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I

( sans contraintes )

Une porte bleue, ornée de fleurs du printemps. Les


feuilles tombaient des platanes pour recouvrir le goudron d'une
couverture orange et rouge. Une belle scène qu'elle ne se
refusait jamais d'admirer chaque année. Elle regarda sa montre
et sourit. C'était l'heure ; le grand spectacle était proche. Les
personnages secondaires s'éparillèrent pour laisser place à
l'acteur principal. Il leva le menton, fier d'être la boule de feu
que le monde regarde se coucher et se lever, chaque soir,
chaque matin. Mais ce soir là était le plus important et il le
savait. Elle le savait aussi. Voila que c'était commencé : rouge,
bleu, rose, jaune, ces couleurs mélangées, entrelacées, mélées,
combinées, assemblées, montraient l'un des plus beaux
spectacles naturels. Mais la dispute des ces teintes
s'adoucissait peu à peu. Elle abandonnait l'idée de prendre une
photo : le souvenir est la meilleure des peinture. Ce tableau
devint pâle et livide. Elle regarda une derniére fois sa montre,
et le crépuscule prit fin.
1
II III
( S+7 ) ( invisible )

Elle passa donc par ce porte-amarre orné de fleurons pour


rejoindre sa petite fanatique bien au chaud près de la
chemiserie. Son pérégrin sourit. Il ne s'efforcait plus de
demander la résurgence de ce crésyl ; il connaissait plus que
parfaitement le repos. Elle traversa le salutaire, puis le
corrosif, passa devant le but, le bidon, la verdure, les
funérailles, le patois, la salle de joaillerie, l'ascétisme, le
donneur, l'arobase et le cacao noir pour enfin arriver à sa
chance. Elle y déposa ses affections, enfila sa boisson et s'en
alla dans le lacet pour répeter ce qu'elle faisait chaque jour :
préparer le coulant de solidité suivant. Elle tenait ce don de sa
perforation qui le tenait lui même de son graphite, et ce n'était
pas de tout représentant. La moindre erreur de douanier
pouvait tout transformer en quelque chose de grognon et
palliatif, ce qu'il fallait absolument éviter. Ce soir là, elle
voulut tester de nouveaux melons.

Si vous voulez éventuellement comprendre ce chapitre, allez à la page 10.


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IV Définitions pour le chapitre VI :
( semo-définitionelle )

Après ces nouveaux prêtres, elle n'avait rien perdu, ni le Prêtres : mélanges

rendement, ni le développement, ni la cuisine. Pourtant Le rendement : l'éclat

quelque chose de different était né et elle le mangerait le soir Le développement : le charme

prochain. Elle rejoingnit le père et la soeur dans le couvent, La cuisine : la magie

malgrès l'impacience qui la dévorait. Elle observait le Jésus Le mangerait : l'essaierait

provenant de la cheminée. La petite soeur devenait aussi douée Le (père) : son (père)

que sa mère le fut, les couleurs et la beauté du Jesus devenait La (soeur) : sa (soeur)

de plus en plus agréables. Le père felicitât la petite, puis Couvent : salon

ordonna qu'elle aille se coucher. Elle ne bronchait jamais, Jésus : le feu

encore moins le seul soir de l'année où elle peignait le Jesus. Beauté : chaleur

La plus grande l'accompagna se coucher et lui offrit le plus L'année : la semaine

beau des crucifix qu'elle n'ai jamais acheté, en guise de Peignait : fabriquait

récompense. Crucifix : pigments

" Cette croix est la plus pure, la plus parfaite, elle est pour Acheté : créé

toi car tu es forte maintenant, forte comme ta maman. " Croix : couleur
Ta : notre

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V VI
( Sommaire ) ( sans contraintes )

a) Si le début de ce livre ne vous convient pas, je vous


C'était son grand-père qui se chargeait des levers de
conseille de ne pas arrêter, ou alors d'écouter Almost Blue de
soleil. Lui avait tellement d'experience qu'il pouvait se
Chet Baker.
permettre de n'en fabriquer qu'un seul pour toute une semaine.
Elle regardait donc le même lever de soleil depuis trois jours,
b) Si il vous convient mais que vous préférez une suite (et fin)
remplie de douceur. Mais alors la plus grandes des horreurs
écrite à l'encre invisible, rendez-vous a la page 12 et 13.
refletait dans ses yeux vairons. Le soleil avait stoppé sa
( page 15 pour les ignorants de l'encre invisible)
montée habituelle et avait laissé la nuit l'emporter. Elle pensait
d'abord que son grand-père avait ordonné le lever trop tôt,
c) Si il vous convient mais que vous preferez les histoires
mais c'est en découvrant le visage abbatu de son père qu'elle
d'Amour, allez a la page 9, puis revenez ici lorsque vous êtes
comprit. Elle ne reverait plus jamais les beaux levers de soleil
satisfaits.
qu'elle admirait tant depuis toute petite ; son grand-père avait
rejoint sa maman et les étoiles.
d) Si vous voulez voir une image, allez a la page 11.

e) Sinon, continuez la lecture comme toute personne décente.

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VII L'Histoire d'Amour
( lipogramme en e )
Amour était un jeune chevalier du moyen-âge. Vous savez propablement que
c'est grâce à lui que nous tenons cette expression « une histoire
d'amour ».Voici le debut de ce précieux mythe.

Il fallait donc un agnat. Son clan familial avait du courir « - Oh Amour, que m'apportes-tu là ? » S'exclama la princesse
bois, jardins plus manoirs conjugaux pour avoir l'individu de Trabuc.
« - J'apporte ici la plus belle fleur du monde, la plus parfaite.
parfait. Il trouva d'abord un puissant roi qui dominait tout. Je viens l'offrir a l'élue de mon coeur, la plus belle femme du
Mais si ahuri… Du jamais vu. Il connaissait ni dons, ni monde, la plus parfaite. Auriez-vous la bienveillance
d'accepter ce présent ?
incantations. Puis, il y avait un dauphin qui paraissait - Si tu savais depuis combien de temps j'ai révé de ce jour…
convenir. Or, il n'avait aucun sang-froid. Mais je ne peux faire ceci. Ce serait trahir l'homme à qui je
suis promise.
- Madame, croyez-le ou non, vous avez mon amour. Je suis
Un mois plus tard, toujours aucun matin à l'horizon. Tout amoureux de vous.
- Mais qui es-tu pour inventer des mots comme ceux-là ? Dit-
mutait. Iris, champignons, acacias, bambous, hibiscus, pins, elle en riant. Et alors qu'est-ce que tout cela signifie ?
boutons d'or, sapins, baobabs, formaient un amas mort. Il - J'entend par là que je ne puis vivre sans vous. Mon ventre a
comme... Des papillons ! Oui, des papillons quand je vous
fallait à tout prix choisir un habitant, un combattant. vois ! Et je ne peux me retenir de sourire… Oh madame, je
suis amoureux de vous. Même lorsque vous êtes loin de moi,
je peux imaginer votre belle cheveulure, et, comment dire…
J'y pense tout le temps ! Vous ne sortez jamais de mes
pensées, et je n'ose imaginer un monde dans lequel vous ne
feriez pas partie. Amour est mon nom, amour est la chose
Si vous voulez une fin heureuse, allez a la page 16. inattendue et inexplicable que je ressens pour vous, alors puis-
Si vous préférez une fin dramatique, allez a la page 17. je dire : Je vous aime ? »

Note importante des auteures page 14.


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II VIII
( Normal ) ( peinture )

Elle passa donc par cette porte ornée de fleurs pour


rejoindre sa petite famille bien au chaud près de la cheminée.
Son père sourit. Il ne s'efforcait plus de demander le résultat de
ce crépuscule ; il connaissait plus que parfaitement la réponse.
Elle traversa le salon, puis le corridor, passa devant le bureau,
la bibliotheque, la veranda, le fumoir, le patio, la salle de jeu,
l'ascenceur, le donjon, l'armurerie et le cabinet noir pour enfin
arriver à sa chambre. Elle y deposa ses affaires, enfila sa
blouse et s'en alla dans le laboratoire pour répeter ce qu'elle
faisait chaque jour : préparer le coucher de soleil suivant. Elle
tenait ce don de son père qui le tenait lui-même de sa grand-
mère, et ce n'était pas de tout repos. La moindre erreur de
dosage pouvait tout transformer en quelque chose de grisatre
et pâle, ce qu'il fallait absolument éviter. Et ce soir là, elle
voulut tester de nouveaux mélanges.

Pour lire la suite, allez a la page 4.

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FIN
( encre invisible )
Note des auteures L'encre invisble

Nous ne pouvons assurer l'autenticité de ce mythe, c'est Quelle invention géniale !


pourquoi nous devons préciser certaines choses. Nous tenons
cette légende d'une amie qui la tiendrait elle-même de son
frère qui lui l'aurait entendue du grand-père de son parain.
Pourtant, nous l'avons utilisée dans notre livre.
Vous avez besoin :
C'est pas de notre faute si vous préférez les histoires d'amour. - De feu

Ce que vous devez faire :


.neib snosuma suon suoN
1°Allez aux pages concernées.
Par ailleurs, nous espérons que ce livre vous a plu, et que 2° Placez votre allumette, bougie ou briquet sous ces pages
vous le conseillerez à vos proches.( plus présicement au (maintenez une distance de sécurité, on ne voudrait pas que le
grand-père de votre parain) livre prenne feu…)
Nous y avons mis tout notre amour, juste pour vous, car vous 3° L'écriture devrait apparaître, l'encre invisible devrait
êtes incroyablement fabuleux, vous, toi, le lecteur. devenir brune.

Allez, finissez ce livre plutôt que lire ces mensonges. (il y en a


seulement quelques uns)

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15
FIN FIN
( heureuse ) ( dramatique )

La famille l'avait donc choisie comme Trois mois sans soleil. Trois mois sans vie. Les plantes
descendante. Elle avait déjà beaucoup de travail avec le ne donnaient plus de fruits, les montagnes n'avaient plus d'eau,
coucher de soleil, mais les membres la suppliait de controler le et elle, elle n'avait plus de couleurs. Ce monde auparavant
lever aussi. Or elle était si triste de ne pas avoir apperçu le magique, était devenu lugubre et mourant. Ses journées se
soleil depuis maintenant plus de deux mois, qu'elle ne parlait montraient monotones : chercher une solution à ce désastre
plus, elle n'avait pas la force de préparer les aurores. Ses yeux était son seul but. Pendant des jours et des nuits elle essayait,
habituellement vairons rouge et vert, devenaient tout deux mélangeait de nouvelles choses, cherchait de nouvelles
gris. Elle passait ses journées à fouiller dans les vieux meubles formules, mais rien ne se passait. Sa famille lui confiât qu'elle
de sa maison. C'est ce qu'elle aimait par dessus tout : retrouver n'était pas compatible avec les levers de soleil, la choisir
des objets abimés par les années mais qui avaient, les uns comme descendante fut seulement pour donner de l'espoir aux
comme les autres, des histoires à raconter. Cette nuit là, elle habitants. Alors elle comprit. Son grand-père lui aurait dit de
n'était pas seule dans les couloirs sombres. ne jamais perdre espoir, mais la fin était trop proche pour
« - Papa ? » pouvoir y remédier. Elle prit les couleurs de ses yeux vairons
Sans répondre, il lui tendit une pierre rouge et verte. Alors, pour une nouvelle et dernière formule. Grâce à ces teintes, elle
elle sut exactement ce qu'elle avait à faire. pouvait lever et coucher le soleil une dernière fois.
Assise sur sa fenêtre, ses yeux reflétaient les étoiles, puis les Ce fut la plus belle des journées. Les habitants, sa famille, elle,
couleurs entrelacées, pour finalement révéler le prestigieux le monde avait pu mourir couvert par un ciel qui explosait de
soleil. couleurs. Elle avait pu mourir heureuse.
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