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Andrieux

Clément
TS1
Philosophie, explication du texte de Mill

Dans ce texte, extrait du livre De la liberté paru en 1859, l'auteur qui est John Stuart Mill nous explique
que l'usage de la force au sein d'un groupe, aussi bien physique que mentale pour faire changer d'avis ou de
comportement une personne de la communauté en faveur de l'opinion de la majorité est inacceptable et ne
doit intervenir que dans le cas précis où la personne est un perturbateur et gêne la vie de groupe. Mill
s'intéresse donc au pouvoir de contrainte que la société a sur un individu. Or, pour Mill ce pouvoir de
contrainte d'un groupe et donc de la société est plutôt relatif puisqu'il n'est utilisable en théorie que dans le
cas précis où un membre du groupe nuit à l’existence des autres membres. La société ne peut donc utiliser le
pouvoir de contrainte et donc la force envers un individu isolé qu'en cas de légitime défense, puisque celui-
ci pénalise tout le monde. On peut donc se demander quelle est la liberté de l'individu vis à vis de groupe et
de la société ? En effet, on voit que Mill laisse une liberté quasi totale aux membres du groupe tant que ces
derniers respecte la vie des autres. On pourrait donc presque y appliquer l'un des grands principes de la
liberté qui est « Ma liberté commence là où celle de l'autre s'arrête » à ceci près qu'ici, c'est plus lié à la vie
même des individus entre eux. C'est la thèse que prône Mill dans son texte et on peut clairement y voir un
danger puisque cela laisse une marge de manœuvre très importante à l'individu au sein du groupe car il peut
faire tout ce qu'il veut tant qu'il ne porte pas clairement atteinte à la vie des autres membres. Tout l'enjeu de
ce texte réside donc dans le fait que Mill apporte une vision nouvelle de la liberté de l'individu vis à vis de la
société puisqu'il explique que l'individu est maître de tous ses choix et n'a pas être influencé ni à subir une
quelconque pression de la part de son groupe et donc par l'opinion d'une majorité. Tout ce qu'il fera sera
considérer comme autorisé tant qu'il respectera la vie des autres. Mill nous apporte donc une vision très
libérale, presque à l'extrême du point de vue de la liberté.Nous verrons que pour mener à bien son
argumentation, Mill procède en deux temps. Tout d'abord, il énonce le principe comme quoi l'individu est
libre d'agir et faire ce qu'il souhaite tant qu'il ne nuit pas à la vie d'autrui et montre donc sous quelles
conditions la société peut intervenir par la force pour contraindre un individu donc l'empêcher de nuire.
Après ça, dans un second temps Mill en vient à montrer les conséquences que cela a sur la liberté de
l’individu, ce dernier est souverain absolu et indépendant.

Pour introduire sa thèse, Mill nous énonce d'abord les « règles » de la liberté et de la souveraineté d'un
individu au sein d'un groupe, ou du moins la règle :« La seule raison légitime que puisse avoir une
communauté pour user de la force contre un de ses membres est de l’empêcher de nuire aux autres. »(l1/2).
En effet, la « communauté » ne peut pas contraindre de force un de ses membres si ce n'est que pour
défendre un autre membre mis en danger par le premier. Alors seulement dans ce cas, comme l'exprime Mill
avec l'expression « seule raison légitime », la société a un pouvoir de force sur l'individu auquel celui doit se
plier, étant donné qu'il a brisé la règle d'or du principe de Mill, constituant le fait qu'il ne doit pas porter
atteinte à la vie d'autrui. L'auteur illustre donc ses propos après nous avoir fait part de sa thèse en instant sur
la seule règle qu'il met en place vis à vis de la justification de l'intervention du groupe dans les affaires d'un
individu en particulier : « Contraindre quiconque pour son propre bien, physique ou moral, ne constitue pas
une justification suffisante. »(l.2/3). Ainsi, on ne peut pas essayer de changer l'opinion d'un individu par la
force, qu'elle soit « physique ou morale », afin de la faire agréer au façon de penser de la société. Mill
dénonce donc le fait que l'on ne peut pas agir, même si c'est dans le bien de l'individu, si cela va à l'encontre
de ses choix car celui-ci est souverain. On ne peut donc pas aider quelqu'un même si on le désire tant qu'il ne
nuit pas à autrui car il a les pleins pouvoirs. A titre d'exemple, on peut par exemple l'interdiction d'accéder à
la zone d'exclusion de Tchernobyl par l'état Ukrainien au nom du fait que cela soit dangereux pour nous
même. Ici, cette interdiction va contre la liberté selon Mill puisque on ne nous autorise pas à faire une chose
qui n'est pas dangereuse pour autrui mais pour nous, on nous empêche d'être souverain de nos décisions qui
respectent pourtant la règle énoncé par Mill. La société bloque notre liberté, on peut par exemple également
citer l'interdiction du droit à la mort, que l'état français interdit, alors même que c'est notre propre choix.
Enfin, l'auteur insiste une nouvelle fois en montrant que même pour la plus belle des causes, si un individu a
fait son choix, on n'a pas le droit de l'empêcher d'aller jusqu'au bout de ce qu'il entreprend car cela revient à
lui retirer sa liberté et quelque part son bonheur également puisque un homme qui n'est pas libre peut-il être
heureux ? « Un homme ne peut pas être légitimement contraint d’agir ou de s’abstenir sous prétexte que ce
serait meilleur pour lui, que cela le rendrait plus heureux ou que, dans l’opinion des autres, agir ainsi serait
sage ou même juste. Ce sont certes de bonnes raisons pour lui faire des remontrances, le raisonner, le
persuader ou le supplier, mais non pour le contraindre ou lui causer du tort s’il agit autrement. »(l.3/6). On
peut donc le supplier et essayer de le raisonner mais pas le contraindre à nous écouter et à faire comme on
aurait préférer qu'il agisse, même si cela va complètement à l'encontre de notre manière de penser. Ainsi, une
action aussi immorale soit elle tant qu'elle n'atteint pas la vie d'autrui est autorisé. Cela pose donc un
problème puisque Mill nous dit que tout est autoriser même si ce n'est pas forcément légal. Il dit « Un
homme ne peut pas être légitimement contraint d’agir ou de s’abstenir »(l.3), or le concept de légitime est lié
à la morale et non pas au pénal, c'est là que l'on voit que la thèse que défend Mill est extrêmement libérale.
Mill continue son argumentation en nous rappelant une énième fois la règle à respecter selon sa thèse :«
La contrainte ne se justifie que lorsque la conduite dont on désire détourner cet homme risque de nuire à
quelqu’un d’autre. »(8/9). Il finit ainsi la première partie de son argumentation après avoir bien accentuer sur
l'individu et donc les règles qu'il doit respecter vis à vis de la société et donc des autres afin de profiter d'une
liberté quasi totale. En effet, Mill va désormais s'intéresser au concept même de la liberté emmenée par
l'écoute de sa thèse. Il nous précise d'abord que seule les actions qui ont un un impact et donc une influence
sur la société peuvent être qualifié d'action envers la société. Un individu qui agit toujours de façon solitaire
sera donc toujours libre quoi qu'il fasse puisqu'il n'influencera jamais négativement la société en quelques
points de vue. Dans sa thèse, pour qu'un individu respecte les règles il faut obligatoirement qu'il soit lié à la
société de base : « Le seul aspect de la conduite d’un individu qui soit du ressort de la société est celui qui
concerne les autres. »(l.9/10). Mill décide donc de conclure son argumentation en définissant le concept de
liberté comme il la voit :« Mais pour ce qui ne concerne que lui, son indépendance est, de droit, absolue. Sur
lui-même, sur son corps et son esprit, l’individu est souverain. »(l.10/12). En nous parlant de la liberté
comme de « l'indépendance », on voit de suite qu'il conçoit la liberté comme un concept où l'on ne nécessite
pas l'aide d'autrui ni le soutien puisque l'on ne dépend de pas causes extérieures, en précisant que cette
indépendance est « absolue », renforçant d'autant plus la puissance de cette individualité puisqu'elle est de
« droit ». L'individu est « souverain » « sur lui même », « son corps » et « son esprit », que ce soit tous les
aspects physiques ou psychiques, la liberté de chacun est totale, il dispose de lui comme il le souhaite,
entraînant inexorablement un principe d'individualité, ici poussé à l'extrême.

On peut donc conclure en disant que le point de vue que défend Mill qui est extrêmement libéral peut bien
être positif sur l'individu puisque celui-ci est par définition beaucoup plus libre non seulement vis à vis de
lui-même mais aussi de la société. Cependant, c'est en cela que réside en partie le problème défendu ici,
puisque en octroyant une liberté quasi totale à n'importe qui, l'individu au sein de la société va être permis de
tout étant donné que la seule limité est l'atteinte à la vie d'autrui, mais des actes comme le vol seraient
tolérable. Or, il y pas de chance pour que les membres d'un groupe accepte une telle façon d'agir, et cela
impliquerait donc même de vivre dans une société où il n'y presque pas de lois ni de constitution. Le principe
de Mill pousse donc un peu trop la liberté de l'individu à l'extrême en le faisant justement profiter de son
individualité au détriment du groupe, ce qui paraît assez compliqué de nos jours, au vu du nombre des 7
milliards d'êtres humains sur Terre, nombre qui croît sans cesse.

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