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m -de l f e a u . Eaux naturelles - eaux usées.
2eme éd. Nodier J. Paris, Dunod,
1960(1959), 358 p.,ill.,4800 fr.)
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L'ANALYSE
CHIMIQUE ET PHYSICO-CHIMIQUE
DE L'EAU
M EAUX NATURELLES - EAUX USÉES ,
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PAR
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Tioc- Y J- RODIER
Z \ l Docteur en pharmacie
i , l Inspecteur de la Santé
"""" Ex-chef de service à l'Institut d'hygiène du Maroc
Ingénieur au Commissariat à l'Énergie atomique

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PRÉFACE Df-
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Doyen de la Faptffté de pharmacie de Paris
"fémbre de l'Institut

DEUXIÈME ÉDHBOtt
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AVANT-PROPOS

L'importance de l'eau dans l'économie humaine ne cesse de croître. Les


besoins considérables de la civilisation moderne nécessitent une utilisation
plus poussée des eaux de surface. Mais en même temps l'industrialisation
contribue à une pollution plus importante et plus variée. En fonction de
cette évolution, l'établissement des caractéristiques de l'eau par l'analyse
chimique est de plus en plus demandée tant pour la détermination de la
qualité que pour l'évaluation de la pollution chimique. Elle ne remplace
cependant pas l'examen bactériologique qui seul permet de préciser la conta-
mination microbienne. Chargé pendant des années de l'étude des eaux en
particulier dans les zones arides, nous avons été amenés à étudier au labora-
toire de nombreuses techniques analytiques. Nous avons ainsi constaté que
ces données n'étaient pas toujours faciles à retrouver, à cause de leur disper-
sion dans divers traités, mémoires et revues. De plus nous avons pensé
qu'étant donné l'évolution de la technique qui utilise de plus en plus les
mesures photo-électriques, il était indispensable de donner une large place
à des méthodes colorimétriques, faciles à utiliser et à reproduire.
La première édition de ce manuel publiée en 1950 sous le patronage de
la Direction de la Santé Publique au Maroc a été rapidement épuisée. Pour
répondre à de nombreuses sollicitations, nous avons procédé à une refonte
complète de l'édition primitive et ajouté un assez grand nombre de techniques
nouvelles, en particulier pour les éléments toxiques ou indésirables.
Tel qu'il est, ce manuel n'a pas la prétention d'enseigner quoique
ce soit. Son seul but est de faciliter le travail de laboratoire, en évitant la
recherche d'une documentation et les mises au point fastidieuses.

Nous remercions très vivement M l l e A. M A G N I N et M . R . R E N O I T ,


techniciens de laboratoire au Service d'Hydrologie de l'Institut d'Hygiène
du Maroc, pour la précieuse collaboration qu'ils nous ont apporté dans cette
mise à jour.
TABLE DES MATIÈRES

P R E M I È R E P A R T I E

ANALYSE DES EAUX NATURELLES


Pages
CHAPITRE PREMIER. — Généralités.
Prélèvement de l'eau 3
Détermination de l'origine des infiltrations . . 4

CHAPITRE II. — Caractères organoleptiques.


Mesure de la couleur 9
Mesure de l'odeur 11
Mesure de la saveur 14

CHAPITRE III. — Examens préliminaires.


Examen microscopique du dépôt 17
Détermination des matières décantables . . . 17
Matières en suspension 18
Détermination des résidus 22

CHAPITRE IV. — Mesures physico-chimiques.


Détermination de la densité 26
Mesure du pH 27
Mesure du rH 27
Mesure de la résistivité 39
Dosage du radium présent et du radon dissous
dans une eau minérale 42
Mesure de la radioactivité permanente de
l'eau par détermination de l'activité a, p, y 57
Mesure de la température 60
Mesure de la turbidité 60
CHAPITRE V. — Acidité. Alcalinité.
Détermination de l'acidité 69
Détermination de l'alcalinité, titres TA et TAC 71
Détermination graphique des trois formes
d'alcalinité et du CO2 libre 72
XII TABLE DES MATIÈRES

Page»

CHAPITRE V I . — Contrôle chimique de la pollution.


Dosage de l'azote ammoniacal 78
Dosage de l'azote total et de l'azote organique. 84
Dosage des nitrites 87
Oxygène consommé par les matières orga-
niques 91
CHAPITRE VII. — Anions.
Dosage de l'acide carbonique 94
Dosage de l'acide phosphorique 102
Dosage de l'anhydride borique 108
Dosage des bromures et iodures 112
Dosage des chlorures 118
Dosage des nitrates 122
Dosage des sulfates 125
Dosage de la silice 128
CHAPITRE VIII. — Cations.
Dosage du baryum 133
Dosage du calcium 135
Hydrotimétrie ou dureté 138
Dosage du lithium 149
Dosage du magnésium 152
Dosage du potassium 155
Dosage du sodium 159
Détermination du sodium et du potassium
par photométrie de flamme 162
Dosage du strontium 166
CHAPITRE IX. — Éléments considérés comme toxiques.
Dosage de l'antimoine 168
Dosage de l'arsenic 170
Dosage du cadmium 173
Dosage du chrome 174
Dosage du cobalt 177
Dosage des cyanures 180
Dosage du fluor 183
Dosagedu mercure 188
Dosage du plomb 190
Dosage du sélénium 195
Dosage de l'uranium 198
Dosage du vanadium 201
CHAPITRE X . — Éléments considérés comme indésirables.
Dosage de l'aluminium 204
Dosage du cuivre 207
XII T A B L E DES MATIÈRES

Pages
Dosage du fer 210
Dosage du manganèse 214
Dosage des phénols 217
Dosage du zinc 221
Caractérisation et dosage des produits pétro-
liers 225

CHAPITRE XI. Soufre et composés soufrés.


Dosage du soufre colloïdal libre 229
Dosage du soufre et des composés soufrés réduc-
teurs 232

CHAPITRE XII. Gaz de l'eau.


Dosage des gaz de l'eau 237
Dosage du COa libre (voir paragraphe acidité-
alcalinité) 69
Dosage de l'oxygène dissous 242

CHAPITRE XIII. Agressivité.


Essai au marbre 244
Index de saturation de l'eau 245

CHAPITRE XIV. Présentation des résultats de l'analyse de


l'eau.
Notion d'équivalence 248
Contrôle des résultats de l'analyse (balance
ionique) 249
Composition hypothétique d'une eau . . . . 250
Représentation graphique des résultats de
l'analyse 253
Types de bordereau d'analyse 261

CHAPITRE XV. Interprétation hygiénique d'une analyse


d'eau 267

CHAPITRE XVI. Contrôle de la stérilisation de l'eau.


Détermination du degré chlorométrique des
eaux de Javel et des solutions javellisantes 286
Test chlore ou détermination de la demande
en chlore 288
Détermination de la demande en chlore au
Break-point 289
Chlore résiduel . 290
XII TABLE DES MATIÈRES

Pages
Dosage du chlore résiduel, libre et combiné,
du bioxyde de chlore, de la chloramine et
des substances interférentes 293
Dosage de l'ozone dans l'air ozoné et dans
l'eau 295

D E U X I È M E P A R T I E

ANALYSE DES EAUX USÉES

CHAPITRE XVII. — Généralités.


Prélèvements 301

CHAPITRE XVIII. — Examens préliminaires.


Couleur. —- Odeur 302
Dosage des matières en suspension 302
Dosage des matières en solution 302
Dosage des matières totales 303

CHAPITRE X I X . — Examens physico-chimiques.


Mesure de la température 304
Détermination de la turbidité 304
Mesure du pH 304

CHAPITRE X X . — Examens et dosages particuliers.


Détermination de l'acidité ou de l'alcalinité . 305
Dosage des chlorures 305
Dosage de l'azote total 305
Dosage de l'azote ammoniacal 306
Dosage de l'azote des nitrites 307
Dosage de l'azote des nitrates 307
Demande biochimique d'oxygène 307
Détermination de l'oxydabilité au permanga-
nate de potassium 309
Test de putrescibilité au bleu de méthylène . 310
Essai de putrescibilité par l'odeur 310
Dosage des détergents anioniques 311
Dosage des graisses 314
Autres dosages 315
Bordereau type d'analyse 315
TABLE DES MATIÈRES XlII

Pages
CHAPITRE XXI. — Étude de la toxicité des eaux sur les pois-
sons 316

ANNEXES

I. — SOLUTIONS TITRÉES

Normalité 323
Solution normale d'acide sulfurique 324
Solution décinormale d'acide sulfurique 326
Solution normale de soude 326
Solution normale d'acide chlorhydrique 328
Solution décinormale d'acide chlorhydrique 329
Solution décinormale de nitrate d'argent 329
Solution décinormale de sulfo-cyanure d'ammonium. . . . 330
Solution décinormale de permanganate 331
Solution décinormale d'hyposulfite de sodium 334
Solution décinormale d'iode 336
Solution décinormale de bichromate de potassium 337
Solution décinormale arsénieuse 339

II. — DIVERS

Solutions tampons 341


Formule de conversion des densités en degré Baumé . . . 342
Indicateurs colorés usuels de pH 343
pH de certaines solutions titrées 344
Concentrations des acides et des bases usuels 344
Mélanges réfrigérants 344
Préparation du mélange sulfochromique 345
Préparation de l'eau bidistillée 345
Éléments rencontrés dans l'eau de mer 345
Eaux chlorurées dans l'agriculture 346
Quelques procédés de purification d'un puits 347
Quelques procédés de stérilisation en campagne 348
Quantité d'antiseptiques utilisés pour la désinfection d'un
réseau de canalisation 350
Correspondance de quelques mesures anglo-saxonnes avec le
système métrique 351
Classification actuelle des éléments et tableau des poids ato-
miques 352

Liste indicative d'ouvrages et revues 354


INDEX ALPHABÉTIQUE 355
CHAPITRE PREMIER

GÉNÉRALITÉS

PRÉLÈVEMENT DE L ' E A U

Le prélèvement d'un échantillon d'eau est line opération délicate à


laquelle le plus grand soin sera apporté.
L'emploi de flacons neufs, en verre blanc, bouchés à l'émeri ou avec
des bouchons de liège neufs maintenus pendant une heure à l'ébullition,
séchés et paraffinés est recommandé. L'usage de récipients en toute autre
matière sera absolument proscrit. Les flacons seront traités par 20 ml de
solution saturée de permanganate de potassium et égouttés puis seront
laissés 10 mn en contact avec 10 ml d'acide sulfurique du commerce, rincés
abondamment à l'eau ordinaire jusqu'à cessation de toute acidité au papier
de tournesol. Enfin, plusieurs rinçages à l'eau distillée fraîchement préparée
seront effectués.
— Au moment du prélèvement, les flacons seront de nouveau rincés
trois fois avec de l'eau à analyser puis remplis jusqu'au bord. Le bouchon
sera enfoncé dans le goulot de telle façon qu'il n'y ait aucune bulle d'air. Le
goulot sera ensuite recouvert de papier parchemin soigneusement ficelé.
Le mode de prélèvement variera suivant l'origine de l'eau.
—• Dans le cas d'une rivière, d'une nappe ouverte, d'un réservoir, d'une
citerne, la bouteille sera plongée à une certaine distance du fond et de la
surface, assez loin des rives ou des bords, en évitant de mettre en suspension
les dépôts. S'il est nécessaire de se servir d'un vase intermédiaire pour le
prélèvement, ce vase sera au préalable lavé et rincé soigneusement.
Il existe des dispositifs permettant d'ouvrir les flacons à un niveau déter-
miné et ainsi prélever l'eau en un point donné. Le mélange de plusieurs
échantillons ainsi recueilli peut donner un échantillon moyen.
— Dans le cas d'une pompe, les prélèvements se situeront normale-
ment au terme d'une épreuve de pompage ininterrompue d'une durée totale
de l'ordre de 30 heures ou, tout au moins à la fin de la dernière journée d'une
série de trois journées consécutives de pompage de 10 heures.
— Dans le cas de prélèvement à un robinet il est indispensable de faire
couler l'eau pendant un certain temps qui ne sera jamais inférieur à 10 mn.
4 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Le volume nécessaire pour une analyse chimique complète d'eau est


de 5 1 environ.
Les échantillons doivent être dirigés sans délai sur le laboratoire d'analyse.
— Dans le cas de dosages d'aluminium, fer, arsenic, chrome et cuivre,
prélever l'eau dans un flacon bouché émeri contenant 2 ml d'acide chlorhy-
drique pur et concentré qui seront remplacés par 2 ml d'acide nitrique pour le
dosage du manganèse.
— Pour le dosage du plomb, utiliser soit l'acide chlorhydrique, soit
l'acide nitrique.
— N'utiliser les acides qu'après avoir vérifié qu'ils soient exempts des
éléments en cause.

Renseignements à fournir pour une anal/se d'eau

I 0 Propriétaire ou autorité qui demande d'analyse.


2° Cause qui motive la demande d'analyse (source à capter, appréciation
d'une eau de boisson, épidémie).
3° Nom du point d'eau.
4° Origine de l'eau (source, puits, sondage, rivière, citerne, etc...).
5° Débit approximatif à la minute ou à la seconde. Dans le cas d'une
nappe souterraine, préciser la profondeur et l'épaisseur de cette nappe.
6° Nature géologique des terrains traversés.
7° Indiquer les causes de souillures permanentes ou accidentelles aux-
quelles l'eau paraît exposée (ferme, fosse à fumier, étable, puits perdu, cime-
tière, usine, etc...).
8° Enregistrer les remarques des usagers ou riverains concernant les
variations d'aspect ou de débit ainsi que les modifications provoquées par les
pluies ou la fonte des neiges.
9° Prendre la température de l'eau à l'émergence et celle de l'atmosphère
au moment du prélèvement.
IO0 Préciser les usages auxquels l'eau est destinée (boisson, lavage,
abreuvage, usines, chaudières, etc...).
I l 0 Ville ou établissement que l'eau alimente, le cas échéant, le système
d'épuration utilisé.
12° Date et heure du prélèvement.

D É T E R M I N A T I O N DE L ' O R I G I N E DES INFILTRATIONS

Principe.
Pour mettre en évidence les relations d'un point d'eau avec son péri-
mètre d'alimentation, il suffira de déverser sur des points choisis de la
surface, des substances qui, après infiltration et cheminement souterrain,
GÉNÉRALITÉS 5

pourront ressortir à l'émergence où elles seront reconnues ou révélées par


des moyens appropriés.

Déversement.
La substance choisie, convenablement dissoute, ou délayée dans de
l'eau, sera déversée successivement :
—- Dans tous les points absorbants d'eaux folles (zones d'irrigation,
petits ruisseaux ou fossés à fond poreux, puisards, sources, gouffres et
autres entonnoirs naturels, excavations artificielles), s'il s'agit de contrô-
ler le périmètre d'alimentation déjà établi géologiquement,
— Dans tous les points réputés infestants (fosses à purin ou à vidange
presque entièrement vidées, tas de fumier ou d'immondices, ruissellement
d'eaux impures ou usées) s'il s'agit de contrôler le point de départ d'une
contamination.
Si le point de déversement n'est pas en dépression, creuser une exca-
vation peu profonde, y verser le liquide révélateur, puis continuer pen-
dant plusieurs heures à y verser de l'eau en grande quantité mais par
portions successives, afin d'entraîner la substance dans le sous-sol. Ce tra-
vail fastidieux peut être évité si l'on a soin de déverser la substance révé-
latrice en période de pluie.

Méthode à la fluorescéine
Réactifs.
— Solution de fluorescéine :
fluorescéine 1 kg
afcool 5 1
ammoniaque 0,25
eau 50 I
Verser l'ammoniaque dans l'alcool, dissoudre la fluorescéine, puis ajouter
l'eau.

Mode opératoire.
Suivant es cas, utiliser une quantité de fluorescéine allant de 100 g à
plusieurs kilogrammes.
Déverser la solution comme il a été dit précédemment. Prélever ensuite
toutes les heures et quelquefois pendant 10 à 15 jours des échantillons de
l'eau étudiée (source, puits...). Rechercher la fluorescéine qui se révèle par
une coloration jaune et par la fluorescence verdàtre que présente ce liquide,
surtout en lumière de WOOD. Pour de grandes dilutions (inférieures à 0,1 mg/1)
on peut faire usage d'un tube de cristal ou de verre incolore de 1 m de long,
2 cm de diamètre et fermé à une extrémité par un bouchon noirci. Observer
dans l'axe du tube.
G ANALYSE UES EAUX NATURELLES

Remarques.

— L'observation à l'œil est souvent insuffisante. Il faut alors examiner


l'eau au fluoroscope.
—• Si l'eau des échantillons est louche ou trouble, la filtrer.
— Si l'eau est très riche en CO 2 , la fluorescence peut disparaître. Ajouter
un peu d'ammoniaque pour la faire reparaître.
—• Placer les échantillons d'eau à l'obscurité jusqu'au moment de leur
examen, car la lumière détruit la fluorescence.
— Si la dilution extrême du colorant empêche d'en constater la présence
dans l'eau, employer la méthode de concentration de LOMBARD :
Dans un tube à essai de 18 cm de longueur, verser 30 ml d'eau recueillie
après l'épreuve à la fluorescéine.
Ajouter quelques gouttes d'acide minéral étendu (SO4 H 2 ou ClH exempt
de chlore), puis de l'éther ordinaire en quantité telle qu'après agitation et
dissolution d'une partie de l'éther dans l'eau, il en reste une couche de 3 ou
4 cm à la surface du liquide. Laisser reposer. Quand l'éther est bien séparé,
verser doucement quelques gouttes d'ammoniaque et donner quelques secousses
au tube pour faciliter le mélange.
Examiner le liquide sur fond sombre, le dos tourné à la lumière ou encore
la lumière venant de côté. Si l'éther prend une coloration verte, la réaction est
positive.
Si le tube alcalinisé est laissé au repos, la fluorescéine, plus soluble dans
l'eau ammoniacale, passe peu à peu dans cette eau qui se colore à la partie
supérieure. Dans ces conditions, la réaction est encore très visible à une dilu-
tion de fluorescéine de moins de un cent millionième.
L'addition de deux gouttes d'alcool à 95° détruit l'émulsion qui peut se
former après agitation.
— La vitesse de l'eau colorée à travers les couches du sous-sol varie de
40 m à 10 km en 24 heures. Elle est en moyenne de 1 à 3 km/24 heures.

Méthode à la rhodamine B

Ce colorant est surtout utilisé pour détecter les fuites des conduites.
L'employer à une concentration de 1 pour mille, et l'ajouter à l'eau pour
donner une concentration initiale de 1 pour 100 000 ou 1 pour 1 000 000. La
coloration rouge peut encore être observée à une dilution de 1 pour 100 mil-
lions.

Méthode au chlorure de sodium

La méthode consiste à déverser sur les points repérés une solution de


chlorure de sodium fortement concentrée.
Un dosage des chlorures dans les divers échantillons recueillis avant et
après infiltration permettra de conclure. Cette méthode n'est valable que
pour des eaux faiblement chlorurées.
GÉNÉRALITÉS 7

Remarque.
D'autres sels minéraux peuvent aussi être utilisés, en particulier, le
chlorure de lithium et le phosphate de sodium.
Le lithium, peu fréquent dans l'eau est dosé par photométrie de flamme,
soit directement, soit sur le résidu obtenu après évaporation de l'eau.

Méthode à la levure de bière


Réactifs.

— Levure de bière
— Milieu de culture :
saccharose 200 g
acide tartrique 1 g
eau q. s. p. 1000 ml

Mode opératoire.
Déverser plusieurs kilogrammes de levure de bière sur le lieu présumé de
l'infiltration; il passe quelques cellules de levure dans l'eau suspecte. Prélever
quelques millilitres de celle-ci dans des récipients contenant le milieu de
culture et placer à l'étuve à 25 0 C.
Si au bout de 24 à 48 heures, la fermentation alcoolique se produit,
l'infiltration soupçonnée est certaine.

Remarque.
Cette technique présente un très grand inconvénient : la levure de bière
qui est une cellule de grande taille peut être facilement retenue dans le sol.

Méthode utilisant un traceur radioactif

Certains essais ont été effectués pour remplacer les réactifs actuels par
des isotopes radioactifs.
L e choix d'un traceur radioactif doit tenir compte de certaines conditions
impératives : sa période ne doit pas être trop courte afin que l'élément puisse
être facilement retrouvé. Cependant elle ne doit pas être trop longue car le
traceur présenterait un danger pour les populations. D e plus, en cas d'absorp-
tion sa détermination doit être aisée, car sa fixation dans l'organisme serait
dangereuse.
Des essais ont été tentés avec succès en utilisant comme traceur l'iode
131 dont la période moyenne est de 8 jours.
La recherche du traceur radioactif se fera aisément par les moyens de
détection habituels de la radioactivité après concentration de l'isotope
radioactif.
8 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

BIBLIOGRAPHIE

E. MARBOUTIN, Propagation des eaux souterraines, Bull. Soc. belge de géolo-


gie. 1901. Tome X V , p. 214-227
P. U R B A I N , R. L A G R A N G E , R. H O U R S et M. G E S L I N , Sur l'emploi des traceurs
radioactifs sur le terrain en géologie et hydrogéologie, Annales Inst. d'hy-
drologie et climatologie. 1954. Tome X X V , N 0 76, p. 7.
CHAPITRE II

CARACTÈRES ORGANOLEPTIQUES

M E S U R E DE L A COULEUR

La coloration d'une eau est dite vraie ou réelle lorsqu'elle est due aux
seules substances en solution. Elle est dite apparente quand les substances en
suspension y ajoutent leur propre coloration. Les couleurs réelle et apparente
sont approximativement identiques dans l'eau claire et les eaux de faible
turbidité.

Principe.
La coloration d'une eau placée dans des tubes à colorimétrie est comparée
soit avec celle d'une solution de platine-cobalt soit avec des disques de verres-
colorés.

Méthode au platine-cobalt

Matériel spécial.
Tubes à colorimétrie ou tubes de Nessler.

Réactifs.
— solution de platine-cobalt (0,5 g de platine par litre)
Chloroplatinatedepotassium(Cl 6 PtK 2 ) 1,245 g
chlorure de cobalt cristallisé (Cl 2 Co, 6 H 2 O) 1 g
acide chlorhydrique 100 ml
eau distillée q. s. p. 1000 ml
Dissoudre le chloroplatinate de potassium et le chlorure de cobalt dans
une petite quantité d'eau contenant l'acide chlorydrique. Étendre à un litre
après dissolution. Cette solution a, par définition, une couleur de 500.
— Solution de comparaison :
Les solutions de comparaison sont préparées en pratiquant les dilutions
indiquées dans le tableau ci-dessous :
10 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Nombre de millilitres Eau distillée


Couleur
de la solution 500 (ml)

5 0,5 49,5
10 1 49
15 1,5 48,5
20 2 48
25 2,5 47,5
30 3 47
35 3,5 46,5
40 4 46
45 4,5 45,5
50 5 45
GO 6 44
70 7 43

Ces opérations se font dans des tubes à colorimétrie numérotés. La gamme


ainsi formée est mise à l'abri de toute poussière.

Mode opératoire.
Si l'eau présente des matières en suspension, éliminer celles-ci par
centrifugation, le papier fdtre ayant une action décolorante. Avant l'opération,
diluer avec de l'eau distillée les eaux de couleur supérieure à 70.
Remplir un tube de Nessler avec l'échantillon dans des conditions ana-
logues à celles des tubes contenant les solutions étalons. Faire la comparaison
en regardant dans l'axe du tube, de haut en bas, au-dessus d'une surface
blanche ou réfléchissante orientée de façon telle que la lumière soit renvoyée
vers le haut à travers la colonne de liquide.

Expression des résultats.


L'unité de couleur correspond à 1 mg de platine au litre. Les lectures
sont données directement en milligrammes de platine au litre et les résultats
exprimés en nombre entier et classés comme suit :
— la couleur entre 1 et 50 sera donnée à l'unité la plus proche;
— la couleur entre 51 et 100 sera donnée au multiple de 5 le plus proche!
—• la couleur entre 101 et 250 sera donnée au multiple de 10 le plus
proche ;
— la couleur entre 251 et 500 sera donnée au multiple de 20 le plus
proche.

Remarque.
— Au cas où l'on ne posséderait pas de chloroplatinate de potassium,
l'acide chloroplatinique peut être utilisé comme suit : dissoudre 0,5 g de
platine dans de l'eau régale ; éliminer l'acide nitrique par plusieurs évapora-
tions successives à sec après addition d'acide chlorydrique en excès. Le résidu
est dissout alors avec 1 g de cobalt comme indiqué précédemment.
CARACTÈRES ORGANOLEPTIQUES 11

Méthode par comparaison avec des disques colorés


Sur le terrain, il est plus c o m m o d e de comparer la couleur de l'eau à
celle des disques colorés placés à l'extrémité d'un tube dirigé vers une surface
blanche.
Les disques de verre sont tels qu'ils correspondent aux intensités de
coloration de l'échelle faite avec la solution de platine.

BIBLIOGRAPHIE

A . HAZEN, The measurement of the colors of natural waters. J. Am. Chem.


Soc. 1896, 18, 264.
Cette méthode est homologuée par A F N O R sous le N 0 NFT 90-002.

MESURE DE L'ODEUR
Une eau destinée à l'alimentation doit être inodore. En effet, toute odeur
«st un signe de pollution ou de la présence de matières organiques en décom-
position. Ces substances sont en général en quantité si minime qu'elles ne
peuvent être mises en évidence par les méthodes d'analyse ordinaire. L e sens
olfactif peut seul, dans une certaine mesure, les déceler.

Principe.
Dilution de l'eau à examiner jusqu'à ce qu'elle ne présente plus d'odeur
perceptible.

Matériel spécial.
— Une douzaine d'erlenmeyers de 500 ml à col étroit et bouchés émeri,
dotés d'un numéro de série. Ils seront parfaitement nettoyés et rincés à l'eau
inodore avant l'emploi.
— Thermomètre 0 — 110 0C
— Burette de Mohr 25 ml, ou pipettes de 1 ml, 2 ml, 5 ml etc...
— Eprouvettes graduées de 125 et 250 ml.
— Bouteilles d'un litre avec bouchon émeri pour des échantillons d'eau
à examiner.
— Osmoscope de verre (facultatif) fait d'un tube de verre de 2 cm de
diamètre et de 20 à 30 cm de long ouvert à la partie inférieure et élargi au
sommet de façon à couvrir l'enLrée des narines.

Réactif.
— Eau inodore.
Elle est préparée en faisant passer de l'eau potable sur du charbon actif
en grains à la vitesse maximum de 20 litres à l'heure.
12 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Mode opératoire.

— Précautions générales :
Une certaine pratique est nécessaire pour développer la sensibilité de
l'odorat.
Bien nettoyer la verrerie et la rincer à l'eau désodorisée. Numéroter les
échantillons afin d'éviter toute influence psychologique (l'opérateur ignorant
à quelle dilution il a affaire). Opérer dans une pièce, à l'abri des odeurs étran-
gères extérieures. Toutes les dilutions seront examinées à la même tempé-
rature et comparées à un échantillon d'eau sans odeur. Le travail de l'opé-
rateur sera ainsi réduit à dire s'il y a odeur ou non. Pour les eaux à odeurs
fortes, les diluer suffisamment pour que l'opérateur commence son expé-
rience sur des dilutions en dessous du seuil de perception. Ne pas opérer
pendant trop longtemps (une heure au maximum) pour ne pas fatiguer
l'odorat.

— Détermination de l'odeur :
Obtenir approximativement l'échelle des intensités des odeurs de Ia
façon suivante : dans un premier erlenmeyer mettre 50 ml d'échantillon,
dans un deuxième 16 ml, dans un troisième 6 ml et compléter chaque flacon
à 240 ml avec de l'eau inodore; dans un quatrième, mettre 240 ml d'eau déso-
dorisée à titre de référence.
Pour être complète, la détermination sera faite à froid (25 0 C) et à chaud
(60 C) après chauffage sur plaque ou dans un bain. Dans tous les cas, ne pas
0

faire varier la température de plus de un degré au cours d'une opération.


Secouer chaque flacon trois ou quatre fois avant de sentir pour caractériser
le type d'odeur.
Pour augmenter la précision, respirer tour à tour l'eau désodorisée et
l'échantillon de dilution inconnue.
Classer les flacons qui ont une odeur et ceux qui n'en ont pas, puis en
déduire les dilutions intermédiaires à faire.
Le nombre de dilutions intermédiaires dépendra de la capacité de l'opé-
rateur à déceler une faible variation d'odeur et de la raison pour laquelle
on veut mesurer l'intensité de la dite odeur. L'habitude permet de conduire
à la fois les opérations sur deux échantillons différents d'eau.

Expression des résultats.


Les résultats sont donnés en nombre exprimant la valeur du seuil de
perception de l'odeur. Cette valeur correspond au chiffre de la plus grande
dilution donnant une odeur perceptible.
Exemple : 6 ml dilués dans 240 ml étant la plus grande dilution donnant
240
une odeur perceptible, la valeur du seuil de perception est ^r — 40.
CARACTÈRES ORGANOLEPTIQUES 13

Remarques.

— La valeur du seuil de perception ne doit pas être confondue avec la


concentration d'odeur du seuil, qui représente la plus petite quantité de
matière odorante en milligrammes au litre nécessaire pour émettre une odeur.
Cette concentration d'odeur du seuil multipliée par la valeur du seuil de percep-
tion de l'odeur donne la concentration de la matière dans l'échantillon.
— Examen simultané de plusieurs échantillons d'eau (maximum cinq).
Cet examen nécessite deux opérateurs travaillant en équipe. Etiqueter
les échantillons A, B, C, D, E, par exemple. Un opérateur, le dilueur, prépare
une solution A (48 ml d'échantillon + 192 ml d'eau désodorisée) et un flacon
de référence de 240 ml d'eau désodorisée, il les donne sans identification au
second opérateur qui fait l'essai. Pendant ce temps, le dilueur prépare B dans
les mêmes conditions. Selon les résultats obtenus sur A, il fait les dilutions
suivant le tableau ci-après :
48 ml » 12 > 4 > 2 » 1

80 » 60 24 » 16 8 — 6 3

160 » 120 40 » 30 10

Commencer avec 48 ml ; si l'odeur est perceptible, suivre la flèche de


droite pour avoir la dilution suivante ; si l'opérateur ne perçoit pas d'odeur,
suivre la flèche dirigée vers le bas. Opérer ensuite de la même façon avec l'échan-
tillon B,...
Exemple d'une série d'opérations :

Volume en ml Présence Valeur


Numéro
de l'échantillon ou absence du seuil de
d'ordre
employé d'odeur perception

1 48 ++
Échantillon A 3 12
5 4 0
7 8 + > 30

2 48 0
4 80 0
Échantillon B 6 160 +0 — * 1,5
8 120
14 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Liste des principaux groupes d'odeurs types :

Nature
Code Description
de l'odeur

A Aromatique Épice, camphre, girofle, citron


B Balsamique Fleurs diverses
C Chimique
Cc Chlore Chlore libre
Ch Hydrocarbure Pétrole et dérivés
Cm Médicale ou phar. lodoforme, phénol, chlorophénol
Cs Sulfureuse Hydrogène sulfuré
D Désagréable Goût prononcé
Uf Poissons Uroglenopsis et dinobryon
E Terreuse Terre ou argile humide
Ep Tourbe Tourbe
F Fécaloïde Fosse d'aisance
G I Ierbe Herbe écrasée
M Moisi Cave humide, trou humide rarement ouvert
V Vase Odeur d'étangs, herbe ou feuille en décom-
position

B I B H O G R A P I l IE

C. H. SPAULDING, The quantitative détermination of odor in waler. Am. J.


Pub. Health, 1931, 21, 1038-39.
G. M. FAIR, On the détermination of odors and tastes in water. J. New Eng.
W. W. Assn, 1933, 47, 248.
Cette méthode est homologuée par A F N O R sous le N u NFT : 90-002.

MESURE DE LA SAVEUR
Principe.

Cette mesure est basée sur la finesse du sens gustatif de l'opérateur.


L'eau à déguster est diluée avec de l'eau sans saveur jusqu'à absence de goût.

Mode opératoire.

— Précautions diverses :
S'assurer de la propreté rigoureuse de la verrerie employée. Avant
chaque dégustation, l'opérateur se rincera la bouche avec de l'eau sans saveur.
Cette dernière est assez difficile à se procurer; en général, on utilise des eaux
de source ou de puits.
CARACTÈRES ORGANOLEPTIQUES 15

—• Dégustation :

Pour déguster, deux méthodes que l'on peut d'ailleurs employer conjoin-
tement vu la rapidité de l'opération, sont recommandées :
— prendre un peu d'eau dans la bouche et la faire voyager d : u n côté
à l'autre, puis la rejeter;
— laisser une petite quantité d'eau dans la partie antérieure de la bouche
en contact avec les papilles de la pointe de la langue, sans agiter, pendant
5 à 10 s (ceci particulièrement pour les eaux froides). Avaler ensuite douce-
ment, certains goûts se développant immédiatement après déglutition.
Ordinairement, plusieurs dégustations à des températures différentes
sont nécessaires :
— à froid, c'est-à-dire à la température normale d'utilisation de l'eau,
15 à 20 0 C;
— à chaud, 40 0 C (température de consommation des boissons chaudes).
En outre, il est souvent intéressant de faire des dégustations dans des
conditions analogues à celles se présentant dans l'utilisation courante de
l'eau d'alimentation :
— après chambrage de 24 heures, à environ 25 0 C;
— après 10 mn d'ébullition, refroidissement et aération sans agitation
brutale.

— Appréciation de l'intensité de la saveur.


C'est une méthode calquée sur celle préconisée pour l'appréciation de
l'intensité des odeurs : rechercher le nombre du « seuil de perception » en
faisant des dilutions avec de l'eau sans saveur. Il n'est souvent pas nécessaire
d'employer pour les dilutions d'aussi grands volumes d'eau que pour les
odeurs.

Expression des résultats.

Les résultats sont exprimés comme pour les odeurs; le volume total de la
dilution divisé par le volume minimum de l'échantillon d'eau nécessaire
pour obtenir une saveur perceptible sera la valeur du « seuil de perception ».

Remarques.

— La finesse du sens gustatif étant variable avec les individus, il est


intéressant d'éprouver l'opérateur par des tests de « seuil de perception » d'un
corps bien défini, à une concentration déterminée (solution de phénol à 10~8
au litre, additionnée de 0,1 mg" de chlore libre).
— Les fumeurs, les buveurs d'alcool ou les personnes qui consomment
couramment l'eau à examiner seront obligatoirement éliminés.
16 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— Le procédé de filtration sur charbons actifs pour obtenir de l'eau sans


saveur est à déconseiller. En effet, si les charbons absorbent fortement le goût
propre d'une eau, ils lui communiquent par contre un goût particulier « fade »
•d'autant plus fort que les charbons sont plus neufs.

— Liste (non limitative) de saveurs types :

Code Nature de la saveur Descriptions

M Origine minérale
Mb Saveur bicarbonatée so- Eau de Vichy
dique
Mg Saveur magnésienne Salée et amère
Mn Saveur métallique Fer, cuivre
Ms Saveur salée 0,5 g au litre de NaCl au minimum

O Origine organique
Oh Saveur hydrocarbure Pétrole, essence
Om Saveur médicale ou phar-
maceutique Produits phénoliques
Ot Saveur de terre
Ov Saveur de vase Eaux des étangs, eaux stagnantes

— Limites de perception des saveurs (mg °/ 0 0 )

Nettement Faiblement Non


Substances reconnaissable perceptible décelable

CaCl8,NaCl 600 300 150


MgCl2 100 60 —

FeSO 1 7 3,5 1,75


CuSO4 7 3,5 1,75
FeCl3 30 15 7,50
H2S 1,15 0,55 0,30
H 2 SO 4 4 2 1
CaOCl2 0,5 0,2 0,05
Cl2 0,1 0,05 0,01

Cette méthode est homologuée par A F N O R sous le n 0 N F T 90-002.


CHAPITRE III

EXAMENS PRÉLIMINAIRES

EXAMEN MICROSCOPIQUE DU DÉPÔT

L'examen microscopique se pratique sur le culot de centrifugation de


l'eau. Les éléments susceptibles d'être rencontrés sont soit d'origine minérale,
végétale ou animale.
Substances minérales : le dépôt est très souvent formé de carbonates
terreux (Ca, Mg), de carbonate de fer plus ou moins hydraté. Ces sels qui
étaient primitivement dissous à l'état de bicarbonates ont été précipités par
le départ de CO2.
Des matières siliceuses ou argileuses sont aussi retrouvées. Elles pro-
viennent des terrains traversés et ont été entraînées mécaniquement.
La détermination de ces corps est souvent impossible. Quand le dépôt
est important, appliquer les méthodes habituelles d'analyse par séparation.
Substances végétales : ces substances sont constituées soit par des élé-
ments mélangés à l'eau, soit par des organismes vivants dans l'eau. Parmi les
premiers, il faut citer les débris de graines et de plantes ainsi que les déchets
domestiques ou industriels.
Parmi les organismes végétaux qui vivent dans l'eau, les plus importants
sont les champignons et les algues, qu'elles soient vertes, blanches ou brunes.
Substances animales : l'eau peut contenir des fibres musculaires, des
cellules épithéliales, fragments d'insectes, œufs de parasites, etc... Mais en
dehors de ces éléments transportés, existent dans l'eau des organismes ani-
maux vivants : rhizopodes, infusoires, ciliés, rotifères, etc...
D'une façon générale, ces différents éléments ne doivent pas être retrou-
vés dans une eau convenablement épurée, destinée aux usages domestiques.

D É T E R M I N A T I O N DES M A T I È R E S D É C A N T A B L E S

Principe.
Un certain volume d'eau est abandonné au repos pendant deux heures.
La'quantité de matière décantée est déterminée par volumétrie.

RODIBB. — L'analyse de l'eau. 3


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18 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Matériel spécial.

— Tamis module 34
— Cône d'Imhofï en verre, de 1 litre de capacité et gradué en millilitres.

Mode opératoire.
L'eau est passée sur un tamis module 34. Homogénéiser l'eau et en verser
1 1 dans le cône d'Imhofï, maintenu vertical à l'abri de la lumière et des
poussières. Au bout de 45 mn, imprimer au cône deux ou trois mouvements
brusques alternatifs autour de son axe, les matières adhérant aux parois se
détachent. Effectuer une première lecture après 1 heure de sédimentation.
Puis une deuxième après 1 h 30. Au bout de 1 h 45 de décantation, imprimer
de nouveau au cône les mêmes mouvements de rotation que précédemment.
Effectuer une nouvelle lecture après 2 heures. Si le niveau arrive entre deux
graduations, la teneur en matière sédimentable est le volume correspondant
à la graduation inférieure.

Expression des résultats.

Les résultats s'expriment en millilitres de matières décantées pour


1 1 d'eau.

MATIÈRES EN S U S P E N S I O N

La détermination des matières en suspension dans l'eau se fait soit par


filtration, soit par centrifugation.

Méthode par filtration


Principe.
L'eau est filtrée et le poids de matières retenues par le filtre est déterminé
par différence.

Matériel spécial.

Pour cette méthode, on peut utiliser 3 modes de filtration : sur papier


filtre, sur creuset de Gooch en porcelaine tapissé d'un matelas de fibres
d'amiante, sur creuset en verre fritté.

A) Filtration sur papier filtre :


Un entonnoir est garni de deux papiers filtres superposés, préalablement
lavés pour éliminer l'amidon, puis tarés après dessiccation à 105 0 C.
On peut également utiliser un filtre de Biichner dont le fond est recouvert
de papier filtre.
EXAMENS PRÉLIMINAIRES 19

B) Fillration sur creuset de Gooch :


L'amiante servant de matelas aux creusets est d'abord lavée à l'eau
distillée pour enlever les poussières. Faire ensuite bouillir 20 g de fibres pendant
environ une demi-heure dans 200 ml d'acide chlorhydrique 5 N.
Chauffer ensuite le mélange au bain-marie pendant quelques heures et
laisser reposer 24 heures. L'amiante est alors recueillie dans un grand entonnoir
de Buchner et lavée à plusieurs reprises avec de l'acide chlorhydrique dilué
et chaud, puis avec de l'eau distillée bouillante jusqu'à élimination complète
de toute trece d'acide chlorhydrique. L'amiante est ensuite séchée et calcinée
modérément.
Le creuset de Gooch vide est lavé soigneusement à l'eau distillée, séché à
l'étuve vers 105 0 C pendant une heure, puis calciné à 600 0 C au moufle pendant
un quart d'heure. Laisser refroidir dans un dessiccateur et tarer.
Il est ensuite rempli d'une suspension homogène de 20 g/1 d'amiante. Le
matelas de fibres est ensuite lavé avec 100 ml d'eau distillée. Le creuset ainsi
préparé est séché, calciné et pesé dans les mêmes conditions que le creuset
vide.

C) Creuset en verre fritte :


La porosité du creuset en verre fritté est choisie de telle manière que la
durée de la fittration ne dépasse pas une demi-heure pour le volume d'eau
préconisé, c'est-à-dire un volume donnant un poids de matières séparées
compris entre 20 et 100 mg.
Le filtre est lavé à l'acide chlorhydrique chaud, puis rincé à l'eau distillée.
Le creuset filtrant est ensuite soumis à un test de filtrabilité qui consiste à
mesurer le temps de filtration de 250 ml d'eau distillée. Le creuset est ensuite
séché pendant une heure à 105 0 C, puis refroidi dans un dessiccateur avant
pesée.
Après emploi, le filtre est nettoyé au moyen de solvants appropriés. Pour
les graisses, utiliser le trichloréthylène ; pour les matières organiques azotées,
l'ammoniaque ou l'acide chlorhydrique à chaud ; pour les corps organiques en
général, le mélange sulfo-chromique. Rincer ensuite abondamment à l'eau
distillée en la faisant circuler en sens inverse de la filtration. La propreté du
filtre est jugée en comparant les résultats obtenus par le test de filtrabilité et
le poids propre du filtre.

D) Dispositif d'alimentation des filtres :


Pour éviter les additions répétées d'eau dans le dispositif de filtration,
utiliser la méthode dite « de la bonbonne ». Utiliser un bonbonne contenant
un volume V (au moins 5 litres) d'eau à analyser et fermée par un bouchon
percé de deux tubes, l'un pour l'écoulement de l'eau, l'autre pour l'entrée
d'air. La bonbonne ainsi équipée est retournée sur le filtre de façon à ce que le
tube d'amenée d'air arrive à environ 1 centimètre du fond du dispositif
filtrant. Le débit est réglé par la descente ou la montée de l'eau dans
l'entonnoir.

Mode opératoire.
Un volume d'eau V est filtré sous faible dépression après une décantation
préalable. En fin d'opération, entraîner le dépôt sur le filtre. Rincer le vase
et jeter les eaux de lavages sur le filtre.
20 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Sécher les filtres ou les creusets à l'étuve à 105 0 C pendant une heure
Laisser refroidir à l'excicateur et peser.

Expression des résultats.


La teneur de l'eau en matières totales est donnée par l'expression

(M1-M0) x ^ (mg/1)

où M1 et M 0 sont les masses en milligrammes des filtres ou creusets chargés et


vides, et V le volume en millilitres d'eau filtrée.
Les matières minérales sont obtenues par pesée après calcination à
600 0 C au four à moufle.
La différence entre les matières totales et les matières minérales repré-
sente les matières organiques.

Remarque.
Le matelas de fibres d'amiante qui tapisse le fond du creuset de G o o c n
peut être remplacé par de la pâte de cellulose.

Méthode par centrifugation


Principe.

L'eau est centrifugée à 3 000 tr/mn pendant un quart d'heure. Le culot


est recueilli, séché à IOS 0 C et pesé. Il est ensuite calciné à 600 0 C et pesé de
nouveau.

Matériel spécial.
— Centrifugeuse électrique
— Capsule de platine de 100 ml.

Mode opératoire.
Centrifuger un volume d'eau de façon à recueillir entre 50 et 100 mg de
matières. Décanter le liquide surnageant par siphonage sans perturbation du
dépôt et jusqu'à une hauteur de 10 m m de liquide au-dessus du dépôt.
Les culots de matières sont transvasés dans une capsule de platine tarée.
Rincer les tubes à centrifuger par trois fois avec une petite quantité d'eau
distillée. Centrifuger à chaque fois pendant 15 mn à 3 000 tr/mn. Les der-
nières eaux de lavages sont introduites avec les culots de lavages dans la
capsule. Évaporer l'eau de la capsule au bain-marie. Sécher à l'étuve à
105 0 C pendant 1 heure. Laisser refroidir au dessiccateur. Peser.
Porter ensuite la capsule à 600 0 C au four à moufle pendant un quart
d'heure. Laisser refroidir au dessiccateur et peser.
EXAMENS PRÉLIMINAIRES 21

Expression des résultats.


Matières totales en suspension (mg/1) = ( P 2 — P 1 ) —y— où P 1 représente

le poids de la capsule vide et P2 le poids de la capsule pleine après séchage à


105° C.
Matières minérales (mg/1) = (P 3 — P 1 ) - y - où P3 représente le poids
de la capsule pleine après calcination à 600 0 C.
Matières totales — Matières minérales = matière organiques*.

Remarque.
Cette méthode est surtout utilisée pour des eaux contenant trop de
matières colloïdales pour être filtrées dans de bonnes conditions.

Méthode par ultra-centrifugation

L'ultra-centrifugation continue permet d'éviter la lenteur et le nombre


des opérations inhérents aux deux autres méthodes.

Principe.
L'eau introduite de bas en haut et à petit débit, clans un bol vertical
animé d'une très grande vitesse de rotation, est débarrassée de toutes ses
matières en suspension, suivant la loi de Stokes.

Matériel spécial.
— Ultra-centrifugeuse tournant à 30 ou 40 000 tr/mn, et permettant
une circulation d'eau de 1 1 à la minute.
— Centrifugeuse ordinaire.

Mode opératoire.
Prélever l'eau dans des bidons émaillés de 20 1. Obturer le récipient à
l'aide d'un bouchon en caoutchouc muni de deux tubulures, l'une plongeant
au fond du bidon, l'autre, raccordée à une petite soufflerie permettant d'intro-
duire l'eau du bidon dans la centrifugeuse en marche, où elle est débarrassée
de ses matières en suspension. Quand toute l'eau est passée, terminer l ' o p é -
ration par un rinçage des récipients et du bol par 1 1 d'eau distillée environ.
Puis placer une capsule de 500 ml en dessous de l'ajutage d'alimentation et
arrêter la centrifugeuse. Démonter le bol, détacher les particules collées aux
parois à l'aide d'un agitateur et les entraîner dans la capsule à l'aide d'un jet
d'eau distillée bouillant. Récolter ainsi 250 à 300 ml d'eau distillée chargée
des matières séparées. Terminer par une deuxième centrifugation ordinaire
à 4 500 tr/mn. Jeter l'eau surnageant et entraîner le précipité dans une
capsule de platine tarée. Sécher à 105 0 C jusqu'à poids constant. Peser.
22 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Calciner le résidu sec à 600 0 C pendant 2 heures. Laisser refroidir à Fexcica-


teur et peser.

Expression des résultats.


Soit P1 le poids de la capsule vide
P2 le poids après dessication à 105 0 C
P3 le poids après calcination à 600 0 C
V le volume d'eau traitée.
— Les matières totales, exprimées en milligrammes par litre, sont
données par l'expression :
/ v P1
V

— Les matières minérales, en milligrammes par litre, sont données par


l'expression :
P3 - P 1
V
— Les matières totales — les matières minérales = les matières orga-
niques.

Remarques.
— Dans le cas d'une eau d'alimentation, traiter 20 à 40 litres d'eau.
— Cette méthode permet de déterminer exactement des quantités de
matières en suspension de 5 à 10 mg/1 en opérant sur 20 litres d'eau.

BIBLIOGRAPHIE

A . LE STRAT, L. COIN, Application de l'ultra-centrifugation au dosage des


matières en suspension dans une eau superficielle. Chimie Anal. 1951,
33 n. s. (11 bis) p. 422.
Ed. L E C L E R C , P . B E A U J E A N , Ledosagedes matières en suspension. C.B.E.D.E.,
1952 — (25) — p. 67.
J. BOUQUIAUX, A . MARTENS, E . LECLERC, P . BEAUJEAN, La détermination
des matières en suspension dans les eaux. Étude comparative des diverses
techniques de laboratoires. C.B.E.D.E., 1953 (34), p. 66.

D É T E R M I N A T I O N DES R É S I D U S

Résidu sec
Principe.
Évaporer une certaine quantité d'eau dans une capsule tarée. Le résidu
desséché est ensuite pesé.
EXAMENS PRÉLIMINAIRES 23

Matériel spécial.

— Capsule de platine.

Mode opératoire.

Évaporer progressivement au bain marie dans une capsule de platine


tarée 500 ml d'eau filtrée, la capsule n'étant remplie qu'à mi-hauteur. Laver
le ballon qui a servi à mesurer le volume d'eau avec de l'eau distillée. Les eaux
de lavage seront ajoutées en cours d'évaporation.
Une fois toute l'eau évaporée, porter la capsule à l'étuve à 110 0 C pen-
dant 4 heures et laisser refroidir 1 /4 d'heure à l'excicateur. Peser immédiate-
ment et rapidement, le résidu étant en général hygroscopique.
Cet inconvénient sera évité si l'on prend la précaution de déposer 1 ou
2 décigrammes de fluorure de sodium au fond de la capsule de platine avant
d'en déterminer la tare. En effet, les fluorures alcalino-terreux sont facile-
ment débarrassés de leur excès d'eau à 105 0 C; protégés contre l'hydrolyse
par leur insolubilité, ils cristallisent anhydres en poudre fine.

Expression des résultats.


Poids du résidu sec x 2 = résidu sec d'un litre d'eau (en grammes ou en
milligrammes).

Remarque.
La température et la durée de a dessiccation du résidu sont des facteurs
très importants. Certains sels ne perdront pas toute leur eau de cristallisation
si la température n'atteint pas 200 °C. Si elle est atteinte, d'autres substances
comme les carbonates ou bicarbonates se décomposent, d'où perte de poids.

Perte au feu

Elle permet de déterminer approximativement les matières organiques


du résidu sec.

Principe.
Incinération du résidu sec à 525 0 C.

Réactif.

Solution de carbonate d'ammoniaque


carbonate d'ammonium 20 g
ammoniaque 20 ml
eau distillée 80 ml
24 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Mode opératoire.
Chauffer la capsule avec la petite flamme d'un bec Bunsen ou d'une
lampe à alcool jusqu'à combustion complète de la matière organique. Cette
opération sera conduite avec précaution en promenant la capsule sur la
flamme afin que sa température ne dépasse pas celle du rouge naissant. De
préférence, incinérer au four électrique à 525 0 C.
Imprégner ensuite l'extrait d'une solution de carbonate d'ammoniaque.
Évaporer à siccité au bain-marie et chauffer une heure à l'étuve à I l O 0 C .
Laisser refroidir au dessiccateur avant de peser.

Expression des résultats.


Résidu sec à 110 0 C — Résidu calciné (525 0 C) = perte au feu.

Remarques.
— La perte au feu correspond approximativement à la teneur en subs-
tances organiques et le résidu calciné à la teneur en substances minérales.
— Les incertitudes proviennent de ce que déjà à 110 0 C il se produit
une décomposition partielle des matières organiques. Par ailleurs il peut y
avoir une rétention d'eau de cristallisation ou d'origine hygroscopique (silice
et alumine).
De plus, à la calcination, les matières organiques ne sont pas seules décom-
posées, mais également certaines substances anorganiques, comme les carbo-
nates, nitrates, chlorures et sels ammoniacaux.
— Le traitement au carbonate d'ammoniaque permet de remplacer le
gaz carbonique éliminé à partir des carbonates.

Détermination du résidu sulfaté

Les erreurs inhérentes à la technique précédente disparaissent en partie


si au lieu de peser le résidu tel quel on le transforme d'abord en sulfate.

Principe.
L'addition d'acide sulfurique au résidu déplace les acides faibles de leurs
sels qui deviennent des sulfates. Le résidu ainsi transformé est pesé après
élimination de l'acide en excès.

Réactifs.
— Acide sulfurique étendu.
— Eau chlorhydrique.

Mode opératoire.
Évaporer au bain-marie dans une capsule de platine tarée 500 ml d'eau
à examiner (voir technique précédente).
EXAMENS PRÉLIMINAIRES 25

La capsule est ensuite placée à l'étuve à 100 0 C pendant 2 heures. Puis le


résidu est repris par de l'eau chlorhydrique et chauffé doucement jusqu'à
élimination complète de l'acide carbonique. Ajouter alors un excès d'acide
sulfurique étendu.
Évaporer à siccité. Chauffer à 60 0 C environ en ajoutant un peu de
carbonate d'ammonium solide. Répéter l'opération jusqu'à poids constant
et peser.

BIBLIOGRAPHIE

A. A. GUNTZ, Détermination de l'extrait sec d'une eau. Chimie et Industrie,


Vol. 67, N 0 2 bis. Février 1952, p. 174.
CHAPITRE IV

MESURES PHYSICO-CHIMIQUES

D É T E R M I N A T I O N DE L A D E N S I T É

Définitions.
La masse spécifique d'un corps est la masse de l'unité de volume de ce
corps. Par définition, celle de l'eau liquide pure à 4 0C est de 1 gramme par
millilitre.
La densité d'un corps est égale au rapport de sa masse spécifique à celle
de l'eau pure mesurée dans les mêmes conditions.

Principe.
La mesure de la densité de l'eau s'effectue à l'aide d'un densimètre ou
d'une fiole à densité.

Matériel spécial :
— Densimètre.
— Picnomètre ou flacon à densité.

Mode opératoire.

— Sur le terrain au moyen du densimètre :


Dans une éprouvette contenant l'eau à examiner, plonger un thermo-
mètre afin de déterminer la température du prélèvement, puis laisser glisser
doucement le densimètre dans l'eau. Attendre que l'équilibre s'établisse et
effectuer plusieurs lectures après déplacements légers de l'appareil, en évi-
tant tout frottement.
Si la température diffère de 15 0 C, consulter les tables de correction.
Dans le cas où l'on ne posséderait pas de tables, la mesure sera effectuée à
15 0 C. Pour cela, amener la température de l'eau dans l'éprouvette à 14 0C si
la température ambiante est de 15 0 C; introduire ensuite le thermomètre et le
densimètre, et attendre que la température monte d'elle-même à 15 0C pour
faire la lecture.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 27

— Au laboratoire par la méthode du flacon :

Utiliser un ballon de 100 ml, bouché à l'émeri au moyen d'une baguette


d e verre traversée par un tube capillaire portant un repère « a ». Remplir le
ballon avec de l'eau à examiner et boucher soigneusement.
Le ballon ainsi rempli est placé dans une pièce ou sur un bac à eau main-
tenu à une température sensiblement constante. Au bout d'une demi-heure
environ, affleurer au repère « a » à l'aide de papier filtre. Essuyer le ballon
sans l'échauffer au moyen de papier filtre et peser à la balance de précision.
Soit P le poids du ballon plein et n celui du ballon vide.
Refaire la même opération avec de l'eau distillée pure et le même ballon.
Soit alors le poids p :

Calcul : dans ces conditions, la densité est donnée par l'expression :

Remarque.

Pour les eaux gazeuses, éliminer l'excès de gaz par agitation, avant de
procéder à toute mesure.

BIBLIOGRAPHIE

J . LEMOINE, A . BLANC,Traité de physique générale et expérimentale. L. Eyrolles,


édit. Paris 1933. Tome I, p. 338.

MESURE DU pH

Méthode colorimétrique
Principe.

L'eau à analyser est additionnée d'un indicateur et la coloration obtenue


comparée à une échelle de teintes préparées à partir de solutions de p H
connues.

Matériel spécial.

— Comparateur de p H avec tubes ou disques


—- Colorimètre photoélectrique ou visuel.
28 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Réactifs.

— SOLUTION DE BASE D ' I N D I C A T E U R :

Peser exactement 0,1 g de chaque indicateur et le broyer, de préférence


dans un mortier d'agate, avec la quantité de soude N/20 indiquée au tableau
ci-dessous. Lorsque tout est dissous, amener à 25 ml pour obtenir la solution
de base.

ml de NaOH Zone de p H
Nom de l'indicateur Virage
iV/20 ajoutés d'utilisation

Pourpre de bromocrésol. 3,7 5,2 à 6,8 Jaune-pourpre


Bleu de bromothymol.. 3,2 6,0 à 7,6 Jaune-bleu
Rouge de crésol 5,3 7,2 à 8,8 Jaune-rouge
Bleu de thymol 4,3 8,0 à 9,6 Jaune pâle-bleu

Pour la mesure diluer 1 ml de solution de base avec 9 ml d'eau. L'indi-


cateur est alors prêt pour l'emploi.

— SOLUTIONS TAMPONS DE R É F É R E N C E :

Solution A :
Solution d'acide chlorhydrique (JV/5) vérifiée par acidimétrie.
Solution B :
Solution de soude (N/5) préparée avec de la soude décarbonatée. Laver
très rapidement des bâtons de soude, les dissoudre à saturation dans l'eau
distillée, bouillie et refroidie à l'abri de l'air. Enfermer dans un flacon bouché
avec un bouchon de caoutchouc lavé à la soude, et laisser déposer pendant
3 semaines à la glacière. Doser la solution à l'aide de la solution A et ajuster.
Solution C :
Solution de chlorure de potassium (N/5).
Chlorure de potassium pur 14,912 g
Eau bidistillée q. s. p 1000 ml
Le sel doit être, avant la pesée, recristallisé et séché à + IOO0C.
Solution D :
/COOK
Solution de phtalate acide de potassium pur (N/5) : C0H4 v
X COOH

Phtalate acide de potassium pur 40,828 g


Eau bidistillée q.s.p 1000 ml
Solution E :
Solution de phosphate monopotassique.
Phosphate monopotassique pur 27,231 g
Eau bidistillée q.s.p 1000 ml
Le sel doit être, avant la pesée, recristallisé et séché à + 100 0 C.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 35

Solution F :
Solution double d'acide borique et de chlorure de potassium N/5.
Acide borique 12,405 g
Chlorure de potassium pur 14,912 g
Eau bidistillée q.s.p 1000 ml

Composition des mélanges :


97 m
( Solution A J
pH 1 Solution 50 m
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
. SolutionA 64>5 ml

p H 1,2 Solution 50 mJ

' Eau bidistillée q.s.p 200 ml


[ Solution A 41,5 ml
pH 1,4 Solution C 50 mJ

' Eau bidistillée q.s.p 200 ml


, Solution A 26,3 ml
p H 1,6 Solution C 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
i SolutionA 16'6 ml

pH 1,8 Solution C 50 ml
' Eau bidistillée q.s.p 200 ml
i Solution A 10'6 ml

pH 2 ! Solution C 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
. Solution A 46>7 ml

p H 2,2 Solution!) 50 ml
I Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution A 39,6 ml
p H 2,4 ' Solution!) 50 ml
' Eau bidistillée q.s.p 200 ml
, Solution A 32,95 ml
p H 2,6 Solution!) 50 ml
1 Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( SolutionA 26,42 ml
p H 2,8 Solution!) 50 ml
I Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution A 20,32 ml
pH 3 Solution D 50 ml
I Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( SolutionA 14>7 ml

p H 3,2 Solution!) 50 ml
I Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( SolutionA 9>9 ml

p H 3,4 Solution D 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
36 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

( Solution A 5,97 ml
p H 3,6 Solution D 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( SolutionA 2,63 ml
p H 3,8 Solution D 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
i Solution B 0,4 ml
pH 4 Solution D 50 ml
I Eau bidistillée q.s.p 200 ml
) Solution B 3,7 ml
p H 4,2 Solution!) 50 ml
) Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 7,5 ml
p H 4,4 S Solution D 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 12,15 ml
p H 4,6 Solution D 50 ml
I Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 17,7 ml
p H 4,8 Solution D 50 ml
' Eau bidistillée q.s.p 200 ml
] Solution B 23,85 ml
pH 5 ' Solution D 50 ml
j Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 29,95 ml
p H 5,2 Solution D 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 35,45 ml
p H 5,4 Solution!) 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
(Solution!? 39,85 ml
p H 5,6 Solution!) 50 ml
f Eau bidistillée q.s.p 200 ml
I Solution B 43 ml
l Solution!) 50 ml
' Eau bidistillée q.s.p 200 ml
PH 5'8 j Solution B 3,72 ml
/ Solution E 50 ml
Eau bidistillée q.s.p 200 ml
Solution B 45,45 ml
V Solution!) 50 ml
1 Eau bidistillée q.s.p 200 ml
p H 6 j Solution B 5,70 ml
I Solution E 50 ml
Eau bidistillée q.s.p 200 ml
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 37

47 nl
I Solution B J
i Solution m
1 Eau bidistillée q.s.p 200 ml
PH 6>2 ) Solution B 8,6 ml
I Solution E 50 m

Eau bidistillée q.s.p 200 ml


12 6 m
( Solution B > J
p H 6,4 Solution E JjO ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 17>8 ml

p H 6,6 | Solution E 50 m
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 23,65 ml
p H 6,8 Solution E 50 111J

( Eau bidistillée q.s.p 200 ml


( Solution B 29,63 ml
pH 7 Solution E 50 ml

( Eau bidistillée q.s.p 200 ml


( Solution B 35 ml

pH 7,2 Solution E 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 39,5 ml
p H 7,4 s Solution E 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 42.8 ml
p H 7,6 Solution E 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
Solution B 45,2 ml
^ Solution E 50 ml
1 Eau bidistillée q.s.p 200 ml
7'8 , Solution 2,61ml
/ Solution F 50 ml

Eau bidistillée q.s.p 200 ml


Solution B 46,8 ml
^ Solution E 50 ml
' Eau bidistillée q.s.p 200 ml
p H 8 1 Solution B 3,97 ml
( Solution F 30 ml

Eau bidistillée q.s.p 200 ml


( Solution B 5,9 ml
p H 8,2 Solution F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 8,5 ml
p H 8,4 Solution F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 12 nl1

p H 8,6 Solution F 50 ml
f Eau bidistillée q.s.p 200 ml
32 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

( Solution B 16,3 ml
p H 8,8 Soluti9n F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 21,3 ml
pH 9 Solution F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 26,7 ml
p H 9,2 Solution F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 32 ml
p H 9,4 1 Solution F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 36,85 ml
p H 9,6 Solution F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 40,8 ml
p H 9,8 Solution F 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml
( Solution B 43,9 ml
p H 10 SolutionF 50 ml
( Eau bidistillée q.s.p 200 ml

M o d e opératoire.
La quantité exacte d'indicateur à utiliser dans l'essai dépend de l'indi-
cateur, de l'importance de l'échantillon et de l'étalonnage adopté par le
constructeur pour l'appareil. La notice d'utilisation de l'appareil employé
fournira toutes les indications nécessaires sur les conditions de fonctionne-
ment.

Remarques.
Autres indicateurs utilisables ;
Indicateur Universel : il permet l'estimation directe du p H entre 1 et 10
{à l'unité près).
Composé de plusieurs colorants en solution alcoolique, une des formules
de préparation est la suivante :
phénolphtaléine 100 mg
rouge de méthyle 200 mg
diméthylaminoazobenzène 300 mg
bleu de bromothymol 400 mg
bleu de thymol 500 mg
alcool éthylique 500 ml

Ajouter quelques gouttes de solution de soude pour obtenir la teinte jaune.


Les p H sont donnés par les teintes de virage suivantes :
pH = 2 rouge
pH = 4 orange
pH = 6 jaune
pH = 8 vert
p H = 10 bleu
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 33

Rouge de méthyle : il convient pour les mesures des eaux très acides dont
le p H varie de 4,2 à 6,3.
L'indicateur est préparé par dissolution de 0,1 g de rouge de méthyle
dans 300 ml d'alcool éthylique, en broyant au mortier ; la solution est complé-
tée à 500 ml avec de l'eau.
Le virage du rouge carmin au jaune orangé nécessite de la part de l'opé-
rateur une observation attentive pour obtenir une mesure suffisamment
précise.
Jaune d'alizarine R : Surtout utilisé pour les mesures dans les eaux
alcalines (chaudières) dont le p H varie de 10,1 à 12,1.
L'indicateur est préparé par dissolution de 0,1 g d'alizarine R dans un
litre d'eau, en broyant soigneusement.
Le virage du jaune au rouge orangé ne donne pas toujours une variation
de teinte suffisante pour obtenir des mesures très précises. Le virage sera
rendu plus appréciable à l'œil et aux mesures, en ajoutant une goutte de bleu
de méthylène ou d'un bleu stable. Il se fait alors du vert au violet.

Inconvénients de la méthode colorimétrique

— L'intensité de la coloration de certains indicateurs varie avec le


temps à cause des réactions chimiques qui se produisent au sein de la solu-
tion, la rapidité de ce changement étant elle-même fonction du pH.
— La netteté du virage dépend de la nature de l'indicateur, le coeffi-
cient d'extinction variant lui-même avec la longueur d'onde de la lumière
utilisée pour l'observation.
— La plupart des indicateurs sont inutilisables en présence de protides,
certains donnent même des erreurs en présence des produits provenant de la
décomposition des dits protides.
— Si l'eau contient des matières en suspension, procéder à une décan-
tation, à l'abri de l'air et effectuer le p H sur le liquide clair, une filtration
modifiant la valeur du p H .
— Il peut exister une erreur due à la salinité. En effet, la teinte de l'in-
dicateur ne dépend pas seulement du p H , mais aussi de la nature du sel
dissous et de sa concentration; l'erreur croît avec une augmentation de cette
dernière.
— Les dérivés chlorés peuvent détruire partiellement les indicateurs ou
renforcer la teinte. Dans le premier cas, le p H est diminué, dans le second il
est élevé.

Méthode électrométrîque avec électrode de verre

Cette méthode est surtout utilisée pour des mesures précises. ELlle est
également appliquée dans des cas particuliers comme par exemple la mesure
de p H des eaux très douces, des eaux contenant des protéines.

RODIEH. — !.'analyse de l'eau. 4


34 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Principe.
La différence de potentiel existant entre une électrode de verre et une
électrode de référence (calomel — KCl saturé) plongeant dans une même
solution, est une fonction linéaire du p H de celle-ci. Selon les lois de Nernst,
le potentiel de l'électrode est lié à l'activité des ions H + présents par la
relation :

où R représente la constante des gaz, en joules par degré


T la température absolue
F le symbole de Faraday (96 500 coulombs)
aH+ l'activité des ions H +
K une constante dépendant de la nature du verre de l'électrode et du
dispositif de mesure.

Matériel spécial.
— Electrode de verre.
— Electrode de référence au calomel KCl saturé.
— Dispositif potentiométrique ampiificateur spécialement construit pour
la mesure du pH.

Réactifs.
—• Solutions étalons
Les solutions sont préparées à partir de sels minéraux, portant la mention
« P U R pour détermination du p H ». Avant l'emploi, ces sels seront laissés
pendant une heure dans une étuve à 110 0 C sauf pour fe borate de sodium qui est
utilisé à l'état de décahydrate.
L'eau distillée entrant dans la composition des solutions sera rigoureu-
sement exempte de gaz carbonique.

ÉTALON PRIMAIRE : p H = 4,00 à 20 0G :

Phtalate acide de potassium 10,21 g


Eau distillée q.s.p 1 000 ml

É T A L O N S SECONDAIRES :

Etalon A :
Solution saturée de tartrate acide de potassium dans l'eau :
p H = 3,57 à 20 » c .
Etalon B :
Solution tampon aux phosphates : p H = 6,88 à 20 0 C :
Phosphate monopotassique 3,402 g
Phosphate disodique 3,549 g
Eau distillée q.s.p 1 000 ml
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 35

Etalon C :
Solution tampon de borate de sodium : p H = 9,22 à 20 0 C :
Borate de sodium 10 H 2 O, 3,81 g
Eau distillée q.s.p 1 000 ml

Mode opératoire.

Étalonnage de l'appareil :

Dans le cas des appareils ne donnant pas de mesures directes, introduire


successivement dans deux solutions étalons l'ensemble constitué par l'élec-
trode de verre et l'électrode au calomel. Les valeurs correspondantes en
millivolts lues sur l'appareil permettent de déterminer la droite liant le
p H et la différence de potentiel.
Beaucoup d'appareils sont maintenant étalonnés directement en unités
de p H . Ils comportent aussi un régulateur ou compensateur de température
pour les mesures effectuées en dehors de 20 0 C. L e réglage initial de ces appa-
reils comporte un certain nombre d'opérations indiquées dans leur notice
d'utilisation.

Mesures :

— Pour les eaux non tamponnées ou susceptibles de se modifier au


contact de l'air, les mesures s'effectuent à l'abri de l'air en utilisant un dispo-
sitif isolant l'électrode de verre de l'atmosphère ambiante.
L'eau à examiner sera amenée alors au contact de l'électrode par circu-
lation.
Faire la lecture après stabilisation du p H .
— Pour les eaux suffisamment tamponnées, le p H peut être mesuré au
contact de l'air. Il est nécessaire d'effectuer un certain nombre de mesures
pour être assuré de la constance de la valeur obtenue.

Expression des résultats.

Les mesures sont exprimées en unités de p H , à la température de 20 0 C .

Remarques.

— Il est recommandé de déterminer le p H des eaux « in situ », de façon


à ne pas modifier les équilibres ioniques par suite d'un transport ou d'un
séjour plus ou moins prolongé des échantillons dans des flacons.
— Les électrodes de verre sont très délicates. Aussi, en dehors de l'usage
doivent-elles être conservées dans l'eau distillée.
— Au-dessus de p H 9, les mesures sont entachées d'une erreur due à
la présence des ions sodium dans la solution. Il suffira pour la corriger, d'utiliser
l'abaque indiquée ci-dessous.
36 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Mol. Na+/l Lecture

1—2 11,5

Correction de pH
- 1
r- + 1
11,0
- 0,5 - +0,5

-+0,2
- 0.2 - 10,5

-+0,1
— 0,1
-+0,05 - 10,0
0,05

+ 0,02
0,02 - 9,5
'—+0,01
ApH
r 0,01
9,0
1 0,005 pW
^Na

CORRECTION DES ERREURS PRODUITES PAR


L'ION SODIUM (20 "C) : pH = pH' + A pH

EXEMPLE

Lecture du pH 9,8
Concentration en ion No+. . . . 0,4
Correction du pH + 0,1
pH corrigé 9,9 j

BIBLIOGRAPHIE

L. MICHAELIS, H . C H A B A N I E R et C. L O B O - O N E L L , Manuel de techniques de


physico-chimie. 2 e édition. Masson et Cie, Edit. Paris 1925, p. 41.
Dr. J. S W Y N G E D A U W , Électrode à hydrogène à saturation permanente. Mesure
du pH et du pouvoir tampon. Masson et Cie, Edit. Paris 1928, p. 27.
A. S T R O H L et C. S A N N I E R , Leçons de physico-chimie. Masson et Cie, Edit.
Paris 1930, p. 83.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 37

M. HUYBRECHTS, Le pH et sa mesure. Masson et Cie, Edit. Paris 1930, p. 120


et 1 5 8 .
G. VIVIN Mesure et régulation du pH. Génie Chimique. Février 1957, p. 37.

La méthode colorimétrique est homologuée par A F N O R sous le N 0 NF T


90-006.
La méthode électrométrique est homologuée par A F N O R sous le N 0 NF T
90-008.

MESURE DU r H
Définition.
Le r H d'une solution est le logarithme décimal changé de signe, de la
pression P (en atmosphère) de l'hydrogène gazeux en équilibre avec l'hydro-
gène moléculaire dissous dans la solution.

Principe.

La détermination de P se fait par voie potentiométrique en mesurant la


différence de potentiel existant entre une électrode normale à hydrogène et
une électrode de platine brillant. La différence de potentiel V — V' est liée
à la pression P par la relation :

V - V - - U , ^

dans laquelle
F — 96 500 coulombs,
R désigne Ia constante des gaz parfaits,
T la température absolue.

Cette relation devient en effectuant et pour une température de 18 0 C :


V - V = E = 0,029 rH — 0,058 p H .

Matériel spécial.

—• Electrode de platine brillant.


— Electrode normale à hydrogène.
— Dispositif potentiométrique.

Mode opératoire.

Plonger les deux électrodes dans l'eau à examiner et déterminer la diffé-


rence de potentiel E pour une température donnée. La mesure du p H sera
également effectuée sur la même eau et dans les mêmes conditions.
38 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Détermination graphique du r H

pW
-r-tt
£(mV) -13

+1000-. 12
+ 900- h 11
•+ 8 0 0 - rH 10
+ 700-
+ 600- 40 9
+ 500- 8
+ 400- R 30
- 7
+ 300-
+ 200- r 20 6
+ 100- 5
o - r 10
- 4
- 100-
-200- 0 3

- 300- 2 ABAQUE DE LESCŒUR DONNANT LE rH


- 400- EN FONCTION DE LA DIFFÉRENCE
DE POTENTIEL ET DU pH
- 500-
- 600-
A l'aide d'une règle relier exactement le
- 700- point indiquant la différence de potentiel sur la
- 800- verticale de gauche et le point indiquant le pH
- 900- sur la verticale de droite. Le point d'intersection
de la règle dans l'échelle verticale du milieu
-1000J- donne la valeur du rH recherché.

Hemarque.

— Préparation d'une électrode à hydrogène.

Elle est constituée par un fil de platine rendu p o r e u x à sa surface par


d é p ô t de noir de platine, placé dans de l'hydrogène sous la pression de l ' a t m o s -
phère et plongeant par sa pointe dans un liquide d'acidité H = 1.

BIBLIOGRAPHIE

— F. VLÈS, M. GEX, Constitution d'une pile d o n t la force électromotrice


fournit directement le r H . C.R. des Séances. Soc. Phys. biol. de France,
1943. (69-70-71) p. 91.
— L. L E S C Œ U R , La chimie et la physico-chimie au service de l'hydrologie
moderne. Edit. Y i g o t Frères, Paris, 1952, p. 80.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 39

M E S U R E DE L A RÉSISTIVITÉ

La résistivité d'une eau est la résistance d'une colonne d'eau comprise


entre deux électrodes métalliques de 1 cm 2 de surface et séparées l'une de
l'autre de 1 cm. Cette résistivité s'exprime en ohm-centimètre ou ohm-
centimètre carré par centimètre.

Principe.
La mesure est basée sur le principe du pont de Wheatstone en utilisant
comme appareil de zéro un galvanomètre, un téléphone ou un trèfle à rayons
cathodiques.

Matériel spécial.
— Conductimètre. — Quelque soit l'appareil de zéro employé, le courant
alternatif sera seul utilisé (le courant continu produisant une électrolyse).
— Une cellule constituée par deux lames carrées de 1 cm de côté en
platine platiné maintenues parallèles dans un tube de verre, à une distance de
1 centimètre. Lorsque l'appareil plonge dans l'eau, une colonne de liquide de
1 cm 2 de section et 1 cm de longueur est ainsi délimitée. Certaines cellules
possèdent en annexe une chambre thermométrique.
Entre les mesures conserver la cellule dans l'eau distillée.
— Thermomètre à 1/10.

Mode opératoire.

Rincer la cellule à conductivité avec quelques gouttes d'eau à examiner


puis plonger-la dans cette dernière, les électrodes de platine étant complète-
ment immergées.
Agiter le liquide à l'aide de la cellule afin que la concentration ionique
entre les électrodes soit identique à celle du liquide ambiant. Cette agitation
permet aussi de débarrasser les électrodes de toute bulle d'air.
Introduire alors le thermomètre aussi près que possible de la cellule. La
température du liquide ne devra en aucun cas varier durant la mesure.
Faire varier la résistance M jusqu'à ce qu'il ne passe plus de courant
dans l'appareil de zéro.
Noter alors la résistance R donnée par le pont.

Expression des résultats.


La résistivité de l'eau est donnée par l'expression :

r = K x R,

où K est la constante d'étalonnage de la cellule et


R la résistance trouvée au moyen du pont de mesure.
40 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

La résistivité d'une eau s'exprime en Ohm-cm ou Ohm-cm/cm 2 . Elle


est donnée en général à la température de 18 0 C.

Correction en fonction de la température.


La résistance spécifique d'un liquide dépend largement de la tempé-
rature. Cette dernière sera relevée très exactement au cours de la mesure.
En dehors de 18 0C1 effectuer une correction de résistivité d'après la
formule :

-4- étant donné par le tableau ci-dessous :

Degrés D I X I È M E DE DEGRÉ

8 9

5 0,701 0,703 0,706 0,708 0,710 0,713 0,715 0,717 0,719 0,722
6 0,724 0,726 0,729 0,731 0,733 0,735 0,738 0,740 0,742 0,745
7 0,747 0,749 0,752 0,754 0,756 0,759 0,761 0,763 0,765 0,768
8 0,770 0,772 0,775 0,777 0,779 0,781 0,784 0,786 0,788 0,790
9 0,793 0,796 0,798 0,800 0,802 0,805 0,807 0,809 0,812 0,814

10 0,816 0,818 0,820 0,822 0,825 0,827 0,830 0,832 0,834 0,837
11 0,839 0,841 0,843 0,845 0,848 0,850 0,853 0,855 0,858 0,860
12 0,862 0,864 0,867 0,869 0,871 0,873 0,876 0,878 0,880 0,883
13 0,885 0,887 0,890 0,892 0,895 0,897 0,899 0,902 0,904 0,906
14 0,908 0,911 0,913 0,915 0,917 0,919 0,922 0,924 0,926 0,928

15 0,931 0,934 0,933 0,938 0,941 0,943 0,945 0,948 0,950 0,952
16 0,954 0,957 0,959 0,962 0,963 0,965 0,968 0,970 0,973 0,975
17 0,977 0,979 0,981 0,984 0,986 0,988 0,991 0,993 0,996 0,998
18 1,000 1,002 1,004 1,007 1,009 1,011 1,013 1,016 1,018 1,020
19 1,022 1,024 1,027 1,030 1,032 1,034 1,036 1,038 1,042 1,044

20 1,046 1,048 1,051 1,053 1,055 1,057 1,059 1,062 1,064 1,066
21 1,069 1,071 1,073 1,075 1,078 1,080 1,082 1,084 1,087 1,089
22 1,092 1,094 1,097 1,099 1,101 1,104 1,106 1,109 1,111 1,112
23 1,115 1,117 1,120 1,121 1,124 1,126 1,129 1,130 1,133 1,135
24 1,138 1,140 1,142 1,144 1,147 1,149 1,152 1,153 1,156 1,159

25 1,161 1,164 1,166 1,168 1,171 1,174 1,176 1,178 1,181 1,182

Remarques.
— Détermination de la constante d'une cellule :
Chaque cellule possède une constante qui lui est propre. Pour la déter-
miner, mesurer à une température connue la résistance R d'une solution de
résistivité connue p :

' - i
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 41

L'étalonnage s'effectue en général en utilisant des solutions de chlorure


de potassium préparées à partir du sei chimiquement pur, pesé après déshy-
dradation dans un dessiccateur. Ces solutions peuvent être N/10 : 7,455 g % o ;
N/50 : 1,49 g«/ 00 ; N/100 : 0,7455 g°/ 0 0 .
Le coefficient ne varie pas avec fa température. Il peut donc être déter-
miné à une température quelconque à condition qu'eife soit constante pendant
toute fa mesure, et que la résistivité de la solution étalon à cette température
soit connue.

Résistivité spéci- Résistivité spéci- Résistivité spéci-


Températures fique de la solution fique de fa solution fique de la solution
ClK AT/10 ClK JV/50 ClK N/100

15 95,98 446 872


16 93,67 436 852
17 91,46 426 834
18 89,36 417 817
19 87,44 408 800
20 85,43 400 782
21 83,59 392 767
22 81,83 384 751
23 80,14 376 736
24 78,52 369 721
25 77,05 362 708

Vérifier de temps à autre la constante, surtout si la cellule est employée


fréquemment.

Platinage des électrodes.


Replatiner les électrodes si Ia couche de platine est endommagée. Pour
cela, gratter prudemment la plus grande partie de la mousse de platine puis
décaper le reste à l'eau régale diluée. Rincer soigneusement à l'eau distillée.
Tremper les électrodes dans une solution sulfo-chromique chaude et rincer
de nouveau la cellule à l'eau distillée. Immerger-la ensuite dans la solution
suivante :
Chlorure de platine 1 partie
Acétate de plomb 0,008 partie
Eau distillée 30 parties.

Relier les électrodes à un accumulateur de 4 volts et laisser passer le


courant continu pendant 3 mn. Il se produit une électrolyse entraînant un
dépôt de mousse de platine au pôle négatif. Intervertir ensuite les connexions
de Ia cellule de mesure et platiner la seconde électrode de la même façon.
La cellule sera alors lavée à l'eau distillée et plongée dans une solution diluée
d'acide sulfurique. Relier les électrodes pendant quelques minutes à l'accu-
mulateur en les alternant. Rincer enfin plusieurs fois à l'eau distillée puis
vérifier la constante d'étalonnage.
42 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Résistivité permanente.
T O U P L A I N réalise un essai d'ionisation par dilution et sur l'eau bouillie
de façon à déterminer la résistivité permanente :
Placer un volume V d'eau (500 ml par exemple) dans un ballon de verre à
fond en quartz ou en Pyrex. Porter à ébullition pendant 5 mn. Supprimer le
chauffage.
Fermer le ballon avec un bouchon terminé par un robinet de verre en
position de fermeture. Après refroidissement ouvrir le robinet pour laisser
entrer l'air. Verser alors le liquide dans une fiole jaugée de 500 ml et compléter
avec de l'eau distillée pure. Filtrer et effectuer la mesure sur cette solution.
Pour les eaux ayant une forte teneur en sels minéraux, résidu sec supé-
rieur à 700 mg/1, procéder à la dilution de l'eau avant de déterminer la
résistivité.

Détermination de la minéralisation globale de l'eau.


La minéralisation globale P de l'eau en milligramme par litre est donnée
par la formule :
0,72 x IO6 720 000
P — ; ou
R x \ x K Pl8

BIBLIOGRAPHIE

J . LEMOINE, A . BLANC, Traité de Physique générale et expérimentale. L . Eyrolles,


Edit. Paris 1933, p. 38 et 71. '
L. D U T R O N : La télémesure et ta télécommande au service des eaux de chau-
dières. C.B.E.D.E. 1952 (21), p. 4.

DOSAGE D U RADIUM PRÉSENT ET DU RADON


DISSOUS DANS U N E E A U MINÉRALE

Au point de vue radioactivité, certaines eaux minérales peuvent être


considérées comme possédant une radioactivité permanente dûe aux com-
posés du radium et du thorium en solution ou en suspension dans l'eau, et
une radioactivité temporaire dûe principalement au radon dissous.
La première généralement faible est exprimée en IO -12 g de radium élé-
ment, la seconde en millimicrocurie de radon par litre d'eau à l'émergence ou
par litre de gaz (supposé sec à 0 0 C sous 760 mm de mercure).
L'unité de radioactivité est le curie. C'est par définition, la quantité de
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 43

radon en équilibre avec 1 g de radium élément ou encore équivaut à 0,6 mm 3


de radon mesuré à 0 0 C sous 760 m m de mercure. Les sous-multiples sont :
le millicurie, le microcurie et le millimicrocurie.

Généralement la mesure de la radioactivité d'une eau minérale s'effectue


sur l'eau elle-même et les roches traversées.

Méthode à l'électroscope
Principe.
L'air est ionisé sous l'action des particules ou des rayonnements émis
par les substances ou les gaz radioactifs et l'intensité d'ionisation est pro-
portionnelle à la quantité de matière radioactive agissante.
La mesure consistera à déterminer la vitesse de décharge de la lame d'un
électroscope, et à la comparer à celle que donne une quantité connue de
matière radioactive.

Matériel spécial.
—• Electroscope complet avec appareil de déperdition à plateau et cylindre
de déperdition. L'ensemble sera placé sur une table très stable, afin d'é\iter
les vibrations d'origine mécanique (et à 1 m environ d'une source lumineuse
diffuse).
— Disque étalon d'oxyde noir d'uranium en général livré avec l'appareil;
ce disque à rayonnement constant ne se détériore pas et sert à déterminer
les constantes de l'appareil.

Réactifs.
— Solution saturée de chlorure de baryum.
— Carbonate de sodium anhydre.
—- Carbonate de potassium.
— Potasse en pastilles.
—- Solution d'acide chlorhydrique à 40 %.
— Acide iluorhydrique.
—- Acide nitrique.
— Acide sulfurique.

A. — RADIOACTIVITÉ PERMANENTE D'UNE EAU

I0 Prélèvement :
Dans le cas de la radioactivité permanente, prélever 30 1 environ pour
une eau fortement minéralisée ou 60 1 pour une eau de faible minéralisation
dans des bonbonnes de contenance voulue. Les expédier ensuite vers le
laboratoire.

2° Évaporation :
(Traiter assez rapidement une eau faiblement minéralisée de façon à
éviter le contact prolongé du radium avec le verre de la bonbonne).
44 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Prélever 1 1 environ de cette eau homogénéisée par agitation (ce prélève-


ment servira au dosage ultérieur de l'extrait sec.
Peser ensuite la bonbonne pleine d'eau restant à traiter ainsi que le
flacon F 1 vide. Ce dernier, d'une capacité de 15 1 environ gradué en litres est
rempli avec l'eau de la bonbonne. Noter le poids de F1 plein. Cette opération
sera répétée jusqu à complet épuisement de l'eau dans la bonbonne. Peser
ensuite la bonbonne vide et en déduire le poids de l'eau.

a b

Schéma, appareil à évaporation de l'eau.

Ajouter dans F1 un volume d'acide chlorhydrique à 40 % suffisant pour


obtenir le complet dégagement de CO2 et éviter ainsi le désamorçage de la
boule de garde G en cours d'évaporation.
A l'aide des tubulures a et b, alterner vide et entrée d'air afin d'assurer
un bon brassage du liquide, et faciliter l'éminination complète du CO2
formé. Effectuer au minimum 10 brassages. Transvaser l'eau de F1 dans
F 2 , en réunissant les tubulures a et a' par un tube de caoutchouc et en aspi-
rant en b', à l'aide d'une trompe à eau. Cette opération terminée, dégager
simultanément b' et a' (noter le nombre de litres dans F 2 . Vérification).
Ouvrir le robinet r et remplir le cristallisoir C qui repose sur une plaque
chauffante P. Fermer r et obturer soigneusement b'. Par aspiration, remplir
aussi la boule de garde G et l'obturer par une pince ou un petit agitateur. Si
l'appareil est convenablement monté, le niveau n doit être le même qu'en n'
dès la cessation du dégagement gazeux en a". Brancher la plaque chauffante
P et activer si possible, l'évaporation par un appareil électrique placé au-
dessus de la surface de l'eau, mais en aucun cas l'ébullition ne devra être
atteinte.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 45

En cours d'opération (eau faiblement minéralisée) ou en fin d'opération


(eau fortement minéralisée), ajouter dans C assez de Cl2 Ba (en solution
saturée) pour précipiter les sulfates.
Rincer F 1 et F2 et la bonbonne vide, une fois à l'eau fortement chlorhy-
drique, deux fois à l'eau distillée. Ces eaux de lavage seront également concen-
trées dans C.
Arrêter l'évaporation quand le volume d'eau dans C sera d'environ 1 1.
Filtrer le résidu.

3° Traitement :
Laver soigneusement le résidu précédent à l'eau distillée et mettre le
filtrat de côté (1). Ce résidu est ensuite séché à l'étuve puis fragmenté en
portions de 5 g environ. Attaquer chaque portion par approximativement
deux fois son poids de mélange carbonaté (0,5 partie de CO3 Na 2 + 0,5 partie
de CO3 K 2 + 0,1 g de Cl 2 Ba) dans une capsule de platine. Fondre ce mélange
à haute température en ayant soin d'impliquer à la capsule un mouvement de
rotation afin d'obtenir une masse liquide homogène. Couler ensuite sur plaque
d'acier « stainless » et laisser refroidir. Dissoudre ces fragments dans l'eau
chaude et, en cas de besoin, porter quelques instants à ébullition. Filtrer.
L'insoluble est repris par une eau fortement chlorhydrique additionnée de
quelques gouttes de Cl2Ba. Laisser bouillir quelques minutes. Filtrer et laver
jusqu'à cessation de l'acidité. Conserver seulement les portions chlorhy-
driques que l'on ajoutera au premier filtrat (1). Il a été démontré que les
solutions alcalines ne contenaient pas de radium.
Le précipité recueilli est à nouveau attaqué, par fusion alcaline, et ceci
jusqu'à disparition complète de tout résidu insoluble et l'obtention d'une
solution chlorhydrique limpide d'un litre et demi environ. S'assurer que la
solution obtenue ne précipite plus en présence de quelques gouttes de solu-
tion saturée de Cl2 Ba. Dans le cas contraire, filtrer et pratiquer une nouvelle
fusion.

4° Préparation et fermeture du ballon :


On a fait passer en solution chlorhydrique tout le radium contenu dans
n litres d'eau minérale (il en sera de même pour Pg de roche). Introduire la
solution radioactive dans un ballon de 2 1 taré. Noter le poids de la solution
(un certain volume libre 500 ml environ sera réservé pour permettre un bon
brassage du liquide, et s'assurer de l'extraction complète de radon au cours de
l'ébullition. Adapter ensuite l'équipage composé du bouchon de caoutchouc
traversé de 2 tubulures munies de pinces (voir croquis) puis mettre le ballon
dans le circuit décrit ci-dessous.
Faire bouillir cette solution pendant 20 mn suivant la méthode d'extrac-
tion habituelle (voir ci-contre) afin de chasser complètement le radon qui
pourrait être dissous. Remplacer dans ce cas le cylindre à déperdition par un
46 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

dispositif spécial constitué par un grand flacon dans lequel une trompe à eau
crée un vide constant.
Fermer les pinces du ballon immédiatement après la fin de l'ébullition
de façon à ce qu'il existe toujours un vide partiel dans le ballon.
Noter soigneusement le jour et l'heure de la fermeture, qui serait pris
comme temps zéro.
Attendre ensuite que le radon engendré par le radium présent dans la
solution soit en quantité suffisante pour effectuer une bonne détermination,
c'est-à-dire de 8 jours à un mois.

5° Extraction par la méthode de l'ébullition :


Après avoir déterminé la fuite spontanée de l'appareil (voir dosage)
faire le vide dans le cylindre et le maintenir jusqu'à introduction du radon.
a) Allumer le gaz : après avoir mis le ballon contenant la solution radio-
active en communication avec le réfrigérant (celui-ci restera en fonctionne-
ment, pince ouverte, depuis le début jusqu'à la fin des opérations) et avec
la cloche à mercure. Laisser alors le robinet du cylindre en relation constante
avec le circuit. Amener à ébullition. Prendre soin, avant chaque introduction
de faire un appel d'air afin d'éviter toute surpression.

b ) Ébullition : elle doit être vive. Pour éviter les projections du liquide
durant l'ébullition, régler les rentrées d'air provenant d'un petit tube annexe
et en communication avec l'extérieur et fermé par une pince.
En réalité compter dès le début de l'ébullition :
— 5 mn sans rentrée d'air ;
— 5 mn faible rentrée d'air ;
— 5 mn air libre.

Dès que la cloche est pleine, renvoyer le gaz dans le cylindre par une
manœuvre du robinet à 3 voies et en enfonçant la cloche dans la cuve à
mercure.
Pendant les 5 dernières minutes d'ébullition aider plusieurs fois le rem-
plissage de la cloche en soulevant légèrement celle-ci de façon à obtenir un
bon brassage de la solution et extraire ainsi complètement le radon.
Compter que l'extraction commence à la première introduction dans le
cylindre et se termine à la dernière introduction. Noter le jour et l'heure
moyenne de cette extraction.

c) Fin d'opération : arrêter le chauffage, obturer M, dégager et fermer le


robinet du cylindre après avoir ramené ce dernier à la pression atmosphérique
normale. Dégager M' et l'obturer à son tour. Laisser l'appareil 10 mn au
repos.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 47

6° Dosage :

Avant chaque dosage, faire au moins 1 ou 2 vides dans l'appareil suivis


de 1 ou 2 rentrées d'air sec. Ramener ensuite à la pression atmosphérique.
Détermination de la fuite spontanée Z1 de l'appareil : c'est la décharge
naturelle de l'appareil monté sur le plateau de déperdition.
Avant chaque mesure il est indispensable de connaître parfaitement la
fuite spontanée de l'appareil et de s'assurer du mouvement régulier de la

feuille le long de l'échelle. Régler le système optique (microscope) de façon


à voir la feuille se déplacer perpendiculairement au 100 de l'échelle des gra-
duations dans le champ du microscope. Vérifier ce réglage de temps à autre,
mais il ne devra subir aucune modification au cours d'un dosage.
De préférence, charger l'appareil durant la nuit précédant le dosage et
faire si possible des dosages en séries (ceci dans le but de régulariser le mou-
vement propre de l'appareil).
L'humidité ambiante peut avoir une influence défavorable sur la fuite
spontanée en l'augmentant fortement et gêner ainsi les opérations (surtout
dans le cas d'une eau faiblement radioactive).
Monter l'électroscope sur l'appareil à déperdition à plateau, charger
l'appareil à l'aide d'un bâton d'ébonite (par exemple) et prendre la valeur
de la fuite spontanée pendant un temps t de 2 à 3 heures au moins (temps
48 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

pendant lequel la feuille doit parcourir un certain nombre de divisions de part


et d'autre du 100 de l'échelle :
d nombre de divisions
t ~ temps mis pour les parcourir '

Détermination de la vitesse de décharge V. C'est la vitesse de décharge


de l'électroscope monté sur l'appareil à déperdition à plateau en présence du
disque étalon d ' o x y d e noir d'uranium.
Le disque est placé dans la cage sous l'électroscope. Charger l'appareil,
puis noter le temps que met la feuille pour franchir un nombre connu de
divisions :
y d' nombre de divisions
t' temps mis pour les parcourir

V est constant pour un même disque d'uranium.


Fuite réelle de la feuille. Elle est représentée par la différence V — /'.
Détermination de / : soit de la décharge de l'électroscope monté sur le
grand cylindre à déperdition. Cette mesure s'effectue immédiatement avant
d'introduire le gaz étudié dans le cylindre.
Tout comme Z1, mesurer le temps de chute de la feuille, le cylindre à
déperdition étant rempli d'air ambiant préalablement desséché.

Mesure de v c'est la même mesure que précédemment, mais l'air ambiant


desséché est remplacé par le gaz à analyser. La mesure n'est effectuée qu'après
avoir rempli le cylindre et ramené le gaz à la pression atmosphérique.
Faire une première lecture au bout de 10 mn (on aura alors les 72 % de
la vitesse maxima) puis toutes les heures jusqu'à la 3 e heure, moment pour
lequel la vitesse est maxima.

Nota.
Après avoir terminé les mesures, faire immédiatement le vide dans le
cylindre, puis remplir d'air sec. Cette double opération sera répétée au moins
4 fois dans le cas d'une forte radioactivité. La derniure admission d'air desséché
se fera très fentement.
v — / représente la valeur de l'ionisation vraie sous l'effet de l'émanation
du radium intoduit dans le cylindre à déperdition.
Détermination de K, constante de l'appareil

K = Rnx V ~~ I1 = 22,02 x K.
v — t
Déterminer J1, V, /, v comme précédemment en utilisant une solution de
radium correspondant à 22,02 mfic de radon.
Rn représente le radon introduit dans le cylindre.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 49

7° Calcul de la radioactivité permanente.

En radon : Rn = 22,02 x K x ^ ( X en m (ic/litre où Ve


' Jl 'e
représente le volume total de l'eau analysée.
En radium : Ra = Rn x — •
a2
a 2 étant le coefficient de formation du radon à partir du radium.
a 2 = 1 —- e~At.

Pour ce calcul se reporter au tableau des coefficients de destruction du


radon.
On peut également exprimer le résultat en 10~12 g de radium par kilo-
gramme d'eau et par gramme d'extrait sec à 180 °C.

B. —• R A D I O A C T I V I T É TEMPORAIRE

I 0 Prélèvement : prélever l'eau de préférence le matin même du jour de


l'analyse dans des conditions requises au griffon ou le plus près possible de la
source émergente. L'expédier immédiatement vers le laboratoire.
Noter le jour et l'heure moyenne du prélèvement.
a) Prélèvement direct : prélever l'eau à analyser dans un ballon de 2 1
équipé (voir croquis) et taré contenant quelques pastilles de potasse et dans
lequel on a fait le vide (5 à 15 mm de mercure). Adapter un long tube de verre
à l'un des tubes caoutchoutés du ballon. Retourner le ballon. Par aspiration
l'eau + radon monte jusqu'au col. Fermer la pince. Retirer le tube de verre
sur réservoir. Tremper le col du ballon dans l'eau de façon à remplir le ballon
jusqu'aux 3/4 en ouvrant la pince dans l'eau et en la refermant (ne pas faire
un trop-plein).

b) Prélèvement indirect : prélever l'eau dans 2 ou 3 bouteilles (de conte-


nance de un litre chacune environ) rincées au préalable avec l'eau de cette
source et hermétiquement bouchées. (Remplir ces bouteilles au maximum).

2° Préparation et fermeture du ballon.


a) Prélèvement direct : ballon prêt pour l'extraction de radon suivant la
méthode habituelle d'ébullition. (Voir paragraphe suivant).
b) Prélèvement indirect: opérer juste avant l'extraction de radon. Peserles
bouteilles pleines. Prendre un ballon de 2 1 équipé, taré et muni d'un long
tube de verre (voir paragraphe ci-dessus). Plonger le tube de verre dans une
bouteille pleine. Ouvrir alors la pince. Par aspiration l'eau monte dans le
ballon. Fermer la pince lorsqu'il ne reste plus que quelques centaines de
millilitres d'eau dans la bouteille. (Ceci pour éviter une introduction d'air
dans le ballon). Recommencer cette opération dans une deuxième bouteille

RODIER. — L'analyse de Veau. 5


50 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

jusqu'à obtention d'un volume d'eau convenable dans le ballon (1 500 ml


environ).
Peser le ballon plein.
Peser les bouteilles vides + eau inutilisée.
3 ° Extraction par la méthode d'ébullition :
Porter à l'ébullition selon la méthode décrite pour la radioactivité per-
manente. S'assurer qu'il existe toujours un certain vide se traduisant par une
légère aspiration du mercure dans la cloche C. Il sera tenu compte de l'heure
moyenne des introductions.

4° Dosage : (voir dosage : radioactivité permanente).

5° Calculs :
La quantité de radon dissous dans l'eau à examiner est donnée par la
relation :
™ ™ rr v — f 1 000 1 1 1 / 1 + V,
Rn = 22,02 x K V -'-r-
Z1 ~X TT„
U\ X a—Ax P-g- X T—U' 9 —X - —
A V« -
dans laquelle :
Ue = volume total de l'eau dans le flacon
U1e = volume d'eau restée dans le flacon
U"e = (Ue — U'e) : volume d'eau utilisée pour la détermination de la
radioactivité.
Vs = volume de gaz compris entre le ménisque d'eau et la base du
bouchon.
r9 = coefficient de partage de l'émanation du radium. Ce coefficient est
lié à la température ambiante 0 suivant le tableau ci-dessous :

0 r 0 r

0 0,510 60 0,127
5 0,420 70 0,118
10 0,350 80 0,112
20 0,255 90 0,109
30 0,200 100 0,107
40 0,160
50 0,140

a = le coefficient de destruction du radon.


[3 = coefficient dû à la pression atmosphérique.
y = facteur de correction dû à la présence de l'acide carbonique. Ce
coefficient n'intervient pas si l'on a pris soin d'introduire dans les flacons à
prélever quelques pastilles de potasse.
On peut aussi exprimer les résultats par gramme d'extrait sec à 180 0 C
et par 1 g d'eau à analyser.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 51

COEFFICIENTS DE DESTRUCTION DU R A D O N A

t Iog e~'J t Iog e "

0 mn 1,0000 0,00000 4 jours 0,4844 1,68520


5 » 0,9994 1,99973 5 (( 4041 60649
10 » 9987 99945 6 )) 3371 52779
15 » 9981 99918 7 » 28125 44909
20 » 9975 99891 8 » 2346 37039
25 » 9968 99863 9 » 19575 29169
30 » 9962 99836 10 » 1633 21299
35 » 9956 99809 11 » 1362 13429
40 » 9950 99781 12 » 11365 05559
45 » 9943 99754 13 » 0948 2,97689
50 » 9937 99727 14 » 0791 89819
55 » 9931 99699 15 )> 0660 81948
1 h 9925 99672 16 )) 05505 74078
2 » 9850 99344 17 » 0459 66208
3 » 9776 99016 18 )) 0383 58338
4 >, 9702 98688 19 » 0320 50468
5 » 9629 98360 20 » 0267 42598
6 » 9557 98032 21 » 02225 34728
7 » 9485 97705 22 )) 0186 26858
8 » 9414 97377 23 » 0155 18988
9 » 9343 97049 24 » 0129 11118
10 » 9273 96721 25 » 0108 03247
11 » 9203 96393 26 » 0090 3,95377
12 » 9134 96065 27 » 00750 87507
13 » 9065 95737 28 » 00626 79637
14 » 8997 95409 29 » 00522 71767
15 » 8929 95081 30 » 00436 63897
16 » 8862 94753 31 » 00363 56027
17 » 8795 94425 32 )) 00302 48157
18 » 8729 94097 33 » 00253 40287
19 » 8664 93770 34 » 00244 32417
20 » 8598 93442 35 )) 00176 24546
21 » 8534 93114 36 » 00147 16676
22 » 8470 92786 37 )) 00123 08806
23 » 8406 92458 38 )) 00102 00936
1 jour 8343 92130 39 » 00085 4,93066
2 jours 6960 84260 40 » 00071 85196
3 » 5806 76390
3,825 5000 69897 OO 00000 OO
52 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

CORRECTION [3 D U E A LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE

H Altitude P Iog p

760 0 1,000 0,00000


750 106 m 0,999 1,99957
740 213 0,998 913
730 322 0,996 826
720 432 0,994 739
710 544 0,992 651
700 657 0,989 520
690 772 0,985 344
680 889 0,981 167
670 1007 0,977 1,98989
660 1127 0,972 767
650 1250 0,966 498
640 1373 0,960 227
630 1500 0,954 1,97955
620 1627 0,948 681
610 1757 0,941 359
600 1890 0,934 035
590 2023 0,926 1,96661
580 2160 0,918 284
570 2300 0,910 1,95904
560 2440 0,902 521
550 2584 0,894 134
540 2731 0,886 1,94743
530 2880 0,878 349
520 3033 0,870 1,93952
510 3188 0,862 551
500 3346 0,854 146
490 3507 0,846 i,92737
480 3672 0,838 324
470 3840 0,830 1,91908
460 4012 0,822 487
450 4188 0,814 062
440 4367 0,806 1,90634

C. — RADIOACTIVITÉ D E S GAZ SPONTANÉS


1° Prélèvement : remplir complètement un flacon de verre très épais
avec de l'eau de la source, le renverser sur l'eau et y adapter un entonnoir à
large ouverture pour recueillir les gaz qui chassent l'eau du ballon au fur et
à mesure. Boucher le flacon sous l'eau et paraffiner. Noter le temps mis pour
effectuer le prélèvement afin de pouvoir estimer la fraction du débit gazeux
obtenu. Si la chose est possible mesurer également le débit gazeux.
Calculs.
La quantité totale de radon par litre de gaz spontané se calcule suivant
la relation ci-après :
OOAO ^ v — i 1000 1 1 1
Rn = 22,02 x K x L- x -T7 X — X X —
V—J1 Vo OC /760 mm a P y
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 53

CORRECTION Y D U E A LA PRÉSENCE D ' A C I D E CARBONIQUE

CO2 en cm 3 y Iog y

0 1,0000 0,00000
100 0,9910 1,99607
200 0,9830 255
300 0,9760 1,98945
400 0,9700 677
500 0,9650 453
600 0,9605 250
700 0,9565 068
800 0,9528 1,97900
900 0,9493 740
1000 0,9460 589
1100 0,9432 460
1200 0,9407 345
1300 0,9387 253
1400 0,9367 160
1500 0,9347 067
1600 0,9330 1,96988
1700 0,9313 909
1800 0,9296 830
1900 0,9279 750
2000 0,9262 670
2100 0,9246 595
2200 0,9230 520
2300 0,9214 445
2400 0,9198 369
2500 0,9182 294
2600 0,9167 223
2700 0,9152 152
2800 0,9137 080
2900 0,9123 014
3000 0,9110 1,95952

L e volume du gaz à la température de 0 0 C et sous 760 m m de mercure


est calculé à partir de la relation :

p 273
V o 0 C /760 m m — V ( 0 , H) X —^gQ— X "273 1 Q

ou :

0 = température de l'eau au moment de l'expérience

H = pression atmosphérique ambiante

F = tension maxima de la vapeur d'eau en millimètres de mercure.


Elle est donnée en fonction de la température dans le
tableau suivant :
TENSION MAXIMA F D E LA V A P E U R D ' E A U EN m m DE MERCURE

0° 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

0 4,58 4,92 5,29 5,68 6,09 6,54 7,01 7,51 8,04 8,61

10 9,21 9,84 10,51 11,23 11,98 12,78 13,63 14,52 15,46 16,46

20 17,51 18,62 19,79 21,02 22,32 23,69 25,13 26,65 28,25 29,94

30 31,71 33,57 35,53 37,59 39,75 42,02 44,40 46,90 49,51 52,26

40 55,13 58,14 61,30 64,59 68,05 71,66 75,43 79,38 83,50 87,80

50 92,30 96,99 101,88 106,99 112,30 117,85 123,61 129,63 135,89 142,41

60 149,19 156,24 163,58 171,20 179,13 187,36 195,92 204,80 214,02 223,58

70 233,53 243,8 254,5 265,6 277,1 289,0 301,3 314,0 327,2 340,9
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 55

D. — RADIOACTIVITÉ DES ROCHES

I 0 Prélèvement : les roches, en général des calcaires, basaltes, granits,


etc... sont envoyées au laboratoire sous forme de « cailloux ».

2° Traitement : concasser « ces cailloux » au marteau pour obtenir des


fragments de la grosseur moyenne d'une noisette. Pulvériser ensuite au
mortier de fonte, puis d'agathe jusqu'à obtention d'une poudre fine tamisée
à la toile de 200 m(i.
Après homogénéisation, prélever environ 50 g de poudre. Faire le dosage
de la silice et de l'eau sur deux prises d'un gramme. Peser exactement le
restant.
L'échantillon est attaqué par l'acide chlorhydrique pur additionné de
quelques cc d'acide nitrique et de chlorure de baryum saturé. Porter à ébul-
lition pendant 2 heures. Amener à sec afin d'insolubiliser la silice et reprendre
le résidu d'évaporation par HCl puis par H 2 O. Filtrer. Laver soigneusement
le filtre et mettre l'ensemble du filtrat de côté (1).
Attaquer dans une capsule de platine la silice recueillie sur le filtre par
de l'acide fluorhydrique plus quelques gouttes d'acide sulfurique. Évaporer
à sec. Renouveler l'opération.
Pratiquer ensuite une très légère calcination jusqu'à disparition de
fumées blanches. Attaquer le résidu par une association à parties égales de
carbonate de sodium et de potassium plus 0,1 g de Cl2 Ba à raison de 4 parties
de mélange pour une partie de résidu. Après fusion alcaline, reprendre par
l'eau chaude qui entraîne les sulfates, silicates et carbonates alcalins. Atta-
quer de nouveau le résidu par de l'acide chlorhydrique et filtrer. La solution
limpide acide résultante est ajoutée à la solution 1, et ainsi de suite. Il arrive
parfois qu'on ait un résidu infime, mais pratiquement inattaquable. L e
reprendre par une pincée de borax et pratiquer une nouvelle fusion. Effectuer
ensuite une fermeture correcte dans les mêmes conditions que précédemment
en vue de dosage ultérieur.
3° Calculs : (se reporter au chapitre de la radioactivité permanente des
eaux). Exprimer les résultats en IO - 1 2 g de radium par gramme de roche
sèche.

BIBLIOGRAPHIE

CH. MOUREU, Recherches sur les gaz rares des sources thermales, leurs ensei-
gnements concernant la radioactivité et la physique du globe. Journal
de Chimie-Physique, 1913. Tome 11, p. 63.
M. GESLIN, D . CHAHNAZAROFF, Mesure de la r a d i o a c t i v i t é des e a u x et des gaz
naturels (suivant les méthodes utilisées au Laboratoire de Chimie-Physique
56 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

appliquées à l'Hydrologie. Collège de France). Annales de l'Institut de Géo-


physique et Sciences diverses. Fondation Guébhard-Séverine : Neufchatel,
1924-25, N 0 1, p. 312.
S. GRABIANKA, Sur la radioactivité des roches de la région de Beynat (Cor-
rèze), Annales Institut Hydrologie et Climatologie, 1936. Tome X I , N 0 39,
p. 70.
M. GESLIN, Sur une cause de variation des résultats dans la mesure de la
radioactivité des eaux thermales accompagnées de gaz spontanés. Annales
Institut Hydrologie et Climatologie, 1938. Tome X I I , N 0 44, p. 142.
A. LEPAPE, Les données numériques actuelles sur la radioactivité des sources
thermales françaises. Annales Institut d'Hydrologie, 1924, 2, p. 45.
A. LEPAPE : Sur les ressources actuelles et possibles de la station de Bagnères-
de-Luchon, en eaux minérales radioactives, Bull. Acad. Méd., 1925, 94,
n<> 38.

II. — MÉTHODE A LA CHAMBRE D'IONISATION

Principe.
Après dégazage de l'eau concentrée, le radon formé à partir du radium
dissous est entraîné par barbottage dans une chambre d'ionisation.

Matériel spécial.

— cartouche de charbon actif.


— tube desséchant au perchlorate de magnésium.
— barbotteur de 500 ml.
— 1 chambre d'ionisation de 8 1 de volume avec son alimentation H.T.
— préamplificateur et son cordon de connexion.
— amplificateur à courant continu.
— 1 pompe à vide à palettes.
— 1 appareil homoflux de détection de vide.

Mode opératoire.

L'eau est concentrée par la méthode décrite précédemment, puis dégazée


soit par le vide, soit par ébullition. Introduire 200 ml de cette eau dans un
barbotteur de 500 ml et boucher hermétiquement. Une nouvelle quantité
de radon se forme au dépend du radium dissous et l'équilibre séculaire est
pratiquement atteint au bout du 25 e jour. Cependant, les mesures peuvent
être effectuées beaucoup plus tôt en appliquant la formule de correction
indiquant la quantité de radon formé à chaque instant — voir méthode pré-
cédente — faire le vide dans la chambre d'ionisation (1 à 5 m m de Hg) et
la mettre en relation avec le barbotteur à travers un tube desséchant au
perchlorate de magnésium.
L'air aspiré dans l'appareillage est filtré au travers d'une cartouche
de charbon actif pour éliminer le radon atmosphérique, puis barbotte lente-
ment dans l'échantillon entraînant dans la chambre tout le radon contenu
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 57

dans l'eau. Remplir la chambre jusqu'à retour à la pression atmosphérique.


Pendant l'opération qui demande environ 1 h 15, tout le radon est extrait
de la solution.
Effectuer la lecture du courant d'ionisation 3 h 30 après la fin du rem-
plissage de la chambre. Se reporter à l'étalonnage.

Remarques.
— Les mesures du courant d'ionisation sont effectuées théoriquement
3 h 30 après la fin du remplissage de la chambre ; le radon est alors en équi-
libre radioactif avec son dépôt actif à courte période (radium A = 3 mn).
Toutefois, au bout de 2 h 30, l'équilibre est déjà atteint et une mesure effec-
tuée à ce moment-là donne un résultat correct.
— La sensibilité des mesures est très grande car le courant le plus faible
que l'on puisse apprécier avec cet appareillage est de 2 x IO- 5 A , ce qui
correspond à 1,5 x 10~12 curie de radon dans la chambre.
— La précision des mesures est variable : elle est de ± 2 % pour IO- 2 curie
et de 30 % pour 2 x IO- 12 curie.
— Le courant maximum mesurable est de 5 x IO- 11 ce qui correspond
à une activité de 3,8 x IO- 8 curie. On peut donc doser le radon des eaux
contenant jusqu'à 7,6 x IO- 8 curie de radon au litre.
Une méthode plus récente qui peut être adaptée à l'eau utilise une chambre
à scintillation constituée par un ballon Pyrex de 500 ml à fond plat, dont
l'intérieur a reçu un dépôt de sulfure de zinc activé à l'argent, fixé sur une
mince pellicule de graisse de silicone.

BIBLIOGRAPHIE

L. BUGNARD et P . F A L L O T , Rapport sur la radioactivité des eaux minérales,


Rapport présenté au conseil supérieur du thermalisme du Secrétariat à la
Santé publique, le 6 février 1957.
J. M E G Y , Rapport n° 3 9 , Service des Constructions Électriques, C.E.A.
J. PRADEL et F. BILLARD (C. E. A.), Thoron et risques associés dans la mani-
pulation des composés du thorium. Conférence de Genève, 1 5 / P / 3 3 8 , France
du 2 juin 1958.

M E S U R E DE L A R A D I O A C T I V I T É P E R M A N E N T E DE L ' E A U
PAR D É T E R M I N A T I O N DE L ' A C T I V I T É a, y

Principe.

Un certain volume d'eau est évaporé en milieu nitrique dilué jusqu'à


siccité. Les matières organiques étant détruites par des attaques perchlorique
et chlorhydrique, le résidu est mis en solution dans de l'eau distillée, le
comptage s'effectuant sur une partie aliquote de cette solution.
58 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Matériel spécial.

—• Appareillage de comptage comprend :


un compteur-cloche,
un préamplificateur à gain élevé,
un intégrateur échelle,
une haute tension.
— Un épiradiateur.

Réactifs.

— Acide nitrique pur.


— Acide chlorhydrique pur.
— Acide perchlorique pur.

Mode opératoire.

Évaporer lentement et jusqu'à siccité un litre d'eau à analyser au préa-


lable acidifiée par 20 ml d'acide nitrique pur. Au cours de cette opération la
température de 80 0C ne doit pas être atteinte ou dépassée. Attaquer le
résidu par 25 ml d'acide perchlorique pur. Amener à sec. Répéter l'attaque
par 25 ml d'acide chlorhydrique pur, puis reprendre le résidu blanc par IOml
d'eau distillée. Introduire cette solution dans une fiole jaugée de 25 ml ainsi
que les eaux de rinçage du bêcher. Ajuster à 25 ml.
Prélever 5 ml de cette solution dans une petite capsule plate inox dont
le mouvement propre a été déterminé, et évaporer sous épiradiateur.
Le comptage est effectué sur cette capsule.

I0 Détermination de l'activité a
a) Mouvement propre.
Mettre le préamplificateur sur la position « A » c'est-à-dire sur propor-
tionnel et la tension appliquée au compteur est ajustée à une valeur infé-
rieure à 1 000 V.
Déterminer sur 30 mn le mouvement propre du compteur, le porte
M
source étant vide et le chateau de plomb fermé, soit — où M — nombre de
coups comptés et m = temps de comptage en minutes.
b) Activité de l'échantillon :
Placer la capsule sur le porte source et refermer le château de plomb.
Compter au moins 1 200 impulsions, soit A coups pendant a minutes.
2° Détermination de l'activité fi + y
Mettre le préamplificateur sur la position « G M » (Geiger Muller) et
ajuster la tension. Déterminer le mouvement propre comme précédemment,
N B
soit — puis la mesure de l'activité de l'échantillon : -r •
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 59

3° Détermination de l'activité y
Interposer entre le compteur et la capsule une plaque d'aluminium
d'environ 5 mm d'épaisseur afin d'arrêter les (3. Effectuer un nouveau
comptage, soit G coups pendant g minutes.

Expression des résultats :

Remarque.

— Les mesures ne sont que relatives. Pour des mesures absolues c'est-à-
dire des résultats en microcurie, étalonner l'appareillage avec des sources
connues.
— Les sources étalons doivent être choisies avec un spectre d'émission
de même nature et d'énergie aussi voisines que possible de la radioactivité
recherchée. Les plus couramment utilisées sont celles de 90Sr + 80 Y 1 de
137Cs, de 4 0 K, d'uranium naturel, de 239 Pu. Pour réaliser une solution active

étalon avec de l'uranium naturel, opérer comme suit : dissoudre dans 25 ml de


pyridine 0,5 g de nitrate d'uranyle. Prélever une partie aliquote (0,2 ml envi-
ron) de cette solution sur un disque de platine ou d'acier inoxydable au préa-
lable chauffé au rouge. Évaporer la pyridine de façon à avoir un dépôt uniforme.
Porter ensuite le disque sur une flamme jusqu'à décomposition complète du
nitrate en U 2 O 8 . Évaluer après le taux de comptage a et p en se rappelant que
3 g d'élément uranium naturel purifié émettent après 8 mois d'équilibre :

3,7 x IO4 rayons a par seconde de 4,2 MeV (U 1 )


3,7 x IO4 rayons a par seconde de 4,7 MeV (U 2 )
3,7 X IO4 rayons p par seconde de 0,2 MeV (U X 1 )
3,7 x IO4 rayons (3 par seconde de 2,4 MeV (U X 2 )

—• Le compteur cloche et son préamplificateur peuvent être remplacés


par un cristal fluorescent SZn suivi d'un photomultiplicateur et de son pré-
amplificateur.
— Dans le cas d'une eau faiblement minéralisée, l'auto-absorption peut
être négligée. Dans le cas contraire ou dans celui d'un prélèvement important
(plusieurs litres d'eau), il est nécessaire d'effectuer le comptage sur un échan-
tillon épais obtenu par compression dans une capsule d'un poids donné de
résidu sec. Ce poids est déterminé par le tracé d'une courbe d'auto-absorption.
D'une manière générale n'utiliser que des sources d'épaisseur voisines de
10 mg/cm 2 .
•—- Pour des activités très faibles, il est préférable de compléter cet appa-
reillage par un dispositif électronique anti-coïncidence permettant d'abaisser
considérablement le mouvement propre.
60 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Il existe dans le commerce des ensembles de comptage dont le bruit de


fond ne dépasse pas 0,5 à 0,8 coups par minute.

BIBLIOGRAPHIE

RUSSEL E. R . , L E S K O R . C. et SEHUBERT J . , Nucleonics, 1950, n° 7, p. 60.


P. COHEN, A. REIFFSTECK et G. WORMSER, Sensibilité et rapidité de la méthode
d'évaporation pour la mesure de la radioactivité, Énergie nucléaire, 1957,
vol. 1, n» 1, p. 20.
COOK and D U N C A N , Modem Radiochemical Practice. Oxford at the Clarendon
Press, 1952.

M E S U R E DE L A T E M P É R A T U R E

— Maintenir dans l'eau au moins 5 mn avant la lecture, un thermomètre


précis sensible au 1 /10 de degré.
— Pour des eaux de puits ou de nappe profondes, utiliser des thermo-
mètres spéciaux à maxima et minima.

M E S U R E DE L A T U R B I D I T É

La turbidité d'une eau est due à la présence des matières en suspension


finement divisées : argile, limons, grains de silice, matières organiques, etc...
L'appréciation de l'abondance de ces matières mesure son degré de turbidité.
Celui-ci sera d'autant plus faible que le traitement de l'eau aura été plus
efficace. Les mesures de turbidité ont donc un grand intérêt dans le contrôle
de l'épuration des eaux brutes.
La turbidité peut être évaluée par un certain nombre de méthodes qui
sont pratiquées suivant les nécessités sur le terrain ou au laboratoire.

I. — MESURES SUR L E TERRAIN

La technique consiste à mesurer la profondeur à laquelle un repère cesse


d'être visible.
Méthode au fil de platine
Appareillage.
Fil de platine de 1 mm de diamètre, fixé au bout d'une chaîne de 1,20 m.

Mode opératoire.
Mesurer la profondeur à laquelle le filament cesse d'être visible, l'œil de
l'observateur étant placé à l'anneau terminal de la chaîne c'est-à-dire tou-
jours à 1,20 m du fil de platine.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 61

Méthode de Secchi

Cette méthode convient surtout pour les mesures en lacs et rivières.

Appareillage.
Disque de porcelaine blanc de 20 cm de diamètre ou, à défaut, un
carreau de faïence.

Mode opératoire.
Laisser descendre le disque et mesurer la profondeur à partir de laquelle
il cesse d'être visible.

II. — MESURES AU LABORATOIRE

Principe.
La mesure de la turbidité de l'eau peut s'effectuer en utilisant l'effet
Tyndall ou l'opacimétrie.

L'effet Tyndall •—• Un liquide trouble s'éclaire vivement lorsqu'il est


traversé par un faisceau lumineux, c'est le phénomène dit de Tyndall, dû
aux particules insolubles en suspension diffusant latéralement une partie des
rayons lumineux.
L'intensité de la lumière diffractée dépend de certains facteurs. Elle est
liée au nombre et à la dimension des particules, à leur indice de réfraction
ainsi qu'à celui du liquide dans lequel elles sont en suspension. Elle est fonc-
tion aussi de la longueur d'onde, de la lumière incidente et de la direction de
l'observation. Enfin elle peut varier avec la température. L'intensité de la
lumière diffractée par les particules sphériques de substances non absor-
bantes est donnée par la formule de Rayleigh :

Nv2
I= I0K sin2 9

I =Intensité de la « lumière Tyndall » dans une direction faisant un


angle ç avec le faisceau initial.
I0 = Intensité du rayon initial.
N = Nombre de particules causant la déviation dans le volume éclairé.
v = Volume de ces particules.
X = Longueur d'onde de la radiation utilisée.

L'opacimétrie. — Les éléments en suspension dans un liquide absorbent


certaines radiations. Cette absorption dépend principalement du nombre des
particules en suspension, de leur constitution, de l'épaisseur de liquide tra-
versé et enfin de la longueur d'onde de la radiation incidente. Lorsque l'absorp-
tion propre du liquide est négligeable, le rapport entre l'intensité incidente
et l'intensité transmise permet, entre certaines limites, de connaître le nombre
62 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

de ces particules. On admet alors la validité de la loi d'absorption de Beer-


Lambert :
E = Iog -j-• = a. c. e.

I0 = Intensité du faisceau incident.


1 = Intensité transmise.
e — Épaisseur traversée en cm.
c = Concentration en mol/litre.
a = Coefficient d'extinction molaire et décimal, qui exprime par réci-
proque la valeur en centimètre de l'épaisseur de la couche que
doit avoir 1 solution 1-molaire pour que la lumière perde en la
traversant le 1/10 de son intensité primitive. On utilise pour les
calculs pratiques les logarithmes décimaux.

La formule théorique relative à l'absorption peut être calculée à partir


de la formule de Rayleigh et devient dans ce cas :
— KN1Il'
I = Z0 e
d = diamètre des particules,
N1 = nombre de particules dans l'unité de volume.

Appareils de mesure

De nombreux appareils, reposant sur ces deux principes ont été cons-
truits et sont utilisés dans les laboratoires. Nous ne donnons ici que des ren-
seignements intéressant quelques appareils courants.

L'appareil de « Diénert et Guillerd » utilise deux faisceaux identiques pro-


venant d'une même source lumineuse et traversant deux cuves dont l'une
contient l'eau turbide et l'autre de l'eau étalon optiquement vide. Pour la
mesure, on ajoute progressivement des gouttes calibrées d'une solution de
mastic à 1 °/ 0 0 dans la seconde cuve, jusqu'à obtention d'une opalescence
équivalente à celle de l'eau examinée. Le nombre de gouttes de mastic intro-
duites exprime la valeur de la turbidité.

Le turbidimètre de « Hellige » permet de comparer photométriquement


l'effet Tyndall de l'eau étudiée et de l'eau témoin. La lumière dilîractée a
pour origine une même source lumineuse traversant la même épaisseur d'eau
des deux échantillons; la turbidité s'exprime généralement en degré de silice
et un jeu de cuves permet de couvrir une gamme assez étalée.
Avec le turbidimètre de « Dratz-Gomella », la mesure consiste à réaliser
l'égalité de deux plages grâce à un tambour gradué. L'une des plages reçoit
la lumière diffusée à 90° par l'échantillon tandis que l'autre reçoit une partie
du faisceau lumineux, provenant de la môme source lumineuse, après avoir
traversé un système de coins optiques amovibles. Cet appareil est très sen-
sible.
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 63

Le photomètre de « PuIfrich », grâce à un montage particulier, permet des


mesures par diffraction. Dans ce cas, on compare les rayons lumineux pro-
venant d'une même source, mais dont une partie a été diffusée à 45° par les
particules en suspension dans l'échantillon et dont l'autre partie a été réfractée
par une lame de verre étalonnée grâce à un corps de verre trouble. Cet appa-
reillage, avec un montage différent, est aussi susceptible d'être utilisé en
opacimétrie.
« Candie Turbidimeter ». Cet appareil, très peu utilisé dans les pays euro-
péens est constitué principalement d'une bougie et d'un tube calibré. Le tube
de verre comporte un fond en verre dépoli et est gradué directement en unité
de turbidité. La bougie standard est placée en dessous du tube, dans l'axe
vertical. Elle est montée sur un support à ressort qui la maintient toujours à
égale distance du fond du tube. La mesure consiste à verser doucement
l'échantillon à examiner dans le tube de verre jusqu'à ce que l'image de la
flamme disparaisse. A ce moment le fond dépoli est éclairé uniformément. Le
niveau du liquide dans le tube indique la turbidité.
Pour les mesures par absorption, il existe de nombreux types de photo-
colorimètres et spectrophotocolorimètres. Chacun d'eux possède des avan-
tages et des inconvénients. Certains ne sont pas assez sensibles, d'autres le
sont davantage; mais non construits spécialement pour les mesures de trou-
bles, ils font souvent interférer l'effet Tyndall et l'opacimétrie.

Remarque.
Il est indispensable de choisir un type d'appareil convenant bien au type
de mesures à effectuer. Les appareils basés sur l'opacimétrie ne donnent pas
entière satisfaction soit en raison de leur sensibilité insuffisante pour les faibles
turbidité soit en raison d'une diffraction parasite surajoutée. Les appareils
utilisant l'effet Tyndall permettent d'effectuer des mesures plus précises et
présentent l'avantage de couvrir une gamme de turbidité plus étendue.

Facteurs influençant les mesures de turbidité

L'intensité de la radiation émergente dépend de la dimension et du


nombre de particules en suspension ainsi que des indices de réfraction.
Pour les dimensions des particules, deux cas sont à considérer :
Dans le premier, les particules sont de petites dimensions par rapport à
la longueur d'onde de la radiation (d < X/2 TC).
L'effet d'optique est alors déterminé par la relation de Rayleigh pour le
phénomène de Tyndall :
Nv2
I = I0K - ^ r sin2 <p.

Le calcul indique que l'intensité de la lumière diffusée croit avec la dimen-


sion des particules en suspension pour une même concentration.
64 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Dans le second cas, la dimension des particules est au moins de l'ordre


de grandeur de la longueur d'onde de la lumière. Il y a alors réflexion de la
radiation incidente et l'effet d'optique est proportionnel à la surface de la
particule. Ainsi, pour une concentration constante, l'effet optique d'une
suspension croît lorsque la dimension des particules décroît.
En résumé, pour une concentration donnée, l'effet optique d'une sus-
pension croît avec les dimensions des particules, tant que les dimensions
sont inférieures à X/2 n ; au delà, l'effet optique décroît avec leur dimension.
Donc, si deux suspensions examinées dans les mêmes conditions donnent des
effets optiques identiques, il faut être certain que les particules sont de même
ordre de grandeur pour conclure à l'identité des concentrations.
Pour le nombre de particules, il existe, d'après C H E N E V E A U et A U D U B E R T ,
la relation suivante entre l'absorption, la grosseur et le nombre des parti-
cules :
I L = 1 — C-KNdl,"1

N = nombre de particules
d — diamètre des particules

où m, exposant de la longueur d'onde, varie avec la concentration. En


confrontant les résultats rapportés par les différents chercheurs, on s'aperçoit
qu'il n'y a pas de formule théorique permettant de relier l'absorption ou la
diffusion à la masse de matière en suspension pour tous les cas possibles.
Aussi, pour avoir des mesures précises, devrait-on établir des courbes
d'étalonnage avec des caractéristiques identiques à celles des troubles à
mesurer. Dans la pratique, on se borne seulement à faire des comparaisons
avec des troubles standards.
Au sujet de l'influence des indices de réfraction, on note que deux sus-
pensions de même matière, de concentration et de dimensions particulaires
identiques réalisées dans des liquides différents ne donnent pas le même effet
optique. Ceci est dû aux indices de réfraction du liquide et du solide. Il existe
dans la formule de Rayleigh une constante, dans laquelle interviennent les
indices de réfraction n de la substance et U1 de la phase dispersante, selon le
facteur :
(n 2 — U12)2
(n 2 + 2 H12)2

Méthode « des gouttes de mastic »


Réactifs.
— eau bi-distillée.
— solution de mastic à 1 °/<
mastic en larme 0,75 g
alcool à 96° 500 ml
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 65

Traiter le mastic en larmes par 500 ml d'alcool à 96° pendant 2 heures,


dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant. Après refroidissement filtrer
la solution plusieurs fois afin d'obtenir une solution parfaitement limpide.
Déterminer le résidu sur 50 ml de liqueur. Ajuster ensuite avec de l'alcool
à 96° de façon à obtenir 1 g de matière sèche en solution par litre.

Établissement de la courbe d'étalonnage.

Numéroter une série de tubes bouchés émeri de 50 ml et introduire dans


chacun d'eux les quantités de réactifs indiquées dans le tableau ci-joint.
Utiliser comme compte-gouttes une pipette calibrée donnant 50 gouttes par
millilitre.
— Parfaire l'homogénéité du trouble par une agitation lente réalisée
par un mouvement de rotation de 180° et répété 10 fois.
— Verser la quantité nécessaire de cette suspension étalon dans la cuve
de mesure et l'introduire dans l'appareil.
—- Effectuer la lecture photométrique au bout de 4 mn.
—• Construire la courbe d'étalonnage.

Numéros Eau bi-distillée Nombre de gouttes


des tubes (ml) de la solution de mastic

1 50 100
2 50 80
3 50 60
4 50 40
5 50 20
6 50 10
7 50 5

Mode opératoire.

Prélever 50 ml d'eau à analyser après avoir rendu homogène le prélève-


ment. Effectuer la lecture photométrique 4 mn après l'introduction de la
cuve dans l'appareil. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La turbidité d'une eau est exprimée en nombre de gouttes de mastic.

Remarque.

Il existe une modification de la méthode de Diénert selon Grimaud et


Morand. Dans cette méthode un volume déterminé de la solution de mastic
à 1 0Ioo est dilué dans une cuve de 35 mm de diamètre au moyen d'un agitateur

RODIEK. — L'analyse de l'eau. 6


66 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

de Vernes (<t> = 25 mm) tournant à 200 tr/mn, tandis que 6 ml d'eau


bi-distillée affluent en deux minutes. La suspension ainsi obtenue est ensuite
diluée dans des tubes à essais contenant 44 ml d'eau bi-distillée. Cette méthode
a le mérite de préciser dans le détail la préparation des troubles étalons, mais
nécessite beaucoup de temps et un matériel particulier. Sa reproductibilité
n'est satisfaisante qu'avec un personnel très entraîné et les troubles ne sont
utilisables que pour de fortes turbidités. Par ailleurs, pour une même quantité
de soiution alcoolique de mastic, la valeur des troubles est nettement plus
élevée que dans la méthode de Diénert. Ces valeurs ne sont donc pas compara-
bles, et il y a lieu de mentionner avec les résultats la référence de fa technique
utilisée.

Méthode à la silice
Réactifs.
— eau bi-distillée.
— suspension de kieselguhr à 100 mg 0 / O0 .

Le kieselguhr est traité par de l'acide chlorhydrique au 1 /2, puis lavé à


l'eau bi-distillée par centrifugation jusqu'à élimination de toute trace d'acide.
Après séchage à l'étude à 100 0 C, il est pulvérisé, porphyrisé, puis passé au
tamis module 22.
250 mg de kieselguhr traité sont mis en suspension dans 500 ml d'eau
bi-distillée. Après agitation périodique pendant deux heures, cette suspension
est laissée au repos durant quarante-huit heures. Le liquide surnageant est
alors prélevé sans remuer le dépôt. 100 ml de cette suspension homogène sont
évaporés dans une capsule de platine tarée et le résidu pesé de façon à déter-
miner le taux de kieselguhr de la suspension. Une dilution permet d'obtenir
la suspension à 100 mg de kieselguhr au litre.

Établissement de la courbe d'étalonnage.

Numéroter une série de tubes bouchés émeri de 50 ml. Introduire dans


chacun d'eux les quantités de réactifs indiquées dans le tableau ci-joint.

Suspension de kie-
Numéros Eau bi-distillée Correspondance
selguhr à 100 mg
des tubes (ml) (mg °loo)
0Ioo (ml)

1 30 0 100
2 24 6 80
3 18 12 60
4 12 18 40
5 6 24 20
6 3 27 10
7 1,5 28,5 5
MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 67

Parfaire l'homogénéisation en agitant la suspension par 10 bascule-


ments lents. Procéder aux mesures au bout de 4 mn. Construire la courbe
d'étalonnage.

Mode opératoire.

Prélever 50 ml d'eau à examiner après avoir rendu le prélèvement homo-


gène. Effectuer la lecture photométrique 4 mn après l'introduction de la
cuve dans l'appareil. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La turbidité s'exprime dans ce cas en milligramme de silice.

Remarque.

Il ne faut pas perdre de vue que les particules en suspension dans une eau
sont de nature très diverse et de dimensions extrêmement variables. Ainsi la
valeur d'un trouble, mesurée par comparaison avec une gamme de silice ou de
mastic, donnera seulement un ordre de grandeur de la turbidité de l'eau.
L'imprécision de la lecture sera relativement limitée car il s'agit le plus souvent
non d'une évaluation unique, mais d'une série de mesures.

Comparaison entre les diverses unités de turbidité

Plusieurs méthodes étant utilisées il est quelquefois très difficile de


comparer les résultats obtenus. GUILLERD, DESCOMBES et MANGEREL ont
donné un tableau de correspondance entre ces diverses unités de tur-
bidité.

Gouttes de mastic Degré Gouttes de mastic Degré


(Diénert) de (Diénert) de
dans 50 ml d'eau silice dans 50 ml d'eau silice

0 0,1 40 5,60
5 0,77 50 6,90
10 1,42 60 8,00
15 2,12 70 9,00
20 2,85 80 10,00
25 3,55 90 11,00
30 4,25 100 12,00
68 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

J . RODIER et FAIVRE-DUBOZ ont, dans une récente étude, établi un


abaque de correspondance entre la méthode à la silice et la méthode aux
gouttes de mastic selon Diénert et la modification de GRIMAUD et MORAND.

gouttes de mastic
méthode de Dienert |
2

mgtfe
silice gouttes de mastic
1 modification
20 de Grimaud-Morana
2,5
1
5 . 30

40 .
15
20 60

25 80
30 100

«0 . 15
150
50 .
60 . 200 20
80 25
100 . 30

150 . 35
200
40

50

60

Pour employer cet abaque il suffit, au moyen d'une règle, de tracer une ligne hori-
zontale à partir de la mesure considérée.

BIBLIOGRAPHIE

GUILLERD, DESCOMBES et MANGEREL, Les mesures de turbidité de l'eau


exprimées en poids de matières en suspension, Ann. hyg. publ. ind. et
Sociale, juillet 1937, X V , n.s., p. 337.
GRIMAUD, MORAND, N o t e sur la préparation de suspension de mastic de
turbidité définie, Ann. de Biol. clin. 1952 (3-4) mars-avril, p. 191.
X . . . , Contrôles de turbidité C.B.E.D.E. — Bull, mensuel, oct. 1953 (38),
p. 172.
J. RODIER, M. FAIVRE-DUBOZ, R e m a r q u e s sur les mesures de turbidité
des eaux, L'Eau, déc. 1957 (12), p. 263.
CHAPITRE V

ACIDITÉ. ALCALINITÉ

D É T E R M I N A T I O N DE L ' A C I D I T É

L'acidité d'une eau correspond à la présence de CO2 libre, d'acides miné-


raux et de sels d'acides forts et de bases faibles.

Principe.

L'acidité totale et l'acidité en acides minéraux ou TAF (titre en acide


fort) se mesure par titration avec une solution d'hydroxyde de sodium en
présence d'indicateurs colorés, phénolphtaléine pour la première, méthyl-
orange pour la seconde.

Réactifs.

—- Solution saturée d'hydroxyde de sodium exempte de carbonate


hydroxyde de sodium 550 g
eau distillée 500 ml

Laisser au repos dans un flacon hermétiquement clos ceci afin que le


carbonate se décante complètement. Siphoner la partie surnageante et titrer
avec un acide minéral de normalité connue.
— Solution d'hydroxyde de sodium Nj25

Un volume calculé de la solution précédente est amené à 1 litre à l'aide


d'eau distillée fraîchement bouillie et exempte de CO2.
Cette solution se conserve en flacon de polyéthylène et doit être renou-
velée chaque semaine.
— Solution alcoolique de phénolphtaléine à 0,5 %
phénolphtaléine 5 g
alcool éthylique 500 ml
eau distillée 500 ml
solution d'hydroxyde de sodium N / 5 0 q.s.p. l'apparition
d'une faible coloration rose.
70 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— Solution de méthyl orange à 0,50 %


méthyl orange 0,5 g
eau distillée q.s.p. 1 000 ml

Solution d'hyposulfite de sodium (approximativement N/10)


hyposulfite de sodium à 5 molécules d'eau.. 25 g
eau distillée q.s.p. 1 000 ml

Mode opératoire.

A ) Acidité totale :
Prélever dans un erlenmeyer, 100 ml d'eau à analyser. Ajouter 3 gouttes
de solution de phénolphtaléine. Titrer sur fond blanc avec la solution étalon
d'hydroxyde de sodium N / 2 5 jusqu'à apparition d'une faible coloration rose
caractéristique du pH 8,3.
Soit X 1 le nombre de millilitres de solution d'hydroxyde de sodium
versés.

B) Acidité en acides minéraux :


Prélever dans un erlenmeyer 100 ml d'eau à analyser et ajouter 2 gouttes
de solution de méthyl orange. Titrer sur fond blanc avec la solution d'hy-
droxyde de sodium N / 2 5 jusqu'à virage au rouge orangé (pH : 4,5).
Soit X 2 le nombre de millilitres de solution d'hydroxyde de sodium versés.

Expression des résultats.


— L'acidité totale exprimée en milligramme ° / 0 o de CO3Ca est
donnée par l'expression : X 1 x 10.
—• L'acidité en acides minéraux exprimée en milligramme °/ 0 o de
CO3 Ca : X 2 x 10.
— Le titre en acide fort ou TAF : X 2 .

Remarques.
Éliminer le chlore résiduel libre si l'eau en contient, en ajoutant 1 goutte
de solution d'hyposulfite de sodium N/10 ou déchlorer au moyen de radiations
ultra-violettes.
— Certains appareils comme les électrotitrateurs ou les p H mètres
peuvent être utilisés pour ces dosages.

BIBLIOGBAPHIE

J.-J. RANKIN, Acidity détermination in water, leach liquors, Mine waters


etc..., Met. Chem. 1918. Eng. 18-96.
P. COIN, La détermination de l'acidité dans les eaux naturelles. Ann. Hyg.
Pubt. Ind. Social. : 1942-20, p. 645.
ACIDITÉ ALCALINITÉ 71

R. MELET : Etude chimique et microbiologie des eaux d'alimentation de Segré.


Rapports entre les taux d'acide carbonique, de fer et la flore ferrugineuse.
(Imprimerie des dernières nouvelles de Strasbourg) — 1955 — p. 22 à 31.

D É T E R M I N A T I O N DE L ' A L C A L I N I T É

Définitions.
— Le titre alcalimétrique ou TA mesure la jteneur de l'eau en alcalis
libres et en carbonates alcalins caustiques.
— Le titre alcalimétrique complet ou TAC correspond à la teneur de
l'eau en alcalis libres, carbonates et bicarbonates.

Principe.
Ces déterminations sont basées sur la neutralisation d'un certain volume
d'eau par un acide minéral dilué, en présence d'un indicateur coloré.

Réactifs.
— Acide chlorydrique ou sulfurique AT/10.
— Indicateurs colorés :
— Solution à 1 % de phénolphtaléine dans l'alcool.
— Solution à 1 % d'héliantine.

Mode opératoire.
I0 Détermination du TA.
Prélever 100 ml d'eau à analyser dans une capsule de porcelaine blanche
de 12 cm de </> environ. Ajouter 1 à 2 gouttes de solution alcoolique de phé-
nolphtaléine. Une coloration rose doit alors se développer. Dans le cas
contraire le TA est nul, ce qui se produit en général pour les eaux naturelles
dont le pH est inférieur à 8,3. Verser ensuite doucement l'acide dans la
capsule à l'aide d'une burette, en agitant constamment, et ceci jusqu'à
décoloration complète de la solution.
Soit V le nombre de millilitres d'acide utilisé pour obtenir le virage.
2° Détermination du TAC.
Utiliser l'échantillon traité précédemment ou le prélèvement primitif
s'il n'y a pas eu de coloration. Ajouter 2 gouttes d'héliantine en solution et
titrer de nouveau avec le même acide jusqu'au virage du jaune au jaune-
orangé. S'assurer qu'une goutte d'acide en excès provoque le passage de la
coloration du jaune orangé au rose orangé.
Soit V le nombre de millilitres d'acide iV/10 versés depuis le début du
dosage. Retrancher à ce volume 0,1 ml, quantité d'acide nécessaire pour le
virage de l'indicateur.
72 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Expressions des résultats.

1° TA.

— V exprime l'alcalinité à la phénolphtaléine en milliéquivalents.


— Le titre alcalimétrique exprimé en degré français est donné par la
relation :
TA = V X 5.
2O TAC.

Il est donné en milliéquivalents par le chiffre V — 0,1 et par la relation :


TAC = ( V — 0,1) x 5 en degré français.

Remarques.
Si le titre dépasse 30° français, il y a lieu de faire des dilutions au 1/2, au
1/4...
— Lorsque la dureté totale est supérieure à l'alcalinité à l'héliantine,
la partie de dureté équivalente à l'alcalinité est appelée dureté carbonatée
et le restant de la dureté, dureté non carbonatée. Cette dureté non carbo-
natée, dite encore « permanente », s'obtient par différence entre la dureté
totale et la dureté carbonatée.
— Lorsque l'alcalinité à l'héliantine est supérieure ou égale à la dureté
totale, il n'y a pas de dureté permanente. La dureté totale est alors égale à la
dureté carbonatée.
— Dans le cas d'une eau teintée, le virage de l'indicateur sera difficile
à apprécier. Effectuer alors le titrage à l'aide d'un potentiomètre au p H de
8,5 pour le TA et de 4 pour le TAC.

BIBLIOGRAPHIE

F. P.T R E A D W E L L , M . B O L L , Manuel de chimie analytique.' Dunod édit.


Paris 1939, p. 522.
X..., Méthodes d'analyse des eaux de chaudières. Eaux pour chaudières.
C.B.E.D.E. 1951 — 16, p. 87.
Norme A F N O R . homologuée sous le N 0 N F T 90 003.

DÉTERMINATION GRAPHIQUE
DES T R O I S FORMES D ' A L C A L I N I T É E T D U C O 2 LIBRE

Principe.
Les formules de Moore permettent de calculer l'alcalinité en ion 0 H ~ ,
les alcalinités en carbonates et en bicarbonates ainsi que le CO2 libre, connais-
sant l'alcalinité totale et le pH de l'eau considérée.
Les graphiques établis par J. DYE en facilitent la détermination pra-
tique.
ACIDITÉ ALCALINITÉ 73

I. — DÉTERMINATION DE L'ALCALINITÉ EN ION O H -

Elle se détermine à l'aide du graphique I, connaissant la valeur du p H


de l'eau analysée.
Reporter sur le graphique la valeur du p H et lire en regard celle de l'alca-
linité en ion O H - exprimée en milligrammes de CO3 Ca par litre.

Remarques. 12,0- •500


Ce graphique a été établi p o u r une température
de 25 0 C et p o u r des valeurs de p H bien déterminées
entre 8 et 12. E n effet aucune eau n'atteint le p H
11,5 - L
12, et l'alcalinité h y d r o x y l e appelée aussi alcalinité
caustique n'existe pas en dessous de p H 8. -=-100
On p e u t envisager une correction pour des valeurs
différentes en minéraux t o t a u x puisque la force ionique
de l'eau affecte naturellement sa constante d'ioni- 11,0 - -50
sation.

10,5 - I
II. — DÉTERMINATION DE L'ALCALINITÉ
CARBONATÉE -krIO

Elle se détermine à l'aide du graphique II et 10,0-


x
nécessite la connaissance de l'alcalinité [totale, ex-
primée en milligrammes de CO3 Ca par litre et du
p H de l'eau analysée. 9,5
"ET 1,0

9,0

GRAPHIQUE : 1
8,5 - L
Relation entre le pH et l'alcalinité en ion hydroxyle dans
les eaux (à 25 0C). "0,1
5 x IO -10
[OH-] = j—T mg/1 de CO3Ca.
[H+ 8,0- 0,05

A l'aide d'une règle, aligner les points correspondant aux valeurs de


l'alcalinité totale et du p H et lire sur la troisième échelle celle de l'alcalinité
dûe aux carbonates. Cette alcalinité est directement donnée en milligrammes
de CO3 Ca par litre d'eau.
74 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Remarque.

Il existe d e u x valeurs de p H p o u r chaque valeur d'alcalinité carbonatée


normale, sauf p o u r le p H 10,45 m i n i m u m . Ceci est d'une grande importance
pour le conditionnement de l'eau et p o u r suivre le traitement à la chaux :
contrôle de l'alcalinité finale et du p H . Celui-ci peut être ensuite ajusté après
filtration de l'eau, pour obtenir l'index de stabilité ou l'index de saturation
désiré.

120

1-110

100

r90

HO

1-70

I— 60

1-50

40

30

20

1-10

GRAPHIQUE : 2

Relation entre le pH, l'alcalinité totale et l'alcalinité en carbonate dans les eaux
<à 25 °C).
T a IO-14
+ [H + ] -
—, 5,61 x 10 e 50,000 1 J [H+] „ J
[COa I = " [ h T ~ X 11,22X10- nig/I de COjCa.
14- —
+ [H+]
ACIDITÉ ALCALINITÉ 81

III. — DÉTERMINATION DE L'ALCALINITÉ BI-CARBONATÉE

Cette détermination s'effectue à l'aide du graphique I I I . Elle suppose


la connaissance de l'alcalinité totale, exprimée en milligrammes de CO3 Ca
par litre et du p H de l'eau analysée.
Au moyen d'une règle, joindre les points correspondant aux valeurs de
l'alcalinité totale et du pH. Prolonger la droite jusqu'à l'intersection avec la
troisième échelle, et lire la valeur de l'alcalinité dûe aux bi-carbonates. Cette
alcalinité est donnée directement en milligrammes de CO3 Ca par litre.

F-120
O-

1-110
10-

I-10D
20-i

90
30-4

o | - 80
40 O
70
50-=

60-f 60

70-| I - 50

80-; 40

90-| [r 30

100—I 20

110—i I- 10

120 0

GRAPHIQUE : 3

Relation entre le pH, l'alcalinité totale et l'alcalinité en bicarbonate dans les eaux
(à 25 °C).
T
A _I_[H+] IO^4
[CO 3 H-] = 50,000 ^ 0 0 1 1 22 10[_H,+1 ni g /1 de CO3Ca.
1 +
76 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Remarques.
— Ce graphique peut être c o m b i n é avec le graphique II puisqu'il est
construit dans la m ê m e échelle des valeurs de p H et d'alcalinité totale.
— L a s o m m e des trois alcalinités étant toujours égale à l'alcalinité
totale, l'alcalinité bicarbonatée pourra être calculée par différence.

IV. — DÉTERMINATION DU CO2 LIBRE

Le graphique I V permet de déterminer le CO 2 libre d'une eau connaissant


son alcalinité totale et son p H .

0-q
5
ID
15
20-^
25
30-3
35
40 -E
45 -Ê
50
55 i
60-Ê
65
70
75
80i
85 -Ë
90
95
IDO
GRAPHIQUE : 4
Relation entre le pH, l'alcalinité totale et le dioxyde de carbone dans les eaux
(à 25 °C).
T,
— + H+
. 50.000 1 LH+1
[CO2] = 9,70 X 10"'° X H + I i r 1 mg/1 de CO,Ca.
libre 11,22 x 10
[H+
ACIDITÉ ALCALINITÉ 77

A l'aide d'une règle joindre les points correspondant à l'alcalinité totale


et au pH. En prolongeant la ligne jusqu'à sa rencontre avec la 3 e échelle, le
point d'intersection des deux droites donne la valeur du CO2 libre en milli-
grammes de CO2 par litre d'eau.

Remarques.
— Les valeurs trouvées pour le CO2 sont légèrement plus faibles que
celles données par la formule de TILLMANS. La différence croît avec l'augmen-
tation de l'alcalinité totale et aussi avec la diminution des valeurs du pH.
— Ce graphique contrôle les résultats analytiques surtout si le bleu de
thymol qui vire à un p H de 8,5, est utilisé à la place de la phénolphtaléine.

BIBLIOGRAPHIE

TILLMANS J . et H E U B L E I N O . Investigation of the Carbone dioxyde Which


attacks Calcium Carbonate in Natural Waters. Gesundh Ing., 1912
(Ger) 35 — p. 669.
LANGELIEH W. F., The Analytical Control of Anticorrosion Water Treat-
ment. Jour. A.W.W.A. 1936 — 28 — 1500.
DE MARTINI F. E., Corrosion ,and the LANGELIER Calcium carbonate,
Saturation index. Jour. A.W.W.A. 1938 — 30 — 85.
MOORE E. W . « Graphie détermination of Carbon Dioxyde and Three
Forms of Alcalinity ». Jour. A.W.W.A. — 1939 — 51.
LARSON. T. E. et BUSWELL A. M., Calcium Carbonate Saturation Index and
alkalanity Interprétations. Jour. A.W.W.A. — 1942 — 34 — p . 1667.
John F. DYE, The calculation alcalinities and free carbon dioxyde in
water b y use of nomographs. Journal American Water Works Association
1944 — vol. 36 — p. 895 — 900.
CHAPITRE VI

CONTROLE C H I M I Q U E DE L A POLLUTION

D O S A G E DE L ' A Z O T E A M M O N I A C A L

La teneur des eaux en azote ammoniacal est très variable. Si le taux


d'azote est supérieur à un milligramme par litre, il est nécessaire d'effectuer
une distillation préalable avant de procéder au dosage. Dans les autres cas,
la réaction de NESSLER pourra se faire directement sur le prélèvement.

I. — MÉTHODE DIRECTE

Principe.
Le réactif de NESSLER (iodo-mercurate de potassium alcalin) en présence
d'ammoniaque est décomposé avec formation d'iodure de dimercuriammo-
nium qui permet le dosage colorimétrique des ions NH 4 +.
2 Hg I 4 - - + 2 NH 3 * 2 NH 3 Hg I2 + 4 I -
2 NH 3 Hg I 2 * NH 2 Hg I 3 + N H / + I-

Réactifs.
— Eau distillée exempte d'ammoniaque : ajouter quelques gouttes de
brome à l'eau distillée, laisser reposer 12 heures et redistiller.
— R é a c t i f de NESSLER :
Bichlorure de mercure 13,55 g
Iodure de potassium. . 36 g
Eau distillée q.s.p. . . . 1 000 ml

Placer le bichlorure de mercure pur très finement pulvérisé, dans un


flacon jaugé d'un litre. Ajouter environ 100 ml d'eau distillée puis l'iodure de
potassium. Agiter jusqu'à dissoiution et compléter à un litre. Cette liqueur
inaltérable additionnée au moment du besoin de 300 ml de lessive de soude
pure (D = 1,336) constitue le réactif de NESSLER.
— Défécant alcalin :
Carbonate de sodium cristallisé 200 g
Soude caustique en cylindres 200 g
Eau distillée q.s.p 1 000 ml
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 79

- Solution mère étalon de chlorure d'ammonium :


Chlorure d'ammonium 3,82 g
Eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution fille étalon de chlorure d'ammonium :

Amener à l'aide d'eau distillée 10 ml de solution mère à 1 000 ml dans un


ballon jaugé. Cette solution renferme 10 mg d'azote par litre ou 12,16 mg
d'ammoniaque.

Mode opératoire.

— Recherche :
Ajouter à 50 ml d'eau à analyser, 2 ou 3 ml de déféquant alcalin. Laisser
déposer. Prélever par décantation le liquide clair qui sera introduit dans un
tube en verre blanc bouché émeri. Ajouter alors 2 ou 3 ml de réactif de
NESSLER et mélanger en retournant plusieurs fois de suite.
La présence d'ammoniaque est décelée par l'apparition d'une coloration
brun rougeâtre.

— Dosage :
Ajouter à 100 ml d'eau à analyser, 5 ml de déféquant alcalin. Laisser
déposer au frais pendant 12 heures. Décanter et prélever 50 ml de liquide
clair dans un tube à essai bouché émeri. Ajouter 2 ml de réactif de NESSLER
et mélanger.
A 50 ml de solution fille de chlorure d'ammonium, ajouter 2,5 ml de
déféquant alcalin. Décanter et ramener le volume à 50 ml dans un tube
bouché émeri. Introduire 2 ml de réactif de NESSLER. Mélanger.
Comparer les teintes obtenues au colorimètre ou utiliser la méthode
photocolorimétrique indiquée dans la technique du dosage de l'azote après
distillation.

Expression des résultats.


e
X milligrammes d'azote d'origine ammoniacale par litre = ^ 7 x P où :

P = poids en milligramme d'azote par litre de solution étalon.


e = Lecture du colorimètre côté étalon.
e' = Lecture du colorimètre côté X .

Remarques.

— Les matières colorantes, les suspensions colloïdales et certains ions sont


susceptibles de gêner le dosage. Dans le cas de forte teneur en fer, le précipiter
par la soude et l'éliminer par filtration.
— Les lectures peuvent être effectuées au photocolorimètre selon la
méthode décrite dans la technique suivante.
80 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

II. — MÉTHODE APRÈS DISTILLATION

Principe.
N H 3 n'est retrouvé quantitativement que si l'eau à distiller est main-
tenue à un pH voisin de 7,4 à l'aide d'une solution tampon. Le dosage est
ensuite effectué soit par titrimétrie, soit par colorimétrie au moyen du réactif
de NESSLER.

Matériel spécial.
— Appareil à distiller de SCHLOESING et AUBIN.

Réactifs.
— Eau distillée exempte d'ammoniaque.
— Solution tampon :
KH 2 PO 4 14,3 g
K 2 H POi, 3 H 2 0 . . 90,15 g
Eau distillée q.s.p 1 000 ml
— Solution d'acide sulfurique N/10.
— Solution de soude N/10.
— Solution de rouge de méthyl à 1 %.
— Ponce calcinée.
— Solution de chlorure d'ammonium (voir technique précédente).

Distillation préalable.
Distiller environ 200 ml d'eau distillée afin de rincer l'appareil. Introduire
ensuite dans le ballon 500 ml d'eau à examiner, 10 ml de solution tampon et
quelques grains de ponce calcinée. Recueillir environ 150 ml de distillât dans
un erlenmeyer contenant 50 ml d'acide sulfurique A r /10. Ajuster à 250 ml.

Mode opératoire par titrimétrie.


Déterminer à l'aide d'une solution de soude N / 1 0 l'excès d'acide sulfu-
rique en présence de quelques gouttes de rouge de méthyl.
Soit v ml de soude utilisés Iors du dosage et V ml pour neutraliser 50 ml
d'acide N/10. La différence (V — v) multipliée par 0,28 donne la teneur d'un
litre d'eau en azote d'origine ammoniacal.
La différence (V — v) multipliée par 0,34 donne la teneur d'un litre
d'eau en ammoniaque exprimée en NH 3 .

Mode opératoire par photocolorimétrie.


Comparer, après addition de réactif de NESSLER, Ia coloration obtenue
avec l'eau à examiner, préalablement distillée, à celle d'une gamme étalon
contenant la même quantité de liquide et de réactif mais renfermant des doses
croissantes de solution ammoniacale titrée.
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 81

Établissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essais numérotés introduire les réactifs comme
il est indiqué dans le tableau ci-dessous, en agitant après chaque addition :

Solution à
Tube 1 0 mg de eau distillée Réactif de Corresp.
Numéro ClNH4/litre (ml) NESSLER (ml) en mg d'azote
(ml)

1 0 50 2 0
2 0,2 49,8 2 0,002
3 0,4 49,6 2 0,004
4 0,7 49,3 2 0,007
5 1 49 2 0,01
6 2 48 2 0,02
7 3 47 2 0,03
8 4 46 2 0,04
9 5 45 2 0,05
10 6 44 2 0,06

Laisser au repos pendant 10 mn. Effectuer les lectures au photocolori-


mètre, en utilisant un filtre bleu (longueur d'onde entre 400 et 425 MFJ.).
Soustraire des densités optiques lues pour les essais, la densité optique
lue pour le témoin (tube I). Construire la courbe d'étalonnage.

Dosage.

Dans un tube à essai introduire 20 ml de distillât. Ajouter 4 à 5 ml de


soude N/10 pour neutraliser l'excès d'acide sulfurique. Compléter à 50 ml
avec de l'eau distillée. Mélanger et ajouter 2 ml de réactif de NESSLER.
Laisser au repos pendant 10 mn, puis effectuer la lecture au photocolorimètre,
filtre bleu, longueur d'onde entre 400 et 425 mjx. Soustraire la densité optique
lue pour le témoin de celle lue pour l'essai. Se reporter à la courbe. Soit V
le chiffre lu.

Expression des résultats.


Azote d'origine ammoniacal en milligrammes 0/oo = V x 25.

Remarque.

Échelle colorimétrique stable :


L'échelle colorimétrique établie avec le chlorure d'ammonium ne conserve
pas longtemps sa teinte normale. Il y a lieu de la renouveler très souvent

RODIER. — L'analyse de l'eau. 7


82 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

ou de préparer une gamme étalon stable en mélangeant une solution de


chlorure de platine et une solution de chlorure de cobalt.
— Solution de chloroplatinate de potassium :
chloroplatinate de potassium 2 g
acide chlorhydrique concentré 100 ml
eau distillée q . s . p 1000 ml
Dissoudre les 2 g de sel dans 3 à 400 ml d'eau, ajouter l'acide et com-
pléter à 1 litre.
— Solution de chlorure de cobalt :
Co Cl2, 6 H 2 O 12 g
acide chlorhydrique concentré 100 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml
Dans une série de tubes à essais numérotés introduire successivement :

Solution de Solution de
Tube Eau distillée Corr esp.
platine cobalt
Numéro (ml) (mg d'azote)
(ml) (ml)

1 1,2 0 48,8 0
2 2,8 0 47,2 0,002
3 4,7 0,1 45,2 0,004
4 5,9 0,2 43,9 0,007
5 7,7 0,5 41,8 0,01
6 12,7 2,2 35,1 0,02
7 17,3 4,5 28,2 0,03
8 19,7 7,1 23,2 0,04
9 20 10,4 19,6 0,05
10 20 15 15 0,06

BIBLIOGRAPHIE

G . FOUILLOUZE, Chimie qualitative et quantitative appliquée. 1951, Tome II,


p. 435, Imprimerie de Trévoux.
CLAIR N. SAWYER, p H adjustment for détermination of ammonia Nitrogen.
Anal. Chem., 1953. Vol. 25, N° 5, p. 816.
G. VAN BENEDEN, Les techniques de dosage des azotes dans les eaux. C.B.E.
D.E. 1953. N 0 36, p. 112.

III. — MÉTHODE PAR MICRODIFFUSION

Principe.
Les bases volatiles déplacées par du carbonate de potassium sont absor-
bées par un tampon borique puis titrées par de l'acide chlorhydrique.
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 83

Matériel spécial.
— Cellules de Conway.
— Microburette automatique au 1/50 de millilitre.
— Agitateur magnétique.

Réactifs.
— Solution d'acide chlorhydrique 0,0143 N ; 1 ml de cette solution corres-
pond à 0,2 mg d'azote.
— Solution saturée de carbonate de potassium.
— Tampon borique :
acide borique pur 10 g
alcool éthylique 96° 200 ml
eau distillée 700 ml
indicateur composé 10 ml
Amener au rouge faible par une petite addition basique, si nécessaire, puis
compléter à 1 000 ml avec de l'eau distillée.
— Indicateur composé :
vert de bromocrésol 3,3 mg
rouge de méthyle 6,6 mg
alcool éthylique 96° q.s.p 100 ml
— Solution de formol à 30 % , neutralisée.

Mode opératoire.
Introduire dans la partie périphérique de la cellule de Conway, 1 ml
d'eau à analyser. Verser dans la partie centrale 1 ml de tampon borique.
Poser sur la cellule une plaque de verre dépoli et siliconée en laissant un
espace suffisant pour ajouter rapidement dans la partie périphérique 1 ml de
solution saturée de carbonate de potassium. Fermer immédiatement la
cellule et la placer à l'étude à 35 0C pendant deux heures.
Après incubation, laisser revenir à la température ambiante et ramener
au rouge la coloration de la partie centrale par n ml de solution d'acide chlo-
rhydrique 0,0143 N en agitant avec un agitateur magnétique.

Expression des résultats.


La teneur de l'eau en milligrammes d'azote volatil ° / 0 0 est donnée par
l'expression :
n x 0,2 x 1000.

Remarques.
Si la teneur en azote volatil total est supérieure à 300 mg par millilitre,
soit 1,5 ml d'acide chlorhydrique 0,0143 N, pratiquer une dilution et recom-
mencer le dosage.
Dans le cas de la recherche d'autres bases aminées volatiles, opérer d'une
manière identique, mais, ajouter 0,25 ml d'une solution de formol à 30 % avant
84 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

l'addition de la solution de carbonate de potassium saturée. L'ammoniac


volatil est ainsi bloqué. Dans ce cas, l'azote ammoniacal s'obtient par diffé-
rence entre le premier et le deuxième résultat.

BIBLIOGRAPHIE

CONWAY, Microdiffasion Analysis, 4 e éd., Ed. Crosbv-Lockwood (Londres,


1957).
S O U D A N F., Thèse Faculté des Sciences de Rennes. — Aspect chimique du salage
de la morue. — Institut scientifique et technique des Pêches maritimes
(1955).

D O S A G E DE L ' A Z O T E T O T A L

I. — MÉTHODE INDIRECTE

Principe.
L'azote organique est minéralisé au moyen de l'acide sulfurique concen-
tré. L'ammoniaque est ensuite déplacée par une solution de lessive de soude,
puis distillée et dosée soit par volumétrie soit par colorimétrie.

Matériel spécial.
A p p a r e i l à distiller de SCHLOESING et AUBIN.

Réactifs.
— Eau distillée exempte d'ammoniaque : ajouter quelques gouttes de
brome à l'eau distillée, laisser reposer 12 heures et redistiller.
— Lessive de soude exempte d'ammoniaque, de nitrites et de nitrates
— Acide sulfurique concentré.
— Solution d'acide sulfurique JV/100 (préparation extemporanée).
— Solution de soude JV/100 (préparation extemporanée).
•—- Catafvseur de minéraiisation de DUMAZERT.
Sélénite de mercure 1 g
Sulfate acide de potassium 24 g

Mode opératoire.
Concentrer par évaporation 500 ml d'eau à analyser additionnée de
quelques gouttes d'acide sulfurique à un volume d'environ 100 ml. Introduire
cette solution dans un matras de Kjeldahl de 500 ml. Ajouter 10 ml d'acide
sulfurique pur concentré et 5 g de catalyseur de minéralisation. Chaulfer
sous une hotte jusqu'à apparition d'abondantes fumées blanches d'anhy-
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 85

dride sulfurique. Laisser refroidir. Ajouter alors 150 ml d'eau distillée dans
le matras et transvaser la solution dans le ballon de l'appareil à distiller.
Rincer deux fois le Kjeldahl avec 25 ml d'eau distillée et joindre les eaux de
lavages à la solution précédente. Ajouter ensuite 100 ml de lessive de soude
et distiller immédiatement et très lentement. Recueillir le distillât dans
40 ml exactement mesurés d'une solution d'acide sulfurique iV/100.

A. — DOSAGE PAR VOLUMÉTRIE

L'excès d'acide sulfurique est dosé en retour par une solution de soude
N/100. Soit n le nombre de millilitres de soude versés.
(40 — n) x 0,34 = teneur en milligramme d'azote total exprimé en
NH 3 contenu dans 1 1 d'eau à analyser.
(40 — n) x 0,28 = teneur en milligramme d'azote total exprimé en
azote contenu dans 1 1 d'eau à analyser.

B. — DOSAGE PAR COLORIMÉTRIE

La détermination est effectuée par nesslérisation suivant le processus


indiqué dans la méthode de dosage de l'azote ammoniacal.

Remarque.
La connaissance du taux d'azote total dans les eaux naturelles est d'un
intérêt secondaire pour le technicien mais cette valeur permet de déterminer
facilement la teneur de l'eau en azote organique.

II. — MÉTHODE DIRECTE

Principe.
Après minéralisation, l'ammoniac en milieu fortement sodique est
entraîné par un courant de vapeur d'eau, recueilli dans un tampon borique,
puis titré en continu par une solution d'acide chlorhydrique diluée.

Matériel spécial.
— Kjeldahl de 500 ml.
— Appareil producteur de vapeur d'eau.
— Agitateur magnétique.
—• Burette automatique de 25 ml.

Réactifs.
—- Acide sulfurique pur (d = 1,83).
— Catalyseur de minéralisation :
sulfate de potassium 32 g
sulfate mercurique 5g
sélénium en poudre 1 g
86 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Broyer intimement les trois composants dans un broyeur étanche afin


d'éviter la dispersion des très fines poussières de sélénium.
— Antimousse Rhodorsil.
— Lessive de soude R. P.
— Solution à 40 % d'hyposulfite de sodium.
—- Indicateur composé :
vert de bromocrésol 3,3 mg
rouge de méthyle 6,6 mg
alcool éthylique 96° q.s.p 100 ml
— Tampon borique :
acide borique pur 10 g
alcool éthylique 96° 200 ml
eau distillée 700 ml
indicateur composé 10 ml
Amener au rouge faible par une petite addition basique, si nécessaire, puis
compléter à 1 000 ml avec de l'eau distillée.
— Solution d'acide chlorhydrique 0,07143 N. — 1 ml de cette solution
correspond à 1 mg d'azote.

Mode opératoire.

Dans un matras de 500 ml, concentrer au 1 /2,500 ml d'eau à analyser


additionnée de 15 ml d'acide sulfurique concentré. Ajouter alors 3 g de cata-
lyseur de minéralisation. Chauffer fortement. Dès l'apparition de fumées
blanches, obstruer le matras par une boule de verre à pointe effilée. Pour-
suivre l'attaque jusqu'à limpidité absolue de la solution. Laisser refroidir-
Rincer le col et la boule de fermeture avec de l'eau distillée. Ajouter quelques
gouttes d'antimousse, Adapter le matras sur l'appareil d'entraînement à
la vapeur d'eau grâce à un bouchon traversé de trois tubulures : l'une en
communication avec le ballon chaudière, plonge au fond du matras, la
seconde met le matras en communication avec une ampoule à décantation
en forme de poire par l'intermédiaire d'un robinet. La troisième permet le
départ de l'ammoniac entraîné par la vapeur d'eau et est reliée à un réfrigé-
rant vertical dont l'extrémité plonge dans un bêcher contenant 25 ml de
tampon borique. L'agitation du tampon est assurée par un agitateur magné-
tique. L'appareil à entraînement est monté avec des raccords de caoutchouc
silicone, ce qui lui confère une certaine souplesse. Le matras étant monté
sur l'appareil, introduire dans l'ampoule 80 ml de lessive de soude.
Remplir la burette avec la solution d'acide chlorhydrique à 0,07143 N.
Ajouter lentement la lessive de soude au contenu du matras en agitant dou-
cement ce dernier. Introduire dans le kjeldahl 5 ml de solution à 40 % d'hypo-
sulfite de sodium. Commencer l'entraînement après avoir fermer le robinet
de l'ampoule. Dès les premières fractions d'ammoniac, le tampon borique
vire au vert. Titrer en continu en ramenant par des additions successives
d'acide chlorhydrique 0,07143 N la coloration du vert au rouge.
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 87

Expression des résultats.


Soit n le nombre de millilitres d'acide chlorhydrique versés. L'expres-
sion 2 n donne la teneur de l'eau en milligrammes ° / 0 0 d'azote total.

Remarques.
— Le virage du vert au rouge est très net.
— Titrer rapidement en évitant de laisser demeurer la coloration verte
ce qui peut entraîner des pertes d'ammoniac.

BIBLIOGRAPHIE

CONWAY, Microdiffusion Analysis, 4 e éd. Ed. Crosby-Lockwood (Londres,


1957).

Détermination de l'azote organique


L'azote organique est calculé par différence entre l'azote total et l'azote
minéral (azote ammoniacal, azote des nitrites, azote des nitrates).
Azote organique = Azote total — Azote minéral.

BIBLIOGRAPHIE

G. VAN BENEDEN, Les techniques de dosage des azotes dans les eaux.
C.B.E.D.E., 1953, (36), p. 112.
J . R O D I E R , Manuel de biochimie pratique. Ed. Moncho, Rabat, 1 9 5 6 .

DOSAGE DES NITRITES

Méthode colorimétrique au réactif tétrahydrostrychnique

Principe.
La tétrahydrostrychnine résultant de l'action de l'hydrogène naissant
sur la strychnine se réoxyde partiellement en présence d'acide nitreux en
milieu sulfurique pour donner un composé coloré susceptible d'un dosage
colorimétrique.

Réactifs.
— solution aqueuse à 1 % de sulfate de strychnine.
— acide chlorhydrique pur.
— zinc amalgamé.
88 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Placer dans un vase à saturation, 50 g de grenaille ou de lamelles de zinc


découpées en morceau de 15 m m sur 7. Ajouter 50 ml d'eau ordinaire, 20 ml
d'acide chlorhydrique pur. Agiter pendant 2 mn, puis introduire 10 ml de
chlorure mercurique à 5 % . Agiter de nouveau 2 mn, décanter, laver plusieurs
fois à l'eau ordinaire puis à l'eau distillée. Sécher sur papier filtre à la tempéra-
ture ambiante.

— Réactif hydro-strychnique (à préparer extemporanément).


Introduire dans un tube à essais 5 ml de la solution de strychnine à 1 % ,
5 ml d'acide chlorhydrique pur et 1 à 2 g de zinc amalgamé. Chauffer légèrement
et laisser l'hydrogénation de la strychnine s'opérer pendant 10 mn. Décanter
après refroidissement sous un courant d'eau froide.
— Solution mère étalon de nitrite de soude.
nitrite d'argent 1,10 g
eau distillée exempte de nitrite 100 ml

Après dissolution ajouter :


solution de chlorure de sodium à 0,836 g °/ 0 0 • • 500 ml
eau distillée q.s.p. 1 000 ml

Filtrer le précipité de chlorure d'argent, le filtrat contient 0,1 g d'azote


nitreux % o .
— Solution fille étalon de nitrite de soude.
Amener à 1 000 ml dans un ballon jaugé à l'aide d'eau distillée pure
exempte de nitrite, 1 ml de la solution mère.
Cette solution renferme 0,1 mg d'azote nitreux °/ 0 0 .

Établissement de la courbe d'étalonnage

Dans une série de tubes à essais bouchés émeri et numérotés, ajouter


successivement en agitant après chaque addition :

Numéros des tubes T I II III IV V

Solution étalon fille de nitrite à


0,1 mg o Io0 (ml) 0 1 2 3 4 5

Eau distillée (ml) 5 4 3 2 1 0

Réactif hydro-strychnique
(ml) 1 1 1 1 1 1

Correspondance en mg °/00
d'azote nitreux 0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 89

Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre bleu-vert de


longueur d'onde 485 mfx. Soustraire des densités optiques lues pour les tubes
étalons celle relevée pour le témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Introduire 5 ml d'eau à analyser dans un tube à essai. Ajouter 1 ml de
réactif hydro-strychnique. Effectuer la lecture au photocolorimètre; filtre
bleu-vert de longueur d'onde 485 m[i. Soustraire de la densité optique lue
pour le tube réactionnel celle indiquée pour un tube témoin traité dans les
mêmes conditions. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La courbe donne directement le résultat en milligrammes ° / oo d'azote


nitreux.

Méthode au réactif de Zambelli


Principe.
L'acide sulfanilique en milieu chlorhydrique, en présence d'ion ammo-
nium et de phénol, forme avec les ions N O 2 - un complexe coloré jaune dont
l'intensité est proportionnelle à la concentration en nitrite.

Réactifs.
— ammoniaque pure d = 0,925.
—- réactif d e ZAMBELLI :
Acide chlorhydrique pur (d = 1,19) 260 ml
Acide sulfanilique 5 g
Phénol cristallisé 7,5 g
Chlorure d'ammonium 135 g
Eau distillée (exempte d'ion N O 2 - ) 625 ml

Introduire dans un ballon jaugé d'un litre l'acide chlorhydrique et l'eau


distillée. Puis y dissoudre l'acide sulfanilique et le phénol en chauffant légère-
ment au bain-marie. Après dissoiution complète ajouter le chlorure d'ammo-
nium et agiter jusqu'à dissolution. Après refroidissement ajuster s'il y a lieu
le volume de la solution à 1 litre avec de l'eau distillée .

— Solution mère étalon à 0,230 g d'ion N O 2 - % o :


nitrite de sodium 0,345 g
eau fraîchement distillée 1 000 ml

Cette solution se conserve mieux si l'on prend la précaution d'y ajouter


1 ml de chloroforme.
— Solution fille étalon à 0,0023 g d'ion N O 2 - °/ 0 0 .
Amener 1 ml de la solution mère à 100 ml avec de l'eau distillée.
90 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Établissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de fioles jaugées à 50 ml et numérotées introduire succes-
sivement en agitant après chaque addition :

Numéros des fioles T I II III IV V

Solution fille étalon à 0,0023 g


0Ioo (ml) 0 1 5 10 15 20

Eau distillée (ml) 50 49 45 40 35 30

Réactif de ZAMBELLI (ml) 2 2 2 2 2 2

Attendre 10 minutes.

Ammoniaque pure (ml) 2 2 2 2 2 2

Correspondance en mg ° / 0 0 de
NO2- ' 0 0,046 0,23 0,46 0,69 0,92

Effectuer les lectures au spectrophotocolorimètre 435 m(x de longueur


d'onde. Soustraire des densités optiques lues pour les tubes étalons celle
indiquée pour le témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Prélever 50 ml d'eau à analyser, ajouter 2 ml de réactif de ZAMBELLI.
Agiter et laisser au repos 10 mn. Ajouter ensuite 2 ml d'ammoniaque pure et
effectuer la lecture au spectrophotocolorimètre à 435 m(x de longueur d'onde.
Soustraire de la densité optique lue celle indiquée pour un témoin traité
dans les mêmes conditions. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe donne directement le résultat en milligramme ° / 0 0 de N O 2 - .
Cette valeur multipliée par 0,305 donne la teneur de 1 1 d'eau en milli-
gramme d'azote nitreux.

Remarques.
— opérer le dosage le plus rapidement possible après le prélèvement ;
— la coloration ainsi obtenue est stable pendant 24 heures ;
— cette méthode est applicable pour des teneurs en ions N O 2 - supérieures
à 0,05 mg 0Ioo-
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 91

RÉFÉRENCES

LOMBARD, Procédé du dosage des nitrites, Bull. Soc. Chim. France, 1913,
X I I I , p. 304.
G. DENIGÉS, L. CHELLE et A. LABAT, Classification, liste, formule et emplois
des principaux réactifs chimiques. Précis de Chimie analytique, Paris,
1930, 6 e édit., I, p. 69.
G. DENIGÉS, Sur une cause capitale d'erreur possible dans la recherche des
azotites en hydrologie. C.R. Acad. des Sci., 1940, 211, p. 576.
B. F. RIDER et M. G. MELLON, The colorimetric détermination of nitrites.
Ind. Eng. Chem. Anal. Ed., 1946, (18), p. 96.
H. B A R N E S et A. B. F O L K A R D , The détermination of nitrites. Analyst.,
1951, (76), p. 599.
Norme A F N O B . Homologuée sous le n° NFT 90-013.

O X Y G È N E CONSOMMÉ
PAR LES MATIÈRES O R G A N I Q U E S

Principe.

L'opération consiste à mesurer, en milieu acide et en milieu alcalin, la


quantité d'oxygène enlevée au permanganate de potassium par les matières
organiques d'origine animale ou végétale contenues dans une eau.

Réactifs.
— solution d'acide sulfurique à 50 %.
— solution de permanganate de potassium N/80.
— solution de sulfate ferreux ammoniacal.
Sulfate ferreux ammoniacal 10 g
Acide sulfurique pur 10 g
Eau distillée q.s.p 1000 ml

— Solution saturée de bicarbonate de sodium.

Mode opératoire.
L'essai doit être fait sur une eau limpide. Si elle renferme des substances
en suspension, les éliminer au préalable par repos et décantation, par centri-
fugation ou par filtration sur un filtre exempt de matières organiques
solubles.

A) Mesure en milieu acide :


Introduire dans un matras d'un litre, 200 ml d'eau à analyser et 10 ml
d'acide sulfurique dilué à 50 % .
92 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Dans un deuxième matras de 500 ml, introduire 100 ml d'eau à analyser


et 5 ml d'acide sulfurique dilué à 50 % .
Ajouter dans chacun des deux récipients 10 ml de solution de perman-
ganate de potassium N/80. Porter les deux matras à ébullition ménagée pen-
dant 10 mn à partir du moment où les bulles en formation au fond du ballon
viennent crever la surface du liquide. Laisser refroidir pendant une demi-
heure. Ajouter dans chaque fiole 10 ml de solution de sulfate ferreux ammo-
niacal pour décolorer. Revenir immédiatement à la teinte rose faible mais
persistante en laissant tomber dans les deux essais à l'aide d'une burette
graduée, la solution de permanganate de potassium N/80.
Les différences volumétriques de solution de permanganate de potassium
trouvée entre les deux essais, représente le nombre de milligrammes d'oxy-
gène absorbée par litre d'eau.
B) Mesure en milieu alcalin :
Introduire dans un matras d'un litre 200 ml d'eau à analyser et 20 ml de
solution saturée de bicarbonate de sodium.
Dans un deuxième matras de 500 ml, introduire 100 ml d'eau à analyser
et 10 ml de solution saturée de bicarbonate de sodium.
Conduire le reste de l'opération comme pour l'essai acide mais en ayant
soin toutefois d'ajouter (avec précaution pour éviter les projections dûes à
l'effervescence du bicarbonate de sodium) après refroidissement et avant
l'addition du sel de Mohr, 20 ml d'acide sulfurique dilué à 50 % dans le pre-
mier matras et 10 ml dans le second.
La différence entre les volumes de solution de permanganate versés dans
le premier et le deuxième essai, représente le nombre de milligrammes d'oxy-
gène absorbé par litre d'eau.

Remarques.
— dans le cas où le volume de l'échantillon d'eau est insuffisant, on peut
opérer sur 100 et 50 ml, en conservant les mêmes quantités de réactif et en
multipliant le résultat trouvé par 2 ;
— la présence d'une trop forte proportion de chlorures (50 mg et au
dessus) peut fausser les résultats en milieu acide. Il conviendra dans ce cas de
traiter au préalable l'eau à analyser par de l'oxyde d'argent humide et de la
filtrer sur filtre privé de matières organiques.
Préparation de l'oxyde d'argent humide :
Précipiter 10 ml d'azotate d'argent N / 1 0 par 10 ml de soude N/10. Recueil-
lir le précipité par centrifugation.
La quantité d'oxyde d'argent humide obtenue convient pour traiter par
agitation, 110 ml d'eau.
Préparation de fiftres dépourvus de matières organiques :
Faire macérer pendant une heure les filtres dans une solution d'hypochlo-
rite à 1 ou 2° chlorométriques. Laver abondamment à l'eau ordinaire et fina-
lement à l'eau distillée fraîchement préparée et bouillie. Sécher à l'étuve à
90-100 0 C.
CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION 93

— Dans le cas des eaux sulfurées, la détermination par le permanganate


de potassium est impossible. On peut essayer d'éliminer le soufre à l'état de
sulfure métallique, mais le précipité obtenu paraît entraîner plus ou moins de
matières organiques. La méthode préconisée par WILLM peut être aussi utilisée,
mais elle est très primitive.

BIBLIOGRAPHIE

F. JADIN, A . A S T R U C , Précis d'hydrologie et de géologie. Édit. N. Maloine,


Paris 1932, p. 206.
G. F O U I L L O U Z E , Chimie' qualitative et quantitative appliquée. Imprimerie de
Trévoux, 1951, tome II, p. 451.
CHAPITRE VII

ANIONS

DÉTERMINATION DE L ' A C I D E CARBONIQUE

Certaines eaux attaquent les réservoirs, les canalisations. Ce sont des


eaux dites « acides » et leur action corrosive est due principalement au fait
qu'elles contiennent un excès d'acide carbonique.
Pour une concentration donnée de bicarbonate de calcium et de magné-
sium, il existe une certaine quantité d'acide carbonique libre dont la pré-
sence est nécessaire pour éviter une décomposition des bicarbonates, c'est-à-
dire une précipitation des carbonates correspondants. Cette quantité néces-
saire de CO2 est communément désignée sous le nom d'acide carbonique
équilibrant.
Si la totalité de l'acide carbonique contenue dans une eau est supérieure
à la dose d'acide carbonique équilibrant son excès constitue l'acide carbo-
nique agressif. Ce dernier, en détruisant les carbonates, empêche le dépôt
carbonaté protecteur sur les parois métalliques en contact avec de telles
eaux.
La répartition de l'acide carbonique dans les eaux est la suivante :

(CO3H)" C O 3 "
ANIONS 95

I. Dosage de l'acide carbonique total


A ) Méthode d'évolution:

Principe.
Le gaz carbonique des carbonates et bicarbonates est libéré par un excès
d'acide. Le gaz formé ainsi que le CO2 libre sont entraînés par un courant
d'air exempt de CO 2 , vers une solution de baryte dans laquelle il barbotte.
Après absorption du gaz carbonique, la baryte restante est titrée.

Matériel spécial.
L'appareil (voir fig. ci-dessous) est constitué par une boîte munie d ' a m -
poules électriques et d'un f o n d de verre pour l'éclairage éventuel.

Schéma d'appareil pour dosage de l'acide carbonique total par la méthode d'évolution.

A l'intérieur de la boîte sont fixés des bouchons reliés à des burettes et à


un système de circulation d'air. Une plaque chauffante peut être introduite
sous le ballon à évolution D. Une pompe P provoque la circulation de l'air
du ballon à évolution dans le tube d'absorption E à travers un disque de verre
fritté scellé dans le verre G.
96 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Réactifs.
— acide sulfurique AT/10 ;
— acide chforhydrique N/50.

Ajouter 20 ml de phénolphtaléine par litre avant titrage.


— Solution d'hydroxyde de baryum N/50.

Le titre de cette solution est déterminé à l'aide de l'appareii à évolution.


Introduire 50 ml de solution de la burette A dans le flacon E et monter l'appa-
reil. Verser 200 ml d'eau distillée exempte d'acide carbonique dans le flacon D,
faire démarrer la pompe et laisser circuler les gaz pendant 10 mn environ.
Titrer la baryte avec l'acide chlorhydrique iV/50 jusqu'au virage de la phénol-
phtaléine.
— Solution alcoolique de phénolphtaléine à 1 % 0 .
— Solution d'héliantine à 1 %.

Mode opératoire.
A l'aide de la burette A, introduire 50 ml de solution de baryte N/50 dans
le flacon en position F, puis placer celui-ci en position E.
Introduire dans le flacon à évolution 200 ml d'eau à analyser, contenant
moins de 200 mg de CO2 total par litre. Ajouter 2 gouttes d'héliantine, puis
installer le flacon en position D, sur la plaque chauffante.
Mettre le robinet à trois voies en communication avec l'atmosphère et
enclencher la pompe P. Puis placer le robinet en position de circulation dès
que les bulles apparaissent dans le flacon à évolution.
Pendant la circulation des gaz qui brassent la solution, ajouter de l'acide
sulfurique N / 1 0 à l'eau à analyser jusqu'au virage de l'héliantine. Noter le
volume d'acide utilisé et en ajouter 20 ml en excès. Chauffer la solution jus-
qu'au début d'ébullition et continuer la circulation des gaz pendant 15 mn.
Titrer la solution contenue dans le vase d'absorption E avec l'acide chlo-
rhydrique N / 5 0 jusqu'au virage de la phénolphtaléine.

Expression des résultats.


Soit V le volume en millilitres d'acide correspondant au volume de
solution de baryte utilisée.
v le volume en millilitres d'acide chlorhydrique iV/50 utilisé pour Ie dosage.
( V — v) x 3,05 donne le CO2 total en milligrammes de (C0 3 H)-/litre
(V — v)x 3 — — — de (CO3) /litre

Remarque.
Les phosphates, silicates et aluminates ne gênent pas et la méthode donne
une précision supérieure ou égale à 5 % sauf en présence de sulfures, suffîtes
et sets d'acides volatils.
ANIONS 97

B) Méthode de Van Slyke :

Principe.
Les bicarbonates sont décomposés par un acide et les gaz de l'eau (oxy-
gène, azote, gaz carbonique) sont extraits sous vide et amenés à un certain
volume. La pression de ces
gaz est mesurée par un mano-
mètre à mercure.
LeCO 2 est ensuite absorbé
par la soude et les gaz res-
tants ramenés à nouveau au
volume initial, ont une nou-
velle pression. La différence
entre ces deux pressions est
celle due au gaz carbonique.
La teneur en acide car-
bonique total est donnée par
la formule de V A N SLYKE.

Matériel spécial.

Appareil de Van Slyke :

—• (voir croquis ci-joint) :


Cet appareil se compose
d'un réservoir à mercure M
communiquant avec un mano-
mètre A et avec une chambre
à réaction R.
Cette dernière, portant
des traits de jauge à 50 ml et
2 ml, peut être mise en com-
munication avec un entonnoir
B. Elle est en outre contenue
dans une enceinte qui peut
être maintenue à température

APPAREIL DE VAN SLYKE

constante par de l'eau. Un thermomètre permet de contrôler cette température.


ri> r2' r3 e t r4 sont les robinets servant à assurer les différentes communi-

cations.

RODIER. —• L'analyse de l'eau. 8


98 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Réactifs.
— mercure.
— solution d'acide lactique à 10 g/1.
— solution de soude caustique à 100 g/1.

Mode opératoire.

Le robinet r2 étant ouvert, fermer r3 et amener le réservoir à mercure


M à la position 1.
Au moyen d'une pipette, introduire dans la chambre à réaction R,
après avoir ouvert r l t la quantité d'eau à analyser (10 ml le plus souvent ou
5 ml pour les eaux à très forte teneur en CO2). Mettre la chambre à réaction
en communication avec le réservoir M au moyen de r3. Lorsque le ménisque
de l'eau atteint presque T11, fermer r3 et introduire dans l'entonnoir 2 gouttes
d'indicateur au méthyl orange et 0,8 ml d'acide lactique, pour décomposer
les bicarbonates de l'eau. Ouvrir à nouveau, avec précaution le robinet r3 de
manière à rétablir la communication avec M et introduire l'acide dans la
chambre à réaction. Éviter l'entrée de bulles d'air. Fermer rv puis, en abais-
sant le réservoir à mercure, faire la dépression dans la chambre à réaction.
Amener le ménisque du mercure au niveau du trait de jauge 50 ml, fermer
r3 et mettre de nouveau le réservoir à la position 1, fermer r2. Agiter la cham-
bre à réaction pendant 3 mn afin que les gaz dissous se dégagent. Ouvrir
r2 et rétablir la communication avec M en ouvrant avec précaution r3.
Amener le ménisque du liquide au trait de jauge 2 ml (en élevant convenable-
ment M). A ce volume de 2 ml, les gaz existent sous une certaine pression pl
que l'on lit sur la tige A après avoir mis celle-ci en communication avec la
chambre à réaction au moyen du robinet à 2 voies r3. Noter également la
température donnée par un thermomètre gradué en 0,1 degré, dont le réser-
voir plonge dans la chemise de refroidissement de la chambre à réaction.

Mettre dans l'entonnoir qui surmonte la chambre à réaction une cer-


taine quantité de soude, puis, en ouvrant avec précaution rv introduire dans
la chambre à réaction 0,2 ml de soude, toujours en évitant l'entrée de bulles
d'air.
Rétablir la communication avec M en manœuvrant convenablement le
robinet r3. En abaissant le réservoir M , faire la dépression comme précédem-
ment et amener le ménisque du mercure au trait de jauge à 2 ml.
La soude ayant absorbé le CO2, les gaz restants ont alors une nouvelle
pression p 2 lue sur la tige graduée A, après avoir mis celle-ci en communi-
cation avec la chambre à réaction au moyen de r3. Noter également la tempé-
rature.
La différence P1 — p 2 représente la pression partielle du CO2.
ANIONS 99

Expression des résultats.

I 0 CO2 en volume :
Le volume de CO2 contenu dans la quantité d'eau analysée est donné
par l'équation :

V,o/760) = P x 7 6 o x (1 + 0,00384 0 ( ! + A?=s)

Dans laquelle :

V(0/760) = volume de CO2 ramené à O 0 C sous 760 mm de mercure ;


P = (P1-P2) = pression partielle du CO2 ;
a = volume des gaz = 2 m l ;
i = coefficient de réabsorption du gaz dans le liquide de la
chambre à réaction. — Pour CO2, i = 1,014. Pour les gaz
moins solubles comme O2, N 2 , H 2 , CO, i ~ 1 ;
t = température à laquelle sont faites les lectures au mano-
mètre ;
S = volume de l'échantillon et des réactifs; le volume du réactif
est toujours de 1 ml ;
A = volume de la chambre à réaction = 50 ml ;
a' = coefficient de distribution du CO2 entre fa phase gazeuse
et la phase liquide. Le tableau ci-dessous donne ce coeffi-
cient en fonction de ta température.

Tempé- Tempé- Tempé-


rature
OC'
rature a' rature a'

15 0,946 21 0,829 26 0,737


16 922 22 812 27 720
17 901 23 794 28 701
18 8815 24 772 29 683
19 864 25 756 30 665
20 848

2° CO2 en poids :
La quantité de CO2 contenue dans l'eau à analyser est donnée par la
relation :
CO2 en mg/litre = P x K .
dans laquelle
P = Pi — p 2 pression partielle du CO2 ;
K = coefficient fonction de la température — le tableau ci-
dessous indique la valeur de K en fonction de Ia tempé-
rature.
100 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

COEFFICIENTS DE TEMPÉRATURE

COEFFICIENT K

Eaux douces
Eaux chargées
Température et moyennement
en C O 2
riches

15 0,6341 1,1250
16 6279 1,1190
17 6228 1,1115
18 6178 1,1050
19 6134 1,0990
20 6086 1,0925
21 6042 1,0860
22 5995 1,0800
23 5950 1,0740
24 5899 1,0670
25 5854 1,0615
26 5810 1,0550
27 5765 1,0500
28 5723 1,0430
29 5676 1,0375
30 5641 1,0310

Remarques.
Dans la pratique les coefficients de température figurant dans les 2 tableaux
qui précèdent sont reportés sur des systèmes de coordonnées, Les courbes ainsi
obtenues permettent de faire i'interpolation lorsque la température indiquée
ne correspond pas à un nombre entier de degré.

II. Dosage de l'acide carbonique libre


Principe.

L'acide carbonique libre de l'eau est neutralisé par un léger excès d'une
solution de soude. Cet excès est ensuite déterminé à l'aide d'une solution
d'acide titrée.

Réactifs.
— solution de soude caustique environ N/40 :
tartrate double de sodium et de potassium . . . . 66 g
solution de soude N/20 500 ml
eau bidistillée q.s.p 1 000 ml
— solution alcoolique de phénolphtaléine à 1 %
— solution d'acide chlorhydrique N/10.
ANIONS 101

Mode opératoire.

Dans un ballon jaugé de 200 ml, introduire 10 ml de solution de soude


2V/40. Si l'eau contient plus de 50 mg de CO2 au litre, cette quantité sera
doublée.
Puis compléter jusqu'au trait de jauge, par de l'eau à analyser, en pre_
nant soin d'éviter toute agitation ou brassage d'air. Ajouter 6 à 8 gouttes de
la solution de phénolphtaléine et obturer le ballon à l'aide d'un bouchon de
caoutchouc bien propre. Retourner lentement le flacon afin d'homogénéiser
la solution qui doit prendre une teinte rose. Dans le cas contraire opérer avec
une quantité de soude plus grande.

La solution est ensuite déversée dans un erlenmeyer ou un bêcher de


500 ml ainsi que les eaux de lavage du ballon. Ce rinçage sera effectué avec
de l'eau distillée fraîchement bouillie, de provenance sûre. En cas de doute
sur l'eau distillée, égoutter sans rincer. Titrer alors à l'acide chlorhydrique
AT/10 jusqu'à décoloration. Soit V le nombre de millilitres d'acide N / 1 0 uti-
lisé.
Faire un essai à blanc avec la solution de soude seule en opérant dans les
mêmes conditions, mais en pratiquant la dilution avec de l'eau distillée
neutre, rigoureusement exempte de gaz carbonique. Soit V' le nombre de
millilitres d'acide AT/10 utilisé.

Expression des résultats.

Calculer la différence V — V = A .
A A
mg d'hydrogène correspondent aux -JQ millimolécules gramme de

bicarbonate de sodium formé par l'acide carbonique libre et par suite à


A A
-JQ- x 44 mg de CO2 libre ou -JQ- x 2 milliéquivalents de CO2 libre.

La prise d'échantillon étant de 190 ml dans le cas normal, le résultat


du dosage en milliéquivalents de CO2 libre au litre est :

W x ^ x ^ 190^ = "Y^ ^ = 1»0526 A milliéquivalent.

La quantité de CO2 en milligrammes par litre est donnée par l'expres-


sion :
1,0526 A x 22.

Une simplification possible des calculs peut être envisagée en utilisant


un ballon jaugé de 210 ml. La prise d'essai est dans ce cas de 200 ml, ce qui
donne 22 A milligrammes de CO2 libre au litre.
102 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Remarques.
— la précision de ce dosage est de 1 mg au litre ou 0,0454 milliéquivalent
au litre ;
— il est indispensable d'éviter le plus possible l'aération de l'eau au cours
du prélèvement et de procéder à la mise en route du dosage sur place.
La teneur en acide carbonique libre dissous étant en effet un caractère
fugace comme le sont fa teneur en oxygène dissous et la teneur en hydrogène
sulfuré.
— En présence d'une quantité notable de produits ammoniacaux, la
phénolphtaléine se transforme en diimidophtaléine dont la solution alcaline
est incolore.
— l'étude de l'ionisation des carbonates et bicarbonates montre que l'eau
ne contient pratiquement plus de CO2 libre lorsque son p H atteint 8,5 (teinte
très légèrement rosée de la phénolphtaléine).
— Pour obtenir une plus grande précision, il est nécessaire de majorer
les résultats de 1 mg de CO2 libre au litre par 10,9° français de dureté.

BIBLIOGRAPHIE

D. S. MCKINNEY, A. M. AMOROSI. — Détermination of carbon dioxyde in water.


— Ind. Eng, Chem. Anal. Ed., 1944, 16, 315.
H. M A T H I E U . — Manuel d'analyse chimique volumétrique. — Masson et Cie
Édit., Paris, 1946, p. 467.
F. E. CLARKE. — Détermination of carbone dioxyde in water. Improved évo-
lution method. — Ind. Eng. Chem. Anal. Édit., 1947, 19, 889.
H. G U E R I N . — Traité de manipulation et d'analyse des gaz. — Masson et Cie,
Édit., Paris, 1952, p. 453.
Norme A F N O R , homologuée sous le n° NFT 90-011.

D O S A G E DE L'ACIDE PHOSPHORIQUE

Méthode colorimétrique
pour les teneurs en acide phosphorique inférieures à I mg par litre

Principe.

Dans des conditions définies de température et de concentration, le


réactif molybdosomolybdique donne un complexe avec les ions PO 4 . Ce
complexe soluble dans l'eau donne une coloration bleue intense susceptible
d'un dosage colorimétrique.
ANIONS 103

Réactifs.
— Réactif sulfomolybdique de DÉNIGÈS :
molybdate d'ammonium 10 g
eau distillée 100 ml
acide sulfurique pur 100 ml
Dissoudre à chaud le molybdate d'ammonium dans l'eau distillée, refroidir
et ajouter l'acide sulfurique.
Cette solution sera conservée dans un flacon brun bouché émeri. Si le
liquide bleuit avec le temps, le décolorer avec la quantité strictement néces-
saire de permanganate de potassium en solution très diluée.

— Réactif cérutéo-molybdique A.
Diluer au 1/4 une partie du réactif sulfomolybdique de DÉNIGÈS.
— Réactif céruléo-molybdique B.
Placer 5 à 6 g de tournure de cuivre dans un flacon de verre jaune bouché
émeri de 100 ml. Remplir avec le réactif A. Attendre 2 ou 3 heures avant usage,
en agitant fréquemment.
— Solution mère étafon de P2O5 à 1 g % 0 .
Introduire 5,042 g de phosphate disodique non effleuri, à 12 molécules
d'eau dans un ballon jaugé de 1 litre. Dissoudre dans une quantité suffisante
d'eau distitlée et compléter à 1 000 ml.
— Solution fille étalon de P 2 O 5 à 1 mg °/ 0 0 .
Diluer à 1 000 ml, 1 ml de la solution mère.

Essai des réactifs.


Introduire dans un tube à essais, 5 ml d'eau distillée, 3 gouttes de réactif
A et 1 goutte de réactif B.
Porter à ébullition et la maintenir pendant 12 s très exactement en agi-
tant.
L'apparition d'une coloration entraînera le renouvellement des réactifs.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essais numérotés, faire les dilutions suivantes :

Numéros des tubes I II III IV V VI

Solution fille étalon à 1 mg de


P 2 O 5 o/oo (ml) 0 1 2 3 4 5

Eau distillée (ml) 5 4 3 2 1 0

Teneur de P 2 O 5 (mg ° / 0 0 ) 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1


104 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Puis ajouter dans chacun des tubes 3 gouttes de réactif A et une goutte
de réactif B. Porter à ébullition, maintenir cette ébullition pendant exacte-
ment 12 s en agitant. Laisser refroidir.
Faire les lectures au photocolorimètre (écran rouge 650 mu). Soustraire
des densités optiques lues pour les essais, celle relevée pour le témoin (tube 1).
Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Traiter 5 ml d'eau à analyser par 3 gouttes de réactif A et 1 goutte de
réactif B. Porter à ébullition et la maintenir pendant 12 s exactement.
Laisser refroidir. Puis effectuer la lecture dans les mêmes conditions que pour
la courbe d'étalonnage. Soustraire de la densité optique lue, celle indiquée
pour le témoin (tube 1).

Expression des résultats.

Se reporter à la courbe précédemment établie qui donne directement


le résultat en milligrammes de P 2 O 5 par litre. Soit n.
Dans un souci de normalisation, l'expression des résultats doit être de
préférence donnée en PO4 . Conversion en PO4 : n x 1,338 =
nombre de milligramme de PO4 .

Remarque.
Si la teneur en P2O5 de l'eau à analyser est supérieure à 1 mg par litre,
opérer une dilution convenable de cette eau au moyen d'eau distillée.

Méthode colorimétrique
pour les teneurs en acide phosphorique supérieures à I mg par litre

Principe.

Les phosphates, en solution acide, et en présence de molybdate d'ammo-


nium, donnent un complexe phosphomolybdique qui, réduit par l'acide
l-amino-2-naphtol-4 sulfonique, développe une coloration bleue susceptible
d'un dosage colorimétrique.

Réactifs.
— Réactif molybdique (préparation extemporanée) :
solution aqueuse de molybdate d'ammonium à
12,5 % 20 ml
acide sulfurique 10 N 30 ml
eau distillée q.s.p 100 ml
— Solution d'acide l-amino-2-naphtol-4-sulfonique.
ANIONS 105

Un certain poids d'acide est placé dans de l'eau distillée aux fins de recris-
tallisation. Ajouter progressivement et sans excès de la lessive de soude jus-
qu'à complète dissolution. Précipiter ensuite l'acide l-amino-2-naphtol-4-
sulfonique par une addition sans excès d'acide chlorhydrique. Centrifuger.
Laver le précipité à l'eau distillée, puis à l'alcool à 95°. Reprendre par
l'éther et sécher à l'étuve à 37 0 C.

Dans un bêcher, introduire successivement :


solution de bisulfite de sodium à 15 % 97,5 ml
solution de sulfite de sodium à 20 % 2,5 ml
acide l-amino-2-naphtol-4-sulfonique recristallisé. 0,25 g

Agiter jusqu'à dissolution. Si cette dernière n'est pas complète, ajouter


quelques gouttes de solution de sulfite de sodium.
Conserver en flacon jaune, à f'abri de la lumière. Ce réactif est à renouveler
dès jaunissement.
— Solution mère étalon de P2O5 à 1 g % 0 :
Phosphate monopotassique (préalablement recris-
tallisé, puis séché en étuve à 100 0 C et refroidi dans
un excicateur) 1,915 g
Eau distillée q.s.p 1 000 ml
— Solution fille étalon de P 2 O 5 à 10 mg °/ 0 0 (préparation extemporanée).
Diluer à 100 ml avec de l'eau distillée, 1 ml de la solution mère.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.

Dans une série de tubes à essais numérotés, introduire les réactifs sui-
vant le tableau ci-dessous :

Numéros des tubes A B C D E F

Solution de P 2 O 5 à 10 mg ° / 0 0
(ml) : 0 2 4 6 8 10

Eau distillée (ml) 10 8 6 4 2 0

Correspondance (mg 0Ioo) 0 2 4 6 8 10

Pour obtenir l'échelle colorimétrique étalon, prendre une deuxième série


de tubes numérotés et y introduire les réactifs indiqués dans le tableau ci-
dessous, en agitant après chaque addition :
106 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Numéros des tubes I II III IV V VI

Dilutions précédentes (ml) 3 3 3 3 3 3

Réactif molybdique (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Solution acide l-amino-2-naph-


tol-4-sulfonique (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Eau distillée (ml) 4 4 4 4 4 4

Fermer chaque tube avec un bouchon de caoutchouc. Agiter lentement


et laisser reposer 10 mn à l'obscurité. Faire les lectures à l'électrophotomètre
(écran rouge 650 mjx). Soustraire des densités optiques lues pour les essais,
la densité optique lue pour le témoin (tube 1). Construire la courbe d'étalon-
nage.

Mode opératoire.

Dans deux tubes à essais, introduire successivement en agitant après


chaque addition :

Réactifs (ml) Tube A Tube B

Eau à analyser 3 —

Eau distillée — 3

Réactif molybdique 0,5 0,5

Acide l-amino-2-naphtol-4-sulfonique. 0,5 0,5

Eau distillée 4 4

Après 10 mn de repos à l'obscurité, faire les lectures à l'électrophoto-


mètre (écran rouge 650 m(x). Soustraire la densité optique lue pour le témoin
(tube B) de celle lue pour le tube réactionnel A.
Se reporter à la courbe d'étalonnage.
ANIONS 107

Expression des résultats.


Le chiffre lu sur la courbe est exprimé en milligramme de P 2 O 5 par litre.
Soit n.
Dans un souci de normalisation, l'expression des résultats doit être de
préférence donnée en P O 4 — .
Conversion en P O 4 — : n x 1,338 = nombre de milligrammes de P O 4 — .

Détermination des poiyphosphates


Principe.
Les poiyphosphates tels que le pyro, méta ou tripolyphosphate, sont
transformés par hydrolyse, en milieu acide, en orthophosphates et dosés sous
cette forme.
Cette méthode détermine la somme des poiyphosphates et de l'ortho-
phosphate contenus dans l'échantillon. La différence entre l'orthophosphate
dosé avant et après hydrolyse nous donne la quantité de poiyphosphates en
équivalents de phosphates.
Cette méthode colorimétrique n'est valable que pour des teneurs en
phosphates-polyphosphates inférieures à 10 mg ° / 0 0 -

Réactifs.
— acide sulfurique concentré.
— ammoniaque diluée au 1/2.

Mode opératoire.
Prélever 50 ml d'eau à analyser, ajouter 1 ml d'acide sulfurique concentré
et procéder à l'hydrolyse pendant 30 mn sur flamme et sous réfrigérant à
reflux.
Après refroidissement, ajouter 5 ml d'ammoniaque diluée au 1/2 et
ramener le volume à 50 ml avec de l'eau distillée.
Effectuer le dosage colorimétrique des phosphates en employant soit
la méthode de Dénigès dans le cas des teneurs en phosphates inférieures à
1 mg 0 Io 0 , soit la méthode à l'acide amino-naphtol-sulfonique pour des
teneurs comprises entre 1 et 10 mg ° / 0 0 .

Expression des résultats.


Déterminer la quantité de phosphates sur un échantillon non traité,
de l'eau à analyser. Puis retrancher cette quantité de la somme des phos-
phates-polyphosphates trouvée après hydrolyse.

Remarques.
— dans le cas où les teneurs en phosphates-polyphosphates sont supé-
rieures à 10 mg 0 Io 0 en P 2 O 5 , diluer selon la nécessité au 1/2, 1/4, 1/10 ;
108 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— la teneur en polyphosphates s'exprime en équivalent de P 3 O 5 ;


— la coloration du complexe phosphomolybdique en présence d'un réduc-
teur, n'apparaît qu'après neutralisation de l'acide par l'ammoniaque, jusqu'à
un p H limite de 1,2.
— le dosage doit être effectué aussitôt après le prélèvement, les polyphos-
phates se détruisent au cours du temps et par la chaleur.

BIBLIOGRAPHIE

C. H. FISKE, Y. SUBBAROW, |The colorimetric détermination of phosphorus.


J. Biol. Chem., 1925, 66, 375.
G. D E N I G E S , Précis de Chimie Analytique 1930. Tome I, p. 124. Édit.
N. Maloine, Paris.
J. H. RŒ, E. R. WHITMORE, Clinico pathologie application of sérum phos-
phatase détermination, with spécial references to lésions of the bones.
Am. J. Clin. Path., 1938, 8, 233.
G. VAN BENEDEN, Application d'un microdosage colorimétrique de phosphore
aux eaux additionnées de polymétaphosphates. C.B.E.D.E. : Bulletin
trimestriel 1957, I, 35, p. 33.

DOSAGE DE L'ANHYDRIDE BORIQUE

L'anhydride borique est dosé soit par volumétrie après distillation, soit
colorimétriquement lorsqu'il est en faible quantité.

Méthode volumétrique
Principe.
L e bore est séparé par distillation sous forme d'éther méthylborique.
L'anhydre borique libéré après destruction du composé est dosé volumétri-
quement.

Matériel spécial.
Appareil à distillation en verre non boraté comprenant :
— un ballon à distiller pyrex de 200 ml, muni d'un réfrigérant des-
cendant.
— un erlenmeyer fermé par un bouchon de caoutchouc à 2 tubulures,
l'une reliée au réfrigérant, l'autre à un barbotteur.

Réactifs.
— acide acétique pur.
— alcool méthylique.
— solution de soude N/10.
ANIONS 109

carbonate de sodium pur.


solution d'acide chlorhydrique au 1 /10.
solution d'iodure et d'iodate de potassium :
iodure de potassium 10 g
iodate de potassium 3g
eau distillée q.s.p. . 100 ml
— solution d'hyposulfite de soude JV/10.
— eau de baryte étalonnée.

Dans une capsule en porcelaine, porter à ébullition 2 litres d'eau distillée.


Dissoudre ensuite 200 g d'hydrate de baryum cristallisé, Ba(OH) 2 , 8 H 2 O ou
bien ajouter, par petites portions 100 g de baryte caustique BaO.
Filtrer la liqueur bouillante dans un flacon de 2 à 3 litres. Laisser refroidir.
L'excès de baryte cristailise. Laisser au repos 24 heures. Introduire 50 ml de la
solution saturée de baryte dans un flacon jaugé d'un litre. Ajuster à 1 litre avec
de l'eau distillée bouillie et refroidie. Agiter.
Etalonner la solution de baryte par rapport a une solution à 1 °/oo d'acide
borique préparée avec un sel sec et de l'eau bidistillée très récente. Opérer en
présence de mannite et de phénolphtaléine.
— Mannite.
— Solution alcoolique de phénolphtaléine à 1 °/ 0 0 .
— Solution d'hélianthine à 2 %.

Mode opératoire.

Prendre une quantité d'eau variant de 1 à 10 1 suivant que la teneur en


B 2 O 3 est de l'ordre du centième ou du dixième de milligramme. Si nécessaire,
additionner le prélèvement de carbonate de sodium jusqu'à réaction alcaline
Concentrer au 1 /10 du volume initial. Filtrer puis laver le précipité à l'eau
chaude. Réunir le filtrat et les eaux de lavage dans le ballon de l'appareil à
distiller et évaporer jusqu'à obtention d'une masse humide. Ajouter 15 ml
d'acide acétique et 10 ml d'alcool méthylique. Distiller au bain de sable
jusqu'à siccité en utilisant un réfrigérant descendant. Le réfrigérant est relié
à un erlenmeyer lui-même en communication avec un barbotteur contenant
un peu d'alcool méthylique. Effectuer 3 distillations dans les mêmes condi-
tions. Réunir les distillats et le liquide du barbotteur. Neutraliser l'acide
acétique par la soude N j 1 0 en présence de phénolphtaléine. Évaporer dans
une capsule de platine, calciner au rouge sombre et reprendre après refroi-
dissement par un peu d'eau distillée. Ajouter de l'acide chlorhydrique au
1/10 jusqu'à réaction acide en présence d'hélianthine.
Traiter le mélange sous réfrigérant ascendant pendant 15 mn pour
chasser CO2. Transvaser et rincer à l'eau distillée bouillie, exempte de CO2.
Neutraliser l'acide chlorhydrique par addition de la solution d'iodure-iodate
de potassium jusqu'à ce que la coloration jaune n'augmente plus. Détruire
l'excès d'iode par de l'hyposulfite de soude. Ajouter quelques grammes de
mannite, faire dissoudre. Titrer l'acide par la solution de baryte étalonnée
en présence de phénolphtaléine jusqu'à coloration rose persistante.
110 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Expression des résultats.

1 ml de solution de baryte correspond à 1 mg d'acide borique ou 0,174 mg


de bore.

Remarques.

— Ce dosage très délicat peut comporter jusqu'à 20 % d'erreur.


— quelquefois il peut être suffisant de rechercher la présence de l'acide
borique par le papier de curcuma. Pour cela, évaporer une certaine quantité
d'eau après l'avoir alcalinisée. Traiter le résidu par quelques gouttes d'acide
chlorhydrique au 1 /10. Tremper dans cette solution un papier de curcuma qui
se colore en rouge en présence d'acide borique. Cette coloration vire au bleu-
violacé par l'ammoniaque au 1/10.

Méthode colorimétrique
Principe.

Une solution de carmin donne avec le bore en milieu sulfurique concentré


une coloration allant du rouge brillant au rouge bleuâtre suivant la concen-
tration en bore.

Réactifs.

— solution de soude N/10.


— acide chlorhydrique concentré chimiquement pur.
— solution d'acide chlorhydrique diluée à 5 %.
—- acide sulfurique concentré (d : 1,84).
— solution de carmin (n° 40 N.F.) à 0,05 % en poids dans l'acide sulfurique
concentré.
— solution mère étalon de bore à 0,1 g °/ 0 0 :
acide borique recristallisé 0,5716 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml
Conserver cette solution dans un flacon de polyéthylène.
— Solution fille étalon de bore à 0,010 g % 0 (préparation extemporanée).

Amener 10 ml de la solution précédente à 100 ml avec de l'eau distillée.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.

Dans une série de tubes à essais bouchés émeri et numérotés, introduire


es réactifs dans l'ordre indiqué dans le tableau ci-dessous, en agitant après
chaque addition :
ANIONS 111

Numéro des tubes T I II III IV V VI

Solution étalon de bore à


0,01 g o/oo (ml) 0 0,2 0,4 0,8 1,2 1,6 2

Eau distillée (ml) 2 1,8 1,6 1,2 0,8 0,4 0

Acide chlorhydrique concen-


tré (gouttes) 2 2 2 2 2 2 2

Acide sulfurique concentré


(ml) 10 10 10 10 10 10 10

Solution carminée (ml) 10 10 10 10 10 10 10

Correspondance (mg °/ 0 0 de
bore) 0 1 2 4 6 8 10

Attendre 45 mn la stabilisation de la coloration et effectuer les lectures


au spectrophotomètre longueur d'onde 585 mu (filtre orange). Soustraire des
densités optiques lues pour les étalons, celle relevée pour le tube témoin.
Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Dans un tube à essai bouché émeri, introduire 2 ml d'eau à analyser
puis 2 gouttes d'acide chlorhydrique pur et 10 ml d'acide sulfurique concen-
tré. Agiter et refroidir. Ajouter alors 10 ml de solution sulfurique de carmin.
Agiter et attendre 45 mn la stabilisation de la coloration développée. Déter-
miner au spectrophotomètre la densité optique du tube réactionnel à la
longueur d'onde de 585 mu. Soustraire de la valeur lue celle relevée pour un
tube témoin traité dans les mêmes conditions. Se reporter à la courbe d'éta-
lonnage.

Expression des résultats.


Le résultat du dosage est exprimé directement en milligramme de bore
par litre d'eau analysé.

Remarques.
— si la concentration en bore est trop élevée, préparer une dilution de
l'échantillon.
— pour une concentration en bore inférieure à 1 mg °/ 0 0 , pipeter une
partie aliquote de l'échantillon dans une capsule de platine. Alcaliniser avec
112 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

de la soude et en ajouter un léger excès connu. Verser dans le tube témoin la


même quantité de soude que dans l'essai. Évaporer à sec au bain-marie ou
dans une étuve à 95 0 C. Refroidir et ajouter 5 ml d'acide chlorhydrique dilué
à 5 % et triturer avec un agitateur à bout de caoutchouc. Verser la solution
dans un tube à centrifuger conique et centrifuger pendant 10 mn à 2 000 tr/mn.
Effectuer le dosage sur 2 ml de la solution claire. Tenir compte de la prise d'essai
dans te cafcul.
— dans le cas d'eaux contenant des matières organiques, ignifuger à
500-550 0 C le contenu de la capsule après évaporation à siccité. Refroidir et
reprendre par 5 ml d'acide chlorhydrique dilué.
— la température n'affecte pas tes résultats entre 20° et 35 0 C et la colora-
tion est stable pendant 4 heures.
— les nitrates et nitrites interfèrent, fis sont éliminés directement dans
le procédé par l'acide chlorhydrique.

BIBLIOGRAPHIE

F. J. FOOTE, Détermination of boron in waters. — Ind. Eng. Chem. Anal. Éd.,


1932, 4, 39.
P . T H O M A S S O N , Étude critique des méthodes chimiques et dosage des ions dans
les eaux minérales. — G. Neveu et Compagnie, Éd., Lyon, 1938, p. 121.
L. V. WILCOX, Détermination of boron in plant material. Ind. Eng. Chem.
Anal., Édit., 1940, 12, 341.
J. T. HATCHER, L. V. WILCOX, Colorimétrie détermination of boron using
carminé. — Anal. Chem., 1950, 22, 567.

D O S A G E DES B R O M U R E S E T I O D U R E S
Principe.
L ' i o d e et le brome, déplacés successivement de leurs combinaisons par
des oxydants, sont dosés soit par volumétrie soit par colorimétrie.

I. —• P R É P A R A T I O N D E LA LIQUEUR CONCENTRÉE

Réactifs.
— carbonate de sodium pur.
— nitrate de potassium pur.
— solution de potasse à 20 % .

Mode opératoire.
Verser dans une capsule en porcelaine 1 à plusieurs litres d'eau à analyser
suivant s a teneur en iode et brome. Ajouter une quantité de carbonate de
sodiu m suffisante pour rendre la solution nettement alcaline. Concentrer par
évaporation jusqu'au 1/30 du volume initial. Filtrer en entraînant sur le
ANIONS 113
filtre tous les résidus insolubles. Laver à l'eau distillée jusqu'à neutralité
des eaux de lavages. Réunir ces dernières au filtrat. Évaporer à sec dans une
capsule de platine après addition de 2 ou 3 gouttes de solution de potasse.
Porter la capsule au rouge sombre afin d'éliminer les matières organiques en
utilisant pour cette opération la flamme d'une lampe à alcool. Reprendre
par 300 ml d'eau distillée chaude. Filtrer. Le filtrat constitue la liqueur
concentrée L sur laquelle s'effectueront tous les dosages.

Remarques.
Si fa sofution est encore colorée, l'évaporer en présence de nitrate de potas-
sium et calciner légèrement. Reprendre ensuite par de l'eau chaude comme ci-
dessus.

II. — D O S A G E VOLUMÉTRIQUE DE L'IODE DES IODURES

Réactifs.
— sulfure de carbone.
-— solution d'acide sulfurique diluée au 1 /4.
— solution de bicarbonate de sodium à 0,50 0 / o o .
— solution d'hyposulfite de sodium iV/10 ou N/100.
— solution de sulfate acide de nitrosyle.
Chauffer 5 ml d'acide nitrique avec 1 g d'anhydride arsénieux. Faire
passer le mélange gazeux (NO 2 /NO) dans 5 ml d'acide sulfurique.

Mode opératoire.
Prélever 100 à 200 ml de liqueur concentrée L dans une ampoule à
décantation de 500 ml. Ajouter 20 ml de sulfure de carbone, 20 gouttes
d'acide sulfurique au 1/4 et 2 gouttes de solution de sulfate acide de nitro-
syle. Agiter et décanter le CS2 qui a pris une teinte rose. Recommencer le
traitement avec 10 ml de sulfure de carbone et 2 gouttes de nitrose. Épuiser
ensuite à 2 reprises avec 10 ml de sulfure de carbone. Réunir les solutions sulfo-
carbonées et les laver à l'eau distillée dans une ampoule à décantation jus-
qu'à ce que l'eau ne soit plus acide. Épuiser les eaux de lavages par 10 ml
de sulfure de carbone. Décanter. Réunir d'une part les liqueurs sulfo-car-
bonnées (70 à 80 ml) et d'autre part la liqueur aqueuse et les eaux de lavages
qui serviront au dosage du brome (solution S).
Doser alors l'iode en solution dans le sulfure de carbone. Ajouter à la
solution 30 à 50 ml de bicarbonate de sodium à 0,5 % 0 , puis verser l'hypo-
sulfite de sodium AT/10 ou N/100 jusqu'à décoloration complète..

Expression des résultats.

1 ml d'hyposulfite de sodium AT/10 correspond à] 12,7 milligrammes


d'iode.

RODIER. — L'analyse de l'eau. 8


114 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

III. — D O S A G E COLORIMÉTRIQUE D E L ' I O D E D A N S LES IODURES

Réactifs.
— sulfure de carbone.
— solution d'acide sulfurique au 1/4.
— solution de bichromate de potassium à 5 %.
— solution de nitrite de sodium à 5 %.
— solution de soude à 20 %.
— solution mère étalon d'iode à 1 g % :
iode bisublimé Ig
solution d'iodure de potassium à 2,5 g % 0 . . . q.s.p. 1 000 ml
Titrer cette solution par volumétrie à l'aide d'une solution d'hyposulfite
de sodium N/100. Au besoin ajuster. Conserver cette solution dans un flacon
brun, bouché émeri. Agiter avant usage.
— Solution fille étalon d'iode à 1 mg % o (préparation extemporanée.)
Diluer 1 ml de la solution précédente dans 1 litre d'eau bi-distillée.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série d'ampoules à décanter bouchées émeri et numérotées
introduire successivement, en agitant après chaque opération :

Numéros des ampoules T I II III IV V VI

Solution d'iode à 1 mg ° / 0 0
(ml) 0 1 2 4 6 8 10

Eau distillée (ml) 10 9 8 6 4 2 0

Solution d'acide sulfurique au


en quantité suffisante pour rendre acide
1/4

Sulfure de carbone (ml) 2 2 2 2 2 2 2

Solution de nitrite de sodium


à 5 % (ml) 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6

Correspondance (mg °/00


d'iode) 0 0,1 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Décanter la solution de sulfure de carbone qui a pris une teinte rose


violacée, dans une série de tubes à essais numérotés de façon à rappeler le
numéro des ampoules à décanter.
ANIONS 115

Effectuer les lectures au spectrophotocoliormètre en utilisant un filtre


vert de 570 m ^ et de façon à avoir 100 % de transmittance pour le tube
témoin. Tracer la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Porter à ébullition 100 ml de la liqueur concentrée L, en présence de
bichromate de potassium à 5 % . Condenser les vapeurs dans 10 ml de solu-
tion de potasse à 20 % . Verser la solution potassique dans une ampoule à
décanter. Rendre acide par de l'acide sulfurique dilué au 1 /4 et diluer avec
de l'eau distillée de façon à avoir un volume connu de solution. Ajouter
2 ml de sulfure de carbone et 0,6 ml de solution de nitrite de sodium à 5 % .
Agiter et décanter dans un tube à essai.
Mesurer la teinte rose violacée de sulfure de carbone au spectrophoto-
colorimètre dans les mêmes conditions que pour la gamme étalon, le 100 %
de transmittance étant donné par un tube témoin. Se reporter à la courbe
d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe donne directement Ia teneur de la solution concentrée L en
milligrammes d'iode par litre.

IV. — DOSAGE VOLUMÉTRIQUE DU BROME DES BROMURES

Réactifs.
— acide sulfurique pur.
— sulfure de carbone.
— solution de chromate de potassium à 10 %.
— solution d'iodure de potassium à 5 % dans la soude à 30 %.
— solution d'hyposulfite de sodium iV/10 ou N/100.

Mode opératoire.
Opérer sur le résidu du dosage volumétrique de l'iode des iodures (solu-
tion S). Concentrer par évaporation jusqu'à un volume de 150 ml. Vérifier
la neutralité de la liqueur. Si elle est alcaline, neutraliser. La liqueur ayant
une réaction neutre au tournesol, la transvaser dans une ampoule à décanter.
Ajouter 3 ml d'acide sulfurique et refroidir l'ampoule sous un courant d'eau.
Ajouter alors 20 ml de sulfure de carbone et 5 ml de solution de bichromate
à 10 % . Décanter le sulfure de carbone et pratiquer les lavages comme indi-
qué dans le dosage de l'iode. Additionner à la solution sulfo-carbonée de
brome 2 ml de solution d'iodure dans la soude et doser l'iode libéré par la
solution d'hyposulfite de sodium iV/10 ou TV/100.

Expression des résultats.


1 ml d'hyposulfite de sodium N / 1 0 correspond à 8 mg de brome.
116 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

V. — DOSAGE COLORIMÉTRIQUE DU BROME DES BROMURES

Réactifs.
Réactif fuchsiné. — Verser 10 ml d'une solution récente de fuchsine à
1 % o dans 100 ml d'acide sulfurique au 1/20, préparé en mélangeant 5 ml de
SO 4 H 2 concentré avec de l'eau en quantité suffisante pour obtenir 100 ml et en
laissant refroidir. Le mélange se décolore peu à peu. En une heure environ il est
prêt pour l'emploi.
Chloroforme privé d'alcool. — Purifier le chloroforme de l'alcool par 3 lava-
ges à l'eau distillée. On évite ainsi la réduction par l'alcool du mélange sulfo-
chromique, dont l'action serait dans ce cas atténuée.
— solution de chromate à 10 %.
— acide chlorhydrique pur.
— acide sulfurique pur.
— solution mère étalon de brome à 1 g % 0 :
bromure de potassium 1,487 g
eau distillée q.s.p. 1 000 ml
— solution fille étalon de brome à 1 mg °/ 0 0 .
Amener 1 ml de la solution mère à 1 000 ml avec de l'eau distillée.

Établissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essais numérotés, introduire successivement
les réactifs suivants en agitant après chaque addition :

Numéros des tubes T I II III IV V VI

Solution de brome à 1 mg ° / 0 0
(ml) 0 0,05 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5

Eau distillée (ml) 5 4,95 4,9 4,8 4,7 4,6 4,5

Acide chlorhydrique (gout-


tes) 4 4 4 4 4 4 4

Acide sulfurique (ml) 1 1 1 1 1 1 1

Correspondance en mg de bro-
me ° / OO 0 0,01 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1

Refroidir sous courant d'eau froide jusqu'à 15 0 C environ. Verser le


contenu des tubes à essais dans une série d'ampoules à décanter de 50 ml
numérotées et ajouter dans l'ordre indiqué.
ANIONS 117

Numéros des ampoules T I II III IV V VI

Chloroforme (ml) 3 3 3 3 3 3 3

Solution de chromate (gout-


tes) 8 8 8 8 8 8 8

Solution de fuschine décolo-


rée (ml) 2 2 2 2 2 2 2

Agiter fortement. Le chloroforme se sépare coloré en rouge. Décanter Ia


solution chloroformique dans une série de tubes à essais numérotés.
Effectuer la lecture au spectrophotocolorimètre en utilisant le filtre
bleu-vert de longueur d'onde 470 m L e 100 % de transmittance correspon-
dant au tube témoin. Tracer la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.

Concentrer à 5 ml une partie aliquote de la liqueur S (tenir compte que


la teneur de la prise d'essai en brome doit être d'environ 0,1 mg). Trans-
vaser dans un tube à essai. Ajouter 4 gouttes d'acide chlorhydrique pur et
1 ml d'acide sulfurique pur. Refroidir le tube sous un courant d'eau de façon
à ramener la température à 15 0 C. Transvaser de nouveau dans une ampoule à
décanter. Ajouter 3 ml de chloroforme, puis 8 gouttes de solution de chro-
mate à 10 % et agiter vigoureusement. Le brome libéré passe aussi en solu-
tion dans le chloroforme. Ajouter alors 2 ml de solution de fushine décolorée
et agiter de nouveau. La présence du brome est indiquée par la coloration
rouge du chloroforme que l'on décante.
Effectuer la lecture au spectrophotocolorimètre avec filtre bleu-vert
(470 m[x), le 100 % de transmittance correspondant à un tube témoin. Se
eporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La courbe donne directement le résultat en milligrammes de brome par


litre de solution S.

VI. —• D O S A G E DES CHLORURES EN PRÉSENCE D E BROMURES ET IODURES

Doser la totalité des halogènes par la méthode de CHARPENTIER-


VOHLARD ; déduire du nombre de milligrammes trouvés, ceux correspondant
aux iodures et aux bromures. La différence correspond aux chlorures.
118 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

BIBLIOGRAPHIE

FRÉSÉNIUS, Traité d'analyse chimique quantitative, 1 9 0 0 , t. I , 5 6 2 .


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G A U T I E R , J.P.C., 1937, I , p. 145.

D O S A G E DES C H L O R U R E S

Méthode de Mohr
Principe.
Les chlorures sont dosés en milieu neutre par une solution titrée de
nitrate d'argent en présence de quelques millilitres de chromate de potas-
sium. La fin de la réaction est indiquée par l'apparition de la teinte rouge
caractéristique du chromate d'argent.

Réactifs.

— acide nitrique pur.


— carbonate de calcium pur.
—- solution de chromate de potassium à 10 % .
— solution de nitrate d'argent N/10 :
nitrate d'argent officinal 17,3 g
eau bi-distillée q.s.p 1 000 ml

Titrer la solution ainsi préparée par de l'acide chlorhydrique décinormal


de titre rigoureusement connu ; l'indicateur coloré sera comme dans la méthode
de dosage des chlorures, le chromate de potassium.

Mode opératoire.

Introduire 100 ml d'eau à analyser, préalablement filtrée, dans un


erlenmeyer de 250 ml. Ajouter 2 à 3 gouttes d'acide nitrique pur puis une
pincée de CO3Ca et 3 gouttes de chromate de potassium à 10 % .
Verser alors au moyen d'une burette la solution de nitrate d'argent
jusqu'à apparition d'une teinte rougeâtre.
Soit V le nombre de millilitres de nitrate d'argent N/10 utilisés.
CATIONS 119

Expression des résultats.

Pour une prise d'essai de 100 ml :

V X 10 X 3,55 donne la teneur en milligrammes de C l - des chlorures


contenus dans 1 litre d'eau.
V x l O x 5,85 donne la teneur en chlorures exprimée en milligrammes de
ClNa par litre d'eau.

Remarques.

— dans le cas d'eaux très peu minéralisées, opérer par la technique de


CHARPENTIER-VOLHARD.
— dans le cas d'eaux contenant des sulfures, des hyposulfites ou des
matières organiques en quantité importante, utiliser la technique CHARPEN-
TIER-VOLHARD. On peut aussi détruire ces composés en ajoutant goutte à
goutte une solution de permanganate de potassium environ décinormale,
jusqu'à coloration persistante, puis rendre incolore par une goutte d'eau o x y -
génée à 3 % .
— dans le cas d'eaux alcalines à la phénolphtaléine ajouter de l'acide
nitrique au 1/10 jusqu'à décoloration de la phénolphtaléine en évitant d'ajouter
un excès d'acide. Pratiquer alors le dosage comme l'indique la technique.

Méthode de Charpentier-Volhard
Principe.

Les chlorures d'un volume connu d'eau sont précipités en présence


d'acide nitrique par un excès de nitrate d'argent titré. L'excès de sel argen-
tique est déterminé par une solution titrée de sulfocyanure d'ammonium en
présence d'alun de fer.

Réactifs.
— acide nitrique pur.
— solution de nitrate d'argent A r /10 (voir technique précédente).
— solution de sulfocyanure de potassium ou d ammonium JV/10 :
sulfocyanure d'ammonium environ IOg
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Dissoudre le sulfocyanure d'ammonium dans environ 500 ml d'eau dis-


tillée. Transvaser dans un ballon jaugé de 1 000 ml. Ajouter les eaux de
rinçage et compléter à 1 000 ml.
Le dosage du sulfocyanure d'ammonium s'effectue à l'aide d'une solution
titrée de nitrate d'argent en présence de sulfate ferrique.
— Alun ferrique ammoniacal en solution saturée, décolorée par quelques
gouttes d'acide nitrique.
120 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Mode opératoire.
Introduire 100 ml d'eau filtrée dans un erlenmeyer de 250 ml, puis une
quantité connue de nitrate d'argent iV/10 en excès. Soit V millilitres de nitrate
d'argent utilisé. Ajouter alors 5 ml d'acide nitrique concentré et 2 ml d'alun
ferrique. Titrer l'excès de nitrate d'argent par le sulfocyanure N / 1 0 jusqu'à
coloration rougeâtre persistante, en agitant après chaque addition de réactif.
Soit v le nombre de millilitres de sulfocyanure versés.

Expression des résultats.


( V — v) x 10 x 3,55 donne la teneur e n m g de C l - d e s chlorures contenus
dans 1 litre d'eau.
(V" — v) x 10 x 5,85 donne la teneur en chlorures exprimée en mg de
ClNa par litre d'eau.

Remarques.
— pour obtenir des résultats plus précis, il convient de séparer par flftra-
tion le précipité d'halogénure d'argent et d'effectuer le dosage sur une partie
aliquote du fiftrat.
•— dans le cas des eaux contenant des sulfures, des hyposulfïtes ou des
matières organiques en quantité importante, il convient de détruire ces corps
par oxydation avant le dosage. Utiliser alors la technique suivante :
Introduire la prise d'essai dans un erlenmeyer ainsi que le nitrate d'argent
et l'acide nitrique Faire bouillir pendant 5 mn avec une quantité suffisante de
permanganate de potassium jusqu'à teinte rose très faible Détruire l'excès
de permanganate par du nitrite de sodium, du glucose, ou de l'alcool et laisser
refroidir. Compléter à un volume connu et opérer le dosage sur une partie
aliquote de la solution.

Méthode au nitrate mercurique


Principe.
Les chlorures sont dosés en milieu acide par du nitrate mercurique en
présence d'un indicateur de p H à base de diphénylcarbazone et de bleu de
bromophénol.

Réactifs.
•— indicateur de p H :
diphénylcarbazone 0,5 g
bleu de Bromophénol 0,05 g
alcool à 95° q.s.p 100 ml
Cette solution alcoolique sera conservée dans un flacon teinté jaune.
— Solution d'acide nitrique environ JV/3.
23 ml d'acide nitrique concentré dans un litre d'eau distillée.
CATIONS 121

— Solution étalon de chlorure de sodium AT/10 :


chlorure de sodium anhydre 5,85 g
eau distillée q.s.p 1 OOO ml
Titrer ensuite cette solution par la méthode de MOHR OU de CHARPENTIER-
VOLHARD.

— Solution de nitrate mercurique N/10 :


nitrate mercurique (NO 3 ) 2 Hg, H 2 O 17,13 g
eau distillée 50 ml
acide nitrique concentré 1 ml

Agiter jusqu'à dissolution complète du nitrate mercurique et compléter à


1 litre avec de l'eau distillée.
Cette solution sera ensuite contrôlée à l'aide de la solution de chlorure de
sodium étalon. Pour cela, introduire successivement dans un erlenmeyer de
250 ml :
solution de chlorure de sodium étalon 10 m.
eau distillée q.s.p 100 ml
indicateur de p H 0,5 ml
acide nitrique N / 3 0,5 ml
Verser ensuite le nitrate mercurique à l'aide d'une burette jusqu'au virage
du jaune au violet. Si nécessaire, ajuster la solution au titre convenu.

Mode opératoire.
Dans un erlemeyer de 250 ml introduire successivement :
eau à analyser 100 ml
indicateur de p H 0,5 ml
acide nitrique iV/3 0,5 ml

Verser la solution de nitrate mercurique jusqu'à apparition de Ia pre-


mière teinte violette persistante. Quelques gouttes avant le virage, la teinte
franchement jaune devient orangée, titrer alors lentement en agitant vigou-
reusement.
Soit n le nombre de millilitres de nitrate mercurique AT/10 utilisés.

Expression des résultats.

Pour une prise d'essai de 100 ml :


n x 5,85 x 10 donne la teneur de l'eau en chlorures exprimés en m g
de ClNa par litre.
n x 3,55 X 10 donne la teneur en mg de C l - des chlorures contenus
dans 1 litre d'eau.

Remarques.
— les sulfites, les ions ferriques, en concentration supérieure à 10 mg/1
interfèrent. Les sulfites sont éliminés par l'addition de quelques gouttes d'eau
oxygénée à 30 % .
122 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

—• la solution de nitrate mercurique doit être toujours limpide. Renou-


veler la solution si l'on constate un début d'hydrolyse.

BIBLIOGRAPHIE

F . M O H R , Ann., 1856, 97, 335-8.


J. VOLHARD, J. Prakt. Chem.,, 1 8 7 4 , 1 1 7 , 2 1 7 - 2 4 .
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W. G. DOMASK, K. A. KOBE, Mercurimetric détermination of chlorides and
water soluble chlorhydrins. Anal. Chem.,, 1952, 24 (6), 989.
H. LESTRADET, E. AZERARD, Dosage du chlore dans liquides organiques. —
Presse médicale, 1952, 18, 373.
Norme A F N O R , homologuée sous le n° NFT 90-014.

DOSAGE DES NITRATES


Principe.
En présence d'un réactif sulfo-phénolé, les nitrates se transforment en
dérivés nitrés du phénol qui, en milieu alcalin, donnent une coloration jaune
susceptible d'un dosage colorimétrique.

Réactifs.
— solution de sulfate d'argent
sulfate d'argent 4,397 g
eau bidistillée q.s.p 1 000 ml
1 ml de cette solution correspond à 1 mg de chlore.
—• Solution d'hydroxyde d'aluminium (préparée extemporanément).
Dissoudre 125 g d'alun de potassium ou d'ammonium dans 1 litre d'eau
distillée. Précipiter l'alumine sur une partie aliquote de cette solution par
l'ammoniaque diluée au 1 /2 en quantité juste suffisante. Décanter et laver le
précipité jusqu'à élimination de toute trace d'ammonium.
—- Réactif sulfo-phénolé.
Verser avec précaution 75 ml d'oléum (à 15 % de SO3 libre) dans 150 ml
d'acide sulfurique concentré. Porter à ébullition (prendre soin d'opérer sous
une hotte et de recouvrir le col du ballon d'un entonnoir ou d'un verre de
montre). Lorsque le liquide est devenu limpide, laisser refroidir puis mettre le
ballon dans la glace. Ajouter alors par petites portions et en agitant 25 g de
phénol pur parfaitement blanc. Chauffer à nouveau pendant 2 heures à 100 0 C.
— Solution d'hydroxyde de potassium 12 N.
— Solution mère étalon de nitrate à 0,1 g % 0 de N 2 O 5 .
Nitrate de potassium chimiquement pur 0,187 g
Eau distillée q.s.p 1 000 ml
— Solution fille étalon à 0,01 g % 0 en N2O5.
CATIONS 123

Évaporer à sec au bain-marie 50 ml de solution mère. Reprendre immédia-


tement par 2 ml de réactif sulfo-phénolé. Agiter et transvaser dans une fiole
jaugée de 500 ml en y ajoutant les eaux de 3 rinçages successifs. Compléter
jusqu'au trait de jauge avec de l'eau distillée.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de fioles jaugées de 50 ml et numérotées, introduire succes-
sivement :

Numéros des fioles T I II III IV V VI

Solution fille étalon à


0,01 g "/oc (ml) 0 1 5 10 15 20 25

Réactif sulfo-phénolé
(ml) 2 2 2 2 2 2 2

Solution d'hydroxyde
q.s.p. alcaliniser (même volume
de potassium 12 N
(ml) dans chacun des tubes)

Eau distillée q.s.p.


(ml) 50 50 50 50 50 50 50

Correspondance en mg
de N 2 O 5 dans la prise
d'essai 0 0,01 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25

Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre bleu de


longueur d'onde 440 m^. Soustraire des densités optiques lues pour les éta-
lons celle indiquée pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Opérer sur des échantillons d'eau de 20 ml ou si la teneur en nitrates est
élevée, de 10 ml ou même de 5 ml.
Le dosage ne s'effectuera qu'après détermination de la couleur, des
nitrites et des chlorures.
— Si la couleur de l'eau est supérieure à 10 divisions de l'échelle platine-
cobalt, ajouter à la prise d'essai 3 ml de suspension d'alumine fraîchement
précipitée. Agiter vigoureusement. Laisser reposer. Filtrer et laver à l'eau
distillée.
— Si la teneur de l'eau en nitrites est supérieure à 1 mg ° / 0 0 , ajouter à la
124 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

prise d'essai quelques gouttes d'eau oxygénée. Retrancher à la valeur finale


trouvée, la quantité correspondant aux nitrites.
— Si la teneur en chlorures dépasse 3 mg dans la prise d'essai, ajouter
du sulfate d'argent jusqu'à ce que cette teneur soit abaissée à 0,1 mg environ.
Agiter. Laisser reposer, filtrer et laver le précipité. Recueillir le filtrat et les
eaux de lavage.
La prise d'essai après avoir subi éventuellement les traitements indiqués
ci-dessus est évaporée à sec dans une capsule au bain-marie. Reprendre alors
par 2 ml de réactif sulfo-phénolé. Bien agiter et transvaser dans un ballon
jaugé de 50 ml, ajouter les eaux de trois rinçages successifs de la capsule.
Alcaliniser par la solution d ' h y d r o x y d e de potassium avec précaution et en
quantité identique à celle de l'étalonnage. Compléter à 50 ml avec de l'eau
distillée. Elfectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre bleu de
longueur d'onde 440 m^. Soustraire de la densité optique lue pour le tube
réactionnel celle indiquée pour un témoin traité dans les mêmes conditions.
Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

Soit p le poids de N 2 O 5 trouvé d'après la courbe d'étalonnage dans la


prise d'essai de V ml. La teneur en milligrammes ° / 0 0 de N 2 O 5 est donnée par
l'expression :
p X 1 000
V

— Poids de N 2 O 5 x 1,148 = poids de N O 3 - contenu dans 1 litre d'eau.


— Poids de N 2 O 5 X 0,259 = poids de nitrates exprimé en milligrammes
d'azote par litre.

Remarques.
— La courbe d'étalonnage est valable jusqu'à épuisement des réactifs
préparés.
— Cette courbe est établie pour des valeurs de 0 à 0,25 mg de N 2 O 5 dans
la prise d'essai. Ces quantités sont celles maxima et minima entre lesquelles le
dosage suit la loi de BEER-LAMBERT.

BIBLIOGBAPHIE

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E . N . CHAMOT, B . S . P R A T T , J. Am. Chem. Soc., 1 9 0 9 , 3 1 , 9 2 2 - 8 . J. Am.
Chem. Soc., 1910, 32, 630.
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B . L A N G E , Analyse colorimétrique. — Dunod, Édit. Paris et Édit. Desoer,
Liège, 1947, p. 214.
CATIONS 125

DOSAGE DES SULFATES

Méthode gravimétrique
Principe.
Les ions S O 4 — sont précipités à l'état de sulfate de baryum et évalués
gravimétriquement.

Réactifs.
— solution d'acide chlorhydrique à 10 %.
— solution de chlorure de baryum à 10 %.
— solution de nitrate d'argent à 10 %.
— acide nitrique pur.
—- alcool éthylique pur.
— éther.

Mode opératoire.
Introduire 100 ml d'eau à analyser dans un bêcher. Ajouter 5 ml d'acide
chlorhydrique à 10 % . Chauffer jusqu'à ébullition tumultueuse en agitant
constamment pour éviter les projections. Faire tomber goutte à goutte 20 ml
de solution de chlorure de baryum à 10 % . Prolonger l'ébullition pendant
10 mn sans interrompre l'agitation. Laisser reposer. S'assurer que la préci-
pitation est complète par l'addition d'une petite quantité de chlorure de
baryum.
Décanter le liquide surnageant encore chaud en le laissant écouler le
long d'un agitateur au-dessus du filtre sans cendres, lisse, placé sur un
entonnoir de Joulie. Entraîner le moins possible de précipité au cours de
cette opération. Laver le précipité resté dans le bêcher avec de l'eau bouil-
lante. Agiter. Laisser déposer 5 mn. Décanter à nouveau sur le filtre. Pour
finir, entraîner le précipité sur le filtre, en détachant, avec un agitateur muni
d'un bout de caoutchouc, les parcelles de sulfate adhérant aux parois du
bêcher. Laver le précipité à l'eau distillée bouillante jusqu'à ce que les eaux
de lavage ne précipitent plus par le nitrate d'argent (élimination de l'excès
de chlorure de baryum).
Laver une dernière fois à l'alcool puis à l'éther. Porter le filtre et l'enton-
noir à l'étuve à I l O 0 C jusqu'à dessiccation complète.
Renverser délicatement le filtre au-dessus d'une capsule de platine préa-
lablement tarée après avoir été portée au rouge et refroidie dans un dessicca-
teur. Tapoter légèrement le filtre pour faire tomber les particules adhérant
au filtre. Saisir la pointe du filtre entre les mors d'une pince métallique et
calciner au-dessus de la capsule en laissant tomber la pointe avant que la
flamme ne l'atteigne. Laisser refroidir. Ajouter 2 à 3 gouttes d'acide nitrique.
Évaporer doucement en évitant les projections, de préférence au bain-marie.
Calciner. Laisser refroidir dans un dessiccateur et peser.
126 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Expression des résultats.


Soit P le poids de sulfate de baryum trouvé :
P X 10 X 0,42043 donne la teneur des sulfates exprimés en mg de SO 4 H 2
par litre d'eau analysée.
P X 10 x 0,41600 donne la teneur des sulfates exprimés en mg de S O 4 —
par litre d'eau analysée.
P x l O x 0,34326 donne la teneur des sulfates exprimés en mg de S O 3 —
par litre d'eau analysée.

Remarques.
— il est nécessaire de décomposer les carbonates par ébullition prolongée
en présence d'HCl dilué au 1 /10.
—- il convient d'éviter une trop grande acidité qui risque de maintenir en
solution une partie du précipité.
— dans le cas d'eaux sulfureuses, il sera nécessaire d'utiliser une autre
technique (voir sulfures) car les sulfures risquent de fausser les résultats après
oxydation, sous forme de sulfates.
— dans le cas d'eaux très chargées en silice, il conviendra d'insolubiliser
ce corps comme suit :
I 0 Utiliser un volume d'eau variant de 100 ml à 2 litres, selon la teneur en
sulfates (0,01 % o : 2 1 et 2 g °/ 0 0 : 100 ml).
2° Évaporer cette prise d'essai au bain-marie en présence d'acide chlorhy-
drique au 1/10. Reprendre par de l'eau distillée en quantité telle que la teneur
en sulfates soit inférieure à 5 % 0 . Opérer alors comme dans le cas général.
— les lavages devront être prolongés et pratiqués avec de l'eau chaude
afin d'éviter l'adsorption des sels sur le sulfate de baryum.
— dans le cas des eaux ferrugineuses faiblement sulfatées, il conviendra
de tenir compte de l'adsorption des sels de fer.
— les eaux chargées en sulfate de chaux, sont souvent dites « eaux sélé-
niteuses ».

Méthode par néphélémétrie


Principe.
Les sulfates sont précipités en milieu chlorhydrique à l'état de sulfate
de baryum. Le précipité ainsi obtenu est stabilisé à l'aide d'une solution de
« Tween 20 » ou de polyvinyl-pyrrolidone. Les suspensions homogènes sont
mesurées au photomètre.

Réactifs.
— solution étalon de sulfate de sodium à 120 mg % 0 de SO 4 — :
sulfate de sodium anhydre 0,1775 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml
— solution d'acide chlorhydrique au 1 /10.
— solution de polyvinyl-pirrolydone ou de Tween 20 à 25 %.
CATIONS 127

— solution de chlorure de baryum stabilisée :


chlorure de baryum 10 g
solution de « Tween 20 » 20 ml
ou 5 ml de solution de polyvinyl-pirrolydone.
eau distillée q.s.p IOOml

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essai numérotés, introduire les réactifs indiqués
dans le tableau ci-dessous :

Numéro des tubes I II III IV V VI VII

Solution étalon de SO 4 - ~
(ml) 0 1 3 5 7 9 10

Eau distillée (ml) 39 38 36 34 32 30 29

Acide chlorhydrique au
1/10 (ml) 1 1 1 1 1 1 1

Solution de chlorure de
baryum stabilisée . . . 5 5 5 5 5 5 5

Correspondance en mg
o/ 0 0 de S O 4 - 0 3 9 15 21 27 30

Agiter deux ou trois fois énergiquement. Après 15 mn de repos, agiter à


nouveau et faire la lecture au photomètre (filtre rouge, 650 mjx). Soustraire
de la densité optique lue pour chaque tube réactionnel, la densité optique lue
pour le témoin (tube n° 1). Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Dans un tube à essai, introduire successivement :
eau à analyser 39 ml
acide chlorhydrique au 1 /10 1 ml
solution de chlorure de baryum + « Tween 20 »
ou solution de chlorure de baryum + P . V . P 5 ml
Préparer dans les mêmes conditions un tube témoin en remplaçant l'eau
à analyser par de l'eau distillée.
Agiter énergiquement et laisser reposer 15 mn. Agiter de nouveau et
faire les lectures au photomètre (écran rouge, 650 m n). Soustraire de la
densité optique lue pour le tube réactionnel, la densité optique lue pour le
tube témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.
128 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Expression des résultats.

La valeur déterminée à l'aide de la courbe donne directement le résultat


en milligrammes de S O 4 — 0I00.

Remarques.
La prise d'essai doit contenir une quantité de sulfate inférieure à 2 mg,
la courbe représentative étant une droite parfaite pour ces teneurs. Dans le cas
d'eaux fortement chargées en SO 4 —, préparer des dilutions en vérifiant chaque
fois qu'eftes se trouvent dans la zone d'utifisation de la courbe d'étalonnage.

BIBLIOGRAPHIE

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Trévoux, 1951, t. I, p. 141.
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DOSAGE DE LA SILICE

Méthode gravimétrique
Principe.

La silice est insolubilisée à l'état partiellement déshydraté en présence


d'acide chlorhydrique. Une calcination complète la déshydratation. Par
action de l'acide fluorhydrique, la silice est volatilisée sous forme d'acide
fluosilicique. Après une nouvelle calcination, la perte de poids correspond à
la quantité de silice pure contenue dans l'eau.

Réactifs.
— acide chlorhydrique pur d : 1,19.
— solution d'acide chlorhydrique au 1 /20.
— acide fluorhydrique d : 1,14.
— solution d'acide sulfurique au 1/2.
CATIONS 129

Mode opératoire.
Acidifier par environ 10 ml d'acide chlorhydrique, 1 à 21 d'eau. Évaporer
à sec au bain-marie, de préférence dans une capsule de platine ou à défaut
dans une capsule de porcelaine émaillée exempte de silice ou sans influence
sur la silice contenue dans le liquide.
Maintenir le résidu à l'étuve pendant 1 heure à 105-110 0 C. Imbiber
la masse avec 5 ml d'acide chlorhydrique, recouvrir d'un verre de montre et
laisser au repos 5 mn. Reprendre par 50 ml d'eau chaude. Chauffer à douce
ébullition pendant 1 mn environ. Laisser reposer. Filtrer. Laver avec une
solution d'acide chlorhydrique au 1/20. Terminer le lavage avec de l'eau
distillée chaude jusqu'à élimination complète des chlorures.
Évaporer à sec le filtrat dans la même capsule que précédemment.
Placer à l'étuve à I l O 0 C . Reprendre, filtrer et laver comme indiqué ci-dessus
en utilisant un second filtre.
Sécher et calciner à 1 200 0 C les deux filtres dans un creuset de platine,
jusqu'à poids constant.
La pureté de la silice est vérifiée par évaporation avec 10 ml d'acide
fluorhydrique et 2 gouttes d'acide sulfurique au 1 /2. Calciner de nouveau à
1 200 0 C jusqu'à poids constant.

Expression des résultats.


Soit P1 le poids en grammes du creuset avec la silice ;
P2 le poids en grammes du creuset après traitement fluorhy-
drique ;
V le volume en millilitres de la prise d'essai.

La teneur de l'eau en gramme de silice ° / 0 0 est donnée par l'expression :


P p
- 1 — 2 X 1 000

Remarques.
—• le traitement à chaud doit être effectué dans des récipients en platine,
ou à la rigueur dans des vases en aluminate, sans action sur la teneur en silice
de l'eau.
— pour la conservation des échantillons refroidis pendant moins de
24 heures, on peut utiliser des flacons en verre borosilicaté, sinon il est préfé-
rable de se servir de récipients en ébonite, en caoutchouc durci ou en toute
autre matière exempte de silice.
— l'eau distillée, et tous les réactifs utilisés, doivent être contrôlés au
point de vue teneur en silice. L'acide fluorhydrique sera vérifié pour savoir
s'il ne laisse pas de résidu non volatil.
— la silice peut exister dans les eaux sous deux états différents : l'état
ionique et l'état colloïdal. La méthode gravimétrique englobe les deux formes
de la silice.

RODIEB. — L'analyse de l'eau. 10


130 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Méthode photocolorimétrique
Principe.
L'anhydride silicique donne avec le molybdate d'ammonium en milieu
sulfurique, une coloration jaune due à l'acide silico-molybdique formé.

Réactifs.
— solution de molybdate d'ammonium à 10 % (préparée à froid) :
molybdate d'ammonium pur 10 g
eau distillée 80 ml
ammoniaque pure 3 ml
eau distillée q.s.p 100 ml
— solution d'acide sulfurique au 1 /3.
— solution d'acide sulfurique N.
— bicarbonate de sodium pur.
— solution étalon de silice à 100 mg % « :
Peser exactement 0,050 g de silice pure séchée à 160 0 C. Mélanger dans une
capsule de platine avec 2 g de bicarbonate de sodium pur. Chauffer jusqu'à
fusion complète. Refroidir alors la capsule et dissoudre le résidu dans de l'eau
distillée. Transvaser dans une fiole de 500 ml. Ajouter 2,50 g de molybdate
d'ammonium et une quantité d'acide nitrique suffisante pour faire développer
la teinte jaune. Compléter à 500 ml. Filtrer si besoin.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essais Pyrex, bouchés émeri et numérotés,
introduire successivement en agitant après chaque addition :

Numéros des tubes I II III IV V VI T B

Solution étalon (ml) . . 0,25 0,25 1,25 1,25 2,5 2,5

Eau distillée (ml) 9,75 9,75 8,75 8,75 7,5 7,5 10 10

Molybdate d'ammo -
nium (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5

Acide sulfurique pur


(gouttes) 3 3 3 3

Ammoniaque pure
(gouttes) 5 5 5 5

La lecture corrigée de
ce tube correspond à 2,5 12.5 25
une eau contenant mg mg mg
en SiO2 ° / 0 0
CATIONS 131

Opérer les additions de molybdate d'ammonium dans les tubes I, III,


V à 2 mn d'intervalle. Effectuer les lectures 15 mn après, à 2 mn d'intervalle,
au photomètre muni d'un filtre bleu, 440 m^.
Les lectures des tubes II, IV, VI, T et B peuvent être faites sans inter-
valle de temps précis.
Les lectures corrigées des tubes I, III et V se calculent de la manière
suivante :
Lc I = (L1 — Lu) — (L T — L B )
LcIII= (L111 — L l v ) — ( L t — LB)
I C V = ( L v — L v l ) — (LT — LB)

Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.

A) Silice dissoute:
Dans deux tubes à essais numérotés, introduire successivement :

Numéros des tubes A C

Eau à analyser (ml) 10 -

Eau distillée (ml) — 10

Molvbdate d'ammonium à 10 %
(ml) 0,5 0,5

Acide sulfurique concentré


(gouttes) 3 3

Exactement 15 mn après l'addition de molybdate dans le tube A,


effectuer les lectures au photomètre, écran bleu de 440 m^ de longueur
d'onde.
Soustraire de la densité optique lue pour A, celle indiquée pour C. Se
reporter à la courbe d'étalonnage.

B) Silice totale :
Lorsque l'eau après filtration présente un aspect opalescent laissant
supposer la présence de silice colloïdale, opérer dans les conditions suivantes
afin de doser la totalité de la silice :
Chauffer pendant 1 heure, 25 ml d'eau à analyser additionnée de 0,5 g
132 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

de bicarbonate de sodium. Ajouter ensuite 1 ml de solution d'acide sulfu-


rique normal. Laisser refroidir et compléter à 25 ml avec de l'eau distillée.
Opérer ensuite de la même manière que précédemment.

Expression des résultats.


La courbe donne directement le résultat du dosage en milligrammes de
silice par litre d'eau analysée.

Remarques.
— si les lectures sont effectuées dans les conditions indiquées, la courbe
représentative est une droite presque parfaite pour des teneurs comprises
entre 2,5 mg °/ 0 0 et 25 mg % 0 .
— dans le cas d'eaux à teneur en silice inférieure à 2,5 mg °/ 0 0 ou supé-
rieure à 25 mg °/oo, les concentrer ou les diluer de manière à obtenir approxi-
mativement une concentration comprise entre ces deux chiffres.
— cette technique n'est applicable qu'au dosage de la silice dans l'eau car,
en présence d'autres liquides plus riches en phosphates, il se forme un dérivé
phosphomolybdique qui fausse les résultats.
— la silice colloïdale = silice totale — silice dissoute.

BIBLIOGRAPHIE

F . DIENERT, F . W A N D E N B U C K L E , Sur la détermination de la silice dans les


eaux. — Compte-rendu, Acad. des Sciences, 1923, 176, 1478.
F . D I E N E R T , F . W A N D E N B U C K L E , Une étude de la silice colloïdale. — Compte-
rendu, Acad. des Sciences, 1924, 178, 564.
N. I. SAX, Photometer measures dissolved silica, Power, nov. 1947, p. 762 et 802.
A. B. CARLSON, C. V. BANKS, Spectrophotometric détermination of silicon
Anal. Chem., 1952, 24-472.
D. T. CHOW, R. J. ROBINSON, Forms of silicate available for colorimetric
détermination, Anal. Chem., 1953, 25-646.
CHAPITRE VIII

CATIONS

DOSAGE DU BARYUM

Méthode gravimétrique
Principe.
L e baryum est dosé gravimétriquement à l'état de sulfate après élimi-
nation du strontium.
La séparation des sulfates de strontium et de baryum est basée sur le
fait que le sulfate de baryum est insoluble dans les acides étendus, alors que
le sulfate de strontium y est assez soluble. De plus le carbonate d'ammonium,
sans action sur le sulfate de baryum, transforme le sulfate de strontium en
carbonate.

Matériel spécial.
— appareil producteur d'hydrogène sulfuré.

Réactifs.
— acide chlorhydrique concentré.
— solution d'acide chlorhydrique diluée au 1/4.
— solution d'acide sulfurique diluée au 1 /6.
— solution d'acide nitrique diluée au 1 /10.
— solution d'acide acétique diluée au 1/10.
— hydrogène sulfuré.
— carbonate de sodium cristallisé.
— solution de carbonate de sodium à 20 % :
carbonate de sodium anhydre 20 g
eau distillée q.s.p 100 ml

— solution de carbonate d'ammonium :


carbonate d'ammonium 10 g
eau distillée q.s.p 40 ml
ammoniaque 10 ml
— ammoniaque concentré.
— sulfure d'ammonium.
— solution de sulfate d'ammonium diluée au 1 /4.
134 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— solution d'oxalate d'ammonium à 5 %.


— alcool à 90-91°.
— mélange alcool absolu — éther à parties égales.

Mode opératoire.
Prélever 60 à 100 1 d'eau à analyser dans un récipient de cuivre et évapo-
rer jusqu'à un volume final de 4 ou 5 1. Filtrer le liquide alcalin et laver le
résidu à l'eau bouillante jusqu'à ce qu'il n'ait plus de réaction alcaline.
Transvaser le résidu R du récipient dans une grande capsule de porce-
laine, ajouter de l'acide chlorhydrique en notable excès, puis 5 gouttes de
solution d'acide sulfurique au 1 /6.
Si quelques parcelles de résidu adhèrent aux parois du récipient, les
détacher avec un peu d'acide acétique et les ajouter au reste.
Évaporer à sec, puis reprendre par la solution d'acide chlorhydrique au
1 /10. Filtrer.
Soient R1 le résidu et L 1 la liqueur.
Entraîner le résidu R1 avec une petite quantité de solution de carbonate
de sodium à 20 % dans une capsule en porcelaine et porter à ébullition jus-
qu'à dissolution complète de la silice. Filtrer la solution chaude et laver le
résidu à l'eau distillée.
Incinérer le filtre et le résidu. Pratiquer ensuite sur le résidu une fusion
alcaline avec du carbonate de sodium. La masse fondue est portée à ébulli-
tion en présence d'eau distillée. Filtrer le résidu insoluble constitué par des
carbonates. Laver. Dissoudre le précipité dans de l'acide chlorhydrique au
1/10. Traiter la solution acide par un courant d'hydrogène sulfuré. Filtrer
s'il se produit un précipité. Évaporer le filtrat à siccité au bain-marie.
Reprendre le résidu par de l'eau additionnée de quelques gouttes d'acide
chlorhydrique et ajouter quelques gouttes de solution d'acide sulfurique
diluée au 1/6.
Soit : R2 le résidu et L2 la liqueur.
(Mettre de côté L2 pour un dosage éventuel de strontium).
Laver R2 et le dissoudre ensuite dans une solution de carbonate d ' a m m o -
nium. Couvrir et laisser en contact 12 heures. Au bout de ce temps filtrer.
Laver le précipité avec de l'eau distillée, puis avec de l'acide nitrique dilué
au 1 /10 pour enlever le peu de strontium ou de calcium qui pourrait y être
mêlé à l'état de carbonate. Laver à nouveau avec de l'eau distillée. (Mettre
de côté les liqueurs de lavage L 3 , pour un dosage éventuel du strontium).
Porter au rouge le résidu constitué par le sulfate de baryum. Peser. Soit
P le poids du sulfate exprimé milligramme.

Expression des résultats.


Soit X le nombre de litres d'eau de la prise d'essai :

P X i^l^A = poids de baryum en milligramme dans un litre d'eau à


analyser.
CATIONS 135

BIBLIOGRAPHIE

Mme J . L E M A R C H A N D S , Contribution à l'étude de la séparation quantitative


du baryum et du calcium. Thèse, Lyon, 1928.
P . T H O M A S S O N , Étude critique des méthodes chimiques et dosage des ions dans
les eaux minérales. Imprimerie G. Neveu, Lyon, 1938, p. 95.

DOSAGE DU C A L C I U M

Méthode gravimétrique
Principe.
L e calcium de l'eau à analyser est précipité sous forme d'oxalate en
milieu acétique. L e précipité est, après lavage, calciné et pesé.

Réactifs.
— solution saturée d'oxalate d'ammonium.
— solution saturée de chlorure d'ammonium.
— solution d'héliantine à 1 %.
— acide chlorhydrique pur.
— acide acétique pur.
— ammoniaque pure.

Mode opératoire.
Introduire dans un bêcher 200 ml d'eau à analyser puis 10 ml de solution
saturée de chlorure d'ammonium et 1 goutte de solution d'héliantine à
1 0I00. Ajouter ensuite goutte à goutte de l'acide chlorhydrique pur jusqu'à
virage au rouge, puis de l'ammoniaque jusqu'à virage au jaune. S'il se pro-
duit un précipité de fer, filtrer. Rendre alors la solution nettement acide
par un excès d'acide acétique, puis verser 25 ml de solution d'oxalate d ' a m m o -
nium à saturation. Couvrir et laisser reposer pendant 24 heures à la tempéra-
ture ambiante.
Filtrer à froid sur filtre sans cendre et laver abondamment le précipité
à l'eau bouillante jusqu'à cessation de toute réaction acide du filtrat. Sécher
le précipité à l'étuve à I l O 0 C p u i s calciner au rouge vif dans une capsule de
platine tarée. Refroidir à l'excicateur et peser. Soit P milligrammes le poids
du précipité.

Expression des résultats.


P x 5 exprime, en milligrammes de CaO, la teneur en calcium par litre
d'eau.
136 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

P x 5 X 0,701 = donne la teneur en milligrammes de 1 litre d'eau en


ion Ca++.

Nota.
Lorsqu'il s'agit d'une analyse complète, le filtrat et les eaux de lavage sont
conservés pour le dosage du magnésium.

Méthode par titrimétrie


Principe.
L'oxalate de calcium précipité comme précédemment est redissous dans
de l'acide sulfurique et dosé par une solution titrée de permanganate de
potassium.

Réactifs.
— solution d'acide sulfurique au 1/4.
— solution de permanganate de potassium N/10.

Mode opératoire.
L e précipité d'oxalate de calcium est recueilli sur filtre puis lavé à l'eau
bouillante jusqu'à ce que le filtrat ne soit plus acide.
Étaler ensuite le filtre encore humide le long de la paroi d'un bêcher et à
l'aide d'un jet de pissette faire tomber le précipité dans le récipient. Rincer le
filtre avec 20 ml d'acide sulfurique dilué au 1/4 puis avec de l'eau distillée
jusqu'à l'obtention de 150 ml de solution environ.
Porter cette solution à 50-60 0 C puis titrer à l'aide d e l à solution de per-
manganate de potassium AT/10. Soit n millilitres versés.

Expression des résultats.


n x 10 donne la teneur de 1 litre d'eau en milligrammes de Ca++.
10 n x 1,4 donne la teneur de 1 litre d'eau en milligrammes de CaO.

Méthode colorimétrique
Principe.
L e calcium est précipité par une quantité connue d'acide chloranilique
à un p H compris entre 4 et 5. L'excès de réactif est mesuré au photocolori-
mètre.

Réactifs.
— solution aqueuse d'acide chloranilique à 0,1 %.
— solution de sulfate de magnésie à 5 % et à p H = 2,75.
— solution d'acide chlorhydrique N/100.
CATIONS 137

— solution étalon de calcium à 60 mg % 0 :


Cl2Ca, 2 H 2 O 0,2655 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Échelle d'étalonnage.

Dans une série de fioles jaugées de 100 ml et numérotées, introduire


successivement les réactifs indiqués dans le tableau ci-dessous :

Numéro des fioles I II III IV V T

Solution étalon à 60 mg ° / 0 0
(ml) 15 20 25 30 35 0

Eau distillée (ml) 25 20 15 10 5 40

Concentration en mg de Ca
0IOO 22,5 30 37,5 45 52,5 0

Solution d'acide chlorhy-


drique JV/100 q.s.p. 4 < pH< 5

Solution aqueuse d'acide


chloranilique à 0,1 %
(ml) 20 20 20 20 20 20

Laisser reposer 3 heures en agitant fréquemment, puis compléter à


100 ml avec de l'eau distillée. Filtrer. Faire la lecture sur les filtrats en utili-
sant un photocolorimètre avec écran vert à 535 mij.. Soustraire des densités
optiques lues pour les essais celle lue pour le témoin. Construire la courbe
d'étalonnage.

Mode opératoire.
Mg 1
A) Cas des eaux dans lesquelles < •

Introduire dans une fiole jaugée de 100 ml, 40 ml d'eau filtrée renfermant
de 0,8 à 2,2 mg de Ca et amenée à un p H compris entre 4 et 5 par addition
d'acide chlorhydrique N/100.
Ajouter ensuite 20 ml de solution d'acide chloranilique à 0,1 % . Laisser
reposer 3 heures en agitant fréquemment. Amener à 100 ml et filtrer.
Faire sur les filtrats la lecture au photocolorimètre, écran vert à 535 mu.,
en utilisant comme témoin 40 ml d'eau distillée traitée c o m m e l'essai.
Soustraire de la densité optique lue pour l'essai celle relevée pour le
témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.
138 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

1 -LVLft
B) Cas des eaux dans lesquelles < ^ a < 5.
Introduire dans une fiole jaugée de 100 ml, 30 ml d'eau filtrée renfermant
de 0,8 à 2 , 2 mg de Ca et amener à un p H compris entre 4 et 5 par addition
d'acide chlorhydrique N/100. Puis ajouter 28 ml de solution d'acide chlora-
nilique à 0,1 % . Laisser reposer 3 heures, en agitant fréquemment. Ajouter
12 ml d'une solution de sulfate de magnésie à 5 % à tous les essais (y compris
les étalons). Compléter à 100 ml avec de l'eau distillée. Filtrer et effectuer les
lectures comme précédemment.

Expression des résultats.


L a courbe donne directement la teneur de 1 litre d'eau en milligrammes
de Ca++. Si P est ce poids :
P X 1,4 donne la teneur de 1 litre d'eau en milligrammes de CaO.

Méthode au Complexon Ill


Voir Dureté Calcique.

BIBLIOGRAPHIE

F . P. TREADWELL, M. BOLL, Manuel de chimie analytique. Dunod édit.,


Paris, 1939, t. II, p. 73.
E. H. T Y N E R , Anal. Chem., 1948, 20, 76.

HYDROTIMÉTRIE O U DURETÉ
Définitions.
La dureté ou titre hydrotimétrique d'une eau correspond à la somme
des concentrations en cations métalliques à l'exception de ceux des métaux
alcalins et de l'ion hydrogène. Dans la plupart des cas la dureté est surtout
due aux ions calcium et magnésium auxquels s'ajoutent quelquefois les ions
fer et aluminium.
L a dureté est encore appelée dureté calcique et magnésienne ou consom-
mation de savon. Elle s'exprime en milliéquivalents de concentration en
CO 3 Ca. Elle est aussi très souvent mesurée en degrés français.
Dans l'eau sont déterminés :
—- la dureté totale ou titre hydrotimétrique Th qui est la somme des
concentrations calcique et magnésienne ;
— la dureté calcique qui correspond à la teneur globale en sels de cal-
cium ;
CATIONS 139

— la dureté magnésienne qui correspond à la teneur globale en sels de


magnésium ;
— la dureté earbonatée ou titre alcalimétrique complet TAc qui est la
somme des alcalinités earbonatée et bicarbonatée ;
— le titre alcalimétrique Ta correspondant uniquement aux carbo-
nates ;
— la teneur en acide carbonique libre;
— la dureté permanente ou non earbonatée P. C'est la dureté qui persiste
après ébullition de l'eau. Elle est égale à TH — Tac ;
— la dureté temporaire qui n'est autre que la différence entre la dureté
totale et la dureté permanente Th — P.

DURETÉ T O T A L E

Méthode au savon
Cette méthode est actuellement désuète. Cependant il nous a paru utile
d e l'indiquer car elle est encore quelquefois utilisée pour des mesures sur le
terrain.

Principe.
Les sels d'acide gras autres que les alcalins étant insolubles, leur préci-
pitation permet à une eau additionnée d'une solution savonneuse, de mousser
par agitation.

Matériel spécial.
— un flacon hydrotimétrique bouché émeri de 100 ml environ et portant
4 traits de jauges correspondant à 10, 20, 30 et 40 ml.
— une burette hydrotimétrique de 8 ml environ et graduée de telle sorte
que 23 divisions correspondant à 2,4 ml. Le zéro est placé sous le second trait.
L'espace compris entre le premier trait et celui du zéro correspond à la quantité
de liqueur savonneuse normale nécessaire pour donner une mousse persistante
avec 40 ml d'eau distillée.

Réactifs.

— liqueur de savon :

a) formule d e BOUTRON e t BOUDET :

savon blanc de Marseille râpé ou savon amygdalin


sec 40 g
alcool à 90° 6 à 700 ml
140 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Traiter le savon par l'alcool sous réfrigérant à reflux en maintenant


l'ébullition au bain-marie ou au bain de sable jusqu'à dissolution. Filtrer le
liquide et l'amener avec de l'eau distillée à un volume de 1 litre. Si des flocons
gélatineux apparaissent au bout de quelques temps, les éliminer par filtration.

b) F o r m u l e de COURTONNE :
Traiter sous réfrigérant à reflux et au bain-marie bouillant :
huile d'olive ou d'amande douce 30 ml ou 28 g
lessive de soude à 36° Baumé (d = 1,33) 10 g
alcool à 90° 10 g

Après un repos de 24 heures compléter à 1 litre avec de l'alcool à 60°.


L'avantage de cette dernière formule est de donner une liqueur plus
constante et dont le titre ne se modifie pas avec le temps.

— Liqueur d'épreuve :
Pour titrer la liqueur savonneuse, on utilise une solution à 0,55 g par litre
de chlorure de baryum cristallisé à 2 molécules d'eau ou une solution à 0,50 g
par litre de nitrate de baryum.

Mode opératoire pour le titrage de la liqueur de savon.


Placer dans le flacon hydrotimétrique 40 ml de la liqueur d'épreuve.
Remplir la burette spéciale jusqu'au trait supérieur avec la liqueur de savon
et verser peu à peu cette liqueur dans le flacon en agitant jusqu'à obtention
d'une mousse épaisse de 1 cm environ et persistant pendant 5 mn au moins.

Expression des résultats.


Si le chiffre lu est égal à 22, la liqueur hydrotimétrique est au titre voulu.
Si le chiffre lu est supérieur à 22, la liqueur est trop faible ; la concentrer
par évaporation.
Si le chiffre lu est inférieur à 22, la liqueur est trop concentrée.
Pour le calcul de la dilution, opérer comme suit :
Soit x le chiffre lu, ajouter I 0 pour tenir compte de la graduation au-
dessus de 0 et procéder de même avec le chiffre théorique que l'on aurait dû
obtenir soit 22 + 1 = 23. Ceci étant, un volume V de liqueur à ajuster devra
23
être dilué dans le rapport ^ r q - j - •
Le volume v d'alcool à ajouter sera donc :

r„ 23 „ ., 22 — x
v x
^=L X T T j - V ' s o i t ^ = v I r T T

Mode opératoire.

— Essais préliminaires.
Verser 20 à 25 ml d'eau dans un bêcher, ajouter 1 ml de liqueur hydroti-
métrique, si après agitation, l'eau prend une teinte opaline sans formation
CATIONS 141

de grumeaux, on peut effectuer le dosage directement. Dans le cas contraire,


il y a lieu de diluer l'eau à analyser avec de l'eau distillée. On tiendra compte
de cette dilution dans le résultat final.

—• Détermination du degré hydrotimétrique total ou TH.


Introduire dans le flacon spécial 40 ml d'eau à essayer. Ajouter à l'aide
de la burette hydrotimétrique la liqueur savonneuse jusqu'à obtention,
après agitation d'une mousse de 1 cm, persistant 5 mn.
Le nombre de divisions correspondant au volume de liqueur savonneuse
ajoutée indique le degré hydrotimétrique total.

— Détermination de la dureté permanente — P —.


Porter à ébullition pendant 10 mn une prise d'essai de 200 ml ; refroidir
à l'abri du gaz carbonique de l'air et ramener au volume primitif au moyen
d'eau distillée privée de CO2. Filtrer et déterminer comme précédemment le
degré hydrotimétrique.
B O U T R O N et B O U D E T ayant montré que la proportion de chaux corres-
pondant à 3° hydrotimétriques restait dans l'eau bouillie, il conviendra de
retrancher le chiffre 3 au degré trouvé.

Expression des résultats.


Les résultats sont exprimés en degré hydrotimétrique ou degré français
qui représente la dureté d'une solution contenant 10 mg de CO3Ca au litre.

TABLEAU DE CORRESPONDANCE
E N T R E LES DIVERSES UNITÉS ÉTRANGÈRES ET FRANÇAISES :

Degré
Degré Degré Degré Milliéqui-
amé-
français anglais allemand valent
ricain

Degré français 1 0,70 0,56 0,58 0,2


Degré anglais 1,43 1 0,80 0,83 0,286
Degré allemand . . . 1,79 1,25 1 1,04 0,358
Degré américain . . . 1,72 1,2 0,96 1 0,34
Milliéquivalent 5 3,5 2,8 2,9 1

Méthode au palmitate
Principe.
Une solution alcoolique de palmitate de potassium précipite les ions
calcium et magnésium d'une eau préalablement débarrassée du gaz carbo-
nique libre.
142 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Lorsque tous les sels de calcium et magnésium ont été précipités l'excès
de palmitate s'hydrolyse et fait virer un indicateur coloré.

Réactifs.

— potasse alcoolique environ N/5 :


potasse pure 7 à 8 g
eau distillée, 20 g
alcool à 95° . 200 ml

Dissoudre la potasse dans l'eau distillée puis ajouter l'alcool à 95°.


— acide chlorhydrique N/10.
— solution d'héliantine à 1 g au litre.
— solution alcoolique de phénolphtaléine à 1 % .
— solution de palmitate de potassium AT/10.

Préparation de la solution de palmitate de potassium :


a) A v e c le mélange glycéro-alcoolique.
Mesurer 300 ml de glycérine blanche dans un ballon col long, le placer
dans l'eau bouillante et saponifier avec la potasse alcoolique les petites quan-
tités de matières saponifiables contenues dans la glycérine (sans quoi la solu-
tion de palmitate redevient acide après quelque temps). Dans ce but, dissou-
dre 1 g de phénolphtaléine, puis ajouter la potasse alcoolique N/5 jusqu'à
ce que la coloration rouge ne disparaisse plus par chauffage dans l'eau bouil-
lante. L'opération dure 2 à 3 heures.
Diluer la glycérine ainsi préparée avec 400 ml d'alcool à 95° et dissoudre
dans ce mélange 26 g d'acide palmitique pur (la masse théorique serait de
25,63 g). Neutraliser ensuite avec une solution de potasse alcoolique jusqu'à
virage au rose faible. Après refroidissement, faire passer dans un ballon jaugé
de 1 000 ml et compléter au trait de jauge avec de l'alcool à 95°. Laisser
reposer 24 heures puis filtrer rapidement dans un flacon sec.
b) A v e c de l'alcool propylique normal.
Dans un ballon col long, fond plat introduire 450 ml d'alcool propylique,
260 ml d'eau bouillie, 1 g de phénolphtaléine et chauffer au bain-marie.
D'autre part, dissoudre 7 à 8 g de potasse pure dans 50 ml d'eau et verser la
solution chaude dans 100 ml d'alcool propylique.
A u mélange d'alcool propylique et d'eau, ajouter 26 g d'acide palmitique
pur ; agiter pour dissoudre puis ajouter progressivement en agitant la solu-
tion de potasse jusqu'à ce que, tout l'acide palmitique ayant été neutralisé,
la liqueur ait pris une légère teinte rose.
Après refroidissement, faire passer dans un ballon jaugé de 1 000 ml,
laisser reposer puis filtrer rapidement dans un flacon sec, compléter au trait
de jauge avec de l'eau distillée bouillie.
c) Établissement du titre de la solution de palmitate.
Fixer le titre exact de la solution ainsi préparée avec un mélange de
CATIONS 143

solutions de chlorure de calcium et de chlorure de magnésium dont le titre


exact est connu par dosage gravimétrique.
Il est recommandé de préparer plusieurs litres de solution titrée à environ
6 mé contenant par exemple 4 à 5 mé de calcium et 1 à 2 mé de magnésium.
L'étalonnage se fait dans les mêmes conditions que les titrages. Faire
plusieurs essais avec de l'eau à 6 mé, puis diluée par exemple au 1/2, au
1 /4 et au 1 /10 ; s'arrêter à la même teinte rose à chaque titrage.
D'autre part, fixer la correction en titrant de l'eau distillée pure et
bouillie dans les mêmes conditions que les essais.
La correction est généralement de — 0,2 ml de palmitate, volume néces-
saire pour obtenir la teinte rose conventionnelle avec l'eau distillée pure.
L'étalonnage fait connaître le facteur F , nombre par lequel il faut multi-
plier le nombre de millilitres de palmitate employés et corrigés, pour obtenir
la dureté en mé en partant de 100 ml d'eau à analyser.
L e facteur F est assez constant et voisin de 1 ; il augmente légèrement
pour les faibles consommations de palmitate.

Mode opératoire.
Verser 100 ml de l'eau à analyser dans une capsule de porcelaine blanche.
Ajouter 2 gouttes d'héliantine et de l'acide chlorhydrique JV/10 jusqu'à
une franche acidité (excès de 1 ou 2 ml de ClH). Porter à ébullition et laisser
bouillir 10 mn, afin de chasser tout le gaz carbonique, en évitant soigneuse-
ment toutes pertes par projection. L e volume du liquide ainsi traité est de
70 à 90 ml environ. Laisser refroidir puis neutraliser à l'aide de potasse alcoo-
lique en présence de 8 à 10 gouttes de phénolphtaléine jusqu'à coloration
persistante légèrement rosée. Ramener ensuite au jaune du méthylorange
par une ou deux gouttes d'acide chlorhydrique N / 1 0 puis titrer, lentement
et en agitant, à l'aide de la solution de palmitate de potassium jusqu'au
virage du jaune au rose persistant.
On prendra soin de s'arrêter toujours à la même teinte rose que l'on s'est
fixée lors de l'étalonnage de la solution de palmitate.

Expression des résultats.


Soit N le nombre de millilitres de palmitate versés dans les 100 ml d'eau
initiale :
C la correction en millilitres due à l'essai à blanc ;
F le facteur de la solution de palmitate obtenu par étalonnage.

La dureté totale exprimée en milliéquivalent sera donnée par la formule :


( N — C) X F . — Pour l'obtenir en milligrammes de CO3Ca, multiplier le
chiffre trouvé par 50.

Remarques.
I 0 La présence de sels ammoniacaux nécessite leur élimination préalable
car le virage de la phénolphtaléine serait imprécis. Dans ce cas, ajouter un
144 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

excès de soude et faire bouillir pendant 10 mn. Rendre à nouveau acide par
un léger excès d'acide chlorhydrique et continuer comme précédemment.
2° La précision de la méthode est de : 0,02 à 0,10 ml pour des consomma-
tions de palmitate comprises entre 1 et 8 ml.
3° Lorsqu'un essai préliminaire à l'oxalate d'ammonium a révélé de
fortes proportions de chaux, employer 50 ml d'eau, ou moins s'il est nécessaire,
de façon à ne pas dépasser 8 ml de palmitate. S'il n'y a que des traces de chaux,
prélever 200 ml ou plus d'eau à analyser et concentrer à environ 90 ml lors de
!'ébullition en milieu acide.
4° Pour le contrôle rapide des eaux épurées et des eaux de chaudière, de
même que pour une analyse sommaire d'eau naturelle, on peut se passer de
l'ébullition, indiquée au mode opératoire.
Chasser simplement le gaz carbonique en insufflant de l'air pendant 3 mn
avec une poire en caoutchouc et continuer comme il est indiqué après ébullition
et refroidissement.
L'acide palmitique pur étant très difficile à trouver à l'heure actuelle,
des expériences faites en employant de la stéarine industrielle du commerce
ont donné des résultats très satisfaisants. On pourra par conséquent remplacer
provisoirement l'acide palmitique pur par de l'acide stéarique technique ou
un mélange de deux acides solides, ou par de l'acide palmitique technique.

Méthode au complexon Ill


Principe.
Les alcalino-terreux présents dans l'eau sont amenés à former un c o m -
plexe du type chélate par le sel disodique de l'acide éthylène-diaminététraacé.
tique, désigné sous le nom de « complexon III ». La disparition des dernières
traces d'éléments libres à doser est décelé par le virage d'un indicateur spéci-
fique de la dureté totale : le noir d'ériochrome T. La méthode permet de doser
la somme des ions calcium et magnésium.

Réactifs.

—• indicateur coloré : solution à 4 °/ 0 0 de noir d'ériochrome T dans l'alcool


éthylique.

-— solution tampon :
chlorure d'ammonium 54 g
ammoniaque à 25 % 350 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— solution volumétrique de complexon III N/50 dissoudre : 3,721 g de com-


plexon III chimiquement pur dans 1 000 ml d'eau distillée.

Mode opératoire.

Prélever 100 ml d'eau à analyser. Chauffer la prise d'essai à une tempé-


rature d'environ 60 0 C. Ajouter 5 ml de solution tampon et une quinzaine de
gouttes d'indicateur coloré. Verser la solution de complexon III jusqu'au
CATIONS 145

virage du rouge vieux au bleu-vert. Vérifier qu'une goutte de complexon ne


produit plus de tache bleu-vert.

Expression des résultats.


Si V e s t le volume de solution AT/50 de complexon III versé pour une prise
d'essai de 100 ml, la dureté totale, exprimée en degrés français, sera égale
à V.

Remarques.
— pour des duretés élevées, ne prélever que 50 ou 25 ml. Amener à 100 ml,
avec de l'eau distillée. Opérer par la suite comme indiqué précédemment ;
— le noir d'ériochrome réagit mal avec le calcium. Pour des eaux pauvres
en magnésium, le virage n'est pas net. Dans ce cas ajouter 10 mg de complexon
magnésien (C 10 H 12 O 8 N 3 ) Mg Na2 ( il est possible de se le procurer dans le com-
merce) à la prise d'eau à analyser.
Pour des dosages en série, il est préférable d'ajouter tout de suite le com-
plexon magnésien à la solution volumétrique, à raison de 500 mg par litre. Si
l'on ne dispose pas de complexon magnésien, il est possible, tout aussi bien,
d'ajouter à la solution volumétrique 300 mg de Cl2Mg, 6 H 2 O. Dans ce cas,
pour préparer la solution volumétrique, il faudra dissoudre 4,439 g de com-
plexon III avec 300 mg de Cl2Mg, 6 H 2 O dans un litre d'eau distillée. Vérifier
le titre de la solution obtenue à l'aide d'un bon réactif du calcium qui peut être
préparé de la façon suivante : attaquer, par la plus petite quantité possible
d'acide chlorhydrique, 1 g de CO3Ca chimiquement pur. Neutraliser l'excès
d'acide par l'ammoniaque et amener à 1 000 ml.
1 ml de la solution = 1 mg de CO3Ca.

— Certains autres éléments peuvent réagir sur l'indicateur et produire


des interférences. Le tableau ci-dessous indique les quantités limites admises
pour ces ions interférents.

Concentration Concentration
Cations Anions mg/1
mg/1

Cu++ 10 ci- 10 000


Fe++ et Fe+++ 20 SO4- 10 000
Zn++ 10 CO3- 1 000
Pb++ 10 P O 4 - 100
Sn++ 10 NO3- 500
Al+++ 10 SiO3- 200

Remarques.
— en présence de cuivre, ajouter à la solution d'indicateur une petite
quantité de diéthyldithiocarbamate de sodium, qui complexe le cuivre et éli-
mine son interférence. Pour des doses supérieures à 5 mg/1, le cuivre devra être
complexé par du cyanure de potassium ;

RODIER. — L'analyse de l'eau. 11


146 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— le manganèse bivalent ne gêne pas la fin du virage, mais il la retarde


de la quantité d'ions Mn++ contenus dans l'eau. Donc, non seulement la dureté
mais encore le manganèse dissous sont titrés.

DURETÉ C A L C I Q U E

Méthodes au complexon Ill

I . A V E C LA MUREXIDE
Principe.
l'indicateur utilisé dans ce cas est le purpurate d'ammonium ou
murexide.

Réactifs.
— murexide : solution aqueuse saturée, préparée extemporanément ;
— lessive de soude.
— solution volumétrique de complexon III iV/50, cette solution contient
3,721 g de complexon III par litre.

Mode opératoire.

Prélever 100 ml d'eau à analyser dans un erlenmeyer. Ajouter 5 ml de


lessive de soude et 2 à 3 gouttes de murexide. Verser le complexon III jus-
qu'au virage violet.

Expression des résultats.


Si V e s t le volume de complexon III iV/50 versé pour une prise d'essai de
100 ml, la dureté calcique, exprimée en degrés français, sera égale à V ;
exprimée en mg de Ca++ par litre, elle sera : V x 4.

Remarques.
— pour des eaux de dureté élevée, prélever seulement 50 ou 25 ml et
compléter à 100 ml avec de l'eau distillée.
— pour des eaux fortement chargées en bicarbonate, l'addition de soude
provoque la réaction suivante :
(CO 3 H) 2Ca + 2Na OH CO3Ca + CO3Na2 + 2 H 2 O.
*

Le précipité de carbonate de calcium formé fausse les résultats. Il est alors


recommandé d'utiliser le procédé suivant :
Évaporer à sec la prise d'essai. Reprendre le résidu par quelques gouttes
d'acide chlorhydrique pour décomposer les bicarbonates. Évaporer l'excès
CATIONS 147

d'acide et diluer dans 100 ml d'eau distillée. Continuer les opérations comme
indiqué précédemment.
—• Dans le cas où il est difficile de se procurer de la muréxide dans le
commerce, il est possible de la préparer de la façon suivante. Saturer d'ammo-
niaque une solution d'alloxane à 30 0 B en ayant soin d'ajouter l'ammoniaque
petit à petit et seulement quand le bain est redevenu acide. Chauffer. Quand la
saturation est complète, on constate alors que la solution passe au pourpre.
Par refroidissement, la murexide se sépare en cristaux. La murexide ne se
conserve pas en solution aqueuse saturée. Il est préférable de l'utiliser directe-
ment sous sa forme solide, mélangée éventuellement à du chlorure de sodium
pour mieux assurer sa conservation.
— Le tableau ci-dessous fournit les quantités limites admises pour les
ions interférents.

Concentration Anions Concentration


Cations mg/1
mg/1

Cu ++ 2 SO4- 10 000
Fe++ et Fe+++ 20 CO 3 H " 500
Mn++ 10 CO3- 50
Zn++ 5 NO3- 500
Pb++ 5 SiO3- 100
Al+++ 5
S n +++ 5

En présence d'orthophosphate dans l'eau analysée, il se forme dans la


zone de p H de la mesure, un précipité avec le calcium.
— Le fer interfère. Il peut être complexé par quelques gouttes d'une
solution saturée (5 % ) alcoolique de diéthylthiocarbamate.
— La différence entre la dureté totale et la dureté calcique donnera direc-
tement la dureté magnésienne de l'eau analysée.

II. AVEC LA « C A L C E I N »
Principe.
L e dosage est identique à celui effectué avec la murexide, dans ce cas
l'indicateur est la « calcein ».

Réactifs.
— solution de « calcein » à 2 % :
« calcein » '2 g
solution d'hydroxyde de sodium 25 ml
eau distillée q.s.p 100 ml
— ou « calcein » en poudre : mélanger intimement :
« calcein » Ig
chlorure de potassium pur 100 g
148 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— solution d'hydroxyde de sodium 3 JV.


— solution de complexon III JV/50.

Mode opératoire.
Dans un erlenmeyer, prélever 50 ml d'eau à analyser. Ajouter 1 goutte
de la solution de « calcein » (ou 0,07 g de poudre) et 2 ml de solution d'hydro-
x y d e de sodium 3JV. Titrer avec une solution de complexon III JV/50. La
solution passe du jaune-vert au brun très pâle.

Expression des résultats.


Si V est le volume de complexon III N/50 versé pour une prise d'essai
de 50 ml :
V X 2 donne la dureté calcique en degrés français.
V X 8 donne la dureté calcique en milligrammes/litre de Ca++.

Remarques.
— au virage, ne pas regarder l'erlenmeyer par transparence ni sous une
lampe fluorescente ou à haute intensité mais plonger le regard au-dessus de la
solution pour éviter l'effet de la fluorescéine.
—- il est possible de préparer l'indicateur à la calcéine en laboratoire :
Mélanger :
fluorescéine 100 g
alcool éfhylique 300 ml
eau distillée 150 ml
solution de soude à 30 % 90 ml

Ajouter, en agitant fortement, la solution suivante :


acide iminodiacétique 87 g
soiution de soude à 30 % 105 mi
eau distillée 120 ml

Refroidir le mélange à 10 0 C dans un bain de glace et ajouter goutte à


goutte 74 ml d'une solution de formaldéhyde à 37 % en agitant vigoureusement.
Chauffer à 60-70 0 C pendant 6 à 7 heures en agitant. Laisser refroidir et diluer
à 3 litres avec de l'eau distillée.
Ajouter de l'acide chlorhydrique au 1/2 pour précipiter l'indicateur sous
forme d'acide libre. Filtrer et laver le précipité à l'eau distillée.
Redissoudre le précipité dans trois litres d'eau distillée contenant 120 g
d'acétate de sodium.
Précipiter de nouveau avec l'acide chlorhydrique au 1/2. Filtrer et laver.
Transférer fe précipité dans 2 i d'alcool éthylique, agiter pendant 1 heure et
filtrer. Répéter les lavages à l'alcool et sécher. Le produit est jaune brillant.
C'est un mélange de deux résidus de l'acide iminodiacétique avec prédo-
minance de l'un d'eux. Bien que ce ne soit pas un produit pur, cet indicateur
est satisfaisant.
— Le p H doit se trouver au-dessus de 12 pour que l'indicateur vire au
brun quand il n'y a pas de calcium.
CATIONS 149

— Le magnésium ne se complexe pas et n'interfère pas jusqu'à une


concentration 20 à 30 fois supérieure à celle du calcium.
— Le cuivre et le fer interfèrent ; il est aisé d'y remédier en ajoutant 1 g
de cyanure de sodium pour 100 ml de solution de soude.
— Les chlorures, nitrates, acétates et sulfates ne gênent pas le dosage du
calcium avec cet indicateur.

BIBLIOGRAPHIE

G. SCHWARZENBACH et H. ACKERMANN, Helvetica Chimica Aeta, 1947, 30,


p. 1798.
G. SCHWARZENBACH et W. BIEDERMANN, Helv. Chimica Aeta, 1948, 31,
p. 459.
G. SCHWARZENBACH et W. B I E D E R M A N N , Helv. Chimica Aeta, 1948, 31,
p. 678.
X Note sur La détermination de la dureté totale de l'eau. Bulletin
mensuel du Centre Belge d'Étude et de Documentation des eaux, 1950,
(7), p. 99.
J. BODIER et Ch. GRAUDE, Détermination de la dureté dans les eaux par la
méthode au complexon III. Bull. Institut d'Hygiène du Maroc, 1952,
N.S. X I I , (3-4), p. 275.
H. DIEHL, J. L. ELLINGBOE, Indicator for titration of calcium in presence of
magnésium using disodium dihydrogen ethylenediamine tetraacetate.
Anal. Chem., 1956, 28, (5), p. 882.
Norme A F N O B : homologuée sous le n» NFT 90-003.

DOSAGE DU L I T H I U M

Méthode gravimétrique
Principe.
Le lithium est extrait par l'alcool amylique puis pesé sous forme de
sulfate.

Réactifs.
— alcool amylique.
— acide chlorhydrique pur.
— solution d'acide sulfurique dilué au 1/10.

Mode opératoire.
Évaporer au bain-marie 1 à 10 1 d'eau suivant la teneur en lithium.
Introduire la solution concentrée ne contenant pas plus de 0,20 g de chlorure
de lithium dans un erlenmeyer de 50 ml muni d'un bouchon à deux tubulures.
150 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Ajouter 5 à 6 ml d'alcool amylique puis chauffer avec précaution en faisant


passer un courant d'air dans la solution.
La vapeur d'eau dégagée par la phase aqueuse est éliminée après passage
dans la couche alcoolique. Les chlorures de sodium et de potassium préci-
pitent tandis que le chlorure de lithium reste en majeure partie en solution.
Traiter la solution amylique par 2 ou 3 gouttes d'acide chlorhydrique concen-
tré afin de solubiliser l'hydroxyde de lithium qui s'est aussi formé pendant
l'évaporation. Porter à ébullition 2 ou 3 mn. Filtrer le liquide encore chaud
sur un petit filtre d'amiante. Laver le précipité par de l'alcool amylique
chaud. Évaporer le filtrat à sec. Dissoudre le résidu dans de l'acide sulfu-
rique dilué au 1 /10. Filtrer sur papier et recueillir le filtrat dans une capsule
de platine tarée. Évaporer au bain-marie et chasser l'acide en excès en chauf-
fant à feu nu. Calciner légèrement. Laisser refroidir à l'excicateur. Peser
jusqu'à poids constant.

Expression des résultats.


Si p est le poids du précipité après calcination, p x 0,1272 exprime le
poids du lithium dans la prise d'essai.

Remarque.
Le sulfate de lithium ainsi obtenu renferme toujours de petites quantités
de sulfates de potassium et de sodium. Comme facteur de correction, retran-
cher pour chaque dizaine de millilitres de filtrat (non compris l'alcool de
lavage), 0,92 mg.

Méthode par spectrophotométrie de flamme


Principe.
Lorsque les atomes d'un élément sont excités par une flamme, ils émet-
tent des radiations de longueur d'onde déterminée dont l'intensité est mesurée
par photométrie. La raie rouge intense caractéristique du lithium apparaît
à 671 mpi.

Appareillage.
Il existe différents appareils permettant la photométrie de flamme.
Pour chacun d'eux, se reporter à la notice individuelle. Pour ce dosage,
adapter un phototube sensible aux radiations comprises entre 625 et 1000 mu-

Réactifs.
— eau bidistillée.
— solution mère étalon de lithium à 1 g % o :
carbonate de lithium 5,347 g
eau bidistiilée q.s.p 1 000 ml
— solution fille étalon de lithium à 0,001 g 0Ioo-
Amener 1 ml de la solution mère à 1 000 ml à l'aide d'eau bidistillée.
CATIONS 151

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de fioles jaugées numérotées, introduire successivement,
en agitant après chaque opération :

N o s des fioles T I II III IV V VI VII VIII

Solution fille
étalon à 0,001
go/oo ( m l ) . . . . 0 5 10 15 20 25 30 40 50

Eau bidistillée
(ml) 50 45 40 35 30 25 20 10 0

Correspondance
en mg ° / 0 0 de
lithium 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,8 1

Effectuer les mesures au spectrophotomètre à la longueur d'onde de


671 m[x, en utilisant un phototube sensible au rouge et après avoir réglé le
maximum de transmittance sur le tube V I I I . Soustraire de la valeur lue pour
les étalons, celle relevée pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalon-
nage.

Mode opératoire.
Prélever 50 ml d'eau à analyser et effectuer la mesure dans les mêmes
conditions que pour l'établissement de la courbe d'étalonnage. Soustraire
de la valeur lue celle relevée pour un tube témoin. Se reporter à la courbe
d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe donne directement le résultat du dosage en milligrammes de
lithium par litre.

Remarques.
— les ions Na+, K+, Ca++, Sr++ et M g + + en grandes quantités interfèrent.
Les concentrations normales de ces constituants dans l'eau provoquent une
légère erreur par excès de l'ordre de 2 à 4 % .
— les énergies d'émissions des ions calcium et strontium peuvent être
absorbées par une solution saturée de AlCl3, 6 H 2 O.
Nous utilisons habituellement un p h o t o m è t r e B e c k m a n , modèle B, muni d ' u n dis-
positif à flamme utilisant de l ' o x y g è n e et de l'acétylène, avec des pressions au panneau
de l'appareil de 1,35 k g / c m a et 0,5 k g / c m 2 respectivement.
152 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— prendre la précaution de laver le pulvérisateur à l'eau bidistillée avant


chaque série de dosages en faisant fonctionner les brûleurs pendant 5 à 10 mn.
— il est indispensable d'effectuer 2 ou 3 mesures et de prendre la moyenne
des résuftats.

BIBLIOGRAPHIE

M. H. BROWN, I. H. REEDY, Détermination of lithium. Ind. Eng. Chem. Anal.


Édit., 1930, 2, 304-306.
R. E. CALEY, The détection and estimation of sinaff amounts of lithium.
Amer. Chem. Soe.,, 1930, 52, 2754-2758.
J. T. CROSS, Détermination of lithium in water by flame spectrophotometry.
Unplispuhed paper presented at meeting, Div. of Water, Sewage. Chem.
Am. Chem. Soe., 1950, Sep. 5-8.
E. E. STRANGE. — Détermination of lithium in a magnésium alloy by the
flame photometer — Anal. Chem. 1953, vol. 25 ,n° 4, p. 650.

DOSAGE DU MAGNÉSIUM

Méthode gravimétrique
Principe.
L e magnésium est précipité dans l'eau, après élimination du calcium
sous forme de phosphate ammoniaco-magnésien qui après calcination, per-
met le dosage des ions M g + + sous forme de pyrophosphate P 2 O 7 Mg 2 .

Réactifs.
— acide chlorhydrique concentré.
— solution de phosphate d'ammonium à 25 %.
— ammoniaque pure.
— solution d'ammoniaque diluée au 1 /2.

Mode opératoire.
Évaporer le filtrat acétique provenant de la précipitation du calcium
jusqu'à environ 150 ml. Ajouter 2 gouttes d'acide chlorhydrique concentré,
puis 20 ml de phosphate d'ammonium à 25 % . Porter à l'ébullition. Neutra-
liser la solution encore chaude par de l'ammoniaque concentrée, puis ajouter
1/5 du volume d'ammoniaque pure.
Agiter et laisser au repos 12 heures à la température ambiante.
Filtrer sur filtre sans cendres et laver le précipité à l'ammoniaque
au 1/2.
Sécher. Calciner au rouge vif dans une capsule tarée. Peser. Soit P milli-
grammes de pyrophosphate de magnésium.
CATIONS 153

Expression des résultats.


— P x 5 donne la teneur de un litre d'eau en milligrammes de pyro-
phosphate de magnésium ;
— P x 5 x 0,3621 donne la teneur de un litre d'eau en milligrammes de
MgO ;
— P x 1,086 donne la teneur de un litre d'eau en milligrammes de
Mg++.

Méthode colorimétrique
Principe.

L'addition de jaune thiazol à une solution diluée de magnésium, en


présence d'amidon comme colloïde protecteur provoque la formation d'une
laque rouge-orangée ou rouge. L'intensité de la coloration est proportionnelle
à la quantité de magnésium contenue dans la prise d'essai.

Réactifs.

— eau distillée exempte de magnésium (pour la préparation des réactifs


et la dilution des solutions).
— solution de jaune thiazol à 0,5 g au litre.
— solution saturée de sulfate de calcium.
— solution d'amidon soluble à 10 g au litre, préparée à chaud (renouveler
cette solution tous les jours).
— acide sulfurique d = 1,83 diluée au 1/36 (1 volume d'acide et 35
volumes d'eau).
—- solution de soude caustique 2 N.
— solution mère étalon de magnésium à 500 mg % 0 de Mg++ :
Attaquer 0,5 g de métal pur (99,9 % ) bien décapé et divisé en petits
fragments par 1 à 2 ml d'acide sulfurique d = 1,83 additionné d'acide chlorhy-
drique et d'environ 25 ml d'eau. Parfaire l'attaque en chauffant légèrement
après dissolution du métal, évaporer jusqu'à apparition de fumées blanches
sulfuriques ; reprendre le résidu par l'eau distillée et étendre à 1 litre dans une
fiole jaugée. 1 ml contient 0,5 mg de magnésium.
— Solution fille étalon de magnésium à 50 mg °/ 0 0 de Mg++ :
Diluer à 500 ml avec de l'eau distillée, 50 ml de la solution mère précé-
dente. 1 ml de cette solution contient 0,05 mg de magnésium (faire la dilution
au moment de l'emploi).

Etablissement de la courbe d'étalonnage.

Préparer les dilutions suivantes dans une série de fioles jaugées de 50 ml,
numérotées :
154 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Numéros des fioles I II III IV V VI

Solution fille de magné-


sium (ml) 0 2 4 6 8 10

Eau distillée (ml) 25 23 21 19 17 15

Solution d'acide sulfurique


au 1 /36 (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Solution d'amidon soluble


(ml) 4 4 • 4 4 4 4

Solution de sulfate de cal-


cium (ml) 10 10 10 10 10 10

Solution de jaune thiazol


(ml) 5 5 5 5 5 5

Solution de soude 2 N
(ml) 5 5 5 5 5 5

Eau distillée q.s.p. ( m l ) . . . 50 50 50 50 50 50

Correspondance en mg °/ 0 0 0 2 4 6 8 10

Laisser la coloration se développer pendant 5 mn environ et effectuer les


lectures au photocolorimètre, filtre vert, longueur d'onde 525 m(x.
Soustraire la densité optique lue pour le témoin de celle lue pour les
autres essais. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.

Une prise de 25 ml d'eau à analyser est traitée comme la dilution n° I.


Faire la lecture dans les mêmes conditions et se reporter à la courbe d'étalon-
nage.

Expression des résultats.

La valeur p lue sur la courbe donne directement le résultat exprimé en


milligrammes de magnésium par litre d'eau.
p x 1,6584 donne la teneur de 1 litre d'eau en milligrammes de MgO.
CATIONS 155

Remarques.
La méthode exposée est applicable pour des teneurs en magnésium infé-
rieures à 10 mg au litre environ, et en l'absence de Li+, Zn++, Al+++ Mn++ et
de protéines.

BIBLIOGRAPHIE

F . P . TREADWELL, M . BOLL, Manuel de chimie analytique. — Dunod, Édit.,


Paris, 1939, t. II, p. 67.
Y O U N G et G I L L , Analyt. Chem., 1 9 5 1 , 2 3 , 7 5 1 .
S. SAMSON, Le dosage du magnésium à l'aide du jaune de thiazol. Chem.
Weckbl., 1954, 50, (12), 213-18.
Norme A F N O R , homologuée sous le n 0 NFT 90-005.

DOSAGE DU POTASSIUM

Méthode volumétrique
Principe.
Les ions K + sont précipités sous forme de complexe nitrocobaltique.
L'hydrolyse de ce complexe en milieu phosphatique donne naissance à un
nitrite alcalin qui est oxydé en nitrate par du permanganate de potassium en
excès. Cet excès de permanganate est ensuite dosé par iodométrie.

Réactifs.
— Cobaltinitrite de Na (technique BILLMANN).
Dissoudre 150 g de NO 2 Na dans 150 ml d'eau distillée chaude ; lorsque le
liquide est à 40°-50 0 C et qu'il s'est formé déjà des cristaux de NO 2 Na, ajouter
50 g de nitrate de cobalt cristallisé et peu à peu 50 ml d'acide acétique à 50 %.
Agiter vigoureusement, puis laisser passer un courant d'air dans le liquide
pendant 30 mn. Il se forme un précipité brun (nitrite double de sodium et de
cobalt souillé de traces de complexe cobaltico-potassique). Décanter sur un
filtre après 2 heures de repos ; quand le liquide clair est passé, jeter le précipité
et le redissoudre dans 50 ml d'eau à une température de 70°-80 0 C. Filtrer de
nouveau et réunir à la solution claire primitivement obtenue ; le volume total
est alors de 300 ml. Peu à peu, ajouter à cette solution 250 ml d'alcool à 96° en
agitant constamment. Il se forme un abondant précipité de cobaltinitrite de
sodium, le recueillir sur un filtre de Buchner, l'essorer à la trompe ; le laver
4 fois avec 25 ml d'alcool à 96° et 2 fois avec 25 ml d'éther.
Sécher à l'air. On obtient ainsi 50 à 60 g de cobaltinitrite de sodium
anhydre.
Ce réactif est employé sous forme de solution extemporanée :
cobaltinitrite de sodium Ig
solution d'acide acétique à 1 % 5 ml
156 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— liqueurs de lavage du précipité de cobaltinitrite de sodium et potas-


sium :
1° Alcool à 95° 12 ml
éther 12 ml
acide acétique glacial 4 ml
eau distillée 6 ml
2° Alcool à 95° IOml
éther sulfurique 10 ml

3° éther sulfurique pur.


— solution de phosphate de sodium à 5 %.
— solution d'acide sulfurique à 25 %.
—• solution d'iodure de potassium à 10 % (à renouveler à chaque dosage).
— solution de permanganate de potassium à 3 % o :

Cette solution s'emploie après dilution au 1/10 ou au 1/15 avec de l'eau


distillée.
— solution d'hyposulfite de sodium iV/100 préparée par dilution extem-
poranée d'une solution Nj10 avec de l'eau bidistillée.

Mode opératoire.
S'assurer que l'eau ne contient pas d'ion NH 4 + au moyen du réactif de
Nessler.
Évaporer au bain-marie 300 ml d'eau à analyser en présence de 3 ml de
solution de soude au 1/4 en cas de présence d'ion NH 4 +. Porter le résidu à
l'étuve à 180 0 C pendant 2 heures. R e p r e n d r e p a r 5 à 10 ml d'eau distillée
chaude acidulée par de l'acide chlorhydrique. Transvaser dans un tube à
centrifuger. Ajouter alors 1,25 ml de solution de cobaltinitrite de sodium.
Mélanger soigneusement par agitation. Laisser reposer pendant 30 mn en
conservant le tube rigoureusement vertical afin d'éviter une précipitation
sur les parois. Centrifuger 5 mn à grande vitesse et décanter la liqueur sur-
nageante parfaitement limpide. Laver le précipité avec 5 ml de liquide de
lavage 1, remettre le précipité en suspension et centrifuger, décanter. Répéter
2 fois l'opération avec le liquide 1, une fois avec le liquide 2 et une dernière
fois avec de l'éther.
Après évaporation spontanée de l'éther qui imbibe le précipité, verser
7 à 10 ml de solution de phosphate de sodium. Mettre le précipité en suspen-
sion à l'aide d'un agitateur qui reste dans le tube jusqu'à la fin de l'opération.
Porter au bain-marie bouillant pendant 5 mn. Le précipité jaune de cobalti-
nitrite de potassium disparaît faisant place à un louche brun jaune, plus ou
moins foncé suivant la quantité de potassium.
Après refroidissement, verser le liquide d'hydrolyse et les eaux de lavages
(volume total 15 à 20 ml) dans un erlenmeyer contenant 20 ml de solution
permanganique à 0,3 ° / 0 0 et 1 ml d'acide sulfurique pur. Agiter. Attendre
30 mn que l'oxydation soit complète. Ajouter alors 3 ml de solution de I K à
CATIONS 157

10 % et titrer l'iode libéré par de l'hyposulfite N/100. Soit V millilitres de


solution d'hyposulfite de sodium utilisés.
Titrer dans les mêmes conditions la solution de permanganate. Soit
V millilitres d'hyposulfite de sodium versés.

Expression des résultats.


La teneur de l'eau en mg ° / 0 0 de potassium est donnée par l'expression :
( V - V ' ) X 0,065 x 1000
300
Remarques.
— pour l'exactitude du dosage, la concentration de la prise d'essai en K +
doit être comprise entre 0,1 et 5 mg.
— pour des prises d'essai supérieures à 1 mg de potassium, utiliser des
solutions permanganiques plus concentrées. L'iode libéré sera dosé dans ce
cas avec une solution N/50 d'hyposulfite de sodium.
— cette méthode est entachée d'une erreur de 3 °/0 environ.

Méthode photocolorimétrique
Principe.
L e précipité de cobaltinitrite de sodium et de potassium placé en solu-
tion aqueuse est dosé en utilisant la coloration bleue donnée par le cobalt en
présence de sulfocyanure.

Réactifs.
— mêmes réactifs pour la précipitation et le lavage du cobaltinitrite de
potassium et sodium que pour le dosage volumétrique.
— réactif au sulfocyanure d'ammonium :
solution aqueuse fraîche de sulfocyanure d'ammonium
(d : 1,1) 100 ml
acétone 400 ml

— solution mère étalon de potassium à 1 g °/ 0 0 :


sulfate de potassium pur et sec 2,20 g
eau distillée 1 000 ml

— solution fille étalon de potassium à 0,01 g % 0 .


Diluer au 1/100, 1 ml de la solution mère.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à centrifuger numérotés, introduire les réactifs
suivants :
158 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Numéro des tubes T I II III IV V VI

Solution fille étalon à 0,010 g


oI 00 de K + (ml) 0 0,5 1 2 3 4 5

Eau distillée (ml) 5 4,5 4 3 2 1 0

Correspondance en mg °/00
de potassium 0 1 2 4 6 8 10

Précipiter et laver le cobaltinitrite de sodium et potassium suivant la


technique volumétrique. Après avoir décanté le dernier liquide de lavage et
séché les précipités, verser dans chacun des tubes 1 ml d'eau distillée, mettre
le précipité en suspension à l'aide d'un petit agitateur que l'on rincera avec
1 ml d'eau distillée.
Plonger la série de tubes dans un bain-marie bouillant pendant environ
un quart d'heure jusqu'à dissolution complète du précipité. Ajouter de l'eau
distillée jusqu'à un volume de 4 ml et compléter à 10 ml avec du réactif au
sulfocyanure d'ammonium. Une coloration bleue se développe aussitôt.
Effectuer les mesures au photocolorimètre muni du filtre jaune à 590 ni[x.
Soustraire des densités optiques lues pour les tubes réactionnels celle indiquée
pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Comme dans la technique volumétrique, la prise d'essai est de 300 ml
d'eau à analyser. Après évaporation en présence de soude dans le cas d'une
eau chargée d'ion NH 4 +, reprendre par 5 à 10 ml d'eau acidulée par HCl.
Traiter ensuite la solution comme les tubes étalons.
Effectuer la lecture au photocolorimètre muni d'un fdtre jaune de
longueur d'onde 590 mpi. Soustraire de la densité optique lue celle indiquée
pour le tube témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe indique directement la teneur en milligrammes de potas-
sium par litre d'eau analysé.

BIBLIOGRAPHIE

LEULÏER, VELLUZ et GRIFFON, D o s a g e m a n g a n o i o d o m é t r i q u e du potassium


après précipitation sous forme de cobaltinitrite de potassium et de sodium.
Bull. Soc. Chim. Biol., 1928, p. 891.
CATIONS 159

G. F. SMITH, Dosage du potassium par gravimétrie. Ann. Chem. Soc., 1925,


47, p. 762.
R, Q. PARKS, S. L . HOOD, C. HURWITZ et G. H. ELLIS, Colorimétrie du
potassium. Ind. Eng. Chem. Anal., 1943, n° 15, p. 527.

DOSAGE DU S O D I U M

Méthode photocolorimétrique
Principe.

L e sodium est précipité sous forme de zinc uranyl acétate de sodium,


(CH 3 CO 2 ) 9 NaZn (UO 2 ) 3 , 6 H 2 O. L e précipité, après lavage, est mis en solu-
tion dans l'eau à laquelle il communique une teinte jaune dont l'intensité
est proportionnelle à la concentration en sodium. A v a n t dosage la coloration
est stabilisée par une solution diluée de sulfocyanure d'ammonium.

Réactifs.

— Réactif zinc uranylacétique.


Préparer deux solutions séparées :

Solution A :
acétate d'uranyle 80 g
solution acide acétique à 30 % 48 g
eau bidistillée q.s.p 520 g

Solution B :
acétate de zinc 220 g
solution d'acide acétique à 30 % 24 g
eau bidistillée q.s.p 520 g

Chauffer séparément les solutions A et B au bain-marie, en remuant fré-


quemment les fioles couvertes d'un verre de montre pour réduire l'évaporation.
Quand la dissolution est à peu près complète (2 ou 3 heures) mélanger
dans un grand bêcher les solutions A et B encore chaudes. Laisser reposer
12 heures. Conserver la solution ainsi préparée dans un flacon en verre teinté.
Filtrer une partie de ce réactif au moment de l'usage.

— Triple sel.
Traiter environ 5 ml de solution de ClNa à 2 % par 125 ml de réactif zinc
uranylacétique. Agiter. Laisser reposer 15 mn environ et filtrer de préférence
sur verre fritté, n° G 4. Rincer plusieurs fois à l'acide acétique pur puis à l'éther.
Placer dans un dessiccateur au chlorure de calcium.
Établissement de la courbe d'étalonnage
Dans une série de tubes à essai numérotés, introduire les réactifs suivants :

N o s des tubes T I II III IV V VI VII VIII IX X

Solution étalon à 92 mg °/ 0 0
de Na+ (ml) 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

Eau distillée (ml) 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

Correspondance en mg de so-
dium % o 0 9,2 18,4 27,6 36,8 46 55,2 64,4 73,6 82,8 92

Placer chacun des tubes quelques minutes au bain-marie à 25 0 C et effectuer les lectures au photocolori-
mètre muni d'un filtre bleu 420 m^. Soustraire des densités optiques lues pour les tubes réactionnels celle indiquée
pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.
CATIONS 161

— Sulfocyanure d'ammonium 0,1 N.


— Solution étalon à 92 mg °/ 0 0 de Na+ :
triple sel 1,23 g
sulfocyanure d'ammonium 0,1 N 100 ml
eau distillée q.s.p 200 ml

— Solution d'acide sulfurique 6 N :


acide sulfurique concentré 84 g
eau distillée q.s.p 500 ml

Mode opératoire.
Dans deux tubes à centrifuger coniques de 15 ml introduire :

Numéro des tubes A B

Eau à analyser (ml) . . . 2 —

Eau distillée (ml) — 2

Réactif ZUA (ml) 11 11

Mélanger avec un agitateur pendant 2 mn. Laisser reposer 15 mn en


agitant de temps en temps. Retirer les agitateurs et les rincer avec un peu de
réactif ZUA. Centrifuger pendant 15 mn à grande vitesse. Décanter le
liquide surnageant. Laisser égoutter 2 mn. Laver le précipité en le remettant
en suspension dans 2 ml d'alcool acétique. Centrifuger. Décanter. Laver alors
le précipité à deux reprises avec 2 ml d'éther. Centrifuger. Décanter et porter
à l'étuve à 35 0 C quelques minutes pour évaporer l'éther.
Dissoudre le précipité dans 20 ml de sulfocyanure d'ammonium 0,1 N.
Centrifuger pour éliminer toute trace d'impureté. Décanter dans des tubes
à essais et les porter au bain-marie à 25 0 C durant 5 mn.
Effectuer les lectures au photocolorimètre écran bleu 420 m^. Soustraire
de la densité optique lue pour A celle indiquée pour B. Se reporter à la courbe
d'étalonnage.

Expression des résultats.


L e chiffre indiqué par la courbe multiplié par 10 donne la teneur de
1 litre d'eau en milligrammes d'ion Na+.

Remarque.
Pour les eaux à forte teneur en sodium, effectuer le dosage sur 0,2 ml et
multiplier par 100 le chiffre indiqué par la courbe.

RODIER. L'analyse de l'eau. 12


162 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

BIBLIOGRAPHIE

BUTLER A. M. and TUTHILL E. — An application of the Uranyl Zinc Acetate


Method for the détermination of sodium in biological material. — Journ.
BioL Chem., 1931, 93-171.
HOFFMAN W . S. a n d OSGOOD B . — A p h o t o e l e c t r i c m e t h o d f o r t h e m i c r o d e t e r -
mination of sodium in sérum and urine b y uranyl Zinc acetate précipita-
tion. — Journ. Biol. Chem., 1938, 124-347.

D É T E R M I N A T I O N D U S O D I U M ET D U POTASSIUM
PAR P H O T O M É T R I E DE FLAMME

Principe général.
Lorsque les atomes d'un élément sont excités par une flamme, ils émet-
tent des radiations de longueur d'onde déterminée dont l'intensité peut être
mesurée par photométrie.

Méthode directe
Principe.
La concentration initiale du cation à doser est déduite de la valeur
absolue de l'intensité de l'émission spectrale mesurée.

Appareillage.
Il existe différents appareils permettant la photométrie de flamme.
Pour chacun d'eux, se reporter à sa notice individuelle. Pour le dosage du
sodium adapter un phototube sensible aux radiations comprises entre 400 et
625 m^. L e potassium est dosé à l'aide d'un phototube sensible aux radiations
comprises entre 625 et 1 OOO m j/..

Réactifs.
— solution étalon de sodium à 0,5 g °/ 0 0 :
chlorure de sodium pur, desséché 1,2717 g
eau bidistillée q.s.p 1 000 ml
Le chlorure de sodium utilisé sera au préalable desséché en le portant au
rouge-sombre jusqu'à poids constant. Conserver cette solution dans un flacon
Pyrex ou en chlorure de polyvinyle.
— Solution étalon de potassium à 0,5 °/ 0 0 :
chlorure de potassium 0,9551 g
eau bidistillée q.s.p 1 000 ml

Nous utilisons habituellement p o u r nos mesures un s p e c t r o p h o t o m è t r e Beckmann


m o d è l e B , muni d ' u n dispositif à flamme utilisant de l ' o x y g è n e et de l'acétylène.
CATIONS 163

— Solution tampon de radiation pour le sodium :


Saturer successivement une certaine quantité d'eau distillée en chlorures
de calcium, potassium, magnésium. Filtrer la solution après saturation.
— Solution tampon de radiation pour le potassium :
Saturer successivement une certaine quantité d'eau distillée en chlorures
de calcium, sodium et magnésium. Filtrer la solution après saturation.

Mode opératoire.

A) Pour le sodium :

Calculer la teneur approximative de l'eau en Na+ à l'aide du taux en


ion Cl - . Soit X cette teneur en milligrammes °/oo de Na+.
Dans une série de 4 tubes à essai numérotés, introduire successivement :

Numéros des tubes I II III T

Solution étalon de sodium à


0,5 g ° / 0 0 (ml) N N' 0 0

Eau bidistillée q.s.p. (ml) . . . . . 25 25 — 25

Eau à analyser (ml) — — 25 —

Correspondance en mg °/00
d'ion Na + X + 10 X — 10 X 0

Solution tampon de radiation


(ml) 1 1 1 1

Agiter vigoureusement. Effectuer les lectures au spectrophotomètre


en utilisant un phototube bleu de longueur d'onde 585 mp. après avoir réglé
le maximum de transmittance de l'appareil sur le tube I.
Soustraire des valeurs lues pour les trois premiers tubes celle indiquée
pour le tube témoin. Tracer l'élément de courbe d'étalonnage. En déduire
la concentration X de l'eau analysée.

B) Pour le potassium :

Dans une série de 4 tubes à essais numérotés, introduire successivement:


164 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Numéros des tubes I II III T

Solution étalon de potassium à


0,5 g °/oo (ml) 0,5 0,25 0 0

Eau bidistillée q.s.p. (ml) . . . . 25 25 — 25

Eau à analyser (ml) — — 25 —

Correspondance en mg °/ 0 0 de
K+ 10 5 y 0

Solution tampon de radiation


(ml) 1 1 1 1

Agiter vigoureusement. Faire la lecture au spectrophotomètre en utili-


sant un phototube rouge de longueur d'onde 767 m^, après avoir réglé le
maximum de transmittance de l'appareil sur le tube I.
Soustraire des valeurs lues pour les trois premiers tubes, celle indiquée
pour le tube témoin. Construire l'élément de courbe d'étalonnage. En déduire
la concentration Y de l'eau analysée.

Expression des résultats.


Les courbes d'étalonnage donnent directement la teneur de l'eau en
milligrammes d'ion par litre.

Remarques.
— en général, on règle l'appareil au 80 % de la transmittance maximum
de façon à pouvoir extrapoler si la concentration inconnue n'est pas comprise
entre les points étalons. Toutefois, si elle s'en éloignait trop, faire un autre
étalon plus adéquat.
— prendre la précaution de laver le pulvérisateur à l'eau bidistillée avant
chaque série de dosages, en faisant fonctionner le brûleur pendant 5 à 10 mn ;
— il est indispensable d'effectuer 2 ou 3 lectures et de prendre la moyenne.

BIBLIOGRAPHIE

PER LUNDGREN, Application of flame photometry to the analysis of alkalis and


calcium in saline solutions for infusion. Journal of Pharmacy and Phar-
macology, 1953, 8, p. 511 à 527.
E L S A C P R O E H L & W . P . N E L S O N , The flame photometer in détermination of
sodium and potassium. Am. Journal of clinical Pathology, oct. 1950,
p. 806.
CATIONS 165

PHILIPS WEST, PATRICIA FOLSE & DEAN MONTGOMERY, Application of


flame photometry to water analysis. Anal. Chem., 1950, V. 22, n° 5,
p. 667.
J. RODIER, A . POITOUX & Ch. GRAUDE, Détermination du sodium et du
potassium par photométrie de flamme. Application au dosage de ces élé-
ments dans le sérum et dans les eaux. (Note technique). Bull, de l'Inst.
d'Hygiène du Maroc, N.S., 1952, t. X I I , n» 3-4, p. 279-283.

Méthode d'opposition
Principe.
Si deux cellules photoélectriques éclairées par une même source lumi-
neuse sont montées en opposition, il existe une solution dont les concentra-
tions en cation à doser et en lithium sont telles qu'un galvanomètre branché
entre les deux pôles des cellules n'enregistre aucun courant. L'évaporation
dans la flamme de la solution inconnue contenant la même concentration
en lithium que précédemment, provoque une certaine déviation. La diffé-
rence entre les indications de ces deux mesures correspond à la différence de
concentration en ion recherché.

Appareillage.

Photomètre à llamme permettant l'adaptation d'une deuxième cellule


en opposition.

Réactifs.
— solution étalon de sodium à 1 g °/ 0 0 .
— solution étalon de potassium à 1 g °/ 0 0 .
— solution étalon de lithium à 1 g °/ 0 0 , en milieu chlorhydrique dilué.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.

1° Recherche de la concentration optima en lithium.


Sachant que la cellule du lithium fait dévier le spot vers la gauche et
celle du sodium ou potassium vers la droite, établir une solution annulant les
deux courants en opposition. Pour cela, préparer une solution contenant la
plus forte concentration en ion N a + ou K+ à doser et ajouter par quantités
successives du lithium jusqu'à équilibre (spot du galvanomètre au zéro).

2° Établir une série de 5 étalons dont la concentration en lithium


demeure constante, celle du sodium ou potassium variant seule.
Effectuer les mesures en utilisant la longueur d'onde 585 m a pour le
sodium et 769 mu. pour le potassium. Construire la courbe d'étalonnage.
166 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Mode opératoire.
Dans un volume connu d'eau à analyser ajouter du lithium de façon à
avoir la même concentration de ce corps que dans les solutions étalons. Effec-
tuer la mesure au photomètre, longueur d'onde 585 m<j. pour le sodium et
769 m;j. pour le potassium. Se reporter à la courbe.

Expression des résultats.


La courbe donne directement le résultat du dosage en milligrammes
d'ion Na+ ou K+ par litre d'eau analysée.

Remarques.
— cette méthode d'opposition est plus précise et plus sensible que la
méthode directe du fait que les indications sont indépendantes des variations
de la flamme et des pressions ;
— pour accroître encore cette précision, il est recommandé une fois la
concentration inconnue trouvée, d'encadrer ce résultat de deux étalons plus
rapprochés.

BIBLIOGRAPHIE

NATELSON S, The routine use of the perkin Elmer flame photometer in the
clinical laboratory. Am. J. Clin. Path., 1950-20-463.
M. W . WALLACE,'M. H O L L I D A Y , M . CUSHMAN, R . J . ELKINGTON, T h e appli-
cation of the internai standard flame photometer to the analvsis of biologie
material. J. Lab. et Clin. Med., 1951, 37, 621-629.

DOSAGE DU S T R O N T I U M

Méthode gravimétrique
Principe.
L e strontium est dosé gravimétriquement à l'état de sulfate après
élimination du baryum (se rapporter à la méthode gravimétrique du dosage
du baryum).

Réactifs.
Les réactifs sont identiques à ceux utilisés pour le dosage du baryum.

Mode opératoire.
Diluer la liqueur L 1 et la traiter à chaud par l'hydrogène sulfuré. Filtrer
s'il y a lieu. Faire bouillir le filtrat avec de l'acide nitrique dilué au 1/10 et
CATIONS 167

séparer le peroxyde de fer en le précipitant à l'état de sel basique, par quel-


ques gouttes d'ammoniaque concentré. Filtrer et sursaturer le filtrat avec
de l'ammoniaque. L e manganèse est éliminé du précipité éventuel par disso-
lution dans l'acide chlorhydrique concentré et précipitation par l ' a m m o -
niaque pure. Filtrer. Répéter plusieurs fois l'opération. Éliminer le manga-
nèse restant des filtrats précédents au moyen du sulfure d'ammonium.
Filtrer. Traiter la liqueur filtrée par l'ammoniaque et le carbonate d ' a m m o -
nium. Isoler le précipité et le redissoudre dans l'acide nitrique. Ajouter à la
solution obtenue la solution L 2 (voir dosage du baryum), et évaporer à siccité.
Reprendre le résidu avec un mélange d'alcool-éther pour dissoudre le
nitrate de calcium.
Dissoudre dans l'eau distillée le résidu insoluble dans l'alcool éthéré et
concentrer cette solution par évaporation. Traiter alors par la solution
concentrée de sulfate d'ammonium au 1/4. Laisser reposer 12 heures.
Filtrer sur un petit filtre le précipité formé par addition à L 3 (voir
dosage du baryum) de 3 volumes d'alcool, puis le précipité formé par le
s Ulfate d'ammonium.
L e sulfate d'ammonium dissout le peu de sulfate de calcium qui pourrait
se trouver dans le précipité formé par action de l'alcool sur L 3 .
Laver jusqu'à ce que le liquide filtré ne précipite plus avec une solution
d'oxalate d'ammonium à 5 % .
Après dessiccation et calcination au rouge, peser soit P le poids du sulfate
de strontium, en milligrammes.

Expression des résultats.


Soit X le nombre de litres d'eau de la prise d'essai :
0 4771
P x -l^p— = poids de strontium dans 1 litre d'eau à analyser, exprimé
en milligrammes.

BIBLIOGRAPHIE

P . THOMASSON, Étude critique des méthodes chimiques et dosage des ions dans
les eaux minérales. Imprimerie G. Neveu, Lyon, 1938, p. 98.
CHAPITRE IX

ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME TOXIQUES

DOSAGE DE L ' A N T I M O I N E
Principe.

L'antimoine de l'eau est o x y d é à l'état pentavalent par de l'acide per-


chlorique. Cet antimoine pentavalent réagit avec la rhodamine B pour donner
un complexe rouge, insoluble dans l'eau mais soluble dans les solvants orga-
niques. Après extraction par le benzène, l'intensité de couleur du complexe
est mesurée photométriquement.

Réactifs.
— acide sulfurique pur.
— acide nitrique pur.
— acide perchlorique à 60 % .
— benzène.
— solution d'acide chlorhydrique 6 N :
Mélanger à parties égales de l'acide chlorhydrique pur avec de l'eau dis-
tillée.
— Solution d'acide orthophosphorique 3 N :
acide orthophosphorique pur 70 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution de Rhodamine B à 0,02 %.


— Solution mère étalon d'antimoine à 0,1 g % o :
antimoine 0,100 g
acide sulfurique pur 25 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Dissoudre à chaud l'antimoine dans l'acide sulfurique. Laisser refroidir


et ajuster à 1 litre. Cette solution contient 100 gammas par millilitre.

— Solution fille étalon d'antimoine à 0,001 g % 0 .

Diluer la solution précédente au 1 /100.


ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME TOXIQUES 169

Etablissement de la courbe d'étalonnage.

Dans une série de Kjeldahl numérotés, introduire 10 ml d'eau distillée


et des volumes croissants de solution fille d'antimoine : 0 (essai à blanc), 2, 4,
5, 6, 7, 8 , 1 0 ml par exemple. Ajouter dans chacun d'eux 5 ml d'acide nitrique
pur et 5 ml d'acide sulfurique pur. Minéraliser et conduire les opérations au
développement de la coloration comme indiquée dans la technique ci-dessous.
Effectuer les lectures au photocolorimètre, filtre vert, longueur d ' o n d e
565 mji. Soustraire des densités optiques lues pour les essais celle relevée
pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.

Introduire 100 ml d'eau à analyser dans un Kjeldahl et chauffer jusqu'à


un volume résiduel de 10 ml environ. Laisser refroidir. Ajouter alors 5 ml
d'acide nitrique pur et 5 ml d'acide sulfurique pur. Porter à ébullition jusqu'à
apparition de fumées blanches d'anhydride sulfurique. Laisser refroidir. A
la solution limpide ajouter 2 gouttes d'acide perchlorique et chauffer forte-
ment jusqu'à apparition de fumées blanches. Laisser refroidir. Ajouter alors
3 ml d'eau distillée et chauffer à nouveau fortement jusqu'à apparition de
fumées blanches.
La réaction colorimétrique devant être conduite à une température
inférieure à 20 0 C, l'opération suivante est pratiquée dans un bain de glace.
Ajouter dans le KjeIdahl et dans l'ordre indiqué ci-dessous, sans s'attarder
après l'addition d'acide orthophosphorique :
— 5 ml d'acide chlorhydrique 6 N ;
— 8 ml d'acide orthophosphorique 3 N ;
— 5 ml de Rhodamine B à 0,02 % .

Verser le contenu dans une ampoule à décanter. Rincer le Kjeldahl avec


10 ml de benzène que l'on ajoutera à l'ampoule. Agiter fortement, au moins
150 fois. Rejeter la phase aqueuse et recueillir la phase benzénique.
Préparer une solution pour la mesure de l'absorption de base avec les
réactifs suivants : 5 ml d'acide chlorhydrique 6 N, 8 ml d'acide orthophos-
phorique 3 N et 5 ml de rhodamine B à 0,02 % .
Mesurer l'absorption de la réaction au photocolorimètre, filtre vert,
longueur d'onde 565 m[x. Retrancher l'absorption de base à la valeur trou-
vée. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

L e poids trouvé dans la prise d'essai multiplié par 10 donne la teneur


d'un litre d'eau en S b + + + .
170 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Remarques.
— la précision du dosage par la Rhodamine B dépend surtout de la trans-
formation des différentes formes de l'antimoine en antimoine pentavalent.
En effet seul SbY réagit avec la Rhodamine B pour donner un complexe
coloré susceptible d'un dosage colorimétrique.
— la courbe sera refaite obligatoirement lors du renouvellement des réac-
tifs.

BIBLIOGB APHIE

J. BODIER, Ch. GRAUDE et L. BODI, Dosage de l'antimoine dans le sang total.


Bull, de l'Inst. d'Hygiène du Maroc, t. X I V , 1954, n» 3, 4, p. 289-291.
W . G . W . G . F R E D E R I C K , Ind. Eng. Chem. Anal. Édit., 1941, 13, p. 992.
S. H . W E B S T E R and L. T . F A I R H A L L . , J. Ind. Hyg. Toxicol., 1945, 27, p. 183.
T . H . M A R E N , Anal. Chem., 1947, 19, p. 487.
L. D. F R E E D M A N , Anal. Chem., 1947, 19, p. 502.

DOSAGE DE L'ARSENIC
Principe.
Les composés oxygénés de l'arsenic sont réduits à l'état d'hydrogène
arsénié par de l'hydrogène naissant, en milieu acide. L'hydrogène arsénié
en se dégageant colore un papier sensibilisé par du bichlorure de mercure. La
coloration est accentuée et fixée par un bain d'iodure de potassium. Le dosage
est obtenu par comparaison avec une échelle étalon.

Matériel spécial.
— Appareil de Cribier modifié par H. GRIFFON *.

Réactifs.
—• acide sulfurique pur exempt d'arsenic (purifié par le procédé Bertrand).
— solution étalon d'arsenic à 0,1 g % o :
cristaux d'arséniate de soude (transparent et non
effleuri) 0,4165 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml
— papier sensibilisé :
Le papier à dessin « Watman-Impérial », grain fin, 90 livres, premier
choix convient particulièrement pour cet usage. A défaut, utiliser du papier
filtre très serré à grain fin.
Faire dissoudre par léger chauffage, 5 g de bichlorure de mercure pur dans

* Cet appareil est c o n s t r u i t en e x c l u s i v i t é p a r la Société LABIOREX, 11 bis, a v e n u e de


Ségur, Paris V I I E .
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME TOXIQUES 171

100 ml d'eau distillée. Filtrer dans une cuvette plate. Laisser refroidir. Tremper
les feuilles de papier en ayant soin de les imbiber uniformément. Maintenir le
bain 10 mn environ. Faire sécher à plat sur des baguettes de verre, à la tempé-
rature ambiante, et à l'abri de la lumière. Retourner les feuilles de temps en
temps.
Les feuilles sèches sont décou- > / Bande de papier

pées en bandelettes de 15 cm de > au chlorure


long sur 5 mm exactement de large.
Conserver au sec et à l'abri de la
lumière.
— Zinc activé :
Introduire dans un bêcher et
dans l'ordre indiqué :
eau distillée . . . 100 ml
solution de sul-
fate de cuivre
pur au 1 / 1 0 . . . 10 gouttes
zinc pur en gre-
naille ou en ai-
guilles (exempt
d'arsenic procé-
dé BERTRAND). 80 g

Laisser en contact pendant 10


11111 en agitant 2 ou 3 fois. Décanter.
Laver à plusieurs reprises avec de
l'eau distillée. Sécher.
— Solution de permanganate
de potassium à 1 °/ 0 0 .
— Eau oxygénée à 10 volumes
diluée au 1/100.
— Solution très récente d'io-
dure de potassium.

A P P A R E I L D E C R I B 1ER,
M O D I F I É P A R H. G R I F F O N

Etablissement de l'échelle étalon.


Cette échelle devra être établie avec des appareils et à l'aide de papiers
réactifs rigoureusement identiques, à ceux qui seront utilisés par la suite pour
les dosages.
Elle sera établie au moyen de dilutions convenables en faisant réagir
sur des bandelettes de papier sensibilisé, dans les conditions décrites ci-des-
sous, des quantités de solution étalon correspondant à des valeurs en A s
allant en décroissant de 0,3 mg à 0,001 mg.
Il y aura intérêt à renouveler cette échelle à chaque changement de
réactif.
172 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Préparation du tube à dégagement.


Rouler convenablement entre les doigts et dans le sens de la longueur
un rectangle de papier filtre ordinaire de 40 sur 140 mm, préalablement séché
à l'étuve à 100 0 C.
Introduire ce rouleau dans le tube à dégagement vertical de façon à
ce que la base du rouleau se trouve à environ 1,5 cm de l'orifice de dégage-
ment. L e rôle de ce filtre, qui devra être renouvelé à chaque opération, est
de dessécher le gaz au passage.
La bandelette de papier réactif d'une largeur de 5 mm est introduite
dans le tube suivant un grand diamètre horizontal. Cette bandelette sera
rigoureusement calibrée afin que le courant gazeux ne trouve aucun interstice
le long de la bande et qu'il se répande ainsi sur toute la surface intérieure du
papier.

Mode opératoire.
Dans une capsule antigrimpante évaporer jusqu'à siccité 100 ml d'eau
à analyser. Reprendre par 1 goutte d'acide sulfurique pur et deux fois 5 ml
d'eau distillée. Introduire cette solution dans une éprouvette graduée, bou-
chée émeri, de 100 ml. Ajouter 12 g d'acide sulfurique pur exempt d'arsenic
ou 60 ml de dilution au 1 /5 du même acide. Amener à un volume de 70 ml par
de l'eau distillée. Ajouter quelques gouttes de solution de permanganate de
potassium à 1 ° / 0 0 jusqu'à coloration rose persistante. Faire disparaître cette
coloration à l'aide de 2 ou 3 gouttes d'eau oxygénée à 10 volumes diluée au
1 /100. Compléter à 75 ml par de l'eau distillée. Laisser refroidir. Verser ensuite
le liquide ainsi obtenu dans le générateur. Ajouter 8 g de zinc activé et munir
immédiatement l'appareil de son tube à dégagement préalablement équipé.
Laisser dégager 7 à 8 heures à l'abri des vapeurs du laboratoire et de la
lumière. Prendre soin de refroidir le générateur au moyen d'un cristallisoir
rempli de glace pilée.
Retirer la bande de papier réactif. Fixer la coloration par une immersion
de quelques minutes dans une solution d'iodure de potassium au 1/10
récemment préparée. Laver à l'eau ordinaire, puis à l'eau distillée. Sécher à
l'air libre en évitant tout contact pouvant détériorer la tache obtenue.
Comparer à l'échelle étalon.

Expression des résultats.


Multiplier par 10 le poids d'arsenic trouvé pour ramener le dosage au
litre d'eau.

Remarques.
— la sensibilité de cette méthode est très appréciable puisqu'un millième
de milligramme d'arsenic donne une tache de 10 mm de longueur.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME TOXIQUES 173

— la conservation de l'échelle étalon étant limitée, il est prudent d'en


effectuer un tirage photographique grandeur naturelle.
— les réactifs employés doivent être absolument purs. Il est nécessaire
de les contrôler en pratiquant un essai à blanc.
— l'oxydation préalable au permanganate de potasse est pratiquée dans
le but d'éviter les interférences possibles de l'hydrogène sulfuré et de l'hydro-
gène phosphoré qui pourrait provoquer des colorations plus ou moins jaunes ou
orangées devenant grises à la lumière.
— L'hydrogène antimonié détermine la production d'une coloration grise
susceptible d'être fixée par l'iodure de potassium mais sans modification dans
sa teinte primitive.

BIBLIOGRAPHIE

CRIBIER J., Sur la recherche de l'arsenic disséminé dans les médicaments


chimiques. Thèse doc. univer. Pharmacie, Paris, 1921.
— Sur un nouveau procédé de détermination de l'arsenic. J. Pharm.
Chim., 1921, 24, 241.
H. GRIFFON et M. BUISSON, Sur le dosage des traces d'arsenic par la méthode
de Cribier. I 0 Étude expérimentale du mécanisme de la technique. Bull.
Soc. Chim., 1933, 53, 1548-1563.
H. GRIFFON et M. BUISSON, Sur le dosage des traces d'arsenic par la méthode
de Cribier. 2° Application aux milieux complexes et en particulier, au
dosage de l'arsenic normal dans les urines. Bull. Soc. Chim., 1934, 1,
815-853.
M. MANCEAU, H. GRIFFON et NICOLAS, Sur l'arsenic introduit dans l'orga-
nisme avec quelques boissons et matières alimentaires. Ann. Fais, et
fraude, 1938, n° 384, 262-281.
H. GRIFFON, Données générales sur la recherche de l'arsenic en toxicologie.
Intérêt de l'examen des cheveux. Ann. Pharm. Française, 1955, 13, 258,
283.
H. GRIFFON, Perfectionnement au mode de l'obtention des taches arsenicales
par la méthode de J. Cribier. Journ. Méd. de Bordeaux, 1957, 134, 659-664.

DOSAGE DU CADMIUM

Méthode par polarographie


Principe.
L e potentiel de demi-vague du cadmium en milieu nitrique est de
0,63 volt.

Réactifs.
— Solution mère étalon à 0,2 % 0 de Cd + + :
nitrate de cadmium quadrihydraté 0,548 g
eau bidistillée q.s.p 1 000 ml
174 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— solution fille étalon à 0,02 g 0 I 0 0 de Cd++ :


Amener 1 ml de la solution mère à 10 ml à l'aide d'eau bidistillée. 1 ml de
cette solution contient 20 y de Cd++.

Mode opératoire.
L e dosage du Cd++ peut se pratiquer sur le même prélèvement traité
pour le dosage du plomb. Utiliser pour l'évaluation de la quantité de Cd++,
les solutions étalons de cadmium. Opérer c o m m e pour le dosage du plomb
par polarographie.

BIBLIOGRAPHIE

KOLTHOF et L I N G U A N E , Polarographie analysis and volumetry amperometric


titration. 1946, 268.

DOSAGE DU C H R O M E

Méthode colorimétrique de dosage


du chrome hexavalent
Principe.
En solution légèrement acide, le chrome héxavalent réagit avec la
diphénylcarbazide pour donner une coloration rouge-violette susceptible
d'un dosage colorimétrique.

Réactifs.
—• eau bidistillée exempte de toute trace de chrome.
—• acide sulfurique chimiquement pur (d = 1,83).
— solution d'acide sulfurique au 1/2.
— solution d'acide sulfurique au 1/10.
— alcool éthylique à 95°.
— solution d'hydroxyde d'ammonium au 1/2.
— solution de sulfite de sodium :
sulfite de sodium 1,26 g
eau bidistillée q.s.p 100 ml

Cette solution doit être fraîchement préparée. 1 ml de cette solution réduit


environ 3,4 mg de Cr+6 en Cr+3.
— Solution de permanganate de potassium :
permanganate de potassium 0,632 g
eau bidistillée q.s.p 100 ml
Établissement de la courbe d'étalonnage
Dans une série d'éprouvettes graduées de 50 ml bouchées émeri et numérotées, introduire successivement en
agitant après chaque addition :

Numéros des éprouvettes T I II III IV V VI VII VIII

Solution étalon de chrome à


1 mg o/oo (ml) 0 0,25 0,50 0,75 1 2,5 5 7,5 10

Eau bidistillée (ml) 50 49,75 49,50 49,25 49 47,5 45 42,5 40

Correspondance en mg °/ 0 0 de
chrome +6 0 0,005 0,010 0,015 0,02 0,05 0,10 0,15 0,20

Solution acide de diphénylcar-


bazide (ml) 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5

Laisser au repos pendant 10 mn pour permettre un complet développement de la coloration rouge-violette.


Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre vert de 540 m^ de longueur d'onde. Soustraire des
densités optiques lues pour les tubes étalons celle relevée pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.
176 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— Solution acide de diphénylcarbazide :


diphénylcarbazide chimiquement pure 0,2 g
alcool éthylique à 95° q.s.p 100 ml
solution d'acide sulfurique au 1/10 400 ml

Conservée au réfrigérateur et en flacon teinté, cette solution est stable un


mois environ.
— Solution mère étalon de chrome à 0,1 g % o :
chromate de potassium 0,374 g
eau bidistillée q.s.p 1000 ml

— Solution fille étalon de chrome à 0,001 g °/ 0 0 :


solution mère étalon 10 ml
eau bidistillée q.s.p 1000 ml

Mode opératoire.
Dans une éprouvette graduée bouchée émeri, introduire 50 ml d'eau
à analyser et 2,5 ml de la solution acide de diphénylcarbazide. Agiter et
laisser au repos 10 mn. Préparer un témoin dans les mêmes conditions avec
50 ml d'eau bidistillée.
Effectuer les lectures au photocolorimètre, fdtre vert de 540 mu de
longueur d'onde. Soustraire de la densité optique lue pour le tube réactionnel
celle indiquée pour le témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


L e chiffre lu sur la courbe donne directement la teneur en milligrammes
de chrome hexavalent par litre.

Méthode colorimétrique de dosage


du chrome total
Principe.
L e chrome héxavalent déjà existant est réduit en chrome trivalent par
le sulfite de sodium en présence d'acide sulfurique. L e chrome total, trans-
formé en chrome trivalent, est o x y d é par une solution de permanganate de
potassium et dosé colorimétriquement sous forme hexavalente.

Mode opératoire.

Traiter clans un erlenmeyer 25 ml d'eau à analyser par 5 ml de solution


d'acide sulfurique au 1/2 et 1 ml de solution de sulfite de sodium. Agiter.
Après IOmn de repos, porter aubain de sable et laisser les vapeurs se dégager
pendant 5 mn, en obturant l'erlenmeyer avec un entonnoir.
Refroidir et diluer à environ 80 ml. Porter à ébullition et ajouter goutte
à goutte du permanganate de potassium jusqu'à coloration rose persistante.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME TOXIQUES 177

Verser alors quelques gouttes de permanganate de potassium en excès.


Porter de nouveau à ébullition, moins de 10 mn et réduire le volume à 30 ou
35 ml. Refroidir et ajouter 15 ml de solution d'hydroxyde d'ammonium au
1/2. Chasser les vapeurs ammoniacales par ébullition. Filtrer si besoin.
Rendre légèrement acide par une solution d'acide sulfurique au 1 /2. Trans-
vaser dans une éprouvette graduée de 50 ml. Rincer et ajuster à 50 ml avec
de l'eau bidistillée. Procéder au dosage colorimétrique selon la méthode
précédente.

Remarques.
— le fer, le vanadium, le mercure interfèrent sur la diphénylcarbazide en
donnant une coloration jaune-brun pour les deux premiers et violette pour le
troisième. Les éliminer si l'eau à analyser en contient; 1 mg °/ 0 0 de fer est la
dose maximum acceptable.
— le dosage doit être effectué dans les quelques heures qui suivent le
prélèvement de l'échantillon à analyser.

BfBLfOGRAPHIE

EGE, J. F . et SILYERMAN L , Stable colorimetric reagent for chromium. Anal.


Chem., 1947, 19, 693.
P. F. URONE et H. K. ANDERS, Détermination of small amounts of chro-
mium in human bloods, tissues and urine. Anal. Chem., 1950, 22, 1317.
B. E. SALTZMAN, Microdetermination of chromium with diphénylcarbazide
by permanganate oxydation. Anal. Chem., 1952, 24, 1016.

DOSAGE DU C O B A L T
Principe.
Dans certaines conditions de p H et de température, le Nitroso-R-Salt
donne avec le cobalt une coloration rouge susceptible de dosage photocolori-
métrique.

Réactifs.
— acide nitrique pur.
—• acide sulfurique pur.
— acide perchlorique pur.
— solution d'acide chlorhydrique 6 N.
— solution de soude à 20 %.
— solution alcoolique de phénolphtaléine à 1 % .

— solution d'acide Spekker :


acide phosphorique d : 1,75 150 ml
acide sulfurique d : 1,84 150 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

RODIER. — L'analyse de l'eau. 13


178 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— solution de Nitroso-R-Salt à 0,2 % .


— solution d'acétate de sodium trihydraté à 50 %.
— solution mère étalon de Cobalt à 0,1 g % 0 de Co++ :
acétate de cobalt 0,0422 g
eau distillée q.s.p 100 ml
— solution fille étalon à 0,01 g °/ 0 0 de Co++ :
dilution au 1 /10 de la solution mère
— solution fille étalon à 0,001 g °/ 0 0 de Co++ :
dilution au 1 /100 de la solution mère.

Etablissement de la courbe d'étalonnage


Dans une série d'erlenmeyers numérotés, pratiquer les dilutions sui-
vantes :

Numéros des tubes T I II III IV V VI

Solution étalon de Co à
0,001 g ° / 0 0 (ml) 0 1 2 5 — — _

Solution étalon de Co++ à


0,01 g ° / 0 0 (ml) — — — — • 1 1,5 2

Eau distillée (ml) 5 4 3 0 4 3,5 3

Correspondance en mg de
Co++ o/oo 0 0,2 0,4 1 2 3 4

Traiter la série de dilutions dans les mêmes conditions que celles indi-
quées ci-dessous :
Ajouter 0,4 ml d'acide chlorhydrique 6 N , amener à ébullition. Laisser
refroidir puis ajouter 2 gouttes de phénolphtaléine. Verser goutte à goutte
de la solution de soude à 20 % jusqu'au virage au rouge de la phénolphta-
léine. Ajouter alors 0,4 ml d'acide Spekker, 1 ml de solution de Nitroso-R-
Salt à 0,2 % et 2 ml de solution d'acétate de sodium à 50 % . Porter à ébulli-
tion. Dès le début de celle-ci ajouter 1 ml d'acide nitrique pur. Laisser bouillir
1 mn. Refroidir, puis transvaser dans un ballon jaugé de 10 ml. Rincer
l'erlenmeyer et ajouter les eaux de rinçage au contenu du ballon. Compléter
au trait de jauge avec de l'eau distillée.
Faire les lectures à l'électrophotomètre (écran vert 520 rri|j.). Soustraire
des densités optiques lues pour les essais, celle lue pour le témoin (tube T).
Construire la courbe d'étalonnage.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME TOXIQUES 179

Mode opératoire.
Évaporer jusqu'à siccité 100 ml d'eau à analyser dans une capsule de
Pyrex. Reprendre le résidu par 0,4 ml d'acide chlorhydrique 6 N . Transvaser
dans un erlenmeyer. Rincer la capsule avec 5 ml d'eau distillée et ajouter les
eaux de rinçages dans l'erlenmeyer.
Préparer un témoin à l'aide de 5 ml d'eau distillée additionnée de 0,4 ml
d'acide chlorhydrique 6 N.
Porter les deux essais à ébullition. Refroidir. Alcaliniser par de la soude
à 20 % en présence de phénolphtaléine, puis acidifier par 0,4 ml d'acide
Spekker. Après addition de 1 ml de Nitroso-R-Salt à 0,2 % et de 2 ml d'acé-
tate de sodium à 50 % , porter de nouveau à ébullition. Ajouter 1 ml d'acide
nitrique pur et laisser bouillir 1 minute. Après refroidissement, verser dans
un ballon jaugé de 10 ml, rincer soigneusement l'erlenmeyer et ajouter les
eaux de rinçage dans le ballon. Compléter au trait de jauge. Il arrive parfois
que la solution inconnue soit trouble. Dans ce cas, centrifuger dans un tube
conique.
Effectuer les lectures photométriques sur le liquide limpide. Soustraire
de la densité optique lue pour le tube réactionnel celle relevée pour le témoin.
Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La courbe donne directement le résultat en milligrammes de Co++ par


litre.

Remarque.

Dans le cas d'une eau ferrugineuse, il faut procéder à l'élimination du fer.


Pour cela opérer comme suit :
Le résidu d'évaporation de l'eau à analyser est repris par 2 ml d'acide
chlorhydrique pur et 5 ml d'eau distillée. Verser dans une éprouvette de 50 ml
et rincer à nouveau la capsule à plusieurs reprises avec de l'eau distillée, ceci
jusqu'à l'obtention d'un volume de 40 ml environ. Ajouter alors 2,5 ml de
pyridine, puis compléter à 50 ml avec de l'eau distillée. Dans ces conditions,
le fer précipite (pH : 5,5) et le cobalt reste en solution. Centrifuger. Décanter.
Laver le précipité avec une dizaine de millilitres d'eau distillée. Réunir le
liquide surnageant et les eaux de lavages dans une capsule antigrimpante et
évaporer jusqu'à siccité. Opérer ensuite dans les mêmes conditions que précé-
demment.

BIBLIOGRAPHIE

J. RODIEK, Dosage du cobalt dans le sang. Annales de Biologie Clinique,


1958, n» 7-9.
180 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

DOSAGE DES C Y A N U R E S LIBRES

> Méthode titrimétrique de Liebig


Principe.

En présence d'acide chlorhydrique, les cyanures libres sont distillés sous


forme d'acide cyanhydrique recueilli dans une solution d'hydroxyde de potas-
sium. Il se forme un cyanure alcalin dosable en milieu neutre par du nitrate
d'argent.
L'addition de nitrate d'argent dans la solution de cyanure donne un
précipité de cyanure d'argent soluble dans un excès de cyanure alcalin. La
fin de la réaction sera indiquée par l'apparition d'un précipité de cyanure
d'argent insoluble.

Réactifs.

— solution d'acide chlorhydrique à 10 %.


— solution d'hydroxyde de potassium à 2 % .
— solution de nitrate d'argent N/10.

Mode opératoire.

Prélever 250 ml d'eau à analyser dans un ballon à distiller d'un litre.


Rendre acide ( p H : 5 environ) par addition d'acide chlorhydrique à 10 % .
Introduire dans le ballon quelques billes de verre et distiller. Le distillât est
recueilli dans 50 ml d'hydroxyde de potassium à 2 % . Arrêter la distillation
quand le volume du distillât atteint 50 ml environ. Ramener cette solution
à p H : 11 par addition de la solution d'hydroxyde de potassium, puis ajuster
à un volume connu.
Prélever dans un erlenmeyer 50 ml de la solution de cyanure ainsi
obtenue. Effectuer le dosage à l'aide de nitrate d'argent, le virage s'observant
sur fond noir. Verser la solution de nitrate jusqu'à apparition d'un trouble
persistant.

Expression des résultats.

1 ml de solution de nitrate d'argent AT/10 correspond à 5,2 mg de C N - .

Remarque.

Les sulfures, le chlore libre et un excès d'hydroxyde de potassium gênent


le dosage.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 181

Méthode colorimétrique
Principe.

Les cyanures libres sont transformés par la chloramine T en chlorure de


cyanogène qui réagit avec la pyridine pour former de l'aldéhyde glutaconique.
Ce dernier mis en présence de l-phényl-3-méthyl-5-pyrazolone, donne une
coloration bleue susceptible d'un dosage colorimétrique.

Réactifs.

— acétate de sodium pur.


— alcool éthylique à 95°.
—- acide acétique glacial.
— solution d'acide acétique à 5 % .
— solution aqueuse de chloramine T à 1 %.
— pyridine chimiquement pure.
— pliénylhydrazine fraîche.
— 1 phényl 3 méthyl 5 pyrazolone chimiquement pure ou recristallisée
dans l'alcool éthylique à 95°.
— bis pyrazolone :
Dissoudre à chaud 17,4 g de l-phényl-3-méthyl-5-pyrazolone dans 100 ml
d'alcool éthylique à 95°. Ajouter 25 g de phénylhydrazine fraîche. Distiller à
reflux pendant 4 heures. La bis-pyrazolone se sépare par flltration à chaud.
Le précipité est lavé abondamment à l'alcool à 95° chaud puis à l'éther. Sécher
à l'étuve à 37 °C.

— Solution de pyridine-pyrazolone :
l-phényl-3-méthyl-5-pyrazolone 4 g
bis pyrazolone 0,08 g
pyridine pure q.s.p 100 ml

— Solution tampon p H : 5,5-6 :


solution d'acétate de sodium à 10 % 50 ml
solution d'acide acétique à 10 % q.s.p p H : 5,5

— Éther isopropylique.
— Solution d'hydroxyde de sodium N.

— Solution mère étalon de cyanure à 1 g 0 / o o de C N - :


cyanure de potassium 2,51 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Titrer par la méthode volumétrique au nitrate d'argent. Cette solution ne


peut se conserver plus d'une semaine.

— Solution fille étalon de cyanure à 2 mg % 0 en CN~ (à préparer extem-


poranément).
Amener 1 ml de la solution mère à 500 ml à l'aide d'eau distillée.
Établissement de la courbe d'étalonnage

Dans une série de tubes à essais numérotés et bouchés émeri, introduire successivement :

Numéros des tubes T I II III IV V VI VII

Solution de CN- à 2 mg °/ 0 0 (ml) 0 1 2 4 6 8 10 50

Solution tampon pH : 5,5 à 6 (ml) 2 2 2 2 2 2 2 2

Solution de chloramineT à 1 % (ml) . . . 1 1 1 1 1 1 1 1

1 minute exactement après la précédente


addition. Solution de pyridine-pyrazo-
Ione (ml) 2 2 2 2 2 2 2 2

Eau distillée (ml) 95 94 93 91 89 87 85 45

Correspondance en mg 0I00 de CN- 0 0,02 0,04 0,08 0,12 0,16 0,20 1

La coloration rose initiale vire au bleu avec une intensité maximum au bout de 20 mn.
Effectuer les lectures au photocolorimètre, longueur d'onde 550 m^ (filtre vert) au bout de 20 mn. Sous-
traire des densités optiques lues pour les tubes étalons, celle indiquée pour le tube témoin. Construire la courbe
d'étalonnage.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 183

Mode opératoire.
Dans une ampoule à décantation, introduire une partie aliquote du
distillât (voir méthode volumétrique), 50 ml d'éther isopropylique et 2 ml
d'acide acétique glacial. L'acide cyanhydrique des cyanures passe dans la
couche éthérée. Décanter et laver l'éther contenant l'acide cyanhydrique par
deux fois avec une solution d'acide acétique à 5 %. L'acide cyanhydrique est
ensuite extrait de la couche éthérée par 2 lavages successifs avec 30 ml de
soude normale. Ramener à pH : 5,5-6.
Prélever 2 ml d'échantillon cyanuré contenant moins de 0,01 mg de
CN - . Ajouter 2 ml de solution tampon et 1 ml de chloramine T. Attendre
exactement une minute, puis ajouter 2 ml de solution de pyridiiie-pyrazolone.
Compléter à 100 ml avec de l'eau distillée. La coloration rose vire au bleu et
atteint son maximum d'intensité au bout de 20 mn.
Effectuer la lecture au photocolorimètre en utilisant la longueur d'onde
550 mjx (écran vert). Soustraire des densités optiques lues pour l'essai, celle
indiquée pour le témoin traité dans les mêmes conditions. Se reporter à la
courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La courbe donne directement le résultat en milligrammes de C N - par


litre d'eau analysée.

BIBLIOGRAPHIE

F . J. LUDZACK, W. ALLAN MOORE et C. C. RUCHHOFT, Détermination of


cyanides in water and waste samples. Analytical Chemistry, 1954, t. II,
p. 1784-1792.
G. NOISETTE, Étude critique et valeur des méthodes de dosage des cyanures
libres dans les eaux résiduaires. Bull. C.B.E.D.E., Publication trimes-
trielle, 1952, n° 16, p. 115-119.
EPSTEIN J., Estimation of microquantities of cyanides. Analytical Chemistry,
1947, 19, 272.

DOSAGE DU FLUOR

I. — MÉTHODE SANS DISTILLATION

Principe.
Les ions fluor sont précipités sous forme de fluorure de zirconium. Ce sel
non ionisé, agit sur la coloration d'une laque alizarine-zirconium.
184 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Réactifs.
— Solution acide alizarine-zirconium.
Dans un ballon jaugé de 100 ml dissoudre 0,3 g d'oxychlorure de zirco-
nium (ZrOCl 2 , 8 H 2 O ) dans 50 ml d'eau distillée.
Dissoudre à part 0,07 g d'alizarine monosulfonate de sodium dans 50 ml
d'eau distillée et verser lentement dans la solution d ' o x y c h l o r u r e de zirconium
en agitant après chaque addition. Cette solution s'éclaircit au b o u t de quel-
ques minutes.
Préparer d'autre part une solution acide en mélangeant à froid les deux
solutions suivantes :
A . — A c i d e chlorhydrique (d = 1,19) 112 ml
eau distillée q.s.p 500 ml
B . — acide sulfurique (d = 1,83) 37 ml
eau distillée q.s.p 500 ml
Compléter la solution alizarine-zirconium à 1 litre avec la solution acide.
Le réactif vire du rouge au jaune en 1 heure. Il est prêt pour l'usage. Conserver
à 4 0 C, il peut être utilisé durant 60 à 90 jours.
— Solution mère étalon de fluor à 0,1 g % o :
fluorure de sodium pur 0,221 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml
— Solution fille étalon de fluor à 0,010 g °/ 0 0 (préparé extemporanément) :
solution mère étalon 10 ml
eau distillée q.s.p 100 ml

E t a b l i s s e m e n t de la courbe d'étalonnage.

D a n s une série d ' é p r o u v e t t e s graduées d e 100 ml, b o u c h é e s émeri et


numérotées, introduire successivement en agitant après c h a q u e addition :

N o s des
T I II III IV V VI VII VIII
éprouvettes

Solution fille éta-


lon à 0,010 g
0Ioo (ml) 0 1 2 4 6 8 10 12 14

Eau distillée
(ml) 100 99 98 96 94 92 90 88 86

Solution acide
alizarine zirco-
n i u m (ml) . . . . 5 5 5 5 5 5 5 5 5

Correspondance
en m g de fluor
0Ioo • 0 0,1 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 185

Effectuer les lectures, après un repos d'une heure à température am


biante, au photocolorimètre muni d'un filtre vert de longueur d'onde 520 m^.
Soustraire des densités optiques lues celle indiquée pour le tube témoin.
Construire la courbe d'étalonnage. Indiquer la température des tubes avant
l'addition de réactif alizarine-zirconium.

Mode opératoire.
Dans une éprouvette graduée bouchée émeri prélever 100 ml d'eau à
analyser ou une partie aliquote amenée à 100 ml avec de l'eau distillée. Pré-
parer un témoin avec 100 ml d'eau distillée. Se placer dans les mêmes condi-
tions de température que pour l'établissement de la courbe d'étalonnage.
Ajouter 5 ml de réactif alizarine zirconium. Mélanger.
Après une heure de repos à la température ambiante effectuer les lec-
tures au photocolorimètre muni d'un filtre vert de longueur d'onde 520 mfx.
Soustraire de la densité optique lue pour le tube réactionnel celle indiquée
pour le tube témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


Pour une prise d'essai de 100 ml la courbe donne directement la teneur
de I' eau en milligrammes de fluor 0Ioo-

Remarques.
— L'intensité de la couleur de la laque alizarine zirconium variant avec la
température il importe que les échantillons et les solutions types soient à la
même température à 2 0 C près, avant d'ajouter le réactif. De même les lec-
tures seront effectuées 1 heure ± 2 mn après l'addition du réactif alizarine
zirconium.
— Quand les teneurs en constituants sont supérieures aux limites indi-
quées, ajouter dans les tubes étalons des quantités équivalentes de consti-
tuants. Ou bien opérer par distillation.
— Cette méthode peut être utilisée jusqu'à concurrence des teneurs
limites suivantes :
chlorures en C l - 14,10 mé
sulfates en SO4 4,16 »
alcalinité en CO3Ca 4 »
acidité (en CO 3 Ca) 4 »
fer en Fe++ 0,07 »
aluminium en Al+++ 0,55 »
phosphates en PO 4 0,03 »
couleur 25 mg de platine
turbidité 25 degrés de silice

— Le chlore est facilement éliminé par addition d'arsenite de sodium.


— La vaisselle lavée avec les détergents modernes et insuffisamment
rincée est une source d'erreur.
186 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

II. — MÉTHODE AVEC DISTILLATION

Principe.
Distillation des fluorures en présence d'acide perchlorique et dosage
colorimétrique avec la laque alizarine-zirconium.

Réactifs.
— acide perchlorique d = 1,61.
— solution de perchlorate d'argent à 0,010 g de C l - % o :
perchlorate d'argent 5,84 g
eau distillée 100 ml
— sulfate d'argent cristallisé.
— solution de soude caustique à 100 g % 0 .
—• solution de phénol phtaléine à 1 g % 0 dans l'alcool à 50°.

Mode opératoire.
Rendre alcaline à la phénolphtaléine une prise d'essai de 250 ml d'eau
avec de la soude, et l'introduire dans un entonnoir à décantation muni d'un
tube de caoutchouc terminé par un tube de verre plongeant jusqu'au fond du
ballon.
Introduire une partie de l'échantillon dans le ballon à fond rond de
250 ml et évaporer. Ajouter de temps en temps de petites portions
d'échantillon jusqu'à ce que l'évaporation laisse un résidu final d'envi-
ron 15 ml. L'échantillon doit être alcalin à la phénolphtaléine durant toute
la concentration.
Refroidir la solution concentrée, acidifier légèrement par addition goutte
à goutte d'acide perchlorique. Ajouter de la solution de perchlorate d'argent
pour précipiter tous les ions chlore présents. Cette dernière opération peut
être omise si l'échantillon contient moins de 70 mg de C l - 0I00.
Introduire dans le ballon une douzaine de billes de verre et 25 ml d'acide
perchlorique. Le placer dans un orifice parfaitement ajusté pratiqué dans une
plaque d'amiante carrée de 20 cm de côté, de manière que seule la portion du
ballon contenant la solution se trouve au-dessous de la plaque.
Munir le ballon d'un bouchon de caoutchouc à trois trous portant un
thermomètre, un tube d'entrée capillaire de diamètre compris entre 0,4 m/m
et 1 mm, relié par un tuyau de caoutchouc, à un entonnoir à décantation
contenant de l'eau distillée. Cet entonnoir est placé sur un support mobile
permettant de régler l'admission d'eau dans le ballon par élévation ou
descente, le robinet de l'ampoule à décantation étant complètement ouvert.
Par le troisième trou du bouchon, relier le ballon à un réfrigérant.
Chauffer le ballon ; la température atteint 135 0C et doit être maintenue
entre 135 et 138 0C par addition continue d'eau distillée jusqu'à ce qu'on ait
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 187

recueilli 250 ml de distillât à la vitesse de 4 ml à la minute. Pendant la distilla-


tion, régler la vitesse d'admission de l'eau distillée à la vitesse de distillation.
Mélanger soigneusement le distillât et doser le fluor dans 100 ml par la
méthode sans distillation.

Remarques.
Les échantillons dont Ia teneur approximative en fluor est inconnue et
pour des échantillons dont la teneur en fluor est connue mais supérieure à
1,4 mg °/oo, plusieurs petites parties aliquotes peuvent être faites, complétées
à 100 ml avec de l'eau distillée et utilisées pour le dosage. Retenir le tube dont
la coloration se trouve dans la gamme des solutions types préparées.
Dans le cas d'échantillons de haute teneur en matières organiques, l'emploi
de l'acide perchlorique chaud et concentré pour la distillation constitue un
danger possible. Pour de telles eaux, remplacer l'acide perchlorique par du
sulfate d'argent cristallisé. Si l'on emploie l'acide sulfurique, la température de
distillation peut atteindre mais ne pas dépasser 145 0 C.
On peut également utiliser la distillation par entraînement à la vapeur
d'eau, dans ce cas le tube capillaire d'entrée est remplacé par un tube d'entrée
de vapeur atteignant presque le fond du ballon. Ce tube est relié à un ballon
d'ébullition fermé par un bouchon en caoutchouc à 2 trous. Un tube de verre
plongeant au-dessous de la suif ace de l'eau eL émergeant de 75 cm au-dessus du
bouchon sert à contrôler la pression de la vapeur.
Une température trop haute, une distillation trop rapide, un surchauffage
sont des causes d'erreurs.

BIBLfOGRAPHIE

J. M. SANCHIS, Détermination of Fluorides in Natural waters. Anal. Chem.,


1934, 6, 134.
— Coinmittee Report. Methods of determining Fluorides. J.A.W.W.A.,
1941, (33), 1965.
R. D. SCOTT, Modification of the Fluorides détermination. J.A.W.W.A.,
A . W . W . A . , 1941, (33), 2018 et 1942, (34), 522.
W . L. LAMAR, Détermination of Fluorides in water : A modifled Zirconium-
Alizarin Method. — Anal. Chem., 1945, (17), 148.
M. THEVENARD, Recherches sur la teneur en ion Fluor des eaux d'alimentation
de l'agglomération lyonnaise. Thèse pharmacie, Lyon, 1948-1949, (417).
J. PIROTTE et A. BERGER, Dosage des fluorures dans l'eau. Bull. Centre
Belge d'Étude et de Documentation, 1951/IV, (14).
P . H . K R A M E R , R . C. K R O N E R & D . G. BALLINGER, Problems in estimating
Fluorides in water. J. A.W.W.A., 1956, 48, (5), 573.
Norme A F N O R : homologuée sous le n 0 N F T 90-004.
188 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

DOSAGE DU MERCURE

Principe.
Après minéralisation sulfo-permanganique et extraction sélective par
le chloroforme à pH 1,5, le mercure est dosé par titrimétrie directe à l'aide
d'une solution de di-p-naphtylthiocarbazone.

Matériel spécial.
— micro-Kjeldahls rodés de 50 ml ;

—- réfrigérants, rodés, adaptables sur les micro-Kjeldahls.

Réactifs.
Toutes les solutions sont faites avec de l'eau bi-distillée.
— acide sulfurique pur d = 1,84.
— solution saturée de permanganate de potassium.
— solution saturée de chlorhydrate d'hydroxylamine.
— solution d'acétate de sodium à 50 % .
— solution d'urée à 10 % .
— solution d'acide oxalique à 10 % .
— solution mère de di-£S-naphtylthiocarbazone à 0,1 % dans du tétra-
chlorure de carbone pur. (A conserver au réfrigérateur).
— solution fille de di-p-naphtylthiocarbazone (préparation extempo-
ranée) :
solution mère 1 ml
chloroforme pur q. s. p 35 ml
— Solution mère étalon de mercure à 500 mg °/ 0 0 :
chlorure mercurique pur 67,7 mg
solution d'acide chlorhydrique au 1 /20 q. s. p . . . . 1000 ml
— Solution fille étalon de mercure à 10 mg 0 / 0 0 :
solution mère étalon 1 ml
eau bidistillée q. s. p 50 ml
— Papier indicateur de p H à 1 /2 unité.

Mode opératoire.
Introduire 10 ml exactement mesuré, d'eau à analyser dans un micro
Kjeldahl contenant une bille de verre. Adapter ce dernier sur un réfrigérant
ascendant également rodé. Ajouter par le réfrigérant 1 ml d'acide sulfurique
pur et porter à ébullition pendant quelques minutes. Puis ajouter, avec pré-
caution la solution saturée de permanganate de potassium jusqu'à coloration
brunâtre persistante. Noter le volume de solution ajoutée et laisser bouilli-i
jusqu'à complète décoloration. Ajouter alors goutte à goutte la solution de
permanganate de potassium jusqu'à persistance d'un excès même après un
chauffage prolongé.
Après refroidissement verser par le réfrigérant 1 ml de solution saturée
de chlorhydrate d'hydroxylamine et quelques quantité suffisante d'eau dis-
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 189

tillée pour rincer le réfrigérant. Compléter le micro KjeIdahl aux trois quarts
de son volume. Laisser refroidir.
Préparer ensuite un témoin dans des conditions identiques en versant
dans 10 ml d'eau bi-distillée acidifiée par 1 ml d'acide sulfurique pur, la même
quantité de solution saturée de permanganate que l'on diluera avec une
quantité suffisante d'eau bi-distillée pour remplir la fiole au trois-quart
environ. Ajouter également 1 ml d'acide sulfurique pur puis, après mélange
1 ml de solution saturée de chlorhydrate d'hydroxylamine.
Agiter les deux fioles dont la décoloration doit être complète. Ajouter
successivement dans chacune d'elle 2 ml de solution d'urée à 10, % une quan-
tité suffisante de solution d'acétate de sodium pour amener le pH au voisi-
nage de 1,5 et 3 ml de solution d'acide oxalique à 10 % pour le fixer à cette
valeur. Vérifier au papier indicateur.
Ajouter alors dans le flacon contenant l'eau à analyser 1 ml de chloro-
forme pur, puis la solution fille de di-|3-naphtylthiocarbazone par fraction de
0,5 ml. Agiter vigoureusement entre 2 additions et apprécier par décantation
la coloration de la couche chloroformique qui devra atteindre une teinte lilas-
mauve correspondant à un léger excès de di-(3-naphtylthiocarbazone. Noter
le volume ajouté, puis versé dans la fiole témoin, une quantité de solution
identique. Dans cette fiole la couche chloroformique doit être bleu net.
Ramener la teinte de cette dernière à celle du flacon précédent par
addition de solution fille étalon de mercure. Comparer les teintes des deux
couches chloroformiques après agitation, en regardant sur fond blanc, à la
lumière du jour.

Expression des résultats.


La teneur de l'eau : en microgrammes de mercure °/ 0 0 est donnée par
l'expression :
10 x V x 100
où V indique le volume de la solution fille étalon de mercure introduite dans
le flacon témoin pour ramener la coloration à celle choisie.

Remarques.
— La dithizone peut être utilisée à la place de son homologue (3-naphtylé.
L'emploi de cette dernière est préférable car la sensibilité et la stabilitée de la
coloration est plus grande.
— L'emploi du chloroforme dans la zone de p H indiquée permet une
extraction quantitative du mercure et d'éliminer complètement l'interférence
des ions Cu + + .
— La précision de cette méthode est de l'ordre de 5 % pour des concen-
trations comprises entre 0 et 400 jxg °/ 0 0 .

BfBLIOGRAPHIE
R. FABRE, R. TRUHAUT, Ch. BOUDENE, Micro-dosage du mercure dans l'urine,
Annales de Biologie clinique, 1958, n° 5-6, p. 286.
190 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

DOSAGE DU PLOMB

Méthode par polarographie


Principe.
Le potentiel de demi-vague du plomb en milieu nitrique est de 0,405 volt.

Réactifs.
—• Acide nitrique pur.
— Solution chloroformique de dithizone à 60 mg % 0 .
Il est préférable de préparer une solution concentrée à 3 ou 4 % , de la
conserver au frigidaire (3 semaines, 1 mois environ) et de diluer cette solution
au moment de l'emploi.
— Solution de citrate d'ammonium à 25 %.
Si le citrate contient des traces de plomb, il convient de les éliminer :
agiter 100 ml de solution d'acétate d'ammonium à 25 % avec environ 20 ml de
solution chloroformique de dithizone, après avoir amené la solution de citrate
à p H 8 ou 9 avec de l'ammoniaque. Décanter la phase chloroformique. Recom-
mencer l'opération jusqu'à persistance de la coloration verte de la dithizone.
— Solution d'acétate d'ammonium à 25 %.
Procéder à la purification comme précédemment
— solution d'hydroxylamine à 20 % .
— solution de cyanure à 2 %.
— solution d'ammoniaque à 25 %.
— solution d'acide nitrique à 2 %.
—• solution de blanose à 0,1 %.
— solution mère étalon à 0,2 g % 0 de Pb++ :
nitrate de plomb (NO 3 ) 2 Pb 0,319 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml
— Solution fille étalon à 0,02 g °/ o 0 de Pb++.
Amener 1 ml de la solution mère à 10 ml à l'aide d'eau distillée. 1 ml de
cette solution contient 20 y de Pb++.

Mode opératoire.
Introduire dans un Kjeldahl 200 ml d'eau à analyser et 5 ml d'acide
nitrique pur. Porter à ébullition et laisser bouillir jusqu'à réduction du volume
à environ 10 ml. Laisser refroidir.

A ) Cas d'une eau non ferrugineuse :


Transvaser la solution dans une capsule en Pyrex. Rincer le Kjeldahl
avec une dizaine de millilitres d'eau distillée et ajouter les eaux de rinçage
dans la capsule. Évaporer à sec au bain-marie. Reprendre par 5 ml de solution
d'acide nitrique à 2 % et introduire cette solution dans un tube à polaro-
graphier.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 191

B) Cas d'une eau ferrugineuse :


Le fer interférant dans le dosage du plomb, il convient d'extraire les
ions Pb++ de l'eau par Ia méthode à la dithizone.
Ajouter dans le Kjeldahl 10 ml de solution de citrate d'ammonium
à 25 % et 10 ml de solution d'acétate d'ammonium. Porter à ébullition et
arrêter le chauffage dès le début. Laisser refroidir. Verser le contenu du
Kjeldahl dans une ampoule à décanter et rincer avec quelques millilitres
d'une solution d'ammoniaque à 25 % . Joindre les eaux de rinçage au résidu
de minéralisation. Ajuster à p H 8-9 avec la solution ammoniacale. Intro-
duire alors dans l'ampoule 8 ml de solution de cyanure de potassium à 2 % ,
5 gouttes d'hydroxylamine à 20 % et 5 à 6 ml de solution chloroformique de
dithizone à 60 mg 0I00. Agiter énergiquement. La solution chloroformique
prend alors une coloration allant du vert au rouge suivant la teneur en Pb++.
Décanter la phase chloroformique dans un petit erlen bouché émeri
contenant 5 ml de NO 3 H JV/6. Agiter. La solution reprend sa couleur verte
primitive. Décanter les 5 ml d'acide nitrique qui contiennent les ions Pb + +
dans un tube à polarographier.

Mesure au polarographe.

Ajouter dans le tube à polarographier 1 ml de solution de blanose à


0,1 % . Faire passer un courant d'azote pendant 10 mn aux fins d'homo-
généisation et de désoxygénisation de la solution. Polarographier entre
0,2 et 0,6 volt.
Ajouter alors dans le tube précédent une quantité connue de solution
de Pb++ à 0,02 g 0 1 00 de façon à doubler la hauteur de vague. Faire passer
un courant d'azote pendant 5 mn et polarographier une seconde fois dans les
mêmes conditions que précédemment.
Soit h et H les hauteurs respectives des 2 courbes. La différence H — h
correspond à la quantité de Pb++ introduite au deuxième essai.

Expression des résultats.


Étant donné la dilution différente au deuxième essai, la hauteur H est
en réalité :
HxV'
H = S T -
où V représente le volume de la première dilution, soit 6 ml et V le volume
total après addition d'une quantité connue de solution de plomb.
Si m est le poids du plomb ajouté, la quantité de plomb contenue dans la
prise d'essai est :
v m x h
X - Hr^h
soit 5 X par litre d'eau.
192 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Remarque.
Cette technique permet de déceler des quantités de Pb++ de l'ordre de
50T°/OO.

BIBLIOGRAPHIE

TEISINGER, J. Presse Médic., 1 9 3 8 , 34, 6 7 6 - 6 7 8 .


KOLTHOFF et LINGANE, Polarographie arialysis and voltametry amperometric
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CHARLOT et BEZIER, Méthodes modernes d'analyse quantitative. 1949, 236-402.
H E U S G H E M e t P O N S A R T , Arch. Belges Méd., 1 9 4 9 , 7, 3 2 6 - 3 2 8 .
H . GRIFFON e t R . L E B R E T O N , Ann. Méd. Légale, 1950, 30, 335.
TRUFFERT, Ann. Fais. Fraudes, 1951, 44.
JENSEN, Chim. Anal., 1 9 5 5 , 37, 5 3 - 5 5 .
FABRE TRUHAUT BOUDENE, Microdosage polarographique du plomb dans le
sang et les milieux biologiques. Arch. Mal. prof., 1957, X V I I I , n , 5-8.

I. — MÉTHODE SPECTROPHOTOMÉTRIQUE
Principe.
L e p l o m b est extrait à l'état de dithizonate dont la coloration rouge est
susceptible d'un dosage colorimétrique.

Matériel spécial.
Toute la verrerie utilisée doit être en Pyrex et bouchée émeri. La traiter en
outre par une solution d'acide nitrique diluée chaude. Rincer à l'eau distillée
exempte de plomb et sécher à l'étuve sans essuyer. L'absence de plomb est
confirmée par contact et agitation avec 10 ml d'eau distillée exempte de plomb,
2 ml de cyanure de potassium à 10 % et 1 ml de solution de dithizone à 0,005 % .
Si aucune coloration rouge n'apparaît, la verrerie ne contient pas de plomb
et peut être utilisée après un simple rinçage à l'eau distillée exempte de plomb.
Ces précautions sont absolument nécessaires pour avoir des résultats
valables.

Réactifs.
Tous les réactifs doivent être soumis à la recherche du plomb. Relever
cinq fois la quantité nécessaire au dosage, alcaliniser légèrement par de l'ammo-
niaque en présence de bleu de thymol. Ajouter 5 gouttes de cyanure de potas-
sium à 10 % et agiter dans une ampoule à décantation avec 1 ml de solution de
dithizone à 0,005 % .
Une coloration rouge cerise indique la présence de plomb. Les réactifs
contenant plus de 1 à 2 y de plomb dans les quantités indiquées par la technique
sont à éliminer. Conserver ces réactifs dans des flacons Pyrex.

— Eau distillée exempte de plomb.


Redistiller de l'eau distillée dans un appareil en Pyrex. Cette eau ne doit
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 193

pas contenir plus de 1 y de plomb par litre et doit être conservée dans des
flacons Pyrex. N'utiliser que cette eau pour les dosages, l'étalonnage et la
préparation des réactifs.
— Chloroforme pur.

— Solution chloroformique de dithizone à 0,005 % .


Introduire exactement 50 mg de dyphényl thiocarbazone purifiée dans un
ballon de 1 000 ml. Ajouter environ 500 ml de chloroforme. Dissoudre par
agitation et compléter jusqu'au trait de jauge. Conserver en glacière ( + 4 0 C)
dans un flacon Pyrex bouché émeri et à l'abri de la lumière.

— Solution de dithizone à 0,001 % :


solution à 0,005 % 200 ml
chloroforme pur 1 000 ml
Déterminer l'intensité de la coloration de la dithizone au photocolorimètre
longueur d'onde 510 m;j.. Vérifier la valeur de cette intensité avant l'emploi.
— Ammoniaque concentré. Si ce réactif contient du plomb, le distiller
et recevoir l'ammoniac dans de l'eau distillée exempte de plomb et refroidie
jusqu'à saturation.

— Solution ammoniacale de cyanure de potassium à 2 % .


Dissoudre 40 g de cyanure de potassium dans 80 ml d'eau distillée exempte
de plomb. Agiter vigoureusement la solution ainsi obtenue avec plusieurs fois
10 ml de solution chloroformique de dithizone à 0,005 % jusqu'à ce que la der-
nière extraction reste verte. Laver alors la phase aqueuse avec du chloroforme
afin de lui enlever toute coloration. Ajouter ensuite à la solution de cyanure
1 160 ml d'ammoniaque pure et ajuster à 2 1 avec de l'eau distillée. Conserver
au frais dans un flacon Pyrex bouché émeri.

— Solution de chlorhydrate d'hydroxylamine à 20 % .


Dissoudre 20 g de chlorhydrate d'hydroxylamine dans un peu d'eau dis-
tillée exempte de plomb, puis ajuster à 100 ml.
— solution d'acide chlorhydrique au 1/2.
— solution d'acide nitrique au 1 /100.
— solution de citrate de sodium à 10 % .
citrate de sodium bi-hydraté 10 g
eau distillée exempte de plomb q.s.p 1 000 ml
Agiter la solution avec 10 ml de solution chloroformique de dithizone à
0,005 %. Décanter la phase chloroformique. Répéter l'opération jusqu'à ce
que cette dernière reste verte. Laver alors la phase aqueuse au chloroforme
afin d'éliminer l'excès de dithizone.

— Solution de cyanure de sodium à 10 % :


cyanure de potassium 50 g
eau distillée q.s.p. environ 100 ml

Épuiser à plusieurs reprises par une solution de dithizone à 0,005 % jus-


qu'à ce que l'extrait reprenne la couleur vert franc. Laver la phase aqueuse
avec du chloroforme pur jusqu'à ce que celui-ci reste incolore.
— Bleu de bromothymol à 0,04 % .

RODIER. — L'analyse de l'eau. 11


194 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— Solution mère étalon de plomb à 0,2 g °/ 0 0 :


nitrate de plomb desséché à 110 0 C 0,1598 g
acide nitrique au 1/100 q.s.p 500 ml
— Solution fille étalon de plomb à 0,010 g °/ 0 0 (préparation extempo-
ranée).
Diluer au 1 /20 la solution mère.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essais numérotés introduire les quantités de
réactifs suivantes :

N o s des tubes T I II III IV V

Solution fille étalon


de Pb++à 0,010 g
0Ioo (ml) 0 1 2 3 4 5

Eau distillée
exempte de plomb
(ml) 100 99 98 97 96 95

Correspondance en
mg de Pb++ pour
100 ml 0 0,010 0,020 0,030 0,040 0,050

Ajouter dans chacun des tubes 1 ml de solution d'acide chlorhydrique


au 1/2. Porter chacun des tubes à ébullition et laisser réduire jusqu'à 40 ml
environ. Ajouter 10 ml de solution de citrate de sodium à 10 % et 2 ml
d'ammoniaque concentré. Mélanger et transvaser dans une série d'ampoules
à décantation de 125 ml contenant 5 ml de solution de dithizone à 0,005 %.
Agiter vigoureusement pendant 1 mn. Décanter la phase chloroformique,
recommencer l'opération jusqu'à couleur vert franc de l'extrait. Réunir les
différentes portions d'extrait dans de nouvelles ampoules à décantation.
Ajouter 25 ml de solution d'acide nitrique au 1 /100. Agiter pendant 1 mn
et décanter la phase chloroformique. Additionner alors à la solution acide
5 ml de solution de chlorhydrate d'hydroxylamine à 20 %, 5 ml de solution
ammoniacale de cyanure de potassium à 2 % et 20 ml mesurés exactement
de solution de dithizone à 0,001 %. Agiter vigoureusement pendant 1 mn.
Laisser décanter et extraire la phase chloroformique.
Effectuer les lectures du spectrophotomètre à la longueur d'onde de
510 m (/., après avoir réglé le 100 % de transmittance sur le témoin. Construire
la courbe d'étalonnage.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 195

Mode opératoire.
Prélever un volume d'eau convenable de façon à avoir une concentration
finale en Pb + + comprise entre 0,010 et 0,050 mg. Ajouter 1 ml de sobtion
d'acide chlorhydrique au 1/2 et évaporer jusqu'à un résidu d'environ 40 ml.
Opérer ensuite comme pour l'établissement de la courbe d'étalonnage
en ayant bien soin de traiter de la même manière un témoin constitué par de
l'eau distillée exempte de plomb. Effectuer la lecture au spectrophotomètre
à la longueur d'onde de 510 mu. après avoir réglé le 100 % de transmittance
sur le témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe donne le poids de plomb contenu dans la prise d'essai.

Remarques.
— le bismuth, le thallium et l'éfain interfèrent mais les eaux n'en contien-
nent que d'une façon exceptionnelle.
— la lumière solaire attaquant la coloration de la dithizone et des dithi-
zonates, opérer à la lumière diffuse.
— la courbe d'étalonnage est linéaire.

BIBLIOGRAPHIE

P. A. CLIFFORD et H. J. WICHMANN, Dithizone methods for the détermi-


nation of Lead. J. Assoc. Officiai Agr. Chem., 1936, (19), p. 130.
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with dithizone. Lead. Ind. Eng. Chem. anal. Édit., 1942, (14), p. 275.
E. B. SANDELL, Colorimetric détermination of traces of metals. N e w - Y o r k ,
1944, p. 279 et Interscience Publishers, New-York, 2 nd Édit., 1950.
H. J. FISTER, Détermination of lead in Urine. Lumetron Manual of procédures.
New-York, 1946.
Lead, Standardised procédures for spectrophotometric Chemistry, New-
York, 1950.
A. BERGER et J. PIROTTE, Dosage spectrophotométrique du plomb dans les
eaux. C.B.E.D.E. 1951 / I I I , (13).

DOSAGE DU SÉLÉNIUM
Principe.
Le sélénium est distillé en présence de brome et d'acide bromhydrique
en milieu sulfurique, sous forme d'acide sélénieux. Après élimination du
brome en excès, le sélénium est précipité par du chlorhydrate d'hydroxyla-
mine. La suspension colloïdale sélénieuse rouge obtenue, additionnée d'un
stabilisant, est susceptible d'un dosage colorimétrique.
196 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Réactifs.
— peroxyde de sodium pur (sa couleur est jaune pâle).
— brome pur.
— acide bromhydrique à 34,5 % , purifié.
— solution de brome — acide bromhydrique :
brome 15 ml
acide bromhydrique à 34,5 % 985 ml
— acide sulfurique concentré.
— acide nitrique concentré.
— solution d'acide sulfurique — acide nitrique
acide nitrique 10 ml
acide sulfurique 5 ml
— anhydride sulfureux.
— solution de chlorhydrate d'hydroxylamine à 10 % .
— solution de polyvinyl pyrrolidone à 5 % ou solution de « Tween 20 »
à 20 %.
— solution mère étalon de sélénium à 1 g % 0 •'
oxyde de sélénium SeO2 (séché à 105 0 C et refroidi
dans un dessiccateur à acide phosphorique) 1,405 g
acide bromhydrique à 34,5 % 80 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— solution fille étalon de sélénium à 0,01 g °/ 0 0 :


solution mère étalon 10 ml
acide bromhydrique à 34,5 % 10 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml
L'acidité de cette solution ne doit jamais être inférieure à 0,05 N pour
éviter la diminution de son titre.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Prélever dans une capsule 100 ml de la solution fille étalon de sélénium
à 0,01 g °/oo- Évaporer au bain-marie jusqu'à siccité après avoir ajouté une
quantité de peroxyde de sodium suffisante pour alcaliniser. Transvaser le
résidu et les eaux de lavage de la capsule dans un ballon de distillation.
Ajouter 50 ml d'acide bromhydrique à 34,5 % et 10 ml de solution brome-
acide bromhydrique. Refroidir sous un courant d'eau et ajouter un volume
identique soit 160 ml d'acide sulfurique concentré. Distiller en chauffant
graduellement. Recueillir 75 à 80 ml de distillât dans une éprouvette graduée
de 100 ml contenant 10 ml de solution brome-acide bromhydrique. La distilla-
tion dure environ 30 mn. Compléter à 100 ml avec de l'eau distillée. Cette
solution est la solution fille étalon à 0,010 g °/ 0 0 de sélénium qui sera utilisée
dans l'étalonnage. Vérifier dans le résidu du ballon que tout le sélénium a été
distillé, en faisant agir un réducteur sur une prise d'essai.
Dans une série d'éprouvettes graduées de 100 ml bouchées émeri et
numérotées, introduire successivement en agitant après chaque opération.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 197

Numéros des éprouvettes . . . T I II III IV V VI

Solution étalon diluée et dis-


tillée à IOmg o Z 00 ( m l ) 0 1 2 4 6 8 10

Faire passer un courant d'anhydride sulfureux jusqu'à complète décolo-


ration et laisser encore barbotter 5 s.

Solution de P.V.P. à 5 % ou
de « Tween 20 » à 20 %
(ml) 1 1 1 1 1 1 1

Solution de chlorhydrate
d'hydroxylamine à 10 %
(ml) 2 2 2 2 2 2 2

Eau distillée (ml) 97 96 95 93 91 89 87

Correspondance en mg °/ 0 0
de sélénium 0 0,1 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Effectuer les lectures au photocolorimètre, filtre vert de longueur d'onde


535 mu.. Soustraire des densités optiques lues pour les étalons celle relevée
pour le témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Évaporer à sec au bain-marie après avoir alcalinisé par du peroxyde de
sodium, 1 à 10 1 d'eau de façon à obtenir un échantillon ne contenant pas plus
de 1 mg de sélénium par litre. Reprendre le résidu et les eaux de lavage dans
un ballon à distillation. Ajouter 50 ml d'acide bromhydrique à 34,5 %, et
10 ml de solution brome-acide bromhydrique. Refroidir puis ajouter un
volume d'acide sulfurique concentré égal au volume total de la solution.
Distiller en chauffant graduellement et assez fortement. Recueillir 75 à
80 ml de distillât dans une éprouvette graduée de 100 ml contenant 10 ml de
solution de brome-acide bromhydrique.
La distillation dure environ 30 mn. Vérifier l'absence de sélénium dans
le résidu du ballon à l'aide d'un réducteur.
Faire passer dans le distillât un courant d'anhydride sulfureux jusqu'à
disparition complète de la coloration rouge dûe à l'excès de brome. Laisser
barbotter encore 5 s après; puis ajouter successivement en agitant après
chaque addition, 1 ml de stabilisant, 2 ml de chlorhydrate d'hydroxylamine.
Roucher l'éprouvette et laisser au repos 1 heure pour que la coloration se
stabilise. Compléter à 100 ml.
198 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Effectuer les lectures au photocolorimètre, filtre vert de longueur d'onde


535 m|j.. Soustraire de la densité optique lue celle relevée pour un témoin
traité dans les mêmes conditions. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe donne directement la teneur du distillât en milligrammes 0 / o o
de sélénium. Ramener à la prise d'essai.

Remarque.
Cette méthode est très sensible et peut doser des taux de sélénium compris
entre 0,01 mg et 1 mg % 0 .

BIBLIOGRAPHIE

W . O . R O B I N S O N , H . C. D U D L E Y , K . T . W I L L I A M S e t H . G . B Y E R S , Détermi-
nation of Sélénium and Arsenic b y distillation. Ind. Eng. Chem. Anal.,
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H. C. DUDLEY et H. C. BYERS, Ind. Eng. Chem. Anal., Édit., 1935, 7-3.
F. HETCH et P. JOHN, La microdetermination du sélénium et du tellure.
Z. Anorg. Ch.,, 1943, 251, p. 14-24.
S. E . W I B E R L E Y , L . G. BASSET, A . M. BURRIL et H. LYNG, Spectrophoto-
metric Détermination of Sélénium and Tellurium in concentrated Sul-
furic Acid. Anal. Chem., 1953, vol. 25, n° 11, 1587.

D O S A G E DE L'URANIUM

Principe.
Des traces d'uranium intimement mélangées avec du fluorure de sodium
donnent, après fusion et en lumière ultraviolette, une fluorescence jaune-
vert caractéristique. L'intensité de cette fluorescence varie linéairement avec
la concentration en uranium.

Matériel spécial.
— Fluorimètre A.
— Support avec grille plane en Inox ou platine.
— Épiradiateur.
—• Micropipettes de 50 et 100 X.
— Capsules de platine de 100 mm de diamètre.
— Plaque ou capsule en silice de 120 à 150 mm.

Réactifs.
— Acide nitrique pur d = 1,40.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 199

— Solution étalon de nitrate d'uranyle à 0,32 mg/1.


— Pastilles de flux de 0,1 g :
carbonate de sodium anhydre 90 mg
fluorure de sodium 10 mg

Mode opératoire.
Dans un bêcher de 50 ml, prélever 20 ml d'eau à analyser. Ajouter
2 ml d'acide nitrique pur et évaporer jusqu'à siccité sous un épiradiateur.
Reprendre par 2 ml d'acide nitrique pur exactement mesurés et transvaser
dans un tube à centrifuger. Centrifuger pendant f 5 mn à 3 500 tr/mn. Décanter
leliquidesurnageant qui constitue la liqueur A. Dans trois séries de quatre
capsules de platine chacune, introduire les quantités de réactifs indiquées
dans le tableau ci-dessous :

série T série A série B

I II III IV I II III IV I II III IV

Eau distillée (X) 50 50 50 50

Liqueur A (X). 100 100 100 100 100 100 100 100

Évaporer lentement sous épiradiateur jusqu'à siccité


et laisser refroidir. Ajouter ensuite :

Eau distillée (X) 100 100 100 100 50 50 50 50

Solution étalon
de nitrate
d ' uranyle à
0,32 m g ° / 0 ( X ) 50 50 50 50

Évaporer de nouveau sous épiradiateur jusqu'à siccité. Augmenter alors


le chauffage en rapprochant l'épiradiateur de la capsule dans le but de cal-
ciner les matières organiques. Ranger les trois séries de capsules sur la grille
Inox. Ajouter dans chacune d'entre elles une pastille de flux et chauffer très
lentement pendant une minute exactement sur un bec Mecker. Puis porter
à chauffage maximum pendant 5 mn exactement et laisser refroidir pendant
10 mn.

Mesure au fluorimètre.
Allumer la haute tension 20 mn avant la lecture. Régler le zéro du galva-
nomètre pour amener le spot du galvanomètre à une valeur arbitraire en
200 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

mesurant la fluorescence d'un disque de polythène. Effectuer ensuite les


mesures :

soit L 1 la lecture m o y e n n e de la I r e série;


L 2 la lecture m o y e n n e de la 2 e série ;
L 3 la lecture m o y e n n e de la 3 e série.

Expression des résultats.

L e taux d'uranium exprimé en milligrammes par litre d'eau à analyser


est donné par l'expression :
_ 0,32 (L 3 - L 1 )
( L 2 - L 3 ) 20

Remarques.

— Les éléments niobium, néodyme, erbium, cérium, tantale, titane,


zirconium, cadmium, peuvent donner une faible fluorescence parasite ou pro-
voquer une inhibition plus ou moins importante de la fluorescence.
— La plupart des oxydes métalliques colorés introduisent une extinction
sensible. Ex. : 0,3 mg de Fe 3 O 3 par gramme de FNa affaiblit la fluorescence de
15 % .
— La contamination des capsules est à surveiller avec soin car elle se
marque par une élévation gênante de la fluorescence des témoins ( I r e série de
capsules).
Avant chaque dosage, laver très soigneusement les capsules, puis les
contrôler au fluorimètre après fusion d'une pastille de flux.
En cas de contamination utiliser la méthode suivante :
— ébullition des capsules dans SO 4 H 2 concentré sous réfrigérant à reflux ;
— rinçage à l'eau distillée ;
— ébullition dans CIH 6N sous réfrigérant à reflux;
— rinçage à l'eau distillée ;
— ébullition dans un creuset de platine dans un mélange d'une partie
d'acide fluorhydrique, 7 parties d'acide chlorhydrique, 2 parties d'eau ;
— rinçage à l'eau distillée ;
— séchage sous édiradiateur ;
— contrôle de la fluorescence après fusion d une pastille de flux ;
— dissolution des résidus de la pastille de flux dans l'acide chlorhy-
drique 6 N ;
— rinçage puis séchage sous épidurateur.

BIBLIOGRAPHIE

G . R . PRICE, R . J . FERRETTI a n d S. SCHWARTZ, F l u o r o p h o t o m e t r i c détermina-


tion of Uranium, Analytical Chemistry, 1953, 25, n° 2, p. 322.
P. BERTHOLLET, « Brûleurs à grille tournante ». Chim. anal. 1959, 41, n° 2
p. 63-64.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 201

DOSAGE DU VANADIUM
Principe.
Dans des conditions bien déterminées, l'acide phosphorique en présence
d'acide tungstique, forme avec le vanadium un complexe jaune susceptible
d'une mesure photocolorimétrique.

Réactifs.
— acide nitrique pur.
— acide chlorhydrique pur.
— acide phosphorique pur.
— solution au % de tungstate de sodium bihydraté.
— solution saturée d'oxalate d'ammonium.
— solution mère de vanadium à 1 g %o-
-— solution fille de vanadium à 0,01 g % 0 .

Mode opératoire.
Évaporer M litres d'eau de façon à avoir 0,5 à 1 g de matière sèche.
Attaquer le résidu par 5 ml d'acide nitrique et 2 gouttes d'acide chlorhy-
drique. Porter à ébullition de façon à concentrer et à insolubiliser la silice.
Reprendre par 5 ml d'eau distillée et centrifuger. Décanter la solution lim-
pide et précipiter le calcium en milieu acétique (pH 4) par 1 ml de solution
d'oxalate ammonium à saturation. Décanter, amener la solution surnageante
à sec de façon à détruire les sels ammoniacaux. Reprendre par 5 ml d'eau
distillée acidulée par de l'acide nitrique. Verser dans un ballon jaugé de
10 ml. Rincer la capsule par 2 fois 2 ml d'eau distillée acidulée et ajouter les
eaux de rinçages dans le ballon. Ajuster à 10 ml. Ce ballon contient la solu-
tion I sur laquelle se fait le dosage du vanadium pentavalent.
Dans 2 tubes à essais jaugés à 10 ml introduire les réactifs suivants :

Réactifs (ml) Tube A Tube B

Solution I 4 4

Eau distillée 4,5 4,5

Acide nitrique pur 0,5 0,5

Acide phosphorique pur 0,5 0,5

Solution de tungstate au y 2 — 0,5


Établissement de la courbe d'étalonnage

Dans une série de tubes numérotés introduire les quantités de réactifs suivants :

T I II III IV V VI VII VIII IX

Solution fille étalon de vanadium à


10 mg °/ 00 (ml) 0 0,5 1 2 3 4 5 6 7 8

Eau distillée (ml) 8,5 8 7,5 6,5 5,5 4,5 3,5 2,5 1,5 0,5

Acide nitrique pur (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Acide phosphorique pur (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Solution de tungstate au y 2 (ml) . . . . 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Teneur des tubes en gammas de vana-


dium 0 5 10 20 30 40 50 60 70 80

Chauffer tous les tubes jusqu'à ébullition que l'on maintient pendant 15 s exactement. Après refroidissement,
rétablir le volume à 10 ml.
Effectuer les lectures au photocolorimètre avec fdtre bleu 450 m^. Soustraire des valeurs d'absorption des
tubes étalons celle du tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 203

Porter les deux tubes à ébullition qui sera maintenue 15 s exactement.


Laisser refroidir. Réajuster à 10 ml. Effectuer les lectures au spectrophoto-
mètre. Soustraire du chiffre lu pour le tube B, la lecture du tube A. Se repor-
ter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


Soit Y le poids de vanadium donné par la courbe :
Y X 10
= poids du vanadium contenu dans M litres d'eau.
4
Remarques.
—- la coloration jaune est encore très visible pour 2 jxg.
—• chaque série de mesure est effectuée dans l'heure qui suit la réalisation
de la réaction.
— la gamme étalon est recommencée à chaque série de mesure.

BIBLIOGRAPHIE

C H A R L O T & B E Z I E R S , Analyse quantitative minérale, 1955, p 734-741.


MORETTE A , Sur la teneur en vanadium de l'eau de la Seine et des poussières
de l'atmosphère parisienne. — Ann. Pharm. Franç., 1957, t. X V , n° 4,
p. 209-216.
CHAPITRE X

ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES

D O S A G E DE L ' A L U M I N I U M
Principe.

En milieu tampon acétique, l'aluminon ou aurine tricarboxylate d'ammo-


nium donne avec les sels d'aluminium une coloration rouge susceptible d'un
dosage colorimétrique.

Réactifs.

— solution aqueuse d'aluminon à 0,1 % .


— solution d'acide chlorhydrique 5 N.
— solution d'acétate d'ammonium à 25 % .
— réactif carbonate d'ammonium-ammoniaque :

carbonate d'ammonium 16 g
ammoniaque 5 JV 20 ml
eau distillée 80 ml

— solution mère étalon d'aluminium à 0,1 g °/ 0 0 :


sulfate double d'aluminium et potassium
(SO 4 ) 2 AlK, 12 H 2 O 1,759 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Le sulfate double d'aluminium et de potassium est dissous dans de l'eau


légèrement acidulée par de l'acide sulfurique. Ajuster ensuite à 1 litre.

— Solution fille étalon d'aluminium à 0,020 g % o :


solution mère étalon 50 ml
eau distillée q.s.p 250 ml

Attendre 5 mn le complet développement de la coloration. Ajouter alors


par petites quantités et en agitant après chaque addition, 10 ml de carbo-
nate d'ammonium-ammoniaque. Ajuster si nécessaire, le pH final à une
Établissement de la courbe d'étalonnage

Dans une série d'éprouvettes graduées de 50 ml, préparer les dilutions suivantes :

Numéros des éprouvettes T I II III IV V VI VII VIII IX X

Solution fille étalon d'alumi-


nium à 0,020 g °/ 00 (ml) . . . 0 0,25 0,50 0,75 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4

Eau bidistillée (ml) 5 4,75 4,50 4,25 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1

Correspondance en mg 0/0o

d'aluminium 0 1 2 3 4 6 8 10 12 14 16

>
M1
Dans chaque éprouvette, ajouter successivement en agitant après chaque addition : C
M
acide chlorhydrique 5 N 5 ml "
acétate d'ammonium à 25 % 5 ml
réactif carbonate d'ammonium-ammoniaque 5 ml
solution d'aluminon à 0,1 % 5 ml

to
o
tn
206 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

valeur comprise entre 6,5 et 7,3 et de façon à avoir le même volume dans
chacune des éprouvettes.
Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre vert de lon-
gueur d'onde 520 m p. Soustraire des densités optiques lues pour les étalons
celle relevée pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.

Prélever dans une capsule, un volume d'eau à analyser, exempte de


fer, contenant de 20 à 80 ^g d'aluminium. Réduire par évaporation au
bain-marie à un volume de 5 ml. Introduire la solution dans une éprouvette
jaugée de 50 ml. Rincer la capsule avec 5 ml de solution d'acide chlorhydrique
5 N. Puis ajouter successivement en agitant après chaque addition :

acétate d'ammonium 5 ml
réactif carbonate d'ammonium-ammoniaque 5 ml
solution d'aluminon à 0,1 % 5 ml

Attendre 5 mn le développement complet de la coloration. Ajouter alors


peu à peu et en agitant après chaque addition 10 ml de carbonate d'ammo-
nium-ammoniaque. Ajuster si nécessaire le pH final à une valeur comprise
entre 6,5 et 7,3.
Préparer de la même façon un témoin avec 5 ml d'eau distillée. Effectuer
les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre vert de longueur d'onde
520 mjx. Soustraire de la densité optique lue pour le tube réactionnel, celle
indiquée pour le tube témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Remarques.

Élimination du fer : le fer trivalent, donnant avec l'alumincn une laque


violacée, devra obligatoirement être éliminé, soit par extraction à l'éther de
son complexe sulfocyané en milieu chlorhydrique, soit par le cupferron, en
milieu HCl (JV) au moyen d'un mélange éther-benzène ou éther-chloroforme.

BIBLIOGRAPHIE

P. S. ROLLER, Colorimetric détermination of aluminium with Aurtn Triear-


boxylic Acid. J. Am. Chem. Soc., 1933, 55-2437.
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properties of aluminon. Anal. Chem., 1949, 21, 1334.
C. L. LUKE et K . C. BRAUN, Photometric détermination of aluminium.
Anal. Chem., 1952, 24, 1120.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 207

DOSAGE DU CUIVRE
Principe.
L e cuivre donne avec le diéthyldithiocarbamate de sodium un sel de
cuivre brun doré qui, extrait par l'alcool amylique, est susceptible d'un
dosage colorimétrique.

Réactifs.
— Eau distillée exempte de cuivre.
Redistiller dans un appareil entièrement en Pyrex l'eau distillée ordinaire.
Utiliser l'eau ainsi obtenue pour la préparation des réactifs et pour les dilu-
tions.

— Solution mère étalon de cuivre à 1 g % o :


sulfate de cuivre (en cristaux non efïleuris) 0,3928 g
eau bidistillée q.s.p 100 ml
— Solution fille étalon de cuivre à 10 mg % o (préparation extempo-
ranée) :
solution mère 1 ml
eau bidistillée q.s.p 100 ml

— Solution de cuivre à 5 mg % 0 (préparation extemporanée) :


solution mère 1 ml
eau bidistillée q.s.p 200 ml

Cette solution est un réactif destiné à intensifier la coloration. Elle ne fait


donc pas partie des solutions étalons.
— Solution aqueuse saturée de pyrophospliate de sodium.
— Solution d'ammoniaque à 28 % .
Distiller l'ammoniaque dans un appareil en verre et recueillir le gaz
ammoniac dans de l'eau bidistillée jusqu'à saturation. Conserver en flacon
Pyrex.
— Solution aqueuse de diéthyldithiocarbamate de sodium à 0,1 % .
Conserver dans un flacon Pyrex, cette solution est stable pendant plusieurs
semaines.
— Alcool iso-amylique.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essais bouchés émeri et numérotés, préparer les
dilutions suivantes :
208 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

N o s des tubes T I II III IV

Solution fille étalon


à 10 mg o/ 00 de
Cu++ (ml) 0 0,25 0,50 0,75 1

Eau bidistillée (ml). 5 4,75 4,50 4,25 4

Correspondance en
mg de Cu++ 0Ioo.. 0 0,5 1 1,5 2

Puis ajouter dans chacun des tubes, en agitant après chaque addition :
solution de cuivre à 5 mg % o 1 ml
eau bidistillée 5 ml
solution saturée de pyrophosphate de sodium 1 ml
solution d'ammoniaque à 28 % 2 ml
solution de diéthyldithiocarbamate à 0,1 % 1 ml
alcool iso-amylique 6 ml

Agiter vigoureusement pendant 15 s. Laisser au repos quelques minutes


puis filtrer soigneusement les phases amyliques sur des entonnoirs et de
papiers filtres bien secs. Recueillir le filtrat dans des cuves de mesures bien
sèches.
Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre bleu de 440 m p
de longueur d'onde. Soustraire des densités optiques lues pour les étalons
celle relevée pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Dans deux tubes à essais bouchés émeri et numérotés, introduire les
quantités de réactifs suivantes :
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 209

Numéros des tubes A R

Eau à analyser (ml) — 5

Eau bidistillée (ml) 10 5

Solution de cuivre à 5 mg 0 I 00
(ml) 1 1

Solution de pyrophosphate de
sodium saturée (ml) 1 1

Solution d'ammoniaque à
28 % (ml) 2 2

Solution de diéthyldithiocar-
bamate à 0,1 % (ml) 1 1

Alcool isoamylique (ml) . . . 6 6

Agiter vigoureusement pendant 15 s. Laisser au repos quelques minutes


puis filtrer soigneusement les phases amyliques sur des entonnoirs et des
papiers filtres bien secs. Recueillir les filtrats dans deux cuves de mesures bien
sèches. Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre bleu de
440 m^ de longueur d'onde. Soustraire de la densité optique lue pour l'essai
celle indiquée pour le témoin (tube A). Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe donne directement la teneur de l'eau en milligrammes de
Cu++ °/ 0 0 .

Remarque.
Le pyrophosphate de sodium élimine l'interférence du fer qui précipiterait
à l'état d'hydroxyde en présence d'ammoniaque.

BIBLIOGRAPHIE

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diéthyldithiocarbamate. Coll. Czech. Chem. Comm., 1950, 15, p. 260.
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Chem., 1951, 23, p. 871.
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dithiocarbamate procédure. Anal. Chem., 1952, V. 24, n° 12, p. 1894.

RODIER. — L'analyse de l'eau. 15


210 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

D O S A G E D U FER

Méthode au sulfocyanure
Principe.
L e sulfocyanure de potassium donne en présence de fer trivalent une
coloration rouge susceptible d'un dosage photocolorimétrique.

Réactifs.
— acide sulfurique concentré.
— acétone.

— solution de persulfate de potassium saturée :


persulfate de potassium 7 g
eau distillée 100 ml

— solution de sulfocyanure de potassium environ 3 N :


sulfocyanure de potassium 29,2 g
eau distiilée 85-90 ml
acétone 4 ml
eau distillée q.s.p 100 ml
Filtrer si nécessaire.

— Solution mère étalon de fer à 0,1 g °/ 0 0 :


sulfate double de fer et d'ammonium (SO 4 ) 2 Fe
NH 4 , 12 H 2 O 0,864 g
eau distillée 4 à 500 ml
acide sulfurique concentré 2 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution fille étalon de fer à 0,01 % o :


solution mère 10 ml
eau distillée q.s.p 100 ml

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes à essais numérotés, introduire successivement en
agitant après chaque addition :
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 211

Numéros des tubes T I II III IV V VI VII

Solution fille étalon de


fer (ml) 0 1 2 4 5 6 8 10

Acide sulfurique con-


centré (ml) 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6

refroidir

Solution de persulfate
de potassium (ml).. 1 1 1 1 1 1 1 1

Solution de sulfocya-
nure de potassium
(ml) 4 4 4 4 4 4 4 4

Eau distillée (ml) . . . . 14,4 13,4 12,4 10,4 9,4 8,4 6,4 4,4

Correspondance en mg
de fer 0 I 00 0 0,5 1 2 2,5 3 4 5

Mélanger et effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre


vert de longueur d'onde 530 mjx. Soustraire des densités optiques lues pour
les tubes étalons celle indiquée pour le tube témoin. Construire la courbe
d'étalonnage.

Mode opératoire.
Dans un ballon jaugé de 50 ml ajouter successivement en agitant après
chaque addition :
eau à analyser 5 ml
acide sulfurique concentré 2 ml
solution de persulfate de potassium 2 ml
eau distillée 25 ml

Refroidir et compléter à 50 ml. Rien mélanger et filtrer. Dans un tube


à essais prélever 15 ml de filtrat clair 1 ml de solution de persulfate de potas-
sium et 4 ml de solution de sulfocyanure de potassium. Agiter. Effectuer les
lectures au photocolorimètre muni d'un filtre vert de longueur d'onde 530 mfj..
Soustraire des densités optiques lues pour le tube réactionnel celle relevée
pour un témoin préparé dans les mêmes conditions. Se reporter à la courbe
d'étalonnage.
212 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Remarques.

A défaut du filtre vert 530 m^, employer le filtre vert 520 mjj. en prenant
la précaution de lire un témoin dans les mêmes conditions.

Méthode à l'orthophénanthroline
Principe.

A ébullition, l'acide chlorhydrique libère le fer sous f o r m e ionique. Il


est ensuite réduit à l'état ferreux par l'acide ascorbique et dosé colorimétri-
quement, en utilisant la coloration rouge donnée par les sels ferreux, avec
l'ortho-phénanthroline.

Réactifs.

Tous les réactifs seront préparés à partir d'eau bidistillée exempte de


toute trace de fer.

— Solution d'acide chlorhydrique (N).


— Solution saturée d'acétate de sodium : (environ 130 g % ) .
— Solution d'acide ascorbique : à 1 à préparer extemporanément.
— Solution d'ortho-phénanthroline : à 0,1 %. L'ortho-phénanthroline se
solubilise aisément à 80 0 C. Conserver dans un flacon teinté et au réfrigérateur.
A renouveler dès l'apparition d'une coloration.

— Solution mère étalon de fer : à 1 g 0 / 0 0 .


Peser exactement 100 mg de fil de clavecin préalablement nettoyé à la
toile émeri, puis au papier filtre.

D'autre part, introduire dans un erlenmeyer, 10 ml d'acide nitrique pur


concentré (exempt de fer) et 40 ml environ d'eau bi-distillée. Chauffer jusqu'à
ébullition et ajouter le fil de clavecin dans l'erlenmeyer. Maintenir une douce
ébullition jusqu'à dissolution complète. Laisser refroidir et transvaser dans un
flacon de 100 ml.
Ajouter les eaux de trois rinçages successifs de l'erlenmeyer et compléter
à 100 ml avec de l'eau bi-distillée.
— Solution fille étalon de fer : à 0,01 g °/ 0 0 (à préparer extemporané-
ment).
Diluer au 1/100 la solution précédente.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.

Dans une série de tubes à essais numérotés, introduire successivement


en agitant après chaque addition :
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 213

Numéros des tubes T I II III IV V VI

Solution fille étalon de fer à


0,01 g °/oo (ml) 0 0,1 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Eau bi-distillée (ml) 10 9,9 9,8 9,6 9,4 9,2 9

Correspondance en mg de fer
pour o/oo 0 0,1 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Solution d'acide chlorhydri-


que N (ml) 1 1 1 1 1 1 1

Solution saturée d'acétate de


sodium (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5

Solution d'acide ascorbique


à 1 % (ml) 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3

Solution d'ortho-phénanthro-
Iine à 0,1 % (ml) 1 1 1 1 1 1 1

Laisser reposer à température ambiante pendant 30 mn puis effectuer,


les lectures au photocolorimètre muni d'un écran bleu-vert de longueur
d'onde 510 m[x. Soustraire des densités optiques lues pour les étalons celle
relevée pour le tube témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.

Dans un tube à essais Pyrex prélever 10 ml de l'eau à analyser. Ajouter


1 ml de solution d'acide chlorhydrique (N) et porter à ébullition pour assurer
la solubilisation du fer. Refroidir, ajuster à 10 ml avec de l'eau bi-distillée
bouillie. Puis ajouter successivement :
solution saturée d'acétate de sodium 0,5 ml
solution d'acide ascorbique à l % 0,3 ml
solution d'ortho-phénanthroline à 0,1 % 1 ml

Préparer un témoin avec 10 ml d'eau bi-distillée. Ce témoin sera traité


dans les mêmes conditions que l'essai.
Laisser au repos les deux tubes à température ambiante pendant 30 mn.
Effectuer les lectures au photomètre (écran bleu-vert : 510 m S o u s t r a i r e
de la densité optique lue pour le tube réactionnel celle indiquée pour le tube
témoin. Se reporter à la courbe d'étalonnage.
214 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Expression des résultats.


L e chiffre donné par la courbe exprime la teneur de l'eau en milligram-
mes de fer par litre.

Remarques.
Le p H de la solution doit être compris entre 2 et 9.
L'acide ascorbique peut être remplacé par le chlorhydrate d'hydroxyla-
mine, autre réducteur excellent.
La méthode est valable pour des concentrations supérieures à 1 mg par
litre et allant jusqu'à 4 mg par litre ( 1 ml d'ortho-phénanthroline permet de
doser au maximum 0,08 mg de fer dans la prise d'essai).
La coloration de l'ortho-phénanthroline ferreuse est stable pendant plus
de six mois.

RÉFÉRENCES

W . B. FORTUNE et M. G. MELLON, Détermination of fron with O. phenan-


throline, a spectrophotometric study. Irid.. Eng. Chem. Anal., Édit., 1938,
10, 60.
J. T. WOODS et M. G. MELLON, Ind. Eng. Chem. Anal., Édit., 1941, 13, 551.
D. H. CALDWEEL et R. B. ADAMS, Colorimetric détermination of fron in
water with O-phenanthroline. J.A.W.W.A., 1946, 38, 727.
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(18), 241.
L. DEIBNER et H. BOUZIGUES, Dosage électrophotocolorimétrique de traces
de fer total dans les vins à l'aide de l'orthophénanthroline, Annales de
l'Institut national de la recherche agronomique, 1952, n° 3, p. 283.

DOSAGE DU MANGANÈSE

Méthode colorimétrique
Principe.
L e manganèse est o x y d é en permanganate à l'aide de périodate de
potassium en milieu acide. L e permanganate ainsi formé est dosé colorimé-
triquement.

Réactifs.
—• acide chlorhydrique pur.
—- acide nitrique pur.
— acide phosphorique sirupeux.
— acide sulfurique pur.
— solution d'acide sulfurique à 33 % .
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 215

— périodate de potassium ou de sodium pur.


— bisulfite de sodium pur.
— grains de pierre ponce au préalablement bouillis en présence d'acide,
sulfurique à 5 % et d'une petite quantité de périodate.
— solution mère étalon de manganèse à 0,050 g % o -
Dissoudre 0,144 g de permanganate de potassium pur dans environ 100 ml
d'eau bi-distillée chaude. Traiter ensuite la solution par un courant d'anhy-
dride sulfureux obtenu par l'action d'acide sulfurique pur sur du bisulfite de
sodium. En fin de réaction éliminer l'excès d'anhydride sulfureux par ébulli-
tion.

— Solution fille étalon de manganèse à 0,001 g °/ 0 0 :


solution mère 20 ml
eau bi-distillée q.s.p 1 000 ml

Etablissement de la gamme d'étalonnage.


Dans une série de capsules de platine numérotées évaporer jusqu'à
siccité 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16 ml de solution fille étalon de manganèse à
0,001 g 0 I 00 - Porter ensuite les capsules et leur contenu à 1 OOO0C pendant
une demi-heure. Reprendre le résidu par 2 ml d'acide chlorhydrique pur. Éva-
porer au bain de sable et calciner sur bec bunsen.
Ajouter 3 ml de solution d'acide sulfurique à 33 % et 4 gouttes d'acide
nitrique pur. Évaporer soigneusement au bain de sable. Calciner modéré-
ment sur bec bunsen. Ajouter alors 2 ml d'acide phosphorique sirupeux et
0,5 ml d'acide sulfurique concentré. Rien mélanger à l'aide d'un petit agita-
teur et ajouter un peu d'eau bi-distillée. Évaporer au bain de sable toute
l'eau et porter jusqu'à obtention de fumées blanches la capsule sur une plaque
chauffante à la flamme. Tous les chlorures sont ainsi éliminés. Après refroi-
dissement ajouter 0,2 ml d'acide sulfurique pur. Diluer à 15 ml environ et
filtrer dans un petit ballon rond de 50 ml environ marqué d'un repère à 10 ml
en vue de l'oxydation. Additionner au contenu de chaque ballon 2 ou 3 grains
de ponce traitée. Évaporer jusqu'à environ 10 ml. Ajouter alors 0,3 g de
périodate de sodium et insérer dans chacun des ballons un bouchon Pyrex
en forme de poire de façon à ce qu'il n'obstrue pas complètement le col.
Chauffer jusqu'à ébullition et apparition de la coloration rose.
Immerger dans l'eau bouillante pendant 30 mn. Transvaser le contenu
de chacun des ballons dans des éprouvettes graduées de 10 ml. Ajuster à
10 ml avec de l'eau bi-distillée.
Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre vert de lon-
gueur d'onde 520 mjx. Soustraire des densités optiques lues pour les tubes
étalons celle relevée pour un témoin constitué par de l'eau distillée. Établir
la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Évaporer jusqu'à siccité 1 litre d'eau à analyser dans une capsule de
platine. Porter le résidu à 1 000 0 C pendant 1 /2 heure ; reprendre par 2 ml
216 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

d'acide chlorhydrique pur. Évaporer au bain de sable et calciner sur bec


bunsen. Humecter le résidu avec un peu d'eau et diviser aussi finement que
possible. Ajouter 25 ml de solution d'acide sulfurique à 33 % bouillante en
remuant soigneusement. Laisser refroidir 12 heures environ. Le calcium pré-
cipite. Filtrer. Laver 5 fois avec 5 ml de solution d'acide sulfurique à 33 %.
Évaporer le filtrat jusqu'à siccité. Ajouter ensuite 3 ml de solution d'acide
sulfurique à 33 % et 4 gouttes d'acide nitrique pur. Opérer ensuite comme
pour la préparation de la gamme étalon.
Effectuer la lecture au photocolorimètre muni d'un filtre vert de lon-
gueur d'onde 520 mfj.. Soustraire de la densité optique lue pour le tube réac-
tionnel celle relevée pour un témoin constitué par de l'eau distillée. Se repor-
ter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La courbe donne directement le résultat en milligrammes de Mn++ °/ 0 0 .

Remarques.

— le papier filtre utilisé ici doit être au préalable soumis à un essai de


résistance à l'acide sulfurique dilué à 33 % . Si le papier que l'on possède ne
convient pas, utiliser une solution d'acide sulfurique de 20 à 25 % seulement.
La précipitation du calcium ne sera pas complète, mais la petite quantité res-
tante ne gênera pas pour l'évaporation à sec.
— l'acide phosphorique sirupeux est introduit afin de détruire la colora-
tion jaune due à la présence éventuelle de fer.

— Cette méthode permet de doser de très faibles quantités de manganèse


à condition d'éliminer complètement les chlorures avant l'oxydation et que
l'acidité de la solution ne dépasse pas 15 ml d'acide sulfurique pour 100 ml.
En général l'acidité est maintenue à 5 ou 6 % .
— Dans le cas d'une forte teneur en matière organique, traiter au préala-
ble, l'échantillon par quelques millilitres de perhydrol.

BlBLIOGRAPHfE

M A R S H A L L , Chem. New, 1901, 83, 76.


W I L L A R D a n d G R E A T H O U S E , J. Amer. Chem. Soc., 1917, 39, p. 2366.
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logical material, The analyst,, 1930, LV, p. 554.
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manganèse dans les moûts et les vins, Annales de Technologie, 1956, n° 3,
p. 4 2 9 .
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 217

D O S A G E DES P H É N O L S

Les méthodes de dosage du phénol et de ses homologues supérieurs


(crésols, naphtols, etc.), dans les eaux se divisent en deux catégories :
— les méthodes titrimétriques convenant surtout pour des quantités
de phénol supérieures à 1 mg par litre, permettent le contrôle du déphéno-
Iage des eaux industrielles et la surveillance des eaux résiduaires.
—- les microméthodes colorimétriques permettent de faire un rappro-
chement entre des saveurs désagréables et la présence de quantités minimes
de phénols. Ces méthodes de détection permettent également de déceler les
pollutions et de remonter à leur origine.

Méthode volumétrique
Principe.
Après concentration et purification de l'échantillon, le phénol est soumis
à une bromuration puis dosé par iodométrie.

Réactifs.
— solution d'hydroxyde de sodium N.
— solution de bromure de potassium à 250 g % o :
bromure de potassium, chimiquement pur 25 g
eau distillée q.s.p 100 ml

— solution d'acide chlorhydrique N.


— solution d'acide chlorhydrique au 1/2.
— solution de bromate de potassium à 3 g 0Ioo-
bromate de potassium chimiquement pur 0,3 g
eau distillée q.s.p 100 ml

— solution d'iodure de potassium à 200 g % o :


iodure de potassium 20 g
eau distillée q.s.p 100 ml

— solution d'hyposulfite AT/10.

Mode opératoire.
Concentrer au bain-marie 1 à 10 1 d'eau à analyser afin que la concentra-
tion finale minimum soit de 5 à 10 mg °/ 0 0 en phénol.
Introduire le liquide concentré et les eaux de lavage de Ia capsule dans
une ampoule à décantation. Traiter par 2 fois 100 ml d'éther sulfurique.
Décanter. La totalité des phénols passe dans la phase éthérée qui est addi-
tionnée de 50 ml de solution d'hydroxyde de sodium N. Agiter. Décanter la
218 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

phase aqueuse qui contient les phénols sous forme de phénates. Neutraliser
à l'aide de la solution d'acide chlorhydrique N et amener à un volume de
200 ml avec de l'eau distillée.
Cette solution est additionnée de 23 ml de solution de bromure de potas-
sium à 250 g 0Ioo, puis acidifiée avec 10 ml d'acide chlorhydrique au 1/2.
Porter au bain-marie à 25 0C. Ajouter alors exactement 25 ml de bromate
de potassium à 3 g 0 I 00 - Mélanger par agitation vigoureuse et laisser reposer
à 25 0C pendant 1 heure, en agitant plusieurs fois. Introduire dans la solution
25 ml d'une solution d'iodure de potassium à 200 g 0 I 00 . Mélanger et maintenir
à 25 0C pendant 30 mn exactement en agitant deux ou trois fois.
Titrer l'iode libéré, correspondant aux dérivés bromés formés à partir
des composés hydroxylés de la solution, par la solution d'hyposulfite de
sodium N/10.
Faire un témoin avec de l'eau distillée et traiter dans les mêmes condi-
tions que l'essai.

Expression des résultats.


Soit H1 le nombre de millilitres d'hyposulfite de sodium TV/10 utilisé
pour le dosage de l'échantillon.
n2 le nombre de millilitres d'hyposulfite de sodium N/10 utilisé
pour le dosage du témoin.
V Ie volume en millilitres de la prise d'esj ai initiale.

La teneur de l'eau en milligrammes °/ 0 0 de phénol est donnée par


l'expression :
(/I1 — n 2 ) x 1,567 x 1 000
V

Méthode colorimétrique
Principe.
En milieu alcalin (pH : 9,4 environ) et après extraction à l'éther, le
phénol et ses homologues immédiatement supérieurs (crésols, naphtols, etc.)
donnent avec la 2-6 dibromoquinone-chloroïmide, des indophénols suscep-
tibles d'une évaluation colorimétrique.

Réactifs.
— alcool à 90°.
— éther sulfurique.
— sulfate de cuivre hydraté à 5 molécules d'eau
— solution d'hydroxyde de sodium N.
— solution d'acide chlorhydrique N.
— solution tampon :
borate de sodium 10 g
solution d'hydroxyde de soude N 30 ml
eau distillée q.s.p 500 ml
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 219

5 ml de cette solution amenés à 100 ml à l'aide d'eau distillée donne un


p H de 9,4.
— Solution d'indicateur coloré concentrée :
2-6 dibromoquinone-chloroïmide 200 mg
alcool à 90° 50 ml

Cette solution ne se conserve qu'une semaine seulement au réfrigérateur.

— Solution d'indicateur coloré diluée (à préparer extemporanément,


au plus 10 mn avant l'emploi) :
solution d'indicateur concentrée 1 ml
alcool à 90° q.s.p 20 ml

—- Solution mère étalon de phénol à 1 g % o :


phénol pur Ig
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution fille étalon de phénol à 2 mg °/ 0 0 :


solution mère 2 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Mode opératoire.
Dans une ampoule à décantation, traiter 500 ml d'eau à analyser par
deux fois 100 ml d'éther sulfurique. La totalité des phénols passe dans
la phase éthérée qui est décantée, puis additionnée de 50 ml d'hydroxyde de
sodium N. Agiter. La solution aqueuse contient les phénols sous forme de
phénates.
Introduire cette solution dans un ballon jaugé de 100 ml. Ajouter 5 ml
de solution tampon et 2 ml de solution diluée d'indicateur. Compléter à
100 ml avec de l'eau distillée. Agiter. Laisser 2 heures au repos puis effectuer
la lecture au spectrophotomètre, filtre rouge, longueur d'onde 625 mjx.
Soustraire de la densité optique lue celle indiquée pour un tube témoin
préparé dans les mêmes conditions. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


Le chiffre lu sur la courbe multiplié par 2 donne Ia teneur de l'eau en
milligrammes °/ 0 0 de phénol.

Remarques.
— les solutions très diluées de phénol se décomposent très rapidement.
Les eaux doivent être analysées dans les six heures qui suivent le prélèvement
ou être stabilisées par l'addition de 1 g de sulfate de cuivre par litre. Dans ce
dernier cas, on peut conserver les échantillons plusieurs jours.
— l'extraction à l'éther sulfurique permet l'élimination des substances
organiques animales et végétales, des corps oxydo-réducteurs, des sulfures qui
Établissement de la courbe d'étalonnage
Dans une série de fioles jaugées de 100 ml numérotées, introduire successivement, en agitant après chaque addition:

Numéros des fioles T I II III IV V VI VII VIII

Solution étalon de phénol à


2 mg °/ 00 (ml) 0 1 2 4 6 8 10 25 50

Eau distillée (ml) 50 49 48 46 44 42 40 25 0

Solution tampon (ml) 5 5 5 5 5 5 5 5 5

Solution d'indicateur diluée


(ml) 2 2 2 2 2 2 2 2 2

Eau distillée (ml) 43 43 43 43 43 43 43 43 43

Correspondance en mg de phé-
nol °/ 0 0 0 0,02 0,04 0,08 0,12 0,16 0,20 0,50 1

Effectuer les lectures au spectrophotomètre, filtre rouge, longueur d'onde 625 m d e u x heures après
l'addition du dernier réactif.
Soustraire des densités optiques lues pour les tubes réactionnels celle indiquée pour le tube témoin. Construire
la courbe d'étalonnage.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 221

gênent le développement de la coloration finale. Les ions C a + + et Mg + + inter-


fèrent également, ce qui nécessite leur élimination complète.
— le phénol donne une coloration bleue tandis que pour les ortho et méta
crésols la coloration devient pourpre. 11 faut noter que cette réaction donnant
naissance à des indophénols n'a pas lieu avec les paracrésols.
— cette méthode permet de doser des concentrations de phénol com-
prises entre 0,01 mg et 2 mg °/ 0 0 .
— la coloration due à des traces infimes de phénols de l'ordre de quel-
ques millièmes de milligramme peut être rassemblée dans l'alcool n-buty-
lique.
— le terme de phénol englobe ce produit et ses homologues immédiate-
ment supérieurs. Le phénol étant employé comme étalon, le résultat obtenu
exprime la concentration minimum de produits phénolés présents dans l'échan-
tillon ;
— la quantité de dérivés hydroxylés rejetés journellement par l'organisme
humain (transformation du tryptophane en indoxyle et processus de détoxica-
tion) est évaluée de 200 à 300 mg. Ces phénols évoluent assez rapidement sous
l'action bactérienne. En l'absence de toute pollution industrielle, ils permettent
de déceler une pollution fécale récente.

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M. B. ETTINGER et RUCHHOFT C. C., Détermination of phénol and structurally
related compounds b v the Gibbs method. Anal. Chem., 1948, 20, 1191,
n» 12.
G. NOISETTE, Méthodes de dosage des phénols dans les eaux. L'eau, 1953,
(5), p. 71, 40 e année.
A N O N Y M E , Étude des méthodes d'extraction et de concentration des phénols
en vue de leur dosage dans les eaux résiduaires. C.B.E.D.E., 1955, n° 53,
p. 83. Document du C.B.E.D.E., n° 2457.

DOSAGE DU Z I N C

Méthode colorimétrique
Principe.
L e ferrocyanure de potassium réagit avec le zinc pour donner un préci-
pité colloïdal de ferrocyanure de zinc susceptible d'un dosage photocolori-
métrique.
222 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Réactifs.
— acide chlorhydrique concentré.
— solution de chlorure d'ammonium à 10 % .
— solution de sulfite de sodium à 10 % .
— solution de ferrocyanure de potassium à 0,5 % .
— solution étalon de zinc à 0,010 g °/ 0 0 :
sulfate de zinc 0,02467 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Dans une série de tubes bouchés émeri et numérotés, introduire les
réactifs suivants en agitant après chaque addition :

Numéros des tubes T I II III IV V VI

Solution étalon de zinc


à0,010g°/oo(ml)... 0 1,25 2,5 3,75 5 6,25 12,5

Eau distillée (ml) . . . . 25 23,75 22,5 21,25 20 18,75 12,5

Acide chlorhydrique
concentré (ml) 1 1 1 1 1 1 1

Solution de chlorure
d'ammonium à 10 %
(ml) 20 20 20 20 20 20 20

Solution de sulfite de
sodium (gouttes)... 1 1 1 1 1 1 1

Correspondance en mg
dezinc°/ 0 0 0 0,5 1 1,5 2 2,5 5

Laisser reposer quelques minutes, puis ajouter dans chacun des tubes
1 ml de solution de ferrocyanure de potassium à 0,5 %. Agiter. Laisser 5 mn
à l'obscurité puis effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre
rouge de longueur d'onde 650 m S o u s t r a i r e des densités optiques lues pour
les étalons, celle indiquée pour le témoin. Construire la courbe d'étalonnage.

Mode opératoire.
Introduire dans une éprouvette bouchée émeri de 50 ml, 25 ml d'eau
à analyser. Ajouter 1 ml d'acide chlorhydrique concentré, 20 ml de solution
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 223

de chlorure d'ammonium à 10 % et 1 goutte de solution de sulfite de sodium


à 10 % en agitant après chaque addition. Au bout de quelques minutes,
ajouter 1 ml de solution de ferrocyanure de potassium à 0,5 % . Agiter.
Laisser au repos à l'obscurité pendant 5 mn. Effectuer la lecture au p h o t o c o -
lorimètre filtre rouge de longueur d'onde 650 m S o u s t r a i r e de la densité
optique lue pour le tube réactionnel celle relevée pour le tube témoin traité
dans les mêmes conditions. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.

La courbe donne directement le résultat en milligrammes de Zn++ par


litre d'eau.

Remarques.
— les limites d'utilisation de la méthode se situent entre 0,5 et 10 mg
de zinc par litre. En dehors de ces limites concentrer ou diluer convenablement
l'eau à examiner.
Pour se faire une idée de la teneur en zinc, pratiquer l'essai suivant :
A deux éprouvettes contenant 100 ml d'eau à analyser, ajouter 1 ml d'acide
chlorhydrique à 10 % et 1 ml de solution saturée de SH 2 fraîchement préparée.
Ajouter dans une des éprouvettes 5 ml d'acétate de sodium à 10 % et laisser
reposer. Si l'eau à analyser contient plus de 10 mg de zinc par litre, un trouble
apparaît immédiatement dans la solution contenant l'acétate. A la concentra-
tion de 5 mg % 0 le trouble n'apparaît que 30 s environ, et à la concentration
de 2 mg °/ 0 0 n'apparaît qu'une minute après.
— S'il y a des sels ferriques, la solution ne contenant pas d'acétate devient
trouble ; les éliminer soit par extraction à l'éther de leur complexe sulfocyané
en milieu chlorhydrique, soit par le cupferron en milieu chlorhydrique N au
moyen d'un mélange éther-benzène ou éther-chloroforme.

Méthode par polarographie


Principe.

Le potentiel de demi-vague du zinc, en milieu ammoniacal est de 1,2 volt.

Réactifs.
— solution d'acide chlorhydrique à 10 %.
— solution de fond :
solution GlNH 4 N 25 ml
solution N H 4 O H N 25 ml

— solution de blanose à 0,1 % .


— solution mère étalon de zinc à 0,2 g % 0 de Z n + + :
Attaquer dans une capsule en Pyrex, 50 mg de zinc pur en poudre par 5 ml
d'acide chlorhydrique à 1 0 % . Si besoin est, rajouter une petite quan-
tité d'acide, jusqu'à complète dissolution du zinc. Évaporer au bain-marie
224 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

jusqu'à siccité. Reprendre par de l'eau distillée en quantité suffisante et


compléter à 250 ml dans un ballon jaugé.
1 ml de cette solution contient 200 [xg de Zn++.
— Solution fille étalon de zinc à 0,02 g de Zn++ °/ 0 0 .
Amener 1 ml de la solution mère à 10 ml, à l'aide d'eau distillée.
1 ml de cette solution contient 20 [xg de Z n + + .

Mode opératoire.
Évaporer à sec au bain-marie 100 ml d'eau à analyser. Reprendre le
résidu d'évaporation par une goutte d'acide chlorhydrique à 10 %, 2 ml
d'eau distillée. Introduire dans un tube à polarographier et ajouter 4 ml de
solution de fond et 1 ml de solution de blanose à 1 %.
Faire passer un courant d'azote pendant 10 mn environ aux fins d'homo-
généisation et de désoxygénisation de la solution. Polarographier entre
0,9 et 1,6 volts.
Ajouter dans le tube précédent un volume connu de solution étalon de
zinc à 0,02 g °/ 0 0 de façon à doubler la hauteur de la vague. Faire passer un
courant d'azote pendant 5 mn et polarographier une seconde fois, dans les
mêmes conditions que précédemment.
Soit h et H les hauteurs respectives des deux courbes ainsi obtenues.
La différence H — h correspond à la quantité de Zn++ introduite au deuxième
essai.

Expression des résultats.


Étant donné la dilution différente au deuxième essai H est en réalité :
rr,
H = H X V'

où V représente le volume de la première dilution, soit 7 ml et V' le volume


total après addition d'une quantité connue de solution de zinc étalon. Si m
est le poids du zinc ajouté, la quantité de zinc exprimée en Zn++ contenue
dans la prise d'essai est :
m x h
X ~ H'-h
soit 10 X par litre d'eau.

Remarque.
Une prise d'essai de 3 ml d'eau permet de déceler jusqu'à 3 mg de Z n + + au
litre.
BIBLIOGRAPHIE

L . T . F A I R H A L L e t J . R . R I C H A R D S O N , J. Ame. Chem. Soc., 1930, 52, p. 938


à 944.
KOLTHOFF et LINGANE, Polarography, 1946, 271. Interscience Publishers., Inc.
New-York. N. Y.
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 225

CARACTÉRISATION ET DOSAGE
DES P R O D U I T S P É T R O L I E R S

La consommation des dérivés du pétrole croît constamment tant pour


les transports que pour l'industrie. Il en résulte un accroissement du nombre
des dépôts et les risques de fuites, de pertes par transvasement ou déborde-
ment se multiplient. Les produits pétroliers ainsi répandus pénètrent direc-
tement dans le sol ou bien s'étendent en nappes. Entraînés par le ruisselle-
ment des eaux de pluies, ils peuvent contaminer les puits, les cours d'eau,
ou les eaux souterraines. La recherche des produits pétroliers dans les eaux
pourra porter sur des hydrocarbures légers, l'essence, les huiles de graissage.

Hydrocarbures légers

Ils sont essentiellement constitués par du méthane, de l'éthane ou du


butane.

Principe.
Les hydrocarbures légers sont extraits de l'eau par le vide ou entraînés
par le gaz carbonique. Leur volume global est déterminé par différence
après combustion.

Mode opératoire.
— extraction des hydrocarbures légers par le vide : (se reporter à la
méthode des gaz dissous de l'eau).
— entraînement des hydrocarbures légers par le gaz carbonique :
Cette méthode consiste à entraîner les hydrocarbures légers de l'eau par
un courant continu de gaz carbonique pur. Le mélange gazeux est ensuite
débarrassé du gaz carbonique dans un absorbeur à potasse, puis de l'oxygène
dans un absorbeur à pyrogallol.
— Détermination du volume global des gaz combustibles par la méthode
du four à combustion (se reporter à la méthode des gaz dissous de l'eau).

Essences de pétrole

La pollution de l'eau par l'essence peut être caractérisée d'une façon très
sensible par le goût et l'odeur. Un autre critère de cette pollution est le film
irisé visible à la surface de l'eau.

RODIER. —• L'analyse de l'eau. 16


226 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

L'évaluation de la pollution par les essences de pétrole dans l'eau s'effec-


tue en mesurant le goût et l'odeur jusqu'au seuil de perception (se reporter à
la méthode sur la détermination de l'odeur et de la saveur dans les eaux).
L'odeur et le goût des essences de pétrole sont encore perceptibles sûre-
ment pour 1 partie d'essence dans 750 000 parties d'eau, la limite de per-
ception étant environ de 1 partie dans 1 million de parties d'eau. Cette
méthode n'est pas sélective, elle évalue globalement les dérivés du pétrole.
La limite de perception va de 0,02 partie en « essence Auto » pour
1 million de parties d'eau, à 25 parties en huile de graissage pour 1 million
de parties d'eau.
Le film irisé est perceptible sous une épaisseur de 0,000156 mm mais un
éclat argenté et des traces à peine visibles se distinguent déjà de 0,000076 à
0,000038 mm d'épaisseur, soit l'équivalent de l'étalement de 0,38 1 sur un
hectare.

Remarques.
— Des observations effectuées en Allemagne démontrent que l'eau du sous-
sol soumise à l'influence de l'essence ne contient pas de nitrates. Il semble que
dans le sol l'essence est oxydée d'abord par l'oxygène libre des couches supé-
rieures du sol et de l'eau ; plus tard, c'est l'oxygène des nitrates existants qui
sert d'oxydant.
L'évolution de l'influence de l'essence sur l'eau peut être suivie objective-
ment, en contrôlant la teneur en nitrates pourvu que d'autres produits se
prêtant à la réduction fassent défaut. Ainsi le dosage des nitrates peut cons-
tituer une vérification du test de l'odeur.
— La contamination de l'eau par les essences de pétrole peut encore être
perceptible après plus de 4 ans.

Huiles de pétrole
Principe.
La pollution des eaux naturelles par l'huile peut être décelée soit après
extraction à l'éther de pétrole, soit après adsorption sur magnésie, par
fluorescence à la lumière ultra-violette.

Matériel spécial.
— ampoules à extraction.
— extracteur à rouleaux.
— fluorimètre ou lampe à U.V.

Réactifs.
— éther de pétrole (d à 20 uC comprise entre 0,645 et 0,655) dont la pureté
a été vérifiée, ou oxyde de magnésium chimiquement pur.
— solution étalon d'huile dans l'eau à 1 g par litre :
ÉLÉMENTS CONSIDÉRÉS COMME INDÉSIRABLES 227

Dans une fiole jaugée d'un litre, peser 1 g d'huile de pétrole et compléter
à 1 litre avec de l'eau distillée. Bien agiter pour obtenir une émulsion très homo-
gène.

Établissement de la courbe d'étalonnage.

Dans le cas de l'utilisation de l'éther de pétrole :


Dans une série de fioles jaugées d'un litre, préparer avec de l'eau distillée,
des dilutions au 1/10, 1/100 et au 1/1 000 de la solution à 1 g par litre qui
correspondent à 100, 10 et 1 mg d'huile par litre.
Reprendre la solution à 1 mg par litre pour préparer une autre série de
dilutions au 1/10, 1/100 et 1/1 000 correspondant à 100, 10 et 1 mg d'huile
par litre.
Dans une série d'ampoules à extraction numérotées, prélever 100 ml de
chaque dilution, y ajouter 100 ml d'éther de pétrole. Agiter pendant 30 mn
chaque ampoule avec l'extracteur. Laisser les deux couches se séparer et
soutirer la phase aqueuse. Recueillir la phase éthérée dans une série de gros
tubes à essais. Effectuer les lectures au fluorimètre et tracer la courbe d'éta-
lonnage.
— Dans le cas d'utilisation de l'oxyde de magnésium. Peser 0,010 g
de ce produit et l'ajouter dans 100 ml de chaque dilution. Filtrer sur filtre
à bande bleue et faire glisser le filtre sur un verre de montre. Examiner sous
la lampe à U.V.

Mode opératoire.

— Dans le cas de l'utilisation de l'éther de pétrole :


Prélever dans une ampoule à décantation 100 ml d'eau à analyser et
ajouter 100 ml d'éther de pétrole. Agiter pendant 30 mn avec l'extracteur,
puis laisser au repos, les couches se séparent. Soutirer la couche aqueuse et
prélever la phase éthérée dans un gros tube à essai. Effectuer la lecture au
Fluorimètre et se reporter à la courbe d'étalonnage.

— Dans le cas de l'utilisation de l'oxyde de magnésium :


La comparaison s'effectue aussi après adsorption sur 0,010 g d'oxyde de
magnésium pour 100 ml d'eau à analyser et filtration. Le filtre étant glissé
sur un verre de montre. Comparer à la gamme de filtres qui sert d'étalon-
nage.

Remarque.

Cette méthode peut être sensible jusqu'à la limite d'un milligramme par
litre.
228 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

RÉFÉRENCES

M. M. GIBBONS, Water pollution b y petroleum oils. Journ. Am. Wat. Works.


Ass., 1940, 32, (3), p. 465.
Jos. MULLER, Constatations intéressantes concernant la pollution des eaux
souterraines par de l'essence. Das Cas. U. "Wasserfach, 1952, p. 205.
L. A. WEBER, C. E. BURKES, The Détermination of light hydrocarburs in
water. Anal. Chem., 1952, (24), p. 1086.
X... La pollution des eaux d'alimentation par l'essence ou autres dérivés
du pétrole. C.B.E.D.E., 1953, 4, (35), p. 92.
Berthe NIETSCH, Identification des produits du pétrole dans les eaux
naturelles par fluorescence. Mikrochim. Acta, 1956, (1-6), p. 171-178.
CHAPITRE XI

S O U F R E ET C O M P O S É S SOUFRÉS

DOSAGE DU SOUFRE C O L L O Ï D A L LIBRE

Principe.
L e soufre colloïdal est extrait de l'eau par du trichloréthylène. Après
évaporation du solvant, le soufre est repris par de l'acétone pure. La solution
acétonique donne, en présence d'un réactif alcalin un cétosol de soufre allant
du bleu ciel au vert foncé, susceptible d'un dosage colorimétrique.

Réactifs.
— trichloréthylène pur.
— acétone pure.
— chlorure de sodium pur.
— solution de chlorure de sodium à 5 % , 3 % , 1 % , 0,5 % .
— hydrosols de soufre :
Introduire dans un ballon de 2 1, 1900 ml d'eau distillée, récemment
bouillie et refroidie. Faire arriver un courant d'anhydride sulfureux pur et un
courant d'hydrogène sulfuré pur par deux tubes de même diamètre, les débits
gazeux étant aussi voisins que possible. Un trouble jaune apparaît aussitôt
dans le liquide qui s'acidifie rapidement surtout par la formation d'acides
polythioniques. Puis le soufre précipite en flocons qui s'amassent au fond du
ballon. Séparer le dépôt du liquide surnageant dont le p H est voisin de 1.
Additionner le liquide décanté de 5 % de chlorure de sodium pour précipiter
le soufre colloïdal demeuré en suspension. Décanter. Réunir les deux gels sur
un filtre buchner et laver avec des solutions de chlorure de sodium de titre
décroissant de 5 % à 0,5 % , jusqu'à ce que le p H des eaux de lavage s'élève à
5,6. Ceci a pour but d'éliminer sensiblement tous les acides formés en même
temps que le soufre colloïdal. Le gel de soufre ainsi purifié peut être remis
immédiatement en hvdrosol dans de l'eau bidistillée (pH : 5,6).

— Solution étalon à 0,1 g % 0 -


Prendre la quantité de gel correspondant et remettre en hydrosol à l'aide
d'eau bidistillée.
La teneur en soufre de cet hydrosol peut être déterminée avec exactitude
par la méthode de MAILLARD : oxydation à l'eau de brome élimination du
brome en excès et gravimétrie habituelle des ions SO 1 — formés.
Établissement de la courbe d'étalonnage

Dans une série d'ampoules à décantation de 250 ml numérotées, introduire successivement et en agitant après
chaque addition :

Numéros des ampoules T I II III IV V VI VII VIII IX X

Solution étalon à 0,1 mg


0IOO (ml) 0 1 5 10 20 30 40 50 60 70 80

Eau bidistillée (ml) 100 99 95 90 80 70 60 50 40 30 20

Correspondance en mg
0Ioo de soufre colloïdal 0 0,001 0,005 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08

Extraire le soufre colloïdal de chacun des échantillons, par 2 fois Î0 ml de trichloréthylène. Filtrer le solvant
sur papier filtre et évaporer au bain-marie. Reprendre le résidu par fO ml d'acétone pure et ajouter 1 ml de réactif
alcalin. Effectuer les lectures au photocolorimètre, filtre bleu vert 520 m^ de longueur d'onde, dans les 5 s qui
suivent l'addition du réactif alcalin. Soustraire des densités optiques lues pour les essais, celle relevée pour le
témoin. Construire la courbe d'étalonnage.
SOUFRE ET COMPOSÉS SOUFRÉS 231

— Solution étalon à 0,1 mg % 0 :


Diluer au 1/1 000 la solution à 0,1 g » / ,O O - 1

— Réactif alcalin :
potasse pure 1 g
alcool méthylique pur 100 ml

Mode opératoire.
Prélever 5 1 d'eau captée à l'émergence et le plus rapidement possible.
Épuiser par 80 ml de trichloréthylène dans une ampoule à décantation. Le
solvant est décanté puis filtrer sur papier filtre. Évaporer à sec au bain-
marie. Reprendre le résidu par 10 ml d'acétone. Ajouter 1 ml de réactif
alcalin. Effectuer la lecture, au photocolorimètre, dans les 5 s qui suivent
l'addition du réactif alcalin, filtre bleu-vert, longueur d'onde 520 my. Sous-
traire de la densité optique lue pour l'essai, celle relevée pour un témoin
traité dans les mêmes conditions. Se reporter à la courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


Le chiffre lu sur la courbe divisé par 5 donne la teneur de l'eau en soufre
colloïdal exprimée en milligrammes pour mille.

Remarques.
— cette méthode n'est valable que pour de faibles concentrations de
soufre colloïdal. En présence de grandes quantités de soufre, les cêtosols ont une
coloration jaune.
— les densités optiques obtenues sont fonctions de la concentration mais
ne suivent pas la loi de BEER-LAMBERT. La courbe est logarithmique.

BIBLIOGRAPHIE

MAILLARD, Journ. phys. et pathol. gén., 1911, 13, 809.


BONVALET, Thèse pharm. Univ., Paris, 1930, p. 41-46.
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1908 ; Thèse doet. pharm. Univ. Toulouse, 1948 ; Bull. Soc. Chim. Fr.,
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F. CAUJOLLE, D. GAYREL et E. STANISLAS, Sur la présence de soufre libre dans
les eaux de la source Viguerie d'Aix-les-Thermes. Ann. Inst. Hydro. et
Climat., 1952, t X X I I I , fasc. 2, n» 73, p. 85.
232 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

DOSAGE DU SOUFRE
E T DES C O M P O S É S S O U F R É S RÉDUCTEURS

Principe.
Cette méthode est basée d'une part sur l'affinité de l'iode pour l'hydro-
gène et d'autre part sur l'affinité de l'argent pour le soufre.
Elle permet ainsi :

—- de sélectionner les diverses catégories du soufre ;


—- de doser, par addition directe d'une solution d'iode, toutes les formes
réductrices du soufre, soit le soufre total ;
— de doser l'hydrogène sulfuré en l'entraînant par un courant d'hydro-
gène et en retranchant du précédent dosage, le résultat d'une nouvelle
mesure iodométrique ;
— de déterminer les hyposulfites par un nouveau dosage après préci-
pitation de l'hydrogène sulfuré et des sulfures par le plomb et de calculer la
teneur en sulfures par simple différence avec le résultat précédent ;
— de déterminer le soufre total de l'hydrogène sulfuré, des sulfures et
des polysulfures d'après la quantité d'ions argent absorbée pour la préci-
pitation de ces composés. La différence avec le résultat de la mesure de ces
composés par iodométrie, donne le soufre surajouté sur les polysulfures.

Prélèvement de l'eau.
Pour prélever l'eau destinée au dosage du soufre et de ses composés,
il est nécessaire d'effectuer les prélèvements avec le moins de perturbations
possible. Pour cela, utiliser un appareil spécial.

Appareil d'Urbain.
Il est constitué d'un flacon comportant un rodage à deux tubulures dont
l'une (/) descend au fond du ballon, et d'un bouchon hermétique genre canette
de bière.
Placer le flacon dans un seau et l'y maintenir par un collier amovible
en fil de fer.
Lorsqu'il s'agit d'un prélèvement dans un puits, adapter au tube latéral
(Z1) un tuyau de caoutchouc K, tandis que le tube central (/) sert à l'entrée
de l'eau dans le flacon.
Attacher le seau à une corde et le descendre dans le puits de façon à ce
que l'extrémité libre du tube de caoutchouc K s'élève à peine au-dessus de la
surface de l'eau. Le flacon se remplit alors par le tube (/) sans barbottage.
Dès que le flacon est plein, retirer le système, enlever rapidement le rodage et
boucher hermétiquement.
SOUFRE ET COMPOSÉS SOUFRÉS 233

Dans le cas d'un prélèvement au déversoir, employer le même flacon


mais adapter le tube de caoutchouc K directement à la tubulure centrale (/)
et introduire son extrémité libre dans le tuyau de déversement.

Appareil de P. URBAIN pour prélèvement d'eau.

Réactifs.

— solution saturée de chlorure de baryum.


— solution d'iode iV/10.
— empois d'amidon.
— carbonate ou sulfate de plomb pur.
— solution de nitrate d'argent N/10.
— solution de plombite de sodium :

sous acétate de plomb 10 ml


eau distillée 50 ml
solution de soude (d : 1,336) 50 ml
234 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Chauffer jusqu'à dissolution et laisser refroidir.


—• Papier à l'acétate de plomb.
—- Ammoniaque pure.
— Solution de cyanure de potassium N/10.

Mode opératoire.
Prélever 250 ml d'eau minérale sulfureuse et précipiter les silicates et les
carbonates par 5 ml d'une solution saturée de chlorure de baryum. Filtrer
à l'abri de l'air. Le filtrat ne doit plus précipiter par 1 ou 2 gouttes de chlo-
rure de baryum.

I0 Dosage du soufre total :


Prélever dans un bêcher, 51 ml du filtrat (eau débarrassée des silicates et
des carbonates) ce qui correspond à 50 ml d'eau sulfureuse primitive. Ajouter
1 ml d'empois d'amidon et titrer avec la solution d'iode N/10 jusqu'à colo-
ration bleue. Soit n le nombre de millilitres d'iode N/10 versés.
Le soufre total (hydrogène sulfuré, sulfures, thiosulfates) exprimé en
grammes de soufre par litre est égal à n x 0,032.

2° Dosage de l'hydrogène sulfuré libre :


Prélever dans un flacon fermé par un bouchon à deux tubulures, 51 ml
du filtrat précédent. Plonger le flacon dans un bain d'eau à 60 0 C. Faire passer
par une tubulure qui arrive jusqu'au fond du ballon, un courant d'hydrogène
lavé qui entraîne l'hydrogène sulfuré par l'autre tubulure. Arrêter le courant
gazeux lorsque le gaz à la sortie du flacon ne noircit plus une goutte de plom-
bite de sodium ou un papier à l'acétate de plomb.
Plonger alors le flacon dans de l'eau froide, tout en maintenant le courant
d'hydrogène. Après refroidissement, ajouter 1 ml d'empois d'amidon et
titrer par la solution d'iode JV/10 jusqu'à coloration bleue. Soit Ii1 le nombre
de millilitres d'iode N/10 versés.
U1 x 0,032 = P grammes de soufre. La différence entre le soufre total
et P représente le soufre de l'hydrogène sulfuré.

3° Dosage des sulfures, des hgposulfites et des sulfites :


Introduire dans un flacon bouché émeri, 60 ml du filtrat initial. Ajouter
2 ou 3 g de carbonate ou de sulfate de plomb pour absorber le soufre de
l'hydrogène sulfuré et des sulfures. Filtrer. Prélever 51 ml de ce nouveau
filtrat. Ajouter 1 ml d'empois d'amidon et titrer par la solution d'iode N/10
jusqu'à coloration bleue. On détermine ainsi le soufre résiduel H qui est celui
des hyposulfites et des sulfites, donc H = n2 x 0,032 g. Le soufre des sul-
fures = P — H.
Si l'on veut déterminer le soufre des sulfites, séparer les 51 ml du filtrat
en deux parties égales. Dans l'une, doser le soufre des hyposulfites et des
sulfites, comme précédemment. Dans l'autre, complexer les sulfites par du
SOUFRE ET COMPOSÉS SOUFRÉS 235

formol et titrer par la solution d'iode N/10. Le volume de solution d'iode


ainsi versé correspond au soufre des hyposulfites. Par simple différence,
calculer le soufre des sulfites.
Pour exprimer les sulfites en SO 3 — (g par litre), multiplier le soufre des
sulfites exprimé en S — (g par litre) par 2,5.
Pour exprimer les hyposulfites en S 2 O 3 — (g par litre), multiplier le
soufre des hyposulfites exprimé en S~~ (g par litre) par 3,5.

4° Dosage des polysulfures :


Le dosage s'effectue sur l'eau minérale primitive. Introduire 50 ml d'eau
sulfureuse dans un bêcher. Ajouter 10 ml d'ammoniaque et 20 ml d'une solu-
tion de nitrate d'argent N/10. Compléter à 100 ml à l'aide d'eau distillée.
Prélever 50 ml de filtrat et doser par une solution de cyanure de potassium
AT/10, l'argent résiduel. Déduire l'argent combiné à l'état de sulfure d'argent
et par suite le soufre qui lui est uni et qui correspond au soufre de l'hydrogène
sulfuré des mono et polysulfures.
Soit X le nombre de millilitres de cyanure de potassium N/10 versés.
Le soufre S — des polysulfures (g par litre) = (20 — X ) x 0,032 x 2.

Remarques.
dans le cas où les dosages ne pouvaient se faire immédiatement, conser-
ver l'échantillon sous atmosphère d'azote.
— certains auteurs expriment leurs résultats d'une façon plus particu-
lière, soit en indice de sulfuration, soit en degré sulfhydrométrique ou encore
directement en teneur de S des éléments soufrés.
L'indice de sulfuration est le nombre de millilitres de solution d'iode
N/10 que nécessite la saturation de 1 000 ml d'eau à analyser.
Le degré sulfhydrométrique est le nombre de milligrammes d'iode absorbé
par 1 litre d'eau à analyser.

BIBLIOGRAPHIE

A. DESGREZ, H. BIERRY et L. LESCŒUR, Contribution à l'étude des eaux sulfu-


rées. Ann. de l'Inst. d'Hydrol. et de Clim., 1924, t. II, n° 4, p. 247.
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n° 2, p. 69.
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F. CAUJOLLE, Sur les caractéristiques chimiques des Eaux sulfurés sodiques
des Pyrénées. Ann. Inst. Hijdrol. et Climat., 1943, t. X V , 56, p. 183.
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des sulfures dans les eaux sulfureuses. Ann. Inst. Hydrol. et Climat.,
1945, t. X V I , n° 59, p. 184.
H. MATHIEU. — Manuel d'analyse chimique volumétrique. —• Masson et Cie
Édit., Paris, 1946, 3 e Édit., p. 291.
236 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

G. URBAIN et J. BARDET et P. URBAIN, Analyses des eaux minérales d'Ax-les-


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n° 63, p. 1.
P . C A Z A U X , J . CANELLAS e t R . T H O M A S S I N , C o n t r i b u t i o n à la connaissance de
la constitution chimique des eaux sulfurées. Ann. Inst. Hydrol. et Climat.,
1954, t. X X V , n» 77, p. 44.
CHAPITRE X I I

GAZ DE L'EAU

D O S A G E DES G A Z DE L ' E A U

Ce dosage porte sur deux fractions de gaz, les gaz spontanés c'est-à-dire
ceux s'échappant à l'émergence, et les gaz dissous dans l'eau. Ces deux frac-
tions sont constituées en général par les mêmes éléments, à savoir, le gaz
carbonique, l'oxygène, les gaz combustibles, l'azote et les gaz rares.

Prélèvement.
Pour les gaz à l'émergence, adapter sur un flacon rempli d'eau de la
source, une tubulure terminée par un entonnoir. Capter les bulles de gaz
au sein du liquide jusqu'à ce qu'elles aient chassé tout le liquide du flacon.
Prélever ainsi une dizaine de flacons que l'on bouchera hermétiquement
sous l'eau.
Pour les gaz dissous, prendre un ballon Pyrex d'un litre muni d'un rodage
avec robinet afin de permettre de faire un vide aussi poussé que possible.
Prélever l'eau par aspiration à environ 50 cm de la surface. Changer d'équi-
page sous l'eau et fermer hermétiquement.

Gaz spontanés
Principe.
Les gaz sont desséchés sur de l'anhydride phosphorique puis envoyés
dans deux barbotteurs qui absorbent successivement le gaz carbonique et
l'oxygène. Les gaz combustibles sont brûlés dans un four contenant de
l'oxyde de cuivre. L'azote se déduit par différence.

Appareillage.
Utiliser un appareil du genre O R S A T .
Celui-ci est constitué par un tube gradué A de 100 ml entouré d'un man-
chon rempli d'eau pour maintenir les gaz à température constante. Ce tube
238 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

communique avec l'extérieur au m o y e n d'un robinet I 1 . De l'autre côté, le


mesureur est en communication au m o y e n de trois robinets r 2 , r3, r4 avec un
t u b e à potasse, un t u b e à pyrogallate de potasse et un four contenant du
CuO. L'extrémité inférieure du t u b e A communique avec un flacon aspira-
teur H contenant du mercure. Les tubes à réactions B et C plongent chacun
dans un flacon contenant son réactif propre.

Réactifs.
— Solution de pyrogallate (le potassium :
solution de pvrogallol à 25 % 100 ml
solution de K O H à 33 % 500 ml

Les solutions employées sont préparées avec de l'eau distillée fraîchement


bouillie et refroidie à l'abri de l'air.
— Solution de potasse
lessive de potasse. . . 500 ml
eau distillée 250 ml

— anhydride phosphorique pur.


— Oxyde de cuivre pur.

Mode opératoire.

Dans un premier temps remplir chacun des tubes à réaction d e son


réactif propre. Tous les robinets étant fermés sauf rlt remplir le mesureur
GAZ DE L'EAU 239

de mercure en élevant le réservoir H. Fermer rv Ouvrir r2. Enlever le bouchon


B1. Baisser le réservoir à mercure, le réactif monte dans l'éprouvette. Fermer
T2 quand le réactif arrive au repère I. Répéter la même opération pour la
deuxième éprouvette.
Dans un deuxième temps, tous les robinets étant fermés sauf rlt remplir
le mesureur de mercure jusqu'à la graduation zéro, établir la communication
avec le mélange gazeux à analyser. Aspirer ce mélange en abaissant le réser-
voir H. Fermer T1. Ouvrir r5 et chasser le tout en manœuvrant H, fermer r6.
Cette opération a pour but de purger les tubes de communication de l'air
qui s'y trouve. Le gaz introduit dans le mesureur n'est conservé pour l'ana-
lyse qu'à la quatrième introduction.
Le troisième temps comporte l'analyse proprement dite du mélange
gazeux. Tous les robinets étant fermés sauf r2, chasser le gaz dans l'éprouvette
B, le CO2 est absorbé. Abaisser H pour ramener le gaz dans le mesureur.
L'éprouvette B se remplit à nouveau de potasse. Fermer T2 quand le réactif
arrive en I. Manœuvrer H pour amener les deux niveaux du mercure dans A
et dans H sur le même plan horizontal. Effectuer la lecture. Soit V1 le volume
de la masse gazeuse restante. Recommencer l'opération jusqu'à ce que V1
soit constant.
Opérer de la même manière pour l'absorption de l'oxygène dans C.
Soit V2 le nouveau volume gazeux.
Le mélange gazeux est envoyé alors dans le four D dans lequel on aura
préalablement fait le vide. Les gaz combustibles brûlent au contact de l'oxy-
gène dégagé par l'oxyde de cuivre. En fin d'opération, le gaz restant est
débarrassé du CO2 de combustion dans le barbotteur A, puis son volume qui
n'est autre que celui de l'azote, est déterminé dans le mesureur. Soit V3 le
volume trouvé.

Expression des résultats.

(100 - V1) volume du CO2.


(100 - V1) - V2 volume de l'oxygène,
[(100 - V1) - V2] - V, volume du gaz combustible,
volume de l'azote.

Le volume initial du mélange gazeux étant de 100 ml, les résultats sont
donnés directement en pourcentage.

Gaz dissous
Principe.
Les gaz dissous de l'eau sont extraits soit par ébullition, soit par le vide,
puis desséchés et analysés comme les gaz spontanés.
240 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Extraction par ébullition.

Placer l'eau dans un ballon A que l'on relie par un caoutchouc épais
muni d'une pince, à un tube adducteur portant une ampoule B remplie
partiellement avec le même liquide.

Appareil de H . GUÉRIN pour l'extraction des gaz de l'eau par ébullition.

Porter à ébullition le liquide de B. Lorsque tout l'air et les gaz dissous


ont été chassés, engager l'extrémité du tube T sous l'éprouvette. Retirer la
pince D et chauffer l'eau du ballon jusqu'à 100 0C.

Extraction par le vide.

L'eau à analyser est prélevée dans une ampoule A portant deux tubu-
lures : l'une est munie d'un rodage et d'un bouchon B, l'autre d'un robinet R
et d'un rodage mâle C. L'ampoule ayant été parfaitement remplie d'eau, la
fixer à l'aide du rodage C sur l'appareil constitué par le ballon D et les conden-
seurs M et N, et relié à une trompe à mercure.
GAZ DE L'EAU 241

Faire le vide dans l'appareil. Refroidir le condenseur M à — 80 0C puis


ouvrir le robinet R. Faire couler lentement l'eau à analyser dans le ballon D,
tout en extrayant les gaz. La forme spéciale donnée au condenseur M lui
permet de fonctionner sans être obstrué par la glace. Lorsque toute l'eau est

passée dans D, faire fondre la glace dans M et distiller l'eau dans N, maintenu
alors à — 8 0 °C, de façon à libérer les bulles de gaz éventuellement retenues
dans la glace.

Mode opératoire.
Utiliser la technique décrite pour le dosage des gaz spontanés.

BIBLIOGRAPHIE

A. LEPAPE, M. GESLIN, Analyse des eaux thermales de Vichy. Ann. Inst.


d'Hydrol. et Climat., 1925, t. III, n» 3, p. 195.
L. DUNOYER, Sur la mesure des gaz dissous dans l'eau. — Compte-rendu
Acad. des Sciences, 1927, t. 185, p. 271.
R . CASTAGNE, L'aire d'émergence hydrominérale de Foncirgue (Ariège). Ann.
Inst d'Hydrol. et Climat., 1930, t. V I I , n° 23, p. 65.
H. MATHIEU. —• Manuel d'analyse chimique volumétrique. — Masson et Cie,
Édit., Paris, 1946, p. 442.
H. GUERIN. — Traité de manipulation et d'analyse des gaz. — Masson et Cie,
Édit., Paris, 1952, p. 22 et 178.

RODIER. — L'analyse de Veau. 17


242 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

D O S A G E DE L ' O X Y G È N E DISSOUS
Principe.
Précipitation dans l'eau de l'hydroxyde de manganèse qui absorbe com-
plètement l'oxygène présent pour former de l'hydroxyde manganique. Celui-
ci, sous l'action de l'acide chlorhydrique, donne du chlorure manganique qui
libère l'iode de l'iodure de potassium.

Réactifs.
—- Solution de soude et d'iodure de potassium :
iodure de potassium 15 g
soude pure (exempte de nitrite) 40 g
eau distillée q.s.p 100 ml
Dissoudre l'iodure de potassium et la soude dans un petit volume d'eau,
refroidir et ajuster à 100 ml.
— Solution de chlorure de manganèse :
chlorure de manganèse à 4 molécules d'eau (exempte de
fer) 50 g
eau distillée 100 ml
— Acide chlorhydrique concentré (d : 1,18) exempt de chlore et de fer.
— Solution d'hyposulfite de sodium N/100.
Elle est préparée extemporanément par dilution de la solution ÀT/10.
— Empois d'amidon.

Mode opératoire.
Remplir complètement d'eau un ilacon de 250 ml muni d'un bouchon
bien rodé et dont la capacité a été déterminée par pesée. Laisser l'eau s'écou-
ler pendant un certain temps en la faisant arriver au fond du ilacon par un
tube de verre.
Introduire tout près du fond avec une pipette à 2 traits 1 ml de mélange
soude-iodure de potassium ou 2 ml si l'eau est très chargée en gaz carbonique.
Ajouter de la même façon, 1 ml de solution de chlorure de manganèse. Rou-
cher soigneusement le flacon sans faire entrer de bulle d'air en humectant au
préalable le bouchon. Retourner vivement le flacon à plusieurs reprises et
laisser déposer le précipité floconneux d'hydroxyde de manganèse. Lorsque la
partie supérieure du liquide s'est complètement clarifiée, déboucher et à
l'aide d'une pipette effilée humectée d'eau, faire couler au fond du ballon
2,5 ml (ou 5 ml) d'acide chlorhydrique. Refermer le ballon et agiter. Trans-
vaser avec soin la solution contenant l'iode dans un erlenmeyer. Ajouter
quelques gouttes d'empois d'amidon et titrer avec la solution d'hyposulfite
de sodium N/100 jusqu'à décoloration complète.
Soit /1 le nombre de millilitres d'hyposulfite de sodium Ar/100 utilisés.
gaz de l'eau 243

Expression des résultats.


— La teneur de la prise d'essai en oxygène dissous exprimée en milli-
grammes est donnée par la relation : n x 0,08.

Remarques.
— déduire du volume d'eau essayé, le volume d'eau déplacé par les
réactifs soit 2 à 3 ml.
— prendre des précautions spéciales pour les eaux chargées en nitrites,
matières organiques, matières en suspension, sels ferreux et ferriques.
En présence de nitrites, sels ferreux et ferriques, ajouter 1 ml d'une solu-
tion à 40 % de fluorure de potassium avant l'acidification de l'échantillon et
additionner le réactif soude-iodure de potassium de 10 g °/ 0 0 de nitrure de
sodium.
En présence de matières en suspension, les éliminer en ajoutant au prélè-
vement d'eau, 10 ml d'une solution de sulfate de potassium et d'aluminium à
10 % et 2 ml d'ammoniaque pure. Effectuer le dosage sur la solution claire
surnageante séparée en siphonnant.
En présence de matières organiques, pour éliminer l'erreur due à l'iode
consommé effectuer un second essai pour lequel l'acide chlorhydrique sera
ajouté avant de laisser déposer le précipité floconneux d'hydroxyde de man-
ganèse.
•— Un dispositif spécial de Ilacon à bouchon creux est préconisé par
A. LESTRAT et L. COIN pour ce dosage et en particulier pour les essais prati-
qués sur le terrain.

BIBLIOGRAPHIE

L. W. WINKLER, The détermination of dissolved oxygen in water. Ber., 1888,


21, 2843.
E. J. THERIAULT, The détermination of dissolved oxvgen b y tlie Winkler
Method. Pub. Health. Bull., 1925, n° 151.
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dissous dans les eaux. Comparaison de diverses méthodes de dosage
et travaux de recherches effectués par le laboratoire du C.B.E.D.E. de
Liège. C.B.E.D.E., 1949, (4), II, p. 237.
A. LESTRAT, L. COIN, Nouveau dispositif (flacon à bouchon creux) utilisé pour
le dosage de l'oxvgène dissous dans l'eau. Chim. Anal.,, 1951, 33, (11 bis),
p. 424.
CHAPITRE X I I I

AGRESSIVITÉ

DÉTERMINATION DE L'AGRESSIVITÉ

Certaines eaux naturelles peuvent corroder à froid, les métaux, les cal-
caires, le ciment et les produits qui en dérivent (maçonneries, bétons...).
Cette corrosion, plus particulièrement dénommée « agressivité », dépend
principalement de deux facteurs sur les trois suivants :
CO2 libre, alcalinité et pH.

D'autres facteurs peuvent intervenir mais en moindre importance, ce


sont : les acides humiques, sulfhydriques, sulfureux ou sulfuriques (sulfates
acides).
En considérant une eau contenant du CO2 et mise en contact avec du
carbonate de calcium solide en excès, ce CO3Ca est attaqué par le CO2. Au
bout d'un certain temps, un équilibre physico-chimique se produit alors qu'il
reste encore du CO3Ca solide et du CO2 dissous :
CO2 + H 2 O + CO3Ca <=± (CO3H)2 Ca.

Il existe donc un équilibre de saturation du CO3Ca et un pH de satura-


tion du CO3Ca puisque le pH dépend du rapport :
CO2 libre
CO2 des bicarbonates

ESSAI A U MARBRE
Principe.
Lorsqu'une eau atteint son équilibre, elle peut, soit déposer des sels :
elle est alors dite « incrustante », soit en fixer : elle est alors dite « agressive ».
L'essai au marbre a pour but de déterminer cette propriété. Si elle ne mani-
feste aucune de ces propriétés, elle est dite « inactive ».
AGRESSIVITÉ 245

Réactif.

Marbre blanc chimiquement pur et finement pulvérisé, rincé avec l'eau à


analyser.

Mode opératoire.
Sur l'eau à analyser, effectuer les mesures de p H et d'alcalinité totale à la
source. Puis dans un erlenmeyer de 250 ml, bouché émeri, ajouter du marbre
à 200 ml d'eau du même échantillon jusqu'à effleurement.
Laisser en contact 2 à 3 heures, en agitant de temps en temps. Puis
décanter et filtrer.
Déterminer sur ce filtrat le p H et l'alcalinité totale; ceux-ci sont alors
dits « de saturation ».

Interprétation des résultats.


Soient A0 l'alcalinité initiale.
p H 0 le p H initial.
A s l'alcalinité de saturation ou d'équilibre.
p H s le p H de saturation ou d'équilibre.

Les propriétés de l'eau à la source peuvent être déduites des relations


suivantes :
si : p H s > p H 0 et /I s > A0 eau agressive.
p H s = PH0 et A s = A0 eau inerte ou à l'équilibre.
p H 0 < p H 0 et A s < A0 eau incrustante.

INDEX DE SATURATION DE L ' E A U

La formule de LANGELIER permet de déterminer l'indice d'agressivité.


1
[aie]

Celle-ci est valable entre p H 7 et 9,5.


Le graphique de H O O V E R , établi à partir de la formule de LANGELIER
permet la détermination de l'Index de saturation connaissant :

— le p H initial de l'eau.
— l'alcalinité totale en carbonate de chaux CO3Ca (mg/1).
— la concentration en calcium (mg/1).
— l'extrait sec (mg/1).
— la température en degré centigrade pour laquelle le p H de saturation
doit être connu.
G R A P H I Q U E ET MONOGRAMME POUR LA D É T E R M I N A T I O N DU p H DE S A T U R A T I O N to
P A R LA F O R M U L E DE L A N G E L 1ER o
colonne 1 colonne 2 colonne 3 colonne 4 colonne S
Ca Alc
ligne Pivot P^s
1 1-1
7,5-1 E-12,0

Ê-11,5 2H
2 -
=-11,0 3
3 -

4- as

111111111
4 -

LD
>
5-
5 - 6; «s
6 :

O

8 M
8 - 10 :
Ë- 9,5 O
10-E
-
M
£ 05
E- 9,0 15
15 4 M
>
20 î
20 r- 8,5 G
y,
30
3 0 - - 8,0 y.
>
40
H
4 0 - 50 G
r- 7,5 60
5 0 - — SJ
60 - r 80 2
Ê- 7,0 r
80 100 -f
100-f L 6,5
150 -
150 î E- 6,0 200 - i
200 250 - î
E- 5,5 300 —
300- 400 —
E- 5,0 500
400-
600 —
Total des sels dissous (mg/l) 500- =- 4,5
800
1000 —
AGRESSIVITÉ 247

Pour utiliser le graphique de HOOVER :

— déterminer la constante à partir de la température et de la salinité


totale en utilisant le graphique de la colonne 1.
— au moyen d'une droite, joindre ce point à celui correspondant à la
concentration en calcium sur la colonne 3 et déterminer le point d'intersec-
tion de cette droite avec la colonne 2 (ligne pivot).
— par une nouvelle droite, joindre ce point à celui correspondant à
l'alcalinité sur la colonne 5.
— lire la valeur du p H de saturation au point où cette droite coupe la
colonne 4 (pH s ).

L'index de saturation est égal à i = p H 0 — pH s .

Interprétation des résultats.


< O = eau agressive,
= O = eau inerte,
> O = eau incrustante.

Remarques.
— La formule de LANGELIER est donnée comme valable pour un p H com-
pris entre 6,5 et 9,5 par LANGELIER. Toutefois, HOOVER précise que la formule
n'est utilisable qu'à partir du pH 7, en particulier s'il existe des sels de sodium
dans l'eau.
— LANGELIER propose de traiter une eau agressive, lorsque : i est < — 1 .
— Pour éviter la corrosion (le fer est attaqué à un p H < 9,5), il faut que la
vitesse d'attaque soit inférieure à la vitesse de formation du dépôt carbonaté
protecteur, trois conditions sont alors à satisfaire :
— TAC > 6 à 8 ° d ' a p r è s L . H . L O U W E KOOÏMANS.
— l'eau ne doit pas contenir de CO2 agressif d'après TILLMANS.
— p H > 7,4 pour les eaux normalement minéralisées ou
p H > 7,6 pour les eaux douces d'après TILLMANS et MUNDLEIN.
— une quantité d'oxygène > 5 mg/litre semble indispensable pour la
formation de la couche protectrice.

BfBLfOGRAPHfE

W. F. LANGELIER, Analytical control of anticorrosion water treatment. J.A.


W.W.A., 1936, 28, p. 1500.
C. P. HOOVER, Pratical Application of the Langelier methods. J.A.W.W.A.,
1938, 30, (11), p. 1802.
L. COIN, Détermination de l'agressivité des eaux naturelles, Ann. d'Hyg.
publ., industrielle et sociale, 1942, X X , (5), p. 145.
R . COLAS, Les eaux douces, C.B.E.D.E., 1953, (37), p. 161.
CHAPITRE X I V

PRÉSENTATION DES RÉSULTATS


DE L'ANALYSE DE L'EAU

NOTION D'ÉQUIVALENCE

Pour un ion en solution, l'équivalent-gramme est la masse de cet ion


déchargée sur une électrode par un faraday.
L'équivalent-gramme se calcule en divisant la masse de l'ion considéré
par l'électro-valence de cet ion.
M

Les sous-multiples se formant d'après les règles habituelles du système


décimal.

Nom abrégé Équivalent Milliéquivalent Microéquivalent

Symbole é mé (10~3 é) ixé (K)- 6 é)

S'exprime en un
nombre de. . . . grammes milligrammes microgrammes

Les teneurs des constituants des eaux s'expriment le plus souvent en


milligrammes d'où le choix du milliéquivalent.
Le poids du milliéquivalent de chaque ion se calcule de la manière sui-
vante :
— pour un ion simple (Na+, CL) en divisant son poids atomique par sa
23
valence soit pour le sodium par exemple : ~
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 249

— pour un ion composé (PO 4 H—, SO 4 —) en divisant la somme des poids


atomiques de ses constituants par sa valence.
poids atomique de l'ion PA
= 1 mé
Valence de l'ion V

Une concentration en milliéquivalent d'un ion donné se calcule en divi-


sant le chiffre de sa concentration en milligramme C par le rapport précé-
dent :
P A

C en mé = C en milligrammes : •

ce qui peut s'écrire également :


V
C en mé = C en milligrammes x p •
Remarque.
En hydrologie l'habitude a été prise d'étendre la notion d'équivalence aux
sels. L'équivalent d'un sel est alors le poids de ce sel considéré comme résultant
de l'union d'un équivalent d'anion et d'un équivalent de cation.
Exemple : 1 mé de Cl~ + 1 mé de Na + = 1 mé de ClNa
1 mé de S O 4 - + 1 mé de Ca++ = 1 mé de SO4Ca
, t - j. 32 + 64 , 40
c est-à-dire : = + 68 mg.

CONTROLE DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE

Balance ionique :
Le contrôle des résultats de l'analyse d'une eau peut être effectué par
l'intermédiaire de la balance ionique : c'est-à-dire par la vérification de
l'échelle des anions et des cations. En théorie la somme des anions exprimée
en concentration de milliéquivalent doit correspondre exactement à la somme
des cations exprimée de la même manière. En pratique, il existe presque tou-
jours un écart entre ces deux chiffres. Cette différence ne doit pas dépasser
0,3 milliéquivalent pour une concentration d'anion ou de cation de l'ordre de
O milliéquivalents ou 1 milliéquivalent quand elle atteint ou dépasse 60 milli-
équivalents. Si la différence est supérieure à ces chiffres il est indispensable
de procéder à des vérifications analytiques. Ci-joint un tableau de facteurs
de conversion des milligrammes en milliéquivalents.
Pour transformer le nombre de milligrammes en milliéquivalents, mul-
tiplier le chiffre des milligrammes par le facteur de conversion des mg/1 en
mé/1.

Exemple :
3 mg d'Al+++ x 0,1112 = 0,3336 mé.
250 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Inversement :
Pour transformer le nombre de milliéquivalents en milligrammes, multi-
plier le chiffre des milligrammes par le facteur de conversion des mé/1 en
mg/1.
Exemple :
0,2 mé d'Al+++ x 8,993 = 1,8 mg.

F A C T E U R S D E CONVERSION DES MILLIGRAMMES EN MILLIEQUIVALENTS


ET INVERSEMENT

conversion des

conversion des
conversion des

conversion des
mé/1 en mg/1

mé/1 en mg/1
mg/1 en mé/1

mg/1 en mé/1
Facteurs de
Facteurs de

Facteurs de
Facteurs de
Calions

Allions

Al+++ 0,1112 8,993 BO3- 0,02335 42,82


Ba++ 0,01456 68,68 Br- 0,01251 79,92
Ca++ 0,04990 20,04 Cl- 0,02820 35,46
Cr++- 0,05768 17,34 CO3- 0,03333 30,01
Cu++ 0,03118 31,77 CrO4- 0,01724 58,01
Fe++ 0,03581 27,93 F- 0,05263 19,00
Fe+++ 0,05371 18,62 HCO 3 - 0,01639 61,02
H+ 0,9921 1,008 HPO4- 0,02084 47,99
K+ 0,02558 39,10 H 2 PO 4 - 0,01031 96,99
Li + 0,1441 6,940 HS- 0,03024 33,07
Mg++ 0,08224 12,16 HSO 3 - 0,01233 81,07
Mn++ 0,03641 27,47 HSO 4 - 0,01030 97,07
Mn++++ 0,07282 13,73 I- 0,007880 126,9
Na + 0,4348 23,00 XO 2 0,02174 46,01
NH 4 + 0,05543 18,04 NO 3 - 0,01613 62,01
Pb++ 0,009652 103,6 OH- 0,05880 17,01
Sr++ 0,02282 43,82 POr- 0,03159 31,66
Zn ^+ 0,03059 32,69 s— 0,06237 16,03
SiO3- 0,02629 38,05
SO3- 0,02498 40,03
SO4- 0,02082 48,03

ETABLISSEMENT DE LA C O M P O S I T I O N HYPOTHÉTIQUE
D'UNE EAU

La représentation des résultats sous forme d'une composition hypothé-


tique est une méthode ancienne qui ne correspond pas à la réalité et qui risque
de ce fait d'amener des erreurs d'interprétation chez les personnes non aver-
ties des problèmes chimiques.
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 251

En effet, les ions en solution dans l'eau n'existent pas sous forme c o m -
binée, mais sont à l'état libre. Cependant pour sacrifier à l'habitude, il nous a
paru utile de rappeler ce type de présentation qui a été assez largement
utilisé.
Les différents éléments seront groupés sous forme de sels en suivant pour
cela un ordre basé sur leurs affinités réciproques. Ce groupement est arbi-
traire et ne doit pas être considéré comme représentant la composition de
l'eau.
L'ordre de groupement le plus communément utilisé est le suivant :
Anions Cations
NO3- Ca++
SO4- Mg++
CO3H- Na+
CL K+
Dans les cas courants, il n'est pas nécessaire de faire figurer, dans la
composition, les anions et cations autres que ceux indiqués ci-dessus.
L e tableau ci-joint permet d'effectuer rapidement les calculs.

Exemple :
Supposons que l'on ait trouvé dans l'analyse d'une eau les résultats
suivants exprimés en mé par litre.
NO3- = 0,05 Ca++ = 3,02
SO4- = 0,45 Mg++ = 0,54
CO 3 H- = 3,20 Na+ = 0,70
Cl- = 0,60 K+ = 0,04

Raisonner ainsi :
0,05 mé de N O 3 - sont combinés à 0,05 mé de Ca++ pour donner 0,05 mé
de (NO 3 ) 2 Ca soit en milligrammes :
82 x 0,05 = 4,10 mg de (NO 3 ) 2 Ca.

Il reste 3,02 — 0,05 = 2,97 mé de Ca++ qui sont combinés d'après les
affinités réciproques aux 0,45 mé de SO 4 —.
Donc : 0,45 mé de SO 4 Ca soit :
68 x 0,45 = 30,6 mg de SO4Ca.

Il reste encore :
2,97 — 0,45 = 2,52 mé de Ca++

qui sont combinés à 2,52 mé de C O 3 H - pour donner :


2,52 mé de (CO 3 H) 2 Ca soit :
81 X 2,52 = 204,12 mg de (CO 3 H) 2 Ca.
Tableau de calcul

En multipliant on obtient le correspond à :


1 mé Poids de 1 mé de divers corps
le poids de : par nombre de mg de ce corps
(par litre) (mg)
(mg/1) mé de : (par litre)

N2O5 . 0,01858 NO3- (NO 3 ) 2 Ca 82 1. Acides IV. Anions


Cl2 . . . 0,02817 Cl- (NO 3 ) 2 Mg 74
Cl Na . 0,0170 Cl- NO3Na 85 NO 3 H = 63 NO3- = 62
503 .. 0,025 SO4 NO3K 101 SO 4 II 2 = 49 ci- = 35,5
CO2 . . 0,02272 CO3H CO3 H 2 = 31 SO4- = 48
CO2 . . 0,04545 CO3-- SO 4 Ca 68 ClH = 36,5 CO3- = 30
SiO2.. 0,0333 Si O 3 - SO4 Mg 60 SiO3Hs = 39 CO3H- = 61
Al 2 O 3 . 0,05882 Al+++ SO 4 Na 2 71 Si 0 , ~ = 38
CaO . . 0,03566 Ca++ SO4 K 2 " 87
Fe2O3. 0,0375 Fe+++ II. Anhydrides
MgO . 0,0496 Mg++ d'acide. V. Calions
Na,0 . 0,03225 Na+ (CO3II)2Ca 81
K2O .. 0,02128 K+ (CO3H)2Mg 73 N2O5 54 Al+++ = 8,99
CO 3 Ca 0,02 CO3- CO3HNa 84 CO2 22 Ca++ = 20,04
5 0 4 Li 2 0,0183 Li+ CO3 H K 100 Si O 2 30 Mg++ = 12,16
SO4 Sr" Sr++ SO3 40 Fe+++ = 18,66
0,0108
SO 4 Ba 0,0856 Ba++ K+ = 39
CO3 Ca 50 Na+ = 23
III. Bases
CO3 Mg 42 Ba++ = 68,68
Le nombre de ml de anhydres
donne le nombre de CO3 Na 2 53 Sr++ = 43,81
solution utilisée pour Li + = 6,94
doser sur 100 ml mé de : CO; K2 69 AI 2 O 3 17
Ca O 28
Cl2 Ca 55,5 Fe 2 O 3 26,6
l'alcalinité . . CO3 - Cl 2 Mg 17,5 MgO 20
l'alcalinité . . . CO3Il Cl Na 58,5 K2 O 17
les chlorures. ci- Cl K 71,5 Na2O 31
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 253

Il reste alors :
3,20 — 2,52 = 0,68 mé de CO 3 H - qui se combinent aux 0,54 méq de
Mg++, etc...

REPRÉSENTATION GRAPHIQUE
DES RÉSULTATS D ' U N E A N A L Y S E DE L'EAU

La représentation graphique des analyses permet des comparaisons plus


rapides et plus simples. Il existe quatre sortes générales de représentation
qui ont toutes leur intérêt particulier.
Les graphiques en colonnes sont séduisants car simples et très parlants.
Ils consistent en deux colonnes de hauteur égale. La première comprend les
milléquivalents r Ca, r Mg, r Na, r K, tandis que dans la seconde sont portés
toujours en milléiquivalents, r HCO3, r SO4, r Cl. Ces constituants sont super-
posés les uns aux autres dans chaque colonne en suivant l'ordre indiqué.
Les diagrammes triangulaires dans lesquels les éléments sont réduits en
pourcentage. On utilise alors un triangle équilatéral dans lequel 3 axes de
coordonnées parallèles et égaux en hauteurs sont divisés en 50 parties, r SO4,
r Cl, r HCO3 + r CO3 sont chacun reportés sur l'un des axes de coordonnées.
Chaque eau se trouve alors représentée par un point. On procède de même
avec les radicaux basiques r Na, r K, r Mg, r Ca. On obtient ainsi un second
point. Les deux points ainsi obtenus sont joints par une droite qui définit
l'eau. Il est préférable de placer sur les mêmes axes r Cl et 2 Na + r K, r SO4
et r Mg, r IICO3 + r CO3 et r Ca.
Dans les diagrammes rayonnants, on porte sur un certain nombre d'axes
rayonnants, régulièrement disposés autour d'un point central, le nombre de
milliéquivalents de chacun des radicaux. Les différents points obtenus sur ces
axes sont réunis un à un par un trait contournant le point central. Les incon-
vénients de tous les diagrammes rayonnants sont que les figurations des très
faibles concentrations sont trop peu apparentes.
Les diagrammes verticaux sont de loin les plus commodes. Ils consistent
à porter à intervalles réguliers sur l'axe des coordonnées le nombre de milli-
équivalents ou seulement le nombre de milligrammes de chacun des éléments.
Ces diagrammes, qu'ils soient arithmétiques ou logarithmiques ont de très
nets avantages sur les précédents. Ils sont plus souples. Des éléments nou-
veaux peuvent être ajoutés sans les déformer. Ils présentent surtout l'avan-
tage de permettre la disposition sur le même diagramme de plusieurs eaux.
La comparaison en est ainsi facilitée.

I. —- D I A G R A M M E VERTICAL LOGARITHMIQUE
(Méthode de SCHOELLER)

Il se compose de 7 échelles verticales équidistantes, dites principales,


désignées par les symboles Ca, Mg, TH, Na, Cl, SO4, CO3 et une échelle de pH.
254 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Des échelles verticales de références forment le cadre. Deux échelles secon-


daires ou intercalaires permettent de porter le p H d'équilibre et les teneurs
en CO2 libre.
Les échelles principales sont logarithmiques, graduées en milligrammes
et servent au report des points représentatifs des teneurs en Ca + +, Mg++,
Na + , CL, SO 4 — et CO 3 — exprimées en milligrammes par litre. L'échelle TH
est une échelle graduée en degré hydrotimétrique français.
L'échelle des p H est une échelle arithmétique décroissante, de haut en
bas, dont le point 6,83 est situé sur la droite AA' prise comme origine des
ordonnées du diagramme.
Les teneurs respectives de 200, 120, 50, 230, 355, 480 et 300 pour chacun
des éléments ci-dessus énumérés sont équivalents à 10 mg d'hydrogène par
litre, c'est-à-dire des teneurs de 10 millivalences. Elles sont situées sur la
même droite AA' qui est l'origine des ordonnées du diagramme. De ce fait,
les teneurs équivalentes se représentent sur le diagramme par des points
représentatifs ayant la même ordonnée.
Les échelles logarithmiques V graduées en millivalences permettent la
lecture directe des teneurs correspondantes à chaque ordonnée.
L'échelle intercalaire de p l i d'équilibre sert à l'appréciation du degré
de saturation des eaux en CO3 Ca. Les ordonnées des graduations de cette
échelle sont les demi-logarithmes des produits de solubilité correspondant à
la valeur de p H inscrite en face.

Utilisation du diagramme.
La figuration sur le diagramme logarithmique de la composition chi-
mique d'un échantillon d'eau se fait directement à l'aide des éléments relevés
sur le bulletin de l'analyse. Les points représentatifs des teneurs en Ca++,
Mg++, Na+, Cl - , SO 4 —, CO 3 — fixe, CO2 libre, du p H et du degré hydrotimé-
trique T H sont reportés à vue sur les échelles correspondantes. Quand le
CO2 libre n'est pas porté sur le bulletin, il peut être déterminé sur le dia-
gramme par construction. Il suffit de réunir par une droite le point représen-
tatif de la teneur en CO 3 — et celui du pH. Cette droite coupe l'échelle du
CO2 libre au point correspondant à la teneur en CO2 libre de l'eau considérée.
La ligne figurative d'un échantillon d'eau s'obtient en réunissant 2 par
2 et par des droites, les points représentatifs des échelles voisines. L'examen
sur le diagramme de la forme et de la position de cette ligne figurative permet
de connaître le caractère de l'eau et de comparer deux eaux entre elles. Elle
permet également de connaître le p H d'équilibre. Pour déterminer le p H
d'équilibre, tracer la droite passant par les points représentatifs des teneurs
en Ca++ et CO3— de l'échantillon. Relever au point d'intersection de cette
droite avec l'échelle de p H d'équilibre la valeur correspondante à l'équilibre
chimique du système eaux calcaires.
Si la valeur du p H indiquée sur le bulletin est supérieure à celle du p H
d'équilibre, l'eau est incrustante.
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 255

( D'après H\ ScAceIZerJ

^M-Cfsoooo-
tc Calmg/l) Mg|mg/l| TH lg/L) C |mg/l) S04|mg/l) CC pH mesuré
7000 4000 10000-1
- 300 7000 9000 -
6000 -
IOOO 9,1Ù0 - 6000 A
!000 3000- 7000 -\
6000 -
: j 1000 XOO 7000 - ICOOO- 6000 —.
-100 KCO
no -i 4000 • KC.il -
-Booo : (000- KOC - XOO-
-9000 J 300 A
5X0 - 7300-
HSom : 700 4000-
-7000 \ 6000 -,
600 ~ 4000 -
-m -6000 J XOO- 3000 A
XO H
-K -9000 '. /000
xoo -1 3000- 4000-
-10
-m 900 A
-4000 • IOO SOOO-
- 60 3000-
700 2000 -
-SO r3000 i1000 600 A
900 XOO-
?00 2000 -
-iO J
900 A
-3000 "j 400 - XO A d'équilibre IOOO -,
-30 '• A * '®'C KX>0 - 900 A
700 600 A
-"X> 900-
300 A 700 A
600 ' ' 600 -
-10 j IOO -, «W-q 700 - /000 - 600 A
90 400 -3 900 H
rmx> : •< 600 - 600 -i XO-
-900 J eo
70 ~* 500 - 700 -
-SOO : -Is : 400 A
-700 : 10 - 7 600-,
-600 j "A XO- 300 A
-O fo A
•9
-9 -soo : -7.00 300 -
-e /00 -. 40 400 - CO2
-7 -400 ' 90 -. soo-
libre
•2
-6 60 300 -
70 H
3
4 SOOA
-S -300 1
60 5 X-,
100 6 SO0 -
•4 : - 50 90 i 40-.
7
-300 - 40 60 A 6 100 -
-J -
70 A ' IOO 90 A
60 -6.00 90 H 60 A
60- 70 A
: ; fO TOn IOO - 60 J
-I IO
9 •3 90 -
-/<w : 40 eo-. 60 -. X-
-90 _ 6
7 •f 50Â 70 A
•6 40 A
-70 ; 6
•7 40 -
60 A
t/ J ? A •6 fO - 30 A
h 0.9 •9
-x : !0 -. -9,00 30 ' 40
r 0.8
9
t 07 ; SO ^
e -j 30 A
-0.6 SO-
7A
-35 ,
6 •
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-0.4 : -j f 9A SO -
-sa -j 6 A IO -,
4 -
-0.3 7A ? 1
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6 -: r - 8 -
« - 7 A
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r9 _ 7A
0,7 - sÀ •
6 i A
-T : o,6-; « H
f -
-OI -U J c.:i * 3 -
256 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Si la valeur du p H indiquée sur le bulletin est inférieure à celle du p H


d'équilibre, l'eau est agressive.
Si la valeur du p H indiquée sur le bulletin est égale à celle du p H d'équi-
libre, il n'y a ni attaque ni incrustation.
La détermination de l'agressivité de l'eau faite à l'aide du diagramme
doit être contrôlée autant que possible par des essais au marbre. En effet,
il ne faut pas oublier que la graduation de l'échelle du p H d'équilibre est
établie pour des eaux essentiellement carbonatées et calciques à 18 0 C de tem-
pérature et que la valeur du p H indiquée par l'analyse est exacte à 0,1 ou
même 0,2 unité près.

II. — DIAGRAMME EN COLONNE


(Méthode de LESCOEUR)
Principe.
Les résultats exprimés en centièmes de milliéquivalent sont représentés
par des surfaces proportionnelles. Selon les richesses des eaux on pourra
poser : 1 mm 2 = 1 centimilliéquivalent, 1 dimilliéquivalent ou 1 milliéqui-
valent.
Les différents constituants sont alors représentés par des rectangles
proportionnels de base variable selon les concentrations (5 m m en général,
25 pour le CO2 dans l'eau de Vichy car la hauteur serait trop grande.

Remarques.
I 0 La surface correspondant aux anions est en général supérieure à celle
correspondant aux cations, la différence représentant le CO2 libre ou le SH2 selon
les cas.
2° Si l'on distingue les portions d'acides forts O1 et faibles a2, on peut
vérifier sur le graphique en posant B = bases et A — acidité (O1 -f b2) :
— que B — O1 est le taux de bases lié à des acides faibles et représente
l'alcalinité de titration.
— que dans la portion a 2 , une partie égale à B — O1 est liée sous forme de
carbonates ou de sulfures, ce seront les acides faibles combinés.
— que dans la portion a3 — (B — O1), il y aura une partie égale encore à
(j3 — O1) qui sera sous la forme (acides faibles) faiblement combinée ; seule la
partie a2 — (2 x (B — O1) représentera les acides faibles libres (voir flg. II).
L'inconvénient de cette méthode est de ne pas permettre la représentation
des éléments se trouvant dans l'eau en quantité infinitésimale.

A p p l i c a t i o n à l'étude des a l t é r a t i o n s c h i m i q u e s d'une eau

Les altérations pouvant survenir au cours de la conservation d'une eau


sont dues au départ des gaz et des acides faibles libres dissous d'une part, et à
l'oxydation de certains composés d'autre part.
Les bases alcalines (Na, K , Li), d'une part, les acides forts (SO 4 H 2 ,
ClH, NO 3 H) d'autre part ne seront pas modifiés.
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 257

I 0 Les acides forts et les bases alcalines restant inchangés, les bases
autres que les alcalines, unies à des acides forts ainsi que les acides faibles
unis à des bases alcalines, ne seront pas déplacés de leur combinaison.
Ces constatations permettent de déduire graphiquement les altérations
possibles d'une eau.

CO ,libre

CO2
B-a1 W
_0J
3

B-a'

Ca

Mg

a' M
OJ
-O
Na

B A
FIG. 1. FIG. 2.

Exemples :
2° Eau bicarbonatée sodique (Ca et Mg à l'état de traces).
La figure 3 représente graphiquement les résultats de l'analyse de
l'eau, si l'on groupe en 2 colonnes les anions d'une part, et les cations de
l'autre, on a : figure 4.
— une portion Ci1 d'acides forts qui est unie à une portion b1 de bases.
— une portion a2 d'acides faibles qui se répartit en 3 parties (x et y)
qui sont égales, la dernière (z) représentant le CO 2 libre.
Lors de l'altération de cette eau, la portion (z) de CO2 se dégagera, puis
la portion (y) tendra à s'échapper, provoquant la transformation des bicar-
bonates (x + y -J- b2) en carbonates ( x + b2) neutres.
Parvenue à ce stade, l'eau ne pourra plus évoluer à moins de circons-
tances exceptionnelles.

RODIKR. — L'analyse de l'eau. 18


258 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

/ 1

CO2
,CO2 libre
N

FIG. 3. FIG. 4.

3° Eau bicarbonatée calcique, magnésienne et sodique.


Soit le graphique suivant représentant cette eau.
En 5 on a les résultats d'analyse.
En 6 les résultats sont présentés en 2 colonnes.
L'acidité se répartit ainsi :
O1 (acides forts) unis à S1 (bases alcalines) partie stable;
a 2 (acides faibles) unis à b2 (bases alcalines) partie stable ;
a3 (acides faibles) unis à b3 (bases alcalinoterreuses) ;
a 4 (acides faibles) unis avec a3 et a 2 aux bases b2 et b3 sous forme de
bicarbonates a4 représente la partie d'acide faible pouvant se dégager
lors de la décomposition, cette portion est égale à la somme (a 2 + a3).
ab acide carbonique libre.

Lors de la conservation de cette eau, le CO2 libre se dégagera en premier,


puis ensuite, le CO2 formant les bicarbonates (a 4 ).
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 259

A ce moment, le carbonate de magnésium et le carbonate de calcium


étant insolubles, il y aura précipitation de ces sels et la composition finale
de l'eau sera celle indiquée par la 3 e partie de la figure.

K kJ

as
(CO 2 Wre)

CO,

K (CO 2 )
3*
(32+3 3)

(CO2)
63 33 33
(Ca+Mg)

Ca
Na b2 (COz)
(Na) a2
Ma Cl b,
(Na)
SOj (CUSO4)

F I G . 5. FIG. 6. FIG. 7.

Remarques.
I 0 Ces principes d'étude peuvent être appliqués à d'autres cas, et en par-
ticulier à l'analyse de l'évolution d'une eau sulfureuse au contact de l'air.
2° Il ne faut pas considérer comme absolues les constatations faites d'après
ces graphiques, en effet :
260 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

a) les altérations d'une eau qui sont régies par ces facteurs extérieurs
complexes (température, pression, etc...) peuvent conduire dans certains cas
à une augmentation de leur teneur en sels dissous (eaux agressives).
b) le départ des acides faibles n'est jamais complet et d'autre part, les
sels tels que le CO3Ca ou le CO3Mg ont une solubilité propre non négligeable.
c) il ne faut pas oublier que l'eau est un liquide de composition com-
plexe dont les différents constituants réagissent les uns sur les autres.

BIBLIOGRAPHIE

L. LESCŒUH, Constitution Chimique des eaux minérales. Représentation gra-


phique. Ann. de la Société d'Hgdrol. et de Climatol. Méd. de Paris,
1927-1928, n ° 5, p. 240.
H. SCHOELLEF, Hydrogéologie, Inst. Français du pétrole, 1955, vol. II, p. 251.
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 261

TYPE DE B O R D E R E A U D'ANALYSE

(Lieu et date du prélèvement de l'échantillon)


-, le - 19

FEUILLE DE R E N S E I G N E M E N T S
POUR
L'ANALYSE CHIMIQUE DE L'EAU D

I. — P R É L È V E M E N T ET E X P É D I T I O N DES ÉCHANTILLONS

Le plus grand soin doit être apporté au prélèvement de l'eau destinée à


l'analyse.
Employer des flacons neufs, en verre blanc,^bouchés émeri ou avec des
bouchons de liège neufs maintenus une IieureJi l'ébullition puis séchés et
paraffinés. Proscrire l'usage de récipients en tout autre matière. Traiter ces
flacons par 20 ml de solution saturée de permanganate de potasse ; les égout-
ter. Les laisser ensuite en contact pendant 10 mn avec 10 ml d'acide sulfu-
rique commercial, puis les rincer abondamment à l'eau ordinaire jusqu'à
cessation de toute acidité au papier de tournesol et les rincer enfin plusieurs
fois avec de l'eau distillée fraîchement préparée.
Au moment du prélèvement, rincer les bouteilles à trois reprises avec
de l'eau à analyser puis les remplir jusqu'au bord. Enfoncer les bouchons
dans le goulot, de telle façon qu'il n'y ait pas de bulles d'air et recouvrir de
papier de parchemin, soigneusement ficelé.
Le mode de prélèvement variera suivant la situation de l'eau. Dans le
cas d'une rivière, d'une nappe ouverte, d'un réservoir, d'une citerne, plonger
la bouteille à une certaine distance du fond et de la surface et assez loin des
rives ou des bords. Éviter soigneusement d'agiter l'eau pour ne pas mettre
en suspension les dépôts. Dans certains cas, on pourra aussi prélever plusieurs
échantillons et, par mélange, obtenir un échantillon moyen. S'il est néces-
saire de se servir d'un vase intermédiaire, laver et rincer préalablement ce
vase avec soin au moyen de l'eau à analyser. Dans le cas de prélèvement à
une pompe ou à un robinet, faire couler l'eau pendant un certain temps,
fonction de la distance de la nappe, qui ne sera jamais inférieur à 10 mn.
Le volume nécessaire pour une analyse chimique est, au minimum,
de 5 litres.
Diriger sans délai les échantillons sur le laboratoire d'analyse.
262 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

II. — R E N S E I G N E M E N T S A F O U R N I R P O U R U N E A N A L Y S E D ' E A U

Le Médecin chargé de prélever les échantillons doit répondre de la manière


la plus précise à toutes les questions ci-après :
I 0 Propriétaire ou autorité qui
demande l'analyse
2° Cause qui motive la demande
d'analyse (source à capter,
appréciation d'une eau de bois-
son, épidémie, etc...)
3° N o m du point d'eau
4° Origine de l'eau (source, puits
sondage, rivière, citerne, etc...).
5° Débit approximatif à la minute
ou à la seconde. Dans le cas
d'une nappe souterraine, pré-
ciser la profondeur et l'épais-
seur de cette nappe
6 ° Nature géologique des terrains
traversés
7° Préciser les causes de souillures
permanentes ou accidentelles
auxquelles l'eau paraît exposée
(ferme, fosse à fumier, étable,
puits perdu, cimetière, usine,
etc...), ainsi que la nature des
cultures alentour, la nature des
engrais utilisés et les épandages
effectués
8° Enregistrer les remarques des
usagers ou riverains concer-
nant les variations d'aspect ou
de débit, ainsi que des modifi-
cations provoquées par les
pluies ou la fonte des neiges.
9° Prendre la température de
l'eau à l'émergence
IO0 Prendre la température am-
biante au moment du prélève-
ment
11° Usages auxquels l'eau est des-
tinée (boisson, lavage, abreu-
vage, usines ou chaudières,
etc...)
12° Ville ou établissement que
l'eau alimente, le cas échéant,
le système d'épuration utilisé.
13° Date et heure du prélèvement.
14° Observations diverses

(Signature de l'agent chargé de prélever les échantillons)


PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 263

., le.. 19...

ANALYSE CHIMIQUE DE L'EAU (l >


PRÉLEVÉE LE

CARACTÈRES ORGANO-LEPTIQUES

Couleur : Odeur : Saveur

CARACTÈRES PHYSICO-CHIMIQUES

Température . Résistivité (en ohms à 18 0 C) . .


PH Turbidité

EXAMENS PRÉLIMINAIRES

Résidu à I l O 0 C Matières en suspension


Résidu à 525 0C Matières décantables
Titre TA (en degrés) Dureté totale (en degrés)
Titre TAC (EN DEGRÉS) Dureté permanente (en degrés),

CONTROLE CHIMIQUE DE LA POLLUTION D E L'EAU

N organique en N Oxygène consommé par les


matières organiques :
N ammoniacal en N — en milieu acide
N nitreux en N — en milieu alcalin

MINÉRALISATION

CO2 total Calcium en C a + + . . . .


CO 2 libre dissous Magnésium en Mg++
Bicarbonates en CO 3 I U
Sodium en N a +
Carbonates en CO 3 ...
Chlorures en C l - Potassium en K + . . .
Sulfates en SO 4 Fer en Fe++
Nitrates en N O 3 -
Aluminium en A l + + +
Phosphates en PO 4 ..
Silice en SiO 3 — Manganèse en Mn++.

(1) Les résultats d o n t l'expression n'est pas spécifiée sont exprimés en milligrammes
par litre d'eau.
264 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

EXAMEN MICROSCOPIQUE

RECHERCHES SPÉCIALES

EXPRESSION DES RÉSULTATS

Résultats Représentation graphique


en milliéquivalents

NO3- ... Ca++ . . .

SO4- - . . Mg+ + . . .

CO 3 H - . . Na+ ....

ci- K^

Total.. Total..

COMPOSITION HYPOTHÉTIQUE
(en milligrammes par litre)

Silice Ricarbonate de magnésium


Nitrate de c a l c i u m . . . Bicarbonate de sodium.
Sulfate de c a l c i u m . . . Chlorure de c a l c i u m . . . .
Sulfate de magnésium Chlorure de magnésium.
Sulfate de s o d i u m . . . . Chlorure de sodium
Bicarbonate de calcium Chlorure de potassium. .

INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

Le Chef de Service,
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE L'EAU 271

B U L L E T I N D ' A N A L Y S E C O M P L È T E N O R M A L E D E A U <*>
( E x a m e n d'une eau inconnue destinée à une distribution nouvelle)

Eau d e s t i n é e à i a l i m e n t a t i o n en eau ( I ) —
de ( 2 ) — —
C o m m u n e de — — —

RENSEIGNEMENTS RELATIFS A U PRÉLÈVEMENT

Opérateur —
P e r s o n n e s ayant a c c o m p a g n é l ' o p é r a t e u r
D a t e et h e u r e
Conditions atmosphériques : température pression.——
N a t u r e et i m p o r t a n c e des p r é c i p i t a t i o n s de la p é r i o d e p r é c é d a n t le p r é l è v e m e n t —
S é c h e r e s s e , basses eaux, o r a g e s , pluies persistantes, crues, etc. (3)

O R I G I N E DE L'EAU

N a t u r e d u p o i n t d ' e a u : S o u r c e , puits, forage, c o u r s d'eau, lac o u c t a n g naturel o u artificiel, r e t e n u e d ' u s i n e ,


citerne (3)
D é n o m i n a t i o n locale d u p o i n t d ' e a u ( 4 )
S i t u a t i o n cadastrale - parcelle n ° Section
C o m m u n e de
C r o q u i s d e situation
N o m du propriétaire du terrain —
C o o r d o n n é e s L a m b e r t (5)
N Etage g é o l o g i q u e
N a t u r e d u t e r r a i n aquifère

D é b i t naturel Débit du pompage


O E
D u r é e d u p o m p a g e avant p r é l è v e m e n t . — et
a b a i s s e m e n t de la n a p p e
P r o f o n d e u r d u puits o u f o r a g e —
S N i v e a u de la nappe : statique dynamique
P r o f o n d e u r à laquelle le p r é l è v e m e n t a été f a i t — -

Causes éventuelles de pollution, permanentes ou non permanentes


dans l'état actuel des lieux (6)

RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES

(1) Indiquer s'il s'agit d'eau potable ou industrielle.


(2) indiquer s'il s'agit de chef-lieu d'une commune, d'un hameau, d'un syndicat intercommunal, d'une Industrie (indiquer la nature)
(3) Rayer les mentions inutiles.
(4) Nom de la source, du ruisseau, etc.
(5) Dans ie cas où les renseignements précédents seraient imprécis.
(6) Peuvent résulter de lieux habités, déversement, aménagement insuffisant ou trop récent du point de prélèvement.

( » ) Extrait d e la n o r m e T 90-000 ( a o û t 195-4), a v e c l ' a u t o r i s a t i o n d e l ' A s s o c i a t i o n française d e N o r m a -


lisation ( A F N O R ) , 23, r u e N . - D . d e s V i c t o i r e s , Paris, 1 ' Seule fait foi la n o r m e originale dans son édition
la plus r é c e n t e .
266 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

EXAMEN AU LABORATOIRE
E X A M E N SUR PLACE DÉTERMINATIONS Commencé le :
Terminé le :

Sur eau brute

Aspect
Turbiditi
Couleur
Odeur
Saveur
Température en 0 C
PH
Résistivité à 2 0 ° C en o h m par c m .
mg au litre mé au litre mg au litre

A n h y d r i d e carbonique libre
Oxydabilité à chaud 10 mn (milieu alcalin)
Matières en suspension totales

Sur eau séparée des matières


en suspension par filtration, dé-
cantation ou centrifugation

Résidu sur eau filtrée à 105-1 I O 0 C . . .

Notations Notations
particulières particulières

(TH)- D u r e t é totale (TH)-


(TA)_ | — à la phénolphtaléine (TA) —
Alcalinité
(TAQ- ' — au méthylorange . . (TAC)-

mg au litre mg au litre

Oxydabilité à chaud I 0 mn (milieu alcalin)


Silice totale

CATIONS mé au litre mg au litre ANIONS mé au litre mg au litre

Ca++ CO1--
Mg+ + HCO,-
NH,+ S O . -
Na+ F-
K+ Cl-
Fe+ + NO1-
Mn+ + NO1-
SiO,—
P O . —

Somme : Somme :

N O T A : Le mode d'obtention des valeurs indiquées doit être précisé :


— S'il s'agit d ' u n e mesure directe, donner par exemple la référence à la norme.
— Si les valeurs ont été calculées, indiquer à partir de quelles mesures.
CHAPITRE XV

INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE
D'UNE ANALYSE D'EAU

En dehors des normes bactériologiques il n'existe pas de règles absolues


concernant les qualités physico-chimiques d'une eau de boisson. Certains
éléments toxiques du fait de leur présence doivent proscrire l'emploi d'une
eau. D'autres peuvent être à la rigueur tolérés s'ils ne dépassent pas une
certaine limite. Encore faut-il tenir compte d'une consommation occasion-
nelle ou quotidienne. Dans ce dernier cas on ne saurait négliger la possibilité
d'une accumulation dans l'organisme. En ce qui concerne les éléments non
toxiques on peut indiquer des taux limites sans toutefois les considérer comme
absolus. En effet l'organisme est susceptible d'absorber des quantités rela-
tivement élevées de ces éléments sans qu'apparaissent de troubles particu-
liers autres que des manifestations d'intolérance gastro-intestinale, cédant le
pas rapidement à l'accoutumance. Ainsi les populations des régions saha-
riennes consomment depuis des siècles des eaux fortement minéralisées.
Cependant lorsqu'il s'agit de choisir une eau destinée à une collectivité, on
doit retenir celle qui est de meilleure qualité et qui sera susceptible de satis-
faire Ie consommateur par ses qualités organo-leptiques.
L'analyse d'une eau révèle la présence de gaz, de matières minérales et
de matières organiques en solution ou en suspension. Ce sont Ia qualité et la
quantité de ces divers constituants qui « définissent » une eau, précisent et
limitent son emploi aux divers usages (alimentation de l'homme et des ani-
maux domestiques, besoins ménagers, besoins industriels, irrigations, etc...).
Les laboratoires expriment les résultats des analyses physico-chimiques
caractérisant une eau sous forme simplifiée et plus ou moins codifiée, qui
constitue une sorte de langage conventionnel. Il est important que l'hygié-
niste ait de ce langage une pratique suffisante pour en interpréter les chiffres.
L'eau étant un milieu complexe et changeant, il ne faut pas demander à
l'analyse plus qu'elle ne peut donner, car elle n'est très souvent que l'expres-
sion fugitive des éléments constitutifs au moment du prélèvement. Il peut être
alors beaucoup plus important de suivre la variation d'un anion ou d'un
cation que de l'évaluer à un moment donné.
268 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

En ce qui concerne le contrôle chimique de la pollution on ne peut arrêter


une distribution sur un simple résultat de dosage chimique (nitrites, ammo-
niaque, azote organique, etc...). Elle est nécessaire de procéder à des examens
complémentaires pour préciser la contamination et comparer les résultats
avec ceux de l'examen bactériologique.
En hydrologie, comme en toutes choses, il faut une certaine mesure et
un peu de bon sens pour éviter par une interprétation trop stricte de déclen-
cher certaines mesures dont les conséquences sont souvent imprévisibles.

Aluminium.
L'aluminium susceptible d'être retrouvé dans l'eau ne présente pas de
caractère de toxicité. Les quantités massives de sulfate d'alumine journelle-
ment utilisées à travers le monde pour le traitement des eaux, n'ont jamais
posé de problèmes toxicologiques. La dose d'alumine contenue dans une
eau est généralement très faible. Pour une eau de bonne qualité elle ne dépasse
pas 5 mg par litre. La législation française indique qu'il est souhaitable que
la teneur en aluminium de l'eau après traitement ne soit pas supérieure à la
teneur de l'eau brute.

Ammoniaque.
L'ammoniaque est assez souvent rencontrée dans les eaux et traduit
habituellement un processus de dégradation incomplète de la matière orga-
nique. Sa présence est à rapprocher des autres éléments azotés identifiés
dans l'eau : nitrites et nitrates et des résultats de l'analyse bactériologique.
Il faut toutefois se souvenir que l'ammoniaque peut être rencontrée
dans les eaux météoriques et dans celles provenant de sols tourbeux et maré-
cageux. Dans ce dernier cas, elle a une origine purement végétale. On a
signalé aussi que dans certains puits tubés, il peut y avoir une production
électrochimique d'ammoniaque.
Enfin l'ammoniaque est utilisée associée au chlore dans certains procédés
de stérilisation. Il ne faut donc pas conclure trop rapidement et faire preuve
de prudence dans l'interprétation des résultats. Une eau potable 11e devrait
pas renfermer plus de 0,5 mg par litre d'azote ammoniacale. La présence
d'ammoniaque dans l'eau peut entraîner le développement de certains
germes donnant des goûts désagréables. Elle présente aussi l'inconvénient
de nécessiter une augmentation de la consommation du chlore pour la sté-
rilisation.

Anhydride carbonique.
L'anhydride carbonique est un élément de l'agressivité ou de l'incrusta-
tion.
Pour une teneur de bicarbonates de calcium et de magnésium, il existe
une quantité nécessaire d'acide carbonique pour qu'il n'y ait pas décompo-
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 269

sition des bicarbonates et précipitation des carbonates. Cette quantité est


connue sous le nom d'acide carbonique équilibrant. Si une eau contient une
quantité supérieure à cette quantité nécessaire, cet excès constitue l'acide
carbonique agressif. Dans ce cas il n'y aura pas formation de couches carbo-
natées protectrices et l'eau sera susceptible de dissoudre des métaux toxiques
sur les surfaces en contact. Par contre, dans le cas où la quantité de CO2
libre est inférieure à la quantité théorique de CO2 équilibrant, il y aura une
précipitation des carbonates et incrustation. La présence de CO2 donne une
saveur plus agréable à l'eau et ne présente aucun inconvénient pour la santé.
Il faut noter que les eaux d'alimentation de chaudières ne doivent pas conte-
nir d'acide carbonique libre.

Arsenic.
Il n'est pas signalé que le traitement des cultures par les dérivés arséni-
caux soit à l'origine de la présence d'arsenic dans les eaux de distribution.
Cependant dans certaines régions, ces produits sont utilisés en quantité très
importante. Il n'en est pas de même pour les déchets industriels qui sont assez
souvent à l'origine de pollutions arsenicales.
Les normes américaines et la législation française indiquent 0,05 mg
par litre comme concentration limite d'arsenic dans l'eau.
La limite anglaise moins sévère, est identique à celle préconisée par le
Comité d'experts de l'O.M.S. et fixée à 0,2 mg par litre. Des quantités supé-
rieures à ce chiffre peuvent cependant être absorbées, et nous avons vu dans
certaines régions minières consommer de l'eau contenant 0,80 mg par litre.

Bore.
Le bore n'existe qu'assez exceptionnellement dans les eaux de distri-
bution. Il est plus fréquent de le retrouver dans les eaux usées. Des quantités
correspondantes à 2 mg par litre ne présentent pas d'inconvénients. Des
quantités nettement supérieures, doivent être considérées avec circonspec-
tion étant donné l'affinité considérable du bore pour le système nerveux.

Calcium.
Le calcium qui est un élément de la dureté est généralement l'élément
dominant des eaux potables. Il existe surtout à l'état de bicarbonates et en
quantité moindre sous forme de sulfates, chlorures, etc... Les eaux de pluies,
de citernes n'en renferment que des traces.
L'influence du calcium de l'eau sur la santé de l'individu a été souvent
discutée. Cependant les recherches et les études statistiques ont montré qu'il
n'y avait aucune relation entre certaines affections et la teneur de cet élément
dans l'eau. D'ailleurs les quantités susceptibles d'être ingérées en boisson sont
inférieures aux quantités nécessaires à l'organisme, estimées approximative-
ment de 0,7 g à 1 g par jour.
270 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Les eaux potables de bonne qualité renferment de 100 à 140 mg de cal-


cium par litre, soit en CaO 150 à 200 mg ou 250 à 350 mg en CO3Ca.
Les eaux qui dépassent 200 mg de calcium, présentent de sérieuses diffi-
cultés pour les usages domestiques et pour l'alimentation des chaudières.

Chlore.
L'installation d'une stérilisation par le chlore soulève assez souvent
chez le consommateur un problème de fait. Plus particulièrement le traite-
ment au « Break point » contribue à laisser subsister des quantités relative-
ment importantes de chlore résiduel dans l'eau; des taux de 1 mg à 1,5 mg ne
sont pas rares. Si le réflexe de l'Américain est de rechercher ce goût comme un
critère de stérilité, l'Européen a plutôt tendance à rejeter une eau ayant une
saveur chlorée prononcée. Certaines populations non averties peuvent
alors être amenées à attribuer des troubles divers à la présence du chlore.
Bien que cet élément soit susceptible de paralyser des systèmes enzymatiques
importants, en particulier la triosephosphodeshydrogenèse nécessaire à
l'oxydation du glucose, il n'a pas été signalé d'accident par la consommation
d'eau chlorée. D'ailleurs le chlore résiduel disparaît très rapidement dans le
tube digestif sous l'action de la salive et du liquide gastrique. La législation
française indique que l'on ne devrait pas dans les conditions normales
d'exploitation laisser subsister au départ de la distribution plus de 0,10 mg de
chlore libre par litre.

Chlorures.
Le gros inconvénient des chlorures est la saveur désagréable qu'ils intro-
duisent dans l'eau. Ils sont susceptibles aussi d'amener une corrosion dans
les canalisations d'eau chaude. La législation française et les normes amé-
ricaines suggèrent que Ia quantité de chlore (CL) dans l'eau ne doit pas
dépasser 250 mg par litre. Le Comité des experts de l'O.M.S. indique comme
limite approximative 350 mg de chlore par litre. Cette quantité peut être
assez largement dépassée et atteindre 900 mg de chlore par litre et en parti-
culier dans les zones arides, sans autre inconvénient qu'un goût désagréable.
Dans le contrôle des eaux, ce qu'il importe de constater c'est moins le
taux absolu des chlorures qu'elles contiennent que la constance de ce taux.
Il ne faut cependant pas penser qu'il y a obligatoirement une pollution d'ori-
gine humaine ou animale lorsqu'il y a une augmentation du taux de chlo-
rures. Pour peu que le débit soit important, il faudrait admettre une pollu-
tion massive assez invraisemblable pour un relèvement relativement faible
du taux des chlorures. Une diminution peut aussi bien être le fait d'infiltra-
tions superficielles tout aussi dangereuses. Les variations du taux de chlo-
rures peuvent être provoquées :
— dans les zones arides par un lessivage superficiel en cas de fortes
pluies.
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 271

— dans les zones industrielles par des pollutions d'eaux usées.


— en bord de mer par des infiltrations d'eau de mer dans les nappes,
en particulier lors de pompages excessifs.

Chrome.
Le chrome est un élément anormal de l'eau. Il provient habituellement
des eaux usées des ateliers de galvanoplastie. Le Congrès d'Amsterdam avait
retenu que l'eau potable ne devrait pas contenir de chrome. Les normes
américaines et le Comité des experts de l'O.M.S. ont adopté comme concen-
tration limite maximum du chrome à l'état hexavalent le chiffre de 0,05 mg
par litre. La législation française, plus stricte, précise que l'eau potable ne
doit pas en contenir.

Couleur.
L'eau potable examinée sous une épaisseur moyenne de 20 cm est inco-
lore. Sous une épaisseur de quelques mètres, l'eau pure a une coloration bleue.
En fonction de la turbidité et des matières en solution elle pourra virer au
vert, jaune ou brun. Bien que l'eau colorée puisse ne pas être dangereuse,
elle présentera des inconvénients et sera suspecte au consommateur.
Dans un certain nombre de pays, la valeur de 10 mg/1 Pt, est considérée
comme un chiffre qu'il est souhaitable de ne pas dépasser et la valeur de
20 mg/1 Pt est admise comme limite supérieure acceptable.

Cuivre.
Une eau potable ne doit contenir du cuivre qu'à l'état de traces. En
dehors de pollutions industrielles ce métal provient habituellement de la
corrosion des tuyauteries, plus rarement il peut constituer le résidu d'un
traitement des algues par les sels de cuivre.
Les normes américaines indiquent comme dose limite, la quantité de
3 mg par litre. Le Comité des experts de l'O.M.S. et la législation française
précisent comme concentration limite la dose de 0,05 mg par litre à la station
de pompage et 3 mg par litre après 16 heures de contact avec les canalisations
neuves. La toxicité relativement faible des sels de cuivre pourrait permettre
des doses plus élevées, surtout si l'on tient compte des apports quotidiens
par l'alimentation. Cependant la saveur métallique et astringente des sels
de cuivre apparaît pour des doses de 4 à 5 mg par litre.
Il y aura lieu d'éviter la séjour trop long de l'eau en présence de cuivre.
Quant aux dangers relevés par certains à propos du traitement des algues,
il y a lieu de se rappeler que le cuivre n'intervient approximativement que
pour un quart dans le poids moléculaire du sulfate de cuivre.

Cyanures.
Les cyanures retrouvés dans les eaux proviennent des eaux résiduaires
industrielles. Celles-ci peuvent avoir pour origine :
272 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

— les installations de cyanuration, galvanoplastie; le cyanure se trouve


alors en grande concentration mais le volume journalier est faible.
— les eaux de lavages des gaz de hauts fourneaux et de cokeries. La
concentration en cyanure est très faible mais le volume est relativement consi-
dérable.
Suivant la salification, les cyanures sont plus ou moins solubles et plus
ou moins toxiques. Cependant quelque soit le sel en cause, leur présence en
saurait être tolérée dans l'eau potable à une dose supérieure à 0,01 mg par
litre (exprimé en C N - ) . Cette concentration limite a été admise par le Comité
des experts de l'O.M.S. La législation française indique que l'eau potable
ne doit pas en contenir.

Degré hydrotimétrique.
Le titre hydrotimétrique exprime approximativement la teneur de l'eau
en sels de calcium et de magnésium. Ces éléments précipitent avec le savon
qui perd ainsi son pouvoir détersif et ne moussera plus que difficilement.
En ce qui concerne la toilette, dans le cas des eaux douces et après rinçage
la peau reste lisse et souple, tandis qu'avec des eaux dures elle se couvre de
savon calcaire et magnésien insoluble et devient rêche. A titre indicatif,
une eau dure entraîne une consommation supplémentaire de savon de 100 g
par degré hydrotimétrique et par mètre cube. Il faut retenir aussi que les
sels de calcium et de magnésium s'opposent à la cuisson convenable des
légumes. Enfin, si pour éviter la corrosion, la formation d'une couche carbo-
natée dans les canalisations nécessite une certaine dureté, une dureté élevée
entraîne dans les chaudières à vapeur la formation de tartre particulièrement
gênant.
Les eaux potables de bonne qualité ont un degré hydrotimétrique infé-
rieur à 15 degrés. Elles sont acceptables jusqu'à 50 degrés. Mais si elles dépas-
sent 60 degrés leur utilisation est extrêmement difficile et leur adoucissement
devrait être envisagé.

Dureté totale.
La dureté totale exprimant les mêmes éléments que riiydrotimétrie,
les indications données pour cette dernière, restent valables.
Eaux de bonne qualité jusqu'à 150 mg en CO3Ca (3 mé).
Eaux de qualité acceptable... jusqu'à 500 mg en CO3Ca (10 mé).
Eaux d'utilisation difficile, à adoucir au-dessus de 600 mg en CO3Ca
(12 mé).

Fer.
Le fer à l'état ferreux est assez soluble dans l'eau; oxydé à l'air, il passe
à l'état ferrique et peut précipiter. Suivant les cas il pourra exister en solu-
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 273

tion à l'état colloïdal, sous forme de complexes organiques ou minéraux;


dans ce dernier cas en particulier, si on a utilisé dans le traitement de l'eau
des polyphosphates.
Il peut avoir pour origine, soit les terrains traversés par les eaux, soit le
plus souvent, les conduites d'amenées. Étant donné les quantités importantes
de fer apportées par l'alimentation, le fer de l'eau ne présente aucun incon-
vénient au point de vue physiologique. Indépendamment d'une saveur désa-
gréable l'aspect rougeâtre qu'il donne à l'eau n'est pas engageante pour le
consommateur. D'autre part, les eaux ferrugineuses ont l'inconvénient de
tacher le linge. Les limites indiquées ont été adoptées pour pallier aux incon-
vénients ménagers et non pas pour éviter des accidents toxiques, les eaux
ferrugineuses contenant plus de 5 mg au litre pouvant être ingérées sans
inconvénients. La législation française et le Comité des experts de l'O.M.S.
ont retenu comme concentration limite approximative le chiffre de 0,1 mg/1.
Les normes américaines suggèrent que la quantité totale de fer et de manga-
nèse ne devrait pas dépasser 0,3 mg par litre. On peut considérer comme limite
supérieure pour le fer le chiffre de 0,4 mg par litre.

Fluor.
Le fluor peut être à l'origine de fluoroses et en particulier d'altérations
dentaires connues sous le nom de « Mottled enamel » chez les anglo-saxons
et de « Darmous » en Afrique du nord. Il est aussi susceptible d'amener une
diminution du nombre des caries dentaires. Dans certaines régions, la teneur
des eaux en fluor peut être élevée. Il a été établi que la consommation d'eau
dont la concentration en fluor est supérieure à 2,7 mg par litre, gêne le déve-
loppement normal des dents. Une eau contenant 5 mg de fluor par litre cause
un type sévère « d'émail marbré ». L'émail étant creusé et corrodé, il n'y a pas
seulement modification des dents en apparence. Les altérations de la struc-
ture et la diminution de la solidité sont telles que l'on doit envisager leur
remplacement par de fausses dents dès le jeune âge. S M I T H a établi les
concentrations toxiques en fluor des eaux potables. Une eau dont la teneur
en fluor comprise entre 0,1 et 0,8 mg n'entraîne pas l'émail marbré. Une eau
qui contient plus de 0,9 mg peut être dangereuse et constituer le point de
départ d'une altération possible. La limite la plus basse de la concentration
toxique en fluor, paraît être de 0,9 à 1 mg par litre. Ce chiffre a été admis
sensiblement par R I D E R qui abaisse cependant le taux pour les enfants à
0,7 mg par litre. Cependant C H A R N O T estime qu'il doit être tenu compte non
seulement de la concentration, mais également de la forme sous laquelle,
le fluor existe dans l'eau de boisson; le fluorure de calcium étant moins
toxique que le fluorure de sodium.
Les normes américaines précisent que les eaux contenant plus de 1,5 mg
par litre de fluor doivent être rejetées. Le Comité des experts de l'O.M.S.
indique une concentration limite identique. Par contre la législation fran-
çaise donne comme limite maximum 1 mg par litre.

RODIER. — L'analyse de l'eau. 19


274 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Les expériences d'addition de fluorures à l'eau, dans le but de diminuer


les caries dentaires qui se sont considérablement développées, doivent donc
tenir compte de ces limites. La concentration habituellement utilisée est de
1 mg de fluor par litre.

Iode.
L'iode existe à l'état de traces dans la plupart des eaux. C'est C H A T I N
(1850) qui après avoir entrepris une série de recherches sur la teneur en iode
de l'air, de l'eau, du sol, des aliments, aboutit à la conclusion que « la trop
faible teneur en iode de l'eau de boisson dans certaines contrées paraît être
la principale cause du goitre ». A cette époque, son opinion ne fut pas admise,
mais depuis, les arguments se sont accumulés pour lui donner une base indis-
cutable. Le goitre augmente là où la teneur en iode du sol décroît. La fré-
quence du goitre est inversement proportionnelle à la richesse des aliments
et, particulièrement de l'eau en iode. Les besoins de l'organisme sont
estimés de l'ordre de 200 à 300 ^g par jour. L'expérience suisse de pro-
phylaxie du goitre par vente de sel de cuisine iodé à 1 p. 200 000 apportant
environ 50 ^g d'iode supplémentaire par jour a apporté une amélioration
très importante. Certains essais américains d'addition de dérivés iodés à
l'eau, mais avec des doses plus élevées ont provoqué des accidents d'intolé-
rance (iodisme) ou des réactions d'hyperthyroïdisme. Il faut signaler qu'à
côté de la déficience en iode, il existe d'autres facteurs goïtrigènes qui n'ont
pas encore tous été mis en évidence. Parmi ces facteurs additionnels semblant
provoquer une demande plus grande en iode de la part de l'organisme, on
peut citer : l'arsenic, le fluor, le calcium. A propos de ce dernier élément, il a
été noté ( M U R R A Y , R Y L E , SIMPSON et W I L S O N ) qu'une teneur en iode qui
dans une eau douce est suffisante pour prévenir Ie goitre peut être insuffisante
si l'eau est dure.

En Hollande, des quantités de 50 ^g d'iode par litre ont été ajou-


tées à l'eau de distribution en tenant compte d'une consommation indivi-
duelle de 1,5 1 par jour.

Magnésium.
Le magnésium est un élément de la dureté. Il ne provoque pas de phéno-
mènes toxiques mais les sels de magnésium ont un effet laxatif qui diminue
assez rapidement avec l'accoutumance. L'interprétation des taux de magné-
sium dans l'eau doit se faire en liaison avec les sulfates. Aussi le Comité des
experts de l'O.M.S. conseille de ne pas tolérer plus de 30 mg par litre si l'eau
contient en même temps 250 mg par litre environ de sulfates. Si la quantité
de sulfates est inférieure on peut tolérer comme concentration limite approxi-
mative 125 mg par litre. Les normes américaines retiennent aussi la dose de
125 mg par litre et Ia législation française estime qu'il est souhaitable de
ne pas dépasser ce chiffre. Cependant nous avons vu dans les zones arides
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 275

consommer couramment des eaux contenant 200 mg par litre de magnésium


avec des teneurs élevées en sulfates.

Manganèse.
Étant donné les quantités amenées journellement par l'alimentation,
le manganèse de l'eau ne peut être considéré comme présentant un caractère
de toxicité. Au point de vue gustatif, il peut donner un goût désagréable à
l'eau et, s'il précipite, le trouble produit n'est pas engageant. Au point de
vue domestique, il présente l'inconvénient, même en petites quantités, de
tacher la plomberie et le linge. Dans les usines de traitement des eaux, il
favorise la croissance d'organismes perturbant le fonctionnement des filtres
à sable et peut amener la formation de dépôts dans les canalisations.
Les normes américaines suggèrent que la quantité totale de fer et de
manganèse ne dépasse pas 0,3 mg par litre.
Le Congrès d'Amsterdam a retenu comme teneur acceptable 0,05 mg par
litre et comme limite supérieure 0,1 mg par litre. Par contre, la législation
française et le Comité des experts de l'O.M.S. sont plus sévères et indiquent
comme concentration limite approximative le chiffre de 0,05 mg par litre.

Matières organiques.
Il n'est pas possible de doser véritablement les matières organiques que
renferment les eaux. On se fait seulement par des tests, une idée de la quan-
tité de ces matières. Habituellement, on mesure, en milieu acide et en milieu
alcalin la quantité d'oxygène enlevée au permanganate de potassium par
les matières organiques d'origine animale ou végétale contenues dans une
eau. Les résultats s'expriment en oxygène par litre. Le Comité consultatif
d'Hygiène indique en milligrammes d'oxygène par litre les limites suivantes :

Eaux très pures Eaux potables Eaux suspectes Eaux mauvaises

moins de 1 mg entre 1 et 2 mg entre 2 et 4 mg supér. à 4 mg

Ces chiffres nous paraissent un peu arbitraires car il n'apparaît pas qu'il
soit dangereux pour la santé d'absorber des eaux avec des taux nettement plus
élevés.
Certaines eaux artésiennes, les eaux des régions tourbeuses et chargées
d'humus contiennent des doses de matières organiques assez élevées tout en
étant inoffensives. Par contre des eaux n'en renfermant que de faibles traces
peuvent être très dangereuses par les éléments microbiens qu'elles véhi-
culent.
Pour l'interprétation des résultats il ne faut pas être trop absolu et il sera
276 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

nécessaire de les rapprocher de ceux de l'examen bactériologique, une teneur


élevée de matières organiques devant toujours faire suspecter une contami-
nation microbienne. L'inconvénient des matières organiques est de favoriser
l'apparition de mauvais goûts qui pourront être exacerbés par la chloration
et de favoriser le développement de germes, algues et champignons.

Nitrates.

Généralement les teneurs en nitrates des eaux des réseaux de distribu-


tion sont peu élevées. Il n'en est pas de même dans les campagnes où l'on
peut trouver des eaux de puits avec des teneurs relativement élevées. Ces
nitrates ont habituellement pour origine une nitrification de l'azote orga-
nique, mais il peut se faire qu'ils soient en liaison avec la teneur en nitrates des
terrains traversés. Il y a lieu de signaler qu'assez souvent ces eaux sont de
qualité médiocre ou mauvaise en ce qui concerne les autres éléments de la
salinité. Il a été signalé aux U.S.A. et en Europe que l'eau chargée en nitrates
employée pour la préparation des biberons de lait en poudre était susceptible
de faire apparaître chez les nourrissons une cyanose liée à la formation de
méthémoglobine. Cette intoxication provoquée par l'absorption de petites
doses de nitrates est en réalité due aux nitriles formés par réduction des
nitrates sous l'influence d'une action bactérienne. En effet, dans l'estomac
de l'enfant en bas âge, le liquide gastrique, insuffisamment acide permet le
développement de germes réducteurs. Les nitrites ainsi formés passent dans
la circulation générale et sont responsables de la formation de la méthémo-
globine. Le pouvoir d'absorption de l'oxygène par le sang est ainsi progressi-
vement diminué et se traduit par des phénomènes d'asphyxie interne. L'aci-
dité plus élevée du suc gastrique chez l'enfant et l'adulte évite cette réduction.
Cependant notre expérience en matière d'hydrologie nous a mis en présence
d'eaux contenant des nitrates à des doses variées et utilisées sans qu'aucun
accident ne soit signalé. Il apparaît donc qu'un certain nombre de puits ont
des concentrations élevées en nitrates sans que soient relevés des cas de
méthémoglobinémie. L'action toxique ne peut donc être considérée comme
générale et il semble exister en dehors des nitrates, certains facteurs se
surajoutant ou prédisposant les enfants à des accidents.
Le Congrès de Paris et le Comité des experts de l'O.AI.S. ont retenu
comme limite supérieure de la concentration des nitrates dans l'eau le chiffre
de 100 mg exprimé en NO 3 -. La législation française estime qu'il est souhai-
table de ne pas dépasser une teneur en nitrate exprimée en N de 10 mg par
litre (soit 15 mg exprimés en NO 3 -).

Nitrites.
Les nitrites peuvent être rencontrés dans les eaux mais généralement à
des doses faibles. Ils proviennent soit d'une oxydation incomplète de l'ammo-
niaque, la nitrification n'étant pas conduite à son terme. Soit d'une réduction
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 277

des nitrates sous l'influence d'une action dénitrifiante. Une eau qui renferme
des nitrites doit être considérée comme suspecte. Cependant pour l'interpré-
tation définitive des résultats, il sera nécessaire de tenir compte des teneurs
en nitrates, en azote ammoniacal, en matières organiques et de l'examen
bactériologique. Pour des doses élevées, pratiquement exceptionnelles on
retrouverait des risques de formation de méthémoglobine ainsi qu'il l'a été
décrit à propos des nitrates. Il est important de signaler que les eaux en
contact avec certains terrains et certaines conduites peuvent contenir des
nitrites indépendamment de toutes souillures. On trouve aussi quelquefois
des nitrites non suspects dans les eaux pauvres en oxygène. Leur présence a
été signalée dans les eaux de pluie et dans les eaux provenant de la fonte
des neiges. Ils sont aussi susceptibles de se former sous l'action de bactéries
et à des températures élevées à partir de l'ammoniaque provenant de la stéri-
lisation par les chloramines. Il a été constaté en Allemagne que l'oxydation
de l'essence dans le sol peut utiliser en dehors de l'oxygène libre, de l'oxygène
emprunté aux nitrates qui sont alors transformés en nitrites.

Odeur.

L'eau potable doit être sans odeur non seulement au moment du prélè-
vement, mais encore après une période de 10 jours en vase clos à la tempé-
rature de 26 0 C. Les odeurs proviennent soit de produits chimiques, soit de
matières organiques en décomposition, soit d'algues et de protozoaires.
Certaines eaux ont une odeur d'hydrogène sulfuré qui peut disparaître assez
vite après un contact avec l'air. Les eaux de citernes sont souvent malodo-
rantes.

Oxygène dissous.

L'oxygène dissous est lié aux activités biologiques se développant dans


l'eau. Certaines conditions amènent une augmentation, d'autres une dimi-
nution. L'oxygène dissous est aussi fonction de l'origine de l'eau. Les eaux
superficielles pouvant en contenir des quantités relativement importantes,
les eaux profondes n'en contenant le plus souvent que quelques milligrammes
par litre. Les variations de la teneur en oxygène sont aussi importantes que
la valeur du taux absolu. On devra rechercher la cause de toute variation
celle-ci pouvant être fonction des végétaux, des matières organiques oxyda-
bles, des organismes et des germes aérobies. Ces modifications peuvent entraî-
ner des goûts et des odeurs désagréables. De plus, si la teneur est inférieure
à 5 mg par litre, la couche protectrice dans les canalisations métalliques se
formera difficilement, et alors, l'acide carbonique libre d'une eau non agres-
sive sera susceptible d'amener la corrosion.
Le Comité des experts de l'O.M.S. a indiqué comme concentration limite
minimum approximative Ie chiffre de 5 mg par litre.
278 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

pH.
Il est rare que l'acidité ou l'alcalinité soient une contre-indication à la
potabilité. Les eaux potables courantes ont habituellement un p H variant
de 7,2 à 7,6. Les eaux très calcaires ont un pH élevé. Les eaux provenant de
terrains pauvres en calcaire ou siliceux ont un p H voisin de 7 et quelquefois
un peu inférieur. La réaction ionique des eaux stagnantes (marais, étangs,
barrages) peut être fonction de la végétation et de la nature chimique du
fond.

Phénols.
Sous le terme de phénols, on désigne habituellement un ensemble de
composés hydroxylés du benzène évalués par une méthode de dosage choisie
dont l'étalon est le phénol. La législation française, les normes américaines
et le Comité des experts de l'O.M.S. indiquent comme concentration limite
approximative des composés phénolés dans l'eau : 0,001 mg par litre. La
présence de phénols dans l'eau a le plus souvent pour origine, les pollutions
industrielles. Toutefois d'une façon plus limitée, il peut s'agir de pollutions
humaines; en effet, la quantité des dérivés hydroxylés rejetés journellement
par l'organisme humain (transformation des tryptophanes en indoxyle et
processus de détoxication) est évalué de 200 à 300 mg. Ces phénols évoluent
d'ailleurs assez rapidement sous l'action bactérienne. Les quantités habituel-
lement retrouvées ne présentent pas de danger. Toutefois lors de la stérili-
sation par le chlore, il se forme des chlorophénols de saveur très désagréable.

Phosphates.
On retrouve assez souvent des phosphates dans les eaux et habituelle-
ment la quantité ne dépasse pas 1 mg par litre en P 2 O 5 . Dans l'eau de puits,
Ia présence de phosphates peut être liée à une contamination par infdtration
en provenance de fosses d'aisance ou de fumier. Dans le cas des eaux de sur-
face ou de nappes, il peut s'agir d'infiltrations d'eaux résiduaires, indus-
trielles ou d'eau de puits ayant traversé des terres cultivées renfermant des
engrais phosphatés. Dans certaines régions et en particulier dans les zones
phosphatières, la plupart des eaux renferment des traces dûes aux terrains.
Enfin, les phosphates rencontrés peuvent aussi provenir d'un traitement des
eaux (polyphosphates). On peut admettre jusqu'à 1 mg de P O 4 — par litre,
surtout si la présence de phosphates n'est pas liée à une pollution humaine ou
animale. Cependant, des doses supérieures peuvent être tolérées sans danger.
Il faut noter que cet élément est susceptible de favoriser le développement
des algues dans les réservoirs et les grosses canalisations.

Plomb.
Sauf pollution accidentelle, le plomb n'existe pas normalement dans
l'eau. Cependant, de nombreuses intoxications d'origine hydrique ont été
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 279

signalées. Avec les eaux minéralisées contenant des sulfates et des carbonates
alcalino-terreux, il s'établit très rapidement un revêtement des canalisations
en plomb par un dépôt de sulfates et de carbonates. Toutefois, dans le cas où
l'eau a séjourné longtemps dans les canalisations, elle peut se charger en
plomb. Il en est de même lorsque les tuyauteries n'ont pas été utilisées et que
le revêtement intérieur s'est fissuré. Avec les eaux agressives très peu miné-
ralisées et légèrement acides, en particulier celles provenant de terrains grani-
tiques, le revêtement protecteur ne se forme pas à l'intérieur des canalisa-
tions et il peut y avoir entraînement du métal en provenance des tuyaux ou
des joints.
Il a été aussi signalé que les acides gras des peintures au minium utilisées
pour la protection des parois internes des réservoirs métalliques pouvaient
augmenter considérablement la solubilité du plomb.
Au point de vue de la toxicité, il ne faut pas perdre de vue que ce métal
est susceptible de s'accumuler dans l'organisme. Le danger n'est donc pas
seulement lié à l'absorption d'une dose toxique, mais à une accumulation
de doses considérées séparément comme non toxiques. Les normes améri-
caines précisent que les eaux contenant plus de 0,1 mg de plomb par litre ne
doivent pas être utilisées. Le Comité des experts de l'O.M.S. a retenu une
concentration limite identique et précise qu'à la suite d'un contact prolongé
avec les conduites, la teneur de l'eau en plomb peut augmenter, mais quoiqu'il
en soit, cette teneur ne peut dépasser 0,3 mg par litre après 16 heures de
contact avec les canalisations. La législation française est plus sévère et
indique comme concentration limite 0,05 mg par litre ; par contre, les teneurs
correspondant au test d'agressivité sont identiques à celles indiquées ci-dessus
par l'O.M.S. (pas plus de 0,3 mg en plomb par litre après 16 heures de contact).

Potassium.
Le potassium est un élément à peu près constant de l'eau. Les quantités
trouvées sont habituellement très largement inférieures aux teneurs en
sodium. Cet élément ne présente pas d'inconvénients pour la santé des popu-
lations. Il ne faut pas oublier qu'une partie de la radioactivité de l'eau peut
être dûe au K 4 0 .

Radioactivité.
Pour la radioactivité de l'eau, consulter le tableau de la page 280.

Résistivité.
La mesure de résistivité permet d'évaluer rapidement mais approxima-
tivement la minéralisation globale d'une eau potable.
Au cours de déplacements de collectivités cette évaluation rapide faci-
litera l'élimination d'eaux de minéralisation trop élevée.
Dans le cas d'un contrôle de distribution d'eau potable, l'intérêt de
cette méthode ne réside pas dans une seule mesure mais dans une série de
mesures qui permettent de déceler les variations de composition pouvant
T A B L E A U DES CONCENTRATIONS MAXIMA AUTORISÉES
POUR LES RADIOÉLÉMENTS LES PLUS COURAMMENT RENCONTRÉS
(Recommandations de la Commission internationale de Protection contre les radiations.)
J. Rad.-Electr., 1955, n» 10 bis, pp. 34-38.

concentration concentration
m a x . autorisée m a x . autorisée
Isotope dans l'eau Isotope dans l'eau
(fxc/ml) ((xc/ml)

H-3 0,2 Xe-135


Be-7 2.10~2 Cs-134
C-14 3.IO" 3 Cs-135
( c o m m e CO 2 dans l'air) Cs-136
F-18 0,2 Cs-137 + Ba-137
Na-24 8.10- 3 Ba-140 + La-140
P-32 2.10- 4 La-140
S-35 5.10- 3 Ce-141
Cl-36 4.IO- 3 Ce-144 + Pr-144
A-41 5.IO - 4 Pr-143
K-42 3.10- 3 Pm-147
Ca-45 1.10" 4 Sm-151
Sc-46 4.10~ 4 Eu-154
Y-48 3.10" 4 Eu-155
Cr-51 2.10- 2 He-166
Mn-56 3.10- 3 Tm-170
Fe-55 5.10- 43 Ln-177
Fe-59 1.10- Ta-182
Co-60 4.10" 4 W-181
Ni-59 4.10" 3 Re-183
Cu-64 5.IO" 3 Ir-190
Zn-65 2.10" 3 Ir-192
Ga-72 5.10" 4 Pt-191
Ge-71 2.IO" 2 Pt-193
As-76 2.10" 4 Au-196
Rb-86 3.10- 3 Au-198
Sr-89 7.10" 5 Au-199
Sr-90 + Y - 9 0 8.IO- 7 Ti-200
Y-91 3.IO*"4 Ti-201
Zr-95 + Nb-95 6.10~ 4 Ti-202
Nb-95 2.IO-3 Ti-204
Mo-99 3.IO- 3 Pb-203
Tc-96 1.10- 3 Pb-210 + dr (*)
Ru-103 2.IO- 3 Po-210 (sol.)
Ru-106 + Rh-IOO 1.10- 4 Po-210 (insol.)
1.10- 3 At-211
Rh-105 Tn-220
5.10-3
Pd-103 + R h - 1 0 3 R n - 2 2 2 + dr
4.10- 4
Ag-105
5.10" 4
Ag-Ill Ra-226
7.IO - 2
Cd-109 + Ag-109 Ac-227 + dr
2.10- 3
Sn-113 T h naturel
5.10- 4
Sb-125 Th-232 (insol.)
7.10- 4
Te-127 T -234
2.10- 4
Te-129 U naturel (sol.)
0.10-5
1-131 U-naturel (insol.)
4.10- 3
Xe-133 U-233 (sol.)
U-233 (insol.)
Mélange quelconque à l'exception du Sr : Pu-239
1 0 - ' microcurie par ml est une concentra- Pu-239 (insol.)
tion maximum qui peut être employée sans Am-241
danger pour n'importe quel mélange d'émet Cm-242
teurs de rayons bêta, gamma et pour tous les (*) dr = produits de!
émetteurs de rayons alpha excepté Ie R a 226. filiation. I

Pour tenir compte du risque génétique, les chiffres ci-dessus sont affectés par un facteur
de réduction, fixé à 10 ou à 100 suivant que la population exposée représente moins ou plus
du dixième de la population totale.
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 281

survenir du fait d'infiltrations d'eaux superficielles de minéralisations diffé-


rentes et assez souvent polluées.

Saveur.
Dire que l'eau potable doit être insipide, n'indique aucune précision.
La minéralisation de l'eau suivant qu'elle est faible ou importante implique
un goût plus ou moins accentué. Les eaux potables de bonne qualité doivent
avoir une saveur faible et agréable. Dans la pratique il importe surtout que
l'eau ne puisse être considérée comme désagréable par l'usager.
En dehors de la minéralisation, une saveur désagréable, révèle la pré-
sence dans l'eau, de substances indésirables dont il importera alors d'en
préciser l'origine. S'il y a absence des sels habituels et d'acide carbonique,
la saveur de l'eau sera fade; c'est le cas des eaux de citernes. Si elle renferme
une quantité trop forte de chlorures, elle sera saumâtre. Si elle renferme
une quantité trop forte de magnésie, elle sera amère. S'il y a excès d'alumine,
elle sera terreuse. Si elle est chargée en fer, elle sera métallique.

Sélénium.
Le sol de certaines régions peut renfermer des quantités relativement
importantes de sélénium. L'eau ainsi que les denrées alimentaires sont alors
susceptibles de se charger en cet élément. Les normes américaines et le
Comité des experts de l'O.M.S. ont admis comme concentration limite de
sélénium dans l'eau, le chiffre de 0,05 mg par litre.

Silice.
La silice est rencontrée dans l'eau, soit à l'état dissous, soit à l'état
colloïdal. Les eaux des régions granitiques peuvent en contenir des teneurs
élevées. Une eau potable de bonne qualité ne contient pas plus de 20 mg de
silice par litre. Il semble que l'on puisse en tolérer jusqu'à 40 mg par litre
sans graves inconvénients sauf pour les eaux de chaudières à haute pression.

Sodium.
Le sodium est un élément constant de l'eau, toutefois, les concentrations
peuvent être extrêmement variables sauf pour certains malades, il n'existe
pas de dangers dans l'absorption de quantités relativement importantes.
Les quantités dosées doivent cependant être reliées aux teneurs en sulfates
et en chlorures, à cause du goût et de l'action laxative. Il faut se souvenir
que l'adoucissement de l'eau entraîne une élévation de la teneur en sodium.
Au point de vue agricole, le sodium est un élément des bases alcalines et
alcalino-terreuses jouant un rôle dans le maintient de la perméabilité du sol
pour l'irrigation. On utilise assez souvent un coefficient correspondant au
pourcentage de sodium. Celui-ci est donné par Ia formule suivante :
_ (Na + K ) 100
Z0 INd - Ca + M g + (Na + K )
282 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Le chiffre de 60 % de sodium est considéré comme la limite maximum


pour les usages agricoles.

Sulfates.
La teneur en sulfates doit être reliée aux éléments alcalins et alcalino-
terreux de la minéralisation. Suivant ceux-ci et suivant l'intolérance des
consommateurs il est susceptible d'en résulter des troubles gastro-intestinaux.
La législation française, les normes américaines et le Comité des experts
de l'O.M.S. suggèrent que la concentration limite ne devrait pas être supé-
rieure à 250 mg par litre de SO4 L'organisme est susceptible cependant
de supporter des doses beaucoup plus élevées.

Sulfures — Hydrogène sulfuré.


L'hydrogène sulfuré et les sulfures susceptibles d'être rencontrés dans
les eaux peuvent provenir soit d'eaux usées, soit de pollutions industrielles.
Les eaux potables ne doivent pas en contenir. Toutefois, on peut en rencon-
trer des traces dans les eaux de bonne qualité, par suite de la réduction des
sulfates sous l'action de bactéries. Dans l'interprétation des résultats, il y
aura lieu de tenir compte alors des signes d'une contamination azotée et de
l'examen bactériologique.

Turbidité.
La plupart des eaux superficielles ont une turbidité importante. Leur
consommation directe est impossible. On les clarifient, soit par décantation,
soit par addition d'un coagulant, soit par filtration, soit encore par une com-
binaison de ces différents procédés. Le consommateur n'utilisera qu'avec
réticence une eau trouble, même si ses qualités chimiques et bactériologiques
sont satisfaisantes. Il préférera une eau non contrôlée dont la limpidité sera
parfaite. On devra donc retenir que toute eau potable doit être limpide,
c'est-à-dire ne pas renfermer de particules en suspension. Les normes concer-
nant la turbidité de l'eau potable sont assez différentes suivant les pays. Les
Anglais estiment qu'une eau de bonne qualité ne doit pas avoir une turbidité
supérieure à 1 à 2 degrés de silice. Ils considèrent qu'une turbidité de 5 degrés
est déjà appréciable par l'usager et qu'à partir de 10 degrés l'eau ne doit plus
être distribuée. Pour les Américains la turbidité d'une eau de consommation
ne doit pas dépasser 10 degrés de silice. En France, on considère une eau
comme limpide lorsque sa turbidité ne dépasse pas 5 gouttes de solution de
mastic (méthode de DIENERT). Le Congrès d'Amsterdam qui a adopté le degré
de silice comme unité internationale de turbidité a recommandé la recherche
d'un efïluent dont la turbidité ne dépasserait pas 0,5 degré. En fait, si l'on
doit rechercher par des moyens techniques appropriés à améliorer la limpidité
d'une eau, il ne faut pas attacher une importance considérable à cette valeur
limite. On peut considérer comme raisonnable une norme correspondant à
10 gouttes de mastic selon la méthode de D I É N E R T OU 1 degré de silice.
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 283

Température.
La température d'une eau potable devrait être inférieure à la tempéra-
ture de l'air en été et supérieure à la température de l'air en hiver. Pour que
l'eau potable soit désaltérante, sa température doit varier entre 8 et 15 0 C ;
entre 20 et 25 0 C elle désaltère mal. La législation française indique que
la température de l'eau de consommation dont l'optimum se situe entre
9 0 C et 12 0 C ne devrait pas dépasser 15 0 C.

Uranium.
Si on ne tient compte que de la toxicité radioactive de cet élément, les
normes population imposent une dose 2 , 1 0 - ' y-c/ml ou 2 , I O - 4 (xc/1 soit
600 (xg/1 d'uranium naturel. A titre indicatif, les eaux du R h ô n e ont une
teneur en uranium de 1 à 2 [*g/I.

Zinc.
Le zinc pouvant être retrouvé dans l'eau provient habituellement et en
dehors de cas très particuliers des canalisations de laiton ou de fer galvanisé.
Dans ces conditions les risques d'intoxication sont pratiquement nuls. Les
normes américaines indiquent comme dose limite la quantité de 15 mg par
litre. La législation française, le Comité des experts de l'O.M.S. ont retenu
comme concentration limite 5 mg par litre. Il existe ainsi une différence
importante entre ces deux indications. Sans que la toxicité puisse entrer en
jeu, il apparaît surtout que la quantité de zinc tolérable dans l'eau est rapi-
dement limitée par le goût désagréable des sels de zinc. La législation fran-
çaise précise qu'après 16 heures de contact avec une canalisation neuve, la
concentration en zinc ne doit pas dépasser 15 mg par litre.

Minéralisation globale.
Les normes américaines recommandent comme taux limite de la miné-
ralisation totale Ie chiffre de 500 mg/1 et admettent que cette limite peut
atteindre 1 g/1 dans certaines régions.
Si de tels chiffres peuvent être respectés en Europe, une application
trop stricte de ses valeurs limites restreindrait considérablement les possi-
bilités d'alimentation en eau de certains territoires. Ainsi en Afrique du
Nord, de très nombreuses populations consomment sans inconvénient autre
qu'une saveur désagréable, des eaux ayant une minéralisation beaucoup plus
élevée : Gabès (3 g), Agadir (1,8 g), Erfoud (4,3 g). L e seul problème est
l'accoutumance plus ou moins rapide des gens de passage.
Si des chiffres élevés doivent rester exceptionnels il vaut mieux cepen-
dant distribuer en quantité suffisante des eaux médiocres qu'un volume
restreint de qualité acceptable.
Différents auteurs se sont attachés à déterminer les limites de potabilité
des eaux. S C H O E L L E R distingue une potabilité absolue, indépendante des
284 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

régions, du climat et ne dépendant que de la physiologie humaine, et une


potabilité relative dépendant de la composition chimique minima, moyenne
et maxima des eaux de la région. La potabilité relative bonne sera déterminée
par les eaux les meilleures de la région. Il classe les eaux suivant le tableau
ci-dessous :

Momen-
Potabilité Bonne Passable Médiocre Mauvaise
tanée

Extrait sec
(mg 0Ioo) 0-500 500-1000 1000-2000 2000-1000 1000-8000

Pour cet auteur la limite de potabilité absolue est de 8 g ° / 0 0 d'extrait


sec correspondant à un chiffre assez voisin de l'isotonicité du sang.

G O M E L L A a établi une classification des eaux suivant l'étude du goût


et de l'activité physiologique. Pour cette dernière question l'auteur est parti
de l'idée que les ions actifs sont les cations Mg++ et Na+ associés aux anions
SO 4 — et les cations Mg++ associés aux ions CL. Il tient compte en outre du
nombre de litres d'eau ingérés par jour.

Classification d'après l'activité


Classification d'après le goût
physiologique

Indice de Indice de salinité S

salinité G
1 1/j 21/j 31/j 101/j

Eaux b o n n e s . . . 10° - 50° Eaux sans action 60° 30° 20° 6°

Eaux accepta-
bles 50° - 100° Eaux avec une
action légère 120° 60° 40° 12»

Eaux désagréa- Eaux certai-


bles mais sup- nement acti-
portables . . . . 100« - 200° ves 180° 90° 60° 18°

Eaux très diffici- Eaux fortement


lement suppor- actives 500° 300° 200° (30°
tables > 200°

Les indices de salinité G et S sont calculés de la manière suivante :


L'indice de salinité G est la somme des teneurs en ions SO 4 — et C l -
INTERPRÉTATION HYGIÉNIQUE D'UNE ANALYSE D'EAU 285

exprimées en degré de minéralisation c'est-à-dire en 2/10 000 d'équivalent


gramme.
L'indice de salinité S est la somme de trois valeurs déterminées comme
suit :
Soit m, n, s, c, les teneurs en ions :
Mg++, Na+, S O 4 — , C l - exprimés en degrés de minéralisation :
Si s > n n est la première valeur
Si c > m c est la deuxième valeur
Si s — n > 0, m — c > 0 et m — c > s — n
l'expression (s — n) est la troisième valeur, dans ce cas-là :
S = n + c (s •— n)
la troisième valeur peut ne pas exister notamment quand une des expressions
s — n est négative. S se réduit alors à la somme des deux premières valeurs.

BIBLIOGRAPHIE

American Publie Health Association, Standards methods for the examination of


water and sewage, New-York, 1955.
American Wcder Works Associcdion, Water quality and treatment, New-York,
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19 déc. 1954, p. 11928.
CHAPITRE XVI

CONTRÔLE DE LA STÉRILISATION DE L'EAU

DÉTERMINATION DU DEGRÉ CHLOROMÉTRIQUE


DES E A U X DE JAVEL ET DES S O L U T I O N S JAVELLISANTES

L e degré chlorométrique français est le volume de chlore gazeux,


exprimé en litre (à 0 0 C — 760 mm de mercure), que peut libérer un kilo-
gramme d'hypochlorite sous l'action d'un acide.
L e degré chlorométrique anglais ou degré pondéral est la quantité de
chlore libéré par 100 g d'hypochlorite. Elle est exprimée en grammes dans
les mêmes conditions que précédemment.
Ces deux définitions sont liées par la relation :

Degré anglais = Degre français ^ ^ ^

M é t h o d e de « Bunsen »
Principe.
En milieu acide, l'hypochlorite est décomposé avec dégagement de
chlore qui déplace l'iode d'une solution d'iodure de potassium. L'iode libéré
est dosé par une solution titrée d'hyposulfite.
Réactifs.
— solution d'iodure de potassium à 10 % , exempte d'iode libre.
— solution d'acide acétique à 50 %.
— solution d'hyposulfite de sodium N j 10.
— empois d'amidon.

Mode opératoire.
Introduire successivement dans un erlenmeyer 1 ml d'eau de javel à
titrer (ou un volume supérieur pour des solutions plus diluées), 10 ml de
solution d'iodure de potassium, et 10 ml de la solution acétique.
Titrer l'iode libéré par une solution d'hyposulfite de sodium N j 10 jus-
qu'à coloration jaune paille. Ajouter alors 10 gouttes d'empois d'amidon.
Continuer le dosage, goutte à goutte, jusqu'à disparition complète de la
coloration bleue.
CONTRÔLE DE LA STÉRILISATION DE L'EAU 287

Expression des résultats.


Si V représente le volume exprimé en millilitres d'hyposulfite AT/10
utilisés et v la prise d'essai d'hypochlorite exprimée dans la même unité :
y
—- x 3,55 donne le poids en grammes de chlore par litre.

V
— X 1,12 donne le degré chlorométrique français de l'hypochlo-
rite considéré.
Remarques.
— la présence de chlorates qui accompagnent le plus souvent les hypo-
chlorites, provoque la libération d'une quantité d'iode supplémentaire d'où
une erreur par excès.
— dans le cas de solutions javellisantes très diluées, effectuer le dosage
sans dilution préalable.

M é t h o d e de « Pontius »

Principe.
En milieu carbonaté ( p H : 8) et en présence d'hypochlorite, l'iodure de
potassium se transforme en iodate. Lorsque tout le chlore est combiné, une
goutte d'iodure de potassium en excès réagit sur l'iodate avec libération
d'iode.

Réactifs.
— solution d'iodure de potassium à 2,767 g % o -
— bicarbonate de sodium pur.
— empois d'amidon.

Mode opératoire.
Introduire dans un flacon jaugé 10 ml d'eau de javel. Ajuster à 100 ml
avec de l'eau distillée. Agiter. Prélever dans un erlenmeyer de 100 ml, 10 ml
de cette solution. Ajouter 3 g de bicarbonate de sodium pur et 2 ml d'empois
d'amidon. Titrer à l'aide de la solution d'iodure de potassium jusqu'à virage
au bleu. Soit n le nombre de millilitres d'iodure de potassium versés.

Expression des résultats.


n x 3,55 exprime le poids de chlore en g ° / 0 0 .
n x 1,12 exprime le degré chlorométrique français de la solution
considérée.

Remarque.
En raison de la faible concentration, la solution d'iodure de potassium se
conserve assez longtemps.
288 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

DÉTERMINATION DE LA DEMANDE EN CHLORE


O U TEST CHLORE

Pour que Ia stérilisation des eaux d'alimentation par le chlore ou ses


dérivés soit appliquée correctement, il faut que la quantité du chlore actif
ajoutée à l'eau à épurer soit correctement calculée. En effet, une dose trop
forte laisserait à l'eau traitée une saveur désagréable; une dose trop faible
n'assurerait pas une stérilisation complète. La dose de chlore nécessaire est
déterminée dans la pratique par la méthode dite du « Test Chlore ».

Principe.
Cette méthode consiste à ajouter à un même volume d'eau des doses
croissantes de chlore. Le taux de chloration à adopter est indiqué par le
premier flacon dans lequel il peut être déceler, au bout d'un temps déterminé,
des traces de chlore libre.

Réactifs.
—• eau de javel du commerce.
— solution javellisante A :
Prélever 40 ml d'eau de javel du commerce dans 1 flacon de 1 litre en verre
teinté (brun). Compléter à 1 litre avec de l'eau distillée.

— Solution javellisante B :
solution javellisante A 5 ml
eau distillée q . s . p . . . . 50 ml

— Réactif ioduro-amidonné :
Délayer dans 100 ml d'eau distillée froide, 2 g d'amidon de pomme de
terre additionnés de 0,05 g de bichlorure de mercure. Verser par petites quan-
tités dans 1 litre d'eau distillée bouillante. Maintenir à ébullition pendant
30 à 40 mn. Compléter à 1 litre après refroidissement. Laisser reposer 24 heures.
Filtrer. Dissoudre alors 10 g d'iodure de potassium dans le filtrat ainsi obtenu.

Mode opératoire.
Dans une série de 5 flacons bouchés émeri et numérotés, introduire 50 ml
d'eau à épurer. Puis, dans chacun d'eux, ajouter à l'aide d'un compte-goutte
normal tenu verticalement, un nombre de gouttes correspondant au numéro
du flacon. Soit 1 goutte dans le flacon I, 2 gouttes dans le flacon II, etc.
Boucher les flacons. Laisser en contact une demi-heure en agitant au
début, au milieu et à la fin de l'expérience. Ajouter ensuite dans chacun des
flacons 20 gouttes de réactif ioduro-amidonné. Agiter et noter le premier
flacon de la série où apparaît une coloration bleue.
CONTRÔLE DE LA STÉRILISATION DE L'EAU 289

Expression des résultats.


Soit n le numéro du premier flacon dans lequel apparaît la coloration.
La dose d'eau de javel du commerce nécessaire pour stériliser 1 m 3 d'eau
sera :
X = 4 n millilitres.

Remarques.
— si la coloration bleue n'apparaît dans aucun des flacons, recommencer
l'expérience avec 6, 7, 8, 9, 10 gouttes de solution javellisante B, après un
lavage soigneux des flacons.
— le matériel utilisé pour cette détermination doit être rigoureusement
exempt de matières organiques : employer le mélange sulfo-chromique et l'eau
distillée.
— ne jamais utiliser des flacons bouchés au liège ou au caoutchouc.

DÉTERMINATION DE LA DEMANDE EN CHLORE


A U BREAK-POINT

Lorsque l'on ajoute des doses croissantes de chlore à une eau, la déter-
mination du chlore résiduel, au bout d'un temps révolu, montre que ce taux
croît en fonction de la dose ajoutée, passe par un point d'inflexion, décroît
pour atteindre un minimum appelé « Break Point », avant d'augmenter à
nouveau régulièrement.
L e « Break Point » correspond à la dose de chlore minimum de la courbe
pour laquelle il ne subsiste plus de composés d'addition chlorés dans l'eau.

Principe.
Déterminer par la méthode de l'orthotolidine, le chlore résiduel d'une
série de flacons contenant l'eau à épurer et une quantité croissante de solution
javellisante. La courbe ainsi établie passe par un minimum qui correspond
au « Break Point ».

Réactifs.
Les réactifs sont identiques à ceux utilisés pour la détermination du chlore
résiduel par la méthode à l'orthotolidine.

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Se reporter à la méthode de détermination du chlore résiduel.

Mode opératoire.
Dans une série de flacons bouchés émeri et numérotés, introduire 50 ml
d'eau à épurer. Ajouter dans chacun des flacons à l'aide d'un compte-gouttes

RODIER. — L'analyse de Veau. 20


290 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

normal tenu verticalement un nombre de gouttes de solution javellisante B


correspondant au numéro du flacon. Boucher hermétiquement. Laisser en
contact une demi-heure en agitant au début, au milieu et à la fin de l'expé-
rience.
Prélever 5 ml dans chacun des flacons et les introduire dans des tubes à
essai numérotés. Ajouter 5 gouttes d'orthotolidine à 0,1 % . Agiter. Laisser
au repos 5 mn et effectuer les mesures au photocolorimètre muni d'un filtre
bleu de longueur d'onde 440 m^.

Expression des résultats.


Construire la courbe des teneurs en chlore résiduel pour chacun des
flacons en fonction de la quantité de solution javellisante ajoutée. Cette
courbe passe par un minimum pour l'un des flacons. Soit n le numéro du
flacon correspondant à ce minimum. La dose d'eau de javel du commerce
nécessaire pour stériliser un mètre cube d'eau avec une teneur en chlore
résiduel correspondant au « break-point » est donnée par la relation :

v = 4 n millilitres.

Remarques.
—• certains auteurs anglo-saxons rapportent qu'au « Break Point » le
goût est minimum et la décoloration de l'eau complète.
—- si la coloration n'apparaît dans aucun des flacons, recommencer l'expé-
rience avec 11, 12, 13,... gouttes de liqueur javellisante B, après un lavage
minutieux des flacons.
—- les eaux très pauvres en matières organiques ne présentent pas de
« Break Point ».

CHLORE RÉSIDUEL
Principe.
L'addition d'orthotolidine à de l'eau contenant du chlore libre provoque
l'apparition d'une coloration jaune susceptible d'une comparaison photo-
colorimétrique.

Réactifs.
— Solution acide d'orthotolidine à 0,1 % .
Dissoudre 135 mg de chlorhydrate d'orthotolidine dans 50 ml d'eau dis-
tillée. Ajouter en agitant constamment 50 ml d'une solution d'acide chlorhy-
drique à 30 %.
Conserver en flacon brun.
—- solution tampon mère de phosphates disodique et monopotassique :
PO 4 HNa 2 , 2 H 2 O 28,66 g
PO 4 H 2 K 46,14 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml
É t a b l i s s e m e n t de la c o u r b e d'étalonnage

Dans une série de ballons jaugés de 100 ml numérotés, introduire les réactifs suivants en agitant après chaque
opération :

Numéros des ballons I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII

Solution de chromate-
bichromate en m l . . 1 5 10 15 20 25 30 40 50 60 80 100

Eau distillée en ml. 99 95 90 85 80 75 70 60 50 40 20 0

Correspondance en mg
de chlore °/ 0 0 0,01 0,05 0,1 0,15 0,20 0,25 0,30 0,40 0,50 0,60 0,80 1

Effectuer les lectures au photocolorimètre muni d'un filtre bleu de longueur d'onde 440 m;j.. Construire la
courbe d'étalonnage.
292 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Le phosphate disodique bihydraté est préparé à partir du phosphate diso-


dique à 12 molécules d'eau par dessiccation pendant 48 heures à l'excicateur
ou à l'étuve à 35 0 C.
Le phosphate monopotassique est desséché à l'étuve à 110 0 C jusqu'à poids
constant.
—• Solution tampon fille de phosphates à 0,1 M :
solution tampon mère 200 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml
Cette solution correspond à un p H de 6,45.

— Solution de chromate-bichromate :
bichromate de potassium anhydre 0,155 g
chromate de potassium anhydre 0,465 g
solution tampon fille q.s.p 1 000 ml

Mode opératoire.
Introduire 5 ml d'eau à analyser dans un tube à essai. Ajouter 5 gouttes
d'orthotolidine à 0,1 % . Agiter. Attendre 5 mn et effectuer la lecture au
photocolorimètre, filtre bleu de longueur d'onde 440 m(i. Se reporter à la
courbe d'étalonnage.

Expression des résultats.


La courbe donne directement la teneur de l'eau en milligrammes de
chlore libre par litre.

Remarques.

—- le dosage doit se faire à la température de 20 0 C. Chauffer ou refroidir


le tube après agitation afin d'obtenir le maximum de coloration ;
— les gammes étalons préparées à partir de solutions de chlore et d'ortho-
tolidine sont très difficiles à obtenir. C'est la raison pour laquelle on emploie les
gammes au chromate-bichromate ;
—- pour les comparaisons visuelles, préparer une gamme permanente en
prélevant dans des tubes de 10 ml environ 5 ml des solutions étalons corres-
pondantes. Boucher hermétiquement au collodion ou à la paraffine.

BIBLIOGRAPHIE

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G. FOUILLOUZE, Chimie qualitative et quantitative appliquée, Imprimerie de
Trévoux, Lyon, 1951, t. I, p. 469.

DOSAGE DU CHLORE RÉSIDUEL, LIBRE ET COMBINÉ,


DU BIOXYDE DE CHLORE, DE LA CHLORAMINE
ET DES SUBSTANCES INTERFÉRENTES

Cette méthode permet de différencier le chlore résiduel libre et combiné


et de plus, d'effectuer les dosages en présence de substances interférentes
comme les nitrites, les composés ferriques ou manganiques. Elle ne permet
cependant pas de doser le chlore du chlorite de sodium, mais l'erreur reste
minime car, après traitement par ce produit, l'eau n'en contient plus que de
faibles quantités.

Principe.
Dans des conditions de temps bien déterminées et suivant un ordre
établi, l'addition d'orthotolidine et de réducteurs à des eaux contenant du
chlore et des dérivés chlorés, donne une coloration jaune qui permet de doser
successivement par colorimétrie :

— le chlore résiduel total et les substances interférentes.


—- le bioxyde de chlore, la chloramine et les substances interférentes.
— les substances interférentes.
— le bioxyde de chlore et les substances interférentes.

Réactifs.
— solution d'orthotolidine à 0,1 % ;
— solution tampon de phosphate à 0,5 M ;
— solution tampon diluée de phosphates à 0,1 M ;
— solution de chromate-bichromate.

Pour la préparation de ces quatre réactifs, se reporter à la méthode de


dosage du chlore résiduel.

— Solution d'arsenite de sodium à 5 g °/ 0 0 :


méta-arsenite de sodium (AsO 2 Na) 0,5 g
eau distillée q.s.p 100 ml

— Solution d'acide oxalique à saturation.


294 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Etablissement de la courbe d'étalonnage.


Se reporter à la méthode de dosage du chlore résiduel.

Mode opératoire.
Préparer 4 tubes à essais numérotés et identiques à ceux de la gamme
étalon.
Dans le tube I, introduire 15 ml d'eau à analyser. Ajouter 0,75 ml de
solution d'orthotolidine à 0,1 % . Attendre 5 mn et effectuer la lecture L 1 au
photocolorimètre, longueur d'onde 440 m[x.
Dans le tube II, introduire 15 ml d'eau à analyser. Ajouter 0,75 ml de
solution d'orthotolidine et immédiatement après, en moins de 10 s, 0,75 ml
de solution d'arsenite de sodium. Effectuer la lecture L 2 au bout de 2 mn.
Dans le tube III, introduire 15 ml d'eau à analyser. Ajouter 0,75 ml de
solution d'arsenite de sodium, puis très rapidement, en moins de 10 s, 0,75 ml
de solution d'orthotolidine. Effectuer une première lecture (L 3 ) 1 au bout de
2 mn puis une seconde (L 3 ) 2 au bout de 5 mn.
Dans le tube IV, introduire 15 ml d'eau à analyser. Ajouter 0,75 ml de la
solution d'acide oxalique à saturation, et moins de 10 s après 0,75 ml de solu-
tion d'arsenite de sodium. Attendre 5 mn et effectuer la lecture L 4 .

Expression des résultats.


L1 = Cl2 + ClO2 -+- ClNH 2 + substances interférentes.
L2 = ClO2 + ClNH 2 + substances interférentes.
L3 = Substances interférentes.
L4 = ClO2 + substances interférentes.
L1 — (L 3 ) 2 = chlore résiduel total.
L1 — L2 = chlore résiduel libre,
L2 — (L 3 ) 1 = chlore résiduel combiné.
L2 — L4 = chlore des chloramines.
L4 — L2 = chlore du bioxyde de chlore.

Remarques.
— les quantités de réactifs à ajouter sont proportionnelles au nombre de
millilitres d'eau à analyser. Respecter la quantité de 0,25 ml de réactif pour
5 ml d'eau.
— la température doit être constante pendant tous les essais et comprise
entre 15 et 20 0 C maximum.
— les essais doivent être effectués immédiatement après les prélèvements.

BIBLIOGRAPHIE

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and chemical examination of water, W. HefJer and Sons L.T.D., Édit.,
Cambridge, 1953, 2 e éd., p. 28.

DOSAGE DE L'OZONE DANS L'AIR O Z O N É

Principe.
L ' o x y g è n e dégagé par l'ozone libère l'iode d'une solution d'iodure de
potassium. Cet iode transforme une solution d'arsenite en arseniate et l'arse-
nite restant est dosé volumétriquement par une solution d'iode titrée.

Réactifs.
— Solution d'iodure de potassium à 10 %.
A préparer extemporanément. Vérifier au moment de l'emploi qu'elle ne
présente pas de coloration jaune.

— Solution d'arsenite de potassium :


anhydre arsénieux 20 g
bicarbonate de potassium 60 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Porter une demi-heure à ébullition, et après refroidissement, compléter


à 1 000 ml.

— Solution d'iode AT/24 :


solution d'iode AT/10., 41,7 ml
eau distillée q.s.p 100 ml

1 ml de cette solution correspond à 1 mg d'ozone.

Mode opératoire.
Préparer deux barboteurs mis en série sur la conduite d'air ozoné, et
reliés par des tubes en matière plastique.
Dans chacun de ces barboteurs, introduire 10 ml de solution d'iodure de
potassium et 10 ml de solution d'arsenite de potassium. Les remplir aux
2 / 3 d'eau distillée et faire passer lentement 10 1 d'air ozoné.
Vider le contenu des deux barboteurs dans une fiole jaugée d'un litre, les
rincer soigneusement et recueillir les eaux de rinçage dans la fiole. Compléter
à 1 litre avec de l'eau distillée.
Effectuer le dosage avec la solution d'iode N j 2 4 , en opérant sur 100 ml
Soit /I1 le nombre de ml d'iode N f 2 4 versés.
Préparer dans une deuxième fiole jaugée d'un litre, un témoin, avec
20 ml de solution d'iodure de potassium et 20 ml de solution d'arsenite de
potassium. Compléter à 1 000 ml avec de l'eau distillée.
296 ANALYSE DES EAUX NATURELLES

Effectuer le dosage sur 100 ml de cette solution, au moyen de la solution


d'iode N / 2 4 . Soit n 2 le nombre de millilitres d'iode N / 2 4 versés.

Expression des résultats.

La différence (n 2 — H1) donne directement le nombre de milligrammes


d'ozone par litre d'air.

Remarques.

— la mesure du volume d'air peut être effectuée avec un flacon à écoule-


ment d'eau de 10 1.
— ne jamais employer de caoutchouc pour monter l'appareil, cette matière
étant attaquée par l'ozone.

DOSAGE DE L'OZONE DANS L'EAU

Principe.
L ' o x y g è n e dégagé par l'ozone libère l'iode d'une solution d'iodure de
potassium. Cet iode est dosé volumétriquement par une solution d'arsenite
de potassium en présence d'empois d'amidon.

Réactifs.

— Solution d'iodure de potassium à 10 %.


— Solution d'arsenite de potassium iV/10 :
anhydride arsénieux 4,95 g
bicarbonate de potassium 15 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Porter à ébullition une demi-heure. Laisser refroidir et ajuster à 1 000 ml.


— Solution d'arsenite de potassium N/24 :
solution d'arsenite de potassium AT/10 41,7 ml
eau distillée q.s.p 100 ml
1 ml de cette solution correspond à 1 mg d'ozone.
— Solution d'empois d'amidon.

Mode opératoire.

A un litre d'eau à analyser, ajouter quelques gouttes d'iodure de potas-


sium à 10 % et quelques millilitres d'empois d'amidon. Agiter pour rendre
bien homogène. Puis, titrer à la microburette à l'aide de la solution d'arse-
nite de potassium N j 2 4 , jusqu'à décoloration complète.
CONTRÔLE DE LA STÉRILISATION DE L'EAU 297

Expression des résultats.


1/20 de millilitre de solution d'arsenite de potassium iV/24 correspond
à 0,05 mg d'ozone.

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CHAPITRE X V I I

GÉNÉRALITÉS

PRÉLÈVEMENTS

Les prélèvements sont effectués dans des flacons bien propres, bouchés
émeri et rincés au moment de l'emploi à l'aide d'eau à examiner. Les flacons
sont remplis complètement et bouchés sous l'eau.
La composition des effluents résiduaires et des eaux polluées variant
au cours de la journée, il importe de prélever les échantillons à des heures
judicieusement réparties afin d'avoir un prélèvement correspondant à la
composition moyenne :
— les eaux industrielles sont toujours prélevées avant chloration.
— les échantillons sont à conserver dans la glace jusqu'au moment de
l'analyse qui interviendra le plus rapidement possible afin d'éviter toute fer-
mentation.
— il est recommandé d'examiner les mêmes eaux plusieurs fois dans
l'année, au moins à chaque saison. Il est parfois intéressant d'effectuer des
prélèvements en divers points d'un même réseau.

Toutes les déterminations physiques ou chimiques sont pratiquées sur


l'eau obtenue après libre passage de l'échantillon au travers d'un tamis
module 20. L'eau ainsi préparée est dite « eau brute tamisée ».
CHAPITRE X V I I I

EXAMENS PRÉLIMINAIRES

COULEUR — ODEUR

Se reporter à la technique relative à la mesure de l'odeur et de la couleur


des eaux naturelles.

DOSAGE DES MATIÈRES EN SUSPENSION

Répartir 100 ml d'eau brute tamisée et homogénéisée dans plusieurs


tubes à centrifuger. Centrifuger pendant 10 à 15 mn à 3 000 tr/mn. Décanter
le liquide clair surnageant qui servira à la détermination des matières en
solution. Remettre le précipité en suspension dans de l'eau distillée. Centri-
juger à nouveau, jeter le liquide surnageant et recommencer deux fois l'opé-
ration. Entraîner à l'aide d'un jet de pissette le précipité dans une capsule de
platine tarée après passage au moufle à 750 0C et refroidissement dans un
dessiccateur. Évaporer à siccité au bain-marie puis porter à l'étuve à IlO 0 C
jusqu'à poids constant (24 heures suffisent). Peser.
Soit P le poids d'extrait sec à IlO 0 C. Porter la capsule au moufle à
750 C pendant 2 heures, laisser refroidir au dessiccateur et peser.
0

Soit P1 le poids du résidu fixe qui représente la fraction minérale des


matières en suspension contenues dans la prise d'essai.
La différence P — P1 représente la fraction organique contenue dans la
prise d'essai.

DOSAGE DES MATIÈRES EN SOLUTION

Introduire une fraction connue de l'eau issue de la première centrifu-


gation dans une capsule de platine tarée après passage au moufle à 750 0 C et
refroidissement dans un dessiccateur. Évaporer au bain-marie jusqu'à siccité.
EXAMENS PRÉLIMINAIRES 303

Porter le résidu à l'étuve jusqu'à poids constant. Peser. Introduire ensuite la


capsule au moufle et calciner pendant 2 heures à 750 0 C. Laisser refroidir
au dessiccateur et peser.

Soit X le poids de l'extrait sec à 110 0 C.


X ' le poids du résidu après calcination à 750 0 C (fraction minérale)
dans la prise d'essai.
X — X ' représente le poids de la fraction organique dans la prise
d'essai.

Remarques.
La température de 750 0 C pour la calcination du résidu sec peut entraîner
une destruction partielle des chlorures. Il peut être préférable de calciner à
525 °C.

DOSAGE DES MATIÈRES TOTALES

Ce sont le s matières déterminées par évaporation de l'eau brute tamisée


Elles peuvent aussi être calculées en faisant la somme des matières en
suspension et des matières en solution.
Évaporer au bain-marie 100 ml d'eau brute tamisée. Porter le résidu à
l'étuve pendant 2 heures. Laisser refroidir au dessiccateur. Peser. Soit Y le
poids de l'extrait sec à 110 0 C. Calciner ensuite dans un moufle à 750 0 C pen-
dant 2 heures. Laisser refroidir au dessiccateur. Soit Y' le poids du résidu
calciné.

Y = poids des matières totales dans la prise d'essai.


Y' = poids de la fraction minérale des matières totales dans la prise
d'essai.
Y-Y' = poids de la fraction organique des matières totales dans la prise
d'essai.
CHAPITRE X I X

EXAMENS PHYSICO-CHIMIQUES

MESURE DE LA TEMPÉRATURE

Utiliser un thermomètre au dixième de degré monté dans une gaine


terminée par un petit réservoir afin que la température ne varie pas entre
l'instant où l'instrument est retiré de l'eau et le moment de la lecture.
L'emploi d'un thermomètre à maxima peut être utile.

DÉTERMINATION DE LA TURBIDITÉ

La turbidité des efiluents résiduaires et des eaux polluées est en généra


très élevée et les mesures se pratiquent comme pour les eaux naturelles.
Au sujet du choix de la méthode, il semble préférable d'employer pour la
mesure de la turbidité des eaux brutes les suspensions Kiesselghur. Ces
troubles couvrent en effet une gamme de turbidité assez étendue et la préci-
sion des lectures croît avec la densité optique.

MESURE DU pH

Elle peut s'effectuer soit électriquement soit colorimétriquement. La


mesure électrique quoique délicate peut seule donner une valeur exacte car
elle est indépendante du potentiel d'oxydo-réduction et de la couleur du
milieu.
Pour cette détermination se reporter à la technique décrite pour les
eaux naturelles.
CHAPITRE X X

EXAMENS ET DOSAGES PARTICULIERS

DÉTERMINATION DE L'ACIDITÉ O U DE L'ALCALINITÉ

La mesure de l'acidité ou de l'alcalinité ne diffère en aucun point de


celle des eaux naturelles.

DOSAGE DES CHLORURES

Les chlorures des effluents résiduaires dont dosés par les méthodes
utilisées pour les eaux naturelles. Toutefois il est à remarquer que le terme du
titrage par Ia méthode de Mohr, n'est pas toujours perceptible du fait de la
coloration propre des eaux à analyser. De même la présence de sulfites et de
phosphates gêne le dosage.
Si une eau est trouble, la clarifier par addition d'une solution d'alun ou
d'une solution de potasse. Agiter. Décanter et neutraliser. Les eaux alcalines
dont neutralisées par quelques gouttes d'une solution d'acide sulfurique
diluée en présence de phénolphtaléine.
Les eaux acides sont neutralisées avec de la soude en présence d'hélian-
thine. Les eaux sulfureuses sont portées à ébullition et neutralisées tandis
que les eaux réductrices sont traitées par quelques gouttes de perhydrol à
chaud.

DOSAGE DE L'AZOTE TOTAL ( p r o c é d é de K j e l d h a l )

Réactifs.
— acide sulfurique pur.
— solution de chlorure ferreux et d'acide chlorhydrique à parties égales.
— acide chlorhydrique pur.
— mercure.
— hypophosphite de sodium.
—- lessive de soude.

RODIER. — L'analyse de l'eau. 21


306 ANALYSE DES EAUX USÉES

— solution saturée d'acide borique à 4 %. 20 ml de cette solution peut


retenir 100 mg d'ammoniaque.
— solution d'acide sulfurique N/14.
— solution d'hélianthine à 2 %.

Mode opératoire.

Concentrer dans un ballon la quantité convenable d'eau à analyser en


présence de 2 ml d'acide sulfurique pur. Quand l'évaporation est presque ter-
minée, ajouter 5 ml de la solution chlorure ferreux — acide chlorhydrique et
5 ml d'acide chlorhydrique pur, afin d'éliminer l'azote nitreux et nitrique.
Maintenir une douce ébullition jusqu'à complet dégagement des vapeurs
nitreuses puis évaporer presque à sec. L e départ des acides nitreux et nitri-
ques est facilité dans l'évaporation sous vide. Faire passer le résidu dans un
ballon de Kjeldhal ainsi que les eaux de rinçage. Ajouter 10 ml d'acide sulfu-
rique pur. Incliner le ballon et chauffer à feu doux. Lorsque la matière a cessé
de charbonner et devient moins noire, ajouter une goutte de mercure. Conti-
nuer à chauffer jusqu'à ce que le contenu du ballon soit devenu incolore ou
tout au moins jaune paille. Laisser refroidir. Ajouter ensuite de l'eau distillée ;
l'élévation de température est en général suffisante pour dissoudre tous les
sels et en particulier le sulfate de mercure.
Introduire la solution ainsi que les eaux de rinçage dans le ballon d'un
appareil à distillation. Amener à 200 ml environ à l'aide d'eau distillée. Pré-
cipiter le mercure par 2 g d'hypophosphite de soude. Si le précipité noir
n'apparaît pas, chauffer légèrement le ballon. Laisser refroidir. Alcaliniser
franchement avec de la lessive de soude. Distiller immédiatement en recueil-
lant l'ammoniaque dégagée dans 20 ml de solution saturée d'acide borique.
Distiller environ la moitié du liquide puis titrer avec la solution d'acide sulfu-
rique AT/14 en présence d'hélianthine c o m m e indicateur.

Expression des résultats.

Soit V le nombre de millilitres d'acide sulfurique AT/14 versés. Ce nombre


représente la quantité d'azote, exprimée en milligrammes, contenue dans la
prise d'essai.

Remarque.

On peut également utiliser la méthode indirecte décrite pour les eaux


naturelles.

DOSAGE DE L'AZOTE A M M O N I A C A L

Se reporter à la technique établie pour l'eau naturelle.


EXAMENS ET DOSAGES PARTICULIERS 307

DOSAGE DE L'AZOTE DES NITRITES

Se reporter à la technique de dosage des nitrites dans les eaux natu-


relles.

DOSAGE DE L'AZOTE DES NITRATES

Se reporter à la technique de dosage des nitrates dans les eaux natu-


relles.

DEMANDE BIOCHIMIQUE D'OXYGÈNE

La demande biochimique d'oxygène ou D.B.O. est la quantité d'oxygène


éventuellement consommée par les germes aérobies pour assurer la décom-
position dans des conditions bien déterminées, des matières organiques
contenues dans l'eau examinée.

Principe.

Mesurer l'absorption de l'oxygène dissous en fonction du temps.

Réactifs.
— Solution de chlorure de manganèse à 10 % :
chlorure de manganèse 100 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml
— Solution alcaline d'iodure de potassium :
soude caustique 330 g
iodure de potassium 100 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution d'hyposulfite de sodium AT/80.


Le titre de cette solution sera déterminé avant chaque dosage :
— solution d'iode N / 8 0 ;
— solution d'acide sulfurique au 1 /2 ;
— solution d'empois d'amidon ;
— eau pure de dilution : cette eau vérifiée de temps à autre ne doit pas
absorber de quantités appréciables d'oxygène. Elle est conservée en étuve
à 20 0 C dans un flacon rempli au 1 /2 afin qu'elle soit en parfait équilibre avec
l'atmosphère.

Mode opératoire.
Préparer des dilutions convenables de l'eau à analyser avec de l'eau pure.
Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque la perte d'oxygène au cours de
l'essai ne dépasse pas 40 à 60 % de la teneur initiale.
308 ANALYSE DES EAUX USÉES

Les dilutions les plus communément utilisées sont, en volumes, les sui-
vantes :

Eau à analyser Eau de dilution

Eaux d'égouts 1 99

Effluents de bassin 1 49

Effiuents épurés suivant le degré d'épu-


ration obtenu 1 3, 9, 19 et 24

Effectuer la détermination le plus rapidement possible après le prélève-


ment, au plus dans les 24 heures qui suivent.
Préparer 500 ml du mélange eau usée-eau pure. Après homogénéisa-
tion, l'équilibre avec l'atmosphère étant réalisé doser l'oxygène dissous sur
une partie aliquote. Une autre fraction d'un volume suffisant est versée, en
évitant l'entraînement de bulle d'air dans un flacon bouché émeri. Abandon-
ner à l'obscurité pendant 5 jours à la température de 18-20 0 C, temps au
bout duquel l'oxygène dissous restant est déterminé. La différence entre les
deux résultats compte tenu de la dilution effectuée, donne la quantité d ' o x y -
gène par litre, nécessaire à l'eau d'égout pour s'auto-épurer.
C'est la demande biochimique d'oxygène à 5 jours ou D.B.O./5.
Effectuer le dosage de l'oxygène sur un volume de 100 ml.
Ajouter 1 ml de solution de chlorure manganeux, puis 1 ml de solution
alcaline d'iodure de potassium. Fermer le flacon hermétiquement et agiter
vigoureusement. Laisser déposer 10 minutes puis introduire 2 ml de solution
d'acide sulfurique au 1/2. Titrer ensuite l'iode libérée au moyen de la solu-
tion hyposulfite de sodium N / 8 0 . Exprimer les résultats en milligrammes
d'oxygène par litre.

Remarques.

S'il s'agit d'analyser un efïluent provenant d'une station d'épuration com-


plet dans laquelle la nitrification est très active, il arrive parfois que les orga-
nismes nitrificateurs poursuivent leur action au sein de l'échantillon soumis à
l'incubation. Il en résulte une absorption supplémentaire d'oxygène qui aug-
mente notablement la valeur de la D.B.O. de l'effluent examiné.
Aménager le procédé d'analyse précédent sous le mode suivant :
Acidifier l'échantillon jusqu'à p H 2-3. Laisser reposer 15 mn. Neutraliser
pour rétablir le p H entre 7-7,4 l'eau de dilution est ensemencée au moyen de
5 ml d'eau d'égout fraîchement décantée, par litre.
La D.B.O. ainsi obtenue, sera corrigée s'il y a lieu pour tenir compte du
léger apport de matières organiques résultant de l'ensemencement.
Quand l'effluent est riche en nitrites, acidifier en cours de dilution par 1 ml
EXAMENS ET DOSAGES PARTICULIERS AUX EAUX USÉES 309

d'acide sulfurique pur pour 250 ml environ. Ajouter une solution de perman-
ganate de potassium JV/10 jusqu'à coloration rose persistante, laisser agir
20 mn, puis décomposer l'excès de permanganate par environ 0,1 ml d'une
solution d'oxalate de sodium à 10 %. Compléter jusqu'à dilution exacte en
évitant la formation de bulle d'air.
— Pour le dosage de l'oxygène dissous, utiliser la méthode de WINKLER
décrite dans le précédent chapitre.

DÉTERMINATION DE L'OXYDABILITÉ
A U PERMANGANATE DE POTASSIUM

Cette détermination permet d'apprécier la teneur en matières organiques


de l'eau examinée.

Principe.

L'eau est laissée en contact avec un volume connu d'une solution de


permanganate de potassium titrée. L'excès de permanganate est dosé au
bout de 4 heures.

Réactifs.
— solution de permanganate de potassium JV/80 ; 1 ml de cette solution
correspond à 0,1 mg d'oxygène ;
— solution de sel de Mohr 25 g/litre ;
— solution d'acide sulfurique au 1 /2.

Mode opératoire.
Introduire dans un erlenmeyer, 50 ml d'eau à analyser. 5 ml de solution
d'acide sulfurique au 1 /2, puis 50 ml de solution de permanganate de potasse
JV/80. Abandonner le flacon pendant 4 heures à la température ambiante du
laboratoire. Décolorer ensuite par 10 ml de solution de sel de Mohr. Titrer
ensuite l'excès à l'aide de la solution de permanganate JV/80. Déterminer par
calcul la quantité d'oxygène nécessaire à l'oxydation des matières organiques
contenues dans 1 litre d'eau traitée.

Remarques.
— un excès de permanganate de potassium est indispensable pendant les
4 heures de réaction ;
— une grande quantité de nitrites nuit aux essais ;
—- certaines normes étrangères prescrivent des mesures d'oxydabilité au
bout de 3 mn à froid, 30 mn à chaud. L'incubation test est la consommation
d'oxygène du permanganate après 7 jours à 30 0 C.
310 ANALYSE DES EAUX USÉES

TEST DE PUTRESCIBILITÉ A U BLEU DE MÉTHYLÈNE

Une eau contenant des matières organiques transformables, conservée


en flacon bouché à l'émeri, perd d'abord son oxygène ; puis ses sels oxygénés
se réduisent, les nitrates et les sulfates tendent à disparaître du milieu.
L'odeur caractéristique qui se dégage du flacon fait dire que l'eau est devenue
putride et, par suite, qu'elle est putrescible.
Ces réductions sont mises en évidence par une solution de bleu de méthy-
lène qui dans ces conditions se décolore.
Utiliser un flacon bouché émeri de 50 ml environ. Introduire 0,05 ml
d'une solution de bleu de méthylène à 0,5 % et compléter jusqu'au bouchon
avec l'eau à essayer. Boucher de manière à ne pas emprisonner d'air. Porter
l'étuve réglée à 30 0 C. Examiner le flacon pendant 5 jours. Noter le moment
de la décoloration si elle se produit et apprécier si possible la nature de l'odeur
dégagée.

Remarques.
Les normes belges prescrivent une incubation à 18,3 0 C et admettent
qu'une eau bien épurée soumise à ce test ne décolore pas le bleu de méthylène
après 96 heures de contact.

ESSAI DE PUTRESCIBILITÉ PAR L'ODEUR

Cet essai est basé sur le principe qu'une eau conservée en un flacon b o u -
ché émeri, à 30 0 C pendant 7 jours, et ne contenant pas de matières fermen-
tescibles, ne dégage aucune odeur putride ni ammoniacale,
Bemplir complètement un flacon avec de l'eau au préalable fdtrée sur
papier le plus rapidement possible. Boucher hermétiquement à l'émeri en
ayant soin de ne pas emprisonner d'air. Mettre à incuber pendant 7 jours
dans une étuve à 30 0 C. La détermination de l'odeur s'effectue au terme de
l'incubation aussitôt le flacon ouvert.

BIBLIOGRAPHIE

Journal Officiel de la République Française. — Instructions générales relatives


à l'assainissement des agglomérations. — Circulaire n° 93 du 12 mai 1950,
parue le 18 mai 1950, p. 5489.
Ed. LECLERC, P. BEAUJEAN, Analyse des eaux résiduaires, étude du B.O.D.
Centre Belge d'étude des eaux : 1952, III, n° 17, p. 173.
G. VAN BENEDEN, Méthode de détermination du bilan Azote des eaux rési-
duaires, Centre Belge d'Étude des eaux 1952, III, n° 17, p. 194.
EXAMENS ET DOSAGES PARTICULIERS 311

DOSAGE DES DÉTERGENTS A N I O N I Q U E S

Principe.

En solution aqueuse, les détergents anioniques (sulfates ou sulfonates)


forment avec le bleu de méthylène un complexe, soluble dans le chloroforme
et susceptible d'un dosage colorimétrique.

Réactifs.

— Solution tampon :
phosphate dissodique anhydre 10 g
solution d'hydroxyde de sodium q . s . p . . . pH = 10
eau distillée q.s.p 1 000 ml

—• Solution neutre de bleu de méthylène :


bleu de méthylène 0,35 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution acide de bleu de méthylène :


bleu de méthylène 0,35 g
eau distillée 500 ml
acide sulfurique concentré 6,5 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution mère étalon de détergent : à 0,1 g % 0

Laurylsulfate de soude ou dioctylsulfosuccinate de


sodium 0,1 g
eau distillée q.s.p 1 000 ml

— Solution fille étalon : à 0,01 g % o :


solution mère étalon 100 ml
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Etablissement de la courbe d'étalonnage.

Dans une série d'ampoules à décantation de 500 ml numérotées ajouter


successivement :

( Voir tableau ci-après, page 312)


312 ANALYSE DES EAUX USÉES

N o s des ampoules T I II III IV V

Solution fille étalon du dé-


tergent à 0,01 g 0Ioo
(ml) 0 5 10 15 20 25

Eau distillée (ml) fOO 95 90 85 80 75

Solution tampon ( m l ) . . . . 10 10 10 10 10 10

Solution de bleu de méthy-


lène neutre (ml) 5 5 5 5 5 5

Solution de chloroforme.. 15 15 15 15 15 15

Correspondance en mg % 0
de détergent 0 0,5 1 1,5 2 2,5

Pour chaque ampoule :


Agiter doucement et uniformément chaque ampoule afin d'éviter l'émul-
sion. Décanter le chloroforme extrait dans une deuxième ampoule à décan-
tation contenant :
eau distillée IlOml
solution acide de bleu de méthylène 5 ml

Rincer la première ampoule avec 2 ml de chloroforme et les joindre à la


deuxième ampoule. Agiter doucement et uniformément pour éviter l'émul-
sion.
Décanter à nouveau et recueillir l'extrait chloroformique dans une fiole
jaugée de 50 ml en filtrant sur un entonnoir garni de coton imbibé de chlo-
roforme.
Recommencer deux fois l'extraction avec seulement 10 ml de chloro-
forme chaque fois et ajuster à 50 ml. Effectuer les lectures au photocolori-
mètre, filtre rouge longueur d'onde 650 m(x. Soustraire des densités optiques
lues, celle obtenue pour le témoin. Construire la courbe d'étalonnage.
EXAMENS ET DOSAGES PARTICULIERS AUX EAUX USÉES 313

Mode opératoire.
Dans deux ampoules à décantation de 500 ml ajouter successivement :

T X

Eau à analyser (ml) — 100

Eau distillée (ml) 100 —

Solution tampon (ml) 10 10

Solution de bleu de méthylène neutre ( m l ) . . . 5 5

Chloroforme pur (ml) 15 15

Pour chaque ampoule, effectuer l'extraction comme indiqué pour la


préparation de la courbe d'étalonnage. Effectuer les lectures au photocolo-
rimètre filtre rouge, longueur d'onde 650 m^. Déduire de la lecture faite pour
le tube réactionnel ( X ) celle lue pour le témoin (T). Se reporter à la courbe
d'étalonnage.

Remarques.
La prise d'essai ne doit pas contenir plus de 50 à 100 [ig de substance
détergente. Dans le cas des eaux usées, opérer sur 10 ml dilués à 100 ml à l'aide
d'eau distillée.
Dans le cas des eaux clarifiées, opérer directement sur 100 ml.
— L'extraction s'effectue au p H = 10 pour éviter les interférences possi-
bles dues aux substances protéiniques dans les eaux d'égouts. La coloration
rose obtenue vire au bleu après lavage avec la solution acide de bleu de méthy-
lène. L'interférence de la couleur rose disparaît.
— Si l'eau contient des sulfures, ceux-ci peuvent interférer. Les éliminer
avant l'extraction, en ajoutant dans la première ampoule à décantation, en
plus des 10 ml de solution tampon, 2 ml d'eau oxygénée à 20 volumes.
Attendre 5 mn avant de compléter à 110 ml avec de l'eau distillée, ajouter
5 ml de solution de bleu de méthylène neutre et extraire.

BIBLIOGRAPHIE

J. LONGWELL et W. D. MANIECE, Détermination of Anionic detergents in


Sewage, Sewages efïluents and river waters, The Analyst, 1955, March,
p. 167-171.
P. LAPUCCI et J. BICKEL, La determinazione dei detergenti anionici nelle
acque superflciali e nei liquami di fogna, Igiene e Sanita publica, 1956,
X I I , p. 56.
314 ANALYSE DES EAUX USÉES

DOSAGE DES GRAISSES

Les graisses sont extraites de l'échantillon acidifié à p H 5 , au trichloré-


thylène et dosées gravimétriquement après évaporation du solvant.

Réactif.
Trichloréthylène : chimiquement pur.
Acide chlorhydrique : chimiquement pur.

Matériel spécial.
Extracteur à rouleaux avec ampoules spéciales à décantation.

Mode opératoire.
Dans une ampoule à décantation de 1 ,5 à 2 1, prélever 1 litre d'eau et
acidifier par de l'acide chlorhydrique jusqu'à p H 5 pour détruire les bactéries
existantes et casser au besoin l'émulsion qui aurait pu se produire entre
l'eau et la graisse.
Ajouter 100 ml de trichloréthylène dont 25 ml serviront au rinçage du
flacon ayant contenu l'échantillon. Poser l'ampoule sur l'extracteur à rou-
leaux et faire tourner pendant 20 mn. Puis laisser les couches se séparer,
soutirer la portion acqueuse et faire couler la phase du trichloréthylène dans
un erlenmeyer de 500 ml. Recommencer l'extraction sur la phase aqueuse
avec 100 ml de solvant en opérant comme ci-dessus, la nouvelle phase du
solvant étant réunie à nouveau dans l'erlenmeyer. Pour s'assurer de l'éli-
mination complète des graisses, effectuer une troisième extraction avec 50 ml
seulement de solvant et en agitant pendant 10 mn. Procéder à l'évaporation
du solvant par distillation en adaptant l'erlenmeyer sur un appareil à distiller
avec plaque chauffante ou bain-marie. L e chauffage ne devra pas dépasser
70 0 C et sera arrêté lorsqu'il ne restera plus dans l'erlenmeyer qu'une
vingtaine de millilitres. Transvaser alors le restant de solvant dans un petit
erlenmeyer taré au préalable, rincer l'erlenmeyer de 500 ml avec quelques
millilitres de trichloréthylène. Continuer à distiller sous vide afin d'éviter
le crackage des matières grasses. Refroidir l'erlenmeyer pendant 30 mn,
dans un dessiccateur et peser.

Expression des résultats.


La différence entre le poids de l'erlenmeyer après distillation et le poids
de sa tare donne directement le nombre de milligrammes de matières grasses
par litre d'eau.
BIBLIOGRAPHIE

H . D . KIRSCHMAN, R . POMEROY, D é t e r m i n a t i o n of Oil in Oil Field Waste


Waters, Anal. Chem., 1949, 21, 793.
EXAMENS ET DOSAGES PARTICULIERS 315

AUTRES DOSAGES

L'analyse des efïluents résiduaires et des eaux usées peut comporter


aussi la recherche et le dosage éventuel de substances toxiques ou indésirables
comme l'hydrogène sulfuré, les sulfures, les cyanures, les phénols, etc...
Pour ces méthodes de dosage se reporter aux techniques décrites dans la
première partie traitant de l'analyse des eaux naturelles.

B U L L E T I N D ' A N A L Y S E D ' E A U R É S I D U A I R E (*)

EXAMEN A U LABORATOIRE
EXAHEN SUR P L A C E DÉTERMINATIONS Commencé le :
Terminé le :

Sur eau brute

Aspect
Turbidité
Couleur
Odeur
Température en 0 C
Tension superficielle en dyne par cm . . .
PH
Potentiel d ' o x y d o - r é d u c t i o n en mV. . . .
Résistivité à 2 0 ° C en o h m par c m . . . .
mg au litre mg au litre

O x y g è n e dissous immédiat
O x y g è n e dissous après cinq jours
Demande biochimique d ' o x y g è n e ( D B O )
Oxydabilité à chaud I 0 mn (milieu alcalin)
Oxydabilité à froid 4 h (milieu acide). . .
Notations Notations
particulières particulières

Indice de putrescibilité
O d e u r après incubation
mg au litre mg au litre

A z o t e organique (albuminoïde)
Matières en suspension totales :
a) fraction minérale
b) fraction organique

Sur eau s é p a r é e des m a t i è r e s


en suspension par filtration,
décantation ou centrifugation

Résidu sur eau filtrée à I 05-1.1 O0 C . . .


Résidu sur eau filtrée à 5 0 0 ° C
Fraction organique ( = d i f f é r e n c e )

Notations Notations
particulières particulières

Acidité
(TA) Alcalinité à la phénolphtaléine (TA)
mg au litre mg au litre

Oxydabilité à chaud I 0 mn (milieu alcalin)


Oxydabilité à froid 4 h (milieu acide). . .
A z o t e organique (albuminoïde)

( * ) E x t r a i t d e la n o r m e T 9 0 - 0 0 0 ( a o û t 1 9 5 4 ) , a v e c l ' a u t o r i s a t i o n d e l ' A s s o c i a t i o n f r a n ç a i s e d e N o r m a l i -
s a t i o n ( A F N O R ) , 2 3 , r . N . - D . d e s V i c t o i r e s , P a r i s , 2 e . S e u l e f a i t f o i la n o r m e o r i g i n a l e d a n s s o n é d i t i o n
la p l u s r é c e n t e .
CHAPITRE XXI

É T U D E D E L A T O X I C I T É DES EAUX
S U R LES P O I S S O N S

L e déversement de certaines eaux industrielles dans les cours d'eau peut


amener la destruction en un temps plus ou moins long de la faune aquatique.
La toxicité de telles eaux vis-à-vis des poissons dépend de nombreux
facteurs dont les principaux sont :
— la nature des produits rejetés.
— l'état de la rivière en amont du confluent.
— le débit du cours d'eau.
— la température de l'eau.
— les espèces de poissons.

Certains essais de laboratoire ont eu pour but de mettre au point des


méthodes d'expérimentations toxicologiques destinées à établir « les relations
de toxicité » des produits introduits par les eaux résiduaires. Chaque « rela-
tion de toxicité » doit permettre de déterminer les deux grandeurs définies
ci-après :

— la dose minima mortelle qui est atteinte lorsque la concentration


utilisée provoque encore la mort apparente des poissons pendant la durée de
l'expérience ou immédiatement après.

— la dilution limite qui est atteinte lorsque la concentration utilisée


ne provoque plus d'action défavorable sur le poisson durant le temps de
l'expérience et pendant les deux journées qui suivent l'expérience.

Les cyprinidés sont les poissons les plus sensibles aux toxiques ; le vairon
est le plus couramment utilisé. Les poissons sont choisis apparemment sains
et hors de la période de reproduction. Ils ne servent que pour un essai. Les
essais portent en général sur 10 vairons, dont la taille est comprise entre 5 et
8 cm. Les poissons sont au préalable conservés 10 jours au moins afin d'étu-
dier la mortalité qui, observée dès le troisième jour, ne doit pas dépasser
1 % par 24 heures.
ÉTUDE DE LA TOXICITÉ DES EAUX SUR LES POISSONS 317

Les aquariums d'acclimatation et les récipients d'essais doivent avoir


une capacité de 600 ml par poisson et n'offrir qu'une très faible surface de
contact entre le liquide et l'atmosphère. Ils reçoivent une lumière tamisée.
Si la température au cours de l'essai, n'est pas identique à celle de l'eau de
conservation, les poissons sont acclimatés progressivement. L e temps d'expé-
rimentation est d'au moins 6 heures. A ce moment les poissons sont remis dans
l'eau de conservation pendant 48 heures.
Les essais ont lieu en général aux températures de 7 et 20 0 C avec un
écart de température de + 0,5 0 C.
La teneur en oxygène de l'eau d'expérimentation doit être environ de
70 % de la saturation à la température d'essai c'est-à-dire environ 8,5 mg/1 à
7 0 C et 6,4 mg/1 à 20 °C.
Les essais se font habituellement dans deux types d'eaux d'expérimen-
tation définis par leur TAc L'une titre 1,25° français tandis que la seconde
atteint un TAC de 15°.

Contrôle analytique du toxique et d e l'eau


durant l'expérimentation

Au cours de l'expérimentation, divers essais sont pratiqués. Les échantil-


lons destinés aux contrôles analytiques sont prélevés immédiatement avant le
début des essais et immédiatement après leur terme. Ces contrôles portent
sur la teneur du toxique en cause, la mesure du p H et la teneur en oxygène
dont l'écart ne doit pas dépasser ± 0,5 mg/1.
La mesure du p H s'effectue avant et après l'introduction du toxique,
puis à la fin de l'essai, l'écart toléré est de 0,1 unité de p H .
En ce qui concerne la dose toxique à utiliser, deux modes opératoires
peuvent être employées :
— ajouter une dose connue de toxique à l'eau d'expérimentation,
mesurer le p H résultant de cette addition et le mentionner au protocole
d'essai ;
— le p H étant fixé, calculer la dose de toxique à ajouter de façon que la
concentration en toxique ionisé soit conforme à celle mentionnée au protocole
d'essai.

Remarques.
— Les poissons peuvent également permettre de détecter une pollution
industrielle et aussi indiquer l'amélioration ou l'aggravation d'un procédé
d'épuration industriel. A cet effet les sujets d'expérimentation sont introduits
dans des cages disséminées le long du cours d'eau. Le comportement de ces
poissons est observé pendant plusieurs jours.
—• La sensibilité aux toxiques des poissons est différente selon l'espèce.
Ainsi un vairon et un gardon soumis à un même toxique auront des réactions
différentes. En général le vairon réagit le premier et beaucoup plus violemment,
mais sa résistance est longue alors que celle du gardon est très courte.
DOSES MINIMA MORTELLES DÉTERMINÉES SUR LE PHOXIMUS LÉANIS AGAS (vairon) PAR LE CENTRE BELGE
D'ÉTUDES DE DOCUMENTATION DES EAUX

Dose minima mortelle en mg/1

Substances examinées Formule


Temp. Temp.
Eau distillée Eau calcaire °C
°C

Acide borique H3BO3 18 000-19 000 20 19 000-19 500 20


Acide chlorhydrique HCl 4-6 16 100-110 20
Acide digallique C6H2(OH)2CO2H 20-25 21 25-30 21
Acide lactique C6 H 6 O 3 18-20 20 470-480 20
Acide sulfurique H 2 SO 4 6-8 20 110-120 20
Ammoniaque exprimé en NH 3 5-7 20 6-7 20
Benzène C6 H 6 5-7 18 8-9 16
Binitro-benzène C 6 H 4 (NO 2 ) 2 10-12 23 8-10 23
Borate de sodium Na 2 B 4 O 7 , 10 H 2 O 3 000-3 300 19 7 000-7 500 17
Na 2 B 4 O7 1 600- 1 750 19 3 700- 4 000 17
Bisulfite de sodium Na HSO 3 60-65 18 80-85 16
Chlorure de sodium NaCl 10 000 18 11 500-12 000 19
Chlorure d'ammonium NH 4 Cl 4 000-4 500 16 300 19
Crésol C 6 H 4 -OH-CH 3 8-10 20 12-14 20
Cyanure de potassium.. KCN 0,6-1,0 20 0,25-0,35
Dinitro-orthol-crésol .. . (NO2)2C6H2- j
1,5-2,0 23 3,0-4,0
- (CH 3 ) OH j " '
Dinitrophénol-béta C6H3OH-(NO2)2 0,5-1,0 23 35-38
Méta-bisulfite de sodium Na2S2O5 60-65 18 75-80
Mononitrobenzène C 6 H 5 -NO 2 20-24 22 90-100
Mononitrophénol-ortho . C 6 H 4 -OH-NO 2 14-18 22 125-130
— méta . 9-10 22 20-22
— para . . 4-6 22 30-33
Mononitrotoluène-ortho . Cb H 1 -NO 2 -CH a 18-20 23 35-40
— méta 14-18 23 25-30
— para . 20-22 23 45-50
Naphtalène ClO 11-13 19 15-18
Phénol C 6 H 5 -OH 24-28 19 18-20
Sulfure de sodium Na 2 S 12-13 25 10-12
Na 2 S - 9 H 2 O 36-40 25 31-37
Sulfate de sodium Na 2 SO4 11 200-12 000 19 16 700-17 600
Na2 SO 4 -IO H 2 O 28 500-29 000 19 38 000-40 000
Sulfate d ' a m m o n i u m . . . . (NH 4 ) 2 SO 4 4 000-4 500 16 400-500
Sulfate de chrome Cr 2 (SO 4 ) 3 130-160 21 —

Cr2 (SO 4 ) 3 -6 H 2 O 170-200 21 —

Irinitrotoluène (NO 2 ) 3 C 6 H 2 -CH 3 4,0-5,0 23 4,0-5,0


320 ANALYSE DES EAUX USÉES

BIBLIOGRAPHIE

M. M. ELIS, Détection and measurement of stream pollution, Bull, of the


Bureau of Fisheries, 1937, X L V I I I , (22), p. 365.
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1949, pp. 45-46.
M. HUET, Toxicologie des poissons, Bull. Centre Belge d'Étude et de docu-
mentation des eaux, 1950, (7), p. 396.
E. LECLERC et F. DEVLAMINCK, Considérations préliminaires à la détermi-
nation de la dose minima mortelle pour le poisson de quelques substances à
caractère nocif, Bull. C.B.E.D.E., 1950, (7), p. 463.
I. S O L U T I O N S TITRÉES

Une solution de substance déterminée est une liqueur titrée quand elle
renferme un poids connu de substance par litre de solution.

Normalité.

Les solutions normales sont des liqueurs titrées, ajustées de façon que
chacune d'elles renferme un poids de corps permettant à deux solutions réagis-
santes de réagir volume à volume en mettant en jeu dans la réaction l'équi-
valent de 1 g d'hydrogène par litre.
Entre deux liqueurs réagissantes, l'une N fois normale et l'autre N1 fois
normale, la relation qui lie entre elles les valeurs N et N1 devient :
N. V. = N1. V1.

V et V1 étant les volumes correspondant aux solutions N et N1.


Une solution normale contiendra un poids P donné par la formule sui-
vante :
_ M V
1 ~ n X 1 000

M étant le poids moléculaire de la substance ;


n son coefficient de titration ;
V son volume,

Et dans V millilitres d'une liqueur N fois normale, on a :


M V
P = - x N x r()0f)

Lorsqu'une solution contient un poids de substance supérieur à celui


qui correspond à la normalité, on peut ramener le titre de cette solution à sa
valeur normale de la façon suivante :
Soient P le poids au litre de substance correspondant à une liqueur nor-
male, P' le poids au litre de cette substance dans la solution à rajuster.

Le poids P sera donc contenu dans m j cje cette solution.


324 ANALYSE DES EAUX USÉES

Dans un ballon jaugé de 1 000 ml, bien sec introduire :


fP' — P\
(—p—j x 1 000 ml d'eau distillée.

Compléter ensuite jusqu'au trait de jauge avec la solution à rajuster.


Ne pas oublier d'agiter énergiquement pour homogénéiser la solution.

S o l u t i o n n o r m a l e d'acide s u l f u r i q u e

Une solution d'acide sulfurique N renferme 49 g d'acide par litre. Pour


la préparer opérer de la façon suivante : mesurer dans une éprouvette gra-
duée 33 ml d'acide sulfurique pur de densité 1,83. Les verser par petites
quantités dans 500 ml d'eau distillée contenue dans un ballon. Agiter cons-
tamment, en maintenant le ballon sous le jet du robinet pour refroidir le
mélange. Quand la solution est revenue à 20 0 C, la transvaser dans un ballon
jaugé de 1 000 ml. Ajouter les eaux de rinçage du ballon. Compléter jusqu'au
trait de jauge avec de l'eau distillée. Boucher et agiter.

D o s a g e g r a v i m é t r i q u e de l'acide sulfurique

Principe.
Par addition de chlorure de baryum à la solution d'acide sulfurique, on
précipite quantitativement l'ion SO 4 — à l'état de sulfate de baryum suivant
la réaction :
SO4H2 + Cl2Ba — SO4Ba + 2 ClH

Héactifs.
—- solution de chlorure de baryum à 10 %.
— solution d'acide chlorhydrique à 10 %.
— solution de nitrate d'argent à 10 %.
—• alcool éthylique pur.
— éther.

Mode opératoire.
Introduire dans un bêcher 10 ml de solution d'acide sulfurique à doser,
50 ml d'eau distillée et 5 ml d'acide chlorhydrique à 10 %. Chauffer jusqu'à
ébullition tumultueuse en agitant constamment pour éviter les projections.
Faire tomber goutte à goutte 20 ml de solution de chlorure de baryum au
1/10. Prolonger l'ébullition pendant 10 mn sans interrompre l'agitation.
Laisser reposer. S'assurer que la précipitation est complète en vérifiant qu'on
n'obtient plus de précipité par addition de chlorure de baryum.
Décanter le liquide surnageant encore chaud, en le laissant écouler Ie
long d'un agitateur au-dessus d'un filtre sans cendres, lisse, placé sur un
ANNEXES 325

entonnoir de JOULIE. Entraîner le moins possible de précipité au cours de


cette opération. Laver le précipité resté dans le bêcher avec de l'eau bouil-
lante. Agiter. Laisser déposer 5 mn. Décanter à nouveau sur le filtre. Recom-
mencer plusieurs fois ces opérations. Pour finir, entraîner le précipité sur le
filtre, en détachant, avec un agitateur muni d'un bout de caoutchouc, les
parcelles de sulfate adhérant aux parois du bêcher. Laver le précipité avec de
l'eau distillée bouillante jusqu'à ce que les eaux de lavage ne précipitent
plus par le nitrate d'argent (élimination de l'excès de chlorure de baryum).
Laver une dernière fois à l'alcool puis à l'éther. Porter le filtre et l'entonnoir
à l'étuve à 110 0C jusqu'à dessiccation complète.
Renverser délicatement le filtre au-dessus d'une capsule en platine préa-
lablement tarée, après avoir été portée au rouge et refroidie dans un dessic-
cateur. Tapoter légèrement le filtre pour faire tomber les particules adhérant
au filtre. Saisir la pointe du filtre entre les mors d'une pince métallique et
calciner le filtre au-dessus de la capsule en laissant tomber la pointe du filtre
dans la capsule avant que la flamme ne l'atteigne. Laisser refroidir. Ajouter
2 à 3 gouttes d'acide nitrique. Évaporer doucement en évitant les projections,
de préférence au bain-marie. Calciner. Laisser refroidir dans un dessiccateur,
et peser.

Calculs.

Soit p le poids de sulfate de baryum obtenu par la précipitation de 10 ml


de solution, 1 g de SO4Ba correspondant à 0,42 g de SO4H2. La solution
contiendra donc :

D 0,42 x P X 1 000 .
Ij = jjj g d acide sulfurique par litre.

Rajuster éventuellement la solution et vérifier le titre par un deuxième


dosage.

D o s a g e de l'acide s u l f u r i q u e p a r le c a r b o n a t e de s o d i u m

Principe.
Le carbonate de sodium qui peut être facilement obtenu pur et anhydre,
est décomposé par l'acide sulfurique suivant la réaction :

SO4H2 + CO3Na2 — SO4Xa2 + CO2 + H 2 O

Réactifs.

— carbonate de sodium pur et anhydre.


— solution aqueuse d'hélianthine à 2 °/oo»
326 analyse des eaux usées

M o d e opératoire.

Après avoir vérifié que le carbonate ne renferme ni chlorures, ni sulfates,


le dessécher par chauffage vers 250 0 C. Après refroidissement au dessiccateur,
en peser exactement un poids aussi voisin que possible de 1,06 g. A l'aide d'un
jet de pissette, entraîner le carbonate pesé dans un bêcher. Ajouter 100 ml
d'eau distillée et une goutte d'hélianthine. Verser l'acide contenu dans la
burette jusqu'au virage du jaune au rose « pelure d'oignon ».

Calculs.

1,06 g de CO 3 Na 2 correspondent à 20 ml de SO 4 H 2 (N).


Si p est le poids en grammes de carbonate pesé et V le volume en centi-
mètres cubes d'acide versé, le titre de l'acide sera :
_20 xP _ 1 000 p
N ~ 1,06 x V — 53 x V
et la concentration en gramme-litre d'acide sera :

p _ P X 1 OQO x 49
y - 53 x V X 4y

Remarques.
— éviter d'ajouter une trop grande quantité d'hélianthine (1 goutte
suffit) car le virage est beaucoup plus facile à apprécier avec une faible colora-
tion.
—• ce procédé de dosage, d'une bonne précision, est beaucoup plus rapide
que la méthode gravimétrique. On pourra l'utiliser avantageusement pour
doser la solution d'acide sulfurique préparée par dissolution d'acide concentré,
en réservant la méthode gravimétrique pour la vérification de la solution
rajustée.
— en l'absence de carbonate de sodium, on peut à la rigueur, utiliser le
carbonate monopotassique CO 3 HK pur et anhydre de poids moléculaire = 100.
Cependant, ce corps perd très facilement son gaz carbonique. Pour obtenir
bien sec, ne pas le dessécher par chauffage à l'étuve mais le maintenir à la tem-
pérature ordinaire dans un dessiccateur jusqu'à poids constant.

Solution décinormale d'acide sulfurique

Étendre à 1 000 ml dans un ballon jaugé, 100 ml de solution (N) et véri-


fier le titre exact de la solution obtenue par les techniques indiquées précé-
demment.

S o l u t i o n n o r m a l e de s o u d e

Une solution de soude normale renferme 40 g de soude par litre. La


soude la plus pure contient toujours une certaine quantité d'eau, et est plus
ANNEXES 327

ou moins carbonatée. Pour préparer la solution normale, opérer de Ia façon


suivante :
Peser environ 70 g de soude caustique ou soude à l'alcool, au trébuchet.
Les dissoudre dans environ 100 à 150 ml d'eau distillée préalablement privée
de gaz carbonique par ébullition, et refroidie à l'abri de l'air. Après dissolu-
tion, transvaser dans un flacon bouché. Laisser reposer pendant 3 à 4 jours.
Décanter le liquide clair dans un ballon jaugé d'un litre et compléter jusqu'au
trait de jauge avec de l'eau distillée froide, débarrassée de gaz carbonique.

D o s a g e de la s o u d e à l'aide d'une s o l u t i o n n o r m a l e
d'acide sulfurique
Principe.
La soude est neutralisée par l'acide sulfurique suivant la réaction :
2 NaOH + SO4H2 — SO4Na2 + 2 H 2 O.
La fin de la réaction est indiquée par le virage d'un indicateur coloré du
pH.

Réactifs.
— solution normale d'acide sulfurique.
— solution aqueuse d'hélianthine à 2 % 0 ou solution alcoolique de phénol-
phtaléine à 2 %.

Mocle opératoire.
Placer dans la burette l'acide sulfurique normal et verser dans un bêcher
10 ml de solution de soude à doser et 1 goutte d'hélianthine. Verser l'acide
jusqu'au virage au rose « pelure d'oignon ». En présence de phtaléine, l'œil
étant plus sensible à l'apparition d'une couleur qu'à sa disparition, il est
préférable d'utiliser la méthode indirecte suivante :
Mettre la soude à doser dans la burette et verser dans le bêcher 10 ml
d'acide sulfurique (N). Ajouter 20 ml d'eau distillée bouillie, 1 à 2 gouttes de
phénolphtaléine et porter à l'ébullition. Verser la soude jusqu'à coloration
rose persistante.

Calculs.
Soit V le volume d'acide (N) versé pour une prise d'essai de 10 ml de
soude à titrer. La teneur en soude sera :
V
P = yq X 40 g par litre en soude.

Remarques.
— Dans le cas de la méthode indirecte, prendre soin de bien graisser le
boisseau de la burette et de laver celle-ci soigneusement plusieurs fois à l'eau
328 ANALYSE DES EAUX USÉES

distillée immédiatement après usage pour éviter que le robinet ne se grippe.


— en présence de phénolphtaléine, opérer à chaud pour chasser le gaz
carbonique qu'on pourrait éventuellement trouver dans des solutions carbo-
natées.

V é r i f i c a t i o n d e la s o u d e N / 1 0 a u m o y e n d e l ' a c i d e s u l f u r i q u e N / 1 0

Pour vérifier une solution de soude ( N / 1 0 ) préparée par dilution de


100 ml de soude (N) à 1 000 ml, opérer comme il a été indiqué ci-dessus. Mais
utiliser comme indicateur une solution aqueuse de rouge de méthyle à 1 % .
Un peu avant la fin du dosage, porter à l'ébullition pour chasser le gaz car-
bonique éventuellement présent qui gênerait le virage.

Remarque.
La dilution de la soude (N) doit être faite avec de l'eau distillée préalable-
ment privée de gaz carbonique par ébullition.

Solution n o r m a l e d'acide chlorhydrique

Une solution normale d'acide chlorhydrique renferme 36,5 g d'acide


chlorhydrique par litre. L e produit officinal renfermant environ de 30 à
40 g d'acide chlorhydrique pour 100 ml, en mesurer 120 ml dans une éprou-
vette graduée de 1 litre. Compléter à 1 000 avec de l'eau distillée.

D o s a g e de l'acide c h l o r h y d r i q u e
à l'aide d'une solution n o r m a l e de soude
Principe.
L e dosage de l'acide chlorhydrique basé sur une réaction de neutralisa-
tion, est identique au dosage de l'acide sulfurique par la soude ou par le
carbonate de sodium.

ClH + N a O H —* ClNa + H 2 O
2 ClH + CO 3 Na 2 —> 2 ClNa + CO2 + H 2 O

Réactifs.
— solution normale de soude.
—• hélianthine à 2 % 0 ou solution alcoolique de phénolphtaléine à 2 %.

Mode opératoire en présence d'hélianthine.


Placer l'acide chlorhydrique dans la burette. Introduire 10 ml de soude
dans un erlenmeyer avec 10 ml d'eau distillée bouillie et 1 goutte d'hélian-
thine. Verser l'acide jusqu'au virage du jaune au rose « pelure d'oignon ».
ANNEXES 329

Calculs.
Soit V le volume d'acide versé pour une prise d'essai de 10 ml de soude
(N), le titre de l'acide sera :

^ X (N) et la concentration d'acide :

Y X 36,5 g/litre.

Mode opératoire en présence de phénolphtaléine.


Si on utilise la phénolphtaléine comme indicateur, placer la soude dans
la burette. Introduire dans un erlenmeyer 10 ml de solution d'acide à titrer,
1 à 2 gouttes de phénolphtaléine et 10 ml d'eau distillée. Porter à l'ébullition
puis verser la soude jusqu'à apparition d'une coloration rose persistante.

Calculs.
Si V est le volume de soude normale versé pour une prise d'essai de 10 ml
V
d'acide, le titre sera : X (N) et la concentration de l'acide :
y
YQ X 36,5 g/litre de solution.

S o l u t i o n d é c i n o r m a l e d'acide c h l o r h y d r i q u e

Étendre à 1 000 ml dans un ballon jaugé, 100 ml de solution normale et


vérifier le titre exact par les techniques indiquées précédemment en utilisant
comme indicateur le rouge de méthyle à 1 % . Un peu avant la fin du dosage,
porter à l'ébullition pour chasser le gaz carbonique éventuellement présent
qui gênerait le virage.

S o l u t i o n d é c i n o r m a l e de n i t r a t e d ' a r g e n t

Une solution décinormale de nitrate d'argent contient 17 g de nitrate


d'argent par litre. Le nitrate d'argent officinal contient plus ou moins d'eau
de cristallisation. En peser environ 17,3 g et les dissoudre dans 100 ml d'eau
bidistillée. Compléter jusqu'au trait de jauge après dissolution.

D o s a g e du n i t r a t e d ' a r g e n t
à l'aide d ' u n e s o l u t i o n d é c i n o r m a l e d ' a c i d e c h l o r h y d r i q u e

Principe.
L'argent est précipité par une quantité connue d'acide chlorhydrique à
l'état de chlorure d'argent. L'excès de nitrate d'argent est décelé en milieu
330 ANALYSE DES EAUX USÉES

neutre par du chromate de potassium, qui donne une coloration rouge en


présence de sel d'argent.

Réactifs.
— solution (iV/10) d'acide chlorhydrique.
— carbonate de calcium.
—• solution d'hélianthine à 2 °/ 0 0 .
— solution à 10 % de chromate de potassium.

Mode opératoire.
Introduire le nitrate d'argent dans la burette. Placer dans un erlenmeyer
10 ml d'acide chlorhydrique (JV/10), 1 goutte d'hélianthine et une pincée de
carbonate de calcium. Agiter jusqu'au virage de l'hélianthine au jaune
orangé. Ajouter alors 5 gouttes de chromate. Verser le nitrate en agitant
l'erlenmeyer jusqu'au virage au rouge brique.

Remarque.
Le chromate d'argent étant soluble à chaud et dans les acides, le dosage
doit se faire à froid, en milieu neutre. En milieu trop alcalin, l'argent précipi-
terait sous forme d'hydroxyde d'argent. C'est pourquoi, on neutralise l'acidité
par du carbonate de calcium et non par de la soude.

Calculs.
Soit V le volume versé pour une prise d'essai de 10 ml d'acide chlorhy-
drique (AT/10). Le titre de la solution sera :
îo fi_y\
v x Vioy

S o l u t i o n d é c i n o r m a l e de sulfocyanure d'ammonium

La solution décinormale de sulfocyanure d'ammonium renferme 7,6 g


de SCN (NH 4 ) par litre.
L e sulfocyanure est un sel extrêmement hygroscopique. En peser envi-
ron 10 g. Les dissoudre dans 500 ml d'eau distillée. Transvaser dans un ballon
jaugé de 1 000 ml. Ajouter les eaux de rinçage. Compléter à 1 000 ml.

D o s a g e de sulfocyanure d'ammonium
à l'aide d'une s o l u t i o n d é c i n o r m a l e de nitrate d ' a r g e n t

Principe.
Le sulfocyanure d'ammonium est précipité par une quantité connue de
nitrate d'argent à l'état de sulfocyanure d'argent. Du sulfate ferrique donne
avec un excès de sulfocyanure une coloration rouge.
ANNEXES 331

Réactifs.
— solution décinormale de nitrate d'argent.
— solution d'alun de fer à 10 %.
— solution au 1/5 d'acide nitrique.

Mode opératoire.

Placer le sulfocyanure dans la burette. Introduire dans un erlenmeyer


10 ml de solution (AT/10) de nitrate d'argent, 1 ml d'alun ferrique et les quel-
ques gouttes d'acide nitrique nécessaires pour décolorer l'alun. Verser le
sulfocyanure jusqu'à obtention d'une teinte rougeàtre persistante.

Calculs.
Soit V le volume versé pour une prise d'essai de 10 ml de nitrate d'argent
(AT/10). Le titre de la solution sera :

Solution décinormale de permanganate

Le permanganate de potassium est un oxydant énergique qui cède faci-


lement de l'oxygène aux substances réductrices.
En milieu acide on a la réaction :

2 MnO 4 K -j- 3 SO 4 H 2 —• 2 SO 4 Mn + SO 4 K 2 - 3 H2O + 5 0 .


2 molécules de permanganate libèrent donc dans ces conditions
5 atomes d'oxygène correspondant à 10 g d'hydrogène.

Comme une solution décinormale renferme par litre un poids de substance


correspondant à 0,1 g d'hydrogène (soit 0,8 g d'oxygène), une solution déci-
normale de permanganate renfermera 3,f6 g de permanganate de potassium
par litre.
Le permanganate de potassium du commerce renferme toujours quelques
impuretés. Pour en tenir compte, peser environ 3,30 g de permanganate
cristallisé. La dissolution des cristaux ne doit pas se faire directement dans
le ballon jaugé, car la coloration intense du liquide empêche de vérifier si
tous les cristaux ont été dissous. Placer le permanganate dans une capsule
blanche à bec. Épuiser à plusieurs reprises avec de l'eau distillée chaude et
décanter dans un ballon jaugé de 1 000 ml. Après dissolution totale et refroi-
dissement, compléter au trait de jauge avec de l'eau distillée. Agiter. Laisser
reposer à l'abri de la lumière pendant 2 à 3 jours avant de titrer. Les solutions
de permanganate doivent être conservées à l'abri de la lumière dans des
flacons bruns bouchés à l'émeri.
332 ANALYSE DES EAUX USÉES

D o s a g e d'une solution de p e r m a n g a n a t e
à l'aide d'une solution d é c i n o r m a l e d'acide oxalique

Principe.

En milieu sulfurique, l'acide oxalique est oxydé par le permanganate


de potassium, suivant la réaction :

2 MnO 4 K + 5 (COOH) 2 + 3 SO 4 H 2 —» 2 SO4Mn + SO 4 K 2 + 10 CO 2 + 8 H 2 O

Réactifs.
— Solution d'acide sulfurique pur : cet acide ne doit pas avoir de réaction
réductrice sur le permanganate. S'en assurer en constatant qu'il se produit une
coloration rose persistante par addition d'une goutte de permanganate de
potassium à une prise d'essai d'environ 10 ml d'acide.
— solution d'acide oxalique (Nf 10) : peser exactement 6,3 g de C3O4H2,
2 H 2 O chimiquement pur; dissoudre dans 1 OOO ml d'eau distillée. Vérifier le
titre par acidimétrie à l'aide d'une solution décinormale de soude en présence
de rouge de méthyle, à chaud, comme indiqué pour le dosage de la soude par
l'acide sulfurique.

Mode opératoire.

Introduire dans un erlenmeyer 10 ml de solution (JV/10) d'acide oxa-


lique. Ajouter 1 à 2 ml d'acide sulfurique. Chauffer à 50 ou 60 0 C. Opérer à
chaud pour que l'oxydation soit complète et rapide, mais ne pas dépasser
60 0 C pour ne pas risquer une décomposition de l'acide oxalique.
Verser le permanganate par petites quantités jusqu'à coloration per-
sistante.

Remarque.

La réaction d'oxydation est catalysée par la présence de sel manganeux.


Au début de la titration, opérer lentement pour laisser le temps au sulfate de
manganèse de se former. La décoloration, longue à se produire au début de la
réaction, devient instantanée lorsqu'on approche du virage, qui a lieu au
moment où la coloration rose persiste après agitation.

Calculs.

Soit V le volume de permanganate versé pour une prise d'essai de 10 ml


d'acide oxalique (JV/10).
L e titre du permanganate sera : ^ x
ANNEXES 333

D o s a g e d ' u n e s o l u t i o n de p e r m a n g a n a t e
à l'aide d ' u n e s o l u t i o n t i t r é e de sulfate f e r r e u x

Principe.
En milieu sulfurique, le permanganate de potassium oxyde le sulfate
ferreux à l'état de sulfate ferrique suivant la réaction :
10 SO4Fe + 8 SO4H2 + 2 MnO 4 K — 5 (SO4)3 Fe 2 + SO 4 K 2 + 2 SO4Mn + 8 H 2 O

Réactifs.
— acide sulfurique concentré.
— bicarbonate de sodium.
— solution titrée de sulfate ferreux : préparée par l'une des méthodes
indiquées ci-dessous.

A partir du fil à fleurs :


Le fil de fer à fleurs bien décapé à l'émeri ne renferme que de 2 à 3 °/ 0 0
d'impuretés. Préparer une solution décinormale de sulfate ferreux de la
façon suivante :
Introduire 50 ml d'acide sulfurique au 1 /5 dans un erlenmeyer muni
d'une soupape de KRŒNIG. Chauffer cet erlenmeyer au bain de sable et y
projeter une pincée de bicarbonate de sodium pour en chasser l'air. Peser
exactement environ 0,56 g de fil de fer à fleurs et l'introduire dans l'erlen-
meyer; boucher. Chauffer à nouveau. Quand le fer est complètement dissous,
laisser refroidir. Transvaser rapidement dans un ballon jaugé de 100 ml dont
on aura préalablement chassé l'air par le même procédé. Rincer trois fois
l'erlenmeyer avec de l'eau distillée bouillie et refroidie à l'abri de l'air. Com-
pléter jusqu'au trait de jauge. Agiter.
Si P est le poids en grammes de fil de fer pesé, le titre exact de la solu-
P /N\
tion sera : M X ^ J

A partir d'une solution (NflO) de sulfate double de fer et d'ammonium


(sel de Mohr ) :
Le sel de Mohr de formule SO4Fe, SO4 (NH 4 ) 2 , 6 H 2 O est un corps peu
altérable, facile à se procurer dans un grand état de pureté. Préparer 100 ml
de solution ( N j 10) de la façon suivante :
Introduire dans un ballon jaugé de 100 ml, 50 ml d'eau distillée, bouillie
et refroidie à l'abri de l'air. Ajouter 4 ml d'acide sulfurique pur, puis une
pincée de bicarbonate de sodium pour chasser l'air du ballon. Quand la
décomposition est terminée introduire 3,92 g exactement pesés de sel de
Mohr cristallisé à 6 molécules d'eau. Compléter à 100 ml avec de l'eau dis-
tillée bouillie, refroidie à l'abri de l'air. Boucher. Agiter.
334 ANALYSE DES EAUX USÉES

Mode opératoire.
Introduire dans un erlenmeyer 100 ml d'eau distillée préalablement
purgée d'air, 10 ml d'acide sulfurique concentré, une pincée de bicarbonate
de sodium et 10 ml de solution de sulfate ferreux. Verser le permanganate
de la burette jusqu'à coloration persistante par agitation.

Calculs.
Si V est le volume de permanganate versé pour une prise d'essai de
10 ml de solution décinormale de sulfate ferreux, le titre du permanganate
sera :

S o l u t i o n d é c i n o r m a l e d'hyposulfite de s o d i u m

La solution décinormale d'hyposulfite de sodium correspond à 24,8 g de


S 2 O 3 Na 2 , 5 H 2 O. Peser 25 à 26 g d'hyposulfite. Les introduire dans un ballon
jaugé de 1 000 ml. Ajouter 100 ml environ d'eau distillée préalablement
bouillie et refroidie à l'abri de l'air. Agiter pour assurer la dissolution des
cristaux. Ajouter 10 ml d'alcool amylique et compléter au trait de jauge avec
l'eau distillée préalablement bouillie. Conserver dans des flacons bien bouchés
à l'émeri à l'abri de l'air et delà lumière. Laisser reposer une huitaine de jours
avant de procéder au titrage.

Dosage d'une solution d'hyposulfite


à l'aide d'une s o l u t i o n d é c i n o r m a l e d'acide sulfurique

Principe.
L e mélange d'iodure et d'iodate de potassium est décomposé quantita-
tivement par l'acide sulfurique, suivant la réaction :
5 IK + IO 3 K + 3 SO 4 H 2 —* 3 SO 4 K 2 + 3 H 2 O + 3 I2

L'iode libéré est ensuite réduit par l'hyposulfite d'après Ia réaction


particulière suivante :
2 S 2 O 3 Na 2 + I 2 - S 4 O 6 Na 2 + 2 INa

Réactifs.
— solution décinormale d'acide sulfurique.
— solution à 10 % d'iodure de potassium exempt d'iode libre.
— iodate de potassium.
— empois d'amidon à 2 °/ 0 0 : délayer 2 g d'amidon dans 10 ml d'eau
froide. Ajouter 0,05 g de chlorure mercurique pour assurer sa conservation.
ANNEXES 335

Verser le tout par petites portions dans environ 1 litre d'eau bouillante en
agitant à chaque fois. Maintenir l'ébullition 30 mn. Après refroidissement,
compléter à 1 000 avec de l'eau distillée. Cette solution se conserve plusieurs
semaines à l'abri de la lumière en flacon brun.

Mode opératoire.
Placer l'hyposulfite dans la burette. Introduire dans un erlenmeyer
10 ml de solution d'iodure de potassium, 100 ml d'eau distillée préalablement
privée de gaz carbonique par ébullition et environ 0,2 à 0,3 g d'iodate de
potassium. Agiter jusqu'à dissolution des cristaux d'iodate. La solution
doit rester incolore. Ajouter alors 10 ml de solution décinormale d'acide sul-
furique. Verser l'hyposulfite de la burette jusqu'à coloration jaune très pâle.
Ajouter quelques gouttes d'empois d'amidon puis continuer à verser l ' h y p o -
sulfite jusqu'à décoloration complète.

Calculs.
Soit V le volume d'hyposulfite versé pour une prise d'essai de 10 ml
d'acide décinormal. L e titre de la solution d'hyposulfite sera :
S N \
V x V ÏÔ7 '

D o s a g e d'une solution d'hyposulfite de s o d i u m


à l'aide d'une s o l u t i o n d é c i n o r m a l e de p e r m a n g a n a t e de p o t a s s i u m

Principe.
En milieu sulfurique, l'iodure de potassium est oxydé par le permanga-
nate d'après la réaction suivante :

5 I K + 4 SO 4 H 2 + MnO 4 K —> 3 SO 4 K 2 + SO 4 Mn + 4 H 2 O + ~ I2

l'iode libéré est utilisé pour doser l'hyposulfite de sodium.

Réactifs.
— solution décinormale de permanganate de potassium.
— solution à 10 % d'iodure de potassium. L'iodure peut être souillé
d'iodate de potassium qui réagit en milieu acide sur l'iodure pour donner de
l'iode libre. Il faut donc s'assurer de l'absence d'iodate en ajoutant à un échan-
tillon de la solution aqueuse préparée quelques gouttes d'acide sulfurique au
1/2. Aucune coloration jaune ne doit se produire.
— acide sulfurique à 50 %.
— empois d'amidon à 2 % 0 .

Mode opératoire.
Placer dans la burette l'hyposulfite de sodium à titrer. Introduire dans
un erlenmeyer 10 ml de solution d'iodure de potassium ayant satisfait à
336 ANALYSE DES EAUX USÉES

l'épreuve de pureté, acidifier par 1 à 2 ml d'acide sulfurique au demi. Ajouter


10 ml exactement de permanganate (JV/10). Verser l'hyposulfite jusqu'à
coloration jaune très pâle. Ajouter alors quelques gouttes d'empois d'ami-
don et continuer le dosage jusqu'à décoloration complète.

Calculs.

Soit V7 le volume d'hyposulfite versé pour une prise d'essai de 10 ml de


permanganate (N/10). Le titre de la solution d'hyposulfite sera :
10 / JV \
V X Wo )•
Solution décinormale d'iode

La solution décinormale d'iode renferme 12,7 g d'iode par litre. Cette


solution pourrait être préparée directement par pesée exacte de ce poids
d'iode chimiquement pur. La solution pourrait alors être utilisée comme solu-
tion étalon pour le dosage de la solution d'hyposulfite. Toutefois, l'iode étant
un oxydant énergique, volatil, la pesée au 1/10 de milligramme près, d'un
poids fixé à l'avance ne va pas sans présenter quelques dangers pour une
balance de précision. Il est donc préférable de faire une solution d'iode à
partir d'un poids approximatif aussi voisin que possible de 12,7 g et d'établir
le titre de cette solution à l'aide d'une solution d'hyposulfite de sodium préa-
lablement titrée par un des procédés indiqués précédemment.
D'autre part, l'iode bisublimé du commerce contient toujours du chlore
provenant de sa préparation. Pour obtenir de l'iode chimiquement pur, il y a
lieu de la purifier préalablement par une dernière sublimation.
Pour cette opération, broyer dans un mortier jusqu'à homogénéisation
un mélange constitué par trois parties d'iode pour une partie d'iodure de
potassium. Placer le mélange dans une capsule de porcelaine. Recouvrir
d'une deuxième capsule ou d'un grand verre de montre. Chauffer la capsule
inférieure au bain de sable sous une hotte. Cette opération doit être menée
très lentement et ne peut se faire que sur de petites quantités d'iode à la fois.
Recueillir les cristaux d'iode qui se sont déposés sur la deuxième capsule
L'iode étant pratiquement insoluble dans l'eau, mais se dissolvant
presque instantanément dans une solution concentrée d'iodure de potassium,
introduire 25 g environ d'iodure de potassium exempt d'iodate dans un
ballon jaugé de 1 000 ml bouché émeri. Ajouter 30 à 40 ml d'eau distillée.
Quand l'iodure est bien dissous, ajouter un poids d'iode pur aussi voisin
que possible de 12,7 g pesé au trébuchet. Agiter jusqu'à dissolution complète.
Ajouter alors de l'eau distillée jusqu'au trait de jauge. Cette solution se
conserve plusieurs mois en flacon brun, bouché à l'émeri, à l'abri de la
lumière et de la chaleur. L'iode se volatilisant, avant de se servir du flacon,
ANNEXES 337

bien agiter la liqueur afin de redissoudre l'iode qui a pu se déposer sur la


partie supérieure.

D o s a g e de la s o l u t i o n d ' i o d e
à l'aide d ' u n e s o l u t i o n d é c i n o r m a l e d ' h y p o s u l f i t e de s o d i u m

Mode opératoire.
Placer l'hyposulfite dans Ia burette. Introduire dans un erlenmeyer
10 ml de solution d'iode et 20 ml d'eau distillée. Verser l'hyposulfite jusqu'à
coloration jaune pâle. Ajouter alors quelques gouttes d'empois d'amidon et
continuer le dosage jusqu'à décoloration complète.] |

Calculs.
Si V est le volume d'hyposulfite décinormal versé pour une prise d'essai
de 10 ml d'iode, le titre de la solution d'iode sera :

S o l u t i o n d é c i n o r m a l e de b i c h r o m a t e de p o t a s s i u m

Le bichromate de potassium en milieu acide est un oxydant énergique.


Cr2O7K2 + 4 SO4H2 —* (SO4)3Cr2 + SO 4 K 2 + 4 H 2 O + 3 0 .

La solution décinormale renferme 4,90 g de bichromate de potassium


par litre. Le produit commercial renferme parfois du sulfate de potassium
comme impureté. Dans ce cas, il sera nécessaire de le purifier par plusieurs
cristallisations successives. Dissoudre une certaine quantité de produit, puis
faire cristalliser en agitant de façon à produire de petits cristaux. Après deux
ou trois cristallisations, essorer les cristaux et les sécher à l'étuve à 130 ou
150 0 C.
Peser très exactement 4,90 g de bichromate pur. Les introduire dans un
ballon jaugé de 1 000 ml. Les dissoudre à l'aide de 100 ml environ d'eau dis-
tillée puis compléter jusqu'au trait de jauge.

D o s a g e d ' u n e s o l u t i o n de b i c h r o m a t e
à l'aide d ' u n e s o l u t i o n d é c i n o r m a l e d ' h y p o s u l f i t e

Principe.
Le bichromate de potassium en milieu acide oxyde l'iodure de potassium
suivant la réaction :
Cr2O7K2 + 6 IK + 7 SO4H2 —» (SO4)3Cr2 + 4 SO 4 K 2 + 7 H 2 O + 3 1,

RODIER. — L'analyse de l'eau. 23


338 ANALYSE DES EAUX USÉES

L'iode libéré est titré par une solution décinormale d'hyposulfite.

Réactifs.
— solution décinormale d'hyposulfite.
— solution d'iodure de potassium à 10 % exempte d'iode libre et d'iodate.
— acide sulfurique au 1/2.
— empois d'amidon.

Mode opératoire.
Placer l'hyposulfite dans la burette. Introduire 10 ml de solution de
bichromate dans un erlenmeyer. Ajouter successivement 5 à 10 ml de solu-
tion d'iodure de potassium à 10 % , 2 ml d'acide sulfurique au demi et 100 ml
d'eau distillée. Verser l'hyposulfite jusqu'à teinte jaune verdâtre. Ajouter
alors 2 ml d'empois d'amidon et continuer le dosage jusqu'à teinte vert
clair.

Remarque.
La fin de la réaction n'est pas indiquée par la décoloration complète du
liquide en raison de la présence de sel de chrome Cr+++ dans la solution. Le
virage est cependant assez net à condition d'opérer en solution suffisamment
diluée.

Calculs.
Si V est le volume d'hyposulfite (iV/10) versé pour une prise d'essai de
10 ml, le titre de la solution de bichromate sera :
V [N\
îo x Vio/

Dosage d'une solution de bichromate


à l'aide d'une solution d é c i n o r m a l e de p e r m a n g a n a t e

Principe.
L e bichromate en milieu acide o x y d e une solution de sulfate ferreux en
excès à l'état de sulfate ferrique.

Cr 2 O 7 K 2 + 6 SO 4 Fe + 7 SO 4 H 2 (SO 4 ) 3 Cr 2 + SO 4 K 2 + 3 (SO 4 ) 3 Fe 2 + 7 H 2 O

l'excès de sulfate ferreux est ensuite o x y d é par du permanganate (iV/10).

Réactifs.
— solution décinormale de permanganate de potassium.
— solution décinormale de sulfate ferreux préparée à partir du sel de
Mohr SO 4 Fe, SO4 (NH 4 ) 2 , 6 H 2 O.
—- acide sulfurique concentré sans action réductrice sur le permanganate.
ANNEXES 33D

Mode opératoire.
Placer le permanganate dans la burette. Introduire 10 ml de solution de
bichromate dans une capsule en porcelaine blanche. Ajouter 100 ml d'eau
distillée bouillie, 20 ml d'une solution de sulfate ferreux (N/10) et 2 ml
d'acide sulfurique concentré. Verser le permanganate en agitant constam-
ment jusqu'à la teinte gris-violacée, regarder surtout le bord du liquide dans la
capsule. Faire un essai à blanc en l'absence de bichromate.

Calculs.
Si V est le volume de permanganate (AT/10) versé pour l'essai à blanc et
v le volume versé pour une prise d'essai de 10 ml le titre de la solution de
bichromate sera :

Solution décinormale arsénieuse

La liqueur arsénieuse décinormale renferme 4,95 g par litre d'anhydride


arsénieux. L'anhydride arsénieux du commerce renferme souvent du sulfure
d'arsenic. Pour le purifier, sublimer le produit commercial entre deux capsules
en porcelaine, en opérant sous une hotte car les vapeurs d'anhydride arsé-
nieux sont toxiques. Le sulfure d'arsenic plus volatil sublime au début, le
dépôt est rougeâtre. Arrêter de temps à autre le chauffage, laisser refroidir
et examiner la capsule. Lorsque le nouveau dépôt est blanc, c'est que l'anhy-
dride arsénieux suffisamment pur sublime. Changer alors la capsule et
recueillir le sublimât.
Peser 4,95 g d'anhydride arsénieux chimiquement pur. Les délayer avec
20 ml d'eau distillée. Ajouter 10 ml de soude pure à 30 % . Chauffer doucement
de préférence au bain-marie en agitant constamment jusqu'à dissolution.
Laisser refroidir. Étendre à 500 ml. Neutraliser par de l'acide chlorhydrique
dilué au 1/2 jusqu'à réaction acide au papier de tournesol. Ajouter alors
20 g de bicarbonate de sodium. Verser dans un ballon jaugé de 1 000 ml.
Ajouter les eaux de trois rinçages successifs et compléter jusqu'au trait de
jauge avec de l'eau distillée. Agiter la solution.
Cette solution ne se conserve pas. N'utiliser que des solutions fraîche-
ment préparées gardées en flacons pleins bien bouchés.

D o s a g e d'une solution arsénieuse


à l'aide d ' u n e s o l u t i o n d é c i n o r m a l e d ' i o d e

Principe.
En solution rendue alcaline par addition d'un bicarbonate soluble
340 ANALYSE DES EAUX USÉES

l'anhydride arsénieux est o x y d é par l'iode à l'état d'anhydride arsénique


d'après la réaction :
2 I 2 + 2 H 2 O + As 2 O 3 ?=± As 2 O 5 + 4 IH.

Cette réaction est réversible. Pour qu'elle soit quantitative de gauche à


droite, il faut neutraliser l'acide iodhydrique au fur et à mesure de sa forma-
tion. On ne peut le neutraliser par les alcalis libres ou les carbonates neutres
qui fixent l'iode. C'est pourquoi on utilise du bicarbonate de sodium ou de
potassium qu'on ajoute en excès au moment de la préparation de la solution
titrée arsénieuse.

Réactifs.
— solution décinormale d'iode.
— empois d'amidon.

Mode opératoire.
Placer la solution arsénieuse dans la burette. Introduire 10 ml de solu-
tion décinormale d'iode dans un erlenmeyer. Verser l'anhydride arsénieux
jusqu'à coloration jaune très pâle. Ajouter alors quelques gouttes d'empois
d'amidon et continuer le dosage jusqu'à décoloration complète.

Calculs.
Si V est le volume de solution arsénieuse versé pour une prise d'essai
de 10 ml d'iode décinormale, le titre de la solution d'anhydride arsénieux
sera :

D o s a g e de la s o l u t i o n arsénieuse
à l'aide d'une solution d é c i n o r m a l e de p e r m a n g a n a t e

Principe.
En milieu sulfurique, le permanganate o x y d e l'anhydride arsénieux
d'après la réaction suivante :
5 As 2 O 3 - f 4 MnO 4 K + 6 SO 4 H 2 — 4 SO 4 Mn - 2 SO 4 K 2 + 6 II 2 O + 5 As 2 O 5 .

Réactifs.
— solution décinormale de permanganate de potassium.
—• solution décinormale de sulfate ferreux préparée à partir du sel de
Mohr.
— acide sulfurique concentré sans action réductrice sur le permanganate.
ANNEXES 341

Mode opératoire.

Verser 10 ml de solution arsénieuse dans 100 ml d'eau distillée. Acidifier


avec 5 ml d'acide sulfurique concentré. Ajouter 20 ml de solution décinormale
de permanganate. Attendre 5 mn environ, puis ajouter 25 ml de solution
titrée de sel de Mohr. Verser alors, à l'aide d'une burette de permanganate
N/10) jusqu'à coloration rose persistante. Effectuer un essai à blanc en
l'absence de solution arsénieuse.

Calculs.

Si v le volume de permanganate versé pour l'essai à blanc et V le volume


versé pour une prise d'essai de 10 ml de solution d'anhydride arsénieux, Je
titre de la solution arsénieuse sera :

11. DIVERS

Solutions tampons

Les solutions tampons sont des solutions salines diluées qui présentent
a propriété de faire rétrograder la force des solutions acides ou basiques avec
lesquelles elles possèdent des ions communs.
Par un choix judicieux du sel et de la concentration, il sera possible de
fixer la force d'une solution acide ou alcaline à une valeur déterminée.

S o l u t i o n s t a m p o n s de C i a r k et L u b s

Solution A.

Solution d'acide chlorhydrique (Nj5), vérifiée par acidimétrie.

Solution B.
Solution de soude (N/5) : strictement ajustée, préparée avec de la soude
décarbonatée et titrée à l'aide de la solution A. Laver rapidement des bâtons
de soude, les dissoudre à saturation dans de l'eau distillée, bouillie et refroidie
à l'abri de l'air. Enfermer dans un flacon bouché avec un bouchon de caout-
chouc lavé à la soude, et laisser déposer pendant trois semaines à la glacière.
342 ANALYSE DES EAUX USÉES

Solution C.

Solution de chlorure de potassium (JV/5) :

chlorure de potassium pur 14,912 g


eau bidistillée q.s.p 1 000 ml

Solution D .
Solution de phtalate acide de potassium (JV/5) :

/COOK
C6H4
6 4V-OOH

phtalate acide de potassium pur 40,828 g


eau bidistillée q.s.p 1 000 ml

Solution E .

Solution de phosphate monopotassique :


phosphate monopotassique pur 27,231 g
eau bidistillée q.s.p 1 000 ml

Le sel doit être, avant la pesée, recristallisé et séché à + IOO 0 C.

Solution F.
Solution double d'acide borique et de chlorure de potassium (JV/5)
acide borique 12,405 g
chlorure de potassium pur 14,912 g
eau bidistillée q.s.p 1 000 ml

L'acide borique doit être séché à l'air jusqu'à poids constant.

F o r m u l e s de c o n v e r s i o n des densités
en d e g r é s B a u m é à I5*C

Liquides plus lourds que l'eau


145 145
Be = 14o
145 — Bé d

—- Liquides plus légers que l'eau


140 140
I n d i c a t e u r s c o l o r é s usuels de pH

Titre et Zone de
Indicateurs Couleur au virage
solvant virage

Pourpre de méta-crésol 0,001 alcool 1,2 — 2,8 rouge jaune


Bleu de thymol acide 0,001 alcool 1,2 - 2,8 rouge jaune
Jaune de méthyle 0,001 alcool 2,9 — 4 rouge jaune
Bleu de bromophénol 0,001 eau 3 — 4,6 jaune bleu
Méthylorange (héliantine) 0,001 eau 3,1 — 4,4 rouge jaune-orangé
Vert de bromocrésol 0,001 alcool 3,8 — 5,4 jaune bleu
Rouge de méthyle 0,001 alcool 4,4 — 6,0 rouge jaune
Rouge de bromophénol 0,001 alcool 5,2 - 6,8 jaune rouge
Bleu de bromothymol 0,001 alcool 6,0 — 7,6 jaune bleu
Rouge de phénol 0,001 alcool 6,4 — 8,0 jaune rouge
Rouge neutre 0,001 alcool 6,8 — 8,0 rouge jaune
Rouge de crésol 0,001 alcool 7,2 — 8,8 jaune rouge.
Bleu de thymol basique 0,001 alcool 8,0 — 9,6 jaune pâle bleu
Phénolphtaléine 0,001 alcool 8,0 — 9,9 incolore rouge
Jaune d'alizarine R 0,001 eau 10,1 — 12,1 jaune rouge
344 ANALYSE DES EAUX USÉES

p H de c e r t a i n e s s o l u t i o n s t i t r é e s

Normalité HCl CH3 COOH NaOH NH 3

1 0,10 2,37 14,05 11,77


0,1 1,1 2,87 13,07 11,27
0,01 2,02 3,37 13,12 10,77
0,001 3,02 3,87 11,13 10,27
0,0001 4,01

C o n c e n t r a t i o n des acides et bases usuels

0/
/0 poids
g/1 mole/1
en poids spécif.

Acide chlorhydrique con-


centré 424 36 1,18 12
Acide sulfurique concen-
tré 1 760 96 1,84 18
Acide nitrique concentré 1 010 71 1,42 16
Acide chlorhydrique à
10 % 105 10 1,05 2,9
Soude à 10 % 111 10 1,11 2,8
Ammoniaque officinale.. 260 29 0,90 15

Mélanges réfrigérants

Tempéra-
Constituants constituant Poids d'eau ture obtenue
(OC)

Nitrate d'ammonium 100 94 — 4


Chlorure de calcium (Cl2 Ca,
6 H 2 O) 100 246 (glace) — 9
Nitrate d'ammonium 45 100 (glace) — 16,8
Chlorure de sodium 33 100 (glace) — 21,3
Chlorure de calcium (Cl2 Ca,
6 H 2 O) 100 81 (glace) — 40,3
Bromure de sodium 66 100 (glace) — 28
Alcool à 4° C + neige carbo-
nique — 72
Éther + neige carbonique.. — 100
ANNEXES 345

Préparation du mélange sulfo-chromique

Verser l'acide sulfurique concentré commercial dans un volume égal de


solution aqueuse à 10 % de bichromate de potassium.

P r é p a r a t i o n de l'eau bidistillée

Précipiter 10 ml de solution de NO 3 Ag (JV/10) par 10 ml de soude (JV/10).


Recueillir le précipité et le laver dix fois par décantation. La quantité de
précipité obtenue convient pour traiter 110 ml d'eau distillée.
Laisser en contact 3 à 4 jours l'oxyde d'argent préparé et l'eau distillée.
Filtrer et distiller en présence de MnO4K et de sulfate d'alumine dans les
proportions de 100 mg de sulfate d'alumine et 200 mg de permanganate par
litre d'eau distillée.

Éléments rencontrés dans l'eau de mer


( d ' a p r è s S v e r d r u p , J o h n s o n et F l e m i n g )

Éléments mg/kg Éléments mg/kg

Chlore 18980 Cuivre 0,001 — 0,01


Sodium 10561 Zinc 0,005
Magnésium 1272 Plomb 0,004
Soufre 884 Sélénium 0,004
Calcium 400 Césium 0,002
Potassium 380 Uranium 0,0015
Brome 65 Molybdène 0,0005
Carbone 28 Thorium < 0,0005
Strontium 13 Cerium 0,0004
Bore 4,6 Argent 0,0003
Silice 0,02 — 4,0 Vanadium 0,0003
Fluor 1,4 Lanthanum 0,0003
Azote 0,01 — 0,7 Yttrium 0,0003
Aluminium 0,5 Nickel 0,0001
Rubidium 0,2 Scandium 0,00004
Lithium 0,1 Mercure 0,00003
Phosphore 0,001 -- 0,10 Or 0,000006
Baryum 0,05 Radium 0,2-3 x IO- 10
Iode 0,05 Cadmium présent
Arsenic 0,01 — 0,02 Chrome présent
Fer 0,002 -- 0 , 0 2 Cobalt présent
Manganèse 0,001 -- 0 , 0 1 Étain présent
346 ANALYSE DES EAUX USÉES

Eaux chlorurées dans l'agriculture

A . V A S S E U R a précisé les teneurs maxima en chlorures qu'il paraît pru-


dent de ne pas dépasser pour les eaux d'arrosage en terres légères, profondes
et perméables :
1 gramme par litre. — Conifères, fraisiers, haricots, melon, néflier du
Japon, toutes les fleurs et plantes d'ornement.
1,5 gramme par litre. — Abricotier, citronnier, fèves, frêne, laitues,
laurier-sauce, pin d'Alep, pois, luzerne (certaines variétés délicates).
Aucuba, chrysanthèmes (à grosses fleurs), clématites, glycine, jasmin,
lipia, rosiers, seringa et toutes les plantes médicinales.
2 grammes par litre. — Amandier, agrumes, pêchers, pruniers, vigne et
la plupart des cultures.
Bignones, campanules, capucines, cinéraire maritime, héliotrope,
monnaie du pape, œillets, pavots, pélargoniums, pétunia, pins, peuplier,
saponaire, sauge, saule, séneçon, sureau, tilleul, troène, valériane, véronique,
verveine.

2,5 grammes par litre. — Carotte, cognassier, fenouil, grenadier, juju-


bier, maïs, olivier, piment, poirier, p o m m e de terre.
Anthémis, arbre de Judée, bleuet, corbeille d'argent, coréopsis, pois de
senteur.
3 grammes par litre. — Acacia, artichaut, coton, cyprès, eucalyptus,
figuier, mûrier, navets, oignons, pistachier, pittosporum, riz, sapindus,
tomates, vignes (Solonis X Rupestris 2 163 et Solonis X Biparia 1 615) et
en général toutes les cultures maraîchères.
Araucaria, amarante, chèvrefeuille, fusain du Japon, gazania, genêts,
géraniums, giroflées, iris, immortelles, lantana, lierre, mauves, mimosa,
pied d'alouette, pourprier, passiflore, réséda, robinier, romarin, rose trémière,
violette, volubilis, yucca et toutes les plantes grasses.
4 grammes par litre. — Agaves, betteraves, ficus, lupin bleu, luzerne
des oasis et gros légumes.
5 grammes par litre. — Acacia éburnéa, albizia lophanta, armoise mari-
time, arroche, atriplex, bellombra, casuarina, choux, génévrier, laurier-rose,
myoporum, palmier-dattier, pin maritime, roseaux, sumac, tamaris.

BIBLIOGRAPHIE

A. VASSEUR, Observations sur l'utilisation des eaux salées au Maroc,


Bulletin de la Société d'Horticulture et d'Acclimatation du Maroc, 1935,
2 e trimestre, n° 90.
ANNEXES 347

Q u e l q u e s procédés de purification d'un puits

Dans certains cas, on peut être amené à utiliser de l'eau de puits pollués.
Il nous a paru intéressant d'indiquer quelques techniques susceptibles de
permettre de procéder au nettoyage de ces puits. Ces procédés n'apportent
pas une certitude de stérilisation qui, si cela est possible, doit être vérifiée par les
méthodes habituelles.

— Évaluation du volume d'eau renfermé dans un puits cylindrique en vue


de sa purification.

Prendre le diamètre D du puits, et sa hauteur H au moyen d'une ficelle


tendue par une pierre.
Le volume de l'eau en mètre cube sera calculé par la formule :
D2
à, 1 4 xX - 4 X II
V = 3,14

D et II étant évalués en mètres.

Purification par le permanganate de potassium :


— après détermination des matières organiques : soit X le nombre de
milligrammes de matières organiques dans 1 litre. Pour 1001 d'eau à stériliser,
préparer une solution contenant :
permanganate de potassium 0,395 g X X
eau distillée q.s.p 1 000 ml

Verser un léger excès de la solution dans le puits. Laisser en contact


1 /2 à 1 heure.
Puiser de l'eau et vérifier sa couleur. Si elle reste rougeâtre jeter dans le
puits 15 à 20 poignées d'un mélange comprenant :
charbon de bois 1 partie
sable 3 parties

Laisser clarifier et utiliser après 4 jours.


— Sans détermination préalable des matières organiques :

Par mètre cube d'eau à stériliser, préparer le mélange suivant :

permanganate de potassium 5 g
sulfate d'alumine 50 g
kaolin lavé 145 g

Dans un seau, délayer la quantité nécessaire de ce mélange avec de


l'eau. Laisser descendre le seau au fond du puits et remonter plusieurs fois
pour agiter. Laisser clarifier et utiliser après 4 jours.
348 ANALYSE DES EAUX USÉES

Purification par la chaux vive :

Préparer la solution suivante :

chaux vive 10 kg
eau 40 r

Mélanger et verser immédiatement dans le puits, laisser en contact


pendant 3 jours.

Purification par l'eau de Javel : dans le cas où le puits peut se vider.


Pomper toute l'eau du puits et la laisser revenir. Ajouter alors 75 à
100 ml d'eau de Javel du commerce à 10°-12° chlorométrique, par mètre
cube d'eau.
Après 2 heures au moins de contact, vider à nouveau le puits et laisser
revenir l'eau.

Q u e l q u e s procédés de stérilisation de l'eau en c a m p a g n e .

A la suite de l'isolement d'une collectivité de son approvisionnement


normal en eau (coupure de canalisation, inondation, guerre, etc...), il peut
être utile d'obtenir des quantités limitées d'eau potable.
En dehors de l'ébullition, il existe plusieurs procédés de stérilisation de
petites quantités d'eau qui peuvent être employés indifféremment en tenant
compte des disponibilités du moment,

Stérilisation de petits volumes :


Opérer de préférence sur de l'eau claire après filtration même sommaire.

— Par l'iode :

L'utilisation de ce produit est facilitée par l'emploi de comprimés.

Comprimés A :

iodure de potassium 10 g
iodate de potassium 1,56 g
bleu de méthylène q.s.p colorer
(pour 100 comprimés).

Comprimés B :

acide tartrique 10 g
sulfo de fuchsine q.s.p colorer
(pour 100 comprimés).
annexes 349

Comprimés C :
hyposulfite de sodium 11,6 g
(pour 100 comprimés).
Pour 1 litre d'eau à stériliser, dissoudre un comprimé A et un comprimé
B, l'iode est libéré. Après 10 mn, ajouter un comprimé C pour éliminer
l'excès d'iode.

— Par le permanganate de potassium :


Ajouter à l'eau quelques cristaux de permanganate de potassium jusqu'à
coloration rosée permanente. A u bout d'un quart d'heure, il est possible de
décolorer l'eau par une trace d'hyposulfite de sodium.

— Par l'eau de Javel :


Pour un litre d'eau, ajouter 1 goutte d'eau de Javel ordinaire. Après une
demi-heure, il est possible de détruire l'excès de chlore par un cristal d ' h y p o -
sulfite de sodium.

— Par le chlorure de chaux (hypochlorite de calcium) :


Pour stériliser 100 1 d'eau préparer la solution suivante :
chlorure de chaux ordinaire à 40° chlorométriques . . . . 5 g
eau 250 ml

Mélanger, laisser décanter 15 mn et verser le liquide surnageant dans


l'eau à stériliser.

— Par la chloramine T ou sel de sodium de l'acide toluène parasulfamide


monochloré : ce produit est employé à la dose de 0,01 à 0,02 g par litre d'eau
en milieu légèrement acide, et stérilisé en 1 ou 2 heures.
— Par l'halazone ou acide paradichlorosulfamido-benzoïque :
Pour 1 litre d'eau à stériliser, la dose est de 1 comprimé à 0,10 g renfer-
mant 0,04 g de désinfectant. Après dissolution, attendre 30 mn avant de
consommer l'eau.

— Par le bioxyde de chlore :


— solution A de chlorite de sodium à 4 % ;
— solution B d'acide chlorhydrique à 4 % en employant de l'acide à
22» b .
Connaissant le nombre de litres d'eau à stériliser ajouter, dans un flacon,
autant de gouttes de solution A et de solution B qu'il y a de litres d'eau.
Étendre le volume obtenu d'un ou deux fois son volume d'eau. Attendre
5 mn. Verser cette solution dans l'eau à stériliser et agiter. Laisser 30 mn en
contact avant de consommer l'eau.
350 ANALYSE DES EAUX USÉES

QUANTITÉ D'ANTISEPTIQUES UTILISÉS


POUR LA DÉSINFECTION
D'UN RÉSEAU DE CANALISATION

C h l o r e et c o m p o s é s c h l o r é s

Dans le cas d'un réseau neuf, désinfecter en introduisant dans le réser-


voir le nombre voulu de litres d'hypochlorite afin qu'après mélange, le titre
en chlore soit égal à 10 mg par litre pour un temps de contact d'au moins
24 heures.
Dans le cas de la réparation d'une canalisation et d'une mise en service
rapide, augmenter la concentration en chlore en tenant compte du temps de
contact.
Temps de contact Concentration
douze heures 50 mg par litre
une demi-heure 150 mg par litre
instantané 10 g par litre

P e r m a n g a n a t e de p o t a s s i u m

Il ne doit être utilisé qu'en solution préparée par dissolution a chaud de


30 à 60 g de produit technique par litre d'eau.
Dans le cas de la désinfection de tout un réseau, introduire un certain
volume de solution concentrée pour que le titre final en permanganate de
potassium soit au moins égal à 30 mg par litre. Ainsi, par exemple, pour un
volume total de canalisation de 100 m 3 , introduire dans le réservoir 150 m 3
d'eau et pendant le remplissage, y ajouter 60 à 80 1 de solution oxydante
contenant 60 g de permanganate de potassium par litre.
Dans le cas où seule une partie du réseau est à désinfecter, la quantité
de solution nécessaire sera supérieure d'environ un quart au volume approxi-
mativement calculé pour la capacité des tuyaux et Ia concentration finale
sera comprise entre 30 et 100 mg de permanganate de potassium par litre
d'eau, le temps de contact étant toujours fixé à au moins 24 heures.
ANNEXES 351

Correspondance
de q u e l q u e s m e s u r e s anglo-saxonnes
avec le s y s t è m e métrique

Longueurs

1 inch = 2,540 cm 1 cm = 0,3937 inch


1 foot = 30,480 cm 1 m = 3,2808 feet
1 yard = 91,440 cm I m = I ,0936 yard

Poids

1 grain = 0,0648 g I g = 15,432 grains


1 once = 28,350 g I g = 0,0352 ounce
1 pound = 453,592 g I g = 0,00220 pound
1 kg = 2,2046 pound

Volumes

1 U. S. gallon = 0,8327 Impérial gallon = 3,785 litres


1 U. S. quart = 0,8327 » quart = 946,33 ml
1 U. S. pint = 0,8327 » pint = 473,168 ml

1 Impérial gallon = 1,2009 U. S. gallon = 4,5160 litres


1 » quart = 1,2009 U. S. quart = 1,1365 litre
1 » pint = 1,2009 U. S. pint = 568,25 ml
352 ANALYSE DES EAUX USÉES

CLASSIFICATION ACTUELLE

4
Be
9,013

12
Mg
24,32

20 21 22 23 24 25 26 27
Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co
40,08 45,10 47,90 50,95 52,01 54,93 55,85 58,94

38 39 40 41 42 43 44 45
Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh
87,63 88,92 91,22 92,91 95,95 (99) 101,7 102,91

56 57 72 73 74 75 76 //
Ba La Hf Ta W Re Os Ir
137,36 138,92 178,6 180,88 183,92 186,31 190,2 193,1

-I-
88 89
Ra +Ac
226,05 227,0

58 59 60 61 62
Famille des LANTHANIDES Ce Pr Nd Pm Sm
140,13 140,92 114,27 (147) 150,43

90 91 92 93 94
Famille des ACTINIDES Th Pa U Np Pu
232,12 231 238,07 (237) (239)
ANNEXES 353

DES ÉLÉMENTS

1 2
H He
1,008 4,003

5 6 7 8 9 10
B C N O F Ne
10,82 12,010 14,008 16,000 19,00 20,183

13 14 15 16 17 18
Al Si P S CI A
26,97 28,06 30,98 32,066 35,457 39,944

28 29 30 31 32 33 34 35 36
Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
68,69 63,54 65,38 69,72 72,60 74,91 78,96 79,916 83,7

46 47 48 49 50 51 52 53 54
Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
106,7 107,88 112,41 114,76 118,70 121,76 127,61 126,92 131,3

78 79 80 81 82 83 84 85 86
Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
195,23 197,2 200,61 204,39 207,21 209,00 210 (210) 222

63 64 65 66 67 68 69 70 71
Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
152,0 156,9 159,2 162,46 164,94 167,2 169,4 173,04 174,99

95 96 97 98
Am Cm Bk Cf
(241) (242) (243) (244)

HODIER. •— L'analyse (le l'eau. 24


LISTE INDICATIVE D'OUVRAGES ET REVUES
TRAITANT D'HYDROLOGIE

DEGRÉMONT, Mcmenlo technique de l'eau. Édit. Établiss. E. Degrémont, Rueil-


Malmaison (Seine-et-Oise), 1954.
P. DELORE et M. MILHAUD, Précis d'hydrologie et de climatologie. Doin, Édit.,
Paris, 1952.
F. DIENERT, Eaux douces et eaux minérales. Librairie polytechnique, Ch. Béranger,
Édit., Paris, 1912.
A. GUILLERD, Notions d'hydrologie appliquée à l'hygiène. Librairie polytech-
nique, Ch. Béranger, Paris, Liège, 1923.
F. JADIN et A. ASTRUC, Précis d'hydrologie et de géologie. 3 e édit., N. Ma-
loine, Paris, 1932.
L. MARTIN, G. BROUARDEL, Le sol et l'eau. J. B. Baillière et fils, Paris, 1925.
L. MORET, Les sources thermo-minérales. Masson et Cie, Edit., Paris, 1946.
P. MOUNIER, Analyses chimique et toxicologique des eaux potables. Édit.
N. Maloine, Paris, 1933.
M. PIERY, M. MILHAUD, Les eaux minérales radioactives. Librairie O. Doin,
Édit., Paris, 1924.
G. SIRJEAN, Analyse physico-chimique des eaux de consommation. Édition
Librairie Le François, Paris, 1951.
H. SCHOELLER, Hydrogéologie. Institut Français du pétrole.
E. WINDLE TAYLOR, The examination of waters and water supplies. 7 e édit.,
Londres, 1958.
American Public Health Association, Standard methods for the examination of
water, sewage, and industriel wastes, 9 e édit., New-York, 1955.
American water works Association, Waler quality and treatment. 2e édit.,
New-York, 1951.
A.S.T.M., Manual on industriel water, 3 e édit., 1956. Ed. American Society for
Testing Materials, Philadelphie.
Centre Belge d'Étude et de Documentation des Eaux, Livre de l'Eau, 4 volumes.
Ed. C.B.E.D.E., Liège.
The Institution of Water Engineers, Approved methods for the physical and
chemical examination of water. Cambridge, 2 e édit., 1956.
Bulletin du Centre Belge d'Étude et de Documentation des Eaux, Publications
mensuelles et trimestrielles. Liège.
L Eau. Revue mensuelle de l'eau potable et de l'assainissement, Paris.
Journcd Officiel de la République Française. Instructions générales relatives
aux eaux d'alimentation. Circulaire n° 170 du 24 novembre 1954, parue
le 19 décembre 1954, p. 11.928.
INDEX ALPHABÉTIQUE

A B

Acide carbonique (total et libre) : dosage, 94. Balance ionique (contrôle des résultats
Interprétation des résultats, 268. de l'analyse), 249.
Acide carbonique libre par détermination Baryum : dosage, 133.
graphique, 72. Bichromate de potassium : solution déci-
Acide chlorhydrique : solution décinormale, normale, 337.
329. Bioxyde de chlore : dosage, 293.
Acide chlorhydrique : solution normale, Borates (anhydride borique ) : dosage, 108.
328. Borates (anhydride borique) : interpré-
Acide phosphorique (phosphates) : dosage, tation des résultats, 269.
102. Break-Point : Détermination, 289.
Acide phosphorique (phosphates) : inter- Bromures (et iodures) dosage, 112.
prétation des résultats, 278. Butane (hydrocarbures légers), 225.
Acide sulfurique : solution décinormale, 326.
Acide sullurique : solution normale, 324. C

Acidité : détermination dans les eaux,


naturelles, 69. Cadmium : dosage, 173.
Calcium : dosage, 135.
Acidité : détermination dans les eaux usées,
Calcium : interprétation des résultats, 269.
305.
Canalisation : (quantités d'antiseptiques
Agressivité : détermination, 244. utilisés pour la désinfection d'un réseau
Alcalinité (Titre T^, T^^) : détermina- de canalisation), 350.
tion, 71. Carbonique (acide), 94.
Alcalinité : détermination graphique des Chloramines, 293.
trois formes d'alcalinité, 72. Chlore résiduel : dosage, 290.
Aluminium : dosage, 204. Chlore résiduel : interprétation des résultats,
Aluminium : interprétation"des résultats, 270.
268. Clhore résiduel libre, 293.
Anhydride borique (borates), dosage, 108. Chlorométrie, 286.
Anhydride borique (borates), interpréta- Chrome (hexavalent et total) dosage, 174.
tion des résultats, 269. Chrome (hexavalent et total), interpréta-
Ammoniaque : dosage de l'azote ammo- tion des résultats, 271.
niacal des eaux naturelles, 78. Chlorures : dosage, dans les eaux natu-
Ammoniaque : dosage de l'azote ammo- relles, 118.
niacal des eaux usées, 306. Chlorures : dosage, dans les eaux usées, 305.
Ammoniaque : interprétation des résultats, Chlorures : interprétation des résultats, 270.
268. Chlorures en présence de bromures et
Antimoine : dosage, 168. iodures : dosage, 117.
Classification actuelle des éléments, 352.
Arsenic : dosage, 170.
Cobalt : dosage, 177.
Arsenic : interprétation des résultats, 269.
Combiné (chlore résiduel), 293.
Arsénieuse : solution décinormale, 339. Composition hypothétique d'une eau (éta-
Azote : dosage de l'azote total des eaux blissement), 250.
naturelles, 84. Concentration des acides et des bases
Azote : dosage de l'azote total des eaux usuels, 344.
usées, 305. Conversion des milligrammes en millié-
Azote : dosage d'azote organique, 84. quivalents, 250.
356 index alphabétique

Correspondance des mesures anglo-saxonnes


avec le système métrique, 351. G
Couleur: Mesure dans les eaux naturelles, 9.
Couleur : Mesure dans les eaux usées, 302. Gaz de l'eau (spontanés et dissous), 237.
Couleur : interprétation des résultats, 271. Gaz carbonique libre (dosage), 100.
Cuivre : dosage, 207. Graisses : dosage dans les eaux usées, 314.
Cuivre : Interprétation des résultats, 271.
Cyanures : dosage, 180. H
Cyanures : interprétation des résultats, 271.
Hydrocarbures légers: (caractérisation et
dosage des produits pétroliers), 225.
D
H y d r o g è n e sulfuré : dosage, 232.
Degré chlorométrique, 286. Hydrotimétrie (dureté), détermination, 138.
Degré hydrotimétrique, détermination, 138. Hydrotimétrie (dureté), interprétation des
Degré hydrotimétrique : interprétation des résultats, 272.
résultats, 272. Hyposulfite de sodium : solution déci-
D e m a n d e biochimique d ' o x y g è n e des eaux normale, 334
usées, 307. Huile de pétrole (caractérisation et dosage
Demande en chlore (test chlore), 288. des produits pétroliers), 225.
Densité : mesure, 26.
D é p ô t (examen microscopique du d é p ô t ) , I
17.
Désinfection (quantités d'antiseptiques Index de saturation de l'eau, 245.
utilisés pour la désinfection d ' u n réseau Indicateurs usuels de p H , 343.
de canalisation), 350. Infiltrations : détermination de l'origine,
Détergents (dosage des détergents anio- 4.

niques) dans les eaux usées, 311. Interprétation hygiénique d'une analyse
Diagramme en colonne (méthode de d'eau, 267.
LESCCEUR), 256. Iode : solution décinormale, 336.
Diagramme logarithmique (méthode de Iodures et bromures : dosage, 112.
SCHOELLER), 253. Iodures et bromures : interprétation des
Dureté (hydrotimétrie), détermination, 138. résultats, 274.
Duretc (hydrotimétrie), interprétation des
L
résultats, 272.
Dureté calcique : détermination, 146, Lithium : dosage , 149.

E M

Eau bidistillée (préparation), 345. Magnésium : dosage, 152.


E a u x de Javel (chlorométrie,) 286. Magnésium : interprétation des résultats,
Eaux chlorurées dans l'agriculture, 346. 274.
Eléments rencontrés dans l'eau de mer, 345. Manganèse : dosage, 214.
Equivalence : notion, 248. Manganèse : interprétation des résultats,
Essai au marbre. 244. 275.
Essai de putrescibilité par l'odeur, dans Marbre (essai au marbre), 244.
les eaux usées. 310. Matières décantables : détermination, 17.
Essence de pétrole (caractérisation et Matières organiques ( o x y g è n e consommé),
dosage des produits pétroliers), 225. dosage, 91.
Ethane (hydrocarbures légers), 225. Matières organiques ( o x y g è n e c o n s o m m é ) ,
Examen microscopique du dépôt, 17. interprétation des résultats, 275.
Matières en solution dans les eaux usées, 302.
F Matières en suspension : détermination
dans les eaux naturelles, 18.
l'cr : dosage, 210. Matières en suspension : détermination
Fer : interprétation des résultats, 272. dans les eaux usées, 302.
Fluor : dosage, 183. Matières totales dans les eaux usées, 303.
Kluor : interprétation des résultats, 273. Mélange sulfochromique (préparation), 345.
Formule de conversion des densités en Mélanges réfrigérants, 344.
degré Baumé, 340 Mercure : dosage, 188.
357 INDEX ALPHABÉTIQUE

Mesures anglo-saxonnes, 351. Polyphosphates : détermination, 107.


Méthane (hydrocarbures légers), 225, Polysulfures : dosage, 235.
Minéralisation globale : détermination, 42. Potassium : dosage, 155.
Minéralisation globale : interprétation Potassium : interprétation des résultats, 279.
des résultats, 283. Prélèvements d ' e a u x naturellles, 3.
Prélèvements d ' e a u x usées, 301.
N Purification (quelques procédés de puriti-
cation d ' u n puits), 347.
Nitrites : dosage dans les eaux naturelles, Putrescibilité (test de putrescibilité au
87. bleu de méthylène) dans les eaux usées,
Nitrites : dosage dans les eaux usées, 307. 310.
Nitrites : interprétation des résultats, 276. Putrescibilité (essai de putrescibilité par
Nitrates : dosage dans les eaux naturelles, l'odeur) dans les eaux usées, 310.
122. Puits (quelques procédés de purification
Nitrates : dosage dans les eaux usées, 307. d'un puits), 347.
Nitrates : interprétation des résultats, 276.
Nitrate d'argent : solution décinormale, 329. R
Normalité, 323 Radioactivité (mesure de la radioactivité
permanente de l'eau par détermination
O de l'activité a, p, v , 57.
Radioactivité : interprétation des résul-
O d e u r : mesure dans les eaux naturelles, 11.
tats, 279.
Odeur : mesure dans les eaux usées, 302.
R a d i u m (dosage du radium présent et
Odeur : interprétation des résultats, 277.
du radon dissous dans une eau minérale),
Oxydabilité (détermination de l ' o x y d a b i -
42.
lité au permanganate de potasse) des
eaux usées, 309. R a d o n (dosage du radium présent et du
radon dissous dans une eau minérale), 42.
Oxygène consommé par les matières
organiques, 91. Représentation graphique des résultats, 253.
Oxygène : demande biochimique d ' o x y g è n e Résidu sec : détermination, 22.
des eaux usées, 307. Résidu sulfate : détermination, 24.
Oxygène dissous : dosage, 242. Résistivité : mesure, 39.
Oxygène dissous : interprétation des Résistivité : interprétation des résultats,
résultats, 277. 279.
Ozone dans l'air ozoné : dosage, 295. Résistivité permanente, 42.
Ozone dans l'eau : dosage, 296. Résultats de l'analyse : contrôle, 249.
r H : mesure, 37.

P S

Perte au feu (détermination des résidus), Saveur : mesure, 14.


22. Saveur : interprétation des résultats, 281.
Pétroliers (caractérisation et dosage des Sélénium : dosage, 195.
produits pétroliers), 225. Sélénium : interprétation des résultats, 281.
Permanganate de potassium : solution Silice dissoute : dosage, 128.
décinormale, 331. Silice dissoute : interprétation des résultats,
/>H : mesure dans les eaux naturelles, 27. 281.
p H : mesure dans les eaux usées, 304. Sodium : dosage, 162.
pH : interprétation des résultats, 278. Sodium : interprétation des résultats, 281.
p H de saturation: détermination graphique, Solutions titrées, 223.
246. Soude : solution normale, 326.
Phénols : dosage, 217. Soufre colloïdal : dosage, 229.
Phénols : interprétation des résultats, 278. Soufre total : dosage, 234.
Phosphates (acide phosphorique) : dosage, Soufre et composés soufrés réducteurs :
102. dosage, 232.
Phosphates (acide phosphorique) : inter- Sulfates : dosage, 125.
prétation des résultats, 278. Sulfates : interprétation des résultats, 282.
P l o m b : dosage, 190. Sulfites : dosage, 234.
Plomb : interprétation des résultats, 278. Sulfocyanure d ' a m m o n i u m : solution déci-
Poissons : (étude de la toxicité des eaux normale, 330.
usées sur les poissons), 318. Sulfures et hydrogène sulfuré: dosage, 234.
358 INDEX ALPHABÉTIQUE

Sulfures et hydrogène sulfuré : Interpré- T o x i c i t é (étude sur les poissons), 318.


tation des résultats, 282. Turbidité : mesure dans les eaux naturelles,
Stérilisation (quelques procédés de stéri- 60.
lisation en campagne), 348. Turbidité : mesure dans les eaux usées, 304.
Strontium : dosage, 166, T u r b i d i t é : interprétation des résultats, 282.

T U

TA (titre) : détermination, 71. Uranium : dosage, 198.


TAC (titre) : détermination, 71. Uranium : interprétation des résultats, 283.
Température : mesure dans les eaux
naturelles, 60 V
Température : mesure dans les eaux usées,
304. Vanadium : dosage, 201.
Température : interprétation des résultats,
283. Z
Test chlore, 288.
Test de putrescibilité au bleu de méthylène : Zinc : dosage, 221.
dans les eaux usées, 310. Zinc, interprétation des résultats, 283.

IMPRIMERIE HÉRISSEY A ÉVREUX - N 0 1986

DÉPÔT LÉGAL N 0 3441 - 3e TRIMESTRE 1959

Imprimé en France

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