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N° 2010 – 94
NOTE DE SYNTHESE
Cette diversité des situations est l’une des multiples difficultés rencontrées dans
l’établissement et l’extension des systèmes de protection sociale. Dans cette première partie,
sont analysés quelques principes de base et d’action qui doivent régir la conception et
l’évolution des régimes de protection sociale, ainsi que les principaux défis à surmonter.
• Universalité de l’accès
- À l’accès aux soins de santé qui permettent aux familles de rester au dessus du seuil
de pauvreté en les soulageant du poids financier des soins médicaux
- À apporter un support financier suffisant pour éviter la pauvreté et créer les conditions
de sécurité dont les personnes ont besoin pour prendre des risques et investir dans
leurs propres capacités productives.
• Progressivité
• Pluralisme
Universalité ne signifie point uniformité de l’accès à la protection sociale. Il existe une infinité
de façons de mettre en place des garanties élémentaires de protection sociale : assurance et
assistance sociale, assurance sociale uniquement et subventions pour les plus pauvres,
régimes universels financés par l’impôt, etc.
Porter une attention spéciale aux cinq règles suivantes permet de ne pas perdre de vue cet
objectif:
- Assurer à tous un accès aux soins de santé et un paquet de base de transferts sociaux
pour garantir un revenu suffisant
- Garantie actuarielle collective quant aux niveaux des prestations obtenues par rapport
aux contributions
À partir de cette approche, il découle que la couverture en protection sociale doit être
considérée comme un escalier dont la première marche correspondrait au socle de
protection sociale, la seconde étant constituée des régimes obligatoires d’assurance et de
sécurité sociale et la troisième composée des régimes volontaires d’assurance sociale :
Une estimation du coût de l’établissement d’un socle de protection sociale dans 12 PED
montre que celui-ci serait compris entre 2.2 et 5.7% du PIB. L’instauration d’un régime de
base de pension de vieillesse et coûterait entre 0.6 et 1.5% du PIB.
Figure 3 : estimation du coût (en % du PIB) de l’établissement d’un socle de protection sociale dans 12 PED
Comme indiqué dans le WSSR 2010, la volonté politique et la réallocation efficiente des
ressources financières et administratives disponibles sont des conditions essentielles à la
mise en place du socle de protection sociale. L’exemple du programme Bolsa Familia1 montre
que cela est possible (46 millions de personnes couvertes pour un coût estimé à 0.4% du PIB).
En Afrique subsaharienne, la part des recettes publiques dans le PIB a augmenté de 4 points
1
Développé plus longuement dans la seconde partie de cette note et dans l’annexe 3.
entre 2002 et 2007, l’introduction progressive sur dix ans d’un ensemble modeste de
prestations sociales n’aurait qu’un coût net de 4% du PIB – ce qui est loin d’être inabordable.
Un autre défi sera de construire un système interactif global de protection sociale par la
combinaison de divers sous-systèmes, piliers et niveaux de protection de façon à obtenir une
couverture universelle efficiente, en évitant les cumuls de prestations et les incitations
négatives.
Le graphique suivant montre les parts respectives du PIB consacrées aux dépenses de
protection sociale, selon les régions. Il apparaît clairement qu’il est possible dans la plupart
des pays en développement d’accroître graduellement la part des ressources allouées aux
dépenses de protection sociale :
Figure 4 : parts respectives du PIB consacrées aux dépenses de protection sociale, selon les régions
• Au niveau des individus et des ménages : les besoins et les priorités divergent selon
l’âge, la pauvreté, la vulnérabilité, l’emploi, le lieu de résidence et le groupe ethnique
des bénéficiaires.
• Au niveau mondial : certaines interventions de santé qui par leur spécificité et leur
impact peuvent être considérées comme des biens publics globaux, ainsi que
l’agenda du développement international (les OMD notamment,) peuvent avoir un
impact sur l’allocation des ressources consacrées aux dépenses de santé et les
priorités définies à l’échelle nationale.
• Au niveau mondial:
Deuxièmement, les interventions ciblées à destination des populations les plus pauvres, ne
tiennent pas compte du caractère dynamique de la pauvreté. Comme le montre le graphique
suivant, de larges proportions de la population « tombent » et sortent de la pauvreté à tout
moment.
Figure 5 : Pourcentage des ménages qui sont : toujours pauvres, parfois pauvres, jamais pauvres
Les interventions ciblées concernent les personnes déjà pauvres et ne préviennent pas
l’appauvrissement. Le caractère dynamique de la pauvreté, fait qu’à tout moment, le nombre
de personnes pauvres (initialement ou qui le seraient devenues après l’introduction de ces
régimes) est beaucoup difficile à prévoir, anticiper et surtout gérer que dans les régimes
universels.
Troisièmement, toutes les méthodes de ciblage ne sont pas adaptées à tous les types de
prestations, ni n’ont la même efficacité en ce qui concerne les erreurs d’inclusion et
d’exclusion. Les ressources administratives et statistiques sont différentes, les coûts du
ciblage également. Ces derniers peuvent représenter une part substantielle des programmes.
Finalement, les bénéficiaires aussi sont amenés à supporter les coûts liés au ciblage. La
nécessité pour eux de trouver et fournir la documentation nécessaire, la stigmatisation
possible, l’érosion de l’estime personnelle et de la cohésion sociale, les coûts de transport, le
coût d’opportunité du temps utilisé pour réaliser ces différentes démarches, les frais à payer
(et parfois, les pots-de-vin) sont autant de dépenses supplémentaires à la charge du
bénéficiaire. Et cela sans mentionner les possibles effets d’exclusion (il est parfois difficile de
prouver son appartenance à la catégorie ciblée). Le ciblage n’est qu’un outil, un mécanisme,
avec ses avantages et ses inconvénients.
La sécurité sociale étant généralement considérée comme un droit fondamental, l’idée même
d’introduire des conditions à la jouissance ou à l’accès à ces droits, pour certains, représente
un déni de droit. De plus, l’obligation de remplir les conditions nécessaires à l’accès aux
transferts sociaux, ne dépend pas toujours exclusivement des bénéficiaires, mais aussi de la
disponibilité et de la qualité des services sociaux ; cette obligation représente des coûts
2
Voir Korpi, W; Palme, J. 1998:“The paradox of redistribution and strategies of equality: Welfare State institutions, inequality
and poverty in the western countries”, in American Sociological Review, Vol. 63, No. 5, pp. 661–687. (Cité en p.49 du “Guide”)
d’opportunité que les plus vulnérables peuvent ne pas pouvoir supporter. Finalement, la
conditionnalité implique que l’accès aux transferts est de la seule responsabilité des
bénéficiaires, ce qui laisse à penser qu’il existerait des pauvres « méritants » ou « non-
méritants ».
D’un autre côté, les transferts sociaux conditionnels en espèces représentent une façon de
combler l’écart entre l’existence légale de droits et leur matérialisation. La conditionnalité
implique, de facto, que les bénéficiaires sont informés de l’existence de leurs droits et de la
possibilité d’en bénéficier. Du reste, les transferts sociaux conditionnels en espèces peuvent
avoir une influence positive sur le comportement des non-bénéficiaires en même temps que
la difficulté de remplir les conditions fixées peut servir de révélateur de vulnérabilités qui
n’avaient pas été prises en compte. L’impact de la conditionnalité dépendra de la volonté et
de la façon dont les autorités publiques utilisent les modalités d’accès aux transferts.
Par ailleurs, l’existence de ces critères d’accessibilité peut servir à accroître le pouvoir de
négociation de certains membres de la famille (femmes et enfants notamment) ainsi que leur
statut à l’intérieur de celle-ci. Finalement, la conditionnalité peut, paradoxalement, servir de
garantie contre les décisions que certains ménages pauvres pourraient prendre au détriment
de leur propre développement humain ou de l’intérêt de certains membres de la famille (non-
scolarisation ou travail des enfants etc.)
Si les transferts sociaux conditionnels en espèces ont un impact positif avéré sur les
investissements en santé, en éducation et en nutrition faits par les familles (voir annexe 3 –
« Bolsa Familia » et « Progresa »), les transferts sociaux non-conditionnels en espèces, en
ont également. L’étude des régimes de pensions de vieillesse au Brésil et en Namibie
montrent qu’une partie des fonds reçus a été investie en éducation, malgré l’inexistence de
conditions. De fait, la conditionnalité n’est pas indispensable à la réalisation de progrès en
développement humain.
Pourtant, l’existence de conditions préalables à l’accès aux transferts sociaux peut accroître
leur acceptabilité politique et sociale, les conditions reflétant l’exigence sociale de réciprocité,
même si elle a de nombreux autres inconvénients, comme l’éventualité qu’une famille ayant
échoué à remplir une condition (en matière de santé par exemple) perd l’accès aux autres
prestations sociales inclues dans le programme.
Les transferts sociaux conditionnels en espèces ont certes des impacts positifs, comme
indiqué plus haut, mais par leur existence même, ils pourraient indiquer une sorte de
paternalisme, de défiance envers la capacité des pauvres à prendre les meilleures décisions
et faire les choix les plus rationnels pour eux-mêmes et leurs familles.
Au cours des deux dernières décennies des programmes d’assistance sociale ont été mis en
place pour lutter, plus spécifiquement, contre certains éléments sous-jacents de la pauvreté,
transformant ainsi l’assistance sociale de simple outil de redistribution à un mécanisme
d’inclusion sociale qui permette, à long terme, de sortir de la pauvreté.
3
La partie III et les annexes de ce document reprennent plus longuement et en détail, la plupart de ces programmes.
III) Effets des transferts sociaux dans les PED : un aperçu
La dernière décennie a vu la création dans de nombreux pays en développement – le plus
souvent, dans des pays à revenu intermédiaire – de systèmes de transferts sociaux. Ces
transferts permettent d’atteindre des résultats très satisfaisants en termes de
développement humain à des coûts relativement bas (en % du PIB).
Selon les estimations de l’OIT, étendre la couverture sociale aux personnes âgées, aux
enfants et aux handicapés est possible dans la plupart des pays. Ainsi, le financement
d’un régime basique de pension ne représenterait que 1% du PIB, la mise en place
de programmes de prestations familiales à peine 2% du PIB, l’instauration d’un
régime élémentaire de protection sanitaire entre 2 et 3% du PIB. À titre d’exemple,
l’ensemble des transferts conditionnels en espèces développés en Amérique Latine
a un coût inférieur à 1% du PIB.
Les transferts sociaux peuvent servir à briser ce cercle en contribuant à une amélioration de
la nutrition, de la santé, de l’éducation et en éliminant le travail des enfants. Ce qui à terme
revient à augmenter leur capital humain de départ et rompre la chaîne de transmission. Les
effets de ces investissements sont considérables que le développement humain soit l’objectif
explicite du programme ou qu’il s’agisse de programmes de « transferts purs » qui
poursuivent d’autres buts, qu’il s’agisse de pays à faibles revenu ou à revenu intermédiaires.
- Nutrition et santé
L’étude des transferts sociaux dans une grande variété de pays (Zambie, Bangladesh,
Colombie, Équateur, Mexique, Afrique du Sud) met en évidence un lien clair et fort entre la
mise en place de ces programmes et l’amélioration de la nutrition de la population (adultes
comme enfants). À titre d’exemple, le nombre de ménages ne pouvant s’offrir qu’un seul
repas par jour est passé, grâce aux transferts sociaux, de 19.3 à 13.3% parmi les participants
au Kalomo District Pilot Social Cash Transfer Scheme en Zambie.
De même, et comme indiqué dans les tableaux récapitulatifs en annexe, l’accès aux soins
élémentaires de santé des bénéficiaires des programmes de transferts sociaux a progressé.
Suite au programme « Familias en Acción » développé en Colombie, le pourcentage
d’enfants de moins de 24 mois participant aux visites de santé de routine est passé de 17.2 à
40%. S’assurer que les enfants aient une bonne santé dès leurs premières années est
essentiel pour leurs performances scolaires en plus de contribuer à atteindre l’OMD n°4
(réduction de la mortalité infantile).
Enfin, l’étude de Progresa (Mexique) montre une augmentation de 8% des soins prénataux
durant les trois premiers mois de la grossesse. Il en est de même en Afrique du Sud, où l’état
de santé des bénéficiaires des régimes de pensions et de leurs proches, s’est amélioré.
- Éducation
Dans les pays à faible revenu comme dans ceux de revenu intermédiaire, les taux de
scolarisation et d’assiduité se sont accrus avec l’instauration de régimes conditionnels – mais
aussi non-conditionnels – de transferts sociaux en nature ou en espèce. En Équateur par
exemple, l’instauration du Bono de Desarollo Humano, la scolarisation des enfants de 6 à 17
ans a augmenté de 10 points, tandis qu’au Mexique la participation au programme
Progresa/oportunidades est associé à une baisse des redoublements, de l’abandon des études
et une augmentation de 85% du nombre d’enfants admis au collège. Ces transferts ont
également l’avantage de réduire l’écart de scolarisation entre filles et garçons (exemple du
Bangladesh).
De plus, des « effets de démonstration » (ou d’émulation) ont été mis en évidence. Ainsi, au
Mexique, dans les communautés où le programme Progresa/Oportunidades a été mis en
œuvre, les participations aux visites médicales et le taux de scolarisation parmi les ménages
non-bénéficiaires ont augmenté.
Les effets des transferts sociaux sur le travail des enfants sont ambigus, en partie parce que
les motivations économiques du travail des enfants vont au-delà du simple facteur
« revenus » et sont liées à la vulnérabilité4 des ménages les plus pauvres. Leur impact semble
significatif sur le travail des enfants de 10 à 13 ans au Nicaragua (Red de Protección social –
réseau de protection sociale) ou en Colombie (Familias en acción), mais le plus souvent faible
dans les autres pays (Afrique du Sud, Bangladesh, Costa Rica) voire inexistant en ce qui
concerne les 16-17 ans (Mexique).
La plupart des études de l’impact des transferts sociaux sur les incitations au travail, à
l’épargne et à l’accumulation d’actifs dans les pays à revenu faible ou intermédiaire montrent
clairement que ces transferts améliorent les allocations de ressources dans les ménages les
plus pauvres et créent peu de désincitations au travail. Le contexte macroéconomique et
politique joue néanmoins un rôle crucial dans l’effectivité de ces transferts. Ces programmes
auront peu d’effet si la croissance économique est modeste ou inégalement distribuée et que
le contexte politique ne s’y prête pas.
Les transferts sociaux, lorsqu’ils sont réguliers ont des impacts complexes sur l’allocation des
ressources des ménages et la participation au marché du travail. Les études reprises par l’OIT
montrent que, globalement, si la participation au marché du travail des seniors et des enfants
baisse, elle est plus que compensée par l’accroissement de l’emploi des adultes en âge de
travailler. De plus, ces transferts ont des effets positifs sur les probabilités d’emploi des 15-50
ans appartenant aux ménages bénéficiaires de ces prestations (3.2% plus grandes en Afrique
du Sud).
Les transferts sociaux réguliers peuvent permettre de surmonter les barrières au crédit et aux
prêts des ménages les plus pauvres. Premièrement, leur régularité et leur sécurité
encouragent épargne et investissements à petite échelle (à condition que leur montant soit
adéquat). Dans un second temps, combinés à d’autres programmes sociaux, ils permettent
d’accéder au crédit. Ceci peut renforcer les activités de production de petite échelle et
l’emploi parmi les ménages bénéficiaires. Ces résultats sont confirmés par les études, autant
au Mexique (Procampo, destiné aux petits et moyens exploitants agricoles) qu’en Bolivie
(Bonosol, régime de pension) ou au Brésil (Previdência rural).
Par leur régularité et leur prédictibilité, ils assurent les ménages contre les imprévus et les
dangers. L’insécurité poussent les ménages les plus pauvres à n’opter que pour des cultures à
risques faibles et revenus faibles, à détenir peu d’actifs productifs et à retirer leurs enfants de
l’école en temps de crise. Les transferts sociaux peuvent contribuer à améliorer la sécurité
des ménages en stabilisant et protégeant leur consommation, ce qui permet à terme de lever
les barrières à l’investissement.
La plupart des programmes de transferts sociaux sont à destination des personnes déjà
pauvres, ils ne peuvent donc prévenir la pauvreté autant que les régimes d’assurance sociale
le pourraient. Ils sont, en plus, très peu élastiques et adaptables aux situations de crises.
Néanmoins, des programmes de garanties d’emploi tels que le Maharastra Employment
Guarantee Scheme en Inde ont permis de réduire la malnutrition saisonnière et la sévérité
de la pauvreté parmi les bénéficiaires. Consolider l’aspect « assurance sociale » de ces
régimes de transferts est indispensable.
- Inégalités
Les transferts sociaux peuvent avoir un impact sur la réduction des inégalités parmi les plus
pauvres. Mais la faible ampleur de ces programmes (par rapport au produit national, par
exemple) et le faible niveau des prestations expliquent qu’ils n’aient qu’un impact très relatif
sur le niveau global des inégalités, bien que selon certaines études, des programmes de
transferts sociaux (notamment au Brésil – Bolsa Familia, voir annexe 3 – au Chili et au
Mexique) ont des impacts non-négligeables sur les inégalités au niveau national.
Les dynamiques internes aux ménages, la communauté et les conditions sociales sont des
facteurs déterminants de l’effectivité et de l’impact des transferts sociaux. Inversement, ces
derniers peuvent avoir un impact sur l’inclusion et la cohésion sociale, et in fine sur le
renforcement et l’évolution des contrats sociaux existants.
Les programmes de transferts sociaux ont aussi un impact sur la reconnaissance du statut
social et de la « dignité » des personnes âgées qui, grâce à leurs pensions, ne sont plus
considérées comme de simples fardeaux financiers et peuvent aussi participer aux dépenses
de la famille.
- Cohésion sociale
Program 3 programmes Un système national d’assurance sociale Un système d’assurance maladie existe (certaines
• Régime de santé publique pour (National Health Insurance Scheme - NHIS) catégories de population sont subventionnées afin d’y
mes les fonctionnaires subdivisé en trois grands types souscrire) et un ensemble de services de santé dont l’accès
• Assurance santé via le Social d’assurance : gratuit est financé par l’impôt
Health Insurance destiné aux • District Mutual Health Insurance ;
employés de l’économie ouvert à tous les résidents du district,
formelle financé par l’État
• Régime universel de soins de • Private Commercial Health
santé instauré en 2001 « UC Insurance Schemes : Régimes
scheme » « ou «30 bath privés d’assurance pouvant opérer sur
scheme » accès ouvert à tous les l’ensemble du territoire, ouverts à tous
thaïlandais n’étant pas couverts les résidents
par les autres régimes • Private Mutual Health Insurance
(travailleurs autonomes, etc.) Scheme : mutuelle de santé privée,
ouverte aux membres de certains
groupes spécifiques (clubs, églises,
etc.)
Spécificit • Approche « pluraliste » via le • Les plus pauvres, les personnes âges La loi a établit une assez longue liste de services de santé
développement coordonné de (70+) et les enfants mineurs des dont l’accès doit être gratuit et financé par l’État, parmi
é régimes spécifiques à certaines assurés sont couverts gratuitement lesquels : soins d’urgence, ambulances, tuberculose,
catégories de la population en • Les contributions sont d’environ 5$US cancer, maladies mentales, grossesse, naissances et soins
même temps qu’un régime par mois pour les employés de post-nataux.
universel l’économie informelle
• Diversification des sources de • Les employés de l’économie formelle
financements doivent être affiliés au NHIS, 2.5% de
• Coopération entre les différents leurs salaires sont prélevés comme
régimes pour la gestion des contribution au régime de protection-
systèmes d’information, des santé
standards de services et
installations de santé
• Maîtrise des coûts
Impact • 97% de la population couverte • 12,5 Millions de Ghanéen affiliés au 77.3 % de la population couverte
• 75% via le programme universel NHIS (61% de la population du pays).
• Selon la loi, 95% de tous les besoins
sanitaires essentiels et des problèmes
de santé ordinaires des Ghanéens
seraient couverts
Question • Le reste à charge représente une • La part du reste à charge dans les • Manque de coordination entre les différentes parties
part très élevée des dépenses de dépenses totales de santé reste prenantes (employeurs privés, secteurs publiques et
s en santé privées (74.8%) élevée (70%) professionnels de la santé
suspens • Vieillissement de la population et • Le déficit d’accès effectif aux services • Qualité des services critiquée
prise en charge des soins de de santé (lié au nombre de • Part du reste à charge très importante (33% dans les
longue durée peu anticipés professionnels de santé disponible) est dépenses totales de santé et 91.1% des dépenses
élevé, environ 66% privées)
• Qualité des services
2. Sécurité du revenu : vieillesse
5
Peu d’impacts négatifs significatifs ont été révélés par ces études, que ce soit en ce qui concerne les désincitations au travail ou les migrations professionnelles
3. Sécurité du revenu : Allocations familiales
Pays Brésil Mexique
Objectif Bolsa Familia (2003 - ) • Progresa (programme d’éducation, de Santé et d’Alimentation) lancé
• Objectifs : en 1997 destiné aux ménages les plus pauvres en milieu rural, devenu
s et
- Réduire la pauvreté et les inégalités Oportunidades en 2002 avec son élargissement aux milieux urbains
contenu o ciblage des familles les plus pauvres • Objectifs :
du - Briser la chaîne intergénérationnelle de transmission des - Réduction et prévention de la pauvreté
program inégalités - Formation professionnelle et support au micro-entreprenariat
o Transferts conditionnés au respect de certaines • Coût : 3.6 milliards $US (0.32% PIB) et 5 millions de familles couvertes
me exigences liées au développement humain
- Couvre 11.35 millions de familles (soit 47 millions de personnes –
14% de la population totale)
- Coût annuel : 5.5 milliards $US soit 0.3% PIB
Conditio 3 exigences : • Visites médicales régulières
• Se rendre aux visites pré et post-natales • Vaccinations des enfants
ns
• Suivre les programmes de nutrition et vaccination des enfants jusqu'à • Assiduité
l’âge de sept (07) ans
• S’assurer que le taux d’assiduité des enfants de 6 à 15 ans soit d’au
moins 85% (75% pour les 16-17)
Ciblage • Les ménages dont les revenus sont inférieurs à 60 R$ (27$US) • Beaucoup d’erreurs d’inclusion et d’exclusion
reçoivent le revenu de base fixé à 62 R$ qui peut être augmenté selon - 30% des « pauvres » reçoivent des prestations mais 36% des
et
le revenu et la composition du ménage, les autres familles (revenus bénéficiaires sont considérés comme « non-pauvres »
effectivi entre 60 et 120 réais) reçoivent certaines prestations (120 R$ • 80% des transferts sont destinés aux 40% les plus pauvres
té maximum)
• 80% des prestations sont versées aux familles vivant en dessous du
seuil de pauvreté (moitié du salaire minimum par tête)
• 7% des familles ont vu, en 2009, le versement de leurs prestations
bloqué le temps d’une enquête sur le respect des conditions
Impact • Entre 20 et 25% de la réduction de la pauvreté et 16% de celle de • Budget du programme représente à peine 0.5% des revenus totaux
l’extrême pauvreté observées au Brésil ces dernières années sont dus mais 21% de la réduction des inégalités
à ce programme • Impact positif sur la santé et la croissance des enfants d’un côté, la
• Les probabilités de non-scolarisation des enfants ou d’abandon des santé et la condition physique des adultes de l’autre
études pour les familles participant au programme sont réduites de • Taux de scolarisation en hausse de 5 à 8% pour les garçons et de 11 à
3.6 et 1.6% respectivement 14% pour les filles
• Aucun impact négatif significatif : • Résultats académiques en hausse de 10%
- La participation au marché du travail est supérieure de 2.6% dans • Réduction de 4 à 10% du travail des enfants de 8 à 17 ans
les familles bénéficiaires • Aucune preuve statistique de désincitations au travail
- Celle des femmes de 4.3%
- Cet écart est 8% entres familles appartenant au décile de plus
faible revenu
Questio • La part des « non-pauvres » parmi les bénéficiaires fait l’objet de • Augmentation de la scolarisation ne signifie pas nécessairement
débat, certaines études indiquant qu’elle serait passée de 21% en augmentation de l’assiduité
ns en
2004 à 45.1% en 2006 ; d’autres estimant que 94% des transferts sont
suspens destinés aux deux quintiles les plus pauvres de la population
4. Sécurité du revenu : Autres transferts en espèces
Objectifs et Child Support Grant Kalomo District Pilot Cash Transfer Scheme) projet
- Financé par l’État, sans pilote expérimenté dans le district de Kalomo
contenu du conditions d’éligibilité • Objectifs :
programme - Objectif : Réduire la pauvreté - Réduction de l’extrême pauvreté, de la faim et de la
des enfants vivants dans les famine
ménages pauvres • Cibles : familles en dessous d’un seuil « critique » de
- Couvre 7.5 millions d’enfants pauvreté, plus particulièrement les ménages dirigés
âgés de 0à 14 ans par des personnes âgées et ceux comptant des
- Prestations : 190 rands (ZAR) orphelins et des enfants vulnérables
environ 20$US par mois versés • Financé par l’État sans autres conditions
aux personnes s’occupant de ces - 10$US versés chaque mois au chef de famille
enfants - 1027 ménages (3856 personnes) soit 100% des
- Coût annuel : 0.7% PIB personnes ciblées (20% des « pauvres »)
- Étendre ce programme à l’ensemble du pays
devrait coûter 10 millions $US soit 0.4% du
PIB, à peine 4% des flux d’aide internationale
reçus par le pays
Impact • Hausse de 8.1% des inscriptions • Scolarisation en hausse
des enfants de 6 ans (1.8% de ceux • Baisse de l’absentéisme de 16%
de 7 ans) • Proportion des foyers pouvant s’offrir trois repas/jour
• Investissement en capital humain, passée de 17.8 à 23.7
mais aussi économique et • Investissement dans le cheptel
financier : • Création de tontines
- Gains en nutrition, en croissance • Baisse de la dette des ménages
et en alimentation
- Le taux de rendement des
investissements en nutrition
estimé entre 160 et 230%
5. Sécurité du revenu : population en âge de travailler
6
Estimation du coût éventuel, une fois la mise en place terminée, à partir du coût actuel (2.5 milliards $US, soit 0.3% du PIB)
7
Peu d’impacts négatifs significatifs ont été révélés par ces études, que ce soit en ce qui concerne les désincitations au travail ou les migrations professionnelles
8
Conclusions basées sur une extrapolation des résultats d’un régime similaire qui sert de base à celui-ci, instauré dans l’état du Maharastra
Effets • Travaux publics réalisés plus utiles aux • Hausse du désir de participer au marché • Aucun effet négatif direct significatif
non- riches qu’aux pauvres du travail, sans effet sur l’emploi total
désirés • faible participation des femmes sans création d’opportunités de travail
et • Coûts administratifs élevés • Programme modeste, d’où le très faible
faiblesse • Efficacité et effectivité de la fourniture impact sur la réduction des inégalités
s du travail et des revenus
• Qualité et conditions de travail