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Chapitre2 

: Les nouvelles théories Du commerce


international

PLAN DU CHAPITRE
INTRODUCTION
SECTION I- LES APPROCHES NEO-FACTORIELLE ET NEO-
TECHNOLOGIQUE
I-1-L’approche néo-factorielle

I-2-L’approche néo-technologique

SECTION II- ECONOMIE D’ECHELLES DIFFERENCIATION DES


PRODUITS ET COMMERCE INTERNATIONAL
II-1- Économies d’échelle et commerce international

II-2-Différenciation, concurrence imparfaite et commerce international

CONCLUSION
INTRODUCTION
Les théories traditionnelles du commerce international ont dominé
l'analyse économique jusqu'à la fin des années 1970. Les tests
empiriques effectués pour vérifier leur validité ont donné lieu à des
résultats contestables, mettant ainsi en évidence leurs insuffisances
respectives:
 Elles se limitent à évoquer les conditions d’offre comme
facteurs explicatif de l’avantage comparatif et ce faisant
négligent les conditions de la demande.
 Elles proposent une explication fondamentale à tous les
échanges, mais adoptent des hypothèses très restrictives
qui limitent leur portée générale.
 Elles donnent à l’avantage comparatif un aspect statique et
négligent ainsi l’aspect dynamique.
Des théories traditionnelles aux nouvelles théories du commerce
international

En réponse à de telles insuffisances, de nouvelles théories de l’échange sont


apparues. Leurs auteurs respectifs se sont employés à enrichir les approches
théoriques traditionnelles de deux manières :

 En prolongeant la vision traditionnelle. Un premier courant a


développé les approches dites néo-factorielle et néo-technologique
dans lesquelles la qualification du travail et l’innovation jouent un rôle
essentiel dans la détermination des avantages comparatifs (Section
I).

 En dépassant la vision traditionnelle. Face à l’incapacité des


approches traditionnelles à expliquer les échanges croisés de
produits comparables entre les pays de même niveau de
développement, un deuxième courant s’est proposé de traduire ce
phénomène du côté de la concurrence imparfaite (Section II).
SECTION I- LES APPROCHES NEO-FACTORIELLE ET NEO-TECHNOLOGIQUE

Les approches néo-factorielle et néo-technologique se sont employées à


approfondir la théorie de l’avantage comparatif, en mettant respectivement
l’accent sur la qualification du travail et l’avance technologique comme
déterminants de la spécialisation internationale.

I-1- L’approche néo-factorielle


L’approche néo-factorielle est apparue en réponse au paradoxe de Leontief.
Tout en restant dans le cadre de la théorie des dotations factorielles, ses auteurs
expliquent ce paradoxe par un contenu en capital sous-évalué, car Leontief
occulte de son analyse le capital humain. Selon eux, les Etats-Unis sont pourvus
en travail qualifié et ce faisant, les exportations américaines sont abondantes en
travail qualifié et les importations en travail non qualifié. Cette approche se fonde
ainsi sur le relâchement de l’hypothèse d’homogénéité du facteur travail, en
considérant différentes catégories de travail distinguées selon leur niveau de
qualification.

Dans cette optique, la composition du commerce international est expliquée par


la place qu’occupe dans la production des biens, la main-d’œuvre de différents
niveaux dont les pays sont plus ou moins bien dotés.

I-1-1- Illustration de l’approche néo-factorielle

L’analyse décompose le travail en plusieurs catégories homogènes et ayant des


qualifications différentes. Ces catégories homogènes sont supposées identiques,
mais inégalement réparties entre les pays partenaires à l’échange.

Dans ce cas, les avantages comparatifs ne sont plus déterminés par les
différences de dotations des deux facteurs considérés dans le modèle HOS,
mais par celles des différentes qualifications du travail. Par conséquent, chaque
pays aura un avantage comparatif et exportera les biens dont la production
utilise relativement plus, les catégories de travail relativement plus abondantes.
Qualifications différentes du travail et avantage comparatif

Qualifications différentes du travail et avantage comparatif

 
I-1-2- Limites de l’approche néo-factorielle

Cette théorie est essentiellement statique:

 Elle considère les dotations en qualification comme fixes.


 Elle n’analyse pas l’origine des différences de qualification.

I-2- L’approche néo-technologique

L'approche statique des modèles traditionnels correspond à une analyse où


les firmes exploitent les différences de dotations des pays (facteur travail ou
capital disponible).

L’approche néo-technologique s’est employée à dynamiser la théorie des


avantages comparatifs, en mettant notamment l’accent sur les effets de
l’innovation. Ces auteurs expliquent la dynamique des échanges
internationaux en termes d’écart technologique entre pays et de cycle de vie
des produits.

I-2-1- La thèse de l’écart technologique (Posner, 1961)

La théorie de l’écart technologique énonce que l’innovation crée pour un pays


un avantage comparatif, qui demeure tant que la propagation internationale de
l’innovation ne l’a pas éliminé. Une nation peut temporairement disposer d’un
avantage comparatif quand elle est la première à exploiter une innovation et
les produits nouveaux qu’elle engendre. Dans l’intervalle de temps nécessaire
pour que les autres pays puissent l’imiter, elle est en position de monopole.

Dans cette optique, les avantages comparatifs, au lieu d’être initialement et


naturellement donné une bonne fois pour toute, sont au contraire construits et
créés pour une période déterminée. La spécialisation des nations ne dépend
plus de la plus ou moins grande abondance de tel ou tel facteur de production
mais du processus d’innovation qui permet d’asseoir un avantage relatif
temporaire.

L’écart technologique entre les pays constitue le déterminant du commerce


international.
I-2-2- La thèse du cycle de vie du produit (Vernon, 1973)
Cette théorie soutient que le cycle de vie d’un produit pourrait se décomposer
en quatre phases.

Dans chacune de ces phases, le produit a des caractéristiques de production,


de consommation et de structure de marché différentes.

A chacune de ces phases, correspondent donc des flux d’échanges


internationaux différents.

Principales phases du cycle de vie du produit

 Phase de naissance du produit.


 Phase de croissance du produit.
 Phase de maturité du produit.
 Phase de déclin du produit.
Phase de naissance du produit

Le produit est encore au stade d’expérimentation; sa technique de production


n’est pas stable et se caractérise par une forte intensité en travail qualifié et
d’importantes dépenses en R&D. Par conséquent, le prix de vente du produit est
élevé du fait des coûts unitaires de production et des dépenses de
commercialisation et de publicité.

Durant cette phase, la firme innovatrice détient le monopole de ce nouveau


produit par rapport à ses concurrentes. Le produit ne fera pas l’objet d’échanges
internationaux. Il sera fabriqué et commercialisé uniquement dans le pays
d’origine de l’innovation.

Phase de croissance du produit

Le produit devient standardisé et sera fabriqué en séries pour faire face à une
demande croissante, ce qui permet une réduction des coûts unitaires de
production et entraine une baisse du prix de vente. Par ailleurs, la technologie se
diffuse et d’autres firmes concurrentes du même pays vont fabriquer le même
produit. Par conséquent, la concurrence s’intensifie et se fera par la
différenciation des produits.

Durant cette phase, les exportations apparaissent et s’accentuent, car les


producteurs vont tenter d’élargir leur marché aux autres pays développés à haut
niveau de revenu, où les consommateurs peuvent acquérir un produit qui est
encore relativement cher. Ces exportations sont favorisées par un
accroissement de la demande étrangère, car le nouveau produit est de plus en
plus connu par les consommateurs étrangers.

Phase de maturité du produit

Le produit devient un bien de consommation courante qui intéresse davantage


les consommateurs à bas niveau de revenu.

La technologie se diffuse à d’autres partenaires, en premier lieu aux pays


développés. Pour contrer le développement des imitateurs étrangers, les
producteurs du pays leader, et en premier la firme innovatrice, vont délocaliser
une partie de leur production à l’étranger, en vue de profiter des coûts moins
élevés en travail peu qualifié.

D’autre part, les firmes des pays imitateurs développent de plus en plus leur
production, ce qui leur permet d’accroitre leur part du marché national, d’exporter
vers le pays d’origine du produit, où la consommation sera désormais en partie
satisfaite par les importations, et éventuellement d’exporter vers les pays en voie
de développement (PVD), où les consommateurs peuvent maintenant acquérir le
produit devenu bon marché.

Phase de déclin du produit

Le produit vieillit et sa technologie est désormais dépassée. La main d’œuvre


non qualifiée devient le principal facteur de production.

Certaines firmes du pays innovateur abandonnent la production de ce bien et le


remplacent par de nouveaux produits; elles réalisent à nouveau des
innovations .

Les entreprises des pays développés imitateurs vont, elles aussi, arrêter la
production de ce bien ou bien transférer une partie de leur production dans les
PVD pour profiter des coûts de main d’œuvre moins élevés. La production de ce
bien dans les PVD augmente et dépasse la consommation locale, ce qui
permettra à ces pays de l’exporter. Ainsi, les pays développés imitateurs
deviennent importateurs de ce produit et les PVD en deviennent les
exportateurs.
Des approches néofactorielle et néotechnologique aux nouvelles théories du
commerce international

Si les approches néo-factorielle et néo-technologique s’inscrivent dans le


prolongement de la théorie traditionnelle, il faudra attendre les années 1980,
pour voir apparaitre les nouvelles théories du commerce international
proprement dite.

En s’inscrivant dans un cadre de concurrence imparfaite, lesdites théories


opèrent une rupture avec les approches traditionnelles qui elles, privilégient la
concurrence pure et parfaite.
SECTION II-économie d’échelle, Différenciation des produits et commerce
international

Les années 1980-90 ont été marquées par un renouvellement profond de


l'analyse du commerce international, en réponse à l’incapacité des théories
traditionnelles de traduire les échanges internationaux contemporains.

Alors que les théories traditionnelles prédisaient le développement des échanges


de biens différents entre pays différents, on assiste, depuis le milieu des années
60, à l’explosion des échanges de produits similaires (échanges intrabranches
ou échanges croisés) et entre pays identiques (mêmes technologies et mêmes
dotations en facteurs de production).

Nouvelles théories versus théories traditionnelles de l’échange


international :

Pour expliquer le commerce mondial contemporain, les nouvelles théories du


commerce international (NTCI) ont abandonné les hypothèses sous-jacentes aux
modèles traditionnels, privilégiant ainsi un cadre d’analyse de concurrence
imparfaite.

Abondant de l’hypothèse des rendements constants : La théorie traditionnelle


pose l’hypothèse de rendements d’échelle constants. Dans ce cas, la production
en grande série, censée favoriser la baisse des coûts et des prix bas sur les
grands marchés, n'a pas de raison d'être.

Si cette hypothèse restrictive est levée, il devient vraisemblable qu'une part


significative du commerce mondial de certaines industries est imputable à
l'existence de rendements d'échelle croissants.

Abondant de l’hypothèse d’homogénéité des biens :

L'importance des échanges de biens similaires (échanges intra-branches),


suggère que les ménages achètent des produits importés, parce que les produits
étrangers concurrents offrent des caractéristiques de qualités différentes.

Le commerce international peut donc s'expliquer partiellement par l'existence de


produits internationalement différenciés.
NTCI et cadre d’analyse

Les NTCI s’inscrivent dans un cadre de concurrence imparfaite. Elles expliquent


le développement du commerce international par :

 Le rôle des économies d’échelle (ou rendements croissants) qui


implique que la spécialisation internationale dépend de la taille des
firmes (économies d’échelle internes) ou de la taille des nations
(économies d’échelle externes).

 Les stratégies de différenciation qui impliquent que chaque firme va


chercher à proposer un produit qui n’est pas identique à ceux de ses
rivales, et à acquérir ainsi une sorte de monopole en raison de
l’attachement des consommateurs un produit spécifique.

II-1- Economies d’échelle et échanges internationaux :

Selon l’approche par les économies d’échelle, les avantages découlant de la


production à grande échelle peuvent expliquer certains échanges internationaux.
Plus précisément, la présence d’économies d’échelle dans le processus
productif des firmes et/ou des branches influe sur les conditions de
spécialisation et peut être à l’origine de gains à l’échange.

Un commerce mutuellement profitable peut se développer sur la base des


économies d’échelle. Chaque pays se spécialise dans la production d’un registre
limité de biens, ce qui lui permet de produire ces biens avec plus d’efficience que
s’il essayait de produire tous les biens pour son propre compte.

II-1-1- Notion d’économies d’échelle

Il y a économies d’échelle, dans une branche ou une firme, si l’accroissement du


volume des facteurs utilisés engendre une augmentation plus élevée, en
pourcentage, de la production. Exemple: l’augmentation de 5% du travail et du
capital entraine une hausse de 10% de la production.

On parle d’économies d’échelle, lorsque l’augmentation de la taille de l’entreprise


ou de l’industrie accroît la productivité de l’ensemble des facteurs et fait ainsi
baisser les coûts unitaires de production.
II-1-2- Typologie des économies d’échelle

Les économies d’échelle sont internes à la firme lorsque l’augmentation de la


taille de l’entreprise, et elle seule, améliore son efficacité. Les économies
d’échelle internes sont rattachées exclusivement aux quantités de facteurs
utilisés par la firme et peuvent provenir d’économies réalisées sur l’organisation
interne de la firme ou encore de l’existence de coûts fixes.

Les économies d’échelle sont externes à la firme lorsque l’efficacité d’une firme
quelconque est influencée positivement par la taille du secteur ou du pays dont
elle fait partie. Lorsque de telles économies existent, toutes les entreprises du
secteur, alors qu’elles gardent la même taille, voient leurs coûts de production
diminuer suite à une augmentation de la production globale. C’est le cas par
exemple, lorsque les industries sont concentrées dans un lieu donné.

II-1-3- Economies d’échelle et structures des marchés

 Les économies d’échelle internes à la firme donnent un avantage de


coût aux grandes entreprises et conduisent à la disparition de la
concurrence; les marchés deviennent oligopolistiques, voire
monopolistiques.

 Les économies d’échelle externes à la firme sont compatibles avec la


persistance de la concurrence, puisque le coût unitaire de production
dépend alors de la taille de l’industrie et non de celle d’une firme
spécifique.

II-1-4- Economies d'échelle externes et échanges internationaux

En présence d’économies d’échelle externes, la taille du marché intérieur d’une


nation peut être un facteur explicatif du commerce international, puisqu’elle
procure un avantage certain sur les autres nations. L’existence d’économies
d’échelle externes a pour effet de favoriser, toutes choses égales par ailleurs, les
nations qui produisent des volumes importants.

II-1-5- Economies d’échelle internes et échanges internationaux

Les firmes à économies d’échelle internes vont chercher à accroitre leur taille,
afin de réduire leur coût moyen. À l’issue de cette course à la grande taille, ne
restera, en autarcie, qu’un nombre limité de firmes, voire une seule.
La concurrence internationale induite par l’ouverture sur l’extérieur va également
faire disparaitre les entreprises dont les coûts de production sont trop élevés par
rapport à leurs concurrents étrangers.

La disparition des firmes non efficaces et le maintien des firmes aux coûts les
plus faibles, apportent un gain aux consommateurs de tous les pays partenaires,
car la réduction des coûts moyens se traduit par une baisse des prix.

II-2- Différenciation et échange international :

Contrairement aux modèles traditionnelles qui justifient les spécialisations à


partir de l’offre des entreprises, les NTCI érigent la demande de différence en
facteur explicatif des échanges internationaux. L’existence d’un commerce
international ne s’explique pas par des différences de prix, et donc de coûts de
production, mais par la différenciation des produits. L’existence de produits
différenciés engendre des échanges internationaux, alors même que les pays
peuvent être proches, en termes d’avantages comparatifs.

II-2- 1- Notion de différenciation

La différenciation entre produits désigne l’existence de différences objectives ou


subjectives faisant que deux biens proches ne sont pas considérés comme
identiques par tous les consommateurs.

II-2- 2- Typologie des différenciations

 Différenciation verticale: porte sur la qualité du produit (voiture plus


puissante, plus rapide, plus économe en carburant, etc.).

 Différenciation horizontale: concerne la variété des caractéristiques


d’un produit à qualité identique (emballage, couleur, proximité,…).

II-2-3- Différenciation et commerce intrabranche

Les firmes se concurrencent en produisant des biens différenciées


horizontalement et verticalement, aussi bien au niveau national qu’international.

La recherche de différenciation par les consommateurs les conduit à acheter des


biens étrangers des lors que ceux-ci présentent des caractéristiques jugées
différentes de celles offertes sur le marché domestique. Ceci donne lieu à des
échanges croisés de produits similaires entre pays, repérables par les flux de
commerce intrabranches.
II-3-Principaux modèles de la NTCI :

Deux types de modèles en concurrence imparfaite ont été plus particulièrement


développés :

 Les modèles de concurrence monopolistique (Krugman, 1979 et


Lancaster, 1980).

 Les modèles d’oligopoles (Brander, 1981 et Brander et Krugman,


1983).

II-3-1- Modèles de concurrence monopolistique (rendements


d’échelle internes et échange de produits différenciés) :

Les modèles de Krugman (1979) et de Lancaster (1980) raisonnent dans le


cadre d’échanges entre pays identiques (mêmes technologies, mêmes
dotations factorielles, mêmes tailles). Le nombre de firmes est important, mais
chaque entreprise se constitue en quelque sorte un monopole naturel en
différenciant son produit, ce qui lui permet d’avoir un monopole sur une variété
différenciée.

Les gains à l’échange proviennent de l’augmentation du nombre de variété à la


disposition des consommateurs, d’une meilleures exploitation des économies
d’échelle et de la disparition des entreprises les moins performantes.

II-3-2- Modèles d’oligopoles (rendements


d’échelle internes et échange de produits identiques) :

Brander J. et Krugman P. (1983) ont repris le modèle de Cournot pour l’étendre


à une situation de commerce international entre deux firmes dans deux pays en
interdépendance stratégique. Le comportement oligopolistique des deux firmes
donne lieu à un commerce intrabranche portant sur un même bien (produit
identique).

L’ouverture aux échanges se traduit par une augmentation des quantités


vendues (chaque entreprise vend sur deux marchés et plus sur un seul), les
prix baissent, ce qui augmente le bien-être du consommateur qui peut reporter
une partie de sa demande sur le produit étranger.
Illustration 1

Deuxième partie

Le pays A décide d’échanger avec le pays B. On suppose que les deux pays
sont en tous points identiques (même technologie, même fonction d’utilité), sauf
en ce qui concerne la taille. La force de travail du pays B s’élève à 1500
travailleurs.

1. Montrez que le libre-échange entre les deux pays est assimilable à la


formation d’une économie plus grande.

2. Quelles sont les justifications de l’ouverture aux échanges ?

3. Déterminez l’équilibre de libre-échange (prix de chacune des


variétés, quantité produite de chacune des variétés, consommation
de chaque variété par tête et nombre de variétés produites dans
chaque pays,).

4. Déterminez la valeur des échanges. Montrez que les échanges sont


équilibrés.

5. Quelle est la nature des échanges entre le pays A et le pays B?

6. Y a-t-il des gains à l’échange pour chaque pays? Pourquoi?


Illustration 2

CONCLUSION

Les NTCI visent toutes à apporter des éclairages nouveaux par rapport au
principe des avantages comparatifs et/ou à la thèse des dotations factorielles, en
intégrant des éléments issus de l’observation du système productif ou des
comportements de consommation (progrès technique, économies d’échelle,
différenciation des produits, etc.). Elles restent fondées sur l’hypothèse de libre-
échange entre partenaires; hypothèse non vérifiée pour un certain nombre de
marchés.

Les formes et les effets des obstacles au libre-échange seront étudiées dans le
chapitre suivant.
Chapitre 3 : LES POLITIQUES COMMERCIALES PROTECTIONNISTES

INTRODUCTION

SECTION I- LE PROTECTIONNISME: DEFINITION ET PRINCIPAUX


OBJECTIFS

I-1- Définition

I-2- Principaux objectifs

SECTION II- LES PRINCIPAUX INSTRUMENTS DU PROTECTIONNISME

II-1- Les barrières tarifaires

II-2- Les barrières non tarifaires

SECTION III- LES EFFETS ECONOMIQUES DU PROTECTIONNISME

IV-1- Les effets d’un droit de douane

IV-2- Les effets des autres mesures de protection

CONCLUSION

INTRODUCTION

La politique commerciale est l’ensemble des mesures prises par l’État et visant à
influencer les rapports commerciaux d’un pays avec l’extérieur.

Le libre-échange est une doctrine prônant la liberté de circulation de tous les


biens et services entre les nations (produits, services, capitaux, devises, etc.). La
politique commerciale qui en résulte recommande comme principe de "laisser-
faire" le marché et se traduit par la suppression de tous les obstacles aux
échanges internationaux.

Les autorités d’une économie continuent à pratiquer le libre-échange tant que


l’indépendance de l’économie nationale et les intérêts stratégiques ne sont pas
menacés.

De telles raisons de souveraineté et/ou de stratégies de développement


poussent certains Etats à envisager diverses mesures pour protéger l’économie
nationale de la concurrence étrangère, et à adopter une politique commerciale
protectionniste.

Objectifs du chapitre

Définition du protectionnisme et principaux objectifs.

Principaux instruments du protectionnisme

Conséquences économiques du protectionnisme


SECTION I : LE PROTECTIONNISME: DEFINITION ET PRINCIPAUX
OBJECTIFS

I-1- Définition du protectionnisme

Au sens large, le protectionnisme désigne toutes les interventions de l’Etat


portant sur le commerce extérieur du pays, qu’il s’agisse de l’instauration de
barrières destinées à limiter les importations ou encore d’aides apportées aux
exportateurs pour pénétrer sur les marchés étrangers.

I-2- Principaux objectifs du protectionnisme

 Elimine la concurrence déloyale sur des secteurs jeunes n’ayant pas


encore intégré le progrès technique (protection de l’industrie
naissante).

 Permet à des secteurs qui traversent une crise ponctuelle de


modernisation, de se redresser (protection de l’industrie vieillissante).

 Autorise la défense de l’intérêt national (limiter la dépendance vis-à-


vis de l’extérieur et préserver l’emploi). Permet d’utiliser des mesures
de rétorsion à l’égard des pays ayant eux-mêmes adopté des
mesures protectionnistes, ou pratiquant une concurrence déloyale.

 Permet d’utiliser des mesures de rétorsion à l’égard des pays ayant


eux-mêmes adopté des mesures protectionnistes, ou pratiquant une
concurrence déloyale.

 Répond à un besoin en termes de recettes fiscales pour l’État.

 Contribue au redressement de la balance commerciale, en réduisant


les dépenses d’importation.
SECTION II : les Différents instruments du protectionnisme

Barrières tarifaires et barrières non tarifaires

Divers instruments sont utilisés par les Etats pour protéger les économies
nationales contre la concurrence étrangère. Ces instruments peuvent être
réparties en deux principales catégories:

 Les barrières tarifaires.

 Les barrières non tarifaires.

II-1- Les barrières tarifaires

Une barrière tarifaire est une barrière douanière qui permet à un pays de
limiter ou de rendre plus difficile l’accès au territoire national pour un produit
provenant de l’étranger.

Le droit de douane

Un droit de douane est un impôt ou une taxe levée sur l’importation d’un bien.
L’effet immédiat d’un droit de douane est de rendre le prix du bien à l’intérieur
du pays différent de son prix international.

Typologies des droits de douane

 
II-2-Les barrières non tarifaires

 Les subventions à la production et à l’exportation.

 Les quotas d’importation.

 Les restrictions volontaires aux exportations (RVE).

 Les mesures antidumping.

 Les normes sanitaires et techniques.

 Les marchés publics réservés.

Les subventions à la production et à l’exportation  : La subvention est une


aide financière accordée par l’Etat à une industrie, et destinée à accroitre sa
production locale (subvention à la production) ou à favoriser ses exportations
(subvention à l’exportation).

La subvention à la production : Les producteurs domestiques peuvent


rencontrer des difficultés à faire face à la concurrence étrangère. Si la branche
est considérée comme stratégique, la demande de protection peut aboutir au
versement d’une subvention d’exploitation aux producteurs nationaux pour
compenser la concurrence des producteurs étrangers. La subvention encourage
la production locale, ce qui permet de réduire les importations.

La subvention à l’exportation : Les subventions sont payées par l’Etat aux


exportateurs, en vue de permettre à ces derniers de vendre leurs produits sur les
marchés étrangers à des prix moins élevés et, par conséquent d’être plus
compétitifs par rapport aux entreprises étrangères.

Les quotas d’importation (contingents) : Le quota d’importation est une


restriction directe sur la quantité d’un bien qui peut être importée. La restriction
est généralement mise en œuvre par l’octroi de licences à des entreprises
locales importatrices ou encore directement aux gouvernements des pays
exportateurs. Le premier effet d’un quota est d’augmenter le prix intérieur du
produit importé, en raréfiant l’offre.

À la différence d’un droit de douane, le gouvernement du pays importateur ne


perçoit pas de recettes douanières. S'il accorde des licences d'importations, les
recettes vont en fait aux détenteurs de ces licences qui réalisent une rente de
situation (rente de quota), en vendant plus cher sur le marché intérieur des
produits qu'ils ont obtenu à des prix mondiaux inférieurs.
Les restrictions volontaires aux exportations  : La restriction volontaire aux
exportations (RVE) ou accord d'autolimitation est une restriction de la quantité
échangée qui présente l’avantage d’être négociée entre les pays concernés. Il
s’agit d’un accord entre un pays importateur d’un bien donné et le pays
exportateur qui s’engage à limiter ses exportations de ce même bien.

Le pays exportateur préfère accepter de réduire lui-même ses exportations et


gérer la répartition de ses ventes entre les entreprises domestiques, plutôt que
de subir des contingentements imposés unilatéralement par le pays importateur.
De son côté, le pays importateur bénéficie de cet accord puisqu’il limite ses
importations sans avoir à gérer lui-même le contingentement (moins de frais
administratifs).

Les mesures antidumping : Dans le contexte du commerce international, le


dumping consiste pour une entreprise à proposer sur les marchés étrangers des
prix plus bas que sur son marché domestique, dans le but d’accaparer des parts
de marché supplémentaires au détriment de ses concurrents.

Les procédures antidumping sont des mesures nationales compensatoires


destinées à corriger le comportement jugé anticoncurrentiel de firmes ou des
pays étrangers.

Les normes sanitaires et techniques :

Les normes adoptées par un pays sont, bien souvent, autant destinées à
empêcher les produits étrangers de pénétrer sur le marché domestique qu’à
protéger le consommateur national. Les autorités vérifient alors la conformité des
produits importés aux normes établies. S’ils ne le sont pas, ces produits seront
renfloués.

Cette vérification se caractérise très souvent par la lenteur et la lourdeur des


procédures administratives. Cela tend à accroitre le coût du produit, à augmenter
l’incertitude et le risque que doivent courir les producteurs étrangers pour écouler
leur production sur un marché protégé et, par conséquent, à réduire les
échanges internationaux.

Les marchés publics réservés :

Dans la plupart des pays, les marchés publics sont systématiquement attribués
aux entreprises nationales, de manière directe ou indirecte. De cette manière,
l’Etat protège les entreprises locales vis-à-vis de la concurrence internationale.
SECTION III : Effets économiques du protectionnisme.

Méthodologie : Pour traduire les conséquences de la protection sur


l’activité nationale, nous commencerons d’abord, par analyser les effets
des droits de douane. Les autres mesures seront ensuite envisagées par
comparaison avec le droit de douane.

III-1- Les effets d’un droit de douane :

Supposons qu’un pays importe un bien. S’il lève un droit de douane, le prix
domestique devient supérieur au prix étranger. Comme on se trouve, par
hypothèse, en CPP, le pays est petit et ce faisant, son poids sur le marché
mondial est très faible. Ainsi, le fait, pour cette nation, de lever un droit de
douane, donc de réduire sa demande d’importation, n’a aucun effet sur le
prix étranger qui reste égal à celui qu’il était en libre-échange.

Représentation graphique
Analyse graphique

 
Evaluation graphique du résultat net de l’instauration du droit de douane

L’instauration du droit de douane, par un petit pays, se traduit par une perte
nette :

 Une réduction du surplus des consommateurs mesurée par la


surface FG’GE.

 Une augmentation du surplus des producteurs mesurée par la


surface FA’AE.

 Des recettes fiscales perçues par l’Etat correspondant à la surface


A’G’CB.

La perte nette pour la collectivité nationale est donc représentée par les surfaces
hachurées A'BA+G’GC.

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