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Sujet : Les enjeux de l’internationalisation du capital

Le 20ème siècle restera marqué comme celui qui a vu la naissance de la


mondialisation, phénomène qui parait aujourd’hui inéluctable. Celle-ci peut
être considérée comme une ouverture des frontières entre les différents
États, facilitant alors les échanges internationaux : c’est la théorie du
libre échange. Ce phénomène est visible dans la plupart des domaines,
comme la politique, le social et l’économie.

John Meynard (MAYNARD) Keynes pensait « Je suis donc de ceux qui


veulent minimiser les imbrications économiques des nations. Les idées, le
savoir, l’art, l’hospitalité, le tourisme : voilà des choses internationales
par nature. En revanche, laissons les biens à leur place chaque fois qu’il
est raisonnable, commode et possible de les y laisser ; notamment
confinons la finance au secteur national. » Cependant l’évolution de
l’économie mondiale est allé à l’inverse de l’avis de ce grand économiste.

En effet, sur ce dernier point les changements sont d’une très grande
ampleur. Les marchés de biens et services ainsi que les financiers,
anciennement observés au niveau national, sont désormais étudiés au plan
international. Cette mondialisation du marché ne peut pas être séparée
des avancées technologiques, notamment dans le domaine de l’information
et de la communication avec l’invention d’un outil majeur : internet. Ce
contexte a alors permis l’apparition de flux de capitaux entre les États.
Au début modérés, ils ont environ atteint la somme de 1538 mds de
dollars en 2007. On assiste donc aujourd’hui à une véritable
internationalisation du capital. Cette notion peut être définie comme
l’intégration des flux de capitaux dans un immense marché international.

La place de ces capitaux est sans cesse remise en cause lors des crises
financières, principalement dans celle survenue en 2007, elle représente
donc un enjeu majeur pour le 21ème siècle. C’est la raison pour laquelle il
serait intéressant d’approfondir cette notion d’internationalisation du
capital, afin de tenter de mieux comprendre ses mécanismes et ses
effets sur l’économie mondiale.
En premier lieu, nous étudierons les principaux acteurs dans ce domaine
(I) notamment les raisons de la prépondérance des firmes transnationales
(A) puis les causes de la place amoindrie des États (B). En second lieu,
nous nous attarderons sur les enjeux de cette internationalisation du
capital aussi bien au niveau des économies nationales (A) qu’au niveau de
l’économie mondiale (B).

I- Les principaux acteurs de la finance internationale.

Il y a ici deux acteurs principaux, les FTN (A) dont la création (1)
et leur rôle dans la croissance des flux de capitaux (2) doivent être
étudiés, ainsi que les États qui conservent un rôle majeur (1) malgré leur
perte de pouvoir dans la gestion des flux de capitaux (2).

A) Le rôle prépondérant des firmes transnationales (FTN).

1) la création de firmes transnationales.

Ces entreprises particulières ont vu le jour grâce à la mondialisation et à


la théorie du libre échange. Cette théorie est l’œuvre de deux
économistes de l’école classique anglaise : Smith (1723-1790) et
Ricardo (1772-1823).

Adam Smith [La richesse des nations (1776)] a décrit la théorie des
avantages absolus, en effet selon cet économiste un pays a intérêt à
produire d’avantage que ce qu’il ne consomme, cela afin d’exporter le
surplus et d’importer ce qu’un autre pays produit mieux que lui. Chaque
pays a donc un intérêt à se spécialiser dans ce qu’il produit le mieux. Un
siècle après, David Ricardo a affiné la théorie en parlant d’avantages
comparatifs. Selon lui, même en cas d’absence d’avantages absolus, il
peut y avoir un écart de productivité entre les pays, ce qui amène à des
avantages comparatifs [Les principes de l’économie politique et l’impôt
(1817)]. Il a donc amélioré la théorie de Smith qui ne savait pas
comment gérer les pays qui n’étaient avantagés par aucune production.

La mondialisation a donc amené à changer la façon de produire et de


vendre des entreprises : elles ont du changer leur mode de
fonctionnement. Cela a permis l’ouverture de nouveaux marchés aux
entreprises, ceux des autres pays. Elles produisent, vendent et achètent
sur un même marché mondial. Les entreprises ont donc du s’adapter à ce
nouveau marché : c’est la naissance des FTN.

Il semble important de définir la notion de FTN, c’est une entreprise de


grande dimension qui est implantée dans plusieurs pays par le biais de
nombreuses filiales. Cela lui permet de pouvoir se trouver sur tous les
marchés.

On peut noter qu’un nouveau phénomène fait son apparition, la Division


Internationale du Processus Productif (DIPP). Ce terme signifie qu’une
FTN produit un même bien en plusieurs endroits du monde. L’exemple le
plus frappant est celui de la Poupée Barbie : la conception et les moules
sont réalisés aux USA, les cheveux et le plastique à Taiwan (et
désormais en Chine et en Indonésie), puis la peinture finale est faite aux
USA.

Pour information, la puissance de ces entreprises qui semble logique en


théorie, se traduit dans les chiffres. En effet, on peut citer comme
exemple l’entreprise Exxon Mobil, dont le chiffre d’affaire en 2006 était
de 252 milliards de dollars. Notons que seuls 29 Etats ont un PIB
supérieur à ce montant…

2) la croissance des flux de capitaux.

Ces entreprises sont au cœur de la croissance des flux de capitaux


depuis les années 70. Avant cela, les flux étaient règlementés, mais
depuis les années 70 et 80, on a vu apparaitre une libéralisation de ces
marchés. Cette ouverture a pu se réaliser par une triple évolution du
marché : c’est la règle « des trois D » (décloisonnement,
dérèglementation et désintermédiation).

Grace à leur implantation dans différents pays, elles permettent une


circulation des capitaux importante. D’une part en interne entre filiales,
mais d’autre part entre elles. Il y a deux types principaux de flux de
capitaux effectués par les FTN, les investissements de portefeuille et
les investissements directs à l’étranger (IDE). Les investissements de
portefeuille sont ceux ayant une logique de placement de sommes
d’argent à l’étranger, ils participent donc à l’internationalisation du
capital. Les IDE ont une logique plus industrielle, ils sont caractérisés
s’ils représentent au moins au (UN) flux de capital supérieur à 10% du
capital de la firme étrangère. Les IDE sont plutôt instables car ils
dépendent de la conjoncture économique.

La croissance des flux de capitaux de ces entreprises transnationales


répond à plusieurs déterminants principaux, selon Charles-Albert
Michalet (1938-2007) économiste et membre fondateur du Cercle des
économistes.

Le premier déterminant est de produire plus prés des ressources, en


effet cela permet d’éviter les coûts de transport des matières
premières. Le second déterminant est produire dans des pays à faible
salaire, cela permet aux FTN de faire des économies sur le facteur
travail. Ensuite, les FTN peuvent avoir pour but de contourner les
barrières protectionnistes que certains pays peuvent mettre en place.
Puis, leur but est aussi d’obtenir des réseaux de distribution à
l’étranger, c’est-à-dire des filiales pour mieux s’implanter. Enfin, cela
permet aux FTN de mieux d’adapter aux marchés locaux, en adoptant
les produits ou services aux besoins de la population locale.

Le but est donc de produire à moindre cout afin de vendre des produits
moins chers ou de faire une plus grande plus-value. Cependant ces IDE
ne sont pas répartis équitablement au niveau mondial, on peut noter que
65% des flux d’IDE vont vers les pays développés, et 29% vers les pays
en développement (PED). L’Afrique semble marginalisée, elle ne reçoit
que 3% des IDE mondiaux, même si ce taux est en augmentation depuis
plusieurs années.

On observe donc que ces FTN ont un rôle important dans


l’internationalisation du capital, car elles sont à la base des flux de
capitaux. La conséquence est que les Etats ont peu à peu perdu le
contrôle de ces flux de capitaux, ce qui les confine dans un rôle moins
déterminant.

B) Le rôle contrasté des États.

1) Un rôle important conservé par les États.

Les États ont un rôle important grâce aux politiques qu’ils peuvent
mettre en place. Cela a été résumé par le Président Américain Ronald
Reagan (1911-2004) qui a été au pouvoir de 1981 à 1989 « Les
gouvernements ont une vision très sommaire de l’économie. Si ça bouge,
ajoute des taxes. Si ça bouge toujours, impose des lois. Si ça s’arrête
de bouger, donne des subventions. »

En effet, ceux-ci ont la possibilité de mettre en place des règles afin


d’attirer les FTN et donc les capitaux sur leur territoire. Cela peut être
au moyen de politiques fiscales favorisant l’implantation de ces
entreprises ou les incitants à rester sur le territoire. Par exemple, faire
jouer les taux de cotisations patronales pourrait inciter une entreprise à
venir s’implanter, ou inversement cela pourrait lui donner envie de
s’implanter ailleurs. Ou bien, les États peuvent mettre en place des
subventions dans des secteurs stratégiques.

L’intérêt majeur, autre que les emplois crées, est l’augmentation du


Produit International Brut (PIB). C’est un indicateur économique qui
mesure les richesses crées dans un pays. Cet indicateur est très
important car il permet de mesurer le pouvoir d’achat des habitants d’un
pays, et surtout de mesurer la croissance d’un pays. Il permet donc
d’indiquer une valeur relative de la santé d’un pays ce qui lui confère une
place majeure.

Les différents États sont donc dans une situation de concurrence pour
attirer les FTN sur leur territoire, ainsi que les entreprises moyennes.
Cela représente un enjeu très important pour les Pays En Développement
(PED). Ces derniers font généralement un maximum d’effort pour arriver
à faire implanter de grandes entreprises sur leur territoire.

Cette libéralisation des marchés s’est logiquement accompagnée de la


création d’organes juridiques internationaux fixant des règles sur le
marché international.

2) Un rôle concurrencé par les organisations internationales.

Afin de réglementer tout ces flux de capitaux ainsi que le marché


international, les différents États du monde ont mis en place des
organisations internationales sensées édicter des règles. Ces règles
proviennent de plusieurs organisations différentes, et les étudier toutes
en détail ne présente guère d’intérêt ici. C’est pourquoi nous ne nous
attarderons que sur les plus importantes, classées en deux groupes : les
organisations mondiales et les régionales.

Concernant les organisations régionales : ces organisations se sont crées


dans un premier temps entre les métropoles et leurs anciennes colonies
afin de conserver un lien économique. Puis les organisations ont regroupé
des pays d’une même zone géographique. L’exemple qui nous est le plus
proche est la création de l’Union Européenne et la mise en place d’un
marché commun entre ses membres. C’est le traité instituant la
Communauté Economique du Charbon et de l’Acier (CECA) en 1951.
Plusieurs traités se sont rajoutés par la suite, comme le traité de Rome
en 1957 fondant les bases de l’UE, jusqu’au dernier à ce jour, celui
signé à Lisbonne en 2007 (entré en vigueur en décembre 2009). Au fil de
ces traités, les États ont accepté de supprimer les barrières douanières
entre eux, afin que les marchandises, les personnes et les capitaux
puissent circuler librement sur le territoire. Les entraves douanières et
les atteintes à la concurrence sont ainsi prohibées. D’autres
organisations existent entre pays d’une même région, comme l’ALENA qui
regroupe le Mexique, le Canada et les USA et le Mercosur qui regroupe
les pays de l’Amérique du sud. On peut noter que l’ALENA regroupe à
elle seule environ 31% du PIB mondial.

Concernant les organisations mondiales : ce type d’organisation a pour


but de regrouper le plus d’États possible. On peut parler ici de
l’Organisation des Nations Unies (ONU), qui depuis sa création en juin
1945 lors de la conférence de San Francisco, a vocation à établir la paix
entre les Etats, notamment grâce à ses institutions spécialisées comme
la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
(CNUCED) créée en 1994 pour aider au développement des pays du tiers
monde. De même, l’Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel (ONUDI) créée en 1996 pour définir un «
nouvel ordre économique mondial » permet de gérer le marché mondial. A
coté de l’ONU, il y a le Fond Monétaire International (FMI) qui aide au
financement de la dette des pays en difficulté d’une part, et qui a pour
mission de réguler les taux de change, les crises et le développement
d’autre part. Le FMI est un peu concentré sur les pays développés, alors
que la Banque Mondiale (BM) se spécialise dans le développement des
pays du tiers monde. La dernière grande organisation est l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) qui s’occupe des litiges concernant les
barrières douanières ou le dumping commercial.

Toutes ces organisations sont sources de règles plus ou moins


contraignantes pour les États, la conséquence est que toutes ces règles
leur enlèvent une marge de manœuvre important. En effet, ils ne sont
plus libres d’agir directement sur le marché international, ils doivent
respecter les règles. Il est logique de penser que les États dits «
importants », ceux qui gouvernent politiquement le monde gouvernent
aussi les règles de ces organisations. En effet, il parait impossible qu’une
organisation prennent des mesures qui sont totalement en désaccord avec
un grand pays comme les USA, dont les intérêts se trouveraient
gravement atteints. La principale raison est que les pays influents sont
ceux qui investissent le plus d’argent dans ces organisations.

Cela participe à l’amoindrissement du rôle des États dans les échanges


mondiaux, et donc dans l’internationalisation du capital. Les États sont
de moins en moins maitres de la santé économique mondiale, comme le
résumait Luc Ferry, ancien ministre Français de la recherche, de
l’éducation nationale et de la recherche (? JEUNESSE) de 2002 à 2004
« pire qu’un pouvoir occulte, nous découvrons avec la mondialisation une
pure absence de pouvoir ».

Les Firmes transnationales et les États ont des rôles importants et


différents à jouer sur le marché international. Les enjeux de
l’internationalisation du capital méritent maintenant d’être étudiés avec
attention, afin de comprendre toutes les problématiques qui l’entourent.

II – Les principaux enjeux de l’internationalisation du capital.

L’internationalisation du capital connait deux enjeux majeurs, dans un


premier temps sur l’emploi (A), où il est intéressant de différencier les
conséquences dans les pays en développement (1) et dans les pays
développés (2). Dans un deuxième temps, les questions sur la stabilité
mondiale (B) sont importantes, en particulier concernant le thème de
l’interdépendance des économies (1) et sur la nécessité (OU NON) de
mettre en place une nouvelle réglementation (2).

A) Des enjeux majeurs sur l’économie nationale.

1) Dans les pays en développement.

Ce terme de Pays En Développement (PED) a été prononcé pour la


première fois par le président des États-Unis de 1945 à 1953, Harry
Truman (1884-1972) lors d’un discours en 1949. Ils peuvent être définis
comme des pays qui sont en « retard » par rapport aux autres, sur le
plan économique mais aussi humain. La liste est établie pas l’ONU chaque
année. Cela se mesure difficilement, mais on peut noter certains critères
comme l’Indice de Développement Humain (IDH) ou le PIB par habitant.

L’internationalisation du capital permet aux PED de voir arriver sur leur


territoire des capitaux étrangers par le biais des filiales des FTN. Ces
filiales qui s’implantent ont plusieurs effets sur les PED : au niveau de
l’emploi et au niveau de la richesse du pays principalement.

Au niveau de l’emploi : ces filiales permettent de créer un nombre


important d’emplois, ce qui est une bonne chose pour la population. On
peut critiquer cela en avançant que les emplois crées ne sont pas
qualifiés. Cependant dans un pays où le chômage stagne, le plus
important n’est pas nécessairement la création d’emplois qualifiés, mais
plutôt la réduction du chômage qui à terme permettra d’augmenter le
niveau de vie, et donc permettra une meilleure éducation. De plus, ces
filiales peuvent faire travailler certaines entreprises locales (pour les
matières premières), ce qui aide un pays à s’enrichir.

Au niveau de la richesse du pays : avec l’installation de filiales de FTN


sur leur territoire, les PED vont engranger des recettes fiscales plus
importantes. L’État sera alors à même de dépenser au mieux cet argent
pour aider au développement de son pays.

Un exemple important peut être cité : celui de Taiwan. En effet, cet


État a vu beaucoup d’entreprises s’implanter sur son territoire vers la fin
du 20ème siècle, au point de devenir un des « 4 dragons asiatiques ».
Aujourd’hui Taiwan est un pays développé, dont le PIB est de 426 984
millions en 2009, ce qui lui permet d’être à la 24ème place du classement
des puissances économiques. Selon le FMI, le PIB par habitant de ce
pays est équivalent en termes de pouvoir d’achat à celui de l’UE, et il
devrait dépasser en 2010 celui du japon.

2) Dans les pays dits développés.

La première conséquence semble être les délocalisations. En effet les


entreprises vont souhaiter s’installer dans un pays où elles pourront
produire à moindre cout, grâce au prix des salaires par exemple. Les
pays développés vont alors voir des conséquences se dessiner à court
terme et à long terme. À court terme, il va y avoir une montée du
chômage pour les emplois peu qualifiés, car c’est ce type d’emplois qui
est facilement délocalisable. De même, les sociétés qui ont délocalisé
produiront à moindre coût, ce qui permettra en théorie d’avoir des prix
plus bas sur le marché, donc plus accessibles. On peut alors penser que
le pouvoir d’achat va augmenter.
À long terme, les délocalisations peuvent avoir une conséquence positive,
dans le sens où les emplois nationaux vont s’adapter au marché du
travail, et on va aller vers une hausse du niveau de qualification des
emplois.

Les délocalisations ne sont donc à priori pas un gros handicap, néanmoins


il existe des dérives importantes, en France notamment, où notre droit
du travail oblige les entreprises à proposer des alternatives aux
employés. Lors de la fermeture des usines Continental, les salariés se
sont vu proposer des postes en Tunisie avec un salaire de 137 euros par
mois, ce qui est loin du niveau de vie français.

Ainsi on peut remarquer que selon l’INSEE, seulement 5% des pertes


d’emplois sur le territoire français sont dues aux délocalisations entre
1997 et 2001.

La seconde conséquence semble être que les recettes de l’État baissent.


Il faut cependant relativiser cette affirmation. En effet, les
délocalisations amènent une perte de recette, mais d’un autre coté les
pays développés conservent sur leur territoire les productions plus
techniques et difficiles à réaliser. De même que les filiales ont toujours
une entreprise mère implantée dans un pays développé. Les profits alors
réalisés par les filiales sont ré injectés dans les entreprises mères.

Les délocalisations ont des conséquences à la fois positives et négatives


sur l’économie des pays développés, en particulier sur l’opinion publique
qui se focalise sur les conflits sociaux.

B) Les enjeux de l’internationalisation du capital sur la stabilité


internationale.

1) Interdépendance des économies nationales.

Zygmunt Bauman, sociologue et professeur des universités de Varsovie


et de Leeds résuma ce phénomène par cette phrase « La mondialisation
est inéluctable et irréversible. Nous vivons déjà dans un monde
d’interconnexion et d’interdépendance à l’échelle de la planète. Tout ce
qui peut se passer quelque part affecte la vie et l’avenir des gens
partout ailleurs. Lorsque l’on évalue les mesures à adopter dans un
endroit donné, il faut prendre en compte les réactions dans le reste du
monde. Aucun territoire souverain, si vaste, si peuplé, si riche soit-il, ne
peut protéger à lui seul ses conditions de vie, sa sécurité, sa prospérité
à long terme, son modèle social ou l’existence de ses habitants. Notre
dépendance mutuelle s’exerce à l’échelle mondiale (…) »

Avec les délocalisations, l’internationalisation du capital et la DIPP de


plus en plus importante, les États ont des intérêts à sauvegarder dans
plusieurs endroits du monde, il est logique que toutes les économies
mondiales soient dépendantes les unes des autres. En effet, les
importations et exportations mondiales sont à un niveau important
aujourd’hui, si bien que les taux d’ouverture des pays sont élevés. Cette
notion peut être définie comme la tendance des États à ne pas vivre en
autarcie.

Pour les PED, ils sont dépendants des États développés et de leur
volonté à continuer d’investir dans leur pays. Pour les pays développés,
ils ont des intérêts dispersés dans le monde entier et ces intérêts sont
souvent communs avec d’autres pays. Ce qui n’était que de l’économie
devient de plus en plus politique, afin de ne pas froisser certains États
dans lesquels il y a des intérêts en jeu.

La conséquence positive est que cela amène à des efforts en matière de


diplomatie entre les États afin de protéger les capitaux de chaque
nation. En outre, cela implique une gestion des conflits pacifique au
niveau international. Cette interdépendance des économies permet donc
une stabilité politique mondiale. Bien sur, les conflits ne sont pas
inexistants, cependant ils se règlent aujourd’hui sur la scène
internationale et de façon à éviter les conflits armés. (À NUANCER)

La conséquence négative est que si un État traverse une période


difficile, ou une « crise financière » comme les subprimes aux USA en
2008, toute l’économie mondiale est alors touchée. En 2010 aujourd’hui,
certains pays se trouvent toujours dans une situation délicate, comme
l’Irlande qui a récemment demandé une aide financière au FMI, six moi
après la Grèce.

2) Un besoin de réglementation.

Ce besoin est ancien, il date de la fin de la seconde guerre mondiale


avec la conférence de Bretton Woods où les Pays ont décidé d’organiser
la reconstruction de la finance mondiale pour éviter des taux de change
trop instables. Il a donc été conclu que les taux de change seraient
(FIXÉS) en fonction de l’or dans un premier temps, puis en fonction du
dollar américain.

Ce système a récemment montré ses limites car certains phénomènes


n’avaient pas été prévus, notamment l’émergence d’économies très
dynamiques comme la Chine et l’Inde, ainsi que la croissance fulgurante
de l’internationalisation du capital. De même, ces accords s’adressaient
aux États, et non aux entreprises comme les FTN, qui sont devenues,
comme on l’a précédemment vu, un acteur majeur.

Les crises successives comme celles de 1973 et de 2008 ont sans cesse
remis en cause notre système. En effet, celui-ci se base aujourd’hui sur
de la spéculation à court terme, ce qui est facteur d’une grande
instabilité. De plus, ce système est accusé par certains de renforcer la
domination des pays « riches » sur les pays « pauvres ».

Une nouvelle architecture économique semble devoir être trouvée pour les
années futures, ou du moins il parait nécessaire que ce système soit
fortement régulé.

Plusieurs pistes peuvent être évoquées, notamment la mise en place d’une


taxe sur les transferts de capitaux : la taxe Tobin. Cette taxe a été
proposée par James Tobin, prix Nobel d’économie en 1981, cela devait
avoir comme conséquence de freiner les investissements à court terme,
et donc de rétablir une certaine stabilité du marché international. Cette
théorie est ancienne, et ce n’est que depuis la crise actuelle qu’elle a
fait l’objet d’un regain d’intérêt. Ces taxes seraient collectées par les
États et reversées au FMI, qui s’en servirait pour aider les Pays les
Moins Avancés (PMA). Cette taxe semble difficilement applicable
actuellement, car les marchés pourraient se déplacer vers des pays où
elle n’est pas applicable. Cependant l’idée est là, et une taxe fille de
celle imaginée par Tobin pourrait voir le jour et aider à la régulation de
la finance mondiale.

Le FMI et la commission Européenne sont favorables à une taxe sur les


banques et les institutions financières, alors que le Président français
Nicolas Sarkozy est favorable à une taxe copiée sur celle de Tobin.

Conclusion.

Apres ces nombreux développements, nous sommes plus à même de


comprendre les enjeux de l’internationalisation du capital sur les
économies mondiales. Ce système capitaliste est régulièrement critiqué
de nos jours car ses failles ont été récemment la cause d’une crise
mondiale. Il semble que les États aient pris conscience du danger à venir
et du besoin de réglementation : peut-être que la situation actuelle est
un signal assez fort pour que toutes les idées ne restent pas à l’état de
théorie. Néanmoins le jour où un accord sera trouvé semble encore
lointain. En effet, il semble maintenant difficile de revenir en arrière :
les délocalisations, le pouvoir financier des FTN et les inégalités ne
peuvent pas et ne doivent pas être règlementés en vitesse, une réflexion
est nécessaire

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