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Commerce international

I. Mondialisation, globalisation, internationalisation

1. Mondialisation, globalisation, internationalisation

Qu’est-ce que la globalisation ?

Processus par lequel les économies nationales sont décomposées puis réarticulées au sein
d’un système opérant directement au niveau international.

La globalisation financière est la mise en place d’un marché unifié des capitaux au niveau
mondial permettant aux acteurs économiques internationaux d’emprunter ou de placer des
capitaux dans n’importe quelle région du monde.

Qu’est-ce que l’internationalisation ?

Elle correspond au développement des relations économiques de toute nature entre les
différentes nations. Le rapport entre les exportations mondiales et la production mondiale est
un bon indicateur de l’internationalisation.

Qu’est-ce que la mondialisation ?

Elle désigne la « dénationalisation » des espaces économiques et la constitution d’un espace


économique mondial caractérisé notamment par l’extension du champ de la concurrence
internationale à des domaines ou des secteurs traditionnellement protégés.

La régulation des espaces économiques nationaux est de moins en moins assuré par un niveau
national et de plus en plus par des règles énoncées à l’échelle mondiale.

2. Une chronologie de la mondialisation

Si l’on emploie le terme de mondialisation pour désigner l’intégration internationale des


marchés de produits et de capitaux et des marchés de travail, et si l’on prend comme critère
l’intégration de ces marchés, la mondialisation n’est pas un phénomène nouveau.

Depuis le milieu du XIXème siècle, deux vagues de mondialisation ont eu lieu :

- Vers le milieu du XIXème siècle jusqu’au début de la Première Guerre mondiale


- Après la Seconde Guerre Mondiale jusqu’aujourd’hui

3. La règle des trois « D »

Selon Henri Bourguinat, la mondialisation financière est le résultat de la mise en œuvre des 3D :

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- Désintermédiation financière :

Financement de l’économie à travers des marchés financiers.

L’économie d’endettement est un système financier ou prédomine la finance indirecte,


sous la forme d’un financement par le crédit octroyé par les banques, qui prennent le
risque après l’avoir évalué, et financent les opérations dont elles anticipent
favorablement le résultat.

Le poids des banques n’a pas baissé, leur rôle a beaucoup changé. Une des
conséquences de la désintermédiation financière est l’explosion des marchés
financiers internationaux.
L’économie de marchés financiers : système financier où les agents économiques se
procurent leurs ressources de financement en émettant des titres sur des marchés.
Les banques sont de plus en plus présentes sur les marchés en tant qu’acquéreurs de
titres et se procurent des ressources sur les marchés monétaires et financiers.

- Décloisonnement des marchés :


Ouverture des marchés nationaux et abolition des frontières entre les différents
compartiments du marché des capitaux. Le décloisonnement du marché du capital
vient en parallèle d’un mouvement historique qui a concerné le décloisonnement des
marchés des biens et des services :
- Il a commencé avec la création du GATT en 1947. Entre 1950 et 1998, le
niveau moyen des droits de douanes est passé de 40 à moins de 4%.
- La nouvelle étape du décloisonnement des marchés s’est traduite par la
création de l’OMC qui succède au GATT en 1995 et qui concerne l’ensemble
des aspects du commerce international y compris celui des services ou des
droits de propriété.
L’OMC est chargée de faire partager par ses membres des règles communes
dans leurs échanges internationaux.

Paradoxalement, la mondialisation des marchés s’est accompagnée d’une multiplication


d’accords de création de zones régionales de libres échanges. Environ 50% du
commerce mondial s’effectue au sein d’accords régionaux, contre 18% en 1970.

- Déréglementation :
Suppression progressive des règlementations nationales afin de faciliter la
circulation internationale des marchandises et des capitaux.
La mise en place de nouvelles règles devant régir les relations économiques
internationales a comme conséquence la diminution de l’intervention des États.
Les dispositifs d’abolition des réglementations nationales ont commencé aux États-Unis
et en Grande Bretagne dans les années 80 (Reagan et Thatcher).

La finance internationale est portée par une logique spéculative :


Réalisation d’opérations d’achat ou de vente qui fait le pari de l’évolution future
d’une valeur. Sur les marchés financiers, les opérations de spéculation se
caractérisent par des prises de position risquées.

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 Les transactions relatives à l’économie réelle n’occupent que moins de
3% des paiements monétaires internationaux
 Les acteurs qui raisonnent à court terme sur ces marchés sont
aujourd’hui prédominants, ce qui accroît la volatilité des fonds et
développe de l’instabilité financière internationale

Ces évolutions ont été favorisées par la libéralisation et la déréglementation. Elle se sont
appuyées sur la crise de la dette et ses effets durant les années 80 et 90 :

1) Jusqu’en 1973 : flux Nord-Sud


Les principaux pays industriels financent pour une large part le déficit structurel des
PVD (financement de dettes ou IDE)

2) 1974 – 1982 : flux Sud-Sud


Les excédents des pays pétroliers ont pour principale contrepartie l’augmentation
du financement des PVD. Avec l’augmentation des taux d’intérêts et du cours du
dollars induits par les chocs pétroliers l’endettement du Sud s’en trouve renforcé

3) 1983-1990 : flux Nord-Nord


La crise de la dette marque la réorientation des flux Nord-Nord avec les USA
comme principaux emprunteurs et l’Europe et le Japon comme principaux
créanciers
Les capitaux sont alloués par le marché financier, et non pas par le système bancaire

4) Les années 2000 : flux pays émergents vers le Nord


Flux pays émergents vers le nord

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II. Indicateurs d’analyse du commerce international

Principaux indicateurs :

- Les importations et les exportations


- La balance des paiements

1. Mesures d’intégration au CI

Le CI est constitué d’importations et d’exportations qui sont évaluées en relation avec les frais
qui leurs sont associés. Les Incoterms règlementent ces échanges puisqu’ils servent à définir les
« droits et devoirs » des acheteurs et vendeurs participant à ces échanges.

- FOB (Free On Bord) :


Cet incoterm désigne le vendeur comme responsable de la marchandise jusqu’à ce que
celle-ci soit à bord du navire.
 Le fournisseur se charge de l’emballage de la marchandise, du choix de la
société de transport et des honoraires d’assurance. La déclaration à la douane,
les documents à fournir ainsi que le paiement des taxes à l’exportation, sont
aussi sous sa responsabilité.
 L’acheteur prend le relais une fois la marchandise à bord du navire. Il est
responsable de l’acheminement, du déchargement de la marchandise jusqu’à sa
propre usine. Il doit aussi régler les frais d’assurances depuis l’arrivée des
produits jusqu’à la dernière étape de la livraison, ainsi que les frais et l’apport
des documents nécessaires aux douanes à l’import.

- CIF (Cost Insurance et Freight) :


Cet incoterm sous-entend que le vendeur est responsable de la marchandise jusqu’au
port d’arrivée du client
 Le fournisseur doit s’assurer la marchandise tout au long du transport,
s’occuper de la déclaration des biens aux douanes, des documents administratifs
et du paiement de la douane à l’export
 L’acheteur récupère la production au port et doit s’occuper du déchargement, de
l’acheminement de sa marchandise jusqu’à son entrepôt, ainsi que des douanes
et taxes à l’importation.

Le coût, l’assurance et le fret sont pris en charge par le fournisseur.

- Les indicateurs du CI relatifs aux importations et exportations :

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Taux de couverture : indicateur de l’équilibre de la balance commerciale

Si < 100%  excédent commercial

Si < 100%  déficit commercial

Taux de pénétration : mesure la part des produits d’origine étrangère utilisés ou


consommés par le marché intérieur du pays considéré

Les termes de l’échange : désignent le pouvoir d’achat des biens et services


importés qu’un pays détient grâce à ses exportations

Une amélioration de 1% signifie que la croissance du prix des exportations est


1% plus forte que celle du prix des importations

2. La balance des paiements

Il s’agit d’un document comptable qui regroupe les transactions économiques et financières
entre les résidents d’une économie et les non-résidents au cours d’une période donnée.

- Résident : personne physique qui a une activité dans une économie depuis plus d’un an,
personne morale dont les établissements sont situés dans l’économie étudiée.
- Crédit : toute entrée de devises (+)
- Débit : toute sortie de devises (-)

Compte de transactions courantes :

Comprend

Les échanges de biens et de services

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 Balance commerciale : exportations/importations de biens
 Balance des services : entrées/sorties de devises dues aux échanges de services tels que
le transport, le tourisme…

Les revenus primaires (revenus liés à la propriété/production)

 Balance des revenus : entrées/sorties de devises dues aux salaires/revenus obtenus grâce
aux IDE en France ou français à l’étranger

Et les revenus secondaires (transferts)

 Balance de transferts courantes : entrées/sorties de devises dues aux transferts reçus et


versés entre les différentes administrations publiques ou envois de travailleurs immigrés

Solde des transactions courantes =


solde des biens et services + solde des revenus + solde de transferts

Compte de capital :

Comprend les transferts en capital-remises de dettes, pertes de créances, aides à


l’investissement

Solde des opérations non financières, capacité (+) ou besoin (-) de financement du
pays = solde des transactions courantes + Solde du compte capital

Compte financier :

Se décompose entre :

Les investissements directs : bénéfices réinvestis, prêts /emprunts intra groupes


Les investissements de portefeuille : achats/vente de titres
Les instruments financiers dérivés
Les « autres investissements » : prêts/emprunts
Les avoirs de réserve

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III. Caractéristiques et tendances du commerce international

1. DIT et DIPP

 DIT (Division Internationale du Travail) : principale notion à la base du CI.

Structure de plus en plus verticale d’échange englobant plusieurs pays, dont chacun est
spécialisé dans une étape particulière de la production.

- Le commerce mondial est très concentré :


 Les 5 principaux exportateurs totalisent 48% des flux
 Les 10 principaux 81,5%
- Le poids de la Triade (USA, UE, JAPON)
 70% du commerce mondial
 79% des IDE
 92% de la capitalisation boursière
 13% poids démographique

Le CI bénéfice d’un environnement international favorable

- E. Infrastructurel : réduction importante des coûts de transports (90% maritimes)


- E. Monétaire : une relative stabilité monétaire dans les années 90
- E. Tarifaire : une réduction continue des barrières tarifaires

 DIPP (Division Internationale des Processus Productifs)

- Commerce intra-firme : échange de biens/services entre entreprises d’un même


groupe international (filiales ou filiales et maison-mère) à des prix différents à ceux du
marché compte tenu du contrôle exercé par la maison-mère.
Répresente environ 1/3 des échanges internationaux des pays développés.
- Commerce intra-branche : échange de produits d’une même brache entre deux pays
(vente de voitures allemandes en France).

2. Évolution de la structure du CI

Les politiques commerciales stratégiques

Elles sont constituées de l’ensemble de dispositifs que met en place un État ou un ensemble
d’États (UE) pour soutenir/décourager l’exportation/importation de certains produits.

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Le protectionnisme :

Pratique destinnée à reduire l’ampleur de la concurrence étrangère :

 Protectionnisme tarifaire :

- Subventions pour les producteurs nationaux


5Aide publique généralement destinée à l’ensemble d’une industrie afin de favoriser la
production/exportation
(Des crédits à taux réduits, d’avances remboursables ou non, facilités fiscales…)

- Les droits de douane


L’objectif est de réduire les importations d’un produit notamment pour protéger une
production nationale

Ad Valorem : Compensateur
Spécifique : Dégressif :
(antidumping) :
Application
Taxation pour
dégressive d’un
Prélèvement d’une égaliser le prix du
Prélèvement d’un taux Ad Valorem
taxe fixe par unité produit importé
% fixe en relation avec la
importée avec les prix
baisse du prix
intérieurs
mondial

 Protectionnisme non tarifaire

Toute forme de protection qui ne prend pas la forme d’un droit de douane et d’une subvention

- BNT « douces » :
 Obstacles techniques au commerce (OTC) : réglementations techniques,
sanitaires ou relatives aux conditions de travail, normes de l’hygiène ou de
sécurité…

- BNT « dures » :
 Blocus
 Embargo
 Prohibitions (religieuses ou sanitaires)
 Quotas d’importation

 Protectionnisme administratif

Édiction de normes de consommation et de normes sanitaires sur les produits importés (ex :
bœuf aux hormones)

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Arguments en faveur du protectionnisme
Arguments de protection de l’économie nationale
L’argument de la distribution du revenu
L’argument de l’emploi
L’argument de la balance commerciale
L’argument de la brache dans l’enfance Protection provisoire appliquée par un pays
lorsqu’il pense avoir un avantage comparatif
potentiel dans une industrie, non encore bien
établi du fait de la jeunesse de cette industrie,
de son manque d’expérience, des faibles
niveaux de fabrication…
L’argument de l’industrie
L’argument de recette fiscale
Arguments des relations avec l’extérieur
L’argument de l’indépendance
L’argument de dumping social des PED
L’argument politique de l’embargo

IV. Les théories du CI

1. Approche classique et néoclassique


- La concurrence est pure et parfaite
- L’échange international est fondé sur un avantage comparatif soit absolu soit relatif

Adam Smith et la théorie des avantages absolus :

Il faut considérer deux pays produisant chacun deux biens dont sa production est caractérisée
par une productivité propre.

Un pays dispose d'un avantage absolu pour la production d'un bien s'il peut produire ce bien
pour un coût inférieur à celui d'un autre pays.

Ces deux pays ont intérêt à échanger s’ils disposent tous les deux d’avantages absolus. Dans ce
cas leur productivité pour la production d’une marchandise est supérieure à celle des autres
pays. Chaque pays se spécialise dans la production des biens pour lesquels il dispose des coûts
de production les plus faibles.

À l’extrême s’il est plus compétitif dans tous les domaines ce pays n’aurait aucun intérêt au CI.

Exemple :

Automobiles Textiles

Pays A Input = 10 Output = 50 Input = 15 Output = 45


Pays B Input = 10 Output = 35 Input = 15 Output = 60

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50/10 > 35/10 dans l’activité automobile et 45/15 < 60/15 dans l’activité textile.

- A ayant un avantage absolu dans l’industrie automobile a intérêt à se spécialiser dans


celle-ci
- B ayant un avantage absolu dans l’industrie textile a intérêt à se spécialiser dans celle-
ci.

Ricardo et la théorie des avantages comparatifs :

Selon cette théorie, peu importe si un pays a des avantages absolus ou pas : il gagne à se
spécialiser dans la production des biens pour lesquels son avantage comparatif est le plus élevé,
c’est-à-dire dont les coûts relatifs sont les plus bas, et à échanger les biens qu’il ne produit pas.

C’est donc un argument pour le libre-échange : tous les pays peuvent gagner du libre-échange
s’ils se spécialisent.

Exemple :

Angleterre Portugal
Coût de production 1 unité de vin 120 80
(heures de travail) 1 unité de drap 100 90
1 unité de vin Vin = 1,2 drap Vin = 0,88 drap
Prix relatifs internes
1 unité de drap Drap = 0,83 vin Drap = 1,125 vin

- Angleterre est désavantagée par rapport au Portugal dans la production de vin et de drap
(120 > 80 et 100 > 90).
- Selon Smith, le Portugal a intérêt à produire les deux produits.
- Salon Ricardo, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans l’activité dans laquelle il est
relativement plus efficace (ou relativement moins mauvais).

Angleterre Portugal
Coût de production
1 unité de drap = 100h 1 unité de vin = 80h
(heures de travail)
Production disponible dans
220h = 2,20 unités de drap 170h = 2,215 unités de vin
chaque pays

- L’Angleterre se spécialise dans la production de drap et y consacre la totalité de la q de


travail précédemment dépensée, soit 220h
- Le Portugal se spécialise dans la production de vin et y consacre la totalité de la q de
travail précédemment dépensée, soit 250h

Résultat :

- « L’économie mondiale » est passée de 4,035 unités de biens à 4,325 unités au total
- L’Angleterre est plus riche de 0,2 unités de drap
- Le Portugal est riche de 0,125 unités de vin

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La théorie des dotations factorielles : la théorie HOS

Chaque pays est doté de facteurs de productions en proportions différentes : travail, capital et
ressources naturelles.

Dans le théorème HOS chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il
possède une meilleure dotation en facteurs. Chaque pays produit et exporte le bien qui utilise de
manière intensive le facteur dont il est le mieux doté. La conclusion est plus forte que celle de
Ricardo : les pays pauvres n'ont d'autres choix que de se concentrer aux productions de main-
d’œuvre.

Exemple :

Les biens produits en Chine, pays qui possède une importante force de travail, sont le
reflet de l'intensité du facteur travail tandis que les machines produites en Allemagne,
par exemple, reflètent l'intensité du capital en termes d'utilisation de facteurs.

2. Nouvelles approches du CI

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