Sensibilisation à la création d'entreprise

chapitre II : Le domaine de l’entrepreneuriat et le « métier » d'entrepreneur

Chapitre II :
Le domaine de l’entrepreneuriat et
le « métier » d’entrepreneur

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 Sensibilisation à la création d'entreprise
chapitre II : Le domaine de l’entrepreneuriat et le « métier » d'entrepreneur

Sommaire

1 Objectif ................................................................................................................ 3

2 Savoir .................................................................................................................. 3

2.1 Définition ................................................................................................................ 3

2.2 Les formes principales de l'entrepreneuriat ........................................................ 3
2.3 Les domaines de l'entrepreneuriat ....................................................................... 4
2.4 Pourquoi entreprendre .......................................................................................... 5
2.5 Qui peut être entrepreneur ? ................................................................................. 5
2.5.1 Compétences entrepreneuriales ....................................................................................... 5
2.5.2 Qualités de l'entrepreneur ................................................................................................. 6
2.6 Vision et objectifs................................................................................................... 6

3 Avertissement .................................................................................................... 7

3.1 Les risques de l'entrepreneuriat ........................................................................... 7

3.2 Les responsabilités de l'entrepreneur .................................................................. 8

4 Exercices ............................................................................................................ 8

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1 Objectif
L'objectif de ce chapitre est :
 d'une part de vous faire découvrir les différentes facettes du domaine de l'entrepreneuriat,
 et d'autre part de vous faire appréhender les caractéristiques principales du métier
d'entrepreneur.

2 Savoir

2.1 Définition
"Une situation entrepreneuriale peut être définie par l'engagement d'une personne (ou de plusieurs
personnes) dans un projet de création d'entreprise ou d'activité, le développement d'un produit
nouveau ou tout autre innovation (ex : nouveau processus de production, nouveau canal de
vente...), l'acquisition d'une entreprise ou d'une activité économique" (A. Fayolle).
Innover dans ce contexte, c'est offrir quelque chose de nouveau dans votre environnement mais
qui peut très bien exister ailleurs. L'important est que cette innovation quelle qu'elle soit,
réponde à une attente du marché et trouve une demande solvable.
Dans ce module nous nous intéresserons plus particulièrement à la création d'entreprise
Entreprendre, c'est créer de la valeur qui peut profiter à l'entrepreneur ou à l'équipe
entrepreneuriale, aux actionnaires, aux salariés, à l'Etat, à la population. La création d'entreprises
favorise la croissance économique et sous certaines conditions le développement économique et
social :
 en répondant aux besoins de la population
 en favorisant la constitution d'un tissu économique dense en interrelation,
 en créant des emplois.

2.2 Les formes principales de l'entrepreneuriat

Entrepreneuriat : ici, nous nous limiterons à sa forme la plus aboutie, la création d'entreprise
Intrapreneuriat : développement d'activités nouvelles dans l'entreprise
L'intrapreneur exploite une opportunité d'affaires dans le contexte de l'entreprise qui
l'emploie. Contrairement à l'entrepreneur, il n'assume pas de risque financier direct, mais il
peut y avoir une sanction positive (augmentation de salaire, prime, promotion...) en cas de
réussite et éventuellement une sanction négative (perte de prime, licenciement..) en cas
d'échec.
L'intrapreneur bénéficie des ressources de l'entreprise :
o compétences, savoir faire
o équipement
o réseaux (clients, fournisseurs...)
o finances
En définitive, l'intrapreneur bénéficie d'une situation plus favorable que l'entrepreneur (il ne
supporte pas le risque et il bénéficie de l'aide de l'entreprise où se développe ce projet). Mais en
revanche, il est probable qu'il ne bénéficie que d'une autonomie plus limitée et il n'a pas la
satisfaction d'une œuvre accomplie personnellement.
Repreneuriat : il s'agit de la reprise d'entreprise. L'entreprise existe déjà, donc on dispose
d'informations sur elle (son histoire, son organisation, son fonctionnement, sa situation

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économique et financière, le potentiel marché qu'elle représente...). Ces informations font que
l'incertitude est moindre que lorsque que l'on crée une entreprise.
Le risque est lié à la situation de l'entreprise reprise :
o Dans le cas d'une entreprise en bonne santé (bon potentiel de développement, bonne
profitabilité, peu d'endettement), le risque est a priori moindre à condition que le
repreneur ait de bonnes capacités managériales et entrepreneuriales et qu'il s'adapte
très vite à l'entreprise et à sa culture. Le rachat d'une entreprise en bonne santé
nécessite en général de ressources financières importantes, le prix étant élevé.
o Dans le cas d'une entreprise en difficulté (peu ou pas de rentabilité, endettement....mais
existence d'un potentiel - produit ou marché ou innovation-) le risque est plus important.
Le prix d'achat est peu élevé, mais il faut souvent recapitaliser (pour réduire les dettes,
investir....) ce qui exige des ressources financières. Le repreneur doit aussi rétablir très
vite la confiance (salariés, fournisseurs, clients, banquiers...)

2.3 Les domaines de l'entrepreneuriat

L'entrepreneuriat individuel : le capital de l'entreprise est apporté uniquement par l'entrepreneur,
l'entreprise emploie souvent des salariés permanents. Le travail autonome est une forme
d'entrepreneuriat individuel : l'entrepreneur travaille seul ou avec des collaborateurs occasionnels.
C'est souvent une alternative au chômage. Le travail autonome relève parfois du secteur informel
L'entrepreneuriat collectif ou sociétaire. Le capital de la société est apporté par plusieurs
associés. Certains peuvent être impliqués dans la création de l'entreprise et sa gestion. (et
notamment apporter une expertise et des compétences nécessaires). Ils constituent l'équipe
entrepreneuriale. D'autres ne sont que des financeurs qui apportent du capital mais ne
s'investissent pas dans la société (solidarité familiale, recherche de la rentabilité financière du
placement)
L’entrepreneuriat familial est une forme d'entrepreneuriat collectif : l'entreprise est contrôlée
(capital et gestion) par des membres de la famille. Il est indispensable que l'entreprise soit
considérée comme une entité économique autonome vis à vis de la famille :
 le conseil d'administration n'est pas un conseil de famille
 le patrimoine de l'entreprise ne se confond pas avec celui de la famille
 le chiffre d'affaires de l'entreprise n'est pas le revenu de la famille
 l'entreprise doit embaucher sur la base des compétences nécessaires et non sur la
base des liens familiaux
L’entrepreneuriat social : les associations, les ONG conduisent des projets -en conformité avec
leur objet social- et sont amenées à développer des compétences entrepreneuriales pour réaliser
ces projets et assurer la survie de l'organisation. Le profit n'est pas la finalité de l'activité de ces
organisations mais le service aux personnes
L’entrepreneuriat coopératif : des entreprises se regroupent au sein d'une coopérative,
organisation qui a la personnalité morale pour :
 exploiter en commun des matériels (exemple: du matériel agricole, un laboratoire de test
de produits alimentaires...)
 accéder à des compétences (embauche de spécialistes par la coopérative, recours à
des cabinets conseils) que chaque entreprise ne peut se procurer individuellement pour
des raisons financières (mutualisation des coûts)
 avoir des actions commerciales communes (campagne de publicité, prospection des
marchés internationaux...)
 Mettre en place des outils de gestion en commun, se former....
La coopérative est dirigée par des administrateurs élus par les membres. Dans les assemblées
générales les décisions sont prises à la majorité sur le principe un homme une voix (et non une
part sociale, une voix). La coopérative ne réalise pas de profit mais un surplus qui peut être gardé

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et utilisé dans la coopérative (pour des investissements par exemple) ou restitué aux coopérateurs
(par exemple au pourcentage des achats faits auprès de la coopératives de consommation)

2.4 Pourquoi entreprendre

Les motivations qui conduisent une personne à entreprendre sont multiples. Elles peuvent relever
de considérations personnelles, économiques et/ou sociales. On retient en général trois catégories
de motivations.
La liste proposée n'est pas exhaustive.

Des motivations personnelles :

 recherche de l'indépendance, de l'autonomie
 besoin d'accomplissement
 goût du pouvoir
 challenge
 réaliser un rêve et laisser une trace personnelle
 l'ambition, la recherche d'un statut social

Des motivations économiques :

 gagner de l'argent, s'enrichir
 assurer son propre emploi
o cadre en reconversion
o jeune diplômé ne trouvant que des emplois sous-qualifiés et/ou mal rémunérés

Des motivations sociales et citoyennes

 participer au développement de son pays
 contribuer à créer de l'emploi
 répondre aux besoins de ses concitoyens

2.5 Qui peut être entrepreneur ?

Tout le monde peut devenir entrepreneur mais tout le monde ne le souhaite pas nécessairement.
Toutefois les positions ne sont pas figées et au gré des circonstances et des événements qui
jalonnent l'histoire de chaque individu, elles peuvent évoluer dans le temps.
Certains très tôt manifestent la volonté de créer leur entreprise le plus rapidement possible. Pour
d'autres au fil du temps, c’est l'accumulation de l'expérience, le désir d'autonomie associé à une
opportunité ou à une nécessité (par exemple, perte d’emploi) qui les amènent progressivement à
envisager l'hypothèse de devenir entrepreneur.

2.5.1 Compétences entrepreneuriales

Sont énoncées ci -dessous des compétences utiles dans toutes les entreprises. Il n'est pas évident
que l'entrepreneur les maîtrise toutes.
La liste n'est pas limitative, ne sont citées ici que quelques compétences dans les différents
domaines professionnels internes à l'entreprise : (la fiche 3.4 : "inventaire des compétences
disponibles", complétera cette liste).
 expertise métier

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 capacité à innover
 capacités en management
 expérience commerciale
 compétences en marketing et communication
 compétences en finances et gestion
 bonne pratique d’informatique
 ouverture à l'international
Si l'entreprise est créée par une équipe entrepreneuriale, il est souhaitable qu'il y ait
complémentarité entre ses membres afin de mieux maîtriser le portefeuille de compétences
nécessaire (d'autant plus que si les membres n'ont pas de compétences distinctives les uns par
rapport aux autres, il y a risque de conflit entre les membres)
Enfin si besoin est, l'entreprise accédera aux compétences manquantes, en faisant appel à un
cabinet conseil ou en embauchant des collaborateurs maîtrisant ces compétences.
L'important est de s'assurer de l'adéquation homme (femme)/projet ou (équipe /projet) et de la
bonne maîtrise des compétences nécessaires.

2.5.2 Qualités de l'entrepreneur

Sont proposées ci-dessous des qualités que l'on prête le plus souvent aux entrepreneurs.
L'entrepreneur n'est pas un "sur homme" et ces qualités sont plus ou moins présentes chez l'un ou
l'autre. L'important est certes de connaître ses qualités mais peut-être plus encore, de connaître
ses limites (nous y reviendrons dans la fiche 3.4 "inventaire des compétences disponibles").
 être ouvert sur le monde, être curieux, regarder autour de soi
 avoir de l'empathie
 avoir une attitude toujours positive
 accepter le risque
 être capable de se projeter dans le futur
 accepter le changement
 savoir déléguer
 savoir et vouloir communiquer
 Avoir du flair, de l'intuition
 être créatif
 être concret, pragmatique
 faire preuve de ténacité
 faire preuve de persévérance
 accepter l'échec et être capable de le surmonter
 avoir confiance en soi
 avoir une bonne tolérance au stress
 avoir de l'énergie

2.6 Vision et objectifs

Une vision est l'image d'un état futur que l'on veut atteindre

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L'entrepreneur doit formaliser comment il voit son entreprise dans cinq ans par exemple, ce qui le
conduit à définir des objectifs et à énoncer le ou les projets qu'il va mettre en œuvre pour les
atteindre.
Dans le cas où la création d'entreprise est réalisée par une équipe entrepreneuriale, il est essentiel
que l'ensemble des membres partagent la même vision.
Par exemple si un des membres à une vision internationale de l'entreprise dans 5 ans et qu'un
autre membre n'envisage qu'un développement national il y a risque de conflit dans l'allocation
des ressources mettant en péril l’entreprise.
Cette vision est aussi nécessaire pour communiquer avec les parties prenantes et les faire adhérer
au projet.

3 Avertissement

3.1 Les risques de l'entrepreneuriat

Le risque est une dimension de l'entrepreneuriat
L'entrepreneur doit être capable d'assumer le risque, d'y faire face. L'entrepreneur, contrairement à
des idées reçues, n'est pas quelqu'un qui a "le goût du risque", mais quelqu'un qui sait prendre des
risques dont il évalue la portée.
Ces risques proviennent d'abord de l'activité de l'entreprise :
 risques - marché provenant de l'offre, de la demande, de la concurrence
 risques économiques et financiers : solvabilité des clients, endettement ....
 risques liés à l'organisation : management, système d'information, forme juridique,
production (technicité, pannes, contamination....), pollution....
Comment y faire face ?
 par une bonne connaissance de son marché, de ses clients, de ces produits.
 par un bon système de veille pour anticiper les évolutions possibles de ce marché, les
évolutions technologiques....
 par un suivi permanent des indicateurs économiques et financiers (mise en place d'un
tableau de bord)
 par une bonne maîtrise des techniques d'organisation
Auxquels peuvent s'ajouter des risques externes souvent aléatoires :
 conflits armées
 troubles sociaux
 catastrophes naturelles (cyclone, épidémie...)
 crise économique ou financière...
Comment y faire face?
Ces risques sont indépendants de l'entreprise, elle ne peut que les subir. L'important c'est qu'elle
soit capable de passer cette période difficile en réduisant au besoin son activité et être capable de
redémarrer très vite lorsque la crise est passée.
Enfin il y a des risques lies au statut d'entrepreneur et concernant :
 la protection du patrimoine de l'entrepreneur
 la protection sociale de l'entrepreneur
 la protection de l'entrepreneur contre les risques de la responsabilité civile et pénale
Comment y remédier?
La protection du patrimoine de l'entrepreneur

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 le choix du statut de la société

 Objectif : protéger le patrimoine familial en séparant le patrimoine familial du patrimoine
de l'entreprise. Cette séparation est très importante en cas de faillite ou d'endettement
de l'entreprise.
 le choix du régime matrimonial
 Objectif : protéger la cellule familiale. Le régime de séparation des biens des conjoints
permet de préserver les biens du conjoint en cas de difficultés pour l'entreprise
La protection sociale de l'entrepreneur : souscription d'une assurance maladie, invalidé, décès,
retraite
La protection de l'entrepreneur contre les risques de la responsabilité civile et pénale :
 l'entrepreneur est responsable civilement de ses salariés pendant leurs heures de
travail et pendant leur trajet à leur travail. Une assurance civile lui permettra de protéger
son patrimoine
 l'entrepreneur est responsable pénalement pour toute infraction commise dans
l'entreprise. Il doit sensibiliser l'ensemble de ses personnels au respect de la loi (code
du travail, hygiène...)

3.2 Les responsabilités de l'entrepreneur

L'entrepreneur a des responsabilités "professionnelles" liés à la bonne marche de son
entreprise mais il a aussi une responsabilité citoyenne d'autant plus forte que l’impact de son
entreprise sur le territoire est important (emploi, prospérité économique du village, de la ville, de la
région)
Responsabilité vis à vis :
 des actionnaires : respect des objectifs, bonne gestion, profitabilité
 des salariés : contrat de travail, rémunération, sécurité et conditions de travail
 des clients : qualité des produits, information, service après-vente
 des fournisseurs : respect des engagements (quantités commandées, respect des délais de
paiement)
 de l'Etat: respect de la loi, déclarations fiscales sincères, paiement des impôts
 de la société : respect de l'environnement, information sincère, respect du droit d'autrui

4 Exercices
Propositions de travaux collaboratifs en groupe

Réaliser des entretiens avec des entrepreneurs

Faire des entretiens d’entrepreneurs pour connaître leur perception du métier d'entrepreneur,
leurs motivations.....Collectivement le groupe doit rassembler une collection d'entretiens présentant
des profils entrepreneuriaux très différents. (Création, reprise, création de filiale, entreprise
familiale, échec, tous secteurs d'activité,.....etc.)
Ces entretiens seront précédés par l'élaboration d'une grille d'entretien qui fera l'objet d'un travail
collaboratif afin d'aboutir à une grille collective enrichie.
Ces entretiens seront analysés à partir d'une grille d'analyse organisée en thèmes et sous
thèmes suivant le plan de la grille d'entretien
Une synthèse de chaque entretien sera mise en ligne et partagée (forum). Un travail présentiel
peut aussi être prévu dont la synthèse sera aussi mise en ligne.

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Ces travaux doivent vous permettre à travers des histoires d'entrepreneurs d'identifier :
 les motivations qui ont conduit l'entrepreneur à créer son entreprise;
 les qualités et compétences requises
 les atouts essentiels à maîtriser
 les erreurs à ne pas commettre

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