radioactifs. Ces machines, considérées Mol • • le jeu avec le feu en Allemagne comme dangereuses, ne disposent, en Belgique, d ' aucune auto- risation d'exploitation (réunion du Au-delà du scandale des pots-de-vin versés Conseil d ' entreprise du 16 juillet à des membres du Cen par la firme allemande 1987). Les autorités judiciaires devront Transnuklear, c'est toute la gestion du Centre aussi s' intéresser à une série de qui est en cause. contrats suspects. En décembre 1982, par exemple, le directeur de la firme hollandaise Petrans adressait à Vande- 'affaire Transn uklear, c'est (( L un grand coup de pied dans la fo urmilière. Mais ce n'est qu' u n début ~ >> Certains membres d u voorde une lettre (références : PN/HM) dans laquelle il demandait le prix de l'acheminement, à Mol , de porcs ra- dioactifs venant de RF A (trois à cinq person nel du Centre nucléaire de Mol par semaine). (Cen) en o nt assez de se taire. Après le licen ciemen t pour « corruption pas- Toujours à propos d ' an imaux, il sive >> d e Norbert Vandevoorde, direc- faudra s ' interroger aussi sur la manière dont s' effectuent, dans une ferme ex- teur d u service « déchets >>, c' est au tour de son a dj o int, Georges Dumont, périmentale de la région de Mol, cer- taines expériences de contamination de d'être « écarté >>. Ce dern ier nie avoir vaches, de canards, de porcs, etc. Les reçu u ne voiture de la firme a llema nde champs servant à ces expériences sont- et se d it victime« du climat de panique et d'insécu rité régnant à Mol>>. ils clôturés ? Comment les animaux , la terre et les matériaux sont-ils traités au Selon « De Morgen >>, les pots-de- Cen? vin versés par Transnuklear à des Enfin, des rumeurs persistantes font membres d u Cen pourraient se monter état de la mise en décharge << sauvage >> à 10 millions de francs. Plusieurs per- sonn es auraient, par ailleurs, bénéficié de déchets radioactifs en plusieurs e n- droits de Flandre. Le parquet enquête de « cadeaux >> tels q ue caméras et fu- à ce propos dans une carrière de sils de chasse. L ' enquête du Comité su- Rumst, près de Malines. périeur de contrôle et du parquet de La gestion du Cen est remise en Au Cen même , les langues commen- Turnhout permettra sans doute de dé- question. cent à se délie r. Il apparaît que la firme terminer très exactement la nature des - - - -- - - - - -- -- - - Transnuklear n ' était pas la seule à dis- << services >> rendus en échange de ces Spiegel >> avai t fait allus ion au tribuer des << cadeaux >>. Cette pratique largesses. Mais, dès à présent, le seul stockage, à Mol , de 600 kg de pluto- était même courante. Dans le passé, fait que le d irecteur, Severin Ame- nium appartenant à la firme Alkem des sociétés chargées de la mainte- linckx, et les directeurs adjoints aient (RFA), filiale de la société Nukem , qui nance et du nettoyage ont distribué des pu ignorer un trafic qui durait depuis détient 66% des actions de T ransnu- vélos au personnel du Cen. Il était éga- des années en d it long sur la qualité de klear. Voici un an , Miet Smet, secré- lement admis qu ' elles effectuent gra- la gestion du Centre. Certains s' éton- taire d ' Etat à l' Environneme nt, avait tuitement le nettoyage des maisons nent d ' ailleurs que cette carence puisse promis une enquête. Quels en sont les particulières de certains membres de la rester sans conséquence. résultats ? direction , facilité dont a d ' ailleurs bé- Aujourd' hui, les questions fusent de Par ailleurs, le Cen loue à la firme néficié Vandevoorde. Dans un tel cli- toutes parts. En octobre 1986, par Transnuklear un hangar dans lequel mat, comment éviter l'engrenage ? exemple, le magazine allemand << Der sont installées les machines mobiles Suite page 43 --> LE VIF/L' EXPRESS - DU 9 AU 15 OCTOBRE 1987 41 --+ Suite de la page 41 « Le département " déchets " acCeJ)- tait des effluents sans même savOir comment les traiter, raconte un mem- bre du personnel du Cen. Il y a des tonnes de " saloperies " qui traînent VJe dans tous les coins. >> Un exemple : le Nil Cen avait accepté de prendre en ::s, charge, pour un prix dérisoire, des huiles radioactives de la firme Belgo- ce process. Dix ans après, les responsa- ·e bles du département « déchets >> se ;en sont décidés à les analyser. Ils ont alors établi un prix de traitement très supé- rieur. Facture évidemment refusée par Belgoprocess, qui avait déjà payé .. . « Ils acceptent des substances de Ti- les hange et n' en traitent qu ' une toute pe- tite partie, souligne notre correspon- dant. Tout le monde, ici, faisait partie 31,
de la combine. Il fallait obtenir des Quel contrôle
contrats à n' importe quel prix. Alors, sur les activités on prenait des produits hors normes. du centre de Bien des effluents radioactifs dilués ont recherche? été déversés dans la rivière ! >> A la lumière de ce que l'on sait au- jourd' hui,_ les voyages répétés de cer- tains membres de la direction dans des pays sensibles (Pakistan, Libye ... ) de- vront être soigneusement réexaminés. Il faut s'attendre, sur ce point, à de nouvelles révélations dans les pro- chains jours, qui compléteront utile- ment celles livrées par Le ViUL'Ex- press en avril dernier. M. Bt. • Points de vente sur demande à Paraboot LE VIF/L'EXPRESS- DU 9 AU 15 OCT013RE 1987 BP 4. IZEAUX. 38140 Rives-sur-Fures. France