailleurs, alors que la
population active d’Afrique va tripler.
Après la fuite des cerveaux, la fuite des
bras? C’est ce que suggère le dernier
rapport de l’Organisation internationale
pour les migrations (OIM). “En l’absence
d’immigration, la population en âge de
travailler dans les pays développés
devrait reculer de 23 % d’ici à 2050,
affirment les auteurs du rapport. Dans la
même période, la population active pour
la seule Afrique devrait tripler, passant
de 408 millions de personnes en 2005 à
1,12 milliard. La Chine et l’Inde, quant à
elles, constitueront probablement 40 %
de la main-d’œuvre mondiale d’ici à
2030.
La raison ? Une globalisation qui a
oublié l’un de ses principaux piliers. La
libéralisation des capitaux, biens et
services a déchaîné une concurrence
féroce. Mais l’ouverture des frontières ne
s’est pas accompagnée d’une mobilité
équivalente de la main d’œuvre. Si bien
que les pays industrialisés, qui
71
-----------------------------------------------------------------------------------------------
manquent déjà de travailleurs qualifiés,

vont aussi connaître une pénurie
croissante de main d’œuvre peu ou pas
qualifiée. Qui, souvent, est moins bien
acceptée.
Pourtant, le phénomène est
inéluctable: l’OIM reconnaît que les
travailleurs locaux sont de moins en
moins disposés à s’engager dans des
secteurs faiblement ou moyennement
qualifiés comme l’agriculture, la
construction, l’hôtellerie et la
restauration, ou les soins à domicile. Et
la baisse du taux de natalité et le
vieillissement de la population active
dans les pays riches ne vont rien
arranger à la situation.
L’une des plus grandes richesses
de l’Afrique étant son potentiel humain
l’on se demande pourquoi l’Europe ne
pouvait pas capitaliser cet atout pour
aider l’Afrique à sortir de son marasme !
Une autre évidence est que
l’Europe a besoin périodiquement d’une
main d’œuvre. Dès lors, pourquoi ne pas
organiser celle-ci et en tirer profit de
deux côtés ?
Depuis bientôt deux ans, le pays
comme le Maroc connaît une perte de 4
à 5% de son P.I.B à la suite d’une fuite
72
-----------------------------------------------------------------------------------------------
des cerveaux enregistrée ! Ce pays

pourrait demander que le pays de
l’Union européenne qui en est
bénéficiaire rembourse au Maroc ce
manque à gagner !
La globalisation ou la
mondialisation ne doit pas être que du
plaisir pour certains et douleurs pour les
plus faibles qui subissent et encaissent
les méfaits d’un environnement que ne
cessent de détruire la course effrénée à
l’enrichissement et à la consommation
exagérée de l’homme du pays
développé !
Aujourd’hui, une partie de l’humanité ne
jouit pas ou ne participe pas aux fruits de
la surproduction mondiale mais en
même temps elle subit de plein fouet les
conséquences des aberrations du mode
de vie des pays riches (Muzigwa, 2005).
4.5.-Le système n’est-il pas perverti

par la concentration des moyens de
production en certains endroits ?
Diminuer le taux de chômage en
Europe passe aussi par la création des
emplois en Afrique. Dès lors, certains
discours tels que : l’engagement pour le
Tiers-Monde, est appelé « fuite des
73
-----------------------------------------------------------------------------------------------
problèmes concrets », la contestation du

pouvoir de l’argent, interprétée comme
« du gauchisme ou du communisme »;la
lutte pour la libération, c’est « faire le jeu
des terroristes »; la conscientisation et la
formation ensemble, c’est de la
« manipulation ou lavage du cerveau »;
le respect d’autres convictions
religieuses, jugé comme du « laisser-
aller ou la peur de dire sa foi » est à
éviter.
Une question, à l’Occident (aux
multinationales et à certains états), eu égard
aux régimes politiques fantoches qu’ils
soutiennent : subordonne-t-on la mise en
œuvre des conditions de l’égalité à
celles de la liberté ou alors fait-on
l’inverse ? Vallery (1987) suggère qu’il
serait essentiel de percevoir le lien entre
les conditions de production des valeurs
et le discours qui les implique.
C’est seulement sur une telle base
de reconnaissance pour l’autre, le droit à
la liberté et à l’égalité que peut s’ouvrir
un partenariat équitable et solidaire pour
un développement durable.
Eu égard aux causes de la crise
qui frappe le monde et plus gravement le
tiers-monde, il est urgent que le politique
74
-----------------------------------------------------------------------------------------------
se réapproprie le système de contrôle et

de régulation.
Références bibliographiques
Lester, R.B., Flavin, Ch., et French, H., 1998.

L’ETAT DE LA PLANETE. Edit. ECONOMICA,
.281p.
Abramovitz, J.N. 1998. Sauvons la forêt 29-58pp.

In L’ETAT DE LA PLANETE. Edit. ECONOMICA,
281p.
Mutunga K., Critchey W., Lameck, P., Lwakuba

A. et Mburu C. 2001. Farmers’ initiatives in land
husbandry: Promising technologies for the drier
areas of East Africa. UNDP- Office to Combat
Desertification and Drought (UNS/ESDG/BDP) and
Sida’s Regional Land Management Unit, 2001.
Technical Report No. 27. 346p.
Muzigwa K. 2008. DEVELOPPEMENT DURABLE

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(AGRO-PASTORALE, PECHE ET
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un choix difficile pour les pays du sud : Quel avenir
pour l’humanité face aux intérêts économiques des
multinationales de l’agro-alimentaire ! International
Magazine, NORTH-SOUTH, N°05, mai 2005. ; 12-
18p.
75
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Muzigwa K., 1994a. LES ENJEUX DE L’ECO-

DEVELOPPEMENT: Quel avenir pour la
biodiversité du Zaïre! P.U.L., 266p. Figs.31
Ortiz, R.M., Bellmann Ch., Chetaille, A. T. Ben

Abdallah, 2002. Commerce, propriété intellectuelle
et développement durable vus de l’Afrique. ICTSD,
ENDA, SOLAGRAL 215p.
Vallery, J. 1987. ETHIQUE : Les mutations de

quelles valeurs ? in La Foi et le Temps, XVII (1987-
3), 216-240.
Ziegler, J. 2008. « LA HAINE DE L’OCCIDENT »

Ed. Albin Michel 304p.
Sites de développement durable

 Webmagazine de l’éducation vers un Développement
durable :http://www.mondequibouge.be/
 DD : ressources pour enseignants et élèves
http://www.education-developpement-durable.fr/new/
 Accompagnement des projets éducation au DD :
fiches pédagogiques : http://eduscol.
education.fr/D0110/exposition_eedd_fiches.htm
 La doc franco-belge à l’éducation à l’environnement
http://www.envirodoc.org/index.php
 Le DD, une éducation pour tous
http://www.ledeveloppementdurable.fr/
 Base de données d’outils pédagogiques
http://www.reseau-idee.be/outils-pedagogiques/
 Plans fédéraux du DD : http://www.cidd.be/
 Outils et ressources à destination des écoles +
campagne « écoles pour demain »
http://www.coren.be/outils.php
 Gestes au quotidien - engagement : écoles ,
étudiants – outils à télécharger
76
-----------------------------------------------------------------------------------------------
http://www.defipourlaterre.org/
 Pacte écologique …
http://www.fondation-nicolas-hulot.org/
 Agence de l’environnement et de la maîtrise de
l’énergie
http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?id=11433&m=3&cid
=96
 campagne pour des fournitures scolaires
respectueuses de l'environnement.
http://www.reseau-idee.be/cartable-vert/
 Parc virtuel pour les 8 – 14 ans (ex : fabriquer une
compostière …)
http://www.explorado.org/
 Média en ligne du DD
http://www.novethic.fr/novethic/site/index.jsp
 Programme des Nations Unies pour le
développement
http://www.undp.org/french/
 The Millennium Development Goals
http://www.mdgmonitor.org/index.cfm
 Politique fédérale scientifique : le DD, comprendre
pour agir …
http://www.belspo.be/belspo/science/section/dddo/dddo_f
r.stm
 WWF – supports pédagogiques, calculer son
empreinte écologique ….
http://www.wwf.fr/agir/commander_des_supports_pe
dagogiques
 Electrabel – Maison virtuelle
http://www.electrabel.be/myhome/manage_your_con
sumption/virtual_home_fr.asp
 Partenariat scolaire en Europe
http://www.etwinning.fr/ww/fr/pub/etwinning_france/accue
il.htm
 Médiathèque virtuelle du DD + outils pédagogiques
http://www.ecotheque.org/
 20 ans pour restaurer le climat – doc à télécharger
http://www.becitizen.com/actualite.php?lang=fr
 Site de référence en environnement, écologie et
changements climatiques
http://www.notre-planete.info/
 Infos de la planète, partir en missions …
http://www.planete-urgence.be/
77
-----------------------------------------------------------------------------------------------
 Reforestation, émissions de CO2, ….

http://www.urgenceclimat.org/
 Programme de Nations Unies pour l’environnement
http://www.unep.org/billiontreecampaign/french/index.asp
 Conférence : Education à l’environnement pour un
DD (Y. Veyret)
http://hist-geo.ac-rouen.fr/doc/ddc/edd/edd.htm
 ONG pour le développement économique régional
http://www.ader.eu/francais/index.html
 Toute l’actualité belge du DD
http://www.info-durable.be/
 Site portail belge du DD
http://www.developpementdurable.be/
Liste de sites du DD :
http://www.developpementdurable.be/portaal.cgi?taal=_fr
&id_types=5
 Label du commerce équitable
http://www.maxhavelaar.be/fr
 Idées durables pour la terre
http://www.terredidees.be/
 Avenir de l’environnement mondial GEO4, Rapport pour
les décideurs, PNUE 2007
http://www.unep.org/geo/geo4/media/GEO4_SDM_French.p
df
 Guide des fournitures vertes
http://www.achatsverts.be/
 Association des producteurs d’énergie renouvelable
http://www.edora.be/
 Site d’informations de l’UE
http://www.euractiv.com/fr/changement-climatique/
 Fondation pour les générations futures
http://www.fgf.be/index.php?golang=FR
 Testez votre empreinte écologique
http://wwf-footprint.be/fr/
 Vivre autrement le monde
http://www.maisonecologie.be/?lang=fr
 Association pour la protection de la nature
http://www.natagora.be/
 Programme européen pour la responsabilité sociale des
entreprises
http://ec.europa.eu/enterprise/csr/sme_fr.htm
78
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Remerciements
Nous remercions la Radio chrétienne
francophone de nous avoir permis de participer à ce
débat et surtout d’avoir assuré une large diffusion
de cette étude. Aussi, nous restons reconnaissant
au Ministère de l’Agriculture de la Région wallonne
(Belgique) pour les informations mises à notre
disposition. Nous sommes redevable au Centre de
recherche CEBADAC (Belgium antenna) pour son
soutien matériel et logistique dans la mise en forme
de ces informations.
Adresse de l’auteur
Senior Research Associate

(*) Directeur du Centre CEBADAC a.i.
International Research Center and Study Area
Rue Victor Carpentier,4
B-4020 LIEGE
e-mail: kashjustin@yahoo.fr
Website: http://www.euro-cebadac94.be
Tél: +32 (484)591814;
Tél et fax: +32(4)3441551
79

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Magazine (Bi-annual, n°3, Vol..III) pp. 36-80

RECRUDESCENCE DES CATASTROPHES

Directeur du Centre CEBADAC

solution à l’invasion de l’Europe par les

Mot clés :Agriculture durable, insécurité et migrations

termes anglais sont plus significatifs

Primo, on demande aux petits

4- faire usage de pesticides

5- le prix en hausse du carburant ;

Tertio, une attitude quelque peu

connues depuis plus de 150 ans (au fait,

économique du développement. De nos

À l'origine sans garanties officielles

agricole, qui prend en compte de

Mais avant de pratiquer ces autres

Céphalées et migraines Endométriose

Avortement DDT CFC

Figure 01: La rose épinée des perturbateurs

Le 8 octobre 2005, l’ONU par le

d’aide vers le tiers monde, plus de 800

Unis refusent de ratifier les accords de

d’Afrique, car, il dénonce une vision

1.- PROTECTIONNISME EUROPEEN

ils enfin quand les termes de l’échange

l’aide est même réduite de 25% par

Certains sages de notre temps tel

l’équilibre économique mondial. Ce

l’insuffisance de cette aide, elle sert plus

3.- IMPOSITION D’UN TYPE DE

initié et financé (Muzigwa, 1991). Ces

GENERAL(Pour plus d’informations, cf.

poissons (Muzigwa, 1994b.). Il y a dans

ressources dont la vie dépend (Kofi

et les bactéries du sol, fixatrices d’azote,

iv- Sur le plan moral et éthique

L'Eglise en général, et catholique

v- Sur le plan juridique et sanitaire

5.-LES PHÉNOMÈNES REMARQUABLES À

eaux, excèdent le niveau de référence

Ces nuages sont associés à des

corrélation entre la fréquence de ces

6.- QUELLES URGENCES POUR

ii.- Concilier les trois secteurs

iii.-Financer le Développement durable

- Trouver des sources de

iv.-Valorisation de la diversité culturelle

-Valorisation de la diversité face à

v.- Appliquer les 10 gestes verts

- Je choisis des appareils économes

vi.- Encourager et financer les Initiatives de

- L’information : site internet,

vii- Structurer une Education au Dévelop-

viii.- Se donner des conditions de mise en

conséquences pour ceux qui les laissent

jeunesse qui n’ignore plus les réalités

La course effrénée au rendement

éthique scientifique ou replacer l’homme

4.3.- Pourquoi ne pas humaniser le

plus de 50% des émissions totales

4.4.-Migration et économie (InfoSud

Isolda Agazzi de l’InfoSud Suisse

manquent déjà de travailleurs qualifiés,