École Nationale des Ponts et Chaussées

Année scolaire 2006-2007

Mécanique des sols et des roches
Contrôle des connaissances 2
(séance du 19 février 2007)

Durée : 2 heures. Tous les documents sont autorisés.

Première partie
L’étude porte sur une falaise d’origine volcanique constituée de coulées de basalte, de lits de
scories et de paléosols qui subit périodiquement des effondrements en grande masse. Ces
effondrements sont probablement dus à l’accumulation d’eau dans les fractures qui
découpent la falaise parallèlement à sa face verticale. Nous allons établir la condition de
stabilité d’une tranche de falaise ABCD de hauteur moyenne H et d’épaisseur constante e,
qui repose sur un plan CD incliné de β sur l’horizontale et passant dans les scories (Figure
1). On admet que la fissure découpant ce bloc est remplie d’eau sur la hauteur hw.

e
A
B
scories

H
hw
basalte

β
D
C

Figure 1. Schéma de la tranche de falaise instable (calcul bidimensionnel)

Le basalte a un poids volumique γb. Les scories ont un poids volumique γsc, une cohésion csc
et un angle de frottement interne ϕsc. Les couches de scories représentent à peu près 20%
de la masse totale du terrain.

1. Faire l’inventaire des forces appliquées à ABCD.

2. Projeter ces forces sur le plan CD.
3. Calculer la résistance mobilisable sur le plan CD dans la couche de scories.
4. Écrire la condition de stabilité du bloc ABCD vis-à-vis de son glissement sur CD.
5. Application numérique : H = 50m, e = 5m, β = 15 degrés, csc = 100 kPa,
ϕsc = 30 degrés, γb = 27 kN/m3, γsc = 27 kN/m3. Quelle hauteur d’eau provoque la
rupture ?

ENPC – Mécanique des sols et des roches – Contrôle de connaissances 2 – 19 février 2007 page 1/3
Deuxième partie
Un sondage a été exécuté sur un site où l’on trouve six mètres de sable au-dessus d’une
couche d’argile de quatre mètres d’épaisseur. Le toit de la nappe est situé à 1,5 m au-
dessus du toit de la couche d’argile. Le sable a un poids volumique de 19 kN/m3 et l’argile un
poids volumique de 16 kN/m3. Des éprouvettes ont été taillées au milieu de chaque couche
pour déterminer les propriétés de résistance du sol.

1. Des essais de cisaillement à la boîte ont été exécutés sur le sable. Les déplacements de
la boîte et les contraintes normales et de cisaillement sont donnés dans le tableau 1.
Déterminer la cohésion et l’angle de frottement interne du sable.

2. Les déplacements et contraintes enregistrés lors d’essais triaxiaux de type consolidé non
drainé exécutés sur l’argile sont donnés dans le tableau 2. Déterminer l’évolution de la
cohésion non drainée de l’argile.

Tableau 1. Essais de cisaillement à la boîte

Essai σn (kPa) δl (mm) 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
1 100 τ (kPa) 0 30 50 65 68 65 61 60 59 58 58
2 200 τ (kPa) 0 70 110 128 130 132 128 123 122 121 120
3 400 τ (kPa) 0 130 220 250 270 280 284 280 275 272 270

Tableau 2. Essais de compression triaxiale de type consolidé non drainé

Essai σ3(kPa) ε (%) 0 0,25 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2
1 50 q (kPa) 0 36 65 81 93 102 108 104 100
2 100 q (kPa) 0 43 78 100 108 112 116 112 110
3 150 q (kPa) 0 62 112 148 165 172 170 164 160
4 200 q (kPa) 0 78 140 192 228 236 238 236 230
q = σ1-σ3 déviateur des contraintes

3. Calculer, en utilisant les résultats des questions 1 et 2, la pression maximale que peut
supporter le sol sous une fondation superficielle de 2 m de largeur et 10 m de longueur
placée :
- à un mètre de profondeur dans le sable,
- à la surface de la couche d’argile (dans ce cas, on admet que l’on exécutera le
bétonnage à l’abri d’un coffrage encastré dans l’argile pour éviter l’inondation de
l’excavation par la nappe). On utilisera les résultats de la question 2 pour la stabilité à
court terme. La résistance à long terme sera calculée en utilisant : c’=5 kPa et ϕ’=26
degrés.
Dans les deux cas, on admet que la charge est verticale et centrée.

Troisième partie
On veut étudier l’équilibre d’un rideau fiché dans du sable et de l’argile. La géométrie de
l’ouvrage est indiquée sur la figure 2. Le toit de la nappe est situé au sommet de la couche
d’argile.

a. Déterminer, en utilisant la méthode de Rankine, les distributions des pressions

horizontales de poussée et de butée qui s’exercent sur le rideau à court terme et à long
terme.

b. Calculer les résultantes de ces pressions. Le rideau est-il stable ?

ENPC – Mécanique des sols et des roches – Contrôle de connaissances 2 – 19 février 2007 page 2/3
 Remblai
γ=20 kN/m
3
4m
c’=0 ϕ’=36degrés

Sable naturel
γ=18 kN/m
3
5m
c’=0 ϕ’=32degrés

Argile Argile
γ=16kN/m
3
γ=16kN/m
3
5m c’=0 ϕ’=28degrés
c’=0 ϕ’=28degrés
cu = 100 kPa cu = 100 kPa

Figure 2. Schéma du rideau étudié

Quatrième partie
Questions diverses liées au cours.

1. Pourquoi réalise-t-on des essais drainés et des essais non drainés sur les sols fins et
pas sur les sols grenus ?
2. Décrivez comment sont enregistrées l’orientation et la pente des plans de
discontinuité des massifs rocheux.

Document de travail (éventuellement)

τ (kPa)
300

200

100

0
0 2 4 6 δl (mm)

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