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DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE
M. Christophe B.
___________ AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
Mme Meyer
Rapporteure
___________ Le tribunal administratif
de la Polynésie française
M. Retterer
Rapporteur public
___________
Vu la procédure suivante :
1°) de condamner la Polynésie française à lui verser une indemnité d’un montant total
de 8 949 900 F CFP (75 000 euros) ;
2°) de mettre à la charge de la Polynésie française une somme de 250 000 F CFP au titre
de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Il soutient que :
- la Polynésie française a commis une faute en organisant une procédure de fin de
détachement pour faute afin de se soustraire aux obligations financières qui lui incombaient ;
- il sollicite les sommes de 1 789 980 F CFP (15 000 euros) au titre des troubles dans
ses conditions d’existence causés par l’interruption de sa rémunération, et de 7 159 920 F CFP
(60 000 euros) au titre de son préjudice moral résultant notamment de l’atteinte portée à sa
réputation, à son honneur et à sa probité professionnelle.
à mars 2016 les 22 et 24 mars et le 14 avril 2016 ; l’indemnité ne saurait excéder le montant des
intérêts moratoires à raison du retard de versement ;
- la réparation du préjudice moral ne saurait excéder 250 000 F CFP.
Vu :
- les autres pièces du dossier ;
- le jugement n° 1600026 du 11 octobre 2016.
Vu :
- la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 ;
- la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 ;
- le code de justice administrative.
2. L’organisation d’une procédure de fin de détachement pour faute ayant pour seul
objet de ne pas payer à M. B. la rémunération qui lui était due en vertu de l’article 54 de la loi
n° 86-33 du 9 janvier 1986 engage la responsabilité pour faute de la Polynésie française, ce qui
n’est d’ailleurs pas contesté.
N° 1800177 3
3. S’il résulte de l’instruction que l’absence de paiement des traitements des mois de
novembre (à partir du 11) et décembre 2015 était initialement imputable au trésorier du CHPF
pour des motifs sans lien avec la procédure de fin de détachement pour faute alors en cours, il est
constant que l’arrêté du 15 janvier 2016, qui avait été pris à cet effet, a fait obstacle au paiement
de cette rémunération et de celle due au titre des mois de janvier et février 2016, jusqu’à ce
qu’une régularisation intervienne par versements successifs entre le 10 mars et le 14 avril 2016,
après que M. B. a obtenu la suspension de l’exécution de cet arrêté par une ordonnance du juge
des référés n° 1600027 du 19 février 2016. La privation de toute rémunération, imputable à la
faute de la Polynésie française sur une durée d’au moins 3 mois, a causé à M. B. , dont le
traitement était l’unique revenu d’un foyer de 4 personnes, et qui a dû solliciter l’aide de son
père pour faire face à ses charges courantes, des troubles dans les conditions d’existence dont il
sera fait une juste appréciation en fixant leur indemnisation à la somme de 500 000 F CFP.
5. Il résulte de ce qui précède que la Polynésie française doit être condamnée à verser
une indemnité de 1 000 000 F CFP à M. B. .
DECIDE:
Article 1er : La Polynésie française est condamnée à verser une indemnité de 1 000 000 F CFP à
M. Christophe B. .
Article 2 : La Polynésie française versera à M. Christophe B. une somme de 200 0000 F CFP au
titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
M. Tallec, président,
Mme Meyer, première conseillère,
Mme Zuccarello, première conseillère.
N° 1800177 4
La rapporteure, Le président,
La greffière,
D. Germain
Pour expédition,
Un greffier,