Une histoire millénaire

L’ermite Dadon, à la fin du VIIIe siècle,

choisit de se retirer dans ce site sauvage,
abandonnant le lieu, quelques années
plus tard, à une petite communauté
de moines bénédictins. Ainsi naquit le
monastère de Conques, très vite protégé
par les souverains carolingiens et doté,
en 866, à la suite d’une “translation fur-
tive”, des reliques d’une jeune martyre
F lâner dans les rues de Conques
(Concas en occitan) à la découverte
d’un patrimoine architectural exception- L’église abbatiale et le pont
des pèlerins sont inscrits sur
nel hérité du Moyen Age et miraculeu- la liste du patrimoine mondial
sement conservé équivaut, en définitive, par l’UNESCO au titre des
N chemins de Compostelle.
à effectuer ce voyage initiatique dans le
temps - celui de l’an mil - et dans l’espace,
au cœur d’un des plus beaux sites naturels O E
du département.

U
chrétienne d’Agen, sainte Foy, qui attira S Tympan du
n dépaysement assuré, tout au long de Jugement dernier
par ses miracles de nombreux pèlerins, l’itinéraire proposé, pour qui consent vers
rejoints dès le XIe siècle, par ceux de à placer ses pas dans ceux des pèlerins de Grand-Vabre
Saint-Jacques de Compostelle. Conques Entraygues
devint alors un bourg monastique de
Saint-Jacques de Compostelle (romius), Aurillac
accueillis ici-même par milliers dès le Centre Européen
toute première importance. Auditorium
XIe siècle.
Ecole primaire

A proximité en effet de la basilique romane dédiée à sainte Foy (santa Fe) et du

monastère bénédictin qui veillait sur l’un des plus riches trésors d’orfèvrerie de
la chrétienté médiévale, une agglomération s’est progressivement développée sur le
D
90
1 Office de
versant ensoleillé. Tourisme

U ne ceinture de murailles, percée de portes fortifiées et flanquée de quelques

tours, délimite en effet, de nos jours encore, un réseau de ruelles qui desservaient
autrefois les lieux saints et les différents quartiers d’habitation. L’activité économique,
Porte de
la Vinzelle

Chemin de Saint-Jacques
quant à elle, se concentrait essentiellement dans le faubourg (lo barri) avec des
moulins et des tanneries dans les vallées
Place
de l’Ouche et du Dourdou, et des échoppes Les vitraux de Soulages Chirac
d’artisans (tailleurs, drapiers, cordonniers) Inaugurés en 1994, les vitraux contem- La Poste
disséminées çà et là. porains, commandés au peintre ruthé-
nois de notoriété internationale Pierre Musée

P
Fau Parking
réservée au cours des âges des Soulages, magnifient de la
Salesse
destructions ou des rénovations l’architecture de l’ab- Cloître
abusives, l’architecture civile à Conques se batiale.
TRÉSOR
caractérise par la diversité des matériaux Spécialement conçu Parking de
l’Etoile
Porte
du Barry Espace
utilisés : ainsi le schiste bleuté, le grès rose à cet effet, le verre Taralon
Porte
et le calcaire mordoré se côtoient dans translucide respecte de fer Cimetière Vestiges
une étonnante alchimie de couleurs, les les variations de la des remparts
lumière et le tracé des
pans de bois rythment toujours les façades
plombs contribue à
des demeures en encorbellement. Quant l’organisation plas- vers la
aux toitures, en lauzes, elles sont ici tout chapelle
tique de l’ensemble. Sainte-Foy LE TRÉSOR D’ORFÈVRERIE EST OUVERT TOUS LES JOURS DE L’ANNÉE
simplement d’une beauté singulière.

Le service patrimoine de la commune de Conques se tient à votre disposition pour

toute information complémentaire et visites guidées (abbatiale, tribunes, village).
Visite guidée du trésor pour les groupes sur réservation.

OFFICE DE TOURISME Une visite incontournable

12320 CONQUES
Tél. : 05 65 72 85 00 - Fax : 05 65 72 87 03 Le Trésor de CONQUES
E-mail : tourisme@conques.fr est le plus riche ensemble d’orfèvrerie médiévale Reliquaire
www.conques.fr de France. dit “de Pépin”
Horaires d’ouverture de l’Office de Tourisme,
D

du Trésor et du musée Fau :

90

A dit “de Charlemagne” Majesté de sainte Foy

1

Avril à septembre : 9h30-12h30 / 14h-18h30 ㇢ᦏ븄僝卧—⎣橞뤡‫ﮍ‬꾫쁩낙遄ⶤ隡幀垔⣴亖ꜳ༓

Octobre à mars : 10h-12h / 14h-18h
vers Saint-Cyprien,
Marcillac et Rodez
Proposition de circuit pédestre Vestiges des remparts accès rue principale réglementé en saison Table d’interprétation
1 Office de Tourisme Une ville fortifiée 14 Couvent des sœurs de l’Union 15 Résidence Dadon visite de
L’Office de Tourisme est installé ce bâtiment, autrefois hôtel-de-ville. A l’époque médiévale et sous l’Ancien Régime, Conques doit son statut de ville à l’existence Le couvent des sœurs Rue Emile Roudié
dans une ancienne demeure bour- Datée de 1843, l’armature métal- d’une muraille qui la circonscrit dans un périmètre étroit. L’enceinte, construite en schiste, de l’Union (appelées (autrefois rue la ville
geoise du XVIIe siècle, dont les étages lique qui supporte le clocheton et sa adopte la forme d’un quadrilatère irrégulier, accroché à la pente aussi Filles du Travail) a Droite), la Résidence
supérieurs conservent, sous cha- petite cloche provient, quant à elle, nord-sud. Quatre portes et de rares tours de flanquement, signalées conservé, entre autres élé- Dadon, centre
cune des fenêtres, un harmonieux de la tour nord-ouest de l’abbatiale ments architecturaux, son municipal d’héber-
dès le XIIIe siècle, rythmaient cette ceinture de murs, doublés en
réseau de pans de bois. L’horloge Sainte-Foy. perron du XVIIIe siècle. gement, se distingue
certains endroits d’un fossé.
rappelle la destination publique de La petite communauté de par son monumental
religieuses, particulière- portail de bois et par
2 Abbatiale Sainte-Foy 7 Porte du Barry ment active sous l’Ancien sa façade austère,
Edifice majeur de l’architecture romane, l’abbatiale Sainte-Foy Voûtée en berceau et supportée par un grand arc de décharge en grès Régime, s’occupait notam- percée seulement de

CONQUES
est un impressionnant vaisseau de pierre qui surprend par son rouge, la porte du Barry, dite aussi de la Cavayrie, est surmontée d’un ment de l’instruction des jeunes filles de Conques. croisées. Le bâtiment, fortement remanié
élévation intérieure. L’étage des tribunes permet d’admirer les étage d’habitation, rythmé par des pans de bois. au cours des âges, abritait depuis le milieu
16 Séchoir à châtaignes
remarquables chapiteaux historiés et les vitraux contemporains du XVIIIe siècle, l’hôpital général Sainte-Foy
Les séchoirs à châtaignes (secadous) témoignent de
du peintre Pierre Soulages. Fontaine du Barry qui accueillit, dans une pesante promis-
8 l’importance de ce fruit dans l’alimentation des popu-
Le tympan du Jugement dernier et ses 124 personnages est l’un La fontaine du Barry fut implantée hors les murs, en léger retrait de l’actuelle rue Charlemagne qui cuité, les nouveaux-nés exposés, les malades
lations depuis le XVe siècle.
des chefs d’œuvre de la sculpture française du XIIe siècle. dessert le faubourg. Ce petit édifice, admirablement construit, révèle un bel appareil en pierres de incurables et les vieillards impotents.
Autrefois forts nombreuses à

Les fontaines
Captée depuis au moins le XI siècle, l’eau de source est recueillie à partir de fontaines
taille, utilisé pour la construction de la voûte en berceau et du réservoir souterrain. Conques et dans la campagne
environnante, ces construc- 17 Fontaine de Fumouze. Pas à pas...
Histoire
e
tions, offrant deux niveaux
romanes réparties dans les différents quartiers de la ville. Ces monuments, généralement Four à pain 9 superposés, visaient à assu- dans l’
bien conservés, adoptent les mêmes principes architecturaux,
autour d’un réservoir maçonné, à demi-enterré et couvert
Répondant à un usage collectif encore avéré
pour la période moderne, les deux fours banaux
rer, après séchage, la bonne
conservation des châtaignes. de Conques
d’une voûte en berceau. de Conques ont été construits à l’extérieur des
remparts, dans le fossé même, afin d’éviter sans 18 Porte de Fer
3 Fontaine du Plô doute tout risque d’incendie. Restaurés, ils sont
Dotée d’un linteau en batière, la
La fontaine du Plô, aux portes de l’abbatiale, est signalée dès le porte de Fer (dite aussi de Belferri), La fontaine de Fumouze, située à l’en-
en état de fonctionnement.
XIIe siècle dans un manuscrit le Liber sancti Jacobi. Ses eaux, aux bien que d’importance stratégique trée est de la ville, se distingue par les
“vertus admirables” désaltéraient alors les pèlerins. moindre, permettait néanmoins de claveaux de son arc, en calcaire jaune,
10 Château d’Humières 11 Porte de la Vinzelle rejoindre les jardins et les prés don- et par ses deux margelles destinées à
Grapho 12 Imprimeur - Crédit photos : L. Balsan / P. Lançon / R.Vignes / R. Combal / M. Rey-Robert / D. Viet-Région Midi-Pyrénées - Textes : P. Lançon - 2014

4 Trésor 5 Musée Joseph-Fau Construit par la famille du même nom, le château La porte de la Vinzelle, surmontée d’une tour nant sur la vallée de l’Ouche. recevoir les seaux.
Le Trésor d’orfèvrerie représente Le musée Joseph-Fau doit son nom à un d’Humières représente un magnifique exemple massive de plan carré Dans la rue qui y mène, des
véritablement le joyau du patrimoine ancien maire de Conques. Il abrite de
20 Pont romain
d’architecture civile des XVe et XVIe siècles. abritant un logement mesures à grains, en pierre, prove-
de Conques. Aménagé dans une remarquables collections provenant, pour Au corps de logis principal dont l’imposante de défense, doit son nant de la halle médiévale détruite
salle qui s’apparente à une l’essentiel, de l’ancienne abbaye. Le visiteur façade est rythmée par trois niveaux de croisées nom à un village voi- ont été disposées sous un auvent
crypte, cet ensemble unique y découvrira notamment une partie des cha- - l’une d’elles, au nord-ouest, épousant l’arrondi sin qui surplombe le et rappellent l’importance des échanges économiques
au monde de reliquaires piteaux du cloître roman, diverses sculptures de l’angle du mur - cours du Lot. Côté vil- entre la cité et son terroir.
rappelle l’importance de la et boiseries (XVIe - XVIIIe siècle) ainsi que est venue s’accoler lage, une niche abrite
dévotion aux reliques dans des tapisseries de Felletin (verdures et cycle une tour d’escalier une statue de la Vierge
19 Chapelle Saint-Roch
l’Occident médiéval. de la vie de Marie-Madeleine) (XVIIe siècle). remarquable par son Perchée sur son éperon rocheux et autrefois placée sous
à l’Enfant, en bois Le pont romain, ainsi appelé du fait qu’il
Outre l’extraordinaire couronnement de le vocable de Notre-Dame, la chapelle Saint-Roch rappelle
polychrome (XIVe-XVe était emprunté par les romius (les pèle-
et troublante Majesté plan octogonal qui l’existence jadis en ces lieux du château primitif de Conques.
siècle). rins) permet de franchir le Dourdou et
de sainte Foy (IXe-XIXe rappelle la tour-lan- Dans son gros œuvre, l’édifice actuel date du XVe siècle, mais
siècle) recouverte d’or, la sacristie accolée plus ancienne subsiste, caractérisée ses eaux parfois capricieuses. Fortement
terne de l’abbatiale.
de pierres précieuses, de camées et d’intailles, le trésor par une maçonnerie dite “en arête de poisson”. A noter dissymétrique, l’ouvrage d’origine
rassemble un grand nombre de reliquaires, de coffres et 13 Quartier du Palais l’existence, sous la chapelle, médiévale mais largement reconstruit
d’autels portatifs. Ce quartier, situé au point le d’une curieuse cavité creusée à en moellons de grès rouge à l’époque
plus élevé de la pente vit, au XVIe même le rocher, abritant deux moderne (XVIe-XVIIe siècles) comporte
siècle, l’édification d’un collège bassins. cinq arches en plein cintre reposant
d’enseignement. Non loin de là, la De cette plate-forme naturelle, elles-mêmes sur des piles terminées en
6 Chapelle du Rosaire 12 Tour d’enceinte confrérie des Pénitents bleus, au l’on découvre un magnifique amont par des avant-becs triangulaires
La chapelle du Rosaire (ou chapelle des abbés), autrefois située dans l’enclos des bâtiments début du XVIIIe siècle, projetait d’y surmontés de chaperons.
Elément essentiel de défense panorama sur le village de
conventuels, est un édifice à chevet plat, constitué de trois travées dont la construction remonte à construire sa chapelle.
sur le flanc nord de l’enceinte, Conques, étagé sur la pente.
1465. Outre un devant d’autel en bois de l’extrême fin du Point de vue
une tour de plan circulaire
XVe siècle, et un groupe sculpté, légèrement postérieur, Oratoire de la Capelette 21
(fin du XVe siècle), d’aspect
figurant la Crucifixion, l’originalité de la chapelle réside Situé en bordure d’un chemin d’accès, l’oratoire désigné localement
aujourd’hui moins altier en
dans son décor peint conservé sur l’ensemble des voûtes. sous le nom de la Capelette rappelle le fort courant de dévotion mariale
raison du comblement du
Motifs profanes (grotesques) et thèmes religieux (Sainte du XVIIe siècle. La construction s’apparente à un simple massif de
fossé, présente des archères
Face, tunique du Christ, symboles des Evangélistes) com- maçonnerie, couronné d’un toit à deux versants. Dans une niche, sur-
canonnières réparties sur
posent un ensemble décoratif d’une grande originalité montée d’un fronton, encadrée de pilastres et obturée par une grille, se
différents niveaux.
iconographique au début du XVIe siècle. devine une élégante statue de la Vierge à l’Enfant en bois (XVIe siècle ?).