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LES DIFFÉRENTS
RÉGIMES MATRIMONIAUX
Les époux sont soumis à un régime matrimonial, c’est-à-dire à un ensemble de règles qui régit les rapports
patrimoniaux entre époux.
S’ils n’ont pas fait de contrat de mariage afin de choisir un régime matrimonial particulier, ils seront soumis
automatiquement au régime légal de « la communauté réduite aux acquêts ».
En tout état de cause, le régime primaire est un ensemble de règles, d’ordre public, qui s’applique à tous
les époux quel que soit leur régime matrimonial de sorte qu’ils ne peuvent pas y déroger.
Le régime primaire
Les effets personnels
Chaque époux doit à son conjoint respect, fidélité, secours et assistance.
Ils assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille et pourvoient à l’éducation des enfants.
Principe de solidarité
Chaque époux peut passer seul les contrats qui ont pour objet « l’entretien du
ménage ou l’éducation des enfants ». Toutes les dettes ainsi contractées par l’un
pendant le mariage obligent solidairement l’autre époux.
Exemples : frais d’hospitalisation d’un enfant, frais de soins dentaires d’un époux,
loyers et charges du logement familial, femme de ménage, dépenses de loisirs,
cotisations sociales d’assurance maladie…
NB : les époux sont tenus solidairement au paiement de l’impôt sur le revenu mais il
Indépendance ne constitue pas une charge du mariage.
ménagère
Exceptions
les dépenses manifestement excessives (eu égard au train de vie des époux,
l’utilité de l’opération ou à la bonne ou mauvaise foi du tiers contractant).
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Principe de cogestion
Les époux ne peuvent pas l’un sans l’autre disposer des droits par lesquels est
assuré le logement quand bien même il s’agirait d’un bien personnel.
Sanction : l’époux qui n’a pas consenti à l’acte peut en demander la nullité dans
Protection du l’année qui suit la découverte de l’acte mais au plus tard un an après la dissolution
logement de du régime.
famille
Exceptions
Présomption bancaire chacun des époux est libre d’ouvrir et de faire fonction-
ner, sans le consentement de l’autre, tout compte de dépôt ou tout compte de titres
en son nom personnel.
Indépendance
pour la gestion Chaque époux a le pouvoir de gérer seul ses biens personnels.
des biens per-
sonnels
Indépendance Chaque époux peut librement exercer une profession, percevoir ses gains et salaires
professionnelle et en disposer, après s’être acquitté des charges du mariage.
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Les différents régimes matrimoniaux
Le contrat de mariage est la convention conclue entre deux époux qui détermine l’organisation patrimo-
niale de la vie conjugale et met en place le régime matrimonial applicable aux époux librement choisi par
eux.
En l’absence de contrat de mariage, les époux seront soumis au régime légal de la communauté réduite aux
acquêts.
Le changement de régime matrimonial ne peut intervenir qu’après deux ans d’application du régime initial.
Ce changement se fait par convention notariée, ce qui nécessite l’accord des deux époux, et doit être
justifié par l’intérêt de la famille.
Par ailleurs, quel que soit le régime matrimonial, les époux peuvent ajouter des clauses dans leur contrat
de mariage afin de créer un régime matrimonial « sur-mesure ».
ACTIF
Biens communs Biens propres
Biens acquis à titre onéreux pendant le Biens appartenant à un époux avant le mariage
mariage
Biens acquis à titre gratuit pendant le mariage
Les gains et salaires des époux et substituts (donation, succession)
(pension de retraite, indemnités de licencie-
ment…) Biens propres par rattachement à la personne
(vêtements à usage personnel, action en réparation
Les revenus des biens propres d’un dommage, les créances et pensions incessibles,
instruments de travail nécessaires à la profession
Les biens présumés communs (tout ce qui n’est d’un époux).
pas prouvé propre est présumé commun).
Biens propre par accessoire (maison construite sur
un terrain propre sera propre), par accroissement de
parts indivises, par subrogation réelle*.
Il s’agit notamment des parts sociales non négociables, des créations artistiques, des offices notariaux ou des
clientèles de professions libérales, acquis pendant le mariage à titre onéreux.
Distinction entre le titre (=bien propre) et la finance (=valeur patrimoniale tombe dans la communauté).
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* : Il existe deux subrogations réelles :
Subrogation de plein droit : lorsqu’une créance remplace un bien propre ou lorsqu’un bien est acquis
en échange d’un bien propre (sans déclaration de remploi).
Subrogation facultative : l’hypothèse d’un bien propre vendu pour l’acquisition d’un nouveau bien est
conditionnée à une double déclaration dans l’acte d’acquisition de la mention de la provenance des
fonds utilisés et le but de l’opération. A défaut, le bien tombe dans la communauté, à charge de récom-
pense pour l’époux.
NB : lorsqu’une promesse synallagmatique de vente est signée avant le mariage et que l’acte authentique
est signé après le mariage, le bien est propre sauf si le compromis reporte le transfert de propriété à la
date de l’acte notarié, auquel cas le bien sera commun.
Le cas de l’assurance-vie
Epoux souscripteur Epoux bénéficiaire
PASSIF
Dettes propres Dettes communes
Dettes nées avant le mariage Dettes contractées pendant le mariage :
Dettes nées d’un legs ou d’une succession Toutes les dettes ménagères et alimentaires
IR, taxe d’habitation, foncière, professionnelle
Dépense d’entretien des biens propres
Intérêts d’emprunt
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La gestion sur les biens propres
Chaque époux a seul le pouvoir d’accomplir sur ses biens propres des actes conservatoires, d’administra-
tion ou de disposition.
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Le régime de séparation de biens
Ce régime convient davantage aux époux exerçant une activité comportant des risques financiers (com-
merçant, entrepreneur individuel…).
En effet, ce régime repose sur le principe de l’indépendance entre les époux. Aucun des deux époux n’a
vocation à participer à l’enrichissement de l’autre.
Pour choisir d’être soumis à ce régime, les époux doivent élaborer un contrat de mariage obligatoirement
notarié.
Toutefois, les biens sur lesquels aucun des époux ne peut justifier la propriété exclusive sont réputés
appartenir aux deux époux indivisément à hauteur de moitié chacun.
Il est possible d’insérer dans le contrat de mariage une clause stipulant que certains biens seront communs
par le biais d’une société d’acquêts.
Revenus Revenus
Acquisition
pendant le
mariage
INDIVISION
Société d’acquêts
BIENS
COMMUNS
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Le régime de la participation aux acquêts
Ce régime conventionnel permet à la fois de préserver l’indépendance des époux et de faire participer
le conjoint à l’enrichissement de l’autre.
Pour choisir d’être soumis à ce régime, les époux doivent élaborer un contrat de mariage obligatoirement
notarié. Il est possible d’y insérer des clauses d’aménagement.
Fonctionnement :
Pendant le mariage = séparation de biens
A la dissolution = régime communautaire
Pendant la vie Dettes personnelles sauf exceptions Dettes personnelles sauf exceptions
du régime
Biens indivis soumis à l'article 815-3 Biens indivis soumis à l'article 815-3
CC CC
= Acquêts = Acquêts
A la dissolution
du régime
Chacun des époux a droit en valeur à la moitié des acquêts réalisés
par l'autre. Le résultat compensé donne lieu au versement d'une
créance de participation.
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Le régime de la communauté universelle
Ce régime permet d’avoir une masse commune plus importante et d’avantager au maximum le
conjoint survivant.
Dans ce régime, tous les biens, présents et à venir, possédés par les époux sont mis en commun, quels
que soit la date d’acquisition, leur origine et leur mode de financement. Chacun apporte à la communauté
la totalité de ses biens. Ainsi, il n’y a qu’une masse de biens.
Pour choisir d’être soumis à ce régime, les époux doivent élaborer un contrat de mariage obligatoire-
ment notarié.
Les mêmes pouvoirs de gestion que dans le régime légal sont applicables.
Avantages Inconvénients
ACTIF Dettes nées avant le Forte fiscalité au 2ème
- Biens acquis avant et pendant le mariage décès (aucune transmission
mariage par Madame et Monsieur au 1er décès)
Dettes nées d’un legs ou
d’une succession Ne permet pas d’éviter le
PASSIF
problème de l’action en
- Dettes avant et pendant le retranchement des enfants
mariage de Madame et Monsieur non issus des deux époux
En prévoyant une clause d’attribution intégrale au survivant dans le contrat de mariage, le conjoint survi-
vant recueille la totalité des biens communs sans droit de succession. Il s’agit d’un avantage matrimonial
irrévocable de sorte qu’il faut procéder au changement de régime matrimonial pour y mettre fin.
Ce régime assorti de cette clause est déconseillé pour les familles recomposées. En effet, au décès de l’un
des époux, la succession passe automatiquement dans le patrimoine du conjoint survivant, de sorte que
les enfants d’un premier lit du défunt se trouvent entièrement déshérités. L’action en retranchement leur
permet de se prévaloir de la part de la succession qui leur revient de droit.
ATTENTION : inconvénient majeur les enfants ne reçoivent leur part qu’au second décès. Ainsi, ce
mécanisme n’est pas fiscalement intéressant puisque, contrairement aux autres régimes matrimoniaux, les
enfants ne recueillent pas l’héritage des parents en deux temps et, par conséquent, ne profitent pas deux
fois du barème progressif et des abattements en vigueur.
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Illustration de l’action de retranchement
Madame recueille
toute la succession
(800.000 €) sans
fiscalité.
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Les avantages matrimoniaux
Un avantage matrimonial est un dispositif juridique qui confère à l’un ou l’autre des époux plus de droits
que le régime légal ne lui accorderait. Concrètement, ce sont des clauses insérées dans le contrat de
mariage.
Exemple : Madame est propriétaire d’un terrain sur lequel les époux font construire une maison avec des
fonds communs. Dans le régime légal, la maison serait propre en vertu de la théorie de l’accession. La
clause de mise en communauté permet d’écarter cette règle et de rendre la maison commune.
Le préciput permet au conjoint survivant de prélever un bien commun déterminé avant tout partage et
sans indemnité.
La stipulation de parts inégales consiste à prévoir le partage de la communauté autrement qu’à 50/50.
La dispense de récompense permet de supprimer les récompenses dues par un époux à la communauté.
La stipulation de propre consiste à donner la nature de propre à un bien qui serait normalement entré en
communauté.
Pour évaluer l’avantage matrimonial (AM), il faut procéder à une liquidation comparative :
Valeur de l’AM = résultat liquidatif du régime conventionnel – résultat liquidatif du régime légal
Les avantages matrimoniaux ne sont pas des donations mais des effets du mariage.
Par conséquent, ils ne sont :
ni rapportables à la succession
ni réductibles pour atteinte à la réserve
ni passibles de droits de succession.
Fiscalement moins intéressant pour les enfants puisqu’ils ne peuvent pas utiliser au second décès la
! part d’abattement non utilisée au premier décès.
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2- En présence d’enfants non communs
Le conjoint ne peut prétendre à plus que ce qu’il pourrait recevoir lors d’une donation entre époux. Les
enfants non communs sont titulaires de l’action en retranchement leur permettant de rétablir leur réserve
héréditaire. Dans ce cas, la fraction réduite de l’avantage matrimonial fait l’objet d’une réintégration à la
masse successorale, taxée au titre des droits de mutation à titre gratuit.
NB : les enfants réservataires peuvent renoncer de façon anticipée à exercer l’action en réduction pour
atteinte à la réserve.
Exemple : des époux sont mariés sous le régime de la communauté universelle avec attribution intégrale
au conjoint survivant. Si les époux divorcent, la communauté universelle perdure mais pas l’attribution
intégrale.
Lorsque le divorce est prononcé aux torts exclusifs d’un époux, ce dernier perd de plein droit tous les
! avantages matrimoniaux que son conjoint lui avait consentis.
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