A ARVORE LEITORA
Didier Lévy
Tiziana Romanin
Dans le jardin, en face de ma
chambre poussait un arbre. Personne ne savait ce
que c'était comme arbre.
Il avait plein de bosses sur son tronc, c'était facile
de l'escalader pour aller lire dans ses branches.
C'était vraiment un drôle d'arbre.
Quand je lisais, toutes ses feuilles se rassemblaient
autour de moi, on aurait dit qu'elles
lisaient aussi.
Parfois, je trouvais mes histoires
préférées dans son feuillage.
« C'est sûrement un courant d'air qui les
a envoyées là », disait maman.
Moi, je croyais plutôt que ce coquin d'arbre glissait
en catimini ses branches dans ma chambre et qu'il
prenait mes livres pour les lire.
Une nuit d'été, il y eu un orage terrible et la foudre
s'est écrasée sur l'arbre lecteur. Il est resté planté
bien droit, mais ses branches étaient presque
toutes noires.
Maman a juste dit : « J'ai bien peur que notre arbre
soit mort. »
Je me suis mis à pleurer.
Maman m'a parlé au creux de l'oreille.
Quand elle a eu fini de m'expliquer ce qu'elle voulait
faire, j'ai séché mes larmes et j'ai hoché la tête
pour lui dire que j'étais d'accord.
Maman a alors coupé les branches de l'arbre.
Avec la machine de monsieur Nunn, le voisin, nous
avons fait de la poudre d'arbre, puis nous avons
ajouté un peu d'eau de la rivière.
Nous avons laissé le mélange de poudre et d'eau
sécher au soleil.
Au bout de quelques jours, nous avons eu de belles
feuilles de papier.
L'oiseau qui habitait dans l'arbre m'a donné une de
ses plumes.
J'ai pris mes couleurs et, sur les feuilles de l'arbre
lecteur, j'ai écrit et dessiné une histoire. La plume
chantait tout doucement sur le papier.
J'ai ensuite plié les feuilles pour qu'elles prennent la
forme d'un livre.
C'est cette histoire que vous avez maintenant entre
les mains.
Lisez-la souvent, ça lui fera plaisir.
Surtout si vous allez la lire à l'ombre d'un arbre,
l'été.
Qui sait, ce sera peut-être un arbre lecteur, lui aussi.
No jardim, em frente a meu quarto, crescia uma
árvore. Ninguém sabia o que era como árvore.
Ela tinha muitas corcovas sobre seu tronco, é
fácil escalá-la para ir ler em seus galhos.
Era, realmente, uma esquisita árvore.
Quando eu lia, todas as suas folhas se reuniam
em torno de mim, ter-se-ia dito que elas
também liam.
Por vezes, eu encontrava minhas histórias
preferidas dentro de sua folhagem. “É
certamente uma corrente de ar que as enviou
para lá”, dizia mamãe.
Quanto a mim, eu acreditava, antes, que essa
esperta árvore deslizava silenciosamente seus
ramos para dentro de meu quarto e que ela
pegava meus livros para lê-los.
Em uma noite de verão, houve uma
tempestade terrível e o raio abateu-se sobre a
árvore leitora. Ela permaneceu plantada, bem
reta, mas seus ramos estavam quase todos
negros.
Mamãe apenas disse: “Temo que nossa árvore
esteja morta”. Pus-me a chorar.
Mamãe me falou, baixinho, ao ouvido.
Quando ela terminou de me explicar o que
gostaria de fazer, sequei minhas lágrimas e
balancei a cabeça para dizer que eu estava de
acordo.
Mamãe então cortou os ramos da árvore.
Com a máquina do senhor Nunn, o vizinho, nós
fizemos pó de árvore; em seguida,
acrescentamos um pouco de água do riacho.
Deixamos a mistura de pó e de água secar ao
sol.
Ao final de alguns dias, obtivemos belas folhas
de papel.
O pássaro que morava na árvore me deu uma
de suas penas.
Peguei minhas cores e, sobre as folhas da
árvore leitora, escrevi e desenhei uma história.
A pena cantava suavemente sobre o papel.
Em seguida, dobrei as folhas para que elas
assumissem a forma de um livro.
É esta história que vocês têm agora entre as
mãos.
Leiam-na com frequência, isso lhes dará prazer.
Sobretudo se vocês forem lê-la à sombra de
uma árvore, no verão.