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BIOLOGIE VEGETALE

COURS D’ANATOMIE

Professeur : Dr OUOBA

PLAN DU COURS
Introduction générale
Première partie : morphologie externe des plantes
I. La feuille
II. La tige
III. La racine
Deuxième partie : morphologie interne des plantes
I. Les méristèmes
II. Les tissus primaires
III. Les tissus secondaires

INTRODUCTION GENERALE A LA BIOLOGIE VEGETALE

La morphologie végétale ou biologie végétale est la partie de la botanique qui


consiste à décrire les formes externes et les structures internes des plantes
(leurs organes). Le développement de cette science est lié à celui de la
systématique qui a conduit à la description précise et minutieuse des différents
organes des plantes, notamment les racines, les tiges, les fruits, les fleurs, les
feuilles. Cette science contribue ainsi à une meilleure connaissance des plantes
permettant leur classification et leur identification plus facile. Au-delà de
l’intérêt dans la systématique des plantes, les nombreuses connaissances
capitalisées dans le domaine de cette science connaissent de nos jours de
nombreuses applications dans le secteur de la production agricole et végétale
et même dans le domaine de la biodiversité.
 Dans le secteur de la production végétale, la biologie végétale a permis de
comprendre la croissance des plantes et améliorer le rendement en
production végétale. On peut citer comme exemple la culture des
méristèmes qui a permis de produire en un temps relativement court de
grandes quantités de plantes horticoles. De même les techniques du
greffage et du marcottage (qui sont largement utilisées aujourd’hui) n’ont
été possibles que grâce aux connaissances préalablement acquises dans
le domaine de la biologie végétale.
 Dans le domaine de la conservation de la biodiversité, la culture de
méristèmes permet le sauvetage de variétés menacées de disparition car
très virosées. Cette menace concerne essentiellement les plantes à
reproduction par voie végétale (bouturage et marcottage) tels que la
pomme de terre, le fraisier, etc. les plantes produites par les cultures de
méristèmes sont saines, sans virus, ni de champignons, ni de bactéries.
Ces quelques exemples montrent l’immense contribution des sciences
anatomies dans l’épanouissement de l’humanité et l’intérêt de poursuivre
les recherches en anatomie pour mieux comprendre la croissance
végétale, la mise en place des tissus afin de mieux contrôler les pouvoirs
de la production végétale.
Cette partie du cours de la biologie portera sur l’étude de la forme des
organes, ainsi que l’étude des tissus à l’intérieur de ces organes des végétaux
supérieurs. Un tissu regroupe un ensemble de cellules présentant la même
taille, la même forme et spécialisées pour accomplir une ou plusieurs
fonctions données. Les principaux organes qui seront concernés par cette
étude sont les feuilles, les tiges, et les racines. Les principaux tissus
rencontrés chez les végétaux supérieurs sont :
 Les parenchymes
 Les tissus conducteurs
 Les tissus de protection
 Les tissus de soutien
 Les tissus sécréteurs
 Les méristèmes
De ce qui précède, il ressort bien que l’objectif général est la connaissance du
végétale par une description morphologique et histologique.
De manière spécifique, ce cours vise à :
 Permettre à l’étudiant de reconnaitre et de décrire tout organe végétale
dans un vocabulaire scientifique ;
 Permettre à l’étudiant de reconnaitre et de décrire les tissus végétaux ;
 Permettre à l’étudiant de connaitre l’agencement des différents tissus
dans les différents organes.

Première partie : morphologie externe des plantes

Chapitre I : la feuille
I. Définition
Les feuilles sont des organes fixés sur la tige et sont caractéristiques des
végétaux supérieurs. Une feuille est en fait une expansion latérale de la tige ou
ses rameaux. Elle est presque toujours verte à cause de la présence de
chloroplastes dans les cellules des tissus. Les feuilles ont des fonctions
multiples : elles assurent en premier lieu la
photosynthèse et les échanges gazeux avec le
milieu extérieur.
II. Le développement d’une feuille
Les ébauches foliaires (ou primordium foliaire) se
développent à intervalle régulier juste derrière le
cône végétatif en croissance. Elles sont formées
par des divisions cellulaires dans l’écorce primaire
du cône végétatif (premier tissu protecteur de la
plante). Les ébauches foliaires se développent d’abord
à l’apex (méristèmes apical). La croissance apicale est
toutefois inhibée. Une bande méristématique située à
la base des feuilles (méristèmes basales) assure la
néoformation des cellules pour l’allongement de la
feuille. La croissance en largeur est assurée par les
méristèmes périphériques. Ainsi selon l’activité des
méristèmes de certaines zones à la périphérie de la
feuille, il se forme des feuilles lobées et palmées.
III. Les parties d’une feuille
La feuille comprend :
 La base foliaire dilatée en gaine et pouvant porter des stipules. Les
stipules sont des paires d’expansions
associées à la base d’une feuille.
 Le pétiole : il est le segment reliant la base
foliaire au limbe pour ce qui est des feuilles
complexes. Sans gaine le pétiole rattache le
limbe à la tige directement. Le pétiole peut
avoir différents aspects, qui peuvent être
long, court, ou même absent ; on dit que la
feuille est sessile (dans le cas de l’absence
du pétiole). Le pétiole peut également avoir
d’autres caractéristiques distinctives qui peuvent être canaliculées ou
biconvexe. Il peut porter des glandes. Enfin, il peut être aillé.
 Le limbe : il est la partie fonctionnelle de la feuille. De coloration souvent
verte dû à la chlorophylle, elle peut être rouge également (présence
d’anthocyane) ou panachée (présence de plaques incolores). La forme du
limbe est également en lames aplaties pourvues de fines nervures qui
sont le prolongement des tissus conducteurs de la tige. Les plus
importants caractères sur lesquels on se base pour décrire le limbe sont le
type de nervation du limbe, la forme du limbe, et le type de découpure
du limbe.

1. La nervation
La nervation du limbe peut être réticulée,
parallèle (limbe parallélinerve) ou palmée
(limbe palmatinervé). La nervation est un
critère de classification de première
importance. La considération de la nervation
seulement a permis de classer les végétaux en
deux grands groupes : les dicotylédones (qui
ont une nervation réticulée) et les
monocotylédones (qui ont une nervation parallèle).

2. Forme et type de découpure du limbe


Le limbe peut être simple ou composé de folioles. Dans ce cas on peut
reconnaitre les différents types de
feuilles suivantes : les feuilles simples
où le limbe n’est pas découpé en
folioles et les feuilles composées où le
limbe est découpé en folioles.
 Lorsque le limbe est simple, il peut
présenter plusieurs formes. Ainsi,
le limbe peut être cordé (partie
noire de fig. a), lobé (pointillée de
a), auriculé (fig. b), retus (fig. c),
ovale ou elliptique (d), asymétrique (f) ou pelté (e).
 Lorsque le limbe est composé de folioles on dit que le limbe est penné (la
feuille est dite pennée ou composée). Si le limbe se termine par une paire
de folioles (fig. g), on parle de feuille paripennée. Au contraire s’il est
terminé par une seule foliole (fig. h), la feuille est dite imparipennée. L’axe
qui porte les folioles est appelé rachis. Cet axe peut être fortement réduit
et donner l’impression que les folioles partent d’un même point, on parle
alors de feuille palmée (fig. a, partie blanche).
CHAPITRE II : la tige
I. Définition
La tige, chez les plantes supérieures est l’axe qui prolonge les racines et porte
les bourgeons et les feuilles. Elle peut être aérienne ou souterraine. La tige
diffère de la racine par :
 La présence de nœuds où s’insèrent les bourgeons axillaires et les feuilles.
C’est un caractère fondamental qui la distingue de la racine.
 La structure anatomique : la tige assure une fonction de soutien de la
plante et une fonction de transport des éléments nutritifs.

II. Les différents types de tiges

1. Les tiges aériennes


Dans le cas des tiges aériennes, la tige se ramifie généralement en branches ou
rameaux formant l’appareil caulinaire. Parfois, chez de petits arbres ou
arbustes, la tige se ramifie dès le sol ou à faible hauteur en plusieurs troncs. Le
chaume des graminées, le tronc des arbres, le stipe des palmiers sont des
exemples de tiges aériennes. Le tronc est en générale verticale, mais souvent
accidentellement incliné (penché). Le trajet du tronc peut donc être droit,
courbe (lianes), sinueux. On peut aussi observer des tiges rampantes ou
grimpantes (dans le cas des lianes). La section de la tige est aussi
caractéristique. Ainsi, on peut avoir des tiges :
 A section circulaire (exemple des graminées)
 A section polygonale (exemple des cypéracées)
 A section quadrangulaire
 A section cannelée ou étoilée
 A section avec méats
 A section aplatie
2. Les tiges souterraines

En ce qui concerne les tiges


souterraines, une des
particularités anatomiques
est que les tissus de soutien
disparaissent. Pa contre, les
tissus protecteurs sont plus
développés.
Les rhizomes, les tubercules
(pomme de terre), les
bulbes (oignons) sont des
exemples de tiges souterraines.

3. Les tiges aquatiques


Sur le plan morphologique, la section des tiges aquatiques peut présenter
plusieurs formes. Mais sur le plan anatomique l’adaptation au mode de
vie aquatique se fait par :
 Un parenchyme cortical fortement lacuneux
 Un cylindre central peu développé
 Des vaisseaux conducteurs en nombre réduit.

CHAPITRE III : la racine


I. Définition
La racine est le plus souvent l’organe souterrain de la plante ayant pour rôle
principal d’absorber l’eau et les sels minéraux et de fixer celle-ci au sol. Elle
diffère de la tige par plusieurs caractères : sa structure anatomique, son
géotropisme positif, l’existence de poils absorbants et l’absence de bourgeons
et de feuilles.

II. Les différentes parties d’une racine


Une racine possède 4 parties principales aux fonctions différentes. Du haut vers
le bas on distingue :
 La zone subéreuse : elle correspond à la partie la plus âgé de la racine et
porte les racines secondaires ;
 La zone pilifère : c’est au niveau de cette zone que sont émis les poils
absorbants, responsables de l’absorption de l’eau et des sels minéraux ;
 La zone d’accroissement : elle est située juste en dessous de la zone
pilifère. C’est à ce niveau que se réalisent la multiplication et l’élongation
cellulaire ;
 La coiffe : elle termine et protège la racine permet la pénétration dans le
sol.

III. Les systèmes racinaires


Lorsqu’on considère l’organisation de l’ensemble des racines des plantes, on
peut reconnaitre 3 principaux systèmes racinaires :
 Le système racinaire pivotant : ce système est généralement observé
chez les dicotylédones. Dans ce cas on observe une racine principale
pivotante, entourée d’une abondance de racines secondaires.
 Le système racinaire fasciculé : ce système racinaire fasciculaire est
principalement observé chez de nombreuses monocotylédones. A la
différence du système racinaire pivotant, les racines ne dérivent pas
d’une racine principale, mais ont une même origine. Elles croissent
parallèlement en faisceaux ;
 Le système racinaire adventif (racines adventives) : les racines peuvent
apparaitre sur les tiges, le plus souvent au niveau des nœuds.
IV. Les racines spécialisées
On trouve dans cette catégorie 4 principaux types de racines qui sont : les
racines aériennes, les racines aquatiques, les racines tubérisées, les racines
suçoirs.

1. Les racines aériennes


La racine aérienne est riche en tissus de soutien (collenchyme et sclérenchyme).
On note aussi pour les régions externes de ces racines une richesse en
chloroplastes. On peut ainsi avoir plusieurs types de racines aériennes aux
fonctions précises :
 Les racines aériennes développées par les épiphytes permettent
d’absorber l’humidité atmosphérique ;
 Les racines échasses : ce sont des racines qui prennent naissance sur la
tige et transformées pour étayer le tronc de certains arbres à
enracinement superficiel (ex : le ficus) ;

 Les contreforts : ils permettent également d’étayer les arbres à


enracinement superficiel ;
 Les pneumatophores : ce sont des racines verticales qui émergent de l’eau
et permettent d’assurer les échanges gazeux chez certains arbres (des
mangroves et marécages).

2. Les racines aquatiques


Elles sont caractérisées par une absence de poils absorbants, un parenchyme
lacuneux développé, des vaisseaux conducteurs en nombre réduit. Les racines
peuvent être flottantes ou fixées dans la vase.

3. Les racines suçoirs


Elles se rencontrent chez les plantes parasites. Ces racines réussissent à
atteindre le système conducteur (xylème) de la plante hôte.

4. Les racines tubérisées


La tubérisation des racines est fréquente chez les plantes qui accumulent dans
leurs tissus des réserves destinées à l’année prochaine. Dans les racines
tubérisées ce sont ordinairement les tissus secondaires qui se dilatent en
parenchyme accumulant des réserves. On observe des racines tubérisées au
niveau de la carotte, la betterave, etc.

DEUXIEME PARTIE : structures internes des plantes

CHAPITRE I : les méristèmes


I. Définition
Un méristème est une zone localisée d’un végétal, constitué de cellules à
caractère embryonnaire (non différenciées) et à multiplication rapide. C’est au
cours de l’embryogénèse se sont mis en place les méristèmes qui sont de deux
sortes : le méristème caulinaire à l’origine des organes végétatifs (tiges et
feuilles) et floraux et le méristème racinaire.
Les méristèmes sont au cœur de la croissance végétale et de la formation des
organes et tissus. Toutes les structures poste embryonnaires des végétaux
dérivent de l’activité des méristèmes.
Un végétal peut croitre en longueur, mais également en largeur. Les
méristèmes primaires sont responsables de la croissance en longueur
des plantes. Ce sont eux qui donnent naissance aux tissus primaires et aux
méristèmes secondaires. Les méristèmes secondaires sont responsables
de la croissance en largeur ou en épaisseur. Ces méristèmes sont l’origine
des structures secondaires observées chez les organes et les tissus. L’activité
des méristèmes dans la formation des organes et des tissus a lieu tout au long
de la vie des plantes. Ceci est une caractéristique des organismes végétaux,
puisque chez les animaux la formation des organes et des tissus a toujours lieu
pendant l’embryogénèse.

II. Les méristèmes primaires


Les méristèmes primaires apparaissent très précocement lors du
développement de l’embryon. Cependant, leur organisation ne s’établi
définitivement qu’au cours de la première étape de la croissance végétale.
1. Emplacements des méristèmes primaires
Au niveau d’une plante, il existe plusieurs types de méristèmes primaires avec
des organisations différentes. On distingue ainsi des méristèmes caulinaires
rencontrés au niveau de la tige et des méristèmes racinaires rencontrés au
niveau des racines. Tous ces méristèmes sont localisés dans la zone subapicale
des organes ou des parties d’organes.
En ce qui concerne les méristèmes primaires, on a :
 Les méristèmes caulinaires apicaux à
l’extrémité des tiges et rameaux ;
 Les méristèmes axillaires dans les bourgeons à
l’aisselle des feuilles ;
 Les méristèmes intercalaires ou basaux situés
au niveau des bases des feuilles ou des
entrenœuds.
En ce qui concerne les méristèmes racinaires, ils sont rencontrés à l’extrémité
des racines, qu’il s’agisse de la racine primaire ou secondaire.
Au fur et à mesure du développement de la plante, les méristèmes primaires
apicaux laisseront derrière eux, à l’aisselle des feuilles, quelques cellules qui
vont s’organiser en méristèmes latéraux ou axillaires. La plante en
développement sera ainsi constituée d’une importante population de
méristèmes latéraux mises en place par les méristèmes primaires
apicaux. Les méristèmes latéraux auront le pouvoir au moment où ils
entreront en activité, de produire des rameaux latéraux de la plante. Les
méristèmes latéraux sont protégés par les bourgeons latéraux.

2. Caractéristiques des cellules du méristème

Les cellules meristématiques primaires de la racine et de la tige sont :


 De petite taille (20 à 30 microns)
 A section transversale polygonale et isodiamétrique
 A cytoplasme relativement dense
 A noyau relativement volumineux
 A paroi pectocellulosique peu épaisse
L’état méristématique est assorti de totipotence en générale. Le
pouvoir mitotique est également illimité pour les cellules
méristématiques et le risque de division est élevé (environ 2 cellules
par jour).

3. La zonation de l’apex caulinaire et racinaire


Une coupe transversale réalisée au niveau de l’apex caulinaire ou racinaire
montre des poils cellulaires disposés de manière régulière. Des études utilisant
des techniques modernes ont permis l’analyse de l’activité des cellules en place
dans les différentes régions de la racine et de la tige. Ces techniques ont permis
d’obtenir des résultats qui montrent une zonation de l’apex en deux régions
qui diffèrent l’une de l’autre par l’intensité de l’activité cellulaire.
a) Le centre quiescent
Il est caractérisé par les cellules relativement vaporisées, une teneur en ARN et
une activité de synthèse faible. Les cellules de ce centre se dirigent peu ou pas
du tout. Ce centre quiescent possède un certain nombre de propriétés
remarquables :

 Très grande résistance à l’irradiation


 Potentielméristématique important
Le centre quiescent peut jouer plusieurs rôles :
 Il fournit un certain nombre de dérivés au territoire voisin
 Il peut constituer un méristème de remplacement si les cellules
méristématiques régulières venaient de perdre leur pouvoir de division
 Il peut donner naissance à l’ébauche de la fleur ou de l’inflorescence de la
tige où elle constitue la zone axiale. Cette zone axiale est appelée
méristème d’attente
 Il est de taille réduit de l’ordre de quelques cellules seulement.

b) Le méristème primaire
C’est dans cette zone que les cellules sont les plus actives. Elles se divisent
abondamment de façon péricline et constitue la zone de prolifération
subapicale. C’est lui qui produit le protoderme, le pré-cambium, les méristèmes
latéraux (le flanc) et les méristèmes médullaires.
c) Le fonctionnement des méristèmes
La formation des organes et des tissus résulte de l’activité méristématique. Les
trois phases de l’activité du méristème primaire sont :
 Une phase de production rapide des cellules méristématiques
 Une phase d’allongement des cellules formées
 Une phase de différentiation pour donner les différents tissus et
organes.

4. La formation des tissus


a) Formation des tissus primaires de la racine
Après le fonctionnement des méristèmes, on obtient les tissus suivants :
- Le protoderme qui donne naissance à une seule assise de cellules
constituant le rhizome. Ces cellules émettent souvent des prolongements
externes pour former les poils absorbants.
- Le méristème latérale qui est à l’origine de la zone corticale (ou cortex). Il
se forme alors du parenchyme vers l’extérieur (coté externe) et en
profondeur (coté interne) sera installé l’endoderme à paroi cellulaire
subérifiée.
- Le pré-cambium qui donne naissance aux tissus conducteurs et
éventuellement au cambium.
- Le méristème médullaire donne naissance au cylindre central ou stèle.
La couche la plus externe est le péricycle accolé à l’endoderme. Les cellules
du péricycle demeurent méristématiques et permettent la formation des
racines latérales. Sous le péricycle s’installent les vaisseaux, le phloème
et le xylème à position alterne et à sens de différenciation centripète. Le
milieu du cylindre central peut être occupé par une zone médullaire ou du
tissu vascularisé.

b) Formation des tissus primaires de la tige


- le protoderme donne naissance à l’épiderme dont certaines cellules se
spécialisent dans les échanges gazeux. Ce sont les stomates. D’autres
cellules se spécialisent en poils absorbants ;
- le méristème latéral donne naissance à l’écorce qui comprend du coté
externe le parenchyme et du coté interne l’endoderme ;
- le pré-cambium donne naissance aux tissus conducteurs et au cambium ;
- le méristème médullaire donne naissance au cylindre central dont la
différence avec celui de la racine se situe à deux niveaux : les vaisseaux
du xylème et du phloème sont superposés et le xylème
est à différenciation centrifuge.

III. LES MERISTEMES SECONDAIRES


Chez les gymnospermes et chez les angiospermes dicotylédones se développent
des formations secondaires grâce aux méristèmes secondaires ou cambium.
Ainsi, les méristèmes secondaires sont aussi appelés assises génératrices
annulaires et apparaissent dans les racines, les tiges, et les feuilles adultes, alors
que les méristèmes primaires étirent l’axe principale et les rameaux dans le sens
de l’élongation. Les cambiums augmentent le diamètre de l’organe. Les
cambiums se développent à partir du procambium.

1. Emplacement des assises génératrices


Deux types de cambium existent chez les dicotylédones :
 l’assise génératrice libéro-ligneuse ou criblo-vasculaire : c’est le cambium
xylemo-phloémien ou encore cambium vasculaire ou cambium
tout court. C’est le plus important pour le métabolisme d’une plante à
formation secondaire. Il produit de nouveaux éléments conducteurs, c’est-à-
dire le xylème secondaire et le phloème secondaire. L’emplacement de ce
cambium est fixe entre le
phloème primaire et le
xylème primaire (fig.17
gauche). Les cellules du
cambium sont de deux
types : les initiales
longues ou initiales
fusiformes et les initiales
courtes ou initiales radiales.
 L’assise génératrice subéro-phellodermique : cette assise est encore
appelée cambium subéro-phellodermique ou phellogène. Le
phellogène génère deux tissus secondaires : un tissu de revêtement qui est
le suber (ou le liège) qui remplace le rhizoderme dans une racine âgée ou
l’épiderme dans une tige âgée. Un tissu de réserve qui est le phelloderme.
Le phellogène est formé d’un seul type de cellules et son emplacement est
fonction des organes.
Dans la racine, le phellogène apparait au dépend du péricycle, la partie isolée
meurt et se
desquame.
Dans la tige,
l’emplacement du
phellogène est
variable suivant les
espèces. Il peut
apparaitre au niveau
de l’épiderme ou au
niveau de l’écorce
(parenchyme
cortical) ou au niveau du xylème primaire. Ainsi les tissus situés à l’extérieur
meurent.

2. La formation des tissus secondaires


Chacune des deux assises génératrices (phellogène et cambium) est à l’origine
de la formation des tissus secondaires. Le cambium ou assise libéro-ligneuse
produit le xylème de la périphérie vers le centre et le phloème du centre vers
le péricycle. Contrairement à ce qu’on peut observer dans un méristème
primaire, deux sortes de cellules initiales figurent dans le méristème
secondaire : les initiales fusiformes et les initiales radiales. Les initiales
fusiformes donnent naissance aux éléments conducteurs qui s’orientent
longitudinalement dans le sens de l’axe de la plante. Les initiales radiales seront
à l’origine de rayons subéro-phloémiens.
Pour ce qui est du phellogène ou assise subéro-phellodermique, il produit du
suber (ou liège) vers l’extérieur et du phelloderme vers l’intérieur. Le suber
remplacera le rhizoderme ou l’épiderme dans les racines ou les tiges âgées et
le phelloderme remplacera le parenchyme cortical dans la tige ou la racine.

CHAPITRE II : les tissus végétaux


L’étude des angiospermes permet de
reconnaitre l’existence d’un certain nombre
de tissus : les parenchymes, les tissus de
protection ou de revêtement, les tissus de
soutien, les tissus sécréteurs, les tissus
conducteurs.

A. Les tissus primaires

I. Les parenchymes ou tissus de


réserve
Ce sont des tissus fondamentaux. Ils occupent une place importante chez les
végétaux et assurent diverses fonctions.

1. Caractéristiques de la cellule
parenchymateuse
Une cellule parenchymateuse est une
cellule vivante, presque identique à la
cellule méristématique. Elle est :
- Polygonale, isodiamétrique en coupe
transversale
- A noyau normal en position pariétale
- A grosse vacuole unique occupant
plus de 80% du volume cellulaire
- A cytoplasme mince renferment principalement les plastes et les
mitochondries
- A paroi pectocellulosique mince, traversée par de nombreux
plasmodesmes. Mais elle peut être parfois épaissie et même lignifiée. On
observe ce type de parenchyme lignifié dans le xylème.

2. Les différents types de parenchymes

Ils sont le siège d’échanges gazeux intenses. Ils comportent deux réseaux de
méats intercellulaires. Les parenchymes participent surtout aux fonctions de
nutrition. Il existe deux types de parenchymes que l’on distingue par leurs
fonctions.
- Le parenchyme chlorophyllien qui est apte à effectuer la photosynthèse
pour produire la matière organique (fig. 22).

- Le parenchyme de réserve qui accumule les réserves en eau et en


nutriments.
Plusieurs parenchymes existent également en fonction de leur
aspect ou de leur localisation. On peut citer le parenchyme à méats,
lacuneux, ou encore palissadique. On peut également observer le
parenchyme dans l’écorce (parenchyme cortical), mais également au
niveau du cylindre central (parenchyme médullaire).

a) Le parenchyme chlorophyllien assimilateur


Ce tissu est abondant dans les organes aériens tels que les feuilles, les tiges
auxquels il confère la coloration verte grâce aux chloroplastes que renferment
les cellules de ces tissus.
Chez un grand nombre de dicotylédones et chez certaines monocotylédones,
le parenchyme chlorophyllien ou chlorenchyme se présente chez la feuille en
deux zones :
- La première zone se situe sous l’épiderme de la face supérieure de la
feuille. C’est le parenchyme palissadique formé d’une à deux assises de
cellules allongées et serrées les unes contre les autres.
- La seconde zone se trouve du côté de la face inférieure de la feuille. C’est
le parenchyme lacuneux très riche e méats ou lacunes qui servent à la
circulation de l’atmosphère interne de la feuille. Les cellules du
parenchyme lacuneux sont allongées, arrondies, moins riches en
chloroplastes que celles du parenchyme palissadique.

b) Les parenchymes de réserve


Ces parenchymes jouent un rôle dans la mise en réserve de matériaux élaborés
par les cellules chlorophylliennes. Ils se rencontrent dans de nombreux organes
tels que les racines, les tiges souterraines, les tubercules, les tiges aériennes, les
fruits et les graines.
Les substances mises en réserve sont : les glucides, les lipides, les protéines,
l’eau et l’air.
En fonction de la substance mise en réserve, on distingue les principaux types
de parenchymes de réserve suivants :
- Les parenchymes amylifères (mise
en réserve de l’amidon)
- Les parenchymes aquilifère (mise en
réserve de l’eau)
- Les parenchymes aérifères (mise en
réserve de l’air)
II. Les tissus de protection ou de revêtement

Ils protègent les organes du contact avec le milieu extérieur. Il s’agit de


l’épiderme des tiges et des feuilles et du rhizoderme des racines et de la coiffe.

1. Les tissus de protection des tiges et des feuilles


Il s’agit de l’épiderme qui est formé d’une seule couche de cellules régulières
(fig. 19, 22) qui présentent sur leurs parois extérieures un épaississement
imprégné d’une substance particulière ; la cutine (riche en acides gras et
totalement imperméable à l’eau). La cutinisation consiste en la formation de la
cutine, substance imperméable voisine de la
subérine à la surface de l’épiderme. La pénicule
superficielle plus ou moins épaisse qui
recouvre la cuticule. Son épaisseur est fonction
du milieu de vie de la plante (cuticule mince en
milieu humide et épaisse en milieu aride).
L’évolution du protoderme en tissu de
revêtement comporte trois stades :
 Par des divisions anticlines, le nombre de
cellules protodermiques augmente,
augmentant ainsi la surface de l’assise.
 Les divisions inégales apparaissent pour
donner deux cellules filles : des cellules de grande taille très vacuolisées et
des cellules de petite taille.
 Au troisième stade, les deux types de cellules filles se différencient ; celles
de grande taille
donnent des cellules
épidermiques, et celles
de petite taille évoluent
en cellules stomatiques
ou en poils (fig. 26, 27).
a) Caractéristiques de la cellule épidermique
Les cellules épidermiques sont :
- A section transversale polygonale le plus souvent et carrées par moment.
- Contiennent peu ou pas de chloroplastes, mais des chromoplastes
- A paroi cellulaire épaisse du côté externe par une couche de cutine et de
cire.

b) Les cellules spécialisées de l’épiderme

 Les poils (fig. 27) : certaines cellules de l’épiderme forment des poils
tecteurs et des poils sécréteurs de formes très variées. Les poils sont les
émergences externes de l’épiderme. Les poils tecteurs en nombre
abondant permettent de diminuer la transpiration. Les poils sécréteurs,
quant à eux permettent l’élaboration et l’accumulation de substances.
 Les stomates : un stomate comprend :
- Deux cellules stomatiques ou cellules de garde
- Un ostiole qui est une ouverture sur l’extérieur laissée entre les deux
cellules de garde.
- Une chambre sous-stomatique
La cellule stomatique est :
 Réniforme et très vacuolisée
 Renferme des chloroplastes avec des enclaves amylifères
 A paroi externe cutinisée, c’est-à-dire que la paroi bordant l’ostiole est
épaisse par cutinisation par contre, la paroi en contact avec les autres
cellules reste mince et cellulosique.
 La répartition des stomates : cette répartition sur la feuille varie en
fonction de l’éclairement.
- Pour une feuille en position horizontale dont la face supérieure
est exposée au soleil, il y a plus de stomates sur la face inférieure.
On parle de feuille hypostomatique.
- Pour une feuille flottante, les stomates se trouvent sur la face
supérieure. On parle de feuille hépistomatique.
- Pour une feuille dressées avec presqu’autant d’éclairement sur
les deux faces, on parle de feuille amphistomatique.
2. Les tissus protecteurs de la racine
On distingue trois zones au niveau de la racine. La nature
de l’enveloppe protectrice va donc dépendre de la zone. A
l’avant de l’apex, c’est la coiffe qui protège le protoderme.
Au niveau de la zone intermédiaire où se situent les poils
absorbants, c’est le rhizoderme qui est l’enveloppe
protectrice. Au-delà, c’est l’assise subéreuse qui protège
la racine.
a) La coiffe
Elle provient du méristème d’entretien et s’urge en pénétration dans les
particules du sol.
Outre son rôle protecteur, la coiffe est un centre de géo-percepteur ou gravi-
percepteur. Sans la coiffe, la racine perd son orientation géotropique.

b) Le rhizoderme et l’assise subéreuse


Le rhizoderme (ou assise pilifère) est constitué de deux types de cellules
différenciées à partir du protoderme : les cellules de revêtement
proprement dites et les trichoblastes (ou initiales des poils absorbants).
Les premiers sont les cellules hydratées et vacuolisées, les secondes sont le
siège de synthèse intense d’acides nucléiques. Leurs parois cellulaires sont très
minces et elles ne sont ni subérifiées ni recouvertes de cuticule. Les
trichoblastes évoluent en poils absorbants dans l’assise pilifère. Cette zone
pilifère forme un manchon de quelques centimètres de hauteur au-dessus de la
zone de croissance et se détruit en direction basifuge. Le poil absorbant ne vie
que quelques jours. A mesure qu’il se dégrade, rhizoderme et poils absorbants
sont remplacés par l’assise subéreuse. C’est une zone desquamant et les parois
cellulaires sont subérifiées.

III. Les tissus de soutien


Ils confèrent aux organes qui les contiennent une rigidité et une solidité. Les
parois cellulaires de ces tissus subissent des modifications anatomiques
permettant d’acquérir l’aspect rigide. On distingue deux principaux tissus de
soutien : le collenchyme et le sclérenchyme. Dans les deux cas, les cellules sont
rangées et ont des parois épaissies et jointives. En revanche, le collenchyme a
une paroi entièrement cellulosique. Les cellules qui le contiennent sont donc
vivantes. A l’opposé, les parois des cellules du sclérenchyme sont lignifiées et
donc mortes. Le sclérenchyme est donc le tissu de soutien le plus solide de
parts sa lignification.

Le collenchyme se trouve souvent à la périphérie de l’écorce primaire alors


que le sclérenchyme apparait souvent en liaison avec les faisceaux conducteurs.

1. Le collenchyme
Il se forme dans les organes jeunes en croissance, aériens essentiellement. Le
collenchyme est généralement situé sous l’épiderme des tiges et des pétioles
ou encore accolé à des vaisseaux conducteurs dans les pétioles ou les limbes
des feuilles. Les cellules du collenchyme ou collocytes proviennent de la
prolifération de certaines cellules sous-épidermiques. Le collenchyme a donc
pour origine le parenchyme cortical.

a) Caractéristiques de la cellule du collenchyme


Le collocyte est une cellule vivante :
- Fusiforme, plus ou moins allongée et étroite en coupe longitudinale
- Polygonale en coupe transversale
- A cytoplasme mince, à vacuole unique et volumineuse et à noyau. Elle
ressemble de ce point de vue à une cellule parenchymateuse.
- A paroi pectocellulosique localement épaisse, mais demeurant souple,
résistante et extensible pour permettre
la croissance de l’organe. On distingue
ainsi trois types de collenchymes en
fonction du type d’épaississement des
parois pectocellulosique :
 Le collenchyme rond ou annulaire,
où on observe un dépôt de cellulose
répartie tout autour de la paroi.
 Le collenchyme angulaire : dans ce
cas l’épaississement cellulosique des
parois se fait au niveau des angles.
 Le collenchyme lamellaire ou tangentiel : on observe à ce niveau un
épaississement des parois tangentielles seulement, c’est-à-dire les
parois parallèles à la surface externe.

2. Le sclérenchyme
C’est le tissu de soutien des organes dont l’allongement est achevé. C’est un
tissu constitué de cellules mortes dont les parois sont épaisses par un dépôt de
lignine qui confère dureté et rigidité à la plante. Les cellules du sclérenchyme
allongées (fusiformes) sont appelées fibres. Et celles plus équidimensionnelles
ou ramifiées sont appelées sclérites.

a) Caractéristiques de la cellule scléreuse ou sclérocyte


Le sclérocyte est une cellule souvent morte. Il est :
- Isodiamétrique en coupe transversale
- De forme allongée en coupe longitudinale
- A paroi cellulaire complètement lignifiée, creusée de canalicules
inextensibles
- A cavité cellulaire ou lumen vide de tout contenu.

b) La répartition
Le sclérenchyme est rencontré dans les écorces, on peut l’observer également
dans la chair des fruits, les noyaux, les téguments des graines. Le sclérenchyme
joue principalement un rôle de soutien. Dans les fruits et les graines, il sert de
soutien et de protection.

c) La sclérite et la fibre scléreuse


 La sclérite : elle est le plus souvent une cellule équidimensionnelle.
 La fibre scléreuse : c’est une cellule filiforme, allongée, morte et à paroi
lignifiée.
Il existe 4 types de fibres qui diffèrent par la nature des ponctuations de la paroi
et la morphologie est fonction de leur emplacement dans les organes. On peut
citer :
- La fibre corticale et péricyclique : les premiers se trouvent dans le
parenchyme cortical et les seconds en contact avec le phloème.
- Les fibres libériennes ou ligneuses qui sont rencontrés dans les tissus
conducteurs secondaires.

IV. Les tissus conducteurs


Chez les angiospermes, la circulation des sèves est assurée par un appareil
conducteur composé de deux tissus : le xylème et le phloème. Le xylème assure
la conduction de la sève brute et le phloème la sève élaborée.

1. Le xylème
Il est composé de plusieurs types de cellules, à savoir, les trachéides, les
trachées, les cellules de contact, les cellules parenchymateuses et les fibres
ligneuses. Ces différents éléments du xylème sont classés en deux catégories.
- Les éléments conducteurs qui sont les trachéides et les trachées.
- Les éléments non conducteurs comprenant les fibres, les cellules de
contact, cellules parenchymateuses, etc.

a) Les éléments conducteurs : trachéides et trachées

 Caractéristiques de la cellule du xylème


La cellule du xylème n’est fonctionnelle que morte, c’est-à-dire après
résorption complète du protoplasme. La cellule du xylème est :
- A section transversale plus ou moins arrondie.
- A section longitudinale allongée dans le sens de l’axe de l’organe
- A paroi primaire latérale doublée d’épaississement secondaire plus ou
moins développé. Cet épaississement est réalisé grâce à l’adjonction de la
lignine. Ainsi, les cellules du xylème se différencient en édifiant une paroi
secondaire épaissie de lignine mais pas complète et laisse par endroit,
les plages fines (zone amincie) composées seulement de la paroi primaire,
réalisant ainsi des zones de passages de la sève. Ces zones de passage de
la sève sont appelés ponctuations.
 Les vaisseaux parfaits et les vaisseaux imparfaits
Les parois transversales des cellules constitutives des vaisseaux peuvent être
présentes ou totalement résorber (ou perforées)
- Dans le cas où la paroi transversale est présente et reste cellulosique, le
vaisseau est dit imparfait. Les cellules
constitutives dans ce cas sont appelées les
trachéides. Les trachéides sont des cellules
longues de 0,3 à 10 mm avec un diamètre
de 30 micromètres. Elles sont mises bout à
bout pour former le vaisseau imparfait.
- Dans le cas où les parois transversales des
cellules constitutives des vaisseaux ont
leurs parois transversales perforées ou
totalement détruites, le vaisseau est dit parfait. Les cellules dans ce cas
sont appelées les trachées.

b) Les éléments non conducteurs du xylème


Ce sont : la cellule de contact, les parenchymes, les fibres et les éléments
sécréteurs.
Le parenchyme ligneux primaire se rencontre entre les vaisseaux chez les
dicotylédones arborescentes. Il est formé de cellules vivantes, très vacuolisées
à paroi cellulosique ou lignifiée. Ce parenchyme joue un rôle de réserve
essentiellement. Quant aux fibres ligneuses, elles jouent un rôle de soutien. Il
s’agit de cellules lignifiées et allongées aux extrémités effilées et à parois
secondaires très épaisses.

2) le phloème

Il est également composé d’éléments conducteurs et non conducteurs. Les


éléments conducteurs sont les tubes criblés constitués de cellules criblées. Les
cellules criblées sont allongées,
vivantes mais ayant perdus leurs
noyaux et donc les parois
transversales sont perforées aux travers desquelles circule la sève élaborée. Les
tubes criblés sont flanqués de cellules compagnes (éléments non conducteurs)
plus petites, vivantes et nucléées. Cela permet aux cellules criblées de survivre
et de fonctionner. De même, ces cellules compagnes sont supposées participer
au contrôle des échanges entre tubes criblées et organes végétaux.
a) Caractéristiques de la cellule criblée
Elle est :
- Sans noyau ni vacuole
- A membrane plasmique intacte
- A paroi pectocellulosique
- A hyaloplasme contenant des organites cellulaires et les mitochondries, le
RER, les amyloplastes. La membrane plasmique assure le transport actif.
La paroi transversale de la cellule criblée est percée de pores répartie de
manière uniforme ou groupées en plages. Dans une file de cellules la sève
élaborée passe d’une cellule à l’autre à travers des cribles transversaux.
Par contre, entre file de cellules, elle passe par les plages criblées
latérales.

b) Les éléments non conducteurs


On rencontre dans le phloème des éléments non conducteurs et les fibres
libériennes tels que les cellules compagnes, les éléments parenchymateux et
les fibres libériennes. Les cellules compagnes sont vivantes reliées directement
par des plasmodesmes (canalicule digité) aux cellules criblées. Ces cellules
compagnes jouent un rôle dans la circulation de la sève élaborée. Elles
maintiennent également en vie les cellules des tubes criblés. Quant aux
parenchymes phloémien primaire, les parois cellulaires ne sont pas lignifiées et
les cellules accumulent les réserves.

V. Endoderme et péricycle

L’endoderme et le péricycle ne sont pas des tissus en tant que tels, mais des
couches de cellules marquant la limite entre l’écorce et le cylindre central.
 Caractéristiques des cellules de l’endoderme
Elles sont :
- Etroitement serrées les unes contre les autres
- A paroi cellulosique sur les faces externes et internes des cellules
- A bande d’épaississement de subérine sur les autres faces des cellules. Ces
bandes ceinturent entièrement la cellule (fig. 45). C’est la bande de
Caspary. Ces bandes de Caspary bloquent la circulation radiale de l’eau
sauf au niveau des cellules de passage.
 Le péricycle
Les cellules du péricycle sont le plus souvent accolées aux cellules de
l’endoderme. Elles demeurent méristématiques et les racines secondaires sont
initiées à ce niveau.

B. Les tissus secondaires

1. Les parenchymes secondaires : le phelloderme

La structure et le rôle du phelloderme sont identiques à ceux du parenchyme


primaire

2. Les tissus protecteurs ou de revêtement secondaire

C’est le suber ou liège produit du côté extérieur de l’organe par l’assise


génératrice subéro-phellodermique ou phellogène. Le suber qui est produit est
de nature lipidique. Il est imperméable à l’eau et de ce fait, les tissus situés à
l’extérieur de ce liège se dessèchent et finissent par craquer et tombent. Les
couches mortes qui tombent portent le nom de rhytidomes.
Les lenticelles sont de petites ouvertures qui apparaissent de place en place
dans les couches de cellules subéreuses. Elles sont le siège d’échanges gazeux
avec le milieu extérieur pour l’aération des tissus.
3. Les tissus conducteurs secondaires
La structure du bois et du liber secondaire formé par le cambium contiennent
les éléments déjà vus lors de la description du xylème et du phloème primaires
mais avec plus de variétés. (fig. 51)
a) Le xylème secondaire ou bois
Il est constitué par les éléments entrecroisés (système vertical venant des
initiales fusiformes et du système horizontal venant des initiales radiales).
(fig. 52)
- Les éléments conducteurs : il s’agit des mêmes éléments que ceux décrits
dans le xylème primaire.
- Les éléments non conducteurs : on peut citer les cellules de contact qui
sont les mêmes cellules que celles du xylème primaire.
- Le parenchyme du bois : les cellules sont à paroi cellulaire lignifiée ; leur
rôle est d’accumuler les réserves. Le parenchyme ligneux secondaire
comprend le système vertical et le système horizontal.
 Le parenchyme du système vertical : les cellules sont issues des
initiales fusiformes du cambium. Elles sont plus courtes que les
autres cellules du xylème.
 Le parenchyme horizontal : il constitue les rayons médullaires. Il
s’agit de bandes de cellules orientées radicalement au travers du
xylème et du phloème (fig. 53 et 54). Ces bandes proviennent des
initiales radiales du cambium.
- Les fibres ligneuses : elles sont les mêmes que dans le xylème primaire.

b) Le phloème secondaire
Sa structure est identique à celle du phloème primaire.
- Les cellules conductrices : ce sont les mêmes que dans le phloème
primaire.
- Les éléments conducteurs : les cellules compagnes ou cellules annexes ;
ce sont les mêmes que celles décrites au niveau du phloème primaire.

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