Vous êtes sur la page 1sur 8

MON ARRESTATION -1ere partie

L'année 2013 a commencé il y'a maintenant seize jours. Après les traditionnels vœux de Nouvel An
souhaités à quelques proches et reçus de la part de rares personnes avec lesquelles je suis en contact, je
me rends ce matin du mercredi 16 janvier chez mon ami Richard Dakoury. Mon statut d'exilé politique
particulier, sous le coup d'un mandat d'arrêt international et frappé dune interdiction de voyage
consécutive à des sanctions onusiennes infondées, exige que je limite mon cercle d'amis et mes
fréquentations.

Richard Dakoury fait partie des rares personnes que je rencontre de temps en temps pour fuir la solitude
de ma vie de clandestinité. Il est l'ami sur qui je peux compter entièrement. Avec lui, je peux parler de
tous les sujets. Évidemment, la politique est au centre de nos conversations. À des rares occasions,
quelques camarades du COJEP en exil au Ghana se joignent à nous pour redessiner le monde, comme on
aime le dire. On parle de la Côte d'Ivoire de demain, des possibilités de sortie de crise. Comment faire
pour que la Côte d'Ivoire et l'Afrique ne soient pas au rez-de-chaussée de l'humanité ? Tels sont les
sujets qui trônent au centre de nos discussions.

Richard revient fraîchement de Dakar où il m'a représenté au sein d'une délégation de cadres en exil,
conduite par le ministre Assoa Adou, membre de la direction du FPI. Il s'agissait d'une prise de contact
avec le président sénégalais Macky Sall, en vue de faciliter le dialogue entre le pouvoir d'Abidjan et son
opposition. Cette rencontre a été possible grâce à la relation particulière que Stéphane Kipré, président
de l'Union des nouvelles générations (UNG), un parti politique ivoirien, entretenait avec le Président.

Pour rester fidèles à la philosophie politique du président Laurent GBAGBO, nous avons convenu de
privilégier la voie de la négociation et du dialogue pour sortir notre pays des eaux troubles de la
belligérance. Plusieurs réunions ont eu lieu ça et là en vue d'harmoniser nos points de vue et d'optimiser
cette rencontre. Mais depuis la chute du régime GBAGBO, cette réunion est la première du genre avec un
chef d'État recevant officiellement une délégation de cadres proches du président GBAGBO. parmi eux,
des professeurs qui ont fait notre fierté dans les différentes universités et grandes écoles du pays. Les
voici aujourd'hui vilipendés, diabolisés, devenus des parias. La méchanceté de ce monde ne cessera de
m'étonner malgré ma longue expérience de l'injustice.

Nous sommes très heureux de ce premier contact au plus haut niveau. Une autre rencontre doit se tenir
avec le chef d'État sud-africain et la présidente de l'Union africaine, madame Zuma, vers la fin du mois
de janvier. Il semble vital que nous évitions de nous marginaliser et de nous isoler du reste du monde. Il
faut aussi oser nouer des contacts pour faire valoir notre version de la crise poste électorale et assortir
ces démarches de propositions de sortie de crise. Richard et moi en parlons beaucoup ce mercredi. Ce
jour-là, nos échanges sont houleux et si passionnés qu'il ne peut me dispenser mon cours de droit
habituel. Titulaire d'un DEA de droit public, il me donne des cours de base en droit pour mettre à profit
mon exil. Nous nous quittons peu avant 21h30, heure à laquelle la police ghanéenne pose ses barrages
en vue des contrôles de routine.

À SUIVRE...

De Charles Blé Goudé

MON ARRESTATION - 2ème partie

Nous nous arrangeons toujours pour que je puisse absolument rentrer avant, afin d'éviter les barrages
de la police. Richard me conduit au lieu habituel et me remet à mon contact ghanéen, qui me fait
l'amitié de me servir de chauffeur.

Des articles de presse m'annoncent souvent en Gambie, en Afrique du Sud et dans d'autres pays ouest-
africains. La réalité est tout autre.

Depuis mon départ forcé de la Côte d'Ivoire, je ne suis jamais sorti du Ghana, où j'ai déposé mes bagages
un matin en provenance de la Côte d'Ivoire. Tous les écrits publiés à ce sujet ne sont que le fruit de
l'imagination de certains journalistes. Mais j'ai laissé faire. Je me suis toujours dit qu'un leader ne devait
pas répondre à tout. Dans le seul but de faire des scoops, certains journalistes se couvrent de ridicule.
J'ai le souvenir de l'un d'eux qui est allé jusqu'à prétendre m'avoir aperçu dans un restaurant en
Gambie ! Je peux simplement dire que je n'ai jamais mis les pieds en Gambie de ma naissance à
aujourd'hui. Un autre jour, citant un communiqué du ministre libérien de la Communication, une chaîne
de télévision panafricaine a annoncé que j'ai été impliqué dans des attaques au Libéria. Une certaine
presse m'a même attribué un séjour dans le nord du Mali, insinuant une proximité avec des djihadistes
et les putschistes qui avaient renversé le Président Amadou Toumani Touré. J'ai trouvé ce montage si
ahurissant que j'ai dû apporter un démenti sur la même chaîne.

Finalement, je ne sais plus ce qu'est devenue cette affaire.


Tous ces errements de la presse m'ont encore convaincu qu'une véritable réflexion mériterait d'être
menée sur le travail des journalistes. Comment comprendre que des professionnels dignes de ce nom
fassent preuve de si peu de rigueur dans leurs différentes productions ? Même sans preuve, ils sont
capables de faire de vous un diable. C'est ainsi que je vivais jusqu'à ce jour fatidique.

Quand mon ami ghanéen et moi arrivons chez moi ce mercredi 16 janvier 2013, il est environ 23 heures.
Avant de nous quitter, nous convenons de chercher un autre endroit, plus sûr, dès le lendemain. Il
promet de se mettre à la tâche dans les plus brefs délais. Pour plus de précautions, nous décidons qu'il
me conduira le lendemain dans un village où je cultive déjà de la tomate. Ce village est devenu mon
village adoptif au Ghana. J'y vais chaque fois que j'en ai l'occasion. J'ai toujours aimé le village et son
style de vie particulier. Pour me replonger dans cette ambiance, j'ai fais cultiver une parcelle de tomates,
comme tous les jeunes du village. Cet endroit me permet de revivre un tant soit peu mes balades dans la
nature, chez moi, à Kpogrobré, mon village natal. La nature a toujours été une thérapie pour moi. Quand
j'étais encore en Côte d'Ivoire, malgré mes nombreuses tournées politiques, je trouvais toujours un petit
peu de temps pour passer quelques jours au village. Aller au champ, écouter les chants des oiseaux et
les craquements des feuilles me procuraient de l'énergie. Même s'ils n'entretenaient pas la même
relation que moi avec la nature, mes amis m'accompagnaient souvent pendant quelques jours dans mon
village, à Kpo, m'encourageant à recharger les batteries.

Tout le monde savait qu'après un séjour là-bas, je débordais d'énergie. Bref.

Je n'ai pas le temps de faire à nouveau le tour de mes souvenirs que la porte vole en éclats. Je saute de
mon lit et me retrouve, à ma grande surprise, nez à nez avec des individus qui se présentent à moi
comme des membres de la police ghanéenne. Pour m'en convaincre, ils me montrent leurs macarons.
Surexcités, ils procèdent immédiatement à des fouilles. Ils semblent pressés d'en finir pour quitter les
lieux au plus vite. Cette sensation de déjà-vu me rappelle d'autres circonstances. Oui, j'ai déjà vécu une
telle situation lors de mes précédentes arrestations, surtout celle de 1999 dans une chambre d'hôtel.

À SUIVRE...

#A_LA_UNE

MON ARRESTATION - 3ème partie


Le scénario est toujours le même. Des coups violents suivis de l'ouverture brutale des portes pour
bénéficier de l'effet de surprise. Il n'y a rien de nouveau sous les tropiques. Sauf qu'ici, je suis loin de
mon pays. Mes adversaires ont réussi à faire de moi un WANTED INTERNATIONAL.

Dans de telles circonstances, il faut toujours garder son calme. Je garde donc mon calme. Il y a des jours
où l'adversaire vous surprend et prend le dessus, comme en ce matin du 17 janvier 2013. Mais il faut
savoir rester digne, même lorsqu'on a l'impression que la terre se dérobe sous nos pieds et qu'elle risque
de nous engloutir.

Dans mon parcours politique, je me suis imposé la discipline de ne jamais céder à la panique. Aussi
difficile que soit la situation dans laquelle je me suis trouvé, j'ai toujours voulu mériter le respect de
l'adversaire.

Des questions lancinantes se bousculent dans ma tête. Une conversation avec moi-même qui n'est autre
qu'un cercle vicieux. Je dois me ressaisir. Peut-être suis-je vraiment en pleine moisson, en train de
récolter à tour de bras ce que j'ai semé... Mais je dois absolument relativiser, évacuer la stupeur. Aurai-je
commis une erreur tactique ou stratégique ? N'est-ce pas aussi grâce à nos erreurs que nous trouvons
le chemin du succès et que nous en apprécions la saveur ?

Cette situation est peut-être ma traversée du désert, un combat entre la réalité et mes convictions.

Souvent, les difficultés nous donnent la tentation d'emprunter des raccourcis ou de nous renier pour
échapper aux responsabilités de l'Histoire. Mais pour paraphraser MANDELA, la conscience que nous
avons de nos devoirs nous oblige à puiser en nous-mêmes les ressources nécessaires pour venir à bout
de ces obstacles afin de faire aboutir nos objectifs de départ. Il nous arrive parfois d'hésiter face aux
difficultés. C'est au contraire en ces moments que nous devons reprendre confiance.

Comme le dit Jean d'Ormesson, l'Histoire offre des moments où elle semble hésiter avant de prendre
son élan. Un jour, elle reprendra son élan en notre faveur. J'en ai la sincère conviction.

Les policiers brandissent furtivement un mandat d'arrêt qui ne porte pas mon nom. Ils ne me laissent
aucune chance de réagir. Ils se mettent à perquisitionner ma chambre, fouillant les coins et recoins. Ils
passent tout au peigne fin. Ils s'interrompent et viennent vers moi. «We know you are Blé Goudé from
Côte d'Ivoire. Now you are under arrest.» Ce qui signifie en français : « Nous savons que vous êtes Blé
Goudé de la Côte d'Ivoire . Vous êtes en état d'arrestation.» Ils me passent rapidement les menottes et
m'intiment l'ordre de les suivre, non sans avoir confisqué mes appareils électroniques. Ils me jettent
manu militari dans leur voiture qui démarre en trombe. Le cortège, composé de trois véhicules, roule à
vive allure. Arrestation ou enlèvement ? La question reste sans réponse.

En moins de trente minutes, nous finissons notre course dans l'enceinte du fameux BNI. Un gigantesque
portail long d'environ cinq mètres s'ouvre automatiquement et se referme aussitôt sur nous.

C'est là que se trouve les bâtiments des services secrets ghanéen. Les policiers m'ordonnent de
m'installer sur un banc, sur lequel je passe deux heures sans que personne ne m'adresse la parole.

Deux heures durant lesquelles mon esprit ne chôme pas. Les informations relatives à mes récentes
activités et autres rencontres défilent dans mon esprit. Je veux savoir ce qui n'a pas fonctionné, tant je
trouve mon arrestation trop facile. Comment la police a-t-elle pu découvrir ma cachette malgré les règles
de sécurité drastiques que je me suis imposé. En pareilles circonstances, on se demande toujours si un
proche n'a pas trahi notre confiance. Mais lequel, puisque mes fréquentations sont limitées ? D'ailleurs,
je suis de nature à ne pas vouloir accuser les autres d'être la cause de mon malheur. J'ai toujours
réprouvé et trouvé trop facile cette manière de se dédouaner en ne se sentant jamais responsable de
rien.

Accuser le reste du monde d'être responsable de ce qui nous arrive est une fuite en avant qui crée une
suspicion inutile.

À SUIVRE...

Source : Site Officiel CBG

Restez connectés au COJEP,

Notre Leader : Charles Blé Goudé

De Charles Blé Goudé


MON ARRESTATION - 4ème partie et fin -

Pourquoi suis-je resté sourd aux appels de mon intuition, qui me recommandait fortement de ne pas
passer la nuit en ce lieu ? Pourquoi, cette fois-ci, n'ai-je pas écouté ma musique intérieure ? Pourtant,
dans mon parcours politique fait de situations des plus difficiles, écouter mon intuition m'a toujours été
d'une utilité sans pareille.

Toutes les fois où j'ai négligé d'écouter ma musique intérieure, cette voix qui m'a toujours parlé, la suite
m'a été fatale.

C'est le cas ce 17 janvier 2013. Finalement, vers 11 heures un agent se présente à moi et me tend un
formulaire. Je lui rétorque que je n'écrirai et ne dirai rien sans la présence de mon avocat. Alors il me
répond : «En ce qui vous concerne, il nous suffit d'aller sur Internet pour avoir toutes les informations à
votre sujet.» Le même agent me demande de me déshabiller, ce que je fais sans résistance. Isolé dans
cette bâtisse, de quels moyens de résistance puis-je disposer ?

Il m'enfile un uniforme de prisonnier au dos duquel il est inscrit «BNI». Sans avoir eu le droit de parler à
un avocat, sans qu'on m'ait signifié les raisons de mon arrestation, on me jette dans une cellule du BNI.
Pauvre Afrique ! Ici, les droits de l'homme sont une simple vue de l'esprit. Ainsi, me voici fait prisonnier
au Ghana, moi qui avais célébré l'élection de John Dramani Mahama - que j'avais naïvement assimilé à
un moment de répit pour le fugitif que j'étais.

Il doit être 13 heures quand un agent m'apporte de la nourriture. C'est vrai que j'ai une faim de loup.
Mais la qualité peu désirable de la nourriture, ajoutée à l'angoisse de ma situation, me coupe l'appétit.
Couché dans cette cellule, je ressasse encore et encore les mêmes questions. De telles arrestations
n'augurent pas de signes d'apaisement et éloignent les perspectives d'un retour au pays. Mon
arrestation va faire des vagues.

Aux environs de 17 heures, le même agent vient me chercher pour me conduire au bureau du directeur
du BNI. Après plus d'une heure d'attente à son secrétariat, il ne daigne même pas me recevoir. Je
comprends vite que quelque chose se trame. À ce niveau, le directeur devient un petit maillon dans la
chaîne de décision. La pression doit être trop forte.
On m'embarque dans un véhicule pour me conduire dans un bâtiment qui fait office d'annexe du BNI.
C'est en ces lieux que je suis pris en photo. Ici encore, je refuse de répondre aux questions sans la
présence de mon avocat. On me ramène au BNI et on me remet en cellule. Sous le poids de la fatigue
physique et morale, je m'étends dans la cellule. Cet endroit me rappelle mes nuits noires dans plusieurs
prisons en Côte d'Ivoire durant la période estudiantine. Il est très tard lorsque les agents de police
viennent me chercher à nouveau pour me conduire au poste de police. Comme un automate, je les suis.
Ici, mon avis compte peu. Les agents me demandent d'enlever la robe de prisonnier pour porter mes
propres habits. Je caresse l'illusion d'une remise en liberté par les autorités ghanéennes.

Après le ministre Koné Katinan, qui avait été arrêté et libéré par la suite, le pouvoir ivoirien vient peut-
être d'échouer une nouvelle fois. Peut-être y a-t-il eu des tractations en ma faveur ? Naïveté ou simple
rêverie ?

Pendant que je m'habille, remue-ménage dans la cour. Les agents s'empressent de mettre en place un
cortège de véhicules de type 4*4. On me conduit vers le cortège, on me met à nouveau les menottes et
on me fait monter à bord d'un des véhicules. Le cortège démarre. Je pose une première question à un
des agents : « S'il vous plaît, quelle heure est-il ?» L'agent me répond : « 22h 30.» Je pose une seconde
question, qui, en fait, est la principale : «Et où m'emmenez-vous ?» En bon policier, il me répond : « Je ne
sais pas.» Un moment, je pense que les policiers me conduisent à une rencontre avec les autorités
ghanéennes. Le cortège roule à travers toute la ville d'Accra, la capitale. J'essaie de lire les panneaux
routiers pour deviner notre direction.

Après environ quarante-cinq minutes de route, je vois un panneau qui indique «Kassoha», un village qui
se trouve sur l'axe routier menant en Côte d'Ivoire en quittant Accra.

Je comprends que nous sommes en route pour la Côte d'Ivoire. Je demande tout de même aux agents : «
Are you sending me back to my country ?» Ils me disent avec ironie : «Who told that ?» Plus loin, je lis
sur une autre pancarte que nous sommes à Cape-Coast. Je ne me pose plus de question : les autorités
ghanéennes, sans même m'autoriser à parler à un avocat, et ce en violation de tous mes droits, ont
décidé de m'extrader en Côte d'Ivoire. Je trouve cette manière de procéder choquante et indigne d'un
pays pris pour un exemple de démocratie en Afrique.

Décidément, tant que l'on n'est pas encore mort, il y a beaucoup à apprendre.

Vu l'empressement avec lequel les choses se déroulent, tout laisse croire que je suis victime d'un
enlèvement. Seul face à cette machine entre deux États qui vient d'être mise en marche - la collusion
entre le gouvernement du Ghana et celui de la Côte d'Ivoire pour que le premier me livre au second -, je
me sens impuissant. Je n'aime pas être impuissant... Un accord vient certainement d'être signé sur mon
dos. D'aucuns auront vite fait de qualifier mon arrestation de deal. Si deal il y'a, c'est certainement à
mon détriment.

Maintenant, il ne me reste plus qu'une seule chose à faire : me préparer à supporter et à affronter
psychologiquement toutes sortes de tortures et d'humiliations que mes adversaires politiques risquent
de m'infliger.

Pendant des jours, voire des semaines, je deviens l'objet d'un lynchage médiatique, cette fois en tant
que captif et prisonnier de ceux qui, depuis deux ans ont mis ma tête à prix. Le Ghana sait qu'en me
livrant à la Côte d'Ivoire, je serais torturé et que mes droits les plus élémentaires ne seront pas
respectés. Je considère que c'est en connaissance de cause que les autorités ghanéennes ont pris cette
décision. Le contraire est impensable. Je ne peux imaginer que le Ghana voisin méconnaisse la situation
judiciaire en Côte d'Ivoire. Il est de notoriété publique que de nombreuses personnes y sont détenues
dans des conditions inhumaines, et sans procès, depuis la crise poste électorale. Le Nord de la Côte
d'Ivoire est devenu un lieu de déportation des adversaires politiques du régime d'Abidjan, un véritable
goulag. Me voici victime des intérêts d'État.

Qu'a promis la Côte d'Ivoire au Ghana pour avoir ma peau ?

Chers camarades, bientôt, nous parlerons du «deal.» Mais avant, retenez une seule chose : On ne lapide
pas un arbre qui ne produit pas de bons fruits.

Vous aimerez peut-être aussi