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Fédération des Associations de Protection de l’Environnement (FAPE)

- Te Ora Naho
Winiki SAGE, Président de la FAPE - Te Ora Naho
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40 43 83 84 / 87 34 27 15
E-mail : teoranaho.fape@gmail.com

Courrier n°04 - 2023 / FAPE


A Papeete, le 12 avril 2023

A l’attention de Monsieur Jean-Paul Lecaill, Directeur du Port Autonome de Papeete

Objet : Affaire Corsaire – gestion des épaves et des risques environnementaux

Copie : Direction de l’environnement de Polynésie française

Monsieur le Directeur du Port Autonome de Papeete,

En tant que président de la fédération des associations de protection de


l’environnement (FAPE), je me permets de vous solliciter sur un sujet qui nous préoccupe
particulièrement.

Le navire Corsaire a coulé dans la rade du port de Papeete le 9 octobre 2022. Le 15


mars 2023, des fuites d’hydrocarbures ont été constatées, conduisant pour des raisons
sanitaires, à l’évacuation du Fare Tama Hau (centre public administratif chargé de la prise en
charge médico-sociale de l’enfant et de l’adolescent) et à l’intervention d’agents du Port
Autonome. Il semblerait donc que l’épave n’ait pas été entièrement dépolluée après son
échouement, et aurait présenté des risques de pollution pendant près de 6 mois.

Selon nos informations, à la suite des fuites d’hydrocarbures constatées le 15 mars


2023, 70 fûts estampillés Castrol, remplis d’hydrocarbures usagés, auraient été retirés du
navire et entreposés temporairement dans l’enceinte du port, puis évacués. Ce sont donc
près de 14 000 L de produits potentiellement hautement polluants, reprotoxiques,
cancérogènes et mutagènes, qui auraient été évacués du navire, 6 mois après son
échouement.

Cette affaire suscite donc de nombreuses interrogations sur les produits polluants
présents dans le navire lors de son échouement jusqu’à aujourd’hui, sur les mesures de
dépollution de l’épave mises en œuvre, sur les pollutions engendrées d’octobre 2022 à mars
2023, sur les risques résiduels de pollution, et sur la responsabilité des dommages causés à
l’environnement.
L’épave est-elle entièrement dépolluée, l’ensemble des déchets et produits polluants
ont-ils été retirés pour garantir l’absence de tout risque imminent de pollution ? Pourquoi ces
70 fûts étaient-ils présents dans le navire et n’ont-ils pas été retirés en urgence après
l’échouage du navire ? A qui incombe la responsabilité des pollutions éventuelles engendrées
par l’épave du navire et par les fûts d'hydrocarbures usagés stockés sur le navire ?

D’autre part, se pose la question plus générale de la gestion et la dépollution des


épaves dans le Port de Papeete et sur l’ensemble des communes de Polynésie française.
Selon nos informations, une dizaine d’autres épaves gisent dans le port et l’on constate hélas
de nombreuses épaves dans plusieurs lagons du Pays.

Pouvez-vous nous communiquer un bilan de leur nombre et de leur situation


environnementale ? Quelles sont les mesures envisagées pour traiter ces épaves dans le port
de Papeete et celles des autres communes ?

Confiant de l’intérêt que vous portez à la préservation de l’environnement et au respect


du code de l’environnement nous sommes à votre disposition pour une rencontre pour
obtenir des éclaircissements sur cette situation préoccupante.

La FAPE est particulièrement attentive aux suites réservées au dossier Corsaire et se


réserve le droit de poursuivre une action en justice.

En vous remerciant d’avance de l’intérêt que vous porterez à notre requête, je vous prie
de croire en l’expression de mes salutations distinguées.

Winiki SAGE, Président de la FAPE-Te Ora Naho

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