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Brigitte Mamba

Martine Motard Noar

FRE 3304

Devoir

Le Conte de Jeannot et Colin

Conte de Jeannot et Colin

Le texte Conte de Jeannot et Colin soumis à notre étude est un court passage tiré de

l’original le Conte de Jeannot et Colin, conte philosophique de Voltaire, publié en 1764. A

travers ce conte, Voltaire, aussi bien qu’il l’avait déjà fait dans Candide paru en 1759, nous

montre que le bonheur n’est pas dans la vanité, mais essentiellement dans l’amour. En effet,

l’auteur se moque de Jeannot et de ses défauts, plus précisément lorsqu’il manifeste

subitement et de façon drôle, le sentiment de supériorité envers son entourage : « Jeannot

n’étudia plus, se regarda au miroir, et méprisa tout le monde » ou encore « Jeannot partit dans

toute la pompe de sa gloire ». Dès cet instant, tout a changé dans sa vie, il appartient à une

autre classe sociale. Dans ce texte, Voltaire présente Jeannot et Colin, deux amis au sortie de

leur adolescence, dont l’amitié est affligée par la richesse nouvellement acquise de l’autre.

C’est donc cette richesse perturbatrice, le point de départ de l’histoire du conte ou la vanité de

Jeannot est critiqué au profit de l’humanité et la bonté de Colin.

La première phrase du conte d’ores et déjà présente un signe d’exagération, rendant la

scène comique : « Plusieurs personnes dignes de foi ( … ) ville fameuse dans tout l’univers »

plusieurs veulent dire un grand nombre, et on retourne sur la ville « d’Issoire en Auvergne »

qui a une connotation péjorative, car les Auvergnats ne sont pas trop riches « ils sont

méprisés », c’est un petit village à faible agglomération, donc, quand l’auteur parle de
plusieurs personne, c’est un peu exagéré, car il est tout à fait naturel qu’en campagne les

habitants, non seulement se comptent du bout des doigts, mais aussi, se connaissent puisqu’ils

ne sont pas nombreux. Pour enchaîner, l’auteur décrit la différence de classe sociales entre les

deux papas, l’un est « vendeur de mulets très renomme », alors que l’autre est un brave

laboureur, symbole typique du 18e siècle avec les extrêmes causes par les différentes classes

sociales. Un riche renomme et un paysan qui a peine paye ses taxes.

En effet, le texte se présente comme un conte, bien que les faits semblent être basés

sur la réalité du 18e siècle, l’Ancien Régime avec la France rurale ou la population était

écrasée par le poids des impôts : « … après avoir payé la taille, le taillon, les aides et

gabelles, le sou pour livre, la capitation et les vingtièmes, ne se trouvait pas puissamment

riche au bout de l’année ». Cette révélation sur la personne du papa de Colin, présente

immédiatement le comportement excessif de l’Etat vis-à-vis des pauvres paysans.

Douthwaite, dans sa critique sur Candide cite Voltaire sur ces termes : « Nous jurons d’être a

jamais fidèle a la nation, a la loi et au Roi, (…) la perception des contributions publiques sous

quelque forme qu’elles existe. » (P. 272).

Au commencement, les deux premiers paragraphes présentent la situation initiale du

conte, deux portraits physiques similaires, tous deux sont modestes au départ. De bons amis

connus de tous, qui s’aiment bien, vont à la même école, avec de « petites privautés » et « de

petites familiarités », puis, arrive un élément perturbateur qui positionne Jeannot a la classe

des riches. Désormais, rien ne sera plus comme avant. Il est d’autant plus basé sur la réalité

que « la ville d’Issoire en Auvergne » existe réellement ; de même « quelques temps après un

valet de chambre arrive en poste et apporte une seconde lettre … » nous ramène au 18e siècle

avec la vie des nobles dans les châteaux, ou on parle régulièrement de valet de chambre.

Dans le premier paragraphe, l’auteur fait l’énumération de plusieurs impôts presque

de même natures que doit payer le père de Colin « la taille, le taillons, les aides et gabelles, le
sou pour le livre, la capitation et les vingtièmes », tout ceci, pour montrer à quel point leur

accumulation est douloureuse voire totalement injuste. En outre, cette énumération révèle de

l’ironie puisqu’elle s’achève sur une litote. Le père, « ne se trouvait pas puissamment riche au

bout de l’année ». Voltaire souligne donc, par cette litote, que le laboureur est pauvre,

précisément, il est rendu pauvre par les impôts énumères.

Le conte philosophique Conte de Jeannot et Colin illustre une morale. Son objectif est

de transmettre des idées philosophiques de façon satirique. Voltaire conclut en disant que « le

bonheur n’est pas dans la vanité ». C’est-à-dire dans ce qui est vain, futile, illusoire, fragile,

éphémère et insignifiant. Cette pensée se confirme avec le personnage se Jeannot dont la

richesse empêche de poursuivre ses études. Malheureusement, cette richesse était éphémère

car il s’est retrouvé bien pauvre. Et comme Beck dans sa critique, citant Voltaire dans

Candide écrit ceci : « Je sais aussi (…) qu’il faut cultiver son jardin » (P.291). C’est-à-dire ne

pas être fier de ce que l’on a obtenu des autres sans peine, mais travailler pour pouvoir en

jouir du fruit. Jeannot aurait poursuivi ses études avec son ami que rien d’autre que le

bonheur ne lui serait arrivé. Il devrait être autant épanoui que Colin.
Bibliographie

Douthwaite, Julia V. « Sur Candide, les catholiques et la franc-maçonnerie: comment la

fiction a désavoué les serments de loyauté de 1789-90. » Short Story Criticism, édité

par Jelena Krstovic, vol. 167, Gale, 2012. Littérature Criticism en ligne,

http://link.galegroup.com/apps/doc/OLIXQZ93090059/LCO?u=west41605&xid=e47f

9aec. Consulté le 18 avril 2018. Publié à l'origine dans Eighteenth-Century Fiction,

vol. 23, non. 1, automne 2010, PP. 81 - 117.

Beck, Ervin. « Candide de Voltaire », Short Story Criticism, édité par Jelema Krstovic, vol.

112, Gale, 2008. Littérature Criticism en ligne,

http://link.galegroup.com/apps/doc/ZZNQUP764954270/LCO?u=west41605&sid=L

CO&xid=e2b96e76. Consulté le 18 avril 2018. Publié à l'origine dans Explicator, vol.

57, non. 4 été 1999, PP 203-204.

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