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Chapitre I

BOTANIQUE
INTRODUCTION

Depuis toujours, les Hommes se sont occupés de connaitre et de reconnaitre les différentes
espèces de végétaux qui occupent les divers écosystèmes. Cet intérêt n’a cessé de grandir en raison
de l’utilisation des plantes dans tous les domaines de la vie, depuis la décoration, jusqu’à
l’alimentation et la médication.

Les spécialistes du vivant ont essayé de classer les plantes en proposant des standards divers ;
le suédois Carl Linné (1707-1778) a établi les bases de la classification, ou nomenclature,
binomiale valable aussi bien pour les végétaux que pour les animaux. La hiérarchisation qu’il avait
proposée s’organisent en taxons successifs de l’embranchement, la classe, l’ordre, la famille au
genre et espèce d’où le nom de taxonomie.

L’application du standard de classification aux plantes est connu sous le terme de botanique.
Elle consiste à grouper ensemble toutes les plantes possédant le même caractère morphologique.
Elle consiste aussi à observer et à décrire les différents organes végétaux.

La connaissance et la reconnaissance des espèces végétales, ainsi que des conditions de leur
culture et de leur stockage, a pour objectif de les utiliser comme source de nutrition pour l’Homme
et les animaux qu’il entretient. Cet objectif a donné naissance à une nouvelle discipline scientifique
« la bromatologie » qui permet l’utilisation optimale des ressources végétales destinées à nourrir
le bétail.

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A/. Botanique générale
1. Généralités
1.1. Lexique

Botanique (grec botanikos, de bontanê, herbe)


Nom féminin : étude scientifique des végétaux.
Adjectif : relatif aux plantes, au règne végétal.
À l'origine de la botanique se trouve l'ethnobotanique, pratiquée par tous les peuples, et qui
consiste à connaître et à nommer les plantes entières, les parties de plantes (feuilles, fruits, graines)
ou les aliments, boissons et produits végétaux susceptibles d'être utilisés comme remèdes, poisons
et dans la magie.
L'étude des différents aspects des êtres-vivants du règne végétal.
La botanique et souvent opposée à biologie animale qui se défini comme étant l'étude des
différents aspects des êtres-vivants du règne animal.

Flore (latin Flora, de floris, fleur)


Nom féminin : ensemble des espèces végétales indigènes ou sub-spontanées dans une région
donnée, un milieu donné.

Espèce indigène
Espèce inféodée (fortement liée) à un biotope déterminé où elle croît et se développe de manière
naturelle sans intervention d’autres espèces végétales ou animales. (Antonyme : Exotique,
introduite).
Exemple d’une espèce végétale indigène
Le cèdre de l’Atlas Cedrus atlantica est une espèce que l’on retrouve sur la chaîne montagneuse
de l’Atlas tellien sur des altitudes supérieures à 800m. Donc, elle est indigène (originaire) de cette
chaîne de montagnes où elle définit un type de milieu déterminé le milieu forestier.

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1.2. Aspects marquant la différence entre les végétaux et les animaux

Tableau 1. Comparaison entre les végétaux et les animaux pour les principaux aspects
physiologiques et comportementaux.
Règne
Aspects physiologiques et
Végétaux Animaux
comportementaux
Nutrition Autotrophes Hétérotrophes
Sexuée
Reproduction Sexuée
Asexuée
Diurne : O2+; CO2-
Respiration Unique : CO2+; O2-
Nocturne : CO2+; O2-
Descendance génétiquement
Clones
différente
Dynamique des populations Occupation constante du
Mobiles
milieu
Expansion

Note :
D’autres aspects marquent la différence entre les végétaux et les animaux telle que la faculté
des cellules végétales à se différencier en n’importe quel tissu selon le besoin ; cette faculté est dite
« totipotence ».
Les cellules animales, cependant, se différencient de façon définitive lors de l’embryogenèse en
fonction de leur position sur les feuillets embryonnaires (ectoderme, mésoderme et endoderme).

2. Etude des tissus végétaux (organographie)


2.1. La racine
2.1.1. Définition
La racine est un organe souterrain (sauf dans le cas des racines aériennes) qui a le double rôle
de fixer la plante au sol et d’ssurer l’absorbtion l’eau et les sels minéraux.

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2.1.2. Morphologie
La racine principale (pivot) et ses ramifications s’organisent en quatre (4) zones
A- La coiffe (ou apex)
Semblable à un étui, la coiffe est formée de cellules ayant conservé leur caractère embryonnaire
et recouvrant le méristème (extrémité radiculaire).
Elle a pour rôle de protéger le méristème apical et se renouvelle en permanence par sa face
interne.
B- La zone de croissance
Elle fait suite à l’apex ; de taille comprise entre 1 et 4 mm. Elle assure la croissance en longueur.
C- La zone pilifère
Elle assure la croissance en épaisseur et est recouverte de poils absorbants (responsables de
l’absorption). A mesure que la racine s’allonge, les poils supérieurs tombent et de nouveaux poils
apparaissent vers le bas.
D- La zone subéreuse
Elle est le lieu de naissance des radicelles (ramifications de la racine) ; de couleur brune et plus
ou moins rugueuse en raison de l’accumulation de subérine (liège) dans les cellules de l’assise (ou
des assises) externe(s).

Figure 1. Schéma descriptif des parties constituant la racine


2.1.3. Cas particuliers
2.1.3.1. Adaptations morphologiques :
a- Le pivot peut avorter laissant apparaître un système radiculaire composé de ramifications
équivalentes formant une racine dite « fasciculée » (exemple : les graminées) (fig. 2(a ;b)).

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b- Les racines latérales ou adventives : elles apparaissent soit sur les feuilles ou sur les tiges
rampantes (exemple : le fraisier) ou bien sur les tiges grimpantes (cas du lierre) (fig. 2(c)).

(a) (b) (c)


Figure 2. Cas particuliers des systèmes racinaires : (a) fasciculé, (b) stolons sur fraisier et (c)
racines adventives fixatrices sur lierre.

2.1.3.2. Adaptations fonctionnelles :


L’adaptation des racines peut être observée, dans certains cas, en vue d’assurer de nouvelles
fonctions.
 Les racines en tubercules (exemple de la carotte) accumulent des matières de réserve telles
que l’amidon et l’inuline destinées à la tige de l’année suivante (fig. 3(a)).
 Les racines aériennes (exemple des orchidées épiphytes) sont capables d’absorber l’eau de
pluie ou la vapeur d’eau atmosphérique grâce à une ou plusieurs assises de cellules formant le
« voile » (fig. 3(b)).
 Les racines suçoirs (exemple du Gui), observées chez certaines plantes parasites, pénètrent
dans les tissus et détournent à leur profit les éléments nutritifs (fig. 3(c)).

(a) (b) (c)

Figure 3. Exemples de formes d’adaptation des racines


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2.2. La tige
2.2.1. Définition
La tige est la partie supérieure de l’axe végétatif qui porte les organes aériens et qui se raccorde
à la racine par le collet.
Elle a pour rôle de supporter les parties aériennes en plus de la conduction de la sève.
2.2.2. Morphologie
2.2.2.1. Tige principale
Elle se compose de trois (03) parties
A - L’axe principal
Il est généralement droit et cylindrique se terminant par un « apex », ou bourgeon terminal, qui
est responsable de la croissance en hauteur de la tige.
B - Les nœuds
Le nœud, plus ou moins renflé, est le point d’insertion des feuilles. A l’aisselle de celle-ci, un
bourgeon axillaire donnera soit un rameau soit une fleur (ou une inflorescence) (fig. 4).
Les nœuds sont séparés par des segments appelés « entre-nœuds » au niveau desquels s’effectue
l’allongement intercalaire.
C - Les bourgeons
Ils se composent d’amas de cellules méristématiques formant un point végétatif recouvert
d’écailles protectrices appelées « bractées ».

Figure 4. Disposition des bourgeons, axillaires et terminal, au niveau de l’aisselle foliaire

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2.2.2.2. Les ramifications
Le port de la plante se définit par le comportement des bourgeons axillaires et le développement
des rameaux secondaires en rapport à celui de la tige principale.
On distingue deux (02) types de ramifications selon la continuité du développement du bourgeon
terminal :
A - La grappe (ramification indéfinie)
i) L’axe principal grandit indéfiniment à partir du bourgeon apical et chaque bourgeon
axillaire donne un rameau qui continue à grandir (exemple : Sapin) (fig. 5(a)).
ii) L’axe principal grandit au moment où les rameaux secondaires cessent de se développer
(exemple : Peuplier d’Italie) (fig. 5(b)).
iii) L’axe principal croît à une vitesse inférieure à celle des rameaux secondaires (exemple :
arbustes et buissons) (fig. 5(c)).

(a) (b) (c)


Figure 5. Exemples de ramifications indéfinies
B - La cyme (ramification définie)
Il existe deux (02) types de cymes : unipare et bipare.
Dans le premier cas, le bourgeon terminal cède la fonction de développement au bourgeon
axillaire le plus voisin ; de proche en proche, les bougeons voisins se succèdent pour donner un
développement en queue de scorpion ou en zigzag. (Exemple : saule et tilleul) (fig. 6(a)).
Dans le deuxième cas, le bourgeon qui cesse de fonctionner et est remplacé par deux bourgeons
axillaires se développant de manière symétrique. (Exemple : lilas) (fig. 6(b)).

Figure 6. Schéma explicatif des types de ramifications définies


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2.2.3. Classification
2.2.3.1. Les tiges aériennes
A - Plantes herbacées (annuelles et bisannuelles)
Leur tige est mince, courte et souple et généralement circulaire.
B - Plantes ligneuses
Leur tige est rigide et lignifiée, elles sont dites espèces pérennes ou vivaces.
i) Arbres : de grande taille, leur tige principale est appelée « tronc » qui se ramifie, à partir
d’une certaine hauteur, en branches et rameaux.
ii) Arbustes et arbrisseaux : de moindre taille que les arbres, leur tige se ramifie dès la base.
iii) Stipe : c’est un faux tronc ligneux sans rameaux portant à son sommet un bouquet de feuilles
(exemple des palmiers).
2.2.3.2. Les tiges souterraines
A - Les rhizomes
Ce sont des tiges horizontales qui portent des racines adventives, des feuilles réduites (sous
forme d’écailles), des bourgeons axillaires (qui peuvent donner naissance à un rameau aérien) et
un bourgeon terminal (exemple : chiendent, gingembre).
B - Les bulbes
Leur tige est courte appelée « plateau » qui se compose de deux (02) parties
i) Partie inférieure qui porte les racines ;
ii) Partie supérieure qui porte le bourgeon terminal entouré de feuilles.
Il existe deux (02) types de bulbes, à savoir :
1. Les bulbes tuniqués : les feuilles externes sont membraneuses et colorées tandis que les
feuilles internes sont charnues, incolores et relativement longues appelées « tuniques » (exemple :
Oignon).
2. Les caïeux : ils sont formés de plusieurs petits bulbes dits « bulbilles » séparés les uns des
autres (exemple : ail).
2.2.4. Adaptation des tiges
Certaines tiges s’adaptent à une nouvelle fonction et perdent ainsi leur aspect normal.
1. Organes de réserve : il existe plusieurs formes tels que les tubercules, les bulbes, les
rhizomes et les tiges succulentes (exemple : opuntia) (fig. 7(a)).

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2. Organes de soutien : apparition de structures, telles que les « vrilles », qui confèrent une
certaine stabilité à la plante (fig. 7(b)).
3. Organes assimilateurs : tels que les cladodes qui sont des rameaux spécialisés ayant l’aspect
d’une feuille plate et photosynthétique. (Exemple : raquettes du figuier de Barbarie (fig. 7(c)) et
cladodes de Ruscus (fig. 7(d))).

(a) (b) (c) (d)


Figure 7. Formes d’adaptation des tiges
2.3. La feuille
2.3.1. Définition
La tige s’étend latéralement pour donner des feuilles à symétrie bilatérale, insérées sur des
nœuds.
Elles ont pour rôle d’assurer la photosynthèse ainsi que le contrôle du niveau d’eau dans la
plante grâce à la régulation de la transpiration par le biais de structures spécifiques appelées
« stomates ».

2.3.2. Morphologie
2.3.2.1. Constituants de la feuille
Une feuille se compose de trois (03) parties :
- Le limbe : c’est la partie verte de la feuille possédant un aspect caractéristique pour chaque
espèce, il peut être entier ou divisé en folioles ou se transformer en vrilles. (Exemple : variétés afila
du pois cultivé),
- Le pétiole : c’est la partie plus ou moins dure de la feuille ; il lui permet de se coller sur le
rameau. Une feuille sans pétiole est dite « sessile »,

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- La gaine : c’est la partie proximale d’une feuille qui entoure la tige. Elle peut être ouverte (fig.
8(a)), fermée (fig. 8(b)), formée de plusieurs couches formant chacune un anneau sur le bulbe
tuniqué (fig. 8(c)) ou hypertrophiée simulant un faux pétiole (fig. 8(d)).

(a) (b) (c) (d)


Figure 8. Formes et dispositions de la gaine autour de la tige
2.3.2.2. Nervation de la feuille
Le pétiole foliaire s’étend dans le limbe par des nervures disposées de manière spécifique et
constante.
Il existe deux (02) grands types de nervations :
A- Le type réticulé : les nervures forment un réseau continu dans le limbe à partir d’une nervure
principale. (Exemple : les dicotylédones).
B- Le type fasciculé : les nervures sont indépendantes les unes des autres. (Exemple : les
monocotylédones).
2.3.2.2.1. Modes de nervation
L’aspect des nervures détermine un mode particulier, à savoir
A- Les feuilles uninerves : une (01) nervure unique parcourt un limbe étroit. (Exemple : aiguilles
des conifères) (fig. 9(a)).
B- Les feuilles parallèlinerve : le limbe est parcouru par plusieurs nervures parallèles d’un même
aspect soit :
- Rectilignes (exemple : les graminées) (fig. 9(b)),
- En courbes (exemple : Smilax) (fig. 9(c)).
C- Les feuilles pennées : la nervure principale de taille importante se subdivise en nervures
secondaires disposées comme les barbes (pennes) d’une plume d’un oiseau (exemple :
l’eucalyptus) (fig. 9(d)).
D- Les feuilles palmées : à la base du limbe, le pétiole se divise en nervures qui divergent en
éventail (exemple : Ricinus) (fig. 9(e)).

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(a) (b) (c) (d) (e)
Figure 9. Dispositions des nervures sur le limbe
2.3.2.2.2. Aspect du limbe
L’aspect du limbe se défini par sa forme ainsi que par ses découpures.
I - La forme (fig. 10)
A - Limbe étroit
- en forme d’aiguille (feuille aciculaire ou linéaire sans pointe),
- élargi au centre et effilé aux extrémités (feuille lancéolée).
B - Limbe large
- feuille oblongue,
- feuille elliptique.
C - Limbe plus ou moins étroit
- en cœur (cordiforme),
- orbiculaire (peltée).
D - Limbe particulier
- en forme de faux (falciforme),
- en forme de flèche (sagittée),
- en forme d’épée (ensiforme).

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Figure 10. Principales formes du limbe
II - Les découpures (fig. 11)
Le limbe peut être entier (non découpé) ou présenter des découpures :
A - Légères
- pointues : feuille dentée (Urtica),
- arrondies : feuille crénelée (Salvia).
B - Atteignant la moitié du limbe
- pointues : feuille fide (Ricinus),
- arrondies : feuille lobée (Quercus).
C - Atteignant les trois quarts du limbe
- feuille partite (Ranunculus ; Papaver).
D - Atteignant la nervure médiane
- feuille séquée (Cannabis).

Figure 11. Formes de découpures du limbe

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Note :
La combinaison nervure-découpure permet la description de la feuille (fig. 12)
- Ricinus et Hedera : nervation palmée + limbe fide = palmatifide,
- Pelargonium : nervation palmée + limbe lobé = palmatilobée,
- Anemone : nervation palmée + limbe séqué = palmatiséquée.

Figure 12. Formes caractéristiques des feuilles selon le mode de nervation et


de la découpure du limbe
2.3.3. Adaptation des feuilles
La feuille peut avoir une ligule (cas des Graminées) ou une stipule qui sont deux lames vertes à
la base du pétiole (Cas des Légumineuses).
Les feuilles peuvent se transformer en
- Ecailles (exemple : Cyprès) (fig. 13(a)),
- Vrilles (exemple : Lathyrus ou Gesse) (fig. 13(b)),
- Epines (exemple : Cactus) (fig. 13(c)).

(a) (b) (c)


Figure 13. Formes d’adaptation des feuilles chez quelques espèces
2.3.4. Durée du feuillage
La majorité des plantes possèdent un feuillage « caduque » avec des feuilles qui tombent en
automne ; pour certaines espèces (tel que le chêne), les feuilles peuvent rester sur la tige bien
qu’elles soient mortes « marcescentes ».
Cependant, les feuilles peuvent vivre plusieurs années est donner à la plante un feuillage dit
« persistant ».

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2.4. La fleur
2.4.1. Définition
La fleur est un rameau fleuri réduit et adapté à la reproduction porté par un axe appelé
« pédoncule » dont l’extrémité s’élargie en un « réceptacle ».
Les pièces florales se disposent sur le réceptacle en assises circulaires concentriques « les
verticilles » qui se définissent de l’extérieur vers l’intérieur par :
1. Le calice : formé par des « sépales » vertes (chlorophylliennes),
2. La corolle : formée par des pièces colorées « les corolles »,
3. L’androcée (verticille staminal) : il constitue la partie mâle de la fleur formée par « des
étamines »,
4. Le gynécée (verticille femelle) : partie centrale du réceptacle composée de « carpelles ».
2.4.2. Variation florale
Une fleur est dite incomplète lorsqu’un des verticilles a avorté, elle peut être :
A- Apérianthée (ou nue) : l’enveloppe florale (calice et corolle) est absente.
B- Asépale : le calice manque.
C- Apétale : la corolle manque.
D- Unisexuée (par opposition à hermaphrodite) : un des deux (02) organes reproducteurs
seulement est présent ; on parle de fleur femelle et de fleur mâle.
E- Variation morphologique : une fleur peut présenter des verticilles réguliers qui lui confèrent
plusieurs axes de symétrie, elle est dite actinomorphe. Si les verticilles sont irréguliers et que la
fleur ne possède qu’un seul plan de symétrie, elle est dite zygomorphe.
F- Variation de l’ovaire : les verticilles peuvent s’insérer en-dessous de l’ovaire, la fleur est dite
hypogyne et l’ovaire supère. La fleur est dite épigyne lorsque les verticilles s’insèrent au-dessus
de l’ovaire ; celui-ci est dit infère. Une insertion intermédiaire des verticilles donne un ovaire semi-
infère et une fleur périgone.
2.4.3. Diagramme et formule floraux
La structure d’une fleur ainsi que la composition de ses verticilles peuvent être représentées par:
A – Un diagramme floral : il symbolise la coupe transversale de la fleur avec mise en plan de
tous ses verticilles (représentation bidimensionnelle). Il est dirigé par un axe surmonté de la partie
postérieure opposée à la partie antérieure reconnaissable grâce à la bractée ; entre les deux parties,
les pièces des différents verticilles sont disposées en cercles concentriques entourant l’ovaire.

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B – Une formule florale : c’est la traduction par des chiffres, lettres et symboles du diagramme.
Ainsi le ‘O’ désigne une fleur actinomorphe ; le ‘Z’ zygomorphe. Les lettres S, P, E et C
désignent les sépales, pétales, étamines et carpelle(s) respectivement. Aussi, d’autres symboles
peuvent être ajoutés tels que ”↑ ou ↓” pour un ovaire supère ou infère.

O 5S + (5P) + 5E + 1C ↑
Figure 14. Diagramme floral de Anagallis aventis (le mouron rouge).
2.5. L’inflorescence
2.5.1. Définition
Le terme inflorescence désigne la disposition, propre et constante pour chaque espèce, des fleurs
sur la tige ou sur le rameau.
2.5.2. Types d’inflorescences
L’axe principal se ramifie de deux (02) façons, à savoir : définie et indéfinie.
2.5.2.1. Les inflorescences définies ou à croissance définie (les cymes)
L’axe principal est terminé par une fleur qui arrête sa croissance. Suivant le nombre d’axes
secondaires, on distingue :
1. Les cymes unipares : un seul axe secondaire se développe et porte un seul bourgeon axillaire
qui donne un rameau soit :
A - En hélice : les pédoncules apparaissent d’un côté puis de l’autre côté du rameau donnant la
cyme « hélicoïde » (fig. 15(1-a)),
B - En arc de cercle : les pédoncules floraux se développent toujours du même côté donnant une
inflorescence incurvée comme la queue d’un scorpion, c’est la cyme « scorpioïde » (fig. 15(1-b)),
2. Les cymes bipares : le nombre de bractées étant égal à deux (02), leurs bourgeons axillaires
se développent en rameaux qui peuvent se ramifier à leur tour (fig. 15(2)),

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3. Les cymes multipares : au-dessous de la fleur terminale se retrouvent des bractées
verticillées à l’aisselle desquelles des bourgeons donnent chacun un rameau terminé par une fleur
(fig. 15(3)).

Figure 15. Schéma explicatif des formes d’inflorescences définies


2.5.2.2. Les inflorescences indéfinies (les grappes)
L’axe principal ne se termine pas par une fleur et les fleurs de l’inflorescence adoptent une
disposition centripète (apparaissant de l’extérieur vers l’intérieur) avec les plus âgées à la base et
les plus jeunes vers le sommet.
On distingue quatre (04) types d’inflorescences indéfinies :
1. a. La grappe : chaque fleur est portée par un pédoncule et l’ensemble des fleurs se répartissent
de part et d’autre de l’axe principal (exemple : digitale) (fig. 16(a)).
1. b. L'épi : les fleurs sont sessiles ou à pédoncules réduits.
- Les bractées peuvent porter à leur aisselle 2 ou 3 fleurs, c'est l'épi composé (exemple :
Labiées) (fig. 16(b)),
- Le chaton est un épi de fleurs unisexuées (exemple : Fagacées) (fig. 16(c)),
- Le cône est un chaton dont la base est plus large que le sommet couvert de bractées
membraneuses (exemple : Humulus) (fig. 16(d)) ou écailleuses (exemple : Conifères) (fig. 16(e)),
- Le spadice est un épi simple ou composé entouré d’une bractée très développée appelée
spathe. Elle est de nature ligneuse chez le palmier-dattier et le spadice est ramifié (régime) (fig.
16(f)), tandis que chez les espèces du genre Arum, elle est membraneuse et l'épi est simple (fig.
16(g)).

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(a) (b) (c) (d) (e) (f) (g)
Figure 16. Schéma des aspects d’inflorescences en grappe et en épis
2. L’ombelle : les pédoncules ont la même longueur et partent d’un même point autours duquel
leurs bractées sont regroupées pour former « l’involucre » (fig. 17(a)).
L’ombelle peut être composée d’ombellules à la base desquelles se trouvent les involucelles.
3. Le corymbe : c’est une grappe de fleurs toutes au même niveau dont les rameux inferieurs
sont plus longs et plus âgés que les rameaux supérieurs (exemple : Rosacées) (fig. 17(b)).
4. Le capitule : le sommet de l’axe floral est plus large que sa base et porte un grand nombre de
fleurs sessiles possédant chacune une bractée écailleuse ou soyeuse (exemple : Astéracées). Les
bractées à la base du réceptacle forment l’involucre (fig. 17(c)).

(a) (b) (c)


Figure 17. Schéma des inflorescences en ombelle, corymbe et capitule
2.5.2.3. Les inflorescences composées
L’axe principal ne se termine pas par une fleur mais par un ensemble de fleurs qui peuvent être:
1. Homogènes : pour former une ombelle d’ombellules (exemple : carotte sauvage) (fig. 18(a))
ou bien une grappe de grappes appelée panicule (exemple : avoine) (fig. 18(b)).
2. Mixtes : pour former soit un glomérule d’épis de (exemple : Labiées) (fig. 18(c)), soit une
grappe d’ombelles (exemple : lierre) (fig. 18(d)) ou bien une grappe de cymes appelée thyrse
(exemple : raisin) (fig. 18(e)).

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(a) (b) (c) (d) (e)
Figure 18. Aspects des inflorescences composées
2.6. L’androcée
Il est dit verticille staminal en raison des étamines qui le composent.
2.6.1. Morphologie L’androcée
L’étamine se compose de trois (03) parties :
A - Le filet : constitué d’un fil étroit reliant l’étamine au réceptacle,
B - L’anthère : partie supérieure, renflée, creusée de deux (02) loges abritant les sacs
polliniques. Elle peut avorter donnant ainsi une étamine rudimentaire appelée staminode,
C - Le connectif : prolongement du filet dans l’anthère.
2.6.2. Principaux types d’androcées
Le type de l’androcée est déterminé par le nombre et de la taille des étamines :
A - Polystémone : étamines nombreuses (fig. 19(a)),
B - Méristémone : étamines en grand nombre suite au dédoublement des verticilles staminaux
ou à la ramification des filets (fig. 19(b)),
C - Diplostémone : les étamines, en nombre égal au double des pièces des autres verticilles, se
disposent en deux (02) assises ; les externes alternent avec les pétales et les internes alternent avec
les précédentes (fig. 19(c)),
D - Obdiplostémone : les étamines se disposent en deux (02) assises dont les externes sont
opposées aux pétales (épipétales) ; les internes alternent avec les précédentes (fig. 19(d)),
E - Isostémone : un des deux verticilles avorte pour laisser une seule assise d’étamines opposées
aux pétales (fig. 19(e)).

Figure 19. Schéma des principaux types d’androcées

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Note :
Chez les Apétales, les étamines se retrouvent face aux sépales (épisépales).
2.7. Le gynécée
Appelé aussi pistil, c’est le verticille central composé par un ou plusieurs carpelles renfermant
les ovules destinés à devenir des graines en vue de la pérennité de l’espèce.
2.7.1. Morphologie du gynécée
Le gynécée se compose de trois (03) parties :
A - L’ovaire : partie basale, fermée et parcourus par une nervure interne dite « placenta » sur
laquelle se disposent les ovules,
B - Le style : il est le prolongement de l’ovaire ; en forme de colonne mince et pleine,
C - Le stigmate : porté par le style, il se caractérise par sa surface visqueuse.
2.7.2. Principaux types de gynécées
Le nombre ainsi que le mode d’insertion des carpelles définissent les types suivants :
A - Monocarpellé (unicarpellé) : c’est un type rare que l’on retrouve chez les Légumineuses
(fig. 20),
B - Isomère : il se compose d’autant de carpelles (le plus souvent de même taille) que les autres
verticilles avec une disposition alterne à celle des étamines (exemple : Monocotylédones) (fig. 21),
C- Hétéromère : les carpelles ne s’alternent pas avec les étamines et peuvent être :
- Soit au nombre de deux (02) ; le gynécée possède un plan de symétrie unique (exemple :
Labiées et Solanacées) (fig. 22 (a)),
- Soit plus de deux (02) ; les carpelles sont soit spiralés (fig. 22 (b)) soit verticillés (fig. 22
(c)).

Mimosoideae Caesalpinoideae Faboidea


Figure 20. Schéma des types de gynécées des Légumineuses

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Figure 21. Schéma du gynécée type isomère

(a) (b) (c)


Figure 22. Schéma du gynécée type hétéromère
2.7.3. Disposition des ovules dans l’ovaire (placentation)
Le(s) ovule(s) se dispose(nt) dans l’ovaire selon des modes spécifiques :
A- Placentation basale : les ovules se disposent en amas au fond de la loge carpellaire unique
autour de l’axe floral (exemple : Urticacées) (fig. 23(a)),
B- Placentation centrale : les ovules s’insèrent sur une sphère centrale, appelée « protubérance
basale », qui prolonge l’axe floral dans l’ovaire unicarpellé (exemple : Caryophyllacées) (fig.
23(b)),
C- Placentation pariétale : les ovules se répartissent sur la paroi interne du (ou des) carpelle(s)
(exemple : Pariétales) (fig. 23(c)),
D- Placentation axile : les ovules se disposent au niveau de l’intersection des cloisons
intercarpellaires autour d’un point central qui se retrouve sur l’axe floral (exemple : Solanacées)
(fig. 23(d)),
E- Placentation liminale : les ovules se disposent le long des cloisons intercarpellaires (fig.
23(e)).

(a) (b) (c) (d) (e)


Figure 23. Schéma représentant les différentes formes de placentations

20
2.8. La reproduction
C’est le processus physiologique qui consiste en l’union des gamètes mâle et femelle en vue de
l’obtention d’un nouvel individu.
Elle est subdivise en deux (02) étapes majeures, à savoir :
1- La formation est la maturation des gamètes : au sein des organes reproducteurs, les cellules
subissent une réduction chromatique (méiose) qui aboutit à la formation des « gamètes »,
2- La fusion (ou union) gamétique : les noyaux des gamètes fusionnent et le zygote est formé ;
il est diploïde et capable de se développer pour donner un individu complet (sur le plan organique
et fonctionnel), apte à produire des gamètes en vue de la continuité de l’espèce.
2.8.1. La microsporogenèse (fig. 24)
Elle désigne les étapes nécessaires au développement du grain de pollen comme suit :
Au sein de chaque sac pollinique, des cellules archéspores se divisent en deux (02) types de
cellules : les cellules pariétales et les cellules sporogènes.
La cellule pariétale se divise en plusieurs assises, à savoir :
- Une assise externe dite « assise mécanique »,
- Un ensemble d’assises « intermédiaires »,
- Une assise interne, au contact des cellules sporogènes, qui forme le tapis à rôle
nourricier.
- La cellule sporogène subit des mitoses répétées pour former un « massif
sporogène ».
- Les cellules de ce dernier se divisent par mitose puis par méiose pour donner des
amas de quatre (04) cellules haploïdes appelées « tétrades ou tétraspores » entourées par
une paroi cellulaire. La rupture de cette dernière permet la libération de quatre (04)
« microspores » dans le sac pollinique rempli de liquide secrété par le tapis.
- Le noyau des microspores subit une mitose qui aboutit à l’apparition de deux (02)
noyaux : un noyau végétatif, sphérique, volumineux et un noyau reproducteur (anthéridie)
qui se divise, par méiose, en deux (02) cellules gamétiques.
- L’ensemble est entouré d’une mince cloison, qui se divise en deux couches (02)
superposées : l’intine (cellulaire) et l’exine (cutinisée) ; le grain de pollen est ainsi formé.

21
Figure 24. Schéma descriptif des étapes de la microsporogenèse
2.8.2. La macrosporogenèse
Les étapes d’apparition, de développement et de formation l’ovule définissent la
macrosporogenèse.
Au niveau du placenta, une cellule « archéspore (ou megasporocyte) » se divise en deux (02)
cellules :
- Une cellule externe, qui se donnera le « périsperme » entourant le sac embryonnaire,
- Une cellule interne (ou sporogène).
La cellule interne subit une double division (mitotique et réductionnelle) pour donner quatre
(04) cellules haploïdes : les macrospores. Celles-ci dégénèrent, à l’exception d’une cellule qui va
subsister.
Le noyau de la macrospore passe par une série de trois (03) divisons pour former huit (08)
noyaux qui constituent, ensemble, le sac embryonnaire.
Quatre (04) des noyaux vont se positionner au pôle supérieur de l’ovaire (micropylaire) et les
quatre (04) autres au pôle inferieure (chalazien). Une grande vacuole sépare les deux (02) masses
nucléaires.

22
Un noyau de chaque pôle migre vers le centre du sac embryonnaire et fusionne avec son
homologue pour former le « noyau secondaire du sac ».
Au niveau du pôle micropylaire, trois (03) cellules s’individualisent pour donner :
- Une oosphère (gamète femelle),
- Deux (02) synergides (rôle nourricier).
Au niveau du pôle chalazien, les noyaux se recouvrent d’une membrane cellulaire individuelle
et deviennent les « antipodes ».
La fusion d’un des deux gamètes males avec l’oosphère donne l’œuf principal (à 2n chrs) tandis
que la fusion du second gamète male avec le noyau secondaire du sac embryonnaire aboutit à la
formation de l’œuf accessoire (à 3n chrs) qui donne l’albumen de la graine. Cette double
fécondation est propre aux angiospermes.
Les antipodes et les synergides disparaissent ainsi que toutes les pièces florales, sauf l’ovaire
qui continue son développement pour donner le fruit qui contient les graines issues du
développement des ovules.
2.9. Le fruit
La graine qui contient la future plantule est protégée par le fruit. La paroi de celui-ci constitue
le « péricarpe » ; il est composé de trois (03) parties :
- L’épicarpe (partie la plus externe qui constitue la peau),
- Le mésocarpe (partie intermédiaire qui constitue la chair),
- L’endocarpe (partie interne qui entoure la graine).
Le développement de ces trois parties et leur consistance permettent de distinguer :
- Les fruits charnus ;
- Les fruits secs.
2.9.1. Les fruits charnus
A - Les baies :
Les trois (03) parties du péricarpe sont charnues :
1. Les baies monospermes : issues d’un gynécée uniloculaire et uniovulé (exemple : laurier),
2. Les baies polyspermes : issus d’un gynécée pluriloculaire, on distingue :
 L’hesperide des Citrus : l’épicarpe est composé du zeste, le mésocarpe est spongieux
et l’endocarpe est membraneux délimitant les quartiers remplis de poils succulents.

23
 Le pépon (ou péponide) des Cucurbitacées : l’épicarpe est dur d’aspect cortiqué, le
mésocarpe et l’endocarpe sont charnus (exemple : melon).
 La banane : l’épicarpe est coriace, mésocarpe et endocarpe spongieux.
B- Les drupes :
L’endocarpe est soit scarifié (noyau) ou cartilagineux renfermant des pépins. On distingue :
1. Les drupes monospermes : proviennent d’un gynécée uniloculaire et, soit uniovulé, soit
pluriovulé mais dont un seul ovule arrive à maturité (exemple : prune, pêche, olive),
2. Les drupes polyspermes : issues d’un gynécée pluriloculaire dont la paroi de chaque loge
donne un cartilage. La poire et la pomme possèdent un mésocarpe charnu provenant d’une part du
réceptacle floral et d’autre part des carpelles. L’endocarpe pentamère cartilagineux abrite deux (02)
graines (pépins) dans chaque loge (exemple : pomme).
2.9.2. Les fruits secs
A- Les fruits secs indéhiscents (fig. 25) :
Ils proviennent, en majorité, d’un seul carpelle. Le fruit ne possède pas de fentes d’ouverture.
On distingue les types suivants :
1. Les akènes : ce sont des fruits qui se composent d’une graine sèche entourée d’un péricarpe,
plus ou moins sclarifié (lignifié), non soudé à la graine (exemple : Astéracées),
2. Les samares : ce sont des akènes dont le péricarpe s’est prolongé latéralement par une aile
membraneuse permettant l’anémochorie (dissémination par le vent) (exemple : frêne),
3. La nucule : c’est un fruit dont le péricarpe est entièrement ligneux (exemple : Fagacées et
Lamiacées),
4. Le caryopse : c’est un akène dont le péricarpe est soudé à la graine unique (exemple :
Graminées).

Figure 25. Aspects et formes des fruits secs indéhiscents (polyakènes non inclus)

24
5. Les polyakènes : ils proviennent du développement d’un gynécée à plusieurs carpelles soudés
qui donnent chacun un akène. Chez les Ombellifères, le fruit est un diakène (fig. 26(a)) ; le fruit
des Labiées est un tétrakène (fig. 26(b)) et le fruit des Malvacées est un polyakènes (fig. 26(c)).

(a) (b) (c)


Figure 26. Aspects des fruits secs indéhiscents type polyakènes
B- Les fruits secs déhiscents :
1. Les fruits unicarpellés : ce sont des fruits qui possèdent soit une seule fente de déhiscence
appelé follicule (exemple : séné) ou deux fentes appelé gousse (exemple : Légumineuses),
2. Les capsules : on distingue plusieurs types de capsules selon le type de placentation et le
mode de déhiscence :
- La silique : formée de deux (02) carpelles divisés par une cloison dite « replum » ; le fruit
possède quatre (04) fentes de déhiscence para-placentaires (exemple : Crucifères) (fig. 27(a)),
- La capsule septicide : la déhiscence se trouve le long des sutures carpellaires, le fruit ouvert
donne des carpelles entiers séparés (exemple : digitale) (fig. 27(b)),
- La capsule loculicide : les fentes se situent au milieu de chaque carpelle (exemple : tulipe)
(fig. 27(c)),
- La pyxide : c’est une capsule recouverte d’un couvercle apical pouvant se détacher
(exemple : jusquiame) (fig. 27(d)),
- Déhiscence poricide : les graines sont libérées à travers des pores ou des valves qui se
trouvent dans la partie supérieure de la capsule (exemple : pavot) (fig. 27(e)).

25
(a) (b) (c) (d) (e)
Figure 27. Aspects et formes des fruits secs dehiscents
2.10. La graine
Elle résulte du développement de l’ovule fécondé, elle possède la capacité à germer. Deux (02)
parties composent la graine :
1- L’épisperme (enveloppe protectrice) : il correspond aux deux (02) téguments de l’ovule, le
tégumen (interne) et le testa (externe). Sur la surface du testa on retrouve :
A - Le hile : c’est le point d’attache de la graine à la plante,
B - Le micropyle : il correspond à l’orifice à partir duquel pénètre le tube pollinique,
C - Le raphé : c’est un réseau de vaisseaux nourriciers qui longe l’intérieur de l’ovule.
2- L’amande : elle est constituée du tissu de réserve en plus de l’embryon :
A - Le tissu de réserve (3n chrs) : il résulte de la fécondation du noyau secondaire du sac
embryonnaire. Si les cotylédons consomment le nucelle, la graine est dite « exalbuminée ». Une
graine est dite « albuminée »si une partie du nucelle persiste,
B - L’embryon : appelé aussi zygote, il comprend de quatre (04) parties :
 La radicule : elle se développera pour donner le système racinaire,
 La tigelle : futur axe central de la plante, pouvant être aérien ou souterrain,
 La gemmule : se développe pour donne la tige aérienne de la plante,
 Le(s) cotylédon(s) : composé(s) d’une (monocotylédone) ou de deux (dicotylédone)
feuille(s) primordiale(s).

26
B/. Botanique appliquée
3. Classification des végétaux (systématique)
3.1. Introduction
Il existe plusieurs types de classifications proposées par différents auteurs selon divers aspects
: hauteur de la plante, positionnement des organes de survie de la plante ou bien encore des
caractères morphologiques.
Cette dernière, appelée classification classique (ou linnéenne), est opposée à la classification
phylogénétique qui se base sur des outils et des méthodes modernes (confrontation des fragments
de génomes de plantes).
3.2. Classification des plantes en fonction de leur hauteur
Selon leur hauteur, les espèces végétales peuvent être classées en 03 catégories (strates) :
1- La strate herbacée : composée d’herbes, non ligneuses, telles que la pomme de terre, la
tomate, etc.
2 - La strate arbustive : composée d’arbustes, ligneux, tels que le rosier et la ronce.
3 - La strate arborée : composée d’arbres ligneux bien développés dont la morphologie laisse
apparaître une organisation distincte des différentes parties : tronc, rameau principal, rameau
secondaire (exemple : les arbres forestiers et les arbres fruitiers).
Outre ces catégories, il existe les lianes qui sont des plantes grimpantes herbacées ou ligneuses
à la tige particulièrement souple qui utilise des supports verticaux pour monter bénéficiant ainsi
d’un meilleur ensoleillement (exemple : la vigne, les glycines et le lierre grimpant).
3.3. Classification des plantes en fonction de leur morphologie
Les formes observables à l’œil nu ont permis de classer les plantes en trois (03) divisions
distinctes :

27
Tableau 2. Classification des plantes depuis la division aux classes subséquentes
Cl. 1 : Bactéries
Emb. 1 : Schizophytes
Cl. 2 : Cyanobactéries
Cl. 1 : Chrysophycées
Cl. 2 : Xanthophycées
Division 1 : Emb. 2 : Phycophytes Cl. 3 : Chlorophycées
Thallophytes Cl. 4 : Phéophycées
Cl. 5 : Rhodophycées
Emb. 3 : Mycophytes
Emb. 4 : Lichens
Cl. 1 : Hépatiques
Emb. 1 : Bryophytes
Cl. 2 : Mousses
Division 2 : Cl. 1 : Lycopodes
Cryptogames Cl. 2 : Prêles
Emb. 2 : Ptéridophytes
Cl. 3 : Fougères
Cl. 4 : Psilotums
Emb. 1 :
Préspermatophytes
(Gnetophytes)
Cl. 1 : Pinopsida
S/Emb. 1 : Cl. 2 : Ginkopsida
Division 3 : Gymnospermes Cl. 3 : Cycadopsida
Phanérogames Cl. 4 : Gnetopsida
Cl. 1 :
Emb. 2 : Spermatophytes Monocotylédones
(Liliopsida)
S/Emb. 2 :
Angiospermes
Cl. 2 : Dicotylédones
(Magnoliopsida)

28
Division I : Thallophytes (végétaux inferieurs)
Ce sont les plantes qui ne possèdent ni feuilles, ni tiges ni racines. Cette division rassemble les
végétaux pluricellulaires dont le corps végétatif est un thalle.
La division des thallophytes, très hétérogène, comprend :
- les algues, pourvues de chlorophylle,
- les champignons (non chlorophylliens),
- et les lichens, qui sont une symbiose entre algues et champignons.

I.1. Embranchement des SCHIZOPHYTES


- Classe : Bactéries,
- Classe : Cyanobactéries (algues bleues).

I.2. Embranchement des PHYCOPHYTES (Algues)


- Classe : Chrysophycées (algues unicellulaires),
- Classe : Xanthophycées (algues jaunes),
- Classe : Chlorophycées (algues vertes),
- Classe : Phéophycées (algues brunes),
- Classe : Rhodophycées (algues rouges).

I.3. Embranchement des MYCOPHYTES (Champignons)


Les Mycophytes, ou Champignons, sont des végétaux sans chlorophylle.
Ils sont hétérotrophes et vivent en saprophytes* sur les végétaux en décomposition ou en parasites
sur les animaux.
Leur thalle est formé de filaments siphonnés ou cloisonnés.
Il existe 03 catégories de champignons, à savoir :
a. Les champignons médicinaux,
b. Les champignons toxiques,
c. Les champignons alimentaires.
* Ensemble des organismes végétaux (champignons) capables de provoquer la décomposition de
la matière organique non vivante et de se nourrir des produits qui en résultent.
Ce terme désigne aussi les bactéries qui possèdent cette même capacité.

29
a. Les champignons médicinaux :
a.1. Les champignons producteurs d’antibiotiques :
Ils sont nombreux et importants et forment une discipline à part ;
Penicillium notatum et Penicillium chrysogenum (pénicilline) ; Penicillium griseofulvum
(griséofulvine) et les espèces du genre Cephalosporium (céphalosporine).
a.2. L’ergot du seigle Claviceps purpurea :
Ce champignon contient plusieurs alcaloïdes dérivés de l’acide lysergique ; il est utilisé comme
hémostatique, ocytocique ou vasodilatateur cérébral.
a.3. Les levures :
Les levures sont des champignons unicellulaires aptes à provoquer la fermentation des matières
organiques animales ou végétales.
Pour la plupart, elles se multiplient par bourgeonnement (cas des Saccharomyces) ou par fission
(scissiparité) (cas des Schizosaccharomyces). Une reproduction sexuée peut avoir lieu.
La levure de bière (Saccharomyces cerevisiae) est officinale du fait qu’elle contient de
l’ergostérol et toutes les vitamines du groupe B.

b. Les champignons toxiques :


Certains champignons comestibles pour l’Homme (pleurotes et morilles) peuvent causer des
troubles digestifs chez les animaux de compagnie tel que le chien.
Les champignons vénéneux, aussi nocifs pour l’Homme que pour les autres animaux peuvent
provoquer des ingestions mortelles ou laisser d’importantes séquelles sur le foie ou les reins.
Les symptômes possibles sont :
- Diarrhée,
- Vomissements,
- Salivation,
- Etat léthargique,
- Tremblements ou excitation.

I.4. Embranchement des LICHENS


Végétal symbiotique formé par l'association d'une algue microscopique et d'un champignon
filamenteux (fig. 28).

30
Figure 28. Morphologie de quelques types de lichens vus à l’œil nu

Division 2 : Cryptogames (plante sans fleurs)


Plantes dont les organes reproducteurs, cachés ou peu visibles, ne se regroupent pas en cônes
ou en fleurs (par opposition à phanérogame).

II.1. Embranchement des BRYOPHYTES


Plantes terrestres ou d'eau douce dépourvues de vaisseaux mais pouvant avoir des feuilles et
caractérisées par l'importance de la phase à n chromosomes (haplophase) dans le cycle reproductif,
exemple :
- Classe : Hépatiques (fig. 29(a)),
- Classe : Mousses (fig. 29(b)).

(a) (b)
Figure 29. Morphologie de deux types de bryophytes

II.2. Embranchement des PTERIDOPHYTES (= cryptogames vasculaires)


Les ptéridophytes présentent des tissus vasculaires : xylème et phloème (= Cryptogames
vasculaires).
Ils se caractérisent par des racines, une tige et des feuilles avec absence de fleurs et de graines ;
ils se reproduisent par des spores.
Ils occupent une position particulière dans le réseau trophique ; en raison de leur toxicité ou autres
moyens de défense, ils ne sont pas consommés par les herbivores de leur milieu.

31
Ils possèdent un pouvoir de cumulation de grandes quantités de métaux toxiques sans mourir.
Sous-divisions des ptéridophytes :
 Lycopodiophytes, (exemple : les lycopodes) (fig. 30(a)).
 Polypodiophytes ou filicophytes, (exemple : les fougères) (fig. 30(b)).
 Equisétophytes, (exemple : les prêles) (fig. 30(c)).
 Psilophytes, (exemple : les psilotums) (fig. 30(d)).

(a) (b) (c) (d)


Figure 30. Morphologie des ptéridophytes

Division 3 : Phanérogames (plantes à fleurs)


Plantes à graines.
Le groupe des phanérogames rassemble la majorité des plantes actuelles, avec les
gymnospermes et les angiospermes, ou plantes à fleurs.

III.1. Embranchement des PRESPERMATOPHYTES (Gnetophyta)


Ensemble des espèces de morphologie intermédiaire entre les ptéridophytes et les
gymnospermes.
Considérées comme reliques d’anciens gymnospermes : fossiles vivants.
Les espèces recensées (environ 70) se regroupent en trois genres.

Figure 31. Aspect externe d’une espèce de gnetophytes

32
III.2. Embranchement des SPERMATOPHYTES
Nom d'embranchement donné aux plantes supérieures à graines.
On compte un peu plus de 300 000 espèces de spermaphytes, presque toutes terrestres. On
distingue deux sous-embranchements :

III.2.1. Sous-embranchement des Gymnospermes


Plantes à graines (spermaphytes) les moins évoluées dont l’ovule est nu et est porté par des
pièces foliaires (qui se développent en écailles) groupées sur un rameau fertile.

A - Caractères généraux
A – 1. L’appareil végétatif
La tige est ligneuse et ramifiée pouvant être soit des arbustes (Thuya, Juniperus) ou des arbres,
parfois géants tels que le Séquoia.
Les feuilles sont persistantes et réduites.
Possédant (dans le cas des conifères) un appareil sécréteur produisant de la résine.
A – 2. L’appareil reproducteur
Certaines espèces sont monoïques (pin) ; les individus portent les deux types de fleurs (mâles et
femelles). D’autres dioïques (if) dont les individus portent un type de fleurs (soit mâles soit
femelles).
Les inflorescences sont formées de fleurs archaïques, apérianthées (sans périanthe) et
unisexuées. Les inflorescences sont dites cônes ou strobiles. On distinguent les cônes mâles et les
cônes femelles, ces derniers représentent un fruit clos renfermant des graines.

B - Classification des Gymnospermes


Les gymnospermes se composent majoritairement des :
A/ Conifères (Coniferophyta ou Pinophyta), tels que les sapins (Abies), les épicéas (Picea), les Pins
(Pinus), les Genévriers (Juniperus) et les Thuyas (Thuja). Ce genre de plantes possède des canaux
résinifères (excrétion de résine).
B/ Cycadophytes (Cycadophyta) tels que les Cycas.

33
Les Gymnospermes s’organisent en 4 classes comprenant 6 ordres comme suit :
1) Classe : Pinopsida
Ordre : Pinales (ou Abiétales)
2) Classe : Ginkopsida
Ordre : Ginkgoales
3) Classe : Cycadopsida
Ordre : Cycadales
4) Classe : Gnetopsida
Ordre : Gnétales
Ordre : Ephédrales
Ordre : Welwitschiales

Ordre : Pinales (ou Abiétales)


 Famille : Taxacées (Taxus baccata : If commun),

Figure 32. Aspect du port et des graines de Taxus baccata

 Famille : Pinacées (Pinus halepensis : pin d’Alep),

34
Figure 33. Feuillage en épines de Pinus halepensis

 Famille : Cupressacées (Cupressus sempervirens : cyprès),

Figure 34. Aspect des feuilles en écailles et des cônes de Cupressus sempervirens

35
 Famille : Taxodiacées (Sequoiadendron gigantium : le séquoia géant),

Figure 35. Forêt de séquoias géants Sequoiadendron gigantium

 Famille : Araucariacées (Araucaria heterophylla),

Figure 36. Aspect du port typique de Araucaria heterophylla

36
 Famille : Podocarpacées (Podocarpus macrophyllus : pin des bouddhistes),

Figure 37. Feuillage et graines de Podocarpus macrophyllus

 Famille : Sciadopitycacées (Sciadopitys verticillata : pin parasol du japon).

III.2.2. Sous-embranchement des Angiospermes


On peut dater les premières angiospermes du début de l'ère secondaire, il y a 210 millions
d'années.
Leur expansion fut rapide à l'échelle des temps géologiques, précisément au début du tertiaire
(il y a 60 millions d'années)
Plantes à graines dont l'ovule, fécondé par l'intermédiaire d'un tube pollinique, se transforme en
un fruit clos. (Les angiospermes portent généralement des fleurs typiques).
Existence d’une véritable enveloppe florale.
Fleurs unisexuées ou hermaphrodites.
Constitution d’un véritable fruit contenant des graines.

37
La fleur des angiospermes se compose, pour la plupart des espèces, d’un pédoncule floral sur
lequel s’insèrent 4 verticilles :
- Le calice : ensemble des sépales,
- La corolle : formée par les pétales,
- L’androcée (organe reproductif mâle) : qui se compose des étamines chacune formée d’un
filet terminé par une anthère,
- Le gynécée (organe reproductif femelle) : formé par un stigmate, un style et un ovaire
pouvant être divisé en lobes et contenant des ovules.
- Le calice ainsi que la corolle forme l’enveloppe externe de la fleur : le périanthe.
Les angiospermes referment 2 classes :

III.2.2.1. Les Monocotylédones (Liliopsida)

A - Caractères généraux
Leurs racines sont de type fasciculé.
La tige est non ramifiée.
La feuille est simple, sessile et parallèlinerve.
La graine se compose d’un seul cotylédon.
La fleur est typiquement trimère ; la formule florale est la suivante :
(3+3) T + (3+3) E + 3 C

B - Classification des Monocotylédones ou Liliopsida


Ordre des Glumales : inflorescence en épillet (fig. 39)
Exemple : famille des Graminées ou Poacées
- Espèces herbacées, annuelles à racines fasciculées ou vivaces par des rhizomes.
- La tige est creuse (chaume) ; les feuilles rubanées, rectinerves à gaine fendue.
- Les inflorescences sont des épillets groupés en épis ou en grappes.
- Deux bractées stériles protègent l’épillet : les glumes.
- La fleur est hermaphrodite, apérianthée, entourée de 2 glumelles et de 2 glumellules.
- L’une des glumes est insérée sur l’axe de l’épillet, c’est la glume inférieure ; elle correspond
à la bractée florale.

38
- L’autre est insérée sur le pédoncule floral, c’est la glume supérieure ou bractée adossée.
- Les glumellules, très petites, protègent la fleur qui comprend :
 3 étamines,
 3 carpelles soudés en un ovaire uniloculaire surmonté par deux stigmates plumeux. L’ovaire
contient un seul ovule anatrope.
- Le fruit est sec et est appelé caryopse ; la graine est soudée au péricarpe. Son albumen est
volumineux, il est formé de deux couches : protéique et amylacée.
- Principales espèces :
- Le blé : Triticum sativum ;
- Le riz : Oryza sativa ;
- L’orge : Hordeum vulgare.

Figure 38. Aspect de la grappe (à gauche) ainsi que de la fleur (à droite) d’avoine
Genre 1 : Oryza
Les espèces de ce genre (une vingtaine) sont des graminées herbacées (1 à 2 m de hauteur)
poussant dans les zones humides et peuvent être annuelles ou vivaces. Deux espèces de riz sont
cultivées : Oryza sativa et Oryza glaberrima.

39
(a) (b)
Figure 39. Forme de l’inflorescence en épis (a) et des détails de l’épillet d’une espèce de riz

Genre 2 : Secale
Ce genre comprend 14 espèces annuelles et vivaces, sauvages et cultivées. L’espèce la plus
connue est le seigle Secale cereale qui est cultivée pour ses grains (céréales) ; elle est aussi cultivée,
pour son grain ainsi que pour sa paille, est utilisée dans l’alimentation du bétail (plante fourragère).
Le seigle est allogame (nécessite une fécondation croisée). Le chaume est plus ou moins long
(1.2 à 1.6 m). L’inflorescence est un épi, semblable à celui du blé, formé de 30 à 40 épillets à trois
fleurs dont la médiane est stérile.

(a) (b) (c)


Figure 40. Aspect du feuillage (a), des épis (b) et des graines de seigle
40
Genre 3 : Hordeum
Ce genre comprend une trentaine d’espèces, dont la plus connue est l’orge commun Hordeum
vulgare car cultivée pour l’alimentation animale et humaine. La plante est annuelle de 3 à 130 cm
avec une tige en touffe feuillée jusqu’au sommet. La feuille est plane avec un limbe linéaire et
étroit ; elle est rude, velue avec une ligule courte. Les épillets sont groupés dans les épis par triplets
avec les latéraux souvent stériles.

(a) (b)
Figure 41. Forme de la feuille en ruban (a) et des épis à longs barbes (b) de l’orge commun
Genre 4 : Festuca (foin en latin)
Ce genre comprend entre 400 et 500 d’espèces (les fétuques) cultivées comme plantes
fourragères.
Les inflorescences sont en panicules (fleurs en grappes de grappes sur un axe simple) avec une
fleur terminale stérile et l’épillet se compose de plusieurs fleurs dont les glumes sont plus courtes
que celui-ci.
Les fleurs sont hermaphrodites avec 3 étamines et un ovaire à 2 stigmates plumeux.

41
Figure 42. Aspect des principales caractéristiques botaniques d’une espèce de fétuques

Genre 5 : Sorghum
Ce genre comprend une vingtaine d’espèces dont la plus utilisée est le sorgho commun (Sorghum
bicolor).
Les plantes de ce genre sont herbacées, annuelles ou vivaces, cespiteuses (avec une touffe
compacte de feuilles à la base de la tige) ou rhizomateuses.
Les feuilles ont un limbe plat et lancéolé possédant une ligule membraneuse.
Les épillets sont disposés par paires ou en triplets ; les épillets femelles fertiles sont sessiles (sans
pédicelle) tandis que les épillets mâles ou femelles stériles sont pédicellés.

42
(a) (b)
Figure 43. Formes des épillets femelles fertiles (a) et épillets mâles ou femelles stériles (b) du
sorgho commun

Genre 6 : Dactylis
Ce genre comprend 1 à 5 espèces de plantes herbacées vivaces, densément cespiteuses qui
peuvent atteindre 2m de hauteur.
Le dactyle pelotonné Dactylis glomerata est considéré comme une espèce fourragère vivace
avec un système racinaire profond.
Le limbe foliaire est relativement large de couleur vert bleuâtre avec une ligule assez longue et
échancrée.
L’inflorescence est ramifiée formée de groupes d’épillets rassemblés en glomérules serrés.

43
Figure 44. Caractéristiques botaniques du dactyle pelotonné

Genre 7 : Zea
Ce genre comprend 5 espèces dont la plus répandue est Zea mays : le maïs.
Les espèces de ce genre sont herbacées, monoïques, rustiques, cespiteuses ou rhizomateuses.
La tige est creuse et formée d’entrenœuds.
Les feuilles sont de grande taille munies d’une ligule membraneuse.
Les inflorescences sont unisexuées; les inflorescences mâles (terminales) sont dites staminées
et les inflorescences femelles sont dites pistillées.

Figure 45. Aspect des épis mâles et femelles de Zea mays


44
Genre 8 : Lolium
Ce genre compte une dizaine d’espèces dont l’ivraie multiflore Lolium multiflorum et l’ivraie
vivace Lolium perenne sont les plus cultivées.
Les plantes de ce genre sont herbacées, annuelles ou bisannuelles.
La tige (chaume) porte des entrenœuds creux et peut atteindre 1 à 3 m de haut.
Les feuilles sont lancéolées avec une ligule membraneuse de 3 à 11 mm de taille.
Plantes monoïques avec des épillets unisexués.
Les épillets staminés (sans glumes) se trouvent sur la partie inférieure de la plante sur des
rameaux tombants; ils sont composés d’une seule fleur à étamines.
Les épillets pistillés (sans glumes) sont portés par des rameaux dressés dans la partie
supérieure ; ils se composent de plusieurs fleurs, dont une seule est fertile, avec un ovaire à 2
styles et 2 stigmates.

(a) (b)
Figure 46. Aspect de l’épi mâle (a) et femelle (b) de Lolium multiflorum

Genre 9 : Avena
Ce genre comprend une quinzaine espèces herbacées; la plus connue est l’avoine cultivée
Avena sativa qui est utilisée comme fourrage vert à couper.
Les fleurs sont hermaphrodites autopollinisées.
La tige est cylindrique de 25 à 150 cm de haut à port dressé.
Les feuilles portent une ligule blanche de 2 à 5 mm.
Les inflorescences sont des panicules lâches portant des épillets de 2 à 3 fleurs.

45
(a) (b) (c)
Figure 47. Aspect du port dressé (a), de la ligule membraneuse (b) et du panicule (c) de l’avoine
cultivée

Genre 10 : Phleum
Les plantes de ce genre sont herbacées et dites « fléoles » de taille inférieure à 1 m.
Les inflorescences se composent d’épillets uniflores, hermaphrodites, de couleur vert bleuâtre
avec les glumelles (paléa et lemma) libres, sauf à la base, pouvant porter des cils.
La pollinisation est anémogame.

(a) (b)
Figure 48. Aspect de l’inflorescence (a) et de la fleur (b) d’une espèce de Phleum

46
Genre 11 : Triticum
Plusieurs espèces de Triticum sont désignées par le terme générique « blé ».
Ces espèces sont des herbacées annuelles.
Les espèces les plus cultivées sont le blé dur Triticum turgidum et le blé tendre Triticum
aestivum.
Le chaume porte à son extrémité un épi formé de deux rangées d’épillets sessiles et aplatis,
entourés de deux glumelles, composés de trois fleurs achlamydes (périanthe totalement absent).

Figure 49. Caractéristiques botaniques d’une espèce de Triticum

47
III.2.2.2. Les Dicotylédones (Magnoliopsida)
A - Caractères généraux
Leurs racines sont de type pivotant.
La tige est ramifiée.
La feuille peut être simple ou composée, nervation variable, rarement parallèle.
La graine se compose de deux cotylédons.
La fleur est tétramère ou pentamère.

B - Classification des Dicotylédones


Selon le degré de perfectionnement de l’appareil floral, les dicotylédones se subdivisent en 3
sous-classes :
B - 1. Sous-classe des Apétales :
Les Apétales regroupent les espèces d’angiospermes dont la fleur ne porte pas de pétales. Elles
se divisent en 2 séries, à savoir :

B - 1.1. Série des Apétales unisexuées :


Les fleurs sont sans périanthe (nues) et nécessitent une pollinisation anémophile.
Elles sont soit :
- unisexuées groupées en chatons (Ordre des Amentales ; exemple des chênes du genre
Quercus) (fig. 50).

Figure 50. Forme de l’inflorescence en chatons

- groupées en inflorescences en cymes, elles sont unisexuées et le gynécée, uniloculaire, est


formé par 1 ou 2 carpelles (Ordre des Urticales, exemple du figuier et des mûriers) (fig. 51).

48
Figure 51. Forme de l’inflorescence en cymes

Note :
La figue n’est pas une fleur mais une inflorescence formée d’un réceptacle en urne (le sycone)
ouvert par un ostiole. La paroi interne, du côté de l’ostiole, porte un grand nombre de fleurs mâles
stériles (3 pièces sépaloïdes + 3 étamines) et des fleurs femelles à la base. Les fruits sont des akènes
contenus dans le réceptacle devenu charnu. L’intervention d’un insecte pollinisateur (le
blastophage) est indispensable pour le transport du pollen depuis le caprifiguier, c’est la
«caprification».
B - 1.2. Série des Apétales bisexuées
L’ovaire est en position supère et peut être à 3 carpelles (Ordre des Polygonales) ou bien de 2 à
5 carpelles (Ordre des Centrospermales).
L’ordre des Polygonales se compose d’une seule famille : les Polygonacées dont l’appareil
reproducteur se compose de cymes des fleurs à périanthe formé de 2 (ou 3) verticilles formant
l’androcée.
L’ordre des Centrospermales se compose de 2 familles : les Chénopodiacées et les
Caryophyllacées.
B - 2. Sous-classe des Dialypétales
B - 2.1. Série des Thalamiflores
Cette série regroupe les espèces dont la fleur est hypogyne dont le gynécée (ou pistil) s’insère
sur un réceptacle convexe (fig. 52).

49
Figure 52. Schéma d’une coupe longitudinale d’une fleur de thalamiflores

Les pièces florales se disposent soit en spirales (fig. 53) avec des carpelles libres (formes
primitives) ou en assises successives (cycliques) avec des carpelles soudés.
L’androcée est généralement polystémone ou méristemone (composé de plusieurs étamines).

Figure 53. Disposition en spirales des tépales d’une espèce de thalamiflores

B - 2.2. Série des Disciflores


Les espèces de cette série se caractérisent par la présence d’un disque nectarifère qui s’insère
sur le réceptacle floral, à la base des pétales (rarement des sépales ou des étamines), sur lequel se
situe un nectaire (glande qui excrète le nectar qui sert de nourriture pour les pollinisateurs).
B - 2.3. Série des Caliciflores
Les 03 verticilles externes sont soudés sur une longueur plus ou moins grande formant une coupe
(ou calice) au centre de laquelle se trouve l’ovaire qui peut être libre (fig. 54(a)) ou adhérent (fig.
54(b)).

50
(a) (b)
Figure 54. Schéma montrant les deux types d’ovaires des espèces de Caliciflores

B - 3. Sous-classe des Gamopétales (fig. 55)


Les principales caractéristiques de cette sous-classe sont les suivantes :
- Les feuilles sont sans stipules (appendice membraneux ou foliacé qui se trouve à la base du
pétiole),
- Les pétales sont soudées sur une longueur plus au moins grande,
- L’androcée est épipétale ou corollifère (étamines soudées avec la corolle),
- Le gynécée est gamocarpellé (les carpelles sont soudés et composent un ovaire soit
uniloculaire ou pluriloculaire).

Figure 55. Aspect d’une fleur gamopétale (soudure partielle des pétales)

B - 3.1. Série des Gamopétales Superovariées Pentacycliques


- La fleur est actinomorphe, hermaphrodite.
- L’androcée est indépendant de la corolle, obdiplostémone (dernier cycle en face des
pétales) avec des anthères bicornes (en forme de cornes) et un ovaire pluriloculaire, pluriovulé à
placentation axile (fig. 56) (exemple : ordre des Ericales ; Vaccinium myrtillus la myrtille et Erica
cinerea la bruyère cendrée).
51
Figure 56. Schéma décrivant la placentation axile chez les espèces de l’ordre des Ericales

- L’androcée est corolliflore avec un ovaire à placentation centrale, soit à plusieurs ovules
(exemple : ordre des Primulales) (fig. 57) ou à seul ovule (exemple : ordre des Plombaginales).

Figure 57. Schéma décrivant la placentation centrale chez les espèces de l’ordre des Primulales

B - 3.2. Série des Gamopétales Superovariées Tétracycliques 5S+5P+5E+2C


La distinction des familles d’espèces de gamopétales superovariées tétracycliques est possible
selon la clé dichotomique suivante :

52
B - 3.3. Série des Gamopétales Inférovariées Tétracycliques
1. Etamines libres et feuilles isolées sans stipules (Ordre : Campanulales).
2. Etamines corollifères (Ordres : Rubiales et Asterales).

C – Les dicotylédones d’intérêt fourrager :


C – 1. Ordre des Fabales
C – 1. 1. Famille des Papilionacées (Légumineuses ou Fabacées)
Les racines possèdent la faculté de fixer l’azote atmosphérique grâce à la présence de bactéries
symbiotiques dans des structures spécifiques appelées « nodosités ».
La fonction chlorophyllienne est parfois assurée par les tiges.
Les fleurs comportent des pétales inégaux symbolisant un papillon en position de vol.
Le fruit se présente sous forme de gousse appelée « légume ».
Un nombre important de plantes est cultivé, à savoir : soja, haricots, pois chiche, arachide,
lentille, luzerne, trèfle, fève, caroubier, etc.

A. Les Papilionacées fourragères


1. Les trèfles : Trifolium sp.
Les feuilles sont trifoliées avec des folioles regroupées et souvent dentées.
Les trèfles sont cultivés en prairies destinées à l’alimentation des ruminants.
Les pelouses sont majoritairement composées de trèfle blanc Trifolium repens.

53
Figure 58. Inflorescence et aspect de la feuille à trois folioles typique du genre Trifolium

2. La luzerne : Medicago sp.


Annuelles ou vivaces, les feuilles ont un aspect caractéristique à trois folioles distinctes.
L’espèce la plus connue est la luzerne cultivée Medicago sativa.
La luzerne est transformée en granulés par déshydratation et constitue un complément
d’alimentation pour les ruminants en période hivernale.

Figure 59. Partie aérienne d’une luzerne

54
3. Les melilots : Melilotus sp.
Plantes herbacées des zones humides produisant des épis de minuscules fleurs jaunes ou
blanches en clochettes contenant du nectar.
Les fruits sont des petites gousses ovoïdes contenant 1 ou 2 graines lisses de 2 mm de diamètre.
Les mélilots peuvent être utilisés pour nourrir le bétail, mais en modération car ils contiennent
des composés qui sont toxiques en grande quantité.

Figure 60. Inflorescence en grappe et aspect du feuillage d’une espèce du genre Melilotus

4. Le sainfoin : Onobrychis sp.


Plantes herbacées, annuelles ou bisannuelles à feuillage fortement divisé composé de 11 à 25
folioles par feuille.
Les fleurs sont regroupées en grappes de couleur blanche, rose ou rouge.
Le fruit est de forme aplatie aussi long que large.

55
Figure 61. Aspect de l’inflorescence et de la feuille à plusieurs folioles d’une espèce de sainfoin

5. Les anthyllides : Anthyllis sp.


Les feuilles sont pennées, parfois à folioles très nombreuses.
Les inflorescences, entourées de deux grandes bractées palmées à nombreux segments dans
certaines espèces, se presentent en forme de capitules avec des fleurs dont le calice, souvent
enflé, est velu, presque toujours entouré d'un duvet blanchâtre.
La corolle est papilionacée, avec un étendard égalant les ailes et la carène ; les ailes adhèrent à
la carène par leur limbe ; la carène est à peine prolongée en bec.
Le fruit est une gousse à une ou deux graines.

Figure 62. Détails des caractéristiques botaniques d’une espèce du genre Anthyllis

56
6. La fèverole : Vicia faba.
Plante protéagineuse (31 % de matière azotée totale), toutes ses parties sont utilisées.
Divers cultivars sont sélectionnés pour l’alimentation des ruminants.
Pour la volaille, les graines blanches moins riches en tanins sont préférées.

Figure 63. Gousses et partie aérienne de Vicia faba

7. Les lupins : Lupinus sp.


Les feuilles sont palmati-pennées à plusieurs folioles.
Le lupin blanc est la papilionacée qui fournit le plus de protéines avec 38 % de matière azotée
totale.
Il est riche en matière grasse (8 %) et contient peu d’amidon ce qui peut être un atout en
production laitière.
Les vaches laitières peuvent consommer jusqu’à 5-6 kg de lupin sans problème. Il faut préférer
la forme broyée grossièrement.

57
Figure 64. Caractéristiques des partie souterraine (nodosités sous forme de boules) et aérienne
montrant les folioles des feuilles de lupin

B. Les Papilionacées à graines


1. Le pois protéagineux : Pisum sativum.
La teneur élevée en protéines des graines (24 % de matière azotée totale) est le critère principal
dans le choix de cette plante pour l’alimentation des animaux.
Les variétés de type « afila » se caractérisent par la transformation des folioles en vrilles, ce qui
les rend plus résistantes à la verse.
Très développées, les stipules assurent la photosynthèse.

Figure 65. Partie aérienne montrant la couleur verte des tiges de Pisum sativum
58
2. Le pois-chiche : Cicer arietinum.
Plante herbacée annuelle autogame au port dressé, pouvant atteindre 1 m de haut, avec
des tiges simples ou ramifiées portant un duvet blanchâtre.
Les feuilles, composées imparipennées (avec une foliole terminale), présentent 3 à 8 paires
de folioles à bords dentés. La stipule est de forme triangulaire.
Les fleurs, le plus souvent solitaires, sont zygomorphes atteignant 12 mm de long et présentent
des pétales blancs ou violets. Le calice porte des poils glanduleux.
Le fruit est une petite gousse gonflée et arrondie terminée en pointe contenant de 1 à 4 graines
sphériques, à la surface lisse ou rugueuse, pouvant atteindre 15 mm sur 10 mm.

Figure 66. Aspect des gousses de Cicer arietinum

3. La gesse fourragère : Lathyrus sativus.


Connue aussi sous le nom de lentille d’Espagne.
Plante annuelle de 30-60 cm de hauteur avec une forte racine.
Les tiges sont couchées ou grimpantes de 15 à 60 cm de long. Elles sont fortement ramifiées,
portant des feuilles à folioles mesurant de 2,5 à 15 cm de long, de 3 à 7 mm de large.
Les stipules mesurent de 10 à 20 mm de long et de 2 à 5 mm de large.
Le fruit appelé gesse est une gousse de 30-35 mm.

59
(a) (b)
Figure 67. Forme d’une fleur (a) et des gousses (b) de Lathyrus sativus

4. Vesce à quatre graines : Ervum tetraspermum.


Plante annuelle de 20-50 cm, glabrescente, grêle.
La tige porte des vrilles simples ou bifurquées.
Les feuilles stipulées, se subdivisent en 3-5 paires de folioles linéaires-oblongues.
Fleurs veinées de couleur violette, petites (4-5 mm), 1-2 sur par pédoncule.
Gousses de 9-12 mm de long et 3-4 mm de large, arrondies au sommet et sans bec, presque
toujours glabres, à 4 graines.

(a) (b)
Figure 68. Aspect de la partie aérienne (a) et des productions, fleurs et gousses, (b) Ervum
tetraspermum

60
5. Les haricots : Phaseolus sp.
Plantes herbacées généralement annuelles, parfois bisannuelles ou vivaces.
La tige est volubile, peu ramifiée, qui s'enroule autour d’un support et peut atteindre quatre
mètres de haut.
Les feuilles sont alternes, composées imparipennées, comprenant de 3 à 5 folioles de forme
ovale.
Les fleurs zygomorphes sont disposées en grappes lâches.
La corolle, de couleur blanche, rose, violette ou pourpre, est marquée par une carène en bec
enroulé en spirale. La fécondation est généralement autogame.
Les fruits sont des gousses déhiscentes, de couleur variable, généralement verte, parfois jaune
ou pourpre foncé. Elles contiennent de 5 à 12 graines.

Figure 69. Détails des caractéristiques botaniques de la partie aérienne d’une plante de haricot

6. Le fenugrec, ou trigonelle fenugrec : Trigonella foenum-graecum.


Plante annuelle aux feuilles composées de trois folioles ovales, semblables à celles de la
luzerne.
Le port de la plante est plus ou moins dressé qui peut atteindre 60 centimètres de hauteur.
Les fleurs d'un blanc jaunâtre donnent des gousses de huit centimètres de long renfermant dix
à vingt graines anguleuses de couleur brun clair, à forte odeur caractéristique.

61
Figure 70. Aspect des principaux critères botaniques de Trigonella foenum-graecum

7. Le soja : Glycine max.


Le tourteau de soja est utilisé, en raison de sa teneur en protéines (45%), pour l’alimentation
en vue de la production laitière ainsi que de la volaille.
Les protéines texturées (dérivées des tourteaux) sont utilisées dans l’alimentation des poissons
(pisciculture).

Figure 71. Gousse ouverte de Glycine max

62
8. L’arachide : Arachis sp.
Le genre Arachis se compose de 70 espèces herbacées annuelles ou vivaces.
Arachis pintoi, est cultivé comme plante fourragère dont les feuilles fournissent des aliments à
haute valeur protéique pour le bétail.
L'arachide est une plante annuelle à fleurs jaunes de 20 à 90 cm de hauteur.
Les feuilles stipulées, sont composées de deux ou trois paires de folioles membraneuses de
forme ovale.
Les fleurs, souvent uniques, apparaissent à l’aisselle des feuilles. La corolle papilionacée de
couleur jaune orangé referme des étamines au nombre de neuf soudées en tube par leurs filets.
L’ovaire est inséré sur un support particulier, le gynophore. Après fécondation, l’ovaire est porté
en terre par le développement du gynophore qui s’allonge en se courbant vers la terre par géocarpie.
Le fruit est une gousse de 3 à 4 cm de long, appelée coque. La gousse à déhiscence longitudinale,
subit une modification morphologique : elle devient indéhiscente, réticulée extérieurement et
étranglée entre les graines. Les graines ovoïdes sont enveloppées dans un tégument sec rouge.

Figure 72. Descriptif des caractéristiques botaniques de l’arachide

63
C – 2. Ordre des Fagales
Il regroupe des espèces d’arbres et d’arbustes dits « feuillus », répandus presque
exclusivement dans l’hémisphère Nord où elles représentent, avec les conifères, la majeure partie
des espèces forestières. Deux (02) familles composent les Fagales, à savoir les Bétulacées et les
Fagacées.
C – 2. 1. Famille des Fagacées ou Cupilifères
Elle regroupe environ 900 espèces reparties en 9 genres dont les plus importants sont :
- Castanea (le châtaignier),
- Fagus (le hêtre),
- Quercus (le chêne).
La feuille est stipulée.
La plupart des Fagacées sont des monoïques strictes avec des fleurs unisexuées souvent
regroupées en chatons ou en épis dressés et dépourvues de pétales (Sous-Classe des Apétales).

Le fruit est un akène entouré d’une cupule, écailleuse ou épineuse, creusée en forme d’une
petite coupe en vue sa protection.
La graine est exalbuminée (sans albumen) riche en tanins.
Les espèces Quercus mirbekii (chêne zen) et Quercus afares (chêne afares) sont répandues en
Algérie.
Les Fagacées sont exploitées pour leur bois utilisé dans la construction, l’ameublement ou le
chauffage.

1. Les châtaigniers : Castanea sp.


Espèces monoïques dont les arbres sont à croissance modérément rapide pour les espèces
asiatiques, très rapide pour les espèces américaines et le châtaignier commun (Castanea sativa).
Le port peut mesurer entre 15 et 45 mètres de haut et 4 mètres de diamètre.

Les feuilles sont grandes, caduques, de couleur verte luisante dessus sont de forme oblongue-
lancéolée aiguë, aux bords en dents de scie et pétiole court. Elles sont disposées en spirale et
peuvent mesurer jusqu'à 25 cm de long sur 4 à 8 cm de large.

64
Les fleurs mâles sont des chatons cylindriques jaunes pâles, dressés à la floraison et disposés à
la base des rameaux, les chatons femelles se composent de une à trois fleurs selon l’espèce.
La bogue, qui est un involucre de bractées formant une sorte de coque ronde hérissée d'épines
plusieurs fois ramifiées, enveloppe le fruit qui est un polyakène dont chaque akène est enveloppé
par un tégument.

Figure 73. Détails des principaux critères botaniques de Castanea vulgaris

2. Les Chênes : Quercus sp.


Nombreuses espèces (200 à 600 selon les auteurs) d'arbres et d'arbustes appartiennent au genre
Quercus. Elles sont présentent dans tout l'hémisphère nord et dont l'aire de répartition s'étend
depuis les froides latitudes jusqu'aux zones tropicales de l'Asie et de l'Amérique.
Les chênes sont des arbres élevés, plus rarement des arbrisseaux, à enracinement généralement
profond. De croissance rapide, certaines espèces atteignent plusieurs dizaines de mètres de haut
(chêne sessile), d'autres forment de grands arbustes (chêne vert) ou des arbrisseaux (chêne kermès).
Les feuilles sont simples à disposition alterne spiralée. Le feuillage peut être caduque (les chênes
caducifoliés) ou persistant (les chênes sclérophylles) selon les espèces.
Les chênes sont monoïques dont la floraison a lieu pendant la feuillaison.

65
Les fleurs mâles sont jaunâtres, en chatons grêles, filiformes, lâches, à l'aisselle des feuilles de
la base du rameau. Ces chatons souples, pendants, ont à leur base des bractées droites, pointues,
caduques et très tomenteuses ; les fleurs, en groupes de 3 ou 4, sont protégées par un périanthe à 4
- 6 sépales soudés à leur base, pubescents.
Les fleurs femelles, toujours solitaires, sont verdâtres, dans un involucre accrescent (continue
sa croissance après la fécondation) formé de petites écailles imbriquées.
Le périanthe est à 4 ou 9 pièces soudées ; des staminodes sont parfois présents, pouvant atteindre
le nombre de 5 à 7 ; l'ovaire infère est surmonté de 3-6 styles aplatis ou cylindriques, plus ou moins
longs, libres et recourbés ou soudés à la base ; les stigmates sont glabres ; le nombre de carpelles
est égal à celui des styles.
Plantes à fécondation anémophile, elles ont un fruit de type akène, appelé gland, de forme
ovoïde ou oblongue, vert puis jaunâtre ou brunâtre. Fixé sur une structure appelée cupule, chaque
gland contient une graine (rarement deux ou trois) et met pour mûrir 6 à 18 mois selon l'espèce.

(a) (b) (c)


Figure 74. Aspect des inflorescences mâles (a), inflorescences femelles (b) et aspect des fruits
d’une espèce de Quercus

66
C – 3. Ordre des Pariétales
Les plantes de cet ordre se caractérisent par une placentation pariétale des ovules.
Elles se repartissent en deux (02) sous-ordres : les Eupariétales (fleurs de type 5) et les
Rhodeadales (fleurs de type 2 ou 4).
Les Rhodeadales sont des plantes herbacées à feuilles isolées sans stipules.
Les fleurs sont hermaphrodites.
Le fruit est une capsule ou une silique (fruit déhiscent, formé de deux (02) valves allongées
recouvrant une membrane médiane qui porte des graines sur les bords).

C – 3. 1. Famille des Crucifères ou Brassicacées


Elle comprend 3 200 espèces regroupées en 350 genres
Les espèces de Crucifères sont des plantes herbacées, annuelles (exemple : les moutardes)
ou bisannuelles (exemple : le choux) dont les feuilles sont sans stipules.
Les fleurs sont typiquement tétramères avec quatre (04) sépales verts, libres en deux (02)
verticilles dimères et quatre (04) pétales disposés en croix.
L’androcée est composé de quatre (04) étamines de grande taille et deux (02) latérales plus
petites.
Le gynécée est formé de deux (02) carpelles en orientation latérale (en face des étamines
latérales) divisé en deux (02) loges par un replum (lame centrale) sur lequel se disposent les
nombreux ovules.
Le fruit est une silique à déhiscence paraplacentaire (s’ouvrant de part et d’autre de la lame
centrale) qui contient une graine exalbuminée contenant du mucilage, de l’huile et des glucosides
sulfurés.
On retrouve les Brassicacées alimentaires telles que : Brassica oleracea (les choux),
Lepidium sativum (le cresson alénois) et les Brassicacées industrielles telles que : Brassica napus
(le colza), Isatis tinctoria (pastel des teinturiers) qui fournit un colorant industriel bleu.

1. Brassica:
Les espèces du genre Brassica, une quarantaine, sont des plantes herbacées annuelles (la
majorité des espèces cultivées), bisannuelles ou vivaces, rarement des arbrisseaux.
Le port de la plante se caractérise par des tiges dressées, simples ou ramifiées.

67
Les feuilles sont pétiolées, dentées à disposition alterne.
Les fleurs, typiques des Crucifères, sont groupées en grappes.
Les sépales, ovales ou oblongs, sont dressés ou ascendants, rarement étalés.
Les pétales sont jaunes, rarement blancs ou roses, les étamines sont au nombre de six, dont deux
plus courtes que les autres.
Le pistil présente deux carpelles à stigmates réunis en un disque. L’ ovaire contient de 4 à 50
ovules.
Les graines renferment un glucoside, la sinapine qui donne un goût de poisson, ce qui rend leur
tourteau moins adapté à l’alimentation des volailles.

2. La moutarde blanche : Sinapis alba


Espèce de plante annuelle de 50 à 80 cm de haut, à graines oléagineuses (35% de lipide), cultivée
pour ses graines servant à la préparation de condiments. Elle est aussi considérée comme plante
fourragère et mellifère.
C'est une plante herbacée annuelle, à tiges assez ramifiées.
Les feuilles sont pennatiséqués à la base et pennatipartites dans leur partie supérieure.
Les fleurs présentent des pétales jaunes, parfois blancs, se développent en une silique bosselée,
hérissée de poils, renfermant 4 à 8 graines de 1 à 2 mm et sont de couleur blanc-jaunâtre. Le bec
est nettement aplati en lame de sabre et est un peu plus long que la valve.
De croissance rapide, elle peut arriver à maturité en à peine un mois. Elle constitue une source
de fourrage vert pendant l'hiver étant donné qu’elle pousse toute l’année.

Figure 75. Aspect d’une feuille typique (a) et des gousses (b) de Sinapis alba
68
3. Le Radis fourrager: Raphanus sativus var. oleiformis
Plante herbacée annuelle à pousse rapide dont la tige glabre peut etre 70-100cm de haut.
Le cycle de végétation est très court, inférieur à 90 jours.
Le feuillage est utilisé comme fourrage vert, en pâture ou distribué, afin de limiter les
quantités consommées.
Les fleurs, à disposition alterne spiralée, sont de couleur blanche. Le pédoncule et le calice
portent des poils blancs.
La silique est allongé avec un bec cylindrique arrondi à son extrémité.
Le radis se prête bien aux associations avec des légumineuses tel que le trèfle d’Alexendrie.

Figure 76. Fleurs et gousses du radis fourrager

C – 4. Ordre des Centrospermales (Caryophllales)


Il regroupe les plantes herbacées, annuelles ou bisannuelles (chénopodes) et vivaces
(saponaires), les buissons (Atriplex) et les arbustes (saxaoul).
Les feuilles peuvent être charnues, réduites à des écailles ou en épines.
Les fleurs sont soit solitaires (Exemple : les Caryophyllacées) soit regroupées en
inflorescences de formes diverses : épis, grappes et cymes.
C – 4. 1. Famille des chenopodiacées
Elle regroupe un ensemble d’espèces (environ 1 400) reparties en 100 genres.
Ce sont des plantes, essentiellement herbacées, dont les feuilles sont alternes (parfois
opposées), une inflorescence en cyme bipare, un androcée obdiplostémone et un gynécée à ovaire
souvent uniloculaire à placentation centrale (parfois axile).

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Très souvent, la tige et les feuilles sont succulentes (charnues, adaptées pour survivre dans
les milieux arides du fait des caractéristiques du sol, souvent à forte concentration en sel; on parle
dans ce cas de plantes halophytes).
On retrouve des plantes d’intérêt agronomique telles que : Beta vulgaris (la betterave) et
Spinacia oleracea (l’épinard).

C – 5. Ordre des Polemoniales


Il regroupe cinq (05) grandes familles; ce sont soit des herbes ou arbrisseaux, rarement des
arbres, à feuilles alternes, simples ou lobées, le plus souvent sans stipules.
La fleur est actinomorphe avec un gynécée généralement à deux (02) carpelles soudés.
C – 5. 1. Famille des Solanacées
Elle se compose d’herbes annuelles (tabac, pomme de terre, etc.), bisannuelles (jusquiame)
ou vivaces (belladone) ainsi que de rares espèces arborescentes.
Les feuilles sont isolées sans stipules à limbe entier (tabac), découpé en lobes triangulaires
(datura) ou bien composées pennées (pomme de terre et tomate).
Les fleurs sont solitaires (datura) ou en cymes scorpioïdes. Elles sont hermaphrodites,
actinomorphes à cinq (05) pièces par verticille.
Les sépales sont soudés au même titre que les pétales.
Les étamines sont alternipétales.
Le gynécée est biloculaire à 2 carpelles soudés, pluriovulé à placentation axile.
Les verticilles floraux sont disposés sur un disque nectarifère.
Le fruit est une baie polysperme (belladone), une capsule (datura) ou une pyxide
(jusquiame).
La graine est albuminée.

1. Solanum
Composé d’environ 1 500 espèces d'intérêt médicinale et alimentaire.
Il comporte des plantes herbacées ou des arbustes à feuilles généralement alternes, parfois
opposées.
L'inflorescence est une cyme, le plus souvent unipare.

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Les fleurs sont complètes, à corolle étoilée avec de cinq à huit pétales souvent retournés vers
l'arrière.
Les étamines saillantes forment un cône autour du gynécée à ovaire en position supère.
Les fruits sont des baies globuleuses ou ovoïdes, contenant des graines en nombre variable,
généralement aplaties.
Exemple d’espèces: la pomme de terre Solanum tuberosum, la tomate Solanum lycopersicum,
l’aubergine Solanum melongena, etc..

Figure 77. Aspect des fleurs de Solanum tuberosum

2. Atropa belladonna: la belladone


Plante vivace à rhizome, robuste et ramifiée. Les tiges sont légèrement velues, de couleur
rougeâtre. Le port est dense et très touffu et peut atteindre jusqu'à 1,5 à 2 m de hauteur.
Les feuilles sont entières, ovales pointues (15 sur 8 cm environ), pétiolées.
Les fleurs sont hermaphrodites, solitaires, pendantes, brunes à l'aisselle des feuilles, violacées
ou parfois jaunes chez les variétés cultivées.
L'inflorescence est en cyme multipare. La pollinisation est entomogame.
Les fruits sont des baies noires, à calice persistant, luisantes de la taille d'une petite cerise, de
couleur noir violet à maturité, luisante. Les graines sont nombreuses, du gris au noir selon le degré
de maturité.
Toutes les parties de la plante sont très toxiques pour l'humain à cause des propriétés
anticholinergiques de l’atropine qu’elles contiennent.

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Figure 78. Caractéristiques botaniques de la partie aérienne, partie végétative et production
fruitière, de la belladone Atropa belladonna

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Chapitre II
BROMATOLOGIE ANIMALE

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1. Définition
La bromatologie animale est la science de l’alimentation qui a pour objet l’étude de tous les
aspects techniques de l’alimentation du bétail depuis la préparation des aliments bruts jusqu’à leur
consommation.
Elle se décline aussi en l’étude des coproduits et/ou sous-produits de l’industrie agricole destinés
à alimenter le bétail.

2. Les produits et coproduits en bromatologie


Les aliments destinés à l’alimentation du bétail doivent répondre à des exigences de base ainsi
que des exigences de production.
Les exigences de base se caractérisent par le besoin en nutriments nécessaires au maintien en
bonne santé physique de l’animal. Elles varient en fonction de l'âge, de la taille et de l’état
physiologique (exemple : vêlage).
Les besoins de production se résument aux quantités de nutriments indispensables à la
production de lait, de viande, d’œufs, etc. L’évaluation de ce genre de besoins est primordiale à la
bonne conduite de l’élevage.
L’éleveur fait recours à différents types d’aliments issus de l’agriculture (plantes ou parties de
plantes), d’origine industrielle (les concentrés) ou bien des sous-produits d’autres activités de
transformation (les tourteaux).

2.1. Les grains des céréales et leurs coproduits


2.1.1. Morphologie du grain
Le fruit des céréales est un caryopse qui peut être nu (exemple : blé, maïs, sorgho, seigle et
triticale) ou recouvert de glumelles (exemple : orge, et avoine).
Le premier groupe de céréales possède une forte proportion d’albumen et relativement une
meilleure valeur énergétique en raison de la faible proportion d’enveloppes.

2.1.2. Intérêt alimentaire


Les aliments concentrés se composent principalement de céréales qui se caractérisent par leur
teneur élevée en matière sèche et en énergie utilisable par les animaux.

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Ils renferment aussi une quantité d’azote (entre 10 et 15% de la masse brute) ainsi que des
lipides, acides linoléique et oléique, qui se localisent essentiellement dans le germe et représentent
environ 5% de la masse brute.
Ils représentent l’aliment principal des monogastriques et un complément énergétique important
pour les ruminants.

2.1.3. Mode de conservation des grains


La faible teneur en eau (inférieure à 15%) des céréales lors de leur récolte permet un stockage
prolongé. Cependant, pour les grains dont la teneur en eau est plus importante, tel que le maïs, il
est nécessaire de recourir au séchage ou à d’autres méthodes de conservation tel que l’ensilage.
Les grains se conservent grâce à la formation d’acide lactique, sous l’effet de la flore et des
sucres présents dans les aliments, qui provoque la chute du pH et ainsi crée un milieu peu favorable
au développement bactérien.

2.1.4. Les coproduits des céréales


Ils proviennent exclusivement de la transformation du blé de meunerie et du maïs
d’amidonnerie.
Les sous-produits de la transformation des céréales sont les résidus du broyage des grains et du
tamisage de la farine. Ainsi, les enveloppes, les parois cellulaires et les sons fins et gros contiennent
une valeur azotée correcte en raison de l’adhérence de la paroi protéique aux enveloppes.
Les tourteaux de germes issus de la transformation du maïs sont riches en matières azotées dont
la qualité limitée des protéines (pauvres en lysine) incite plutôt à les distribuer aux ruminants.

2.2. Les tourteaux


Les tourteaux se caractérisent par leur forte teneur en matières azotées et leur richesse en
énergie. Ils sont issus (coproduits) de l’industrie de l’huile des graines et des fruits oléagineux.
Leur teneur en protéines varie de 30 à 50 % du produit brut. La qualité des tourteaux diffère
selon leur origine ; le soja donne des tourteaux riches en lysine tandis que ceux de colza sont plutôt
riches en méthionine.
Selon le procédé d’extraction de l’huile (à chaud sous pression continue ou par un solvant), on
distingue entre

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A- le tourteau expeller : il contient entre 5 et 10 % de matières grasses, donc une bonne valeur
énergétique,
B- le tourteau déshuilé : le pourcentage de matières grasses est inférieur à 4%, mais plus
riche en matières azotées comparé au tourteau expeller.
Les tourteaux dits « nobles » subissent des opérations d’addition de substances chimiques en
vue de l’amélioration de leur qualité.
Aussi, ils sont soumis à d’autres opérations, tel que le tannage, qui permettent la protection des
protéines de la dégradation microbienne qui intervient dans la panse des ruminants.
Enfin, la cuisson à la vapeur d’eau sous pression permet d’accroitre la résistance des protéines
à la dégradation microbienne.

2.3. Les graines protéagineuses et oléagineuses


2.3.1. Les protéagineux
Les Fabacées (ou Légumineuses) donnent des fruits riches en protéines : il s’agit des graines
protéagineuses (exemple : pois, féverole, vesce et haricot).
Ces graines sont riches en lysine et déficitaires en acides aminés soufrés d’où leur utilité.
Elles ont une bonne valeur énergétique en raison de la présence (en proportions variables) de
matières grasses, d’amidon et de glucides pariétaux bien digérés.

2.3.2. Les oléagineux


Les graines de soja, de colza ou de tournesol se caractérisent par une forte teneur en matières
grasses (20 à 45 % du produit brut) ainsi qu’une bonne valeur protéique d’où leur appellation
d’oléoprotéagineux.
Le traitement de ces graines par des opérations, tel que le dépelliculage, permet de séparer les
enveloppes qui constituent un obstacle à leur bonne utilisation.
Aussi, les traitements hydrothermiques permettent d’éliminer les substances nocives contenues
dans ce genre de graines et améliorent la qualité de la fraction protéique. Ainsi, les graines traitées
sont moins dégradées par la flore microbienne et mieux digérées sous l’action des enzymes
digestives.

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Note : Les substances nocives sont des facteurs antinutritionnels qui provoquent :
- L’ingestion de la graine par inhibition de deux enzymes digestives (la trypsine et la
chymotrypsine) ; c’est le cas des inhibiteurs de protéases contenus dans les graines de soja crues,
- La diminution de l’absorption intestinale des acides aminés, de la vitamine B12 et des
polysaccharides ; c’est le cas de la ricine, de la soyine et de la phasine (contenues dans le ricin, le
soja et le haricot respectivement) qui se fixent au niveau des cellules de la muqueuse intestinale,
- Des intoxications ammoniacales suite à l’activité de l’uréase, contenue dans les graines de
soja crues et agissant sur l’urée ajoutée à la ration alimentaire. L’enzyme transforme l’uree en
dioxyde de carbone et en ammoniac en quantités supérieures au pouvoir assimilateur de la flore
microbienne.

2.4. Les sous-produits de l’industrie sucrière


Les matières premières utilisées pour la production du sucre raffiné (betterave et canne à sucre)
donnent des sous-produits pouvant être valorisés en alimentation animale.
La production du sucre à partir de la betterave sucrière nécessite le passage de celle-ci par une
étape de diffusion à 60 – 70°C qui donne un jus de diffusion et une «pulpe fraiche».
Cette dernière sera surpressée, déshydratée en pulpe sèche et distribuée sous forme de granulés.
Elle a une faible teneur en glucides solubles (inférieure à 7%) mais possède une bonne valeur
énergétique car les parois cellulaires sont très digestibles et riches en acides aminés indispensables
(lysine et thréonine).
La pulpe surpressée peut être conservée en silo sous forme d’ensilage en milieu anaérobie.
Contrairement au maïs, l’ensilage est réalisé à température élevée (45 – 50 °C), ce qui facilite
la fermentation des sucres solubles par les microorganismes, l’ajout de sel permet d’améliorer la
conservation.
En plus de la pulpe, la mélasse (produit sirupeux) sert aussi d’aliment à forte valeur énergétique
en raison de la quantité importante de sucres qu’elle contient (environ 60 % de la matière sèche).

2.5. Les aliments d’origine animale


Différentes sources d’origine animale sont utilisées pour l’alimentation des animaux d’élevage.
Parmi ces sources il existe les farines animales ainsi que les sous-produits de l’industrie
agroalimentaire (abats de volailles, restes de poissons conditionnés, etc.).

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2.5.1. Les farines animales
Les farines animales, issues principalement de la pêche industrielle, consistent en un broyat de
déchets et de produits secondaires de l’alimentation humaine.
Longtemps utilisées, elles ont suscité de nombreuses controverses car soupçonnées de
provoquer des maladies animales.
Ces farines se caractérisent par leur forte teneur en protéines et en minéraux.
Le sang séché constitue une source d’acides aminés (lysine et valine) et de fer en grandes
quantités.

2.5.2. Les coproduits du lait


Après prélèvement des matières grasses et de la crème du lait, le lait écrémé et le babeurre
referment des quantités importantes en matières azotées et en lactose.
L’industrie du fromage donne des résidus riches en albumines solubles (source d’acides aminés
indispensables), il s’agit des lactosérums issus de la coagulation des protéines du lait.
Les protéines contenues dans le lactosérum franchissent la caillette sans être altérées ce qui
rend leurs acides aminés rapidement disponibles.
Le séchage du babeurre et du lactosérum donne une poudre facile d’utilisation et d’usage.
Les lactosérums sont riches en matières grasses (21 g/kg de poudre) et en protéines (126 g/kg
de poudre).

2.6. Les fourrages


Ils constituent la base de l’alimentation des herbivores.
Diverses plantes, cultivées ou spontanées, (graminées, légumineuses et crucifères) sont utilisées
en fourrage en raison de leur richesse en glucides pariétaux (des parodies cellulaires).
Les parties consommées de ces plantes sont la tige, les feuilles et les fleurs. Les graines peuvent
aussi être consommées si les plantes sont laissées assez suffisamment pour le développement floral.
Il existe trois (03) types de fourrages
A- Les fourrages verts : ils contiennent entre 10 et 30% de matière sèche,
B- Les ensilages : leur teneur en matière sèche est relativement élevée (15 à 40%),
C- Les fourrages secs : ils contiennent plus de 85% de matière sèche.

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2.6.1. Composition des fourrages verts
Les animaux sont guidés vers les prairies et les parcours pendant la période d’abondance des
plantes « vertes ».
L’association d’espèces végétales de familles différentes (poacées et fabacées) représente un
atout intéressant dans l’amélioration de la valeur nutritionnelle des fourrages.
Les différentes parties de la plante possèdent des valeurs alimentaires variables.
La feuille est la partie la plus importante du fourrage car elle referme des quantités importantes
de constituants intracellulaires très digestibles.
Les jeunes tiges, peu lignifiées, sont intéressantes dans l’alimentation animale.

2.6.2. Les modes de conservation des fourrages


2.6.2.1. Par voie sèche
Le pourcentage d’humidité optimal pour une bonne stabilité de l’aliment stocké est de 16%.
Le fanage est pratiqué après la coupe des plantes. L’effet combiné de la chaleur, de
l’ensoleillement et du vent permet d’obtenir un fourrage plus ou moins sec.
Les fourrages de qualité, tel que la luzerne, sont séchés après avoir été hachés à de fortes
températures (près de 100°C) puis soumis à la granulation.
Le broyage permet une meilleure accessibilité des matières organiques par les enzymes ainsi
que la diminution de leur temps d’action.
Le temps de mastication ainsi que l’insalivation sont réduits ce qui augmente la vitesse de transit
dans le tube digestif.

2.6.2.2. Par voie humide


Les bactéries lactiques sont utilisées dans le cas de l’ensilage et l’enrubannage en raison de la
fermentation des glucides solubles qu’ils provoquent.
La baisse du pH, idéalement en-dessous de 4, inhibe le développement bactérien et assure une
bonne stabilité de l’aliment conservé.
L’efficacité de l’ensilage dépend de la bonne anaérobiose, grâce au fort tassement de l’aliment
et une bonne étanchéité du silo, ainsi que l’abaissement rapide du pH tributaire de la quantité de
sucres solubles (plus de 12%).

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Les aliments dont le pouvoir tampon (légumineuses) est élevé se conservent mal en silo en
raison des sels minéraux et des protéines qu’elles renferment.
L’enrubannage consiste à recouvrir les balles rondes confectionnées à partir de l’herbe fauchée,
fanée et pressée avec des couches de film plastique étiré.
L’herbe subit de ce fait des fermentations. La balle ouverte doit être consommée dans un délai
inférieur à quatre (04) jours en hiver et deux (02) jours en été.

2.7. Les racines et tubercules


Les parties souterraines de certaines plantes accumulent des réserves glucidiques et possèdent
des parois cellulaires peu lignifiées. Elles sont cependant pauvres en matières azotées.
Ces racines sont aussi riches en eau (entre 75 et 90%).
Les principales plantes utilisées en alimentation animale pour leurs tubercules ou racines sont
la betterave, la carotte, le navet, la pomme de terre et le topinambour.

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