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Réviser son bac

avec

Mathématiques
Terminale, série S

Une réalisation de

Avec la collaboration de :

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Thomas Camara
Alain Larroche
Daniel Pompon
Jean-Marc Ravier

En partenariat avec
AVANT-PROPOS

L’ouvrage que vous avez entre les mains a pour objectif de vous aider dans la préparation
de l’épreuve de mathématiques au baccalauréat scientifique. Son intérêt réside d’abord
dans la manière dont il reprend, point par point, les différents thèmes du programme de
terminale S, en synthétisant – dans la partie « L’essentiel du cours » – les connaissances
que vous devez maîtriser, mais aussi en listant dans les colonnes, les notions incontour-
nables et les mots-clés dont vous devez connaître la définition précise.
Plusieurs exercices tirés des sujets récemment tombés au bac accompagnent chaque
thème. Ils sont assortis de conseils de méthode pour les traiter ; tous sont corrigés en fin
de volume.
Enfin, véritable originalité de l’ouvrage, des articles tirés du journal Le Monde viennent
mettre en perspective chaque point du programme et vous offrent la possibilité
d’enrichir votre culture mathématique et scientifique. Très accessibles, accompagnés
d’un commentaire pédagogique vous permettant de bien comprendre les enjeux, ils
sont signés notamment par des mathématiciens chevronnés tels Étienne Ghys, Cédric
Villani, Pierre Cartier ou encore Jean-Michel Kantor. De quoi aborder l’examen en toute
confiance, mais aussi préparer votre éventuelle entrée dans l’enseignement supérieur.
Il nous reste à vous souhaiter bon courage en espérant que nous aurons, à travers cet
ouvrage, contribué à votre succès.

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Les auteurs

Message à destination des auteurs des textes figurant dans cet ouvrage ou de leurs
ayants-droit : si malgré nos efforts, nous n’avons pas été en mesure de vous contacter
afin de formaliser la cession des droits d’exploitation de votre œuvre, nous vous invitons
à bien vouloir nous contacter à l’adresse plusproduit@lemonde.fr.

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méthodologie, fiches, exercices, sujets d'annales corrigés... des outils gratuits et efficaces
pour préparer l'examen.
L’ESSENTIEL
SOMMAIRE
DU COURS

ANALYSE p. 5
Chapitre 01 – Suites p. 6
Chapitre 02 – Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs
intermédiaires p. 10
Chapitre 03 – Dérivation p. 14
Chapitre 04 – Fonctions sinus et cosinus p. 18
Chapitre 05 – Fonction exponentielle p. 22
Chapitre 06 – Fonction logarithme népérien p. 26
Chapitre 07 – Intégration p. 30

GÉOMÉTRIE P. 33
Chapitre 08 – Nombres complexes p. 34
Chapitre 09 – G
 éométrie dans l’espace p. 38

PROBABILITÉS ET STATISTIQUES p. 43
Chapitre 10 – P
 robabilités conditionnelles p. 44
Chapitre 11 – Lois à densité p. 50
Chapitre 12 – Échantillonnage p. 56

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
ALGORITHMIQUE/LOGIQUE p. 59
Chapitre 13 – Algorithmique/Éléments du raisonnement mathématique p. 60

CORRIGÉS DES EXERCICES p. 65

CULTURE SCIENTIFIQUE : MATHÉMATICIENS CONTEMPORAINS EMBLÉMATIQUES p. 83

GUIDE PRATIQUE p. 93
analyse

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
y
y π
2
1
Cf

0

π 0 π π
2 2
0 a x
–1
Cf –
π
2 Sur l’intervalle [0 ; π]
la fonction cosinus 0 a b x
est décroissante.
x=a –π x=a x=b
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
SUITE
• Une suite est une fonction définie
Suites
U
sur l’ensemble ℕ ou sur une partie
de ℕ. n couple de lapins, né le 1er janvier, donne naissance à un
• L’image du naturel n par la suite u autre couple de lapins, chaque mois, dès qu’il a atteint l’âge
se note u(n) ou plus souvent un.
de deux mois. Les nouveaux couples suivent la même loi de
TERME GÉNÉRAL
L’image d’un entier naturel n par
reproduction. Combien y aura-t-il de couples de lapins le 1er janvier
la suite u se note un et s’appelle le de l’année suivante, en supposant qu’aucun couple n’ait disparu  ?
terme général de la suite ou terme
de rang n. Pour résoudre ce problème, le mathématicien italien Fibonacci
SUITE CROISSANTE (dit aussi Léonard de Pise) introduit dès 1202 la notion de suite.
Soit u une suite : Ainsi, si on note un le nombre de couples de lapins au cours du
• la suite u est croissante si et seule-
ment si pour tout entier naturel n, mois (avec u1 = 1), la suite (un) vérifie la relation de récurrence
un ⩽ un+1 ; un+2 =  un+1 + un. On peut alors exprimer un en fonction de n et
• la suite  u est strictement crois-
sante si et seulement si, pour tout
prévoir le nombre de lapins au bout de quelques mois.
entier naturel n, un < un+1.
SUITE DÉCROISSANTE Quand utiliser un raisonnement par Le terme général d’une suite géométrique est  :
Soit u une suite : récurrence et comment le rédiger ?
un = u0 × qn.
• la suite u est décroissante si et
On peut utiliser un raisonnement par récurrence
seulement si, pour tout entier Enfin, la somme des (n + 1) premiers termes d’une
naturel n, un ⩾ un+1 ; chaque fois qu’une propriété à démontrer dépend
suite géométrique (u0 + u1 + … + un) de raison q ≠ 1
• la suite u est strictement décrois-

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
d’un entier naturel n, surtout lorsqu’il semble y avoir
sante si et seulement si, pour tout 1 – qn+ 1
est égale à : u0 × .
entier naturel n, un > un+1. un lien simple entre ce qui se passe au rang n et ce qui 1 –q
Pour tout réel q différent de 1, on a :
SUITE CONVERGENTE se passe au rang n + 1.
Si la suite (un) admet comme limite 11 –– qqnn++11
Un raisonnement par récurrence se rédige en quatre 11 ++ qq ++ qq22 ++ …… ++ qqnn == .
le réel a, cela signifie que tout inter- 11 –– qq
valle ouvert centré en a contient étapes : Pour démontrer qu’une suite (un) est géométrique, il
tous les termes de la suite à partir u
On commence par énoncer la propriété à démon- faut calculer le rapport n+1 .
d’un certain rang. On dit alors que un
la suite (un) converge vers a. trer, en précisant pour quels entiers naturels cette
Si on obtient un nombre réel indépendant de n alors la
SUITE DIVERGENTE propriété est définie.
suite est géométrique, sinon elle n’est pas géométrique.
Une suite qui n’est pas convergente
Initialisation : on vérifie que la propriété est vraie
est divergente. Que faut-il retenir sur les suites
Dire qu’une suite est divergente au rang initial (qui est souvent 0 ou 1). arithmétiques ?
peut signifier :
Hérédité  : on prouve le caractère héréditaire de Une suite est arithmétique quand on passe d’un
• qu’elle n’a pas de limite, comme
pour la suite de terme général la propriété. On suppose que la propriété est vraie terme au suivant en ajoutant un même nombre (la
un = cos n ;
pour un entier naturel n arbitrairement fixé et on raison que l’on note r).
• que son terme général tend vers
l’infini quand n tend vers l’infini, démontre que la propriété est encore vraie au rang D’où la formule de récurrence donnée pour tout
comme pour la suite de terme
n + 1. entier naturel n :  un+ 1 = un + r .
général un = n + 1.
On conclut en invoquant le principe de récurrence. Le terme général d’une suite arithmétique est  :
RAISON D’UNE SUITE
• Dans une suite arithmétique, un = u0 + nr .
on passe d’un terme au suivant
Que faut-il retenir sur les suites
en ajoutant toujours un même
géométriques ? Cas particulier pour tout réel n, on a :
n(n + 1)
nombre r, appelé raison de la suite Une suite est géométrique quand on passe d’un terme 1 + 2 + … + n = .
2
arithmétique.
au suivant en multipliant par le même facteur (la Pour démontrer qu’une suite (un) est arithmétique, il
• Dans une suite géométrique,
on passe toujours d’un terme au raison que l’on note q). faut calculer la différence : un+ 1 – un.
suivant en multipliant par un
D’où la formule de récurrence donnée pour tout Si on obtient un nombre réel indépendant de n, alors la
même nombre q, appelé raison
de la suite géométrique. entier naturel n : un+ 1 = q × un . suite est arithmétique, sinon elle n’est pas arithmétique.

6 Suites
L’ESSENTIEL DU COURS

Comment déterminer la limite


d’une suite ?
Comment calculer la limite
d’une somme des premiers termes MOTS CLÉS
d’une suite géométrique ? LIMITE D’UNE SOMME
Soit (un) une suite géométrique de raison q ≠ 0.
On travaillera ici uniquement avec des suites géomé- Si lim un  = l l l +∞ +∞ +∞
La limite de la suite (un) dépend de son premier n→+∞

triques de raison strictement positive. Si lim vn  = l′ +∞ –∞ +∞ –∞ –∞


terme u0 non nul et de sa raison q. n→+∞

Exemple : déterminer la limite de : alors


Quel que que soit u0, si – 1 < q < 1, alors la limite de 2 n l + l′ +∞ –∞ +∞ ? –∞
1 ⎛ 1⎞ ⎛ 1⎞ lim un  +   vn =
Sn  = 1 +    +  ⎜ ⎟  + …  ⎜ ⎟ . n→+∞

la suite sera nulle. 2 ⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠


Lorsque u0 est positif : Première étape  : reconnaître la somme d’une suite
LIMITE D’UN PRODUIT
si q > 1, la limite de la suite sera égale à + ∞ ; géométrique.
Si lim un  = l l≠0 l≠0 0 +∞ +∞ –∞
n→+∞

si q < – 1, la suite n’aura pas de limite. On reconnaît la somme des n + 1 premiers termes
+∞
Lorsque u0 est négatif : d’une suite géométrique de premier terme u0 = 1 et Si lim vn  =
n→+∞
l′ +∞ –∞ ou +∞ –∞ –∞
1 –∞
si q > 1, la limite de la suite sera égale à – ∞ ; de raison q = .
2 si l > 0, si l > 0,
1 – qn+ 1
si q < – 1, la suite n’aura pas de limite. On sait que : Sn = u0 × . alors +∞ –∞
1–q l × l′ ? +∞ –∞ +∞
lim un× vn =
Si la suite (un) admet comme limite le réel l, alors tout ⎛ 1⎞
n+1
⎛ 1⎞
n+1 n→+∞
si l < 0, si l < 0,
1–⎜ ⎟ 1–⎜ ⎟ –∞ +∞
intervalle ouvert centré en l contient tous les termes ⎝ 2⎠ ⎝ 2⎠
Donc : Sn = u0 × = .
1 1
de la suite à partir d’un certain rang. On dit que la 1–
2 2 LIMITE D’UN INVERSE
suite (un) converge vers l. ⎛ ⎛ 1⎞ ⎞
n+1 n
⎛ 1⎞
D’où : Sn = 2 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟ = 2 – ⎜ ⎟ . Si lim vn  = l≠0 0 +∞ ou –∞
Pour étudier la limite d’une suite, on peut exprimer le ⎝ ⎝ 2⎠ ⎠ ⎝ 2⎠ n→+∞

1 1 en 0+, ou +∞
terme général de la suite en fonction de n et déterminer Seconde étape : on utilise les résultats de la partie 3. alors lim  = 0
n→+∞ vn l en 0–, ou –∞
1

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la limite de ce terme en faisant tendre n vers l’infini. Ou On est dans le premier cas, car q = est strictement
2
n
bien, on peut utiliser les théorèmes de comparaison. ⎛ 1⎞
compris entre 0 et 1, donc : lim ⎜ ⎟ = 0. LIMITE D’UN QUOTIENT
n→+∞ ⎝ 2 ⎠
Premier cas : si un ⩽ vn et lim v n = –∞, On se ramène au cas d’un produit
n→+∞ Troisième étape : on conclut,
u u 1
alors lim un = −∞. pour n car n = un × .
n→+∞ lim Sn = 2. vn vn vn
n→+∞

Second cas : si un ⩽
 v n et lim un = +∞, On peut généraliser cette démarche avec une propriété.
n→+∞

alors lim v n =+∞.


n→+∞
Soit (un) une suite géométrique de premier terme u0 et
ZOOM SUR…
de raison q, strictement comprise entre 0 et 1. Soit Sn
Troisième cas : si un ⩽ wn ⩽ v n et lim un  =  lim v n =  l, LE RAISONNEMENT
n→+∞ n→+∞
la somme des n + 1 premiers termes de la suite (un). PAR RÉCURRENCE
alors lim wn = l.
n→+∞ u On utilise un raisonnement par
Alors lim Sn = 0 .
(théorème des « gendarmes ») n→+ ∞ 1–q récurrence chaque fois qu’une
propriété à démontrer dépend d’un
Enfin, il convient de se souvenir que toute suite Qu’est qu’une suite arithmético- entier naturel n, surtout lorsqu’il
géométrique ? semble y avoir un lien simple entre
croissante majorée est convergente et que toute suite
Définition : on dit qu’une suite (un) est une suite arithmé- ce qui se passe au rang n et ce qui
décroissante minorée est également convergente :
se passe au rang n + 1 :
tico-géométrique s’il existe deux réels a et b tels que, u0
une suite (un) est majorée s’il existe un réel M tel • on énonce la propriété à démon-
étant donné, on a pour tout entier naturel n : un+ 1 = aun + b. trer, en précisant pour quels
que, pour tout naturel n, un ⩽ M ;
entiers naturels cette propriété
On peut donc calculer chaque terme d’une suite
une suite (un) est minorée s’il existe un réel m tel est définie ;
arithmético-­géométrique en utilisant les coefficients • on vérifie que la propriété
que, pour tout naturel n, un ⩾ m ;
est vraie au rang initial (qui est
a et b et le terme précédent.
une suite est bornée si elle est à la fois majorée et souvent 0 ou 1) ;
• on prouve le caractère héréditaire
minorée.
de la propriété ; on suppose que la
propriété est vraie pour un entier
UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER naturel n arbitrairement fixé et
on démontre que la propriété est
• La divine proportion p.  9 encore vraie au rang n + 1 ;
• on conclut en invoquant le prin-
(Étienne Ghys, Le Monde daté du 11.04.2013)
cipe de récurrence.

Suites 7
L’ESSENTIEL
EXERCICES PAS
DU COURS
À PAS

Métropole (juin 2013)


La bonne méthode
Soit la suite numérique (un) définie sur ℕ par : u0 = 2 et,
2 1 1. a) On remplace n par 0 dans la relation de récurrence de
pour tout entier naturel n, un+ 1 = un + n + 1.
3 3 l’énoncé pour déduire u1, puis n par 1 pour obtenir u2, etc.
1. a) Calculer u1, u2, u3 et u4. On pourra en donner des valeurs b) Ordonner les termes successifs de la suite et conclure.
approchées à 10 – 2 près.
2. a) Démontrer la propriété par récurrence.
b) Formuler une conjecture sur le sens de variation de cette
b) Remplacer un+1 par l’expression donnée dans l’énoncé
suite.
en fonction de un.
2. a) Démontrer que pour tout entier naturel n, un ⩽ n + 3. c) Utiliser le résultat du 2. b) et l’inégalité du 2. a).
1
b) Démontrer que pour tout entier naturel n, un+1 – un = (n + 3 – un ).
3 3. a) Exprimer pour un entier naturel n, vn+1 en fonction de un
c) En déduire une validation de la conjecture précédente.
puis en fonction de vn et conclure.
3. On désigne par (vn) la suite définie sur ℕ par vn = un – n. b) Exprimer vn en fonction de v puis un en fonction de n.
a) Démontrer que la suite (vn) est une suite géométrique
2 c) Utiliser la propriété du cours donnant la limite de la suite
de raison .
3 n (qn) avec – 1 < q < 1.
⎛ 2⎞
b) En déduire que pour tout entier naturel n, un = 2 × ⎜ ⎟ + n.
⎝ 3⎠ 4. a) Décomposer Sn comme la somme d’une somme de ter-
c) Déterminer la limite de la suite (un).
mes d’une suite géométrique et d’une somme de termes
4. Pour tout entier naturel non nul n, on pose :
d’une suite arithmétique.
n
Sn
Sn  =  uk  = u0  + u1  +  …  + un et Tn = .
k=0 n 2 b) Utiliser à nouveau la propriété du cours donnant la
a) Exprimer Sn en fonction de n.
­limite de la suite (qn) avec – 1 < q < 1.
b) Déterminer la limite de la suite (Tn).

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Antilles-Guyane (sept. 2010)
La bonne méthode
On considère la suite de nombres réels (un) définie sur ℕ par
1 1 1. La connaissance de u2 nous permet de comparer u2 – u1 et
u0 = – 1, u1 =  et, pour tout entier naturel n, un+2 = un+1 – 4 un . u2 u
2 4 u1 – u0, puis
u1
et 1 et de conclure.
u0
1. Calculer u2 et en déduire que la suite (un) n’est ni arithmétique, 2. a) Utiliser la définition de vn en fonction de un.
ni géométrique.
b) Utiliser la définition de vn en fonction de un et la relation
2. On définit la suite (vn) en posant, pour tout entier naturel n : de récurrence entre un+2, un+1 et un.
1
vn = un+1 – u.
2 n c) Revenir à la définition d’une suite géométrique et ne pas
a) Calculer v0.
oublier de préciser son premier terme.
b) Exprimer vn+1 en fonction de vn.
1 d) Utiliser une propriété d’une suite géométrique.
c) En déduire que la suite (vn) est géométrique de raison .
2 3. a) Remplacer n par 0 dans la relation donnée dans l’énoncé.
d) Exprimer vn en fonction de n.
u b) Remplacer dans wn+1, vn+1 et un+1 en fonction de vn et un,
3. On définit la suite (wn) en posant, pour tout entier naturel n : wn = vn . puis conclure.
n
a) Calculer w0.
1 c) Utiliser l’égalité obtenue précédemment et la définition
b) En utilisant l’égalité un+1 = vn + un , exprimer wn+1 en fonction
2 de wn.
de un et de vn.
d) Reconnaître la nature de la suite (wn) puis utiliser la pro-
c) En déduire que pour tout n de ℕ, wn+1 = wn + 2.
priété ad hoc.
d) Exprimer wn en fonction de n.
4. vn et wn ont été exprimés en fonction de n, d’où un.
4. Montrer que pour tout entier naturel n, un = 2n n– 1 . 5. vn et wn ont été exprimés en fonction de n, d’où un.
2 n

5. Pour tout entier naturel n, on pose : S  =  u  = u  + u  +  … + u .
n k 0 1 n
Démonstration par récurrence.
k =0 2n + 3
Démontrer par récurrence que pour tout n de ℕ : Sn = 2 – .
2n

8 Suites
L’ARTICLE DU

La divine proportion
Le nombre d’or, qui régit le rapport harmonieux entre les parties et le tout, est un
exemple frappant d’idée mathématique : un concept simple, presque primitif, qui se
retrouve partout autour de nous.

1 ,61803398875… Un livre tout


entier consacré à un seul
nombre  ? Pourquoi celui-là
plus qu’un autre ? Pourquoi porte-
le même nom à des choses diffé-
rentes  ». Le nombre d’or réunit
toute une multitude de phéno-
mènes. Le cœur de l’explication
d’autres sont attachants, mais
l’immense majorité n’a pas grand
intérêt.
Le monde qui nous entoure est
comme par exemple les feuilles
au format A4 ou encore les carrés.
Dans les musées d’art, cette abon-
dance ne fait pourtant aucun
t-il des noms aussi prestigieux que commune avait déjà été explicité peuplé de rectangles de toutes doute ; beaucoup de tableaux ont
le « nombre d’or » ou la « divine par Euclide il y a plus de deux mille sortes. Quelques-uns sont dans des proportions divines. Certains
proportion  »  ? S’agirait-il d’un ans. Lorsqu’on décompose un la nature mais la plupart sont pensent que nous avons une pré-
joyau ou d’une œuvre véritable- objet en deux parties inégales, on construits par l’homme, qui férence innée pour l’esthétique
ment divine  ? La lettre grecque dit que la proportion est divine, ou doit cependant se plier aux lois du rectangle d’or. Quant à moi,
φ (Phi) lui a même été attribuée, dorée, si le rapport entre la grande naturelles. Le fil à plomb est je préfère penser que les mathé-
comme la lettre π est associée partie et la petite est le même que perpendiculaire à l’horizontale et matiques influencent notre sens
à son vieil ami et concurrent le rapport entre le tout et la grande il est bien commode de construire esthétique. L’artiste qui choisit
3,1415926535. Ce nombre fascine partie. La simplicité de cette défini- des maisons dont les murs sont ce format pour une toile ne le fait
depuis très longtemps. Il suffit de tion explique l’omniprésence de φ. rectangulaires… Il se trouve que pas parce qu’il considère que ce
taper « golden mean » sur Google On le rencontre dans la croissance beaucoup de ces rectangles sont rectangle est « beau ». De manière
pour être frappé par la diversité des populations de lapins, décrite dorés : le rapport entre longueur consciente ou inconsciente, il sait
des sites qui se l’approprient. On le par Fibonacci au Moyen Âge, dans et largeur est égal à φ. Pour vérifier que cette proportion « contient »
voit partout, dans la philosophie, les proportions qui régissent le qu’un rectangle situé devant vous plus de deux mille ans de mathé-
la spiritualité, l’art, l’économie et… pentagone régulier ou dans celles est bien doré, rien n’est plus facile. matiques et de réflexion sur l’har-

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dans les mathématiques. À vrai du Parthénon. Sortez votre carte de crédit (ou monie et sur les liens qui unissent
dire, les mathématiciens profes- De ce point de vue, le nombre votre carte Vitale, ou de biblio- les nombres et notre perception
sionnels sont un peu agacés par d’or apparaît comme l’un des thèque  !), et essayez de masquer de l’espace.
la popularité de « leur » nombre exemples les plus frappants le rectangle en plaçant la carte Avant même de commencer à
d’or ; ce sont eux qui l’ont décou- d’une idée mathématique  : un devant vos yeux. Si le rectangle est peindre, le tableau a déjà du
vert (ou inventé  ?), et voilà qu’il concept simple, presque primitif, exactement masqué par la carte, contenu  ; il fait partie d’une his-
échappe à leur contrôle ! qui se retrouve partout autour il est doré  ! La prédominance de toire et d’une culture. En filigrane,
Beaucoup considèrent qu’on de nous. C’est à ce titre que le ces rectangles d’or est-elle un fait on peut deviner la présence du
exagère son importance dans le nombre d’or a droit de cité dans le acquis ou une illusion  ? Ce n’est passé ; Euclide, Fibonacci, Léonard
domaine de l’esthétique et que le paysage mathématique. Je choisis pas clair. Après tout, on voit aussi de Vinci, Kepler, Escher et tant
rôle mystique qu’on lui attribue un nombre au hasard d’une beaucoup d’autres formes de d’autres sont présents…
est une imposture. Ils préfèrent quinzaine de chiffres, comme rectangles qui ne sont pas dorés,
Étienne Ghys
se limiter à son aspect purement 5 387 565 581 098 724 par exemple.
Le Monde daté du 11.04.2013
mathématique, et une revue tout Pourrait-on écrire un livre sur ce
à fait respectable – The Fibonacci nombre  ? Certainement pas  ! Ce
Quarterly – est d’ailleurs presque nombre ne parle que de lui-même,
entièrement consacrée à un il n’est relié à aucune idée, il ne POURQUOI CET ARTICLE ?
thème très proche de φ  : la suite permet pas de comprendre « des
Il évoque la suite célèbre de Fibonacci, pour laquelle les deux
de Fibonacci. Les mathématiques choses différentes ».
premiers termes sont 0 et 1, et chacun des termes suivants est égal
contemporaines manipulent
à la somme des deux termes précédents. Mathématiquement, cette
le plus souvent des objets bien
suite (Fn) est définie par Fn+2 = Fn+1 + Fn pour tout n ∈ ℕ, F0 = 0 et F1 = 1.
plus élaborés, et φ apparaît plutôt Perception de l’espace
comme un souvenir d’un passé Je suis d’ailleurs probablement On a : F0 = 0 ; F1 = 1 ; F2 = F1 + F0 = 1 + 0 = 1 ; F3 = F2 + F1 = 1 + 1 = 2 ;
très lointain. Les mathématiciens le premier (et le dernier  !) dans F4 = F3 + F2 = 2 + 1 = 3 ; F5 = F4 + F3 = 3 + 2 = 5 ; F6 = F5 + F4 = 5 + 3 = 8 ;
ont cependant le sens de l’histoire l’histoire de l’humanité à avoir F7 = F6 + F5 = 8 + 5 = 13, etc.
de leur discipline et regardent écrit ce nombre : il ne sert à rien ! – –
En posant φ = 1 + √5 (nombre d’or) et φ’ = 1 – √5, on démontre que
cette « vieillerie » avec tendresse. Dans l’univers des nombres, 2 2
Henri Poincaré affirmait que « la certains sont plus riches que Fn = 1–(φn - φ’n) pour tout n ∈ ℕ, n⩾2 (formule de Binet).
mathématique est l’art de donner d’autres. Certains sont utiles, √5

Suites 9
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
LIMITE
Soit f une fonction définie au voisi-
Limites de fonctions,
nage de a :
• la limite de f en a est +∞ et on note
lim f ( x) = +∞, si tout interval­le
x→a
continuité et théorème
des valeurs intermédiaires
de la forme ]M ; +∞[ où M  ∈  ℝ,
contient tous les réels f(x) dès que
x est suffisamment proche de a ;
• la limite de f en a est – ∞ et on note
lim f ( x ) = – ∞, si tout ­intervalle

D
x →a

de la forme ]–∞ ; M[ où M  ∈  ℝ, éterminer des limites éventuelles d’une fonction n’a d’intérêt
contient tous les réels f(x) dès que
x est suffisamment proche de a ;
que lorsque x tend vers une borne ouverte de l’ensemble
• la limite de f en a est le réel l et on de définition Df de f. On peut ainsi mettre en évidence la
note lim f ( x ) = l, si tout intervalle
x→ a présence éventuelle d’asymptotes verticales ou horizontales à
de la forme ]l – r ; l + r[ où r > 0,
contient tous les réels f(x) dès que
la courbe représentative de la fonction f.
x est suffisamment proche de a. La notion de continuité permet notamment de résoudre des équa-
FORME tions du type f(x) = k (k ∈ ℝ, f fonction continue) ou donner une
INDÉTERMINÉE
Dans un calcul de limites, on a une valeur approchée de ses solutions.
« forme indéterminée » lorsque
l’on ne peut pas conclure direc- Opérations sur les limites Comment lever une forme
tement. Pour « lever » cette indé- indéterminée ?
Soit f une fonction définie au voisinage de a. Ici a peut

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termination, il faut transformer
Les « ? » dans les tableaux précédants signifient que
l’écriture de la fonction : être un nombre réel, ou +∞ ou –∞.
• soit en factorisant par le terme l’on ne peut pas conclure directement  : on est en
Limite d’une somme en a
dominant (cas des fonctions poly-
présence d’une « forme indéterminée », donc devant
nômes et rationnelles en + ∞ ou
Si f a pour limite : l l l +∞ +∞ –∞ ∞ 0
– ∞) ; une limite de la forme : +∞ –∞ ou ∞ × 0 ou ou .
• soit en utilisant la quantité conju- ∞ 0
Si g a pour limite : l′ +∞ –∞ +∞ –∞ –∞ Pour « lever » cette indétermination, il faut trans-
guée (cas des fonctions racines
carrées) ; alors f + g a pour former l’écriture de la fonction.
l + l′ +∞ –∞ +∞ ? –∞
• soit en revenant à la définition limite :
du nombre dérivé (cas des fonc- Comment détermine-t-on
tions sous la forme d’un taux
Limite d’un produit en a
la présence d’asymptotes à la courbe
d’accroissement). d’une fonction ?
ASYMPTOTE Si f a pour Asymptote verticale y
l l≠0 l≠0 0 +∞ +∞ –∞
• Si lim f ( x) = ±∞ , alors la courbe limite :
x→a d'équation x = a :
représentative de la fonction  f
Si g a pour +∞ lorsque
admet une asymptote verticale
l′ +∞ –∞ ou +∞ –∞ –∞
d’équation x = a. limite : lim f ( x) = ± ∞. 0 a x
–∞ x→ a
• Si lim f ( x) = b, alors la courbe Cf
x→ ±∞
si l >0, si l >0,
représentative de la fonction  f
alors f × g a +∞ –∞
admet une asymptote horizontale l × l′ ? +∞ –∞ +∞ x=a
d’équation y = b, à l’infini. pour limite : si l <0, si l <0,
–∞ +∞
THÉORÈME
DES GENDARMES y
Asymptote horizontale :
Limite de l’inverse en a
si f ( x) ⩽ k( x) ⩽ g( x) et si
d’équation y = b :
lim f ( x ) =  lim g( x ) = l Si g a pour
x→a x→a l≠0 0 +∞ ou –∞ lorsque Cf y=b
limite :
alors lim k( x ) = l . b
x→a lim f ( x) = b.
(valable pour a ∈ ℝ ou a qui est alors 1 a 1
x→ ±∞ 0 x
g +∞ ou –∞ 0
–∞ ou +∞) l
pour limite :

10 Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires


L’ESSENTIEL DU COURS

Comment déterminer la limite d’une


fonction en utilisant la comparaison ?
Pour tout réel k compris entre f (a) et f (b), il existe au
MOTS CLÉS
moins un réel c compris entre a et b tel que f (c) = k.
FONCTION CONTINUE
On peut utiliser les théorèmes de limite par
Interprétation graphique : la droite d’équation y = k • Une fonction  f, définie sur un
comparaison. intervalle ouvert contenant
coupe au moins une fois la courbe représentative de
un réel a, est continue en  a si
Soient f, g et h trois fonctions définies au voisinage
la fonction f en un point dont l’abscisse est comprise lim f ( x ) = f ( a).
x→a
de a, et soit l un nombre réel.
entre a et b. • Une fonction  f, définie sur un
Premier cas  : si f g( x) ⩽ fg(x)
( x) et lim
limfg(x) =
(fx) = –∞
( x) = –∞, intervalle I ouvert, est continue
x→x→
a a
sur I lorsque f est continue en tout
limg(f(x)
alorslim =
g(x) = –∞.
x) = –∞
réel a appartenant à I.
f(b)
x→
x→aa

Second cas  : si g( x) ⩽ f ( x) et lim g( x) = +∞, • Une fonction  f, définie sur un


x→ a
intervalle [a ; b], est « continue
alors lim f ( x) = +∞.
x→ a sur [a ; b] » lorsque :
Troisième cas  (théorème des gendarmes)  : ⎧
⎪ f est continue sur ]a ;b[
si f ( x) ⩽ k( x) ⩽ g( x) et si lim f ( x ) =  lim g( x ) = l , ⎪
x→a x→a y=k ⎨ lim f ( x) = f (a)
x→ a+
alors lim k( x ) = l . 1 ⎪
x→a ⎪ lim f ( x) = f (b)
⎩ x→b –
On peut utiliser les comparaisons directes : a
c1 0 c2 1 c3 b
pour tout réel x, on sait que x < e  ; x
THÉORÈME DES VALEURS
INTERMÉDIAIRES
pour tout réel x strictement positif : ln  x  <  x .
• Soit f une fonction définie et
f(a) continue sur un intervalle  I et
Qu’est ce qu’une fonction continue ? (a , b) ∈ I 2. Pour tout réel k compris
Approche graphique : pour une fonction f définie sur entre f(a) et f(b), il existe au moins
Interprétation en terme d’équation : l’équation f(x) = k c ∈[a ; b] tel que f(c) = k.
un réel c ∈ 
un intervalle I, on dit que la fonction f est continue
• Si, de plus, f est strictement

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admet au moins une solution comprise entre a et b.
sur I, lorsque sa courbe représentative Cf se trace monotone sur I, pour tout réel k
(c1, c2 et c3 en utilisant le graphique). compris entre f(a) et f(b), l’équation
« sans lever le crayon ».
f(x) = k admet une unique solu-
Cas particulier des fonctions continues et stric-
Propriétés : c ∈[a ; b].
tion c ∈ 
tement monotones sur un intervalle  : soit un
les fonctions de référence (affines, carré, cube, RÉSOLUTION GRAPHIQUE
intervalle  I, (a  ,  b) ∈  I 2 et f une fonction continue Les solutions de l’équation f(x) = k
inverse, racine carrée) sont continues sur leur
avec k ∈ ℝ sont les abscisses des
et strictement monotone sur  I. Pour tout réel k
ensemble de définition ; points d’intersection de Cf avec la
compris entre f(a) et f(b), l’équation f(x) = k admet droite d’équation y = k.
les fonctions construites à partir des fonctions de réfé-

ZOOM SUR…
une solution unique comprise entre a et b.
rence sont continues sur leurs ensembles de définition ;
les fonctions polynômes sont continues sur l’en- LA MÉTHODE
f(b) PAR D
­ ICHOTOMIE
semble des réels ;
On utilise la méthode par dicho-
les fonctions rationnelles sont continues sur leur tomie pour déterminer une valeur
ensemble de définition. f(c) = k y=k
approchée de la solution d’une
équation du type f (x) = 0 sur [a ; b]
Exemples : avec une précision donnée :
• on démontre à l’aide du corollaire
la fonction f définie pour tout réel x par
du théorème des valeurs inter-
f(a)
f ( x ) = 22x
  x3 +
3
 + 5x
5  2x–2  x– x+ +  1 continue sur l’ensemble
1 est médiaires que l’équation f (x) = 0
admet une solution unique sur
des réels en tant que fonction polynôme ;
a c b l’intervalle [a ; b] ;
la fonction f définie pour tout réel x ≠ 3 par • on calcule f(c), c étant le milieu de
2 x   –  1 Intervalle I l’intervalle [a ; b] ;
f ( x ) =  est continue sur ℝ \ {3} en tant que
x   –  3 • si f (a) × f (c) < 0, la solution de
fonction rationnelle. l’équation est dans ]a ; b[, sinon elle
est dans ]c ; b[ ;
UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER
Propriété des valeurs intermédiaires • on continue en testant le milieu
• Retour à Leibniz p.  13 du nouvel intervalle et ce, jusqu’au
Propriété fondamentale des fonctions continues : soit
(Propos recueillis par Pierre Cartier et Maurice Ar- moment où l’on obtient la préci-
un intervalle I, (a , b)∈ I 2 et f une fonction continue sur I. vonny, Le Monde daté du 16.12.1987) sion demandée.

Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires 11


EXERCICES PAS À PAS

Métropole (juin 2013) b) Déterminer les limites de f en 0 et en +∞. On pourra remarquer


2 ln x
que pour tout réel x strictement positif, f ( x ) =   + 2 .
x x
Sur le graphique ci-dessous, on a tracé, dans le plan muni d’un c) En déduire le tableau de variations de la fonction f.
repère orthonormé (O ; i ; j), la courbe représentative 𝒞 d’une 3. a) Démontrer que l’équation f(x) = 1 admet une unique solution α
fonction f définie et dérivable sur l’intervalle ]0 ; +∞[. sur l’intervalle ]0 ; 1].
b) Par un raisonnement analogue, on démontre qu’il existe un
C B
unique réel β de l’intervalle ]1 ; +∞[ tel que f(β) = 1. Déterminer
𝒞 l’entier n tel que n < β < n + 1.

j

0 i A

La bonne méthode
1. a) Considérer le point B d’abscisse 1.
On dispose des informations suivantes : b) Utiliser la formule donnant la dérivée d’un quotient.
– les points A, B, C ont pour coordonnées respectives (1 ; 0), (1 ; 2), (0 ; 2) ; c) Utiliser les résultats du 1. a).
– la courbe 𝒞 passe par le point B et la droite (BC) est tangente à 𝒞 en B ; 2. a) Remplacer dans l’expression de f ′, a et b par les valeurs
– il existe deux réels positifs a et b tels que pour tout réel strictement trouvées précédemment, et remarquer que x2 est positif.
positif x, f (x)= a + b ln x. b) Utiliser les limites des fonctions usuelles.
x
1. a) En utilisant le graphique, donner les valeurs de f(1) et f ′(1). c) Déterminer le signe de – ln(x) puis les variations de f.
b) Vérifier que pour tout réel strictement positif x, Penser à préciser les bornes et les extremums éventuels.
(b – a) – bln x
f ′(x) = . 3. a) Appliquer le théorème des valeurs intermédiaires sur

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x2
c) En déduire les réels a et b. l’intervalle ]0 ; 1].
2. a) Justifier que pour tout réel x appartenant à l’intervalle ]0 ; +∞[, b) Appliquer la technique de balayage.
f ′(x) a le même signe que – ln x.

Polynésie (juin 2010) a) En utilisant la courbe Γ, construire sur l’axe des abscisses
les quatre premiers termes de la suite.
On considère la fonction g définie sur [1 ; +∞[ par g(x) = ln(2x) + 1 – x. b) Démontrer que pour tout entier naturel n, 1 ⩽ un ⩽ un+1 ⩽ 3.
1. a ) Démontrer que l’équation g(x) = 0 admet sur [1 ; +∞[ une unique c) Démontrer que la suite (un) converge vers α.
solution notée α.
b) Démontrer que ln(2α) + 1 = α.
2. Soit la suite (un) définie par u0 = 1 et pour tout entier naturel n, La bonne méthode
un+1  = ln( 2un ) + 1 .
1. a
 ) Il faut appliquer le théorème des valeurs intermédiaires.
On désigne par Γ la courbe d’équation y = ln(2x) + 1 dans un repère
  b) Par définition de α, g(α) = 0…
orthonormal (O ;  i  ;  j ). Cette courbe est donnée ci-dessous.
y
2. a) Il faut utiliser la bissectrice Δ : y = x.
4
b) On montre la propriété par récurrence en posant
Γ
3
f(x) = ln(2x) + 1, et en utilisant le fait que la fonction f est
2
croissante.
1

𝒞
c) (un) est croissante et majorée donc convergente. Pour
j

–1 0 i 1 2 3 4 5 6 7 x déduire la limite on fait tendre n vers +∞, dans l’équation
–1
un+1 = f(un).
–2

–3

12 Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires


L’ARTICLE DU

Retour à Leibniz
Les mathématiciens, explique M. Pierre Cartier, « redonnent vie au calcul infinitésimal
du dix-huitième siècle ».

A
u colloque «  Avenir des notion d’ordre de grandeur reste et l’ingénieur Robinson en était applications en météorologie,
mathématiques » qui s’est très familière dans ces sciences, un – il n’y a pas d’ambiguïté ou dans l’étude des rythmes
tenu les 8 et 9 décembre à alors qu’elle n’a pas d’expression sur ce qui est grand ou petit cardiaques, ou d’autres phéno-
l’École polytechnique à Palaiseau, mathématique rigoureuse. dans une situation déterminée. mènes dont la théorie mathéma-
il a été beaucoup question de Chacun admet que si l’on a tique était un peu chancelante.
l’analyse non-standard. Cette quelque chose de très grand, et D’autres, dont je fais partie, ont
branche nouvelle des mathéma- Mais qu’est-ce qui qu’on retire quelque chose de surtout cherché à simplifier les
tiques renoue avec une approche empêche petit, ce qui reste est très grand. fondements de la théorie. Dans
très courante il y a deux siècles, de la définir Une telle affirmation paraît la lignée des travaux du mathé-
mais abandonnée ensuite en rigoureusement ? cependant imprécise. Mais, sur maticien américain Edward
raison des contradictions aux- C’est justement le grand apport elle et quelques autres, on peut Nelson, et aussi d’un philosophe
quelles elle conduisait. Nous d’Abraham Robinson d’avoir codifier un langage cohérent et et mathématicien tchéco­
avons demandé à M.  Pierre montré que c’était possible. rigoureux. C’est ce qui résulte des slovaque, Vopienka, qui travaille
Cartier, directeur de recherches Dans l’approche mathématique travaux du logicien Robinson. dans des conditions très diffi-
au CNRS, ce qu’est cette analyse usuelle, il n’y a pas de place ciles, il y a eu un effort de
et quelles sont ses implications. pour les infiniment petits. La réflexion sur les fondements. Ce
définition qu’on souhaiterait en Quels sont les qui se dégage progressivement
donner, c’est-à-dire des nombres développements actuels est une codification d’une partie
Comment définiriez- plus petits que tout nombre de ces travaux ? de la méthode de Robinson. On
vous l’analyse non donné à l’avance, est contradic- Certains ont cherché des applica- essaie de cerner ce qui est essen-

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standard ? toire ou, plutôt, est une définition tions, soit en redonnant un tiel et de créer, à partir d’un outil
C’est un essai de réintroduire du seul zéro. Car s’il existait deux exposé différent de résultats déjà complexe et fragile, un instru-
dans les mathématiques une nombres qui y répondent, chacun connus, soit en défrichant des ment robuste. Cette approche a
notion qui en a été éliminée il y devrait être plus petit que l’autre. domaines vierges. Ainsi l’école de déjà donné des résultats, par
a environ un siècle : celle d’infi- Or Robinson a montré qu’on Strasbourg, autour de Georges exemple pour rendre plus intui-
niment petit et d’infiniment pouvait fabriquer un système Reeb, a cherché à débroussailler tive la théorie des probabilités.
grand. Historiquement, on a eu, logique où, à côté des nombres des phénomènes mécaniques
au dix-septième siècle, un conflit habituels, il y a des infiniment complexes comme les oscilla-
Propos recueillis par Pierre
entre deux points de vue, disons petits et des infiniment grands. tions de relaxation. Elle a montré
Cartier et Maurice Arvonny
celui de Leibniz qui manipulait Au cours de l’histoire, la notion que l’analyse non standard était
Le Monde daté du 16.12.1987
des infiniment petits et celui de de nombre s’est progressivement le langage propre pour exprimer
Newton qui faisait ce qu’on peut élargie. On est passé des entiers la dualité entre ce qu’on connaît
appeler des calculs de limites. aux nombres fractionnaires, puis au niveau microscopique et ce
Ces points de vue ont coexisté on a ajouté les nombres néga- qu’on observe au niveau macro-
pendant deux siècles, avec pour tifs, les nombres complexes… scopique. Cela devrait avoir des
chacun des difficultés et des L’apport de Robinson est une
contradictions. Au siècle dernier, étape supplémentaire. Je rappelle
Cauchy et surtout Weierstrass que Robinson est un des grands
ont fait du calcul des limites logiciens du siècle, mais aussi un POURQUOI CET ARTICLE ?
un instrument parfaitement des grands ingénieurs de l’aéro-
Pendant deux siècles, le calcul de limites a été opposé au calcul
rigoureux, tandis que le calcul dynamique. Il a travaillé pendant
infinitésimal, qui utilisait les infiniment petits.
infinitésimal restait entaché la guerre à Farnborough, puis
de contradictions. Depuis, les comme consultant de Boeing aux Le calcul de limites, tel qu’on le connaît actuellement, s’est
mathématiques sont entière- États-Unis, avant de devenir pro- imposé, car il était rigoureusement mieux défini. Les infiniment
ment fondées sur le calcul des fesseur d’université à Tel-Aviv. petits, eux, n’étaient plus utilisés que dans les sciences appliquées
limites. Le calcul infinitésimal de Il est de ceux qui ont contribué (chimie, physique, etc.).
Leibniz a continué sa vie propre, au développement du vol super-
Le calcul infinitésimal revient cependant sur le devant de la scène,
en dehors des mathématiques, sonique. En mathématiques,
comme branche des mathématiques, grâce au développement
et reste fécond dans les sciences on s’interdit d’user des mots
récent de l’analyse non-standard.
appliquées, où raisonner dans « grand » et « petit » de manière
des situations extrêmes, dans absolue. On dit seulement qu’une Notons que pour élaborer rigoureusement le calcul de limites,
lesquelles certains paramètres chose est plus grande qu’une il a fallu plusieurs siècles aux mathématiciens pour définir tout
sont très petits ou très grands, autre. Mais, pour tout praticien d’abord la notion d’infini…
est une pratique courante. La qui a utilisé des nombres –

Limites de fonctions, continuité et théorème des valeurs intermédiaires 13


L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
FONCTION DÉRIVABLE
EN UN SEUL POINT
Dérivation
• Soit f une fonction définie sur un

L
intervalle I et a un réel appartenant
à I.
e concept de dérivée est apparu il y a environ trois siècles.
La fonction f est dérivable en a si Il est lié, en mathématiques, à la notion de tangente à une
et seulement s’il existe un réel m
f ( a + h)  −   f ( a)
courbe, et en sciences physiques à celle de vitesse instan-
tel que : lim
h→ 0 h
 = m.
tanée d’un mobile.
• Le nombre réel  m s’appelle le
nombre dérivé de f en a et on le Qu’est ce qu’une fonction dérivable Les nouvelles fonctions étudiées
note f ′(a) = m. en un point ? en classe de Terminale
FONCTION Une fonction f est dérivable en un réel a de son La dérivée de la fonction x ↦ e x est la fonction
DÉRIVÉE
ensemble de définition si le taux d’accroissement x ↦ e x . Pour toute fonction u dérivable sur un
• Une fonction f est dérivable sur
un intervalle I si et seulement si de f en a admet une limite finie quand x tend vers a. intervalle I, (eu)′ = u′ eu sur I.
elle est dérivable en tout point 1
Dans ce cas, ce réel est appelé « le nombre dérivé de f Pour tout réel x >  0, on a ln ′( x) = et pour toute
de I. x
• Soit f une fonction dérivable en a » et est noté f ′(a). fonction u dérivable strictement positive sur un
sur un intervalle  I. La fonction u′
f ( x )  – f ( a) f ( a + h)  – f ( a) intervalle I, (lnu )′ = .
qui, à tout réel x  ∈  I associe le On a f ′(a)
f (a ) =  lim  =  lim . u
x   – a
x→a h→ 0 h
nombre dérivé de f en x, est appe- Pour tout réel x, cos′(x) = – sin(x)
Une fonction f est dérivable sur un intervalle I si elle
lée fonction dérivée de f. Elle est
et cos′(ax + b) = – a sin(ax + b).
notée f ′. est dérivable en tout réel a appartenant à I. On appelle
Pour tout réel x, sin′(x) = cos(x)
DÉRIVÉES « fonction dérivée de f » la fonction qui, à tout réel x

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SUCCESSIVES et sin′(ax + b) = a cos(ax + b).
appartenant à I, associe le réel f ′(x).
Soit f une fonction dérivable sur
Équation de la tangente à une courbe
un intervalle I. Que faut-il retenir de la classe en un point où la fonction est dérivable
• Sa fonction dérivée f ′ s’appelle de Première ?
dérivée première ou dérivée du Si f est une fonction dérivable sur un intervalle I, alors
fonction f fonction f ′ Conditions
premier ordre de f.
x ↦ ax + b, le nombre dérivé de f en a appartenant à I, noté f ′(a),
• Lorsque la fonction f ′ est déri- x↦a ℝ
vable sur I, sa dérivée, notée f ″ ou a et b réels est le coefficient directeur de la tangente T à la courbe
f (2), est appelée dérivée seconde de 1
x↦ x x↦ ]0 ; +∞[ Cf  de f au point d’abscisse a. Une équation de T est :
la fonction f. 2 x
• On peut ainsi définir, pour tout y = f ′(a)(x – a) + f(a).
naturel n tel que n > 1, la dérivée x ↦ x2 x ↦ 2x ℝ
n-ième (ou dérivée d’ordre  n)
Sens de variation d’une fonction
1 1
de la fonction  f, comme étant x↦ x↦− ]–∞ ; 0[∪]0 ; +∞[ dérivable sur un intervalle
x x2
la dérivée de la dérivée d’ordre Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I. On
(n – 1) de f. ℝ si n ⩾ 0
x ↦ x , n ∈ ℤ
n
x  ↦ nx n–1
note f ′ sa dérivée sur I :
TANGENTE ℝ* si n <  0
si f ′ = 0 sur I, alors f est constante sur I ;
À UNE COURBE u + v u′ + v′
• La tangente à une courbe 𝒞 en si f ′  >  0 (respectivement f ′ < 0 ) sur I alors f est
ku, k réel ku′
un point A est la position limite,
strictement croissante (respectivement décroissante)
quand elle existe, de la sécante u  ×  v(u × v )′ = u′v + uv ′
(AM) lorsque le point  M de la si n ∈ ℤ \ℕ, sur I.
courbe tend vers le point A. un (u n )′ = n u′u n – 1
u ≠ 0 sur I. si une fraction f admet un extremum en a alors
• Si une fonction f est dérivable
en  a, alors sa courbe représen- ⎛ 1 ⎞′ – v ′ f'(a) = 0.
1 ⎜ ⎟ = 2 v ≠ 0 sur I.
tative admet, au point A d’abs- v ⎝ v⎠ v
cisse  a, une tangente passant DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER
par  A de coefficient directeur u ⎛ u ⎞′ u′v – uv ′
⎜ ⎟= v ≠ 0 sur I. • L’économie s’est-elle dissoute dans les
f ′(a). v ⎝ v⎠ v2 mathématiques ? p.  16
• Une équation de la tangente à
(Marie-Béatrice Baudet, Le Monde daté du 31.10.2000)
la courbe représentative de f au Si x ∈ I, u est
point A d’abscisse a (et d’ordonnée x ↦ u(ax + b) x ↦ a × u′(ax+ b) dérivable en • Kiyoshi Itô p.  17
f(a)) est : y = f ′(a)(x – a) +  f(a). y = ax + b (Stéphane Foucart, Le Monde daté du 30.11.2008)

14 Dérivation
LES ARTICLES DU

L’économie s’est-elle dissoute dans


les mathématiques ?
Des équations différentielles… à McFadden et Heckman

C
’est une histoire vieille de mathématique pure, souvent vont, dans un deuxième temps, décrit (Le Monde du 1er  sep-
près de deux cents ans. utilisée par les chercheurs  : faire appel à leurs confrères sta- tembre 2000) une situation
Elle débute à la fin du l’équation différentielle de tisticiens et à un certain nombre inversement proportionnelle.
XVIIIe siècle avec David Ricardo, second ordre. De fil en aiguille, de lois bien connues de tous les Au point de départ de son sys-
courtier britannique d’origine Keynes en arrive à son idée de étudiants en économie. À tout tème, l’étude qu’il avait menée
portugaise, premier des éco- «  multiplicateur  », qui repose seigneur, tout honneur  : Carl notamment en Angleterre, alors
nomistes à utiliser la forma- sur une logique de circuit  : Friedrich Gauss, astronome, industrielle, et en Russie agraire,
lisation mathématique. S’il toute demande autonome mathématicien et physicien et qui montrait que la réparti-
est l’un des pères de la théorie (investissement, solde positif allemand, homme du XVIIIe et tion de la richesse y était iné-
quantitative de la monnaie, il du commerce extérieur, etc.) du XIXe siècle, est célèbre pour gale  : 20  % de la population
s’intéresse, au démarrage de ses booste l’activité et les revenus, sa courbe en cloche qui décrit détenait 80  % de la fortune. Il
travaux, à la question de la rente qui, à leur tour, alimentent une la distribution de la plupart des est étonnant de constater que
que tirent les propriétaires de la hausse de la demande… et la variables aléatoires : la notation ces proportions de 80-20 se
location de leurs terres. Il met boucle repart. aux examens, la fréquentation retrouvent dans des réalités
en évidence – mathématique- L’apport de Paul Samuelson, le des magasins en fonction des plus modernes : 80 % des coups
ment – qu’elle varie selon la théoricien américain, et de son heures d’ouverture, etc. de téléphone s’adressent à 20 %
fertilité du terrain et le besoin « oscillateur », dynamise encore La loi de Poisson, dont la for- des personnes qui s’affichent

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de production agricole. davantage la démonstration  : mule a fait souffrir nombre dans un répertoire. De même,
Que deux économètres amé- le résultat obtenu n’est pas des d’élèves, régit, elle, par 20  % des routes concentrent
ricains, Daniel McFadden et moindres, puisqu’il conduit à exemple, les files d’attente au 80 % du trafic…
James Heckman, soient les découvrir que l’économie est cinéma.
lauréats de l’an 2000 du prix cyclique. Le principe de Pareto, ingénieur
Nobel d’économie prouve que et économiste italien, est aussi Marie-Béatrice Baudet
l’aventure se poursuit plus que à mettre à l’inventaire. Sa loi Le Monde daté du 31.10.2000
jamais. Courbe de Gauss
L’ambition des économistes est Le Français Léon Walras, père
d’anticiper. Et, pour ce faire, ils de l’école marginaliste, un POURQUOI CET ARTICLE ?
ont besoin de modéliser : nous ingénieur qui, après avoir raté
voilà tombés dans le champ le concours de Polytechnique, Cet article mentionne les équations différentielles, qui sont
de l’économétrie, qui se fonde, intègre l’École des mines, sera utilisées en économie.
dans sa plus simple expression, l’un des économistes à pousser
Les équations différentielles sont des équations contenant
sur la théorie des polynômes très loin la formulation mathé-
les termes f et f’; f, f’ et f’’ ; f et f’’ ; etc., dont l’inconnue est la
et des développements limités, matique : il présente sa théorie
fonction f (dérivable sur un intervalle).
bref de l’algèbre façon y = ax de l’équilibre général en inté-
+ b… Toute prévision va donc grant un nombre impression- Par exemple, les solutions des équations différentielles du
s’exprimer par une équation. nant de variables : les prix, les premier ordre de la forme y’ + ay = 0 avec a ∈ ℝ* donné, sont les
Comment Keynes est-il parvenu salaires, les facteurs de produc- fonctions exponentielles y(x) = λe–ax définies sur ℝ.
à placer la « demande effective » tion, la monnaie, le crédit… Tout
λ est à déterminer en donnant une autre condition à cette équa-
au cœur de son analyse  ? Via cela sous forme d’équations,
tion. Ainsi la fonction solution trouvée sera unique.
la mise en équations simples méthode – il faut le souligner –
de l’économie. Par exemple  : typiquement française. Les Par exemple, dans le programme de terminale S, la fonction
I = S (l’investissement est égal économistes britanniques pré- exponentielle est l’unique fonction f dérivable sur ℝ telle que :
à l’épargne) ou encore C = cY fèrent souvent la géométrie. f’ = f et f(0) = 1. Dans ce cas, a = – 1 , et λ = f(0) = 1.
(la consommation est propor- Keynes s’est appuyé ainsi sur
Les équations différentielles du second ordre sont celles de la
tionnelle au revenu disponible). la trigonométrie…
forme ay’’ + by’ + cy = 0 avec (a, b, c) ∈ ℝ3, a ≠ 0.
Les relations mises en évidence Les économistes-mathéma-
devenant de plus en plus élabo- ticiens désireux de relier les Ses solutions dépendent de celles dans ℂ de son équation carac-
rées, l’économiste britannique séries de chiffres que leurs téristique du second degré ar2 + br + c = 0 d’inconnue r.
va faire appel à une technique calculs savants mettent au jour

16 Dérivation
LES ARTICLES DU

Kiyoshi Itô
Les travaux de ce grand mathématicien japonais ont irrigué nombre de domaines
étrangers aux mathématiques, depuis l’aéronautique et la biologie jusqu’à la finance.

F
igure légendaire des proba- marque le début de ses travaux Le père du « calcul les problèmes dits de « filtrage »
bilités et père du calcul sur les processus aléatoires – stochastique » – où l’on ne « voit » qu’une partie
stochastique, le mathé- ou «  stochastiques  ». Nommé « Au lycée, on apprend le principe du problème que l’on cherche à
maticien japonais Kiyoshi maître de conférences à l’uni- simple selon lequel une fonction résoudre –, reposent aussi sur les
Itô est mort à Kyoto (Japon) versité de Tokyo en 1943, il dérivable est l’intégrale de sa contributions de Kiyoshi Itô. « Par
lundi 10  novembre, à l’âge de obtient son doctorat deux ans dérivée, explique Jean-François exemple, le déplacement d’une
93 ans. Ses travaux ont notam- plus tard. Le Gall, professeur à l’université fusée n’est pas exactement la solu-
ment été récompensés par le Ses premiers travaux ne Paris-XI et membre de l’Ins- tion d’une équation différentielle
premier prix Gauss, décerné sortent guère du Japon quelque titut universitaire de France. La classique : il est la solution d’une
en 2006 par l’Union mathé- peu enclavé de l’après-guerre. "formule d’Itô" est un outil qui équation différentielle perturbée
matique internationale (UMI) Dans les années 1950, plu- permet de généraliser ce principe par des petits « bruits » aléatoires
et l’Union mathématique alle- sieurs séjours à l’étranger, en aux fonctions irrégulières parce comme les variations du vent sur
mande (DMV) et distinguant particulier au célèbre Institute que dépendant du hasard. » Cette la carlingue, les vibrations du
une œuvre mathématique aux for Advanced Studies (IAS) de « formule d’Itô » (ou lemme d’Itô) moteur, etc., illustre M. Le Gall. Ce
nombreuses applications. Peu Princeton (États-Unis), lui forme la pierre angulaire de ce type de problèmes se traite grâce
de mathématiciens peuvent se permettent de diffuser ses que les mathématiciens appellent au calcul stochastique d’Itô. »
targuer d’avoir autant contribué idées. le «  calcul stochastique  », dont « Kiyoshi Itô est pour moi la figure
que M. Itô à façonner le monde. « Kiyoshi Itô est aujourd’hui Kiyoshi Itô est véritablement le emblématique du mathématicien
Ses travaux ont irrigué nombre au moins considéré comme père. dont les travaux, pourtant très

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de domaines étrangers aux le plus grand probabiliste du Le calcul stochastique a bien sûr fondamentaux, trouvent en défini-
mathématiques, depuis l’aéro- XXe siècle », dit le mathémati- des applications dans la finance. tive d’innombrables applications
nautique et la biologie jusqu’à cien Jean-Pierre Bourguignon, « En mathématiques financières, en dehors des mathématiques »,
la finance. directeur de l’Institut des toutes les applications liées au dit M. Bourguignon. Même si,
Né le 7 septembre 1915 dans une hautes études scientifiques problème d’évaluation d’actifs ajoute M. Le Gall, ses apports ont
région rurale du nord du Japon, (IHES). Lorsqu’un phénomène ou de produits financiers comme eu, « pour les mathématiques elles-
il étudie les mathématiques à est aléatoire (ou pseudo-aléa- les options d’achat ou de vente mêmes, la plus grande impor-
l’université de Tokyo à une toire) – mouvements d’une reposent sur le calcul stochas- tance ».
époque où, selon lui, les proba- molécule de gaz dans une tique », explique M. Le Gall.
bilités ne constituent pas encore enceinte, variations du cours Les solutions aux problèmes de Stéphane Foucart
une discipline à part entière. d’une action, turbulences de probabilités appliquées, comme Le Monde daté du 30.11.2008
« Quand j’étais étudiant, dira- masses d’air, etc. –, la fonction
t-il en 1998, en recevant le prix mathématique qui le décrit ne
Kyoto pour les sciences fonda- se plie guère aux techniques POURQUOI CET ARTICLE ?
mentales, il y avait très peu de d’analyse classiques. Le grand
Cet article mentionne les équations différentielles, qui sont
chercheurs en probabilités. Avec, apport du mathématicien japo-
utilisées régulièrement en sciences physiques (ici, pour le
parmi les rares, Kolmogorov en nais a été d’inventer les outils
déplacement d’une fusée), mais aussi plus généralement pour
Russie et Paul Lévy en France. » – en particulier la «  formule
d’autres types de mouvement (lien entre l’accélération, la vitesse
Diplômé en 1938, il rejoint le d’Itô » – capables d’examiner et
et la position d’un mobile).
Bureau des statistiques japo- de manipuler de manière com-
nais, où il restera jusqu’en 1943. parable les processus aléatoires On a vu que les équations différentielles sont des équations
Un an plus tôt, il publie une et les processus déterministes contenant les termes f et f’ ; f, f’’ et f’ ; f et f’’ ; etc., dont l’inconnue
contribution dans Japanese (ou classiques). est la fonction (dérivable sur un intervalle donné).
Journal of Mathematics qui

Dérivation 17
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
CERCLE
TRIGONOMÉTRIQUE
Fonctions sinus et cosinus
Une unité de longueur a été

P
fixée. On appelle cercle trigono-
métrique tout cercle de rayon 1,
armi l’ensemble des fonctions étudiées, les fonctions sinus
muni d’un point origine et d’un et cosinus présentent des particularités spécifiques, notam-
sens de rotation (appelé sens
direct).
ment la périodicité. L’étude de ces fonctions sur leur période
FONCTIONS cos, sin
(un intervalle) va permettre d’obtenir la représentation graphique
Soit 𝒞 un cercle trigonométrique de toute la fonction.
d’origine O et A et B les points de 𝒞
  Définition, dérivation La fonction sinus
tel que le repère (O ; OA ; OB ) soit π
La fonction cosinus, notée cos, est la fonction qui à x 0 π
orthonormal de sens direct. 2
Soit x un réel et M le point de 𝒞 tout réel x associe le nombre réel cos x. sin’(x) = cos(x) + 0 –
associé à x :
La fonction sinus, notée sin, est la fonction qui à tout 1
• le cosinus de x, noté cos  x, est sin
l’abscisse du point M dans le repère réel x associe le nombre réel sin x. 0 0
 
(O ; OA ; OB ) ; Propriétés : les fonctions sinus et cosinus sont déri- ⎡ π⎤
Sur l’intervalle ⎢0 ; ⎥
• le sinus de x, noté sin x, est l’or- vables sur l’ensemble des réels, donc continues. π 2⎦

donnée du point M dans le repère 2 la fonction sinus est croissante.
  Pour tout réel x : 1
(O ; OA ; OB ).
 cos′( x) = – sin( x) et cos′(ax + b) = –asin(ax + b) .
FONCTION PAIRE 0
Une fonction f est paire si et seule-
 sin′(x) = cos(x) et sin′(ax + b) = acos(ax + b). π 0 π π

ment si : Exemple : la dérivée de la fonction f définie sur ℝ par 2 2

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⎡π ⎤
• quel que soit le réel x ∈ Df , Sur l’intervalle ⎢ ; π ⎥
f(x) = 3cos(4x + 5) est la fonction f ′ définie sur ℝ par π ⎣ 2 ⎦
–x ∈ Df et f(–x) = f(x) ; –
2 la fonction sinus est décroissante.
f ′(x) = – 12sin(4x + 5).
• Cf est symétrique par rapport à
l’axe des ordonnées dans un repère Parité, périodicité des courbes
orthogonal. Fonctions sinus et cosinus représentatives des fonctions sinus
sur l’intervalle [0 ; π] et cosinus
FONCTION IMPAIRE
Une fonction f est impaire si et La fonction cosinus Pour tout réel x, on a cos(–x) = cos(x), donc la fonction
seulement si : π
x 0 π cosinus est paire et sa représentation graphique est
• quel que soit le réel x ∈ Df , 2
–x ∈ Df et f(–x) = – f(x) ; cos’(x) = –sin(x) 0 – 0 symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
• Cf est symétrique par rapport à 1 Pour tout réel x, on a sin(–x) = –sin x, donc la fonction
(0)
l’origine du repère. cos sinus est impaire et sa représentation graphique est
AXE DE SYMÉTRIE – 1
symétrique par rapport à l’origine du repère.
Une droite 𝒟 est l’axe de symétrie
d’une figure F si et seulement si le Pour tout réel x, on a cos(x + 2π) = cosx et
π
symétrique par rapport à 𝒟 de tout 2
1
sin(x + 2π) = sinx, donc les fonctions sinus et cosinus
point M de la figure F est aussi un
point de F. sont périodiques de période 2π.
0
π 0 π
π
CENTRE DE SYMÉTRIE –
2 2
π

Un point I est le centre de symétrie –1 2


d’une figure F si et seulement si le π 1

symétrique par rapport à I de tout 2 Sur l’intervalle [0 ; π] 0
la fonction cosinus π 0 π π 3π 2π 5π 3π
point M de la figure F est aussi un est décroissante. –
2 π 2 2 2
point de F. –π –
2 g(x) = cosx f(x) = sinx
FONCTION PÉRIODIQUE
Une fonction f définie sur ℝ
est périodique de période T si DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER
et seulement s’il existe un réel
• Un ordinateur dans votre poche p.  20 (Jean-Marc Chabanas, Le Monde daté 15.09. 1973)
T > 0 tel que, pour tout réel x :
f ( x + T ) = f ( x ). • La guerre des contenus sur mobile s’intensifie p. 21
(Alexis Delcambre et Alexandre Piquard, Le Monde Eco et entreprise daté du 09.10.2015)

18 Fonctions sinus et cosinus


EXERCICES PAS À PAS

Sujet inédit b) Déduire des questions 2. et 3. a) le tableau de variations


de la fonction f sur l’intervalle [0 ; 2π].
On considère la fonction f définie sur l’intervalle [0 ; 2π] Préciser les ordonnées des points dont l’abscisse x vérifie f ′(x) = 0.
1
par : f ( x) = cos x + cos(2x) + 1.
2
4. Tracer la courbe représentative de f sur l’intervalle [0 ; 2π] dans le
La courbe préconstruite ci-dessous est la représentation repère précédent (où f ′ est déjà représentée).
graphique de la fonction dérivée f ′sur l’intervalle [0 ; 2π].
y
3

2 La bonne méthode
1 1. a) Pour tout réel x :
cos ′(x) = –sin(x) et cos ′(ax + b) = –asin(ax + b).
–1 0 1 2 3 4 5 6 7 x
–1 b) Mettre –sin x en facteur dans l’expression de f ′.
2. Pour résoudre une équation produit, il faut utiliser la pro-
–2
priété suivante : « un produit de facteurs est nul lorsque
1. a) Déterminer la fonction dérivée f ′ de la fonction f. l’un des facteurs est nul ».
b) En utilisant la relation sin(2a) = 2sina cosa, montrer que, pour tout 3. a) Placer les valeurs où f ′ s’annule, puis les intervalles où
nombre réel x de l’intervalle [0 ; 2π] : f ′(x) = – sin(x) [1 + 2cos(x)]. elle est positive et négative.
2. Résoudre dans l’intervalle [0 ; 2π], l’équation produit : b) Si f ′ ⩾ 0 sur un intervalle I, f est croissante sur I.
sin(x) [1 + 2cos(x)] = 0. Si f ′ ⩽ 0 sur un intervalle I, f est décroissante sur I.
3. a) En s’appuyant sur la représentation graphique de la fonction 4. Pour représenter graphiquement la fonction , on peut s’ai-

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dérivée f ′ ci-dessus, dresser le tableau de signes de f ′(x) sur der d’un tableau de valeurs.
l’intervalle [0 ; 2π].

Nouvelle-Calédonie (mars 2013) Courbe 2


2

Pour l’énoncé suivant, indiquer si la proposition correspondante


est vraie ou fausse et proposer une justification de la réponse π 0 π π

choisie. 2 2

–2
On considère une fonction f, sa dérivée f ′ et son unique
primitive F s’annulant en x = 0. Les représentations Courbe 3 1,0
graphiques de ces trois fonctions sont données
0,5
(dans le désordre) par les courbes ci-dessous.
Proposition : « La courbe 3 est la représentation π 0 π π

2 –0,5 2
graphique de f. »
–1,0
Courbe 1
4 –1,5

2
La bonne méthode
π 0 π π
– Si la courbe représentative de f est la courbe 3, quelle courbe
2 –2 2
est la représentation de F ?
–4

Fonctions sinus et cosinus 19


LES ARTICLES DU

Un ordinateur dans votre poche


Est-ce sous la forme de l’ordinateur individuel que l’informatique entrera dans la vie de tous les jours ?
On connaît l’essor des « calculatrices » de poche, équivalent sous forme réduite des calculatrices
de bureau, effectuant les quatre opérations arithmétiques fondamentales : addition, soustraction,
multiplication et division. Dans leur sillage, certains constructeurs d’ordinateurs classiques proposent
maintenant des « calculateurs » de poche. Ils traitent des fonctions plus complexes : inverses,
logarithmes, lignes trigonométriques, intérêts composés, taux d’amortissement. Si l’on ose ainsi
passer du sexe faible au sexe fort, on ne prononce encore que timidement le mot d’« ordinateur »
de poche. Et pourtant, on retrouve bien là, sous une forme simple, les principes et la structure des
ordinateurs, à un prix dérisoire. Mais l’est-il vraiment pour le service rendu ?

L
e calculateur de poche, c’est la notion de « programme » est plus complexe que celle d’un dite « en série ». Qu’est-ce à dire ?
comme le livre du même qui peut le plus être controversée. ordinateur habituel. C’est une Soit, par exemple, à effectuer l’addi-
nom, suppose en fait une Dans un ordinateur d’architecture véritable fonction qui correspond tion de deux nombres : 123 et 254.
grande poche. Il pèse dans les moderne, on trouve des « instruc- mieux – ô sublime clarté du Dans un ordinateur classique, un
200 grammes et mesure environ tions  » enregistrées en mémoire vocabulaire informatique – aux « additionneur » ajoute les unités
8 centimètres sur 15, pour 2 bons à deux niveaux. À un premier notions de « sous-programme » ou 3 et 4, un autre additionneur les
centimètres d’épaisseur. niveau se trouve le programme de «  macro-instruction »). dizaines 2 et 5, un troisième les
Que fait-il  ? Sinus, cosinus, puis- proprement dit. C’est un enchaî- De même, la notion de mémoire centaines 1 et 2. Ces trois additions
sances, bref une dizaine de fonc- nement d’instructions dont l’ordre de données n’existe pratiquement se déroulent « en parallèle » dans le
tions complexes s’ajoutant aux est choisi par l’utilisateur pour pas. Les données sont entrées au même intervalle de temps (légère-
fonctions arithmétiques classiques. résoudre un problème déterminé. fur et à mesure du calcul. Il suffit ment majoré en réalité pour tenir

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C’est en somme, le concurrent de Elles sont inscrites en mémoire au de pouvoir enregistrer temporaire- compte d’éventuelles retenues).
la règle à calcul. Mais quel concur- moment de traiter ce problème, ment des résultats intermédiaires, Dans un ordinateur simplifié,
rent  ! Mesurés sur quelques pro- ou un peu avant, et sont ensuite dans les registres de l’organe de organisé «  en série  », un seul et
blèmes typiques, les temps néces- effacées au moment de l’ins- calcul pour avoir déjà une sou- même additionneur ajoute d’abord
saires à la résolution complète cription du programme suivant. plesse d’utilisation fort appréciable. les unités 4 et 3, puis est utilisé à
tombent de quelques minutes à Chacune de ces instructions fait Comment ces éléments entrent-ils nouveau pour faire la somme des
quelques dizaines de secondes, un appel, lors de son décodage, à une dans un aussi petit volume ? C’est, dizaines, des centaines, etc.
gain moyen dans un rapport cinq séquence d’instructions plus élé- bien sûr, grâce aux circuits inté- Il en résulte que le temps d’addition
à dix. La précision obtenue est de mentaires, dont l’ordre a été fixé grés. Il faut constater d’abord que total est proportionnel aux nombres
l’ordre de dix chiffres significatifs par le constructeur. Celles-ci sont l’alimentation du calculateur – des manipulés. La conséquence est que,
contre trois, quatre au maximum, enregistrées à un second niveau de batteries rechargeables – occupe malgré l’emploi de circuits intégrés
pour la règle à calcul. mémoire, de façon généralement pratiquement le tiers du volume. comparables à ceux des ordinateurs
Sa structure s’apparente bien à indélébile. C’est la technique de la Le clavier nécessaire à l’entrée des puissants, les temps de calcul pra-
celle d’un ordinateur. Les données microprogrammation. données, aussi plat que possible, tiques sont de l’ordre du dixième de
d’entrée sont traitées par un pro- Dans l’ordinateur de poche, c’est offre sur la surface disponible seconde pour chaque opération élé-
gramme, c’est-à-dire des instruc- seulement le second niveau que trente à quarante touches (les dix mentaire. Mais c’est bien largement
tions qui s’enchaînent. Celles-ci l’on retrouve. Le programme pro- chiffres usuels et des « touches de suffisant pour donner l’impression
sont décodées par un organe de prement dit n’est pas enregistré à fonction  », telles qu’addition ou d’instantanéité, qui est le caractère
commande. Elles sont exécutées un premier niveau avant son exé- soustraction, correspondant aux le plus frappant de ces calculateurs
par un organe de calcul. Les résul- cution. Les instructions sont exé- différents types d’opérations du de poche.
tats sont enfin visualisés de façon cutées au fur et à mesure de leur calculateur). La visualisation des Et il est de fait que ces appareils
claire. composition. La programmation résultats se limite à une rangée de apportent, à qui les manipule pour
À y regarder de près, ces éléments est en quelque sorte extérieure à chiffres luminescents, comparable la première fois, un véritable sen-
sont bien sûr assez rustiques, et l’ordinateur (Chaque instruction à ceux des appareils de mesure timent d’enthousiasme, qui est
électronique. sans doute pour beaucoup dans
Le reste, c’est en quelque sorte leur succès commercial.
l’«  unité centrale  » avec ses trois Est-ce à dire que la règle à calcul
POURQUOI CET ARTICLE ? parties essentielles  : l’organe de est définitivement détrônée  ? Le
commande, l’organe de calcul et la prix d’un ordinateur de poche est
Cet article mentionne les tables : tables des logarithmes, mémoire (cette dernière est donc, aujourd’hui de l’ordre de 1 000 à
premières calculatrices qui des cosinus, des sinus, etc. ici, uniquement une mémoire 3 000 F. Celui d’une bonne règle
permettent de faire rapide- L’invention des calcula- inaltérable contenant les micro- à calcul de 50 à 100 F. Quels que
ment des calculs, dont on ne trices a ainsi profondément instructions). Une carte de circuits soient les progrès, toujours specta-
connaissait auparavant le modifié l’enseignement des intégrés à grande échelle suffit pour culaires, des prix de l’électronique,
résultat qu’en consultant des mathématiques... chacune de ces trois parties. La sim- il est douteux que l’écart puisse
plicité de structure est accentuée diminuer dans des proportions
par le choix d’une organisation aussi considérables.

20 Suites
LES ARTICLES DU

S’il hésite peu actuellement à faire à quelques minutes près ? A-t-on constructeur, qu’il s’agit là d’un destiné à l’achat de l’ordinateur de
acquérir à son patron un calcula- besoin souvent de dix chiffres instrument incomparable « pour poche s’ajoutait au cadeau, ou
teur de poche à des fins profes- significatifs ? Alors, on fait appel à connaître le nombre de jours qu’il aboutissait en fin de compte… dans
sionnelles, le particulier balancera d’autres arguments de vente qui vous reste pour acheter un cadeau sa propre poche.
certainement lorsqu’il lui faudra sont de nature plus sentimentale. avant l’anniversaire de votre
l’acheter sur ses fonds personnels. Il est symptomatique de lire, tex- femme  ». Gageons que celle-ci
Quels sont les arguments ? Vitesse tuellement, dans une notice de accepterait volontiers une erreur Jean-Marc Chabanas
et précision. Mais est-on vraiment présentation et sous la plume du de quelques jours si l’argent Le Monde daté du 15.09.1973

La guerre des contenus sur mobile s’intensifie


Google a lancé un format pour afficher plus rapidement des pages sur smartphone ou tablette.

E
t de trois… Après Facebook les réseaux sociaux Twitter, de l’espoir de toucher un nouveau « Google offre toutes les possibilités
et Apple, Google a annoncé, Pinterest et LinkedIn. Sur ces lectorat plus jeune. de monétisation pour les articles
mercredi 7  octobre, derniers, les liens renverront Google et ses concurrents sont publiés sur AMP  : les publicités
une initiative pour doper le vers les formats AMP des conscients que les éditeurs de mais aussi les paywalls  »
Web mobile. Le groupe lance pages, quand ceux-ci seront contenus ont peur de publier sur donc le paiement à l’acte ou
Accelerated Mobile Pages (AMP), disponibles. L’éditeur de blogs une autre plate-forme que leur l’abonnement, se réjouit Frédéric
un format que tout éditeur pourra Wordpress proposera également propre site ou application, car ils Filloux, spécialiste du numérique
utiliser pour publier des pages un plugin (module d’extension) craignent de perdre une partie et éditeur de la Monday Note.
qui seront lisibles beaucoup pour publication AMP. de leur pouvoir dans la chaîne Une spécificité mise en avant
plus rapidement quand on les de valeur. Et aussi une part de par Naomi Ramirez, responsable
consulte depuis un téléphone ou Toucher un lectorat plus jeune contrôle sur la publicité et sur numérique d’El Pais. «  AMP a le

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
une tablette. C’est une réponse Google dit avoir déjà trente les données concernant leurs potentiel de devenir un standard »,
à la lenteur de chargement de médias partenaires, dont Les lecteurs. Google a donc décidé de dit-elle.
contenus sur support mobile, Echos, l’anglais The Guardian, les ne prendre aucun pourcentage de C’est aussi l’espoir de Google,
dénoncée quasi unanimement par américains The New York Times, le la publicité qui sera montrée sur dans la bataille qu’il livre contre
ses partenaires, a expliqué Google site Buzzfeed ou The Washington les pages AMP. Et assure que les Facebook et Apple, particulière­
à la presse, mercredi. Un sujet Post… Une énumération qui systèmes de gestion de publicité ment âpre dans le mobile, dont
déjà mis en avant par Facebook rappelle les titres mis en avant seront acceptés, même si l’on peut les audiences deviennent primor­
et Apple quand ils ont lancé leur par Apple et Facebook lors de se demander si tous les types de diales. Pour attirer les éditeurs de
propre initiative, respectivement leurs lancements de solutions bannières seront utilisables dans sites, les trois plates-formes
Instant Articles et News. mobiles. AMP, qui est un format allégé. Par rivalisent en proposant des
Concrètement, le format AMP « Les médias traditionnels doivent ailleurs, Google promet que ces solutions plutôt avantageuses.
allège le poids d’une page en la atteindre leur lectorat hors de leur pages « seront comme votre site » ; Leur concurrence est un des
simplifiant techniquement, a propre site Web, aller le chercher que les clics seront comptabilisés antidotes contre la dépendance
expliqué Google. Et il utilise le où il se trouve  », dit Mario dans l’audience des éditeurs. que peut créer, pour les médias,
«  cache  » de Google  : le moteur Calabresi, directeur du quotidien Chez Apple et Facebook, les le fait de publier sur ces grandes
de recherche stockera sur ses italien La Stampa, adepte d’AMP. éditeurs peuvent conserver plates-formes. Qui pourront
serveurs les pages au format En quoi la solution de Google leurs revenus publicitaires, s’ils toujours, éventuellement, faire
AMP comme il stocke déjà les est-elle différente de celles de ont commercialisé leur contenu. évoluer plus tard les conditions
pages de format classique. Mais Facebook et d’Apple  ? «  Nous Mais si l’annonceur a été trouvé qu’elles proposent.
quand un internaute utilisant avons une approche ouverte du par Apple ou Facebook, la
un smartphone ou une tablette Web et même open source  », a plate-forme conserve 30  % des Alexis Delcambre
cliquera sur le lien d’un contenu argué, mercredi, un responsable revenus. Du côté des données, ces et Alexandre Piquard
disponible au format AMP, de l’équipe « produits » de Google, deux entreprises autorisent les Le Monde Eco et entreprise
le fichier «  caché  » par Google Danny Bernstein, en référence éditeurs à suivre les statistiques daté du 09.10.2015
s’affichera, rapidement. aux logiciels libres dont le code est de leurs articles.
Pour l’heure, Google communique public. Pour Google, ce discours
les spécificités de son format, ce est une façon de se démarquer
qui doit permettre aux éditeurs de Facebook et Apple, accusés en POURQUOI CET ARTICLE ?
de publier des pages AMP. Et aux creux de proposer des solutions
robots de Google de commencer à propriétaires, et d’être les tenants Cet article annonce le lancement les textes mathématiques seront-
stocker en cache. Puis, « en 2016 », d’un Web plus « fermé ».
d’Accelerated Mobile Pages (AMP), ils plus facilement accessibles,
le groupe commencera à intégrer L’annonce de Google est une
ces pages dans les résultats de son réponse aux initiatives de ses un format de publication des pages sans parler des applications sur
moteur de recherche. rivaux. Ces nouveaux services qui permettra de les consulter smartphone permettant de réviser
Point important  : le géant du ont en commun de proposer aux beaucoup plus rapidement depuis rapidement cours et exercices de
Web et la publicité disposent grands médias de publier des un téléphone ou une tablette. Ainsi mathématiques.
de partenariats avec d’autres articles et des vidéos directement
plates-formes puissantes comme sur les plates-formes, en échange

Suites 21
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
FONCTION
EXPONENTIELLE
Fonction exponentielle
C
La fonction exponentielle est
l'unique fonction dérivable sur ℝ 'est en recherchant des fonctions dérivables sur ℝ dont la
vérifiant les deux conditions
suivantes :
dérivée est proportionnelle à la fonction que l'on est conduit
• exp′(x) = exp(x) pour tout nombre à l'étude de la fonction exponentielle. Celle-ci joue un rôle
réel x ; capital en mathématiques car c’est une fonction de référence qui
• exp(0) = 1.
En posant f : x ↦ exp(x) = ex, f est intervient dans de nombreuses lois de probabilité.
l’unique fonction vérifiant f ’= f
et f(0) = 1.
La fonction exponentielle de base e
Comment la fonction exponentielle Quelles sont les propriétés
est la fonction réciproque de la
est-elle définie ? de la fonction exponentielle ?
fonction logarithme népérien. La fonction exponentielle est l'unique fonction déri- Relation fonctionnelle : quels que soient les réels x
NOMBRE e vable sur l'ensemble des nombres réels vérifiant les et y, on a : ex × ey = ex+y .
• L'image de 1 par la fonction expo- ex
deux conditions suivantes : Quels que soient les réels x et y, on a y  = ex– y.
nentielle est notée e. e
1
• Le nombre e est un nombre irra- Pour tout réel x, exp′(x) = exp(x) et exp(0) = 1. Pour tout nombre réel x, on a : x  = e– x.
tionnel, voisin de 2,718. e
Pour tout réel x, on a : ex  ×   e− x  = 1. x
• On dit aussi que le nombre e est Pour tout nombre réel x, on a : e2  =  e x .
1
la base du logarithme népérien Conséquences : e 0 = 1 ; e1  = e ≈ 2, 718  ; e−1  = 
e Pour tout nombre réel x et pour tout entier n,
puisque ln e = 1.
et e0 ,5  =  e.
on a : (ex)n = enx.
LOGARITHME
Comment varie la fonction
lim x n e x  = 0
NÉPÉRIEN x→– ∞ Quelle est la dérivée de la fonction eu ?
exponentielle ?

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• La fonction logarithme népé-
Soit u une fonction dérivable sur un intervalle I, alors
rien est la primitive de la fonction La fonction exponentielle est égale à sa dérivée.
inverse sur ]0 ; +∞[ qui prend la pour tout réel x appartenant à I, on a : (eu)′ = u′eu.
Pour tout nombre réel x, en posant f(x) = ex,
valeur 0 en 1.
Équation et inéquation avec la fonction
• Pour tout réel a strictement posi- on a f ′(x) = f(x).
tif, il existe un unique réel x tel
exponentielle
lim ex  = 0 et lim ex  = +∞.
que ex = a. Ce nombre s'appelle le x→ – ∞ x→ + ∞ Soit a et b deux nombres réels.
logarithme népérien de a et on le Pour tout nombre réel x, ex > 0, la fonction exponen-
ea = eb si et seulement si a = b.
note x = ln a.
tielle est donc strictement croissante.
• Pour tout x ∈]0 ; +∞[, ln’(x) = 1 ea < eb si et seulement si a < b (l’équivalence est
x
et ln’(1) = 0.
Tableau de variation vraie aussi si les inégalités ne sont pas strictes).
CROISSANCES
ea > eb si et seulement si a > b (l’équivalence est
COMPARÉES x – ∞ 0 +∞
• Il s'agit de comparer la croissance vraie aussi si les inégalités ne sont pas strictes).
f ′(x) = ex +
de la fonction exponentielle et de
Si, de plus, b ∈  ℝ+* : ea = b si et seulement si a = lnb.
la fonction x ↦ x dans le but de +∞
lever certaines indéterminations (1) Quelles sont les limites usuelles
f (x) = ex
qui peuvent se présenter lors du de la fonction exponentielle ?
calcul de limites. 0
Aux bornes de l’ensemble de définition :
ex
lim = +∞ et lim xe x = 0
x→+ ∞ x x→– ∞ lim ex  = 0 et lim ex  =  +  ∞ .
Courbe représentative de la fonction exponentielle x→−∞ x→+ ∞
• On peut retenir la règle opératoire ex − 1 ex − e0
Nombre dérivé en 0 : lim   = lim    = e0  =  1.
suivante : à l'infini, l'exponentielle y
x→ 0 x x→ 0 x− 0
de x « l'emporte » sur la fonction
x ↦ x.
7 Croissances comparées de fonctions
6 x↦e x
y=x+1 ex
li m = +∞ et lim xe x = 0.
CROISSANCE 5 x→+ ∞ x x→– ∞

EXPONENTIELLE 4
Lorsqu'on passe d'un terme
3
d'une suite au terme suivant en e UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER
multipliant toujours par le même 2
1
• Pour ne pas fondre, le cœur des puces
nombre, la suite est géométrique.
se fragmente p.  25
On parle alors de croissance
–8 –7 –6 –5 –4 –3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 x (Le Monde daté du 02.03.2005)
exponentielle.

22 Fonction exponentielle
EXERCICES PAS À PAS

Liban (mai 2013) Annexe


Étant donné un nombre réel k, on considère la fonction fk Représentation graphique 𝒞1 de la fonction f1
1
définie sur ℝ par fk (x) =  – kx
.
1 + e
 
Le plan est muni d’un repère orthonormé (O ; i  ;  j ). 1

Partie A 𝒞1 
j
Dans cette partie on choisit k = 1. 
–3 –2 –1 0 i 1 2 3
1
On a donc, pour tout réel x, f1 (x) =  .
1 + e –x  
La représentation graphique 𝒞1 de la fonction f1 dans le repère (O ;  i  ;  j ) –1
est donnée en annexe.
1. D
 éterminer les limites de f1(x) en +∞ et en –∞ et interpréter
graphiquement les résultats obtenus.
 émontrer que, pour tout réel x, f1 ( x ) =  e x .
x
2. D
1  + e
3. O
 n appelle f ′1 la fonction dérivée de f1 sur ℝ. Calculer, pour tout
réel x, f ′1(x). La bonne méthode
En déduire les variations de la fonction f1 sur ℝ. Partie A
1

4. On définit le nombre I  =    f1 (x)dx. 1. P


 our la recherche des limites, penser à les ramener à des
0
limites usuelles. Quant à l’interprétation graphique, penser
⎛ 1 + e⎞
Montrer que I  = ln ⎜ ⎟. aux asymptotes.

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⎝ 2 ⎠ 1
Donner une interprétation graphique de I. 2. D
 eux méthodes possibles : soit remplacer e–x par , soit
ex
Partie B multiplier la fraction par e , au numérateur et au dénomi-
x

Dans cette partie, on choisit k = –1 et on souhaite tracer la courbe 𝒞–1 nateur.
représentant la fonction f–1. 3. D
 eux méthodes : soit on prend la première forme de f1, en
1
Pour tout réel x, on appelle P le point de 𝒞1 d’abscisse x et M le point utilisant la formule donnant la dérivée de , soit la seconde
u u
de 𝒞–1 d’abscisse x. forme de f1, en utilisant la formule donnant la dérivée de .
v
On note K le milieu du segment [MP]. 4. U
 tiliser la forme de f1 de la question 2., en remarquant
u′
1. Montrer que, pour tout réel x, f1(x) + f–1(x) = 1. qu’elle peut s’écrire sous la forme pour déterminer une
u
2. En déduire que le point K appartient à la droite d’équation y =  1 . primitive de f1.
2
3. Tracer la courbe 𝒞–1 sur l’annexe, à rendre avec la copie. Partie B
4. E n déduire l’aire, en unités d’aire, du domaine délimité par les 1. P
 rendre la seconde forme de f1 pour effectuer le calcul plus
courbes 𝒞–1, 𝒞1, l’axe des ordonnées et la droite d’équation x = 1. facilement.
Partie C 2. Calculer l’ordonnée du point K.
Dans cette partie, on ne privilégie pas de valeur particulière du 3. C
 onstater que les deux courbes sont symétriques afin de
paramètre k. tracer 𝒞–1.
Pour chacune des affirmations suivantes, dire si elle est vraie 4. U
 tiliser la symétrie de la question précédente et la valeur
ou fausse et justifier la réponse. de I calculée précédemment.
1. Q
 uelle que soit la valeur du nombre réel k, la représentation Partie C
graphique de la fonction fk est strictement comprise entre les droites 1. Établir une double inégalité stricte.
d’équations y = 0 et y = 1. 2. Dériver f-1 et conclure.
2. Q
 uelle que soit la valeur du réel k, la fonction fk est strictement 3. P
 artir de l’inéquation k ⩾ 10, puis par inégalités successives,
croissante. conclure.
⎛ 1⎞
3. Pour tout réel k ⩾  10, fk ⎜ ⎟ ⩾ 0, 99.
⎝ 2⎠

Fonction exponentielle 23
EXERCICES PAS À PAS

Inde (avril 2013) de croissance est maximale pour une valeur de t. En utilisant


le graphique donné en annexe, déterminer une valeur approchée
Partie A de celle-ci. Estimer alors la hauteur du plant.
On s’intéresse à l’évolution de la hauteur d’un plant
de maïs en fonction du temps.
Annexe
Hauteur (en mètres)
2,2
2
y=2
1,8
1,6
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
Temps t (en jours)
Le graphique en annexe représente cette évolution. La hauteur est en 0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220
mètres et le temps, en jours.
On décide de modéliser cette croissance par une fonction logistique
a
du type : h (t) = où a et b sont des constantes réelles
1 + be –0,04t
positives, t est la variable temps exprimée en jours et h(t) désigne la

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hauteur du plant, exprimée en mètres. On sait qu’initialement, pour La bonne méthode
t = 0, le plant mesure 0,1 m et que sa hauteur tend vers une hauteur Partie A
limite de 2 m. Déterminer les constantes a et b afin que la fonction h Interpréter la limite de la fonction f en +∞ par rapport à la
corresponde à la croissance du plant de maïs étudié. situation concrète, ce qui permettra, avec la valeur en 0 de
déduire les coefficients a et b.
Partie B Partie B
On considère désormais que la croissance du plant de maïs 1. V
 érifier que la fonction proposée est la même que celle
2
est donnée par la fonction f définie sur [0 ; 250] par f (t) = . déterminée précédemment, puis utiliser les formules sur
1 + 19e –0,04t
les dérivées.
1. D
 éterminer f ′(t) en fonction de t ( f ′ désignant la fonction dérivée 2. T
 raduire l’énoncé sous la forme d’une inéquation, puis utili-
de la fonction f ). ser les propriétés des fonctions exponentielle et logarithme
En déduire les variations de la fonction f sur l’intervalle [0 ; 250]. pour résoudre cette inéquation et répondre au problème.
2. C
 alculer le temps nécessaire pour que le plant de maïs atteigne 3. a
 ) Multiplier le numérateur et le dénominateur de l’expres-
une hauteur supérieure à 1,5 m. sion initiale de f(t) par e0,04t. Dériver F et conclure.
3. a
 ) Vérifier que pour tout réel t appartenant à l’intervalle [0 ; 250] b) Utiliser la formule de la valeur moyenne d’une fonction
2e0,04t
on a f (t) =  0,04t . f sur un intervalle [a ; b].
e  + 19
Montrer que la fonction F définie sur l’intervalle [0 ; 250] par Utiliser la primitive déterminée à la question 3. a) pour cal-
F(t) = 50ln(e 0,04t
+ 19) est une primitive de la fonction f. culer l’intégrale.
b) Déterminer la valeur moyenne de f sur l’intervalle [50 ; 100]. 4. En utilisant le fait que la pente de la tangente en un point
En donner une valeur approchée à 10 près et interpréter
−2
M de la courbe représentative de f est égale au nombre
ce résultat. dérivé en ce point, lire sur le graphique le point en lequel la
4. O
 n s’intéresse à la vitesse de croissance du plant de maïs ; pente semble être maximale.
elle est donnée par la fonction dérivée de la fonction f. La vitesse

24 Fonction exponentielle
L’ARTICLE DU

Pour ne pas fondre, le cœur des puces


se fragmente
La loi de Moore, énoncée puis aménagée.

L
e 19 avril 1965, dans la doubler environ tous les ans. ont toujours évolué selon le prin-
POURQUOI
revue Electronics, Gordon M. Moore se fondait sur les pro- cipe d’un doublement du CET ARTICLE ?
Moore énonçait ce qui grès réalisés au cours des toutes nombre de composants par unité
Un exemple, parmi d’autres,
allait passer à la postérité sous le premières années de production de surface tous les dix-huit à de quantités dont la crois-
sance en fonction du
nom de « loi de Moore ». Le direc- des puces de silicium. Depuis vingt-quatre mois et non tous les
temps est exponentielle : le
teur de la R & D de Fairchild qu’elle a été formulée, Intel a ans. Cependant, l’idée essentielle nombre de transistors dans
les puces du fabricant Intel.
Technologies – cofondateur, en quelque peu aménagé le fameux de M.  Moore, celle d’une aug-
D’après les conjectures de
1968, de la société Intel – assurait principe pour le faire corres- mentation exponentielle du
Moore («  loi de Moore  »),
que le nombre de transistors pondre à la réalité industrielle. nombre de composants intégrés, la croissance des perfor-
mances des appareils électro-
intégrés sur une même surface La société annonce ainsi sur son demeure juste.
niques est exponentielle.
de silicium allait, à l’avenir, site Internet que ses processeurs Le Monde daté du 02.03.2005

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Nombre de transistors contenus
dans une pièce, en millions en 2003 : Intel Itanium 2 410 millions
400 La croissance du
nombre de
Microprocesseur Nombre de transistors dans
transistors les puces du
fabricant Intel
continue à suivre
300 une loi
exponentielle en
doublant à peu près
en 2002 : tous les 18 mois.
Intel Itanium Mais la
220 millions miniaturisation,
200 combinée à
l’augmentation des
fréquences de
fonctionnement,
provoque une forte
élévation de température.
100 La solution à laquelle se
rallient tous les fabricants
consiste à multiplier le
nombre des cœurs de chaque
puce. Ainsi, le Cell d’IBM,
Sony et Toshiba en compte 9.
0
1971 72 74 78 82 85 89 93 97 99 2000

La miniaturisation face au mur de la chaleur

Fonction exponentielle 25
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
LOGARITHME NÉPÉRIEN
• Pour tout réel x strictement posi-
Fonction logarithme
népérien
tif, il existe un unique réel y tel
que e y = x. Ce nombre s’appelle le
logarithme népérien de x et on le
note y = lnx.
• La fonction logarithme népé-

L
rien est la primitive de la fonction
inverse sur ]0 ; +∞[ qui prend la
a fonction logarithme népérien est très utile pour simpli-
valeur 0 en 1. On a donc ln1 = 0 et fier certaines expressions mathématiques. Elle permet de
pour tout réel strictement positif,
1 convertir une multiplication en addition, une division en sous-
ln ′( x) =  .
x traction, une puissance en multiplication, une racine en division
PRIMITIVE
On appelle primitive de la fonc-
et de résoudre des équations et des inéquations contenant des
tion f sur l’intervalle I toute fonc- exponentielles.
tion  F  dérivable sur  I et dont la
dérivée sur I est la fonction f. Elle est utilisée pour définir le pH d'une solution en chimie et
FONCTION l’intensité d'un bruit en physique. On utilise également une échelle
EXPONENTIELLE
La fonction exponentielle est la
logarithmique pour l’échelle de Richter qui mesure la magnitude
fonction réciproque de la fonction d’un tremblement de terre.
logarithme népérien.
Elle est l’unique fonction dérivable
sur ℝ vérifiant les deux conditions
Comment la fonction logarithme Conséquences : quel que soit le nombre réel x stric-
suivantes :
népérien est-elle définie ?
tement positif, on a :

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• exp′(x) = exp(x) pour tout nombre La fonction logarithme népérien, notée ln, est la seule
pour tout réel y : ey = x si et seulement si y = ln x ;
réel x ;
fonction définie sur l’intervalle ]0 ; +∞[, qui, à tout
• exp(0) = 1. elnx = x ;
réel strictement positif x, associe l’unique solution
NOMBRE e pour tout nombre réel y : ln(ey) = y ;
• L’image de 1 par la fonction expo- réelle de l’équation d’inconnue y : ey = x. On note cette
⎛ 1⎞
nentielle est notée e. ln 1 = 0 ; ln e = 1 et ln ⎜ ⎟ = –1.
solution y = lnx. ⎝ e⎠
• Le nombre e est un nombre irra-
tionnel, voisin de 2,718. Comment la fonction logarithme
• On dit aussi que le nombre e est népérien varie-t-elle ?
la base du logarithme népérien
On a donc ln 1 = 0 et pour tout réel strictement positif,
puisque ln e = 1.
1
ln ′( x) =  .
PROPRIÉTÉS x
ALGÉBRIQUES Remarque : la fonction logarithme népérien est aussi
DE LA FONCTION ln
définie comme l’unique primitive de la fonction
Pour tous nombres réels stricte-
1
ment positifs a et b et tout nombre x ↦ qui s’annule en 1.
entier n : x
1
• ln(ab) =  lna +  lnb (relation Pour tout réel x strictement positif, ln ′( x) = > 0,
x
fonctionnelle).
donc la fonction logarithme népérien est strictement
⎛ a⎞
• ln ⎜ ⎟ = ln a – ln b.
⎝ b⎠ croissante sur l’intervalle ]0 ; +∞[.
⎛ 1⎞ lim ln x = –∞ et lim ln x = +∞.
• ln ⎜ ⎟ = – ln a. x→0 + x→+∞
⎝ a⎠
• ln(an) = nln a. Tableau de variation
1
• ln a  =  ln a. x 0   1            +∞
2
DÉRIVÉE DE ln u +∞
Pour une fonction u dérivable
John Napier (1550-1617), mathématicien écossais à
et strictement positive sur un ln (0)
l'origine des premières tables logarithmiques.
u′
intervalle I, on a : (ln u )′ = sur Le logarithme néperien a été baptisé ainsi en son
u –∞
l’intervalle I. hommage.

26 Fonction logarithme népérien


L’ESSENTIEL DU COURS

Courbe représentative de la fonction logarithme logarithme népérien d’une racine carrée :


1
MOTS CLÉS
népérien ln a  =  ln a. LIMITES USUELLES
2
• lim ln x = –∞ ;
4 1 +
Exemple : ln 6 = ln(2 × 3) = ln 2 + ln 3 ; ln 3  +  ln 4  +  ln  =  ln(x →3  0×  4 )  –  ln 12 =  ln 12  –  ln 12 = 0
12
3 1
ln 3  +  ln 4  +  ln  =  ln( 3   ×  4 )  –  ln 12 =  ln 12  –  ln 12 = 0.
• lim ln x = +∞ ;
x→+∞

2 Courbe représentative 12 ln(1 + x)


de la fonction ln • lim = 1.
1 Équation et inéquation avec la fonction x
x→0

0 logarithme népérien CROISSANCES


–3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 COMPARÉES
–1 e ≈ 2,718 Soient a et b deux nombres réels strictement positifs.
Il s’agit de comparer la croissance
–2 ln a = ln b si et seulement si a = b ; des fonctions logarithme népé-
rien et x ↦ x dans le but de lever
–3  ln a <  ln b si et seulement si a <  b (l’équiva-
certaines indéterminations qui
–4 lence est vraie aussi si les inégalités ne sont pas peuvent se présenter lors du calcul
–5 strictes) ;
de limites.
ln x
–6 ln a > ln b si et seulement si a > b (l’équivalence
• lim
x→+∞ x
= 0.
–7 • On peut retenir la règle opératoire
est vraie aussi si les inégalités ne sont pas strictes).
suivante : à l’infini, la fonction
–8
Exemple : ln(3x + 1) > 2 ln 2 ⇔ ln(3x + 1) > ln 4 ⇔ 3xx +↦ 1> ⇔ 3x > 3 ⇔sur
x 4« l’emporte » x >le1 loga-
rithme népérien.
ln(3x + 1) > 2 ln 2 ⇔ ln(3x + 1) > ln 4 ⇔ 3x + 1 > 4 ⇔ 3x > 3 ⇔ x > 1.
Les courbes représentatives des fonctions ln et exp
sont symétriques par rapport à la droite d’équation
Quelles sont les limites usuelles ZOOM SUR…
y = x de la fonction logarithme népérien ? LE LOGARITHME
Aux bornes de l’ensemble de définition : DÉCIMAL
7

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
• La fonction logarithme décimal
6 Courbe représentative lim ln x = –∞ et lim ln x = +∞.
est la fonction notée log et définie
x→0 + x→+∞
de la fonction exp ln x
5 Nombre dérivé en 0 de la fonction x ↦ ln( 1 + x ) sur ]0 ; +∞[ par log x  =  .
ln 10
4 Droite d’équation (ou en 1 de la fonction ln) : • Très utilisée pour les calculs
3 y=x numériques avant l’introduction
Courbe représentative ln(1 + x) ln(1 + x) – ln(1 + 0) 1
e ≈ 2,718 lim = lim = = 1. des calculatrices, la fonction
2 de la fonction ln x→0 x x→0 x –0 1+0 logarithme décimal a aussi de
1 nombreuses applications, notam-
0 Croissances comparées de fonctions ment en chimie et physique.
–3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 ln x LES PROPRIÉTÉS
–1 e ≈ 2,718 lim
x →+ ∞ x
 = 0
ALGÉBRIQUES
–2 DE LA FONCTION log
Pour tous nombres réels stricte-
–3 Logarithme décimal ment positifs a et b et tout nombre
–4 Le logarithme décimal est la fonction définie sur entier n :
ln x • log(ab) =  loga +  logb (relation
]0 ; +∞[ par log( x ) =  .
ln 10 fonctionnelle) ;
Quelles sont les propriétés ⎛ a⎞
Remarque : ln 10 > 0 donc la fonction log est stricte- • log ⎜ ⎟ = log a – log b ;
algébriques de la fonction ln ? ⎝ b⎠
ment croissante sur l’intervalle ]0 ; +∞[ et log1 = O.
Soit a et b deux nombres réels strictement positifs, ⎛ 1⎞
• log ⎜ ⎟ = – log a ;
Les propriétés algébriques de la fonction logarithme ⎝ a⎠
et n un nombre entier.
décimal sont les mêmes que celles de la fonction • log(an) = nlog a ;
 Relation fonctionnelle : ln(ab) = lna + lnb
1
logarithme népérien. • log a  =  log a.
 logarithme népérien d’un quotient : 2
En particulier pour a = 10, on a :
⎛ a⎞
ln ⎜ ⎟ = ln a – ln b ; log 10n = nlog 10 = n car log 10 = 1.
⎝ b⎠ La fonction inverse du logarithme
⎛ 1⎞ UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER
 logarithme népérien d’un inverse : ln ⎜ ⎟ = – ln a ; décimal est la fonction qui, à un
⎝ a⎠ • Les mathématiques des fractales luttent réel x, associe le nombre stricte-
 logarithme népérien d’une puissance entière  : contre le bruit p.  29 ment positif 10x =  e xln10 qui est
(Hervé Morin, Le Monde daté du 12.07.2003) l’exponentielle de base 10.
ln(an) = nln a ;

Fonction logarithme népérien 27


EXERCICES PAS À PAS

Sujet inédit
On considère la fonction f définie pour tout nombre réel x
de l’intervalle [1 ; 10] par f(x) = – xlnx + 2x. La bonne méthode
1. Montrer que la fonction dérivée f ′de la fonction f est définie 1. Un terme de l’expression de f est un produit.
pour tout nombre réel x de l’intervalle [1 ; 10] par : f ′(x) = – lnx + 1.
2. a) Résoudre –lnx + 1 > 0 ; –lnx + 1 < 0 ; –lnx + 1 = 0.
2. a) Étudier le signe de f ′(x) en fonction des valeurs du nombre b) Il faut déduire le tableau de variation de la question pré-
réel x de l’intervalle [1 ; 10].
cédente.
b) En déduire le tableau de variation de la fonction f sur l’intervalle
3. Pour représenter graphiquement la fonction f, on peut
[1 ; 10].
s’aider d’un tableau de valeurs.
3. On appelle 𝒞 la représentation graphique de la fonction f 4. a) Pour déterminer le nombre de solutions, Il faut obser-
dans un repère orthonormé du plan (unités : 1 cm en abscisses,
ver la courbe.
1 cm en ordonnées). Représenter graphiquement 𝒞 dans ce repère.
b) Pour donner une valeur approchée de la ou des solu-
4. On considère l’équation (E) : f(x) = 0, sur l’intervalle [1 ; 10]. tions, il faut obtenir un tableau de valeurs à l’aide de la cal-
a) Déterminer le nombre de solutions de l’équation (E).
culatrice, en changeant le pas de l’intervalle.
b) Pour chacune des solutions trouvées, donner une valeur appro-
chée à 10 –2 près.

Métropole (sept. 2010) b) Expliciter une démarche simple pour la construction de la

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tangente (Ta). Sur la figure, construire la tangente (Ta) au point A
Soit f la fonction définie sur l’intervalle ]0 ; +∞[ par : placé sur la figure.
f(x) = x(1 – lnx). Partie B. Aire sous une courbe
La courbe représentative 𝒞 de la fonction f est donnée Soit a un nombre réel strictement positif. On note 𝒜(a) la mesure,
ci-dessous. en unités d’aire, de l’aire de la région du plan limitée par la courbe 𝒞,
2,0 l’axe des abscisses et les droites d’équations respectives x = a et x = e.
e
1,5
Justifier que (a) = f (x)dx, en distinguant le cas a < e et le cas a > e.
1,0 A
f(a) a
0,5 𝒞

–1 0 1 a 2 3 4 5
–1 La bonne méthode
–1,5
Partie A
–1,0
–2,0 1. Étudier le signe de chaque facteur du produit de l’expres-
–2,5 sion de f(x).
Partie A. Étude de la fonction f 2. Utiliser les opérations sur les limites et les croissances
1. Étudier le signe de f(x) suivant les valeurs du nombre réel x. comparées de fonctions.
2. Déterminer les limites de la fonction f aux bornes de son ensemble 3. La fonction f est de la forme u × v donc : f ′ = (u × v)′
de définition. On admettra que lim x ln x = 0. = 0 4. a) Déterminer l’équation de la tangente (Ta) au point A
x→0 +
3. Déterminer la dérivée de la fonction f sur l’intervalle ]0 ; +∞[ et dresser d’abscisse a. L’abscisse du point A′ est 0.
le tableau de variation de la fonction f sur l’intervalle ]0 ; +∞[. b) Pour un point A d’abscisse a donné, il faut trouver une
4. Soit a un nombre réel strictement positif. On considère méthode pour placer le point A′. On a (Ta) = (AA′).
la tangente (Ta) au point A de la courbe 𝒞 d’abscisse a. Partie B
a) Déterminer, en fonction du nombre réel a, les coordonnées du Il faut distinguer les deux cas et montrer que l’égalité est vraie
point A′, point d’intersection de la droite (Ta) et de l’axe des ordonnées. dans les deux cas.

28 Fonction logarithme népérien


L’ARTICLE DU

Les mathématiques des fractales


luttent contre le bruit
Un mur acoustique mis au point par un laboratoire de l’École polytechnique et la
société Colas permet de réduire de façon importante les sons engendrés par la
route et le rail grâce à ses motifs dentelés.

Nous n’avons malheureuse- mieux que les meilleurs matériaux conçues pour museler les ondes La solution choisie constitue donc
ment pas de pistolet. » actuels ». sonores, fonctionnent mieux un compromis. Retenir d’abord
Au pied de son mur antibruit, Cette performance tient en un lorsque les murs de pyramide de une bonne matière première pour
Didier Peyrard, directeur tech- concept un peu passé de mode, les mousse qui les tapissent sont irré- fabriquer les panneaux : le béton
nique de la société Somaro, fractales, qui désignent des formes guliers. « L’énergie est concentrée à de bois, formé de copeaux de pin
filiale du géant de la construc- géométriques ayant la faculté de l’endroit où elle est absorbée, ce qui mélangés à du ciment, dont les
tion routière Colas, ne peut par- se reproduire à l’identique à dif- renvoie au concept de localisation qualités phoniques sont connues
faire sa démonstration. Les creux férentes échelles. Les branches faible en physique », indique le depuis longtemps. Lui adjoindre
et pyramides moulés dans ce du chou-fleur ou de l’arbre bron- chercheur. ensuite un peu de savoir-faire  :
panneau de béton de bois sont chique, tout comme la découpe Le rôle des irrégularités géomé- celui de Didier Peyrard qui ajoute
censés absorber les sons de façon du littoral en sont des exemples triques dans l’absorption sonore à l’ensemble une « poudre de
inégalée. Mais l’écran de 4 mètres fournis par la nature, avant que les est confirmé par Franck Sgard, perlimpinpin » – il n’en dit pas
de côté érigé sur le parking du mathématiciens – dont le Français du Laboratoire des sciences de plus – qui facilite le démoulage
centre de recherche de l’indus- Benoît Mandelbrot – ne forma- l’habitat de l’École nationale des en dépit des formes chantournées

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triel, dans les Yvelines, ne permet lisent des fonctions reproduisant travaux publics de Lyon, dont du motif.
pas à une oreille profane de faire des motifs similaires. l’équipe travaille à la mise au point Colas espère commercialiser ce
la différence. En acoustique, « nous sommes de revêtements perforés destinés produit à partir de début 2004,
Les mesures effectuées en relation partis du principe que l’absorption à l’équipement des véhicules. « On tant dans le secteur routier que
avec le laboratoire de physique sonore serait proportionnelle à utilise en effet ce concept d’hété- ferroviaire. Le marché existe  : le
condensée de l’École poly- la surface développée au contact rogénéité pour alléger les pro- bruit est l’une des nuisances les
technique sont pourtant for- des ondes sonores », explique duits en augmentant la capacité plus fréquemment citées dans les
melles  : ces pleins et ces déliés Bernard Sapoval, co-inventeur acoustique », indique le chercheur. enquêtes d’opinion. On évalue à
absorbent les basses fréquences du procédé et chercheur au labo- Le mur de Colas n’est pourtant pas 200 000 en France le nombre de
avec une efficacité de 68  % plus ratoire de physique condensée irrégulier, dans la mesure où le logements affectés par des
élevée que celle d’un mur clas- de Polytechnique. Les fractales motif est répétitif, mais sa forme niveaux sonores excédant
sique. Et le fameux test du pis- offrent justement la particularité vise bien à multiplier les surfaces 65  dB(A), niveau généralement
tolet, standardisé, a bien montré d’accroître la surface de contact. de contact. « Notre brevet propose considéré comme un seuil de gêne
que la réflexion des ondes sonores Tout comme le contour d’une une forme qui serait cinq fois plus et de fatigue.
était diminuée de 8  décibels côte rocheuse est virtuellement efficace », assure Bernard Sapoval.
acoustiques – dB(A) –, tandis que de longueur infinie, si on se donne Mais cette géométrie aurait été dif- Hervé Morin
la transmission – les sons capables pour objet de le suivre à l’échelle ficile à mettre en œuvre par mou- Le Monde daté du 12.07.2003
de traverser l’écran – était réduite du grain de sable et non à celle de lage et reste encore trop onéreuse.
de 57 dB(A). la carte routière.
On mesure mieux les progrès
obtenus lorsque l’on sait que les POURQUOI CET ARTICLE ?
mesures de bruit se faisant à partir « Cinq fois plus efficace »
d’une échelle logarithmique, cela Le chercheur a testé cette hypo- Cet article mentionne le niveau de l’intensité I (en watt/m2) d’un
signifie qu’une diminution de thèse sur de petites chambres bruit qui est défini à l’aide du logarithme par :
3  dB(A) correspond à une réduc- d’enregistrement où étaient
10 log I décibels (db) avec I0 = 10–12 watt/m2.
tion de moitié du volume sonore disposés des obstacles d’irrégu- I0
perçu par l’oreille humaine. Au larité croissante. « Les mesures
Autre exemple  : le pH d’une solution aqueuse est également
total, résume Jean-Luc Gautier, ont confirmé l’intuition de départ.
défini avec le logarithme : pH = – log10[H+], où [H+] est exprimée
chef du projet mur antibruit chez Une salle de concert fractale serait
en mole par litre.
Colas, les simulations numériques très mauvaise », indique Bernard
indiquent que, pour un riverain, Sapoval, qui voit dans l’utilisation Lorsque les grandeurs sont définies avec le logarithme, elles ne
le mur permettrait de réduire de de ces structures irrégulières une sont pas proportionnelles entre elles, mais proportionnelles à
2,7 dB(A) la nuisance occasionnée généralisation théorique, du fait leur logarithme : on parle de croissance logarithmique.
par le trafic routier, « soit 45 % de que les chambres anéchoïques,

Fonction logarithme népérien 29


L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
FONCTION CONTINUE
• Une fonction  f, définie sur un
Intégration

P
intervalle ouvert contenant
un réel a, est continue en  a si our calculer l’aire de la surface comprise entre une courbe
lim f ( x ) = f (a).
x→a et l’axe des abscisses, on peut approcher cette surface par
• Une fonction  f, définie sur un
intervalle I ouvert, est continue
une série de bandes rectangulaires de largeur infinitésimale.
sur I lorsque f est continue en tout L’intégrale de la fonction représentée par cette courbe est, au
réel a, appartenant à I.
• Une fonction  f, définie sur un
signe près, égale à la somme de leurs aires.
intervalle [a ; b], est « continue sur
[a ; b] » lorsque :
L’intégration est donc un outil précieux pour calculer l’aire de sur-
faces délimitées par des courbes dont on connaît les équations
f est continue sur ]a ; b[
lim f (x) = f (a)
(mais aussi de volumes dont on connaît les éléments du solide).
x a+
Cette branche des mathématiques a de nombreuses utilisations
lim f (x) = f (b)
x b– en physique et en économie.
INTÉGRALE
Qu’est-ce qu’une intégrale ? n’importe quel nombre réel à la primitive trouvée,
Pour f une fonction continue sur
un intervalle I et a et b deux réels Soit f une fonction continue et positive sur un inter- les dérivées des primitives ainsi obtenues donneront
b

dans I, f (x)dx est le réel F(b) – F(a), valle [a ; b]. Soit Cf sa courbe représentative. L’intégrale la même fonction, car la « dérivée d’un nombre réel
a
où F est une primitive quelconque de a à b de la fonction f est l’aire du domaine situé entre est nulle ».
de f sur I.
Cf , l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et Exemple  : F ( x ) = x 2  ; G( x ) = x 2 + 15 ; K ( x ) = x 2 – 1 …

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AIRE SOUS UNE COURBE b

x = b en unités d’aire. On la note f (x) dx. K ( x ) = x 2 + k avec k appartenant à l’ensemble des
Lorsqu’une fonction f est continue a
et positive sur un intervalle [a ;  b], réels.
b y
l’intégrale f (x)dx correspond à Toutes ces fonctions sont dérivables sur l’ensemble
a
« l’aire sous la courbe » : elle est des réels.
Cf
égale à l’aire de la partie du plan
Si on dérive toutes ces fonctions, on obtient une seule
comprise entre l’axe des abscisses,
les droites d’équations x = a et fonction définie par f ( x ) =2 x.
x = b et la courbe représentative
de f, exprimée en unités d’aire.
Comment calculer une primitive,
UNITÉ D’AIRE (u.a.)    une intégrale ?
Dans un repère orthogonal(O ;  i  ;  j ), ;  k )
Une primitive, lorsqu’elle existe, est une fonction.
une unité d’aire est l’aire du
0 a b x
rectangle
     formé avec les vecteurs Si F et G sont des primitives des fonctions f et g
(O ;  ;i i et
(O  ; ;j  j;. ;k k) )
x=a x=b sur un intervalle I, alors F + G est une primitive
PRIMITIVE
de f + g sur I.
On appelle primitive de la fonc-  
Dans un repère orthogonal (O, OI, OJ), on considère le
tion f sur l’intervalle I toute fonc- Si F est une primitive de la fonction f sur un intervalle
tion F dérivable sur  I et dont la point K de coordonnées (1 ; 1).
I et c est un nombre réel, alors cF est une primitive
dérivée sur I est la fonction f ’.
Une unité d’aire représente l’aire du rectangle OIKJ.
de cf sur I.
FONCTION DÉRIVÉE
Exemple : la fonction définie par F(x) = x est une
3
• Une fonction f est dérivable sur Qu’est-ce qu’une primitive ?
3
un intervalle I si et seulement si
Soit f une fonction continue sur un intervalle I. primitive sur l’ensemble des nombres réels de la
elle est dérivable en tout point
de I. On dit qu’une fonction F est une primitive de la fonction f définie par f(x) = x2 et la fonction définie
• Soit f une fonction dérivable
fonction f sur I lorsque F est dérivable sur I et que par G(x) =3x est une primitive de la fonction définie
sur un intervalle  I. La fonction
qui, à tout réel x de I associe le sa dérivée est égale à f sur cet intervalle. par g(x) = 3 sur ℝ.
nombre dérivé de f en x, est appe-
Lorsqu’une fonction admet une primitive, on Une primitive de la fonction f + g sur ℝ est donc la
lée fonction dérivée de f. Elle est
fonction F + G définie par F(x) + G(x) = x + 3x sur ℝ.
3
notée f ′. peut en trouver une infinité. En effet, si on ajoute
3

30 Intégration
L’ESSENTIEL DU COURS

Les résultats connus sur les dérivées des fonctions Positivité de l’intégrale MOTS CLÉS
usuelles donnent, par « lecture inverse », le tableau Soient f une fonction continue sur un intervalle I et
LINÉARITÉ
des primitives suivant où c est une constante. (a , b) ∈ I 2. DE L’INTÉGRALE
• Soient α   et β  deux nombres
Si pour tout réel x appartenant à l’intervalle [a ; b]
f(x) F(x) Df réels et f et g deux fonctions conti-
b b

k avec k ∈ ℝ kx + c ℝ on a : f(x) > 0, alors f (x)dx > 0. nues sur [a ; b] : [ f (x) + g(x)]dx
a b ab

1 En corollaire : si pour tout réel x appartenant à l’inter- α ∫ f ( x )dx + β ∫ g( x )dx.


= α 
xn avec n ≠ 1 x n+1  + c ℝ a a
n  + 1 b b

valle [a ; b], on a f(x) > g(x), alors f (x)dx > g(x)dx. • Cette propriété est utilisée
1 1 1
a a pour simplifier les écritures des
avec n ≠ 1 –    + c ]–∞ ; 0[ ∪ ]0 ; +∞[ intégrales.
xn n –  1 x n – 1 Intégration par parties*
RELATION DE CHASLES
1 Le choix de la technique d’intégration par parties se
ln x + c ]0 ; +∞[ Soient f une fonction continue sur
x rencontre souvent (mais pas nécessairement) lorsque un intervalle I et a, b et c trois réels
appartenant à I, alors :
la fonction à intégrer se présente sous la forme d’un c b c
ex ex + c ℝ f (x)dx = f (x)dx + f (x)dx.
produit. a a b

Soient u et v deux fonctions dérivables, de dérivées VALEUR MOYENNE


1
2 x ]0 ; +∞[ Soient a et b deux réels distincts et
x u et v sur l’intervalle [a ; b].
f une fonction continue sur [a ; b].
b
b La valeur moyenne de la fonction f
On a (uv) (x) dx =  u(x)v(x) a, car une primitive de
a
sur l’intervalle [a ; b] est égale au
b
Une intégrale, lorsqu’elle existe, est une valeur réelle. 1
la fonction (uv) est la fonction uv. réel f (x)dx.
b–a
Si une fonction f est continue sur un intervalle [a ; b], b b a

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Mais aussi (uv) (x) dx =  u (x)v(x) +u(x)v (x) dx
alors elle admet une primitive F telle que F (x) = f (x). a a
INÉGALITÉ
b
b
b b DE LA MOYENNE
On a alors : f (x)dx =  F(x) a
= F (b ) – F ( a). =  u (x)v(x) dx + u(x)v (x) dx en calculant la dérivée de • Soit f une fonction continue sur
a a a un intervalle [a ; b], telle que pour
2
2 la fonction (uv) et en utilisant la linéarité de l’intégrale. tout x de [a ; b], m ⩽ f(x) ⩽ M .
Exemple : 2x dx =  x 2 = 22 – 12 = 4 – 1 = 3.
1
1 b b D’après l’inégalité de la moyenne,
b
D’où   u(x)v(x) = u (x)v(x) dx + u(x)v (x) dx , on a :
a
Comment calcule-t-on la valeur b a a
b
b bb

mm
(b ⩽ f (x)dx
m(b–(b–a)–a)a) f (x)dx⩽
f (x)dx MM(b
M(b–(b–a).
–a).
a).
moyenne d’une fonction
b
puis  : u (x)v(x) dx = u(x)v(x) a
– u(x)v (x) dx. a aa
sur un intervalle ? a a
• L’inégalité de la moyenne four-
(Théorème de l’intégration par parties)
La valeur moyenne d’une fonction f sur un intervalle nit un encadrement de l’intégrale
b
1 Exemple : la primitive de la fonction logarithme qui d’une fonction continue sur un
[a ; b] est égale au réel f (x)dx.
b–a a intervalle [a ; b] dans le cas où la
s’annule en 1 est la fonction F (de variable t), définie
t fonction considérée est bornée sur
Relation de Chasles sur ]0 ; +∞[, par F(t) = ln(x)dx. l’intervalle [a ; b].
1
Soient f une fonction continue sur un intervalle I et INTÉGRATION
On procède alors au calcul de cette intégrale
PAR PARTIES
(a , b, c) ∈ I  .3
avec la formule de l’intégration par parties, • Soient u et v deux fonctions
b c c
dérivables sur [a ; b] telles que
On a : f (x)dx + f (x)dx = f (x)dx. en posant u′(x)  =  1 et v(x)  =  lnx, soit u( x ) = x et
a b a
les fonctions u′ et v′ soient conti-
t t b
1 1
 : F (t ) = ∫ 1 × ln( x )dx =  xln x 1 – x
t
v (x) = dx nues sur [a ; b], alors : u (x)v(x) dx
x x
Linéarité de l’intégrale 1 1
b
b a
t
t = u(x)v(x) – u(x)v (x) dx.
Soient f et g deux fonctions continues sur un inter- =  xln x 1 – 1 dx = ln – ln1 – 1
= t ln t – t + 1. a
a
1
valle I, (a , b) ∈ I  et k ∈ ℝ.
2
• Si l’on choisit judicieusement
Ainsi, les fonctions de la forme t ↦ t ln t – t + k , k ∈ ℝ
b b b les fonctions u et v, le théorème
On a : ∫ ( f ( x ) + g(x )) dx = ∫ f ( x )dx + ∫ g (x )dx et sont les primitives de la fonction ln sur ]0 ; +∞[. d’intégration par parties permet de
a a a remplacer un calcul d’intégrale par
b b le calcul d’une autre intégrale plus
kf (x)dx = k f (x)dx. * Non exigible au baccalauréat mais important à connaître. simple. Il permet aussi d’établir
a a des relations de récurrence entre
les termes d’une suite d’intégrales.

Intégration 31
EXERCICES PAS À PAS

Amérique du Nord (mai 2013) On admet que la fonction F définie sur l’intervalle ]0 ; +∞[ par
–2 – ln x
F ( x ) =  est une primitive de la fonction f sur l’intervalle.
x
Soit f la fonction définie sur l’intervalle ]0  ; +∞[ par b) Calculer In en fonction de n.
1 + lnxx
) =  1 + ln
ff((xx) =  et soit 𝒞 la courbe représentative de la fonction f c) Étudier la limite de In en +∞. Interpréter graphiquement le résultat
xx22
dans un repère du plan. La courbe 𝒞 est donnée ci-dessous : obtenu.

1
𝒞
La bonne méthode
0 1 2 3 1. a) Utiliser la limite de la fonction logarithme népérien en 0+.
b) Utiliser les propriétés des limites, en particulier les
–1 sommes et produits de limites.
c) Interpréter graphiquement chacune des deux limites.
1. a) Étudier la limite de f en 0. 2. a) Utiliser la formule de la dérivée d’un quotient.
ln x
b) Que vaut lim  ? En déduire la limite de la fonction f en +∞. b) Montrer que le signe de f ′ est celui de –1 – 2ln x, puis
x →+∞ x
c) En déduire les asymptotes éventuelles à la courbe 𝒞. résoudre l’inéquation demandée. Conclure.
2. a) On note f ′ la fonction dérivée de la fonction f sur l’intervalle ]0 ; +∞[. c) En dressant le tableau de variation, ne pas oublier de
Démontrer que, pour tout réel x appartenant à l’intervalle ]0 ; +∞[, placer les bornes et les limites.
–1 –  2ln x
f ′( x ) =  . 3. a) Un point appartient à l’intersection de deux ensembles
x3
b) Résoudre sur l’intervalle ]0 ; +∞[ l’inéquation –1 – 2ln x > 0. si et seulement si ses coordonnées vérifient simultané-
En déduire le signe de f ′(x) sur l’intervalle ]0 ; +∞[. ment les équations de ces deux ensembles.

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c) Dresser le tableau de variation de la fonction f. b) Utiliser le tableau de variation précédent et le point d’in-
3. a ) Démontrer que la courbe 𝒞 a un unique point d’intersection tersection trouvé.
avec l’axe des abscisses, dont on précisera les coordonnées. 4. a) Interpréter l’aire à l’aide d’une intégrale et utiliser la
b) En déduire le signe de f(x) sur l’intervalle ]0 ; +∞[. primitive donnée dans l’énoncé.
4. Pour tout entier n ⩾ 1 , on note In l’aire, exprimée en unités d’aire, b) Utiliser la primitive donnée dans l’énoncé.
du domaine délimité par l’axe des abscisses, la courbe 𝒞 et les ln x
c) Utiliser les limites usuelles des fonctions x ↦ et
1 1 x
droites d’équations respectives x  =  et x = n. x↦ quand x tend vers +∞.
1 e xn
a) Démontrer que 0 ⩽ I 2 ⩽ e – .
2

Liban (juin 2010)
La bonne méthode
On considère1
la suite un définie pour tout entier naturel n 1. a) Utiliser la définition de la suite puis la linéarité de l’intégrale.
e – nx
par : u n = ∫ dx . b) Remarquer que, pour une fonction de la forme où u
u′
0 1 + e
–x
u
est une fonction à valeur strictement positive, une primi-
1. a) Montrer que u0  + u1  = 1. tive est la fonction ln(u).
b) Calculer u1. En déduire u0. 2. Déterminer le signe de la fonction intégrée dans la défini-
2. Montrer que pour tout entier naturel n, un ⩾ 0. tion de un.
3. a) Montrer que pour tout entier naturel n non nul : 3. a) Méthode analogue à celle utilisée au 1. a).
1 –  e – n
un+1  + un  =  . b) Utiliser l’inégalité trouvée précédemment pour obtenir
n
b) En déduire que pour tout entier naturel n non nul : la majoration demandée.
1 –  e – n
un ⩽ . 4. Utiliser la majoration précédente et le théorème des gen-
n
4. Déterminer la limite de la suite (un). darmes, conclure.

32 Intégration
géométrie

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y
M(x + iy)

M(a ; b) ou M(z = a + ib)


b
r θ r
AB(z B – z A )
B(zB)
v
O r zA + zB
x A(zA) I 
u r 2
–θ v
r a
O u

M’(x – iy)
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
NOMBRE COMPLEXE
• Un nombre complexe est un
Nombres complexes

A
nombre de la forme z = x + iy, pour
lequel x et y sont deux nombres u XVIe siècle, les mathématiciens italiens Cardan et Bombelli
réels, et i est un nombre imagi­
naire tel que i2 = –1.
introduisirent des nombres « imaginaires », ayant un carré
• L’ensemble des nombres comp­ négatif, pour résoudre des équations du troisième degré.
lexes est noté ℂ.
Deux siècles plus tard, Euler et d’Alembert parachevèrent la créa-
PARTIE RÉELLE,
PARTIE IMAGINAIRE
tion des nombres complexes et fixèrent les notations actuelles, en
Tout nombre complexe z admet particulier celle du nombre i. Aujourd’hui, les nombres complexes
une unique écriture algébrique
z = x + iy :
sont utilisés non seulement dans toutes les branches des mathé-
• x s’appelle la partie réelle de z ; matiques, en particulier en trigonométrie et en géométrie, mais
on la note Re(z).
• y s’appelle la partie imaginaire
aussi dans d’autres sciences, comme la physique.
de z ; on la note Im(z). Dans cette leçon, le plan orienté est muni d’un repère orthonormé
IMAGINAIRE PUR direct (O ; u ; v).
Un nombre complexe z est imagi­
naire pur si et seulement si sa
partie réelle est nulle. Par exemple, i est le nombre imaginaire tel que i 2 = −1.
le nombre complexe 5i est imagi­
naire pur.
L’ensemble des nombres complexes est noté  ℂ.
NOMBRE COMPLEXE
CONJUGUÉ

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Quelles sont les différentes formes Comment calculer le module
• Le conjugué du nombre complexe
sous lesquelles peut se présenter et un argument d’un nombre
z = x + iy est le nombre complexe 
z = x – iy .
un nombre complexe non nul ? complexe z non nul ?
• Un nombre complexe et son Un nombre complexe z, non nul, admet trois types Si le nombre complexe z est donné sous sa forme
conjugué ont la même partie réelle
d’écriture : algébrique z = x + iy, on commence par calculer le
et des parties imaginaires opposées.
une écriture algébrique : module r à l’aide de la formule :
MODULE
Le module du nombre complexe z = x + iy, où x et y sont deux nombres réels  ; r == |z| = x2 + y2 .
z = 
z = x + iy, avec x et y réels, est le
x = Re(z) est la partie réelle de z et y = Im(z), sa partie Puis on détermine un argument θ de z en calculant :
réel positif noté |z|, défini par
x y
imaginaire ; cos = et sin = .
rr = |z|
z = 
= x 2 +y 2 . z z
une écriture trigonométrique : Soient deux nombres complexes z et z′. Dans le
ARGUMENT
z
Dans le plan complexe muni z = r ( cosθ + isinθ ), où r désigne le module de z et θ cas où Z = zz′,( zle module
0) de Z est égal au produit
z
d’un repère orthonormal
un argument de z ; des modules de z et de z′. Et l’argument de Z est
direct (O ; u ; v), pour le nombre
complexe z ≠ 0 d’image M, on une écriture exponentielle : z = reiθ. égal à la somme des arguments de z et de z′,
appelle argument  de  z(arg  z)
Selon le cas, on privilégie une écriture parmi les trois. modulo 2π.
toute mesure en radians de
l’angle orienté (u ; OM). Cela signifie que :
MODULO 2π
arg Z = arg z + arg z′ [2π]
L’écriture « [2π] » (modulo 2π) est
synonyme de « à 2kπ près pour une
valeur entière de k ».
|Z| = |zz′| = |z| × |z′|
IDENTITÉ REMARQUABLE
Les identités remarquables sont
également valables dans ℂ. z
Dans le cas où Z = (z 0), le module de Z s’obtient
Pour deux nombres complexes a z′
et b, on a : en divisant le module de z par le module de z′. Et
(a + b)2 = a2 +2ab + b2 ;
l’argument de Z est égal à la différence des arguments
(a – b)2 = a2 – 2ab + b2 ;
a2 – b2 = (a + b)(a – b). Le mathématicien Leonhard Euler (1707-1783). de z et de z′, modulo 2π.

34 Nombres complexes
L’ESSENTIEL DU COURS

Cela signifie que : Si Δ = 0, alors l’équation admet une racine double


–b
MOTS CLÉS
réelle : x1 = x2 = .
2a FORME CANONIQUE
arg Z = arg z – arg z′ [2π]
Si Δ > 0, alors l’équation admet deux racines réelles : Soit P(z) = az2 + bz + c (a ≠ 0), un
trinôme du second degré dans ℂ.
–b+ –b–
z z x1 = et x2 = .
2a 2a ⎡⎛ 22 ⎤
Z = = b⎞
22
b – 4ac ⎥
z z P(z) = a ⎢⎜ z – ⎟ – est
Si Δ < 0, alors l’équation admet deux racines com- ⎢⎣⎝ 2a ⎠ 4a ⎥⎦
22

Qu’est-ce qu’un nombre complexe plexes conjuguées : la forme canonique du trinôme.


conjugué ?
b +i – –b – i – DISCRIMINANT
z1 = et z2 = .
Le nombre complexe conjugué de z  = x  + iy est le 2a 2a Pour l’équation du second degré
dans ℂ az2 + bz + c = 0 avec a ≠ 0, le
complexe z  =  x  – iy. Dans le cas d’une équation faisant intervenir  z ,=lex – iy
nombre réel ∆ = b2 – 4ac est appelé
Dans le plan complexe, si le point M a pour affixe z conjugué de z, ou son module |z|, on pose z = x + iy, discriminant de l’équation.
et M′ pour affixe z, alors M et M′ sont symétriques puis on fait appel au théorème suivant  : deux ÉQUATION DU SECOND
DEGRÉ
par rapport à l’axe des abscisses. nombres complexes sont égaux si et seulement s’ils
En posant Δ = b2 – 4ac, les solutions
y ont même partie réelle et même partie imaginaire. de l’équation du second degré à
M(x + iy)
coefficients réels az2 + bz + c = 0
où a ≠ 0 sont :
Quel lien y a-t-il entre la géométrie • Si ∆ > 0, deux racines réelles
r θ plane et les nombres complexes ? –b+ –b–
v x1 = et x2 = .
Les nombres complexes constituent un outil privi­ 2a 2a
O r x
u • Si ∆ = 0, une racine réelle double
–θ légié pour résoudre de manière simple de nombreux
–b
x 1 = x2 = .
problèmes de géométrie. 2a
• Si ∆ < 0, deux racines complexes

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M’(x – iy)
Le plan étant rapporté à un repère orthonormé direct,
conjuguées :
l’image du nombre complexe z = a + ib est le point M –b + i – –b – i –
z1  =  et z2  =  .
Le produit d’un nombre complexe par son conjugué est 2a 2a
de coordonnées (a, b). On dit alors que z est l’affixe
un nombre réel égal au carré de leur module commun : IMAGE
du point M.
2 2 L’image du nombre complexe
zz  =  x  +  y  =  z  =  z .
2 2
L’affixe du vecteur AB est le nombre complexe zB – zA. z = x + iy est le point de coordon­
Soit z  =  x  + iy et z ′ = x ′ + iy ′. nées M (x ; y).
L’affixe du milieu I du segment [AB] est la demi-
Le conjugué de la somme est égal à la somme des AFFIXE
somme des affixes des points A et B.
• L’affixe du point M (x ; y) du
conjugués :
plan complexe est le nombre
z + z ′ = z + z ′ = ( x + x ′) – i( y + y ′). M(a ; b) ou M(z = a + ib) complexe z = x + iy.
b r • L’affixe du vecteur AB est le
Le conjugué du produit est égal au produit des B(zB)
AB(z B – z A ) nombre complexe zB – zA.
conjugués :
zA + zB
z × z ′ = z × z ′ = ( xx ′ – yy ′) – i( x ′y + xy ′).
A(zA)
r
I
2
 ZOOM SUR…
v
r L'EXPRESSION
Comment résoudre une équation dans O u a
CONJUGUÉE
l’ensemble des nombres complexes ? • L’expression conjuguée du
On rencontre essentiellement trois types d’équations nombre complexe a + ib (a et b
Il est impératif de connaître aussi :
deux réels) est a – ib.
dans l’ensemble ℂ.
le lien entre les distances et les modules  : • On a la relation z z = |z|
x –2 pour
iy tout
Dans le cas d’une équation du premier degré de la nombre complexe z.
AB = |zB – zA | ;
• On utilise l’expression conju-
forme az + b = c, avec a 0, les méthodes de résolu­
le lien entre les angles et les arguments  : guée d’une expression pour
tion sont les mêmes que dans ℝ. rendre réel le dénominateur d’un
(u ; AB) = arg(zB    zA )[2 ].
nombre complexe écrit sous la
Dans le cas d’une équation du second degré à coeffi­
forme d’une fraction :
cients réels de la forme az2 + bz + c = 0, où a est un UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER 1 1 – i 1 – i 1 – i 1 i
 =   =   =   =   – 
réel non nul, on calcule le discriminant de l’équation : • Kantorovitch, le planificateur révolutionnaire p.  37 1 + i (1 + i )(1 – i ) 12  – i 2 1 + 1 2 2
(Cédric Villani, Le Monde Science
1 et 1 –  i daté1 – 
techno du i 1 – i 1 i
Δ = b – 4ac.
2
22.09.2012)
 =   =   =   =   –  .
1 + i (1 + i )(1 – i ) 12  – i 2 1 + 1 2 2

Nombres complexes 35
L’ESSENTIEL
EXERCICES PAS
DU COURS
À PAS

Pondichéry (avril 2013) 2. On revient au cas général en prenant ZM = x + iy avec y ≠ 0.


a) Déterminer l’affixe du point I en fonction de x et y.
 
Le plan complexe est muni d’un repère orthonormé direct (O, u, v ). b) Déterminer l’affixe du point M′ en fonction de x et y.
On note i le nombre complexe tel que i = –1. On considère le point A2
c) Écrire les coordonnées des points I, B et M′.
d’affixe ZA = 1 et le point B d’affixe ZB = i. À tout point M d’affixe d) Montrer que la droite (OI) est une hauteur du triangle OBM′.
ZM = x + iy, avec x et y deux réels tels que y ≠ 0, on associe le point M′ e) Montrer que BM′ = 2 OI.
d’affixe ZM′ = –iZM. On désigne par I le milieu du segment [AM]. Le but
de l’exercice est de montrer que, pour tout point M n’appartenant
pas à (OA), la médiane (OI) du triangle OAM est aussi une hauteur
du triangle OBM′ (propriété 1) et que BM′ = 2 OI (propriété 2). La bonne méthode
1. Dans cette
π
question, et uniquement dans cette question, on prend 1. a) On a eiθ = cos(θ) + isin(θ) pour tout θ ∈ ℝ.
–i
ZM = 2e 3
. b) Déduire le premier résultat de la question 1. a).
a) Déterminer la forme algébrique de ZM. c) Calculer ZI à l’aide de ZA et de ZM.
b) Montrer que ZM’ =– 3  –  i. Déterminer le module et un argu- 2. a) Calculer ZI à l’aide de ZA et de ZM = x + iy.
ment de ZM’. b) Utiliser la définition de ZM′.
 
c) Placer les points A, B, M, M′ et I dans le repère (O, u,  v) en c) Le nombre complexe z = x + iy a pour coordonnées (x ; y).

 
prenant 2 cm pour unité graphique. d) Calculer OI ⋅BM′ pour conclure.
Tracer la droite (OI) et vérifier rapidement les propriétés 1 et 2 à e) Comparer les quantités BM′2 et (2 OI)2.
l’aide du graphique.

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Asie (juin 2013) 2. Affirmation 2 : les points B, C et D appartiennent à un même
cercle de centre E.
Indiquer si les affirmations sont vraies ou fausses, en justifiant la
 
réponse. Le plan est rapporté au repère orthonormé direct (O, u, v ).
On considère les points A, B, C, D et E d’affixes respectives : La bonne méthode
a = 2 + 2i ; b = − 3 + i ; c = 1 + i 3  ; d = –1 + 3 i et
2 1. Utiliser la colinéarité des vecteurs.
e = –1 + (2 + 3)i .
2. Calculer et comparer les valeurs BE2, CE2 et DE2.
1. Affirmation 1 : les points A, B et C sont alignés.

Polynésie (juin 2013) d) une infinité de solutions dont les points images dans le plan
complexe sont situés sur un cercle.
Cet exercice est un questionnaire à choix multiples. Aucune
justification n’est demandée. Pour chacune des questions, une seule
des quatre propositions est exacte.
π π
La bonne méthode
i –i z1
1. Soit z1 = 6e 4 et z2 = 2 e 3 . La forme exponentielle de i est :
1. Pour deux nombres réels θ et θ′, eiθ × eiθ′ = ei(θ+θ′) et
z2
eiθ
i
19π
−i
π i

i
13π = ei(θ–θ′). Penser à écrire i sous la forme exponentielle.
a) 3 e 12   b) 12e 12   c) 3 e 12
  d) 3 e 12 eiθ′
2. P
 oser z = x + iy avec x et y deux nombres réels et se rap-
2. L’équation – z  = z , d’inconnue complexe z, admet : peler que deux nombres complexes sont égaux si et seu-
a) une solution b) deux solutions
lement si leurs parties réelles sont égales, ainsi que leurs
c) une infinité de solutions dont les points images dans le plan
parties imaginaires.
complexe sont situés sur une droite.

36 Nombres complexes
L’ARTICLE DU

Kantorovitch, le planificateur
révolutionnaire
I
l y a cent ans s’éteignait exploite cette opportunité
Henri Poincaré, symbole de au-delà de l’imaginable  : POURQUOI CET ARTICLE ?
l’unité des sciences et du pour obtenir la solution, il Les nombres complexes, no- Leningrad assiégée par les
génie créatif  ; la même année développe, en même temps tion algébrique, per­mettent armées allemandes, appli-
naissait Alan Turing, figure que Dantzig et Koopmans, la de résoudre des problèmes de cations à l’économie et à la
tutélaire de l’informatique. Ce théorie de la programmation géométrie et d’analyse. Avec géométrie, en passant par la
double anniversaire lié à des linéaire, qui s’applique à tous Kantorovitch, le décloison- théorie des probabilités non
scientifiques d’exception ne les problèmes où la quantité nement entre les différents commutatives et la physique
doit pas en faire oublier un que l’on souhaite maximiser domaines des mathéma­ statistique, les travaux du
troisième : celui de la naissance, est une combinaison linéaire tiques s’accélère. Espaces mathématicien s’appliquent
à Saint-Pétersbourg, de Leonid des inconnues. topologiques partiellement à de nombreux sujets. Cet
Kantorovitch (1912-1986), En 1942, il découvre que sa ordonnés, bombe atomique, éclectisme de bon aloi a été
qui révolutionna l’économie théorie comprend le pro- calcul scientifique, optimi­ couronné par un prix Nobel
mathématique. blème du transport optimal, sation linéaire, tarification d’économie en 1975.
Couvrant un spectre allant du formulé par Gaspard Monge des taxis, évacuation de
plus abstrait au plus concret, en 1781  : déterminer le
Kantorovitch se passionna meilleur appariement entre

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pour des sujets aussi divers que des sites de production et décrites dans son chef-d’œuvre inattendue et simultanée des
les espaces topologiques par- de consommation afin de «  La meilleure allocation applications du transport
tiellement ordonnés, la bombe minimiser le coût du transport des ressources  » (1959), sont optimal en mécanique des
atomique, le calcul scienti- des marchandises. L’étude de aujourd’hui plus présentes fluides, en météorologie et en
fique, l’optimisation linéaire, la ce problème le mène à jeter que jamais, à une heure où théorie des systèmes dyna-
tarification des taxis ou l’éva- les bases d’une théorie mathé- la programmation linéaire, miques. C’était le début d’une
cuation de Leningrad assiégée matique des prix – un acte en centaines ou en milliers de nouvelle révolution qui ferait
par les armées allemandes. de courage politique autant variables, est utilisée routiniè- de la théorie de Kantorovitch
En 1938, le destin frappe à que scientifique, quand on rement par d’innombrables l’un des domaines les plus mul-
sa porte  : une entreprise sait toute l’idéologie dont la entreprises dans le monde. En tiformes et dynamiques des
de contreplaqué vient lui notion de prix était chargée en 1975, Kantorovitch devenait, sciences mathématiques
demander de l’aide pour amé- Russie soviétique. Les travaux avec Koopmans, le premier actuelles, allant de l’économie
liorer sa production ; il s’agit de de Kantorovitch furent frappés mathématicien à recevoir le à la géométrie en passant par
trouver le meilleur algorithme par la censure d’Etat  ; il en prix Nobel d’économie. la théorie des probabilités non
de distribution du bois brut fallait plus pour le décourager, Ce n’était pas la fin de l’histoire, commutatives et la physique
vers les machines qui le trans- conscient qu’il était de l’im- loin de là ; dans les trois années statistique.
formeront. En reformulant de portance vitale de ses travaux qui suivirent le décès de
manière simple et abstraite pour la patrie. Kantorovitch, en France, en Cédric Villani
ce problème de recherche Ses méthodes mathématiques Angleterre, aux Etats-Unis, on Le Monde Science et techno
opérationnelle, Kantorovitch appliquées à l’économie, découvrait de manière daté du 22.09.2012

Nombres complexes 37
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
VECTEUR DIRECTEUR
 
u = AB est un vecteur directeur
Géométrie dans l’espace

L
de la droite 𝒟 si et seulement si

u est non nul et si la droite 𝒟 est ’étude des objets de l’espace déjà abordée dans les classes
parallèle à la droite (AB).
antérieures se poursuit en terminale : on apprend à caractériser
REPRÉSENTATION
PARAMÉTRIQUE
droites et plans par des relations vectorielles, à déterminer une
D’UNE DROITE équation cartésienne d’un plan, à définir une représentation para-
L’espace
  est  rapporté au repère
(O ;  i  ;  j  ;  k ). Soit 𝒟 une droite de
métrique d’une droite. On étudie la position relative de droites et de
l’espace, A(xA, yA, zA) un point de plans de l’espace et on étend le produit scalaire à l’espace.

𝒟 et u(a, b, c) un vecteur directeur   
de 𝒟. La droite 𝒟 est caractérisée L’espace est muni d’un repère (O ; i ; j ; k ).
par le système :

⎧ x = x A + ka 
⎪⎪ Quelles sont les deux manières vecteur directeur u, et la droite 𝒟′ passant par A′, de
⎨ y = y A + kb où k ∈ ℝ. de caractériser une droite ? 
vecteur directeur u′. Pour cela, il suffit d’étudier leurs
⎪ z = z + kc
⎩ A Soit 𝒟 une droite de l’espace contenant un point A
vecteurs directeurs.
 
VECTEUR NORMAL de coordonnées (xA ; yA ; zA) et de vecteur directeur u 
Si u et u′ sont colinéaires, alors les droites 𝒟 et 𝒟′
On appelle vecteur normal à un
de coordonnées (a ; b ; c). On peut caractériser cette
plan  𝒫, tout vecteur directeur sont parallèles.
d’une droite orthogonale à 𝒫. droite de deux manières.
Deux cas sont alors possibles :
ÉQUATION CARTÉSIENNE Caractérisation vectorielle :
 si A appartient à 𝒟′, alors les droites 𝒟 et 𝒟′ sont
D’UN PLAN 
M ∈ 𝒟  ⇔  AM  =  ku avec k ∈ ℝ.

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Dans l’espace muni d’un repère confondues ;
orthonormal (O ;  i  ;  j  ;  k ), un Caractérisation par un système d’équations
si A n’appartient pas à 𝒟′, alors les droites 𝒟 et 𝒟′
plan admet une équation de
paramétriques (représentation paramétrique)  :
la forme ax + by + cz + d = 0 avec sont strictement parallèles, leur intersection est vide.
(a, b, c) ≠ (0, 0, 0). ⎧ x = x + ka  
⎪ A Si u et u′ ne sont pas colinéaires, alors les droites

VECTEURS COLINÉAIRES 
⎨ y = y A + kb avec k ∈ ℝ.
⎪ 𝒟 et 𝒟′ sont soit sécantes (leur intersection est un
v est colinéaire à u ≠  0 quand il
  ⎪⎩ z = zA + kc
existe un réel k tel que v  =  ku. point), soit non coplanaires (leur intersection est
DROITES COPLANAIRES Quelles sont les deux manières vide).
Deux droites sont coplanaires si de caractériser un plan ?
elles appartiennent à un même   Comment étudier la position relative
Soit 𝒫 un plan de repère ( A  ; u  ;  v ) et 
n , de coordon-
plan. Deux droites distinctes d’une droite et d’un plan ?
coplanaires sont soit sécantes, nées (a ; b ; c), un vecteur normal au plan 𝒫. On peut
On souhaite étudier la position relative d’une droite 𝒟
soit strictement parallèles.
caractériser ce plan de deux manières. 
passant par A, de vecteur directeur u et d’un plan 𝒫 de
VECTEURS
Caractérisation vectorielle : 
ORTHOGONAUX   
vecteur normal n. On s’intéresse alors aux vecteurs
Deux vecteurs sont orthogonaux M ∈ 𝒫 ⇔ AM = ku + k ′v avec k ∈ ℝ et k′ ∈ ℝ.  
u et n.
si et seulement si leur produit
Caractérisation par une équation cartésienne :  
scalaire est nul. Si u et n sont orthogonaux, alors la droite 𝒟 est
le plan 𝒫 admet une équation cartésienne de la forme
PARALLÉLISME parallèle au plan 𝒫.
DANS L’ESPACE ax + by + cz + d = 0.
Si, en outre, le point A appartient au plan 𝒫, alors la
• Deux droites de l’espace sont
parallèles si leurs vecteurs direc- Comment caractériser un segment ? droite 𝒟 est incluse dans le plan 𝒫.
teurs sont colinéaires.
Caractérisation vectorielle : Sinon, la droite 𝒟 est strictement parallèle au plan 𝒫
• Une droite est parallèle à un  
plan de l’espace si ses vecteurs M ∈ [AB] ⇔ AB = kAB avec k ∈ [0 ; 1]. et leur intersection est vide.
directeurs sont orthogonaux aux  
Si u et n ne sont pas orthogonaux, alors 𝒟 et 𝒫 sont
vecteurs normaux du plan. Comment étudier la position relative
• Deux plans sont parallèles si les de deux droites de l’espace ? sécants ; leur intersection est un point. Si, par ailleurs,
vecteurs normaux de l’un sont  
On souhaite étudier la position relative de deux u et n sont colinéaires, alors la droite 𝒟 est orthogo-
colinéaires aux vecteurs normaux
de l’autre. droites de l’espace  : la droite  𝒟 passant par A, de nale au plan 𝒫.

38 Géométrie dans l’espace


L’ESSENTIEL DU COURS

Comment étudier les positions Quand on calcule un produit scalaire en géométrie MOTS CLÉS
relatives de deux plans ?
non analytique, on utilise la relation de Chasles ORTHOGONALITÉ
On considère deux plans 𝒫 et 𝒫′ de vecteurs normaux DANS L’ESPACE
pour décomposer les vecteurs et se ramener ainsi
  • Soit une droite 𝒟 coupant un
respectifs n et n′.
à des calculs de produits scalaires sur des vecteurs plan 𝒫 en un point I, on dit que
Point de vue géométrique : 𝒫 et 𝒫′ sont parallèles si la droite 𝒟 et le plan 𝒫 sont ortho-
orthogonaux ou colinéaires.
  gonaux si 𝒟 est perpendiculaire à
et seulement si n et n′ sont colinéaires. Deux cas sont
deux droites de 𝒫 passant par I.
Quels sont les cas particuliers • Deux droites 𝒟 et 𝒟′ (non
alors possibles : soit 𝒫 et 𝒫′ sont confondus et leur
à connaître et leurs utilisations ? nécessai­rement coplanaires) sont
intersection est un plan ; soit 𝒫 et 𝒫′ sont strictement
Si l’un des deux vecteurs est nul, leur produit scalaire ortho­gonales si les parallèles à
parallèles et leur intersection est vide. 𝒟 et 𝒟′ passant par un point M
est nul.
quelconque sont perpendiculaires.
Sinon 𝒫 et 𝒫′ sont sécants et leur intersection est une
Deux vecteurs de l’espace sont orthogonaux si et • Deux plans sont orthogonaux
droite. si leurs vecteurs normaux sont
seulement si leur produit scalaire est nul.
orthogonaux.
Point de vue algébrique : soient ax + by + cz + d = 0
Si deux vecteurs non nuls de l’espace sont colinéaires,
   
REPÈRE ORTHONORMAL   
et a ′ x + b′ y + c ′ z + d′ = 0 les équations cartésiennes
alors u ⋅ v  =  u  ×  v . Un repère (O ;  i  ;  j  ; k ) de l’espace
respectives des plans 𝒫 et 𝒫′. Pour étudier l’inter- est dit orthonormal
     lorsque    les
Pour démontrer que deux droites de l’espace 𝒟
vecteurs (iO 
et ;  j,
i  ;i jet 
 ;(O 
k,);et
 i  ;j jet 
 ; k )sont
section de ces deux plans, on résout le système  :  
et 𝒟′, de vecteurs directeurs respectifs u et v, sont orthogonaux et ont la même
⎪⎧ ax + by + cz + d = 0 .  
orthogonales, on montre que u ⋅ v  = 0.
norme.

⎩⎪ a′x + b ′y + c ′z + d ′ = 0 La sphère de diamètre [AB] est l’ensemble des points
PRODUIT SCALAIRE
  • Le produit scalaire de deux
Soit ce système n’a pas de solutions, soit il en a une  
M de l’espace tels que MA ⋅ MB  = 0. vecteurs u et v est le nombre réel
 
infinité. noté u ⋅ v défini par :
Quelles sont les propriétés du produit   1⎡   2   ⎤

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
Ainsi, une droite de l’espace peut être représentée par u ⋅ v = ⎢ u + v – u2 – v 2 ⎥
scalaire ? 2⎣ ⎦
un système de deux équations linéaires, composé
Pour effectuer des calculs vectoriels avec des pro- Si α est une mesure de l’angle
 
des équations cartésiennes de deux plans sécants
duits scalaires, on utilise les propriétés suivantes :
géométrique
    associé à u et  v  :
u ⋅ v = u × v × cosα.
selon cette droite (on remarque que ce système n’est           
u ⋅ v  =  v ⋅ u ;  u ⋅ ( v  + w ) = u ⋅ v  + u ⋅ w . • Dans un repère orthonormal, si
 
pas unique).     u( x  ;  y  ;  z ) et v( x ′ ; y ′ ; z′), alors
Pour tout réel k, ( ku) ⋅ v  =  k(u ⋅ v ).  
u ⋅ v = xx ′ + yy ′ + zz′.
   2
Le carré scalaire de u est : u ⋅ u  =  u .
Quelles sont les différentes manières RELATION DE CHASLES
de calculer un produit scalaire ? Quels que soient les
points
 A, B et
  C de l’espace : AB  +  BC  =  AC.
Le produit scalaire de deux vecteurs u et v de l’espace
  CARRÉ SCALAIRE
est le nombre réel noté u ⋅ v et défini par : 
Le carré scalaire du vecteur u est le
  1⎡   2   ⎤ 2 2
u ⋅ v = ⎢ u + v – u2 – v 2 ⎥. nombre réel  u , noté u . Dans   un

2⎣ ⎦
repère orthonormal (O ;  i  ;  j  ; k )
Si α est une mesure de l’angle géométrique associé à   2
si u(x ; y ; z), u = x2 + y2 + z2.
     
u et à v, on a aussi : u ⋅ v  =  u × v × cos α.

NORME

Dans un repère orthonormal, si u et  v ont pour  
La norme d’un vecteur u =  AB est

coordonnées respectives (x ; y ; z) et (x′ ; y′ ; z′), alors le nombre réel positif noté u tel

  que uu =  AB.
u ⋅ v = xx ′ + yy ′ + zz′. Icosaèdre en trois dimensions vu de face.
PRODUIT D’UN VECTEUR
PAR UN

NOMBRE RÉEL
Soient u un vecteur et k un réel.

DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER Le produit du vecteur u par le réel k

est le vecteur ku tel que :
 
• ku a même direction que u ;
• De la géométrie d’Euclide à la localisation par satellite p.  41  
• ku a même sens que u si k > 0 ;
(Jean-François Augereau, Le Monde daté du 25.05.2000)  
• ku est de sens opposé à u si k < 0 ;
 
• Smartphones pédagogues p.  42 • la longueur de ku est celle de u
(David Larousserie, Le Monde daté du 25.09.2014) multipliée par k (valeur absolue
de k).

Géométrie dans l’espace 39


L’ESSENTIEL
EXERCICES PAS
DU COURS
À PAS

Amérique du Nord (mai 2013)


La bonne méthode
On se place dans l’espace muni d’un repère orthonormé.
1. Vérifier que deux vecteurs, judicieusement choisis, sont
On considère les points A(0 ; 4 ; 1), B (1 ; 3 ; 0), C(2 ; – 1 ; – 2)
non colinéaires.
et D (7 ; – 1 ; 4).
2. a) Montrer qu’un vecteur directeur de la droite est ortho-
gonal à deux vecteurs non colinéaires du plan.
1. Démontrer que les points A, B et C ne sont pas alignés. b) Un vecteur directeur de la droite est donc un vecteur
2. Soit ∆ la droite passant par le point D et de vecteur directeur normal du plan.

u(2 ; – 1 ; 3).
c) Vous connaissez les coordonnées d’un point de la droite
a) Démontrer que la droite ∆ est orthogonale au plan (ABC).
et de l’un de ses vecteurs directeurs.
b) En déduire une équation cartésienne du plan (ABC).
d) Les coordonnées (x ; y ; z) du point d’intersection H de ∆
c) Déterminer une représentation paramétrique de la droite ∆.
et (ABC) vérifient simultanément leurs deux équations.
d) Déterminer les coordonnées du point H, intersection de la
3. a) Deux plans sont parallèles si et seulement si leurs vec-
droite ∆ et du plan (ABC).
teurs normaux sont colinéaires. Deux plans sécants étant
3. Soit 𝒫1 le plan d’équation x + y + z = 0 et 𝒫2 le plan d’équation deux plans non parallèles, que peut-on en déduire quant à
x + 4y + 2 = 0.
leurs vecteurs normaux ?
a) Démontrer que les plans 𝒫1 et 𝒫2 sont sécants.
b) Vérifier que les points de cette droite appartiennent aux
b) Vérifier que la droite d, intersection des plans 𝒫1 et 𝒫2, a pour
deux plans.
⎧ x = –4t – 2
⎪⎪ c) Comparer un vecteur directeur de d et un vecteur nor-
représentation paramétrique ⎨ y = t , t ∈ ℝ.

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⎪ z = 3t + 2 mal de (ABC).
⎪⎩
c) La droite d et le plan (ABC) sont-ils sécants ou parallèles ?

Métropole (sept. 2010) a) Vérifier que, pour tout nombre réel t, CM2t  = 6t 2   –  12t  +  9.
b) Montrer que CI est la valeur minimale de CMt lorsque t décrit
  
L’espace est rapporté à un repère orthonormal (O ;  i  ;  j  ; k). l’ensemble des nombres réels.
Soit 𝒫 le plan d’équation 3x  +  y – z –  1 = 0 et 𝒟 la droite
⎧⎪x = –t + 1

dont une représentation paramétrique est ⎨y = 2t La bonne méthode
⎪⎪ z = –t + 2
où t désigne un nombre réel. ⎩ 1. a
 ) Montrer que les coordonnées du point C vérifient l’équa-
tion du plan.
1. a) Le point C(1 ; 3 ; 2) appartient-il au plan 𝒫 ? Justifier. b) Montrer qu’un point de 𝒟 appartient toujours à 𝒫.
b) Démontrer que la droite 𝒟 est incluse dans le plan 𝒫.
2. a) Déterminer un vecteur normal à 𝒫. On a C ∈ Q.
2. Soit Q le plan passant par le point C et orthogonal à la droite 𝒟. b) Le point I vérifie les équations de 𝒟 et de Q.
a) Déterminer une équation cartésienne du plan Q. 

c) Déterminer les coordonnées du vecteur CI.
b) Calculer les coordonnées du point I, point d’intersection du plan 
3. a) Déterminer les coordonnées du vecteur CMt .
Q et de la droite 𝒟.  
On a CM2t = CMt ⋅ CMt .
c) Montrer que CI = 3.
b) Étudier la fonction t ↦ CM2t = 6t 2 – 12t + 9.
3. Soit t un nombre réel et Mt le point de la droite 𝒟 de coordonnées
( –t  + 1  ; 2t  ;  –t  +  2).

40 Géométrie dans l’espace


LES ARTICLES DU

De la géométrie d’Euclide
à la localisation par satellite
L
es mathématiques sont Pourtant, « alors qu’il existe 1985-1990, ce qui a ouvert de vertus utilitaristes des mathé-
au cœur de notre quoti- des secteurs industriels dont nouveaux débouchés tout à fait matiques ne devenant alors
dien. Elles occupent tous les fondements s’identifient surprenants. » Aujourd’hui, qu’une trousse à outils pour les
les secteurs des sciences, de clairement à une science, il avec le nouveau standard de autres disciplines scientifiques.
l’industrie et même ceux de n’existe a priori rien de tel pour compression d’images, les « Rien ne serait plus mauvais »,
la finance (Le Monde du 6 juin les mathématiques », regrette ondelettes sont déjà à bord prévient Jean-Michel Lemaire,
1998). Le temps n’est plus, Jean-Pierre Bourguignon, direc- de certains satellites et vont du CNRS, qui reconnaît cepen-
confirme Jean-Benoît Bost, teur de l’Institut des hautes bientôt envahir Internet, les dant qu’ «  il faudrait coupler
professeur à l’université Paris- études scientifiques (IHES). Or, systèmes multimédias et les mieux les objets mathématiques
Sud, « où l’on se posait la ques- dans beaucoup de domaines, postes de télévision. Le traite- qu’on enseigne à certaines
tion de savoir si les recherches les mathématiques sont un ment du signal, autrefois fondé réalités  ». « Sur le fond, ajoute
en maths étaient très utiles puissant levier, car le progrès sur les travaux d’un mathéma- Jean-Pierre Bourguignon, il ne
et à quoi elles pouvaient bien doit prendre en compte des ticien du siècle dernier, Joseph faudrait pas que cet élargisse-
servir », et les découvertes d’au- situations critiques où il faut Fourier, est ainsi dynamisé par ment des relations des mathé-
jourd’hui s’appuient sur celles, des outils puissants « pour dire l’afflux de ces nouveaux outils maticiens avec la société les
considérables, d’hier. des choses pertinentes ». Ce qui mathématiques. dispense de leurs obligations
La géométrie euclidienne ne signifie pas, avertissent aus- traditionnelles, à savoir expli-
témoigne de cette longue conti- sitôt Alain Connes et Stéphane Expliquer inlassablement quer inlassablement comment

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nuité. « Aux questionnements Mallat, professeur au départe- « De même, rappelle Stéphane des questions apparemment
d’Euclide, rappelle Alain Connes, ment de mathématiques appli- Mallat, la dynamique des gratuites se révèlent finalement
ont répondu les recherches sur quées de l’École polytechnique, fluides doit beaucoup au apporter des réponses à d’autres
la géométrie non euclidienne, que tout se résout avec un ordi- mathématicien suisse Euler, questions que l’on ne se posait
qui ont stimulé la géométrie nateur et un peu de simulation. qui avait reçu commande d’une pas au moment où ces méthodes
de Riemann, qui, elle-même, a Tout est affaire de recherche, fontaine incroyable. Dans un sont apparues. »
inspiré Albert Einstein pour ses d’intelligence et de mariage autre domaine, la firme ATT a Ainsi, le commentaire malheu-
travaux sur l’espace-temps et la entre les besoins et les outils pu, grâce à de nouveaux algo- reux du mathématicien anglais
relativité générale utilisée pour mathématiques disponibles. rithmes, multiplier les capacités Godfrey Hardy, qui estimait que
affiner le système de position- La théorie des ondelettes est de son réseau téléphonique en les vraies mathématiques
nement par satellite GPS. » Sans une belle illustration de cette optimisant le routage des com- n’auraient jamais aucune appli-
cette continuité, on ne saurait difficile et féconde alchimie. munications. Enfin, le succès du cation militaire, demande à être
positionner un véhicule à la « À l’origine, ce travail est né des logiciel Catia (Dassault), utilisé médité. Ne serait-ce que parce
surface de la Terre à quelques efforts d’un ingénieur pétrolier par les industries qui font du que la théorie des nombres pre-
dizaines de centimètres près. qui faisait de la prospection sis- design (automobile, aéronau- miers joue un rôle essentiel, via
Sans elle, les entreprises de tra- mique, raconte Stéphane Mallat. tique, etc.), fait appel à des la cryptographie, dans le monde
vaux publics qui creusaient le Il a été repris et développé par outils qui doivent aussi bien aux du renseignement et dans celui
tunnel sous la Manche auraient un spécialiste de la mécanique équations différentielles qu’à la d’Internet.
eu du mal à faire se rencontrer quantique, puis intégré dans géométrie… d’Euclide. »
avec précision leurs tunneliers une théorie mathématique À l’énoncé de ces exemples, on Jean-François Augereau
sous la surface des eaux. cohérente dans les années pourrait ne croire qu’aux seules Le Monde daté du 25.05.2000

Géométrie dans l’espace 41


LES ARTICLES DU

Smartphones pédagogues
En général, les smartphones sont proscrits des cours. Sauf de ceux de Joël Chevrier,
où ils sont même recommandés. Ce professeur à l’université de Grenoble, chercheur
à l’Institut Néel, développe depuis trois ans une pédagogie utilisant le téléphone por-
table pour faire des expériences de mécanique.

«C
es objets ont une « Nous allons chercher la couche de microélectronique et nanotech- données. Selon lui, une telle
puissance de frappe science au cœur de ces appareils nologies à Grenoble, les données utilisation du téléphone à
phénoménale  », et la faisons ressortir dans un but du téléphone sont envoyées à l’école est un mouvement
constate l’enseignant en énu- pédagogique », résume-t-il. un ordinateur et modélisées en émergent, auquel participent
mérant les caractéristiques Les épreuves sont rudes pour ces temps réel sur l’écran. une centaine d’enseignants
qui l’intéressent : capteurs de bijoux de technologie : pendus «  On peut refaire tout le pro­ dans le monde. Une revue amé-
mouvement, d’accélération, au bout de son câble de charge gramme classique de mécanique ricaine à destination de ce
de lumière, boussole, micro… pour en faire un pendule ; lâchés avec un téléphone  », estime public a même créé une
« Et bientôt capteurs de pression en chute libre pour étudier la Joël Chevrier, qui voudrait rubrique sur le sujet. La biologie
et de température. On va pouvoir gravitation  ; secoués dans une bien coller son smartphone pourrait elle aussi être
faire aussi des cours de thermo­ essoreuse à salade pour faire sur un pendule de Foucault et concernée : en 2011, une équipe
dynamique », s’enthousiasme-t-il. comprendre la force centrifuge ainsi observer la rotation de américaine avait transformé un
Joël Chevrier songe à mettre un ou encore posés sur le siège la Terre sur elle-même. Mais smartphone en microscope

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téléphone dans un piston pour d’un tramway pour reconsti- la puissance technologique ne avec une petite bille de verre.
faire comprendre à ses étudiants, tuer la trajectoire du véhicule dispense pas d’un effort péda- « C’est une pédagogie nouvelle
en mesurant les pressions et tem- sans le GPS. Grâce à un logiciel gogique. «  L’écueil à éviter est dont il faut aussi évaluer l’effi­
pératures in situ, comment fonc- développé avec des collègues l’anecdotique ou le bric-à-brac. cacité », prévient Joël Chevrier,
tionne un moteur à quatre temps. du Centre interuniversitaire de Le téléphone est au service des qui s’est associé à des collègues
notions à enseigner, et non le sur ces questions. En attendant,
contraire  », prévient-il. Il lui il rêve de nouveaux projets,
POURQUOI
CET ARTICLE ? semble donc prudent de ne dif- utilisant notamment une autre
fuser ces principes au collège ou fonction de ces appareils : leur
Longtemps proscrits durant rience d’Eratosthène qui, au au lycée qu’après avoir formé capacité à… communiquer.
les cours, les smartphones IIIe  siècle avant notre ère, a
les enseignants et défini une L’idée serait de reproduire
pourraient bien faire leur mesuré le rayon de la Terre
sorte de mode d’emploi. l’expérience d’Eratosthène qui,
entrée en classe dans un futur en comparant des mesures
proche. Leurs applications d’ombre en deux lieux dis- au IIIe  siècle avant notre ère, a
pédagogiques sont en effet tants de 800  kilomètres, un « Une pédagogie mesuré le rayon de la Terre en
nombreuses, qu’il s’agisse problème classique de géomé- nouvelle » comparant des mesures
de mécanique, de géolocali- trie dans l’espace ou de géo- Joël Chevrier travaille aussi, au d’ombre en deux lieux distants
sation ou encore de thermo­ métrie plane, selon la façon sein du projet Science et design de 800 kilomètres.
dynamique. En géométrie, de le présenter, que les candi-
financé par l’Agence nationale
les smartphones pourraient dats au bac pourront rencon-
servir à reproduire l’expé- trer en cours.
de la recherche, avec des desi- David Larousserie
gners afin de faciliter l’accès aux Le Monde daté du 25.09.2014

42 Géométrie dans l’espace


probabilités
et statistiques

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1,2
1 PA(B) B P(A ∩ B)
⎡ P(A) A
0,8
p(1 − p) σ
⎢ p – 1,96 ; 0,6

⎢⎣ n
0,4

0,2
PA(B) B P(A ∩ B)
PA(B) B P(A ∩ B)
p(1 – p) ⎤
-8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 X
- 0,2

p + 1,96 ⎥ - 0,4
σ' P(A) A
n ⎥⎦ B P(A ∩ B)
- 0,6
- 0,8
-1
PA(B)
µ - 1,2
µ'
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
EXPÉRIENCE ALÉATOIRE
Une expérience aléatoire est une
Probabilités
expérience dont l’issue (le résultat)
dépend du hasard.
UNIVERS
conditionnelles
Soit E une expérience aléatoire. On

L
appelle univers l’ensemble consti-
tué de toutes les issues possibles de
es probabilités conditionnelles prennent en compte les infor-
cette expérience. mations concernant l’issue d’une expérience qui modifient la
ÉVÉNEMENT probabilité des événements liés à cette expérience. On parle
• Soit E une expérience aléatoire
et Ω = { e1, e2, …, en}, l’univers asso-
de probabilités conditionnelles lorsque deux événements d’une
cié à E. On appelle événement de expérience aléatoire se réalisent l’un après l’autre. On regarde
l’expérience aléatoire E tout sous-
ensemble de Ω.
alors l’influence du premier sur le second.
• On appelle événement élémen-
taire, un événement constitué
Qu’est-ce qu’une probabilité ? PA(B) B P(A ∩ B)
d’un seul élément de Ω, c’est-à-dire P(A)
constitué d’une seule issue {ei}. On part d’une expérience aléatoire E, on détermine A
• La probabilité P(A) d’un événe- PA(B) B P(A ∩ B)
l’univers Ω (l’ensemble de toutes les issues possibles
ment A est la somme des probabi-
PA(B) B P(A ∩ B)
lités des issues qui le constituent. de l’expérience aléatoire) ; on a Ω = { e1, e2, …, en}.
P(A) A
ISSUES ÉQUIPROBABLES Définir une probabilité, c’est associer à chaque issue ei B P(A ∩ B)
Soit Ω = {e1, e2, …, en) l’univers d’une PA(B)
un nombre pi de façon que les deux propriétés sui-
expérience aléatoire E.

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La « probabilité de l’événement B sachant que l’évé-
Si toutes les issues ont la même vantes soient vérifiées : 0 ⩽ pi ⩽ 1 et p1 + p2 + … + pn = 1.
probabilité pi = 1 , on dit que nement A est réalisé », notée PA(B), peut se calculer
n Généralement, pour déterminer les probabilités (les
l’on est dans une situation
en utilisant un arbre.
d’équiprobabilité. nombres pi), on a deux possibilités :
En effet, on a : P(A  ∩ B) = P(A)  × PA (B),
CARDINAL soit on fait une hypothèse d’équiprobabilité et
P(A  ∩ B)
(D’UN ENSEMBLE) donc PA (B) =  (si P(A) ≠ 0 ).
on associe à toutes les issues la même probabilité P(A)
Soit E un ensemble fini. Le cardinal
1 Par analogie, on en déduit que la « probabilité
de E est le nombre d’éléments de pi  =   ;
cet ensemble. On le note card E. n
de l’événement A sachant que l’événement B
soit on fait une étude statistique et on définit alors P(A  ∩  B)
PARTITION PB (Aà ) =:  
est réalisé », notée PB (A ), sera égale
P(B)
• Une partition est un ensemble pi comme la fréquence de l’issue ei au cours d’un
(si P(B) ≠ 0).
d’événements qui séparent en
grand nombre de répétitions.
« paquets distincts » toutes les Propriétés : PA (B) + PA (B) = 1 ;
issues d’une expérience (c’est- La probabilité d’un événement A dans le cas équi-
P(A  ∩ B) P(A)  × PA (B)
à-dire l’univers). Les événe- PB (A ) =   =   ;
probable est : P(B) P(B)
ments A 1 , A 2 , …, A n réalisent
une partition de l’univers Ω nombre d’éléments de   A PA (B ∪ C) = PA (B) + PA (C) – PA (B ∩ C) .
P( A) = .
s i   : A 1  ∪  A 2  ∪   …  ∪ A n  = Ω   ; nombre d ’éléments de  Ω
A i ∩ A j = ∅ pour tout i ≠  j . Exemple : dans une population lycéenne, 40 % des
Ce qu’on énonce parfois sous la forme :
• On considère souvent la partition
élèves aiment les mathématiques, 25 % aiment la
élémentaire A, A. nombre de cas favorables
.
nombre de cas possib
bles physique et 10 % aiment à la fois les mathématiques
VARIABLE
ALÉATOIRE et la physique. On prend un élève au hasard. Quelle
Comment calculer
Soient E une expérience aléatoire
et Ω l’univers associé. Une variable
une probabilité conditionnelle ? est la probabilité pour qu’il aime la physique, sachant
aléatoire X est simplement une On considère une expérience aléatoire et deux qu’il aime les mathématiques ? Soit A l’événement
application qui, à chaque issue
événements A et B quelconques de probabilités non « l’élève aime les mathématiques » et B l’événe-
de l’univers, associe un nombre
réel. Autrement dit, en langage nulles. L’événement A est réalisé puis l’événement B. ment « l’élève aime la physique ». L’énoncé donne
fonctionnel, c’est une fonction
On peut visualiser la situation en utilisant un arbre P(A) = 0,4 ; P(B) = 0,25 et P(A ∩ B) = 0,1. On cherche la
de l’univers dans l’ensemble des
nombres réels, X : Ω → ℝ . pondéré : probabilité pour que l’élève aime la physique sachant

44 Probabilités conditionnelles
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
ÉVÉNEMENTS DISJOINTS
On dit que deux événements A et
B sont disjoints ou incompatibles
lorsqu’ils n’ont aucune issue
(ou événement élémentaire) en
commun. Dans ce cas, on a :
• P(A ∙ B) = ∅ ;
• P(A ∙ B) = P(A) + P(B).
ESPÉRANCE
• Soit X une variable aléatoire dont
la loi de probabilité est pi = P(X = xi)
Formule de Bayes
pour 1 ⩽ i ⩽ n . Autrement dit, la
loi de X est :
qu’il aime les mathématiques, c’est-à-dire la proba- étant l’ensemble des valeurs prises par X, on a
X x1 x2 … xn total
P ( B  ∩  A ) 0, 1
bilité de B sachant A : PA (B ) =   =   = 0, 25 . X(Ω) = {0 ; 1 ; 2 ; 3 ; … ; n}.
P (A ) 0, 4 P p1 p2 … pn 1
La loi de probabilité de X attribue à chaque valeur
Comment montrer que deux L’espérance de X est le nombre réel,
xi la probabilité pi de l’événement (X = xi) constitué
événements sont indépendants ? noté E(X), défini par :
n
de les événements élémentaires dont l’image par
Intuitivement, deux événements sont indépendants si E(X ) =∑ pi x i = p1 x 1 + p2 x 2 + … + pn x n
nn
X est xi. i=1
la réalisation de l’un de ces événements n’influe pas sur E(X )) ==∑ ppiixxii == pp11xx11 ++ pp22xx22 ++ …
E(X … ++ ppnnxxnn.
On la présente généralement sous la forme d’un i=1i=1• L’espérance est la « moyenne »
la probabilité de l’autre. On doit donc avoir : PA (B) = P(B).
des valeurs prises par X lors d’un
tableau à double entrée :
A et B sont donc indépendants si et seulement si : grand nombre de répétitions de
l’expérience.

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P(A ∩ B) = P(A ) × P(B). X x1 x2 … xn total
VARIANCE
Attention à ne pas confondre incompatibles et P p1 p2 … pn 1
• Soit X une variable aléatoire sur
indépendants : n une population de taille n :
On a alors 0 ⩽ pi ⩽ 1 , avec pi = P(X = xi), et ∑ pi = 1 .
A et B sont donc incompatibles si et seulement si : i=1
X x1 x2 … xp total
P (A  ∩  B ) = 0  ; Effectif n1 n2 … np n
Qu’est-ce qu’une loi binomiale ?
A et B sont donc indépendants si et seulement si : ni est l’effectif de xi (nombre de fois
On considère une expérience aléatoire E, un événe-
où l’on prend la valeur x i).
P(A ∩ B) = P(A) × P(B).
ment A lié à E de probabilité non nulle, avec P(A) = p. • Soit X la moyenne de X. La
variance de X est le nombre noté
Comment utiliser la formule On appelle « succès » la réalisation de A et « échec »
V(X) et défini par :
des probabilités totales ? 1
celle de A.
V(X) = ⎡⎣n1 ( x 1 − X )2 + n2 (x 2 − X )2 + … + n p ( x
Ayant une partition A1, A2, …, An, on considère un n
On répète n fois l’expérience E dans des conditions
1⎡
événement B quelconque. En écrivant que les ⎣n1 ( x 1 − X ) + n
2
(x 2 − X )2 + … + n p ( x p − X )2 ⎤⎦ .
identiques et de manière nindépendante. Soit
2 X la
issues qui constituent B se séparent en celles qui • On a aussi : V(X) =
variable aléatoire comptant le nombre de succès au
1⎡
appartiennent à A1, celles qui appartiennent à n x 22 + n22 x 2222 + … + n pp x 2p2p ⎤⎦ − X 22.
cours des n répétitions. X suit une loi binomiale de n ⎣ 11 11
A2, …, celles qui appartiennent à An, on obtient  : • La variance est un paramètre de
paramètres n et p, notée B(n,  p).
dispersion de la série. Elle mesure
P(B) = P(B ∩ A 1 ) + P(B ∩ A 2 ) + … + P(B ∩ A n ). ⎧ X(Ω) = {0 ; 1 ; 2 ; 3 ; … ; n} la façon dont les valeurs de X se

Sachant que P(B  ∩  Ai) =  P(Ai ) PAi (B ) , on peut aussi On a alors : ⎨ n dispersent autour de la moyenne.
⎪ P( X = k) = ( k ) p q avec q = 1 – p.
k n–k

écrire : ⎩ ÉCART TYPE


  • L’écart type d’une série statis-
P(B) =  P(A 1 )PA ( B ) +   P( A2 )PA (B) + … + P(A )PA ( B ).
1 2 n n tique simple ou d’une variable
Dans le cas de la partition élémentaire avec A et A, pour DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER aléatoire X est le nombre s(X) égal
• La théorie des jeux et la question du bon à la racine carrée de la variance :
tout événement B, on a : P(B) = P(A ∩ B) + P(A ∩ B).
choix p.  47-48
s(X) = V ( X ).
Qu’est-ce qu’une loi de probabilité ? (Philippe Pajot, Le Monde daté du 07.05.2013)
• L’écart type mesure la façon
E est une expérience aléatoire et Ω l’univers associé. • Magie des nombres ou nombres en folie p.  48-49
dont les valeurs de X se dispersent
(Robert Matthews, Le Monde daté du 14.11.1996)
Soit une variable aléatoire X définie sur Ω. X(Ω) autour de la moyenne.

Probabilités conditionnelles 45
L’ESSENTIEL
EXERCICES PAS
DU COURS
À PAS

Métropole (juin 2013) important pour que ce choix puisse être assimilé à un tirage avec
remise de 10 arbres dans le stock.
Une jardinerie vend de jeunes plants d’arbres qui proviennent de trois On appelle X la variable aléatoire qui donne le nombre de conifères
horticulteurs : 35 % des plants proviennent de l’horticulteur H1, 25 % de l’échantillon choisi.
de l’horticulteur H2 et le reste de l’horticulteur H3. Chaque horticulteur a) Justifier que X suit une loi binomiale dont on précisera les
livre deux catégories d’arbres : des conifères et des feuillus. paramètres.
La livraison de l’horticulteur H1 comporte 80 % de conifères, alors b) Quelle est la probabilité que l’échantillon prélevé comporte
que celle de l’horticulteur H2 n’en comporte que 50 % et celle exactement 5 conifères ? (On arrondira à 10–3.)
de l’horticulteur H3 seulement 30 %. c) Quelle est la probabilité que cet échantillon comporte au moins
2 feuillus ? (On arrondira à 10–3.)
1. Le gérant de la jardinerie choisit un arbre au hasard dans son stock.
On envisage les événements suivants :
H1 : « l’arbre choisi a été acheté chez l’horticulteur H1 » ; La bonne méthode
H2 : « l’arbre choisi a été acheté chez l’horticulteur H2 » ; 1. a
 ) Interpréter les données de l’exercice et les placer dans
H3 : « l’arbre choisi a été acheté chez l’horticulteur H3 » ; l’arbre pondéré.
C : « l’arbre choisi est un conifère » ; b) Appliquer la formule des probabilités composées.
F : « l’arbre choisi est un feuillu ». c) Mettre en évidence une partition, puis appliquer la for-
a) Construire un arbre pondéré traduisant la situation. mule des probabilités totales.
b) Calculer la probabilité que l’arbre choisi soit un conifère acheté d) Appliquer la formule des probabilités conditionnelles.
chez l’horticulteur H3. 2. a) Vérifier les conditions permettant de prouver que X suit

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c) Justifier que la probabilité de l’événement C est égale à 0,525. bien une loi binomiale.
d) L’arbre choisi est un conifère. Quelle est la probabilité qu’il ait b) Utiliser la formule de la loi binomiale.
été acheté chez l’horticulteur H1 ? (On arrondira à 10–3.) c) Utiliser la notion d’événement contraire et la formule
2. On choisit au hasard un échantillon de 10 arbres dans le stock de la loi binomiale.
de cette jardinerie. On suppose que ce stock est suffisamment

Métropole (juin 2011) 3. a ) Justifier par un calcul la phrase : « Si le test est positif, il n’y a
qu’environ 40 % de “chances” que la personne soit contaminée ».
Dans un pays, il y a 2 % de la population contaminée par un virus. On b) Déterminer la probabilité qu’une personne ne soit pas
dispose d’un test de dépistage de ce virus qui a les propriétés suivantes : contaminée par le virus sachant que son test est négatif.
– la probabilité qu’une personne contaminée ait un test positif est (Les résultats seront donnés sous forme décimale en
de 0,99 (sensibilité du test) ; arrondissant à 10–4.)
– la probabilité qu’une personne non contaminée ait un test négatif
est de 0,97 (spécificité du test).
On fait passer un test à une personne choisie au hasard dans cette La bonne méthode
population. On note V l’événement : « la personne est contaminée
1. a) Utiliser les données de l’énoncé.
par le virus », et T l’événement : « le test est positif ». V et T désignent
b) Appliquer la formule des probabilités composées.
respectivement les événements contraires de V et T.
2. Utiliser la formule des probabilités totales.
1. a) Préciser les valeurs des probabilités P(V), Pv(T) et P V (T ) .
3. a) Utiliser la formule des probabilités conditionnelles.
Traduire la situation à l’aide d’un arbre de probabilités.
b) Utiliser de nouveau la formule des probabilités conditionnelles,
b) En déduire la probabilité de l’événement V ∙ T.
ainsi que la probabilité de l’événement complémentaire.
2. Démontrer que la probabilité que le test soit positif est 0,0492.

46 Probabilités conditionnelles
LES ARTICLES DU

La théorie des jeux et la question


du bon choix
En matière de probabilités, il faut se méfier de son intuition. Les mathématiciens du
jeu permettent d’y voir plus clair et d’optimiser la prise de décisions.

«G
ouverner, c’est meneur de jeu vous demande peuvent analyser leur proba- Des considérations écono-
choisir », disait si vous préférez conserver votre bilité de gagner, en fonction miques donc qui guident les
Pierre Mendès choix initial et ouvrir cette des cartes qui ne sont pas sor- pionniers de cette formalisa-
France. S’il n’est pas toujours porte, ou bien si, au contraire, ties, et miser au bon moment. tion, dont le mathématicien
facile de gouverner, au moins vous préférez changer de Plusieurs équipes ont défrayé américain John von Neumann
la théorie des jeux et ses outils choix et ouvrir l’autre porte. la chronique, utilisant cette donnera le premier exemple
en pleine expansion peuvent- Autrement dit, qu’avez-vous technique dite du comptage à travers son théorème du
ils nous aider à faire des choix intérêt à faire pour maximiser de cartes pour berner nombre minimax, démontré en 1928. Ce
raisonnés dans bien des situa- vos chances de gagner ? de casinos à travers le monde. théorème stipule que dans un
tions pratiques  : organisation Il vaut mieux changer de choix jeu à deux joueurs et de somme
des réseaux de communication, et ouvrir l’autre porte, car vous Les choix stratégiques que l’on nulle (la somme des gains
ordonnancement des tâches, aurez alors deux chances sur peut faire, par exemple lors potentiels de tous les joueurs
gestion du flux automobile ou trois de gagner le prix, alors d’une élection, sont concernés est nulle), il existe une valeur
des mariages… que vous n’en aurez qu’une également par des considéra- moyenne représentant ce que
Commençons par quelques sur trois si vous persistez dans tions probabilistes, menant peut gagner le premier joueur
questions pour montrer que votre choix initial. parfois à des paradoxes. Ainsi, au détriment du second joueur
notre intuition des probabi- il est possible, lors d’un vote où si ceux-ci jouent de manière

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lités est facilement faussée, Si vous n’êtes pas convaincu, l’on demande de classer trois rationnelle (c’est-à-dire en cher-
induisant de mauvais choix. imaginez le même jeu où l’on candidats (A, B et C) par ordre chant à optimiser leurs gains).
À partir de combien de per- vous demande de désigner une de préférence, qu’une majorité C’est un autre mathématicien,
sonnes réunies dans une pièce carte au hasard parmi 52 cartes de votants préfère A à B, qu’une John Nash, qui étendra dans les
la probabilité de trouver une face cachée, puis on retourne autre préfère B à C, mais qu’une années 1950 les travaux de von
date d’anniversaire commune 50 autres cartes qui ne sont pas autre choisisse C plutôt que A ! Neumann en s’attaquant aux
est-elle supérieure à 1/2  ? La l’as de pique. Parmi les deux C’est parce que la relation de jeux à plus de deux joueurs à
réponse est 23. Et, dès qu’il y a cartes restantes, où pensez- préférence n’est pas transitive somme non nulle (la somme des
57 personnes, cette probabilité vous que se cache l’as de pique ? que ce paradoxe, énoncé par gains de tous les joueurs peut
monte à 99  %. Ces réponses Les probabilités sont dans ce Nicolas de Condorcet en 1785, être quelconque). Il établira la
qui peuvent choquer l’intuition cas de 1/52 si vous conservez apparaît. notion d’équilibre de Nash : un
première sont pourtant bien votre choix initial et de 51/52 Ce sont les mêmes genres de point d’équilibre du jeu où tous
établies par les calculs élémen- (un peu plus de 98  %) si vous relation de non-transitivité que les joueurs se disent satisfaits
taires de probabilité. modifiez votre choix, parce que l’on trouve dans le jeu popu- du résultat. Par exemple, dans
vous aurez retourné en tout 51 laire pierre-feuille-ciseaux. le jeu pierre-feuille-ciseaux, un
Autre exemple troublant. Vous cartes sur 52. Au-delà de la compréhension équilibre de Nash est atteint
participez à un jeu où l’on vous Décliné sous la forme de jeux individuelle de la multitude si les joueurs jouent chaque
montre trois portes fermées. télévisés à partir des années de jeux qui existent, les mathé- coup avec une probabilité de
Derrière l’une de ces trois 1960, ce « paradoxe de Monty maticiens ont commencé à 1/3. Pour ce résultat et d’autres
portes se trouve un prix (dont Hall  » a fait le bonheur de formaliser des problèmes de contributions en théorie des
on suppose qu’il vous inté- présentateurs dont tout le stratégies et de choix à travers jeux, Nash recevra le prix Nobel
resse…) et rien derrière les deux talent (et l’intérêt) consistait à la théorie des jeux. Le jeu s’en- d’économie en 1994.
autres portes. Première étape, le convaincre les candidats naïfs tend ici comme une confron-
meneur de jeu vous demande de ne pas changer de choix… tation entre deux joueurs, Cet intérêt des économistes
de désigner une porte (mais La bonne connaissance des comme le cas du jeu pierre- pour la théorie des jeux s’est
il ne l’ouvre pas). Deuxième caractéristiques d’un jeu peut feuille-ciseaux, mais avec un accéléré dernièrement. Alors
étape  : le meneur ouvre une ainsi aider à gagner. Comme gain variable associé à chaque que le prix Nobel d’économie
des deux autres portes où il au black jack, un jeu de cartes victoire, de sorte que l’on puisse récompensait le plus souvent
n’y a rien. Il reste donc deux américain qui se joue dans les opter pour une stratégie qui des résultats en économie pure,
portes closes, l’une avec un prix casinos, où cette connaissance optimise ce gain au bout d’un en sciences sociales ou sur les
derrière et l’autre avec rien. peut se révéler précieuse  : les certain temps. négociations, les derniers prix
Dans cette dernière étape, celle personnes qui parviennent à se Nobel, dont celui attribué au
de l’ouverture de la porte, le souvenir des cartes déjà sorties mathématicien américain Lloyd

Probabilités conditionnelles 47
LES ARTICLES DU

Shapley en 2012, témoignent Non seulement Shapley a préoccupations de notre monde performances de chaque paquet,
de la montée en puissance de montré l’existence de plusieurs numérique. Pour le routage des on va apprendre progressive-
la théorie algorithmique des solutions stables à ce problème réseaux sans fil, par exemple, ment les bons chemins pour
jeux. Le problème de l’équi- mais, avec son collègue David le problème consiste à faire choisir au final le chemin
libre de Nash, c’est que, bien Gale, il a donné une solution voyager le plus vite possible des optimal », explique Corinne
qu’il s’agisse de points stables algorithmique, c’est-à-dire paquets de données d’un point Touati, spécialiste de la théorie
sur le plan théorique, dans un une manière de calculer ces à un autre en passant par de des jeux au Laboratoire d’infor-
jeu complexe, rien ne garantit solutions. multiples relais intermédiaires. matique de Grenoble.
que l’on va converger vers ces « Pour résoudre ces problèmes,
points. Dans la plupart des cas, Le problème des mariages on tire au hasard un chemin par Philippe Pajot
ils sont incalculables. stables est une version simpli- lequel on fait passer un paquet Le Monde daté du 07.05.2013
Mais, dans plusieurs jeux, fiée des problèmes d’apparie- de données. Puis on répète l’opé-
Lloyd Shapley a montré que ment optimal, où l’on cherche ration. En mesurant les
le problème a au moins une à affecter des étudiants dans
solution stable qui est l’équi- des établissements à effectifs
libre de Nash. L’exemple le limités en tenant compte des POURQUOI CET ARTICLE ?
plus connu est le problème des préférences de tous (la procé-
mariages stables. Il consiste à dure automatisée d’entrée au Cet article traite de la théorie des jeux et de son lien avec les
trouver, étant donné un certain collège Affelnet, la procédure calculs de probabilités.
nombre d’hommes et autant d’admission postbac, etc.). Des
Cet intérêt pour les calculs de probabilités dans les différents jeux
de femmes, une façon stable problèmes dont les solutions
a permis de développer au Moyen Âge cette nouvelle branche
de former des couples sans stables peuvent se calculer par
des mathématiques.
que personne n’y trouve rien à l’algorithme de Shapley.
redire (sans qu’aucune femme De manière générale, l’opti- Ces calculs permettaient d’anticiper les probabilités de gagner à
ni qu’aucun homme préfère misation issue de la théorie un jeu ou les gains potentiels pour une mise de départ donnée.
être avec un autre partenaire). des jeux est au cœur des

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Magie des nombres ou nombres
en folie
«O
ui, la réponse à s’amusait de cette coïncidence de Hubble n’est pas vraiment Découvrent-ils vraiment la
l’Univers est vrai- qui a inspiré à son confrère un nombre, comme six ou réalité en jonglant avec ces
ment 42 », titrait Robert Matthews, du Sunday pi. En effet, elle est liée à une symboles mathématiques  ?
le quotidien britannique Telegraph, le billet d’humeur période de temps, et peut donc S’agit-il d’un pur amusement
The Independent sur toute suivant : « Une histoire stupide être mesurée indifféremment ou simplement d’une inven-
la largeur de sa «  une  », ven- a circulé la semaine dernière. en secondes, jours ou même en tion de la réalité  ? L’un des
dredi 8  novembre. Suivait un Des scientifiques avaient fini unités zog-martiennes, ce qui meilleurs arguments prou-
article pour expliquer que des par prouver que la réponse de donne à chaque fois un résultat vant que les mathématiques
astronomes de Cambridge la vie, de l’Univers et du Grand différent. ne sont pas déconnectées du
ayant entrepris de calculer la Tout résidait dans le chiffre Cela dit, les scientifiques font réel est la façon pour le moins
constante de Hubble étaient 42, le même que celui trouvé grand cas des nombres purs étrange dont certains nombres
tombés sur 42. La constante par Douglas Adams, l’auteur tels que pi, qui bourgeonnent magiques ne cessent de surgir
de Hubble, paramètre cosmo- du Guide de l’auto-stoppeur çà et là dans leurs théories, là où on ne les attend pas.
logique duquel on peut déduire galactique ! » parce qu’ils sont réellement Le nombre pi évoque les for-
l’âge de l’Univers, devrait se Ce chiffre, c’est la constante universels et conservent la mules scolaires sur la circon-
situer entre 20 et 80, selon les de Hubble, qui mesure le même valeur pour quiconque férence du cercle et l’aire du
théoriciens. Et 42 est le chiffre taux d’expansion de l’Uni- les mesure. Les savants pensent disque. Ce que l’on sait moins,
présenté comme la réponse vers. Malheureusement, il que cette propriété est liée à un c’est que ce nombre célèbre
ultime à « la vie, l’Univers et n’a aucune signification en profond mystère cosmique et entre tous apparaît réguliè-
le Grand Tout » par le roman- soi. Si les unités compliquées résumée par la question sui- rement dans des situations
cier Douglas Adams, auteur auxquelles les astronomes vante  : « Pourquoi les mathé- où la précision mathéma-
du Guide de l’auto-stoppeur se réfèrent pour mesurer ce matiques marchent ? » tique ne paraît pas de mise.
galactique, paru il y a vingt ans. paramètre aboutissent à 42, Jour après jour, les mathé- Si l’on mesure par exemple
Le rédacteur scientifique de The c’est par pure coïncidence. La maticiens noircissent leurs le quotient intellectuel d’un
Independent, Charles Arthur, raison en est que la constante cahiers de hiéroglyphes. grand nombre de personnes,

48 Probabilités conditionnelles
LES ARTICLES DU

les résultats permettront de carré. Dans un article publié la probabilité démontre claire- aléatoires il devient difficile de ne
distinguer quelques crétins, l’an dernier par la revue Nature, ment que la distribution des pas suivre les pythagoriciens,
quelques génies, avec le reste j’ai fait appel à ce théorème points de chute des V-2 est liée pour qui le nombre était racine de
du troupeau quelque part pour déduire une valeur de pi à ce fameux nombre « e », dont toute chose, il n’y a qu’un pas.
entre les deux. Rien de bien à partir de l’éparpillement des on peut ainsi déduire la valeur à
passionnant, sauf à répartir étoiles dans le ciel. Et j’ai trouvé moins d’un pour cent près. Robert Matthews
ces résultats sur un graphe 3,12272, soit la bonne valeur à De là à penser que lorsqu’un cer- Sunday Telegraph
distribuant la population en 99,94 pour cent près. tain ordre mathématique appa- (14 novembre 1996)
fonction du QI. On obtient alors Pour la constante mathéma- raît dans des événements
une belle courbe en cloche. Or il tique « e », approximativement
apparaît que tout trait humain égale à 2,718, c’est pareil. Cet
donnera une courbe similaire, autre nombre «  magique  » POURQUOI CET ARTICLE ?
dépendant largement de la surgit dans de drôles d’endroits.
valeur de pi. Autre exemple  : D’ordinaire, il est associé à des Cet article mentionne des probabilités qui dépendent, de façon
l’aiguille. Laissez-la tomber. phénomènes de croissance surprenante, des constantes mathématiques π ou e :
La probabilité qu’elle se glisse exponentielle, comme l’étude
La distribution de la population en fonction du QI a la forme de

dans une rainure, entre deux des populations ou l’analyse –––
1 –x2
lames de parquet, dépend aussi des prix de détail. Mais il se la courbe de Gauss dont la définition est f(x) = e sur ℝ,
2π 2
de pi. Pour le prouver, il suffit cache aussi derrière certains qui dépend de π ;
de s’armer de patience et de événements aléatoires.
L’expérience de l’aiguille est appelée « aiguille de Buffon » et la
refaire l’expérience quelques Pendant la Seconde Guerre
probabilité recherchée dépend de π, de la largeur l des lames du
centaines de fois pour en mondiale, les Allemands ont
2a
déduire la valeur de ce nombre délibérément bombardé parquet et de la longueur a de l’aiguille car elle est égale à .
π×l’
à quelques pour cent près ! De Londres avec des V-2. La proba-
La probabilité que deux nombres pris au hasard n’aient pas de
même, il existe un théorème bilité qu’un quartier précis de
facteur commun (c’est-à-dire qu’ils soient premiers entre eux)
sur la probabilité qu’ont deux Londres fût touché était faible.
6
nombres pris au hasard de ne Pourtant, si de nombreuses est de 2 ;
π
pas avoir de facteur commun. zones furent épargnées, d’autres
La distribution de points de chute dépend du nombre e .

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Le résultat, vous l’avez deviné, furent au contraire bombardées
dépend de pi et même de son plusieurs fois. Or, la théorie de

Probabilités conditionnelles 49
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
FONCTION DE DENSITÉ
(CAS GÉNÉRAL)
Lois à densité
f est une fonction de densité sur

A
l’intervalle [a ; b] (a < b), si :
• f est continue sur [a ; b] ;
près avoir étudié dans le précédent chapitre les probabilités
• f est positive sur [a ; b] ;
b
sur des cas discrets (des nombres particuliers), on va ici les
• ∫ f ( x)dx  = 1. considérer sur un intervalle (toutes les valeurs possibles
entre deux nombres).
a

La variable aléatoire X suit la


loi à densité (ou loi continue)
de fonction de densité f, si
On verra ainsi comment déterminer la loi de probabilité d’une
b

P(a< X < b) =  ∫ f ( x)dx.


variable aléatoire, mais aussi comment calculer ses paramètres :
a espérance, variance et écart type.
ESPÉRANCE
(CAS GÉNÉRAL)
Qu’est-ce qu’une loi à densité Propriété  : si la variable aléatoire X suit une loi
Soit X une variable aléatoire de
densité f sur l’intervalle [a ; b].
sur un intervalle I ? uniforme sur [a ; b] (a <  b), pour tout intervalle
L’espérance mathématique de X La fonction f est une fonction de densité sur l’inter-
b [c  ;  d] ⊂ [  a ; b], on a :
est : E(X) = ∫xf ( x)dx. valle [a ; b] (a < b), si : d –c
a
P(c ⩽ X ⩽d) = .
b –a
la fonction f est continue sur [a ; b] ;
FONCTION DE DENSITÉ
(LOI UNIFORME)
Loi exponentielle
la fonction f est positive sur [a ; b] ;
La variable aléatoire X suit la b Définition : une variable aléatoire X suit la loi expo-
loi uniforme sur [a ; b] (a < b), ∫ f ( x)dx  = 1. nentielle de paramètre λ > 0 sur l’ensemble des réels,
lorsqu’elle admet comme densité a

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de probabilité la fonction f défi- La variable aléatoire X suit la loi à densité lorsqu’elle admet comme densité de probabilité la
1 ⎧ – λx
nie par : f ( x ) =  sur [a ; b] et (ou loi continue) de fonction de densité f, si ⎪ λe si x ⩾ 0
b   – a b fonction f définie par : f ( x) = ⎨ .
f ( x ) = 0 en dehors de [a ; b]. P(a <  X < b)  =   ∫ f ( x)dx. ⎪⎩ 0 si x <0
a Pour tout t > 0, la probabilité de l’événement {X ⩽ t}
ESPÉRANCE t
Remarque : P(a < X < b) = P(a ⩽ X < b) = P(a < X ⩽ b)
(LOI UNIFORME) est donnée par P( X ⩽ t) = ∫ λe – λx
dx.
Soit X une variable aléatoire qui = P(a ⩽ X ⩽ b). 0
Espérance de la loi exponentielle  : si la variable
suit une loi uniforme sur [a ; b].
Qu’est-ce que l’espérance
L’espérance mathématique de X aléatoire X suit une loi exponentielle de paramètre λ,
a   +  b
mathématique d’une variable 1
est E(X)=  . aléatoire de densité ? alors E(X) =  .
2 λ
FONCTION DE DENSITÉ Soit X une variable aléatoire de densité f sur l’inter-
(LOI EXPONENTIELLE)
Loi normale centrée réduite
valle [a ; b]. L’espérance mathématique de X est  :
La variable aléatoire X suit la loi b Définition : une variable aléatoire de densité f suit
exponentielle de paramètre λ > 0 E(X) = ∫ xf ( x)dx.
la loi normale centrée réduite, notée N(0 ;  1), lorsque
sur ℝ, lorsqu’elle admet comme a

Loi uniforme
2
densité de probabilité la fonction f 1 – x2
f ( x) =  e sur ℝ.
⎪⎧ λe – λx si x ⩾ 0 2π
définie par : f ( x) = ⎨ . Définition : une variable aléatoire X suit la loi uni-
⎩⎪ 0 si x < 0 1,2
forme sur [a ; b] (a < b), lorsqu’elle admet comme 1
ESPÉRANCE
(LOI EXPONENTIELLE) densité de probabilité la fonction f définie par 0,8

Soit X la variable aléatoire qui suit 1 0,6


f ( x) =  sur l’intervalle [a ; b], avec f ( x ) = 0 en 0,4
une loi exponentielle de paramètre b  –  a
λ > 0. L’espérance mathématique dehors de l’intervalle [a ; b]. 0,2
1
de X est E(X) =  . -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 X
λ La représentation graphique d’une fonction f ainsi - 0,2
FONCTION DE DENSITÉ définie est une droite parallèle à l’axe des abscisses. - 0,4
DE N(0 ; 1) - 0,6
Espérance de la loi uniforme  : si la variable aléa-
Une variable aléatoire de densité - 0,8
f suit la loi normale centrée toire X suit une loi uniforme sur [a ; b], alors -1
réduite, notée N(0 ; 1), lorsque b - 1,2
x a + b
2 E(X) =  ∫ dx  =  .
1 – x2 b – a 2
f ( x) =  e sur ℝ. a Représentation graphique de f

50 Lois à densité
L’ESSENTIEL DU COURS

Espérance, variance et écart type de la loi N(0 ; 1) : Exemples de calcul de probabilités à
la calculatrice dans le cadre de la loi MOTS CLÉS
si X suit la loi N(0  ;  1), on a E(X) = 0 et V(X) = 1.
normale ESPÉRANCE DE N(0 ; 1)
L’écart type est V ( X ) = 1. Si la variable aléatoire X suit la loi
Soit X une variable aléatoire qui suit la loi normale
N(0  ;  1), E(X) = 0.
Valeurs remarquables : P(–1,96 ⩽ X ⩽ 1,96) ≈ 0,95 ;
N(100 ; 52).
VARIANCE DE N(0 ; 1)
P(–2,58 ⩽ X ⩽ 2,58) ≈ 0,99.
On calcule P(93 ≤ X ≤ 103) ≈ 0,64 au centième près Si la variable aléatoire X suit la loi
N(0  ;  1), V(X) = 1.
en utilisant les méthodes suivantes.
Loi normale de paramètres µ et σ 2 : ÉCART TYPE DE N(0 ; 1)
N( µ ; σ 2)
Avec une CASIO Si la variable aléatoire X suit la
σ
Dans les menus « STAT », puis « DIST », puis « NORM »,
loi N(0  ;  1), l’écart type de X est
V ( X ) = 1.
puis « ncd », entrer :
U0,05
P(−1,96 ⩽ X ⩽ 1,96) ≈ 0,95
σ'
Normal C.D.
Lower : 93 U0,01
Upper : 103 P(−2,58 ⩽ X ⩽ 2,58) ≈ 0,99
µ µ' σ :5
LOI NORMALE N(μ ; σ 2)
µ : 100
La variable aléatoire X suit la loi
normale N(μ ; σ 2 ), lorsque la
Avec une T.I.
X –μ
σ variable aléatoire suit la
En utilisant le menu « DISTR », entrer : σ
loi N(0  ;  1).
normalcdf(93,103, ESPÉRANCE DE N(μ ; σ 2)
100,5) Si la variable aléatoire X suit la loi
σ' 0.644991 N(μ ; σ 2 ), E(X) = µ.

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VARIANCE DE N(μ ; σ 2)
On cherche la valeur de x tel que P(X ≤ x) = 0,7 en
Si la variable aléatoire X suit la loi
utilisant les méthodes suivantes. N(μ ; σ 2 ), V(X) = σ 2.
Définition : une variable aléatoire X suit la loi nor-
ÉCART TYPE DE N(μ ; σ 2),
X–μ Avec une CASIO
male N(μ ; σ2) lorsque suit la loi N(0  ;  1). Si la variable aléatoire X suit la
σ Dans les menus « STAT », puis « DIST », puis « NORM », loi N(μ ; σ 2 ), l’écart type de X est
Influence des paramètres : la courbe est symétrique
puis « InvN », entrer : V ( X ) = σ.
par rapport à la droite x = μ, qui caractérise donc la ten-
INTERVALLES σ, 2 σ ET 3σ
dance centrale. Quant à σ, il caractérise la dispersion Inverse Normal
P(μ – σ ⩽ X ⩽ μ + σ ) ≈ 0,68
Trail : Left
de la distribution. Plus il est grand, plus la distribution P(μ – 2σ ⩽ X ⩽ μ + 2σ ) ≈ 0,95
Area : 103
P(μ – 3σ ⩽ X ⩽ μ + 3σ ) ≈ 0,997
est « étalée » de part et d’autre de μ. Les abscisses des σ :5
µ
points d’inflexion sont égales à μ – σ et + σ.
: 100
ZOOM SUR…
Espérance, variance et écart type  : si X suit la loi x ≈ 102,6 au dixième près. LA LOI N(0 ; 1)
La fonction de densité f d’une
N(μ ; σ ), on a E(X) = μ et V(X) = σ .
2 2
Avec une T.I. variable aléatoire X qui suit la loi
L’écart type est V ( X ) = σ. normale centrée réduite N(0 ; 1) est :
En utilisant le menu « DISTR », entrer :
1 – x22
Les intervalles un, deux, trois sigmas : f ( x)  =  e sur ℝ.
invNorm(0,7,100, 2π
P(μ–– σ
P(μ σ⩽⩽X ⩽ μ
μ + σ) ≈ 0,68  au centième près. 5) y
1,2
P(μ––2σ
P(μ 2σ ⩽
⩽X μ + 22σ
X⩽μ σ) ≈ 0,95  au centième près. 102.622
1
P(μ––3σ
P(μ 3σ⩽⩽ XX ⩽ μμ ++ 3σ)
3σ) ≈ 0,997  au millième près. 0,8
0,6
DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER 0,4 Cf

• Une notion dont l’importance s’affirme sans 0,2

68 %
cesse : la fiabilité p.  54-55 –5 –4 –3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6 x
(Le Monde daté du 10.02.1964) –0,2
 –0,4
- + • Finance, maths et humanités p.  55
-2 +2 (Christian Walter, Le Monde daté du 19.09.2008) f est continue.
-3 +3 f est paire.

Lois à densité 51
L’ESSENTIEL
EXERCICES PAS
DU COURS
À PAS

Liban (mai 2013) 2. On note Y la variable aléatoire qui, à un petit pot pris au hasard
dans la production de la chaîne F2, associe sa teneur en sucre.
L’entreprise Fructidoux fabrique des compotes qu’elle On suppose que Y suit la loi normale d’espérance m2 = 0,17
conditionne en petits pots de 50 grammes. Elle souhaite leur et d’écart type σ2.
attribuer la dénomination « compote allégée ». La ­législation On suppose de plus que la probabilité qu’un petit pot prélevé au
impose alors que la teneur en sucre, c­ ’est-à-dire la proportion hasard dans la production de la chaîne F2 soit conforme est égale à 0,99.
Y   – m2
de sucre dans la compote, soit c­ omprise entre 0,16 et 0,18. Soit Z la variable aléatoire définie par : Z  =  .
σ2
On dit dans ce cas que le petit pot de compote est conforme.
L’entreprise possède deux chaînes de fabrication F1 et F2. a) Quelle loi la variable aléatoire Z
β P(–β ≤ Z ≤ β)
(Les parties A et B peuvent être traitées indépendamment.) suit-elle ?
Partie A 2,432 4 0,985 b) Déterminer, en fonction de σ2,
La chaîne de production F2 semble plus fiable que la chaîne de 2,457 3 0,986 l’intervalle auquel appartient Z
production F1. Elle est cependant moins rapide. 2,483 8 0,987 lorsque Y appartient à l’intervalle
Ainsi, dans la production totale, 70 % des petits pots proviennent de 2,512 1 0,988 [0,16 ; 0,18].
la chaîne F1 et 30 % de la chaîne F2. 2,542 7 0,989 c) En déduire une valeur approchée à
La chaîne F1 produit 5 % de compotes non conformes et la chaîne F2 2,575 8 0,990 10 – 3 près de σ2.
en produit 1 %. On pourra utiliser le tableau donné
2,612 1 0,991
On prélève au hasard un petit pot dans la production totale. ci-contre, dans lequel la variable
2,652 1 0,992
On considère les événements : aléatoire Z suit la loi normale
2,696 8 0,993
E : « Le petit pot provient de la chaîne F2. » ; d’espérance 0 et d’écart type 1.

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C : « Le petit pot est conforme. ».
1. Construire un arbre pondéré sur lequel on indiquera les données
qui précèdent. La bonne méthode
2. Calculer la probabilité de l’événement : « Le petit pot est conforme Partie A
et provient de la chaîne de production F1. »
1. Traduire les données de l’exercice en probabilités et les
3. Déterminer la probabilité de l’événement C. placer dans l’arbre en commençant par le choix de la
4. Déterminer, à 10 – 3 près, la probabilité de l’événement E sachant chaîne de fabrication.
que l’événement C est réalisé.
2. Appliquer la formule des probabilités conditionnelles.
Partie B
3. Appliquer la formule des probabilités totales en trouvant
1. On note X la variable aléatoire qui, à un petit pot pris au hasard une partition de C.
dans la production de la chaîne F1, associe sa teneur en sucre.
4. Traduire la probabilité recherchée à l’aide des événe-
On suppose que X suit la loi normale d’espérance m1 = 0, 17
ments préalablement définis puis appliquer la formule des
et d’écart type σ1 = 0,006.
probabilités conditionnelles.
Dans la suite, on pourra utiliser le tableau ci-dessous.
Partie B
Donner une valeur approchée à
α β P(α ⩽ X ⩽ β) 1. Traduire la probabilité recherchée à l’aide de la variable
10 – 4 près de la probabilité qu’un
0,13 0,15 0,000 4 aléatoire définie, puis utiliser le tableau donné.
petit pot prélevé au hasard dans
0,14 0,16 0,047 8 2. a) Appliquer le cours sur la loi normale.
la production de la chaîne F1 soit
0,15 0,17 0,499 6 b) Déduire l’encadrement recherché à partir de l’encadre-
conforme.
0,16 0,18 0,904 4 ment donné.

0,17 0,19 0,499 6


c) Chercher dans le tableau la valeur de β qui correspond à
une probabilité de 0,99. Puis résoudre une équation pour
0,18 0,20 0,047 8
obtenir σ2.
0,19 0,21 0,000 4

52 Lois à densité
L’ESSENTIEL
EXERCICES PAS
DU COURS
À PAS

Sujet inédit c) Le pot est jugé conforme lorsque la masse de crème glacée est
comprise entre 99 grammes et 101 grammes.
Une fabrique de desserts dispose d’une chaîne automatisée Déterminer la probabilité pour qu’un pot prélevé aléatoirement
pour remplir des pots de crème glacée. soit non conforme.
La masse en grammes de crème glacée contenue dans chacun 2. Dans le cadre d’un fonctionnement correct de la chaîne de
des pots peut être modélisée par une variable aléatoire X qui production, on admet que la proportion p de pots conformes dans
suit la loi normale d’espérance 100 d’écart type 0,43. la production est 98 %.
Afin de contrôler le remplissage des pots, le responsable a)  L’intervalle de fluctuation asymptotique à 95 % de la fréquence
qualité souhaite disposer de certaines probabilités. des pots conformes sur un échantillon de taille n est :
Le tableau ci-dessous présente le calcul, effectué à l’aide d’un
tableur, des probabilités de quelques événements pour une [
I = p – 1,96 ∙ p(1 – p)
n
; p + 1,96 ∙ p(1 – p)
n [.

loi normale de moyenne 100 et d’écart type 0,43. Déterminer les bornes de l’intervalle I pour un échantillon de
taille 120.
a p(X ≤ a) b) On contrôle régulièrement la chaîne de production en prélevant
98 0,00000165 des échantillons de 120 pots de manière aléatoire. Au cours d’un
de ces contrôles, un technicien compte 113 pots conformes.
98,5 0,00024299
En utilisant l’intervalle de fluctuation précédent, prendra-t-on
99 0,01002045
la décision d’effectuer des réglages sur la chaîne de
99,5 0,12245722 production ?
100 0,50000000

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100,5 0,87754278
La bonne méthode
101 0,98997955
1. a) Il faut penser à utiliser l’événement complémentaire.
101,5 0,99975701
b) Pour tout a et b réels tels que a < b,
102 0,99999835
P(a ≤ X ≤ b) = P(X ≤ b) – P(X ≤ a).
c) Il faut utiliser la question 1. b).
Les résultats seront donnés à 10–2 près.
2. a) Il faut remplacer p et n par leurs valeurs dans l’expression
Pour les calculs de probabilités, on utilisera éventuellement le tableau
de I.
précédent ou la calculatrice.
b) Il faut déterminer si 113 appartient ou non à l’intervalle
1. a) Déterminer la probabilité de l’événement « X > 99 ». trouvé à la question 2. a).
b) Déterminer la probabilité de l’événement « 99 ≤ X ≤ 101 ».

Sujet inédit 1. Calculer P(Y ≥ 104).


2. Un sachet dont la masse en grammes n’est pas dans l’intervalle
Un grossiste spécialisé dans le jardinage reçoit des sachets [104 ; 136] est rejeté. Calculer la probabilité qu’un sachet soit
de graines d’aubergines « bio » (c’est-à-dire issues de rejeté.
l’agriculture biologique) en grande quantité. On s’intéresse
à la masse d’un sachet.
La bonne méthode
La variable aléatoire qui, à chaque sachet, associe sa masse en grammes
1. Il faut se ramener à la loi normale centrée réduite.
est notée Y.
2. Pour tout a réel, P(– a ≤ Z ≤ a) = 2 P(Z ≤ a) – 1.
On suppose que Y suit la loi normale de moyenne 120 et d’écart type 8.

Lois à densité 53
LES ARTICLES DU

Une notion dont l’importance


s’affirme sans cesse : la fiabilité
La notion de sûreté et de durée de fonctionnement d’un matériel est ancienne, mais elle n’a reçu
une appellation précise – la fiabilité – et n’est mesurée que depuis peu. Cependant son importance
est déterminante en électronique : on calcule par exemple que la somme des servomécanismes
d’un engin spatial n’a actuellement que 22 % de chances de fonctionner dix jours de suite sans
défaillance, et on ne ménage aucun effort pour accroître la sûreté d’emploi des multiples dispositifs
électroniques logés dans les fusées. On a donc pu écrire qu’avec les systèmes électroniques de plus
en plus complexes dont la structure comporte un nombre croissant de composants… « une civilisa-
tion sera sauvée si la fiabilité de ses défenses est meilleure que celle de ses adversaires ».

E
n fait, la notion de fiabilité date tout naturellement à la mise au point
de la dernière guerre, lorsque d’un modèle mathématique, c’est- POURQUOI CET ARTICLE ?
des méthodes de contrôle à-dire d’une série de relations bien
statistique de qualité furent mises représentatives des phénomènes Cet article mentionne l’utilisation de la loi normale pour étudier
en œuvre. C’est que sous la poussée observés. la volatilité d’un cours de bourse.
technique, la «  population  » des
composants présents dans les sys- Trois notions essentielles Ici, il s’agit de la loi N(0 ; σ2) avec σ = 6.
tèmes et susceptibles de défaillance • Supposons une «  population  » On retrouve la formule du cours :

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s’était mise à croître rapidement. homogène de composants placés, P(μ – σ ≤ X ≤ μ + σ) = P(–6 ≤ X ≤ 6) ≈ 0,68
On constatait, par exemple, qu’à chacun et indépendamment, dans
P(μ – 2σ ≤ X ≤ μ + 2σ) = P(–12 ≤ X ≤ 12) ≈ 0,95
un instant donné trois systèmes leurs conditions de fonctionnement
sur quatre n’étaient pas en état de normales. Observons la fréquence des
marche, ou bien que le coût de main- défaillances – c’est-à-dire le nombre de probabilité de défaillance pour d’exploitation des réseaux télépho-
tenance des matériels électroniques de défaillances dans l’unité de temps, obtenir une courbe de probabilité niques, avaient pris conscience de
d’aéronautique s’élevait à dix fois soit une heure, et l’évolution de cette de non-défaillance. Cette probabilité la nécessité d’étudier la fiabilité des
leur prix d’achat. À l’élargissement fréquence dans le temps. La courbe de non-défaillance – qui définit bien tubes et des composants. Le groupe
du nombre de fonctions accomplies de cette évolution sera par exemple la fiabilité, – cesse d’être égale à 1 de travail «  composants électro-
par ces matériels correspondait un une exponentielle décroissante ; elle (certitude de fonctionnement) dès le niques » (B2) de la commission per-
élargissement de leurs conditions indique que le rapport du nombre début de l’expérience. manente de l’électronique du Plan a
de fonctionnement. La diffusion de des défaillances survenant pendant • Enfin, dernière et importante fait sienne cette préoccupation et l’a
l’électronique entre des mains peu une heure au nombre de défaillances notion  : le taux de défaillance, qui fait inscrire en 1961 au programme
ou non préparées entraînait, d’autre survenant pendant l’heure suivante diffère essentiellement de la fré- des recherches prioritaires recom-
part, une exigence supplémentaire. est constant et indépendant de quence : c’est le rapport entre la fré- mandées au gouvernement, sous la
Ces grandes masses de matériel l’heure considérée. Ainsi, la durée quence des défaillances et la fiabilité. forme d’une « action concertée élec-
offrent un champ d’observation de vie d’un élément à partir d’un Avec la loi exponentielle, le taux de tronique ». Cette action a été décidée
statistique auquel l’électronique ne instant quelconque auquel il est défaillance est constant  : il est en en 1962 et confiée à la délégation
pouvait pas prétendre naguère. Dans encore en vie est indépendante de son effet normal, sinon évident, que la générale à la recherche scientifique
de grandes exploitations comme les histoire antérieure et en particulier, fiabilité diminuant dans le même et technique, au sein de laquelle a été
PTT le «  brassage  » des matériels indépendante du fait que l’origine temps que diminue le nombre des créé cette fin un comité de l’électro-
rend le parc de matériels observés de l’expérience est récente ou, au défaillances, le rapport de ces deux nique. Une partie des fonds mise à la
assez homogène, c’est-à-dire que contraire, déjà ancienne  : l’élément paramètres reste constant. Quant disposition de ce comité est consacrée
l’âge d’un matériel donné s’écarte ne vieillit pas. à son inverse, c’est la durée de vie à des conventions de recherche sur la
peu de l’âge moyen du parc total. • Outre cette courbe constatant moyenne du composant à partir d’un fiabilité passées à des laboratoires de
Dès lors, le relevé des fréquences de la répartition des fréquences de instant quelconque. l’Université, des administrations et
défaillances peut prendre tout son défaillances dans le temps, on peut On peut la mesurer en notant expé- de l’Industrie.
sens statistique. Cet aspect de conti- présenter le nombre total des défail- rimentalement l’intervalle de temps Le but poursuivi, d’une manière
nuité est important : un matériel est lances qui se sont produites depuis entre les défaillances des composants. générale, est d’« injecter l’esprit fia-
en effet réputé défaillant, qu’il soit l’origine. Cette courbe, qui est la L’intervalle moyen entre défaillances bilité  » et de développer les études
victime d’une franche défaillance ou courbe de probabilité de défaillance, (IMED) est naturellement la moyenne consacrées au comportement des
qu’il « dérive » progressivement en tend vers une asymptote qui, de des valeurs relevées sur tout le lot de composants.
dehors de ses caractéristiques opéra- valeur unité, correspond naturelle- matériel étudié. Pour aider à la création de moyens de
tionnelles normales. ment à la certitude : au temps infini, Depuis longtemps déjà l’adminis- mesure spécialisés chez les fabricants
L’examen du comportement d’une tous les composants sans exception tration des PTT et le Centre national de composants, quatre premiers
« population » – au sens statistique auront connu une défaillance. Il suffit d’études des télécommunications, en contrats d’étude leur ont été passés.
du terme – de composants conduit de soustraire de l’unité cette courbe raison des conditions particulières Ils portent sur l’étude de l’influence

54 Lois à densité
LES ARTICLES DU

des états de surface sur la détériora- Le choix de ces thèmes obéit à un fabrication, ou bien, s’il n’est pas De plus il existe déjà un centre de
tion des transistors ; l’étude expéri- souci d’éviter toute dispersion et possible d’agir sur ces conditions de fiabilité, né d’une convention passée
mentale de la fiabilité d’un transistor d’entreprendre, d’entrée de jeu, l’étude fabrication, les connaissances acquises entre le CNET et la délégation géné-
par alliage, une étude générale des des phénomènes de base qui sont à permettront quand même d’amé- rale à la recherche scientifique. Ce
paramètres physiques affectés par les l’origine des défauts. En effet, ou bien liorer le composant à terme, car on centre s’est proposé des séries de
différents processus de vieillissement la connaissance de ces phénomènes pourra établir les lois d’accélération travaux, étroitement dépendants
et, enfin, l’influence des conditions permet d’en atténuer les effets dans des phénomènes avec les contraintes d’ailleurs.
de fabrication des ferrites sur leur le comportement des composants et, par suite, mettre au point des essais
vieillissement. en modifiant les conditions de leur accélérés pour la mesure de la fiabilité. Le Monde daté du 10.02.1964

Finance, maths et humanités


Le problème des financiers n’est pas l’excès de modélisation mathématique mais sa nature même.

D
ans la célèbre bande dessinée pour tous ceux qui interviennent opposition entre la finance perçue Mais l’incertitude de l’économie
de Jodorowsky et Moebius, sur les marchés, mais aussi comme comme excessive ou anormale et «  réelle  » rend caduque cette
L’Incal noir, un palais pré- concepts performatifs de la réalité l’économie comprise comme réelle ancienne construction sociale. En
sidentiel volant flotte, telle une île financière elle-même. et normale. Ils conduisent de plus réalité, le clivage conceptuel actuel
aérienne, à quelques kilomètres au- Les marchés sont ainsi mathéma- à un dédoublement du regard sur et les impasses auxquelles il conduit
dessus de la surface terrestre. A son tiquement construits et l’impact les marchés, scindant les cours de relèvent davantage d’une mauvaise
bord, une secte de scientifiques se social de l’utilisation des modèles Bourse en deux composantes, l’une quantification de l’incertitude que
livre à des expériences nouvelles qui mathématiques employés par les dite «  partie fondamentale  » du d’une analyse effective des situa-
fascinent la cour. Une république professionnels devient de plus en cours, l’autre dite sa «  partie spé- tions économiques. On voit donc
des savants de science-fiction, sorte plus prégnant. On peut dire que la culative  ». Toute appréciation de comment une enquête critique sur
de version contemporaine de l’île de finance professionnelle contempo- l’activité financière se trouve donc le calcul de la valeur fondamentale

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Laputa, création née de l’imagination raine est encastrée dans la théorie aujourd’hui comme décomposée en finance, effectuée au moyen
de Jonathan Swift dans Les Voyages financière mathématisée, selon la en deux parties et les débats publics d’une double approche historique
de Gulliver  : des astronomes qui terminologie utilisée par le socio- semblent bloqués dans l’impasse et épistémologique, peut permettre
se retrouvent entre eux à l’abri des logue Bruno Latour et le chercheur d’une opposition indépassable entre d’organiser plus adéquatement le
contingences matérielles du reste du Michel Callon pour la science éco- partisans et adversaires du marché. débat intellectuel et donc alimenter
monde, travaillent à décrire les méca- nomique. De plus, cet encastrement Or, on montre que cette division plus efficacement les débats publics.
nismes célestes. Il existe un point est aussi cognitif, dans le sens où conceptuelle repose sur la moyen- Dans ce cas, c’est moins un excès
commun entre les deux récits  : le le langage scientifique pénètre les nisation artificielle des variables de mathématiques qu’un défaut
monde d’en bas peut subir durement corpus réglementaires comme les économiques et financières, de modélisation qui se trouve à
les décisions prises au sein de l’île normes comptables internationales transposant l’ancienne théorie l’origine du problème posé.
d’en haut, et les révoltes sont matées ou les réglementations de Bâle II et des moyennes d’Adolphe Quételet Les débats actuels sur la place pré-
par un mouvement descendant de de Bruxelles sur la solvabilité des (1835) qui s’appuyait sur la loi nor- pondérante et le rôle majeur de la
l’île volante. établissements de crédit. male de Laplace (1809). On croit finance dans la société, sur la finan-
Aujourd’hui, moderne île de Laputa, On voit ainsi qu’un élément impor- être moderne alors qu’il ne s’agit ciarisation du monde et l’extension
les techniques de la finance mathé- tant pour comprendre les crises que d’une vue datée du XIXe siècle, des marchés de capitaux dans l’éco-
matique s’imposent sans débat financières récentes est la nature totalement inadaptée pour la carac- nomie mondiale, montrent que
public à la société qui en subit les des modèles mathématiques  : la térisation pertinente des aléas de cette notion d’humanités scienti-
effets de manière parfois violente. manière selon laquelle les mathé- l’économie moderne  : il s’agissait fiques en finance est devenue d’une
Il est donc temps d’aller examiner matiques de la finance prennent à cette époque de construire les totale actualité.
les contenus des modèles des astro- forme dans (et préforment) la réalité cadres sociaux de la régularité des
nomes de Laputa. sociale. Si les modèles mathéma- phénomènes économiques et finan-
C’est en effet un fait avéré et désor- tiques sont inadéquats, alors on ciers, et par voie de conséquence la Christian Walter
mais assez connu que la pratique peut craindre que les corps de facilitation de leurs calculs. Le Monde daté du 19.09.2008
de la modélisation mathématique normes soient en fait pathogènes,
en finance a profondément modifié et accentuent les risques financiers
le paysage de la profession finan- bien plus qu’ils ne les encadrent.
cière dans le monde et a contribué La question n’est donc pas tant POURQUOI CET ARTICLE ?
à l’omniprésence de la finance dans «  trop de maths dans la finance  »
la société. Dans tous les domaines, que « quelles maths passent dans la Les lois probabilistes et statis- mathématiques. D’un point de
les modèles sont apparus comme finance ? ». tiques sont à l’origine de modèles vue historique, il est à noter que
des outils de plus en plus indispen- Considérons, par exemple, les qui permettent d’agir sur des certaines modélisations écono-
sables à la pratique quotidienne débats actuels sur la notion de situations concrètes. Cet article miques se sont construites à
des activités professionnelles finan- valeur fondamentale des entre- met en évidence la construction partir de la loi normale de Laplace
cières les plus diverses : les modèles prises que l’on utilise comme mathématique des marchés et (1809), énoncée dans le chapitre
mathématiques se trouvent référence par rapport à ce qui est montre que les professionnels de « Lois à densité ».
aujourd’hui au cœur de la finance qualifié d’exagération boursière. la finance utilisent des modèles
moderne, à la fois comme outils Ces débats s’articulent sur une

Lois à densité 55
L’ESSENTIEL DU COURS

MOTS CLÉS
ÉCHANTILLON
En statistique, la population est
Échantillonnage
l’ensemble sur lequel on étudie une

L
série statistique. Un échantillon est
une partie (un sous-ensemble) de
a presse présente très régulièrement des sondages accom-
la population. pagnés de pourcentages et de commentaires. Ces sondages
FRÉQUENCE sont-ils fiables ? Quelles notions sous-tendent-ils ?
En statistique, la fréquence d’une
valeur est le quotient :
Qu’est-ce qu’un intervalle de confiance, On appelle intervalle de fluctuation asymptotique
effectif de la valeur . quel lien avec la fluctuation ?
taille de la population au seuil de 95 % de la fréquence l’intervalle :
Prenons le cas d’une population dont on veut connaître ⎡
On l’exprime sous la forme d’un p(1 – p) p(1 – p) ⎤
⎢ p – 1,96 ; p + 1,96 ⎥
pourcentage ou d’un nombre les intentions de vote, avant une élection. Il est de fait ⎢⎣ n n ⎥⎦
décimal.
malaisé d’interroger l’ensemble des personnes concer- Contrairement à la fréquence f de l’intervalle de
SIMULATION
nées. On constitue alors un échantillon représentatif (le confiance, la proportion p est ici déjà connue.
• Simuler une expérience aléatoire
consiste à produire une liste de mot « représentatif » signifie que l’on va respecter les On utilise la loi binomiale B(n ; p) car on renouvelle
n résultats (à l’aide de la touche
répartitions définies dans la population, comme, par n fois de manière indépendante une épreuve de
RANDOM de la calculatrice par
exemple) que l’on peut assimiler exemple, le pourcentage d’hommes et de femmes, les Bernoulli de paramètre p.
(ou faire correspondre) à n résul-
tranches d’âge, etc.). On va ensuite étendre les résultats
tats de l’expérience. On a ainsi Intervalle de confiance
produit un échantillon de taille n obtenus à partir de l’échantillon à toute la population.
Il s’agit de savoir comment estimer la proportion p
de l’expérience.
L’expérience montre que, lorsque l’on choisit un
• Entre deux simulations, ou entre d’individus d’une population ayant une propriété, à

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deux échantillons, les distribu- autre échantillon représentatif, on obtient des résul-
partir de la fréquence f observée sur un échantillon :
tions de fréquences varient, c’est
tats assez proches mais pas exactement les mêmes.
ce que l’on appelle la fluctuation on utilise un intervalle de confiance.
d’échantillonnage. Aussi, pour avoir une meilleure approximation du
Définition  : en utilisant les notations du point
INTERVALLE résultat, va-t-on donner un intervalle plutôt qu’un
précédent, on appelle intervalle de confiance de la
DE FLUCTUATION
nombre. Si on reprend l’exemple de l’élection,
Pour une variable aléatoire X proportion p avec un niveau de confiance de 95 %,
qui suit la loi binomiale B(n ; p) supposons qu’à partir du sondage réalisé sur l’échan- ⎡ 1 1 ⎤
avec 0 < p < 1, n ⩾ 30, np > 5 et l’intervalle ⎢ f – ; f + ⎥ où n est la taille de
tillon, un candidat obtienne 45 % des intentions de ⎣ n n⎦
n(1 – p) > 5, on appelle intervalle
l’échantillon.
de fluctuation asymptotique vote. À partir de ce résultat, dans quel intervalle
au seuil de 95 % de la fréquence Méthode : on considère une population et un échan-
se situent les intentions de vote de la population ?
l’intervalle :
tillon de taille n de cette population. À partir de
⎡ Cet intervalle s’appelle « intervalle de confiance »,
p(1 − p)
⎢ p – 1,96 ; l’échantillon, on calcule la fréquence f des individus
⎢⎣ n afin de limiter les effets de la fluctuation
ayant une propriété. La proportion p des individus
d’échantillonnage.
p(1 – p) ⎤
p + 1,96 ⎥ de la population ayant la propriété appartient à
n ⎥⎦ Que signifie le terme
l’intervalle de confiance, avec un niveau de confiance
« au seuil de 95 % de la fréquence » ?
INTERVALLE ⎡ 1 1 ⎤
DE CONFIANCE Le pourcentage de 95 % détermine la marge d’erreur. de 95 %, qui est : ⎢ f – ; f + ⎥.
• Si f est la fréquence obtenue ⎣ n n⎦
Ici, le risque est de 5 %. La phrase « au seuil de 95 % en
avec un échantillon de taille n,
un intervalle de confiance à un fréquence » signifie donc « avec une marge d’erreur
niveau de confiance de 0,95 est
inférieure à 5 % ». Le seuil de 5 % est le plus utilisé,
⎡ UN ARTICLE DU MONDE À CONSULTER
1 1 ⎤
⎢f – ;f+ ⎥. mais on peut très bien définir un autre seuil.
⎣ n n⎦
• Avec la méthode française, la marge
Intervalle de fluctuation asymptotique
• Pour un échantillon de taille n, d’erreur ne peut pas être calculée
au seuil de 95 % de la fréquence
l’amplitude de cet intervalle de mathématiquement p.  58
2 Soit X une variable aléatoire qui suit la loi binomiale (Pierre Le Hir, Le Monde daté du 17.03.2002)
confiance est .
n B(n ; p) avec 0 < p < 1, n ⩾ 30, np > 5 et n(1 – p) > 5.

56 Échantillonnage
L’ESSENTIEL
EXERCICES PAS
DU COURS
À PAS

Amérique du Nord (mai 2013) 3. Le fabricant trouve cette probabilité p trop faible. Il décide
de modifier ses méthodes de production afin de faire varier
Une boulangerie industrielle utilise une machine pour la valeur de σ sans modifier celle de μ.
fabriquer des pains de campagne pesant en moyenne Pour quelle valeur de σ la probabilité qu’un pain soit
400 grammes. commercialisable est-elle égale à 96 % ? (On arrondira le résultat
Pour être vendus aux clients, ces pains doivent peser au au dixième.)
moins 385 grammes. On pourra utiliser le résultat suivant : lorsque Z est une variable
Un pain dont la masse est strictement inférieure à aléatoire qui suit la loi normale d’espérance 0 et d’écart type 1,
385 grammes est un pain non commercialisable ; un pain on a P(Z ⩽ – 1,751) ≈ 0,040.
dont la masse est supérieure ou égale à 385 grammes est
commercialisable. Partie B
La masse d’un pain fabriqué par la machine peut être Les méthodes de production ont été modifiées dans le but d’obtenir
modélisée par une variable aléatoire X suivant la loi 96 % de pains commercialisables.
normale d’espérance μ = 400 et d’écart type σ = 11. Afin d’évaluer l’efficacité de ces modifications, on effectue
Les probabilités seront arrondies au millième le plus un contrôle qualité sur un échantillon de 300 pains fabriqués.
proche. 1. Déterminer l’intervalle de fluctuation asymptotique au seuil
(Les parties A et B peuvent être traitées indépendamment de 95 % de la proportion de pains commercialisables dans
les unes des autres.) un échantillon de taille 300.
2. Parmi les 300 pains de l’échantillon, 283 sont commercialisables.
Au regard de l’intervalle de fluctuation obtenu à la question 1.,

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peut-on décider que l’objectif a été atteint ?

La bonne méthode
Partie A
1. Utiliser le tableau et le fait que si X est une variable aléa-
toire suivant une loi continue :
P(a ⩽ X ⩽ b) = P(X ⩽ b) – P(X ⩽ a).
Partie A 2. Traduire à l’aide d’une variable aléatoire et d’une proba-
On pourra utiliser le tableau suivant dans lequel les valeurs sont bilité le fait qu’un pain choisi au hasard dans la production
arrondies au millième le plus proche. soit commercialisable.
3. 
Traduire l’énoncé à l’aide d’une variable aléatoire et
x 380 385 390 395 400 d’une probabilité, puis centrer et réduire. Utiliser la valeur
P(X ⩽ x) 0,035 0,086 0,182 0,325 0,5 donnée dans l’énoncé.
Partie B
x 405 410 415 420 1. Utiliser les données de l’énoncé pour déterminer les bornes
P(X ⩽ x) 0,675 0,818 0,914 0,965 de l’intervalle de fluctuation.
2. Calculer la fréquence observable de l’échantillon et vérifier
1. Calculer P(390 ⩽ X ⩽ 410). si elle appartient ou non à l’intervalle de fluctuation précé-
2. Calculer la probabilité p qu’un pain choisi au hasard dans demment déterminé.
la production soit commercialisable.

Échantillonnage 57
L’ARTICLE DU

Avec la méthode française, la marge


d’erreur ne peut pas être calculée
mathématiquement
A
u deuxième tour de l’élec- les instituts ont recours à la tech- Reste encore le problème des biais «  redressements  » effectués à
tion présidentielle, 2  % à nique des quotas pour constituer affectant, non pas l’échantillon, partir de la reconstitution des
3  % sépareraient Lionel un échantillon, généralement de mais les réponses des sondés. Il votes antérieurs. « Le problème,
Jospin et Jacques Chirac, selon 1  000 personnes, représentatif est ainsi établi que les abstention- indique Jean-François Doridot, est
les derniers sondages. Devant de la composition (sexe, âge, nistes répugnent souvent à que les gens oublient souvent leurs
un score aussi serré, la prudence catégorie socioprofessionnelle, avouer qu’ils n’ont pas l’intention votes passés et les reconstituent en
est de rigueur, car l’écart entre type de commune, région…) de la de voter. Les instituts peuvent fonction de leurs choix présents. »
les deux candidats est inférieur population. Or « avec la méthode alors utiliser des « filtres » et ne Près de 15 % des sondés affirment
aux marges d’erreur inhérentes des quotas, il n’existe pas de loi retenir que les opinions des élec- aujourd’hui, en toute bonne foi,
à ces estimations. Des marges mathématique permettant de teurs « tout à fait certains » d’aller avoir apporté aux élections légis-
qui ne sont au demeurant que déterminer la marge d’erreur d’un voter. Il est bien connu aussi que latives de 1997 leurs suffrages à
putatives, aucune méthode ne sondage », explique Jean-François les personnes ayant un niveau des candidats écologistes, alors
permettant de les calculer de Doridot, directeur du départe- d’études élevé répondent plus que ceux-ci avaient totalisé un
façon scientifique. ment opinion d’Ipsos. En pratique, volontiers que les autres aux son- score bien inférieur.
Les étudiants en statistiques toutefois, « on considère que la dages, ou que les sympathisants
connaissent pourtant bien la loi de marge d’erreur des sondages par des partis extrêmes hésitent à Pierre Le Hir
Gauss, dite loi normale, illustrée quotas est égale, voire inférieure à afficher leurs opinions. D’où les Le Monde daté du 17.03.2002

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par une courbe en cloche : celle- celle des sondages aléatoires ». Les
ci représente la manière dont se instituts extrapolent donc, sans
distribue de façon symétrique, pouvoir les vérifier, les valeurs
autour d’une moyenne, une données par la loi de Gauss. Encore POURQUOI CET ARTICLE ?
grandeur dont les variations sont faut-il que l’échantillon constitué
régies par un très grand nombre par le système des quotas reflète Cet article traite des sondages et de leurs marges d’erreur.
de facteurs indépendants. Cette loi fidèlement les caractéristiques
Les marges d’erreur sont calculées à l’aide de l’intervalle de
s’applique parfaitement aux son- de l’ensemble de la population.
confiance  : on teste la fréquence des votes pour un candidat
dages réalisés selon la méthode Depuis quelques semaines, les
sur un échantillon et on peut ensuite donner un encadrement
aléatoire en vigueur aux États- instituts disposent de toutes les
de cette fréquence dans les autres échantillons (à un niveau de
Unis notamment  : avec ce sys- données du recensement de 1999,
confiance de 95 %) à l’aide de cet intervalle.
tème, les personnes interrogées ce qui leur permet d’affiner leur
sont choisies par tirage au sort. Les procédure. Mais, en théorie, des Par exemple, ici lorsque n = 1 000, si la fréquence de vote pour
tables de Gauss établissent alors biais sont toujours possibles  : la
un candidat est f sur un échantillon, l’intervalle de confiance sera
que pour un échantillon de 1 000 difficulté d’accès à certains quar-
sondés, la marge d’erreur, appelée tiers, éloignés ou «  sensibles  », [f – 1–  ; f + 1– ]. La marge d’erreur sera donc de 1– = 1 ≈ 0,032
∙n ∙n ∙n ∙ 1 000
« intervalle de confiance », est au peut conduire les enquêteurs
≈ 3,2 % (dans un sens ou dans l’autre).
maximum de 3,2 %, dans un sens à les laisser de côté  ; de même,
ou dans l’autre. Elle est d’autant des professions aux horaires aty- Si l’échantillon est de taille n = 500, la marge d’erreur sera donc
plus élevée que le résultat est piques risquent d’être négligées.
de 1– = 1 ≈ 0,045 ≈ 4,5 %.
proche de 50  % – ce qui est le Pour éviter ces travers, la plupart ∙n ∙500
cas pour le duel annoncé Chirac- des sondages sont aujourd’hui
L’article précise que les sondages n’utilisent plus des échantillons
Jospin – et que l’échantillon est réalisés, en France, par téléphone.
choisis strictement au hasard comme en mathématiques, mais
plus réduit. Avec un panel de Ce qui « permet d’assurer une plus
la méthode des quotas où l’échantillon est représentatif de la
500 sondés seulement, elle peut grande dispersion géographique
composition de la population.
atteindre 4,5  %, en plus ou en de l’échantillon », souligne Ipsos,
moins. en même temps que de « réduire La marge d’erreur des sondages utilisant la méthode des quotas
En France, la méthode de sondage les risques de “bidonnage”  », le est supposée être plus fiable que celle utilisant les sondages
aléatoire n’est quasiment pas uti- travail des enquêteurs étant plus aléatoires, ils sont donc censés être plus précis.
lisée. Pour les enquêtes d’opinion, facile à contrôler.

58 Échantillonnage
∈n
x 2
logique


algorithmique/

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L’ESSENTIEL DU COURS

EXEMPLES
BOUCLE « TANT QUE »
Entrées
Algorithmique
Saisir a (réel strictement positif)

U
Saisir q (réel strictement compris
entre 0 et 1)
n algorithme est la décomposition d’une action en instruc-
Initialisation
tions élémentaires. L’énoncé en français doit être traduit
n prend la valeur 0 en langage « machine » pour effectuer un traitement sur
Traitement une calculatrice ou un ordinateur.
Tant que qn ⩾ a
n prend la valeur n + 1
Fin de tant que
Qu’est-ce qu’un algorithme ? Qu’est-ce qu’un itérateur ?
Un algorithme est une liste d’instructions à suivre Un itérateur est une variable entière qui permet
Sortie
Afficher n pas à pas, qui permettent d’obtenir des résultats à de pouvoir répéter plusieurs fois la même suite
BOUCLE « POUR i partir de données. d’instructions, on dit aussi compteur. Pour faire le
VARIANT DE 1 À n »
Un algorithme est donc caractérisé par trois blocs : lien avec les mathématiques, on peut dire que l’ité-
Soit la suite (un ) définie pour tout
n ∈ ℕ* par : les données, le traitement et les résultats. rateur joue le même rôle que l’indice pour les suites.
1 1 1
un  =  1  +   +   + … +  .
2 3 n Quelles sont les étapes pour écrire Qu’est-ce qu’une boucle ?
L’algorithme suivant permet de un programme informatique ? La répétition de la même suite d’instructions un
calculer les valeurs un.
Il y a trois étapes principales : analyser le problème
certain nombre de fois s’appelle une boucle ou
Entrées
posé ; écrire un algorithme ne dépendant pas d’un
Saisir n (entier strictement positif) une structure itérative. La question importante est
langage ; traduire l’algorithme dans un langage de
Initialisation « comment arrêter la boucle » ?

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i prend la valeur 1 programmation.
En fait, il y a deux méthodes à choisir en fonction du
u prend la valeur 0
Traitement
Quelles sont les instructions problème : soit on connaît un test d’arrêt, soit on connaît
Pour i variant de 1 à n
élémentaires à connaître ?
le nombre de fois que doit s’effectuer la répétition.
1 Il s’agit essentiellement des instructions relatives aux
u prend la valeur u +  Lorsque l’on connaît le nombre de répétitions on
Fin Pour i variables : entrées, sorties et affectations.
utilise la boucle : Pour…FinPour.
Sortie
Les entrées : ces instructions jouent un double rôle ; Lorsque l’on connaît un test d’arrêt (condition) on
Afficher u
créer la variable et lui affecter une valeur. peut utiliser deux boucles : Répéter… Jusqu’à condi-
BOUCLE « SI … ALORS …
SINON … » On les note : Saisir A ; Demander A ; Lire A ; « A = » ; tion ou Tant que condition… FinTantque.
Dans l’expérience aléatoire
Input A…
simulée par l’algorithme ci- La structure alternative :
dessous, la variable aléatoire X Les sorties : ces instructions permettent d’afficher un « si…alors…sinon… »
prenant la valeur C affichée suit
résultat. On les note : Afficher (A) ; Disp A… La structure est définie par :
⎛ 2⎞
la loi binomiale B ⎜ 9 ; ⎟ . Les affectations : ces instructions permettent l’attri- Si condition alors
⎝ 7⎠
bution d’une valeur (ou d’un texte…) à une variable. Suite d’instructions 1
Initialisation
Il existe plusieurs procédés  : littéral « A prend la Sinon
A prend la valeur 0
C prend la valeur 0 valeur A + 1 » ; symbolique « A : = A + 1 » ou encore Suite d’instructions 2
Traitement « A ← A + 1 ». FinSi
Répéter 9 fois
A prend une valeur aléatoire entre Quels sont les différents types
1 et 7 de données ? DEUX ARTICLES DU MONDE À CONSULTER
Si A > 5 alors
Il existe trois principales catégories de données : les • Aussi sûr que 2 et 2 font 4 p.  63
C prend la valeur C + 1
(Cédric Villani, Le Monde daté du 21.01.2012)
Fin Si nombres (entiers, décimaux, réels) ; les caractères et
Fin Répéter • Les algorithmes, « révolution industrielle »
chaînes de caractères ; les tableaux contenant des
du trading p.  63-64
Sortie
nombres, des caractères ou des chaînes de caractères. (Damien Leloup, Le Monde daté du 18.06.2010)
Afficher C

60 Algorithmique/logique
L’ESSENTIEL DU COURS

Éléments du raisonnement MOTS CLÉS


CONDITION

mathématique
Lorsqu’une proposition P implique
une proposition Q, on dit que :
• P est une condition suffisante
pour Q s’il suffit que P soit vraie

L
pour que Q le soit ;
a logique étudie la formulation des raisonnements. C’est une • P est une condition nécessaire
branche des mathématiques, au même titre que l’algèbre ou pour  Q s’il faut que P soit vraie
pour que Q le soit.
la géométrie. IMPLICATION
Dire que la proposition P implique
Quelle est la différence entre mesure d’un côté d’un triangle rectangle connaissant la proposition Q signifie que si P
est vraie alors Q est vraie ou que
les quantificateurs « Quel que soit » la mesure des deux autres.
Q est la conséquence de P.
et « Il existe » ? Sa réciproque « Si BC2  = AB2  +  AC2, alors ABC est
PROPRIÉTÉ RÉCIPROQUE
L’égalité ( x  + 2)( x   –  1) =  x  + x   – 2 est vraie quel que
2
un triangle rectangle en A » fournit un outil pour Soit P et Q deux propositions, la
réciproque de l’implication P ⇒ Q
soit le nombre réel x. C’est-à-dire qu’en remplaçant x prouver qu’un triangle est rectangle.
est l’implication Q ⇒ P.
par n’importe quel nombre réel dans le membre Sa contraposée « Si BC2  ≠  AB2  + AC2, alors ABC n’est
CONTRAPOSÉE
de gauche et dans le membre de droite, on obtient pas un triangle rectangle en A » permet d’établir, par La contraposée de l’implication
P ⇒ Q est l’implication
le même résultat. Pour le prouver, on développe le un calcul, qu’un triangle n’est pas rectangle.
(non Q) ⇒ (non P).
membre de gauche. L’énoncé réciproque de la propriété « Si P alors Q » est « Si
ÉQUIVALENCE
« Quel que soit » est un quantificateur universel. Q alors P ». Sa contraposée est « Si non Q alors non P ». • On dit que deux propositions P

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et Q sont équivalentes lorsque
L’égalité x2 = 2x n’est pas vraie pour x = 4, mais elle est Lorsque l’énoncé direct et l’énoncé réciproque sont
P implique Q et Q implique P.
vraie pour x = 2. On peut donc affirmer qu’il existe un vrais, on dit que les propositions sont équivalentes. • On dit aussi que Q (respecti-
vement  P) est une condition
nombre réel x tel que l’égalité soit vraie. Comment infirmer à l’aide nécessaire et suffisante pour
d’un contre-exemple ? P (respectivement  Q), ou que P
« Il existe » est un quantificateur existentiel.
est vraie si et seulement si Q est
L’énoncé « Pour entier naturel n on a (n  + 2)2  = n2  +  4  »
Ces quantificateurs sont souvent sous-entendus dans vraie.
est faux. On peut le prouver en remplaçant n par 1 :
le langage courant. DISJONCTION DES CAS
( 1 + 2)2  =  32  = 9 et 12  +  4  = 5. Pour démontrer qu’une propriété
Quelle est la différence est vraie pour tout élément d’un
Pour montrer qu’une propriété n’est pas toujours
entre « condition nécessaire » ensemble E, on peut démontrer
vraie, on montre à l’aide d’un contre-exemple qu’elle que cette propriété est vraie pour
et « condition suffisante » ? les éléments de sous-ensembles
est fausse dans l’un des cas.
Dans la déduction « Si le quadrilatère est un rectangle disjoints de E, dont la réunion est
Qu’est-ce qu’un raisonnement E : on a raisonné par disjonction
alors il possède deux angles droits », la proposition
des cas.
par l’absurde ?
« il possède deux angles droits » (Q) est une condition
CONTRE-EXEMPLE
La négation de la proposition  P « le nombre n est
nécessaire pour la proposition « le quadrilatère est Pour prouver qu’une propriété
impair » est la proposition non P « le nombre n est est fausse, il suffit d’exhiber un
un rectangle ».
seul élément pour lequel cette
pair ».
Elle n’est pas suffisante car un quadrilatère qui a deux propriété n’est pas vraie. On dit
Pour établir qu’un nombre est impair, on peut rai- alors qu’on a démontré que la
angles droits peut être seulement un trapèze rectangle.
propriété est fausse en donnant
sonner par l’absurde en montrant qu’il est impossible
Pour que la condition soit suffisante il faut, par exemple, un contre-exemple. Un contre-
que n soit divisible par 2. exemple suffit pour prouver qu’un
la proposition « il possède quatre angles droits ».
énoncé est faux.
Plus généralement, pour montrer qu’une proposi-
Comment distinguer « proposition CONJECTURE
tion P est fausse, on peut prouver que supposer non P
réciproque » et « contraposée » ? Une conjecture est une propriété
vraie conduit à une impossibilité. suggérée par l'intuition ou par
La proposition « Si ABC est un triangle rectangle
l'observation d'exemples, mais
en  A, alors BC2  = AB2  +  AC2 » permet de calculer la qui n'est pas encore démontrée.

Algorithmique/logique 61
EXERCICES PAS À PAS

Amérique du Nord (mai 2013) b) Déterminer, pour tout entier naturel n, l’expression de vn en


fonction de n, puis de un en fonction de n.
On considère la suite (un) définie par u0 = 1 et, pour tout c) Déterminer la limite de la suite (un).
entier naturel n, un+ 1  =  2un . d) Recopier l’algorithme ci-dessous et le compléter par les instruc-
tions du traitement et de la sortie, de façon à afficher en sortie la
1. On considère l’algorithme suivant : plus petite valeur de n telle que un > 1,999.

Variables : n est un entier naturel Variables : n est un entier naturel


u est un réel positif u est un réel
Initialisation : Demander la valeur de n Initialisation : Affecter à n la valeur 0
Affecter à u la valeur 1 Affecter à u la valeur 1
Traitement : Pour i variant de 1 à n : Traitement :
Affecter à u la valeur 2u Sortie :
Fin de Pour
Sortie : Afficher u

a) Donner une valeur approchée à 10 – 4 près du résultat qu’affiche La bonne méthode
cet algorithme lorsque l’on choisit n = 3. 1. a) Faites fonctionner l’algorithme par étapes successives
b) Que permet de calculer cet algorithme ? jusqu’à n = 3.
c) Le tableau ci-dessous donne des valeurs approchées obtenues à b) Généraliser le cas précédent.
l’aide de cet algorithme pour certaines valeurs de n. c) Étudiez le signe, les variations et l’évolution des valeurs
n 1 5 10 15 20 de un données.

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Valeur affichée 1,414 2 1,957 1 1,998 6 1,999 9 1,999 9 2. a) La démonstration par récurrence est facilitée en étu-
Quelles conjectures peut-on émettre concernant la suite (un) ? diant les variations de la fonction f qui vérifie un+1 = f(un)
2. a) Démontrer que, pour tout entier naturel n, 0 < un ⩽ 2. b) Utilisez à nouveau la fonction f telle que un+1 = f(un).
b) Déterminer le sens de variation de la suite (un). c) Appliquez un théorème de convergence.
c) Démontrer que la suite (un) est convergente. On ne demande pas 3. a) Montrez que vn+1 – vn est constant.
la valeur de sa limite. b) Utilisez la formule du cours pour exprimer vn en fonc-
3. On considère la suite (vn) définie, pour tout entier naturel n, par tion de n, puis en déduire l’expression de un.
vn = ln un – ln 2. 1
c) Tenir compte du fait que 0 <  < 1.
1 2
a) Démontrer que la suite (vn) est la suite géométrique de raison d) Mettre en place une boucle « Tant que » adaptée.
2
et de premier terme v0 = – ln2.

Sujet inédit
On considère l’algorithme ci-contre : VARIABLES
n EST_DU_TYPE NOMBRE
somme EST_DU_TYPE NOMBRE La bonne méthode
DEBUT_ALGORITHME
À quel calcul correspond la valeur de la somme PREND_LA_VALEUR 0
POUR n ALLANT_DE 1 A 10 À chaque étape, pour n entier com-
variable « somme » qui est affichée à la fin DEBUT_POUR
somme PREND_LA_VALEUR somme+1/n pris entre 1 et n, on rajoute la valeur
de l’exécution de l’algorithme ? FIN_POUR 1
AFFICHER somme «   » à la variable « somme ».
a) L’inverse des entiers de la somme de 1 à 10. FIN_ALGORITHME
n

b) La somme des inverses des entiers de 1


à 10.
c) L’inverse de 10.

62 Algorithmique/logique
LES ARTICLES DU

Aussi sûr que 2 et 2 font 4


D
ans les programmes explose quarante secondes langue humaine, avant de les Après tout, un programme
informatiques moder- après le décollage ! traduire au moyen d’un pro- informatique ressemble dans sa
nes, de plus en plus Quand les programmes infor- gramme complexe, le compi- structure logique à une preuve
complexes, se faufilent souvent matiques mettent en jeu des lateur, en un programme fait mathématique !
des erreurs de programmation, vies humaines, on ne peut d’une suite monotone de 0 et Ce projet vient d’entrer dans la
les tristement célèbres bugs tolérer un tel risque  ; il faut de 1. Pour éliminer les risques phase finale, avec des tests réa-
qui peuplent les cauchemars donc garantir la fiabilité des d’erreur, il faut donc également lisés en collaboration avec
des programmeurs. Nous programmes. C’est en particu- vérifier le compilateur… Airbus. Pour la première fois, on
avons appris à vivre avec ces lier le cas pour les commandes En 2004, Xavier Leroy et son pourra valider un compilateur
erreurs parfois exaspérantes, électroniques de vol des avions équipe de l’Institut national de complexe sans l’ombre d’un
appliquant des rustines infor- modernes, ces programmes recherche en informatique et doute  ! Dans le même temps,
matiques sur les programmes informatiques qui font l’inter- automatique (Inria) se lancent une équipe australienne
défaillants. face entre les commandes des de ce fait dans l’ambitieux annonce un résultat complé-
Mais il est des domaines où la pilotes et les réponses de l’avion. projet « Compcert » : écrire un mentaire impressionnant  : la
moindre erreur peut conduire Actuellement ces systèmes, dits compilateur C – langage cou- certification d’un système d’ex-
à la catastrophe, comme le embarqués, sont vérifiés par ramment utilisé pour réaliser ploitation entier. Connaîtrons-
piratage d’un système infor- de longues procédures de tests des logiciels embarqués – et le nous un monde où les bugs
matique. Même quand il n’y a que l’on espère exhaustifs ; on certifier fiable au moyen du auront été éradiqués ?
pas malice, les conséquences imagine sans mal l’intérêt que langage Coq, conçu pour
d’une erreur de programmation représenterait un programme vérifier automatiquement Cédric Villani
peuvent être économiquement informatique sûr, capable de les les preuves mathématiques. Le Monde daté du 21.01.2012
désastreuses  ; ainsi, le célèbre vérifier automatiquement. Un
épisode du « Pentium buggé » programme qui vérifie d’autres
de 1994, commercialisé par programmes  ! Alan Turing,

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Intel  : le remplacement de le père de l’informatique POURQUOI CET ARTICLE ?
ces puces mal calibrées, qui moderne, avait déjà anticipé
Cet article traite du problème que posent les erreurs possibles
effectuaient parfois des calculs ce besoin dans les années 1940.
dans un programme informatique.
erronés, arrache à son fabri- La tâche est d’autant moins
cant près d’un demi-milliard simple que les programmes Il donne des exemples d’erreurs et il explique ensuite comment
de dollars. Deux ans plus tard, ne sont jamais écrits directe- les informaticiens ont essayé de remédier à ces erreurs : en plus
un autre bug coûte encore plus ment dans le langage binaire de garantir la validité du programme écrit dans un langage
cher  : à la suite d’une petite que parlent les ordinateurs : on donné, ils ont cherché à certifier fiable le compilateur de ces
erreur de programmation, le commence par les écrire dans programmes. Ce qui est en passe d’être fait.
prototype de la fusée Ariane-5 un langage qui ressemble à une

Les algorithmes, « révolution


industrielle » du trading
« Un algorithme typique, c’est l’informatique dans les salles de

D
errière l’expression « tra- multitude de critères, comme le
un algorithme de pourcentage marché a permis d’automatiser
ding algorithmique  » se ferait un être humain.
de volume : on peut par exemple un grand nombre de tâches, tout
cachent des réalités très Ces derniers, réservés aux très
lui demander d’acheter 1 % de comme la révolution industrielle
différentes, de la plus simple à la gros acteurs du marché comme
toutes les actions disponibles a mécanisé les chaînes de pro-
plus complexe. Les programmes le Crédit suisse ou Goldman
sur le marché d’une entreprise », duction. » Incidemment, cette
utilisés par les courtiers se Sachs, ne représentent pas la
détaille Benjamin Bécar, chef de automatisation permet aussi
divisent en deux catégories «  norme  » des logiciels d’algo-
produit trading algorithmique aux entreprises de limiter le
principales  : les logiciels d’aide trading. La plupart de ces pro-
pour Sungard, qui édite des logi- nombre de salariés dont elles
à la décision, et ceux dotés grammes remplissent surtout
ciels clés en main ou sur mesure. ont besoin.
d’une intelligence artificielle des fonctions répétitives ou
« La plupart de nos clients sou-
élaborée, qui sont capables de demandant une très grande
haitent avant tout simplifier leur
faire des choix en fonction d’une précision.
travail au quotidien ; l’arrivée de

Algorithmique/logique 63
LES ARTICLES DU

Modèles mathématiques permet de calculer quels sont comporté un programme sur son départ de larges parties du
La clef de l’efficacité des les ordres qui doivent être les derniers mois. Mais un his- code-source de certains de ses
algorithmes repose sur deux passés, par exemple, pour torique d’échanges ne permet algorithmes, et de vouloir les
facteurs  : la précision du pro- obtenir un nombre X d’actions jamais de tout prévoir, notam- revendre à la concurrence. En
gramme, qui est capable d’effec- d’une société Y à un prix Z. ment lorsqu’un événement avril, un employé de la Société
tuer de nombreuses opérations Mais les programmes ne se d’actualité vient bousculer le générale, soupçonné d’avoir
dans des délais très rapprochés, basent pas uniquement sur fonctionnement normal des dérobé des codes d’accès, a lui
ou au contraire très longs, et sa des formules créées «  dans échanges. « Certains algorithmes aussi été arrêté par le FBI.
capacité d’arbitrer des choix l’absolu  »  : ils tiennent aussi très sophistiqués sont capables Pour les grandes firmes utili-
en se basant sur de grands compte de l’historique des de réagir en fonction de très sant le trading algorithmique,
volumes de données. Le VWAP, échanges des semaines ou nombreuses variables, y com- le risque n’est pas tant que leurs
un algorithme courant, joue par des mois précédents. Au fil pris des événements d’actualité. concurrents s’emparent de leurs
exemple sur ces deux tableaux. des ans, les différentes places Mais ils sont l’apanage des plus technologies pour les utiliser
En découpant les ordres d’achat de marché ont commencé à importants investisseurs, et leurs eux-mêmes. À ce niveau de
au fil d’une journée de trading, publier leurs données com- secrets de fonctionnement sont complexité, il est difficile de
en fonction des moments où plètes au jour le jour, ce qui jalousement gardés », explique mettre en pratique directement
le volume d’échanges est le a permis aux chercheurs de Benjamin Bécar. du code volé à un concurrent.
plus important, il permet au monter des simulations pré- Effectivement, les investis- Mais le risque d’espionnage
trader de ne mobiliser des fonds cises du fonctionnement d’un seurs ne plaisantent pas avec industriel est loin d’être nul : la
qu’aux moments les plus perti- marché. À partir de 2002, par la confidentialité de leurs logi- rétro-ingénierie de leurs logi-
nents, et de conserver ainsi un exemple, des chercheurs réunis ciels  : en juillet  2009, le FBI ciels permettrait surtout à des
maximum de liquidités. au sein du Platt ont mis au a procédé à l’arrestation d’un concurrents d’obtenir des infor-
Pour élaborer un algorithme point une simulation informa- programmeur salarié jusqu’en mations précises sur la stratégie
de trading, les informaticiens tique émulant le fonctionne- juin de Goldman Sachs, où de trading de l’entreprise.
spécialisés doivent d’abord ment du Nasdaq, qui a servi de il travaillait à l’accélération
identifier précisément quel base à plusieurs concours met- des transactions. L’entreprise Damien Leloup
est le besoin du trader, et créer tant aux prises des algorithmes l’accuse d’avoir copié avant Le Monde daté du 18.06.2010
un modèle mathématique, de trading, pour déterminer

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composé d’une ou plusieurs lequel était le plus efficace.
formules intégrant des para- POURQUOI CET ARTICLE ?
mètres variés, comme le prix
en temps réel ou la quantité Espionnage industriel Cet article nous montre que les algorithmes sont également
de liquidités dont dispose Ces archives et ces simulations utilisés dans la finance, pour rendre automatiques les opérations
le trader. « Pour être perfor- sont des outils précieux pour qui répondent à un critère précis. Lorsque l’on parle de taxer les
mant, un algorithme doit être «  tester  » le fonctionnement transactions financières, c’est de ce type de transactions qu’il
en mesure de lire les market d’un nouvel algorithme sans s’agit : elles sont jugées dangereuses, notamment en raison des
data – cash et dérivé – et de les prendre de risques sur un erreurs possibles, et peuvent avoir des conséquences probléma-
comparer à l’index », résume marché réel. On peut ainsi tiques très rapidement.
Benjamin Bécar. Ce modèle «  voir  » comment se serait

64
corrigés

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y y
y 3
3
Γ (Ta)
2
2 A′ y
C 𝒞–1 B
1 1 1
1 A y =
2 𝒞1 
i v
  0 O A
j 𝒞 0 –4 –3 –2 –1 0 j 1 2 3 x –3 –2 –1 0 u 1 2 3x

–3 –2 –1 O 0 1 a 2 4 x
O i u0 u1 u2 u3α x –1 I
𝒞 –1
–1 M′

–2 M
–2

–3
CORRIGÉS

Suites p. 8 3. a) Exprimons, pour un entier n naturel


⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1
quelconque, vn+1 en fonction de un : 6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟
⎝ ⎝ 3⎠ ⎠ 1 1
Corrigé Métropole (juin 2013) vn+ 1 = un +1 – (n + 1) Tn =
n2
+ +
2 2n
.

n+1
2 1 ⎛ 2⎞
1. a ) On remplace n par 0 dans la relation de vn + 1 = u + n+1–n–1
3 n 3
On a vu que lim ⎜ ⎟
n→+∞ ⎝ 3 ⎠
= 0, donc on a
récurrence de l’énoncé et on obtient :
2 1 7 2 2 ⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1

u1 = × u0 + × 0 + 1 = ≈ 2,33. vn + 1 = u – n lim 6 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟ = 6.
3 3 3 3 n 3 n→+∞
⎝ ⎝ 3⎠ ⎠
De même :
2 7 1 26 2 1
u2 = × + + 1 = ≈ 2,89 vn + 1 = (u – n). Étant donné que lim = 0 , par produit,
3 3 3 9 3 n n→+∞ n2

2 26 2 97 2 ⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1
u3      ×   +   + 1 =     3,59 D’où vn+1 = v . Ceci prouve que la suite 6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟
3 9 3 27 3 n ⎝ ⎝ 3⎠ ⎠
( vn ) est bien un suite géométrique de raison on a lim 2
= 0.
2 97 3 356 2
n→+∞ n
u4 = × + +1= ≈ 4, 40. q= .
3 27 3 81 3 1 1
b) D’après le cours onn en déduit que : Enfin lim = 0 donc lim Tn = .
n→+∞ 2n n→+∞ 2
⎛ 2⎞
b) La suite semble être croissante. vn = v0 × q n = 2 × ⎜ ⎟ .
⎝ 3⎠
2. a) On veut montrer par récurrence, pour tout Puisque vn = un – n , on en déduit que
entier naturel n, la propriété Pn : un ⩽ n + 3. un = vn + n pour tout entier naturel n, Corrigé Antilles-Guyane
Initialisation : puisque u0 = 2 et 0 + 3 = 3, et on aboutitn à l’expression demandée : (sept. 2010)
⎛ 2⎞
P0 est bien vraie. un = 2 × ⎜ ⎟ + n, pour tout entier natu-
⎝ 3⎠ 1 1 1 3
Hérédité : pour un entier naturel k donné, rel n. 1. On a u2 = u1 – u = – × (– 1) = .

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4 0 2 4 4
on suppose la propriété Pk vraie. c) On a – 1 < q < 1. On en déduit que la limite
2 1 1 3
On a uk + 1 = uk + k + 1. de la suite ( vn ) est 0 et la limite de la suite On a u2 – u1 = et u1 – u0 = , d’où
3 3 4 2
Par hypothèse de récurrence : uk ⩽ k + 3, (un ) est donc +∞. uu22 –– uu11 ≠
≠ uu11 –– uu00.
n n
d’où : 4. a) Sn = Xn + Yn avec X n = ∑v k et Yn = ∑k. Donc la suite (un ) n’est pas arithmétique.
2 2 k =0 k =0 u 3 u 1 u u
u ⩽ k+2 On a 2 = et 1 = – , d’où 2 ≠ 1
3 k 3 1 – q n +1 u1 2 u0 2 u1 u0
Xn = v0 ×
2 1 2 1 1–q
u + k + 1 ⩽ k + 2 + k + 1. Donc la suite (un ) n’est pas géométrique.
3 k 3 3 3 n+1
⎛ 2⎞
1–⎜ ⎟
⎝ 3⎠
Et finalement, uk +1 ⩽ k + 3 ⩽ k + 4. Xn = 2 ×
2
2. a ) v0 = u 1 – 21 u0 = 1 .
La propriété Pk+1 est donc vraie. 1– b) Pour tout entier naturel n, on a :
3
1
Conclusion : d’après le principe de récur- vn+1 = un+2 – un+1 .
⎛ n+1
⎞ 2
⎛ 2⎞ 1 1 1 1
rence, pour tout entier naturel n, on a bien Xn = 6 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟ vOr =on
un+sait
– queu – u u == uu –– u , d’où
⎝ ⎝ 3⎠ ⎠
n+ 1 1 4 n 2 n+2n+1 2 n+1n + 1 4 n
un ⩽ n + 3.
2 1 0+n n(n + 1) 1 1 1 1
b) un+1 – un = un + n + 1 – un Yn = × (n + 1 ) = . vn+ 1 = un+1 – u – u = u – u.
3 3 2 2 4 n 2 n+1 2 n + 1 4 n
Finalement, on a :
1 1 3 1⎛ 1 ⎞ 1
un+ 1 – un = – un + n + Soit v n + 1 = u – u = v .
3 3 3 ⎛ 2 ⎜⎝ n + 1 2 n ⎟⎠ 2 n
⎛ 2 ⎞ ⎞ n(n + 1)
n+1

Sn = 6 × ⎜ 1 – ⎜ ⎟ ⎟ + .
1 ⎝ ⎝ 3⎠ ⎠ 2 1
un+ 1 – un = × ( –un + n + 3) c) Pour tout entier naturel n, on a : vn+1 = vn.
3 ⎛ 2
⎛ 2 ⎞ ⎞ n(n + 1)
n+1

6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟ + Donc la suite ( vn ) est un suite géométrique


1 ⎝ ⎝ 3⎠ ⎠ 2 1
un+1 – un = × (n + 3 – un ) b) Tn = de raison et de premier terme v0 = 1.
3 n 2 2
c) Pour tout entier naturel n, on a un ⩽ n + 3, d) D’après la définition d’une suite géomé-
⎛ ⎛ 2⎞ ⎞
n+1
soit n + 3 – un ⩾ 0, donc un+1 – un ⩾ 0. 6 × ⎜1 – ⎜ ⎟ ⎟ trique, on a pour tout entier naturel n :
⎝ ⎝ ⎠ ⎠ n2 + n
3
⎛ 1⎞ 1
n

La suite (un ) est bien croissante. Tn = + vn = 1 × ⎜ ⎟ = n .


n2 2n 2 ⎝ 2⎠ 2

66 Corrigés
CORRIGÉS

u
3. a) w0 = v0 = − 1. et de premier terme w0 = – 1. Par définition, Soit n un nombre entier naturel, on sup-
0 u
b) Pour tout entier naturel n, on a wn+1 = n+1 . on a : wn= – 1 + 2n. pose que la formule est vraie au rang n,
v n +1
2n + 3
4. On sait que pour tout entier naturel n, c’est-à-dire que Sn = 2 – .
1 1 u 2n
Or on sait que un+1 = vn + un et vn+1 = vn. on a : wn = n donc un = wn × vn. Au rang n + 1, on a : n+1
S = S + un + 1 .
2 2 vn n

1
vn + un 1 2n – 1
D’où wn+1 = 2 , soit Or wn = – 1 + 2n et vn = , donc Or un = , soit
1 2n 2n
v
2 n
1 2n – 1 2(n + 1 ) – 1 2n + 1
2vn + un un = (2n – 1) × n
= n
. un+1 = = n+ 1 .
2v + un 2 2 2n+1 2
w n +1 = 2 = n .
vn vn n
2n + 3 2n + 1 2(2n + 3) – 2n –
2 5. Pour tout entier naturel n, on a : Sn = ∑u . k
D’où Sn+1 = 2 –
2
n
+ n+1 = 2 –
2 2
n+1
k=0
c) D’après la question précédente, on On veut montrer par récurrence que
2n + 3 2n + 3 2n + 1 2(2n + 3) – 2n – 1 2n + 5
sait que pour tout entier naturel n, on a : Sn = 2 – . Sn+1 = 2 – + n+1 = 2 – =2 – .
2v + un u 2n 2
n
2 2
n+1
2
n+1

w n +1 = n = 2 + n = 2 + wn.
vn vn
2(n + 1 ) + 3
Initialisation : on a S0 = u 0 = −1 et Finalement : Sn+1 = 2 – .
2 ×0 +3 2n+1
d) D’après la question précédente, la suite 2– = – 1. La formule est donc vraie au rang n + 1.
20
(wn ) est une suite arithmétique de raison 2 La formule est donc vraie pour n = 0. Elle est donc vraie pour tout entier naturel n.

⎛ 1⎞
Limitesf ′(x) =  ⎜⎝ 0 + b ×  x ⎟⎠  × x – (a + bln x) × 1
   
b – (a + bln x) .
2
On remarque que f ( x ) =   +  2
ln x
.

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 =  x x
x 2
x 2

de fonctions, Et finalement : f ′(x) = 


(b –  a) – b ln x
. Or lim
1
 = 0 et lim
ln x
 = 0,
x 2 x→+ ∞ x x
continuité
x→ + ∞

a +  b ln 1
c) f (1) =   =  a, or d’après le 1. a), d’après la propriété des croissances comparées.
et théorème 1
f(1) = 2, d’où a = 2. Donc par produit et somme : lim f (x) = 0.
x→+ ∞

des valeurs ′(1) = 


On a f ′f(1) = 
(b – 2) –
(b –  2) – b blnln1 1
 = b – 2 2, or
 = b –
c) –ln x > 0 est équivalent à ln x < 0, soit
x < 1.
intermédiaires p. 14  d’après le 1. a), f ′(1) = 0, donc b = 2. 11 2 2

f est donc croissante sur ]0 ; 1] et décrois-


2. a) On remplace a et b par 2, dans l’expression sante sur [1 ; +∞[.
Corrigé Métropole de f ′ et on obtient :
x   0 1 +∞
(juin 2013) –ln x + 0 –
–2ln x 2
f ′(x) =   =  2  ×  (– lnx).
x2 x
1. a ) Le point B étant le point de la courbe f(x) 2
2
d’abscisse 1 et d’ordonnée 2, f(1) = 2. Par ail- Puisque pour tout x > 0, 2 > 0, le signe de –∞ 0
x
leurs, la tangente en B à la courbe est horizo-
ntale, donc le coefficient directeur de cette f est le même que celui de – ln x pour tout 3. a) La fonction f est continue et strictement
tangente est égal à 0 et f ′(1) = 0. x ∈ ]0 ; +∞[. croissante sur ]0 ; 1] et 1 ∈ ] – ∞ ; f(1)[, on peut
b) La fonction f est dérivable sur ]0 ; +∞[, en b) Quand x tend vers 0 , ln x tend vers –∞
+
donc appliquer le théorème des valeurs in-
tant que quotient de fonctions dérivables d’où par opérations sur les limites : termédiaires sur ]0 ; 1], et en déduire l’exis-
sur cet intervalle. lim 2 + 2ln x = –∞. tence et l’unicité d’une solution α à l’équa-
x→0 +
Par ailleurs : tion f(x) = 1.
⎛ 1⎞ 1
Par ailleurs, lim  = +∞, donc par produit, b) Grâce à la calculatrice et la technique dite
⎜⎝ 0 + b ×  x ⎟⎠  × x – (a + bln x) × 1 b – (a + bln x) x→0 + x
f ′(x) =   =  lim f (x) = –∞. de balayage, on prouve que l’unique solution
x2 x 2
x→0 +

Corrigés 67
CORRIGÉS

β de l’équation f(x) = 1 sur ]1 ; +∞[ appartient Sur l’intervalle [1 ; +∞[, on a : b) On va démontrer par récurrence que
à l’intervalle ]5 ; 6[. Donc que l’entier n tel ⎛ ln(2x) 1 ⎞
g(x) = ln(2x) + 1 –   x =  x ⎜  +   –  1 ⎟ . pour tout entier naturel n, on a :
⎝ x x ⎠
que n < β < n + 1 est n = 5. 1 ⩽ un ⩽ un+1 ⩽ 3.
Soit
⎛ ln(2x) 1 ⎞
g(x) = ln(2x) + 1 –   x =  x ⎜ 2  +   –  1 ⎟ . Initialisation : on a u0 = 1 et
⎝ 2x x ⎠
Corrigé Polynésie u1 = ln2 + 1 ≈ 1,69.
ln(2x) 1
(juin 2010) On a lim 2
x→+ ∞ 2x
 = 0 et lim  = 0, donc
x→+ ∞ x
Donc 1 ⩽ u0 ⩽ u1 ⩽ 3.
La propriété est vraie au rang 0.
ln(2x) 1
1. a) La fonction x   ↦ 2x est dérivable et stric- lim 2     +    –  1  = –1.
x→+ ∞ x x
tement positive sur [1 ; +∞[. Hérédité  : pour k ∈ ℕ, on suppose que
L’image de cet intervalle par x   ↦  2 x est En utilisant la règle des signes :lim g(x) = –∞. jusqu’au rang k, on a 1 ⩽ uk ⩽ uk+1 ⩽ 3.
x→+ ∞
compris dans l’intervalle [2 ; +∞[. Donc la fonction g est dérivable, continue On a donc 2 ⩽ 2un ⩽ 2un+1 ⩽ 2 × 3,
Sur cet intervalle, la fonction ln est dérivable. sur [1 ; +∞[ à valeurs dans ] –∞ ; ln2]. soit ln2 ⩽ ln(2un) ⩽ ln(2un+1) ⩽ ln6,
Donc la fonction x   ↦  ln(2 x ) est dérivable D’après le théorème des valeurs intermé- puis ln(2) + 1 ⩽ ln(2un) + 1 ⩽ ln(2un+1) + 1
sur [1 ; +∞[ en tant que composée de deux diaires, puisque 0 ∈ ] –∞ ; ln2], l’équation ⩽ ln6 + 1, avec ln6 + 1 ≈ 2,8 soit ln6 + 1 < 3.
fonctions dérivables. g(x) = 0 admet une unique solution α sur On a donc 1 ⩽ un+1 ⩽ un+2 ⩽ 3.
De plus, la fonction x   ↦  1   –   x est dérivable l’intervalle [1 ; +∞[. La propriété est vraie au rang n + 1.
sur [1 ; +∞[. b) D’après la question précédente, on sait
Par conséquent, la fonction g est dérivable que g(α) = 0. Conclusion : la propriété est vraie au rang
sur [1 ; +∞[ en tant que somme de fonctions Donc, ln(2α) + 1 – α = 0, soit ln(2α) + 1= α. 0 et héréditaire, donc, pour tout entier na-

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dérivables. 2. a) turel n, 1 ⩽ un ⩽ un+1 ⩽ 3.
Pour tout x ∈ [1 ; +∞[, on a : y c) D’après la question précédente, la suite
22 1 –
1 –  xx
gg′′(x) = 
(x) =   –  – 1 = 
 1 =  . (un) est croissante et majorée par 3.
2x
2x xx Γ
Sur [1 ; +∞[, on a x ⩾ 1 et 1 – x ⩽ 0, donc Donc elle est convergente vers une limite l
g′(x) ⩽ 0. qui vérifie α = ln(2l) + 1, d’où l = α.
La fonction g est donc décroissante sur l’in-
tervalle [1 ; +∞[. 
j 𝒞
Enfin g(1) = ln2 + 1 – 1 = ln2 > 0. 
O i u0 u1 u2 u3α x
Lorsque x tend vers +∞, 2x tend vers +∞ et
ln(2x) tend vers +∞.
On a donc une forme indéterminée du type
« +∞ – ∞ ».

Dérivation p. 17  Ici a = 0, donc la tangente a pour équation : Une équation de la tangente au point d’abs-
y = f ′(0)x + f(0). cisse 1 est : y = f ′(1)(x – 1) + f(1).
Corrigé sujet inédit De plus f(x) = e , d’où f(0) = e = 1, et f ′(x) = e ,
x 0 x
f(1)= 3ln1 – 2 × 1 + 5 = 3.
1
d’où f ′(0) = e = 1.
0
Pour tout x > 0 : f ′( x ) =  3 ×    –  2 donc
x
1. La bonne réponse est : y = x + 1. La tangente à la courbe de la fonction 1
f ′(1) =  3 ×    –  2 = 1.
1
Une équation de la tangente à la courbe expo­nentielle en 0 admet pour équation
d’une fonction f au point d’abscisse a est : y = x + 1. Une équation de la tangente est donc :
y  = f ′ (a) ( x –  a) +  f (a). 2. La bonne réponse est : y = x + 2. y = 1 × (x – 1) + 3, soit y = x + 2.

68 Corrigés
CORRIGÉS

1
3. La bonne réponse est : h ′(1) = 1,5. 5. La bonne réponse est : pour tout x de ℝ, Pour x ∈  [0  ;  4], on a : f ′ ( x ) = –2 x   – 1  +  
x  + 1
.
On sait que la droite (AB) est la tangente à f ′( x ) =  –2e –2 x   +  1. On réduit au même dénominateur :
la courbe représentative de la fonction h au La fonction f définie sur l’ensemble des réels ( –2 x   – 1) ( x  +  1) 1
f ′ ( x ) =   +  .
point B d’abscisse 1. est de la forme e , sa dérivée sera donc de la
u x  + 1 x  + 1
Le coefficient directeur de la tangente en un forme u ′eu. On développe et on réduit le numérateur :
point est égal au nombre dérivé de la fonc- Pour tout réel x, on a u(x) = –2x + 1 donc
–2 x2   – 2 x   – x   – 1  + 1 –2 x2   –  3 x
tion en ce point. u ′(x) = –2. f ′ ( x ) =   =  .
y  – yA 0   –  3 3 x  + 1 x + 1
Donc h′(1) =  B  =   =   = 1, 5. Donc pour tout réel x on a : f ′( x ) =  –2e –2 x   +  1.
xB  – xA 1   –  3 2
6. La bonne réponse est : f ′ ( x) = ln(x) + 1 . On factorise le numérateur :
4. La bonne réponse est : strictement négatif. La fonction f est dérivable sur l’intervalle
x( –2 x   –  3)
On a 0 < ln(1,5) < ln(2). ]0 ; +∞[ en tant que produit de fonctions dé- f ′ ( x ) =  .
x  + 1
D’après le tableau de variations, sur l’inter- rivables sur cet intervalle.
3
valle ]0 ; ln(2)[ la fonction f est strictement En posant u(x) = x et v(x) = lnx, on a : On a –2x – 3 = 0 lorsque x = – .
1 2
décroissante. u ′(x) = 1 et v ′ ( x ) =  .
x 3
Donc sur cet intervalle la dérivée f ′ de la Pour tout, x ∈ ]0 ; +∞[, Donc lorsque x >  – , on a –2x – 3 < 0.
2
fonction f est strictement négative, par f ′ ( x ) = (uv) ′ ( x ) =   u ′ ( x  ) × v ( x) + u ( x  ) × v ′ ( x )
conséquent f ′(ln1,5) < 0. donc : Lorsque x > –1, on a x + 1 > 0.
1
Or f ′(ln1,5) représente le coefficient direc- f ′ ( x ) =  ln x  + x   ×   =  ln x  + 1. Donc sur l’intervalle [0 ; 4] on a :
x
teur de la tangente à la courbe 𝒞 représen- 7. a ) On considère la fonction f définie sur x > 0, –2x – 3 < 0 et x + 1 > 0.
tative de la fonction f au point d’abscisse [0 ; 4] par f ( x )  = – x2 –  x  +  4  +  ln( x  + 1 ). En appliquant la règle des signes, on en dé-

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ln(1,5). La dérivée f ′ de la fonction f est définie sur duit que sur l’intervalle [0 ; 4], f ′(x) < 0.
1
Donc le coefficient directeur de la tangente [0 ; 4] par f ′ ( x ) = –2 x   – 1  +  . Donc sur l’intervalle [0 ; 4], la fonction f est
x  + 1
à la courbe 𝒞 représentative de la fonction b) Pour étudier le sens de variations de la strictement décroissante.
f au point d’abscisse ln(1,5).est strictement fonction f, il faut étudier le signe de la dé-
négatif. rivée f ′.

Fonctions 2. Un produit de facteurs est nul lorsque l’un D’où le tableau de signes de f ′(x) :

sinus
des facteurs est nul.
x 0 2π 4π 2π
Donc sin(x) [1 + 2cos(x)] = 0 équivaut à : 3 π 3

et cosinus p. 21  sin(x) = 0 ou 1 + 2cos(x) = 0.


Sur l’intervalle [0 ; 2π], les solutions de la
Signe de f ′(x) 0 – 0 + 0 – 0 + 0

Corrigé sujet inédit première équation sont : 0 ; π et 2π. b) Les ordonnées des points dont l’abscisse
1
La seconde équation équivaut à cos( x ) =  – . x vérifie f ′(x) = 0 sont :
2π ⎞ ⎛ 2π ⎞ 1 ⎛ 4π ⎞ 1 11 1 ⎛ 1 ⎞ 2π 4 π 2 1 1
 = cos ⎜ 1.  ⎟a) Oncos
 +  f ′(x) = –
a : ⎜ f ′(x) = – sin(x) –
sin(x) –
 + 1 = – −  + 1 sin(x) –
2sin(2x) = –
2sin(2x) = –
 +   ×  sin(x) –  sin(2x)
 sin(2x)
Sur [0 ; 2π], ses solutions sont et . f (0) = cos 0  +   cos 0  +  1  = 1  +     +   1  = 2, 5 ;
3 ⎟⎠ ⎝ 3 ⎠ 2 ⎝ 3 ⎟⎠ 2 22 2 ⎜⎝ 2 ⎟⎠ 3 3 2 2

1 ⎧ 2π 4π ⎫ 1 1
f ′(x) = – sin(x) –
         2sin(2x) = – sin(x) –  sin(2x) D’où S =  ⎨ 0 ;   ; π  ;  ; 2π ⎬ . f(π) = cos π  +  cos(2π) + 1 = –1 +   + 1 = 0,5 ;
2 ⎩ 3 3 ⎭ 2 2
pour tout x ∈ [0 ; 2π].
⎛ 2π ⎞ ⎛ 2π ⎞ 1 ⎛ 4π ⎞ 1 1 ⎛ 1⎞
b) En utilisant la relation sin(2x) = 2sin(x)cos(x), 3. a) La dérivée est positive lorsque sa repré- f ⎜ ⎟  = cos ⎜ ⎟  +  cos ⎜  + 1 = –  +   ×  ⎜ − ⎟  +
⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎠ 2 ⎝ 3 ⎟⎠ 2 2 ⎝ 2⎠
on a pour tout x ∈ [0 ; 2π] : sentation graphique est au-dessus de l’axe
⎛ 2π ⎞ ⎛ 2π ⎞ 1 ⎛ 4π ⎞ 1 1 ⎛ 1⎞
f ′(x) = –sin(x) – 2sin(x)cos(x) f ⎜ ⎟lorsqu’elle
des abscisses et négative  = cos ⎜ est  + 1 = –  +   ×  ⎜ − ⎟  + 1
 + au-cos ⎜        
⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎟⎠ 2 ⎝ 3 ⎟⎠ 2 2 ⎝ 2⎠
f ′(x) = –sin(x) [1 + 2cos(x)]. dessous.

Corrigés 69
CORRIGÉS

⎛ 2π ⎞ 3
soit f ⎜ ⎟  = 1 –    = 0,25. 4. Tableau de valeurs : Sachant que la primitive F de f s’annule en
⎝ 3 ⎠ 4
x = 0, sa courbe représentative est la courbe 1.
⎛ 4π ⎞ ⎛ 4π ⎞ 1 ⎛ 8π ⎞ 1 1 ⎛ 2πx ⎞0 1 2 3 4 5 6
f⎜  = cos ⎜  +  cos ⎜  + 1 = –  +  cos ⎜  + 2π ⎟  + 1
⎝ 3 ⎠⎟ ⎝ 3 ⎠⎟ 2 ⎝ 3 ⎠⎟ 2 2 ⎝ f(x)
3 ⎠2,5 1,3 0,3 0,5 0,3 0,9 2,4 ⎡ π ⎤
Pour tout x ∈  ⎢ –  ; π ⎥ , F ′(x) = f(x).
4π ⎞ 1 ⎛ 8π ⎞ 1 1 ⎛ 2π ⎞ ⎣ 2 ⎦
 +  cos ⎜      + 1 = –  +  cos ⎜  + 2π ⎟  + 1 Représentation graphique :
3 ⎟⎠ 2 ⎝ 3 ⎟⎠ 2 2 ⎝ 3 ⎠ ⎡ π⎤
y Or, f est positive sur l’intervalle ⎢ 0 ;  ⎥, donc la
⎛ 4π ⎞ 1 1 ⎛ 1⎞ ⎣ 2⎦
soit f ⎜  = –  +   ×  ⎜ – ⎟  + 1 = 0,25. 2
⎝ 3 ⎟⎠ 2 2 ⎝ 2⎠
𝒞f
fonction F devrait être croissante sur cet intervalle.
1
1 1
f(2π) = cos(2π) +  cos(4π) + 1 = 1 +   + 1 = 2,5 On observe sur la courbe 1 que ce n’est pas le cas.
2 2
–1 0 1 2 3 4 5 6 x La courbe 1 est la représentation graphique de
1 1
= 1 +   + 1 = 2,5.
os(2π) +  cos(4π) + 1  –1 la fonction x   ↦   –4sin(2 x ).
2 2 𝒞f ′
–2 La courbe 2 est la représentation graphique de
On en déduit le tableau de variations de f : la fonction x   ↦  2cos(2 x ).

x 0 2π 4π 2π
Corrigé Nouvelle-Calédonie La courbe 3 est la représentation graphique de
3 π 3 (mars 2013) la fonction x   ↦  sin(2 x ).
f ′(x) 0 – 0 + 0 – 0 + 0 La courbe 3 est la représentation graphique de
f(x) 2,5 0,5 2,5 La proposition « La courbe représentative de f la primitive F, la courbe 2 celle de la fonction f
0,25 0,25 est la courbe 3. » est fausse. et la courbe 1 celle de la dérivée f ′.

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Fonction f1′(x) > 0 sur ℝ, la fonction f1 est donc stric- Partie B
tement croissante sur ℝ. 1. Pour tout réel x,
exponentielle p. 25  f1 ( x )  +  f–1 ( x ) = 
ex
 +   x
1 e x  +  1
 =  x  = 1.
e  +  1 e  +  1 e  + 1
x

4. 
On définit la fonction v sur ℝ par
Corrigé Liban (mai 2013) v( x ) = 1  +   e x . v est strictement positive et 2. O
 r K est le milieu de [MP], où P a pour coor-
dérivable sur ℝ. données ( x  ;  f1 ( x )) et M ( x  ;  f−1 ( x )) donc :
Partie A
ex v ′(x) yM   +   y P f ( x ) + f–1 ( x ) 1
1. Puisque lim e –x = lim eu = 0, alors par Alors, d’après le 2., f1 (x) = = . yK  =   =  1  =  .
x→+∞ u→– ∞ 1 + ex v(x) 2 2 2
somme et passage à l’inverse lim f1 (x) = 1.
x→+∞
Puisque lim e – x  =  lim eu  = +∞, alors par Une primitive de f1 sur ℝ est la fonction Le point K appartient donc à la droite
x→–∞ u→+∞
1
somme et passage à l’inverse lim f1 (x) = 0. x ↦ ln(1  +   e ).
x
d’équation y =  .
x→– ∞ 2
Graphiquement, cela revient à dire que les
1 1
ex 1 ⎛1 + e⎞
droites d’équations y = 0 et y = 1 sont deux D’où I = ∫ f1 (x)dx = dx = ⎡⎣ln(1 + e x )⎤⎦ 3.
∫1+e =Dln(1
e la+ question ln ⎜
e) – ln2 =précédente⎟ on déduit que
0 0
x 0
⎝ 2 ⎠
asymptotes horizontales à 𝒞1, respective- les deux courbes sont symétriques par
1 1
ex 1 ⎛1 + e⎞ 1
ment en – ∞ et en +∞.I = ∫ f1 (x)dx = ∫ ⎡ x ⎤
dx = ⎣ln(1 + e )⎦ = ln(1 + e) – ln2 = ln ⎜ ⎟. rapport à la droite d’équation y =  , d’où la
0 0 1 + e
x 0
⎝ 2 ⎠ 2
2. L’exponentielle ne s’annule pas sur ℝ, donc construction demandée.
e x  × 1 ex ex
f1 ( x ) =  x  =   =  . I correspond à l’aire du domaine limité par y
e (1  +   e−x ) e x  +  1 1  +  e x
𝒞1, l’axe des abscisses et les droites d’équa- 𝒞–1
1 1
1
3. L a fonction f1 est de la forme avec tions x = 0 et x = 1. C’est l’aire du rectangle y =
2 𝒞1 
i
u ′ u
u( x ) = 1  +   e – x. On a f1′  = – 2 , soit : 
–4 –3 –2 –1 0 j 1 2 3 x
u ⎛ 1 + e ⎞
de côté 1 et de longueur ln ⎜ ⎟ ≈  0,62 –1
–e – x e– x ⎝ 2 ⎠
f1′(x) = – = . (u.a.).
(1 + e – x )2 (1 + e – x )2

70 Corrigés
CORRIGÉS

2 1  +  b
4. S oit 𝒜 l’aire du domaine considéré. Par D’où a = 2 et  = 0, 1 soit  = 10 et finale- 3. a ) On multiplie le numérateur et le dénomi-
1  +  b 2
symétrie entre les deux courbes, on nateur de f(t) par e0,04t et on obtient directe-
obtient : ment a = 2 et b = 19. ment le résultat recherché.
On dérive la fonction F. En posant, pour tout
1
⎛ 1⎞
1 1
⎛ 1 + e2 ⎞
𝒜 = 2 ∫ ⎜ f1 (x) – ⎟ dx = 2 ∫ f1 (x)dx – ∫0 1dx = 2IAinsi =  ⎜
– 1 h=(t2) ln ⎟–0–,041t .≈ 0,24 t ∈  [0  ; 250], u(t ) =  e0 ,04 t  +  19, alors :
0 ⎝ 2⎠ 0 ⎝1  +2 19e⎠
F (t ) = 50 ln(u(t )).
1
⎛ ⎞
  = 2I – 1 = 2 ln ⎜ 1 + e ⎟ – 1 ≈ 0,24.
f1 (x)dx – ∫ 1dx Partie B
0 ⎝ 2 ⎠ k u′
1. Pour, f (t ) =  , avec k = 2 Par ailleurs (ln(u))′ = et la dérivée de ev
v(t ) u
Partie C est égale à v′ev.
k v ′(t) u′(t ) 0,04e 0 ,04t
1. Vrai. Quels que soient les réels x et k : et v(t ) = 1  +  19e –0 ,04 t, donc f ′(t ) = – . On a donc F ′(t) = 50  = 50 0 ,04t
1 v 2 (t ) u(t ) e  +  19
e – kx > 0 ⇒ 1 + e – kx > 1 ⇒ 0 < < 1.
1 + e – kx 2e0 ,04t
Mais v ′(t ) = –0,76e –0 ,04t puisque =  = f (t ).
19 +  e0 ,04t
2. Faux. Par exemple, pour tout réel x, (e u )′ (t ) = u′(t )e u(t ) pour tout t réel.
ex
f–1′ (x) = – , donc f1′(x) < 0. La fonc- Sur [0 ; 250], puisque F′ = f, F est bien une
(1 + e x )2 –1,52e −0 ,04t
Donc f ′(t ) = – . primitive de f.
(1 + 19e −0 ,04t )2
tion f–1 est donc strictement décroissante b) La valeur moyenne de f sur [50 ; 100] est :
sur ℝ. Étant donné que e x  > 0 pour tout x réel, on a
100
1 1 F(100) – F(50) ⎛ e 4 + 19 ⎞
3. V rai. Si k ⩾ 10 alors – k ⩾ –5 puis f ′(t) > 0 sur l’intervalle [0 ; 250]. m= ∫ f (t )dt = = ln ⎜ 2
2 50 50
50 ⎝ e + 19 ⎟⎠
f est strictement croissante sur l’intervalle
100
1
– k 1 F(100) – F(50) ⎛ e 4 + 19 ⎞
e ⩽ e –5 puisque la fonction exponen-
2 [0 ; 250]. m= ∫ f (t )dt =   = ln ⎜ 2
⎝ e + 19 ⎟⎠
.

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50 50 50
tielle est strictement croissante et enfin : 2. Cela revient à déterminer les valeurs de t
1
– k
1+e 2 ⩽ 1 + e –5. pour lesquelles f (t ) > 1,5. La valeur approchée à 10 –2 près de m est
Finalement : Ce qui équivaut successivement à : donc égale à 1,03.
1 1 ⎛ 1⎞ 2
0,99 < 0,9933 ⩽ ⩽ 1
= fk ⎜ ⎟ .  > 1, 5 Cela correspond à la taille moyenne du plant
1 + e –5 – k ⎝ 2⎠ 1  +  19e –0 ,04 t
1 +e 2
de maïs entre le 50e et le 100e jour.
1  +  19e –0 ,04t 1 2
 <   =  4. Au temps t, la vitesse de croissance du plant
2 1, 5 3
Corrigé Inde (avril 2013) de maïs est donnée par le nombre dérivé f ′(t)
3 +  57 e –0 ,04t  <  4 qui correspond au coefficient directeur de la
1
Partie A e –0 ,04t  <  tangente à la courbe au point d’abscisse t.
57
Des données de l’énoncé on déduit que : On lit sur le graphique la valeur de tmax pour
h(0) = 0, 1 et lim h(t) = 2. –0, 04t<
    – ln(57 ) . laquelle le coefficient directeur de la tan-
t→+ ∞
Finalement on trouve t  > 25ln(57) ≈ 101,1. gente semble maximal : une valeur appro-
a
Or, h(0) =  et lim h(t ) = a, puisque Pour que le plant de maïs atteigne une hau- chée de tmax est alors 74.
1  +  b t→+ ∞
teur supérieure à 1,5 m, il faut que le temps t La hauteur du plant est alors d’environ 1 m,
lim e –0 ,04t
= lim e = 0. u
soit d’au moins 102 jours. à 10 cm près.
t→+ ∞ u→ – ∞

Corrigés 71
CORRIGÉS

Fonction 4. a) L’équation f(x) = 0 a une seule solution α tion f est du type uv donc sa dérivée f ′ est du

logarithme car la courbe coupe une seule fois l’axe des


abscisses.
type u′v + uv ′, avec u(x) = x, d’où u′(x) = 1, et
1
v(x) = 1 – lnx donc v ′(x ) = – .
x
népérien p. 30  b) Tableau de valeurs :
⎛ 1⎞
Donc f ′ (x ) = 1   × (1  – ln x ) + x   ×  ⎜ – ⎟  = 1   –  ln x  + 1  = – ln x
⎝ x⎠
x 7,38 7,39 ⎛ 1⎞
f ′ (x ) = 1   × (1  – ln x ) + x   ×  ⎜ – ⎟  = 1   –  ln x  + 1  = – ln x .
⎝ x⎠
Corrigé sujet inédit f(x) 0,009 1 − 0,000 9
On a : f ′(x) = 0 ⇔ – lnx = 0 ⇔ x = 1 et f ′(x) > 0
⇔ –lnx > 0 ⇔ lnx < 0 ⇔ x < 1.
1. Pour dériver le premier terme, on applique Donc α ≈ 7,39. D’où le tableau de variations de la fonc-
la formule de la dérivée d’un produit : tion f :
(uv)′(x) = u′(x)v(x) + v ′(x)u(x), avec u(x) = – x
et v(x) = lnx. Corrigé Métropole x 0 1 + ∞
1
Soit f ′(x ) = –1   ×  ln x  –  x   ×    + 2  = – ln x  + 1 .
x
(sept. 2010) Signe + 0 –
2. a) On résout l’inéquation – lnx + 1 ⩽ 0, de f ′(x)
soit 1 ⩽ lnx. Partie A. Étude de la fonction f Variations 1
Comme la fonction exponentielle est crois- 1. f(x) est un produit, pour étudier son signe de f(x) 0 – ∞
sante sur ℝ, l’inéquation équivaut à e1 ⩽ eln x, on étudie le signe de chaque facteur et on f(1) = 1 × (1 –  ln1) = 1.
d’où x ⩾ e. utilise la règle des signes de la multiplica- 4. Soit a un nombre réel strictement positif.
Donc, pour x ∈ [1 ; e], on a f ′(x) ⩾ 0. tion. L’équation de la tangente (Ta) au point A
Pour x ∈ [e ; 10], on a f ′(x) ⩽ 0. Le premier facteur est égal à x, sur l’inter- d’abscisse a est donnée par la formule :

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b) On déduit le tableau de variation de f de valle ]0 ; + ∞[ on a x > 0. y = f ′(a) (x – a) + f(a).
la question 2. a). Le second facteur est égal à 1 – lnx. a) On a f ′(a) = – ln a et
On a 1 – lnx = 0 ⇔ lnx = 1 ⇔ x = e, et 1 – lnx > 0 f (a) = a(1   –  ln a ) = a  – alna .
x 1 e 10 ⇔ lnx < 1 ⇔ x < e. L’équation de (Ta) est donc
Signe de + 0 – Conclusion : pour 0 < x < e, on a f(x) > 0, yy = –
 = –ln
lnaa((xx – 
 – aa) ) +  lnaa,
+ aa  – – aaln
f ′(x) f(e) = 0 et pour x > e, on a f(x) < 0. soit y  = – x ln a  + a .
Sens de 2,72 On cherche les coordonnées du point A′,
variation 2. Lorsque x tend vers + ∞, lnx tend vers + ∞, point d’intersection de la tangente (Ta) et
de f 2 –3,03 donc lim (1  – lnx ) = – ∞ . de l’axe des ordonnées, c’est-à-dire lorsque
x →+ ∞

x = 0, ou encore l’ordonnée à l’origine de la


3. Tableau de valeurs : En utilisant la règle des signes de la multipli- droite (Ta). On trouve lorsque x = 0, y = a.
cation on en déduit que : Donc A′ a pour coordonnées (0 ; a).
x 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 lim x(1  –  ln x ) = – ∞ , donc lim f (x ) = – ∞. b)  Construction de la tangente au point A
x →+ ∞ x →+ ∞

à la courbe représentative 𝒞 de la fonction f.


f(x) 2 2,61 2,70 2,45 1,95 1,25 0,38 −0,64 −1,78 −3,03
Pour tout réel x strictement positif, on a : Le point A d’abscisse a est donné.
f(x) = x – xlnx. On place le point A′(0 ; a) en traçant le cercle
D’après le cours, on a lim x ln x  = 0 et lim x  = 0. de centre l’origine O du repère et de rayon a,
y x→0 x→0

2 𝒞 Donc lim
lim(xxx – 
lim  – 
xxxln
 –  ln
ln ) = 
xxx =  000, soit lim f (x ) = 0.
 =  ce cercle coupe l’axe des ordonnées en deux
1
xx→0
→0
x→0 x→0

0 α points, A′ est celui des deux points qui a une


–1 x
–1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 3. La fonction f est dérivable comme produit de ordonnée positive.
–2
–3
fonctions dérivables sur l’intervalle ]0 ; + ∞[. On trace ensuite la droite (Ta) passant par les
–4 Pour tout réel x strictement positif, la fonc- points A et A′.

72 Corrigés
CORRIGÉS

y Partie B. Aire sous une courbe Second cas : a > e.


3 Premier cas : 0 < a < e. Toujours d’après la question 1. de la partie A,
(Ta)
D’après la question 1. de la partie A, on sait on sait que la fonction f est strictement
2 A′
que la fonction f est strictement positive sur ­négative sur l’intervalle ]e ; + ∞[.
C
1 A ]0 ; e[. La mesure, en unités d’aire, de l’aire de la ré-
La mesure, en unités d’aire, de l’aire de la gion du plan délimitée par la courbe 𝒞, l’axe
0
–3 –2 –1 O 0 1 a 2 4 x ­région du plan délimitée par la courbe 𝒞, des abscisses et les droites d’équation x = a et
𝒞 a

–1 l’axe des abscisses et les droites d’équation x = e est par définition l’intégrale : – ∫ f ( x )dx .
e
x = a et x = e est par définition l’intégrale
e e
–2
∫ f (x )dx. Donc 𝒜(a ) =  ∫ f ( x )dx.
a a
Conclusion : pour tout réel a strictement
e e

Donc 𝒜( a) =  ∫ f ( x )dx. positif, on a 𝒜(a ) =  ∫ f ( x )dx.


a a

Intégration p. 34  2. a ) f est dérivable sur ]0 ; + ∞[ en tant que quo- 3. a ) Un point appartient à l’intersection de
tient de fonctions dérivables sur ]0 ; + ∞[. deux ensembles si et seulement si ses coor-
Corrigé Amérique du Nord Pour tout x ∈ ]0 ; + ∞[, données vérifient simultanément les équa-
(mai 2013) 1
 ×  x 2  –  2x × (1 + ln x)
tions de ces deux ensembles, ce qui revient
f ′(x) =   x à rechercher x ∈ ]0 ; + ∞[, tel que f(x) = 0.

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x4
1. a ) D’après le cours, lim ln x = –∞ donc, Étant donné que x ≠ 0, cette équation équi-
x→0 +
x   –  2 x   –  2 x ln x
lim 1 + ln x = –∞. = vaut à 1 + ln x = 0, soit x = e –1. Cela prouve
x→0 +   x4
que la courbe 𝒞 coupe l’axe des abscisses en
1 –1   –  2 ln x
D’autre part, lim 2  = +∞, d’où en effectuant = . un unique point, le point A de coordonnées
x→0 + x x3
(e–1 ; 0).
le produit des limites, lim f (x) = –∞. b) Pour tout x ∈ ]0 ; + ∞[, x > 0 donc f ′(x) 3
b) D’après les variations de f et comme
x→0 +
est du signe de –1 – 2ln x. f(e –1) = 0, on en déduit que f(x) < 0 sur l’in-
ln x –
1
b) D’après le cours, lim  = 0, et par ail- Or, –1 – 2lnx > 0 pour x < e et –1 – 2lnx < 0 2 tervalle ]0 ; e –1[ et f(x) > 0 sur l’intervalle
x→+ ∞ x 1

pour x > e , d’où le signe de f ′.
2 ]e –1 ; + ∞[.
1
leurs, lim  = 0, donc en effectuant le pro- 4. a ) On sait que f est strictement positive sur
x→0+ x
1 1
ln x ⎛ – 21 ⎞ 1 –   e
2

duit des limites lim  = 0. c) On a f ⎜ e ⎟  =  2 2


 =   =  et ]e –1 ; + ∞[, donc I 2  =  ∫ f (x)dx.
x→+ ∞ x 2 ⎝ ⎠ ⎛ – 1 ⎞ 2 e –1 2 1
⎜⎝ e ⎟⎠
2
e
1 ⎡1 ⎤
On a aussi lim  = 0, et en ajoutant ces D’après les variations de f, on a sur ⎢  ; 2 ⎥  :
x→+ ∞ x2 –
1
1 ⎣e ⎦
e  =  2 .
e e
deux dernières limites, on obtient : 0 <  f (x)   . L’intégration conservant l’ordre,
2
lim f (x) = 0. –
1
1
x→+ ∞ x 0 e 2  =  + ∞ e
2 2
e
e on en déduit 0 <  I 2     ∫ dx avec
1
2 ∫ 2 dx
1
c) L’axe des ordonnées est donc une f ′(x) + 0 – e e

f(x) e e⎛ 1⎞ 1
asymptote verticale à la courbe 𝒞. f (x)   =  2 –  ⎟ = e  –   et finalement
2 2 ⎜⎝ e⎠ 2
L’axe des abscisses est asymptote horizon-
– ∞ 0 1
tale à la courbe 𝒞 en + ∞. 0   I 2   e –   .
2

Corrigés 73
CORRIGÉS

b) De même, f est strictement positive sur Par linéarité de l’intégrale, on a : Par linéarité de l’intégrale, on a :

1 1 1 1 1
⎤1 ⎡ 1 + e – x 1 e – nx  + e – ( n +1 ) x e – nx  + e – nx e – x e–n
⎥ e  ; +∞ ⎢, et F est une primitive de f sur le u0  + u1  =  ∫ dx =  ∫ 1dx =  ⎡⎣ x ⎤⎦ 0  = 1. un + un+1  =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫
⎦ ⎣ 0
1 + e –x
0 0
1 + e –x
0
1 + e –x
0

1 1 1 1
e – nx  + e – ( n +1 ) x e – nx  + e – nx e – x e – nx (1 + e – x )
même intervalle donc : Donc u0 + u1 = 1. un + un+1  =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫ dx =  ∫ e – nx dx
0
1 + e –x
0
1 + e –x
0
1 + e –x
0
n n 1 1 1 1 1
n ⎡ –2 –  ln x ⎤ e – nx  + e – ( n +1 ) x e – nx e + e e
– x – nx – x
e – nx (1 + e – x )
I n  =  ∫ f (x)dx = ⎡⎣ F(x) ⎤⎦ 1 = ⎢ un + un+1
x ⎥ 1 =  ∫ 1 + e
b)
–x
 On dx =  ∫
a u1  =  ∫ 1 + e
1 + e
dx. dx =  ∫
– x– x
1 + e – x
dx =  ∫ e – nx dx.
1 e ⎣ ⎦ 0 0 0 0 0
e e

On pose, pour tout réel x, u(x) = 1 + e–x, d’où D’où 1


–2  –  ln n –2  –  ln(e ) –1
–x
⎡ 1 ⎤ 1 1
=  –  u′(x) = – e . un  + un+1  =  ⎢ – e – nx ⎥  = – e – n  +  e – n×  0  .
n e –1 ⎣ n ⎦0 n n

–2  –  ln n e– x u ′(x)


=   –  ( –2 +  1)e. Par conséquent  = – . Conclusion : pour tout entier n non nul,
n 1 + e – x u(x)
1 1
–2  –  ln n u ′(x) ⎡ 1 – nx ⎤ ⎡1 – 1 e – n ⎤ 1 –  e – n
Et finalement In  =   +   e. Or une primitive de x ↦  est un  + un+1  =  ⎢ –un  + u
e n+1⎥  =  ⎢ – e – nx. ⎥  = 
n u(x) ⎣ n ⎦0 ⎣ n ⎦0 n
x  ↦ ln(u( x)).
2 ln n
c) In s’écrit aussi In  =  –   –    +   e. b) D’après le 2., pour tout entier naturel n,
n n e– x
Donc, une primitive de x   ↦   est un  0, donc un+1  0.
2 lnn 1  +   e – x
On a lim  = 0, lim  =  0 d’où
  lim I  = e. x   ↦   –ln(1  +  e –x) .
n→+ ∞ n n→+ ∞ n n→+ ∞ n
1 − e − n 1 –  e – n
Or un +  un+1 = , d’où un =   –  un+1.
1 n n
Graphiquement cela revient à dire que l’aire D’où u1 = ⎡⎣ –ln(1 + e – x ) ⎤⎦ 0  = – ln(1 + e –1 ) + ln(1 + e 0 )

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du domaine délimité par l’axe des abscisses, Donc, pour tout entier naturel n non nul :
1

1
 = ⎡⎣ –ln(1 + e
la courbe 𝒞 et les droites d’équationsurespec- ) ⎤⎦ 0  = – ln(1 + e ) + ln(1 + e ), soit
–x –1 0

1 1 –  e – n
tives x  =  et x = n tend vers e quand n tend un     .
e ⎛ 1⎞ n
vers + ∞. u1  = – ln ⎜ 1 +  ⎟  + ln2.
⎝ e⎠
4. Pour tout entier n non nul, on a :
On sait, d’après le a), que u0 + u1 = 1.
1 –  e – n
Corrigé Liban 0 ⩽ un ⩽ 
n
.
⎛ 1⎞
(juin 2010) Donc u0  = 1 + ln ⎜ 1 +  ⎟  –  ln2.
⎝ e⎠ 1  –  e–n 1
 =  (1   –   e – n ) donc lorsque n →  +∞,
n n
1. On considère la suite (un) définie pour tout 2. Pour tout entier naturel n et pour tout réel x,
1
on a :  →  0 et e – n  →  0.
1
e – nx
e– nx n
entier naturel n par un  =  ∫ dx. e–nx > 0 et 1 + e–x > 0, donc > 0.
0
1 + e –x
1 +   e – x
On a lim (1 – e – n ) = 1 et par produit,
1 n→+ ∞
e – nx
a) On a : Par conséquent, un  =  ∫ dx  0.
0
1 + e – x 1
lim (1 –  e – n ) = 0.
1
e–0 ×
  x 
e
1 −1 ×
  x  n→+ ∞ n
u0  + u1  =  ∫ dx +  ∫ dx 3. a) Pour tout entier n non nul, on a :
0
1 + e –x
0
1 + e –x

D’après le théorème des gendarmes, on en


1 1 1 1
1 e− x e – nx e – (n+1 ) x
= ∫ dx  +  ∫ dx. un  + un+1  =  ∫ dx +  ∫ dx. déduit lim un  = 0.
0
1+e −x
0
1 + e− x 0
1 + e –x
0
1 + e – x n→+ ∞

74 Corrigés
CORRIGÉS

Nombres 2. a ) On a ZM = x + iy avec y ∙ 0 donc On a donc BM′2 = (2OI) 2, d’où BM′ = 2OI car
les distances sont des valeurs positives.
complexes p. 40  Z  + ZM 1  + x  + iy
Z I  =  A
2

2
=
1  + x
2
y
 +  i.
2
On a démontré la propriété 2 : BM′ = 2OI.

Corrigé Pondichéry L’affixe du point I en fonction de x et y est Corrigé Asie (juin 2013)


1  + x y
(avril 2013) Z I  = 
2
 +  i .
2
1. La réponse est « Vrai ».
π  
1. a ) On a ZM = 2e
–i
3 donc b) On a ZM′ = –iZM = –i(x + iy) = y – ix. Montrons que les vecteurs AC et AB sont
L’affixe du point M′ en fonction de x et y est colinéaires :
⎛ ⎛ π⎞ ⎛ π⎞⎞
  ZM = 2 ⎜ cos ⎜ – ⎟  + isin ⎜ – ⎟ ⎟ ZM′ = y – ix. c  –  a = 1  + i 3  – (2 + 2i ) = 1  + i 3  – 2 – 2i  = – 1  + i( 3  – 2)
⎝ ⎝ 3⎠ ⎝ 3⎠⎠
c  –  a = 1  + i 3  – (2 + 2i ) = 1  + i 3  – 2  – 2i  = – 1  + i( 3  – 2) et
⎛1 3⎞ Z A  + ZM 1  + x  + iy 1  + x y
  = 2 ×  ⎜  – i ⎟  = 1 – i 3 . c) Z I  =   =   =   +  i b  –  a = – 3  + i   – (2 + 2i ) = –( 3  + 2)  – i .
⎝ 2 2 ⎠ 2 2 2 2
Or ( 3  + 2)(c  –  a) = ( 3  + 2)( –1  + i( 3  – 2))
⎛ 1 + x y ⎞
L’écriture algébrique de ZMZMest
 = 1   – i 3 . d’où I ⎜  ;  ⎟  ; ZB = i donc B(0 ; 1) ; = –( 3  + 2) + ( 3  + 2)  × i( 3  – 2)
⎝ 2 2⎠
b) Par définition, ZM′ = –iZM, donc si = –( 3  + 2) + i( 3  + 2)( 3  – 2)
ZM  = 1   – i 3 , ZM′  =  –i(1   – i 3 ) = – 3  – i. ZM′ = y – ix donc M′(y ; –x). = –( 3  + 2) + i(( 3 )2  – 22 )
On a donc d) Pour montrer que la droite (OI) est une = –( 3  + 2) + i   ×  (3 –  4 ) =–( 3  + 2)  – i, donc
 
ZM′  =  ( – 3 )  + ( –1) = 3 + 1   = 4 = 2 .
2 2
hauteur du triangle OBM′, montrons que ( 3  + 2)(c   – a) = b   – a et ( 3  + 2)AC  =  AB.
   
En notant θ = arg(ZM′) [2π], on a aussi : OI ⋅ BM′  = 0. Les vecteurs AC et AB sont colinéaires donc
⎪⎧ 3 D’après la question précédente, les points A, B et C sont alignés.

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⎪cos(θ) = – 2 .
⎨  ⎛ 1 + x y ⎞ 
⎪ 1
⎪ sin(θ) = – OI  =  ⎜  ;  ⎟  et BM′ (y ; –x – 1), donc dans 2. La réponse est « Faux ».
⎩ 2 ⎝ 2 2⎠
Montrons que les points B, C et D n’appar-
π 7π  
Soit θ = arg(ZM′) = π +  = [2π] en obser- le repère orthonormé (o ; u  ;  v ) : tiennent pas à un même cercle de centre E.
6 6   1  + x y 2 2
vant le cercle trigonométrique. OI ⋅ BM′=    ×  y  +    × ( – x   –1) BE2  =  e − b =  –1  + (2 +  3 )i   – ( – 3  + i )
2 2
c) On a A(1 ; 0), B(0; 1), M(1 ; – 3) et M′(– 3 ; –1).
1 2
De plus, I est le milieu de [AM] donc = ( y  + xy   – yx  – y ) = 0. = –1  + 2i  +  3i  +  3  – i
2

Z A  + ZM 1  + 1  – i 3 3 2


ZI =   =   =  1 – i et I(1 ; – 3 ). Les droites (OI) et (BM′) sont donc perpendi- = 3  – 1  + i( 3  + 1)
2 2 2 2
y culaires et la droite (OI) est une hauteur du = ( 3  – 1)2  + ( 3  + 1)2
3
triangle OBM′. = 3  – 2 3  + 1  +  3 + 2 3  + 1  = 8.

2 On a démontré la propriété 1 : la médiane


2
(OI) du triangle OAM est aussi une hauteur CE2   =  e   – c = –1  + (2 +  3 )i   – (1  + i 3 )
B
1 du triangle OBM′.
  2
v e) Dans le repère orthonormé (O ; u  ;  v ), on a : = –1  + 2i  +  3i   – 1   – i 3
0 O A   2
–3 –2 –1 0 u 1 2 3x BM′ 2  =  BM′ ⋅ BM′ = y 2  + (– x   –1)2 =  y 2  + ( x  + 1)2 = −2 + 2i
I 
–1 car BM′(y ; –x – 1) d’après la question précé- = (–2)2 + 22 = 4 + 4 = 8.
M′
dente. 2

–2 M     ⎛⎛1 + x⎞ 2 ⎛ y ⎞ 2⎞ ⎛ 3 ⎞


(2(2OI)
OI)  = 
22
OI⋅ 2⋅ 2OI
 = 22OI OI =   OI⋅ ⋅OI
 = 44 OI OI = 4 ⎜⎜  +  ⎟ DE   =   e   – d = –1 + (2 +  3 )i –  ⎜ – 1 + 
2
i⎟
⎜⎝⎝ 2 ⎟⎠ ⎜⎝ 2 ⎟⎠ ⎟⎠ ⎝ 2 ⎠
–3  ⎛ 1 + x y ⎞
= (1 + x)2 + y2 car OI  =  ⎜  ;  ⎟  d’après la 2 2
⎝ 2 2⎠ 3 ⎛ 3⎞
On peut constater sur le graphique que les = –1  + 2i  +  3i  + 1   –  i = ⎜ 2 +  ⎟i
2 ⎝ 2 ⎠
propriétés 1 et 2 sont vérifiées. question précédente.

Corrigés 75
CORRIGÉS

2 2 Corrigé Polynésie 2. O
 n pose z = x + iy avec x et y deux nombres
⎛ 3⎞ 3 ⎛ 3⎞
= ⎜ 2 +  ⎟ = 2  + 2 × 2 × 
2

2
 + ⎜ ⎟ (juin 2013) réels. ⎧ – x = x ⎧ x = 0
⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠ ⎪ ⎪
– z = z  ⇔  – x – iy  = x – iy  ⇔   ⎨ y  ∈ ℝ  ⇔   ⎨ y ∈ℝ ⇔  z =
3 19 + 8 3 π π π ⎪
⎩ ⎩⎪
1. z1  =  6e 4 , z2  =  2e 3 et i  = e 2 donc on a :
i −i i
= 4  + 2 3  +   =    ≠  8. ⎧ – x = x ⎧ x = 0
4 4 ⎪ ⎪
– z = z  ⇔  – x – iy  = x – iy  ⇔   ⎨ 3 yπ  ∈ ℝ  ⇔   ⎨ y ∈ℝ ⇔  z = iy,  y  ∈ ℝ
i ⎜ + ⎟
π π ⎛π π⎞
π
⎪i ⎛ 3⎪
e⎩ 4 i⎜ ⎩ + ⎟
i i i π π⎞ ⎛ 9π 4π ⎞
z i
π
6e 4
e  ×  6e
2 4
6 e ⎝ 2 4⎠
⎝ 4 3⎠
i⎜
⎝ 12
+ ⎟
12 ⎠
i
13 π

On a BE2 = CE2 = 8 puis BE = CE = 8, car les i 1  = e 2  ×   =   =  ⎧  ×   =  3  ×   =  3e  =  3e  =  3e 12
z2 π π – x = x π
⎧ x = 0 π

2e 3  ⇔   ⎪⎨
2
e 3  ⎪⎨
−i –i _i –i
2e  –3 x – iy  = x – iy  ⇔ e
y ∈ℝ  z = iy,  y  ∈ ℝ.
3
longueurs sont des valeurs positives, donc – z = z  ⇔ y  ∈ ℝ  ⇔

⎩ ⎪

les points B et C appartiennent i
π à un même
i
π
i
π ⎛π π⎞
i⎜ + ⎟ i

⎛ 3π π ⎞
La réponse est c). : L’équation – z  = z , d’inco-
⎛ 9π 4π ⎞
z1 i
π
6e 4
e 2  ×  6e 4 6 e ⎝ 2 4⎠
e 4 i⎜
⎝ 4
+ ⎟
3⎠
i⎜
⎝ 12
+ ⎟
12 ⎠
i
13 π

cercle de centrei E = e


et de 2  × 
rayon 8. π
 =  π
 =   ×  π
 =  3  ×  π
 =  3e  =  3e nnue  =  3e 12 z, admet une infinité de so-
complexe
z2 −i –i 2 _i –i
2e 3 2e 3 e 3 e 3 lutions dont les points images dans le plan

i
π
i
π Mais,i π DE2 ≠ 8 = CEi ⎜ donc
2 π⎞
⎛π
+ ⎟ DE ≠ CEi 3etπ le point
⎛ 3π π ⎞ ⎛ 9π 4π ⎞
complexe sont situés sur une droite. Cette
6e 4
e 2  ×  6e 4 6 e ⎝ 2 4⎠ e 4 i⎜
⎝ 4
+ ⎟
3⎠
i⎜ + ⎟ i
13 π

π
 =   =   ×   =  3  × 
D πn’appartient pas πau cercle de centre π
 =  3e
E et  =  3e ⎝ 12 12 ⎠  =  3e 12 . droite est la droite des nombres imaginaires
−i –i 2 _i –i
2e 3
2ede3rayon 8. e 3 e 3 La réponse est d). purs.

Géométrie  


Les vecteurs AB et AC sont orthogonaux

⎧ x = 2t + 7

dans l’espace
à u.
⎪ y  = –t –  1
p. 44  La droite Δ est orthogonale à deux vecteurs ⎨ , t ∈ ℝ.
⎪ z = 3t + 4
non colinéaires du plan (ABC) : elle est or- ⎪2x –   y  + 3z + 1 = 0

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Corrigé Amérique du Nord thogonale au plan (ABC).

(mai 2013) b) Les calculs précédents montrent que u est Le paramètre t vérifie donc :
un vecteur normal à (ABC). 2 × (2t + 7) – ( – t – 1) + 3 × (3t + 4) +1 = 0.
1. Pour démontrer que les points A, B et C ne Une équation cartésienne de (ABC) est donc Ce qui donne t = – 2, et finalement H(3 ; 1 ; – 2).
sont pas alignés, il suffit de démontrer, par de la forme 2x – y + 3z + d = 0.
 
exemple, que les vecteurs AB et AC ne sont A appartient au plan (ABC), ses coordonnées 3. a) Pour démontrer que les plans 𝒫1 et 𝒫2
pas colinéaires. vérifient l’équation de ce plan et : sont sécants il suffit de démontrer qu’ils
 
Or on a : AB(1 ; – 1 ; – 1) et AC(2 ; – 5 ; – 3). 2 × 0 – 4 + 3 × 1 + d = 0 soit d = 1. ne sont pas parallèles, c’est-à-dire que leurs
1 –1
Puisque  ≠   , les coordonnées des vec- Une équation cartésienne du plan (ABC) est vecteurs normaux ne sont pas colinéaires.
2 –5
donc : 2x – y + 3z + 1 = 0. Le plan 𝒫1 d’équation x + y + z = 0 a pour
  

teurs AB et AC ne sont pas proportionnelles c) Déterminons une représentation para- vecteur normal n1 (1 ; 1 ; 1).
 
ce qui entraîne que les vecteurs AB et AC ne métrique de la droite Δ. Le plan 𝒫2 d’équation x + 4y + 2 = 0 a pour


sont pas colinéaires : les points ne sont donc Comme la droite Δ a pour vecteur directeur vecteur normal n2 (1 ; 4 ; 0).
 
 

pas alignés. u(2 ; – 1 ; 3) et contient le point D (7 ; – 1 ; 4), Les coordonnées des vecteurs n1 et n2 ne
2. a)  Soit ∆ la droite passant par le point D et une représentation paramétrique de Δ sont pas proportionnelles.
 
 

de vecteur directeur u(2 ; – 1 ; 3). est : Les vecteurs n1 et n2 ne sont donc pas coli-
Pour démontrer que la droite ∆ est ortho- ⎧⎪ x = 2t + 7 néaires et les plans sont sécants.

gonale au plan (ABC), il suffit de démontrer ⎨ y  = –t –  1, t ∈ R. b) Pour vérifier que la droite d, intersection
 ⎪
que u est orthogonal à deux vecteurs non ⎪⎩ z = 3t + 4 des plans 𝒫1 et 𝒫2, a pour représentation
colinéaires de (ABC), par exemple les vec-
 
teurs AB et AC : d) Puisque le point H est l’intersection de la ⎧ x = –4t –  2
  ⎪⎪
AB  ⋅ u = 1 × 2 + (–1) × (–1) + (–1) × 3 = 0 droite ∆ et du plan (ABC), ses coordonnées ­para­métrique ⎨ y  = t , t ∈ ℝ.
  ⎪
AC  ⋅ u = 2 × 2 + (–5) × (–1) + (–3) × 3 = 0. sont solutions du système : ⎪⎩ z = 3t + 2

76 Corrigés
CORRIGÉS



il suffit de remplacer dans les équations On a : c) Les coordonnées du vecteur CI sont
cartésiennes respectives des deux plans, M ∈ P ⇔ 3(– t + 1) + 2t – (– t + 2) – 1 = 0 ( xI   –   xC  ;  yI –   yC  ;  zI   –   zC ), soit ( – 1 ; – 1 ; – 1).
x, y et z par leur expression en fonc- ⇔ – 3t + 3 + 2t + t – 2 – 1 = 0

  
tion de t, on a : – 4t – 2 + t + 3t + 2 = 0 et ⇔ 0 = 0. On sait que CI2  = CI  ⋅ CI, soit
– 4t – 2 + 4t + 2 = 0. Ce qui est toujours vrai quelle que soit la CI2 = (– 1) × (– 1) + (– 1) × (– 1) + (– 1) × (– 1) = 3
d est bien l’intersection de 𝒫1 et 𝒫2. valeur du réel t. Donc CI =  3.
c) On déduit de la représentation paramé- Donc la droite 𝒟 est incluse dans le plan 𝒫. 3. Soit t un nombre réel et Mt le point de la


trique précédente que u ′( – 4 ; 1 ; 3) est un droite 𝒟 de coordonnées (– t + 1 ; 2t ; – t + 2).

vecteur directeur la droite d. 2. a) Un vecteur directeur de la droite 𝒟 a pour a) Quel que soit le réel t, CMt a pour coor-

u (2 ; – 1 ; 3) est un vecteur normal au plan coordonnées ( – 1 ; 2 ; – 1). données ( xM – xC  ;  yM   –   yC  ;  zM   –   zC ) , soit
t t t

(ABC). Le plan Q est orthogonal à la droite 𝒟, donc (– t ; 2t – 3 ; – t).
    
  
u ⋅ u ′ = 0, les vecteurs u et u ′ sont orthogo- les vecteurs directeurs de la droite 𝒟 sont On sait que CM2t  = CMt  ⋅ CMt , soit :
naux : la droite d et le plan (ABC) sont donc des vecteurs normaux au plan Q. CM 2t = (–t) × (–t) + (2t –  3) × (2t – 3) + (–t)  × (–t).
parallèles . Une équation du plan Q est donc de la D’où
forme : – x + 2y – z + d = 0. CM2t = t 2 + 4 t 2   – 12t + 9 + t 2  = 6t 2   –  12t +  9.
Pour finir de déterminer l’équation du b) On définit la fonction f sur l’ensemble des
Corrigé Métropole plan Q, il faut déterminer la valeur de d. On réels par : f (t ) = 6t 2   –  12t  +  9.
(sept. 2010) sait que le point C appartient au plan Q, les La fonction f est une fonction polynôme, elle
coordonnées du point C doivent vérifier est donc dérivable sur l’ensemble des réels.
1. a) Un point appartient à un plan lorsque ses l’équation du plan Q. On a alors : Sa dérivée f ′ est définie par f ′(t) = 12t –  12.

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coordonnées vérifient l’équation du plan. – 1 + 2 × 3 – 2 + d = 0 ⇔ 3 + d = 0 ⇔ d = – 3. On a :
Le plan 𝒫 a pour équation 3x + y – z – 1 = 0 et Une équation du plan Q est donc f ′(t) = 0 ⇔  t = 1 ; f ′(t) > 0 ⇔  t > 1 et
le point C a pour coordonnées (1 ; 3 ; 2). – x + 2 y – z – 3 = 0. f ′(t)  0 ⇔  t  1.
On remplace donc x par 1, y par 3 et z par 2 b) Les coordonnées du point I, intersection Quel que soit le réel t strictement inférieur
dans l’égalité et on vérifie si elle est vraie ou de la droite 𝒟 et du plan Q doivent vérifier à 1, la fonction f est strictement décroissante
fausse. les équations de 𝒟 et de Q. donc : t  1 ⇔   f (t)   f (1).
On a : 3 × 1 + 3 – 2 – 1 = 3 ≠ 0. ⎧ x I  =  –t +  1 Quel que soit le réel t strictement supérieur
⎪⎪
Donc le point C n’appartient pas au plan 𝒫. C’est-à-dire : ⎨ y I  = 2t et – xI + 2 yI – zI – 3 = 0. à 1, la fonction f est strictement croissante
⎪ z  = –t + 2 
b) Pour démontrer qu’une droite est in- ⎪⎩ I donc : t  1 ⇔   f (t)   f (1).
cluse dans un plan, on peut montrer que Lorsque t = 1, la fonction f admet un mini-
tous les points de la droite appartiennent On a donc I ∈ 𝒟 et : mun égal à f(1).
au plan, il suffit même de démontrer que I ∈ Q ⇔ – (– t + 1) + 2 × 2t – (– t + 2) – 3 = 0 Par conséquent, quelque soit la valeur de t,
deux points de la droite appartiennent au ⇔ t – 1 + 4t + t – 2 – 3 = 0 ⇔ 6t – 6 = 0 ⇔ t = 1. on a f (t)   f (1).
plan. D’où : Or lorsque t = 1, on a CMt  = CI =  3.
On considère un point M( – t + 1 ; 2t ; – t + 2) xI = – 1 + 1 = 0 ; yI = 2 × 1 = 2 et zI = – 1 + 2 = 1. Donc CI est la valeur minimale de CMt lorsque
appartenant à la droite 𝒟. Donc I a pour coordonnées (0 ; 2 ; 1). t décrit l’ensemble des nombres réels.

Corrigés 77
CORRIGÉS

Probabilités d) D’après la formule des probabilités condi­


0,99 T

conditionnellesp. 52 
tionnelles :
V
P(H 1 ∩ C ) 0,35 × 0,8 0,02
PC (H 1 ) = = ≈ 0,533. T
P(C ) 0,525 0,01
Corrigé Métropole
(juin 2013)
0,03 T
2. a) On a 10 fois la répétition d’un même 0,98
1. a) événement, avec une probabilité de succès V
0,8 C
de 0,525, de façon indépendante, donc la va-
H1 0,97 T
F riable aléatoire X suit bien une loi binomiale
0,35 0,2
de paramètres 10 et 0,525.
0,5 C
0,25 b) Cela revient à calculer P(X = 5), d’où : b) On a P ( V ∩ T ) = P (V ) ×   PV (T ), d’où
H2
0,5 F P( X =
   5) = ( )
10
5
 ×  0,5255  × (1 – 0,525)5  ≈ 0,243. P ( V ∩  T ) = 0, 02  × 0, 99 = 0, 0198.

0,4
c) L’événement « au moins deux feuillus » 2. On cherche p(T).
0,3 C
est aussi l’événement « au plus 8 conifères », La formule des probabilités totales donne :
H3
F
d’événement contraire « 9 ou 10 conifères ». P (T ) = P (V  ∩  T ) + P (V  ∩ T ), soit
0,7
Cela revient à calculer P( X ⩽ 8), on obtient P (T ) = 0, 0198 + 0, 98  × 0, 03 = 0, 0492.
b) Pour calculer la probabilité de l’in- alors : 3. a) On cherche à calculer PT(V).
tersection H 3 ∩ C, on applique la formule P( X  ⩽  8) = 1 – P( X  = 9) – P( X  = 10) D’après la formule des probabilités condi-
des probabilités composées et on obtient P( X  ⩽  8) = 1 –  ( ) × 0,525  × (1 – 0,525) – 0,525tionnelles,
10 9
 ≈ 0,984on a :
10

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
9

donc : P( X  ⩽  8) = 1 –  ( ) × 0,525  × (1 – 0,525) – 0,525


10
9
9 10
 ≈ 0,984.
P(V ∩ T ) 0,0198
P ( H 3  ∩  C ) = P ( H 3 ) × PH (C ) = 0, 4   × 0, 3, soit P T (V ) = = ≈ 0, 4.
3 P(T ) 0,0492
P ( H 3  ∩  C ) = 0, 12. Corrigé Métropole
c) La jardinerie ne se fournissant qu’au- (juin 2011) Il y a environ 40 % de « chances » que la per-
près des trois horticulteurs, les événe- sonne soit contaminée si le test est positif.
ments H1, H2 et H3 forment une partition 1. a) Dans un pays, il y a 2 % de la population b) On cherche P T (V).
de l’univers. contaminée par un virus. Donc P(V) = 0,02. D’après la formule des probabilités condi-
D’après la formule des probabilités totales, La probabilité qu’une personne contaminée tionnelles on a :
on a : ait un test positif est de 0,99.
P(V ∩ T ) 0,98 × 0,97
Donc PV(T) = 0,09. P T (V) = = ≈ 0,999.
P (C ) = P ( H 1 ∩  C ) + P ( H2  ∩ C ) + P ( H 3  ∩  C )
P( T) 1 – 0,0492
La probabilité qu’une personne non
P (C ) = P ( H 1 ) ×  PH (C ) + P ( H 2 )  ×  PH (C ) + P ( H 3 )  ×  PH (C ) contaminée ait un test négatif est de 0,97. La probabilité qu’une personne ne soit pas
1 2 3

P (C ) = 0, 35  × 0,8 + 0,25  × 0, 5 + 0, 4   × 0, 3 Donc P V ( T ) = 0, 97. contaminée par le virus sachant que son
P(C) = 0,525. D’où l’arbre pondéré : test est négatif est donc d’environ 0,999.

78 Corrigés
CORRIGÉS

Lois à densité p. 58  2. a) D’après le cours, Y suit une loi normale b) P(99 ≤ X ≤ 101) = P(X ≤ 101) – P(X ≤ 99) .
centrée réduite. Soit P(99 ≤ X ≤ 101) = 0,98997955 –
Corrigé Liban b) Si 0,16  Y   0,18 alors : 0,01002045 = 0,9799591.
(mai 2013) Donc P(99 ≤ X ≤ 101) = 0,98 au centième près.
0,16 –  0,17 Y  –  0,17 0,18 –  0,17
      et c) D’après le résultat précédent, la proba-
σ2 σ2 σ2
Partie A bilité que le pot soit non conforme est de
–0,01 0,01
1. C
   Z    . 1-0,98=0,020.
0,99 σ2 σ2
2. a) Pour p = 0,98 et n = 120, on obtient :
E
0,3
0,01 C
c) On doit avoir :
[
I = 0,98 – 1,96 ∙ 0,98 × 0,02
120
;
⎛ –0,01 0,01 ⎞

0,7
0,95 C
P⎜
⎝ σ 2
   Z   
σ 2 ⎟⎠
 = 0,99.
0,98 + 1,96 ∙ 120 [
0,98 × 0,02 .

E
En utilisant le tableau, on lit : Soit I  [0,955 ; 1,005].
0,05 0, 01 0, 01 113
C β  =   = 2, 5758 d’où σ 2 =   ≈ 0, 00385. )
b  I, donc un nouveau réglage de
σ2 2, 5758 120
la chaîne de production est nécessaire.
2. La probabilité recherchée est P(C  ∩  E ). Finalement, à 10 – 3 près, σ 2  ≈ 0, 004.
En appliquant la formule des probabilités Corrigé sujet inédit
conditionnelles, on en déduit donc que :
P(C  ∩ E ) = PE (C ) ×  P(E ) = 0,95 × 0,7 =  0,665. Corrigé sujet inédit 1. On pose Z = Y – 120. Z suit alors la loi
8
normale centrée réduite N(0 ; 1).

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3. Les événements C  ∩  E et C ∩ E forment Si une variable aléatoire X suit une loi P(Y ≥ 104) équivaut à P(Y – 120 ≥ – 16)
une partition de C. normale de fonction de densité f, P(X ≤ a) ou P(Z ≥ – 2).
D’après la formule des probabilités totales : mesure l’aire de la surface coloriée. L’aire En utilisant les propriétés de la fonction
P (C ) =  P (C  ∩   E ) +   P (C  ∩  E ). totale de la surface comprise entre la courbe de répartition, on peut écrire :
P(C) = 0,665 + 0,99 × 0,3 = 0,962. et l’axe des abscisses est égale à 1. P(Z ≥ – 2) = P(Z ≤ 2).
On en déduit P(X > a) + P(X ≤ a) = 1 et On trouve, à l’aide d’une calculatrice, que
4. La probabilité recherchée est PC ( E ). P(a ≤ X ≤ b) = P(X ≤ b) – P(X ≤ a). P(Z ≤ 2) = 0,9772.
En appliquant la formule des probabilités La probabilité que le sachet pèse plus de
conditionnelles on en déduit donc que : 104 g est de 0,9772.
2. On effectue le changement de variable vu
P(E  ∩ C ) 0,99 × 0,3
PC (E)  =     =    ≈ 0,309 à à la question précédente.
P(C ) 0,962
P(104 ≤ Y ≤ 136) = P(– 16 ≤ Y – 120 ≤ 16)
10 – 3 près. Par ailleurs, pour savoir si un contrôle = P(– 2 ≤ Z ≤ 2).
est conforme, à l’aide d’un intervalle de Les propriétés de la fonction de répartition
Partie B fluctuation, on vérifie si la valeur trouvée permettent d’en déduire que :
1. D’après l’énoncé, la probabilité qu’un petit appartient à cet intervalle. P(104 ≤ Y ≤ 136) = 2 P(Z ≤ 2) – 1.
pot prélevé au hasard dans la production 1. a) P(X > 99) + P(X ≤ 99) = 1, Soit P(104 ≤ Y ≤ 136) =
de la chaîne F1 soit conforme est égale à : donc P(X > 99) = 1 – P(X ≤ 99). 2 × 0,9772 – 1 ≈ 0,9544 = 0,0456.
P(0,16   X   0,18). Ou encore P(X > 99) = 1 – 0,01002045 = Donc la probabilité que la masse du sachet ne
On lit dans le tableau : 0,98997955. soit pas comprise entre 104 et 136 grammes
P(0,16 X 0,18) = 0,9044. D’où P(X > 99) = 0,99 au centième près. est de 0,0456.

Corrigés 79
CORRIGÉS

Échantillonnage Or, d’après le cours, on sait que si Y suit une


loi normale de paramètres µ = 400 et σ,

I = ⎢ p – 1,96
p(1 – p)
; p + 1,96
p(1 – p) ⎤

 p. 63  alors Z  = 
Y  – 400
σ
suit une loi normale cen-
⎢⎣ n n ⎥⎦

trée réduite, et P(Y  ⩽  385) = 0,04 entraîne avec p = 0,96 et n = 300.


Corrigé Amérique du Nord
⎛ 385 – 400 ⎞ p(1 – p) 0,96(1 – 0,96)
(mai 2013) P ⎜ Z  ⩽ 
⎝ σ
⎟  = 0,04.

p – 1,96
n
≈ 0,96 – 1,96
300
≈ 0,93

p(1 – p) 0,96(1 – 0,96)


Partie A D’après l’énoncé, nous savons
p – 1,96 que ≈ 0,96 – 1,96 ≈ 0,938
n 300
1. P (390 ⩽  X ⩽ 410 =
) P( X  ⩽ 410) – P( X ⩽  390) ≈ 0,818 – 0,182 ≈ 0,636
P(Z  ⩽ –1,751) ≈ 0,040.
15
 – P( X ⩽  390) ≈ 0,818 – 0,182 ≈ 0,636 au millième près. On a donc –  = – 1, 751 et finalement au millième près.
15 σ
2. Un pain choisi au hasard dans la production σ= ≈ 8,6. p(1 – p) 0,96(1 – 0,96)
1,751 p + 1,96 ≈ 0,96 + 1,96 ≈ 0,
est commercialisable si et seulement si son n 300
poids est supérieur ou égale à 385 g. Si σ = 8,6, valeur approchée au dixième,p(1la – p) 0,96(1 – 0,96)
p + 1,96 ≈ 0,96 + 1,96 ≈ 0,982
P({ X  ⩾  385)} est l’événement contraire de probabilité qu’un pain choisi au hasard soitn 300
P({ X  <  385)} et P(X < 385) = P(X ⩽ 385), donc : commercialisable est de 96 %. au millième près.
P( X ⩾ 385) = 1 – P( X ⩽ 385) ≈ 1 – 0,086 ≈ 0,914 On a donc I = [0,938 ; 0,982] au millième près.
) ≈ 1 – 0,086 ≈ 0,914 au millième près. Partie B 2.Parmi les 300 pains de l’échantillon, 283 sont
3. On désigne par Y la variable aléatoire de pa- 1. L’intervalle de fluctuation asymptotique commercialisables. La fréquence observable
ramètres µ = 400 et d’écart type σ inconnu. au seuil de 95 % de la proportion de pains de pains commercialisables dans cet échantil-
283
On a : commercialisables dans un échantillon de lon est de  ≈ 0,9433 soit environ 94 % de

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300
P (Y  ⩾  385) = 0, 96 d’où 1 – P(Y  ⩽ 385) = 0,96 taille 300 s’écrit : la production. Puisque 0,94 ∈ [0,93 ; 0,99],
et P(Y  ⩽ 385) = 0,04. on peut décider que l’objectif a été atteint.

Algorithmique On définit la fonction f sur [0 ; 2] par f(x) =  2x. On en déduit donc, d’après le principe de
récur­rence, que un ⩽ un +1 pour n ∈ ℕ et que
et logique
On a pour tout entier n, un +1 = f(un). f est crois-
p. 70  sante sur [0 ; 2]. (un) est une suite croissante.
Hérédité : supposons qu’il existe un entier c) On vient de prouver que, d’une part, la suite
Corrigé Amérique du Nord naturel n tel que 0 < un ⩽ 2. (un) est croissante et que, d’autre part, elle est
(mai 2013) On a : 0 < un  ⩽  2 ⇔  0 < 2un  ⩽  4 ⇔  0 <  2un  ⩽  majorée  ⩽  2 le théorème de conver-
par 2.n+1D’après
4  ⇔  0 < u
0 < un  ⩽  2 ⇔
 0 < 2un  ⩽  4 ⇔  0 <  2un  ⩽  4  ⇔  0 < un+1  ⩽  2 monotone, la suite (un) est convergente.
gence
1. a) Pour n = 3, l’algorithme
0 < un  ⩽affiche 1,8340
 2 ⇔  0 < 2u n
 ⩽à  4 ⇔  0 <  2un  ⩽  4  ⇔  0 < un+1  ⩽  2 .
10  près.
– 4
P(n +1) est vraie. 3. a) Pour tout entier naturel n,
b) Cet algorithme affiche la valeur de un. Conclusion : d’après le principe de récur- vn+ 1  = ln un+ 1   –  ln 2
c) D’après le tableau, on peut conjecturer rence, on a pour tout entier naturel n,
que la suite est croissante et convergente 0 < un ⩽ 2. or un+ 1  =  2un , donc :
vers un nombre proche de 2. b) Montrons par récurrence la propriété
Q(n) : un ⩽ un +1. vn+ 1  = ln 2un   –  ln 2
2. a) Montrons par récurrence la propriété u1  =  2  ⩾ u0  = 1, Q(0) est vraie.
1
P(n) : 0 < un ⩽ 2. Si un ⩽ un +1, étant donné que f est croissante, vn+1  =  (ln un  +  ln 2)  –  ln 2
2
Initialisation : on a u0 = 1 donc 0 < u0 ⩽ 2, on a f(un)  ⩽  f(un +1), c’est-à-dire un +1 ⩽ un +2,
1 1
P(0) est vraie. Q(n +1) est vraie. vn+1  =  (ln un  –  ln 2) =  vn.
2 2

80 Corrigés
CORRIGÉS

De plus, u0=   2 =  ln 1   –  ln 2 =  – ln 2,


   ln u0–  ln d) L’algorithme ci-dessous affiche en sor- Première étape :
donc la suite (vn) est donc la suite géomé- tie la plus petite valeur de n telle que La valeur de l’itérateur « n » est 1. On ajoute
1 1
trique de raison et de premier terme un > 1,999. donc à la valeur de « somme » qui corres-
2 1 1
v0  =  – ln 2. pond mathématiquement au ­calcul : 0 +  .
1
b) On déduit de ce qui précède que pour n est un entier naturel
Variables :
n u est un réel Deuxième étape :
⎛ 1⎞
tout entier naturel n, vn  = – ln2 ×  ⎜ ⎟ . La valeur de l’itérateur « n » est de 2. On ajoute
⎝ 2⎠ affecter à n la valeur 0
1
Initialisation : donc à la valeur de « somme » qui corres-
⎛u ⎞ u Affecter à u la valeur 1 2
vn  = lnun  –  ln2 ⇔  vn  = ln ⎜ n ⎟  ⇔   n  = e vn  ⇔  un  = 2e vn pond maintenant au calcul mathématique : 0
⎝ 2⎠ 2 1 1
Tant que u ⩽ 1,999 +   +  .
⎛u ⎞ u 1 2

 = lnun  –  ln2 ⇔  vn  = ln ⎜ n ⎟  ⇔   n  = e vn  ⇔  un  = 2e vn Traitement : Affecter à u la valeur 2u
⎝ ⎠
2 2
Conclusion :
⎛u ⎞ u Affecter à n la valeur n + 1
2 ⇔  vn  = ln ⎜ n ⎟  ⇔   n  = e vn  ⇔  un  = 2e vn . À la fin de l’exécution de l’algo­rithme, la valeur
⎝ 2⎠ 2 Sortie : Afficher n
n de la variable « somme » correspond au calcul :
⎛ 1⎞
– ln 2   ×   ⎜ ⎟
⎝ 2⎠
D’où, pour tout entier n, un  = 2e .
1 1 1 1 1
0 +   +   +   +   + … +  .
1 ⎛ 1⎞
n
1 2 3 4 10
c) Étant donné que 0 < < 1, lim ⎜ ⎟  = 0
2 n→+ ∞ ⎝ 2 ⎠
Corrigé sujet inédit
et lim vn  = 0. C’est-à-dire la somme des inverses des entiers
n→∞
Étude de la variable « somme » pour chaque de 1 à 10.
On sait que lim e x  = 1, donc par composi- étape :

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x→0

tion des limites lim e vn  = 1 et finalement Au début, la valeur de la variable « somme » est
n→+ ∞
lim un  = 2. égale à 0.
n→+ ∞

Corrigés 81
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EMBLÉMATIQUES
culture scientifique
MATHÉMATICIENS CONTEMPORAINS

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LES ARTICLES DU

Alexandre Grothendieck :
mort d’un génie des maths
Singulier et véritable mythe, le scientifique naturalisé français s’était retiré du monde
en 1990.

C
onsidéré comme le "indésirables", comme on disait. demander la naturalisation fran- étaient ainsi comprises et posées,
plus grand mathéma- Mais l’administration du camp çaise. Il part enseigner à Sao Paulo le paysage devenait si clair que
ticien du XX e  siècle, fermait un œil pour les gosses, (Brésil), à Lawrence et à Chicago les démonstrations semblaient
Alexandre Grothendieck est mort, tout indésirables qu’ils soient. On (États-Unis). Deux ans plus tard, presque triviales. »
jeudi 13 novembre, à l’hôpital de entrait et sortait un peu comme à son retour en France, un riche En 1966, la médaille Fields lui est
Saint-Girons (Ariège), non loin on voulait. J’étais le plus âgé, et le industriel piqué de mathéma- décernée, mais il la refuse pour
de Lasserre, le village où il s’était seul à aller au lycée, à quatre ou tiques, Léon  Motchane, fasciné des raisons politiques, il ne veut
secrètement retiré au début cinq kilomètres de là, qu’il neige par l’intuition et la puissance de pas se rendre à Moscou pour rece-
des années  1990, coupant tout ou qu’il vente, avec des chaussures travail du jeune homme –  il n’a voir son prix. La radicalité avec
contact avec le monde. Il était âgé de fortune qui toujours prenaient que 27 ans –, décide de fonder un laquelle il défendra ses convic-
de 86 ans. Également connu pour l’eau. » institut de recherche conçu sur tions ne cessera jamais. Et c’est à
la radicalité de son engagement le modèle de l’Institut d’études partir de la fin des années  1960
pacifiste et écologiste, ce mathé- Quatorze problèmes avancées de Princeton : l’Institut qu’il s’éloigne de la communauté
maticien singulier et mythique résolus des hautes études scientifiques scientifique et de ses institu-
laisse une œuvre scientifique En  1944, son bac en poche, (IHES), à Bures-sur-Yvette. Le lieu tions. En 1970, il fonde avec deux
considérable. Alexandre  Grothendieck n’a pas est imaginé pour servir d’écrin au autres mathématiciens – Claude
Il naît le 28  mars  1928 à Berlin, encore été identifié par ses pro- mathématicien, qui va y entamer Chevalley et Pierre Samuel  – le

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dans une famille atypique. fesseurs comme le génie qu’il est. une deuxième carrière. groupe Survivre et vivre, pacifiste,
Sascha Schapiro, son père, est Il s’inscrit en mathématiques à écologiste et très marqué par le
russe de confession juive, pho- l’université de Montpellier puis, Radicalité mouvement hippie. À la même
tographe et militant anarchiste. à l’orée de la thèse, est recom- Jusqu’en  1970, entouré d’une époque, il découvre que l’IHES
Également très engagée, Hanka mandé à Laurent  Schwartz et multitude de talents internatio- est partiellement financé par le
Grothendieck, sa mère, est journa- Jean  Dieudonné. L’histoire, naux, il dirigera son séminaire ministère de la Défense. Il claque
liste. En 1933, Sascha quitte Berlin célèbre, a contribué à forger son de géométrie algébrique, qui sera la porte de l’institut. Il sera natu-
pour Paris, où il est bientôt rejoint mythe  : les deux grands mathé- publié sous la forme de dizaines ralisé français l’année suivante.
par Hanka. Entre  1934  et  1939, maticiens confient au jeune de milliers de pages. Sa nouvelle Le Collège de France lui offre alors
le couple part en Espagne où il étudiant une liste de quatorze vision de la géométrie, inspirée un poste temporaire, qu’il utilise
s’engage auprès du Front popu- problèmes qu’ils considèrent par son obsession de repenser largement comme tribune poli-
laire tandis que le petit Alexandre comme un vaste programme de la notion d’espace, a bouleversé tique. Son cours est supprimé.
est laissé en Allemagne à un ami travail pour les années à venir, la manière même de faire des En  1973, il devient professeur à
de la famille. et lui demandent d’en choisir mathématiques. « Les idées l’université de Montpellier – qui,
Au printemps  1939, Alexandre un. Quelques mois plus tard, d’Alexandre Grothendieck ont selon une enquête de Libération
retrouve ses parents dans le sud Alexandre  Grothendieck revient pour ainsi dire pénétré l’incons- publiée en juillet  2012, garde
de la France. Dès octobre  1940, voir ses maîtres : il a tout résolu. cient des mathématiciens », dit encore des milliers de pages
son père est interné au Dans cette première période Pierre Deligne (Institut des études inédites du grand mathéma-
camp du Vernet. Il en part en 1942 de production mathématique, avancées de Princeton), l’un de ses ticien  – avant de rejoindre le
pour être transféré à Drancy puis Grothendieck se consacre à l’ana- plus brillants élèves, lauréat de CNRS en 1984, jusqu’à sa retraite
à Auschwitz, où il sera assassiné. lyse fonctionnelle, domaine qui la médaille  Fields en  1978 et du en 1988. Cette année-là, il reçoit,
Alexandre et sa mère, eux, sont étudie les espaces de fonctions. prix Abel en 2013. avec Pierre  Deligne, le prix
internés ailleurs. «  La première Ses travaux révolutionnent ce Les notions qu’il a introduites Crafoord, doté d’une forte somme
année de lycée en France, en 1940, champ d’études, mais demeurent ou développées sont aujourd’hui d’argent. Il refuse la distinction
j’étais interné avec ma mère au moins connus que ceux qu’il encore au cœur de la géomé- et s’en explique dans une lettre
camp de concentration de Rieucros conduira dans la deuxième partie trie algébrique et font l’objet adressée au Monde et publiée le
près de Mende, raconte-t-il dans de sa carrière. d’intenses recherches. « Il était 4 mai 1988.
Récoltes et Semailles, un texte Dès  1953, le jeune mathémati- unique dans sa façon de penser, Le texte témoigne d’une pro-
autobiographique monumental cien se retrouve confronté à la dit M.  Deligne, très ému par le fonde amertume, d’un divorce
jamais publié, tiré à 200  exem- nécessité d’obtenir un poste. décès de son ancien maître. Il avec ses pairs et le projet même
plaires et qui circule désormais Apatride, il ne peut accéder à lui fallait comprendre les choses de la recherche scientifique.
sur Internet. C’était la guerre, la fonction publique et, rétif au du point de vue le plus général Pourquoi un tel ressentiment  ?
et on était des étrangers –  des service militaire, il ne veut pas possible et une fois que les choses « Il n’y a pas de raison unique »,

84 Suites
LES ARTICLES DU

dit Pierre  Deligne. Le fait que la contact, il demande que ses écrits
société ait ignoré ses idées sur non publiés soient tous détruits. LES DATES
l’enjeu écologique n’y est pas Brouillé avec ses proches, sa
- 1928 : Naissance à Berlin.
étrangère. « Sur cette question, il famille, la science et le monde
- 1933 : Ses parents partent pour Paris.
avait l’impression que le fait de entier, il s’installe dans un petit
- 1966 : Médaille Fields.
prouver la réalité des problèmes village des Pyrénées. Il y restera,
- 1970 : Création du groupe écologiste et pacifiste Survivre et vivre.
ferait bouger les choses, comme coupé de tous, jusqu’à sa mort.
- 1990 : Rupture des liens avec le monde.
en mathématiques », raconte son
- 2014 : Mort à Saint-Girons (Ariège).
ancien élève. Ce ne fut pas le cas.
En  1990, il quitte son domicile Stéphane Foucart
pour une retraite gardée secrète. et Philippe Pajot
À ceux avec qui il garde un Le Monde daté du 15.11.2014

Le Français Laurent Lafforgue,


« Nobel » de mathématiques
À 36 ans, le chercheur de l’Institut des hautes études scientifiques (IHES) a reçu, le
20 août [2002] à Pékin, la médaille Fields, la plus haute récompense décernée dans
cette discipline. Elle couronne également les travaux du Russe installé aux États-Unis
Vladimir Voevodsky.

© rue des écoles & Le Monde, 2016. Reproduction, diffusion et communication strictement interdites.
S
eptième Français à obtenir de Drinfeld et correspondance de Auparavant, au cours de la (1906-1998), l’un des grands noms
la récompense suprême Langlands, et dont le résumé seconde moitié du XIXe siècle, la de la théorie des nombres, afin
en mathématiques depuis précise qu’elle « démontre la cor- théorie algébrique des nombres d’y exposer ses idées. Largement
1950, Laurent Lafforgue a reçu, respondance de Langlands pour a été progressivement élaborée, diffusées, ses hypothèses lais-
mardi 20 août, la médaille Fields GLr sur les corps de fonctions ». À essentiellement en Allemagne. saient entendre que « les nombres
2002, distinction qui est consi- lui seul, ce libellé reflète bien le De plus en plus générale et abs- entiers se comportent comme s’ils
dérée comme l’équivalent des caractère hermétique des travaux traite, cette dernière s’appuie étaient une courbe », explique
prix Nobel attribués aux cher- de pointe en mathématiques. La sur des notions comme les corps Laurent  Lafforgue. Une trou-
cheurs dans d’autres disciplines. complexité des notions autant (ensemble d’éléments pouvant blante analogie apparaissait ainsi
Il partage ce prix, remis lors du que leur degré d’abstraction s’additionner, se soustraire, se entre des domaines jusqu’alors
Congrès international des mathé- les mettent hors de portée du multiplier et se diviser comme les distincts. « Il est alors possible
maticiens, qui se tient à Pékin vulgum pecus. Néanmoins, nombres réels), leurs extensions, d’établir un véritable dictionnaire
du 20 au 28 août, avec le Russe Laurent  Lafforgue ne désespère ainsi que les groupes tels que dans lequel un nombre premier
Vladimir Voevodsky, membre de pas de faire percevoir la beauté celui de Galois, issu de la théorie correspond à un point d’une
l’Institute for Advanced Study de des voies explorées par ses pairs élaborée par Evariste Galois (1811- courbe, une fraction à une fonc-
Princeton (New Jersey). au cours des derniers siècles. 1832). Entre la fin du XIXe siècle et tion définie sur une courbe... » En
Professeur permanent à l’Ins- L’origine des recherches actuelles 1950 apparaît la théorie des corps reliant la théorie des nombres,
titut des hautes études scien- remonte à l’élaboration par de classe, qui s’attaque à la partie l’algèbre et l’analyse, Robert
tifiques (IHES) de Bures-sur- Leonhard Euler (1707-1783) de la commutative (qui rassemble Langlands participe au mouve-
Yvette (Essonne) et directeur loi de réciprocité quadratique les cas où ab  =  ba) du groupe ment d’unification des mathé-
de recherche au CNRS, Laurent qui stipule que, étant donné de Galois. Emil Artin en tire la matiques qui se développe des
Lafforgue, 36 ans, s’est distingué deux nombres premiers p et q, généralisation de la loi de réci- années 1960 aux années 1980.
grâce à ses travaux sur la « cor- il existe un entier x tel que x2 - p procité. C’est avec les travaux sur De telles conjectures, c’est-à-dire,
respondance de Langlands ». En est divisible par q et un entier l’extension de la théorie des corps en mathématiques, des affirma-
1967, le mathématicien Robert y, tel que y2 - q est divisible par de classe aux cas où le groupe tions non encore démontrées,
Langlands lançait une série de p. C’est Carl  Friedrich  Gauss de Galois n’est pas commutatif révélaient un « grand mystère
propositions dont les vérifica- (1777-1855) qui a démontré le qu’apparaît le mathématicien des mathématiques » totalement
tions alimentent de nombreux premier, à 19 ans, cette loi, dont canadien Robert Langlands. inconnu, mettant en corres-
programmes de recherche. la généralisation aux puissances pondance des familles d’objets
Le nouveau lauréat français a supérieures  à  2 n’a été obtenue Un article de 240 pages jusque-là indépendantes et affir-
obtenu la médaille  Fields pour qu’en 1927 par Emil Artin. En  1967, à  31 ans, il adresse une mant que les relations entre leurs
sa publication intitulée Chtoucas lettre de 17  pages à André  Weil objets sont identiques... Peu à

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LES ARTICLES DU

peu, la conjecture de Langlands dernier que Laurent Lafforgue dépassent pas les 40 pages. Au Lafforgue d’« extraordinaire ».
paraît si lumineuse que dans le va s’illustrer en démontrant la total, avec ses autres articles, Pourtant, ses résultats ne bénéfi-
monde entier les mathématiciens correspondance de Langlands Laurent Lafforgue a déjà publié cient pas de l’aura qui entoure
tentent de la démontrer pour la avec un grand degré de généralité 600 pages. Pour lui, « la conjec- ceux d’Andrew Wiles, sans doute
transformer en théorème. Ils s’at- qui confère à son travail toute sa ture de Langlands compte parmi en partie parce que ce dernier a
taquent à deux corps  : celui des portée. les plus belles choses proposées en résolu un problème vieux de plus
nombres et celui des fonctions. Avant lui, l’Ukrainien Vladimir mathématiques. Les énoncés sont de trois siècles, alors que les
Dans le premier, l’un des grands Drinfeld (médaille Fields en extrêmement simples et tiennent conjectures de Langlands n’ont
résultats est obtenu par l’Anglais 1990) avait effectué, à 20 ans, souvent en trois lignes. Que cela que trente-cinq ans. Pour autant,
Andrew Wiles, qui parvient à le même travail pour la valeur puisse être vrai est éblouissant ! Christian Peskine ne cache pas sa
démontrer en 1994 le fameux n = 2. Laurent Lafforgue étend Mais il faut des centaines de joie de voir un nouveau Français
théorème de Fermat, élaboré par la démonstration pour tout n. pages pour démontrer quelques décrocher la médaille Fields et y
Pierre de Fermat (1601-1665) en En janvier, sa publication finale cas très particuliers ». trouve « une confirmation de la
1637. Cet exploit ne résout qu’un est éditée par la prestigieuse Christian Peskine, directeur richesse du tissu scientifique fran-
cas particulier dans le corps des revue allemande Inventiones scientifique adjoint du départe- çais en mathématiques. »
nombres, domaine considérable- Mathematicae. Un article de ment sciences physiques et
ment plus difficile que celui des 240 pages en français, alors que mathématiques du CNRS, qua- Michel Alberganti
corps de fonctions. C’est dans ce les publications habituelles ne lifie le travail de Laurent Le Monde daté du 22.08.2002

Science avec conscience


Cédric Villani, 41 ans, mathématicien. Chercheur médaillé et médiatique, il défend
une discipline qui apprend à « refuser les idées toutes faites ».

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S
e méfier, toujours, des appa- de directeur de l’Institut Henri- est un chroniqueur régulier, c’est d’imagination, de persévérance
rences. C’est la promesse que Poincaré, dans le Quartier latin pour transmettre sa passion pour et de rigueur, qualités utiles
l’on se fait après deux heures à Paris – on l’y voit bondissant, à les sciences. Peu de chercheurs dans toutes sortes de métiers et
passées en tête-à-tête avec Cédric l’image de Nixon, Dali ou Marilyn autant que lui, qui a donné cette de situations », dit-il. Il connaît
Villani, Médaille  Fields  2010 de Monroe saisis par l’objectif de année une vingtaine de confé- aussi la dette qu’il a envers le
mathématiques. Difficile, pour- Philippe Halsman –, à siroter le thé rences grand public, sont d’aussi système éducatif français, ses
tant, de ne pas s’arrêter au look de vert coréen qu’il vous sert dans un actifs militants de la cause des classes préparatoires et ses
ce romantique, féru de musique mug à son nom – lui utilise une mathématiques et, plus large- grandes écoles, qui lui ont donné
classique et pianiste à ses rares tasse portant celui de Poincaré –, à ment, de la recherche. « beaucoup de bonheur ». Il y a
heures creuses, qui cultive son le découvrir dans les pages mode Sa première expérience du petit fait un parcours brillantissime  :
allure de dandy à la Oscar Wilde de L’Express, dans Paris Match ou écran l’a marqué. Invité du 18  de moyenne au baccalauréat
ou à la Franz Liszt. dans Madame Figaro, on se dit « Grand Journal » de Canal+, il s’y avec la note maximale en
Cheveux de jais aux épaules, que cet homme est habité par un est retrouvé aux côtés de Franck mathématiques, maths sup et spé
costume trois pièces rehaussé besoin de reconnaissance singu- Dubosc. Lui qui n’a pas la télévi- à Louis-le-Grand, puis l’École
d’un foulard noué en lavallière, lier. Et que la médaille  Fields, la sion ignorait tout de l’humoriste. normale supérieure (ENS) de la
oignon au gousset, boutons plus prestigieuse distinction de sa « Le lendemain, raconte-t-il, des rue d’Ulm. Il y découvre le cinéma
de manchette et araignée à la discipline, décernée à des mathé- collègues m’ont demandé ce qui et la musique, anime le club de
boutonnière, un bijou qu’il fait maticiens de moins de 40 ans, n’a m’avait pris d’aller faire le guignol. spectacles, se laisse élire président
confectionner par un artisan pas suffi à l’assouvir. Mais j’étais ravi. Pour ce qui est de l’association des élèves, se
lyonnais et dont il possède toute Jugement hâtif. Le chercheur de toucher du monde, c’était le consacre à la préparation du
une collection. « Enfant, confie-t- révèle, dès les premiers mots, un pompon ! Même les éboueurs m’ar- bicentenaire de l’école. Au point
il, j’étais un timide maladif. Pour naturel affranchi des conventions. rêtaient dans la rue. » Le même que son directeur de thèse,
m’en défendre, j’ai choisi d’attirer Il est lui-même, tout simplement, jour, il participait, plus sérieuse- Pierre-Louis Lions, Médaille Fields
le regard. » Cédric, prénom anglo-saxon aux ment, aux « Mots de minuit » sur en 1994, le rappelle à l’ordre d’une
La planète des mathématiciens consonances aristocratiques, France 2... note manuscrite  : « Il faudrait
est, il est vrai, peuplée d’excen- Villani, patronyme méditerra- Ce fils de pieds-noirs aux peut-être se remettre au travail. »
triques à la sensibilité exacerbée. néen aux origines paysannes. Et ascendants napolitain, Sa thèse, 450  pages, sera
Comment, sinon, vagabonder cette simplicité est sa suprême génois et grec, né à Brive-la- une « contribution à l’étude
dans les sphères éthérées de la élégance. S’il paye de sa personne, Gaillarde  (Corrèze) « au milieu mathématique des équations de
pure abstraction ? Tout de même, sur les plateaux de télévision des vaches et des coquelicots », Boltzmann et de Landau en théorie
à regarder la photographie affi- ou dans l’émission «  La Tête au sait ce qu’il doit à l’apprentissage cinétique des gaz et des plasmas ».
chée sur la porte de son bureau carré  » de France Inter, dont il des mathématiques. « Une école En clair, à l’étude statistique du

86 Suites
LES ARTICLES DU

comportement des milliards de Optimal Transport (Springer, aime aussi « l’humilité » du à remettre en cause les régimes
milliards de particules qui, dans 2008), font référence. métier de chercheur, « petit face trop autoritaires », tels Gaspard
un milieu gazeux, évoluent vers Dans sa vie scientifique comme aux mystères de l’Univers et à des Monge, « révolutionnaire
un état de désordre croissant. dans sa vie personnelle, questionnements auxquels il ne enragé », Évariste  Galois,
Ses travaux le mèneront à s’inté- Cédric  Villani dit s’être laissé peut répondre seul ». « républicain acharné », ou
resser au transport optimal ou, porter par « le hasard des Il s’inquiète des mauvais coups Maurice  Audin, « militant
pour faire simple, au déplace- rencontres », par « la chance » portés à l’enseignement des anticolonialiste ». Sans craindre
ment d’objets au moindre coût aussi. Il en a tiré la conviction sciences. Avec les Prix  Nobel de dilapider sa notoriété, c’est
énergétique, ces objets pouvant que « les vraies découvertes, celles de physique Claude Cohen- ce message d’anticonformisme
être des étoiles, des électrons, des qui marquent une rupture, ne Tannoudji et Albert Fert et des qu’il porte, devant ses étudiants
voitures ou des produits alimen- sont jamais planifiées ». Et que la centaines de collègues moins de l’université Lyon-I comme sur
taires. La question, à la croisée des recherche, que les gouvernements connus, il a signé fin  2010, les antennes. Vraiment, ne pas se
mathématiques et de la physique aimeraient canaliser, devrait être à l’adresse du ministre de fier aux apparences.
théorique, s’applique aussi bien « un peu plus libre ». Le chercheur, l’éducation, Luc  Chatel, une
à l’astrophysique qu’à la méca- pense-t-il, est « au centre de la pétition. Le texte s’alarmait de
nique des fluides ou à la météoro- société », même s’il en est un la baisse du nombre d’heures Pierre Le Hir
logie. Ses deux ouvrages majeurs acteur « invisible ». La science, allouées aux sciences par la Le Monde daté du 06.08.2011
sur le sujet, Topics in Optimal plaide-t-il, est « ce qui fait avancer réforme des lycées, alors qu’à
Transportation (American la société, ce qui change la vie ». ses yeux « il faut plus que jamais
Mathematical Society, 2003) et Mais lui qui se prête volontiers mettre le paquet sur les filières
aux sollicitations des médias scientifiques ».
Ces matières développent une
discipline intellectuelle où, « à
PARCOURS la différence des idéologies »,
l’esprit apprend à être critique,
- 1973 : Naissance à Brive-la-Gaillarde
à « se remettre en question », à
- 1998 : Doctorat sur l’étude statistique des gaz
« refuser les idées toutes faites ».
- 2009 : Directeur de l’Institut Henri-Poincaré
L’histoire, rappelle-t-il, compte
- 2010 : Médaille Fields de mathématiques

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« nombre de mathématiciens
engagés, contestataires, prêts

Jacques Stern – Briseur de codes


Le père de la cryptologie moderne française reçoit ce vendredi la médaille d’or du
CNRS. Pionnier dans la « science du secret » de renommée internationale, il était à
l’origine mathématicien.

A
vec sa voix douce et son et l’écriture secrète. L’épée, c’est disponibilité vis-à-vis des jeunes une thèse en cryptologie avant de
air affable, Jacques  Stern la cryptanalyse, qui vise à briser qu’il lance dans la bataille. « Dans fonder avec son frère Alexandre
cache bien son jeu. Le réci- le code pour accéder au message les autres disciplines, on se bat une entreprise de conseil et sécu-
piendaire de la médaille d’or du caché. contre la nature. Ici, c’est contre risation des échanges électro-
CNRS  2006, professeur à l’École Jacques  Stern excelle dans les un être humain, qui peut être niques, Cryptolog. « J’ai peut-être
normale supérieure –  dont il deux armes, avec peut-être une retors. Il n’y a pas de règle codi- eu le tort d’offrir un ordinateur
dirige le laboratoire d’informa- prédilection pour la seconde. fiée, note encore David Naccache. à Julien pour ses 8 ans », sourit
tique  –, est un démolisseur. Un « Comme un détective, il observe Son tableau de chasse est Jacques Stern.
redoutable briseur de codes. Ce des phénomènes mathématiques impressionnant. » Lui-même n’est pas né dans
mathématicien de formation, isolés et est ensuite capable de Fatalement, certains de ses une famille de scientifiques. Ses
passé tardivement à l’informa- les unifier dans une théorie », confrères et amis en font les grands-parents, juifs d’Europe
tique, a fait des ravages dans une explique David  Naccache, un de frais. « C’est de bonne guerre », centrale et de Salonique, ont
discipline longtemps régie par ses anciens étudiants passé par convient Jean-Jacques Quisquater émigré en France à la fin du
l’empirisme : la cryptologie. Cette Gemplus, le géant de la carte à (université de Louvain), dont un XIXe  siècle. Installés à Paris, ses
«  science du secret  », dont il a puce, aujourd’hui revenu à la protocole fut cassé en  1998 par parents tenaient un commerce
décrit l’histoire et les principes recherche universitaire. L’élève Jacques Stern et un de ses élèves. de vêtements. Son père fut
dans un ouvrage limpide, est se souvient avoir vu le maître Le chercheur belge ne lui en porte prisonnier de guerre, sa mère
depuis l’Antiquité un art de la trouver la brèche d’un système pas rancune. Il a accueilli dans déportée en Allemagne. « Ils
guerre. La cuirasse, c’est la cryp- en quelques minutes. Ce qui l’a son laboratoire l’un des fils de ont souffert, commente le fils,
tographie, c’est-à-dire le codage frappé chez Jacques Stern, c’est sa Jacques  Stern, Julien, qui a fait mais n’ont pas perdu confiance

Suites 87
LES ARTICLES DU

dans le pays que leurs parents cet amateur d’opéra disert, qu’on nécessaires à l’édification du com- « Il avait prôné une libéralisation
avaient choisi, ni dans l’avenir. » imagine mal aujourd’hui en génie merce électronique. raisonnable et a été suivi au-delà
L’avenir, c’était lui, enfant unique torturé. À l’époque, une obsession En France, le monde acadé- de ses espérances », révèle le
né dans l’après-guerre, abonné s’impose : créer utile. Après mûre mique ignore la discipline. Tout général Jean-Louis Desvignes, qui
aux prix d’excellence, qu’un prof réflexion, ce sera l’informatique, ou presque est à construire. était alors responsable du Service
de maths oriente vers Louis-le- « cette mécanisation de l’abstrac- D’abord «  squatteur  » à l’ENS à central pour la sûreté des sys-
Grand et sa prépa  scientifique. tion », et en particulier la cryp- la fin des années  1980, Jacques tèmes d’information, successeur
Il y gagne le goût pour ce qu’il tologie. En maths, sa spécialité Stern ne tarde pas à attirer des du Service du chiffre.
pressent de la recherche. Mai 68 ? – prouver que quelque chose est thésards, « brillants ». « Il a fait « Mon chef de laboratoire de cryp-
« J’ai beaucoup discuté, mais je impossible  – n’a « aucun intérêt école, c’est le père de la crypto- tologie sortait de ses pattes », lâche
n’étais pas dans la rue. » Admis pratique ». Mais en cryptologie, logie française moderne », assure encore le général. Dans l’industrie,
à Polytechnique, il préfère « si on peut garantir que l’ad- David Naccache. Jacques Stern est la défense, l’université, la descen-
rejoindre Normale-Sup (ENS). versaire est dans l’impossibilité donc aussi un bâtisseur. Il a lui- dance de Jacques Stern est assurée.
Après sa thèse sur la théorie d’accéder à des données, la preuve même produit des algorithmes Sa renommée internationale est
mathématique de l’indécidabilité devient utile », résume-t-il. de cryptage, qui sont utilisés dans établie. L’homme, à l’allure encore
et un an à Berkeley (San Francisco), Avec la logique, sa spécialité d’ori- certaines applications en ligne. juvénile malgré ses  57 ans, sans
marié à une juriste spécialiste de gine, il contribue à l’émergence L’un d’eux, dit à connaissance un cheveu blanc, n’a pourtant
droit international, il est bom- d’une discipline sortie de la clan- nulle, permet de reconnaître un reçu que sur le tard, en  2005, la
bardé à la chaire de mathéma- destinité dans les années  1970, secret sans le connaître. Il est médaille d’argent du CNRS. Que
tiques de l’université de Caen. Le sous l’impulsion de chercheurs, aussi l’auteur, seul ou en réunion, l’organisme public lui décerne
jeune prof s’épanouit au contact essentiellement anglo-saxons, de plusieurs schémas de chiffre- dans la foulée sa médaille  d’or
d’étudiants peu nombreux et soucieux de sécuriser les échanges ment à clé publique, sur la petite le rassure rétrospectivement sur
motivés –  un peu le contraire de données. Naissent alors de dizaine existant dans le monde. son choix de carrière. Certains
de ce qu’il perçoit de l’université nouveaux protocoles permettant Le chercheur a aussi contribué à de ses camarades de prépa, qui
de masse d’aujourd’hui. Mais la de signer les messages, de chiffrer la démocratisation des moyens avaient opté pour l’X, ne sont-ils
vie de mathématicien l’use. « On les données et de s’assurer de de cryptologie. « On les trouve pas devenus capitaines d’indus-
produit dans la douleur, on ne leur intégrité, autant de briques partout, dans tous les ordina- trie, pour certains « chargés de
peut penser à rien d’autre », lâche teurs », note-t-il. En  1999, une fusions imminentes »  ? « Je pen-

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loi en a libéré l’usage par les sais que la recherche serait la voie
particuliers, après une longue la plus passionnante et difficile,
PARCOURS résistance de la défense et de la mais ces défis-là ne le sont-ils pas
police, qui voulaient conserver tout autant ? », s’interroge-t-il.
- 1949 : Naissance à Paris.
le monopole de cette techno- Drame mineur des surdoués, à qui
-      1968 : Admis à l’X, il choisit l’École normale supérieure.
logie classée « arme de guerre l’excellence peut ouvrir plusieurs
- 1975 : Thèse de doctorat sur la théorie des ensembles.
de deuxième catégorie ». L’année portes.
- 1997 : Parution de « La Science du secret » (éd. Odile Jacob).
précédente, le gouvernement lui Hervé Morin
- 1998 : Auteur d’un rapport confidentiel-défense sur la cryptologie.
avait demandé un rapport, encore Le Monde daté du 07.10.2006
- 2006 : Médaille d’or du CNRS.
secret aujourd’hui, sur le sujet.

88 Suites
LES ARTICLES DU

Artur Avila, les maths pour dynamique


Ce spécialiste franco-brésilien des systèmes dynamiques a reçu la médaille Fields.
Rencontre avec ce génie en perpétuel mouvement.

«A
rtur est un phéno- ou d’aliments protéinés comme rectangulaires, ou les voyages de est intense. Et, quand on estime
mène », a lancé en-cas. Surtout à Paris, où il doit particules quantiques sur des ter- avoir fini, on essaie nous-mêmes
Étienne Ghys, direc- rencontrer beaucoup de monde. rains accidentés... Pour montrer de détruire notre propre résultat
teur de recherche CNRS à l’École Au Brésil, il est plus tranquille. dans quelles conditions ces situa- pour y trouver des failles. Avant
normale supérieure de Lyon, lors « Je travaille beaucoup dans ma tions restaient « tranquilles » ou de le communiquer aux autres »,
de son exposé louant les mérites tête, en marchant ou à la plage, au contraire irrégulières, il n’était précise-t-il.
de son collègue qui a reçu, le 13 avoue ce natif de Rio, français pas tout seul. « Artur est aussi Le deuxième mojito est avalé. « Je
août, au Congrès international depuis  2013. J’aime le bruit de la étonnant par sa capacité à colla- suis venu en France pour la grande
des mathématiciens de Séoul, la mer. » borer avec beaucoup de monde », qualité de ses maths et surtout
récompense suprême en maths, Nouvelle pause, près de la place constate Étienne Ghys, qui, lors du pour la large communauté qui y
la médaille Fields. de la Bastille. Coup d’œil à sa congrès, a fait défiler les photos travaille. J’ai élargi mes domaines
Quelques jours plus tôt, à Paris, montre. « Je cherche un bar pour de pas moins de 37  coauteurs  ! d’activité », insiste le chercheur.
le « phénomène » Artur Avila, un l’happy hour », explique-t-il, « Je travaille beaucoup par mail « Cette concentration française
Franco-Brésilien de 35 ans, était à s’installant en terrasse, comme ou chat », affirme le chercheur attire, et l’ensemble se renforce
l’université Pierre-et-Marie-Curie, il confie le faire avec plaisir, mondialisé. automatiquement. Mais cela peut
l’un des deux endroits, avec l’uni- accompagné de collègues. Enfin « Artur aime aussi rencontrer les se perdre », alerte-t-il, regrettant
versité Paris-VII, où il occupe son une table pour poser le cahier gens, parler et écouter », ajoute les difficultés de carrière pour
mi-temps «  français  ». L’autre, et comprendre le cœur de son Jean-Christophe  Yoccoz. « Je lis les jeunes.
«  brésilien  », étant situé à Rio, travail. Absorbant une gorgée de peu avant d’attaquer un problème. Quelques jours plus tard, après
à l’Institut de mathématiques mojito, il entame avec plaisir une Je préfère être assez ignorant le congrès, il est soulagé d’en

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pures et appliquées, pépite sud- introduction simple à sa spécia- au départ afin de développer avoir, en partie, fini avec les obli-
américaine pour les maths. lité, les systèmes dynamiques. ma propre intuition », décrit gations protocolaires. « C’était
« Ça ne vous dérange pas si on Un concept qui colle bien à ce Artur  Avila. « Il est doté d’une assez stressant. Il y avait beau-
parle en marchant ? » L’invitation premier contact mouvementé... très grande intuition, en parti- coup de sollicitations. Les lycéens
déconcerte mais ne se refuse pas, « Deux planètes tournant autour culier géométrique. Souvent, un voulaient des autographes, des
même si la prise de notes est d’une étoile constituent le sys- argument d’apparence simple lui selfies. J’étais content, mais ils
acrobatique. En route. tème dynamique le plus simple permet d’aller au-delà de ce que étaient très nombreux ! », s’amuse
Faux départ. Le photographe d’un à exposer. Mais c’est déjà très l’on savait faire auparavant, même celui qui n’avait pas un très bon
journal brésilien a besoin de com- compliqué à résoudre. On essaie, si la mise en œuvre technique peut souvenir du congrès précédent,
pléter une série de photos sur les en fait, de comprendre sur le long s’avérer assez compliquée. Cela en 2010, où son nom circulait déjà
quais de la Seine. Tee-shirt et pan- terme l’évolution de ces systèmes donne à ceux qui travaillent avec pour une médaille. « J’étais stressé
talon noirs, le futur lauréat sourit. évoluant au cours du temps », lui une impression de simplicité et pour préparer ma conférence. Un
Mais quand il s’est mis torse nu, indique Artur  Avila. « D’une de facilité », témoigne un de ses cauchemar. Je me suis dit que plus
les passants ont dû le prendre façon générale, deux types de collaborateurs, Raphaël Krikorian, jamais je ne me ferais aussi mal
pour un mannequin de mode, pas comportements apparaissent. Des professeur à l’université pour un exposé. Cette année, j’étais
pour un génie des maths. réguliers et des chaotiques. Nous Pierre-et-Marie-Curie. plus détendu », confie-t-il.
À l’aise, la nouvelle vedette de cherchons à savoir où se trouvent Le premier mojito est fini. Un La médaille  Fields va-t-elle
sa discipline se rhabille et se les limites entre les deux », ajoute second arrive. « J’ai l’image d’un changer quelque chose pour lui ?
met en marche. Son parcours Jean-Christophe  Yoccoz, pro- “résolveur” de problèmes. Mais « Ça m’enlève un peu de pression.
brillant défile. Médaille d’or aux fesseur au Collège  de  France, j’ai aussi posé de nouvelles pro- Je ne suis plus obligé de trouver
Olympiades internationales de Médaille  Fields  1994, qui a blématiques. En fait, les matheux quelque chose qui soit digne de cet
mathématiques à 16 ans, thèse à 21 accueilli son plus jeune collègue créent leurs propres problèmes en honneur ! », sourit le lauréat, dont
ans (en général on l’obtient à plus en postdoctorat. « Artur est très voulant mettre de l’ordre dans les la motivation reste évidemment
de 25  ans). Chargé de recherche fort. Il a résolu plusieurs questions sujets », estime Artur Avila, à l’aise intacte. À Séoul, Étienne  Ghys
au CNRS à  24 ans, puis directeur ouvertes et difficiles dans les sys- visiblement dans le mouvement conclu son hommage par : « Ses
de recherche, l’échelon suivant, tèmes dynamiques », indique le perpétuel. « Trouver des solutions résultats sont fantastiques, et ce
seulement cinq ans plus tard. chercheur. prend du temps. Le déclic peut n’est que le début ! »
Petite pause sur le chemin. Artur  Avila met donc un peu arriver pendant la nuit, parfois sur
Il regarde sa montre. « C’est d’ordre dans le chaos. Ce fut le un problème qu’on avait laissé de David Larousserie
l’heure. » Il ouvre son sac et cas sur des situations d’allure côté. On identifie un petit truc. Des Le Monde daté du 03.09.2014
grignote une barre de céréales. «  simple  » comme le mélange choses s’assemblent par hasard.
Avec une heure de musculation de cartes, des trajectoires de C’est le point de départ », décrit
par jour, il a besoin de boissons boules sur des billards non le chercheur. « Ensuite, le travail

Suites 89
LES ARTICLES DU

Benoît Mandelbrot,
père de la géométrie fractale
Des motifs conservant la même allure à des échelles différentes : telle est la particu-
larité des objets fractaux, omniprésents dans la nature. La « science du rugueux » qui
les décrit est aussi féconde en économie et dans les sciences humaines.

N
é en Pologne le ce phénomène que l’on entre ordinateurs. J’ai montré pour tenter de représenter les
20  novembre  1924, retrouve partout dans la que ce bruit avait une structure ensembles de Julia et de Fatou ?
le mathématicien nature. particulière. Pour le mettre en Lorsque les dessins de ces
Benoît  Mandelbrot s’est L’économie n’est pas une dis- évidence, j’ai fait appel à une ensembles de Julia et Fatou
éteint aux États-Unis le cipline dans laquelle j’aurais notion (introduite en  1918) sont apparus pour la première
14  octobre  2010. Pionnier de pensé apporter une quelconque que j’allais appeler plus tard fois sur mon écran d’ordina-
l’utilisation de l’informatique contribution en tant que cher- la dimension fractale [...]. Non teur, j’ai été frappé, non seu-
pour la visualisation et l’expé- cheur. Mais, ayant travaillé seulement cette dimension lement par leur insondable
rimentation des mathéma- sur la loi de Zipf durant ma était utile à la compréhension complexité, mais aussi par leur
tiques, il est le premier à avoir thèse, je voyais que cette loi de du bruit, mais elle s’appli- extraordinaire beauté. Ils me
mis en avant la notion d’objet distribution des mots dans un quait aussi à la turbulence, ou semblaient à la fois totalement
fractal, qu’il a popularisée dans texte pouvait être considérée à la répartition des amas de étranges et familiers, comme
des livres. De quoi s’agit-il  ? comme une version discrète galaxies dans l’Univers. [...] si je les avais toujours connus.
Tout simplement d’un objet d’une loi continue bien connue Après cela, je suis revenu En continuant à jouer sur la
qui est invariant par change- en économie, suivant laquelle sur des travaux anciens de représentation des itérations,

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ment d’échelle  : vous pouvez environ 80  % des effets sont Gaston  Julia (1893-1978), qui j’ai conçu et construit d’autres
zoomer tant que vous voulez le produit de20  % des causes. avait été un de mes ensei- ensembles, dont celui qui porte
sur une figure fractale, elle Cette « loi », bien qu’empirique, gnants à Polytechnique, et aujourd’hui mon nom. Mon
aura toujours la même allure. a été formalisée par la distribu- de Pierre  Fatou (1878-1929). idée n’était pas de démontrer
Dans le texte qui suit, extrait tion mathématique de Pareto. Entre  1917  et  1919, ces deux des choses, mais de poser
d’un entretien recueilli en Je commençais à avoir épuisé mathématiciens français des questions, d’émettre des
2008 pour mon livre Parcours le sujet lorsque je rendis avaient produit les idées fon- conjectures. Par exemple, j’ai
de mathématiciens (Éditions visite à l’économiste Hendrik datrices concernant l’itération conjecturé en  1982 que, pour
du Cavalier bleu, 2011), Benoît Houthakker, à Harvard, et des fractions rationnelles. la trajectoire aléatoire brow-
Mandelbrot raconte comment découvris sur son tableau un Ces résultats avaient été très nienne plane, la dimension
il en est venu à s’intéresser à diagramme que j’avais déjà remarqués à l’époque, mais fractale de la frontière était
ces objets que l’on retrouve si rencontré dans l’étude de la personne n’était parvenu à égale à 4/3, conjecture démon-
souvent dans la nature. distribution des revenus. En dépasser ces textes fondateurs trée par Wendelin  Werner
«  Le pari d’IBM a été d’em- fait, me dit-il, ce diagramme très arides. [médaille Fields 2006] et ses
baucher, en 1958, un électron montrait la variation des Quand j’étais étudiant à collègues des années plus tard.
libre tel que moi avec ses idées marchés boursiers. J’ai com- Polytechnique, mon oncle Aujourd’hui les fractales et
un peu iconoclastes. En tant mencé par être fasciné par ce mathématicien, pour qui ces leurs dérivés sont devenus un
qu’ingénieur, j’avais un tra- sujet et j’ai vite observé que la théories de Julia et de Fatou immense domaine des mathé-
vail pratique à réaliser dont structure générale des courbes étaient une marotte, me pous- matiques, si vaste que je n’es-
je me débarrassais assez vite décrivant ces variations était sait sans cesse à reprendre saye même plus de suivre les
pour me consacrer à mes semblable, quelle que soit la leurs théories sur le plan des thèses qui sortent chaque
réflexions. J’étais très libre et période d’observation  : une mathématiques pures. Pour ma année sur le sujet. À près de 85
le pari a payé car c’est durant semaine, six mois ou dix ans. part, je ne voyais pas à l’époque ans, je suis fier d’avoir pu
les deux premières années à Autrement dit, j’ai montré que pourquoi elles l’excitaient contribuer à développer cette
IBM que j’ai fait deux de mes ces courbes présentaient une autant. Mathématiquement, nouvelle science, que j’aime
découvertes les plus impor- invariance d’échelle. [...] des ensembles issus des ité- appeler la “science du
tantes, l’une en économie et En physique, IBM était rations sont extrêmement rugueux”. »
l’autre en physique. Beaucoup confronté à un problème pra- compliqués. C’est alors que je
plus tard, j’ai lié ces décou- tique, à savoir le bruit sur les me suis dit  : pourquoi ne pas
vertes aux fractales, mais je liaisons téléphoniques qui mettre à profit l’outil informa- Philippe Pajot
n’avais pas encore identifié étaient en train d’être établies tique dont je disposais à IBM Le Monde daté du 22.05.2013

90 Suites
LES ARTICLES DU

Jean-Pierre Bourguignon, les maths


sans frontières
Le mathématicien part à la retraite après un engagement total pour sa discipline et sa
vulgarisation.

«J
ean-Pierre est un phé- des domaines propres aux mathé- La communauté des maths mal dans la communauté,
nomène quantique : matiques », insiste-t-il. Et de citer lui doit beaucoup. À la fin des mais chacun constate les
beaucoup d’énergie et avec gourmandise tel astrophy- années 1980, les maths françaises avantages aujourd’ hui »,
d’impulsion, et complètement sicien collaborant avec un bio- souffrent de moyens et de recru- constate Cédric  Villani,
délocalisé ! », a ironisé le physi- logiste et un mathématicien sur tements en baisse. Il lance alors Médaille  Fields  2010 et pré-
cien Nikita Nekrasov, le 1er juillet, le vieillissement cellulaire, ou en 1987, avec d’autres, mais contre sident de l’Institut Henri-
lors de la cérémonie de départ tel physicien discutant avec un une partie de la communauté, Poincaré. On mesure le
de son directeur, le mathéma- matheux pour résoudre des pro- un colloque, « Mathématiques à chemin parcouru en rappe-
ticien Jean-Pierre  Bourguignon. blèmes de physiologie cardiaque... venir  », avec le soutien d’indus- lant qu’en  1970, la vedette de
Il illustrait ainsi l’incroyable Cette diversité insufflée à triels, à destination d’un large l’IHES, Alexander Grothendieck,
bougeotte de son collègue, qui l’IHES était déjà chez ce curieux public. « Parler d’impact social claquait la porte à cause d’un
a dirigé pendant dix-neuf ans, de nature. « Au départ j’étais des maths apparaissait comme financement de l’IHES en partie
un record, l’Institut des hautes attiré par la mécanique, et pas une trahison à certains », se sou- lié à la défense... « Jean-Pierre
études scientifiques (IHES), à par les maths. Lorsque plus vient Jean-François  Mela. Ce fut est tout dévoué à son affaire. Le
Bures-sur-Yvette (Essonne). C’est tard j’ai voyagé, je demandais le succès. « Les financements ont réalisateur Olivier Peyon, avec
qu’il en a fallu des voyages pour toujours à visiter des usines doublé », rappelle  Jean-Pierre qui nous avons travaillé pour un

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inviter ou recruter les meilleurs alentour », se souvient Jean- Bourguignon, qui se souvient documentaire, dit que c’est un
chercheurs du monde entier, ou Pierre  Bourguignon, qui a aussi encore des huit pages dans "samouraï des maths". Quand il
pour trouver des fonds, ou encore rempli bien des fonctions. Recruté Libération relatant l’événement. a une mission à accomplir, rien
développer le rayonnement de jeune, avant sa thèse, au  CNRS, Même succès à l’IHES, qu’il a ne peut l’en dévier », souligne
cet établissement atypique, mi- il devient assez vite président considérablement transformé. Cédric Villani, qui évoque même
public mi-privé, créé en  1958 et de commission pour le recrute- « Notre entente n’était pas for- un « sens du sacrifice ».
souvent comparé à Princeton, aux ment – il sera aussi président du cément acquise », se souvient Jean-Pierre  Bourguignon a
États-Unis. « J’ai dû passer pas comité d’éthique de l’organisme Philippe  Lagayette, actuel pré- donc beaucoup travaillé pour la
loin de mille fois par l’aéroport de de  2007  à  2011. Il a présidé la sident du conseil d’adminis- science, pour son financement,
Roissy pendant cette période », Société mathématique de France tration de l’IHES mais surtout pour son organisation (il était
a précisé ce jour-là ce directeur (SMF, 1990-1992), mais aussi son banquier. Le matheux, qui, élève encore rapporteur en Ile-de-
sans frontières, dont beaucoup de équivalent européen (1995-1998), en 1968 à l’École polytechnique, France des Assises de la recherche
collègues témoignent avoir reçu à la création de laquelle il a même était parmi les leaders d’une fin 2012), mais aussi pour sa vul-
des mails depuis des lieux et à des assisté, en  1990. Il a enseigné la rébellion des élèves contre l’orga- garisation. À divers titres, il est
heures inhabituels. géométrie différentielle à l’École nisation de l’enseignement, s’est intervenu dans six films de popu-
L’agitation est moindre, mi-août, polytechnique de  1984  à  2012. mué en chef d’une petite entre- larisation de sa discipline sur les
dans son bureau désormais vide. Lorsqu’il détaille ce parcours, avec prise. « Il avait un instinct naturel ondes, la géométrie, l’espace... Il
Mais le jeune retraité, né en 1947, une mémoire impressionnante pour ça. Il aime bien expliquer et a défendu l’exposition à succès
qui quittera le  CNRS au même des noms et des dates, il donne avait déjà un grand réseau inter- « Les Déchiffreurs », présentant
moment que l’IHES, a déjà en à chaque fois l’impression d’y national. Il est très travailleur de beaux portraits de mathé-
tête ses cours à donner à l’univer- avoir été un peu par hasard. « Je et a un bon contact humain », maticiens. Et en octobre sortira
sité Stanford (États-Unis) jusqu’à n’étais pas le premier choix », « Je reconnaît Philippe  Lagayette, chez Dunod une réédition de
la fin de l’année. Côté science, il ne sais pas comment ils ont trouvé heureux finalement de la col- textes d’un de ses maîtres scien-
est aussi sans frontières. « Il ne mon nom »... « Jean-Pierre est une laboration. Schlumberger, Axa, tifiques, Henri Poincaré, qu’il
faut pas réduire l’IHES aux maths. forte personnalité, mais il est Saint-Gobain, la Société géné- « connaît par cœur » et dont il a
Il y a aussi de la physique théo- franc et honnête. Il n’a pas l’esprit rale... et des donateurs privés ont rédigé l’introduction. La retraite
rique, de la biologie et de la haute retors et n’est pas prétentieux. répondu à l’entrain du directeur n’a sonné qu’officiellement. De
technologie », rappelle celui qui a Il n’agit pas pour le profit qu’il et financent l’IHES. nouvelles missions l’attendent
beaucoup contribué à cette ouver- pourrait en tirer », témoigne Jean- « Jean-Pierre a compris tôt sûrement.
ture. « L’avenir des maths est aussi François Mela, mathématicien et l’importance des questions
dans la recherche autour des inter- ancien président de la SMF et de de communication et de rela-
faces entre disciplines, et pas seu- l’université Paris-XIII. tions avec le monde industriel. David Larousserie
lement dans l’approfondissement Au départ, ça passait un peu Le Monde daté du 04.09.2013

Suites 91
LES ARTICLES DU

Laure Saint-Raymond
Succès et maths
La discrète scientifique de 39 ans, benjamine de l’Académie des sciences, est l’une
des plus brillantes de sa génération.

U
n jour, en classe de des maths. « Je me suis finalement L’exercice peut sembler parfaite- exceptionnelle. Ces dernières
première, Laure  Saint- décidée le jour où je me suis lancée ment abscons au béotien, mais il années, il y a plutôt une ou deux
Raymond a obtenu la note dans ma thèse, mais j’ai longtemps nargue les matheux depuis un cer- filles par promotion, guère plus. »
de 14 sur 20 à un devoir de mathé- pensé à faire plutôt carrière dans tain temps. En 1900, au Congrès Pourtant, elle ne mâche pas
matiques. Le visage marqué par la musique », dit-elle. international des mathémati- ses critiques devant certaines
la stupeur et l’incrédulité, le Au lycée, elle venait parfois ciens, l’Allemand David  Hilbert mesures prises pour favoriser
professeur –  un polytechnicien avec son violoncelle. L’étui était (1862-1943) déclarait déjà qu’il l’accès des femmes aux mathé-
qui avait choisi l’enseignement – presque aussi grand qu’elle. Ses fallait chercher « des méthodes matiques. Un jour, à la cérémonie
lui rendit sa copie en confessant camarades la harcelaient copieu- fondées sur l’idée de passage à de remise d’un prix scientifique,
ne pas comprendre ce qui avait sement pour qu’elle accepte de la limite qui, de la conception un ministre explique qu’il va
pu se produire. L’événement fut jouer, au beau milieu de la cour. atomique, nous conduisent aux imposer la parité aux comités de
si exceptionnel qu’il demeure Par pudeur peut-être, elle refusait lois du mouvement des milieux sélection – pensant peut-être que
imprimé dans la mémoire de obstinément, et n’a cédé qu’une continus »... ces comités fonctionnent sur un
ses camarades de classe (parmi seule fois, pour exécuter les Avec la mathématicienne modèle simple où les hommes

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lesquels l’auteur de ces lignes)  : premières mesures d’une suite Isabelle  Gallagher (univer- choisissent des hommes et les
jamais l’intéressée n’avait connu de Jean-Sébastien  Bach qui ont sité Paris-Diderot-Paris-VII), femmes, des femmes. « Je lui
un écart aussi extravagant avec la suffi à persuader son auditoire Laure  Saint-Raymond s’est pen- ai dit que c’était la mesure la
note maximale. Personne, d’ail- qu’elle était certainement aussi chée sur des problèmes en appa- plus contre-productive qu’il était
leurs, n’avait jamais pensé que ce douée avec un violoncelle que rence plus terre à terre, mais tout possible de prendre, dit-elle.
fût un jour possible. devant une équation. « J’ai eu le aussi diaboliquement difficiles. Puisque les mathématiciennes
Cette minuscule entorse à la bonheur de jouer une fois avec elle, « Isabelle et Laure ont travaillé sont déjà peu nombreuses, elles
perfection n’a pas dû se repro- raconte le mathématicien Jean- sur des modèles de circulation auront une probabilité plus forte
duire souvent dans la carrière Yves  Chemin (université Pierre- océanique, sur la difficulté à y d’être contraintes de participer
de Laure  Saint-Raymond. Une et-Marie-Curie), qui fut aussi l’un intégrer la force de Coriolis [créée à ces comités et c’est autant de
vingtaine d’années plus tard, elle de ses professeurs. Je puis vous par la rotation de la Terre], dit temps qu’elles n’auront pas pour
est, à  39 ans, reconnue par ses dire qu’elle est une musicienne Jean-Yves  Chemin. Auparavant, faire des maths, pour travailler,
pairs comme une des mathéma- merveilleuse. » nous étions capables de décrire les pour avancer. » Pour être recon-
ticiennes les plus brillantes de Le domaine de recherche de choses aux latitudes moyennes ; nues, en somme. Car, dans les
sa génération. Normalienne et Laure  Saint-Raymond est un elles sont parvenues à traiter sciences en général et dans les
d’abord recrutée par le Centre monde où se chevauchent les mathématiquement ce qui se mathématiques en particulier, la
national de la recherche scien- mathématiques et les sciences de produit au voisinage de l’équateur. reconnaissance ne vient qu’avec
tifique, elle est nommée pro- la matière. Où les lois de la nature Le travail qu’elles ont mené sur ce les publications.
fesseure à l’université Pierre-et- s’incarnent dans de cabalistiques sujet est magnifique. » Le ministre en fut un peu vexé.
Marie-Curie, à  26  ans, âge où le équations qui deviennent, en Comment une femme jeune Discrète et peu attirée par les
commun des mortels peut espérer elles-mêmes, des objets mathé- perce-t-elle dans un monde plutôt feux de la rampe, la mathéma-
soutenir une thèse. Elle est, matiques pourvus d’une vie dominé par des hommes âgés  ? ticienne n’en a pas moins un
depuis  2007, directrice adjointe autonome, et dont les propriétés La chance des mathématiciennes caractère bien trempé, et une
du département mathématiques racontent les réalités cachées du est peut-être qu’elles naviguent franchise parfois un peu abrupte.
et applications de l’École normale monde physique. L’une de ses dans une discipline où l’esbroufe « Il est vrai que j’ai un peu de mal
supérieure de la rue d’Ulm, à contributions récentes, conduite n’est pas possible. « Je n’ai jamais à ne pas dire ce que je pense »,
Paris. Elle est aussi la benjamine notamment avec le mathémati- ressenti la moindre discrimina- confesse-t-elle. Mais, après tout,
de l’Académie des sciences, élue, cien François  Golse (École poly- tion, dit-elle. Cela ne veut pas dire ce petit travers est aussi une
fin 2013, à l’âge de 38 ans. technique), a été de chercher à qu’il n’y a pas de problèmes : en qualité.
Malgré ce qui ressemble bien à retrouver, à partir des lois régis- maths, nous sommes loin de la
une sorte de prédestination (ses sant le mouvement individuel parité. À Normale, nous étions six Stéphane Foucart
parents enseignent les mathé- de particules microscopiques, les filles sur les quarante étudiants Le Monde daté du 14.08.2014
matiques), Laure Saint-Raymond équations qui décrivent l’écoule- de ma promotion et c’était, de ce
n’a choisi que tardivement la voie ment d’un fluide macroscopique. point de vue, une situation plutôt

92 Suites
le guide pratique
LE GUIDE PRATIQUE

DÉROULEMENT
DE L’ÉPREUVE Méthodologie et conseils
• Durée : 4 heures.
• Coefficient : 7 (ou 9 pour les can-
didats ayant choisi cette discipline
comme enseignement de spécialité).

Objectifs de l’épreuve
L’épreuve est destinée à évaluer la
façon dont les candidats ont atteint
les grands objectifs de formation
mathématique visés par le pro-
gramme de la série S :
• acquérir des connaissances et les
organiser ;
• mettre en œuvre une recherche
de façon autonome ;
• mener des raisonnements ;
• avoir une attitude critique vis-à- Conseils de révision La veille de l’épreuve
vis des résultats obtenus ; Rassurez-vous en relisant vos fiches et en revoyant
• communiquer à l’écrit. Un mois avant l’épreuve certains exercices types. Sachez vous interrompre et
Le temps alternez avec des pauses afin de ne pas saturer. Évitez
Nature du sujet Pour bien réviser, il est important d’établir un plan- absolument de faire une nuit blanche.
Le sujet comporte trois à cinq ning et de le respecter. Fixez-vous des rendez-vous Enfin, à la veille d’une épreuve, il est normal d’avoir
exercices indépendants les uns avec les révisions de mathématiques régulièrement, le sentiment de ne rien savoir, mais ce n’est qu’une
des autres, notés chacun sur 3 à par exemple une heure tous les jours. impression !
10 points ; ils abordent une grande
variété de domaines du programme Le contenu
de mathématiques de la série S. On peut dégager 7 grands axes du programme : Le point sur l’épreuve écrite
Le sujet proposé aux candidats – les suites ;
ayant suivi l’enseignement de – les fonctions ; Gestion du temps, lecture de l'énoncé
spécialité diffère de celui proposé – l’intégration ; Analyser l'énoncé
aux candidats ne l’ayant pas suivi – les nombres complexes ; Avant de commencer, comptez le nombre de pages
par l’un de ces exercices, noté sur – la géométrie dans l’espace ; du sujet, il doit être conforme à ce qui est indiqué.
5 points. Cet exercice peut porter sur – les probabilités conditionnelles ; Effectuez deux lectures de l'énoncé : une globale pour
la totalité du programme (enseigne- – les lois continues et l’échantillonnage. découvrir les parties du cours utilisées, la seconde
ment obligatoire et de spécialité). Pour chaque axe vous pouvez fixer le nombre de pas à pas, en décryptant l'énoncé et en notant au
Le sujet portera clairement la men- plages de révision en fonction des heures dont vous brouillon vos idées.
tion « obligatoire » ou « spécialité ». disposez.
Attention : le thème des fonctions est long et il occupe Comprendre le déroulement des questions
Calculatrices et formulaires une place centrale dans les épreuves. Il regroupe : le • Les questions d'un exercice ou d'un problème sont
La maîtrise de l’usage des calcu- calcul de dérivées, les limites, les fonctions particu- souvent liées les unes aux autres.
latrices est un objectif important lières (logarithme, exponentielle, cosinus et sinus). Pensez en particulier qu'une question commençant
pour la formation des élèves. Pour les autres thèmes, il est préférable de ne pas par « En déduire que… » doit s'appuyer sur le résultat
L’emploi de ce matériel est autorisé, faire d’impasse. de la question précédente.
dans les conditions prévues par À partir de ce contenu, deux approches sont possibles : • Repérez si l'une des questions ne donne pas la
la réglementation en vigueur. Il – réviser entièrement un thème puis passer à un réponse à une question située plus haut dans le texte.
est ainsi précisé qu’il appartient autre et faire des révisions spiralées ; • Il arrive aussi fréquemment que, dans la partie A,
aux responsables de l’élaboration – découper chaque thème et construire le programme on demande d'étudier une fonction f et que, dans la
des sujets de décider si l’usage des en alternant les thèmes. partie B, on demande d'étudier une fonction g en
calculatrices est autorisé ou non La construction d’un planning avec une révision utilisant les résultats de la partie A : le signe de g'
lors de l’épreuve. Ce point doit être spiralée permet de reprendre tout le programme. dépend de celui de f.
précisé en tête des sujets.
Il n’est pas prévu de formulaire Une semaine avant l’épreuve Résolution des exercices
officiel. En revanche, les concep- Il faut absolument éviter les nuits blanches passées à Utiliser les bonnes méthodes
teurs de sujets pourront inclure réviser intensément, vous risquez d’accumuler de la • Si vous n'arrivez pas à traiter une question, ne
certaines formules dans le corps fatigue et d‘être totalement épuisé pour les épreuves. vous obstinez pas. Vous risquez de vous énerver et
du sujet ou en annexe en fonction Il est préférable de faire un planning par tranches de de faire des erreurs dans les questions qui suivent.
de la nature des questions. 2 heures : alterner les phases de travail, de détente Laissez donc un espace et continuez, en supposant
(sport, balade) et les repas. le résultat acquis.

94 Le guide pratique
LE GUIDE PRATIQUE

• Si, en répondant à une question, vous trouvez un


résultat qui vous est demandé dans une question
LES TRUCS
suivante, c'est que vous n'avez pas fait appel à la ET ASTUCES
bonne méthode.
Ainsi, si pour prouver que f(x) est supérieur à 3, vous DU PROF
êtes amené à calculer f'(x) alors que ceci est demandé Comment avoir une mémoire
plus loin, vous pouvez revoir votre copie. fonctionnelle ?
• Vérifiez que le texte n'impose pas une méthode. 1. Prenez soin de votre sommeil : la
Ainsi, si on vous demande de démontrer une iné- fatigue est l’un des pires ennemis
galité par récurrence, utilisez un raisonnement par de la mémoire.
récurrence, même s'il existe une méthode plus rapide. 2. Mangez équilibré : le cerveau,
• Quand vous appliquez un théorème, vérifiez que les siège de la mémoire, consomme
hypothèses sont réunies. De même, vous devez adapter beaucoup d’énergie ; une alimen-
une formule en fonction des données de l'énoncé. prise en compte dans l'évaluation ». Il s'agit souvent tation saine lui permet de bien
d'exercices plus difficiles, vous pouvez les faire à la fonctionner.
Effectuer les calculs fin. Même si vous ne trouvez pas le résultat mais que 3. Lorsque vous sollicitez beaucoup
• Attention, une calculatrice, si perfectionnée soit-elle, vous avez une piste, vous pouvez l'écrire. votre mémoire (une journée de
ne vous dispense en rien de justifier vos résultats. révisions, par exemple), n’oubliez
Sauf si c'est mentionné dans l'énoncé, un raison- Rédaction et présentation de la copie pas de faire des pauses.
nement ne peut s'appuyer sur une phrase du type : Soigner la rédaction 4. Entraînez votre mémoire et sti-
« D'après la calculatrice, on obtient… » • L'un des critères d'évaluation de votre copie est la mulez votre cerveau au quotidien
• Vérifiez que vos résultats sont vraisemblables : une qualité de la rédaction. (retenir un numéro de téléphone
probabilité est un nombre compris entre 0 et 1, une N'oubliez donc pas d'expliquer clairement votre par cœur, etc.).
aire est un nombre positif, une fonction numérique raisonnement.
ne peut croître vers moins l'infini, etc. • Pensez à justifier vos constructions.
• Effectuez les calculs au brouillon mais rédigez Dans le cas d'une fonction, établissez un tableau de
directement sur la copie. Sinon vous risquez de
manquer de temps.
valeurs, précisez les asymptotes.
ORAL DE
Soigner la présentation RATTRAPAGE
Les exercices plus difficiles • Pour améliorer la lisibilité de votre copie, vous avez
• On trouve parfois dans la consigne le texte : « Dans intérêt à séparer les questions en sautant des lignes Durée : 20 minutes.
cette question, toute trace de recherche même incom- et à donner un titre, si possible, à chaque question. Temps de préparation : 20 minutes
plète, ou d'initiative même non fructueuse, sera • Pensez également à encadrer vos résultats. Coefficient : 7 (ou 9 pour les can-
didats ayant choisi cette disci-
pline comme enseignement de
spécialité).
DES RÉVISIONS EFFICACES L'épreuve consiste en une interro-
1. Si vous avez du mal à vous y mettre… gation du candidat visant à appré-
Dites-vous que plus vous attendez, plus ce sera pénible. cier sa maîtrise des connaissances
2. Quand vous avez décidé de travailler… de base.
Faites-le dans le calme. Évitez téléphone, télévision, musique à niveau sonore élevé. Le cerveau Pour préparer l'entretien, l'exa-
travaille difficilement sur deux choses à la fois. minateur propose au moins deux
3. Pour chaque séance de révision… questions au candidat, portant
Fixez-vous des objectifs. Et, une fois lancé, obligez-vous à aller jusqu’au bout. Imposez-vous un temps sur des parties différentes du
limité. C’est la meilleure façon d’être performant. programme. Pour les candidats
4. Pour rester concentré… n'ayant pas choisi les mathéma-
Faites une courte pause entre deux séances de travail pour décompresser et reprendre dans de tiques comme enseignement de
bonnes conditions. spécialité, les questions aborderont
5. Pour réviser… exclusivement le programme de
Faites des fiches et refaites des exercices types sur chaque thème du programme. l'enseignement obligatoire. Pour
6. Pour contrôler vos connaissances… les candidats ayant choisi les mathé-
Testez-vous : posez-vous des questions, entraînez-vous sur des sujets de bac. matiques comme enseignement
7. Si vous saturez… de spécialité, une question abor-
Adressez-vous à vos amis. Réviser à deux ou trois, c’est souvent plus stimulant. dera le programme de spécialité,
8. Si vous pensez manquer de temps… les autres abordant exclusivement
Autorisez-vous à passer plus rapidement sur les thèmes du programme qui vous semblent déjà un le programme de l'enseignement
peu connus ou que vous jugez moins importants. Dans tous les cas, évitez les impasses et méfiez- obligatoire. Le candidat dispose
vous des « bons tuyaux » qui vous prédisent que telle partie du programme va tomber cette année. d'un temps de préparation de vingt
9. Pour tenir jusqu’au bout… minutes et peut, au cours de l'entre-
Restez positif. Et n’oubliez pas que 80 % des élèves obtiennent cet examen. Il n’y a donc pas de raison tien, s'appuyer sur les notes prises
pour que vous échouiez. pendant la préparation.

Le guide pratique 95
Crédits

COUVERTURE
Figure : © Jean-Francois COLONNA (CMAP/ECOLE POLYTECHNIQUE, www.lactamme.polytechnique.fr)
Tableau : © alphaspirit/ iStock

ANALYSE
Fonction exponentielle
p. 26 Plans de maïs : © Fotolia
p. 27 Infographie réalisée par Lézarts Création
Fonction logarithme népérien
p. 28 John Napier : DR

GÉOMÉTRIE
Nombres complexes
p. 38 Euler : DR
Géométrie dans l’espace
p. 43 Icosaèdre : DR

PROBABILITÉS ET STATISTIQUES
Probabilités conditionnelles
p. 51 Formules de Bayes : DR
Échantillonnage
p. 63 Boulangerie industrielle : © Thinkstock

GUIDE PRATIQUE
p. 94 © Fotolia/Picasa
p. 95 © Fotolia

Edité par la Société Editrice du Monde – 80, boulevard Auguste Blanqui – 75013 Paris
Tél : +(33)01 57 28 20 00 – Fax : +(33) 01 57 28 21 21
Internet : www.lemonde.fr
Président du Directoire, Directeur de la Publication : Louis Dreyfus
Directeur de la rédaction : Jérôme Fenoglio
Dépôt légal : mars 2016 - Imprimé par Aubin - Achevé d’imprimer : mars 2016
Numéro hors-série réalisé par Le Monde - © Le Monde – rue des écoles 2016

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