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Introduction au système politique français

L’étude du droit relatif aux élections et à l’exercice du pouvoir politique en France


nécessite préalablement une présentation du système politique français ? Que faut-il savoir du
système politique français pour comprendre le droit des élections.

I. Evolution du système politique français

Les principes qui sont à la base du système politique français résultent d’une longue
évolution. Nous allons donc faire un peu d’histoire. Avant 1789 la France est une monarchie
absolue de droit divin comme l’est alors le Siam. Vous savez qu’est restée célèbre la
réception de l’ambassadeur du Siam par Louis XIV à Versailles. C’était deux monarchies
absolues qui se rencontraient

A. La révolution de 1789 et l’avènement du principe électif

A la Révolution, la monarchie va être remise en question. Le Roi de France va devenir le Roi


des français, ce qui revient à réfuter l’origine divine du pouvoir royal. La monarchie sera
officiellement supprimée en 1792. Le principe va être posé de la République. C’est la
Première République car la forme républicaine du Gouvernement n’a pas été tout de suite
admise. Il a fallu encore cent ans pour que la forme républicaine soit véritablement admise
avec la IIIéme République.

La période révolutionnaire est particulièrement intéressante car c’est à ce moment que vont
être bâties et expérimentées deux théories qui sont encore à la base du régime politique
français et de bon nombres d’autres régimes politiques dans le monde.

II. Les institutions politiques françaises contemporaines

De même qu’on ne peut pas comprendre le système politique français sans faire son histoire,
il faut exposer les principes présidant à l’organisation des pouvoirs publics.

A. Les principes

1. Une République

La France est une République et la forme républicaine ne peut faire l’objet d’une révision
constitutionnelle. Autrement dit, cette forme républicaine est définitive. Ce qui ne veut pas
dire que, sur le plan sentimental, n’existe pas une certaine nostalgie pour la monarchie. La
naissance d’un prince ou d’une princesse ou un mariage royal suscite toujours beaucoup
d’intérêt ; mais ce qu’ils trouvent intéressant pour la Grande-Bretagne, ils ne le veulent pas
en France.
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2. Un Etat unitaire mais décentralisé

Deuxième principe : la France est un Etat unitaire mais décentralisé (art. 1 er de la


Constitution). C’est un Etat unitaire en ce sens que seul l’Etat dispose de la souveraineté
(pouvoir législatif, pouvoir gouvernemental, représentation de la France dans les relations
internationales). Seul l’Etat a la compétence de la compétence.

3. Le respect de l’Etat de droit – le pouvoir politique est contraint par la Constitution

C’est le principe de l’Etat de droit, qui aujourd’hui est reconnu dans une majorité des pays du
monde mais qui en France n’a pas été tout de suite admis.

a) Contrôle du Conseil constitutionnel (abandon du principe de la souveraineté de la loi).

Le principe en France était jusqu’en 1958 le principe de la souveraineté de la loi, c'est-à-dire


pour l’essentiel celle du parlement: la loi était l’expression de la souveraineté. Le juriste
célèbre Carré de Malberg a mis en exergue cette théorie. La Constitution n’avait pas une place
majeure. En théorie, elle s’imposait à la loi mais celle-ci n’était pas soumise au contrôle du
juge constitutionnel. En réalité le Parlement se reconnaissait le pouvoir de tout régir par la loi
sauf, comme le Parlement anglais, à changer une femme en homme.

Mais en 1971 le Conseil constitutionnel a modifié sa jurisprudence et a considéré qu’il devait


contrôler les lois au regard de la totalité de la Constitution y compris de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789, du préambule de 1946, de la Charte de
l’environnement de 2005 et des principes garantissant les libertés et les droits fondamentaux.

B. Les structures politiques

Le régime politique de la Vème République a beaucoup évolué entre sa fondation par le


Général de Gaulle et la période actuelle

1. Le pouvoir exécutif

a) Le chef de l’Etat – le Président de la République

Initialement, en 1058, l’exécutif est assez proche de ce que l’on rencontre en régime
parlementaire. Le Président de la République, chef de l’Etat n’a pas de responsabilité
politique. Il est représentant de la Nation à l’étranger vis-à-vis des français. C’est donc un peu
un chef d’Etat parlementaire classique, si ce n’est que

1) c’est le Général de Gaulle, ayant un grand prestige personnel,

2) qu’il est élu non pas par le Parlement comme dans un régime parlementaire classique, mais
est élu par un collège de grands électeurs (à peu près 80 000 personnes) au suffrage universel
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3) que la Constitution lui donne des pouvoirs importants. Il peut dissoudre l’Assemblée
nationale, il est chef des armées et dispose de pouvoirs exceptionnels en période de crise (art.
16). Par ailleurs il nomme le Premier ministre et le Gouvernement.

Tel quel, la Cinquième République aurait pu déboucher sur un régime parlementaire dès lors
que dans un régime parlementaire, le choix du chef de l’Etat est conditionné par la majorité
parlementaire. La chef de l’Etat nomme le Premier Ministre mais il doit nommer le chef du
parti majoritaire ; il n’a pas le choix. Donc initialement on pouvait s’orienter vers un régime
parlementaire.

Le Général de Gaulle avait plus ou moins pensé au rétablissement d’une monarchie


constitutionnelle et que le comte de paris, dernier héritier de la lignée des rois de France,
aurait pu prendre la fonction de chef de l’Etat parlementaire « qui règne mais ne gouverne
pas » comme on dit en Angleterre ou en Espagne. Le pouvoir exécutif serait alors revenu de
fait au Premier Ministre et à son Gouvernement.

b) Le Premier Ministre et le Gouvernement

Le Premier Ministre et, sur sa proposition, le gouvernement sont nommés par le Président de
la République mais ils doivent avoir la majorité parlementaire à l’Assemblée Nationale. Ils
sont responsables devant l’Assemblée Nationale soit par le système de la question de
confiance ou celui de la motion de censure. Sans entrer dans les détails, l’article 20 de la
Constitution dispose que le « Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation ».
Donc si on lit la Constitution à la lettre c’est le Premier Ministre et le Gouvernement qui sont
les véritables chefs de l’exécutif. En réalité, la pratique de la Véme République a totalement
inversé cette répartition des rôles. C’est le Président qui est devenu le véritable chef de Le
Parlement

En face de l’exécutif, donc du Président de la République, du Gouvernement nommé par lui et


responsable devant lui, il y a le Parlement. Le Parlement et c’est la tradition française
maintenant comporte deux chambres. Il est bicaméral :

a) L’Assemblée Nationale, élue au suffrage universel direct selon scrutin majoritaire à


deux tours. Elle dispose du pouvoir législatif et elle vote les lois de finances. Mais le
Gouvernement dispose de pouvoirs importants pour organiser le travail législatif dans
le cadre du « parlementarisme rationalisé »
b) Et à coté, il y a le Sénat, une chambre haute, qui est élu par un collège de grands
électeurs au suffrage universel indirect : les maires, les députés, les représentants des
collectivités territoriales, à peu près 80 000 personnes. C’est le même collège que celui
qui élisait le Président de la République au départ.

On peut établir l’équation :

 Sénat = Assemblée Nationale,


 Gouvernement + Assemblée Nationale > Sénat
c) Un système original
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Le régime français présente une grande originalité.

D’un coté, le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée Nationale (non le Sénat)
ce qui n’est pas possible dans le régime présidentiel. Le président des Etats-Unis ne peut pas
dissoudre la Chambre des Représentants ni le Sénat. Il y a là une différence majeure avec un
système présidentiel classique

Par ailleurs l’Assemblée nationales de son coté peut renverser le gouvernement : il peut voter
ce que l’on appelle une motion de censure qui oblige le Gouvernement à démissionner alors
que le Gouvernement a été nommé par le Président de la République. Il existe donc une
responsabilité du Gouvernement devant la chambre comme dans un régime parlementaire

III. Le rôle de l’élection dans le système politique français

Le bon fonctionnement du système politique français repose également sur mode de scrutin.

La France a un système multipartisme comme en Thaïlande où il existe 5 ou 6 grandes


formations politiques.

En France, deux formations sont prépondérantes le Parti socialiste et l’Union pour la majorité
présidentielle (UMP), parti conservateur de droite issu du mouvement gaulliste. A eux deux,
ils regroupent environ 60 % des suffrages.

Mais, ils coexistent avec un certain nombre d’autres formations. En partant de la droite vers la
gauche on trouve ainsi :

Le Front national (parti extrémiste tentant actuellement de se recentrer)

L’UMP

Le centre droit

Les radicaux (reste d’une formation qui joua un rôle central sous les III eme et IV éme
Républiques)

Le parti socialiste

Les écologistes

Le Front de gauche comportant notamment le parti communiste

Divers groupuscules d’extrême gauche.


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IV.La politique actuelle de la France :

Emanuel Macron est le président actuel de la république de France Malgré un front


républicain chancelant, il a remporté l’élection présidentielle. Le candidat a devancé avec près de
66,1 % des voix sa rivale du second tour, Marine Le Pen, qui elle en recueille 33,9 %, selon les
résultats quasi-définitifs.

1-Son programme économique entre rigueur et investissements

La maîtrise des dépenses publiques est au cœur des promesses d’Emmanuel Macron.
Son programme fixe pour objectif de réaliser 60 milliards d’euros d’économies budgétaires
d’ici à 2022. A ce titre, le prochain chef de l’Etat projette d’économiser (avec des projections
optimistes) 25 milliards d’euros sur le budget de l’Etat, notamment par des mesures
de « modernisation » de la fonction publique et la suppression de 120 000 postes d’agents
publics en cinq ans (50 000 dans la fonction publique d’Etat et 70 000 dans la fonction
publique territoriale).
Il compte ensuite économiser 10 milliards d’euros sur le fonctionnement de
l’assurance-chômage, 15 milliards sur le fonctionnement de l’assurance-maladie et
10 milliards sur les dépenses des collectivités locales.
L’autre versant du programme économique d’Emmanuel Macron contient un plan
d’investissement de 50 milliards d’euros, composé de :
-15 milliards d’euros pour la formation ;
-15 milliards d’euros pour la transition écologique et énergétique ;
-5 milliards d’euros pour la santé ;
-5 milliards d’euros pour l’agriculture ;
-5 milliards d’euros pour la modernisation des administrations publiques;
-5 milliards d’euros pour les transports et équipements collectifs locaux.

2-Son projet de rénovation de la vie politique


Autre thème phare de sa campagne, la promesse d’une grande loi de moralisation de la
vie publique. Un paquet qui regroupe l’interdiction du cumul des mandats dans le temps (trois
mandats maximum), l’interdiction pour les parlementaires d’exercer des activités de conseil à
côté de leur mandat, l’interdiction pour les élus et les ministres d’embaucher un membre de
leur famille, ou encore l’interdiction de se présenter à une élection pour les détendeurs d’un
casier judiciaire (niveau B2).
Emmanuel Macron veut également réduire d’un tiers le nombre de députés et de sénateurs et
propose plusieurs mesures pour modifier le fonctionnement des institutions :
-la présentation, par le président de la République, de son bilan une fois par an devant le
Congrès ;
-l’utilisation par défaut de la procédure d’urgence pour l’examen des lois ;
-la limitation du nombre de mois pendant lesquels le Parlement légifère.

3-Ce qu’il souhaite pour l’Europe


Le programme du futur chef de l’Etat propose de « lancer dans toute l’Union
européenne des conventions démocratiques, dès la fin de 2017 ». On y trouve aussi l’objectif
de « créer un budget pour la zone euro » et un « poste de ministre de l’économie et
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des finances de la zone euro, qui aura la responsabilité du budget de la zone euro, sous le
contrôle d’un Parlement de la zone euro, rassemblant les parlementaires européens des Etats
membres ».
Favorable par principe aux traités de libre-échange comme le CETA entre le Canada et
l’Union européenne, l’ancien ministre de l’économie a légèrement fait évoluer sa
position pendant le second tour, proposant une« commission de scientifiques » pour
en évaluer les conséquences et « faire modifier le texte » si besoin.
4-Et aussi : réforme du droit du travail, éducation et environnement
Autre chantier que le futur président souhaite engager : la réforme du code du travail.
Il veut faire primer les accords d’entreprise sur les accords de branche, notamment dans les
négociations sur le temps de travail. Au niveau national, la durée légale du travail resterait
fixée à trente-cinq heures.
Du côté de l’école, la promesse phare d’Emmanuel Macron concerne le primaire. Son objectif
est de porter à douze le nombre d’élèves maximum par classes en CP et CE1 dans l’éducation
prioritaire, et ce dès la rentrée 2017 pour le réseau Réseau d’éducation prioritaire (REP +) et
une partie des REP (ce qui risque d’être difficile à faire dans les temps).
Sur l’environnement, qui ne figurait pas au premier rang de ses thèmes de campagne, le futur
président ne propose pas de sortir du nucléaire. Il énonce en revanche une série de mesures ou
de grands objectifs environnementaux :
-placer la France « en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les
pesticides » ;
-rénover un million de logements mal isolés en cinq ans ;
-faire de la France le « leader mondial » de la recherche sur la transition environnementale ;
-faire en sorte que 50 % des produits proposés par les cantines scolaires et les restaurants
d’entreprise soient bio, écologiques ou issus de circuits courts d’ici à 2022 ;
-diviser par deux le nombre de « jours de pollution atmosphérique », notamment en créant
une prime de 1 000 euros pour acheter un véhicule neuf ou d’occasion moins polluant.
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Bibliographie :
• http://www.elysee.fr/
• http://www.gouvernement.fr/premier-ministre
• http://www.assemblee-nationale.fr/index.asp
• http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/05/07/les-points-cles-du-
programme-d-emmanuel-macron_5123781_4355770.html
• http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/09/26/25001-20170926ARTFIG00105-
ce-que-macron-va-proposer-pour-l-europe-dans-son-discours-a-la-sorbonne.php
• https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme
• http://www.lemonde.fr/personnalite/emmanuel-macron/programme/

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