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SEMLALIA – MARRAKECH
N° d’ordre
***********************
XXX
AHATTAB
THÈSE
Jihane
Docteur
Réadaptation des méthodes d’estimation de crues aux données hydrologiques
AHATTAB Jihane
Ingénieur d’Etat, EHTP
Intitulé du travail : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues aux données
hydrologiques extrêmes récentes : Cas du bassin versant de Tensift Maroc.
Directeurs de thèse :
• Nom prénom et grade : Mr LAKHAL El Khadir, PES
i
LISTES DES PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS
Publications
1. AHATTAB, J., SERHIR, N., & LAKHAL, E. K. (2014). Mapping Gradex values on the
Tensift basin (Morocco). Int. Journal of Engineering Research and Applications, 5
(4(part1)), 1-7.
2. AHATTAB, J., SERHIR, N., & LAKHAL, E. K. (2015). Vers l’élaboration d’un système
d’aide à la décision pour le choix des méthodes d’estimation des débits max des crues :
réadaptation aux données hydrologiques récentes. La Houille Blanche, 63-70.
Communications
Communications orales :
3. J. Ahattab, N. Serhir et E.K. Lakhal. : Elaboration d’un système d’aide à la décision pour
le choix des méthodes d’estimation des débits max des crues : Réadaptation aux données
hydrogéologiques récentes. Colloque Modélisation Numérique en Hydraulique et
Environnement - Enjeux, Incertitudes et Limites (SimHe2013), EHTP, 7 – 8 novembre
2013.
ii
5. J. Ahattab, N. Serhir et E.K. Lakhal. Modélisation spatiale du Gradex et des coefficients
de Montana sur le basin de Tensift. Colloque National Scientifique sur les bassins
versants. FLSH Marrakech, 2014.
7. J. Ahattab, N. Serhir et E.K. Lakhal. Réadaptation des méthodes d’estimation des débits
max des crues et élaboration d’un SAD. 3ème colloque international Eau climat 2014 :
Regards croisés Nord-Sud ; Ressources en eau et changement climatique en région
méditerranéenne à Hammamet en Tunisie, 21-23 octobre 2014.
8. J. Ahattab, N. Serhir et E.K. Lakhal. Réadaptation des méthodes d'estimation des crues de
projet aux événements extrêmes pour le bassin de Tensift. Congrès International HES2015
« La sécurité humaine et environnementale à l'ère des risques globaux » à Agadir au
Maroc, 25-27 novembre 2015.
9. J. Ahattab, E.K. Lakhal et N. Serhir. Modeling the Gradex Values on the Tensift Basin.
International Conference on Systems and Control (ICSC'16) à la FSSM Marrakech au
Maroc, 25-27 Mai 2016.
10. J. Ahattab, N. Serhir et E.K. Lakhal. Contribution of GIS and geo-statistical tools in the
readaptation of estimating flood peaks’ methods to current climate situation. International
conference on Water, Energy and Climate Change (WECC-2016) à Marrakech au Maroc,
1- 4 Juin 2016.
iii
REMERCIEMENTS
Paradoxalement, les premières lignes de ce manuscrit sont les dernières rédigées. Les années
que j’ai passé à réaliser ce travail de thèse constitue une aventure durant laquelle j’ai appris
pleines de choses sur le niveau aussi bien scientifique que personnel. Ainsi c’est avec grande
émotion et gratitude que je voudrais exprimer ma reconnaissance aux personnes qui ont
contribuées, chacune à sa façon, à l'aboutissement de ma thèse synthétisée dans les 200 pages
qui suivent.
S’il se trouve que j’oublie de citer certaines personnes, je souhaite qu’elles ne m’en tiennent
pas rigueur, les remerciements et les reconnaissances qui s’en suivent leurs sont également
adressés.
Je commence par remercier Madame le Professeur Najat Serhir de l’EHTP d’avoir proposé
ce sujet de thèse et de m’avoir encadré tout au long de ces années. Je l’a remercie pour tout
le temps qu’elle m’a consacré malgré ses engagements et tout l’effort qu’elle a fournit. Ce
temps qu’on a passé ensemble nous a beaucoup rapproché au niveau personnel et m’a permis
de connaitre la femme exceptionnelle et vertueuse qu’elle est. Je lui exprime ma profonde
reconnaissance.
Je remercie vivement Monsieur le professeur El Khadir Lakhal de m’avoir accueillie dans le
Laboratoire LAEPT de la FSSM et d’avoir cru en moi. Je le remercie d’avoir encadré ce
travail et pour l’aide et les précieux conseils qu’il m’a dispensé tout au long de ce parcours.
Sa disponibilité et sa précieuse participation ont permis l’aboutissement de ce travail. Je suis
persuadée de sa sympathie, de sa gentillesse et de ses qualités humaines et je lui exprime ma
profonde gratitude.
Je remercie Monsieur le professeur Elomari Mohamed de la FSSM d’avoir accepté de
présider le jury de soutenance de cette thèse. Je tiens aussi à remercier les professeurs : M.
Bouziane Ahmed de l’EMI, M. El Mandour Abdennabi de la FSSM et M. Hanich Lahoucine
de la FST Guéliz d’avoir accepté d’être rapporteur de ma thèses et pour l’intérêt qu’ils ont
porté à mon travail. Je les remercie également, pour le temps qu’ils ont consacré pour
l’évaluer et pour leurs commentaires et remarques qui ont permis d’améliorer le présent
manuscrit.
iv
Je tiens tout particulièrement à remercier le professeur Hasnaoui Moulay Driss pour le temps
qu’il m’a consacré. Je suis reconnaissante pour les remarques et les améliorations qu’il m’a
proposées et qui ont été intégrées dans le travail afin de le rendre meilleur.
J’exprime ma gratitude à Mr Belghit Chafik, Mr barkourki khalid et Mr Lahouiri Yassine
pour avoir facilité l’obtention des données utilisées dans le présent travail.
Je tiens aussi à remercier Mr Mkhadri Abdallah et Mr Elgargouh younes pour l’aide qu’ils
m’ont apporté dans la partie statistique de cette thèse.
Mes remerciements seraient incomplets sans exprimer ma profonde reconnaissance à mes
parents Fatima et M’barek sans lesquels ce travail n’aurait pas vu le jour. Je les remercie de
m’avoir encouragé à mener cette aventure et pour leur soutien tout au long de ma vie. Je les
remercie d’avoir été à mes côtés à chaque instant et surtout durant les moments difficiles. Je
les remercie d’être les merveilleux parents qu’ils sont. Les mots ne peuvent exprimer mes
sentiments envers eux, Dieu seul peut les récompenser.
Je remercie la lumière de ma vie ma sœur Ahlam pour son encouragement, son écoute envers
mes nombreux problèmes. Je lui serais à toujours reconnaissante pour tout ce qu’elle a fait et
continue de faire pour moi.
Je remercie mes frères Simohamed, Hassane et Houssaine et mes amies Khadija et Assia
d’avoir été à mes côtés durant cette période et de m’avoir soutenu.
J’exprime ma gratitude à toutes mes amies et collègues : les trois Hananes, jihar, meriem,
zakia, widad, soumia de m’avoir encouragé à continuer quand cette thèse semblait
interminable.
Et en premier et dernier lieu, je remercie le Bon Dieu qui m’a donné du courage, de
l’endurance et de la volonté jusqu’à l’accomplissement de ce travail.
Louange à Dieu, Seigneur de l’univers.
v
RÉSUMÉ
vi
ABSTRACT
The last step is the design of an IT platform to guide the choice of the flood estimation
method according to available data, the sized structure and the recommended return period. It
also summarizes the readaptation work carried out for the Tensift basin and provides technical
and practical guide for the design of small hydraulic structures.
Keywords: floods, disruption of hydraulic structures, methods for calculating flood peaks,
readaptation of regional parameters, homogenous regions, PCA, GIS, kriging, statistics,
computerized technical guide, Tensift basin.
vii
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viii
SOMMAIRE
ix
II-5-1 Caractéristiques de forme ……………………………………………………... 33
II-5-2 Longueur et largeur du rectangle équivalent ………………………………….. 33
II-5-3 Indices de pente ………………………………………………………………... 34
II-5-4 Pente moyenne de l’écoulement ……………………………………………… 36
II-5-5 Dénivelé spécifique ……………………………………………………………. 36
II-5-6 Temps de concentration ……………………………………………………….. 38
II-6 Conclusion……………………………………………………………………………. 42
x
IV-3-2-2 Calcul des coefficients de Montana .......................................................... 89
a. Méthode de calcul …………………………………………………… 89
b. Exemple de la station Abadla :............................................................... 89
c. Les coefficients de Montana pour les stations 23 stations ..................... 93
IV-4 Les méthodes empiriques ............................................................................................ 95
IV-4-1 Benchmarking sur les méthodes empiriques ..................................................... 95
IV-4-2 Revue des formules empiriques utilisées au Maroc............................................ 97
IV-4-2-1 Formule de Myer ...................................................................................... 97
IV-4-2-2 Formule de Francou-Rodier............................................................... 98
IV-4-2-3 Formule de Fuller:........................................................................... 99
IV-4-2-4 Formule de Mallet-Gauthier ............................................................. 100
IV-4-2-5 Formule de Mac-Math ...................................................................... 100
CHAPITRE V : READAPTATION DES METHODES D’ESTIMATION DES CRUES
DE PROJET AU CONTEXTE ET AUX DONNEES RECENTES DU BASSIN DE
TENSIFT.
Introduction.................................................................................................................... 104
V-1 Les méthodes statistiques ..................................................................................... 104
V-1-1 Calcul des quantiles par HyfranPlus................................................................ 104
a. Résultat de l’analyse statistique sur les séries complètes.......................... 104
b. Résultat de l’analyse statistique sur la durée commune de 17ans............. 110
V-1-2 Conclusion....................................................................................................... 114
V-2 Méthodes hydrométéorologiques ........................................................................ 114
V-2-1 Introduction.................................................................................................... 114
V-2-2 Modélisation spatiale du Gradex.................................................................... 115
c. Le principe du krigeage …...…………………………………………….... 116
d. Les étapes du krigeage……………………………………………………. 118
e. Application et résultats........................................................................... 120
V-2-3 Modélisation spatiale des coefficients de Montana ........................................ 126
a. Résultats et Cartes de modélisation du coefficient b de Montana........... 127
b. Résultats et Cartes de modélisation du coefficient a de Montana pour T= 129
10ans...............................................................................................
V-2-4 Validation et comparaison de la partie cartographie du Gradex..................... 131
a. Calcul du Gradex moyen de pluie de 24h de chaque sous bassin à partir 131
de la cartographie..................................................................................
b. Calcul du Gradex moyen de pluie de 24h pour chaque sous bassin par la 133
méthode de Thiessen.........................................................................
c. Calcul du Débit max de crues par les deux méthodes pour différentes 136
périodes de retour.................................................................................
V-2-5 Conclusion...................................................................................................... 139
V-3 Les méthodes empiriques........................................................................................ 140
xi
IV-3-1 Introduction................................................................................................... 140
IV-3-2 Formules de Myer ......................................................................................... 140
a. Méthode de réadaptation ....................................................................... 140
b. Résultats ................................................................................................. 143
c. Conclusion............................................................................................ 144
IV-3-3 Formule de Francou-Rodier........................................................................... 145
a. Méthode de réadaptation ...................................................................... 145
b. Résultats de la réadaptation de la méthode ............................................ 145
c. Conclusion.................................................................................................... 146
V-3-4 Formule de Fuller........................................................................................... 147
a. Méthode de réadaptation........................................................................ 147
b. Résultats de la réadaptation de la méthode ............................................ 147
c. Conclusion ........................................................................................... 148
V-3-5 Formule de Mallet-Gauthier............................................................................ 148
a. Méthode de réadaptation ....................................................................... 148
b. Résultats de la réadaptation de la méthode ............................................ 149
c. Conclusion ........................................................................................... 149
V-3-6 Formule de Mac-Math .................................................................................... 150
a. Méthode de réadaptation ....................................................................... 150
b. Résultats de la réadaptation de la méthode ............................................ 150
c. Conclusion ........................................................................................... 154
V-3-7 Validation et comparaison des résultats obtenus par la réadaptation des 152
formules empiriques.........................................................................................................
V-3-8 Conclusion Générale........................................................................................ 154
xii
VI-1-1-3 Méthode rationnelle .................................................................................... 164
a. Objectifs et domaine d’utilisation ............................................................. 164
b. Descripteurs nécessaires à son fonctionnement ......................................... 164
c. Contraintes et limites d’utilisation............................................................. 165
d. Description de la méthode ......................................................................... 165
VI-1-1- 4 Méthodes empiriques et analogiques ......................................................... 165
a. Objectifs et domaine d’utilisation ............................................................. 165
b. Descripteurs nécessaires à son fonctionnement ......................................... 165
c. Contraintes et limites d’utilisation............................................................. 166
VI-1-2 Classification des méthodes d’estimation des crues de projets......................... 166
VI-2 Elaboration de la plateforme informatique pour guider au choix de la méthode 169
d’estimation des crues de projet et au dimensionnement des POH...............................
VI-2-1 Choix de la méthode de calcul d’un débit de crue pour un bassin donné.......... 171
VI-2-2 Choix de la méthode de calcul d’un débit de crue pour le bassin de Tensift..... 173
VI-3-3 Organigramme élaboré pour le dimensionnement d’un ponceau....................... 180
VI-3-4 Organigramme élaboré pour le dimensionnement d’un petit pont..................... 183
Conclusion............................................................................................................................ 186
xiii
LISTE DES FIGURES
xiv
CHAPITRE IV : REVUE DES METHODES D’ESTIMATION DES CRUES DE PROJET
Figure IV-1 : Hyétogramme et hydrogramme résultant d'un événement pluie-débit..................... 76
Figure IV-2 : Etapes de l'analyse fréquentielle............................................................................... 80
Figure IV-3 : Ajustement de la série des pluies maximales journalières annuelles par la loi de
Gumbel pour la station Abadla....................................................................................................... 85
Figure IV-4 : Ajustement de la série des pluies maximales journalières annuelles par la loi de
Gumbel pour la station Adamna..................................................................................................... 86
Figure IV-5 : Ajustement des pluies maximales annuelles de 24h à la loi de Gumbel pour la
station Abadla................................................................................................................................. 90
Figure IV-6: ajustement des pluies maximales annuelles de 48h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla................................................................................................................................. 90
Figure IV-7: ajustement des pluies maximales annuelles de 72h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla................................................................................................................................. 91
Figure IV-8 : ajustement des pluies maximales annuelles de 96h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla................................................................................................................................. 91
Figure IV-9 : ajustement des pluies maximales annuelles de 120h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla................................................................................................................................ 91
Figure IV-10 : Les courbes IDF au niveau de la station Abadla................................................... 93
CHAPITRE V : READAPTATION DES METHODES D’ESTIMATION DES CRUES DE
PROJET AU CONTEXTE ET DONNEES RECENTES DU BASSIN DE TENSIFT
Figure V-1 : Les paramètres descriptifs des données des Qmax instantanés pour la station Sidi
Rahal.............................................................................................................................................. 106
Figure V-2 : Graphe d’ajustement des Qmax inst à la loi exponentielle de la station Sidi Rahal.. 106
Figure V-3 : résultat du test de khi 2 pour tester l'ajustement des Qmax inst à la loi
exponentielle pour la station Sidi Rahal......................................................................................... 107
Figure V-4 : Les quantiles obtenus pour différentes périodes de retour pour la station Sidi
Rahal............................................................................................................................................... 107
Figure V-5 : Les paramètres descriptifs des données des Qmax instantanés pour la station
Aghbalou......................................................................................................................................... 109
Figure V-6 : Graphe d’ajustement des Qmax inst à la loi Log Normale de la station Aghbalou... 109
Figure V-7 : Résultat du test de khi deux pour tester l'ajustement des Qmax inst à la loi Log
Normale pour la station Aghbalou................................................................................................. 110
Figure V-8 : Les quantiles obtenus pour différentes périodes de retour pour la station Aghbalou 110
Figure V-9 : Comparaison des quantiles obtenus par les deux analyses statistiques..................... 112
Figure V-10 : Nombre de stations versus le % de différences entre les quantiles calculés par les
deux analyses.................................................................................................................................. 113
Figure V-11: Caractéristiques d'un variogramme........................................................................... 118
Figure V-12 : Fonctions de référence pour la modélisation du variogramme................................ 119
Figure V-13: Histogramme des valeurs du Gradex de pluies......................................................... 120
Figure V-14 : Comparaison entre la distribution du Gradex et la loi normale............................... 121
Figure V-15 : Analyse des tendances dans la répartition des données........................................... 121
Figure V-16 : Représentation du semivariogramme du Gradex de chaque paire d'emplacements 122
Figure V-17 : Résultats de la validation croisée de toutes les 23 stations...................................... 123
Figure V-18: la carte de modélisation du Gradex de pluie de 24h sur le bassin de Tensift........... 125
Figure V-19 : carte des erreurs standards de prédiction des valeurs du Gradex de pluie de 24h... 126
Figure V-20 : Semivariogramme des paires de points pour le coefficient b de Montana.............. 127
Figure V-21 : Résultats de la validation croisée du krigeage sur les valeurs du paramètre b de
Montana.......................................................................................................................................... 127
Figure V-22 : carte de modélisation spatialise du facteur b de Montana....................................... 128
Figure V-23 : carte des erreurs standards de prédiction des valeurs du coefficient b de Montana 129
xv
Figure V-24 : Semivariogramme pour le paramètre a de Montana pour T= 10ans....................... 129
Figure V-25 : Résultats de la validation croisée du coefficient a de Montana pour une période
de retour de T= 10ans..................................................................................................................... 130
Figure V-26 : carte des résultats de krigeage des valeurs du paramètre a de Montana pour T=
10ans............................................................................................................................................... 130
Figure V-27 : Carte des erreurs standards de prédiction des valeurs a de Montana pour T=
10ans............................................................................................................................................... 131
Figure V-28 : Valeurs du Gradex obtenues par krigeage sur le bassin contrôlé par la station
Iguir Nkouris................................................................................................................................... 132
Figure V-29 : Carte des polygones de Thiessen pour les stations pluviométriques....................... 134
Figure V-30 : Polygone de Thiessen limités par les limites des bassins IguirNkouris.................. 135
Figure V-31 : Evolution des débits max instantanés annuels pour le premier groupe
homogène........................................................................................................................................ 153
Figure V-32 : Evolution des débits max instantanés annuels pour le deuxième groupe
homogène........................................................................................................................................ 153
Figure V-33 : Evolution des débits max instantanés annuels pour le troisième groupe
homogène........................................................................................................................................ 154
xvi
LISTE DES TABLEAUX
xviii
CHAPITRE VI : PLATEFORME INFORMATIQUE POUR LE CHOIX DES METHODES
D’ESTIMATION DES CRUES DE PROJET
Tableau VI-1 : Période de retour pour différentes structures hydrauliques .................................. 167
Tableau VI-2 : Classification des méthodes d'estimation des crues de projet en fonction des
ouvrages hydrauliques.................................................................................................................... 167
Tableau VI-3 : Classification des méthodes d'estimation de la crue de projet selon la période de
retour pour le Maroc et pour le bassin de Tensift........................................................................... 168
Tableau VI-4 : Définitions des ouvrages à dimensionner.............................................................. 172
Tableau VI-5 : Récapitulatif des commandes de la plateforme...................................................... 173
xix
LISTE DES ABREVIATIONS
xx
INTRODUCTION
La présente thèse s’intègre dans le cadre des préoccupations nationales en matière des
changements climatiques et leurs impacts sur les différents systèmes écologiques, socio-
économiques, environnementaux et hydrauliques. Ces effets sont ressentis à travers différents
phénomènes dont la surélévation du niveau des mers, l’augmentation des températures, la
contraction et la fonte des glaces, les sécheresses, les cyclones et les fortes précipitations...
Elle vise à répondre à la question des changements climatiques et à rechercher des solutions
permettant d’adapter particulièrement les ouvrages hydrauliques de génie civil à ces
changements climatiques et à aider à l’atténuation de leur rupture ou diminution de leur
capacité de stockage et d’assainissement en cas d’événements importants.
En effet, le Maroc de par sa situation géographique est caractérisé par un climat
intermédiaire entre le totalement sec et l’humide et des précipitations irrégulières spatialement
et temporellement. Il connait donc un contexte hydrologique sévère, ce qui constitue un risque
pour le développement économique du pays et a des impacts négatifs sur l’environnement.
Pour faire face à ce contexte aggravé par les effets des changements climatiques, une stratégie
nationale de développement des ressources en eau a été lancée dès les années 90, à travers des
projets d’aménagement des bassins en milieu urbain et rural, (mobilisation des ressources en
eau, ouvrages de franchissement routier, assainissement, protection contre les inondations …).
Toutefois, les événements extrêmes récents ont eu des répercussions catastrophiques sur ces
structures comme la rupture des ouvrages hydrauliques (dalots, ponts, buses...), la dégradation
des chaussées et routes et le dépassement des capacités des ouvrages d’assainissement. On
cite parmi les épisodes les plus désastreux la crue de la vallée d’Ourika dans le bassin versant
du Haut Atlas de Marrakech le 17 août 1995 , les crues de décembre 2002 qui se sont
produites à Mohammadia, El Jadida, Taza, Tétouan, Settat et Berrechid, les crues de 2010 sur
Casablanca et ses régions et enfin celles de Novembre 2014 qui se sont abattues sur les
régions de Sud du Maroc, (SEEE, 2009; Lemag, 2010).
Ainsi notre objectif dans ce projet est de rendre plus précis le calcul du débit de crue de
projet, utilisé pour le dimensionnement des ouvrages hydrauliques, et ce à la lumière des
événements récents vécus au cours des deux dernières décennies. Ce débit de projet est basé
sur les données hydrologiques, les caractéristiques du bassin mais aussi fortement sur les
méthodes de calcul utilisées.
1
Nous avons en effet, travaillé pour acquérir une connaissance plus fine des
caractéristiques du bassin, de régionaliser et fiabiliser, à la lumière des événements
hydrologiques extrêmes récents, les méthodes d’évaluation des crues de projet qui, bien que
développées dans des contextes climatologiques, d’écoulement et de nature de sols différents
du contexte marocain, sont très utilisées au Maroc.
Le travail est effectué dans le contexte du bassin de Tensift et avec des données
relativement récentes, étalées sur la période allant de 1962 jusqu’à 2008.
Le bassin versant du Tensift est situé au centre Ouest du Maroc entourant la région de
Marrakech. Ce large domaine continental est situé entre la latitude 32°10' et 30°50' Nord et
les longitudes 9°25' et 7°12' Ouest. Le bassin a une surface d’environ 19750 km2 et est drainé
par l’oued de Tensift qui s'écoule de l’Est vers l’Ouest sur une longueur de 260 km, (Ahattab,
et al., 2015(a)).
Les résultats des travaux réalisés au cours de cette thèse sont présentés en six chapitres :
Le premier chapitre est consacré à une étude bibliographique qui donne un aperçu sur le
contexte climatique et hydrologique du Maroc, les événements extrêmes que le pays a connus,
les dégâts humains et matériels causés ainsi que les mesures mises en place pour y faire face.
Dans le troisième chapitre nous avons procédé à une régionalisation (ou zonage)
climatique afin d’obtenir un découpage du bassin de Tensift en zones homogènes, à l’intérieur
desquelles le comportement hydrologique est similaire.
2
La détection des zones homogènes constitue une étape préliminaire pour l’identification
des régions dans lesquelles on peut utiliser la même méthode d’estimation de calcul des crues
de projet avec les mêmes paramètres régionaux spécifiques.
L’étude bibliographique a montré que la méthode la plus utilisée et la plus fiable est
l’Analyse en Composantes Principales appliquée sur les séries de précipitations mensuelles.
Dans ce sens une synthèse des méthodes de traitement statistique des séries de données a été
exposée. L’algorithme de l’ACP a été appliqué, sur les séries des précipitations mensuelles
enregistrées au niveau des 23 stations pluviométriques, à l’aide du logiciel SPSS (IBM, 2012).
Nous avons aussi effectué une analyse basée sur d’autres paramètres aussi importants
hydrologiquement, à savoir : L’occupation du sol, la géologie, la pédologie, la végétation et
les pentes des sous bassins, pour pouvoir définir les zones homogènes et compléter les
groupes homogènes trouvés à partir de l’analyse par l’ACP, (Ahattab, et al., 2015(b)).
Le quatrième chapitre synthétise les principales méthodes utilisées pour l’estimation des
crues de projet au Maroc. Trois grandes familles sont distinguées. Les méthodes statistiques
sont utilisées lorsqu’on dispose de suffisamment de données hydrologiques en un site (bassin
jaugé). Elles consistent à étudier les événements passés, caractéristiques d'un processus, afin
d'en définir les probabilités d'apparition future et ceci par le biais des ajustements statistiques
de lois de probabilités. La deuxième famille englobe les méthodes hydrométéorologiques.
Elles reposent sur des paramètres régionaux calculés à partir de l’information apportée par la
pluie. Deux méthodes sont des plus utilisées au Maroc : La méthode du Gradex et la méthode
rationnelle. Enfin la troisième famille est constituée par les méthodes empiriques qui sont
utilisées lorsqu’on ne possède que peu ou pas de données sur les débits des crues dans une
région. Des formules sont établies pour de nombreux cours d’eau et dans divers pays,
permettant d’estimer soit des débits maximums de crues soit des débits fréquentiels à partir de
certaines caractéristiques du bassin versant en les complétant parfois par certaines données
météorologiques, (Gray, et al., 1972). Cinq des formules les plus utilisées au Maroc ont été
choisies : Formule de Myer, Formule de Fuller, Formule de Francou-Rodier, Formule de
Mallet-Gauthier et Formule de Mac-Math, (Ouarda, et al, 2001, Serhir, 2010 ).
3
Pour les méthodes statistiques, de nouvelles lois d’ajustement des données ont été
trouvées à l’aide du logiciel HyfranPlus, (INRS-EAU, 1998). Les données utilisées sont les
séries des débits max instantanés enregistrés au niveau des 15 stations hydrométriques de
longueur allant de 17ans à 43ans.
Pour les méthodes hydrométéorologiques, le Gradex de pluie de 24h et les coefficients de
Montana ont été calculés au niveau des postes pluviométriques. Pour pouvoir connaitre les
valeurs de ces paramètres pour chaque point du bassin de Tensift, l’interpolation spatiale a
été effectuée par la méthode géostatistique du krigeage. Cette méthode a été choisie car
elle présente l’avantage de prendre en compte l’interdépendance spatiale et quantifie les
erreurs standards de prédiction liées aux valeurs prédites. Deux modèles de krigeage ont
été testés : avec et sans tendance. Plusieurs fonctions de référence (modèle exponentiel,
sphérique et pépitique) ont été utilisées pour la modélisation du variogramme. La validation
croisée a permis une comparaison entre les résultats de ces modèles. Le modèle le mieux
adapté a permis d’élaborer les cartes de modélisation du Gradex de pluie de 24h sur le
bassin de Tensift, ainsi que celles des paramètres de Montana pour les périodes de retour
de 2, 5, 10, 20, 50 et 100 ans. Les cartes des erreurs standards de prédiction associées aux
valeurs prédites ont été aussi élaborées, (Ahattab, et al., 2014).
Dans la dernière partie de ce cinquième chapitre les coefficients régionaux qui
interviennent dans les méthodes empiriques ont été calculés pour les cinq méthodes
retenues et pour les différentes zones homogènes détectées dans le bassin de Tensift et
exposées au chapitre III. Ce calcul est basé sur les débits de crue de projet déterminés à partir
de l’étude statistique réalisée sur les débits max instantanés observés car ils sont de ce fait,
considérés les plus fiables.
4
CHAPITRE I
CONTEXTE CLIMATIQUE DU
MAROC
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
Figure I-2 : Répartition de la pluviométrie moyenne annuelle pour les bassins versants du
Maroc, (Bouaicha et al., 2010).
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
D’après la figure I-2, les bassins de Sakia el Hamra et Oued Eddahab (44% de la
surface totale du Maroc), contribuent à moins de 1% des eaux de surface alors que le bassin
Tangérois, qui représente moins de 1% de la surface totale du Maroc, en produit plus de 16%.
Les écoulements de surface sont aussi caractérisés par une très grande variabilité annuelle et
interannuelle marquée par l’alternance de séquences humides et sèches, avec quelques pics
exceptionnellement humides et secs. Cette succession d’années humides/années sèches est un
caractère marquant du régime hydrologique de tous les bassins du royaume. La figure I-3
illustre l’effet de l’alternance de séquences sèches et humides, au niveau national, avec un
cycle de près de 7 ans.
Figure I-3 : Evolution au niveau national des apports en eau de surface en milliards de m3.
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
Figure I-4 : Illustrations des dégâts causés par certaines crues dans différentes régions du
Maroc.
Bien que le Maroc ait toujours connu des inondations qui ont causé beaucoup de
dégâts. Néanmoins, la cadence de ces épisodes s’est accrue durant ces deux dernières
décennies. Une question s’impose : est ce que les changements climatique sont joué un rôle
dans la modification du cycle hydrologique et par la suite l’accentuation des phénomènes
extrêmes ?
I-4 Changements climatiques au Maroc
Le sommet de la Terre et Climat à Rio de Janeiro en juin 1992 a marqué le début d’un
éveil des consciences à l’échelle mondiale par rapport aux changements climatiques et leurs
répercussions au niveau mondial. Le développement de cadres de concertations scientifiques
comme le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat, la promotion du
principe de précaution pollueur payeur, l’élaboration de programmes comme le Protocole de
Kyoto incluant dans ses dispositions un marché d’émissions de carbone témoignent d’une
volonté politique commune de limiter les risques induits par le changement climatique,
(Secrétariat d’Etat auprès du Ministère de l’Energie, 2008). Depuis que les changements
climatiques sont devenus un phénomène connu, beaucoup d’études ont été conduites pour
évaluer ses impacts et les mesures d’adaptation à mettre en place. Le Maroc s’est intégré dans
ces axes.
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
Une étude des projections climatiques pour le Maroc réalisée dans le cadre d’un
consensus entre Le “Global Water Partnership”, le Dialogue sur l'Eau et le Changement
Climatique et l'Union Mondiale pour la Nature (l'UICN), a été entreprise en 2002. Cette étude
s’est basée sur un scénario moyen du GIEC (IS92a), avec une sensibilité moyenne du climat
et le maillage de SCENGEN et sept modèles de circulation générale (MCG). Les simulations
climatiques à l’horizon 2020 ont tous confirmé des tendances au réchauffement et à l'aridité
du climat marocain. Les résultats issus de la modélisation relatifs aux changements
climatiques, prévoient l’élévation moyenne du niveau de la mer due aux effets conjugués de
l’expansion thermique et de la fonte des calottes polaires. Aussi les simulations des variations
des températures anticipent une augmentation allant de +0,7°C à +1°C en moyenne. Quant
aux évolutions des précipitations, elles présenteront de grandes disparités, tant
qualitativement (sécheresse ou humidité) que quantitativement (amplitude du changement).
On rencontre ainsi des simulations donnant une tendance à l’humidité et d’autres à la
sécheresse. Cependant, la plupart des modèles privilégient des tendances à la sécheresse avec
des plages de taux de réduction allant de -7% à 0% dans la partie Nord du pays et de -7,5% à
+2,8% dans la partie Sud. D’autre part, les écosystèmes auront à faire face à des températures
et un régime de précipitations différents des conditions actuelles.
Selon l’étude citée précédemment, les changements climatiques futurs, auront un
impact direct et plus marqué sur le fonctionnement des écosystèmes terrestres.
L'augmentation de température en elle-même contribue directement à un déplacement des
limites de végétation et à une décroissance de la productivité. On observera un déplacement
de la végétation vers les zones Nord et donc une désertification progressive du pays.
Par ailleurs, l’étude prévoit aussi une tendance au réchauffement associée à une
réduction des précipitations sur la majeure partie du pays. Cette évolution sera accompagnée
par l'intensification des phénomènes extrêmes : Orages et averses, sécheresses, vagues de
chaleurs, etc. De tels phénomènes seront de plus en plus enclins à se produire avec des
fréquences très rapprochées, malgré leur caractère aléatoire, et des degrés de plus en plus
amplifiés, (Alibou, 2002).
Constat : Ainsi, il devient clair que les changements climatiques sont un fait qui peut être la
cause de l’accentuation des phénomènes extrêmes en particulier les inondations et avec lequel
il faut prendre des mesures d’adaptation.
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
I-5 Mesures pour atténuer les dégâts des crues accentués par les
changements climatiques
Planifier pour Prévenir, Veiller pour Prévoir, Aménager Pour protéger…telles sont les clés de
la démarche préconisée par le Département de l'Eau dans sa lutte contre les inondations. Dans
ce sens, beaucoup d’efforts ont été mis au point : le Maroc a adopté le plan national de
protection contre les inondations (PNI) dont un axe est consacré au diagnostic des causes de
ce phénomène et un autre aux opérations de protection, (Secrétariat d’Etat auprès du
Ministère de l’Energie, 2008). Ce plan a pour ambition d’obtenir une vision synthétique et
complète à l’échelle de la totalité du territoire national de l’ensemble des risques réels et
potentiels d’inondation en vue de dégager et de planifier les différentes mesures qui
permettront d’y faire face. Ces mesures peuvent être physiques (réalisation d’ouvrages de
protection tels que des barrages, des endiguements, calibrage et entretien des lits des cours
d’eau ou systèmes de lutte contre l’érosion…) mais aussi préventives, réglementaires,
organisationnelles ou encore de sensibilisation. Le PNI a permis d’inventorier 432 sites qui
ont fait l’objet de visites, d’études et d’analyses. Parmi ces sites, 50 ont été classés prioritaires
du fait soit de la nature hydro- morphologiques des sites tels que les vallées d’Ourika et
Toudgha, soit à cause de l’importance des dégâts humains ou économiques pouvant être
générés, (SEEE, 2009). Ces sites sont représentés sur la carte de la figure I-5.Le tableau I-1
représente le nombre des sites inventoriés par bassin à fort risque d’inondations avec ceux qui
sont classés prioritaires :
Tableau I-1: Nombre des sites inventoriés par bassin à fort risque d’inondations, (Secrétariat
d’Etat auprès du Ministère de l’Energie, 2008).
Pourcentage de sites
Région Nombre de sites Nombre de sites
classés prioritaires /
hydraulique inventoriés classés prioritaires
sites inventoriés
Souss-Massa-Draa 99 8 8%
Moulouya 62 5 8%
Oum Er Rbia 59 4 7%
Sebou 52 11 21%
Tensift 50 7 14%
Loukkos 40 6 15%
Ziz-Guir-Rheris 16 3 19%
Bouregreg 13 6 46%
TOTAL 391 50 13%
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
Figure I-5 : Carte des sites à fort risque d'inondations, (Secrétariat d’Etat auprès du Ministère de l’Energie, Septembre-2008).
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Chapitre I : Contexte climatique du Maroc
I-6 Conclusion
Le Maroc de par sa situation géographique a toujours connu des événements extrêmes
dont l’intensité et la fréquence s’est amplifiée durant ces dernières décennies à cause des
changements climatiques.
Parmi les mesures que le Maroc a prises pour lutter contre les inondations il y a des mesures
qui sont préventives, d’autres réglementaires, organisationnelles et de sensibilisation ou
encore des ouvrages de protection tels que barrages, digues, seuils et ouvrages de
ralentissement dynamique. Toutefois ces ouvrages représentent eux même un danger en cas
de mal fonctionnement ou bien en cas de rupture, donc leur dimensionnement doit reposer sur
des méthodes plus précises et mieux adaptées aux différents bassins.
Il est à conclure qu’il est nécessaire de procéder à la réadaptation des méthodes de
dimensionnement de ces ouvrages en prenant en compte les éventuels effets des changements
climatiques et donc des situations actuelles. Ceci fait l’objet essentiel du présent mémoire.
Le chapitre suivant présente le bassin versant de Tensift, choisi comme bassin pilote, et
détaille les étapes de sa caractérisation et le calcul de ses paramètres structurels.
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CHAPITRE II
PRESENTATION ET
CARACTERISATION DU BASSIN
VERSANT DE TENSIFT
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Nord et les longitudes 9°25' et 7°12' Ouest, (Boudhar, 2009). L'oued Tensift se présente comme une
gouttière alimentée pratiquement par le versant nord du haut Atlas et qui s'écoule d'est en ouest de
sa source à l'embouchure dans l'océan Atlantique sur une longueur de 260 km. Il prend sa source à
une altitude de 550 du niveau général du Maroc NGM et draine un bassin total de 19750 km2, dont
7075 km2 seulement représente la partie active, (ABHT, 2009).
Il constitue l’un des bassins du Maroc caractérisé par une forte concentration des activités
socioéconomiques. Selon le recensement de 2015, la population du bassin est de 4.520.569
habitants. L’activité économique est essentiellement basée sur l’agriculture, l’élevage, le tourisme,
l’agroalimentaire et l’artisanat.
Figure II-2 : Carte des limites et de la situation du bassin de Tensift dans le Maroc.
Le bassin est limité au Nord par un massif précambrien de petites montagnes, les Jbilet et au sud
par la ligne de crête du haut Atlas dont la direction est en fait NE. A l'est, la ligne de partage des
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
eaux est incertaine et c'est pratiquement une plaine qui sépare le bassin du Tensift de celui de la
Tessaout, affluent de Oum Er R'Bia.
L'alimentation du bassin de Tensift est presque entièrement assurée par la partie montagneuse des
oueds qui drainent le versant nord de l'Atlas par suite de la répartition des pluies du relief et de la
nature des sols. Ce qui frappe le plus, outre la dissymétrie du bassin autour du collecteur constitué
par l'oued Tensift, c'est le contraste brutal entre la montagne et la plaine du Haouz. En effet, toute
l'hydrologie active du bassin se reporte sur les nappes souterraines, tandis que la zone de montagne
constitue des bassins de drainage efficace pour l'écoulement de surface, et la plaine n'étant pour
celui-ci qu'une zone de transit et de consommation, (ORSTOM, 1976). La figure II-3 montre les
principales nappes dans le bassin de Tensift et le bassin d'Essaouira-Chichaoua (zone d’action de
l’ABHT).
Figure II-3 : Carte des principales nappes dans la zone d’action de l’ABHT, (ABHT 2009).
II-2-2 Géologie
Le bassin de Tensift est constitué de faciès géologiques différents, puisqu’on constate que pour
les parties les plus hautes du bassin, les formations imperméables (métamorphiques ou éruptives)
priment nettement. Cela est vrai surtout pour le Rherhaya, Ourika et le Zat. Le N’Fis a une partie de
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
son haut bassin dans des calcaires perméables et les formations marno-gréseuses du trias mais, si
l'on considère l'ensemble de la partie active du bassin, les faciès imperméables restent
prédominants. L'oued Rherhaya traverse, dans son bassin moyen, une formation calcaire
relativement importante. Le calcaire est presque totalement absent du bassin de l’Ourika dont la
partie inférieure de sa zone active est caractérisée par les formations marno-gréseuses assez peu
perméables ; cette situation se confirme sur le bassin du Zat dont la partie inférieure est en outre
constituée en grande partie par des calcaires perméables. Dans le bassin du R'Dat, la part des
formations imperméables est encore réduite et celles-ci sont peu présents du bassin du Lahr, (JICA,
2007).
La plaine du Haouz est presque entièrement constituée en surface d'alluvions du quaternaire
récent et sur sa frange sud, de quaternaire moyen et ancien. Ce sont des formations perméables qui,
étant données les faibles pentes du terrain, ne permettent pratiquement aucun ruissellement local,
(ORSTOM, 1976). La Figure II-4 montre les différents faciès géologiques qui constituent le bassin
de Tensift et le bassin d'Essaouira- Chichaoua, (zone d’action de l’ABHT) :
Figure II-4 : Carte des caractéristiques géologiques et hydro- géologiques dans le bassin de Tensift.
(JICA, 2007)
Sur le tableau II-1, on présente les caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du Bassin
versant de Tensift selon les zones indiquées sur la figure II-4.
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Jebilet (Plaine
Paléozoïque: Carbonifère (schiste, de Haouz,
ix
micaschiste, quartzite, calcaire) Haut
Atlas)*
Précambrian II-III géo-synclinal (flysch) et
x
granite (Marocanides)
xi Précambrian III (ou CambrianLow-Cambrian) Faible perméabilité,
(Haut Atlas)*
Avec fissures/fractures.
Précambrien III (ou Cambrien inférieur):
xii roche volcanique (rhyolite, ignimbrite,
andésite)
xiii Dolérite Basaltique: Triasique supérieur (Jebilet, Haut
Très faible perméabilité.
Atlas)*
xiv Granite: Hercynien (Paléozoïque tardif)
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
II-2-4 Climatologie
Le bassin de Tensift est doté d’un climat est aride ou semi-aride en général et humide dans
l’Atlas (de 1500 m à 2000 m d’altitude) et le littoral. Les précipitations sont en général faibles et
caractérisées par une grande variabilité spatio-temporelle. La pluviométrie moyenne annuelle est de
l'ordre de 200 mm dans la plaine contre plus de 800 mm sur les sommets de l'Atlas.
A l'inverse des précipitations, la température est un facteur climatique beaucoup plus régulier à
l'échelle temporelle. Les écarts entre les températures journalières sont assez importants avec un
maximum d'environ 45°C dans la plaine et un minimum de -17°C en montagne. Les températures
moyennes mensuelles varient entre 13°C et 28°C dans la plaine et entre 2°C et 18°C en haute
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
montagne. Les mois les plus chauds sont généralement Juillet et Août. Le mois le plus froid est
Janvier, (Boudhar, 2009).
II-2-5 Réseau hydrologique et séries hydrologiques disponibles
Le bassin de Tensift comporte un réseau de mesure composé des stations de mesures de
débits (stations hydrométriques) montrées sur la figure II-9 et des stations de mesures de pluies
(stations pluviométriques) dont l’emplacement est montré sur la figure II-5.
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
NOM STATION Coordonnées Lambert Emplacement Période Remarques sur les pluies journalières
OUED
PLUVIOMETRIQUE Et N_IRE X Y Z (région) d’observation manquantes
ABADLA/ 8 TENSIFT 200,000 129,500 250,000 AIN EL BAIDA 1969-2004 RAS
ADAMNA/50 KSOB 92,900 104,150 70,000 NEKNAFA 1977-2004 RAS
AGHBALOU/ 6193 OURIKA 276,150 83,050 1070,000 ARBAA TIGHADOUINE 1969-2004 RAS
AGOUNS/ 902 TIMICHI 271,450 69,650 2200,000 TOUBKAL 1996-2004 RAS
AMENZAL/ 1004 N'OUFRA 278,220 67,200 2230,000 DOUAR SOUR 1997-2004 RAS
AREMD/1182 IMLIL 259,300 62,100 1950,000 TOUBKAL 1998-2004 RAS
B.LALLA TAKERKOUST/8969 N'FIS 239,500 88,200 630,000 TAMASLOUH 1962-2004 Juin et Août 1963 et Octobre et Novembre 1968
CHICHAOUA/2601 CHICHAOUA 181,525 111,200 340,000 CHICHAOUA 1971-2004 Mois de Février 1973
IGOUZOULEN/4313 IGOUZOULEN 92,450 63,650 158,000 TAMANAR 1998-2004 Mois de Décembre 1998
IGROUNZAR/4315 IGROUNZAR 103,500 91,300 205,000 NEKNAFA 1977-2004 Mois de Septembre 1980
IGUIR NKOURIS/4299 N'FIS 238,350 55,000 1100,000 AMIZMIZ 1974-2004 RAS
ILOUDJANE/ 4222 SEKSAOUA 176,245 70,525 757,000 IMINE TANOUTE 1989-2004 RAS
IMIN EL HAMAM/4432 N'FIS 241,400 72,400 770,000 AMIZMIZ 1969-2004 Année 1969 et Août 1971
Année 1972 manquante et mois Juillet et Août
MARRAKECH/ 5229 - 250,000 110,000 460,000 MARRAKECH-GUELIZ 1970-2004
1974 et Le mois Août 1981 et 1982
SIDI BOUATHMANE/ 6770 ASSIF EL MAL 209,400 74,300 820,000 AZEGOUR 1989-2004 RAS
SIDI HSAIN/ 6826 AMEZMIZ 229,100 70,170 1030,000 AMIZMIZ 1998-2004 RAS
SIDI RAHAL/ 6976 R'DAT 303,100 117,800 690,000 SIDI RAHAL 1968-2004 Juillet jusqu'à Novembre 1968
TAFERIAT/7352 ZAT 291,250 107,500 760,000 AIT OURIR 1983-2004 Mois de Avril 1986 jusq'à Octobre 1987
Mois d'Août 1972 et Juillet 1973 et Juillet 1974 et
TAHANAOUT/7512 RERAYA 255,900 80,400 925,000 TAHANAOUT 1971-2004
juin et Juillet 1976 et Juillet et Août 1977
TALMEST/ 7660 TENSIFT 133,800 147,750 53,000 TALMEST 1985-2004 RAS
TAZITOUNT/ 7994 OURIKA 281,950 77,800 1240,000 ARBAA TIGHADOUINE 1999-2004 RAS
TIOURDIOU/ 8411 TIFNI 277,200 69,300 1850,000 DOUAR SOUR 1996-2004 RAS
TOURCHT/ 8804 AMLOUGUI 286,850 74,150 1650,000 DOUAR SOUR 1997-2004 RAS
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Figure II-7 : Carte des courbes de niveau de Tensift, (Ahattab, et al., 2014).
Le bassin de Tensift peut être divisé en trois zones de reliefs correspondant à des modelés
assez voisins :
La zone de pleine montagne (sud du bassin) : C'est l'arête dorsale du haut Atlas, qui
correspond essentiellement aux formations métamorphiques et éruptives. Les formes sont
nettes, les arêtes assez vives, les pentes très fortes, on note cependant de nombreuses
falaises, surtout dans les formations calcaire du II aire. L'altitude est généralement
supérieure à 2000 m sur toute la crête du haut Atlas, à l'ouest. Le point culminant est le
Toubkal avec 4167m ;
La zone de bordure ou pré Atlas (centre-sud du bassin) : Dans cette zone le relief reste
vif, souvent abrupt et le contact avec la plaine est assez brutal. On peut situer cette zone
entre 1 000 et 2 000 m, bien qu'en plusieurs points les altitudes dépassent 2000 et même 2
500m. Les formations métamorphiques et éruptives conservent une grande importance,
surtout à l'Ouest, mais les formations marno-gréseuses et calcaires dominent à l'Est. Les
argiles du trias, presque toujours salifères, correspondent à des formes massives tandis que
les calcaires jurassiques donnent des reliefs compliqués et abrupts ;
La zone de la plaine (nord et nord-ouest du bassin) : Il s'agit d'une sorte de glacis dont la
pente générale, déjà douce au départ s'atténue de la montagne vers le Tensift. Sur la rive
gauche de l'oued, on peut vraiment parler de plaine dont la monotonie est à peine troublée
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
par quelques buttes qui ne jouent aucun rôle dans le régime des eaux, (ORSTOM,
1976 ;Stedinger, 1992).
Pour pouvoir délimiter les sous bassins et extraire le réseau hydrographique, on s’est basé
sur le modèle numérique de terrain MNT issu de la mission Shuttle Radar Topography
Mission SRTM, (Jarvis et al., 2008) (source : site de la NASA). Ces images ont une résolution
de 90m et sont présentées sous forme de tuiles de 5 degré x 5 degré dans le système de
coordonnées GCS_WGS_1984 (Geographic Latitude and Longitude).
Pour pouvoir couvrir la zone d’étude, on a utilisé 9 images. Le traitement a été effectué à
l’aide de l’utilitaire Arc Hydro qui représente un ensemble de modèles de données et d'outils
opérant dans ArcGIS lors de la prise en charge des analyses de données géo spatiales et
temporelles. Cet utilitaire permet de faire plusieurs opérations à savoir : délimiter et
caractériser les lignes de partage des eaux aux formats raster et vecteur, définir et analyser le
réseau hydro géométrique, gérer les données chronologiques et exporter les données vers des
modèles numériques ; (ESRI, 2011). Il utilise le schéma montré sur la figure II-8 pour extraire
les sous bassins contrôlés par les stations hydrométriques et le réseau hydrographique :
Figure II-8 : Schéma des étapes de délimitations des sous bassins par ARCHYDRO.
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Ces différentes étapes ont été appliquées sur les images SRTM de la zone étudiée. Ce
travail et ses résultats sont résumés dans le tableau II-4.
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Ce processus a permis de délimiter les sous bassins versants montrés sur la figure II-9. Ce
qui a permis de caractériser chaque sous bassin en lui calculant ses paramètres structurels
(surfaces, périmètres, altitude…) résumés dans le tableau II-5.
Figure II-9 : Carte d’emplacement des sous bassins contrôlés par les stations hydrométriques,
(Ahattab, et al., 2015(a)).
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
La lecture du tableau II-5 montre que les sous bassins versants ont des surfaces très
variées allant de 19549 Km2 pour le grand bassin de Tensift avec son talweg le plus long de
longueur 322Km et dont l’exutoire est la station Talmest, à 41 Km2 pour le bassin dont
l’exutoire est la station Armed et dont le talweg le plus long a une longueur de 12Km. Les
altitudes minimale et maximale varient aussi selon l’emplacement du bassin, allant de 35m
dans les zones de plaines à 4123m dans le haut Atlas. De la même manière, la pente du cours
d’eau a des valeurs assez contrastées variant de 0.97% pour le bassin contrôlé par la station
Talmest à 17.41% pour celui contrôlé par la station Armed.
On conclut que le bassin de Tensift se caractérise par une grande diversité du relief et de la
topographie :
37.7% de la surface est occupée par des zones de plaines dont l’altitude moyenne
est inférieure à 500m,
Près de 40% de la surface est occupée par des zones intermédiaires dont l’altitude
moyenne est entre 500m et 1500m,
22% de la surface est occupée par des zones de montagnes dont l’altitude moyenne
est supérieure à 1500m.
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Tableau II-5: Récapitulatif des caractéristiques du relief et du réseau hydrographique du bassin de Tensift calculés par Archydro.
Hmoy : L’altitude moyenne du bassin qui permet d’analyser les lois réglant les précipitations et le ruissellement superficiel. Elle est calculée, sur la
base de la courbe hypsométrique, par la relation suivante : 𝑯𝒎𝒐𝒚 = 𝑨𝟏 𝒊 𝑺𝒊 × 𝒉𝒊+𝒉𝒊+𝟏
𝟐
(II-1)
Hi : Courbe de niveau i en m ; Si : Aire comprise entre deux courbes de niveau consécutives et A : surface totale en Km2.
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
La classification des sous bassins par type en fonction de l’indice de forme de Horton (1945)
et l’indice de compacité de Gravelius (1914) est donnée selon le tableau II-6 suivant :
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Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Les valeurs calculées des indices de Horton et de Gravelius ainsi que des longueurs et des
largeurs équivalentes pour les sous bassins de Tensift sont résumés sur le tableau II-7.
Tableau II-7 : Récapitulatif des indices de forme des sous bassins de Tensift.
STATION KG KH Leq (Km) leq (Km) Leq/leq
Abadla 2.139 0.226 354.777 28.368 12.5
Adamna 2.215 0.123 140.815 10.381 13.6
Aghbalou 1.930 0.193 70.088 7.170 9.8
Armed 1.710 0.284 17.109 2.380 7.2
Chichaoua 2.300 0.197 177.568 11.995 14.8
Igouzoulen 1.751 0.170 57.349 7.499 7.6
Igrounzar 2.133 0.125 100.544 8.090 12.4
IguirNkouris 2.417 0.130 118.440 7.148 16.6
Iloudjane 1.849 0.200 70.854 8.065 8.8
Imin El Hamam 2.304 0.106 138.553 9.322 14.9
Sidi Rahal 2.094 0.160 80.134 6.738 11.9
Sidi Bou Othmane 1.676 0.191 59.290 8.704 6.8
Sidi Hsain 1.831 0.192 29.742 3.468 8.6
Site Taskourt 1.645 0.221 52.534 8.119 6.5
Taferiat 2.273 0.125 87.524 6.077 14.4
Tahanaout 2.027 0.192 49.676 4.510 11.0
Talmest 2.176 0.189 504.506 38.749 13.0
Tazitount 2.196 0.189 66.655 5.010 13.3
Zelten 2.358 0.112 83.055 5.303 15.7
Les valeurs de KG et de KH montrent que les sous bassins de Tensift ont tous des formes
allongées (KH<1 et KG>1.5). Le rapport entre la longueur et la largeur équivalente varie entre
7.2 pour le sous bassin de la station Armed à 15.7 pour le bassin de la station Zelten.
II-5-3 Indices de pente
Les indices de pente dont la connaissance est d’une grande importance car les fortes
pentes favorisent le ruissellement pour les bassins versants. On peut distinguer différents
34
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
paramètres et indices de pente résumés dans le tableau II-8, (Serhir , 2010 ; Musy, et al.,
1998).
Tableau II-8 : Récapitulatif des formules de calcul des indices de pente
Numéro
Indice de pente Paramètres nécessaires
équation
La pente moyenne du bassin
L : la longueur du cours d’eau considéré (Km).
𝒉𝒎𝒐𝒚 hmoy : L’altitude moyenne du bassin (m). (II-6)
𝑷𝒎𝒐𝒚 = 𝟐 𝑳 (en m/Km)
Tableau II-9 : Classification du relief des sous bassins de surface inférieure à 25Km2par indice
de pente, (IRD, 2001).
Nature de relief Intervalle de l’indice de pente
L’indice de pente global Ig a été conçu pour faciliter l’étude des bassins représentatifs de
faible superficie (≤25Km2). Les indices de pente de bassins de superficie différente ne sont
donc pas comparables, (ORSTROM, 1971).Pour les rendre comparables, on doit s’affranchir
35
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
de l’effet de superficie. A cet effet, une autre classification a été établie selon la dénivelée
spécifique comme c’est montré le tableau II-10.
II-5-4 Pente moyenne de l’écoulement
Elle constitue un facteur important du régime d’écoulement dans le cours d’eau. Elle
est calculée par la relation suivante :
𝑯𝒎𝒂𝒙 −𝑯𝒎𝒊𝒏
𝑷𝒎𝒐𝒚 é𝒄𝒐𝒖𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 = (en m/km) (II-10)
𝑳
Avec :
Hmax et Hmin sont respectivement les altitudes max et min le long du cours d’eau
L est la longueur du talweg le plus long considéré en Km.
Elle est proposée par Melton (1965) et aide à comparer les pentes des bassins de tailles
différentes. Elle est calculée par la relation suivante :
𝑫𝒔 = 𝑰𝒈 𝑨 (m) (II-11)
Les valeurs calculées pour tous les sous bassins sont résumées dans le tableau II-11.
36
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Tableau II-11 : Récapitulatif des indices et des pentes calculés pour les sous bassins de Tensift.
Les valeurs trouvées permettent de conclure que le grand bassin de Tensift a des sous bassins
dont le relief varie selon la dénivelée spécifique de « Assez fort » à « très fort ». Les pentes
moyennes des bassins sont d’autant plus fortes que l’altitude moyenne du bassin est grande et
la surface du bassin et la longueur du cours d’eau sont petites. Ainsi on remarque que la plus
faible valeur de 0.56% est enregistrée pour le bassin le plus grand contrôlé par la station de
Talmest et la valeur la plus grande 50.38% est enregistrée pour le bassin le plus petit contrôlé
par la station de Armed.
Toutefois, la classification du relief des bassins selon la dénivelée spécifique donne des
résultats similaires pour des pentes moyennes des bassins très différentes (relief classé très
fort pour les bassins : Aghbalou et Armed, pour des pentes moyennes respectives de 9.59 et
50.38% et pour les bassins : Abadla et Sidi Hsain le relief est classé fort pour des pentes
moyennes respectives de 1.04 et 16.6%). Ce résultat nous permet de déduire que la dénivelée
spécifique (même si elle est supposée être indépendante de la surface du bassin) ne permet
37
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
pas de comparer la nature de relief pour des bassins de surfaces très différentes (les surfaces
respectives de Aghbalou et Armed sont 503 et 41Km2et les surfaces respectives de Abadla et
Sidi Hsain sont 10064 et 103Km2).
II-5-6 Temps de concentration
Il est défini comme le temps au bout duquel la particule d’eau tombée dans la zone la plus
éloignée du bassin va atteindre l’exutoire. Plusieurs formules sont utilisées au
Maroc, (Ouarda, et al., 2001 ; Serhir, 2010). Elles sont résumées dans le tableau II-12.
Vu les différentes relations qui existent dans la littérature pour le calcul du temps de
concentration et les valeurs assez contrastées qu’elles donnent, on a utilisé la méthode des
vitesses moyennes pour choisir les mieux adaptées.
Ainsi à l’aide du logiciel Arcgis on a procédé au calcul des longueurs des tronçons
homogènes en pente et en surface et puis on a fait leurs sommes pour déduire le temps de
concentration global. A l’aide des valeurs des vitesses montrées sur le tableau II-13 on a
calculé pour chaque cours d’eau d’un bassin versant donné deux valeurs du temps de
concentration minimale et maximale qui correspondent à chaque pente. Les valeurs trouvées
pour chaque cours d’eau sont résumées à l’Annexe 1.
Dans le tableau II-13, on présente quelques vitesses d’écoulement selon les pentes
préalablement calculées.
38
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
39
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Les valeurs du temps de concentration calculées pour les différentes méthodes sont
résumées dans le tableau II-14.
Tableau II-14: Récapitulatif des temps de concentration calculés pour les sous bassins de Tensift.
Une comparaison des valeurs calculées du temps de concentration par les différentes
méthodes permet de conclure que les formules qui donnent des valeurs incluses dans
l’intervalle formé par les temps de concentration minimal et maximal calculés par la méthode
des vitesses moyennes sont en général les formules de Turrazza, Ventura et Espagnole.
Tandis que les autres formules donnent une sous-estimation du temps de concentration.
Les valeurs trouvées par la formule Espagnole s’approchent de celles calculées par les
deux autres formules dans le cas des bassins dont la surface est inférieure à 500Km2.
Pour confirmer ce résultat, on a procédé à une analyse des hydrogrammes des épisodes
de crues pour toutes les années de mesures disponibles pour les bassins en question (à partir
des séries des débits instantanés). La comparaison des valeurs du temps de concentration
calculées par la formule espagnole et celles déduites des hydrogrammes de crues a montré
qu’effectivement cette formule donne une sous-estimation du temps de concentration pour les
bassins dont la superficie est supérieure à 500Km2. Par la suite on recommande :
40
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
Pour S < 500Km2 : le temps de concentration peut être calculé par les formules de
Turrazza, Ventura ou Espagnole ;
Pour S > 500Km2 : le temps de concentration peut être calculé par les formules de
Turrazza ou Ventura.
Ainsi, on a adopté la formule de Turrazza qui donne les résultats les plus proches de la
médiane de l’intervalle constitué par les temps de concentration min et max calculés par la
méthode des vitesses moyennes. Les résultats trouvés pour les différents sous bassins sont
résumés sur le tableau II-15 suivant :
Tableau II-15 : Récapitulatif des temps de concentration adoptés pour les bassins versant de
Tensift.
Surface Pente Valeurs adoptées du temps de
Nom du bassin
(Km2) bassin (%) concentration Tc (heures)
Abadla 10064 1.04 116.9
Adamna 1462 1.31 49.8
Aghbalou 503 9.59 13.6
Armed 41 50.38 2
Chichaoua 2130 2.35 39.8
Igouzoulen 430 2.70 20.9
Igrounzar 813 1.94 33.4
IguirNkouris 847 5.48 27
Iloudjane 571 6.84 16
Imin El Hamam 1292 3.75 37.6
Sidi Rahal 540 5.95 18.2
Sidi Bou Othmane 516 7.47 15.8
Sidi Hsain 103 16.60 4.8
Site Taskourt 427 9.14 13.3
Taferiat 532 5.68 16.2
Tahanaout 224 12.70 7.2
Talmest 19549 0.56 202.2
Tazitount 334 12.75 10.6
Zelten 440 2.58 22.5
41
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
42
Chapitre II : Présentation et caractérisation du bassin versant de Tensift
D’où l’intérêt de délimiter des zones homogènes pour le bassin de Tensift, à l’intérieur
desquels le comportement hydrologique est similaire et pour lesquels un même modèle ou
méthode d’estimation des crues de projet peut être utilisé.
43
CHAPITRE III
DETERMINATION DES ZONES
HOMOGENES
44
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
III-1 Introduction
L’objectif de procéder à une régionalisation (ou zonage) climatique d’une région est
d’obtenir un découpage d’un territoire en zones homogènes, à l’intérieur desquelles le
comportement hydrologique est similaire, (Rasmussenet al., 1995).
Les premiers essais pour déterminer de régions homogènes supposaient que les
stations les plus proches géographiquement étaient les plus similaires, à une transformation
d'échelle près. Dans le rapport d’études sur les inondations élaboré par «The UK Flood
Studies Report» (NERC, 1975), la Grande-Bretagne a été divisée en 11 régions créées sur la
base de la connaissance générale du régime hydrologique et la continuité géographique.
Cependant, les régions délimitées n'ont pas montré par la suite une homogénéité rigoureuse
dans le sens statistique. Ainsi, plusieurs études sont venues montrer que les régions
géographiquement proches n’étaient pas forcément homogènes, (Wiltshire, 1985). Toutefois
la proximité géographique n'est pas une garantie de l'homogénéité puisque les bassins qui sont
proches peuvent être physiquement très différents. Il a ainsi introduit une autre approche
basée sur la classification à partir des caractéristiques mesurables du bassin qu’il a appliqué
sur les bassins de la Grande-Bretagne ce qui a permis de distinguer trois régions homogènes.
45
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
débits extrêmes sur site est renforcée par la procédure de régionalisation proposée; (Fortin et
al.,1995).
Dans ses travaux de recherche, Gregory (1975) a passé en revue les différentes méthodes de
classification englobant les caractéristiques temporelles du climat. Ces méthodes sont basées
essentiellement sur L’ACP, les corrélations et/ou les méthodes de classification. Dans ce
cadre, plusieurs études ont été proposées et appliquées à la plupart des régions du monde
parmi lesquelles on cite :
l’ACP des températures mensuelles de la nouvelle Zélande et celle des précipitations
mensuelles, (Salinger, 1980).
l’ACP des précipitations mensuelles de l’Angleterre, (Wigley et al.,1984).
l’ACP des précipitations mensuelles de la région Méditerranéenne, (Goossens, 1985).
l’ACP des précipitations mensuelles du Québec, (Fortin et al,1995).
l’ACP des précipitations mensuelles pour l’Algérie nord-occidentale, (Medjerab et al,
2005).
l’ACP des données mensuelles, saisonnières et annuelles des températures maximales
et minimales moyennes, et des cumuls pluviométriques de la région centre du Maroc,
(Sebbar et al, 2015).
Il est clair qu’après une revue bibliographique montre que la méthode la plus utilisée et la plus
fiable est l’Analyse en Composantes Principales sur les séries de précipitations mensuelles.
A l’instar de cette étude bibliographique, Le présent travail adopte cette méthode pour
l’appliquer sur le bassin de Tensift pour pouvoir définir des groupes homogènes du point de
vue climatique et pluviométrique et de compléter ainsi ce travail en faisant une analyse sur
d’autres paramètres aussi importants hydrologiquement tels que :
L’occupation du sol ;
La géologie ;
La pédologie ;
La végétation ;
Les pentes des bassins.
On présente par la suite les démarches des deux méthodes réalisées dans le cadre de ce travail,
(Ahattab, et al., 2015(b)) :
Avec :
𝑋 ∈ 𝑅 𝑝 : le vecteur des variables initiales ;
𝑍 ∈ 𝑅 𝑝 : le vecteur des composantes principales ;
U : la matrice de transformation orthonormée (U-1=Ut).
Bien que l'objectif soit en général de n'utiliser qu'un petit nombre de Composantes
Principales, l'ACP en construit initialement p, autant que de variables originales. Puisque
mathématiquement le problème se réduit à la recherche des vecteurs propres normés à 1,
(unitaire).
Ce n'est que par la suite qu’on décide du nombre k de Composantes à retenir, c'est-à-dire
qu’on remplace les observations originales par leurs projections orthogonales dans le sous-
espace à k dimensions défini par les k premières Composantes Principales, (Baccini, et al.,
2010).
Les Composantes Principales définissent des directions de l'espace des observations qui sont
deux à deux orthogonales. Autrement dit, l'ACP procède à un changement de repère
orthogonal, les directions originales étant remplacées par les Composantes Principales.
47
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
L'utilisation la plus courante de l'ACP est de fournir des données décrites par un grand
nombre de variables quantitatives des représentations planes (et donc interprétables
visuellement) aussi fidèles que possible. Pour cela, on projette ces données sur des plans
factoriels. A noter que chaque plan est défini par une paire de Composantes Principales prises
parmi les premières CP.
De l'examen de ces projections, on peut retirer des informations sur la structure des
données, par exemple :
L’ouvrage de Jolliffe (2010) en détaille de façon exhaustive tous les aspects et utilisations.
III-2-2 Etapes de préparation des séries de données
Différents types d’erreurs peuvent entacher les séries de données, donc il est nécessaire
de faire un traitement préliminaire. Il s’agit de contrôler les données selon les étapes
suivantes :
Etape 1 : Pour effectuer une analyse statistique sur une série de données, il faut satisfaire un
nombre de critères :
Les données sont consistantes - Aucune modification dans les conditions internes du
système n'intervient durant la période d'observation (position du pluviomètre, procédures
d'observation, observateur unique).
La série de données est stationnaire - Les propriétés de la loi statistique qui régit le
phénomène (moyenne, variance ou moments d'ordre supérieur) sont invariantes au cours
du temps.
Les données sont homogènes - Une série de données est réputée non homogène lorsque:
48
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
o Elle provient de la mesure d'un phénomène dont les caractéristiques évoluent durant
la période de mesure; le phénomène est alors dit non-stationnaire (par exemple:
variations climatiques, variations du régime des débits dues à une déforestation ou un
reboisement). Il est également possible d'observer des signes d'une non stationnarité
apparente lorsque l'électronique intégrée à l'équipement de mesure présente une
dérive temporelle ou lors du changement de l'observateur.
o Elle reflète deux ou plusieurs phénomènes différents. Le régime d'une rivière à l'aval
de la confluence de deux sous bassins dont le comportement hydrologique est très
contrasté constitue un bon exemple de ce défaut d'homogénéité.
La série de données est aléatoire et simple - Le caractère aléatoire et simple d'une série
d'observations est une hypothèse fondamentale pour l'analyse statistique. Un échantillon
aléatoire signifie que tous les individus de la population ont la même probabilité d'être
prélevés. Un échantillon simple signifie que le prélèvement d'un individu n'influe pas la
probabilité d'apparition des individus suivants. Autrement dit, si toutes les observations de
la série sont issues de la même population et qu'elles sont indépendantes entre elles, la
série est alors aléatoire et simple.
La série doit être suffisamment longue - La longueur de la série influe sur les erreurs
d'échantillonnage, notamment sur le calcul des moments d'ordre supérieurs donc sur les
tests inhérents à leur fiabilité, (Musy, 2005).
Ainsi pour pouvoir vérifier les hypothèses précédentes, plusieurs tests paramétriques ou non
paramétriques peuvent être utilisés. Un test est dit paramétrique si son objet est de tester
certaines hypothèses relatives à un ou plusieurs paramètres d'une variable aléatoire de loi
spécifiée. Dans la plupart des cas, ces tests sont basés sur la considération de la loi normale et
supposent donc explicitement l'existence d'une variable aléatoire de référence suivant une loi
normale. La question se pose alors de savoir si les résultats restent encore valables lorsque
n'est pas normale : si les résultats sont valables on dit que le test en question est robuste. La
robustesse d'un test par rapport à un certain modèle est donc la qualité de rester relativement
insensible à certaines modifications du modèle. Un test est dit non paramétrique s'il ne fait pas
appel à des paramètres ou d'hypothèses précises concernant la distribution sous-jacente,
(Ramousse, et al., 1996).
Dans ce qui suit, on liste les différents tests paramétriques et non paramétriques qui peuvent
être utilisés pour s’assurer de la qualité des données :
49
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
51
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Une valeur aberrante est une valeur qui diffère de façon significative de la tendance
globale des autres observations quand on observe un ensemble de données ayant des
caractéristiques communes. La présence de valeurs aberrantes dans la série de données
peut être très importante sur le résultat du traitement statistique (Ashkar, et al., 1994).
Ainsi pour pouvoir les détecter on a utilisé des méthodes graphique comme le boxplot,
l’histogramme et le diagramme de dispersion des observations classées en fonction de leur
rang ou bien des test statistiques comme le test de Grubbs, (Rao, et al., 2000). Les valeurs
trouvées ne seront pas forcément aberrantes mais ils ont une forte chance de l’être
statistiquement. Donc le choix d’enlever ces valeurs reposera sur une étude exploratoire
de la station en question et de ses données.
Par la suite les données supprimées seront traitées comme des données manquantes.
Traitement des données manquantes :
Plusieurs méthodes d’imputation existent. L’imputation consiste à produire une « valeur
artificielle » pour remplacer la valeur manquante, avec pour objectif de produire des
estimations approximativement sans biais. On distingue alors les méthodes déterministes
qui sont la moyenne, la régression et le ratio et les méthodes stochastiques à savoir le hot-
deck aléatoire, le plus proche voisin et autres. Ces méthodes sont décrites dans ce qui suit
et sont résumées dans le tableau III-1, (Nicolau, 2005).
Imputation par la moyenne : On remplace chacune des valeurs manquantes yi*par la
valeur moyenne 𝑦𝑟 ou la médiane de l’ensemble de la série de données (y1,y2….yr).
Imputation par le ratio : Recherche d’une station corrélée avec la ou les stations qui ont
les données manquantes sur la période manquante. Chaque valeur manquante est
remplacée par la valeur yi* obtenue par régression de y sur x.
Imputation par régression : c’est une extension naturelle de l’imputation par la
méthode du ratio où l’on se sert de q variables auxiliaires x1…xq.
Imputation par la méthode hot-deck aléatoire : consiste à attribuer la valeur de y
fournie par une station corrélée avec la station (donneur), sélectionné au hasard avec
remise parmi l’ensemble des données de la station donneur, pour remplacer la valeur
manquante y* pour la station voulue (receveur).
Imputation par la méthode le plus proche voisin : on attribue à la station avec les
valeurs manquantes les valeurs de la station la plus proche, où l’expression « le plus
52
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
proche » est habituellement définie par une fonction de distance basée sur une ou
plusieurs variables auxiliaires, (Nicolau, 2005).
𝒚𝒓
Ratio 𝒚∗𝒊 = 𝒙 (III-3)
𝒙𝒓 𝒊
Régression 𝒚∗𝒊 = 𝒃𝟎 + 𝒃𝟏 𝒙𝟏𝒊 + … + 𝒃𝒒 𝒙𝒒𝒊 (III-4)
Hot-deck 𝒚∗𝒊 = 𝒚𝒋 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒄𝒆𝒓𝒕𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒋 ∈ 𝑺𝒋 𝑻𝒆𝒍 𝒒𝒖𝒆 𝑷 𝒚∗𝒊 = 𝒚𝒋 = 𝟏 𝒓 (III-5)
Le plus proche 𝒚∗𝒊 = 𝒚𝒋 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒄𝒆𝒓𝒕𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒋 ∈ 𝑺𝒋
(III-6)
voisin 𝑻𝒆𝒍 𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒕 𝒙𝒊 ; 𝒙𝒋 𝒔𝒐𝒊𝒕 𝒎𝒊𝒏𝒊𝒎𝒂𝒍𝒆
On rappelle que les étapes décrites précédemment résument la démarche à suivre pour
préparer les séries de données (débit et pluie). Toutefois les séries de pluies et de débits qu’on
a utilisés ont déjà été traitées et ont été fournies sans lacunes.
III-2-3 Contrôle statistique des données utilisées
Les données utilisées sont les séries des précipitations mensuelles enregistrées au
niveau des 23 stations pluviométriques définies dans le chapitre précédent. Ainsi pour pouvoir
trouver une période commune à toutes les stations, on a considéré la période qui s’étale de
janvier de l’année 1999 jusqu’à Juin de l’année 2011 soit une durée de 150 mois. La première
étape a été de calculer les statistiques descriptives pour caractériser les séries. Les résultats
trouvés sont montrés dans le tableau III-2.
53
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Tableau III-2 : Analyse descriptive pour les 23 stations durant la période de janvier 1999
jusqu'à juin 2011, (Ahattab, et al., 2015(b)).
Nombre de Nombre de mois Maximum Moyenne Ecart
Stations pluviométriques
mois utilisés pluvieux mm mm type mm
Abadla 150 81 86.6 11.7 17.8
Adamna 150 101 180.1 25.5 39.0
Aghbalou 150 138 194.8 42.4 42.5
Chichaoua 150 107 90.7 14.2 19.2
Igrounzar 150 94 257 22.4 37.1
Iloudjane 150 129 180.9 26.8 30.4
Imine el Hamam 150 132 184.4 29.5 34.3
Sidi Bou Othmane 150 141 158.8 27.8 32.1
Sidi Hssain 150 127 216 36.2 39.3
Sidi Rahal 150 124 150.5 24.3 27.9
Taferiat 150 133 154.4 24.6 27.7
Tahanaout 150 139 132.7 28.6 31.0
Talmest 150 98 132 22.7 32.4
Tazitount 150 137 172.6 39.5 42.4
Agouns 150 133 128.6 30.3 28.7
Amenzal 150 130 543.7 33.1 54.9
Armed 150 142 273.6 33.3 38.7
Igouzoulen 150 90 292.6 26.6 45.0
Lallatakerkoust 150 138 132.7 25.6 29.4
Marrakech 150 115 261.3 19.3 31.6
Touirdiou 150 130 110.5 21.8 24.7
Tourcht 150 136 250.3 36.4 42.0
IguirNkouris 150 125 177.7 19.9 26.6
Toutefois pour avoir une meilleure idée sur la représentation de la distribution des séries et la
présence de valeurs aberrantes on a utilisé la boite à moustache décrite dans ce qui suit.
54
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Avec :
Q1, Q2 et Q3 sont les trois quartiles ;
La bordure supérieure de la boîte représente le 75e percentile et la bordure inférieure le
25e percentile ;
La longueur verticale de la boite représente l’intervalle interquartile et la ligne
centrale, la médiane.
Dans un graphique boxplot, il y a deux catégories de valeurs anormales :
1) Les outliers qui se situent entre 1,5 et 3 longueurs de boite à partir de la bordure
inférieure ou supérieure de la boite (codés O) ;
2) Les valeurs extrêmes qui se situent à plus de 3 longueurs de boite à partir des
mêmes balises (codés *).
La position de la médiane donne une idée sur la tendance centrale des valeurs de chaque boite.
Si la médiane n’est pas au centre, on peut juger de la dissymétrie de la distribution.
Par la longueur de la boite, il est possible d’estimer la variabilité des valeurs pour chaque
sous-groupe. Enfin, la longueur des «moustaches» donne une idée sur la taille de la queue de
la distribution, (Yergeau, 2013).
55
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Figure III-2: Boites à moustaches des pluies annuelles des 23 stations, (Ahattab, et al., 2015(b)).
L’allure générale des boites à moustaches juxtaposées montre que la précipitation annuelle
varie d’une station à l’autre avec les plus grandes valeurs enregistrées au niveau de la station
Aghbalou. Un tel résultat semble logique vu la position de la station dans la vallée d’Ourika
dans les grands reliefs atlasiques connue par ses crues torrentielles.
A partir de la lecture de la boite à moustache pour la station de Abadla par exemple on peut
conclure que les valeurs enregistrées ne présentent pas une grande variabilité vu que la
longueur de la boite n’est pas grande. La distribution semble être dissymétrique (la médiane
n’est pas au milieu de la boite à moustache). Cette station présente plusieurs valeurs
anormales qui sortent de la boite.
Une lecture similaire peut être faite pour les autres stations. Elles représentent presque toutes
des valeurs anormales qui sortent du boxplot. Toutefois, ces valeurs peuvent ne pas être
aberrantes puisque la période utilisée qui est la dernière décennie a été caractérisée par des
événements extrêmes assez répétitifs. Néanmoins l’enregistrement numéro 88 pour la station
Amenzal c'est-à-dire pour le mois d’avril de l’année 2006 dépasse de loin toutes les valeurs
56
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
enregistrées pour toutes les autres stations, donc cette valeur a une grande chance
statistiquement d’être une valeur aberrante. Une vérification des enregistrements pour cette
période pour les autres stations en amont et près de cette station montre que cette valeur est
singulière et ne peut être expliquée par l’occurrence d’une crue extrême. Alors cet
enregistrement est probablement du à une erreur et il y a lieu de l’enlever de peur qu’il ne
fausse les résultats.
III-2-4 Application de l’ACP sur les 23 stations et résultats
Tableau III-3 : Résultats de l'analyse en CP pour les 23 stations, (Ahattab, et al., 2015(b)).
57
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Figure III-3 : Graphique des valeurs propres pour chaque composante de l’ACP pour les 23
stations, (Ahattab, et al., 2015(b)).
Tandis que la Figure III-3 montre la représentation des valeurs propres pour chaque
composante. D’après ces résultats, on constate que les quatre premières composantes ont des
valeurs propres supérieures à 1. Elles expliquent à elles seules près de 81.5 % de la variance
totale. Donc on peut se limiter à ces quatre composantes et on n’aura que 18.5 % de perte
d’information. Ce choix s’est basé sur le critère de Kaiser qui stipule qu’on ne prend que les
composantes dont les valeurs propres sont supérieurs à 1 et le « Scree-test » ou test du coude
qui fait qu’on observe le graphique des valeurs propres et on ne retient que les valeurs qui se
trouvent à gauche du point d’inflexion ; (Yergeau.2013).
Le tableau III-4 montre les poids des variables sur chaque facteur. Ces poids sont en fait la
corrélation entre la variable et le facteur. Ils servent à interpréter le rôle de chaque variable
dans la définition de chaque facteur. Ils indiquent donc le degré de correspondance entre la
variable et le facteur. En effet plus le poids est élevé, plus la variable est représentative du
facteur.
La formule utilisée pour calculer les poids est donnée par :
𝟏 𝟐
𝒄𝒌𝒊
𝒏 (III-7)
𝒓𝒊 =
𝝀𝒌
Avec :
ck : la kième composante principale soit la valeur de la composante pour l’ième individu ;
λk : la valeur propre associée à la composante k.
58
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
On constate alors que la première composante est corrélée avec toutes les stations
(coefficients de corrélation entre 0,591 et 0,941). Cette composante est fortement corrélée
avec les stations qui ont des altitudes assez élevées par rapport aux stations qui se trouvent à
de faibles altitudes. Donc cette composante peut représenter l’altitude. Les stations
représentent des corrélations assez faibles avec les trois autres composantes, (Ahattab, et al.,
2015(b)).
Ainsi pour pouvoir trouver les différents groupes des stations on a représenté les stations à
l’aide de leurs coordonnées (Tableau III-5) sur les plans définis par les quatre premiers axes
deux à deux.
59
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Tableau III-5 : Matrice des coefficients des coordonnées des composantes pour les 23 stations.
Composante
STATIONS
1 2 3 4
ABADLA .054 0.249 0.396 .292
ADAMNA .041 -0.013 -0.135 -.173
AGHBALOU .063 0.113 -0.175 -.185
CHICHAOUA .043 0.185 0.002 .467
IGROUNZAR .048 -0.024 -0.221 .344
ILOUDJANE .060 -0.024 -0.181 .042
IMINEELHAMAM .061 -0.013 -0.244 -.202
SBOTHMANE .059 -0.042 -0.185 -.169
SIDI HSSAIN .061 -0.158 -0.088 -.255
SIDI RAHAL .054 -0.124 -0.121 .108
TAFERIAT .059 -0.006 -0.149 -.154
TAHANAOUT .065 0.154 0.077 -.143
TALMEST .053 -0.071 -0.026 .291
TAZITOUNT .061 -0.213 0.183 -.080
AGOUNS .050 -0.216 0.185 -.075
AMENZAL .052 -0.202 0.168 .175
ARMED .057 0.207 0.416 .077
IGOUZOULEN .041 -0.018 -0.082 -.211
LALLATAKERKOUST .062 0.095 -0.238 -.139
MARRAKECH .049 -0.228 0.186 -.203
TOUIRDIOU .045 -0.134 0.034 .183
TOURCHT .063 -0.114 0.178 .076
IGUIRNKOURIS .052 0.249 0.396 .155
La représentation des stations sur le plan factoriel défini par les deux premiers axes
principaux (Figure III-4) montre deux groupements de stations :
Ce qui confirme que le premier axe, et donc la première composante principale, représente
l’altitude.
60
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
La représentation des stations sur les plans factoriels définis par le premier avec le troisième
et le quatrième axe principaux (Figures III-5 et III-6) ne montre pas un groupement particulier
des stations.
La représentation des stations sur le plan factoriel défini par les axes 2 et 3 principaux
(Figure III-7) montre une organisation des stations de gauche à droite de la plus forte en
altitude à la plus faible. Aussi, les axes distinguent de façon théorique quatre groupements de
stations :
Groupe 1: Igrounzar, Igouzoulen, Talmest, Adamna ;
Groupe 2: Abdla, Chichaoua et Marrakech ;
Groupe 3: Agouns, Tourcht, Touirdiou, Armed, Amenzal, IguirN’kouris,
Tazitount ;
Groupe 4: SidiHsain, Imin El Hamam, SidiBouOthmane, Aghbalou, Tahanaout,
Iloudjane, LallaTakerkoust, SidiRahal, Tafériat.
62
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
La représentation des stations sur le plan factoriel défini par les axes 2-4 et 3-4
(Figures III-8 et III-9) permet de distinguer 4 groupes avec les mêmes stations du groupe 4
pour la figure III-8 et avec les mêmes stations du groupe 3 pour la figure III-9.
63
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Deuxième groupe : dans la zone de plaine, elle regroupe les stations localisées au
milieu du bassin dans la partie médiane dont l’altitude varie entre 250m et 600m et
dont la pluviométrie interannuelle (1999 jusqu’à 2011) varie entre 75 et 95mm par an.
La principale saison des précipitations est en fin d'hiver et au début du printemps.
Troisième groupe : dans la zone pré-Atlas entre 600m et 1700m. Cette zone de
transition a une pluviométrie interannuelle (1999 jusqu’à 2011) qui varie entre 100 et
200mm par an.
Quatrième groupe : dans la partie de haute montagne dont l’altitude dépasse 1700m.
C’est une zone de forte pente longitudinale et transversale, où la pluviométrie
interannuelle (1999 jusqu’à 2011) varie entre 175 et 280mm par an.
64
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Les résultats obtenus concernant les quatre groupes homogènes sont représentés sur la figure
III-10.
Figure III-10 : Résultats des régions homogènes retenues, (Ahattab, et al., 2015(b)).
65
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Pour chaque cellule, l'outil pente de Arcgis calcule le taux de variation maximal des valeurs
de cette cellule par rapport à ses voisines. D'une façon générale, la variation maximale de
l'altitude sur la distance entre la cellule et ses huit voisines identifie la descente la plus raide
depuis la cellule.
En théorie, l'outil ajuste un plan aux valeurs z d'un voisinage de 3 x 3 cellules autour de la
cellule de traitement ou centrale. La valeur de pente de ce plan est calculée à l'aide de la
technique maximale moyenne (Burroughet al., 1998). La direction dans laquelle le plan est
orienté est l'exposition de la cellule de traitement. Plus la valeur de la pente est faible, plus le
terrain est plat ; plus la valeur de la pente est élevée, plus le terrain est pentu.
Si un emplacement de cellule avec la valeur NoData est présent dans le voisinage, la valeur z
de la cellule centrale sera attribuée à l'emplacement. Sur le tronçon du raster, au moins trois
cellules (à l'extérieur de l'étendue du raster) contiendront NoData en tant que valeurs z. La
valeur z de la cellule centrale sera affectée à ces cellules. Le résultat est un aplatissement du
plan 3 x 3 ajusté à ces tronçons, qui génère habituellement une diminution de la pente.
66
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Le raster de pente en sortie peut être calculé dans deux types d'unités : degrés ou pourcentage
(pourcentage d'élévation). Le pourcentage d'élévation peut être mieux compris si vous le
considérez comme la hauteur calculée divisée par le parcours, multipliée par 100. Consultez le
triangle B ci-dessous. Lorsque l'angle est de 45 degrés, la hauteur calculée est égale au
parcours et le pourcentage d'élévation est de 100 pour cent. Lorsque l'angle de pente se
rapproche de la verticale (90 degrés), comme dans le triangle C, le pourcentage d'élévation se
rapproche de l'infini.
La lecture de la carte précédente (Figure III-11) montre qu’on peut distinguer trois grandes
zones selon leurs pentes :
Une zone de montagne avec des pentes très aigues (>35%) qui se trouve au sud du
bassin dans le haut et le moyen Atlas, (zone en bleu foncé) ;
Une deuxième zone avec des pentes moyennes (entre 15% et 35%) à l’ouest du bassin
dans les régions côtières. (zone en vert et jaune) ;
Une troisième zone de plaine avec des pentes assez faibles (<5%) dans la partie centrale
et au nord du bassin, (zone en rose).
67
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
68
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Legend
Couverture néogène (Miocène ou Pliocène marin) et quaternaire (marnes, grés molassiques, calcaires lacustres, limons et alluvions)
Jurassico-Crétacé des cuvettes synclinales internes
Couverture secondaire et tertiaire ,tabulaire ou peu plissée des zones rigides des Mesetas centrales (Crétacé et Éocène)
Couverture jurassique, tabulaire ou peu plissée des zones rigides des Mesetas centrales (dolomies et marno-calcaires)
Secondaire plissé du haut Atlas et du Moyen Atlas , surtout Lias et Jurassique (dolomies, marnes et parfois grés)
Permo-Trias (grès, conglomérats et argiles rouges)
Autunien (conglomérats, grès et argiles rouges)
Paléozoïque (schistes, micaschistes, quartzites , calcaires) : Cambrien, Ordovicien, Silurien
Paléozoïque (schistes, micaschistes, quartzites , calcaires) : Carbonifère
Précambrien II - III géosynclinal (flyschs) et ses granites (Marocanides)
Précambrien III (ou infracambrien inférieur)
Précambrien III (ou Infracambrien inférieur) : vulcanites (rhyolites, ignimbrites, andésites …) et dépôts détritiques : (conglomérats, grès et pélites)
Basaltes doléritiques du Trias supérieur
Granites hercyniens
Figure III-15 : Carte géologique du bassin versant de Tensift, (ABHT, 2009).
69
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Une zone dans le haut Atlas constituée en sa grande partie par des formations de
faible perméabilité (Paléozoïque cambrien, ordovicien et silurien, les sols
précambrien III et permo-Trias) ;
Une deuxième zone dans la partie centrale du bassin constituée par des formations
néogènes et quaternaire avec une perméabilité moyenne ;
Une troisième zone dans la partie nord du bassin constituée par les formations
Paléozoïques caractérisées par une perméabilité assez faible ;
Une quatrième zone dans la partie ouest du bassin constituée en grande partie par
des couvertures secondaires et tertiaires caractérisées par une très bonne
perméabilité.
Figure III-16 : Carte d'occupation de sol et de végétation du bassin versant de Tensift, (FAO).
La carte d’occupation des sols et de la végétation (Figure III-16) est téléchargée depuis le
site de la FAO. Elle a été découpée pour la zone de Tensift voulue, depuis la carte originale
qui représentait tout l’Afrique. De ce fait, certaines informations y figurant peuvent ne pas
être très exactes (vu le facteur d’échelle). Toutefois, en l’absence d’autre carte plus précise on
s’est basé sur cette carte et d’autres informations connues sur la zone d’étude pour distinguer
4 zones homogènes :
70
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
Une région dans la partie du haut Atlas qui se caractérise par sa densité faible et ses
plantes dispersées et assez faible.
Une deuxième région dans la partie centrale entourant la zone de Marrakech avec une
forte densité urbaine.
Une troisième dans la partie Nord caractérisée par ses prairies et forêts.
Une quatrième dans la partie ouest dans la plaine d’Essaouira qui se distingue par ses
prairies et forêts et ses terres à usage agricole.
La superposition de toutes ces cartes, avec les zones définies, à la carte des limites des
sous-bassins versant de Tensift a permis de distinguer 4 zones homogènes :
Une zone à l’Ouest du bassin avec des pentes moyennes et des formations très
perméables et des terres agricoles ;
Une zone centrale avec des pentes moyennes à faibles et des formations de perméabilité
moyenne, avec une forte densité d’habitants ;
Une zone au Sud du bassin dans la zone du haut Atlas avec des pentes assez aigues et des
sols peu perméables et une formation végétale formée d'arbustes ou d'arbrisseaux ;
Une zone au Nord du bassin avec des pentes assez faibles et des formations peu
perméables et une végétation assez développée, (Ahattab, et al., 2015(b)).
Figure III-17: Limites des zones homogènes du bassin de Tensift, (Ahattab, et al., 2015(b)).
71
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
II-4 Conclusion
La méthode de l’ACP et celle des cartes ont donné des résultats complémentaires. La
superposition de la carte des groupes homogènes et celle des régions homogènes (Figure III-
18) montre qu’on peut distinguer, (Ahattab, et al., 2015(b)) :
Figure III-18 : Superposition des résultats des zones homogènes et groupes homogènes,
(Ahattab, et al., 2015(b)).
72
Chapitre III : Détermination des zones homogènes
On retient quatre régions homogènes, dont les limites sont montrées sur la figure III-18,
qui correspondent à trois groupes homogènes :
Premier groupe de stations : Talmest, Adamna, Igrounzar et Igouzoulen ;
Deuxième groupe de stations : Abadla, Chichaoua et Marrakech ;
Troisième groupe de stations : Agouns, Tourcht, Touirdiou, Armed, Amenzal,
Iguir N’kouris, Sidi Hsain, Imin El Hamam, Sidi Bou Othmane, Aghbalou,
Tahanaout, Tazitount, Iloudjane, LallaTakerkoust, Sidi Rahal, Tafériat.
73
CHAPITRE IV
REVUE DES METHODES
D’ESTIMATION DES CRUES DE
PROJET
74
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Il semble que la prévision et la prédétermination des crues se sont imposées pour plusieurs
raisons. Ainsi, on trouve dans la littérature plusieurs méthodes traitant ce problème, dont
certaines sont anciennes, d’autres réadaptées ou encore nouvelles. Mais avant de citer ces
différentes méthodes, une définition de la notion de crue s’impose.
• « l’écoulement relativement fort tel qu'il est mesuré par la hauteur d'eau ou le débit ».
75
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Plusieurs types de crues peuvent alors être distingués selon les paramètres
paramè à prendre en
compte. Selon
elon la vitesse de propagation ou le phénomène l’engendrant, on peut discerner au
Maroc les différents types de crues suivants,
suivants (Secrétariat d’Etat auprès du Ministère de
l’Energie, Septembre-2008):
Crues lentes des grands cours d'eau : Ce sont les crues générées par les grands
supérieur à 10 000 km2.
cours d'eau pour les bassins versants de superficie supérieure
Généralement ces crues arrivent dans leurs plaines alluviales. C'est notamment le cas
des Oueds : Moulouya, Sebou, Oum Er Rbia, Tensift, Souss, Drâa, Ziz.
Crues rapides des oueds côtiers : Sont classés dans cette catégorie : les oueds côtiers
c
méditerranéens (Kerte, Nekor, Ghis, Ouringa, El Had, Lao, Emsa, Martil…), les oueds
côtiers atlantiques (Mharhar, El Hachef, Loukkos, M'da, Drader, Bou Regreg,Ykem,
76
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Cherrat, El Mellah, Nfifikh, Tamdrost, Ksob, Tamri, Massa, Assaka, Chbeika,…). Ces
oueds côtiers, de moyenne importance (bassins versants de superficie comprise entre
300 et 3000 km2), présentent une sensibilité à la vulnérabilité parfois plus grande que
certains grands bassins plus importants en superficie. D'autant plus que, contrairement
à ces derniers, ils sont plus rarement régularisés par de grands barrages réservoirs (mis
à part les cas des oueds Loukkos, Bou Regreg et Massa). L'annonce des crues, sauf,
pour les plus grands d'entre eux (Loukkos, Bouregreg, Massa), y est très difficile en
raison des temps très courts de réponse aux pluies, réduisant les délais d'alerte.
Crues semi rapides des moyens bassins de plaine avec écoulement en nappe : Sur
les plaines situées au piémont des grands reliefs du Rif et des Atlas, les pentes
s'atténuent brutalement et la capacité de transit des cours d'eau issus des hautes
montagnes ou de leurs piémonts, diminue alors fortement. A la moindre crue, ces
oueds débordent largement de leur lit mineur, souvent très étroit, peu profond et
encombré par la végétation ou les dépôts sauvages et s'écoulent alors dans la plaine
adjacente qui n'est pas un véritable lit majeur, au sens où elle est le réceptacle commun
des débordements de plusieurs oueds sensiblement parallèles. L'écoulement en nappe,
sous des tirants d'eau en général compris entre 20 et 50 cm, exceptionnellement un
mètre, peut porter atteinte aux parcelles et sols agricoles, aux habitations souvent
précaires dans ces zones rurales, aux infrastructures (routes, chemins, réseaux
d'irrigation notamment).
Crues torrentielles des petits bassins de montagne : Elles intéressent des bassins de
taille réduite situés dans les grands reliefs Rifains et Atlasiques. Ces bassins se
caractérisent par de fortes pentes, des terrains escarpés, ravinés, dénudés,
généralement imperméables et favorablement exposées aux perturbations
météorologiques. Contrairement aux autres catégories, ce sont souvent les crues d'été
qui sont les plus violentes dans ces bassins. Les risques encourus dans ces bassins sont
d'autant plus importants qu'il s'agit de zones touristiques avec des vallées très étroites
connaissant des affluences importantes notamment en été quand les risques de forts
orages sont très importants. Parmi les bassins sujets à de telles crues, on peut citer : les
hautes vallées de l'Ourika, du Rhérhaya, Zat, R'Dat, Nfis, Todgha, des oueds Fnideq,
Charâa, ZegZel à Berkane… Malheureusement ce type d'inondation concerne souvent
77
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Crues pluviales «urbaines» : Dans cette catégorie de crues bien particulières qui
concernent les communes urbanisées, il y a lieu de distinguer entre : le ruissellement
pluvial proprement dit résultant directement des pluies tombées sur le périmètre urbain
et qui relève pour son contrôle du réseau d'assainissement pluvial de l'agglomération ;
et le ruissellement pluvial périurbain généré par les précipitations sur les petits bassins
versants dominant ces centres urbains et généralement d'une taille de 5 à 50 Km2. Ces
bassins périurbains présentent un réel danger pour les communes situées à l'aval
surtout quand certaines conditions sont réunies. Ils sont situés dans les zones à fortes
précipitations (piémonts des montagnes) et présentent de fortes pentes favorisant à la
fois le ruissellement et le transfert rapide de forts débits, (Secrétariat d’Etat auprès du
Ministère de l’Energie, Septembre-2008).
Une autre distinction peut être faite selon la période de retour qui est définie dans le Glossaire
International d'Hydrologie (UNESCO-OMM, 1992) comme étant la moyenne à long terme du
temps ou du nombre d'années séparant un événement de grandeur donnée d'un second
événement d'une grandeur égale ou supérieure. Par exemple, la crue correspondant au débit
qui a une chance sur 100 d’être dépassé l’année à venir est de période de retour 100 ans: c’est
la crue centennale. Cette période de retour varie de 1ans à 10000 ans selon l’ouvrage à
dimensionner. Selon l’ordre croissant, on classe les crues comme suit :
• les crues fréquentes, dont la période de retour est comprise entre un et deux ans ;
• les crues moyennes, dont la période de retour est comprise entre dix et vingt ans ;
• les crues exceptionnelles, dont la période de retour est de l'ordre de cent ans ;
• la crue maximale vraisemblable, qui occupe l'intégralité du lit majeur est qui est liée à la
plus grande valeur observée sur un bassin versant jaugé.
• La crue extrême, qui est définie comme l’événement très rare qui dépasse les valeurs
généralement admises pour le dimensionnement. Donc cette crue est interprétée comme
un événement contrôlant la sécurité du dispositif de protection contre les crues. La période
de retour qui y est associée varie de 1000 à 10000ans. Elle est différente de la crue de
sécurité utilisée dans le dimensionnement des grands barrages et qui est définit comme la
crue pour laquelle le niveau de la retenue est maintenu sensiblement en dessous de la crête
78
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
L’estimation de la crue de projet ne doit pas reposer sur une seule formule ou méthode. Bien
au contraire, il convient en l’occurrence de recourir à différentes méthodes appropriées
adaptées aux données disponibles et aux spécificités de la région concernée.
Une multitude de méthodes d’estimation des crues de projets existent et sont utilisées dans le
but de dimensionnement des ouvrages hydrauliques en génie civil (barrages, ponts, ouvrages
de franchissement routier, réseaux d’assainissement..).
Ces différentes méthodes peuvent être classées en trois grandes familles à savoir :
L’analyse fréquentielle des événements extrêmes est l’un des outils privilégiés pour
l’estimation des débits de crue pour une période de retour donnée. Elle est basée sur des
méthodes statistiques de prédétermination, consistant à étudier les événements passés,
caractéristiques d'un processus, afin d'en définir les probabilités d'apparition future.
Cette prédétermination repose sur la définition et la mise en œuvre d'un modèle
probabiliste fréquentiel, qui est une loi de probabilité décrivant le comportement statistique
d'un processus.
L’ajustement
tement statistique passe par deux étapes essentielles : la détermination des
fréquences empiriques et la détermination des fréquences théoriques.
80
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
L’analyse statistique commence par la critique des données de base et le calcul des
caractéristiques statistiques de base de l’échantillon (moyenne, écart type, variance…).
Ensuite les données sont triées par un ordre de classement donné et le choix des deux
fonctions de répartition empirique et statistique est fait. Ces deux fonctions de répartition sont
tracées sur un papier de probabilité adéquat (de Gumbel ou de probabilité normale) en portant
en ordonnée la variable aléatoire et en abscisses les fréquences.
81
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Tableau IV-2 : Liste des fonctions de distribution les plus utilisées en hydrologie, (Brunet-Moret, 1969).
Estimation des
Distribution Fonction densité de probabilité f(x) Domaine
1 1 x−x x = x$ moyenne
paramètres
f(x) = exp − ! −∞ ≤ x ≤ ∞
ε√2π 2 ε ε = s& , écart type
Normale
1 1 y − x( x>0 x( = y$
f(x) = exp − !
xε√2π 2 ε y = logx ε = s-
Log Normale
1
f(x) = λ exp (−λx) x≥0 λ=
x$
Exponentielle
x$
λ=
λ0 x 012 exp (−λx) s&
f(x) = x≥0
Gamma
Γ(β) x$
β=
(Pearson type
s&
II)
s&
λ=
7β
λ0 (x − x( )012 exp 5−λ(x − x( )6
f(x) = x≥ε 2
Γ(β) β=8 ;
Pearson type
C:
III
x( = x$−s& 7β
s-
λ=
7β
λ0 (y − y( )012 exp 5−λ(y − y( )6
f(x) = y = logx ≥ ε 2
xΓ(β) β=8 ;
Log Pearson
C: (y)
type III
y( = y$−s- 7β
1 x − x( x − x(
f(x) = exp <− − exp − =
ε ε ε √6
ε= s
Valeurs
Extrêmes
−∞ ≤ x ≤ ∞ π &
x − x( x( = x$ − 0.5772ε
type I:
F(x) = exp <−exp − =
ε
Gumbel
La loi de probabilité retenue sera extrapolée pour faire la prévision des crues de projet pour
différentes périodes de retour.Il faut signaler que, après l’ajustement et la prévision, il y a lieu
de chiffrer convenablement la confiance, à accorder aux prévisions calculées. Le calcul des
intervalles de confiance autour des paramètres et quantiles estimés permet de qualifier mieux
la validité des résultats obtenus.
Aussi des problèmes majeurs se posent, en relation avec l’utilisation des méthodes
probabilistes qui consiste à ajuster des lois de probabilité aux crues observées et à extrapoler
la meilleure loi qui représente la distribution empirique pour des périodes de retour données.
82
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
En effet :
- Dans plusieurs cas, il est possible de trouver plusieurs lois de probabilité s'ajustant
correctement aux données disponibles. Selon l’objectif de l’analyse statistique établie on
devrait plutôt conclure que l’échantillon s’ajuste bien à telle loi dans un intervalle donné.
- L’extrapolation faite à la lumière des ajustements réalisés pour calculer des prévisions à
des fréquences faibles, laisse supposer que les crues de fréquence rare ne sont qu'un
prolongement des crues courantes observées.
- L’extrapolation peut donner parfois, selon la loi adoptée, des résultats qui peuvent
différer jusqu’à 50 à 100% pour des crues très rares.
L'ajustement statistique et l'extrapolation des débits de crues doivent ainsi être maniés avec
beaucoup de précautions quant au choix de la loi probabiliste,(Serhir, 2010).
83
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Nous avons utilisé les séries disponibles des pluies maximales journalières annuelles
enregistrées au niveau des 23 stations pluviométriques et dont les durées d’observation varient
de 14ans à 44ans (de 1967 à 2011). Toutes ces séries sont ajustées à la loi Gumbel (loi double
exponentielle) dont la fonction de répartition F(x) s’exprime par,(Guillot, et al., 1967) :
@−D
?(@) = A@B C−A@B 8− ;F
E (IV-1)
Avec α et β sont les paramètres du modèle probabiliste de Gumbel. Notons que les travaux de
Musy (1998) expliquent la façon de calculer les paramètres de cette loi, dont le Gradex. Ainsi
le Gradex de pluies de 24h, au niveau de chaque station, correspond à la pente de la
distribution statistique sur un graphique à échelle de probabilité de Gumbel, avec une relation
linéaire entre le quantile x(F) et la variable réduite de Gumbel u(F) définis par :
@(?) = D + E ∗ H(?)
H(?) = −IJ (−IJ (?(@))
(IV-2)
(IV-3)
Les paramètres α et β de Gumbel peuvent être estimés par la méthode des moments qui
utilise les relations suivantes :
K = (√L⁄M) ∗ O 5PP6
E
K ∗ R 5PP6
Q = P − E
D
(IV-4)
(IV-5)
Avec :
S est l’écart-type des séries des valeurs maximales annuelles ;
m est la moyenne des séries des valeurs maximales annuelles ;
γla constante d’Euler (0,57721566…).
En pratique il s’agit essentiellement d’estimer la probabilité de non dépassement F(xi)
qu’il convient d’attribuer à chaque valeur xi. Il existe de nombreuses formules d’estimation de
la fonction de répartition F(x) à l’aide de la fréquence empirique. Elles reposent toutes sur un
84
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
tri de la série par valeurs croissantes permettant d’associer à chaque valeur son rang r. Des
simulations ont montré que pour la loi de Gumbel, il faut utiliser la fréquence empirique de
U
Weibull (formule utilisée au Maroc pour les valeurs extrêmes) définie par :
?T@5U6 V =
J+W
(IV-6)
Avec :
r : le rang dans la série de données classée par valeurs croissantes ;
n : la taille de l’échantillon ;
x[r] : la valeur de rang r,(Picouet,
r et al., 2007).
A l’aide de l’ajustement, il est alors possible d’estimer la pluie maximale pour un temps
de retour donné. Dans
ns ce qui suit, les figures IV-2
IV et IV-3 montrent respectivement deux
exemples des ajustements des séries de pluies maximales journalières annuelles par la loi de
Gumbel pour les stations Abadla et Adamna.
Figure IV-3 : Ajustement de la série des Pmaxj par la loi de Gumbel pour la station Abadla.
85
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Figure IV-4 : Ajustement de la série des Pmaxj par la loi de Gumbel pour la station Adamna.
Adamna
On note que le Gradex de pluie de 24h est un paramètre climatique qui varie beaucoup
d’une station à une autre (8.5 mm à 28.5mm par 24h) ce qui montre une grande variabilité de
ce paramètre à l’échelle du grand bassin de Tensift.
86
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Or le calcul par la méthode de Gradex, d’un débit de projet, dépend d’un Gradex moyen de
pluie à calculer au niveau du bassin.
Pour en améliorer le calcul et augmenter la fiabilité du dimensionnement des ouvrages
hydrauliques basés sur cette méthode, nous avons conclu sur la nécessité de faire une analyse
spatiale par le biais de la cartographie de ce paramètre. Ce qui apportera certainement plus de
précision dans le calcul du Gradex moyen.
IV-3-1-3 Etapes du calcul du débit de projet par la méthode de Gradex
La méthode de Gradex est basée sur le principe, selon lequel l’extrapolation de la courbe
des débits vers les fortes valeurs correspondant aux faibles probabilités de dépassement ne
peut se faire raisonnablement que de façon parallèle à la courbe des précipitations, puisqu’il
ne peut pas ruisseler plus d’eau qu’il n’en tombe et que la rétention du sol est limitée. Cela
veut dire que le coefficient d’écoulement tend vers 1 après saturation du sol. Cette méthode
admet les principes suivants :
• Les précipitations journalières s’ajustent par des lois à comportement exponentiel simple.
Donc, les valeurs maximales annuelles des précipitations s’ajustent au moins dans les
valeurs fortes par la loi de Gumbel ;
• La loi des débits instantanés est obtenue par une affinité faite sur la loi des débits
journaliers. Autrement dit, le passage du débit journalier se fera via un coefficient de
pointe. Le choix de ce coefficient dépendra de l’analyse des débits maximums instantanés
et les débits journaliers maximums.
• Etudier la variable aléatoire « pluie reçue par le bassin versant en 24 heures » ; l’ajuster
selon la loi de Gumbel et calculer son Gradex moyen de pluie ;
• Calculer le temps de concentration du bassin ;
• Transformer le Gradex de pluie journalier en un Gradex de pluie correspondant au temps
de concentration ;
• Considérer un débit décennal de saturation pour le bassin, sauf recommandation justifiée
différente ;
• Extrapoler la fonction de répartition débits au-delà de la période de saturation
correspondant au débit de saturation considéré (la période de retour de 10ans est
87
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
recommandée par les auteurs de la méthode) par une droite de pente égale au Gradex de
pluie converti en valeur de débit en se basant sur la surface du bassin versant ;
• Pour une plus grande sécurité dans le calcul, appliquer un coefficient de pointe pour
transformer le débit moyen max en un débit de pointe.
Les formules de calcul sont présentées dans le chapitre V dans le cadre de l’application faite
pour la réadaptation du Gradex de pluie de 24h.
La méthode rationnelle est basée sur l’hypothèse qu’une pluie constante et uniforme
sur l’ensemble d’un bassin versant produit un débit maximal lorsque toutes les surfaces du
bassin versant contribuent à l’écoulement, soit après une durée au moins égale au temps de
concentration. Elle est fondée sur la proportionnalité et la linéarité de la transformation pluie-
débit, exprimées par la relation suivante ; (Musy, et al., 1998) :
W
XPY@ (Z) = × ] × ^(Z, `a) × b
[. L (IV-7)
Cette méthode approximative est adaptée à des bassins versants de tailles assez petites
(inférieure à 150Km2). Dans la pratique on calcule l’intensité maximale, au niveau de chaque
station par le biais de la formule de Montana. Cette dernière permet, de relier une quantité de
pluie I(T,t), recueillie au cours d’un épisode pluvieux avec sa durée t, par la relation,(Bennis,
2007):
^(Z, `) = Y(Z) × `(1c(Z)) (IV-8)
Les paramètres de Montana, a et b représentent, respectivement, l’ordonnée et la pente de la
droite de régression de l’intensité de pluie en mm/h en fonction de la durée sur un graphique
log-log. Ces coefficients varient selon la région et la période de retour ; (Musy, et al., 1998).
88
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
a) Méthode de calcul
• L’ajustement des séries temporelles des pluies à la loi qui les ajuste le mieux. Ce travail a
été réalisé par le logiciel Hyfran (INRS-EAU, 1998) qui permet, entre autres, de confirmer
l’adéquation de l’ajustement à partir de tests d’adéquation tel que KHI DEUX
(Droesbeke, et al., 2005). Les données utilisées sont les séries de précipitation maximales
annuelles pour les durées de 1jour, 2jours, 3jours, 4jours et 5jours. Il est à noter qu’on ne
pouvait travailler avec un pas de temps plus petit puisqu’on ne dispose que des séries
journalières.
• Construction des courbes IDF : Les courbes Intensité-Durée-Fréquence (IDF) ou Hauteur-
Durée-Fréquence (HDF) permettent d’estimer les fréquences de dépassement F des
événements pluvieux observés à partir de leur durée et de leur intensité moyenne I ou de
leur hauteur H, Et ce en utilisant une interpolation graphique ou mathématique. En
pratique, on remplace généralement la fréquence de dépassement F par la période de
retour T associée, définie comme l’intervalle de temps moyen séparant deux événements
dont l’intensité moyenne ou la hauteur atteint ou dépasse un seuil donné. La période de
retour T est généralement exprimée en années;(Masson, 1980 ; Bertrand-Krajewski, et al,
2000 et Chocat, 1997).
• Calcul des paramètres de la formule de Montana pour différentes périodes de retour.
b) Exemple de la station Abadla
Les données utilisées sont les séries de pluie maximale annuelle de 24h, 48h, 72h,...
jusqu’à 240h qui s’étalent sur 36 ans. Le test de Wilcoxon (Yergeau, 2013) appliqué sur les
données a montré leur homogénéité (pour un seuil de confiance de 5%). Ces séries ont été par
la suite ajustées à la loi de Gumbel qui ajuste le mieux les séries. Ce qui nous a permis de
calculer les paramètres α et β du modèle de Gumbel estimé par la méthode des moments
défini par les relations IV-4 et IV-5.Les valeurs trouvées sont résumées dans le tableau IV-4.
89
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Tableau IV-4: Résultats du calcul des paramètres du modèle de Gumbel pour la station Abadla.
Durée [jour] 24 48 72 96 120 144 168 192 216 240
Paramètre β de Gumbel [mm] 8.77 8.94 10.27 10.65 12.05 13.98 15.91 17.84 19.77 21.70
Paramètre α de Gumbel [mm] 22.43 26.82 27.94 29.81 32.11 38.61 45.10 51.60 58.09 64.59
Les graphes IV-5, à IV-9 montrent respectivement l’ajustement des séries de pluie maximale
annuelle de 24h, 48h, 72h, 96h et 120h à la loi de Gumbel pour la station Abadla.
Figure IV-5 : Ajustement des pluies maximales annuelles de 24h à la loi de Gumbel pour la
station Abadla.
Figure IV-6: ajustement des pluies maximales annuelles de 48h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla.
90
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Figure IV-7: ajustement des pluies maximales annuelles de 72h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla.
Figure IV-8 : ajustement des pluies maximales annuelles de 96h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla.
Figure IV-9 : ajustement des pluies maximales annuelles de 120h a la loi de Gumbel pour la
station Abadla.
91
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Il est alors possible d’estimer la pluie maximale pour une période de retour donnée par
la relation suivante :
dPY@ (Z) = D + E H(Z) (IV-9)
Avec :
Tableau IV-5 : Estimation de la pluie maximale pour différentes périodes de retour au niveau de
la station Abadla.
période de retour T [an] 2 5 10 20 50 100
Probabilité de non dépassement 0.5 0.8 0.9 0.95 0.98 0.99
variable réduite de Gumbel 0.37 1.50 2.25 2.97 3.90 4.60
Pluie de 24h [mm] 25.6 35.6 42.2 48.5 56.6 62.8
Pluie de 48h [mm] 30.1 40.2 46.9 53.4 61.7 67.9
Pluie de 72h [mm] 31.7 43.3 51.0 58.4 68.0 75.2
Pluie de 96h [mm] 33.7 45.8 53.8 61.4 71.4 78.8
Pluie de 120h [mm] 36.5 50.2 59.2 67.9 79.1 87.5
Pluie de 144h [mm] 43.7 59.6 70.1 80.1 93.1 102.9
Pluie de 168h [mm] 50.9 69.0 80.9 92.3 107.2 118.3
Pluie de 192h [mm] 58.1 78.4 91.7 104.6 121.2 133.6
Pluie de 216h [mm] 65.3 87.7 102.6 116.8 135.2 149.0
Pluie de 240h [mm] 72.5 97.1 113.4 129.0 149.2 164.4
Ainsi, on trace les courbes IDF en représentant l’intensité des précipitations en mm/h en
fonction de la durée (1 à 5jours) pour les périodes de retour de 2, 5, 10, 20, 50 et 100ans
(Figure IV-10). Ainsi, on remarque que les intensités de précipitations sont d’autant plus
faibles que la durée des précipitations augmente et la période de retour diminue.
92
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Figure IV-10
10 : Courbes
ourbes IDF au niveau de la station Abadla.
Abadla
Le calcul des paramètres de Montana se fait par l’application
’application de la méthode des moindres
carrés aux points expérimentaux définissant les courbes IDF pour chaque période de retour.
Ief g
Ief Ief Y c. Ief ` (IV-13)
Cette équation permet d’aboutir au calcul des paramètres a et b par la droite optimale
s’ajustant au mieux aux points expérimentaux (ik, tk), tracés sur un papier bi logarithmique.
Les résultats trouvés pour les paramètres a et b de Montana pour la station Abadla sont
résumés dans le tableau IV-6.
Tableau IV-6: Calcul des paramètres de Montana pour différentes T à la station Abadla.
Abadla
Période de retour T [an] 2 5 10 20 50 100
Paramètre b Montana 0.792 0.797 0.799 0.800 0.802 0.802
Paramètre a Montana 1.070 1.466 1.729 1.980 2.306 2.550
c) Coefficients
fficients de Montana pour les stations 23 stations
La même démarche a été appliquée pour
pou toutes les autres stations ce qui nous a permis de
calculer les coefficients de Montana pour toutes les stations (Annexe 2).
93
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
94
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Tableau IV-8 : Liste des formules empiriques utilisées dans le monde, (ECAFE, 1963).
Conditions
Endroit Equation Unité Auteur Remarques
d’utilisation
hhh, iii b
Publication de
X=
Baird and
(Wjk + b)i,l
Australie E Mcllwraith
- Baird and
Mcllwraith
X = (Wiàni)bi,k
Pluielégère Publication de
M A.coutagne
3000<A<160000km2 A.coutagne
X = Wkibi,k
Pluieviolente Publication de
M A.coutagne
400<A<3000km2 A.coutagne
X = ko, Lbi,o
Rivière Garonne Publication de
France M A.coutagne
3000<A<55000km2 A.coutagne
X = hiibi,o
Publication de
M A.coutagne 30<A<10000km2
A.coutagne
X = Wi, nLbi,n[n
Publication de
M A.coutagne Barrages du Massif
A.coutagne
X = ho, Whbi,kWL
Publication de
Allemagne M A.coutagne 15<A<200000km2
A.coutagne
n, iii b
X=
Publication de
7(b + o)
Bassinenformed’éve
E Inglis
ntail
Hunter et
Wilmot
X = W, nlkbi,nk
Publication de
Pluie de 100 pouces
E Dickens
environ
Hunter et
Wilmot
X = Wolbi,nk
Publication de
Pluie de 30 à 40
E Dickens
pouces
Hunter et
Wilmot
X = Lnkbi,Ln
Publication de
Inde E Ryves Cruemaximale Hunter et
Wilmot
X = kLibi,Ln E Ryves Cruemoyenne
X = okibi,Ln
Publication de
E Ryves Crueminimale Hunter et
Wilmot
X = h, iiib
W
i,lh1 pefb
Formule de Rivière de Publication de
Wk E MADRAS Tangabhadra Rao, KL
X = W, nkib
W
i,lh1 pefb Formule de Rivière de Publication de
Wo E Hyderbad Tangabhadra Rao, KL
95
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Wk[j
X=8 + i, iko; b
b + hkl
Publication de
M Whistler 1000<A<12000Km2
Lii
Tonini
X=8 + W; b
b + Wi
Publication de
M Scimemi A<1000Km2
hlii
Tonini
X=8 ;b
b + li
Publication de
M Pagliaro A<1000Km2
hji
Tonini
X=8 + h; b
b
Bassins de Publication de
M Baratta
k[h, k
montagnes Tonini
X=8 + k; b
b + WL. h
Bassins de Publication de
M Giandotti
Italie montagnes Tonini
A<1000km2
kii
X = 8[, hk + W; b
b + Whk
Précipitation Publication de
M Forti
maximale de 400mm Tonini
en 24h
A<1000km2
kii
X = 8h. [k + i. k; b
b + Whk
Précipitation Publication de
M Forti
maximale de 200mm Tonini
en 24h
X = hiiiibi,k
Nouvelle Publication de
E A<10mi2
Zélande Coutagne
X = hniibi,nk
Publication de
BransbyWili
E A<10mi2 Hunter et
ams
Royaume Wilmot
X = oLiibi,kh
Uni Publication de
BransbyWili
E A>10mi2 Hunter et
ams
Wilmot
X = hiibk/L
Publication de
E Fanning
oLnli
Rao, KL
X=8 + Wk; b
b + [hi
Publication de
E Murphy 5.5<A<2000mi2
Rao, KL
U.S
X = Woiibi,onL
Geological Publication de
E 1000<A<24000mi2
Survey pour Rao, KL
ooiii
le Columbia
X=8 + hi; b
b + Wni
Publication de
E Kuichling Cruesfréquentes
Whniii
Rao, KL
X=8 + n. o; b
Etas-Unis
b + [ni
Publication de
E Kuichling Crues rares
Rao, KL
X = oLiibi,jlo.b
Publication de
qi,ioj
E Creager Limite supérieure Hunter et
Wilmot
X = W[jibi,jlo.b
Publication de
qi,ioj
E Creager Limite inférieure Hunter et
Wilmot
X = Wiiiibi,k
Publication de
E Myer Hunter et
Wilmot
M :Système métrique (Q en m3/s et A en Km2)
E : Système EB (Q en pied cube/s et A en square mile)
96
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Dans leur étude, Hazan et al (1969), ont adapté cette formule pour permettre de
calculer le débit de la crue de projet millénaire (T=1000) pour les bassins du Nord et du Sud-
Est du Maroc connaissant la superficie du bassin versant A en Km2, sa pluviométrie moyenne
et la localisation de la zone à étudier. Les résultats trouvés sont présentés dans le tableau IV-9.
Tableau IV-9 : Formules de Hazan-Lazarevic selon les régions du Maroc, (Hazan & Lazarevic,
1969).
Zone géographique Relation (Qmax en m3/s) Pluviométrie mm
Rif central stuv = 15.55w ,xxy 1000-1300
Rif occidental stuv = 9.78w ,xz{ 800-1000
Rif oriental stuv = 7.58w ,| | 600-800
Haut Atlas saharien stuv = 9.38w ,x} 200-400
Moyen atlas stuv = 14.94w ,y{y 700-900
Moyen atlas stuv = 13.51w ,y2{ 500-700
Moyen atlas (Karst) stuv = 13.41w ,~|x 400-700
97
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Ces auteurs (Francou, et al., 1969) ont classé plusieurs centaines de crues dans le
monde dans un diagramme log Q = f (log A). Ils ont constaté que dans des régions
relativement homogènes, les points étaient plus ou moins alignés. Ils en ont déduit une
formule générale de la forme:
b W1r/Wi
XPY@ (Z) = Wi 8 j ;
L
Wi (IV-15)
Avec :
Qmax(T) : le débit de la crue de projet de période de retour T en m3/s ;
A : la surface du bassin versant en Km2 ;
K : paramètre régional. Il peut être déterminé pour un bassin jaugé similaire régional et
utilisé pour le bassin étudié.
Une autre version de la formule permet l’estimation des débits de crue de projet pour un
bassin non jaugé par analogie avec d’autres bassins versants régionaux similaires et
limitrophes. Les critères de similitude sont essentiellement la morphologie (particulièrement
relief, forme, pentes) et le régime pluviométrique.
Le débit de crue de projet pour une période de retour T, Qmax1(T) d’un bassin B1 non jaugé
est calculé par transposition d’un autre bassin B2 semblable à l’aide de la formule suivante :
bW W1i.Wr
XPY@W (Z) = XPY@h (Z). 8 ;
bh (IV-16)
Avec :
98
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Le débit de projet est estimé dans ce cas pour la même période de retour utilisée pour le
bassin de référence. Le paramètre K peut être estimé pour le bassin jaugé par la formule
suivante :
IJ
€•‚ƒh
r = Wi •W − WiL
…
IJ
„h (IV-17)
Wij
Plusieurs versions de cette formule existent pour différentes régions. Notamment pour le cas
du Maroc où la formule de Fuller devient en fonction de la période de retour T, (Serhir,
2010 ;Ouarda et al., 2001) :
XPY@ (†) = ‡(W + ‚. ˆ‰Š†)(W + h. LL„1i.[ ) (IV-19)
Avec a qui varie dans le cas du Maroc de 0,8 à 1,2 pour les oueds du Rif et de 3 à 3,5 pour les
oueds sahariens.
99
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
b
XPY@ (Z) = h. r. Ief(W + Y‹). . 7W + o. Ief(Z) − Ief(b)
√p (IV-20)
Avec :
Qmax(T) : le débit maximal en m3/s ;
K : coefficient variant de 0,5 pour les grands bassins versants à faible pente à 5 pour les
petits bassins versants à forte pente ;
a : coefficient géographique variable entre 20 et 30 (au Maroc est pris égal à 20)
H : le module pluviométrique annuel moyen dans le bassin versant en m calculé à partir
des hauteurs de précipitations annuelles aux différents postes pluviométriques internes et
externes du bassin versant (polygone de Thiessen ou moyenne arithmétique).
A : la superficie du bassin versant en Km2 ;
L : la longueur du Talweg principal en Km ;
T : la période de retour en années.
On note que les valeurs qui vont être affectées aux deux paramètres régionaux (a et K) qui
interviennent dans la relation peuvent donner des résultats assez contrastés si elles ne sont pas
fixées avec une bonne connaissance de la nature du bassin (les caractéristiques
topographiques, climatologiques et géologiques des bassins).
100
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Avec :
Qmax(T) : le débit de la crue de projet pour la période de retour T en m3/s ;
S : la superficie du bassin versant en km2;
I : la pente moyenne du bassin versant en m/m;
P(24h, T) : la précipitation maximale moyenne de durée 24h de période de retour T en
mm. Elle est calculée par ajustement statistique sur la base des Pmaxj aux différents
postes de pluie disponibles ;
K : coefficient dépendant du couvert végétal et de la topographie pouvant être estimé à
partir du tableau IV-10.
Cette formule permet de calculer le débit de crue de projet pour une période de retour
donnée. Elle est utilisée pour les bassins versants (urbains ou ruraux) situés dans les zones
arides à semi-arides, de tailles allant de petites à grandes.
Une grande sensibilité est attachée au coefficient régional K. Une description et connaissance
détaillée de la zone d’étude est cruciale. En effet, d’après les travaux de Ouarda et al, 2001,
l’écart entre deux valeurs consécutives fixées pour K induit un écart absolu des débits de
pointe qui peuvent varier de 40 à 100%.
L’étude bibliographique sur les différentes méthodes d’estimation de crue de projet a permis
de dresser le tableau IV-11 qui synthétise la période de retour recommandée pour chaque
méthode, les données nécessaires pour son application et les limites de son utilisation.
101
Chapitre IV : Revue des méthodes de prédétermination des crues de projet
Période de retour
Méthode recommandée pour Données nécessaires Limites d’application
la méthode
Toutes les périodes plus de 10ans de mesures de
Méthode statistique Les bassins jaugés
de retour débits observés
plus de 10ans de mesures de
pluies observées Surface ≤ 5000Km2
Méthode de Gradex ≥100 ans
Surface du BV et temps de tc < 5jours
concentration
les paramètres de Montana du BV
Surface du BV et temps de taille du bassin inférieure à
Méthode rationnelle ≤100ans
concentration 150 Km2
Coefficient de ruissellement
Connaissance des paramètres
Formule de Francou- Rodier ≤100ans Surface du BV
régionaux
Connaissance des paramètres
Formule de Hazan- Lazarevic 1000ans Surface du BV
régionaux
Connaissance des paramètres
Formule de Myer ≤100ans Surface du BV
régionaux
la moyenne des débits maximas
Connaissance des paramètres
Formule de Fuller ≤100ans pour les années de mesure
régionaux
disponibles
plus de 10ans de précipitations
Connaissance des paramètres
Formule de Mac-Math ≤100ans max de 24h
régionaux
Surface et pente du BV
Module pluviométrique pour les
Connaissance des paramètres
années de mesure disponibles
Formule de Mallet-Gauthier ≤100ans régionaux selon la pente et la
Surface du BV et longueur du
nature du terrain.
Talweg principal
102
CHAPITRE V
READAPTATION DES METHODES
D’ESTIMATION DES CRUES DE
PROJET AU CONTEXTE ET DONNEES
RECENTES DU BASSIN DE TENSIFT
103
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Introduction
Les événements extrêmes récents que le Maroc a connus ces dernières décennies ont
montré la fragilité et souvent l’incapacité des ouvrages hydrauliques. D’où la nécessité de
réadapter les méthodes d’estimation de la crue de projet utilisées pour le dimensionnement de
ces ouvrages, au contexte du Maroc et aux données hydrologiques extrêmes récentes.
Les lois probabilistes retenues constituent les meilleurs ajustements trouvés, même si
pour certaines stations ces ajustements ne sont pas toujours parfaits. Les figures V-1 à V-8
104
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
montrent deux exemples d’ajustement réalisés à l’aide d’HyfranPlus ainsi que les interfaces
des résultats obtenus pour les deux stations Sidi Rahal et Aghbalou à savoir :
• Les paramètres descriptifs des données des Qmax instantanés (moyenne,
maximum, minimum, écart type…) ;
• Le graphe d’ajustement des Qmax instantanés ;
• Résultat du test de khi deux pour tester l'ajustement des Qmax instantanés à la loi
choisie ;
• Les quantiles obtenus pour différentes périodes de retour.
Le choix de ces deux stations est fait pour illustrer les résultats d’un très bon ajustement
(Station Sidi Rahal) et celui d’un ajustement moyen (Station Aghbalou).
Tableau V-1 : Récapitulatif des lois d’ajustement retenues sur les séries des Qmax inst complètes.
* Le test de KHI DEUX X2: test statistique proposé par Karl Pearson (1900) qui permet
de tester l'adéquation d'une série de données à une famille de lois de probabilités ou de tester
l'indépendance entre deux variables aléatoires, (Greenwood, et al., 1996).
On constate qu’aucune série n’est adéquatement ajustée à la loi Gumbel qui est fortement
recommandée pour décrire les débits max, (Gumbel, 1956).
105
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-1 : Paramètres descriptifs des données des Qmax instantanés pour la station Sidi Rahal.
Figure V-2 : Graphe d’ajustement des Qmax instantanés à la loi exponentielle de la station Sidi
Rahal.
106
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-3 : Résultat du test de khi deux pour tester l'ajustement des Qmax instantanés à la loi
exponentielle pour la station Sidi Rahal.
Figure V-4 : Quantiles obtenus pour différentes périodes de retour pour la station Sidi Rahal.
107
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-5 : Paramètres descriptifs des données des Qmax instantanés pour la station Aghbalou.
Figure V-6 : Graphe d’ajustement des Qmax instantanés à la loi Log Normale de la station
Aghbalou.
108
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-7 : Résultat du test de khi deux pour tester l'ajustement des Qmax instantanés à la loi
Log Normale pour la station Aghbalou.
Figure V-8 : Quantiles obtenus pour différentes périodes de retour pour la station Aghbalou.
109
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Ainsi on a pu obtenir les débits de pointe pour différentes périodes de retour ainsi que les
intervalles de confiance (IC) à 95% qui sont des intervalles de valeurs dont la chance de
contenir la vraie valeur du paramètre estimé est de 95%. Les quantiles obtenus pour
différentes périodes de retour et pour les différents sous bassins versants sont résumés dans le
tableau 1 de l’annexe 3.
b. Résultat de l’analyse statistique sur la durée commune de 17ans
L’analyse statistique a été effectuée sur une durée commune pour toutes les stations afin que
l’étude soit représentative de la même période. Les lois retenues sont résumées dans le tableau
V-2.
Tableau V-2 : Récapitulatif des lois d’ajustement retenues pour l’ajustement des séries de durée
commune de 17ans.
Superficie Durée
Nom de la station Test de khi
Contrôlée par la commune loi retenue
hydrométrique deux
station (km2) utilisée
On trouve que les trois lois Weibull, Gamma et exponentielle ajustent le mieux les séries des
débits max instantanées qui s’étalent de 1987 jusqu’à 2004. Ainsi on constate pour ce cas
aussi qu’aucune série n’est adéquatement ajustée à la loi Gumbel. Les débits de pointe pour
différentes périodes de retour ont été calculés et comparés à ceux trouvés par l’analyse
statistique précédente. Les résultats trouvés sont résumés dans le tableau V-3.
110
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Tableau V-3 : Comparaison des débits de projet calculés par les deux analyses statistiques.
111
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Les quantiles obtenus par les deux analyses statistiques pour 6 sous bassins
bassin sont présentés sur
la figure V-9 suivante :
Figure V-9 : Comparaison des quantiles obtenus par les deux analyses statistiques
112
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Une analyse de la figure V-9 montre que les quantiles obtenus pour la durée commune
de 17ans dépassent pour la plupart du temps les quantiles obtenus pour toute la durée
d’observation.
Pour évaluer la différence entre les quantiles calculés par les deux analyses,
analyses une
représentation de cette différence en fonction du nombre de stations est présentée sur la figure
V-10.
Ainsi, par la suite on adopte les résultats de la première analyse statistique pour donner plus
de poids et d’importance à la taille
tai des séries et augmenter la précision dans les prévisions.
prévisions
113
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
V-1-2 Conclusion
L’analyse fréquentielle constitue un des outils privilégiés pour l’estimation des débits
de crues en hydrologie. Elle est utilisée quand le bassin étudié est jaugé et dispose de
plusieurs années de mesures.
Cette méthode a été appliquée sur les séries de mesures des débits max instantanés
enregistrées au niveau des 15 stations hydrologiques réparties sur le bassin de Tensift pour :
• La loi Gumbel n’est plus à utiliser pour ajuster les données hydrologiques maximales
comme il est souvent recommandé en hydrologie ;
• D’autres lois telles que Log normale, Gamma, Weibull, log Pearson, exponentielle…
ajustent mieux les données hydrologiques extrêmes actualisées ;
• Les débits de projets calculés par ces lois sont largement supérieurs à ceux obtenus par
la loi Gumbel surtout pour les grandes périodes de retour (>50ans) comme le montre le
tableau 2 de l’annexe 3.
Un tel résultat est justifié par les événements exceptionnels forts reçus par le Maroc ces
dernières décennies (bassin de Tensift en particulier).
On note que les quantiles calculés par la méthode statistique sont utilisés pour la réadaptation
des formules empiriques (Paragraphe V-3). On va adopter les résultats de la première analyse
statistique et donner plus de poids et d’importance à la taille des séries pour augmenter la
précision dans les prévisions. Ce choix est basé sur le fait que les résultats issus de la
méthode statistique sont considérés les plus précis puisqu’ils sont basés sur les données de
débits observés.
114
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Ainsi, et dans le cadre d’un projet, l’ingénieur fait recours aux méthodes usuelles
d’interpolation pour estimer ces paramètres au site voulu : polygones de Thiessen,
interpolation linéaire, IDWA (pondération avec l’inverse à la distance au carré). Ces
méthodes d’interpolation ignorent la structure spatiale de la variable et peuvent omettre
des situations locales très spécifiques (zones de fortes ou de très faibles valeurs). Enfin,
aucun critère statistique pour juger de la précision des résultats obtenus n’est formulé,
(Baillargeon, 2005).
Ayant défini 4 zones homogènes dans le bassin de Tensift qui correspondent à 3 groupes
homogènes (voir chapitre III), et compte tenu de la différence importante trouvée entre
les différents Gradex de pluie calculés aux différents sous bassin (Tableau IV-3) et les
coefficients de Montana aux différents postes pluviométriques (annexe 2), on s’est
intéressé à la spatialisation de ces paramètres climatiques régionaux. Pour ce faire, on a
utilisé le krigeage pour l’élaboration d’une cartographie qui précise mieux la variation
spatiale du paramètre Gradex (paragraphe V-2-2) et des coefficients de Montana sur le
bassin de Tensift (paragraphe V-2-3).
Par la suite, on a essayé de valider la cartographie réalisée en comparant les résultats des
méthodes usuelles d’interpolation spatiale avec ceux obtenus à partir du Krigeage.
La distribution des variables dans l’espace peut être décrite par des modèles
mathématiques, géostatistique et/ou déterministe; (Obled, 1987). Le choix du krigeage
pour la spatialisation des valeurs du Gradex et des coefficients de Montana s’est basé sur
le fait que cette méthode géostatistique a l’avantage de prendre en compte les distances
entre les données (i.e. les stations de mesure), les distances entre les données et la cible
(i.e. le point pour lequel on veut estimer la mesure) et la structure spatiale (grâce à
l’analyse variographique qui permet de restituer des informations quant à la distribution
spatiale de la variable régionalisée), (Hennequi, 2010).
Par la suite, on a appliqué la méthode sur les valeurs du Gradex de pluie de 24h (Tableau
IV-3), calculées à partir des données ponctuelles de précipitations journalières. Le but
115
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
étant de pouvoir extraire les valeurs de ce paramètre en tout point du bassin de Tensift.
Ce travail a permis d’extrapoler la distribution de fréquence des débits max en tout point
du bassin.
a. Principe du krigeage
Le krigeage est une méthode d’estimation linéaire garantissant le minimum de variance. Il
réalise l'interpolation spatiale d'une variable régionalisée par calcul de l’espérance
mathématique d'une variable aléatoire, utilisant l'interprétation et la modélisation du
variogramme expérimental. Une telle méthode semble le meilleur estimateur linéaire non-
biaisé puisqu’elle tient compte non seulement de la distance entre les données et le point
d'estimation, mais également des distances entre les données deux-à-deux.
L'idée de base du krigeage est de prévoir la valeur de la variable régionalisée étudiée en un
site non échantillonné s0 par une combinaison linéaire de données ponctuelles adjacentes par
la relation :
= +∑∈ (V-1)
Les poids λi associés à chacune des valeurs régionalisées observées sont choisis de façon à
obtenir une prévision non biaisée et de variance minimale, (Obled, 1987).
C'est-à-dire :
∑∈ =
(V-2)
116
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
(V-4)
! " =# $% +" − ', ∀ )
Avec :
Z(.) : la variable régionalisée étudiée qui dans notre cas est la valeur du Gradex
calculée au niveau de chaque station. ;
s : le vecteur des coordonnées d’une station i ;
h : le vecteur distance entre deux stations i et j ;
D : le domaine géographique considéré qui est le bassin de Tensift.
Pratiquement, le premier travail à faire est de représenter la différence des valeurs calculées
du Gradex pour toutes les stations deux à deux γ(h) en fonction de la distance entre elles h.
Ainsi on obtient un ensemble de points qu’on essaye d’ajuster par une fonction et on extrait
donc les caractéristiques suivantes : L’effet de pépite, la portée et le palier, (Bailey et al,
1996 ; Ahattab et al, 2014).
Effet de pépite
L’effet de pépite correspond à la limite du variogramme en zéro. Elle représente donc la
variation entre deux mesures très proches.
Portée et Palier
Lorsque h augmente, le variogramme γ(h) peut ou non atteindre un plateau. L’atteinte d’un
plateau indique qu’à partir d’une certaine distance, il n’y a plus de dépendance spatiale entre
les données c'est-à-dire qu’au-delà de ce plateau l’augmentation de la distance entre deux
stations n’implique pas une diminution de la variance.
117
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Cette distance est nommée portée et le terme palier dénote la variance à laquelle le plateau se
présente. Un palier peut n’être atteint qu’asymptotiquement. Dans ce cas, la portée réelle est
infinie mais une portée pratique est définie par la distance à laquelle le variogramme atteint
95% de la valeur de son palier, (Baillageon, 2005). La figure V-11 expose le variogramme et
ses caractéristiques.
b. Etapes du krigeage
#
* + = #|- + | ∑- + ./ 01 − /%02 '3
(V-5)
Avec :
h correspond à une distance ;
z(si) correspond à la valeur de la variable régionalisée (Gradex) au point si ;
N(h) = {(i, j) tel que si − sj = h} ;
|N(h)| est le nombre de paires distinctes de l’ensemble N(h).
A titre d’exemple, si on considère 3 stations (A, B et C) alignées horizontalement
équidistantes de 10km au niveau desquelles on connait la valeur du Gradex, le calcul du
variogramme pour une distance donnée est fait de la manière présentée dans le tableau V-4 :
Tableau V-4 : Exemple de calcul du variogramme de 3 stations alignées horizontalement.
Station A B C
Gradex 9,2 10 13,5
2 2
γ(10km) = [(9.2-10) +(10-13.5) ] /(2*2)=3.22 (avec 2 le nombre de couples utilisé)
γ(20km) = [(9.2-13.5)2] /(2*1)=9.245 (avec 1 le nombre de couples utilisé)
118
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Dans l’exemple précédent on a supposé que les stations sont réparties sur une grille régulière
couvrant le bassin étudié, dans ce cas γ (.) est estimable pour un petit nombre de distances,
chacune associée à plusieurs couples de points. Toutefois, les stations pluviométriques sont
réparties de façon irrégulière sur le bassin de Tensift. La notion de pas, noté p, est alors
introduite. Le variogramme sera calculé seulement pour certaines distances {r1 = p, r2 = 2p, . .
. , rk = kp, . . . , rn = P} où P est la portée (définie précédemment) qui correspond à la distance
maximale de prise en compte des mesures. L’ensemble N(rk) est ainsi redéfini par :
119
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Une fois le modèle complètement énoncé, le krigeage peut être effectuée en un point s0
quelconque du champ D (bassin de Tensift). En fait, il s'agit simplement de déterminer la
valeur des poids λi qui respectent la contrainte de non-biais E[Z@ A − Z A ] = 0 tout en
minimisant la variance de l'erreur de prévision Var.Z@ A − Z A 3, (Hennequi, 2010).
D’une autre manière, pour un point quelconque du bassin de Tensift pour lequel on veut
calculer le Gradex, il suffit d’utiliser le modèle trouvé pour calculer le coefficient de
pondération pour chaque station tout en respectant la condition que la somme des coefficients
de pondération soit égale à 1.Il est à noter que du fait de la répartition irrégulière des stations
pluviométriques, il faut tenir compte de l’anisotropie, donc il faut calculer le variogramme
dans différentes directions (pas seulement horizontalement comme dans l’exemple précédent)
et le coefficient de pondération va être calculé par le variogramme adéquat selon la position
du point avec la station utilisée.
c. Application et résultats
Les phases décrites dans ce qui suit ont été effectuées à l’aide du logiciel Arcgis 10.0, (ESRI,
2014).
• Exploration des données
Il a été nécessaire avant d’appliquer le krigeage de faire une étude exploratoire des données
afin d’estimer la qualité des résultats obtenus. Pour ce faire, on a commencé par représenter
l’histogramme des données de base (Figure V-13) à savoir les valeurs du Gradex calculées au
niveau des 23 stations pluviométriques, (Tableau IV-3).
Figure V-13: Histogramme des valeurs du Gradex de pluies, (Ahattab, et al., 2014).
120
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
La fréquence des données au sein de chaque classe est représentée par la hauteur de chaque
barre. Les valeurs de la moyenne et de la médiane sont différentes ce qui indique que les
données ne suivent pas une distribution normale. Cela peut être confirmé par le QQ plot qui
est graphique sur lequel les quantiles de deux distributions sont tracés en fonction de l'autre.
Pour deux distributions identiques, le QQ plot sera une ligne droite. La figure V-14 montre
que les données ne sont pas très proche d'être une ligne droite. Ceci confirme que les données
ne sont pas distribuées suivant une loi normale.
Figure V-14 : Comparaison entre la distribution du Gradex et la loi normale. (Ahattab, et al.,
2014)
• Identification des tendances : (Trend analysis)
Etant donné que le modèle de krigeage est formulé au moyen de l’équation (V-3), la phase
d’identification des tendances a pour objectif de détecter la présence de tendance dans la
répartition des données et donc de déterminer la forme de δ(.), (ESRI, 2010).
Figure V-15 : Analyse des tendances dans la répartition des données. (Ahattab, et al., 2014)
Dans la figure V-15 d'analyse de tendance, chaque bâton vertical représente l'emplacement et
la valeur (hauteur) de chaque mesure du Gradex. Les points de données sont projetés sur les
121
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Chaque point rouge dans le nuage du semivariogramme représente une paire d'emplacements.
Puisque les endroits qui sont proches les uns des autres devraient être similaires. Donc sur le
semivariogramme les stations qui sont les plus proches (à l'extrême gauche sur l'axe des x)
doivent avoir des valeurs de petites semi-variogramme (valeurs faibles sur l'axe des y).
Comme la distance entre les paires d'emplacements augmente (en se déplaçant vers la droite
sur l'axe des x), les valeurs de semi-variogramme devraient également augmenter (en se
déplaçant sur l'axe des y).
122
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
L'analyse exploratoire révèle que les données ne suivent pas une distribution normale. Une
transformation de données peut être nécessaire. Elle montre également que les données ont
montré une tendance et, une fois raffiné, identifié que la tendance serait ajustée par un
polynôme de second ordre. Le semivariogramme / covariance indique que le modèle
d'interpolation doit tenir compte de l'anisotropie.
Figure V-17 : Résultats de la validation croisée de toutes les 23 stations. (Ahattab, et al., 2014)
La pente de la droite de régression est une mesure de l’ajustement du modèle aux données.
Une valeur de 1 indique que le modèle de régression passe par la première bissectrice à 45º et
que les valeurs estimées correspondent aux valeurs réelles.
Le meilleur modèle doit donc avoir une :
Moyenne standardisée la plus proche de zéro (mean) ;
Moyenne quadratique des erreurs de prédiction la plus petite possible, (root mean square) ;
Moyenne des erreurs standards la plus proche de la moyenne quadratique des erreurs de
prédiction (Average standard error et root mean square) ;
Moyenne quadratique des erreurs de prédiction standardisée la plus proche de 1 (root mean
square standardized). A noter que si la moyenne quadratique des erreurs de prédiction
standardisée est plus grande que 1, cela veut dire que l’on surestime la variabilité des
prédictions, (ESRI, 2012).
Dans ce qui suit, on présentera les résultats de la validation croisée obtenus pour chaque
modèle puis on les comparera pour choisir le mieux adapté.
123
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Le tableau V-5 résume les résultats de la validation croisée obtenus pour les modèles de
krigeage avec fonction de tendance (polynôme d’ordre 2) et anisotropie, pour différents
modèles de variogrammes (pépitique, sphérique,
sph gaussien,
ssien, cubique et exponentiel).
Modèle
linéaire
Modèle
exponentiel
Modèle
sphérique
Modèle
Gaussien
Modèle
Cubique
124
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
La lecture du tableau V-5 montre que le modèle sphérique donne les meilleurs résultats car il
présente la moyenne et la moyenne standardisée les plus proches de zéro avec la Moyenne des
erreurs standards la plus proche de la moyenne quadratique des erreurs de prédiction.
La carte présentée sur la figure V-16 montre les résultats obtenus et permet de lire soit
directement, soit par interpolation visuelle la valeur du Gradex de 24h en chaque point du
bassin de Tensift : une surface dont le Gradex est compris entre 8.5 et 25mm/24h.
On remarque ainsi que les valeurs du Gradex les plus importantes se trouvent à l’amont et
l’aval du bassin au lieu des zones à grandes pentes et altitudes. En fait, l’utilisation des pluies
de 24h a fait que la carte élaborée montre l’emplacement des crues à cinétique lente dues à
des pluies successives et prolongées. Ce type de crues se caractérise par une montée des eaux
et une décrue lente et progressive.
Figure V-16: Carte de modélisation du Gradex de pluie de 24h sur le bassin de Tensift élaborée
par Ahattab et al, (2014).
Bien que la modélisation géostatistique par le krigeage est capable de donner des résultats
assez précis, aucune carte élaborée n'est malheureusement exempte d'erreurs vu le nombre
restreint de stations pluviométriques et leur répartition irrégulière sur le bassin.
Dans ce sens nous avons jugé utile et nécessaire d’élaborer la carte qui permet d’évaluer les
erreurs standards de prédiction associées aux valeurs modélisées du Gradex en chaque point
du bassin de Tensift comme le montre la figure V-17.
125
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-19 : Carte des erreurs standards de prédiction des valeurs du Gradex de pluie de 24h.
(Ahattab, et al., 2014)
Une lecture de la carte V-19 montre que les erreurs standards de prédiction varient de 16.8% à
133% par zone. Ces erreurs dépendent de la densité du réseau de mesure et augmente quand
on s’éloigne des stations pluviométriques.
Dans ce qui suit, on représente les variogrammes extraits du krigeage avec tendance et
anisotropie et modèle sphérique ainsi que les cartes de modélisation des paramètres de
Montana et les cartes des erreurs standards de prédiction pour les 23 stations pour la période
de retour de 10ans. Les résultats des périodes de retour 2, 5, 20, 50 et 100 ans sont présentés
en annexe 4.
126
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-21 : Résultats de la validation croisée du krigeage sur les valeurs du paramètre b de
Montana.
L’analyse de la figure V-21 montre les résultats de la validation croisée pour le modèle
sphérique avec anisotropie. Ce modèle est jugé le mieux adapté car il présente la moyenne et
127
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
la moyenne standardisée les plus proches de zéro avec les valeurs de la moyenne
m des erreurs
standards et la moyenne quadratique des erreurs de prédiction les plus rapprochées.
rapprochées
La carte de modélisation du facteur b de Montana (Figure V-22) montre que ce coefficient
coe
augmente de 0.749 à 0.837 en partant de l’Ouest vers l’Est du bassin. Il augmente avec la
pluviométrie en partant des zones avec une pluviométrie moyenne vers les zones avec une
pluviométrie assez élevée.
La carte des erreurs standards de prédiction (Figure V-23) montre que l’erreur de
prédiction varie d’une valeur minimale de 2.8% dans la partie centrale avec une
u grande
densité des stations à 5.2% dans
dans les limites nord du bassin où il y a une faible densité de
stations pluviométriques.
128
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-23 : Carte des erreurs standards de prédiction des valeurs du coefficient b de Montana.
La figure V-25 représente les résultats de la validation croisée pour le modèle sphérique
avec anisotropie. Le choix de ce modèle est effectué après comparaison avec plusieurs
modèles. Les critères de choix sont essentiellement la moyenne et la moyenne standardisée les
129
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
plus proches de zéro avec la moyenne des erreurs standards la plus proche de la moyenne
quadratique des erreurs de prédiction.
Figure V-25 : Résultats de la validation croisée du coefficient a de Montana pour une période de
retour de T= 10ans.
Figure V-26 : Carte des résultats de krigeage des valeurs du paramètre a de Montana pour T=
10ans.
La carte des erreurs standards de prédiction (Figure V-27) montre que l’erreur de
prédiction varie d’une valeur minimale de 18% dans la partie au Sud-Est avec une grande
130
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
densité des stations à 43.7% dans les limites du bassin où il y a une faible densité de stations
pluviométriques.
Figure V-27 : Carte des erreurs standards de prédiction des valeurs a de Montana pour T= 10ans.
Pour un bassin donné, le calcul du débit de crue de projet par la méthode du Gradex
nécessite la connaissance d’un Gradex moyen. Toutefois, l’information pluie est une mesure
ponctuelle qui donne le Gradex au niveau des stations pluviométriques. La valeur du Gradex
est calculée alors par pondération des valeurs des sites internes et avoisinants. La méthode la
plus utilisée est la méthode des polygones de Thiessen.
Pour pouvoir valider les résultats de la cartographie du Gradex de pluie de 24 h et ceux
obtenus par la méthode classique de Thiessen, on se propose de calculer les débits de crue de
projet par les deux méthodes et de les comparer.
a. Calcul du Gradex moyen de pluie de 24 h de chaque sous bassin à partir
de la cartographie
Les calculs des valeurs du Gradex de 24h dans le bassin de Tensift sont effectués à partir
de la carte figure V-18.
Par la suite, le calcul du Gradex moyen de pluie de 24h pour chaque sous bassin est effectué
en pondérant les valeurs du Gradex calculé sur la même carte par la surface à l’intérieur du
sous bassin qui a ce même Gradex de pluie et ceci en utilisant la relation suivante :
131
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Avec :
Si : la surface du bassin qui a un Gradex de Pluie Gpi en Km2 ;
Gpi : la valeur du Gradex de pluie sur la carte en mm/24h ;
St: la surface totale du sous bassin en Km2.
Gpmoy bassin =
O ∗GH UO#∗GH#UOV∗GHVUON∗GHNUOT∗GHTU
U O\∗GH\
OQ (V-2)
Par application numérique,, on trouve :
S. ST ∗ # . ∗ TT #. V ∗ S V. W ∗ NW# T. N ∗ #V X. V ∗ TS
GH L M IJK =
WNX
Ce qui nous donne :
GHIJK YZ[ $ 45J[$ #N" 17mm/24h
Figure V-28 : Valeurs du Gradex obtenues par krigeage sur le bassin contrôlé par la station Iguir
Nkouris.
132
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
En adoptant la même démarche pour les autres bassins, les résultats trouvés sont résumés
dans le tableau V-6.
Tableau V-6 : Résultats du calcul du Gradex moyen de pluie de 24 h à partir de la cartographie
pour les bassins versants de Tensift.
133
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
GHIJKL M = ∑M ] ∗ GH (V-3)
] = O ⁄OQL M (V-4)
Avec :
Ainsi, les résultats relatifs à la détermination des polygones de Thiessen sont présentés sur la
figure V-27.
Le calcul du Gradex moyen des pluies de 24h est effectué pour chaque sous bassin versant en
utilisant les stations internes et avoisinantes.
Figure V-29 : Carte des polygones de Thiessen pour les stations pluviométriques.
134
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-30 : Polygone de Thiessen limités par les limites du bassin Iguir Nkouris.
Les surfaces des polygones de Thiessen (surfaces d’influence), ont été mesurées à l’aide
du logiciel Arcgis, ce qui nous a permis de calculer les coefficients de Thiessen
correspondant. Les résultats trouvés sont résumés dans le tableau V-7.
Gpi représente la pente de la droite d’ajustement à la loi de Gumbel de la série des pluies
maximales journalières annuelles au niveau des stations pluviométriques par la loi de Gumbel
(Tableau IV-3). Les équations V-10 et V-11 ont permis de calculer le Gradex moyen pour le
bassin contrôlé par la station Iguir Nkouris.
GHIJK = . II/#N"
YZ[ $ 45J[$
135
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Tableau V-8 : Résultats du calcul du Gradex moyen de pluie de 24h par la méthode de Thiessen
pour les sous bassins versants de Tensift.
Nom du bassin Gp/sous bassin mm/24h
Abadla 9
Adamna 11.4
Aghbalou 14.1
Chichaoua 9.1
Igrounzar 10.8
Iguir Nkouris 11.1
Iloudjane 9.5
Imin El Hamam 11.2
Sidi Rahal 15.1
Sidi Bou Othmane 10.3
Sidi Hsain 10.4
Taferiat 14.9
Tahanaout 12.7
Talmest 13.6
c. Calcul du Débit max de crues par les deux méthodes pour différentes
périodes de retour
Le Gradex de pluie de n’importe quelle durée peut être calculé, connaissant le temps de
concentration tc du bassin versant, par la formule régionale suivante, (Comité Français des
grands Barrages, 1994) :
Q 5
GH Q_ = GH #N" ∗ `#N"
_
a (V-5)
Le paramètre k varie de 0.25 à 0.5. Une valeur de 0.3 est recommandée au Maroc.
Le Gradex de débit sur une durée égale à tc représente la variation de l’écoulement obtenue à
partir d’une variation de pluie de durée tc au cours d’un écoulement intégral, au-delà des
conditions de saturation du bassin qu’il faut définir. Le calcul du temps de concentration tc
pour les différents sous bassins versants a été effectué dans le paragraphe II-5-6 du chapitre II
et les valeurs adoptées sont résumées dans le Tableau II-13. Ainsi le Gradex des débits
Gd(tc) se calcule à partir de Gp(tc) par :
Gb Q_ = GH Q_ ∗ OL M⁄ Q_ ∗ V. \ (V-6)
Ensuite le débit max est calculé par cette méthode pour différentes périodes de retour par la
relation :
cI d e = Gb Q_ × K e − K e +c e (V-7)
136
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Où y(T) est la variable réduite de Gumbel pour la période de retour T définie par :
Q(Ts) : le débit seuil de saturation considéré pour le bassin pour une période de retour Ts. On
le calcule dans notre cas par la méthode statistique pour une période de retour de Ts = 10ans
en suivant les recommandations des auteurs de la méthode.
Il convient de signaler que l’utilisation des pluies maximales moyennes donne un débit
maximal moyen. On recommande souvent d’appliquer un coefficient de sécurité à la valeur
calculée par la méthode de Gradex, pour déterminer le débit de pointe de la crue de projet
qu’on utilisera pour la conception d’un ouvrage important, de période de retour dépassant les
100 ans.
Ces étapes ont été appliquées pour pouvoir calculer le Gradex moyen de débit à partir du
Gradex maximal moyen de pluie pour les deux méthodes (la cartographie et la méthode de
Thiessen). Le but étant d’estimer le débit maximal de crues pour différentes périodes de retour
et de comparer les valeurs trouvées par les deux méthodes. Les résultats trouvés sont résumés
dans le tableau V-9.
L’analyse du tableau V-9 montre que les valeurs des débits max pour les périodes de retour
100ans et 1000ans calculés à partir du Gradex extrait de la cartographie :
Cadrent très bien avec celles calculées à partir d’un Gradex moyen dans le bassin
obtenu par la méthode classique de Thiessen.
Sont supérieurs à ceux calculés par les Gradex estimés par la méthode de Thiessen.
137
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et données récentes du bassin de Tensift
Tableau V-9: Résultats de comparaison des débits de crue de projet calculés par les deux méthodes.
Gpmoy1 Gpmoy1 Gdmoy1 Gpmoy2 Gpmoy2 Gdmoy2 Qmax1 Qmax2 Qmax1 Qmax2
Station Surface Q(Ts)
2 tc(h) (24h) (tc) (tc) (24h) (tc) (tc) (100ans) (100ans) (1000ans) (1000ans)
(Km ) (10ans)
(mm) (mm) (m3/s) (mm) (mm) 3
(m /s) m3/s m3/s m3/s m3/s
Abadla 10064 116.9 687.0 11.7 18.8 449.9 9 14.5 346.1 1744.2 1500.2 2782.2 2298.7
Adamna 1462 49.8 844.9 14.3 17.8 145.2 11.4 14.2 115.7 1186.0 1116.8 1520.9 1383.8
Aghbalou 503 13.6 429.6 17 14.3 147.3 14.1 11.9 122.2 775.7 716.7 1115.5 998.5
Chichaoua 2130 39.8 551.7 10 11.6 173.0 9.1 10.6 157.4 958.3 921.7 1357.4 1284.9
Igrounzar 813 33.4 243.1 13.7 15.1 102.3 10.8 11.9 80.6 483.5 432.6 719.4 618.6
Iguir Nkouris 847 27.0 492.8 17 17.6 153.5 11.1 11.5 100.2 853.4 728.3 1207.5 959.4
Iloudjane 571 16.0 191.6 10.8 9.6 94.8 9.5 8.4 83.4 414.4 387.5 633.1 579.9
Imin El Hamam 1292 37.6 782.1 14.1 16.1 154.0 11.2 12.8 122.3 1143.9 1069.5 1499.2 1351.7
Sidi Rahal 540 18.2 406.0 18 16.6 136.5 15.1 13.9 114.5 726.8 675.1 1041.8 939.4
Sidi Bou Othmane 516 15.8 403.2 11.1 9.8 88.8 10.3 9.1 82.4 611.9 596.9 816.9 787.0
Sidi Hsain 103 4.8 85.0 12.3 7.6 45.2 9.4 5.8 34.6 191.3 166.2 295.7 246.0
Taferiat 532 16.2 324.9 17.8 15.8 144.3 14.9 13.2 120.8 664.0 608.8 996.9 887.5
Tahanaout 224 7.2 144.4 15.8 11.0 95.1 12.7 8.8 76.5 368.0 324.1 587.5 500.6
Talmest 19549 202.2 840.6 16.8 31.8 855.1 13.6 25.8 692.2 2849.9 2467.2 4822.7 4064.2
1 fait référence aux valeurs calculées à partir du Gradex extrait de la cartographie.
2 fait référence aux valeurs calculées à partir du Gradex estimé par la méthode de Thiessen.
138
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
V-2-5 Conclusion
Les méthodes de Gradex et rationnelle sont deux méthodes d’estimation des débits des
crues de projets les plus utilisées au Maroc. Elles reposent toutes les deux sur des paramètres
régionaux (Gradex et coefficients de Montana) qu’on a calculés à partir des séries de pluies
enregistrées au niveau des 23 stations pluviométriques.
Comme étape préliminaire, il a fallu caractériser le grand bassin caractérisé marqué par une
grande diversité et hétérogénéité de par son relief, ses pentes, et son régime pluviométrique et
la définition des zones homogènes
Le premier travail de réadaptation de ces méthodes a été le calcul de ces paramètres au
niveau de toutes les stations pluviométriques sur la base des séries des pluies max jour qui
s’étalent jusqu’à 2011 d’une durée variant de 14 à 44 ans. Ces paramètres climatiques ont
montré une grande variabilité d’un sous bassin à un autre (d’une station à une autre).
Ceci indique que l’utilisation d’un Gradex moyen à l’échelle de tout le bassin biaisera le
calcul du débit de crue de projet.
La deuxième étape est la spatialisation de ces paramètres à l’aide du Krigeage. Cette
méthode géostatistique a l’avantage de prendre en compte les distances entre les données (i.e.
les stations de mesure), les distances entre les données et la cible (i.e. le point pour lequel on
veut estimer la mesure) et la structure spatiale (grâce à l’analyse variographique qui permet de
restituer des informations quant à la distribution spatiale de la variable régionalisée). Plusieurs
fonctions ont été utilisées pour modéliser le variogramme. Une comparaison a permis de
retenir le modèle sphérique avec anisotropie. Ce travail a permis d’obtenir les cartes de
modélisation du Gradex de pluie de 24 h sur le bassin de Tensift, et des paramètres de
Montana pour les périodes de retour de 2, 5, 10, 20, 50 et 100 ans. Les cartes des erreurs
standards de prédiction associées aux valeurs prédites ont été aussi élaborées.
La troisième étape a été consacrée à la validation de la cartographie du Gradex à l’aide
d’une comparaison des résultats de cette méthode à ceux de la méthode d’interpolation
classique (polygones de Thiessen). Le calcul des débits max pour deux périodes de retour
100et 1000 ans a permis de conclure que la méthode classique donne des valeurs inférieures à
celles trouvées à partir de la cartographie réalisée par le krigeage.
139
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Les formules empiriques sont utilisées lorsqu’on ne possède que peu ou pas de données sur
les débits des crues dans une région (bassin non jaugé). Ces formules contiennent toutes des
paramètres régionaux qui ne peuvent être utilisés que pour le bassin ou le contexte pour lequel
elles ont été établies. L’utilisation de ces formules pour le calcul des débits des crues de projet
doit respecter les conditions d’utilisation pour éviter une mauvaise estimation pouvant
entraîner des répercussions de sur ou sous dimensionnement des ouvrages hydrauliques.
La caractérisation du grand bassin de Tensift a révélé une grande hétérogénéité dans ce bassin
(4 zones homogènes). On a alors fait une réadaptation des formules les plus utilisées au
Maroc (détaillées dans le chapitre IV-3). Les paramètres de ces formules ont été calculés pour
les différentes zones homogènes du bassin de Tensift en se basant sur les débits de crue de
projet issus de l’étude statistique réalisée sur les débits max jour observés car ils sont de ce
fait, considérés comme les plus fiables. Dans ce qui suit on présente la méthode et les résultats
de la réadaptation. Les formules et les conditions d’utilisation ont déjà été détaillées dans le
chapitre IV-3.
a. Méthode de réadaptation
La formule s’écrit :
cI d e = j × kM (V-17)
Pour pouvoir adapter cette formule on a utilisé le modèle général de la régression linéaire
simple formulé par :
l = L +L m +n (V-18)
Avec :
Yi : l’ensemble des valeurs possibles de la variable dépendante qui peuvent être
expliquées par le modèle général de régression ;
εi : l’erreur commise par le modèle pour chaque valeur de Y.
oM cI d e = oM j + M oM k (V-19)
140
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Avec :
A : la surface du bassin en Km2.
Qmax(T) : le débit de pointe pour une période de retour donnée en m3/s
Cette relation a été établie pour quatre périodes de retour (10, 20, 50 et 100 ans) et pour
chaque zone homogène. Dans ce qui suit, on présente un exemple pour une zone et une
période de retour donnée.
La zone 3 contient les stations du groupe 3 (chapitre III) : Aghbalou, Iguir Nkouris, Iloudjane,
Imin El Hamam, Sidi Bou Othmane, Sidi Hsain, Sidi Rahhal, Taferiat, Tahannaout et
Talmest. Les données utilisées sont les débits de crue de projet calculés par analyse statistique
pour la période de retour 10ans (Tableau V-10) extrait du tableau 1 de l’annexe 3.
Tableau V-10 : Données utilisées pour réadapter la formule de Myer pour la zone 3.
oM cI d = N, V + , #TV oM k
cI d = XT. × k ,#TV
141
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Avec :
SCT : La variabilité totale qui est la variance de la variable dépendante qu’on souhaite
expliquer (Débit de la crue de projet).
SCM : La variabilité expliquée par le modèle qui est la partie de la variance totale qui
est expliquée par l’ajout d’un prédicteur, c'est-à-dire la variance des valeurs du débit
de la crue de projet prédites par le modèle.
Plus la proportion est élevée (proche de 1), plus le modèle est puissant. L'inverse est aussi
vrai.
La valeur de D : qui est une mesure de combien le modèle s’est amélioré dans la
prédiction de la variable de départ comparativement au degré d’imprécision du modèle.
stt
= (V-21)
sti
Avec :
CMM : Le carré moyen du modèle qui est le rapport entre la SCM est le nombre de
variable dans le modèle (dans notre cas 1).
CMR : Le carré moyen résiduel qui est le rapport entre le carré moyen de la différence
observée entre le modèle et les données réelles SCR et le nombre de sujets moins le
nombre de paramètres « b » estimés (dans notre cas b0 et b1).
Pour un bon modèle, l’amélioration de la prédiction due au modèle doit être grande
(CMM sera élevé) et les différences entre le modèle (droite de régression) et les valeurs
observées petites (CMR devrait être faible). La valeur de D devrait être minimalement plus
grande que 1. (Yergeau, et al., 2008). Dans l’exemple présenté, les résultats trouvés pour ces
deux paramètres sont résumés dans le tableau V-11.
Tableau V-11 : Résultats de la régression linéaire pour le groupe 3 et la période de retour 10ans.
Dans cet exemple, les variables répondent à toutes les conditions pour appliquer une
régression linéaire à savoir : la continuité, la variance est différente de zéro et Indépendance
des erreurs (puisque la statistique Durbin-Watson est comprise entre 1 et 3).
142
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
La valeur trouvée de R montre une grande corrélation entre la surface et le débit tandis que la
valeur de R2 indique la proportion de la variabilité de la variable dépendante
Qmax expliquée par le modèle de régression ce qui confirme que la surface peut expliquer près
de 78,6 % de la variation du débit de crue de projet décennal dans cette zone.
La valeur de D est de 29.34 et est significative à p < 0,01. Ceci signifie que les probabilités
d'obtenir une valeur D de cette taille par hasard sont de moins de 1 %. Il y a donc une relation
statistiquement significative entre la variable dépendante (surface) et la variable indépendante
(débit de crue de projet décennal).
Et on peut donc conclure que le modèle avec prédicteur permet de mieux prédire la variable
Qmax(10 ans) que ne le fait le modèle sans prédicteur (la moyenne de Qmax).
b. Résultats
Cette relation a été établie pour quatre périodes de retour (10, 20, 50 et 100ans) et pour les
trois zones homogènes (trouvés dans le chapitre III) ainsi que pour le bassin entier. Les
résultats sont résumés dans le tableau V-12.
Tableau V- 12 : Résultats de la réadaptation de la formule de Myer sur le bassin de Tensift.
Période de Coefficient Pannuelle
Zones Relation 2 Altitude (m)
retour R (mm/an)
, XN
c = T\. S ∗ O 10ans 0,568
, N
c = #WT. S ∗ O 20ans 0.542
Zone 1 , #
100-150 < 300m
c = V #. T ∗ O 50ans 0.537
,
c = VV . S ∗ O 100ans 0,539
c = S . V ∗ O ,#V# 10ans 1*
c = X ,S ∗ O , S 20ans 1*
Zone 2 < 100 250 - 600
c = ##W. S ∗ O , WS 50ans 1*
c = # .N ∗ O , N 100ans 1*
c = XT. ∗ O ,#TV 10ans 0,786
c = T. \ ∗ O ,#V\ 20ans 0.700
Zone 3 >150 > 600
c = WN. V ∗ O ,# T 50ans 0.649
c = #T . T ∗ O ,# 100ans 0,600
c = WN. X ∗ O ,#N 10ans 0,553
Bassin c = V\. N ∗ O ,# X 20ans 0.541
, S# - -
entier c = ##X. T ∗ O 50ans 0.535
, XT
c=V X∗O 100ans 0,524
• La zone 1 contient le premier groupe de stations pluviométriques : Talmest, Adamna,
Igrounzar et Igouzoulen.
• La zone 2 contient le deuxième groupe de stations pluviométriques : Abadla, Chichaoua et
Marrakech.
143
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Période de Pannuelle
Zone Formule R2 Altitude
retour mm/an
u = XT. ∗ v ,#TV 10ans 0,786
u = T. \ ∗ v ,#V\ 20ans 0.700
Zone 3 >150 >600
u = WN. V ∗ v ,# T 50ans 0.649
u = #T . T ∗ v ,# 100ans 0,600
144
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
La même démarche précédente a été appliquée à l’aide du logiciel SPSS. Les paramètres de la
formule ont été recalculés pour quatre périodes de retour (10, 20, 50 et 100ans) et pour les
trois zones homogènes ainsi que pour tout le bassin de Tensift. Le degré d’ajustement des
paramètres calculés est mesuré par le coefficient de corrélation R2. L’ensemble des résultats
est résumé dans le tableau V-14.
Tableau V-14 : Résultats de la réadaptation de la Formule de Francou-Rodier
Zone Période de retour K R2 Pannuelle(mm/an) Altitude (m)
10ans 1.880 0.787
20ans 2.213 0.725
Zone 1 100-150 <300m
50ans 2.568 0.714
100ans 2.798 0.694
10ans 2.248 1*
20ans 2.507 1*
Zone 2 50ans 2.772 1* <100 250 - 600
100ans 2.934 1*
1000ans 3.340 1*
10ans 2.030 0.709
20ans 2.372 0.701
Zone 3 >150 >600
50ans 2.731 0.692
100ans 2.957 0.658
10ans 2.190 0.662
20ans 2.521 0.621
Bassin entier - -
50ans 2.87 0.595
100ans 3.1 0.565
*la zone 2 ne contient que deux stations hydrométriques ainsi la valeur de R2 est prise égale à 1.
145
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
c. Conclusion
146
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
ƒ e = + . oJZ e (V-26)
Et la formule devient :
Le paramètre a de la formule est recalculé pour quatre périodes de retour (10, 20, 50 et
100ans) et pour les trois zones homogènes ainsi que pour tout le bassin de Tensift. Le degré
d’ajustement des paramètres calculés est mesuré par le coefficient de corrélation R2. Pour la
formule initiale de Fuller. Les résultats sont résumés dans le tableau V-16.
Période de Pannuelle
Zone a R2 Altitude (m)
retour (mm/an)
10ans 1.7 0.595
20ans 2.15 0.608
Zone 1 100-150 <300m
50ans 2.67 0.828
100ans 3.04 0.927
10ans 1.3 1*
20ans 1.5 1*
Zone 2 <100 250 - 600
50ans 1.65 1*
100ans 1.7 1*
10ans 4.9 0.530
20ans 5.26 0.563
Zone 3 >150 >600
50ans 5.6 0.636
100ans 5.8 0.708
10ans 1.75 0.494
Bassin 20ans 2.1 0.502
- -
entier 50ans 2.47 0.535
100ans 2.73 0.567
*Pour le groupe 2 ne possède que deux stations hydrométriques donc la valeur de R2 est égale à 1
147
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
c. Conclusion
148
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
A noter que cette formule n’est pas linéaire et ne peut être transformée en modèle linéaire
simple. Pour cela, on a utilisé la régression non linéaire à l’aide du logiciel SPSS. Le calcul
des valeurs des paramètres se fait par itérations successives. La solution est basée sur
l’algorithme de Levenberg-Marquardt, (levenberg, 1944). Le coefficient de corrélation R2 ne
peut être utilisé dans ce cas pour juger le degré d’ajustement du modèle, (Spiess, et al., 2010).
b. Résultats de la réadaptation de la méthode
Les paramètres a et K de la formule ont été recalculés pour quatre périodes de retour (10, 20,
50 et 100ans) et pour les trois zones homogènes ainsi que pour tout le bassin de Tensift. Les
résultats sont résumés dans le tableau V-18.
Tableau V-18 : Résultats de la réadaptation de la formule de Mallet-Gauthier sur le bassin de
Tensift.
T=10ans T=20ans T=50ans T=100ans Pannuelle
Zone
K a K a K a K a mm/an
Zone 2 1.1 33.2 1.4 31.7 1.6 22.2 1.8 31.6 <100
c. Conclusion
Le calcul des deux paramètres a et K de la formule de Mallet-Gauthier pour le contexte
du bassin de Tensift a permis d’établir les conclusions suivantes :
• Le paramètre K ne varie pas beaucoup pour les trois zones. On note une variabilité plus
notable sur le paramètre a en fonction de la période de retour et de la zone ;
• Le paramètre K augmente avec la période de retour et le paramètre a diminue avec la
période de retour ;
• Les valeurs des paramètres calculées pour le bassin entier sont différentes de celles
trouvées pour les trois zones. Ce qui montre l’hétérogénéité du bassin et la nécessité de
travailler à l’échelle des zones homogènes ;
• Cependant les valeurs trouvées des paramètres a et K pour les trois zones ne s’éloignent
pas des valeurs recommandées (K varie entre 0.5 et 5, et a varie entre 20 et 30 avec au
Maroc on prend souvent K=2 et a = 20). Elles apportent beaucoup plus de précision
compte tenu de la connaissance fine acquise sur les sous bassins versants ;
149
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
• On peut retenir que pour le bassin de Tensift les valeurs des paramètres K et a de la
formule de Mallet Gauthier varient pour les différentes zones selon les tableaux V-19 et
V-20.
Tableau V-19 : Recommandations pour l’utilisation du paramètre K de la formule de Mallet
Gauthier pour le bassin de Tensift.
Période de
Zone K
retour
1.05 10
Bassin de 1.5 20
Tensift 1.7 50
1.9 100
(T=2 ans) (T=5 ans) (T=10 ans) (T=20 ans) (T=50 ans) (T=100 ans)
Zone
K K K K K K
Zone 1 0.167 0.257 0.308 0.350 0.397 0.430
Zone 2 0.177 0.288 0.326 0.352 0.372 0.384
Zone 3 0.183 0.302 0.369 0.425 0.489 0.534
Bassin entier 0.196 0.314 0.378 0.431 0.490 0.531
150
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
c. Conclusion
T K Contexte du bassin
2 ans 0.17
5 ans 0.27 • Terre cultivé et terrain vague avec des pentes et des
10 ans 0.31 altitudes faibles inférieures à 300m.
20 ans 0.35 • Bassin versant caractérisé par des pentes moyennes et
50 ans 0.38 des altitudes modérées inférieures à 600m.
100 ans 0.41
2 ans 0.19
0.31 • Bassin versant de grande dimension avec grande
5 ans
hétérogénéité.
10 ans 0.37
• Bassin versant caractérisé par des pentes aigues et des
20 ans 0.43
altitudes élevées supérieures à 600 m.
50 ans 0.49
100 ans 0.53
151
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Une analyse des résultats trouvés montre que pour tous les sous bassins, les périodes de
retour trouvées pour les débits max instantanés observés sont inférieures à celles des
formules empiriques. Ce constat confirme que les années de validation étaient des années
sèches.
Toutefois pour les épisodes qui ont des périodes de retour proche de 10ans (5 sur les 60
débits max instantanés observés aux niveaux de toutes les stations), les valeurs de ces
débits s’approchent mais restent inférieurs aux valeurs calculées par les formules
empiriques.
On conclut alors que les formules empiriques réadaptées surestiment les débits de projet
puisque leurs paramètres régionaux ont été calculés à partir des événements extrêmes vécus.
152
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-31 : Evolution des débits max instantanés annuels pour le premier groupe homogène
Figure V-32 : Evolution des débits max instantanés annuels pour le deuxième groupe homogène
153
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
Figure V-33 : Evolution des débits max instantanés annuels pour le troisième groupe homogène
Les méthodes empiriques sont utilisées lorsqu’on ne possède que peu ou pas de données
sur les débits des crues dans une région. Des formules sont établies pour de nombreux cours
d’eau et dans divers pays, permettant d’estimer soit des débits maximums de crues
cr soit des
débits fréquentiels à partir de certaines caractéristiques du bassin versant en les complétant
parfois par certaines données météorologiques en particulier la pluviométrie.
Dans ce sens, on s’est intéressé à cinq des formules les plus utilisées
utilisées au Maroc à savoir : la
formule de Fuller, la formule de Myer, la formule de Francou Rodier, la formule de Mac-
Mac
Math et la formule de Mallet-Gauthier.
Gauthier.
Toutes ces formules font intervenir des paramètres qui ont été recalculés pour le bassin de
Tensift. Les corrélations établies et les nouveaux paramètres calculés pour chaque méthode
ainsi que la comparaison des valeurs de ces paramètres à ceux recommandés au Maroc, nous a
permis de définir les formules à recommander pour chaque zone homogène du bassin de
Tensift et les périodes de retour préconisées pour chacune.
La comparaison des débits calculés par ces différentes formules réadaptées, aux valeurs des
débits max instantanés observés de 2005 à 2008 pour tous les bassins versants,
versants a montré que
les années de validation étaient des années sèches. Toutefois les valeurs surestimées des
154
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et
données récentes du bassin de Tensift
débits calculés par les formules réadaptées, par rapport aux débits max observés de même
période de retour, permettent de conclure que leur utilisation donnera un dimensionnement
plus sécuritaire des ouvrages hydrauliques.
L’ensemble des paramètres et des recommandations trouvés pour les formules empiriques
réadaptées sont résumées dans le tableau V-23.
155
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et données récentes du bassin de Tensift
Tableau V-23 : Récapitulatif des paramètres et des recommandations trouvés pour les formules empiriques réadaptées pour le bassin de Tensift.
156
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et données récentes du bassin de Tensift
157
Chapitre V : Réadaptation des méthodes d’estimation des crues de projet au contexte et données récentes du bassin de Tensift
158
CHAPITRE VI
PLATEFORMEINFORMATIQUE
POUR GUIDER AU CHOIX DES
METHODES D’ESTIMATION DES
CRUES DE PROJETET AU
DIMENSIONNEMENT DES POH
158
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Introduction
Une multitude de méthodes d’estimation des crues de projets existent et sont utilisées
dans le but de dimensionner les ouvrages hydrauliques en génie civil (barrages, ponts,
ouvrages de franchissement routier, réseaux d’assainissement..).
L’objectif du présent chapitre est l’élaboration d’une plateforme informatique qui va aider les
utilisateurs à choisir la méthode d’estimation des crues de projets la plus adaptée selon les
données disponibles, l’ouvrage à dimensionner et la période de retour préconisée.
Cette plateforme sera munie d’un guide technique qui synthétise les méthodes et la démarche
à suivre pour le dimensionnement des petits ouvrages hydrauliques(POH). Ces ouvrages, qui
sont nécessaires au franchissement des cours d’eau impactent beaucoup les inondations des
chaussées, routes, autoroutes, chemins de fer … car ils font l'objet d'études souvent moins
élaborées que les grands ouvrages. Cette plateforme constituera alors une aide efficace pour le
dimensionnement des grands et petits ouvrages hydrauliques.
159
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Dans le présent chapitre, on se propose de décrire certains aspects relatifs à chaque méthode
dont :
• Les objectifs de la méthode et son domaine d’utilisation (taille du bassin versant, situation
géographique, région urbaine ou rurale, conditions climatiques...) ;
• Les descripteurs et données nécessaires au fonctionnement de la méthode ;
• Les précisions et limites d’utilisation et quelques précisions sur les avantages d’une
méthode par rapport à une autre.
VI-1-1-1 Méthodes statistiques
a. Objectifs et domaine d’utilisation
En général, les méthodes statistiques permettent de calculer le débit de projet pour une
période de retour donnée. Elles sont adaptées aux cours d’eau correctement ou partiellement
échantillonnés (séries observées ou allongées sur au moins dix ans, (Brochard, et al., 2008)).
La majorité des stations du réseau hydrométrique doivent être correctement jaugées et
fournissent un échantillon suffisant permettant de caler des lois statistiques. Les mesures
utilisées sont en général, les débits maximums instantanés ou les débits maximums jours
annuels ou toutes les valeurs dépassant un seuil. Ces méthodes peuvent être utilisées pour les
bassins jaugés de tailles petites à grandes, à caractères urbains ou ruraux,(Chapitre IV
paragraphe IV-2).
b. Descripteurs nécessaires à son fonctionnement
Pour avoir de bons résultats, on doit disposer des séries de mesures de débits de
longueurs supérieures à 10ans. Les séries de mesure doivent être homogènes, stationnaires et
indépendantes.
c. Contraintes et limites d’utilisation
Quoique ces méthodes soient les plus fiables elles ne peuvent être utilisées que pour un bassin
jaugé. Aussi, la validité des résultats d'une analyse fréquentielle dépend du choix du modèle
fréquentiel et plus particulièrement de son type. Diverses pistes peuvent contribuer à faciliter
ce choix, mais il n'existe malheureusement pas de méthode universelle et infaillible. La
précision de la prévision du débit de crue de projet obtenue est étroitement liée à l’effectif de
l’échantillon disponible et à la qualité de l’ajustement statistique retenu.
d. Description de la méthode
Les étapes suivantes résument la démarche à suivre pour calculer le débit de projet pour
une période de retour donnée par la méthode statistique. Le logiciel HYFRAN (INRS-EAU,
1998) peut être utilisé pour effectuer ces étapes.
161
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
162
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
7. Le Gradex de débit sur une durée égale à tc représente la variation de l’écoulement obtenue
à partir d’une variation de pluie de même durée au cours d’un écoulement intégral, au-delà
des conditions de saturation du bassin. Le Gradex de pluie de durée égale à tc Gp(tc) est
163
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
164
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
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Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
166
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Tableau VI-1 : Période de retour pour différentes structures hydrauliques ((DDTM 34, 2014) ;
(DSQ, 2005) ; (Tirogo, 2008)
Ouvrages Période de
Types
hydrauliques retour (années)
Petits Ouvrages Faible Trafic 5-25
Hydrauliques Trafic moyen 10-25
routiers Trafic important 50-100
Grands Ouvrages Route secondaire 10-50
Hydrauliques Route primaire 50-100
routiers-Ponts Autoroute 100
Ponceaux 5-50
Drainage rural
Fossés 5-50
Conduites d’assainissement dans
2-25
les petits villages
Drainage urbain
Conduites d’assainissement dans
25-50
les grandes villes
Petits barrages -HN<10m 50-100
Barrage Moyens barrages -10m<HN<20m 100+
Grands barrages -HN>20m 1000+
Tableau VI-2 : Classification des méthodes d'estimation des crues de projet en fonction des
ouvrages hydrauliques
Méthode Nature de l’ouvrage Ouvrages hydrauliques
- Barrages
Ouvrages Hydrauliques - Conduites d’assainissement
Méthode statistique
grands et moyens - Digues de protection
- Ponts
Grands ouvrages - Barrages et ponts sur routes principales
Méthode de Gradex
hydrauliques ou auto routes
- Barrages petits
Ouvrages Hydrauliques - Conduites d’assainissement, Fossés
Méthode rationnelle
moyens et petits - Digues de protection
- Ponts sur routes secondaires
Formule de Hazan- Ouvrages Hydrauliques - Barrages petits
Lazarevic moyens et petits - Ponts
- Ponceaux autoroutes avec trafic moyen
à faible,
- Ponts sur route primaire
Formule de Myer POH
- Conduites d’assainissement, Fossés
- Digues de protection
- Ponts sur route secondaire
Formule de Francou-
- Ponceaux autoroutes avec trafic moyen
Rodier à faible,
Formule de Fuller - Ponts sur route primaire et secondaire,
POH
Formule de Mac-Math - Conduites d’assainissement, Fossés
Formule de Mallet- - Digues de protection
Gauthier
167
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des
POH
Tableau VI-3 : Classification des méthodes d'estimation de la crue de projet selon la période de retour pour le Maroc et pour le bassin de Tensift
Période de retour Domaine de validité de
Période de retour
recommandée pour le la méthode réadaptée
Méthode recommandée Données nécessaires
Bassin de Tensift pour le bassin de
pour la méthode
Tensift
Toutes les périodes plus de 10ans de mesures de Toutes les périodes de Les bassins jaugés de
Méthode statistique
de retour débits observés retour Tensift
plus de 10ans de mesures de Les bassins de Tensift
pluies observées avec :
Méthode de Gradex ≥100 ans ≥100 ans
Surface du BV et temps de Surface ≤ 5000Km2
concentration tc < 5jours
les paramètres de Montana du
BV Les bassins de Tensift de
Méthode rationnelle ≤100ans Surface du BV et temps de ≤100ans taille inférieure à
concentration 150 Km2
Coefficient de ruissellement
Formule de Francou-
≤100ans Surface du BV 10ans ≤ T ≤50ans Les bassins de Tensift
Rodier
Formule de Hazan-
1000ans Surface du BV - -
Lazarevic
Formule de Myer ≤100ans Surface du BV ≤50ans Zone 3
la moyenne des débits maximas
Zone 1
Formule de Fuller ≤100ans pour les années de mesure 50ans ≤ T ≤100ans
Zone 3
disponibles
plus de 10ans de précipitations
Formule de Mac-
≤100ans max de 24h ≤100ans Les bassins de Tensift
Math
Surface et pente du BV
Module pluviométrique pour les
Les bassins de Tensift
Formule de Mallet- années de mesure disponibles
≤100ans ≤100ans selon la pente et la
Gauthier Surface du BV et longueur du
nature du terrain.
Talweg principal
168
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
L’utilisateur peut faire son choix dans la deuxième fenêtre (Figure VI-3) entre l’aide au choix
de la méthode de dimensionnement d’un ouvrage hydraulique ou le guide technique et
pratique pour le dimensionnement d’un POH.
170
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
VI-2-1 Choix de la méthode de calcul d’un débit de crue pour un bassin donné
L’utilisateur doit préciser les entrées nécessaires pour avoir des recommandations sur la
méthode d’estimation de la crue de projet la plus adaptée.
• Entrées de la plateforme
Sont les choix que doit faire l’utilisateur à savoir :
1. Choisir en premier lieu les données disponibles :
Qmax jour ou max instantanés du bassin étudié ;
Qmax jour ou max instantanés pour les bassins régionaux ;
Pmax jour pour les postes régionaux limitrophes ;
Peu de données hydrologiques (<10ans) ou pas de données.
Si les séries de débits et de pluies sont disponibles, l’utilisateur doit faire un premier choix
pour les séries de débits et puis refaire le choix pour les séries de pluies. Les résultats des
méthodes recommandées par la plateforme seront comparés.
2. Indiquer la taille de l’échantillon :
≤20ans
>20ans
Le choix des seuils de 10ans (pas de données hydrologiques) et de 20 ans (longueur de série
suffisante) s’est basé sur le fait qu’une série n’est supposée être statistiquement significative
que si son effectif dépasse 10 (Brochard, et al., 2008) et que les tests statistiques requièrent un
effectif théorique minimal de 10 à 20 ; (Steele, 2002).
3. Choisir l’ouvrage à dimensionner :
Petit ouvrage routier ;
Grand ouvrage routier ;
Assainissement et drainage urbain ;
Drainage rural ;
Barrage.
L’utilisateur peut avoir la définition de chaque ouvrage en cliquant dessus, selon le tableau
VI-4.
171
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
172
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
• Sorties de la plateforme
Les sorties de l’application sont :
1. La plateforme indique la méthode la plus adaptée selon les données disponibles, la taille
de l’échantillon, l’ouvrage à dimensionner et la période de retour ;
2. Des recommandations pour le choix de la méthode et les paramètres nécessaires pour
l’utilisation ;
3. La démarche à suivre pour calculer les paramètres nécessaires.
4. Les étapes à suivre pour appliquer la méthode ;
5. Pour les formules empiriques, l’utilisateur doit choisir la formule à utiliser parmi celles les
plus utilisées au Maroc. La plateforme donne la description de la méthode et les
coefficients régionaux qui y interviennent.
• Autres commandes de la plateforme
Les autres commandes de la plateforme sont résumées dans le tableau suivant :
VI-2-2 Choix de la méthode de calcul d’un débit de crue pour le bassin de Tensift
La plateforme propose l’affichage et l’impression d’un ensemble de résultats graphiques et
numériques obtenu dans le cadre des travaux réalisés dans le bassin de Tensift (figure VI-4), à
savoir :
• Carte des sous bassins ;
• Carte des altitudes ;
173
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
L’utilisateur peut agrandir une carte donnée en la sélectionnant. Les paramètres des sous
bassins tels que les paramètres physiographiques de forme, les caractéristiques de relief et les
longueurs caractéristiques peuvent être affichés sous forme de tableau en cliquant sur le
bouton « paramètres des sous bassins », (figure VI-5).
174
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Figure VI-5 : Tableau récapitulatif des paramètres des sous bassin de Tensift.
L’utilisateur peut choisir les entrées de la plateforme en cliquant sur le bouton «choix des
entrées », (figure VI-6).
175
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
L’utilisateur doit choisir les entrées de la plateforme dans l’ordre indiqué. En cas d’oubli un
message de rappel s’affiche sur l’écran, (figure VI-7).
Figure VI-7: Message de rappel pour choisir tous les champs nécessaires.
L’utilisateur peut cliquer sur l’ouvrage hydraulique à dimensionner pour avoir la définition
dans une nouvelle fenêtre, (figure VI-8).
176
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Quand les entrées sont choisies, le bouton « suivant » permet de passer à l’interface qui
propose la méthode à choisir, les paramètres nécessaires pour l’application de la méthode et
des recommandations d’utilisation, (figure VI-9)
Figure VI-9: L'interface indiquant la méthode choisie, les recommandations et les paramètres
nécessaires.
Les étapes de la méthode peuvent être affichées en cliquant sur le bouton « Etape de la
méthode », (figure VI-10).
La plateforme permet aussi d’afficher les étapes de calcul de certains paramètres nécessaires
pour l’application de la méthode comme le coefficient de ruissellement (figure VI-10), ainsi
que les paramètres calculés pour les sous bassins de Tensift (figure VI-11).
177
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
.
Figure VI-10: Interface donnant les étapes de la méthode de rationnelle.
Figure VI-11: Interface donnant les temps de concentration des sous bassin de Tensift.
178
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Figure VI-12: Interface pour le choix de la zone homogène et de la formule empirique à utiliser.
Figure VI-13 : Interface donnant la description pour la zone et la formule empirique choisie.
179
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
180
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Figure VI-15 : Fenêtre affichée pour la présentation des types des ponceaux.
181
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
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Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
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Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Figure VI-20 : Interface donnant les données nécessaires pour le dimensionnement d’un petit
pont.
184
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
L’utilisateur peut suivre la démarche résumée pour le dimensionnement d’un petit pont. Le
détail de chaque étape est accessible via un bouton portant son numéro. L’ensemble des
recommandations et des explications est affiché sous forme de nouvelle fenêtre ou de
message selon la complexité de l’étape, (exemples aux figures VI-21et VI-22).
185
Chapitre VI : Plateforme informatique pour guider au choix des méthodes
d’estimations des crues de projet et au dimensionnement des POH
Conclusion
La plateforme informatique élaborée est un outil d’aide :
• au choix de la méthode d’estimation des crues de projets la plus adaptée selon les données
disponibles, l’ouvrage à dimensionner et la période de retour préconisée. Elle permet de
faire ce choix dans un cadre général et pour le cas du bassin de Tensift. Elle offre aussi un
document technique synthétisant l’ensemble des travaux réalisés dans le bassin de Tensift,
(caractéristiques, cartes élaborées, paramètres calculés, formules empiriques
réadaptées…)
• au dimensionnement des petits ouvrages hydrauliques à savoir les ponceaux et les petits
ponts. Elle synthétise la démarche à suivre pour le dimensionnement de ces ouvrages
sous forme d’organigramme et permet de donner des définitions, des explications et des
recommandations sur les différentes étapes requises.
Cette plateforme a la particularité d’être originale et très utile s’adressant à des utilisateurs
expérimentés (des ingénieurs dans le cadre d’une étude) ou à des débutants, (des élèves dans
le cadre d’un projet).
Elle constitue donc une aide efficace pour le dimensionnement des petits et grands ouvrages
hydrauliques.
186
CONCLUSION
187
résultats des deux méthodes sont complémentaires. Leur combinaison, via la superposition
des deux résultats sur une même carte, a permis de conclure sur quatre zones homogènes :
(1) Une zone à l’Ouest du bassin dans une partie peu pentue et peu arrosée avec des
altitudes basses qui sont inférieures à 300m et une pluviométrie entre 100 et 150mm par an.
(2) Une zone au centre du bassin dans la partie médiane dont l’altitude varie entre 250m et
600m et dont la pluviométrie est inférieure à 100mm par an.
(3) Une zone au Sud du bassin dans la zone du moyen et haut Atlas dont l’altitude est
supérieure à 600m et dont la pluviométrie est supérieure à 200mm par an.
(4) Une zone au Nord du bassin à de faible altitudes qui ne contient pas de stations
pluviométriques, (Ahattab, et al., 2015(b)).
La réadaptation des méthodes usuelles d’estimation des débits de projet a été la troisième
étape des travaux de cette thèse. Nous avons traité des méthodes statistiques,
hydrométéorologiques (Gradex et rationnelle) et des cinq méthodes empiriques les plus
utilisées au Maroc dont : la formule de Myer, la formule de Fuller, la formule de Francou-
Rodier, la formule de Mallet-Gauthier et la formule de Mac-Math.
• L’analyse statistique a été effectuée sur les séries des débits max instantanés enregistrés au
niveau des 15 stations hydrométriques. Ella a été faite dans un premier temps, sur toute la
durée d’observation variable d’une station à une autre (de 1961 jusqu’à 2004), puis dans
un deuxième lieu sur une durée commune de 17 ans (de 1987 jusqu’à 2004).
Les quantiles calculés sur la durée commune de 17ans s’approchent de ceux calculés sur
toute la durée d’observation (surestimation qui ne dépasse pas 29%). On note toutefois
que cette deuxième analyse tient compte d’une période caractérisée par des événements
assez importants. Etant donné que le Maroc a connu durant ces dernières décennies des
années très humides avec des inondations mais aussi des années sèches, la prise en
compte de l’échantillon réduit de 17ans diminue la représentativité de l’échantillon global
et induit une perte d’information importante.
Ainsi, par la suite on a adopté les résultats de la première analyse statistique sur toute la
durée d’observation et donné plus de poids et d’importance à la taille des séries pour
augmenter la précision dans les prévisions.
188
Les résultats de l’analyse statistique ont permis de conclure que la loi Gumbel n’est plus
adaptée pour ajuster les données hydrologiques maximales comme il a toujours été
recommandé en hydrologie. Nous avons trouvé que les lois Log normale, Gamma, log
Pearson, exponentielle, ajustent mieux les données hydrologiques extrêmes actualisées.
Aussi les débits de projets calculés par ces lois sont largement supérieurs à ceux obtenus
par la loi Gumbel surtout pour les grandes périodes de retour (>50ans), (Ahattab, et al.,
2015(a)).
• Pour les méthodes hydrométéorologiques (Gradex et rationnelle) : Le premier travail de
réadaptation de ces méthodes a été le calcul du Gradex de pluie de 24h et des coefficients
de Montana au niveau de toutes les stations pluviométriques. Le calcul de ces paramètres
climatiques a montré une grande variabilité d’un sous bassin à un autre.
Pour améliorer leur connaissance tout en tenant compte de l’hétérogénéité climatique et de
relief au niveau de tout le bassin de Tensift, nous avons créé des cartes de variation
spatiale à partir des valeurs calculées au niveau des stations pluviométriques et ceci à
l’aide de la méthode géostatistique du Krigeage.
Après avoir fait une analyse exploratoire des données relatives à chaque paramètre,
plusieurs fonctions ont été utilisées pour modéliser le variogramme. Une comparaison a
permis de retenir le modèle sphérique avec anisotropie. Ce travail a permis d’obtenir les
cartes de modélisation du Gradex de pluie de 24h sur le bassin de Tensift, et des cartes de
modélisation des paramètres de Montana pour les périodes de retour de 2, 5, 10, 20, 50 et
100 ans. Les cartes des erreurs standards de prédiction associées aux valeurs prédites ont
été aussi élaborées. Elles ont permis d’apprécier les incertitudes mises en jeu dans cette
modélisation et qui sont assez importantes par endroit, selon la densité du réseau
pluviométrique, (Ahattab, et al., 2014).
Nous signalons en effet, que les résultats obtenus peuvent être améliorés par la mise en
place d’un réseau de mesure plus dense surtout dans les zones où les erreurs standard sont
assez élevées.
Par la suite nous sommes passés à la validation de la cartographie du Gradex à l’aide
d’une comparaison des résultats de cette méthode à ceux de la méthode d’interpolation
classique (polygones de Thiessen). La méthode de Gradex étant utilisée pour des périodes
de retour dépassant 100 ans, la validation a été faite pour T= 100 et 1000 ans. Le calcul
des débits de projet pour ces deux périodes de retour a permis de conclure que la méthode
classique donne des valeurs inférieures à celles trouvées à partir de la cartographie de
Gradex réalisée par le krigeage (tableau V-9). On conclut que la cartographie du Gradex a
189
permis d’aboutir à des résultats qui vont dans le sens de la sécurité du dimensionnement
des ouvrages. Ce qui permet justement de compenser l’ensemble des faiblesses attachées à
la qualité des données disponibles et à l’utilisation de la méthode de Gradex avec ses
limites d’application.
• Les méthodes empiriques ont été traitées en recalculant les paramètres régionaux
intervenant dans les cinq méthodes retenues à savoir : la formule de Fuller, la formule de
Myer, la formule de Francou Rodier, la formule de Mac-Math et la formule de Mallet-
Gauthier. Les valeurs affectées à ces paramètres régionaux sont d’une grande importance
car elles peuvent donner des résultats assez contrastés si elles ne sont pas fixées avec une
bonne connaissance de la nature du bassin (les caractéristiques topographique,
climatologique et géologique des bassins). On cite l’exemple du coefficient régional K qui
intervient dans la relation de Mac-Math, l’écart entre deux valeurs consécutives fixées
pour K induit un écart absolu des débits de pointe qui peuvent varier de 40 à 100%,
(Ouarda et al., 2011). Dans ce sens, nous avons essayé de mieux cerner l’intervalle de
variation de ces paramètres régionaux en les calculant pour des zones à caractères
similaires. Le calcul a été effectué pour chaque zone homogène et nous a permis de
constater que les nouveaux paramètres recalculés diffèrent d’une zone homogène à une
autre. Ce qui constitue la valeur ajoutée par rapport aux valeurs fréquemment
recommandées au Maroc, (Ahattab, et al., 2015(a)). Ce travail a ainsi permis de mieux
cerner l’ordre de grandeur de ces paramètres régionaux selon la pluviométrie, l’altitude et
la période de retour.
Aussi, les corrélations établies ont permis de conclure sur les formules à recommander
pour chaque zone homogène du bassin de Tensift et les périodes de retour préconisées
pour chacune. En effet, nous avons obtenu les résultats suivants :
La formule de Myer est plus adaptée dans le cas de région de moyennes et hautes
altitudes (supérieures à 600m), de pluviométrie annuelle supérieure à 150 mm.,
La formule de Francou-Rodier s’adapte bien aux zones de faibles, moyennes et hautes
altitudes et peut être utilisée dans un bassin dont le relief est hétérogène.
La formule de Fuller s’adapte mieux aux zones de faibles altitudes (inférieures à 300
m) pour des périodes de retour supérieures ou égales à 50 ans.
La formule de Mallet Gauthier peut être utilisée pour les altitudes qui varient de
faibles à très hautes.
190
La formule de Mac-Math peut être utilisée pour des périodes de retour allant de 2ans
jusqu’à 100ans. Son coefficient K augmente avec la période de retour mais aussi avec la
pente et la nature du terrain.
Nous avons par la suite effectué une comparaison des débits calculés par ces
différentes formules réadaptées, aux valeurs des débits max instantanés qui ont été mis à
notre disposition et qui sont enregistrés entre 2005 à 2008. Nous avons obtenu des valeurs
calculées supérieures à celles observées. En fait, l’analyse des séries chronologiques des
débits moyens annuels a révélé pour la majorité des stations hydrométriques que la
période de 2005 à 2008 a été sèche avec des modules annuels largement inférieures au
module interannuel. On cite à titre d’exemple le cas du bassin Imin El Hamam de surface
1292 Km2; dont les modules annuels de cette période sont respectivement 68, 28, 53 et
144 m3/s alors que le module interannuel est de 280.8 m3/s.
On conclut alors que les formules empiriques réadaptées surestiment les débits de projet.
Leur utilisation va dans le sens de la sécurité dans le dimensionnement des ouvrages
hydrauliques. Une comparaison plus intéressante aurait pu être effectuée si l’on disposait
de données des années plus récentes de 2010 à 2014 qui ont été humides à excédentaires.
191
PERSPECTIVES ET DISCUSSIONS
Le travail effectué pour le bassin de Tensift constitue une première initiative en la matière
mais doit être refait sur d’autres bassins pour tenir compte de la variabilité climatologique, de
relief ou géographique du Maroc. Les outils SIG constituent un atout considérable dont il faut
profiter pour une meilleure précision dans la caractérisation d’un bassin et donc indirectement
dans le calcul du débit de projet qui est le critère de base dans le dimensionnement des
ouvrages hydrauliques en GC. En particulier, la cartographie du coefficient de ruissellement
sur la base de traitement des cartes d’occupation de sol, et de végétation serait d’un grand
apport pour le calcul par la méthode rationnelle.
Lors de la réalisation de la thèse, des problèmes liés à l’acquisition des données sont à
signaler dans l’objectif de porter réflexion sur cette problématique nationale. On cite :
La non disponibilité des séries récentes avec leurs caractères imprévisibles pour la
validation et le calage des modèles de prédétermination des crues de projet.
Toutefois il faut signaler que la sécurité technique d’un ouvrage hydraulique dépend, en plus
de la qualité des données et des méthodes de calcul, de l’aspect technique de sa réalisation par
192
l'entreprise qui détient le marché. En effet, des défauts liés à la mauvaise conception et aux
techniques d’exécution dues à un mauvais (ou une absence) de contrôle des matériaux utilisés
et d’une façon générale des conditions de réalisation, sont multiples et sont souvent à la base
de la dégradation de nos routes, ponts et des ouvrages de franchissement routier.
Le suivi régulier du chantier et le contrôle au cours de l’exécution de l’ouvrage est d’une
importance cruciale dans l’amélioration de la sécurité technique des ouvrages réalisés.
193
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199
ANNEXE 1
Récapitulatif des temps de concentration calculés par la méthode des vitesses moyennes.
200
ANNEXE 1
* Les Ti représentent les temps de concentration calculés pour chaque pente par la formule II-19.
201
ANNEXE 2
202
ANNEXE 2
203
ANNEXE 3
Tableau 1: Quantiles calculées pour différentes périodes de retour par l'étude statistique (HyfranPlus).
Débit de crue de projet Qmax(T) (m3/s)
Station
2ans IC 95% 5ans IC 95% 10ans IC 95% 20ans IC 95% 50ans IC 95% 100ans IC 95% 200ans IC 95% 1000ans IC 95%
69.26 - 142.5 - 197.9 - 253.8 - 327.8 - 382.5 – 434.6 - 535.7 -
Taferiat (Log Normal 2p) 97.29 214.7 324.9 457.4 672.1 868.6 1098 1782
125.3 286.9 452.0 661.0 1016 1355 1762 3028
66.46– 103.90 - 216.53 - 279.06 - 351.96 - 393.46 - 416.38 -
Aghbalou (Log Normal 2p) 104.6 264.5 429.6 641.1 1006 1358.3 1787.8 3150.4 ND
142.87 232.37 642.56 1003.1 1659.9 2323.1 3159.3
128.08 - 301.75 - 427.37 - 507.34 -
Adamna (Log Pearson III) 213.3 530.3 844.9 1236 1888 ND 2499.9 ND 3226.3 ND 5427.9 ND
298.59 758.86 1262.4 1964.2
21.29 - 51.31 - 75.81 - 101.0 - 133.3 - 154.9 - 171.7 - 175.9 -
Tahannaout (Log Normal 2p) 32.76 86.77 144.4 220 353.2 484.2 646.3 1172
44.23 122.2 213.1 339.0 573.1 813.5 1121 2168
66.141 - 195.22 - 285.94 - 372.38 - 482.54 - 563.83 - 643.88 - 826.48 -
IguirNkouris (Gamma) 124.1 329.2 492.8 659.8 884.1 1055.4 1227.8 1631
182.03 463.26 699.58 947.30 1285.6 1547.0 1811.7 2435.6
113.39 - 331.50 - 488.68 - 640.59 - 836.36 - 981.92 - 1126.0 - 1456.5 -
Imin El Hamam (Gamma) 195 521.2 782.1 1049 1407 1681.2 1957 2602.3
276.53 710.97 1075.5 1457.2 1978.2 2380.6 2788.1 3748.2
0.7218 - 13.05 - 21.65 - 29.08 - 37.64 - 43.47 - 48.92 - 60.55 -
Sidi Hsain (Gamma) 12.39 49.94 84.98 123 176 217.5 260 360.8
24.06 86.84 148.3 216.9 314.4 391.6 471.0 661.0
177.91 - 375.05 - 491.42 - 589.23 - 699.10 - 771.57 - 837.00 - 968.32 -
Abadla (Weibull) 261 514.7 687 849.3 1053 1201.3 1345 1665.7
344.02 654.31 882.51 1109.4 1407.3 1630.9 1853.0 2363.1
20.248 - 79.840 - 124.62 - 168.12 - 224.29 - 266.11 - 307.53 - 402.67 -
Igrounzar (Gamma) 47.69 152.9 243.1 337.9 467.6 567.9 669.58 909.4
75.139 226.04 361.64 507.73 710.89 869.69 1031.6 1416.1
17.42 - 96.12 - 153.4 - 206.8 - 273.4 - 321.8 – 368.9 - 475.3 -
Sidi BouOthmane (Gamma) 70.25 246.7 403.2 569.8 799.6 978.3 1160 1590
123.1 397.3 653.1 932.8 1326 1635 1951 2705
76.60 - 203.6 - 331.6 - 470.7 - 664.7 - 816.4 – 971.0 - 1338 -
Chichaoua (Pearson type III) 115.3 352.2 551.7 759.8 1043 1262 1483 2004
154.1 500.8 771.7 1049 1422 1707 1995 2670
25.63 - 59.01 - 103.4 - 153.8 - 225.9 - 283.1 - 341.8 - 482.3 -
Iloudjane (Pearson type III) 33.78 117.5 191.6 270.5 379.2 463.7 549.6 752.9
41.92 176.0 279.8 387.1 532.4 644.3 757.4 1024
85.12 - 196.2 - 280.0 - 363.7 - 474.3 - 558.0 – 641.6 - 835.8 -
Sidi Rahhal (Exponentielle) 123 284.1 406 527.9 689.1 811 932.9 1216
160.9 372.0 532.1 692.2 903.8 1064 1224 1596
194.75 - 405.68 - 564.44 - 723.04 - 932.59 - 1091.1 - 1249.5 - 1617.5 -
Talmest (Exponentielle) 277.7 598.2 840.6 1083 1404 1646 1888.4 2451.3
360.72 790.74 1116.8 1443.1 1874.5 2200.9 2527.3 3285.2
95.13 - 213.5 - 302.4 - 391.3 - 508.7 - 597.4 – 686.2 - 892.2 -
Zelten (Exponentielle) 146.6 332.9 473.8 614.8 801.1 942 1083 1410
198.1 452.3 645.2 838.2 1093 1287 1480 1928
204
ANNEXE 3
Tableau 2: Débits de crues de projet calculées par la loi Gumbel pour différentes périodes de retour
Station Débit de crue de projet Qmax(T) (m3/s) calculé par la loi Gumbel
2ans IC 95% 5ans IC 95% 10ans IC 95% 20ans IC 95% 50ans IC 95% 100ans IC 95% 200ans IC 95% 1000ans IC 95%
80.9 - 186.1 - 249.9 - 309.7 - 386.2 - 443.1 - 499.7 - 630.3 -
Taferiat 123.7
166.4
258.1
330.1
347.1
444.4
432.5
555.4
543
699.9
625.9
808.6
708.4
917.1
899.5
1169
75.8 - 242.7 - 342.91 - 436.5 - 556.1 - 645.1 - 733.5 - 937.5 -
Aghbalou 150.9
226.1
369.3
495.8
513.8
684.7
652.44
868.3
831.9
1107.6
966.3
1287.6
1100.3
1467.2
1410.7
1883.9
780.14 1273.5
179.8 - 457.9 - 624.5 - 978.8 - 1126.7 - 1612.3 -
Adamna 307.4
435.0
672.8
887.6
914.7
1204.9
1146.7 - 1447.1
1915.3
1672.1
2217.6
1896.4 - 2415.8
3219.4
1513.3 2519.3
16.7 - 93.9 - 140.9 - 184.9 - 241.1 – 283 - 324.7 - 420.8 -
Tahannaout 47.6
78.5
146
198.1
211.2
281.5
273.7
362.5
354.6
468
415.2
547.4
475.6
626.5
615.5
810.2
749.85
70.8 - 245.0 - 348.49 - 444.8 - 567.8 - 659.1 - 959.0 -
IguirNkouris 157.6 244.5
391.4
537.6
546.1
743.7
694.5
944.1
886.6
1205.4
1030.6
1401.9
1174 - 1506.2
2053.4
1598.1
1183.5
Imin El 143.0 - 405.7 - 564.14 - 712.5 - 902.1 - 1043.3 - 1507.2 -
255.1 594.4 819.0 1034.5 1313.4 1522.4 1730.6 - 2213
Hamam 367.2 783.1 1073.9 1356.5 1724.7 2001.5 2918.8
2277.8
-11.4– 28.0 - 49.91 - 69.9 - 95.1 - 113.8 - 132.2 - 174.6 -
Sidi Hsain 19.4
215
79.9
494.3
120
690
158.4
880.4
208.2
1128
245.5
1315
282.6
1501
368.7
1933
22.6 - 30.5 - 35.3 - 39.7 - 45.5 - 49.8 - 54 -
Abadla 25.7
28.9
35.8
41.1
42.4
49.6
48.8
57.9
57.1
68.6
63.2
76.7
69.4
84.8
83.7 63.8 - 104
22.3– 169.7 - 220.7 - 285.76 - 334.1 - 382.0 - 492.7 -
Igrounzar 69.5
215
194.4 114.9 277.1
690
356.4
880.4
459
1128
535.9
1315
612.5
1501
790.05
1933
Sidi 23.6 - 159.3 - 236.9 - 308.3 – 398.9 - 466 - 532.5 - 685.6 -
113.4 310.5 441 566.2 728.2 849.6 970.6 1251
BouOthmane 203.1 461.6 645.1 824 1058 1233 1409 1816
57.5– 229.1- 331.9 - 427.9 - 550.6 - 641.8 - 732.4 - 941.4 -
Chichaoua 136.2
215
361.7
494.3
511
690
654.2
880.4
839.5
1128
978.4
1315
1117
1501
1437
1933
3.2 - 68.5 - 107.1 - 143 - 188.8 - 222.9 - 256.7 - 334.6 -
Iloudjane 36.5
69.7
124.5
180.5
182.7
258.3
238.6
334.1
310.9
432.9
365
507.2
419
581.4
544.1
753.5
111.6 - 212 - 272.7 - 329.6 - 402.4 - 456.6 - 510.5 - 634.8 -
Sidi Rahhal 153
194.5
281.7
351.5
366.9
461.2
448.7
567.7
554.5
706.5
633.8
810.9
712.7
915
895.7
1157
1040.5
239.4 - 443.6 - 565.6 - 679.5 - 824.9 - 933.1 - 1288.4 -
Talmest 334.9
430.4
604.4
765.2
782.8
1000.1
953.9
1228.4
1175.5
1526
1341.4
1749.7
1506.8 - 1889.9
2491.5
1973.1
108.6 - 240.6 - 318.6 - 391.4 - 484.1 - 552.9 - 621.3 - 779 -
Zelten 175.9
243.2
353.9
467.2
471.7
624.7
584.7
778
731
977.9
840.6
1128
949.8
1278
1203
1627
205
ANNEXE 4
206
ANNEXE 4
Figure 3 : carte des résultats de krigeage des valeurs du paramètre a de Montana pour T=2ans
Figure 4 : carte des erreurs standards de prédiction des valeurs du paramètre a de Montana
pour T=2ans
207
ANNEXE 4
Les erreurs standards de prédiction augmentent de la zone ayant une grande densité de
stations pluviométriques vers la zone la moins dense d’une valeur minimale de 9.9% à une
valeur maximale de 19.9%.
• Pour la période de retour T = 5ans :
208
ANNEXE 4
Figure 7 : carte des résultats de krigeage des valeurs du paramètre a de Montana pour T=5ans
Figure 8 : Carte des erreurs standards de prédiction des valeurs a de Montana pour T=5ans
209
ANNEXE 4
Les erreurs standards de prédiction augmentent de la zone ayant une grande densité de
stations pluviométriques vers la zone la moins dense d’une valeur minimale de 16.8% à une
valeur maximale de 35.3%.
• Pour la période de retour T = 20ans :
210
ANNEXE 4
Figure 11: carte des résultats de krigeage des valeurs du paramètre a de Montana pour T=
20ans
Figure 12 : Carte des erreurs standards de prédiction des valeurs a de Montana pour T= 20ans
211
ANNEXE 4
Les erreurs standards de prédiction augmentent de la zone ayant une grande densité de
stations pluviométriques vers la zone la moins dense d’une valeur minimale de 28.2% à une
valeur maximale de 58.4%.
• Pour la période de retour T = 100ans :
212
ANNEXE 4
Figure 15 : carte des résultats de krigeage des valeurs du paramètre a de Montana pour
T=100ans
Figure 16: carte des erreurs standards de prédiction des valeurs du paramètre a de Montana
pour t=100ans
Les erreurs standards de prédiction augmentent de la zone ayant une grande densité de
stations pluviométriques vers la zone la moins dense d’une valeur minimale de 36% à une
valeur maximale de 74.5%.
213
ANNEXE 5
214
ANNEXE 5
215