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2.

L’approche Moyenne - variance

a. L’espérance mathématique : mesure de la rentabilité espérée

Placé dans un univers incertain, l’investisseur ne peut pas calculer d’avance la rentabilité, car la
valeur du titre en fin de période est aléatoire, ainsi que dans certain cas, la rémunération
perçue durant la période.

L’investisseur utilise alors, une rentabilité espérée qui est la moyenne des rentabilités
possibles pondérées par leur possibilité de réalisation.

Chapitre III : La diversification

Existe-t-il un portefeuille optimal, comment le fabriquer, de quoi est-il composé, peut-on


minimiser le risque tout en optimisant la rentabilité ?

Pour commencer, le calcul de la rentabilité d’un portefeuille (return) exige de procéder en deux
étapes. Premièrement, il faut connaître le return de tous les actifs qui composent le portefeuille.
Ensuite, il faudra pondérer ce return dans le portefeuille. Chaque actif se verra donc appliqué
une pondération qui lui est propre. Cette pondération se calcule par l’équation suivante :

Il s’agit donc simplement de savoir quel pourcentage chaque actif occupe dans l’ensemble du
portefeuille, au milieu des autres actifs.
Une fois que les pondérations sont connues, on va appliquer chaque pondération au return de
l’actif qui lui est associé. On a la formule suivante :

La rentabilité globale du portefeuille est donc la somme des returns pondérés de chaque actif
qui le compose.
Nous avons vu que le Beta permettait de mesurer la sensibilité d’un actif par rapport au marché.
On utilise aussi d’autres mesures, plus décriées (car elles tiennent compte du risque global, c’est-
à-dire à la fois le risque systématique et le risque spécifique, alors que le Beta ne price que le
risque systématique puisque le risque spécifique peut s’éliminer à travers la diversification).
La covariance et le coefficient de corrélation font partie de ces mesures, qui impactent
directement la qualité de la diversification.

Covariance :
La covariance est donc la moyenne du produit des écarts entre les rentabilités d’un actif par
rapport à leur moyenne. Pour un échantillon, la formule reconnue est

Il s’agit de la même formule, sauf que la pondération pour calculer la moyenne se fait avec un
différentiel de 1.

Coefficient de corrélation :
Cette formule est simple, il s’agit du quotient de la covariance sur le produit des écarts type des
deux actifs. Le coefficient de corrélation est toujours compris entre -1 et 1, -1 étant une corrélation
parfaitement négative (les deux actifs se comportent de manière contraire), 1 étant une corrélation
parfaitement positive (les deux actifs évoluent de manière identique) et 0 étant l’absence de
corrélation (les deux actifs évoluent de manière totalement aléatoire). Le schéma suivant est plus
parlant :

https://www.andlil.com/le-principe-de-
diversification-en-gestion-de-portefeuille-
144575.html
Création d'un portefeuille avec les actions A ET B:
Nous allons associer les deux actions dans un portefeuille, en plaçant 50% de nos fonds sur
chacune des 2 actions.
Le retour espéré devient alors = 50% x 12,5% + 50% x 20% = 16,25%
Il faut ensuite calculer la covariance entre tous les actifs du portefeuille, en l'occurrence entre
nos deux actions. La covariance donne la possibilité d’évaluer les variations simultanées de deux
variables en fonction de leur moyenne respective.
Covariance = 20% (5%-12,5%)(50%-20%) + 30% (10%-12,5%)(30%-20%) + 30% (15%-
12,5%)(10%-20%) + 20% (20%-12,5%)(-10%-20%).
Covariance = -0,0105

Risque du portefeuille:
Risque du portefeuille = (50%² x 5,12%²) + (50%² x 20,49%²) + 2(50% x 50% x -0,0105) =
0,00591
Risque du portefeuille = Standard déviation
Standard déviation = √0,00591
Standard déviation = 7,69%
On remarque donc que l'association permet d'obtenir un rendement espéré de 16,25% pour un
niveau de risque de 7,69%. Ce qui optimise les deux actions de base qui proposaient une STD
de 5,12% associé à un rendement espéré de 12,5% pour l'action A et une STD de 20,49%
associé à un rendement espéré de 20% pour l'action B.

Les risques systématiques et non systématiques


La diversification du portefeuille ne permet pas de réduire tout le risque. Il y a en effet deux types
de risques: Le risque systématique et le risque non systématique. Un portefeuille bien diversifié
permet de réduire le risque non systématique mais la diversification ne permet pas de réduire le
risque systémique, qui correspond au risque du marché.

Plus un portefeuille est diversifié, plus le risque non systématique est réduit. Le risque
systématique reste lui inchangé.
Ce schéma illustre le processus de réduction du risque non systématique par la diversification. Le
risque total est représenté par le segment AC. Plus le nombre d'action dans le portefeuille
augmente, plus le risque non systématique, représenté par AB, est faible. BC, représentant le
risque systématique, ne réduit pas via le processus de diversification
L’exemple ci-dessous permet d’appréhender plus facilement ces concepts qui peuvent paraître
complexes de prime abord, mais qui avec un tout petit peu de pratique se montrent simples.

A quoi servent ces mesures ?


Tout simplement à évaluer la qualité de la diversification. Pour diversifier un portefeuille, il ne
suffit pas de sélectionner une multitude d’actifs. Si tous les actifs se comportent de la même
manière face aux aléas macroéconomiques, la diversification n’est d’aucun effet. La qualité de la
diversification, au contraire, est évaluée en mesurant la manière dont les actifs se comportent les
uns par rapport aux autres, d’où l’intérêt des mesures de corrélation.
« When markets fail totally, diversification is a false promise ».
Pour bien diversifier, il faut donc clairement des actifs qui vont, de par une corrélation négative,
amoindrir mutuellement leur risque spécifique au sein d’un portefeuille. Et donc éviter de choisir
des actifs du même secteur, ce qui peut sensiblement atténuer la diversification.
Il existe des formules pour mesurer grossièrement la variance et la volatilité (écart type / standard
deviation), qui se basent sur les outils présentés plus haut.
Pour un portefeuille constitué de deux actifs, la variance peut se calculer par la formule suivante :

Les x représentent les pondérations pour chaque actif au sein du portefeuille.


Par exemple pour un actif 1 qui représente 40% du portefeuille et pour un actif 2 qui en représente
60%, avec une variance de 1 de 35%, une variance de 2 de 26% et une covariance des deux actifs
pour 76%, on obtient : 0.4² x 35% + 0.6² x 26% + 2 x 0.4 x 0.6 x 76% = 51.4%
Une autre formule existe, avec cette fois les covariances qui entrent en jeu :

Pour obtenir l’écart type, il suffit de poser la racine carrée de la variance calculée.
Enfin, de la même manière, la variance d’un portefeuille est égale à la somme pondérée des
covariances de chaque actif avec le portefeuille :

Pour conclure, en attendant un article sur la frontière efficiente, voici la traduction de différents
niveaux de corrélation sur un portefeuille constitué de deux actifs, au sein d’un graphique à
double entrée mesurant le risque (volatilité, par l’écart type) et la rentabilité :

Les corrélations sont de -1, -0.5, 0, 0.5 et 1. On voit nettement que plus la corrélation est faible et
négative, plus le risque est amoindri (avec la volatilité du portefeuille qui se décale vers la
gauche). De la même manière, la rentabilité est également plus faible que si l’on avait investi dans
Intel seul, mais elle reste plus élevée que si l’on avait investi dans Coca seul. On a donc une
meilleure rentabilité que pour Coca uniquement, pour un risque bien plus faible. Voilà les vertus
de la diversification. Et plus le portefeuille contient d’actifs, plus on peut se rapprocher du niveau
qui maximise la rentabilité tout en minimisant le risque. C’est à chaque investisseur de choisir son
niveau mais il existe un niveau pour lequel on ne pourra pas avoir moins de risque pour la même
rentabilité et également pour lequel on ne pourra obtenir une meilleure rentabilité sans davantage
de risque.
C’est ce qu’on appelle la frontière efficiente (efficient frontier).
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